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La Vice-Chancelière attendait patiemment la fin du cours donné à la Haute Ecole d’Ingénierie de Coruscant, une institution très sélective dans le choix de ses étudiants, mais qui promettait aux rares élus de cet établissement une carrière assurée dans les plus gros fleurons industriels de la République. Sa présence ici était surtout de l’ordre d’étendre son réseau d’une part, si bien que sa visite était annoncée depuis plusieurs semaines dans les médias galactiques. Après une visite guidée de l’établissement sous l’œil des caméras et avec l’aide du directeur de l’H.E.I., Sly Keto passa le déjeuner de midi en sa compagnie avant de demander une faveur au directeur : rencontrer l’une de ses enseignantes. Maître See’Ryl Lun’Sa Asho’Tye avait attiré l’attention de l’umbarane de part l’incident s’étant produit dans l’une des bases de la République au cours de travaux pratiques donné aux ingénieurs militaires de la République.

Au cours de l’explosion qui avait été provoquée par l’erreur d’inattention d’une recrue, la Jedi s’était retrouvée piégée ses gants ayant fondu sous l’effet de la chaleur provoquée, et cet fut le docteur Balian Atraïde qui l’avait secourue.

Sly Keto connaissait déjà ce mirialan qu’elle avait vu au cours du procès Kira d’une part, largement médiatisé et revêtant un enjeu politique pour les nouveaux maîtres de la République. C’était un homme de bien en apparence, quoique en proie aux désillusions de sa jeunesse : un esprit idéal avec lequel, l’umbarane aimait jouer.

Son intervention au Sénat avait ouvert une brèche que la Vice-chancelière avait soigneusement exploitée pour s’attirer sa sympathie, et monter la colère des spectateurs et acteurs de cette tragédie contre l’ex-Chancelière Kira. Et l’esprit tourmenté du docteur et sergent mirialan avait été particulièrement touché par les arguments accablants chargeant la souveraine d’Ondéron en mettant en avant des défaillances graves. Il n’en n’avait pas fallu plus pour jeter le sous-officier dans les bras de Mère Colère avec la même promptitude que l’on se débarrasse d’un corps dans une fosse commune. Sa colère, sa condition de victime de guerre l’avait nourrie à l’encontre d’un système politique considérant les soldats comme de la chair à canon remplaçable à souhait.

Et Darth Oracci fut des plus surprises de voir que même le Vertueux Ordre Jedi pour qui, la Vie revêt un caractère tellement sacré que les membres de cette religion surannée se permettent de remettre en cause des méthodes radicales pour remporter une guerre, mais ne s’émeuvent pas de voir autant de pères, frères, époux et amis partir à la guerre pour rentrer dans un sac… quand on retrouve la dépouille... Leur déchéance avait été totale et visible par un grand nombre de citoyens de la République. Une opportunité que Sly s’était hâtée de saisir afin de s’assurer le soutien de l’armée.

Sachant qu’elle aurait sans doute besoin des compétences d’un ingénieur pour ses projets, cette Jedi au rang de Maître qu’elle ne connaissait pas serait sans doute un atout à venir. Pour l’heure il s’agissait d’une rencontre privée visant à établir un premier contact favorable à une collaboration ultérieure. Il faudrait qu’elle l’approche avec prudence car l’Ordre Jedi ne voyait pas le nouveau gouvernement d’un bon œil, étouffer les suspicions et réserves que cette femme pouvait avoir à l’égard du numéro 2 de la République. Aussi elle l’attendit qu’avec une escorte légère de quatre gardes umbarans. La garde royale d’Umbara était le corps de protection rapprochée de la Reine, discipliné, dévolus à protéger leur souveraine au péril de leur vie, ils revêtaient des armures blanches et des lances esthétiques qui étaient en soit, des chefs d’œuvre d’ingénierie en matière d’armement.

- Maître Ahso’Tye… Ravie de vous rencontrer.

Lança la Vice-Chancelière lorsqu’elle vit Maître Asho’Tye sortir de l’amphithéâtre. D’un pas gracieux et agile, flottant au dessus du sol dans sa robe pourpre, elle s’avança vers la Jedi sans la moindre crainte car elle avait rapetissé son lien avec la Force au minimum, habituée qu’elle était à cette pratique qui lui évitait de laisser les Jedi ressentir sa connexion.

- J’ai entendu dire qu’il y avait eu un incident au cours d’un de vos travaux pratiques, je suis ravie de constater qu’il n’y ait pas eu de morts et je ne doute pas que cela puisse être lié à votre compétence appréciée et appréciable.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Mais Maître, ne serait- il pas plus aisé de dériver l’interface à partir du branchement primaire ? Cela permettrait un gain de temps. »

A la question, qu’elle n’avait nullement autorisée, See’Ryl se figea au beau milieu de sa démonstration. Elle se redressa lentement comme pour laisser à l’étudiant, l’occasion de réévaluer son raisonnement. Ceux qui s’étaient déjà frotté à la Jedi savaient qu’il valait mieux sérieusement réfléchir avant de l’interrompre. L’Arkanienne n’appréciait pas les questions stupides ou disons, celles qui étaient motivées non pas par la soif de connaissance mais par une arrogance réelle.

« Désirez-vous tenter l’expérience puisque vous semblez y avoir longuement réfléchi ? » Proposa-t-elle, de son habituel ton monocorde. L’étudiant hésita, conscient d’avoir désormais toute l’attention de l’amphithéâtre. « J’attends. » indiqua See’Ryl, plus patiente qu’elle n’en donnait l’impression. « Je… n’oserais pas… » bégaya le pauvre cinquième année, tout juste arrivé d’une autre université. See’Ryl retint un soupir et s’écarta de sa démonstration pour récupérer son datapad. A demi-assise sur son bureau, elle lança une simulation sans donner la moindre explication ou faire le moindre commentaire. Elle laissait aux étudiants le loisir d’essayer de prendre des notes.

« Mais Maître, si… » commença le jeune homme. See’Ryl n’eut pas le temps de répondre qu’une femme le coupa « Réfléchis, espèce d’idiot. Si tu cherches à shunter l’interface sur le branchement primaire, tu vas surcharger l’induction… » L’échange s’annonçait tendu mais la sonnerie indiquant la fin de la session sauva See’Ryl d’une intervention qui aurait probablement été longue. Tandis que tous rangeaient leurs affaires, elle annonça « Puisque la question semble vous passionner, je vous laisse choisir votre postulat. J’attends de vous un développement clair et argumenté. Avec les calculs et les plans. Et une simulation informatique. »

On n’osa pas protester ou maugréer en sa présence. La réputation de la Maître Jedi n’était plus à faire depuis longtemps. Elle exigeait le meilleur et n’avait aucune hésitation à recaler celles et ceux qui n’entraient pas dans ses critères. De même, elle ne laissait que deux chances à ses étudiants. Au troisième échec à ses examens, elle se contentait de les renvoyer dans une université moins exigeante. Le temps que l’amphithéâtre soit vidé, elle rassembla ses affaires, laissant à Légion le loisir de porter le matériel pédagogique jusqu’à la pièce sécurisée. Tout en se dirigeant vers la sortie, elle se demanda, pour la énième fois, pourquoi elle avait accepté un tel partenariat. Et comme d’habitude, elle se répéta que c’était pour participer – autant que faire se pouvait – à l’apaisement des relations entre la République et l’Ordre.

Bien qu’officiellement, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes entre les deux entités, See’Ryl avait décelé quelques crispations venant des deux côtés. Si l’on ajoutait à cela les bruits de couloirs… Il y avait fort à parier que la République n’allait pas encore longtemps accepter que l’Ordre fasse comme il l’entende, au mépris d’une éventuelle – et réelle – bonne entente. Ainsi sacrifiait-elle certaines de ses heures « libres », entre deux missions, en donnant quelques cours. La majorité du temps, ils se passaient bien et parfois, il y avait un étudiant pour tenter de briller.

En parlant de briller… Qu’est-ce-qui pouvait bien provoquer une telle retenue à la sortie de l’amphithéâtre ? See’Ryl n’eut pas l’occasion de se faufiler : la foule s’écarta pour la laisser passer… ou pour laisser passer rien de moins que Sly Keto. Cette dernière s’avança et See’Ryl s’inclina comme on le lui avait apprit. « Majesté, tout l’honneur est pour moi. » Les mots lui attirèrent des regards surpris. Puisque Sly était accompagnée de gardes umbarans, la Jedi était partie du principe qu’elle avait à faire à la Reine, non à la Vice-Chancelière.

Erreur, s’il en était. Les mots suivants surprirent la Jedi qui ne s’était pas attendue à ce que l’on se déplace pour parler de l’incident qui avait eu lieu dans une base militaire. « Les incidents sont parfois inhérents aux cours pratiques… Surtout avec des débutants. » dit-elle tranquillement, comme si elle n’avait pas entendu les compliments qui avaient suivit. Ils glissaient sur elle, comme de l’eau sur sa combinaison étanche. L’ombre d’un sourire furtif passa sur ses lèvres. « J’ai été moi aussi soulagée d’apprendre que personne n’était mort. » Ajouta-t-elle tout de même. D’un geste équivoque, elle chassa la troupe d’étudiants. « Puis-je vous proposer un autre lieu ? Je crains que vous ne soyez bientôt entourée d’étudiants avides d’avoir votre appui. » Ce n’était pas un jugement mais une constatation. Autour d’elles, on murmurait pour savoir comment interpeller l’umbarane.
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- Je peux comprendre en effet, l’apprentissage est parfois plus délicat pour certains que d’autres…

Répondit tout en simplicité la Vice-Chancelière qui s’était attendue à un peu plus méfiance à son égard de la part de la Jedi. Sa réaction était des plus étonnantes et l’umbarane apprenait à essayer de cerner son interlocutrice psychologiquement sans avoir eu le temps de se renseigner sur elle. Les obligations dues à sa fonction lui laissaient très peu de temps libre, et la semaine qui s’était écoulée avait été des plus éprouvantes avec ses réunions, rencontres, rendez-vous dans le cadre de sa fonction, interviews médiatiques qui se faisaient un peu plus rares ces derniers temps. C’est alors que See’Ryl suggéra de plutôt poursuivre cette conversation dans un endroit plus calme ou il y aurait beaucoup moins d’étudiants essayant d’attirer l’attention de la Vice-Chancelière.

- Allons-y, je vous suis bien volontiers.

Acquiesça Sly d’une voix basse tout en hochant la tête. En effet les gardes devenaient quelques peu tendus au fur et à mesure qu’ils observaient des étudiants se rassembler lentement autour d’eux, intéressés à l’idée de rencontrer et d’échanger quelques paroles avec la Vice-Chancelière. Cela dit, l’umbarane n’était pas inquiète, ces étudiants constitueraient surtout une perte de temps qu’un réel danger pour son intégrité physique. Après tout ce n’étaient pas des émeutiers. Sereine et sûre d’elle, la souveraine d’Umbara invita la Maître Jedi à ouvrir la marche, elle la suivrait jusque dans un endroit un peu plus tranquille. Tandis qu’elle la suivait silencieusement encadrée par sa garde royale, Sly Keto observait les couloirs de cet établissement en se remémorant sa propre jeunesse qui lui paraissait si lointaine aujourd’hui. Aurait-elle cru une seule seconde le fou qui lui aurait révélé qu’elle deviendrait Vice-Chancelière à cette époque ? Certainement pas ! Ses ambitions étaient bien plus modestes lorsqu’elle avait dix huit ans à peine.

Sans doute qu’elle aurait ri au nez de cet hurluberlu lui prédisant son avenir des plus glorieux. Mais avant d’envisager de succéder à S’orn, encore fallait-il se construire une crédibilité, des relations ainsi qu’une popularité aussi bien auprès du Sénat Galactique que de la population. Sa position de Vice-Chancelière serait sans aucun doute un véritable tremplin pour, un jour, accéder à la fonction suprême de la République. Mais pas dans l’immédiat. Voulant rompre le silence au cours de cette marche, Sly Keto soupira et prit la parole d’une voix teintée d’une nostalgie non feinte, regrettant presque un passé depuis longtemps révolu.

- Cette école me rappelle ma tendre jeunesse. Je suis pleinement satisfaite de pouvoir apercevoir ceux qui contribueront à la République en concevant le système du futur. Je n’ai pas été étudiante à la Haute École d’Ingénierie, mais dans la Haute École d’Administration, du moins c’était son nom à l’époque avant qu’elle devienne l’Académie d’Eudes Politiques que l’on connait…

Elle chassa cette pensée avant de se tourner vers sa nouvelle guide, une question lui brûlait les lèvres mais Sly prit le temps de réfléchir à celle-ci afin d’ouvrir la conversation vers un sujet sur lequel elle reviendrait sans doute beaucoup plus tard. Mais cette petite introduction lui servirait à prendre avec prudence, la température de l’Ordre Jedi auprès de Maître Asho’Tye. Son opinion sur la question serait très instructive sur l’ambiance actuelle au sein des défenseurs éternels de la République. C’est donc avec une certaine douceur dans la voix mais aussi une ignorance sur son fonctionnement interne sur certains détails relatifs à la formation technique des membres de l’Ordre Jedi.

- Je me demande cependant comment les Jedi ont pu former une ingénieure de votre trempe. Il est vrai qu’on a surtout tendance à les voir comme des individus beaucoup trop spirituels pour s’attarder sur ce qui relève du « matériel » si je puis dire…

Poursuivant sa marche, son regard cherchait à lire sur le visage de son vis-à-vis toute micro-expression pouvant en dire bien plus que ce que ses mots apporteraient en guise de réponse.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Malheureusement, nous ne pouvons nous permettre le luxe d’attendre ceux qui nécessitent plus de temps. » souleva See’Ryl, parfaitement consciente des tensions persistantes malgré les tentatives de paix. La République et l’Empire semblaient s’engager dans la voie d’une « guerre froide »… Si froide qu’une seule étincelle pouvait donner de quoi faire griller les friandises préférées de l’Arkanienne dans des proportions dantesques. Si elle avec conscience que ses paroles détonnaient venant d’une Jedi, See’Ryl n’en montrait rien. Et quand bien même, elle l’assumait tant elle ne se sentait pas proche de celles et ceux de ses congénères qui prônaient la tolérance à toutes les sauces. Il y avait des domaines où cette dernière était inutile, sinon meurtrière même.

Percevant la tension des gardes tout comme l’impatience qui semblait gagner les étudiants, l’Arkanienne jugea qu’il était plus sage d’écarter Sly du public. Elles n’étaient pas en plein cœur du Sénat où mener une émeute – même positive – se révélait être un véritable challenge. L’Université était ouverte à tous. Ce qui sous-entendait que n’importe qui, une fois prévenu, pouvait transformer la petite foule en véritable raz de marée. Ceci dit, pour avoir entendu un bon nombre de discours – ou d’interventions - de la vice-chancelière, See’Ryl ne doutait pas une seconde qu’elle serait capable, de part sa simple présence, arrêter et captiver un bon nombre de personnes.

Tout en avançant, l’Arkanienne se remémora le procès de l’ancienne chancelière Emalia Kira. Ils avaient été nombreux à intervenir mais la seule qui était parvenue au tour de force consistant à transformer une simple introduction en un pur discours politique et démagogique. Il y avait de quoi forger l’admiration et s’attirer la sympathie des militaires. Quoi de mieux pour s’assurer qu’ils suivraient le nouveau gouvernement ? Si s’ajoutaient quelques mesures clés frappant les esprits… Indubitablement, cela avait un procès politique mais quel procès ne l’était pas. On parlait de l’âme de toutes les relations sociales. Même cette rencontre était politique même si See’Ryl n’en déterminait pas encore les tenants et aboutissants.

Tout en marchant, elle envoya un message à Légion pour lui demander de leur rapporter un plateau avec des boissons et de quoi grignoter. Il trouverait bien dans les locaux, non ? Et il était capable de se débrouiller seul. La seconde suivante, See’Ryl fut tirée de ses pensées par la voix même de la vice-chancelière. Par politesse, l’Arkanienne écouta. « Je pense que si un jour vous vouliez tenir une conférence en tant qu’ancienne élève, tous seront ravis de vous écouter et apprendre de vous » dit-elle, sans préciser qu’elle aussi d’ailleurs. Elle ajouta « Dans la même veine, j’ai entendu que vos dernières interventions faisaient l’objet d’un cours animé par l’un de vos anciens camarades. » Cette annonce n’était même pas voué à complimenter l’Umbarane. See’Ryl ne faisait que donner une information factuelle. Il n’y avait aucun jugement de valeur. Et si on l’interrogeait, elle dirait même qu’elle trouvait que c’était une idée lumineuse. Que l’on se méfie ou non du nouveau gouvernement, le fait était qu’il y avait des enseignements à tirer. Restait à espérer que ceux qui les dispensaient était capables de recul et objectivité. Là, c’était un tout autre problème.

La suite la laissa un instant silencieuse comme si See’Ryl mesurait l’implication de la question de Sly. Elle ouvrit la porte de son bureau pour laisser à des gardes l’occasion de l’inspecter avant de les laisser entrer. Elle s’inclina légèrement pour inviter Sly à entrer et indiqua aux gardes umabarans « Il y a un droïde qui devrait arriver. C’est le mien. Je lui ai demandé de nous rapporter de quoi nous restaurer. Il est informé que vous pourriez vouloir le fouiller ou goûter les aliments. » L’Arkanienne entra et proposa son propre fauteuil à la reine. Ce ne fut qu’une fois installées toutes les deux qu’elle répondit enfin à sa question. « Ce n’est pas l’Ordre qui m’a formé. » annonça-t-elle avant d’expliquer « Le Conseil a donné l’autorisation à mon Maître de me fournir des manuels. J’ai appris en autodidacte. »

Il n’y avait aucune fierté dans cette annonce. See’Ryl n’en éprouvait aucune d’ailleurs. Elle était consciente que son bagage génétique avait été l’un des meilleurs avantages dont elle aurait pu rêver. « Et je me suis perfectionnée en retournant sur ma planète natale en quelques occasions. » L’ombre d’un sourire passa sur ses lèvres « Quant à l’Ordre… Si le spirituel reste son leitmotiv principal, je pense qu’il trouve un quelconque avantage à me laisser enseigner et former. » Peut-être ne répondait-elle pas entièrement. Mais comment dire que l’Ordre, en réalité, donnait à See’Ryl l’impression de s’oublier ? Avant qu’elle puise ajouter quoique ce soit, on frappa à la porte pour annoncer l’arrivée du droïde.
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- Ce serait un immense plaisir de transmettre ce que j’ai pu apprendre aux nouvelles générations. J’essaierai sans doute de libérer un peu de temps pour aller voir cette promotion. Si vous voulez mon avis sur la question, la transmission du savoir et de la sagesse est l’une des meilleures façons qui soit, et la plus saine, de transcender notre propre mortalité.

Répondit doucement la Vice-Chancelière avec une once de bienveillance dans le timbre de sa voix. Pour le coup, l’umbarane était des plus sincères dans son propos et savait que ce genre d’opportunités permettait de repérer des étudiants qui sortiraient du lot, peut-être même constitueraient-ils de futurs poulains à prendre sous son aile. Seuls les plus talentueux attireraient son attention, et sans doute qu’ils pourraient devenir de futurs collaborateurs ingénieux et serviles si elle savait jouer de son charme, de son charisme pour les soumettre. Tandis qu’elle marchait aux côtés de Maître Asho’Tye, Sly Keto appris que l’un de ses anciens camarades de promotion s’était basé sur l’une des interventions de la Vice-Chancelière pendant l’un de ses cours auprès de ses étudiants. Sly Keto esquissa un sourire d’amusement sur ses lèvres et laissa une certaine joie teinter sa réponse.

- C’est des plus flatteurs à mon égard. Je ne pense pas qu’à l’époque où j’étais encore étudiante qu’un jour on reprendrait l’une de mes interventions médiatique pour baser un cours entier dessus. J’espère qu’ils ne se sont pas assoupis ces jeunes !

Dit-elle tout en haussant les épaules avec un certain sens de l’autodérision et un flegme qui étaient siens. Nul doute que Mee Keto, son fils caché sur Kohlma avait adopté ces mêmes traits de caractère qui faisaient aussi son charme auprès du détenu qui résidait sur cette lune des Morts. Puis, sa curiosité ayant été piquée par le propos de la Jedi qui marchait à ses côtés, la Vice-Chancelière reprit.

- A tout hasard et par curiosité pourriez-vous me dire à laquelle de mes interventions faisait-il référence s’il vous plait ? Et quel professeur a fait ça ?

L’idée de reprendre contact avec l’un de ses anciens camarades l’enchantait. Sans doute avait-il pu se tisser de son côté un réseau de contacts économiques, industriels, médiatiques et politiques qui pourraient très vite devenir le nouvel entourage de Sly. La Vice-Chancelière suivit See’Ryl jusqu’à son bureau en écoutant ses dires presque rythmé au son de pas métallique et militaire des armures des gardes royaux umbarans dont les déplacements étaient synchronisés au point de penser qu’ils pouvaient être des machines sous leur cuirasse aux couleurs d’or et d’ivoire. Aucun d’eux ne prononça un mot, attendant que leur reine leur donne un ordre à exécuter immédiatement. Deux gardes restèrent à l’extérieur, et deux entrèrent à l’intérieur du bureau de la Jedi. Mais Sly, d’un simple geste de la main leur intima de ne pas se livrer à une fouille du bureau pour deux raisons : la première consistait à ne pas offenser cette Maître Asho’Tye qui pour l’heure intriguait de façon positive la souveraine, et la seconde raison à cette décision provenait du fait que Sly Keto affichait une certaine assurance qui pouvaient la faire passer pour une femme politique n’éprouvant aucune peur et ne craignant personne. Les gardes acquiescèrent d’un hochement de tête simple quand la Jedi leur annonça qu’un droïde viendrait apporter nourriture et boisson.

Elle apprécia le fait que See’Ryl lui laissa son siège pour s’asseoir, mais insista pour ne pas « occuper » le fauteuil de son hôtesse. Écoutant patiemment sa réponse, pendant qu’un imposant droïde entra à son tour dans le bureau, Sly Keto resta souriante en dépit du fait que son interlocutrice semblait ne pas parler très librement et répondait à moitié aux questions posées. Et pourtant, ses simples formulations, expressions et sa communication non verbale en disaient déjà beaucoup plus. Autant d’informations intéressantes pour quelqu’un comme la Vice-Chancelière qui trouvait la femme lui faisant face encore plus intéressante qu’elle ne l’avait soupçonnée de prime à bord. Plus maligne et avisée que nombre de ses compères Jedi, la Reine Keto fut convaincue qu’il fallait poursuivre le sondage de son hôtesse afin de cerner davantage sa psyché et de voir ce qu’elle pourrait apporter à ses sinistres desseins. Elle se demanda si la Jedi assise en face d’elle avait conçu cette machine puis elle reprit la parole d’une voix qui ne cachait pas son étonnement.

- Je ne peux que m’incliner devant le courage et votre sérieux. De toutes les façons d’apprendre, l’autodidaxie est sans doute la plus exigeante, éprouvante mais la plus formatrice. Et je ne doute pas que l’Ordre Jedi a su apprendre à exploiter vos talents. On ne peut pas leur retirer un sens certain de la lucidité quant aux talents de leurs jeunes.

Puis se tournant vers l’imposante machine dont la Reine Keto ne reconnaissait ni le modèle ni la fonction –elle supposa qu’il devait s’agir d’un garde du corps- elle demanda d’un air plutôt intéressée, même si elle se doutait déjà de la réponse qu’on lui donnerait.

- Vous avez construit ce droïde seule ? Impressionnant. Vous avez de quoi être fière.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« La mortalité est malheureusement dans l’ordre des choses… » commença See’Ryl, presque songeuse. « Je respecte votre avis. Cependant, je pense que quoique l’on cherche à transmettre, il y a toujours un moment où quelqu’un s’appropriera ce qui a été fait. Un héritage spirituel a bien souvent pour limite la vie elle-même. » Voilà qu’elle se mettait à parler comme son Maître… Nul doute que la Miraluka aurait adoré l’entendre philosopher ainsi. Comme une vengeance, See’Ryl ajouta, retrouvant son pragmatisme « Avoir l’occasion d’observer les jeunes générations permet de déceler celles et ceux qui sont les plus à même de prolonger l’œuvre d’une vie. » Ca, ça lui ressemblait bien plus. Une remarque peu anodine qui, sans en avoir l’air, prouvait que l’Arkanienne était peu dupe concernant l’une des motivations de l’Umbarane.

Consciente mais éloignée du jugement. Dans les jeux de pouvoir, il était chose courante que les puissants cherchent tant des esprits brillants – pour les guider – que des esprits malléables – pour les manipuler – en passant par les utiles. Pas un être de la galaxie pouvait se targuer de ne pas agir ainsi, plus ou moins volontairement, ceci dit. Les Jedis eux-mêmes se livraient à de tels jeux, ne serait-ce qu’à travers les épreuves des Padawans, pour ne citer qu’elles. Et que dire des Siths ?

Son attention revint à Sly qui rebondissait à propos des cours basés sur ses interventions. See’Ryl eut un mouvement de tête respectueux, dénué d’envie ou de jalousie. Elle-même écoutait régulièrement les discours du gouvernement et s’amusait à les disséquer. Elle allait répondre qu’à son avis le professeur avait vertement réprimandé les tires-au-flancs mais elle fut interrompue par une nouvelle question qui la poussa à sortir son interface pour tapoter dessus tout en marchant. « Je vais vous trouver cela. J’ai les informations mais je préfère les vérifier. » dit-elle, attentive à ne pas mettre Sly en porte à faux en lui transmettant de fausses données. Quelques instants plus tard, elle annonçait « Professeur Kara Dak ‘win. Elle a fait des cours avec toutes les années. Sauf pour les dernières années, elle a utilisé votre discours d’investiture. Je devrais pouvoir vous trouver une retransmission vidéo dans le réseau de l’université. » Elle releva les yeux « Si vous le désirez, évidemment. »

Devant son bureau, See’Ryl ne fit aucun commentaire quand les gardes firent mine d’aller fouiller la pièce. De même, elle se contenta de s’incliner légèrement lorsque Sly leur ordonna de ne pas le faire. Se retrouvant à l’intérieur, seule avec la vice-chancelière, l’Arkanienne tâcha de répondre sans trop en dire. Elle ne s’interrompit pas à l’entrée de Légion et préféra terminer de parler avant de se lever pour effectuer le service, dès que Sly lui aurait donné ses préférences. « Je suis désolée, le choix est quelque peu limité. J’espère que vous trouverez quelque chose à votre goût. » l’invita-t-elle.


Le droïde, indifférent à l’examen dont il faisait l’objet, alla s’immobiliser près de la porte sans dire un mot. Parmi l’un des premiers programmes que See’Ryl lui avait implanté, il y avait celui indiquant quand il pouvait parler et, surtout, devant qui. En cas de doute, il gardait le silence. Revenue à son siège, près de Sly, See’Ryl ne rougit même pas aux compliments « L’Ordre sait toujours comment se servir de ses membres afin d’en tirer le meilleur. » Par miracle, il n’y avait pas même une once d’amertume dans sa voix. Pourtant, la Force savait que la Jedi avait de quoi être amère. Ce n’était que depuis qu’elle avait prouvé son utilité dans des domaines inattendus que sa position au sein de l’Ordre s’était stabilisée. Et encore… elle se disait toujours qu’il y allait avoir quelqu’un, ou quelque chose, qui ferait de nouveau pencher la balance. Et là, comme par hasard, sa race redeviendrait un défaut.

L’interrogation de Sly, puis la mention comme quoi elle pouvait être fière, fit sensiblement hausser un sourcil à l’Arkanienne, pourtant bien consciente qu’elle avait des raisons de l’être. La modestie, comme toujours, l’emporta « J’avoue que j’ai construis ce droïde tout d’abord pour m’occuper puis pour avoir une certaine compagnie. » Une micro-confession pour dissimuler le fait que les compétences de Légion s’étendaient largement au-delà de cela. « J’ai eu de l’aide pour peaufiner la première version. Ensuite, il a été mon terrain de mise en pratique pour ce que j’apprenais. Maintenant, il se rapproche d’un droïde de protocole ou d’assistance personnelle. » Pas de garde du corps, donc. Voilà qui ne lui aurait probablement jamais été permis, d’ailleurs.
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- Ha ! Je me souviens de Kara Dak’win, effectivement nous nous fréquentions souvent. Mais la vie ainsi que nos parcours respectifs nous ont quelques peu séparées… Mais ne vous embêtez pas avec cette recherche vidéo, je me chargerai de reprendre contact avec cette ancienne consœur.

Répondit la Vice-Chancelière en se servant le thé que le droïde avait apporté lui-même. Elle renifla l’odeur de la boisson chaude et retint une grimace. L’umbarane n’appréciait pas vraiment le parfum artificiel, trop sucré et synthétique de ce thé qu’on lui apportait. Il était évident qu’il s’agissait d’un thé provenant sans doute au meilleur des cas du restaurant universitaire, ou au pire d’un distributeur. Sly réalisa qu’elle s’était peut-être laissée trop facilement embarquée dans un luxe et un certain confort. Après tout de part sa formation de Sith et son parcours, elle avait été parfois capable de se contenter de moins de chose que quelques biscuits ou d’un thé… Remettre les pieds sur terre ne faisait jamais de mal, se dit-elle pour se consoler. Elle considéra un instant les biscuits présents à proximité, puis se risqua à goûter la boisson offerte délicatement. Curieusement, la boisson n’était pas mauvaise mais plutôt passable en dépit de la pauvreté de son goût. Une bonne nouvelle ! Après tout l’umbarane avait déjà eu à boire des liqueurs plus dégoutantes que celles-ci. Au moins ne tomberait-elle pas malade après avoir fini sa petite tasse de thé gracieusement offerte par See’Ryl. Haussant les épaules, la tisseuse reprit la parole afin de rassurer l’ingénieure quant à la qualité de la boisson ainsi que de la nourriture qu’on lui offrait. Sa voix était plutôt légère et chaleureuse.

- Oh ce n’est pas grave, je vous rassure. Cela me rappelle davantage mon passé d’étudiante.

Puis elle l’écouta commencer sa réponse. Elle assura que l’Ordre Jedi savait toujours comment se servir de ses membres pour en tirer le meilleur. Son ton n’était pas amer, mais Sly s’attarda plus sur le vocabulaire de la jeune femme devant elle. Sa réponse était quelques peu directe dans sa forme, ce qui l’étonna quelques peu et rendait cette Jedi encore plus intéressante. Avait-elle suffisamment d’esprit critique pour reconnaitre certes les forces du dogme qu’elle servait ? Certainement. Mais elle semblait être également assez lucide pour voir les failles de l’Ordre. Son obédience ne l’avait pas rendue idiote, et c’était un bon pour en faveur de See’ryl aux yeux de l’umbarane. Peut-être serait-il aisé à terme, de se servir d’elle comme de quelqu’un pouvant faire avancer les intérêts de la République auprès de l’Ordre Jedi pour mieux garder celui-ci en place sous sa coupe. Cela servirait les intérêts du Chancelier S’orn qui avait déjà pris l’initiative de proposer à certains Jedi dont, Maître Hildegarde Marja du Conseil d’intégrer le Ministère des Affaires Jedi, tout comme la possibilité à l’un des Jedi de représenter l’Ordre au sein du Sénat Galactique. Mais sur ce dernier point, rien ne serait fait dans l’immédiat, et pour l’heure, Grendo tout comme Sly avaient d’autres loth’chats à fouetter afin d’appliquer le programme du Neimoidien et d’avancer leurs agendas un peu plus secrets.

- A quel genre d’assistance peut-il se prêter ?

Demanda t’elle poliment après avoir bu une seconde gorgée de sa boisson dont le goût semblait petit à petit devenir appréciable, à moins que la chaleur du thé n’ait quelques peu endormi sa perception du goût. Restait à déterminer davantage le champ de compétences de la jeune femme assise en face d’elle. Avait-elle choisi de se spécialiser dans un domaine très spécifique ou au contraire avait-elle choisi d’être plus polyvalente ? A moins que son génie ne lui ait permis d’exceller dans trois ou quatre disciplines des plus exigeantes. Gardant le motif plus officieux de sa venue ici, Sly Keto préféra s’attarder quelques minutes sur le droïde pour glaner quelques informations supplémentaires sur les compétences de la Maître Jedi lui faisant face et estimer ce qu’elle pourrait apporter à la reine Keto.

- Je m’interrogeais à votre sujet, êtes vous plutôt spécialisée sur un type d’ingénierie particulière ou est-ce que votre spectre de compétence est plus élargie ?

Avait-elle ajouté d’une voix sincèrement intéressée par la réponse de son interlocutrice. Plus secrètement elle commençait intérieurement à dresser le profil psychologique de Maître Asho’Tye afin de cerner davantage celle-ci et identifier ses motivations, ses angoisses, ses peurs et ses ambitions…
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« J’ai croisé le professeur Dak’Win durant les différentes manifestations réunissant le corps pédagogique de l’Université. Elle a interpellé le président au sujet de la précarité de certains de ses étudiants. » signifia See’Ryl, l’air de rien. Voilà une information, une autre, qu’elle donnait en sachant très bien à qui elle avait à faire. C’était typiquement le genre de propos qui ne tombaient jamais dans l’oreille d’un(e) sourde quand le(a)dite malentendant(e) était un(e) politicienne(e). Il ne restait plus qu’à espérer que cela améliore quelque peu la situation desdits étudiants… même si le revers de la pièce consistait à donner un peu plus de poids au gouvernement actuel. Il fallait parfois faire des choix pour parvenir à un résultat et accepter d’en payer le prix.

Tâchant d’être bonne hôtesse, See’Ryl proposa de quoi boire et manger tout en était parfaitement conscience que c’était fort éloigné des habitudes de l’Umbarane. En un autre lieu, la Jedi aurait fait mieux. L’Université n’était vraiment pas un haut lieu de la gastronomie cosmopolite. La Jedi ne pris pas personnellement la légère réticence qu’elle perçu de la part de son invitée qui la rassura avec chaleur. L’ingénieure attrapa sa propre tasse de thé pour en déguster une petite gorgée. En effet, c’était passable. Elle avait pour habitude d’apporter sa propre boisson aussi n’était-elle pas accoutumée à celle « offerte » aux étudiants et professeurs. Elle en aurait bien proposé à la vice-chancelière mais l’Arkanienne doutait de la pertinence d’une telle suggestion compte tenu du fait que cette spécialité arkanienne n’était adaptée qu’aux palais et aux goûts des autochtones de la planète glacée.

Enfin répondit-elle aux questions posées. See’Ryl n’avait reçu aucune directive concernant ce qu’elle pouvait dire ou non. Avait-on cru que jamais on ne viendrait lui parler ? Possible. Hypothèse plus crédible que celle indiquant que l’on avait parié sur sa logique et sa loyauté. Quoiqu’il en soit, cet état de fait trahissait une méconnaissance certaine de See’Ryl et de son fonctionnement. Elle se révélait plus fine qu’attendu. Et plus critique aussi. Elle commençait à se faire entendre pour une vision nouvelle des relations entre l’Ordre et la République. En exemple, son dernier message à l’intention du Conseil et d’un prisonnier Sith. Pour certains, la Jedi voulait se faire la voix d’une coopération dangereuse, entre la méfiance et la soumission. Un équilibre qui, elle n’en doutait pas, allait demander à faire des choix compliqués, non exempts de sacrifices. Que l’Ordre soit prêt à l’entendre était une toute autre question à laquelle seul le temps répondrait.

« Son spectre de compétences va de l’assistance basique, de celle que l’on attend d’un droïde protocolaire par exemple, à une assistance plus spécifique. Comme par exemple m’épauler durant mes activités manuelles. Il m’a aidé durant la réparation de la prothèse du sergent Atraïde. » dit-elle, habituée à donner ce genre d’information. Pour rien au monde, elle ne dirait qu’il lui servait aussi de base de données mobiles et une foule de petites fonctions propres à rendre n’importe qui quelque peu inquiet. Non loin, Légion restait immobile, comme en veille et attendant le prochain ordre de See’Ryl. Cette dernière bu une nouvelle gorgée de thé et remercia ses lunettes de cacher la lueur surprise qui éclaira ses prunelles blanches à la question – directe – de Sly. Voilà qui était surprenant.

Si la vice-chancelière et reine d’Umbara s’intéressait à elle, ce n’était pas anodin. L’intérêt qui perçait dans sa voix laissait à penser que See’Ryl n’avait pas encore entendu les véritables raisons de sa venue. « Si je dois citer deux domaines, l’ingénierie système et l’ingénierie informatiques font partie des principaux. On peut ajouter la cybernétique et l’ingénierie forensique… » énuméra-t-elle avant de résumer « En somme, je me suis principalement intéressée à la création et production de produits allant du simple objet du quotidien au système de défense planétaire. » Cela avait été dit sans la moindre arrogance, ou la moindre fierté. See’Ryl énonçait des faits lisibles dans n’importe quel rapport la concernant. Ses domaines d’activités étaient connus par la République et par l’Ordre. Et fidèle à ses origines arkaniennes, elle avait compulsé des livres dans tous les domaines possibles pour acquérir les bases. Elle en avait simplement écarté un bon nombre, peu intéressants à ses yeux.
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Il était peu probable que le cas de précarité des étudiants de la Haute Ecole d’Ingénierie concerne la majorité d’entre eux. En effet, cet établissement était l’un des plus prestigieux qui pouvait exister sur Coruscant, certes certains de ses élèves étaient issus de milieux modestes et populaires, mais la majorité d’entre eux venaient de classes sociales bourgeoises. Cependant peut-être qu’appuyer une réforme sur l’éducation et donner les mêmes chances à tous pourraient permettre à la Vice-Chancelière d’acquérir un certain poids politique plus important, décrédibilisant au passage ses adversaires plus axés sur les questions sociales et qui pourtant, avaient fermé les yeux concernant leur mandats lorsqu’ils furent placés sur les postes du pouvoir. Après tout s’il fallait marquer l’Histoire politique de la République, autant se montrer des plus ambitieux et plus encore, là ou on n’attendait pas l’umbarane sur certaines questions épineuses ou imprévisibles pour ses opposants.

- Je vois, l’assistance donc.

Dit-elle en terminant lentement son thé d’une voix plutôt convaincue même si le gabarit impressionnant du droïde pouvait faire de lui un mastodonte difficile à abattre sur un champ de bataille s’il était équipé d’un arsenal de blasters lourds. Ecoutant le propos de son interlocutrice, la reine Keto ne fut pas surprise de voir les domaines de l’informatique, des systèmes et de la cybernétique sortir des lèvres de l’Arkanienne. En revanche le cas de l’ingénierie forensique la surprenait car elle ne s’y était clairement pas attendue. La Vice-Chancelière croisa les jambes et reprit.

- Des domaines spécifiques mais au combien passionnants, surtout dans la sphère l’ingénierie forensique qui doit regorger d’exemples historiques intéressants et concernant une grande variété de cas et de domaines ou l’appliquer.

Ceci expliquait en partie cela sans doute, après tout elle semblait à l’aise avec pas mal de monde, ainsi que particulièrement alerte en matière de politique si elle se fiait à ce qu’elle avait pu dire à propos de Kara Dak’win. Sans doute que la forensique de part les enjeux qu’elle pouvait soulever comme discipline demandait à ses adeptes d’être un tant soit peu formé sur les aspects politiques et économiques qui pouvaient pousser une entreprise ou une planète à tronquer les données confiées pour estimer le risque, quitte à fausser leurs informations, sous-estimer les dangers et la sécurité de leurs employés ou citoyens, dissimuler des incidents, détruire des données ou corrompre des enquêteurs éventuels. Ces derniers mandatés pour comprendre, analyser, alerter et optimiser l’utilisation de pratiques ou de matériels et infrastructures pouvaient parfois faire ou défaire la réputation de nombreuses corporations ou certains gouvernements dans le cadre d’audits publics.

- D’ailleurs avez-vous eu des cas concrets ainsi que des exemples d’ingénierie forensique anciens ou récents sur lesquels vous avez travaillé ?

Questionna l’umbarane non sans un dessein derrière la tête… A quelles situations avait-elle pu être confrontée dans ce cadre bien précis ? Est-ce que quelqu’un avait été suffisamment fou pour essayer de lui dissimuler une information particulière, sensible ou d’acheter son silence ? Probablement. Mais en cernant les cas ou elle avait été réclamée afin d’identifier et améliorer des pratiques et processus spécifiques, ces derniers aideraient davantage Sly Keto à percevoir si oui ou non, See’Ryl pouvait lui apporter quelque chose et l’identifier plus efficacement. Sachant qu’elle pouvait sans doute accéder à son dossier en la matière afin d’en vérifier les détails si un doute la travaillait.
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L’assistance donc. Quelque chose dans ces simples mots, pourtant prononcé sur un ton assez convaincu, titilla See’Ryl. Sly n’était pas la première à remettre en question ce qu’elle disait à propos de Légion. Il était à noter, cependant, qu’elle semblait le faire sans avoir l’air d’y toucher. La Jedi avait parfaitement conscience que le gabarit de Légion ne jouait pas en leur faveur. Nombreux étaient ceux à croire qu’il renfermait autre chose que des systèmes. Le fait était que c’était vrai. Mais en dehors de quelques cachettes intégrées et un système de protection, le droïde était intégralement désarmé. Du moins physiquement. Sa taille s’expliquait par le besoin d’espace pour les différents assemblages nécessaires aux différentes missions que lui donnait See’Ryl. Seul un ingénieur de la même trempe que l’Arkanienne pouvait espérer comprendre de quoi il en retournait vraiment. Et encore… il fallait passer outre les protocoles de sécurité régulièrement mis à jour par la jedi elle-même. En un sens, on pouvait considérer que See’Ryl se promenait en compagnie d’une plateforme informatique mobile. Détail qu’elle se gardait bien de dire à quiconque.

En revanche, il y avait un domaine dans lequel elle ne faisait pas de mystères : ses champs de compétences communément regroupés sous la simple appellation d’ingénierie. Ses activités étaient visibles, ne serait-ce que par la simple présence de Légion qui ne sortait pas d’une usine. Concernant la forensique… See’Ryl fut quelque peu étonnée et soulagée de ne pas devoir expliquer de quoi il s’agissait. Lorsqu’elle l’avait expliqué à l’un de ses confrères Jedi, ce dernier n’avait rien compris et n’avait pas fait l’effort de le lui dissimuler. Depuis, elle se contentait de la réponse la plus basique et si elle avait répondu aussi complètement à Sly c’était simplement parce qu’elle ne voyait pas l’intérêt de lui mentir… Sachant que cela figurait sur son dossier universitaire et militaire. « La forensique – ou du moins son ingénierie – ne passionne que peu de monde, dans les faits. » dit-elle « Il est… commun que les êtres conscients cherchent à fuir leurs responsabilités… et ou qu’ils nient une réalité qui leur est trop compliquée ou difficile à accepter. »

Le vieil Arkanien qui avait accepté de l’enseigner n’avait eu de cesse de la prévenir à ce sujet. Si See’Ryl n’avait eut que peu d’occasion de vraiment mettre ses connaissance en pratique pour des rapports officiels, elle s’était rapidement aperçu de la justesse de cet avis. Et ce, même en dehors de toute pratique liée à la forensique. L’Ordre lui-même n’était pas dispensé des affres des êtres conscients. See’Ryl en avait les preuves tous les jours et ne se pensait pas exempte d’un tel travers. Elle bu une gorgée de thé et regretta de nouveau sa mixture arkanienne.

L’interrogation de Sly lui fit l’effet d’un examen. Bien plus que la curiosité, See’Ryl eut l’impression que la femme face à elle cherchait à déterminer dans quelle mesure See’Ryl pouvait lui être utile et servir à ses plans. Et pour savoir si son intuition était bonne ou pas… Il lui fallait répondre. Ce qu’elle ne tarda pas à faire sans attendre « Récemment, j’ai apporté mon aide sur Hypori, dans l’une des villes secondaires. Ils avaient des difficultés à garder des infrastructures dans un état satisfaisant et durable… Un problème des plus dangereux puisque la population qui m’a demandé de l’aide habitait sous la surface. » dit-elle en fouillant son interface pour pouvoir montrer un plan qu’elle décrivit.

« C’était toujours le même secteur qui souffrait. Et par extension les autres puisque les voûtes de soutènement devaient encaisser le surplus de charge en plus du choc. Il n’y avait aucune activité sismique décelable et la roche n’avait – semblait-il - aucune faiblesse. » See’Ryl passa à une autre image, une simulation cette fois-ci. « J’ai passé deux semaines sur le terrain… Les causes, finalement, étaient multiples. » Elle éteignit l’interface et la reposa sur son bureau. « Un singulier mélange entre corruption, intérêts privés, culture et espèce pensée comme étant un parasite… » Sciemment, elle évita de mentionner qu’elle avait reçu des offres pour son silence. Des menaces aussi. Non seulement elle avait accepté les crédits mais elle les avait aussitôt réutilisé pour le bien de la population tout en rendant son rapport public, non modifié. Son statut de Jedi avait été passé sous silence par demande du Conseil et la mise à prix qui flottait au-dessus de See’Ryl mentionnait une Miraluka au comportement à l’exact opposé de l’Arkanienne. « Si vous voulez vérifier, demandez Sorcha Cléore. C’est l’identité sous laquelle je suis allée sur Hypori. » Elle laissa un ange passer avant d’ajouter « Si j’ai pris ce nom, c’est parce qu’ils n’ont pas demandé l’aide de l’Ordre ou de la République. J’ai demandé l’autorisation de m’y rendre à titre… personnel si l’on peut dire. J’utilise souvent ce pseudonyme pour signer des études et des articles lorsque mon rôle se résume à autre chose qu’être Jedi. »
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- Et pourtant bien de ses aspects et enjeux rendent la forensique intéressante.

Rétorqua la Vice-Chancelière Keto en croisant les bras et en commençant à saisir un biscuit entre son pouce et son index pour le conduire à sa bouche. Hypori n’était pas un monde particulièrement connu : localisé dans l’espace neutre dans la bordure extérieur, ce monde habitable n’avait aucune forme de vie intelligente. Du moins jusqu’à ce qu’une méga-corporation s’y installe dans le but d’en extraire les ressources du sous-sol.
Inévitablement, une petite colonie était sortie de terre afin de subvenir aux besoins économiques. Vu que ce monde était en dehors de la juridiction républicaine, la corporation faisait sa propre loi sur cette planète et dans ces cas là, les abus venaient rapidement pointer le bout de leur nez. Puis elle précisa par la suite qu’elle s’était apparemment confrontée personnellement aux conflits d’intérêt et la corruption. Une façon de dire sans doute qu’elle avait été approchée et que les cadres et représentants de la corporation avaient possiblement tenté d’acheter le rapport de See’Ryl ou son silence sur les conséquences de son rapport sur les infrastructures souterraines d’Hypori.

Tout en l’écoutant attentivement, la souveraine observait de son regard intéressé les différentes simulations holographiques qui apparaissaient devant elle avant que la Jedi ne coupe le générateur d’hologrammes. La Vice-Chancelière se laissa s’adosser contre sa chaise et croisa les bras, laissant quelques secondes flotter le temps d’appréhender la chose.

- Habile. De surcroit c’est un exemple assez parlant de l’intérêt de cette discipline au combien mésestimée par de trop nombreuses personnes si vous voulez mon avis.

Reprit la souveraine d’Umbara d’un air des plus naturels en haussant un sourcil. Mais See’Ryl dans sa réponse avait lâché une information des plus importantes et révélatrices sur son passé ou la personne qu’elle était. Elle avait en effet révélé qu’elle avait, dans le cadre de sa mission sur Hypori, emprunté une fausse identité pour parvenir à ces fins et accomplir ses objectifs. Assez inhabituel pour un Jedi. Et pourtant Sly Keto resta impassible comme s’il s’agissait d’une chose normale et à mille lieux d’être surprenant. Ainsi cette Jedi savait endosser des rôles, et des masques afin de résoudre nombre de problèmes d’ordre politico-économiques. Intérieurement, l’umbarane se méfiait davantage de l’arkanienne à cet instant précis. Elle n’était pas naïve, ni née de la dernière pluie, c'était évident désormais.

Derrière son masque d’ingénieure distante et froide passionnée par son travail se cachait une personnalité lucide, étonnamment pragmatique pour une Jedi dont l’Ordre et ses membres étaient plutôt réputés pour leur idéalisme et caractère conciliant ayant tendance à les couper de la réalité. Aussi, la Maître Jedi était bien plus au fait et consciente des choses qu’elle ne le laissait croire. Et ce détail, Sly Keto n’allait pas l’oublier de sitôt. Cela dit ce fait la rendrait sans doute plus compréhensive à l’avenir sur des enjeux politiques, en manœuvrant efficacement, peut-être pourrait-elle devenir une alliée de la République de S’orn ? Seul l’avenir le dirait. Mais déjà si elle n’était pas une zélote de l’Ordre, alors elle saurait être convaincue pour peu que l’on trouve la façon adéquate de la raisonner et de lui parler.

- Et en conséquence vous enseignez cette discipline ici également je présume ?

Demanda-t-elle en finissant son premier biscuit. Avant d’avoir une réponse, elle entendit des voix parler de l’autre côté de la porte en dehors du bureau. Les gardes semblaient détendus mais alertes cela dit. Sly se retourna sur sa chaise avant de reposer son attention sur See’Ryl.

- Excusez mon indiscrétion mais... vous attendiez quelqu’un ?

Interrogea l’umbarane quelques peu intriguée par ce qui se tramait dehors. L’un des gardes royaux d’umbara prit une communication interne à son casque isolant ce qu’il captait par radio, puisqu’il plaça son index au niveau de son oreille sur le casque. La communication ne fut pas entendue par Sly Keto, ni part la Jedi. Il hocha la tête puis s’avança sur le côté gauche de la vice-chancelière et s’exprima à travers sa voix un peu déformée par son casque le rendant complètement anonyme.

- Votre altesse, maître Jedi… Un certain docteur Balian Atraïde souhaite rencontrer Maître Ahso’Tye. Devons-nous le laisser passer votre majesté ?

La souveraine laissa son visage exprimer une certaine joie à l’annonce de cette nouvelle, puis elle s’exprima à l’intention de son hôtesse qui jusqu’à présent avait fait preuve d’hospitalité en dépit de son apparence et attitude un peu austère de prime à bord.

- Je n’y vois aucun inconvénient pour ma part, et vous maître Ahso’Tye ?
Balian Atraïde
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Une intervention au sein d'une promotion de futurs médecins très prometteurs qu'on m'avait dit. Je devais leur faire un topo sur le Service de Santé des Armées et ainsi provoquer de potentielles vocations. Tu parles...je n'étais moi-même pas un engagé volontaire...du moins pas au sens strict du terme. Mais il n'y avait que moi qui manifestement était disponible pour assurer ce "cours"...

Je parlais depuis une heure, je n'étais pas fâché de conclure...en balançant une phrase d'accroche particulièrement bateau...histoire de leur tendre une perche.

- Et en rejoignant le corps médical de l’Armée vous vous assurez la possibilité d’une brillante carrière au sein du Service de Santé des Armées.

- C’est votre cas ?

- Pardon ?

- La brillante carrière…c’est votre cas ?

- Pourquoi ? J’ai l’air d’être un raté ?

Un fou rire dans l’amphi accueillit ma remarque à l’égard du jeune pédant qui venait d’essayer de me mettre en porte-à-faux. Le gamin se renfrogna dans son siège alors que je demandais à l’assemblée s’il y avait d’autres questions ?

- On gagne bien dans l’armée ?

Misère…j’aurai dû préciser « d’autres question utiles » …Avec un soupire je me tournais vers la jeune femme qui venait de sortir cette élucubration :

- Si vous souhaitez faire de la médecine pour le salaire effectivement l’Armée ne vous est pas destinée. Cela dit…je ne vous conseille pas d’y entrer…imaginez, au milieu des déflagrations des hurlements et de la boue, en train de pratiquer une amputation avant que votre patient hurlant ne se vide de son sang…Non vraiment…vous pourriez vous casser un ongle, froisser votre belle robe, ruiner votre maquillage, casser un talon ou encore voir votre brushing retomber à plat…

La fille me fusilla du regard et esclaffa offusquée :

- Vous êtes arrogant et particulièrement désobligeant pour un médecin…Vous n’êtes pas très bon pour le recrutement…

J’eus un sourire dédaigneux et répliquais sur le même ton :

- Et vous vous attirez l’attention sur votre poitrine avec un décolleté plongeant, sans doute parce que vous vous imaginez qu’on vous notera mieux et qu’on vous appréciera d’autant plus…Elle me regarda avec un air interloqué, et je repris d’un air faussement enjoué : ho pardon…je croyais qu’on s’amusait à pointer les évidences…puis je repris mon sérieux et claqua à l’assistance : je ne viens pas vous « vendre » la médecine militaire…je suis en quête de talents et de vocations. Mais vu les questions qui m’ont été posées précédemment, je constate que le niveau n’est plus ce qu’il était. Je vois bien les raisons qui vous ont poussé à faire médecine pour la plupart d’entre vous. Ceux qui souhaite soigner des gens et dédier leur vie à sauver celle des autres, le bureau de recrutement du Centre militaire vous attend…Les autres, restez assis dans vos petites vies confortables et oubliez ma visite au sein de votre promotion. Je vous remercie.

Et je rangeais mon datapad dans mon sac, tandis qu’un flux de jeunes étudiant déferlait en direction de la sortie. Un petit groupe m’attendait à la sortie de l’amphithéâtre. Je fus accosté par un jeune cathar :

- Docteur Atraïde…on voulait vous remercier de cette intervention. Est-ce que…est-ce que le danger est-il constant pour les médecins sur le terrain ?


J’eus un soupire…je ne voulais pas les dissuader, mais je ne pouvais pas non plus les braquer…

- Bien sûr qu’il y a un danger réel. Lorsque vous êtes sur le front. Sinon non…Mais ne vous inquiétez pas, vous ne vous déplacez jamais seul, il y aura toujours au minimum une escouade. Si vous voulez en parler, venez à la base militaire, au service de santé. Vous y verrez toutes les spécialités et ainsi toutes les éventualités qui peuvent s’offrir à vous.

Ils me remercièrent et s’éloignèrent, visiblement très emballés par l’idée. Moi j’empruntais les couloirs que j’avais jadis emprunté…Etais-je si différent d’eux au même âge ? Même moi j’avais voulu devenir médecin non pas pour l’argent …mais pour apporter ma contribution à la médecine. J’avais choisi la cardiologie en raison du décès de ma mère dû à une maladie cardiaque.

Tout à mes pensées mes pas m’avaient guidé hors de la faculté de médecine. Devant moi, une autre bâtisse…celle de la Haute Ecole d’Ingénierie de Coruscant. Je m’y engouffrais sans hésitation…un coup d’œil vers les panneaux d’affichages où affichaient les noms des enseignants et les bureaux qui leur était attribués, et je m’engouffrais dans un élévateur. Quelques minutes plus tard je marchais d’un pas alerte en direction d’un bureau bien spécifique.

Mais quelle ne fut pas ma surprise en constatant la présence de quatre gardes umbarans en armure qui encadraient la porte. Je vérifiais que je ne m’étais pas trompé…c’était le bureau de la Maitre Jedi Asho ‘Tye…Que venaient faire des gardes umbarans...Umbarans ? En un éclair je me souvenais que les médias avaient annoncé une visite officielle de la Vice Chancelière dans ces locaux. L’un des gardes m'interpella pour me demander si je souhaitais entrer.

Avec un certain hochement de tête, je lui déclinais mon identité et tendis ma carte d’identification de l’armée :

- Docteur Balian Atraïde, sergent dans le corps médical de l’Infanterie Mobile. Puis-je ?

Le garde passa en revue mon identification, et analysa mon uniforme militaire, ma casquette sous le bras et mes galons de sergent. Tout dans mes propos concordait. Je n’avais plus qu’à attendre si ma requête serait acceptée ou non.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Seulement pour celles et ceux qui n’ont rien à perdre… ou tout à y gagner, justement. » remarqua See’Ryl dont la voix s’était éclairée d’une once d’amusement sibyllin. La remarque ne visait personne en particulier et n’avait été dite que pour le principe. Qui avait dit que l’Arkanienne n’avait pas d’humour ? Probablement tous ceux qui n’avaient pas eu le plaisir – tout relatif – de la faire parler plus de deux minutes d’affilée. See’Ryl continua son explication en tâchant de ne pas se perdre dans des informations infiniment plus techniques mais pas obligatoirement pertinentes dans un tel contexte. Elle acquiesça à la remarque de Sly tout en posant son interface.

L’exposé fut bientôt terminé et See’Ryl dévoila une information qui semblait capitale. L’identité qu’elle avait empruntée – et qu’elle continuait à utiliser – n’était pas une affaire d’état. L’avouer tout de go à la vice chancelière, c’était lui montrer que l’Arkanienne n’avait rien à cacher en ce domaine. Une sorte de main tendue pour établir de bonnes relations. Sorcha Cléore était un pseudonyme connu des hautes sphères. Il apparaissait dans le dossier républicain de See’Ryl. Ca, c’était le bonus numéro un. Le second résidait dans le fait qu’il avait été ainsi indiqué que la jeune femme n’était pas née de la dernière pluie et qu’elle avait une vision particulière de la réalité qui l’entourait.

« Non, je n’enseigne que la cybernétique ici. L’institut emploie l’un des meilleurs spécialistes de l’espace républicain. Ses interventions sont passionnantes. » Pas que See’Ryl aient des lacunes… mais parce qu’elle trouvait que la manière de penser du professeur en question était digne d’intérêt. Elle se penchait pour piquer un biscuit quand des voix attirèrent son attention. « Pas que je sache. » répondit-elle, la perplexité perceptible dans sa voix. A l’annonce de l’identité de celui qui venait d’arriver, See’Ryl réprima un léger sourire. Voilà une surprise agréable se dit-elle avant d’acquiescer à la proposition de Sly. Sans trop d’empressement, néanmoins.

Elle se leva pour accueillir le médecin et avant d’ouvrir la porte, demanda « Légion… Tu peux aller chercher un café noir, sans sucre, s’il te plaît ? ». Le droïde laissa entrer l’organique avant d’aller chercher ce qui lui avait été demandé. « Docteur. » salua See’Ryl à l’entrée de Balian. Elle n’avait pas oublié qu’il lui avait demandé de l’appeler par son prénom mais ne sachant pas si l’autorisation s’étendait en présence d’autrui, elle avait opté pour la sécurité. Elle lui désigna le siège qu’elle avait quitté quelques secondes plus tôt pour l’inviter à s’installer tandis qu’elle soulevait le dernier fauteuil pour pouvoir prendre place. Son bureau n’avait jamais accueillit autant de monde en si peu de temps. A croire qu’elle se sociabilisait… Quoique… Elle n’était pas encore certaine des raisons ayant poussé Sly à venir la voir. Les possibilités étaient multiples et la courte conversation n’avait guère éclairé la jeune femme qui continuait à penser qu’elle était soumise à une sorte d’examen.

Cela ne l’empêcha pas de faire les présentations d’un ton calme avant de retrouver sa place et d’attirer sa tasse directement dans sa main. « Docteur, ai-je oublié un rendez-vous ? » demanda-t-elle finalement. La possibilité était plus que minime mais See’Ryl ne voyait que cela pour entamer la conversation.
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Le profil psychologique que dessinait mentalement l’umbarane à propos de la Jedi la mitigeait : d’un côté See’Ryl pourrait être un atout précieux dans le jeu de cartes que s’était constitué Darth Oracci, elle était intelligente, spécialiste en ingénierie si bien que S’orn et Keto sauraient probablement la détourner de l’Ordre Jedi pour en faire une « façonneuse ». Le fait d’avoir mené une mission sous une fausse identité qu’elle donna à l’umbarane était une preuve de son aptitude à remplir des missions non confidentielles pour le cadre de l’Ordre. Une personnalité qui pourrait faire d’elle l’architecte d’un projet plus grand, plus global qui l’amènerait à façonner l’histoire de manière durable. Un outil de choix pour le dessein du Chancelier et de la Vice-Chancelière plus précisément. Cependant elle était justement intelligente, et suffisamment lucide pour percevoir peut-être, ou pouvait en venir l’umbarane et deviner, si ce n’est la totalité, au moins une partie de ses intentions si elle lui demandait quelque chose. Ce genre de profil était sans doute l’un des plus utiles et précieux à avoir de son côté de part le potentiel énorme qu’ils possédaient. Mais cependant ils étaient également les plus difficiles à manipuler, à manœuvrer pour les faire collaborer pleinement dans le sens des projets du marionnettiste. Les cordes se cassaient, ou pire alors la marionnette comprenait qu’avec assez de détermination et de force, ce pouvait être elle qui forçait la main de son maître…

- Vous avez raison. Cependant je reste convaincue que votre association avec ce spécialiste serait des plus constructives vis-à-vis des étudiants présents.

Souffla-t-elle comme idée à saisir par l’Arkanienne. Après tout il serait toujours possible de faire en sorte que les futurs ingénieurs de la République puissent aussi bénéficier des connaissances de la Jedi sur ce sujet afin de faire profiter les civils et militaires républicaines : des prothèses plus perfectionnées, des implants plus sophistiqués, des organes synthétiques de substitution faciliteraient la vie d’un grand nombre de personnes au sein de la République. La Vice-Chancelière était convaincue que See’Ryl serait très utile pour construire et façonner une ou plusieurs armes capable d’asseoir le pouvoir de l’umbarane sur la galaxie afin d’y rétablir l’ordre de manière durable. Mais pour que cette vision du futur puisse se produire, il fallait trouver un élément clef : un levier chez l’Arkanienne. Trouver le point sur lequel jouer pour arriver à l’orienter dans une direction ou une autre mais toujours avec la volonté de la Tisseuse. Elle avait déjà laissé quelques indices passer sur sa relation avec l’Ordre Jedi, restait désormais à aller plus loin pour qu’elle puisse contempler les failles de cette secte et décide de s’en couper. Ce ne devrait pas être trop délicat : sûre d’elle et bien plus maligne et lucide que ses confrères, leurs lacunes et erreurs devraient suffire à nourrir son propre égo comme étant supérieur à ceux du Conseil Jedi. De là, la désillusion n’en serait que plus grande : il faudrait alors subtilement creuser davantage cet abysse qui se formerait, la séparer lentement de ses pairs afin qu’elle se jette dans les bras réconfortants de l’umbarane…

C’est alors que le docteur Atraide entra, provoquant chez Sly une réaction plutôt enjouée, et prenant un air bien plus rayonnant. Souriante elle s’exclama avec un certain naturel quand elle le vit.

- Docteur Atraïde ! Quelle surprise de vous voir ici.

Et c’en était une, elle ne s’était pas attendue à voir le mirialan débarquer ici jusqu’à ce que les gardes annoncent son arrivée, mais en se rappelant que c’était lui qui avait pris en charge les soins de la Jedi présente dans ce bureau. La vice-chancelière se leva pour saluer le médecin, et laissa Maître Asho’Tye prendre la parole, ayant conscience de sa place d’invitée et non d’hôte. Peut-être que cette intervention inopinée de Balian Atraïde abaisserait la garde de la Jedi… ou que le médecin lui-même ne révèle un détail potentiellement intéressant sur celle qui possédait ce bureau.
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J’eus l’autorisation d’entrer dans le bureau du Maître Jedi. Je croisais l’immense droïde, Légion dans l’encadrement de la porte, visiblement envoyé chercher quelque chose. Je fus aussitôt accueilli par See’Ryl et, comme je l’imaginais, la Vice-chancelière. Toutes deux s’étaient levées visiblement ma visite ne semblait pas mal venue. J’en fus soulagé, néanmoins, ce n’était pas une raison pour en oublier la politesse. Et droit comme un « i », j’inclinais la tête dans un salut respectueux doublé d’un :

- Plaisir partagé madame la Vice-chancelière.

J’avais arboré un sourire poli et un ton neutre, le fossé entre nos deux mondes était immense, de plus je n’étais qu’un simple militaire et elle…une altesse royale. La dernière fois que j’avais vu la Reine Keto c’était durant le procès de Madame Kira. Procès où mes frasques m’avaient conduit tout droit à la porte. J’avais été mandaté pour faire une expertise, et non pour dire ce que je pensais. Un militaire qui pensait ? Quelle hérésie…

See’Ryl m’invita à m’assoir et je notais l’utilisation de mon titre plutôt que de mon prénom. Qu’importait, nous étions en présence d’une personnalité de la République. Je la saluais en lui tendant la main et repris sur un ton un peu plus chaud que précédemment :

- Maître Jedi, je suis ravi de vous revoir. J’espère que je ne vous dérange pas…

J’avais employé « maître jedi » au même titre qu’elle avait dit « docteur », ne sachant trop comment agir devant la vice-chancelière qui n’avait pas vraiment besoin de savoir que See’Ryl et moi étions devenus un peu plus proches que simplement « médecin/patiente ». Cela dit j’ignorai totalement ce que nous étions…collègues ? Amis ? L’avenir nous le dira…Attendant que Sly Keto se rasseye, Je pris place dans le siège qui me fut indiqué, posant avec soin ma casquette sur mes genoux. See’Ryl s’assit également, prenant sa tasse dans ses mains elle engagea la conversation en me demandant si nous avions rendez-vous. Je souris et répondis avec douceur :

- Ne vous inquiétez pas ma chère, nous n’avions pas de rendez-vous. Mes supérieurs ont pensé que j’avais le profil pour dispenser une présentation à la faculté de la médecine pratiquée par l’armée…notamment la chirurgie de guerre. Mon sourire se dissipa alors que je repensais aux réflexions de certains étudiants quant à mon travail…je repris avec une pointe d’ironie : je ne sais pas si c’est moi…ou si le niveau est en baisse, mais je crains qu’une partie de ces étudiants en médecine n’aient pas compris l’essence même de la notion de devenir médecin…Cela dit…je suis sans aucun doute trop vieux pour comprendre cette nouvelle génération…

Quelle drôle d’idée de m’envoyer moi faire cette intervention. Moi qui détestais faire cours, j’estimais que tous ces petits crétins seraient des plus ennuyeux, et je n’avais pas eu tort. Et puis je n’avais aucune patience avec les gens, alors des petits cons qui pensaient en savoir plus que moi…Je savais de toute façon que le commandant m’avait envoyé là pour me punir…me pourrir la vie. Et j’avais eu beau lui sortir toutes les excuses possibles rien n’y avait fait. Et j’avais dû me coltiner les étudiants.

- J’ai donc pensé que je pourrai en profiter pour venir vérifier que vous n’avez pas eu de complications suite à l’incident sur la base militaire l’autre jour.

Finalement je levais les yeux vers la vice-chancelière Keto, sans doute allais-je passer pour un parfait casse-pieds à ses yeux, passant son temps à râler, mais après tout…c’était bien ce que j’étais. Je me résolus cependant à lui demander avec politesse :

- J’espère que vous vous portez bien Madame la Vice-Chancelière. La dernière fois que je vous ai vue c’était au procès. Je crains de ne pas avoir été des plus…agréable.

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Derrière ses lunettes sombres, See’Ryl observait avec attention la femme avec qui elle conversait depuis quelques minutes déjà. La sensation de passer un examen ne l’avait pas vraiment quittée et ne l’empêchait pas de répondre avec une honnêteté réfléchie et des mots soigneusement pesés. Les informations données étaient vérifiables et non soumises à un quelconque secret. Quand bien même, Sly ne lui avait rien demandé qui pourrait poser problème ou alimenter des soupçons. Aussi See’Ryl restait paisible, à siroter sa boisson. Le calme ne la quitta pas quand la vice-chancelière lui « suggéra » de s’associer avec le spécialise en forensique. Elle se contenta de l’ombre d’un sourire rapide. « Constructive pour les étudiants, à ne pas en douter… Je crains cependant que nous ayons tous deux des divergences profondes sur la manière d’enseigner. » Un euphémisme pour dire que les deux professeurs avaient déjà eut de vifs échanges au cours des réunions pédagogiques.

L’un reprochait à sa consoeur sa sévérité, son inflexibilité et son exigence. Tandis que l’autre tenait en peu d’estime le copinage bienveillant de son confrère. Lui tâchait de compenser les notations sévères de See’Ryl qui se faisait d’autant plus intraitable. Un cercle vicieux, basée sur une certaine fierté et une certaine vision des choses. L’Arkanienne avait conscience qu’elle s’acharnait par pure fierté et qu’elle avait suffisamment de mauvaise foi pour se dire que sans cela, le niveau serait moins bon. Peut-être devrait-elle songer à revoir tout cela…Ou du moins cesser cette guerre égotique fort peu à propos pour un Jedi. Maître, de surcroît.

L’arrivée de Balian coupa court à la fois à la conversation et aux réflexions de See’Ryl qui se leva pour l’accueillir avec un plaisir néanmoins dissimulé. Elle s’attacha à le saluer comme si leur relation ne s’était pas avancée au-delà de celle attendue entre un médecin et son patient. Elle l’installa avant de se rassoir, sa propre tasse entre ses mains. Légion ne tarderait plus à arriver avec le café de leur invité surprise. Invité qui ne tarda pas à répondre à sa question inquiète et la rassura aussitôt avant de faire preuve d’une ironie qui, en d’autres lieux et circonstances, lui aurait arraché un sourire et une taquinerie en réponse.


« Ils sont encore étudiants… » commença-t-elle « Pour la plupart, ils imaginent que leur avenir sera fait comme dans leurs rêves… ou comme dans les livres… » Une vision fort peu Jedi, s’il en était. Elle était surtout le fruit d’une observation attentive des étudiants à l’Université et des Novices au Temple. L’expérience bâtissait ou détruisait quiconque refusant de regarder la réalité en face. « L’âge n’a rien à voir avec votre déception. Voyez-les comme des terres non cultivées… Chaque enseignement ajoute de la terre arable ou de l’eau… Chaque expérience plante une graine… Et malgré tout, c’est au propriétaire dudit terrain de décider ce qu’il veut en faire. » Un peu de sagesse qu’elle évita de ponctuer par un vous voilà donc jardinier, mon cher qui aurait été dans leur habitude.

Un sourire étira brièvement ses lèvres quand il lui confia qu’il avait fait un détour pour venir prendre de ses nouvelles. « J’ai soigneusement respecté votre prescription. Néanmoins, l’inconfort a duré un peu plus que je ne l’imaginais. » Elle se leva pour ouvrir la porte à Légion. Elle réceptionna la tasse de Balian et la lui apporta, se gardant bien d’intervenir à propos du procès d’Emalia Kira.
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La Vice-Chancelière accepta les salutations du sergent avec un sourire radieux avant de lentement s’effacer pour le laisser s’entretenir avec la Maître Jedi. Aucune rancœur ou égo venait interférer avec cette situation au contraire elle serait sans doute davantage révélatrice de la personnalité de See’Ryl, aussi l’umbarane écouta très attentivement leur conversation sans se mêler –pour le moment- de cet échange. Sly laissa Balian Atraïde se plaindre des étudiants face auxquels il avait du présenter la médecine pratiquée dans un cadre militaire. En dépit de la bonne volonté du médecin et de l’empathie affichée par la Reine Keto, l’attitude de ces jeunes n’était pas une surprise pour l’umbarane : ces gamins privilégiés n’avaient jamais connu la guerre pour la majorité d’entre eux et n’y avaient jamais été confrontés de prêt ou de loin.
Pour eux l’Empire était quelque chose de lointain qu’aucun d’entre eux n’avait vu autre part que dans les bulletins d’information ou des holofilms. Les Sith ne représentaient pas une menace suffisamment sérieuse pour les inquiéter dans leur petit confort quotidien et pour cause : jamais Coruscant n’avait été attaquée par l’Empire. La mentalité des habitants du Noyau était bien différente de ceux qui vivaient dans la Bordure Extérieure ou médiane à proximité avec les lignes de front séparant les deux géants galactiques qui, pour l’heure, avaient cessé les hostilités mais continuaient de se regarder en chiens de faïence. La Vice-Chancelière répondit toutefois à Balian dès que celui-ci s’adressa à elle d’une voix assez calme mais claire.

- Ne vous en faites pas pour moi sergent, tout va bien en dépit d’un emploi du temps des plus chargés depuis mon accès à cette fonction prestigieuse.

Elle posa une main sur l’épaule de ce râleur dont le profil plaisait de plus en plus à Sly Keto. En effet si elle en avait eu l’opportunité, elle aurait eu tôt fait de remplacer le kaleesh Zerath’Ular’Iim par Balian Atraïde au poste qui lui avait été confié par Grendo S’orn comme officier en charge des rapports avec l’État-major des troupes républicaines. Une promotion aurait suffit à acheter sa loyauté ainsi son admiration –et celle de ses descendants sur plusieurs générations- se dit la Reine d’Umbara intérieurement.
Nombre de ceux qui détenaient le pouvoir ne savaient pas s’entourer, et encore moins exercer cette charge avec ruse, clairvoyance et vision La Vice-Chancelière rassura le docteur d’un ton réconfortant, voire exaltant pour quiconque serait sensible à ses arguments.

- Vous avez parlé avec votre cœur et c’est le plus essentiel. Parfois il est nécessaire de secouer un peu vos interlocuteurs pour leur rappeler à leurs devoirs ainsi qu’au réel. Les propos de l’ex-chancelière Kira étaient des plus outranciers à l’égard du corps militaire. Et je pense qu’une bonne partie du Sénat partage l’opinion de ce triste personnage.

Elle retira sa main de l’épaule du mirialan avant de reprendre d’une voix plus anxieuse.

- Mais j’ose espérer qu’avec sa défense plus que contreproductive et particulièrement révélatrice, nombre de vos supérieurs se sont aperçus que son masque de bienveillance et de vertu à l’égard de l’Armée de la République n’était qu’une façade destinée à dissimuler une personnalité bien plus égoïste et dangereuse.

L’Arkanienne Jedi avait parlé avec sagesse concernant le cas des étudiants afin d’apaiser la frustration du médecin. La Vice-Chancelière hocha la tête lentement à chaque argument qu’elle prononça, cela faisait sens d’une part, mais c’était également la meilleure chose à faire. A deux femmes contre un, le docteur Atraïde finirait peut-être par accepter la vérité qui lui était servie et l’inciter à davantage de compréhension ainsi que de patience avec ces jeunes. Sa voix était douce, mais surtout celle du conseil qu’une grande sœur pouvait donner à son cadet.

- Je conçois que cette expérience peut être des plus décevantes Docteur Atraïde, croyez-moi. Dans tous les cas, je rejoins l’avis de Maître Asho’Tye : ils sont encore jeunes et n’ont pas conscience, pour la majorité d’entre eux, de l’ampleur et de la réalité de votre profession. Croyez-moi, ceux que vous aurez convaincus feront de bien meilleurs éléments que la majorité d’entre eux. Et puis… il n’est pas impossible que certains de ces étudiants, avec un peu de maturité, réalisent qu’ils font fausse route. Tous n’ont pas eu votre parcours des plus difficiles, ni votre éducation ou valeurs de part leurs histoires personnelles si différentes les un des autres. Laissez le temps faire son office, peut-être aurez-vous d’excellentes surprises en croisant l’un des leurs sous votre commandement qui sait ?

Il n’y avait aucune tromperie ou message caché dans sa voix : le naturel ambitieux, optimiste et opportuniste de l’umbarane l’avait conduite à voir des avantages même dans les pires situations possibles. Cette situation qu’avait expérimentée le docteur, Sly l’avait déjà vécue sous les traits de Darth Oracci par le passé, nombreux étaient les apprentis qu’elle avait pu juger indignes de prime à bord avant de voir se réveiller en eux un potentiel insoupçonné. Et à dire vrai, elle avait été l’une de ces personnes mésestimées avant de puiser en elle le nécessaire pour forger sa destinée.
Balian Atraïde
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J’avis opté pour une attitude des plus sobre avec See’Ryl, au même titre que la vice-chancelière, ne sachant trop comment je devais me comporter. Sans être un rustre, je n’étais pas très au fait de la manière de deviser avec une altesse royale. J’étais donc passé au vouvoiement avec See’Ryl et la mention de « maître Jedi » pour la désigner.

La réponse la reine Keto sur son emploi du temps plus que chargé me décrocha une mine compatissante, et je lui fis remarquer avec politesse :

- Accordez-vous des moments de repos votre Altesse…pour vous ressourcer.

Alors que je prenais place, Légion revenait avec …un café. Lorsque See’Ryl me le tendis, je ne pus m’empêcher de sourire : long, noir, sans sucre. Parfait. Je saisis la tasse non sans ajouter avec un petit pétillement dans le regard :

- Vous avez une très bonne mémoire Maître Asho’Tye.

Elle semblait rassurée d’apprendre le but de ma visite, non, elle n’avait pas encore de pertes de la mémoire gravidiques. Surtout que Légion se serait fait un plaisir de lui rappeler un rendez-vous éventuel j’imaginais…Sa mention du traitement suivis et de l’inconfort qu’elle avait subi me fit froncer les sourcils, me drapant un cours instant de ma fonction de médecin qui – il fallait l’admettre – ne me quittait jamais véritablement.

- Cela ne m’étonne guère…vous aviez été fortement exposée. J’espère que vous n’êtes plus sujette à un quelconque désagrément suite à cet accident. N’hésitez pas à consulter un médecin si c’est le cas.


La vice-chancelière avait visiblement un certain ressentiment au sujet du procès Kira. J’avais parlé avec mon cœur selon elle…j’étais surtout partie totalement en vrille à cause des remarques déplacées d’un padawan. Qu’est-ce qu’il fichait là d’ailleurs…

- J’aurai dû…me contrôler et garder mon calme. C’est ce qu’on nous apprend à l’Armée…garder la tête sur les épaules quelque soit les circonstances. Mais ce Jedi…ses propos contre les victimes…sa remise en question de mon expertise parce que ma langue avait fourchée…Qu’est ce qu’un jedi faisait sur les bancs des jurés d’ailleurs ? Surtout un aussi jeune ! Je marquais une courte pause…j’avais une excellente relation avec les jedis et je ne mettais nullement en doute leurs compétences, mais…je posais finalement la question : Madame la Vice-Chancelière, où se situe la place des jedis au sein de la République ? Ont-ils un pouvoir spécifique ? Ou sont-ils des consultants ? Je me tus un court instant…avec de finalement reprendre avec un hochement de tête : veuillez m’excuser…ce n’est pas à moi de débattre sur ce genre de choses…je…ne suis qu’un médecin militaire…

J’espérais que See’Ryl ne prenne pas mal mes questionnements sur le plan politique, mais ce procès avait montré une très forte implication de l’Ordre au sein du système politique…un peu trop d’ailleurs…Je repris, non sans afficher un air sombre :

- Ce procès a mis en avant de sérieuses lacunes sur la gestion des blessés et des traumatisés, leur prise en charge, ainsi que de leur famille. Le manque de reconnaissance à leur égard…Oui, à la guerre il y a des morts…nous le savons tous. Mais en ce qui concernait cernait Dubrillion c’est plus un massacre qu’autre chose. Je serrai les dents…l’énervement me gagnait de nouveau, mes supérieurs…j’ignore si certains sont encore capables de réfléchir…C’est une position que cela dit je ne leur envie pas. Mon devoir est de soigner les blessés sur les champs de bataille, et le suivi de ceux qui ont survécu. Je mène ma propre guerre pour les fournitures, du matériel de meilleure qualité, et en quantité suffisante.

Mes supérieurs ne pouvaient pas m’encadrer, et mes exactions durant le procès n’avaient rien arrangé. Autant j’avais gagné le respect des sous-officiers et des militaires du rang, mais les officiers voyaient en moi un électron libre à surveiller de prêt comme du lait sur le feu à la moindre insubordination.

- J’espère que celles et ceux qui responsables de cette tragédie finiront par prendre conscience de leurs actes et se repentirons…Cela dit c’est un peu tard…car le mal est déjà fait, et bien fait.

J’avais laissé See’Ryl m’exposer son point de vue – un peu trop idéaliste à mon goût – sur le ramassis de crétins que je venais de quitter. La reine Keto semblait partager son avis d’ailleurs, misant leurs comportements irréfléchis sur leur jeunesse, et leur manque de maturité. Deux belles femmes contre moi, que pouvais-je faire contre cela…J’étais probablement trop exigeant avec les jeunes. J’acquiesçais d’un signe de tête avec un petit sourire :

- Vous avez raison toutes les deux…J’imagine que je suis trop dur avec ces jeunes… Mais la vie ne fait pas de cadeaux…et ce pour personne. J’aimerai juste qu’ils en soient conscients…tôt ou tard…tout se paye.

J’avais évité de faire mention de la « Force » en tant que grande guide du destin de chacun, ne sachant pas quelle pouvait être la position de la Vice-chancelière sur ce point, et encore moins les croyances umbaranes sur la Destinée. Alors que je buvais une rasade de café chaud, ayant pour conséquence de réchauffer mon corps et réconforter mon âme désespérée par le public du cours que je venais de dispenser, je réfléchissais à un point…qu’est-ce que la Vice Chancelière Keto savait de moi ? Avait-elle consulté mon dossier pour connaître ma vie tourmentée ? Je portais un regard chaleureux sur See’Ryl, puis je fis avec un petit rire :

- Moralité…je ne suis pas fait pour enseigner…haha…J’admire votre patience Maitre Asho'Tye.

En un sens j’admirais également la vice-chancelière, sa position pour rien au monde je ne la voudrais…Avoir des multitudes de regards portés sur soi, à l’affut du moindre faux pas, jugé en permanence…avec pour obligation de se justifier perpétuellement…Elle se retrouvait désormais dans une fosse à rancors…et il fallait se battre avec acharnement pour garder sa place.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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A quelques part, See’Ryl apprécia que Sly ne cherche pas à tirer la couverture à elle, permettant ainsi à l’Arkanienne d’accomplir son rôle d’hôtesse. Ce qu’elle fit avec d’autant plus de plaisir qu’il s’agissait de Balian qu’elle ne s’attendait pas à voir dans un tel contexte. Elle tiqua intérieurement néanmoins quand Sly utilisa le grade du Mirialan tant elle ne s’y était pas attendue. Elle-même n’avait jamais utilisé ce terme pour lui parler. Il avait d’abord été Docteur puis Balian. Pas de Sergent à l’horizon. Il devait probablement être habitué… ou cela n’avait aucune importance pour lui. Sans quoi il aurait eut tôt fait de la rappeler à l’ordre… sans mauvais jeu de mots.

« J’ai appris que se souvenir de ce genre de détail permettait aux personnes de se sentir bienvenues. » dit-elle d’un ton paisiblement monocorde. Elle oublia sciemment d’ajouter que cela permettait aussi d’amoindrir la méfiance…. Dans une certaine limite cependant. « L’inconfort est parti il y a quelques jours. Sans quoi je n’aurais manqué de revenir vers vous… puisque vous m’avez soigné la première fois. » Ah quelques petits jeux sur les mots. Prudents mais non dénués de doubles-sens. En apparence anodins, ils en évoquaient bien plus pour See’Ryl et Balian qui, outre leur longue conversation, avait fréquemment échangé par voie électronique. Les soins ainsi évoqués ne désignaient pas uniquement ses yeux ou sa main… mais un mal-être plus profond qui avait en partie explosé sans prévenir. Et donc le Mirialan s’était retrouvé comme unique confident.

Revenue à sa place, la jeune femme suivit l’échange, ne participant que pour apaiser quelque peu Balian à propos des étudiants qu’il venait de quitter. L’évocation du procès, en revanche, la poussa à être un peu plus attentive. Elle avait suivi les débats grâce aux holos et mesurait sa chance de côtoyer – même brièvement – deux participants à ce qui avait été le procès de l’année. Si elle nota le comportement de Sly envers Balian, See’Ryl ne fit aucun commentaire ou ne montra aucune désapprobation. Par là-même, elle agissait comme on le lui avait enseigné : fais comme si tu ne voyais rien . Un adage qu’elle appliquait constamment et amplement facilité par ses lunettes opaques. Qui pouvait dire ce qu’elle contemplait vraiment ? Ou bien les détails qu’elle notait avec une précision de métronome ?

En revanche, quand Balian commença à parler des Jedis, l’expression composée de See’Ryl laissa filtrer une once de surprise. L’interrogation était légitime et bien qu’inattendue, elle était plus qu’intéressante. Se gardant bien de répondre à une question qui ne lui avait pas été posée, l’Arkanienne se contenta de quelques mots. « Vous n’êtes pas qu’un simple médecin militaire, Docteur. Vous êtes aussi un vétéran et un citoyen de la République. Demander des comptes fait aussi partie de vos droits…. » Puis se rappelant qu’ils n’étaient pas seuls, elle ajouta avec ce qu’il fallait de – fausse – incertitude. « Si je ne me trompe pas… Je ne suis pas très au fait des droits citoyens dans la République Galactique. » Elle laissait Sly la corriger et répondre aux propos du militaire qui, quand l’énervement le reprit, fut de nouveau entouré d’une vague apaisante de Force.

La conversation se dirigea sur les étudiants. See’Ryl reposa sa tasse non loin. « La jeunesse se croit invincible. Il ne nous reste qu’à attendre que vienne pour eux le temps de la désillusion pour pouvoir les guides au mieux. » récita-t-elle avec naturel. Dans l’Ordre, il était fréquent que les padawans aguerris ou les jeunes chevaliers se retrouvent dans des situations compliquées uniquement parce qu’ils s’étaient estimés invincibles. Et ce, même si ce type d’orgueil était soigneusement éradiqué dans les rangs. « Je ne suis pas… patiente comme vous semblez l’imaginer. Quand les étudiants se trompent, je leur donne l’occasion de me prouver qu’ils ont raison. Dans mon dernier cours, par exemple… Un nouvel étudiant est persuadé que sa méthode est la plus efficace… Je leur ai donc demandé de choisir un postulat, d’argumenter et de faire une simulation. » Elle porta sa tasse à ses lèvres. « J’espère que ceux qui choisiront de le suivre ont du matériel de remplacement… Ils risquent de ne guère apprécier la surchauffe des processeurs. » Voilà la méthode d’enseignement de See’Ryl : l’apprentissage par l’expérience constante. C’était pour cela qu’elle faisait partie des meilleurs. En revanche, il y en avait pour discuter le fait qu’elle n’avait visiblement aucun regret à laisser ses étudiants détruire leur matériel dans le vain espoir d’avoir raison… Ou parce qu’elle les laissait persévérer dans l’échec jusqu’à ce qu’ils reviennent penaud. Comme on le lui avait appris des années plus tôt, il n’y avait pas d’orgueil mal placé et d’arrogance dans ces cours. Sinon, on finissait dehors.



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- Dans tous les cas, il est trop tard pour vous pour revenir dans le temps et reprendre ce que vous avez dit. Vous avez bien fait, ces gens là sont trop éloignés des champs de bataille et sans la moindre empathie pour ceux qui combattent.

Sly Keto laissa sa phrase en suspens quelques instants tout en croisant les bras avant d’ajouter.

- Les forcer à voir la réalité en face est une bonne chose. Votre réaction était légitime : par ses paroles il méprisait le sacrifice et les pertes de la République. Et votre rôle dans cette armée est de sauver un maximum de soldats, une tâche ardue et difficile compte tenu des risques que vous prenez mais que vous acceptez. En méprisant les pertes militaires de tous ces soldats, il méprisait votre travail et vos efforts pour sauver le plus de vies possibles… Paradoxal en soit venant de sa part, mais son avis était sans doute partagé par l’accusée et sa défense…

Dit-elle afin de rassurer Balian sur son intervention mais non sans un dessein derrière la tête. Il est vrai que les interventions de la défense d’Emalia Kira par ses soutiens et elle-même avaient de quoi faire froid dans le dos. Et les questions de Raimee Baryon, le padawan juré aux côtés de la Vice-Chancelière n’avaient pas aidé le mirialan à conserver son calme. Envoyer des soldats quelque part, c’était toujours prendre le risque et accepter le fait qu’il y ait des pertes. Envoyer des troupes au suicide pour un objectif inatteignable et sans valeur relevait d’une cruauté, d’un sadisme qui aurait sans doute impressionné certains Sith y compris au sein du Conseil Noir. Le plus dramatique était encore de constater à quel point les cadres de la République de l’époque semblaient non seulement ne pas se soucier d’aller à l’encontre de lois constitutionnelles sur des arguments trop creux, mais plus encore qu’ils éprouvaient aucune culpabilité pour les pertes humaines provoquées : indécence et incompétence avaient été les maîtres mots résumant l’épitaphe du mandat précédant celui de Grendo S’orn. De surcroit, l’indifférence des Jedi affichée sur les pertes avait de quoi déstabiliser et irriter ceux qui y étaient plus sensibles.

Le dogme des Jedi et leur habitude de tenir à distance de leur visage toute expression d’une émotion faisaient d’eux des individus d’une froideur assez troublante qui, selon l’opinion de Darth Oracci, pouvait être similaire à celle de sociopathes dénués de toute forme d’empathie qui pouvait exister. Un détachement que le commun des mortels en somme, ne pouvaient pas comprendre ou appréhender sans un minimum d’explications, et encore philosophiquement le débat était ouvert. Dans tous les cas, cette distance permanente creusait chaque jour davantage un fossé avec ceux que les Jedi avaient juré de protéger dans leurs serments et idéologie.

La question posée par See’Ryl était quelques peu bancale sur le droit que pouvait disposer le sergent à demander des comptes, mais Sly Keto ne se laissa pas déstabilisée, devinant ou elle voulait en venir. Se tournant avec délicatesse vers elle, la Vice-Chancelière répondit avec sérénité.

- Il est citoyen de la République, mais également sous-officier. En tant que militaire son cadre est particulier. Je reste convaincue que son intervention au procès était nécessaire pour faire admettre quelques réalités à de nombreux politiques et citoyens que la guerre a épargné…

L’Arkanienne avait-elle tenté de mettre Sly en difficulté ? Elle l’ignorait et préférait partir de ce postulat. Puis elle reporta son attention sur Balian pour apporter une réponse à ses interrogations. Il avait demandé quelle était la place des Jedi au sein de la République, une question que Sly Keto avait attendue et préparée depuis longtemps… La Vice-Chancelière inspira puis s’exprima d’une voix douce et claire comme du cristal afin de d’apporter des éléments de réponse au médecin militaire qui semblait ne pas apprécier l’interventionnisme des Jedi sur certains points.

- Vous savez, les Jedi sont, de part leurs origines, liés à la République. Ce sont des amis précieux pour la République et la mosaïque de peuples la composant. Et pour faire face aux caprices du destin, nous devrons faire face à ces nouveaux défis que représente l’Empire ainsi que le chaos dans l’espace Hutt. « Nous devons marcher ensemble vers l’avenir», voilà l’action du Chancelier S’orn et un point sur lequel je suis d’accord.

Elle leva un doigt comme pour apporter des détails importants pour compléter sa réponse.

- Je vous concède le fait que notre relation est encore en transformation, mais la République tient à poursuivre ce rapprochement. C’est pour cela que Maître Hildegarde Marja a accepté un poste au sein du gouvernement pour faciliter cette union. C’était un premier pas. Je reconnais qu’il reste encore de nombreux points à définir pour cette collaboration et coordination de nos moyens, mais tout ne peux aller que dans le bon sens avec la bonne volonté du Conseil Jedi ainsi que du Sénat. Il est dans l’intérêt de tous que l’on poursuive sur une coopération approfondie, mais plus encore dans l’intérêt des civils ou des mondes exposés aux dangers que peuvent représenter les séides de l’Empire Sith.

Par la suite, ayant déjà évoqué le sujet des étudiants, elle restait globalement de l’avis de See’Ryl en hochant la tête à ses propos, mais le fit également lorsque le mirialan précisa que tout se paie un jour, et que la bêtise des étudiants n’échappait pas à cette règle. Sly conclut la conversation simplement.

- Être professeur demande beaucoup de pédagogie, tout le monde n’est pas fait pour ça.
Balian Atraïde
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A la remarque de See’Ryl sur le fait qu’elle serait revenue me voir si le mal avait perduré je ne pus réprimer un petit sourire en coin. J’avais soigné ses yeux ce jour-là, mais aussi son esprit. Tout comme elle avait apaisé ma colère par ses mots réconfortants. Nous nous étions rendus compte que nous avions bien plus en commun qu’on aurait pu le croire de prime abord, aboutissant à la naissance d’une amitié franche et pure. Une combinaison assez rare en cette galaxie où tout n’était que corruption et vices.

J’avais hoché la tête aux propos de Sly Keto, cette femme comprenait les traumatismes et les sévices que les soldats pouvaient endurer sur un champ de bataille. Peut-être avait-elle déjà vu la guerre de prêt ? Elle avait perçu ma volonté de montrer la dure réalité à ces ignares de politiciens qui avaient l’art et la manière de juger en restant bien au chaud le cul dans leurs fauteuils confortables. Je serrai les dents toutefois…

- J’essaye d’en sauver le plus possible votre Altesse. La guerre sur le front a son lot de mort, c’est indéniable. Mais ces biens pensants oublient qu’il y a les autres…Ceux qui décèdent après leur retour. Suite à des blessures…ou des traumatismes si grands, que la vie leur devient insupportable. Mais je vous remercie de cet intérêt que vous portez à nos soldats et à mes hommes...L'utilisation de l’allocution "mes hommes" désignaient bien sur ceux du corps médicale sous mes instructions. Un petit rappel sur le fait qu'effectivement, j'étais bel et bien sous-officier dans l'armée, Sly l'avait très justement signalé en m'appelant par mon grade...Vous êtes une des rares de la Rotonde à y prêter attention…Comme je l’ai dit, tant qu’il existera des intégristes, ayant encore foi en la République, ils trouveront des bons petits soldats. Mais ce terreau fertile peut pourrir et les flots de recrutement se tarir…Lorsque l’Armée se détournera d’eux, peut-être que les politiciens comprendront…C’est un risque que j’éviterais de prendre si j’étais à leur place. Cela peut arriver plus vite qu’on ne le croit…et si cela arrivait…il sera trop tard.

A dire vrai cela leur pendait dangereusement au nez. Ce n’est pas en frappant à tord et à travers une bête qu’on parvient à la dresser. Mais en lui donnant de l’attention, en l’élevant et en lui concédant quelques douceurs à se mettre sous la dent. Quand on donne un os à ronger à un chien, il devient trop occupé pour songer à se rebeller. Mais je n’étais qu’un simple médecin…même si ma chère See’Ryl pensait que j’avais des droits. Je lui décrochais un sourire doux et mon regard sombre, jusque là teinté de scepticisme se fit plus chaleureux. La vice-chancelière nuança les mots de See’Ryl…je pris une gorgée de mon café, avant de rajouter d’une voix douce :

- En tant que militaire d’active… je suis tenu au devoir de réserve. Mon intervention de base demeurait de l’expertise…Et j’ai benoîtement cru que je saurai me cantonner à ce rôle d’expert. Mes chefs n’étaient pas d’accord pour que ce soit moi qui endosse cette responsabilité. Ils avaient sans doute senti venir la tornade. Mais pour une raison ou une autre c’est moi qui fus choisi. Faire son devoir, au risque d'être tancé ou « limogé », ou bien se taire : voilà le dilemme auquel sont de plus en plus confrontés ceux qui, par leurs fonctions ou leur place dans l'appareil administratif ou sécuritaire, connaissent la gravité de la situation et ne s'y résolvent pas.

Je repris une gorgée de mon café…je n’en revenais pas…me voila en train de deviser des problèmes de la République avec une politicienne…Alors il fallait que j’en profite…Reposant ma tasse, je levais les yeux sur Sly Keto :

- Il est grand temps de redéfinir clairement la place des militaires dans notre société et dans le débat public. L'officier, le soldat, est un citoyen comme les autres. Sa parole peut être utile et précieuse. Il peut se tromper, certes, sur ses diagnostics, mais son sens du service public, son intégrité morale, sa profonde humanité, son discernement et son pragmatisme en font un observateur-acteur unique des dérives ou failles de notre société. Je marquais une courte pause, analysant les réactions de cette reine désormais sur les devants de la scène politique : voila pourquoi je suis intervenu pour dire tout haut ce que d’autres dans les rangs pensent tout bas et n’osent dire de crainte de représailles. Puissent-ils passer outre cette intimidation. Car l'officier comme le soldat ne sont pas des politiques. Il est l'émanation et le bras armé d'un pouvoir, quel qu'il soit, dont il attend juste qu'il ne le sacrifie pas avec légèreté et lui donne les moyens de son action à l'extérieur comme au sein même de la République.

Voila c’était dit…Je savais que la vice-chancelière ne prendrait pas pour elle mes propos. Et ce que je quémandais était légitime selon moi. Ce nouveau gouvernement voulait offrir plus de clarté et un meilleur fonctionnement ? C’était le moment de le prouver…Cela dit je me retrouvais un peu crétin d’avoir ainsi déversé mes doléances…Apaisé par mon éloquence, je baissais un peu la tête…reprenant une gorgé de café.

- Veuillez m’excuser votre Altesse. Ne le prenez pas pour vous…J’ai bien conscience que vous ferez avec monsieur S’orn tout ce qui est en votre pouvoir pour répondre à ces épineuses questions qui furent jusque là au centre d’un marasme politique navrant.

J’écoutais attentivement l’explication que Sly Keto m’apporta sur la position des Jedis au sein de la République. Je comprenais mieux les liens qu’ils entretenaient tous ensembles. Encore une fois un peu de clarté ne faisait pas de mal.

- J’entends ce que vous dites votre Altesse. Et je suis heureux d’entendre ces explications et le but de la nouvelle Chancellerie. Cela dit, il faut de la bonne volonté des deux côtés. Il est effectivement trop tôt pour déterminer si cette coopération est pérenne et utile en soi. Les Jedis peuvent être d’une aide précieuse…dans une certaine limite.

Mon regard s’était furtivement posé sur See’Ryl…comment l’Ordre pouvait-il être en mesure de se montrer coopératif quand on voyait comment ses membres étaient traités ? See’Ryl avait payé cher son appartenance aux Jedis. Sans oublier Cally…comment allait-elle ? Les marques laissés sur son cou témoignant de l’étranglement qu’elle avait subi…comment un Jedi pouvait-il faire une telle chose ? Les utilisateurs de la Foce, de part leurs compétences toutes particulières pouvaient être dangereux…A nouveau l’image de ce padawan…Raimee me revint…Quel petit prétentieux…crétin ignorant…à l’image de cette jeunesse…qui croyait tout savoir alors qu’elle ne savait rien. Dans quel monde pourris vivions-nous.

Mon esprit se tourna vers Luke…il était la gentillesse et la douceur incarnée…mais je l’avais vu à l’œuvre alors qu’il est aveugle…Il fallait mettre un cadre aux prérogatives des Jedis au sein de la République…c’était indéniable. Jedi ou pas…personne n’avait le droit de remettre en question mon diagnostic…Rancunier moi ? Croyez-vous ? Imbu de moi-même ? Si peu…

La conversation repartant sur les étudiant et l’art de l’enseignement, j’avais écouté See’Ryl puis Sly…Un franc sourire naquit sur mes lèvres pincées.

- Votre méthode est très sympathique Maitre Asho’Tye. A l’image de cette sagesse qu’est la votre et que je vous envie. Disons que de part ma personnalité et mon caractère prompt au sarcasme, j’ai tendance à pointer du doigt avec ironie l’erreur et l’ignorance de ceux qui ont le malheur de suivre un quelconque enseignement de ma part…

Tout cela pour dire que j’était du genre à rabaisser et ironiser sur le potentiel intellectuel de mes stagiaires éventuels. Quoique…les joutes verbales avec mes collègues sur leur débilité déconcertante n’étaient pas rare…Moi ou comment me faire des amis…tout un art croyez-moi.


See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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See’Ryl avait suivit le procès dont il était question grâce à la retransmission en temps réel. Elle avait vu Balian s’énerver après que Raimee ait ajouté de l’huile sur le feu comme un gamin trouvant un nouveau jouet explosif. En un certain sens, le padawan avait clairement eut des relents du chevalier Mora… Rien de bien réjouissant aux yeux de l’Arkanienne. « Si ce padawan était sur le banc c’est parce qu’il a été tiré au sort. Les Jedis, en tant que citoyens de la République, figurent sur les listes judiciaires. Et à partir de 16 ans, les padawans sont susceptibles d’être désignés. » dit-elle sans émettre d’avis alors qu’en elle-même, See’Ryl était pour que les padawans ne puissent pas avoir ce poids sur les épaules. « Il n’était néanmoins pas la voix officielle de l’Ordre… Même s’il a été perçu ainsi. » ajouta-t-elle, prouvant par là-même qu’elle était parfaitement consciente des conséquences des paroles du padawan. Ses interventions suivantes au sein de l’armée républicaine avaient été compliquées et elle avait du faire preuve de délicatesse pour regagner la confiance des hommes et femmes qui l’entouraient. C’était même encore parfois difficile. Au point que See’Ryl envisageait d’aller en personne expliquer à ce padawan les dégâts provoqués par sa stupidité et son impulsivité.

Un point encore… Le Conseil ne se souciait même pas des conséquences de cette scène. See’Ryl en avait un exemple à travers cette conversation simple, pourtant. Elle retint un soupir et écouta Balian pour reprendre dès qu’il eut terminé. « Il y aura toujours des intégristes pour croire en une République fantasmée… ». Elle eut un sourire pour Sly « Ne le prenez pas personnellement. Ce n’est pas une critique mais la simple constatation qu’il y a toujours des personnes pour imaginer et embellir les choses au point de refuser de voir les problèmes qui s’annoncent, les erreurs et les pièges. » Encore un double-sens. Ses propos pouvaient tout aussi bien s’appliquer à l’Ordre et elle ne doutait pas que ses interlocuteurs le comprendraient aisément. Si jamais la conversation revenait aux oreilles du Conseil, nul ne pourrait accuser l’Arkanienne d’avoir trop parlé… officiellement, tout du moins.

Changeant de sujet, elle évoqua naïvement la place de Balian en tant que citoyen de la République. Les éclaircissements de Sly lui arrachèrent l’ombre d’un sourire amusé, bientôt accentué par les propos du Mirialan qu’elle souligna tranquillement. « Je crois que l’analogie entre l’Ordre et l’Armée est de plus en plus pertinente. » souffla-t-elle en rappel à leur première rencontre. Elle aussi était tenue à un devoir de réserve permanent. Y compris au sein de l’Ordre, elle n’était pas censée pouvoir donner son avis à n’importe qui. La preuve en était : sa conversation avec Saï. See’Ryl se retint d’ajouter quoique ce soit, laissant à son ami l’occasion de délivrer son message à Sly. Aussi retourna-t-elle à son rôle de « simple » observatrice silencieuse.

En revanche, elle fronça sensiblement les sourcils quand Balian évoqua la « certaine limite » à l’aide que les Jedis pouvaient apporter à la République. Si elle comprenait et approuvait le raisonnement, elle n’était pas encore suffisamment détachée de l’Ordre en lui-même pour ne pas prendre ça personnellement. Un peu comme si elle ne pouvait pas s’empêcher de défendre ce qui représentait son seul et unique foyer. C’était un dilemme et elle le savait. Elle-même était des plus critiques vis-à-vis de l’Ordre et… elle se retrouvait à tiquer lorsque quelqu’un tenait les mêmes propos. Finalement, un soupire léger passa la barrière de ses lèvres, indiquant par là non pas un agacement mais une certaine lassitude qu’elle chassa en évoquant ses méthodes d’enseignements.

« Elle est sympathique parce que vous êtes aussi pragmatique que moi, docteur. Vous en voyez la sagesse là où celles et ceux qui en font les frais voient une certaine forme de sadisme. Et je n’ai pas dit que j’accompagnais mes propos de cochon-globes enveloppés de rubans et de paillettes… C’est d’ailleurs pour cela que la majorité des étudiants me détestent et que mes padawans ont tous demandé au Conseil d’avoir d’autres maîtres… » dit-elle d’un ton indiquant clairement que cela ne l’affectait pas.
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Sly Keto écoutait très attentivement les réponses de Balian Atraïde quant au rapport avec l’armée, acquiesçant silencieusement d’un hochement de tête de façon régulière à chaque point que l’umbarane approuvait personnellement. Sa voix chaleureuse reprit pour rassurer le mirialan sur les intentions de la nouvelle chancellerie ainsi que du gouvernement S’orn. Un effort facile à faire tant il semblait déjà être particulièrement convaincu par le discours du neimoidien et dégoûté de son prédécesseur suite au procès qui avait eu lieu ou la souveraine d’Ondéron avait révélé son visage.

- Je le sais que trop bien rassurez-vous sergent. Si je peux porter la voix de ces hommes et de ces femmes au Sénat, croyez-moi que je prendrais volontiers ce rôle pour défendre ce en quoi ils combattent, mais aussi leur dignité ainsi que leurs droits. A mes yeux en période de guerre les militaires sont le bouclier ainsi que le bras armé de la République. Pour une bonne partie du Sénat, ce ne sont que des statistiques. La République qui nous a été léguée par Emalia Kira est criblée de défaillances, son bilan est catastrophique sur tous les plans. Il appartiendra à au chancelier S’orn ainsi qu’à moi-même de nettoyer ses fautes hélas.


Elle laissa le fiel de l’Arkanienne glisser le long de sa robe. Ses propos valaient tout autant pour l’Ordre Jedi dont elle faisait encore partie jusqu’à preuve du contraire et sans aucun doute que la Jedi le savait mieux que quiconque dans cette pièce. Gardant son masque d’indifférence sur le visage, elle ne réagit pas à cette pique basse venant de la part d’un membre d’un Ordre gérés par un Conseil des Sages qui nommait ses successeurs seulement sans laisser la parole aux leurs. En dépit de ses défauts, la République laissait au peuple et à chacun de ses sénateurs l’opportunité d’orienter la politique globale du régime dans un sens ou dans l’autre. La Vice-Chancelière se contenta de rester souriante et avenante tout en répondant d’un ton qui se voulait réconfortant.

- Rassurez-vous Maître Asho’Tye, l’heure est au changement au sein de la République. Et je suis plus que consciente des erreurs de jugement qui ont été effectués ainsi que les défis que nous aurons à relever. Nous ne ferons pas les erreurs de nos prédécesseurs, je vous le garantis.

Sly Keto ne disait pas de paroles en l’air. Bien plus alerte et pragmatique, elle ne comptait pas refaire les mêmes erreurs que les gouvernements précédents. A quoi bon militer pour le changement si c’était pour refaire à l’identique le programme de la précédente chancelière ? Prendre le pouvoir avait été inespéré pour l’umbarane qui avait su saisir l’opportunité présentée par S’orn. Avoir harponné le neimoidien dans son ascension politique pour profiter de sa propulsion avait été facile et aisé, restait désormais à conserver le pouvoir et faire son nid de façon durable dans les institutions de la République ainsi que le paysage politique global qui se redessinait. Le scénario était le même : tisser des alliances, rencontrer des partenaires éventuels, négocier, serrer des mains, se déplacer, convaincre, persuader et vendre… C’était ce qui stimulait la Tisseuse qui avait pour aspiration à créer autour d’elle, un vaste réseau de contacts pour grossir son influence. Une gymnastique qui demandait une très grande capacité d’adaptation et de réactivité mais également de charisme et d’habileté dans les relations sociales. Un cocktail des plus addictifs et efficace pour qui savait le doser à la perfection.

- Je vous rejoins sergent : une coopération entre l’Ordre Jedi et la République ne se fera pas en un jour et nécessite une bonne volonté provenant des deux parties. L’important reste encore que chacune des deux parties comprenne ou se trouvent ses intérêts mutuels.

Répondit-elle lentement avec une certaine sérénité dans la voix tout en restant vague.
Balian Atraïde
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See’Ryl expliqua les circonstances de la présence du padawan. Il était vrai que comme n’importe qui aurait pu l’être, le jeune géant blond avait été choisi, tout à fait indépendamment de son titre de padawan. Cependant, de par ce titre,la prudence était de mise dans la manière de s’exprimer et sur la nature de ses propos. Cela été d’autant plus vrai que le procès était diffusé dans toute la Galaxie. Je ne pus m’empêcher de faire remarquer avec une légère taquinerie dans la voix :

- Peut-être serait-il opportun de recadrer ce padawan. Si cela n'a pas déjà été fait...

Je plaignais presque le padawan en question s’il venait à croiser See’Ryl…Je ne doutais pas qu’elle ne se gênerait nullement pour le remettre cordialement à sa place, avec toute la sagacité et l’autorité dont elle était capable.

- Je me demande ce que l’Ordre pense de tout ceci d’ailleurs, repris-je d’un ton plus sérieux.

Mon regard s’était porté sur See’Ryl, une once de chaleur réchauffait le noir de mes prunelles. Je n’avais rien contre elle et elle le savait. Techniquement je n’avais rien contre l’Ordre non plus. Mais…bordel…c’était pas compliqué d’empêcher des gosses immatures d’accéder à une pareille fonction, merde à la fin ! Hé voilà, je m’énervais à nouveau. Je repris une gorgée de café, le liquide chaud et réconforta diffusa une agréable chaleur dans mon corps.

See’Ryl rappela à la vice-chancelière et moi-même qu’il y aurait toujours des intégristes pour idéaliser le monde dans lequel nous vivions. Sans nul doute…J’apportais une petite précision pour ce qui concernait l’Armée, et rebondissant sur les propos de Sly Keto concernant le bilan catastrophique laissé par le précèdent mandat :

- Il est aisé de se dire que les soldats et leurs chefs aient encore foi en la République. Le changement de chancellerie appelle à la patience ; Il faut laisser une chance au nouveau gouvernement de prouver sa valeur. Je marquais une courte pause…reprenant une gorgée de mon café, et terminais : si besoin je peux soumettre un protocole de prise en charge des blessés physiques et psychologiques…Je pense que si je passe directement par vous, Votre Altesse, aura-t-il plus de chance d’être pris en compte que si je respectais la traditionnelle voie hiérarchique…

Mon sous-entendu était clair. Les administrations étaient lentes, la multitude des couches du mille-feuille hiérarchiques ralentissait les propositions des spécialistes et des experts pour améliorer le fonctionnement militaire. D’autant plus que je n’étais qu’un simple sous-officier. Je me devais de respecter la hiérarchie militaire. Compte tenu de mes coups de sang, surtout depuis le procès, je pouvais toujours rêver pour voir ma proposition dépasser le bureau de mon chef de service. Au mieux il sera au plus bas d’une pile d’autres dossiers, prenant la poussière, oublié de tous, au pire il terminera au fond d’une poubelle avant d’être éjecté avec les ordures.

Je me contentais d’esquisser un petit sourire complice lors de la remarque de See’Ryl sur la question de l’analogie entre l’Ordre et l’Armée, bien plus proches sur bien des points qu’on pourrait le penser. Lorsque Sly aborda la question d’une coopération entre l’Ordre et la République, je réprimais un rictus moqueur, j’inclinais doucement la tête et fis doucement :

- Je vous souhaite de réussir votre Altesse.

La tâche ne sera pas aisée, être en mesure de montrer à chacune des deux parties les avantages d’une telle alliance, tout en délimitant des frontières sur les affaires qui devaient rester propres à chacune d’elles. Cela demandera subtilité et doigtée…mais cela ne faisait pas défaut à la nouvelle vice-chancelière.

See’Ryl me répondit avec une comparaison qui m’arracha un sourire amusé…ayant l’image dudit cochon-globe en tête…agrémenté de rubans colorés et de paillettes rutilantes. Amusant…

- Heureusement que le but n’est pas que les étudiants aiment leur formateur, mais bien retiennent les leçons d’une façon ou d’une autre…Avec des méthodes choc on est sûr de les marquer…

Méthode du Sergent instructeur Vhagar Zhym : on tape d’abord, on explique après ce qui n’allait pas.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Si je le croise, je lui rappellerai les principes de notre Ordre. » Dit-elle pour rassurer Balian. Elle non plus n’avait guère apprécié la sortie de route du padawan. Elle se doutait qu’il avait eut pour instruction de se forger sa propre opinion. En cela, elle n’avait pas de problème. En revanche, qu’il se comporte sans respect… c’était un tout autre sujet que l’Arkanienne entendait ne pas laisser passer. « Penser à quel(s) propos ? » demanda-t-elle doucement. « Si c’est au sujet du procès, il n’y a aucune ligne de pensée qui a été donnée. Cependant, la majorité de l’Ordre ne s’intéresse pas à la politique ou n’y entend rien. Il est compliqué, dans un tel contexte, de savoir se faire une opinion. Encore plus de dégager une tendance. » C’était un fait connu : l’Ordre et la politique… ne se mélangeaient pas. Enfin, en théorie. En pratique… c’était autre chose… Mais la majorité de l’Ordre et du Conseil, continuait à garder les yeux fermés pour ne pas affronter la réalité.

Tranquillement assise, See’Ryl contemplait la suite des échanges, intervenant avec justesse – souvent – et maladresse maîtrisée – parfois. Elle avait conscience de partager un certain nombre de points de vue à la fois avec Balian, un fait des moins étonnants, et avec Sly. Concernant cette dernière, cependant, l’Arkanienne prenait les choses avec des pincettes. Non pas à cause de la personne en elle-même mais à cause de la fonction. Que ce soit dans l’Ordre, dans la République ou dans n’importe quel système politique, il y avait toujours un fossé entre ce que les mots ont provoqué comme attente chez les gens et les idées une fois appliquées. Néanmoins, pour ce qui était des militaires, See’Ryl espérait que la patience de ces derniers – ainsi que leurs sacrifices – seraient justement récompensés. Elle eut un simple mouvement de tête comme pour souligner les faits : oui, il appartenait au nouveau gouvernement de nettoyer les fautes… Intérieurement, elle ajoutait : et d’en faire d’autres qui seront à nettoyer dans le futur. La République sous Emalia Kira avait souffert, la Jedi ne souhaitait même pas envisager de le nier. En revanche, elle avait que souvent, ce qui pouvait être interprété à l’instant T comme des choix judicieux, pouvaient devenir des erreurs l’heure suivante… Toute proportion gardée, évidemment. Même à l’instant T, choisir d’attaquer en dépit du Sénat avait été une erreur. Rien ne saurait prouver le contraire.

« Je fais confiance au nouveau gouvernement pour conduire les changements et mener à bien les défis. » dit-elle « Cette volonté est admirable… Je déplore simplement qu’elle ne soit pas partagée par toutes celles et tous ceux ayant des responsabilités. » Voilà qui n’allait pas manquer de confirmer que ses paroles précédentes visaient plus le Conseil de l’Ordre que la République en elle-même. Cet aveu qui n’avait de frontal que le fait qu’il ait été dit par un Maître de l’Ordre Jedi, était exceptionnel pour See’Ryl. Dans un cadre un tant soit peu officiel, elle savait qu’elle devait peser le moindre de ses mots. Et justement, elle l’avait fait. Penser le contraire revenait à commettre une erreur de taille.

Parfois, le silence valait mieux que mille mots. C’est exactement pour cela que See’Ryl s’en contenta lorsqu’il fut question de la coopération entre les Jedis et la République. Cela faisait écho avec son entretien avec Saï. L’Ordre n’était pas prêt à comprendre et elle doutait qu’il le fasse un jour de lui-même. Le dire équivalait à une certaine forme de trahison tout en évoquant des évidences. Entre la République et l’Ordre, c’était le second qui était le plus récalcitrant. La première avait des torts et était loin d’être innocente… Mais à l’inverse de l’armée qui acceptait d’attendre et de voir, l’Ordre refusait catégoriquement l’idée même d’envisager de voir et de s’adapter un minimum.

L’humeur sensiblement assombrie par ces considérations, See’Ryl ne répondit pas à propos des méthodes d’enseignement. Elle partageait le point de vue. A la différence qu’elle n’avait pas le droit de taper… alors, elle avait trouvé d’autres manières pour marquer ses élèves.
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