Torhyn Lokred
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La remarque de Mee au sujet de Pratec me ravis. Un sourire subtil s’ourla à la commissure de mes lèvres alors que j’imaginais mille maux et tourments pour ce détestable personnage. Il ne faisait pas l’unanimité dans le cœur des autres. Quant à ses compétences médicales…elles devaient forcement exister, je n’en doutais point puisqu’il était ici. Mais à mon sens elles étaient insuffisantes. Ce Mirialan avait un esprit bien trop étriqué et restrictif pour espérer devenir un véritable médecin. Il n’était pas vraiment une menace pour moi…dans aucun sens du terme. Et il me tardait de le lui montrer si d’aventure il venait à ce sinistre infirmier l’idée de me manquer une fois de plus de respect.

La suite des propos de Mee me ramena à l’instant présent. J’avais tout naturellement proposé à Mee de boire un verre avant de rejoindre le Seigneur Ganys pour observer son entrainement. Ma proposition fut acceptée par le jeune homme. Après tout il était l’instigateur de cette soirée. Et même si je me refusais, généralement, toute déviance pour préserver le peu de santé qu’il me restait, je ne pouvais me soustraire à une certaine forme de politesse. Loin de moi l‘idée d’un « dernier verre » cependant. Et ce malgré le danger qui nous attendait sur Taris. Pour moi l’échec ne pouvait être envisageable, et je ne pouvais mourir ainsi. Pas dans l’ombre, pas comme cela. J’allais montrer à tous ces crétins comme ce Pratec, et comme tous ceux qui avaient condamné mes recherches et mon génie, qu’ils avaient tort à mon sujet. Je leur montrerai qui je suis réellement, et je redonnerai son éclat au nom légué par mon père. D’une façon ou d’une autre. Peu importe le prix.

Mee m’avait fait signe de passer devant, j’avais mis cela sur le compte de la bienséance. J’étais – après tout – au centre de cette soirée. Nous nous dirigions vers le bar et quelques individus visiblement aux prises avec une malheureuse bouteille de champagne. Alors que j’offrais à Mee mon plus beau sourire en remerciement de sa sollicitude, mon regard avait dévié sur la mécanicienne qui tentait de faire sauter le bouchon à l’aide d’un couteau, le tout bien entendu dans une certaine direction…à savoir : la mienne.

Tout se passa très vite. Qui aurait cru que la soirée allait dévier de la sorte ? Un « PAF » caractéristique signala que finalement la mécanicienne avait eu raison du bouchon…Ce dernier fusa à travers la pièce à une vitesse impressionnante, rasant de prêt le sommet de mon crâne. Mais s’il n’y avait eu que cela. Le souci résidait plutôt dans le fait que ce bouchon fut largement accompagné du liquide pétillant. Ce fut un véritable geyser… un torrent de bulles et de liquide. Moi qui avais toujours adoré cette boisson pour sa délicatesse et surtout le raffinement dont elle était un parfait symbole…Hé bien là j’étais servi ! Et copieusement !

Sous le choc de l’événement, je m’étais retrouvé planté…figé…les bras légèrement écartés alors que mon cerveau analysait les dégâts rendus parles images horrifiques que mes yeux captaient. J’étais…littéralement : trempé ! Ma chemise et mon gilet de costume ? Ruinés. Les yeux rivés sur le haut de mon corps, je ne savais pas comment réagir…Ma première réaction aurait été de déferler sur la responsable ma rage et ma colère. D’autant plus que cet incident avait causé une forme d’hilarité générale…manifestée de diverses manières. Entre ceux qui tâchaient de se retenir par politesse, d’autres qui avaient ri…Sans oublier notre bon pilote taré qui lui se roulait littéralement au sol en se tenant les côtes. S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas c’était d’être au centre d’une moquerie générale. L’idée de les voir tous victimes de mes virus fusa dans mon esprit, et je me régalais de ces images qui déferlaient dans ma tête. Je voyais les corps des uns et des autres se tordre de douleur, arrachant leur peau, hurlant et me suppliant de mettre fin à leurs tourments alors que la Peste Rakghoule meurtrissait leurs chairs et broyaient leurs os en raison de la transformation. Quel doux présage…

*Mort…tous…des cobayes…pour tes expériences…tous !*

Cette voix...dans ma tête??? Je n'étais pas sûr de l'entendre...Mais, elle n’avait pas tort…ils seraient tous de parfaits spécimens pour mes recherches…

*Oui…tous…sans excccception…Même lui…* siffla la voix inconnue inconnue.

Lui ?

NON…Pas Mee…Pas lui ! Cette pensée me ramena à la réalité…subitement…brutalement. Non…je ne pouvais imaginer un tel sort pour Mee. La pauvre mécanicienne se confondait en excuses tandis qu’on lui arracha la bouteille des mains et que la sergente s’était approchée pour éponger les dégâts sur ma tenue. Mon éducation avait repris le dessus, je serais les dents, et la lueur démoniaque qui s’était allumée au fond de mes yeux d’azur à l’idée d’une vengeance, disparue. Mee en personne s’était approché de moi pour m’assister. Je répondis sur un ton qui se voulait le plus…détaché possible :

- Bien…me voici baptisé…Il n’y a rien de grave…Ne vous inquiétez pas…(quoique)…

L’idée d’une partie de sabacc fut lancée, au moins cela effacerait cet incident des esprits. Mee tapota mon épaule et espéra que je sois plus chanceux au jeu. Ce contact me fit sourire avec sincérité cette fois et je répondis doucement :

- Je ne saurai vous dire, je n’ai…jamais véritablement joué. Une réalité je le craignais. J’ai de vagues souvenirs de tentatives de mes amis à l’université de médecine pour m’initier à des jeux du genre mais…je n’ai jamais pris le temps de m’adonner à ce genre de divertissements.

Il fallait dire que j’étais un élève modèle, et même si je savais m’amuser, ce genre de jeux n’étaient ceux qui m’avaient le plus marqués…J’étais beaucoup…tactile à l’époque…si vous voyez ce que je veux dire. Et mon ex-compagnon avait toujours su me divertir.

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La partie de sabbac avançait bon train au fil des minutes qui s’écoulèrent mais dans une ambiance bon enfant avec parfois des grands moments de tension compte tenu des mises devenant importantes. Pour l’heure aucun joueur ne semblait trop tirer son épingle du jeu, tous étaient assez prudents, y compris la mécanicienne Rasoon ou le pilote Paunas, signe qu’il avait parfois des moments de lucidité. Le premier joueur sorti de la partie fut Lohn Dekter qui fut « saigné » lentement mais sûrement côté finances, le poussant à tenter un tapis quelques peu précipité pour essayer de survivre. Malheureusement sa main ne fut pas assez forte pour l’emporter dans son duel contre le sergent Goren qui récupéra son butin non sans se vanter un peu au passage, jouant subtilement sur les rivalités entre différents personnels présents sur la base : en effet les militaires considéraient souvent avoir la « haute-main » sur les autres membres de la station Kilo-11. Dans les faits, ils étaient ceux qui pourtant, fournissaient le moins d’efforts compte tenu de la discrétion de la station et du fait qu’en dépit de sa position dans l’espace républicain, ne risquait pas d’être attaquée à tout moment. Certes, ils veillaient à la sécurité des lieux et filaient un coup de main pour décharger ou charger le matériel dans les différents vaisseaux de ravitaillement mais cela s’arrêtait là, si l’on exceptait les longues patrouilles dans le sanctuaire de Kohlma et les tours de garde longs et ennuyeux. Le personnel technique, logistique et de renseignement estimaient travailler bien plus qu’eux et tout naturellement considéraient être plus vitaux pour l’installation clandestine. Le personnel navigant quant à eux, chargés de faire des aller-retour entre la station et le point de ravitaillement était partagé sur la question compte tenu du fait qu’ils étaient un peu à part, et pas toujours présents entre les militaires et les techniciens. Leur sagesse leur faisait donc adopter une attitude assez neutre à l’égard de cette rivalité et ce, malgré les sollicitations d’un côté ou de l’autre qui étaient régulières. Et ça, même Ryden avait pu le remarquer au cours de cette soirée détente de part les petites piques lancées ici et là qui, même si elles étaient légères, révélaient un fond de vérité. Dans tous les cas, Ryden de part sa nature de lorrdien avait su détecter rapidement les signes d’un manque de confiance en lui dans sa gestuelle et découvrir différents tocs ou signes d’inquiétude quand il bluffait ou se sentait en position d’infériorité. Lohn Dekter était assez lisible dans son langage corporel pour anticiper ses réactions et décisions sous ses airs de technicien franchouillard et détendu.

Le second à perdre la partie fut Lean Paunas le pilote fêlé. Son instabilité mentale avait été un atout pendant la première heure de jeu puisque le rendant naturellement imprévisible y compris pour Mee ou Ryden. Du moins jusqu’à ce que Juyio Anglasa, l’ingénieur en chef commença à engager la conversation avec lui. Ryden réalisa alors le petit jeu de l’ingénieur qui semblait se montrer être un fin psychologue très confiant en ses capacités et visiblement conscient de son langage corporel. La conversation était anodine, mais il devint vite évident que discuter et jouer venait parasiter quelques peu la capacité du pilote à réfléchir à ce qu’il faisait, évaluer ses probabilités et son bluff. Lire dans la gestuelle de Lean Paunas était un véritable calvaire tant son corps et ses expressions disaient tout et son contraire, comme si l’on essayait de relire un gribouillis plusieurs fois à moitié effacé et réécrit d’une autre façon par-dessus par une autre main pour donner une phrase incohérente. Le docteur Thorlok pouvait peut-être deviner qu’il n’était clairement pas seul dans sa tête en un sens tant cela pouvait paraître chaotique. Après deux bluffs importants après lesquels, le pilote avait préféré se coucher plutôt que de poursuivre son bluff, il était clair qu’il était mentalement brisé et avait une faible estime de lui-même également, mais à un tout autre niveau. Cette blessure mentale était beaucoup plus profonde et ouverte que celle de Lohn Dekter. Coincé entre Goren et Juyio, Lean Paunas fut poussé à bout dans sa prise de risque inconsidérée et perdit la partie avec une main minable. Les gains furent partagés entre les deux gagnants de ce bluff qui avaient chacun une égalité. Discrète mais observatrice, ce fut ensuite le tour de la sergente Azeris qui, était clairement plus maligne et cachait son jeu de son mieux. Elle prit cependant trop de risques, poussée à bout après deux mains qui ne furent pas bonnes après avoir temporisé ses pertes tout au long de la partie avec une relative efficacité. Sa gestuelle témoignait de quelqu’un ayant confiance en ses capacités, charmeuse –notamment à l’égard de Mee- et n’hésitant pas à déstabiliser celui-ci par des gestes ou mouvements hors-jeu, notamment lorsque la pointe de son pied vint taper à deux reprises celle du major Keto. Azeris appréciait jouer en sous-main, hors des règles et adoptait une stratégie des plus intelligentes, mais quand la chance n’est pas au rendez-vous, toutes ces manœuvres deviennent inutiles. Elle fut finalement mise hors jeu par Sian Rasoon qui avait un jeu et une attitude plus offensive et agressive que l’ensemble des autres joueurs à l’exception notable de Goren. Azeris fut éliminée en troisième, et sa frustration fut repérable aisément par Ryden tant elle savait qu’elle aurait pu faire mieux avec de meilleures cartes en main.

Le sergent Goren avait jusqu’à présent pu sortir son épingle du jeu et était celui qui avait su accumuler le plus de gains dans la partie. L’alcool aidant et ses victoires successives l’avaient enhardi si bien qu’il ne prêtait plus vraiment attention aux risques qu’il prenait. Ses bluffs devenaient de plus en plus lisibles pour le médecin et trahissaient un grand égo, une forte confiance en lui mais, à contrario d’Azeris un côté aussi très fanfaron et « m’as-tu-vu » qui pouvait en agacer plus d’un. De tous les joueurs assis à cette table, il était celui qui parlait le plus et était le plus communicatif dans ses gestes et le ton de sa voix. Il était enthousiaste, fier et sûr de lui. Peut-être un peu trop… La partie continuait d’avancer et sa chance commença à tourner, un sérieux revers infligé par Mee, puis Juyio l’amputèrent des 2/3 de ses gains, l’incitant à la prudence. Pourtant il fit le pari contraire, confiant dans sa bonne étoile, ce fut finalement après l’avoir quelques peu embobiné que Mee et Ryden le suivirent et se partagèrent les gains. Déçu, il fut agacé et sortit de la table quelques peu énervé avant de se calmer après deux verres de plus. Le sabbac était sans doute plus intéressant pour le lorrdien car le jeu révélait beaucoup plus en termes de personnalités que les conversations anodines qu’il avait eues par le passé : Juyio était quelqu’un qui semblait plus intelligent qu’il en avait l’air, et suffisamment malin pour ne pas sortir de son rôle d’ingénieur propre et professionnel, il devait cacher quelque chose car certaines fois, le lorrdien était convaincu qu’il avait à quelques reprises fait exprès de mal jouer pour ne pas éveiller des soupçons sur ses aptitudes. Sian Rasoon était en dépit des apparences la plus tendue autour de cette table et faisait preuve d’une certaine lucidité et prudence sous couvert d’une gestuelle flamboyante et audacieuse, comme si elle avait conscience que la chance était pour le moment de son côté, tranchant avec l’attitude de Goren jusque là. Stiv Pramos restait le plus énigmatique cependant.

L’analyste était resté silencieux toute la soirée, se contentant de fixer successivement les joueurs présents autour de la table avant de faire ses jeux et ses décisions sans décrocher un mot : aucune micro-expression faciale ne venait le trahir, excepté au moment de révéler ses cartes une fois que les jeux étaient faits. Pour l’heure sa gestuelle était... inexploitable. Aucun de ses gestes ou mouvements n’était accompli par hasard, il se contentait du minimum et de la manière la plus neutre possible. Le lorrdien pouvait commencer à suspecter une certaine forme de maladie mentale chez ce jeune homme si propre et effacé : comme si le cerveau de Pramos était un supercalculateur évaluant le meilleur coup à jouer dans toutes les situations. Pour l’heure, en dépit de faibles gains depuis le début de la partie, il avait toujours su se coucher avant de perdre quoique ce soit, chacun de ses risques était calculé. Son langage corporel était inexpressif, un peu comme essayer d’écouter un muet vous parler en somme… Mee quant à lui paraissait très concentré et essayait au maximum d’avoir une approche équilibrée de son jeu : il avait conscience de ses forces et de ses faiblesses et ne faisait l’idiot ou l’arrogant que lorsqu’il bluffait et curieusement il avait su éviter de se faire entrainer dans ceux des autres, parvenant à tirer son épingle du jeu par une très bonne lucidité à deviner les intentions des autres joueurs y compris celles de Ryden. Une question pouvait traverser l’esprit du docteur : pouvait-il lui aussi lire la gestuelle des autres ? Peu probable vu son jeune âge et son entrainement de militaire, cependant le docteur était convaincu qu’il avait son truc : il était globalement détendu mais se crispait un peu lors des moments ou l’enjeu était fort.

Après une heure et quarante minutes de jeu, la chance eu finalement raison de Sian Rasoon dépouillée par Ryden Thorlok qui pu la manœuvrer habilement, puis par un tapis de Stiv Pramos. La mécanicienne avait pourtant une des meilleures mains possibles dans son jeu, mais l’analyste silencieux avait la seule main capable de contrer celle de Sian Rasoon : en termes de probabilités, on approchait du 5% de chances de la posséder en sommes. Dépitée, la mécanicienne laissa ses gains à l’analyste et alla se servir un verre auprès d’Azeris qui la réconforta quelques peu tandis que les joueurs éliminés, à l’exception de Lohn Dekter qui était allé se coucher et de Lean Paunas qui s’était endormi sur sa chaise à côté du bar, observaient le reste de la partie.

Il ne restait plus que quatre joueurs : l’ingénieur en chef occupait la première place du classement avec un fort capital accumulé suivi par Mee Keto, Stiv Pramos et Ryden dont les finances bien que confortables étaient les plus faibles des joueurs ayant survécu jusque là.
Torhyn Lokred
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Faculté de médecine – Quartier Fobosi


De jeunes étudiants en médecine, voila ce que nous étions. Plus précisément j’étais Paléopathologiste, étudiant les maladies du Passé. Nous étions jeunes, plein d’entrain, la vie était belle en quelque sorte. L’innocence de la jeunesse.

- Allez…viens ! Quelques parties de sabacc ! J’ai besoin de toi !

Tels furent les mots de mon compagnon si séduisant qui cherchait à me tirer vers une table où nous attendaient des amis.

- Mais je dois rév…
- …viser ? Sans blague Ryden, tu nous sors cette excuse sans cesse. Qu’as-tu à réviser cette fois ? hum ? Qu’est-ce que tu n’as pas encore relu une bonne dizaine de fois ?
- La Peste Rakghoule…
- Haaa…alors tu serais prêt à m’abandonner à ces charognards juste pour relire un cours sur des créatures immondes et répugnantes ?
- Elles ne sont pas immondes et répugnantes ! C’étaient des humains avant !
- Peut-être, mais tu avoueras qu’elles sont bien moins séduisantes que moi…
- Je…Ok..ok…t’as gagné. Mais je ne joue pas…je t’aide c’est tout.

Le sourire de mon compagnon me fut une douce récompense. Il me saisit par le bras pour m’entrainer vers le groupe d’amis qui nous attendaient. En me voyant, certains haussèrent les sourcils :

- C’est pas vrai… Tu l’as amené ? Ce n’est pas juste !
- Autant ne pas jouer !
- Je ne joue pas…marmonnai-je,
- Il ne jouera pas. Il va juste…observer.
- Ouai… c’est bien ça le problème… Il va observer… Et te dire ce qu’il pense, pesta un togruta visiblement grognon de me savoir présent.

D’autres attablés, d'une promo plus âgée, attendant le lancement de la partie, nous observaient avec questionnement. Un mirialan qui ne semblait pas vouloir lever les yeux de ses cours demanda avec détachement :

- Et c’est quoi le souci qu’il observe ?
- C’est un Lorrdien…un foutu lorrdien. C’est un détecteur de mensonges ambulant. Son peuple est connu pour maîtriser les discours silencieux, le moindre geste est soumis à une analyse. En un mot, il peut rapidement trouver tes failles et déceler si tu bluffes ou non.

Le Mirialan haussa les épaules :

- La belle affaire.
- Toi tu t’en fous, tu ne joues jamais ! Râla un humain. Ce à quoi le Mirialan répondit :
- Non…en effet.

Et sur ces brèves paroles, il s’était levé pour quitter les lieux, sans nous accorder un seul regard. L’oiseau de mauvaise augure parti, ils purent commencer la partie…sous mon regard inquisiteur…

**



Bien entendu, j'étais actuellement dans une position bien plus délicate. Car à cet instant j'étais précisément en train de jouer, mais aussi parce que cette fois, j'avais face à moi des personnes que même avec mes compétences spécifiques de Lorrdien j'avais du mal à cerner pour la plupart.

Il fallait dire que ce moment était bien plus qu'un simple "jeu" pour moi. Cela me permettait également de déceler les relations que les uns entretenaient avec les autres. Je remarquais donc cette forme de rivalité sous-jacente entre les différents corps de "métiers" qui peuplaient cette base. C'était amusant en soit.

Le langage corporel était un moyen très subtil d'en apprendre sur les gens, à travers leurs mimiques, leurs grimaces qu'ils n'avaient pas su retenir suite à une mauvaise passe...Leur roulement d'yeux d'agacement face à une pique lancée gratuitement pour en déstabiliser certains. Tout ceci étaient autant d'informations potentiellement utiles à mes yeux.

Le premier à sortir du jeu fut Lohn Dekter. Il fut suivi du pilote timbré - qui je devais l'avouer - avait tenu bien plus longtemps que je ne l'aurai cru. Après tout difficile de prévoir l'imprévisible. La sergent Azeris fut la troisième éjectée. Malgré ses minauderies et ses tentatives - évidentes pour moi - de jouer de ses charmes elle joua de malchance, ou de manque de retenue. Et fut éliminée.

Pendant ce temps, Goren était du genre à fanfaronner...ce qui ne m'étonnait guère. Mais pas à ce point là. Il était particulièrement désobligeant pour une personne qui , comme moi, adorait le calme. Il en était même perturbant. Heureusement une alliance entre moi et Mee nous permis de révéler son caractère explosif, et il quitta lui-même la table pour se consoler de quelques verres d'alcool.

Il y en avait un parmi toute cette tablée qui me donnait plus de fil à retordre que tous les autres. L'analyste. Cette individu était plus que dérangeant. Et particulièrement agaçant pour moi. Je n'étais pas aussi bon que certains de mes paires Lorrdiens, capables de déceler la moindre esquisse de mouvement. Mais je n'étais pas mauvais pourtant dans mon art. Et cependant, Stiv Pramos était indéchiffrable. Nul besoin de vous faire un tableau sur mon désappointement face à cette prouesse. Pire que tout, j'en arrivais à penser que ce brave garçon avait les mêmes facultés que moi, poussées à l'extrême et parvenait donc à m'analyser moi-même pour déjouer mes coups.

Un doute affreux m'avais submergé...pour finalement s'évanouir et laisser place à une autre hypothèse plus...médicale. La mécanicienne lâcha finalement prise face à mon jeu. Nous n'étions plus très nombreux, y compris en jeu, et dans la fête. La boisson et la fatigue avait eu raison d'une partie de notre public.

Mes gains n'étaient pas extraordinaires, mais je ne jouais pas pour cela. J'avais dépassé le simple amusement, et mon but n'était pas de gagner. Mais de comprendre à qui j'avais affaire. Mon regard lâcha mes adversaires un bref instant. Je n'avais pas oublié que l'heure tournait et que le Major Keto et moi devions rejoindre Darth Ganys. Un moment d'inattention qui pourrait potentiellement m'être fatal...

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Juyio Anglasa avait un air assez serein tandis qu’il relançait les enchères sur ce tour. Stiv Pramos l’analyste sembla prendre son temps, il était évident que son cerveau calculait l’ensemble des probabilités des jeux des autres protagonistes de cette partie de sabbac. Après un certain temps, il suivit la mise de Juyio Anglasa tout en demeurant indéchiffrable à la grande frustration des autres joueurs autour de la table. Depuis le début, chacun des coups joués par l’analyste semblait avoir été le bon, il prenait des risques calculés au millimètre prêt bien entendu il avait parfois du se coucher mais toujours au bon moment, perdant trop peu de sa mise pour être véritablement dépouillé.

La partie continuait.

Mee Keto et Tohryn Lokred étaient toujours dans la course, mais il était difficile pour eux de tenir la cadence et petit à petit leurs mises respectives fondaient comme neige au soleil. Juyio Anglasa semblait en savoir suffisamment sur les lorrdiens et les umbarans pour parvenir à tromper les sens développés des deux hommes même s’il fit quelques erreurs de jugement sur certaines mises qui lui coûtèrent cher. Tout au long de la partie, il avait enchainé les verres d’alcool qui eurent pour effet d’augmenter naturellement sa température corporelle, dupant ainsi la vision ultraviolet que possédait le jeune Mee. Ce dernier commençait à s’apercevoir de la supercherie mais n’en fit rien. Il se disait que les effets de l’alcool finiraient par brouiller la conscience de Juyio et l’amèneraient à mal juger une situation quitte à faire une erreur. Deux manches serrées se suivirent marquant une victoire pour Mee d’abord puis Torhyn suite à deux échecs de l’ingénieur en chef qui avait perdu la moitié de ses jetons.

Il était cuit. C’était certain. C’était ce que se disait Mee qui avait remarqué certains tremblements de mains chez l’ingénieur en chef quand il jouait ses cartes. Il misa, Mee suivit. Tohryn préféra se coucher ce tour-ci en même temps que l’analyste des services secrets. Le duel entre l’ingénieur en chef et le major s’éleva. Sûr de lui Mee Keto vit Juyio faire un tapis. L’umbaran hésita une seconde mais fit « non » de la tête et suivit le tapis avant de croiser les bras et d’afficher un air déterminé en rehaussant le menton. Leurs cartes respectives furent révélées, et Mee fut surpris de constater que l’ingénieur en chef venait de dépouiller le major.

- On dirait que vous avez perdu major ! La chance me couvre sur ce tour !

Coup du hasard ou du destin, il avait la meilleure main possible dans le jeu. Le major Keto s’immobilisa, réfléchissant à comment il avait pu perdre face à quelqu’un de fortement alcoolisé avant de se redresser et de quitter la table pour se servir un verre. Mee Keto avait été impulsif et trop sûr de lui, voilà comment il avait perdu en négligeant le facteur chance. Il resta silencieux et observa la partie de loin non sans avoir fait un clin d’œil au docteur lorrdien.

Quelques manches passèrent.

Tohryn, Stiv et Juyio étaient les derniers rescapés de cette partie de sabbac. Tohryn fit tapis pour forcer Juyio à faire de même. L’ingénieur en chef hésita, laissa sa main trembler alors qu’il venait de prendre un verre supplémentaire qu’il termina cul-sec. Sa gestuelle était confuse, digne de quelqu’un en état d’ébriété. Stiv ne suivit pas le tapis et se coucha, mais Juyio fit également tapis face à Torhyn. Lorsque les cartes furent révélées, Juyio remporta la manche et éjecta le lorrdien de la course à la victoire. Sa main était meilleure que celle du lorrdien, pourtant à aucun moment il avait triché. Mais ce n’était définitivement pas un coup du hasard : quelqu’un d’alcoolisé ne pouvait pas avoir l’esprit suffisamment lucide et clair pour prendre la bonne décision. En vérité il avait simulé depuis le début un état d’ébriété avancé pour mieux berner l’umbaran et le lorrdien qui, trop sûrs d’eux, avaient été menés dans un piège soigneusement tendu sans pouvoir se fier sur leurs capacités pour le voir venir.

Trois manches plus tard...

Stiv Pramos n’était pas du même bois que le lorrdien et l’umbaran. Froid, méthodique et calculateur, l’analyste fit prendre à la partie une sale tournure pour l’ingénieur en chef qui tenta une troisième fois son astuce, mais sans succès. L’analyste se coucha au bon moment et sut quand son opposant bluffait ou non. Il remporta la partie.

- Allez doc, il est temps pour nous d’aller se promener un peu !

Déclara simplement Mee qui lui faisait comprendre qu’ils allaient voir Darth Ganys sous peu alors que déjà la salle s’était vidée de quelques invités allés se reposer.
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Notre ami ingénieur se montra plus coriace que je ne l’aurai cru. Il buvait plus que de raison. Les tremblements de sa main ainsi que son comportement donnaient clairement l’impression qu’il était en état d’ébriété. Ce qui devaient nous servir pour l’emporter face à lui. Mais les facultés de Mee se trouvèrent mises à rude épreuve, car le fait que notre ami boive comme un trou faussait ses capacités visuels d’Umabaran. Quant à moi j’étais quelque peu perdu dans son comportement et sa gestuelle.

Mon association avec le Major Keto semblait être fructueuse. Une première manche fut remportée par Mee. Puis ce fut mon tour. J’étais parvenu à user de malice pour dépouiller un peu plus notre ingénieur. Il semblait cuit. Totalement cuit. Je vis Mee tout mettre en œuvre pour lui asséner le coup fatal. Je préférais la prudence, et je me couchais. Mais la chance semblait avoir tourné. Et contre tout attente ce fut mon séduisant ami qui se retrouva sans le sou. J’eux une petite moue navrée à l’égard de mon ami que je vis quitter la table non sans un clin d’œil à mon encontre.

Un geste, somme tout anodin, mais, qui avait pour conséquence de me faire fondre totalement. Bon sang qu’il était charmant. Une question naquit dans mon esprit…avec sa vision d’umbaran, Mee était-il conscient des fluctuations de chaleur sur l’ensemble de mon corps et surtout d’en être à l’origine. Ce genre questionnement m’amusait tout comme il m’intimidait. Car c’était de nouveau renseignements qui pouvaient être glanés sur moi.

Je laissais de côté ma paranoïa, me recentrant sur le jeu, non sans avoir tout de même gratifié le major Keto d’un sourire lumineux. J’essayais de comprendre mes adversaires encore en lice. Pramos était toujours aussi indéchiffrable…ce qu’il pouvait être énervant. Quant à l’ingénieur…il était si ivre que je ne comprenais plus rien à ses signaux transmis par ses gestes. C’était confus, désordonné, et la logique voulait que dans sa tête ce ne soit pas mieux…Je tentais donc le tout pour le tout. Le fait de ne pas être suivis par l’analyste aurait dû me mettre sur la voie cependant…Et je ne pus retenir une exclamation de stupeur en voyant Juyio abattre son jeu…Il avait une main meilleure que la mienne. J’avais perdu.

Je restai hébété quelques instants, fixant les cartes, essayant de comprendre. Deux fois de la chance…ce n’était pas possible. Je levais les yeux vers l’ingénieur. Mon regard s’intensifia alors que je scrutais chaque sillon sur son visage humain, chaque nuance qui se dessinait révélant son expression faciale. J’essayais de comprendre. Puis je réalisais. Il n’avait jamais été ivre. J’avais été dupé et copieusement. Voila qui allait me donner matière à réfléchir pour les prochaines heures. Quels signes auraient pu me montrer que cet ingénieur se jouait de nous. Et bien sûr ce bougre d’analyste n’était pas tombé dans le panneau.

Finalement, le levais les mains d’un geste résigné, et un sourire entendu :

- Bravo à vous. Et…merci pour ce jeu…ce fut très instructif.

Je rejoignis Mee, laissant l’ingénieur et l’analyste achever leur duel. Il ne fallut que trois manches à Pramos pour achever Juyio. Je n’avais pas quitté l’analyste des yeux…Cet homme était agaçant certes, mais il me fascinait. Et plus le temps passait, plus j’en arrivais à la conclusion que son attitude glaciale, calculatrice, et méthodique étaient des signes d’une pathologie sous-jacente. Mais…ce n’était pas le moment de jouer les docteurs. Je me consolais en me disant que j'étais tout de même parvenu à tromper mes adversaires sur quelques manches. Pour quelqu'un qui n'avait jamais vraiment joué...ce n'était pas si mal.

Je fus extrait de mes pensées par Mee qui me proposait une « promenade ». Bien sûr je savais ce que cela signifiait. Avec un sourire qui se voulait chaleureux, je fis simplement mais avec douceur :

- Je vous suis Major.
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Quelques pas plus tard et après avoir pris congé du reste du groupe, Mee marchait d’un pas rapide à travers le couloir faiblement illuminé de néons blancs de la station Kilo-11. L’ambiance nocturne un peu lugubre et le contraste entre la roche taillée et archaïque et les ajouts de technologie réalisés par les impériaux donnait une ambiance particulière propice aux imaginations débordantes. Ce lieu ferait un parfait décor pour un film d’horreur dans lequel deux hommes abandonnés devraient survivre à des créatures zombifiées cherchant les tuer pour mieux les dévorer. Mee était un peu contrarié.

- J’aurais pas pensé qu’Anglasa soit si doué et calculteur au sabbac… il nous a tous bien roulés dans la farine même s’il n’a pas été de poids face à Pramos.

Il avait relevé les réactions du lorrdien face à l’analyste. Prévisible, il avait su tout de suite que son attitude le perturberait. Est-ce que Mee lui avait demandé de venir ou est-ce que Pramos avait pris cette décision par lui-même ? C’était une excellente question. Mee revint d’ailleurs sur le cas du jeune analyste impérial chargé de collecter et traiter les données reçues sur Kohlma.

- Il vous a perturbé hein ? Ne vous fâchez pas, il est toujours comme ça. Cet analyste est le plus doué de Kilo-11. Son cerveau fonctionne comme un superordinateur qui collecte, analyse et traire une quantité de données phénoménales, fait des estimations et des probabilités pour opter pour la meilleure solution en permanence. Mais de telles capacités intellectuelles ont souvent leur prix « social » voire « physique » à payer hélas… J’ai rarement entendu sa voix et c’était surtout quand il était surpris ou qu’il s’était blessé ou cogné contre quelque chose… ce qui est arrivé… hum 2 fois depuis qu’il est là. Autant dire que ça n’arrive jamais. Mais je pense qu’il vous aime bien vu ses micro-réactions en vous voyant.

Darth Ganys était en contrebas. La lame de sa pique laser déviait entièrement les décharges de blaster de trois sphères tirant simultanément à une cadence de tir assez respectable. Les tirs qu’il ne pouvait dévier, il les évitait, dansant comme un mirage entre les traits rouges fusant dans l’air pour s’écraser contre le sol. C’était assez gracieux à observer en un sens. Mee tendit son doigt vers le togruta et chuchota à Ryden tout en s’accoudant à ses côtés sur le balcon.

- Tenez, regardez-le. Sa vitesse et ses réflexes sont fous. Non, je dirais plutôt surréels. Je n’ai jamais réussi à le toucher une seule fois, au mieux à la surprendre… mais dans ces cas là, il avait toujours une carte en main pour que mon coup ne tranche que de l’air ou s’oppose à son arme. Vous le voyez bouger avec vos yeux, mais votre cerveau vous indique que sa rapidité d’exécution est… impossible. Cette stupeur qui vous saisit alors vous paralyse et vous expose à la sanction immédiate et définitive, c’est là-dessus que jouent les Sith.

Il avait dit ça en étant à la fois très impressionné et peu rassuré. Mee avait-il seulement vu Darth Ganys combattre en dehors d’un entrainement ? En situation réelle ou la moindre hésitation ou mauvaise décision pouvait conduire à une mort immédiate, sans doute que le togruta était encore plus dangereux, au sens ou il représentait une anomalie inconnue dans l’équation de la vie. Le jeune major reprit la parole pour délivrer quelques détails sur Darth Ganys, visiblement en confiance avec Ryden.

- Darth Ganys à soixante ans passés et physiquement il est encore bien conservé même par rapport aux standards de son espèce. Je sais qu’il est important pour ma mère, j’ignore comment il a eu ces blessures… à l’exception de la mutilation de sa jambe et de sa mâchoire. Mais je n’ose pas imaginer les douleurs qu’il a pu endurer au cours de sa vie et être encore debout et relativement intact. Une telle force de volonté force le respect vous ne pensez pas ?

Était-il possible que Darth Ganys ait évoqué son passé au jeune Mee qu’il avait presque élevé comme un père ? Probablement, mais si c’était le cas, il n’avait jamais évoqué davantage ses échecs qui trouvaient leur existence physique dans ce monde qu’à travers les multiples cicatrices et blessures qu’il avait pu avoir. L’égo du togruta l’avait contraint à ne jamais parler de ça.

- On pourrait penser les Sith âgés comme étant les plus aisés à affronter à cause de leurs corps vieillissants, et pourtant sont les plus dangereux en termes de maîtrise de leur pouvoirs. Mais la véritable menace qu’ils représentent est due à leur ruse, comme s’ils avaient trois coups d’avance sur vous. Pramos et Anglasa au sabbac, c’est du petit lait à côté… Être Sith, c’est souvent mourir jeune… entre les rivalités intestines, les complots, les Jedi, la guerre… Rares sont ceux à atteindre l’âge de Darth Ganys…

Deux droïdes humanoïdes imposants armés de chaines, bâtons et de vibro-haches s’activèrent et s’approchèrent de Darth Ganys d’un air menaçant, la suite de son entrainement avait commencé.
Torhyn Lokred
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Je suivais Mee dans les couloirs de la station, j’avais fini par m’habituer à ce lieu et son ambiance si spécifique rendue quelque peu glauque par le peu de lumière. De quoi obscurcir un peu plus ma santé mentale. La voix de mon guide me sortit de mes pensées. Il commentait notre partie de sabbac. Lui-même était surpris de la résistance de l’ingénieur. En revanche nulle stupeur sur Pramos de la part de Mee. Forcement il devait connaître l’oiseau. Le jeune mercenaire avait noté mes interrogations silencieuses sur l’analyste.

« Perturber » …c’était le mot oui ! Et une bonne partie de mon cerveau était occupé à comprendre…comprendre qui était ce Pramos qui était indéchiffrable et excellent dans la compréhension du langage corporel. Bien plus que je ne pourrai l’être. Il y avait de quoi être perturbé !

Les explications vinrent. Ainsi donc, ce que j’avais fini par soupçonner à force de scruter le comportement (ou l’absence de comportement) de notre ami analyste s’avérait exact. Une pathologie était à l’œuvre et si les facultés cognitives de Pramos étaient surdéveloppées, c’était au détriment d’autres choses. Comme le fait que l’analyste n’était pas un grand bavard, ni doué pour les interactions sociales. Cela lui conférait une allure froide presque hautaine. Voilà qui était intéressant, et apportait une touche de mystère au bonhomme. Apprendre que Mee avait décelé chez lui des signes prouvant que j’étais sans nul doute apprécié de l’analyste me fit sourire de manière fugace. A la bonne heure…

Nous étions arrivés à notre destination. Et mon regard se posa sur le Togruta qui s’entrainait en contrebas. J’observais les gestes du Sith, écoutant les commentaires de Mee. Je ne pouvais que confirmer les propos du jeune mercenaire. Je sentais l’admiration dans sa voix et dans ses yeux tournés vers ce mentor qui lui avait servi de figure paternelle. Un détail qui me fit frissonner alors que je voyais ce Seigneur Sith pourtant déjà âgé exécuter ses enchainements à la perfection. L’image du vieux sith ayant besoin de sa pique comme d’un appui était désormais fort loin. Et même s’il ne m’était jamais venu à l’idée de douter des capacités de Darth Ganys, ce que je voyais sous mes yeux forçait l’admiration.

Mee avait raison, les Siths ne vivaient pas spécifiquement vieux, ce qui rendait le géant togruta encore plus dangereux. Il était rusé, habile dans le maniement de son arme, et je l’avais déjà vu user de la Force.

- Il m’a raconté les circonstances de la mutilation à sa jambe et de sa mâchoire, fis-je avec détachement.

Je n’en ajoutais pas plus sur ces fameuses « circonstances », puisque Mee savait qui avait infligé au vieux Sith ces cicatrices, vestige d’un combat décisif où l’élève avait surpassé le maître…et qui rappelait au vieux renard battu de ne pas se rebeller contre le nouveau chef. Mes iris se détachèrent du spectacle pour se tourner vers Mee. Que savait-il de Dath Ganys ? Jusqu’où allait ses connaissances sur son mentor ?

Avec doueur je repris :

- Lorsque le Seigneur Ganys m’a…"trouvé"…et ramené, j’ai…voulu en apprendre plus sur lui. Je me suis introduit dans sa cabine alors qu’il dormait. Je ne savais rien des Siths, juste des rumeurs. Et il venait de me capturer…Qu’avais-je à perdre au juste ? Me justifiai-je avant que le jeune homme ne pense à me demander quelle mouche m’avait piqué de commettre pareille folie. Je poursuivis : Contre toute attente, Ganys s’est montré fort courtois et patient à mon encontre. Il avait compris ce qui m’animait…Et les multiples questions qui m’assaillaient. Je n’en ai eu qu’un rapide aperçu, mais j’ai vu les multiples traces des blessures qui serpentent sur son corps. Sa réponse m’a marqué bien plus que l’image de son visage sans son masque. Il a dit…mot pour mot… : « - La voie du Côté Obscur est faite de souffrances et de combats… mais c’est un maigre prix à payer pour le pouvoir qu’il vous promet. Connaissez-vous notre mantra ? La paix est un mensonge il n’y a que la passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir j’ai la victoire. Par la victoire je brise mes chaînes… La Force me libérera. Seuls les plus forts survivent… et vous n’avez pas idée de ce que j’ai du faire pour mériter ma place au sein de l’Ordre. » Je n’ose imaginer quelle fut sa vie, terminais-je dans un souffle qui trahissait presque une forme de compassion.

Car lors de ma visite nocturne dans la chambre de Darth Ganys, j’y ai certes découvert un redoutable guerrier…mais aussi un individu doué d’un esprit vif, et honnête dans son expression. C’était pour cela que j’estimais ce Sith depuis ce moment-là. Mais je ne perdais pas de vue que Darth Ganys était un danger non négligeable. En quelques heures il m’avait bien cerné, comprenant mes failles, mes besoins. Et malgré cette espèce d’amitié que j’éprouvais pour Ganys, je n’avais pas oublié ce petit jeu auquel il s’était livré le jour où il avait demandé à Mee de passer le premier pour l’injection d’un cocktail de vaccins de ma composition. Ce jour-là, j’avais compris qu’il savait que Mee allait être une faiblesse pour moi. Car je ne voulais aucun mal au jeune mercenaire…Bien au contraire.

En cela…Darth Ganys m’avait chagriné…Nous n’étions que des pions, même Mee…Mais je comprenais cela. Il ne serait pas arrivé jusqu’ici sans se salir les mains. Il en était sans doute de même pour le Seigneur Oracci. Tout comme moi-même je n’avais pas hésité quand il avait fallu agir.

Cela n’était pas personnel…c’était de bonne guerre…

…Ou presque…
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L’imposant togruta continuait son entrainement contre les deux droïdes, aucun d’entre eux ne semblait être capable de le toucher. Tel un mirage, le colosse Sith s’évadait au dernier moment jouant clairement avec les deux androïdes chargés de l’attaquer. Insaisissable tel un fantôme, ses mouvements paraissaient irréels comme s’il déformait la réalité autour de lui. Le major écouta le docteur lui répondre. Il lui raconta sa première rencontre avec le Seigneur Sith, ce qui arracha un sourire au jeune homme tant cela semblait si peu étonnant connaissant son « père » adoptif. Mee semblait aucunement surpris des méthodes de Darth Ganys.

- Persuasif n’est-ce pas ? Il sait jouer de ses muscles pour se donner un côté « brute épaisse ». Il m’a raconté avoir dupé plus d’un de ses rivaux de cette façon : ils le sous-estiment, il se révèle plus malin et coriace que prévu, et profite de l’instant de surprise pour porter le coup fatal. Une frappe nette, précise, en plein cœur et venue de nulle part pour terrasser n’importe quel ennemi. En un sens, Darth Ganys a transmis ça à ma mère au cours de sa formation.

Déclara Mee d’une voix assez laconique en l’observant, ne prêtant aucune attention visuelle au lorrdien présent à ses côtés. Darth Ganys n’avait porté aucun coup sur les deux droïdes, se contentant d’utiliser ses talents physiques ou le bout non laser de sa pique pour dans le pire des cas, dévier les attaques de ses deux adversaires en duracier. Le major se pencha s’accoudant au balcon avant de reprendre la parole pour compléter son propos.

- L’ironie du sort, c’est qu’il fut victime de l’effet inverse : ma mère m’a toujours dit qu’elle avait gagné ce combat avant qu’il ait commencé. Elle avait su devenir indispensable et avait déjà surpassé son maître avant de le défier. Ce duel bien que serré était devenu inévitable et nécessaire pour que Darth Oracci prenne officiellement l’ascendant : elle aurait pu le tuer mais a vu qu’il serait encore utile.

Un droïde fut soudainement décapité par la lame rouge du seigneur Sith. Sans appel, sans sommation, le seigneur Sith avait évité une attaque d’un droïde, dévié un second coup du deuxième droïde avant que sa lame cramoisie ne vienne séparer la tête du corps de la machine automatisée. Mee haussa un sourcil, un peu stupéfait de cette attaque qu’il n’avait pas vue venir comme s’il décelait quelque chose chez le togruta. Puis il ajouta davantage de détails sur celui qui l’avait élevé sur le même ton un peu absent, concentré sur les mouvements de son maître avec les yeux plissés.

- Il est resté particulièrement secret sur son passé. Mais je le soupçonne d’être un orphelin ou un enfant errant dans les rues d’une planète Hutt avant qu’il ne soit repéré et récupéré par les Sith. Il n’a jamais fait mention de ses parents ou de sa vie avant l’Empire…

Darth Ganys, avec un adversaire en moins se concentra sur le second droïde avec lequel il s’entrainait à nouveau en silence. Gérer une menace permit au troguta de ralentir ses mouvements et de se montrer plus précis dans ses gestes et attaques.
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- Ha…cela oui, il a su se montrer très…persuasif. C’est indéniable, fis-je avec une forme d’amusement. Je me souvenais ce moment où j’avais refusé de suivre Darth Ganys quand il m’avait « invité » à le suivre quand il m’avait trouvé. Ce fut là que je découvris que le bâton sur lequel le vieux sith s’appuyait n’était pas anodin, et qu’il s s’agissait d’une pique laser…Révélant ainsi sa nature de Sith. J’avais remarqué sa formidable capacité à feindre et…montrer sa puissance le moment opportun… « En plein cœur » …murmurai-je comme pour moi-même.

J’écoutais Mee me raconter comment Darth Ganys avait perdu son combat contre Oracci. Je ne pus m’empêcher de frissonner. Plusieurs raisons à cette contraction involontaire de mon corps malade. Le froid ambiant, on ne pouvait pas dire que les factures de chauffage devaient être élevée. Mais aussi l’atmosphère…était-ce le sith ? Possiblement. Mais aussi l’imagination du récit de Mee sur Ganys. Je revoyais son visage meurtris, et les profondes cicatrices laissées par son combat contre son ancienne apprentie.

- Drôle de vie qu’on les Siths…fis-je avec une once de tristesse. Incapable de faire confiance un temps soi peu à ceux qui pourtant leur son les plus proches. J’imagine que votre mère n’accorde aucune confiance à sa propre apprentie…Et garde à l’esprit que ce qu’elle a fait au Seigneur Ganys, n’est pas impossible dans son propre cas lorsqu’He’Thu pensera être capable de la vaincre… Je soupirais…quel bordel que les affaires des siths. Cependant, je dois reconnaitre que Darth Oracci fait preuve d’une force intelligente, comprenant l’utilité de ceux qui l’entourent. Cela lui permet d’avoir avec elle les meilleurs dans leurs domaines.

Ganys entra en action subitement, décapitant l’un des droides. Ce fut si soudain que j’en demeurai sans voix. Mee lui-même reflétait une forme de surprise. Ganys était imprévisible, et cela me plaisait autant que cela m’effrayait. Il n’y avait rien de pire qu’une personne dont on ne pouvais prévoir les coups.

Mee m’exposa ensuite ses pensées sur le passé du géant Togruta…Un orphelin …un enfant des rues ? Possible. Difficile à dire, il le connaissait mieux que moi. Mais il n’était pas impossible que cette rage et cet instinct e survie lui viennent d’une enfance douloureuse. J’avais donné dans l’errance et la volonté de vivre en se soustrayant aux règles. Mon regard azuré était passé de Mee – qui ne m’accorda pas une œillade – à Ganys s’entrainant. Finalement je me résolus à exposer un point que je souhaitais partager avec le jeune homme :

- J’ai vu défiler bien des personnes en tant que médecin sur Lorrd tout d’abord, puis en tant que médecin en fuite dans les pires coins de cette damnée Galaxie. J’ai vu comment la vie pouvait forger les gens. Et je dois dire que malgré tout ce que Darth Ganys a pu traverser comme difficultés et épreuves…Que ce soit dans une enfance éprouvante ou en tant qu’apprentis, et Sith…Il a gardé une forme d’honneur et de respect. J’aime beaucoup parler avec lui, échanger, apprendre de ses propos. Car il a cette droiture qui lui donne une prestance qui fait qu’on l’écoute malgré le fait qu’il est un Sith.

En un sens…je ne dirai pas que j’avais confiance en lui…Il y a bien longtemps que j’étais devenu paranoïaque…mais quelque chose de positif – à mon sens – émanait du Sith. Et cela forcait la reconnaissance à son égard.
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Mee Keto avait soigneusement écouté en silence les réponses de Ryden, son oreille tiqua sur la légère inflexion dans sa voix lorsqu’il avait évoqué le fait d’être touché en plein cœur. Il arqua un sourcil un peu circonspect devant les réflexions du médecin. Darth Ganys avait fait forte impression dans l’esprit du lorrdien. Pas étonnant, le togruta avait toujours su briller en l’absence de sa maîtresse. Quand Darth Oracci était présente, il avait l’intelligence de s’éclipser pour ne pas lui faire d’ombre. Une qualité appréciée de l’umbarane qui lui avait fait remarquer et félicité pour cette marque d’allégeance et de respect. Il se caressa le menton et reprit la parole.

- Je lui souhaite bien du courage si He’thu veut attenter à la vie de Mère. Elle ne laisse rien au hasard et sait se préparer. Sa première apprentie, Idès, n’a jamais osé s’opposer à elle. Ses méthodes d’apprentissage forcent le respect et la loyauté. A voir si cela fonctionnera avec He’thu…

Le duel opposant Ganys à l’automate s’accélérait alors que la machine peinait à suivre le rythme brutal du Seigneur Sith qui distribuait coup sur coup à son opposant. Mee ajouta.

- Il n’est pas un espion pour rien. Cela demande un certain sens du charisme.

Mee avait répondu de façon un peu absente, mais il savait que Ryden avait raison concernant le vieux togruta. Ce dernier se chargea de foudroyer le droïde lassé du peu de résistance que l’automate lui opposait. Il s’apaisa apparemment tandis que sa lame cramoisie se désactiva. A travers les ténèbres, le Sith pivota et leva sa tête vers le balcon ou se trouvaient Ryden et Mee. Il avait su qu’il était observé, et regardait comme si ses yeux mordorés venaient accrocher les regards du lorrdien et de l’umbaran. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait trahi leur position avantagée pour observer l’entrainement du Seigneur Sith. Sa voix robotique sans âme s’éleva pour être entendue par les deux spectateurs.

- Mee, descendez je vous prie… Vous aussi docteur…

Comment les avait-il repérés ? Le lorrdien ne pouvait le savoir. Mais le major Keto semblait ne pas être étonné ni même surpris. Il hocha la tête et déclara simplement d’une voix neutre.

- Venez doc… ça vous plaira.

Le jeune umbaran fit signe à Ryden de descendre. Il était évident qu’il avait déjà perçu leurs présences ici dès leur arrivée sur ce petit balcon. Aussi le major n’était pas vraiment surpris. Il s’exécuta et prit des escaliers pour rejoindre le seigneur Ganys. Celui-ci attira dans sa main un bâton en duracier adapté à la taille de Mee qui fila depuis le râtelier d’armes. Le togruta lança le bâton dans la main de Mee qui comprit ce qui allait se passer. Il retira sa veste, révélant un débardeur de couleur kaki et ses bras musclés. Darth Ganys retira sa cape noire, et se révéla torse nu avant de prendre une posture de garde avec sa pique laser.

- Vous allez m’opposer une meilleure résistance que ces deux machines j’espère.
- J’y compte bien…

Mee soupesa le bâton et le fit tourner quelques peu avant de le prendre à deux mains pour prendre une posture de combat avancée. L'enfant prodigue et le seigneur des ténèbres s'affronteraient sur Kohlma sous les yeux du médecin. Les carcasses grésillantes des droïdes venaient perturber le silence relatif alors que dehors, la pluie tombait entre deux coups de tonnerre et d'éclairs...
Torhyn Lokred
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J’hochais doucement la tête quand Mee repris mes propos au sujet d’He’Thu. Pour avoir eu affaire aux capacités et analysé quelque peu le caractère de la jeune femme, je n’étais guère tranquille la concernant. Méfiant ? Qui ne le serait pas quand il s’agissait des Siths. Mais plus encore avec des femmes Siths ! Une trop grande confiance en soit pourrait être fatale à Darth Oracci, mais je ne doutais qu’elle était très aux faits de ce genre de choses. Surtout par rapport aux propos qu’He’Thu avait pu m’exposer sur ce qu’elle attendait de sa destinée. Je soupirais :

- Je me doute que votre mère est méticuleuse, et parfaitement capable en cas de rébellion. De ce que j’ai pu voir, Darth Oracci a toujours un ou deux coups d’avance sur ses adversaires. Et je sais que c’est pour cette raison qu’elle exploite les potentiels de chacun. J’ai bien conscience d’être un instrument dans cette machination qu’elle nourrit. Mais je sais que lorsqu’on s’élève sur les plus hauts sommets du pouvoir…on suscite toutes les convoitises. Le Seigneur Ganys l’a payé fortement.

Les compétences du Togruta étaient indéniables. Et comme venait de dire Mee, il n’était pas passé maitre dans l’art de l’espionnage pour rien.

- Et il a bien formé le Seigneur Oracci…murmurais-je. J’avais fait quelques découvertes sur l’identité de mon employeuse…et ce que j’avais découvert m’avais fait tiquer. Mais je verrai cela directement avec elle, en temps voulu. Ses multiples visages ne me posaient pas de soucis, simplement, j’avais espéré mériter quelques marques de confiance. Visiblement pas totalement.

Un bruit de foudre fracassant la tôle du droïde ma tira de mes pensées. La machine d’entrainement s’effondra au sol. Darth Ganys venait de l’achever. Il aurait pu le faire à n’importe quel moment. Je souris, et fis à l’attention de Mee en désignant le Sith en contrebas :

- Il faut savoir feindre. Il est facile d’apprécier une force apparente. Il faut obliger l’adversaire à juger ce qu’il ne voit pas…Pour craindre ce qu’il ne connait pas.

Darth Ganys savait faire cela avec brio et excellence.

- Mee, descendez je vous prie… Vous aussi docteur…

Qu’est-ce que je disais ? Si je fus surpris sur l’instant, mon sourire s’élargit quand le compris. Le Sith nous avait donc repéré depuis le début, par je ne savais quelle sorcellerie. Sans doute un truc en lien avec la Force…J’allais vraiment devoir apprendre à comprendre les capacités de ces utilisateurs de la Force.

Je suivais Mee, rejoignant le Togruta. De ce que je compris, l’entrainement de ce dernier n’était pas terminé. Et il sollicita l’intervention de Mee pour apporter plus de « piquant » à ses exercices. J’allais être un spectateur favorisé. J’étais aux premières loges. Je pris soin de m’écarter tout de même le plus possible. Je n’avais nulle envie de prendre un coup…Mais je ne voulais pas rater une miette de l’évènement. Quand je vis les deux hommes se mettre à l’aise, et ôter quelques pièces de vêtements encombrantes pour leurs mouvements, je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire satisfait. L’un comme l’autre présentait des musculatures qui rendait leur corps fortement agréable à regarder…Surtout Mee…

Comme je le disais : un spectateur favorisé…Non content d’apprendre j’allais me rincer l’œil avec joie.
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Mee se tenait droit devant Darth Ganys, genoux fléchis et tenant son arme à deux mains. L’avant de son bâton de fer pointant vers le bas tandis que l’arrière remontait derrière son épaule. Darth Ganys révéla son torse recouvert de nombreuses balafres diverses et variées mais aussi de brûlures ayant laissé leurs traces sur son épiderme orangé. Le Seigneur Sith tenait sa pique laser, lame éteinte dans une seule main. Droit comme un i, sa main droite était fermée sur le bâton chromé et laissait son torse ouvert à une attaque de la part du jeune homme. Le bâton suivait l’arrière de son bras se terminant derrière ses omoplates. Le temps semblait se figer l’espace d’une seconde avant que Mee ne s’approche lentement du togruta qui changea de posture pour prendre une garde haute, tenant son bâton à deux mains, la pointe de son arme menaçant la tête de l’umbaran. Ce dernier remonta sa garde et le duel commença par une attaque de la part du jeune homme. Un premier test afin de tenter de toucher Darth Ganys et cette attaque surprise et rapide aurait du passer… si les réflexes surnaturels du Sith ne l’avait pas conduit à bloquer l’attaque avec sa pique, repousser celle de Mee pour créer une ouverture et venir frapper son ennemi au genou.

Le jeune umbaran grogna, manqua de perdre l’équilibre mais se rattrapa pour essayer d’enchainer plusieurs frappes avec les deux extrémités de son arme sans succès. Darth Togruta était un fantôme, intouchable il se permit d’attraper l’arme de Mee, tirer dessus pour le déséquilibrer et le repousser au sol. L’écart entre les deux hommes était perceptible, et même si le jeune umbaran avait de bons réflexes et une technique affutée à côté du Sith il paraissait être un débutant. Aucune frappe ne menaçait Darth Ganys, chaque coup porté était systématiquement évité, ou contré par le togruta qui se permettait même de riposter dans la foulée ou en plein milieu d’une attaque de la part de Mee.

- Soyez plus créatif dans vos attaques Mee. Vous avez la jeunesse, la technique, la vitesse et la force avec l’endurance et pourtant vous demeurez prévisible…

Lâcha Darth Ganys au milieu du combat. Les frappes de Mee devinrent moins conventionnelles, plus élaborées et sophistiquées. Passé une dizaine de minutes, qui essoufflèrent quelques peu le seigneur Sith, ce dernier fit tomber Mee en arrière en lui fauchant les jambes. Il avait feinté une ouverture et le jeune homme avait tenté sa chance. A une micro seconde prêt, sans doute aurait-il pu se targuer d’avoir pu toucher le togruta avec son arme. Mais Darth Ganys avait soigneusement calculé son coup. Les deux combattants affichaient un air plutôt satisfait sur leurs visages, Mee avait perdu le duel, mais il semblait avoir appris quelque chose de sa défaite. Un précieux enseignement qui lui permettrait d’affuter sa technique de combat et tirer son épingle du jeu à l’avenir.

- Vous seriez arrivé à bout de ces droïdes Mee, et vous n’avez pas à pâlir de votre prestation. Cependant une fois encore, vous ne m’avez aucunement atteint en dépit de votre technique. A chacune de mes ripostes, j’aurais pu vous tuer.

Ce qui était vrai non seulement à cause du danger que représentait la lame écarlate du Sith, mais rien qu’avec la force de ses bras et la précision de ses coups portés. Mee ravala quelques peu sa fierté et salua son adversaire avant de renfiler sa veste et de chercher un morceau de tissu pour éponger son front qui dégoulinait de sueur là ou le togruta semblait avoir moins forcé. Sa voix robotique déclara.

- Docteur, Mee… Je retourne à mes quartiers. Bonne soirée.

Mee rangea son bâton dans le râtelier, gardant à l’œil le Seigneur Sith pour l’observer partir.

- Vous voyez… intouchable. Dès l’instant où j’ai été en âge de suivre cet exercice, je n’ai jamais réussi à lui porter le moindre coup. S’il lui arrive quelque chose demain sur Taris… vous pourrez vous inquiéter pour votre vie.

Il détendit ses mâchoires et ses épaules avant de se recoiffer légèrement avec sa main. Il reprit.

- Je vous laisse docteur, bonne soirée à vous. Départ à 7h demain, soyez-prêt.

Une fois que le médecin eut répondu, il le salua et s’en alla en direction de sa propre chambre pour se nettoyer, surveiller les bleus sur son corps et se préparer à l’expédition sur Taris.
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Le duel ne fut nullement décevant. N’étant pas un combattant je n’étais pas vraiment en mesure d’apprécier les coups et les parades en eux-mêmes. Mais le médecin que j’étais suivait avec attention les mouvements de ces corps en action. Chaque geste sollicitait une partie du corps bien précise, muscles, tendons, etc. Il fallait dire que cette observation était largement facilitée par les musculatures que j’avais sous les yeux. Ces deux hommes là s’entrainaient depuis leur plus jeune âge. Leurs muscles étaient parfaitement dessinés, et d’une qualité exemplaire. Il existe trois qualités musculaires. La force est la capacité du muscle à se contracter pour fournir une tension importante. Puis, la résistance se situe entre l’endurance et la force et est idéal pour une prise de masse. Enfin, l’endurance est la capacité d’un muscle à résister sur la durée. A côté de ces trois qualités majeures, il y a la souplesse, l’étirement et l’assouplissement. Et nul doute que mes deux gladiateurs présents suivaient des programmes spécifiques pour renforcer, assouplir, étirer leur musculature.

J’admirai donc les esquisses de leur art, véritable ballet auquel ils se livraient, un ravissement pour mes yeux aux iris azur. Finalement, Darth Ganys, commençant à s’essouffler mis un terme au combat en faisant chuter Mee dans une feinte que personne n’avait vu venir. Constatant la fin de l’action, je m’approchais, au cas où Mee aurait besoin d’aide – j’avais le droit de rêver.

Ganys nous salua…et pris congé. Moi qui pensais qu’il voulait nous parler, finalement il avait peut-être changé d’avis. Qu’importait. Je n’allais certainement pas me mettre à nouveau entre lui et son lit sans raison valable.

- Bon repos à vous fis-je simplement.

Nous le suivîmes du regard alors qu’il s’éloignait. Mee me rappela que ce genre de petit duel rythmaient sa vie depuis bien années.

- En effet…ce fut très impressionnant à voir, et également très instructif. Il vaut mieux espérer que le Seigneur Ganys ne sera pas débordé sur Taris. Mais entre Darth Oracci, Darth Ganys, potentiellement He’Thu et vous…les Rakghoules n’auront qu’à bien se tenir.

Une petite pointe d’humour de ma part qui se voulait quelque peu rassurante. Même si je ne perdais pas de vu la dangerosité de la mission dans laquelle nous nous lancions.

Le jeune homme imita le Togruta, me saluant pour regagner sa chambre, non sans m’indiquer l’heure pour demain matin. Je répondis avec courtoisie :

- Reposez-vous bien, vous l’avez bien mérité. Je vous remercie encore de votre sollicitude à mon égard et d’avoir organisé cette soirée qui fut riche en rebondissements et en découvertes. C’est noté pour demain…je serai prêt…pas d’inquiétude de ce côté. J’attends cela depuis si longtemps…

A dire vrai je n’étais même pas sûr d’être en mesure de dormir. A la rigueur me reposer…Mais dormir…J’étais bien trop excité pour cela. A présent seul j’observais les lieux avec un léger sourire. Je repensais à la manière dont j’étais arrivé ici. C’était étrange des fois comme le destin nous réservait bien des surprises.

Fourrant mes mains dans mes poches, je me mis en route, d’un pas lent, pour regagner ma chambre. Le grand jour était pour demain…
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Dans les ténèbres de cette nuit, alors que l’orage battait son plein dehors une silhouette avançait à travers le faible éclairage des néons vers le centre de communication. Plus personne n’y était présent à cette heure-ci, et la sécurité des lieux était occupée à surveiller des endroits plus stratégiques que celui-ci. La mystérieuse silhouette entra et ferma la porte derrière elle. Avançant dans le noir, il sortit un petit appareil cylindrique de sa poche intérieure de sa blouse et s’abaissa vers l’holocom secondaire. Il le retira du réseau électrique et informatique temporairement d’un petit branchement spécifique et y connecta le cylindre qui laissa un voyant rouge clignoter quelques secondes avant de devenir orange. Une petite manipulation sur le clavier, et l’inconnu lança une communication cryptée. Le logo de l’Empire avec plusieurs yeux à chaque coin de celui-ci apparu et demanda quelque chose.

- Dénomination JDA.-64-37.

Déclara la silhouette fantomatique d’un ton neutre. Il y eu plusieurs secondes qui s’écoulèrent. L’inconnu se retourna de manière un peu anxieuse vers la porte d’entrée et tendit l’oreille comme pour essayer d’entendre si quelqu’un approchait. Son interlocuteur prit la parole soudainement, laissant le logo aux multiples yeux le regarder. Immédiatement, l’individu s’abaissa devant celui-ci.

- Oui, c’est bien moi. Je viens faire mon rapport.

Il lui répondit humblement d’une voix presque servile et cherchant à se justifier.

- Oui je sais que vous m’aviez demandé le silence radio compte tenu de la dangerosité de la mission votre excellence, mais j’ai des informations importantes qui ne peuvent plus attendre. Et je peux vous assurer que personne ne semble avoir remarqué l’absence de
[il y eu un crépitement sonore sur le branchement électrique] au sein de l’équipe. Ma couverture est intacte.

Son interlocuteur sembla se détendre quelques peu. L’inconnu en blouse reprit.

- Le projet de virus Rakghoule et de vaccin de Darth Oracci arrive sur une de ses phases capitales. Tout se déroule comme prévu. Demain ils iront sur Taris pour prélever les échantillons de peste Rakghoule directement sur des contaminés.

Une réponse, l’individu mystérieux hocha la tête et confirma :

- C’est possible qu’ils meurent oui... Cela porterait un coup d’arrêt brutal à cette partie du plan. C’est une opération délicate mais qui ne fait pas froid aux yeux de l’équipe rapprochée de Darth Oracci. Je me suis également assuré que notre chère impératrice Ha’mi ne sache rien de ce que Darth Oracci manigance ici. L’inquisition ne viendra pas mettre son nez dans nos affaires. Les projets de votre protégée avancent… plutôt bien.

La voix transformée mais inaudible du logo aux yeux semblait apprécier cette information. Visiblement en confiance, l’espion se détendit quelques peu et se permit même de mettre ses mains dans ses poches avant de reprendre la parole d’un air presque complice.

- Tout à fait votre Excellence. Il n’appartient qu’à nous d’exploiter l’opportunité pour avancer vos pions au nez et à la barbe du Conseil Noir. Cette opération vous permettrait de faire d’une pierre deux coups…

L’inconnu aux multiples yeux rétorqua au tac au tac. L’inconnu se raidit et corrigea.

- Certes, ou trois coups si je suis assez habile pour vous fournir ce que vous demandez. Vous avez raison.

L’hologramme reprit la parole pour poser deux questions auxquelles le serviteur s’étonna d’abord avant de ravaler sa salive, reprendre un peu de consistance et répondre d’une voix arrogante :

- Quoi le médecin ? C’est quelqu’un qui a l’air particulièrement compétent et semble avoir le respect du seigneur Ganys. Il est cependant très imbu de lui-même. En dépit de sa capacité à concevoir des armes bactériologiques, il manque cruellement de sens de l’observation et de l’analyse. Oui c’est assez gênant pour un lorrdien, cependant il aurait su me percer à jour si c’était le cas. Fort heureusement, cet infirmier, Pratec à su par sa maladresse capter son attention plutôt que la mienne. Il ne s’est pas douté de moi une seule seconde et m’a donné une marge de manœuvre confortable.

Les nouvelles étaient bonnes, le plan se déroulait comme l’avait envisagé le supérieur de l’espion. Ce dernier poursuivit sur le même ton suffisant et pétri d’égo.

- Tout à fait. Je vous confirme qu’il pourrait nous être utile pour de futurs projets à venir. Je le pense aisément impressionnable et sensible à la flatterie. Il en va de même pour l’intimidation, ce médecin n’aura pas besoin d’être torturé pour collaborer : il suffit de le menacer. Surtout après la mission à bord du Stonx ses talents vous seraient utiles Maître.

Il y eu une forme de grondement de la part de l’holocom, l’individu en blouse se reprit pour se justifier en tendant les mains vers l’insigne impériale comme pour que celui-ci ne le blesse pas, la crainte fit trembler le son de sa voix.

- Je… Je sais que cette mission est classifiée top secret, mais je ne serais pas l’un de vos meilleurs agents si je ne me renseignais pas sur ce qui se passe chez les autres cellules.

L’espion posa ses mains sur sa gorge et semblait commencer à suffoquer comme si une pression forte l’empêchait de reprendre son souffle. Il se mit à genoux et l’étau se desserra autour de son cou. Le message était passé et ce fut avec une respiration haletante qu’il reprit.

- Hum… euh… oui… monseigneur. Je ne recommencerai plus.

Se redressant il s’épousseta les épaules et se massa le cou comme pour s’assurer que ce maudit boa ne reviendrait pas l’empêcher de respirer. Il reprit après avoir toussé.

- Ni le fils d’Oracci, ni Darth Ganys ne se méfient de moi. Je peux vous l’assurer. Ils ne trouveront jamais le corps de celui dont j’ai usurpé l’identité, surtout avec l’aide de vos services. Et…

L’homme en blouse blanche se retourna avec effroi alors que la porte dans son dos s’ouvrit. Le logo devint instantanément flou et grésilla. Il avait été surpris par quelque chose. L’espion tira quelque chose de sa hanche qui émit le bruit de trois décharges qui touchèrent au but. Un son de métal tombant au sol résonna dans la pièce alors que la porte se refermait… La silhouette revint dans le champ de perception de l’holocom moins d’une minute après l’incident. Il prit un air rassurant et sûr de lui.

- Très bien. Un simple droïde astromécanicien qui était programmé pour faire la maintenance de l’holocom. Pas d’inquiétudes… je l’ai neutralisé et me suis occupé de sa mémoire. Je vais l’examiner.

Il rangea à sa hanche un petit pistolet ionique de poche au canon encore un peu chaud. Les Yeux fusionnèrent alors en un unique Œil Rouge reproduisant les contours de la silhouette de l’emblème de l’Empire Sith et donna des instructions d’une voix sèche qui s’impatientait. Le serviteur fut très attentif et hocha la tête avant de laisser filer entre ses lèvres son accord.

- A vos ordres. Je me charge de rester en veille et vous tenir informé de leur survie après Taris et une fois que le vaccin et le virus sont prêts. J’attendrais vos directives pour passer à la phase quatre de votre projet.

Alors qu’il s’approcha de l’holocom, il s’inclina une dernière fois et prononça.

- C’est toujours un plaisir de vous servir seigneur Malevolus. JDA-6437 sur Kilo-11 terminé.

L’hologramme disparut tel un mirage, et l’espion en blouse blanche débrancha son cylindre et effaça cet appel de la base d’enregistrement de l’holocom grâce à ses accréditations. Il remis l’holocom secondaire sur le réseau, afin d’effacer toutes ses traces et passa un coup sur le clavier pour ne pas laisser d’empreintes. Il se pencha sur le droïde qu’il réactiva après avoir effacé la mémoire. Le petit astromécano semblait plutôt confus, et l’inconnu lui conseilla de le suivre.

- Halte !

Il se raidit. Avait-il été découvert ? Il se retourna et reconnut le sergent Goren qui s’étonna.

- Ah, c’est vous… qu’est-ce que vous faites ici ?
- Oui sergent Goren, c’est moi. J’ai trouvé ce petit droïde errant dans la salle de communication à proximité des serveurs. Il m’a contacté après avoir signalé une anomalie sur le réseau.
- Vous faites des heures supp’ vous ?

Il soupira et répondit au tac au tac.

- Comme tout le monde sur cette station sergent. Comme tout le monde…
- Je vois… bonne soirée à vous Anglasa.

Répondit calmement et en haussant les épaules le sous-officier. Juyio Anglasa posa une main sur la tête du petit droïde qui le fixait de son photorécepteur unique. L’ingénieur en chef esquissa un sourire fatigué et remercia le militaire alors qu’il repartait en direction de son bureau afin de reprendre le travail… et un bon caf bien chaud au passage.

- Oui... bonne soirée à vous aussi sergent Goren... bonne soirée.


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