Le Masque de la Force
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- Chevalier Torr, padawan Sidh, vous avez été réaffecté à une nouvelle mission, grésille soudainement une voix dans les comlinks des deux comparses Jedi. Retournez à votre vaisseau, le chevalier Mora a été repéré par voie aérienne et… il est vivant. Maître El’Dor se chargera d’assurer son extraction en toute sécurité. Maître Ae, en revanche, a besoin de vous pour une opération… Spécial.

Le ton de l’opérateur Jedi dans le comlink n’a rien de rassurant, mais Karm et sa padawan n’ont pas le temps de réfléchir longuement à ce que pourrait être leur opération spéciale : l’ordre vient directement du Conseil Jedi. Quand bien même ils avaient réalisé une belle progression dans la ville, il allait leur falloir rebrousser chemin pour récupérer leur vaisseau et s’envoler pour rejoindre au plus vite la flotte républicaine…

… Celle-ci est toujours conduite d’une main de fer par la capitaine Terressi, définitivement déchargée de la Reine Kira. Cette fois-ci, l’armée de la République n’a plus vraiment de leadership… Les Jedi seront cruciaux pour défendre Columex.
Maître Ae a déjà rejoint les hangars, où s’activent des nuées d’individus pour affréter une petite navette à l’allure bien étrange : la carlingue est bossue, arrondie sur le dessus, faisant vaguement penser à un insecte coléoptère. A l’avant, au lieu d’un cockpit aux vitres de transparacier se profile une tête foreuse aux dimensions imposantes. L’engin fait plus penser à une machine utilisées dans les mines de Lorrd plutôt qu’à une navette, et pourtant ses réacteurs ronflent déjà, faisant vibrer le sol du hangar, prêt à faire décoller la navette.

- Une Foreuse TPI-209, un des derniers modèles, clame un officier enthousiaste à l’approche du whiphid. Nous avons déjà fait embarquer l’escouade qui vous accompagnera, ainsi que plusieurs droïdes d’artillerie qui devraient vous aider dans votre assaut. Dès que vos deux collègues arriveront… Vous pourrez embarquer et vous décollerez immédiatement.

Le Maître Jedi regarde, pensif, l’engin qui se profile devant lui. L’officier mécanicien prend sa mine suspicieuse pour de l’intérêt, et se lance dans des explications complémentaires :

- Nous avons déjà pré-programmé une trajectoire, pour que votre zone d’impact soit la plus efficace possible. Comme vous pouvez le voir, la tête foreuse est constituée de plusieurs couches. Un champ d’énergie protège les lames avant l’impact, afin que celles-ci puissent travailler la coque le plus efficacement possible sans être altérées par le bouclier déflecteur du croiseur, qui de toute façon devra être déjà percé par nos chasseurs pour que vous puissiez vous introduire. Bref, la tête va chauffer à plusieurs milliers de degrés en forant pour percer les multiples couches de blindage, ce qui explique la taille du compartiment à l’arrière : le système de refroidissement est particulièrement imposant pour… que vous ne rôtissiez pas, haha. Sinon la mission serait un peu fichue. Tout le process est automatique : lorsque la tête foreuse ne sent plus de résistance, elle se rétracte pour laisser place au conduit de passage : c’est une membrane qui va se gonfler automatiquement pour réaliser un sas entre la zone percée et votre compartiment. Si la pressurisation est correcte, vous pourrez débarquer tranquillement. Le principal risque est qu’une brèche trop importante se crée pendant le forage ou bien que le croiseur vous remarque trop tôt et décide de dépressuriser la zone. Mais c’est une mesure extrême, tout de même, car cela leur ferait perdre leurs propres hommes et…
- Ce n’est pas ce qui ferait peur à l’Empire, je le crains, rétorque le whiphid en levant une main pour interrompre l’homme. Je crois que j’ai eu assez d’explications, merci. Je vais embarquer, maintenant. Indiquez le chemin au Chevalier Torr et à la padawan Sidh dès qu’ils atterriront. Nous avons déjà trop perdu de temps…


Un temps précieux duquel Mid E’roïb avait clairement su profiter. Sur ses écrans et holotactiques, tout indiquait une progression avantageuse de sa flotte contre l’ennemi. Il fallait dire que depuis plusieurs minutes, la flotte républicaine semblait comme engluée : ses mouvements n’étaient plus dynamiques, il n’y avait plus de tentative de percée. Les républicains ne faisaient plus que se défendre passivement. Que se passait-il ? D’un côté, cela permettait au dictateur de progresser confortablement, d’un autre, cela éveillait ses soupçons…

- Hum… Commander ?

Mid E’roib se tourna de toute sa hauteur pour toiser celui qui venait de le déranger.

- Les forces menaçant Anoat se retirent.

Si Mid avait des sourcils, ceux-ci auraient sûrement montré une expression, mais le masque resta froid et silencieux.

- La République n’a laissé aucun message particulier. Tout laisse à croire qu’ils ont… changé d’avis.

Voilà une drôle de nouvelle. La planète n’est plus menacée, finalement ? Etait-ce du bluff depuis le début ? Le commander aurait bien du temps pour y réfléchir plus tard. Pour l’heure, de nouvelles alarmes se mettent brusquement à retentir sur les moniteurs de la fosse. Les navigateurs s’agitent, incrédules.

- Commander… C’est l’alarme intrusion ! On nous aborde !!


Ainsi c’était à cela qu’étaient occupés les républicains !

Quelque part à près d’un kilomètre sous lui, les trois Jedi et la trentaine d’hommes débouclent leurs ceintures. La percée a fonctionné mais avec une violence à laquelle ils ne s’étaient guère attendus : leurs oreilles sifflent encore et plusieurs d’entre eux ont le cou en compote après avoir été secoué aussi violemment. Mais l’heure n’est pas aux complaintes… Il faut avancer dans le croiseur, et vite ! Sinon, les troupes ennemies se masseront contre eux : la vitesse de déplacement sera leur meilleure chance de survie !


Seuls les joueurs Karm Torr, Thann Sidh, Tore Ae & Mid E'roïb peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d'une rencontre purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix stratégiques ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.

Ordre de post : Tore - Mid - Karm - Thann

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Le choc fut violent, plus que ce à quoi il ne s’était attendu. Mais le résultat était là : la foreuse – dont l’officier de hangar était si fier – avait rempli son office et avait permis à Tore et à son escouade d’aborder le vaisseau amiral impérial.

Autour de lui, tout le monde ou presque était sonné par l’abordage. Certains se massaient les côtes, d’autre le cou ; quelques-uns avaient même de légères entailles, mais rien qui ne puissent être handicapant. Le Whiphid ne perdit pas un instant, bien que lui aussi ait pu ressentir certaines douleurs. Le temps leur était compté. Ils étaient en infériorité numérique, en plein territoire ennemi, et même si la surprise jouait pour eux, les Impériaux ne tarderaient pas à se mettre sur leur chemin. Heureusement, ils avaient la Force. Encore que même Tore ne fût pas certain que cela puisse suffire. Ils devaient à tout prix capturer cet E’roïb.

Il détacha sa ceinture et se leva en direction de la porte de la foreuse. Il l’ouvrit pour sauter en contrebas, prenant pied dans l’immensité du vaisseau ennemi. Le pilote avait visé une sorte de hangar de ravitaillement, délaissé à raison pour ceux qui abritaient les chasseurs de la flotte impériale. Au moins la petite troupe n’avait pas affaire à une résistance ennemie aussitôt. Cela leur laissait le temps de rassembler leurs esprits avant d’entamer une progression que le Maitre Jedi voulait rapide.

- Les droïdes restent ici pour protéger le vaisseau. Ce sera notre point de sortie alpha. » Dans le meilleur des scénarios, l’escouade pourrait repartir par là où ils étaient arrivés. Sinon… il faudrait improviser. « Caporal Noko, prenez vos trois meilleurs hommes avec vous et dirigez-vous vers la salle des machines. L’ennemi ne sait pas ce que nous cherchons, envoyons-le vers une fausse piste. »

Tore était parfaitement conscient qu’il en demandait beaucoup aux quatre soldats qu’il envoyait au-devant d’un grand danger. Mais ni Noko, ni aucun de ceux qu’il choisit ne se déroba. Ils préparèrent leurs armes avec soin et détermination, et firent honneur à l’armée républicaine. Avant qu’ils ne se séparent, Tore glissa un rapide mot au gradé en le retenant par le bras :

- Caporal Noko, nous repartirons tous ensemble. Restez branché sur holocom. Je ne partirai pas sans vous. »

L’officier hocha la tête et, sans un bruit, fit signe à ses hommes de le suivre. Tore se tourna alors vers le reste de l’escouade qui était encore à ses côtés.

- Chevalier Torr, vous prenez l’avant-garde. » Il était son meilleur élément, débrouillard et expérimenté, exactement le genre de Jedi que Tore voulait à ses côtés pour ce type de mission. « Deux soldats en soutien du Chevalier, deux autres en queue de peloton, la Padawan Sîdh et le reste de l’escouade avec moi. Restez sur vos gardes, on a l’effet de surprise et le caporal Noko devrait attirer vers lui une partie de l’ennemi, mais restez concentrés. Bougeons vite et bien, coupons la tête du serpent et repartons aussi vite que nous sommes arrivés. En avant, et que la Force soit avec nous. »

Il espérait prendre E’roïb vivant pour les informations qu’il pouvait apporter, mais le Whiphid s’était fait une raison depuis longtemps et il préférait encore éliminer la menace plutôt que de la laisser s’échapper.

Par ailleurs, il se doutait bien que le plan de mission qu’il avait dressé ne se déroulerait pas sans accrocs. Tore connaissait la finalité qu’il désirait atteindre, avait une idée du chemin qu’il voulait parcourir, mais restait attentif à toutes les options qu’il pourrait entrevoir ou qu’on lui soumettrait. Etre Maitre du Conseil ne le rendait ni omniscient, ni tout-puissant. Le Whiphid comptait bien faire de chaque individu de l’escouade une force à part entière, qu’il soit Maitre, Chevalier, Padawan ou simple soldat. C’était dans le groupe que reposaient leurs espoirs.




Spoiler:
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Les seigneurs de guerre de l'Empire étaient plutôt satisfaits de cette première manche de la bataille pour Columex. Si l'avant-garde des forces d'invasion guidée par la jeune Impératrice des Sith rencontrait au sol des difficultés face aux Jedi, Mid savait que l'issue finale de cette bataille n'était qu'une question de temps. Car les ventres de la flotte engagée dans l'espace pour oblitérer les renforts républicains étaient chargés des divisions droïdes qui viendraient terminer le travail en surface une fois celui-ci accompli dans les astres.
Avec l'Amiral Ramcke, Mid avait établi un plan pour tenter pernicieusement d'encercler la flotte ennemie, ceci afin de pousser les commandants adverses à le reddition. Il fallait capturer Emalia Kira pour inverser le cours de la guerre, pensait-il. Et il se moquait bien de l'avis de Ramcke, qui émettait plus de réserves quant à un tel résultat. Pour Mid, la bataille navale n'est pas différente d'un jeu d'échec dans lequel capturer les pièces maîtresses est un coup dur, même pour les plus chevronnés des adversaires.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Par-delà la verrière blindée de la passerelle de commandement, les explosions illuminaient l'espace de flashs écarlates qui donnaient l'impression d'un colossal et terrifiant feu d'artifice ; un spectacle infernal qui faisait rayonner la salle de navigation d'une série d'éclairs ininterrompus rendant l'atmosphère lourde et épuisante sous le bruit assourdissant du tonnerre. Les navires impériaux qui flanquaient l'Effroyable n'étaient qu'à trois cent mètres de la ligne ennemie d'où partaient sans cesse des bordées chargées de langues de feu en fusion. Des flammes de post-combustion aussi longues que des grattes-ciels dansaient autour des museaux rotatifs de l'artillerie navale qui tonnait sans interruption, d'un bord comme de l'autre, et des explosions titanesques éclataient sur les façades de platocéramique des bâtiments impériaux et ennemis qui s'éventraient entre eux dans une rare violence.
Au milieu de cet échange de salves oblitératrices, le no man's land qui séparait les deux armadas était devenu le théâtre d'une vaste tempête de feu qui n'indiquait aucun signe d'apaisement, tandis qu'au-dessus des croiseurs, au-dessous des frégates, par-delà le feu ravageur des laminoirs du front, les chasseurs impériaux et républicains s'affrontaient par centaines en hideux essaims qui tourbillonnaient en sifflant, apportant à cette vaste entreprise d'annihilation leur modeste renfort qui noircissait l'avenir davantage.

Depuis une plate-forme circulaire surélevée, la Chiss Meer assise sur son trône s'inquiète de voir de plus en plus de paramètres de sa console de commandement se mettre à clignoter. De nombreuses frégates ont été détruite et les boucliers de l'Effroyable commencent à se dissiper sous les impacts lasers incessantes.

— Amiral, vos ordres ? » tonne le commandant Chiss qui s'est penchée en contre-bas.

Sur la Passerelle, les dialogues sont couverts par le bruit assourdissant des détonations de la guerre spatiale et des impactes lourdes qui frappent sans interruption la coque du navire. Il faut presque crier pour s'entendre.

— Laissez les croiseurs en attente Meer. Le moment n'est pas encore venu, nos destroyers doivent finir de contourner leur flotte ! »

— Bien, Amiral ! »

Mid qui s'est absenté entre à ce moment dans la grande salle par le sas ovoïde principal en se prenant les pieds dans le tapis d'apparat. Sa longue silhouette manque de s'étaler lamentablement au sol. Il se fige en observant le piège dont il a été victime, jure dans son dialecte, et reprend sa marche. Dekrib, l'officier porcin, trottine derrière lui en flottant dans une robe traditionnelle Anoati de couleur aigue-marine.

La sinistre silhouette du Commander Anoati, phalanges passées sous sa cape, s’avance vers le commandant en chef des impériaux.

— Amiral Ramcke, cette alarme qui tonne depuis tout à l'heure, c'est une intrusion n'est-ce pas ? » demande t-il pour s'assurer de ce qu'on vient de lui dire.

— Un chasseur-intercepteur, apparemment. Mes hommes vont s'en occuper. »

Le cyborg jette alors un œil, peu rassuré, à la verrière du Pont de Commandement derrière laquelle les enfers semblent se déchaîner dans toute leur désolation.

— Occupez-vous de la bataille, je vais me charger d'eux. Je doute fort qu'il ne s'agisse que d'un simple commando, malheureusement. Dekrib, il est l'heure de m'écouter attentivement, commencez par sonner l'alerte. »

— Oui, Sublime Excellence ! » obtempère le porcin qui sue à pleines goûtes, tandis que Ramcke se contente lui d'un salut grave avant de regagner ses navigateurs.

Sur la passerelle, Dekrib s'éponge le front d'un revers de main et glisse à l'autre bout de la salle, vers un groupe d'opérateurs répartis circulairement autour d'une console. Il déboule sur eux, chargé de sueur et les interpellent sans tarder.

— Localisez les intrus en vitesse, ils ne peuvent de toute façon s'échapper, nous allons complètement les cerner ! »

Trois minutes à peine viennent de s'écouler lorsque la voix de Dekrib sillonne le navire dans une totale ubiquité.

« Protocole 5 enclenché, intrus sur le navire, niveau d'alerte maximal, ordre à toutes les escouades de sécurité de regagner vos postes de combat ! »

Alors, le vaisseau entier semble se mettre en branle. Les couloirs de circulation jusqu'aux tunnels de maintenance sont parcourus de soldats impériaux qui se hâtent de regagner les checkpoints indiqués dans leurs cross-com, trottinant à pas rythmés derrière les gradés qui mènent la course.
Les points stratégiques menant à la Passerelle de Commandement sont à présent gardés par des escouades vigilantes ; certaines déploient même des armes portatives devant les sas de connexion des corridors que l'on verrouille les uns après les autres.

— La première chose est d'envoyer des escadrons de reconnaissance trouver leur véhicule d'insertion et sécurisez-moi le site. Vous m'entendez ? Envoyez vos meilleures unités sécuriser ce site. » ajoute Mid qui a rejoint l'Ughnaught entre-temps.

On ne sait encore rien de cet ennemi qui a pénétré dans le vaisseau, mais une audace aussi extrême ne s'est sans doute pas faite à la légère. La plupart des militaires embarqués sur la flotte ne sont pas des unités vétéranes, mais des jeunes recrues fraîchement sorties des centres de formation impériaux, disséminés dans tout l'Empire Sith. Par-delà les visières teintées de leurs heaumes qui les rendent méconnaissables et dissimulent leurs émotions, on peut sentir l'anxiété qui s'empare lentement des plus fragiles. Le bruit qu'un tel abordage ne s'est sûrement pas fait sans Jedi gagne progressivement l'ensemble du dispositif. Bientôt, ils auront peut-être la malchance d'avoir une confirmation de leurs inquiétudes. Mais pour le moment, le silence règne dans le ventre de l'Effroyable, la tension est palpable, mais le Commander Anoati, lui, sait déjà à qui il a affaire.
Karm Torr
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— Non mais sérieux, j’suis l’seul à me dire que des fois, les mecs, faudrait qu’ils jouent la carte de la surprise et qu’ils appellent leur vaisseau Happy Jenny ou Au Beau Séjour… ?

La tension était palpable dans la foreuse volante, fruit des amours illégitimes d’une taupe et d’un coléoptère, qu’on avait envoyé à l’assaut d’un vaste bâtiment de guerre impérial au nom terrifiant, tout là-haut là-bas dans le ciel, en plein milieu de la rage et de la peur. Quand Karm avait rebroussé chemin avec sa Padawane, abandonnant brutalement Kolin et ses droïdes, dans une retraite soudaine qui avait dû semer la confusion dans l’esprit de l’ancien Padawan, il s’était un peu douté qu’on lui proposerait une mission de ce genre.

Il songea à sa conversation avec Luke, quelques semaines plus tôt. Quand son compagnon lui avait demandé d’essayer de se soustraire aux missions d’infiltration et d’extraction quasi suicidaires dont, bien malgré lui, il en était venu à se faire une spécialité. Quelle ironie que la guerre à Columex le pousse si tôt à rompre la promesse qu’il lui avait faite alors d’essayer de préserver sa sécurité.

Et que dire de celle de Thann…

Une nouvelle fois, le regard du jeune homme se posa sur sa Padawane, solidement harnachée à ce qu’on aurait appelé un siège par le même genre d’abus de langage qui aurait poussé à qualifier Saï Don de chaud luron ou Maître Marja de bout-en-train. Il avait hésité à demander au Maître qui les avait convoquer de laisser la Padawan sur la carreau, mais il avait bien fallu se résoudre à suivre les ordres et, surtout, le principe même d’une formation de Jedi. Un jour ou l’autre, il fallait se lancer dans la violence des combats et l’incertitude des missions.

Et quoi de plus incertain que de forer avec un navire de l’enfer à bord d’une navette issue d’un mauvais holofilm d’aventure, pour espérer capturer, dans les dédales d’un vaisseau plein à craquer de soldats armés jusqu’aux gencives, un mystérieux dirigeant ennemi ?

En somme, c’était parfait.
La pédagogie idéale.
(Il mériterait les palmes académiques !)

La violence du choc faillit briser la nuque de l’Ark-Ni et une douleur violente lui descendit tout le long de la colonne vertébrale. Sa constitution fragile supportait malaisément ce genre de choses. Il lui fallut une profonde inspiration pour contenir la douleur et empêcher, grâce à la Force, ses os de trop se fragiliser. Mais il était bon pour un nouveau séjour prolongé à l’infirmerie du Temple, si d’aventure ils réchappaient de leur folle équipée.

Alors qu’ils descendaient de la foreuse, il posa sur l’épaule de Thann une main qui se voulait rassurante. Il avait une confiance relative en Maître Tore, même si au bout du compte il le connaissait mal, et il ne doutait pas que le Whiphid ferait son possible pour préserver la jeune fille des dangers inutiles. En contrepartie, grâce à sa vision de force de Miraluka, celle-ci serait sans aucun doute un atout hors du commun dans leur pénible progression dans les entrailles du vaisseau.

La petite troupe se mit en route, selon l’ordre décrété par le Maître, et Karm avait pris la position qui lui revenait naturellement. Il précédait de deux mètres les soldats qui le couvraient de leur blaster et, soudain, le jeune homme nonchalant à l’humour pince-sans-rire qui avait tenté de dérider l’ambiance lors du vol de l’improbable vaisseau, dans la droite ligne de l’humour ark-ni, s’était enveloppé dans un silence étonnant. Il frôlait les murs du vaisseau et ses deux acolytes avaient parfois besoin de cligner plusieurs fois des yeux pour se rendre compte qu’il était encore là.

Karm s’arrêta brusquement, leva le poing pour inciter le reste de l’escouade à en faire de même. Ses narines s’agitèrent. Puis il se tourna vers les deux soldats pour souffler :

— Y a quelque chose de différent dans l’air.

Les deux hommes échangèrent un regard perplexe. L’efficacité des Jedis était indéniable, mais on devait bien avouer aussi qu’il y en avait de sacrément illuminés.

— Ils ferment les portes intermédiaires. On est repé…

Il fut coupé par l’avertissement qui traversa le vaisseau, la voix sonore de l’officier qui alertait l’équipage sur l’intrusion se mêlant aux tremblements sourds du vaisseau qui subissait les assauts de la bataille spatiale tout autour d’eux.

— Restez ici, murmura aussitôt l’Ark-Ni, avant de s’élancer en courant dans la coursive, à moitié à l’instinct, à moitié en se remémorant les plans ordinaires des vaisseaux de cette classe, qu’il avait soigneusement étudiés pendant sa formation de Gardien.

Ils avaient atterri dans le hangar de ravitaillement et ils ne devaient pas se trouver très loin des ateliers de réparation et des sections de stockage de manière générale. Droite, gauche. Dans ces parties du vaisseau que personne n’avait vraiment intérêt à garder, particulièrement pas quand il fallait surveiller constamment les dégâts structurels occasionnés par la bataille à tous les secteurs vitaux, l’Ark-Ni ne croisa pas âme qui vive avant de s’engouffrer dans ce que son intuition lui soufflait être un atelier.

— Vous n’êtes pas auto…

Le sabre laser fusa de sa main pour se planter comme de lui-même dans le front d’un droïde entre deux âges, qui avait dû connaître des jours meilleurs avant d’être relégué à l’inventaire des pièces détachées. La machine en fin de vie s’effondra pour de bon sur le sol froid de l’atelier, tandis que Karm balayait déjà du regard ce que le hasard avait mis à sa disposition. Chaque seconde comptait.

Il avisa un astrodroïde à moitié désossé qu’il traîna aussitôt vers le port mural le plus proche, afin d’enfoncer manuellement sa connexion. L’essentiel était de pouvoir récupérer les codes d’accès aux portes du vaisseau, que les officiers du pont étaient probablement en train de changer, comme il était d’usage dans les protocoles anti-intrusion. Forer leur passage au sabre laser de blindage en blindage n’était pas une émotion et pirater les serrures les unes après les autres prendrait un temps fou.

La carcasse de l’astrodroïde émit quelques bips flaibards et Karm craignit que la machine n’ait même plus assez de courant pour tout télécharger. Quelques secondes plus tard néanmoins, il se résolut à arracher la carte mémoire et le bras de connexion, pour les fixer à sa ceinture, avant de récupérer son sabre et de revenir vers les deux soldats qui servaient avec lui d’éclaireur.

— Non mais ça va pas la tête, siffla l’un d’eux, en agitant ses trois antennes.
— Relax, on est quasi sur le pont des poubelles, c’est pas exactement la forteresse de l’année.

Mais il ne doutait pas que des soldats seraient bientôt envoyés vers leur position. D’un signe, il indiqua qu’ils pouvaient repartir.

— J’nous ai trouvé une clé.

Les Jedis.
Tous des fous.
Thann Sîdh
Thann Sîdh
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« Non ! Maître ! On ne peut pas… ! Nous ne pouvons pas l’abandonner encore, Maître ! »

La détresse se lit sur son visage comme la douleur sur les traits d’une parturiente, d’ordinaire radieux. Sa raison luttait, en vain, contre le torrent des sentiments qui la broyaient, la jetant en tous sens, d’une berge à l’autre, la colère l’inondait, sitôt elle refluait afin que la peur se déversât et soudain, jetait par les lames furieuses, elle se retrouvait étendue sur le sable, désespérée. Comment ? Comment…

Le binôme s’était pourtant déjà éloigné du lieu de l’altercation et de leur l’horrible découverte et, bien que consciente du danger, elle ne pouvait plus faire un pas sans réponse. Les larmes roulaient sur ses joues tendres, pierres salines roulaient par le flot des émotions et qui surgissaient, bouillonnantes, comme pour finir de trahir un état qui, de toute façon, n’avait trompé personne. Elle souffrait profondément, elle était perdue et l’amère vérité ne parvenait pas à faire sens en elle.

« L’Ordre abandonne-t-il ses enfants ?

– L’Ordre n’abandonne personne. Mais il y a parfois une vie qu’on voudrait sauver, et en face, des milliers que l’on peut sauver. On reviendra pour Kolin. Comme l’Ordre est toujours revenu pour les siens capturés. Mais en attendant, des milliers de civils comptent sur nous pour les protéger et terminer la bataille.

– Maître… Nous étions là, devant lui, nous n’aurions pas dû avoir à revenir… »

Le regard qu’il lui adressait alors en disait long sur sa pensée mais aussi sur l’impossibilité de rebrousser chemin. Sitôt qu’ils en avaient reçu l’ordre, ils s’étaient éclipsés, et déjà la présence familière de son ami s’était évanouie. Elle ne comprenait rien du choix qui avait fait pour eux et rien dans les événements qui s’associaient ne semblaient être dus à la volonté de la Force. Les vivants jouaient de leur libre-arbitre et celui-ci lui semblait aussi précis qu’une boussole négligemment posée sur un aimant.

Ecartant les larmes d’un revers de manche, l’un et l’autre reprirent leur marche et traversèrent à nouveau les dangers de morts auxquels ils avaient pourtant réussi à échapper moins d’une heure plus tôt. Parvenus suffisamment loin de la ville, une navette de l’armée de la République les attendait.



Cinq minutes, c’était le temps qu’on lui avait accordé pour se défaire de ses frasques nauséabondes et pour se recomposer un visage. Pour apaiser son âme, le temps avait été bien plus long. Depuis cette crise intérieure, elle n’avait pas prononcé un mot et avait laissé son maître interagir pour eux d’eux, ne répondant que par des signes de tête. A présent engoncée dans un harnais, au cœur d’un vaisseau filant comme la comète avec pour seul objectif de s’écraser dans le plus gros engin qu’elle croiserait, elle ne se sentait guère plus apaisée. Autour d’elle, les femmes et les hommes qui s’étaient lancés également dans cette folle escapade, né de l’esprit brillant – ou complètement insensé – du maître Jedi Whipid qu’elle n’avait jamais rencontré. Comment avait-il pu penser que la place d’une enfant de quinze ans était dans cette foreuse de l’espace ? D’ailleurs, les membres du commandos ne s’étaient pas privés de le lui faire remarquer ; d’abord par leurs sourcils singulièrement arqués en la voyant arriver dans le hangar, ensuite en se soufflant à l’oreille combien elle n’avait pas sa place dans cette navette. Le trait d’humour de son maître ne lui égaya guère le cœur.

Percevant, au-delà de l’espace clos de la navette, la forme massive du vaisseau-amiral, elle concentra la Force en elle et banda ses muscles pour amortir, au mieux qu’elle le put, le choc de la collision. De là, tout s’accéléra et bientôt, ils pénétraient le territoire ennemi – à nouveau. Avait-il senti le doute qui l’habitait, la peur aussi ? La main de son maître, sur son épaule, lui rendit un peu du courage qu’elle avait perdu. Elle écouta les directives puis suivit la marche, tentant d’étendre sa perception dans l’ensemble du hangar qu’ils traversèrent au pas de course.

Un haut Dévaronien, qui semblait en avoir vu plus d’une de ces missions désespérées, jouxtait la gamine. Elle sentait, à intervalles réguliers, son regard interrogateur posé sur elle auquel elle finit par répondre :

« Ne vous inquiétez pas pour moi, soldat, je sais m’occuper de moi. »

Avec un ton dont le manque de conviction était suffisamment criant pour le faire sourire, bien que l’audace lui attirât sa sympathie.

« Je n’en doute pas, gamine, mais je vais quand même garder un œil sur vos arrières, sait-on jamais… »

La marche s’arrêta brusquement, au détour d’un couloir, ils avaient rattrapé l’avant-garde qui s’était activée le temps d’être rejointe. Son maître annonça le Sesam qu’il s’était procuré et aussitôt le groupe reprit sa configuration initiale jusqu’à ce qu’une porte massive ne les forçât, une nouvelle fois, à se regrouper. Alors que l’escouade prenait position pour couvrir l’ouverture des lourdes portes blindées, la Miraluka poussa au-devant de la matière sa perception des choses et interrompit immédiatement l’action en cours.

« De ce côté, nous sommes attendus. Des hommes ont installé des armes lourdes, sur pieds. Dans un couloir comme celui-ci, nous leur offririons des cibles trop faciles, faute de couverts et même nos sabres-lasers peineront à renvoyer la pluie de projectiles. »

Les soldats se tournèrent vers elle. C’était une chose que de savoir l’espèce qui était la sienne, c’en était une autre que de constater qu’effectivement, le monde ne se limitait pas au champ du visuel. Elle attendit pourtant le verdict de ses aînés. Le risque était grand, beaucoup trop grand selon elle, mais après tout, n’avaient-ils pas décidés, par cette mission, de faire mentir toutes les statistiques ?

HrP • Je m'excuse pour mon retard, j'ai eu un petit concours à passer la semaine dernière Embarassed
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La surprise aura été de courte durée. Le message d’alerte retentissait entre les parois métalliques du vaisseau impérial. Tore préféra y voir un certain positif, même si tout restait extrêmement relatif. Mais au moins, ils savaient à présent que l’ennemi était au fait de leur présence ici et ils savaient qu’ils allaient devoir l’affronter dans les couloirs étroits du navire. En avertissant l’escouade de cette manière, les Impériaux s’enlevaient eux-mêmes ce qui aurait pu faire l’effet de surprise inverse, et prendre Jedi et Républicains au dépourvu. Ce ne serait pas le cas.

Karm Torr prit rapidement les devants, et c’était exactement ce que le Whiphid attendait de lui. Le Chevalier était ingénieux et intrépide, et même si son respect du protocole laissait à désirer – au risque de choquer les soldats qui assuraient sa couverture –, Tore savait qu’il pouvait lui faire confiance. Il lui aurait probablement confié sa propre vie d’ailleurs. En un sens, chacun de membres de cette expédition voyait son existence placée entre les mains de ses camarades.

Le groupe continua son chemin. L’avant-garde avait pris de l’avance et Tore constata avec soulagement qu’aucun tir, aucune victime n’était à déplorer sur la voie que lui et les autres empruntaient à la suite des éclaireurs. L’ennemi n’avait pas encore bouclé toutes les parties du vaisseau – ce qui n’était guère surprenant du fait de sa taille imposante – et ne savait sans doute pas vraiment où orienter ses recherches. Ils n’avaient pas encore de nouvelles de Noko et des autres, Tore estimait donc qu’ils étaient encore en mouvement ou en attente de repérer là où ils pourraient faire le plus de dégâts.

Peu de temps s’écoula finalement avant que le gros des troupes ne rattrape le Chevalier et les deux soldats au détour d’un couloir. Ils les attendaient visiblement, et Karm était porteur d’une bonne nouvelle.

- Beau travail Chevalier Torr. Voilà qui devrait grandement nous aider. Gardez-la bien précieusement, vous aurez sûrement à vous en servir. »

Ils reprirent leur chemin quelques temps avant qu’une porte ne vienne les bloquer. Cette fois, ce fut Thann Sîdh qui justifia sa présence à leurs côtés et tout le bienfondé de la pensée du Whiphid, pour qui le groupe représentait leur plus grande force. Les capacités de perception et de vision à travers la Force affranchissait Thann des obstacles, ce qui constituait un atout indéniable pour la mission dans laquelle Tore les avait embarqués malgré eux. La Padawan pouvait leur faire éviter bien des dangers si elle poursuivait sur cette voie.

- Merci Padawan Sîdh. Nous ne prendrons pas le risque d’une attaque frontale, le danger est bien trop important et la configuration du couloir annule l’avantage de nos sabres. Nous ferons le tour grâce à la clé du Chevalier Torr, ce couloir a des coursives qui le contourne et où l’on nous attendra moins. »

Et cela laisserait certains Impériaux en faction à un endroit d’où ils ne verraient jamais venir les Jedi et les alliés. Comme tant d’autres positionnés à des carrefours et autres endroits stratégiques du vaisseau. L’Empire avait le nombre avec lui, mais le commando mené par le Whiphid était rapide et mobile, accompagné par la Force. Autant chercher une aiguille dans un botte de foin. S’ils s’y prenaient bien, ils pouvaient être invisibles.

- Prenons par ici. Torr, si vous voulez bien… » dit-il en pointant sa patte vers le panneau de contrôle. « Gardez vos distances les uns des autres, l’espace risque d’être resserré dans les couloirs secondaires, il ne faut pas que l’on se gêne les uns les autres. »

Et en effet, une fois la porte ouverte, ils purent s’apercevoir que l’espace se réduisait.

« Restez à portée de voix, évitez le contact si vous le pouvez. Nous cherchons à nous approcher le plus possible sans être détectés avant que le caporal Noko ne fasse diversion. Je ferme la marche. »

Si jamais ils étaient surpris sur leurs arrières, il préférait protéger le groupe de son sabre. Le couloir étant étroit, il ne lui serait pas difficile de faire face à l’ennemi qui pourrait surgir. Encore un petit peu et Noko passerait à l’action, ce qui leur libèrerait très certainement une bonne partie du chemin restant.


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— Votre Majesté, nous sommes entrain d'encercler les républicains en orbite. D'ici deux bonnes heures nous serons en mesure de vous envoyer les premiers renforts, si tout se déroule comme prévu. Tenez bon, ma Reine. »

Mid patienta un bref instant en se tenant presque au garde-à-vous devant le projecteur hololithique, attendant une confirmation de la réception du message qui ne venait pas. De nature méfiante, une absence de réponse était pour lui souvent synonyme d'un mauvais signe. Conscient d'avoir entraîné l'Impératrice dans cette conquête, il savait qu'il serait le principal fautif s'il arrivait des noises au leader de l'Empire. Un constat qui ne l'enchantait pas.

— Votre Majesté ? Ici le Commander-Général E'roïb, recevez-vous mon message ? Quel est votre situation Majesté ? »

La réponse ne venant toujours pas, Mid quitta le poste d'appel d'un pas peu convaincu et s'en alla rejoindre Dekrib et les autres qui géraient l'intrusion ennemie sur le navire.

À l'extérieur, la frégate la plus proche se désintégra dans une violente explosion. Mid referma solidement sa main bionique sur une rambarde du pont pour se cramponner quand le souffle fit vaciller la coque de l'oiseau de fer. Par-dessus le brouhaha des ordres hurlés dans toutes les directions et du tonnerre de la bataille qui faisait rage sur des kilomètres, on entendait maintenant des plaintes et des émois proférés par des bouches impressionnées par la violence qui se déchaînait par-delà l'immense verrière. Dans l’œil du cyclone, même les plus intrépides sont mis à l'épreuve. Ramcke qui s'activait à l'autre bout du pont se mis à hurler pour engager une manœuvre de contre-mesure, et le navire pivota de presque quarante degrés avant d'ouvrir brutalement le feu. Des détonations crescendos à crever les tympans ébranlèrent sa carcasse toute entière, elles provenaient du pont inférieur qui abritait la première rangée de canonnières.

— Attention commandant, tenez-vous prête ! » Ramcke s'était arrêté sous la plate-forme surélevée sur laquelle siégeait la Chiss et ses navigateurs. Il se cramponnait lui-aussi à une barrière. « Engagez la chasse de réserve ! »

— Oui Amiral ! »

Dans les hangars du vaisseaux-mère, les dernières escadrilles de chasseurs s'échappent des hangars telles d'immondes essaims de guêpes, fonçant en une colonne effrayante rejoindre l'attaque qui est en cours.

— Dekrib, le dispositif est-il en place ? » demande Mid qui a rejoint la grosse taupe.

— Affirmatif, Excellence, nos hommes se sont déployés sur les centres névralgiques du navire et les artères principales. Des patrouilles sont en cours pour trouver les intrus. »

— Bien. Par où sont-ils entrés ? »

— L'intrusion a été localisée dans les zones de livraison, mais la vidéo-surveillance aurait été endommagée quand ils sont entrés ! Les caméras des salles annexes ne recensent aucun mouvement, ce qui veut dire qu'ils sont soit toujours sur place ou se déplacent par les tunnels de maintenance, voir par le par le conduit de ventilation .. Les forces spéciales sont en route pour sécuriser leur site d'insertion. Arrivée estimée dans .. » il s'arrêta pour consulter l'écran de bord qu'il avait sous les yeux, « huit minutes et quarante-six secondes, Excellence. »

L'animal de fer se pencha sur une console hololithique au-dessus de laquelle planait une carte rotative du vaisseau en quatre dimensions.Un flash clignotait effectivement dans la partie où l'infiltration avait été repérée par les senseurs du navire. Le cerveau de Mid fonctionnait à plein régime, il se posait mille questions.

— Pratiquez immédiatement un checking général de la flotte. Je veux savoir si d'autres intrusion sont en cours en ce moment même. Peut-être s'agit-il d'une opération globale, mais j'imagine qu'on nous l'aurait déjà signalé. »

Les opérateurs qui siégeaient autour de la console obtempérèrent et s'exécutèrent.
Mid avait des sueurs froide et l'idée que des Jedi fassent partis de ce mystérieux commando l’obsédait complètement. Mais il fallait avant tout essayer de deviner le motif de cette frappe chirurgicale, et de le deviner vite.

— Commander, aucune autre intrusion n'est signalée dans la flotte. Nous sommes les seuls. » rétorqua finalement une opératrice Keshiri coiffée d'un casque de navigation.

Mid se tourna vers l'Ughnaut.

— Alors liquidez ces cloportes maintenant, Capitaine, nous avons déjà perdu assez de temps ! » dit le cyborg en s'éloignant, appelé sur un autre poste.

— Oui Excellence ! » rétorqua Dekrib en épongeant la sueur qui perlait sur son front. Puis il saisit une commande d'appel et contacta la patrouille qui arrivait dans le secteur le plus proche des zones de livraison. « Alors ?! Vous voyez quelque chose ? Avez-vous des nouvelles de nos visiteurs ? »

L'hologramme d'un soldat impérial qui courait devant ses hommes apparut au-dessus de la console d'appel.

— Négatif, Monsieur ! On arrive au bout de l'artère V-9 mais on a rien détecté d'anormal, c'est des fantômes. »

— Trouvez les nom d'un rat taupe-nu ! Il en va de notre vie ! » rétorqua Dekrib qui se voyait déjà dans l'Arène de Dromund Kaas.

À l'autre bout de la pièce, le sinistre Commander vient d'être informé de l'arrivée de la carcasse du commandant SCAR-5 « Cohorte » à bord d'une frégate de transbordement qui se tient derrière les lignes. Après avoir assisté à la destruction de son plus précieux élément au sol, le cyborg avait ordonné la récupération immédiate de l'unité fonctionnelle qui lui coûtait si cher, à lui et au régime d'Anoat.
Il aurait bien aimé l'avoir à ses côtés en ce moment. Et cette idée déclencha une soudaine étincelle d'adrénaline qui lui parcourut l'échine en moins d'une seconde. Mid se figea sur place. Si un super-soldat comme Cohorte, spécifiquement entraîné pour éliminer les plus grandes menaces, s'était fait tailler en pièce par un seul Jedi, qu'allait-il arriver si l'un d'entre eux était sur le navire ? Pire. S'il y en avait plusieurs.
Karm Torr
Karm Torr
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Snif ?
Snif snif.
(Snif ?)

Tout le monde avait retrouvé son équilibre, après l’ébranlement violent du vaisseau, trop proche de la frégate pulvérisée, et Karm était occupé à renifler de la crasse, sous l’oeil peut-être un peu sceptique des soldats. Personne ici ne le connaissait vraiment, à part le Maître qui avait monté l’expédition, et ils n’avaient pas eu le temps de s’échanger leurs cartes de visite et leurs états de service. Les militaires avaient des raisons de douter qu’un gamin qui paraissait à peine sorti de l’adolescence — ou une gamine, ce n’était pas clair — fût la personne la plus indiquée pour ouvrir la voie.

L’Ark-Ni hocha la tête et commença à s’enfoncer dans la coursive étroite, dont il avait pu déterminer la fonction en humant les dépôts huileux trouvés sur le sol. Du liquide lubrifiant pour astrodroïdes. L’étroitesse du couloir suggérait aussi qu’il devait être rarement emprunté par des êtres vivants et que, pour l’essentiel, il suivait en parallèle les galeries principales, pour éviter que le ballet des robots ne crée au quotidien des embouteillages dans les artères du croiseur.

C’était une chance, selon l’Explorateur Jedi — un avis que celles et ceux qui lui emboîtaient le pas ne partageaient guère, sans doute. Dans cette coursive qui n’avait pas été prévue pour leur confort, aucune lumière n’éclairait leur chemin et on en avait fait l’économie de la ventilation. Tous ceux qui étaient plus grands que Karm ou Thann devaient se courber pour ne pas s’ouvrir le crâne contre les gaines métalliques accrochées au plafond. Mais c’était la contrepartie d’un avantage de taille : l’absence de caméras de surveillance — qui aurait eu besoin de surveiller des droïdes de toute façon connectés aux ordinateurs centraux du vaisseau ? — et, surtout, l’absence probable de trafic.

Les lumières pâles des lampes sur les tenues des commandos balayaient un paysage uniforme fait de câbles et de métal. De temps en temps, une nouvelle porte signalait l’endroit où les droïdes regagnaient le labyrinthe principal du vaisseau. À quelques centimètres des infiltrés, peut-être, des soldats armés jusqu’aux dents attendaient la moindre occasion pour ouvrir le feu sur les intrus.

Et si la tension était rude au sein de la petite équipe de Républicains, il en allait de même chez les Impériaux. À bord de ce vaisseau amiral, dans une bataille qu’on leur avait promise menée au sol par des droïdes, ils n’avaient pas cru devoir se mettre en danger. Et, soudainement, ils se trouvaient là, à guetter un ennemi mal défini, une troupe mystérieuse, mais au sein de laquelle chacun imaginait sans peine la présence de Jedis. Les histoires qu’on se racontait dans l’armée républicaine sur ces hommes et ces femmes qui, à ce qu’on disait, pouvaient parfois renverser à seuls tout un affrontement faisaient paraître aux soldats les moins expérimentés les canons qu’ils gardaient comme une protection dérisoire.

La chaleur dans la coursive devenait presque insoutenable. Entre les générateurs des boucliers, les canons laser, l’ordinateur central qui devait tourner à plein régime et l’absence de ventilation, avec les innombrables câbles qui passaient tout autour d’eux, les Républicains progressaient comme dans une fournaise. Une fournaise qui se terminait brusquement par un puits abrupt. Karm fit signe au reste de la troupe de s’arrêter, avant d’éclairer en haut puis en bas le vaste conduit vertical qui s’offrait désormais à eux.

Tout le long de la colonne, un rail magnétique devait servir aux droïdes comme d’un ascenseur pour gagner les ponts supérieurs ou inférieurs du vaisseau. C’était une aubaine, peut-être, mais la progression s’annoncerait ardue pour des êtres vivants. Et il s’agirait de ne pas perdre prise, dans une escalade improvisée, avec de nouvelles secousses des vaisseaux, sans quoi, le malheureux chuterait, et entraînerait probablement d’autres avec lui.

Et si un droïde venait à fuser à travers le conduit ? Karm se rapprocha de Maître Tore.

— On peut monter, mais ça sera chaud. Genre, littéralement et figurativement. J’imagine que les astrodroïdes sont pour la plupart dans les hangars à escadrille, mais c’est pas exclu qu’on s’en prenne un sur le coin de la figure. On peut essayer de désactiver le rail magnétique, mais autant annoncer notre présence. Sinon, on regagne les coursives principales. Thann peut probablement nous localiser un point de chute relativement sûr. Mais on se prive d’un sacré raccourci.
— On peut se séparer, suggéra l’un des soldats, en songeant probablement que c’était ainsi mettre toutes les chances de leur côté.

Karm esquissa une moue sceptique.

— Pour avancer, ouais. Mais si on arrive à trois pelés et un tondu sur le pont de commandement, ça risque de pas le faire…

Thann Sîdh
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« Merci Padawan Sîdh. Nous ne prendrons pas le risque d’une attaque frontale, le danger est bien trop important et la configuration du couloir annule l’avantage de nos sabres. Nous ferons le tour grâce à la clé du Chevalier Torr, ce couloir a des coursives qui le contourne et où l’on nous attendra moins. »

La jeune Padawane, que les soldats ne cessaient de dévisager – d’autant plus que son talent venait d’être confirmé par les dires de cet être non moins énigmatique qu’était le Maître Jedi –, acquiesça résolument comme elle trouvait dans les paroles de son aîné l’esquisse du rôle qu’elle avait à jouer. Soit, elle était jeune, certainement beaucoup trop jeune au regard du péril de la situation, mais beaucoup avant elle étaient tombés et s’il ne restait plus qu’elle qui pût faire pencher la balance vers l’équilibre, alors elle se donnerait tout entière à cette mission. Le Dévaronien, sans plus remettre en question ses capacités à se débrouiller seul, lui adressa un clin d’œil appuyé auquel elle répondit d’un sourire en coin. Leur échange trouva un terme brusque lorsque l’ensemble de la structure fut balayé par le souffle d’une explosion, rappelant à chacun qu’au-dehors la bataille continuait de faire rage. A la première embardée, les timoniers répondirent par un mouvement violent qui obligea chacun des occupants à se camper fermement sur ses jambes avant que le bâtiment ne se stabilisât à nouveau et que le sol ne vibrât au rythme funeste des tirs de batteries lasers. Le temps pressait.

Rapidement, une alternative à un assaut frontal et vain fut trouvée : ils s’engageraient dans les coursives du géant de métal qu’ils infiltraient. Chacun se présentant devant l’étroite entrée du boyau dans lequel son maître avait déjà commencé de se faufiler. Visiblement résolu à faire attention à elle, le soldat aux longues cornes lui tendit une lampe que Thann refusa avec un sourire :

« L’absence ou la présence de lumière n’a pas de sens pour moi.

– Ah ? » se contenta-t-il d’ajouter avant de l’inviter à passer devant lui, juste derrière le reste des troupes.

Moins mal à l’aise dans les étroits conduits que la plupart du groupe, l’odeur d’huile et de machine ne lui fit guère d’effet après le calvaire nauséabond qu’elle avait traversé au sol, en début de journée. Autour d’elle, l’épaisseur des cloisons et la complexité des infrastructures l’empêchait de percevoir au-delà de ce simple couloir mais devant comme derrière elle, elle sentait la présence de chacun, notamment celle de Maître Ae qui, à peine une dizaine de mètres derrière elle, fermait la marche. Si la chaleur commençait à peser lourdement sur les organismes, l’entraînement qu’elle suivait aux côtés du Chevalier Karm avait habitué son corps aux affres de l’environnement et la Force lui permettait de pallier l’endurance qu’elle n’avait pas fini d’acquérir.

Les possibilités de sorties défilaient mais le groupe continuait d’avancer jusqu’à s’arrêter soudainement. L’ensemble du commando, qui jusque-là avait simplement chaud, se retrouva tassé aux abords d’une colonne qui semblait se perdre dans les étages comme dans les profondeurs, passant par la-même du stade de pauvres soldats cuits à l’étouffer à celui de rôtis tournés à la broche. La petite Padawane ne montra pas signe de ses souffrances et écouta attentivement ce que proposait son maître qui, par là-même, faisait soudainement reposer sur ses épaules toute la suite de l’opération. Elle eut la désagréable sensation que la chaleur s’accentuait tandis que tous les regards se tournaient à présent vers elle.

« Maître, à vrai dire, les parois sont épaisses et le flux énergétiques, tout autour de nous, m’empêche de discerner très clairement ce qui nous entoure. J’imagine que derrière une porte, j’y percevrai plus clairement les présences mais ce ne sera pas la même chose que tout à l’heure. Il y a trop d’informations autour de nous, pas autant de vide que dans les vastes couloirs que nous avons traversés avant de nous retrouver là. Je pense… Je pense que le mieux est de prendre le risque de monter d’un étage, là-haut, ils ne nous attendront pas du même pied, cela devrait palier le manque de fiabilité de ma vision et garantir notre sécurité. Laisser-moi un instant pour étendre ma perception dans l’ascenseur. »

Tous se tassèrent tant bien que mal contre les parois huileuses pour laisser passer leur étrange sonar biologique. Thann s’exécuta et étendit, en se restreignant au mince espace de l’ascenseur, sa perception au plus loin – jusqu’à flirter avec la migraine.

« Rien, sur des centaines de mètres. Nous pourrions monter ensemble, les premiers, maître. Nous sommes les plus petits, les plus agiles dans cet espace réduit. Une fois là-haut, nous pourrions aider les autres à monter à l’aide de la Force, et je prêterai attention aux mouvements dans l’ascenseur pour nous assurer qu’aucun ne risque de se télescoper avec astrodroïde. »

Elle reconnut son regard, celui qu’il lui lançait lorsqu’elle répondait à ses attentes et qu’ils se retrouvaient soudainement à vibrer à la même fréquence. Elle sourit. Ce regard, ce petit plissement aux coins de ses yeux, ce départ de sourire au coin de ses lèvres, lui faisaient l’effet d’une main lui ébouriffant les cheveux avec la tendresse d’un père.

Ils se retournèrent vers le reste du commando, chacun opina du chef pour dire combien il avait été attentif et, après une dernière inspection par prudence, Thann s’engouffra la première dans l’ascension. Si l’espace entre les différents ponts de la plupart des croiseurs étaient extrêmement variables, en moyenne, ils n’excédaient jamais plusieurs fois la hauteur d’un humanoïde standard – pour des raisons d’optimisation de l’espace. De fait, l’ascension ne comptait que six mètres et soixante-seize – elle avait le compas dans l’esprit faute de l’œil – mais c’était six mètres soixante-seize à franchir le plus vite possible, malgré la chaleur, malgré l’étroitesse du conduit et malgré, elle s’en aperçut sitôt ses premières prises en mains, l’huile poisseuse qui suintait partout autour d’eux.

Péniblement, elle gravit les mètres, sa respiration témoignant de l’effort qu’elle fournissait. Ils étaient à mi-hauteur lorsque son pied dérapa sur le duracier, elle poussa un cri mais son maître fut aussitôt là pour la rétablir. Son cœur battant à faire craquer ses côtes, elle reprit son ascension, une étrange douleur dans la main. Parvenue à l’étage supérieur, elle attendit que le Chevalier l’eût rejoint avant de lui montrer : une large entaille – certainement provoquée par sa presque-chute, mêlait son sang à la poisse des hydrocarbures et de l’huile. Elle ne pouvait aller plus loin sans appliquer au moins un bandage partiel et à la fois, il leur fallait terminer d’amener leurs camarades à leur hauteur. La mine déterminée – étrange dureté du visage sur le corps d’une adolescente – elle souligna l’évidence de leurs priorités.

« Montons-le d’abord, nous verrons cela ensuite, avant d’ajouter, merci, maître, sans vous, je finissais en bas du vaisseau par le plus court chemin. »
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Le raccourci par l’ascenseur était un dilemme. Gagner du temps en risquant leurs vies ou se montrer plus raisonnable et perdre de précieuses minutes ? Dans l’esprit de Tore, la réponse était limpide : les Jedi s’étaient depuis trop longtemps montrés raisonnables, lui le premier probablement. Il était plus que temps de prendre quelques risques, comme cette expédition sur laquelle il fondait beaucoup d’espoir, et à l’image de Karm et Thann qui n’hésitaient pas à prendre des initiatives. Cette nouvelle génération serait peut-être moins sage que la précédente, mais elle ne commettrait certainement pas l’erreur de rester attentiste. Erreur que Tore essayait de gommer avec le Conseil autant que possible.

Il n’eut même pas besoin de faire valoir son avis. La Padawan assuma le rôle que lui confiait son Maitre et s’engouffra dans l’ascenseur à ses côtés. Une ascension courte mais dangereuse, comme l’avait souligné le Chevalier. D’autant plus risquée pour le Whiphid que sa carrure imposante l’empêcherait de se mouvoir comme il l’entendait dans ce conduit étroit et poisseux.

- Passez d’abord, je ferme la marche. » dit-il d’un ton sans appel aux soldats qui les accompagnaient.

Si l’ennemi surgissait dans leur dos – ce qui paraissait improbable mais Tore préférait s’y préparer plutôt que d’être surpris – il assurerait la défense de l’escouade. C’était à lui de s’en charger. Un par un, les soldats républicains pénétrèrent dans le passage de l’ascenseur. Quelque peu embarrassés par leur équipement et leurs armes, ils ne paniquèrent pas et procédèrent avec discipline, aidés par Thann et Karm à l’étage supérieur. Si aucun Impérial, de chair ou de métal, ne leur tombait dessus, ils se rapprocheraient considérablement de la passerelle de commandement sans avoir été inquiétés.

Vint le tour du Whiphid. Comme il s’y attendait, sa masse imposante était un frein à son ascension. Il ne pouvait se tourner comme il le voulait et chacun de ses gestes devait être aussi précis que possible. Les parois huileuses n’aidaient évidemment pas à agripper des prises solides et il lui fallut plus que temps que ses compagnons pour parvenir à se hisser à l’étage supérieur au prix d’un effort considérable. Heureusement, Tore avait la Force et sa volonté avec lui.

- Très bonne idée, le raccourci, Chevalier Torr. Mais si vous pouviez en trouver un à ma taille la prochaine fois, je vous en saurai gré. » lâcha-t-il avec un sourire pour détendre l’atmosphère.

La pression et la concentration chez les soldats étaient montées d’un cran. Peut-être aussi chez les Jedi, mais ils savaient mieux dissimuler leurs émotions. La passerelle de commandement se rapprochait, il fallait donc s’attendre à une plus forte concentration des troupes ennemies. Mid E’roïb ne se laisserait pas cueillir comme cela. Il était temps de mettre en place la diversion qu’il avait en tête. Tore saisit son comlink.

- Caporal Noko ? »

- Oui monsieur ? »

- Tout est en place ?

- Affirmatif monsieur. Nous n’attendons que votre ordre. »

- Alors allez-y, et que la Force soit avec nous. »

Une bruyante explosion fit soudain trembler la structure du vaisseau. Tore imaginait d’ici les dégâts produits par les charges que Noko et ses hommes avaient posées un peu partout dans les quartiers de la salle des machines et alentours. Il espérait également qu’ils s’étaient retranchés de telle manière à pouvoir s’extraire facilement lorsqu’il leur en donnerait l’ordre. Le Whiphid comptait bien repartir avec son équipe entière, et Mid E’roïb en invité d’honneur.

- Hâtons-nous, l’explosion va certainement attirer une partie de leurs forces. Profitons de cette fenêtre. »

D’un geste, Tore encouragea Karm, Thann et les soldats à reprendre la progression. Il ne fallait pas que la diversion de Noko et de ses hommes soit vaine.


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Un bruit sourd émana des entrailles du navire. Mid se figea, traversé par un lancinant sentiment d'inquiétude. Puis toutes les leds de la passerelle commencèrent à vaciller, puis à s'éteindre, plongeant l'endroit dans une pénombre bercée par les seuls flashs de la bataille extérieure et des auras solaires diffusées par l'astre étoilée de l'autre côté de la verrière, tandis que les consoles de navigation déclinaient toutes lentement en gémissant, avant de s'éteindre chacune à leur tour. Le silence se généralisa sur l'ensemble du pont, puis la levée d'émois commença à semer la cacophonie dans la grande salle. Les personnels sur place s'interpellaient les uns et les autres, certains se levaient même de leurs sièges, tandis que deux officiers se mirent à crier pour ramener le calme. Mais l'opératrice Blatis qui s'était levée à son tour hurla encore plus fort pour se faire entendre.

— Alerte, moteurs HS, nous sommes paralysés ! »

Ce n'était quand même pas ces satanés infiltrés qui avaient fait ça ? Mid était de moins en moins tranquille. Et les petites silhouettes trapues du Téknéou armées de leurs vibro-hallebardes avaient quitté leurs postes de garde pour se ranger prêt du tyran Anoati. Comme si la menace d'une atteinte sur sa personne avait grimpé de plusieurs échelons.

— Rétablissez le courant en vitesse. Activez les groupes électrogènes. » ordonna Ramcke depuis l'autre bout du pont.

L'amiral savait d'avance que cette mesure ne permettrait pas de faire redémarrer le navire, seulement de rétablir la luminosité, tout au plus.

— Diantre, nous avons été touché n'est-ce pas ? » demanda le Quermien à un sergent-navigateur qui se tenait prêt de lui, comme pour se rassurer que le problème ne venait pas de l'intérieur.

— Non Excellence, c'est la salle des machines qui vient de sauter. » rétorqua l'opérateur sur un ton plaisantin, en faisant pivoter son siège, dévoilant une mine amusée qui intrigua le cyborg. « Ils sont fort pas vrai ? Hihihi. »

Le corps du marin fut catapulté à haute vélocité et s'écrasa contre la verrière dans un bruit de craquements. Mid sentit un frisson tiède lui parcourir l'échine, c'était la troisième fois depuis le début de cette intrusion. Qui était capable d'agir avec un tel professionnalisme ? Des commandos spéciaux, peut-être, mais aussi des Jedi. Un paranoïaque tel que lui ne pouvait désormais plus exclure la possibilité que l'un d'entre eux se baladait dans le navire. Ou même plusieurs. D'autant que, nonobstant la vitesse et la furtivité avec laquelle ils opéraient, les mystérieux visiteurs étaient sans doute déjà en route vers leur point d'extraction, voir vers un autre point névralgique du navire.

Le courant se remis en marche au même moment, et Dekrib de son côté n'avait pas perdu une seconde pour contacter le responsable du dispositif de sécurité de la salle des moteurs.

— Comment avez-vous pu les laisser s'introduire dans cette pièce ? » hurla l'Ugnauht dans le canal.

— Je .. je l'ignore mon Capitaine je .. nous avions pourtant appliqué le protocole à la lettre, mais nos ennemis sont extrêmement entraînés car nous n'avons rien vu. Je crains que nous ayons à faire à une unité d'élite. »

Ce qui venait d'arriver n'était au final pas étonnant, c'était un risque accepté par Ramcke qui avait tissé un audacieux plan à l'avance. Positionner le navire amiral au centre d'une première ligne composée massivement de frégates était, en fait, une stratégie d’appât visant à concentrer l'attaque ennemie sur ce secteur fragile. Derrière les ailes de la flotte impériale, se tenaient cachées depuis le départ, deux formations de croiseurs qui venaient de s'abattre sur les flancs adverses, paralysant leurs ailes. Les deux groupes de destroyers Anoati commandés par Rourk et Alcala avaient maintenant la voie de libre pour contourner toute la formation républicaine et venir la frapper par derrière, encerclant complètement l'ennemi. Mais pour Mid, Ramcke, Meer et les autres, qui appartenaient à la formation centrale, il y avait désormais un risque évident jusqu'à ce que le piège à mâchoire finisse de se refermer sur les républicains.

Le Quermien esquissa quelques pas autour d'une console garnie de jeunes opérateurs en réfléchissant à une vitesse hallucinante, sentant sa vie en danger, que ce soit par la situation désormais vulnérable de l'Effroyable immobilisé en première ligne, que par la dangerosité manifeste des éléments qui se trouvaient à l'intérieur. Sa longue carcasse de métal glissa vers Dekrib pour lui commander un nouvel ordre, mais il fut surpris de voir l'Ugnaught venir de lui-même, la mine inquiète, tenant dans sa main un projecteur hololithique. Derrière l'alien, venait la petite silhouette trapue de Ramcke, louvoyant entre le personnel du pont, il marchait d'un pas vif en serrant les poings. Sa chevelure grise argentée était mouillée par la sueur.

— Vous l'avez reçu ? » demanda Ramcke au cyborg qui lui répondit par un regard interrogateur.

— Reçu quoi ? »

— Je crois que l'Amiral parle du message que nous venons d'intercepter. Voyez plutôt, Excellence. »

Debrik tendit son bras trapu devant lui, exhibant l'holopad qui était posé dans la pomme de sa main. Une haute silhouette longiligne masquée et enfermée dans un manteau pourpre se mit à flotter au-dessus de l'appareil. Au bout d'un moment, une vois rauque et métallique émana de cet étrange individu.

« - Bonjour impériaux. Je suis Zerath Ular’Iim. J’ai observé lorsque vous aviez eu l’audace de venir sur Destrillion, pensant que la protection du moff Stoker suffirait à vous garder de mon courroux. Où est votre moff à présent, Anoati ? J’ai vu votre monde et y ai contemplé la désolation de votre population. Vous ne trouverez pas de rédemption pour les horreurs que vous y perpétrez. Et pour le sang innocent que vous avez versé, celui qui n’était pas du guerrier, pour cette hérésie à ce qui vit et ce qui respire, vous avez invoqué contre vous les calamités. L’heure du Jugement est proche, impériaux. Faites la paix avec vos dieux, car de ma main vous ne trouverez nulle pitié. J’arrive. »

La communication prit fin à ce moment.

— Ne vous occupez pas de ça, Ramcke, c'est du bluffe. Dekrib, préparez-vous à larguer toutes les capsules de sauvetage et faites décoller les derniers appareils. Je ne veux plus un seul aéronef sur l'Effroyable. »

— Oui, Excellence ! »

Il ne devait plus rester grand chose à bord depuis que la chasse de réserve avait été engagée, mais Mid comptait bien vider le navire entier de toute voie de sortie potentielle. Car il s'agissait maintenant d'enfermer ceux qui s'étaient introduit à bord en attendant l'arrivée des renforts, du moins, si la situation l'exigerait. Car pour l'heure, la bataille tournait en faveur de l'Empire Sith.

— Nous n'aurons plus aucune option de secours, j'espère que vous en êtes conscient ? »

Mid inclina la tête vers l'humain, comme s'il constatait quelque chose de déplaisant collé sous sa semelle.

— Vous n'imaginez pas qui navigue peut-être avec nous en ce moment, les mesures préventives sont de mise, Ramcke, un astéroïde ne se repousse pas à l'aide d'un tape-mouche. Maintenant occupez-vous de la bataille. Qu'en est-il de la flotte d'Emalia Kira ? »

— Nos ailes viennent de s'abattre sur eux et nos destroyers arrivent par derrière, ils sont encerclés. Mais ces renforts ennemis, si c'est avéré, risquent de changer toute la donne. Le commandant républicain qui vient d'envoyer ce message a battu le Moff Stoker lors de la dernière campagne. Je ne pourrais pas affronter deux flottes avec cet individu en plus. C'est un terrible stratège. »

— Les républicains sont de grands spécialistes du bluffe, Amiral Ramcke, observez ce qu'ils ont tenté sur Anoat. Ne prêtez guère attention à leurs fourberies, nous allons les écraser ici aujourd'hui, et la population de Columex servira d'exemple à leur orgueil. » conclut le cyborg avec hargne avant de s'éloigner de l'Amiral.

— Et si vous vous trompez ? Et si ces renforts arrivent et frappent l'un de nos flancs ? Je viens d'apprendre que des navires d'Ossus ont pénétré dans l'espace d'Arda. Cette initiative suffirait à désengager la flotte républicaine qui assiège nos planètes. » déclara Ramcke qui n'avait pas bougé.

Une nouvelle qui ne laissa pas Mid indifférent. Cette éventualité n'avait pas été étudiée. Il se figea et rétorqua pourtant sur un ton nonchalant en levant un bras en l'air.

— Énième raison pour en finir rapidement avec Emalia Kira et nous préparer à livrer bataille. »

— La sagesse elle-même vous a abandonné, E'roïb. »

— La sagesse, n'a jamais fait partie de mes associés. » riposta sèchement le cyborg en reprenant sa marche.

Il glissa jusqu'au terminal où se trouvait Dekrib, car le groupe d'intervention qui se dirigeait vers le point d'insertion des saboteurs venait d'émettre un appel.
L'holopaneau accroché à la console afficha le film retransmis par la cross-com du soldat qui commandait le groupe. Des bruit de détonations et des flashs sonores se manifestèrent à l'écran, l'officier, embusqué derrière un pilonne, ouvrait le feu sur ce qui ressemblait à deux énormes droïdes de guerre qui faisaient pleuvoir le plasma dans leur direction en se déplaçant tels d'agiles crabes d'acier.

— Ici Octo-5, on est sur l'objectif, contact hostile ! Présence ennemie confirmée ! »

Sur l'image chancelante transmise par la caméra portative du militaire, Mid aperçu au fond de la pièce, l'étrange engin qui avait servis d'insertion aux intrus. Il saisit le commutateur.

— Faite sauter cette machine, sergent. » répliqua t-il aussitôt.

— Oui, Excellence ! » lâcha l'officier entre deux rafales de son fusil blaster.

Il s'agissait certainement de sentinelles placées sur zone pour couvrir la retraite des saboteurs, Mid n'en doutait pas. Vu la puissance de feu de ces droïdes, il avait bien fait de détacher les forces spéciales pour en venir à bout. Car il s'agissait maintenant d'enfermer les intrus à l'intérieur du navire.

Depuis son trône de commandement dominant la passerelle, la Chiss Meer flanquée de ses co-pilotes commença à diffuser un message à l'intention de plusieurs appareils impériaux.

— De l'Effroyable pour Frégates Némésis Alpha, Bravo, Charly, ici le Commandant Meer rapprochez trois frégates pour protéger l'Effroyable d'intrusions ennemies. Ordre à vous de descendre impérativement tout appareil s'approchant du navire amiral. Que les corvettes de transbordement se préparent à déployer des renforts sur notre position à mon signal, insertion par les hangars V-5, B-5 et Y-3, protocole d'insertion rapide, ne faites atterrir aucune navette, je répète ne faites atterrir aucune navette, déploiement par treuille et dégagez le plus vite possible. »

Le piège s'était refermé sur Emalia Kira. Il se refermerait maintenant sur les intrépides saboteurs qui se promenaient dans le ventre de l'oiseau de fer. Il y avait de quoi employer ces moyens vu leur dangerosité et la potentialité qu'il s'agisse de guerriers redoutables.

Et tandis que le pont s'agite des impériaux qui s’attellent à reprendre l'initiative, un groupe composés d'officiers impériaux et Anoati s'est regroupé autour du tyran d'Anoat devant une console de communication. Un message destiné au Palais Royal d'Ossus est entrain d'être enregistré.

— Virgule Auguste d'Ossus, mes hommages. Il est consternant que les républicains vous aient entraîné dans leurs extravagances. Si vous ne retirez pas immédiatement vos appareils de l'espace impérial, nous ensevelirons votre planète sous les décombres. M'avez-vous bien compris, petit roitelet ? »

C'était sans doute une déclaration grave sans aucune concertation avec le commandement en chef, mais vu l'incompétence des généraux impériaux, qui agaçait profondément Mid, le cyborg se moquait bien des répercussions qu'auraient ses paroles. Il fallait parfois faire les choses soit-même et il n'avait de compte à rendre qu'à l'Impératrice. Il était certain qu'elle aurait agi de même face à cette apparente déclaration de guerre.
Karm Torr
Karm Torr
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Après l’improbable exercice de gymnastique acrobatique auquel ils venaient de se livrer collectivement, l’un des soldats fixait Karm comme on aurait observé un marsupial particulièrement exotique dans les galeries de la Grande Ménagerie de Coruscant. Le plus agile du groupe, et de très loin, l’Ark-Ni avait escaladé le conduit de l’ascenseur avec une facilité aussi déconcertante que trompeuse, et le militaire se demandait à présent ce qui tenait d’un entraînement plus rigoureux et des mystérieux pouvoirs magiques qui faisaient la célébrité des Jedis.

Karm, lui, se contenta de décocher au commando son sourire le plus charmeur, avant d’être rappelé à la rude réalité de l’existence par une explosion, des alarmes et la perspective prochaine d’être rôti par un barrage de blasters. D’un geste de la tête, il indiqua à Maîtra Tore qu’il était prêt à rouvrir la marche et, après avoir laissé une seconde ou deux sa main sur l’épaule de Thann, comme il l’avait fait un peu plus tôt, pour lui communiquer une présence qu’il espérait sinon rassurante, au moins un peu réconfortante.

La petite troupe se retrouva rapidement engagée dans un remake improbable des grands classiques de l’holoanimation. Alors que des soldats se précipitaient au pas de course en direction de la salle des machines, tant pour y appréhender les saboteurs que pour juger des dégâts, les Républicains bifurquaient au dernier moment, se terraient dans les angles d’une coursive ou jouaient du passe-partout bricolé par l’Ark-Ni pour s’engouffrer opportunément dans des salles désertes, guidés à moitié par Thann, à moitié par les intuitions des Jedis — et peut-être à moitié aussi par la chance, qui n’était pas de trop. C’était comme la course-poursuite entre un chat et une souris.

Alors qu’ils s’étaient réfugiés dans une baie de serveurs secondaires pour éviter un énième détachement d’impériaux, Karm croisa le regard du Maître Jedi.

Vous l’avez senti aussi… ?

Peut-être pas. Si Maître Tavaï, il y avait plus de vingt ans de cela, sur un vaisseau ark-ni, perdue au milieu d’un peuple nomade largement ignoré par la République, avait repéré le gamin aux cheveux gris qui allait devenir son Padawan, c’était précisément à cause de son aptitude surnaturelle, signe de son affinité avec la Force, à deviner ce qui se tramait dans les entrailles du vaisseau où il était né et où il avait grandi. Pour tous les Ark-Ni, qui y passaient littéralement toute leur vie, les vaisseaux spatiaux étaient de vastes écosystèmes techniques qu’ils comprenaient intuitivement, mais pour Karm, à travers la Force, ils étaient comme un livre un peu brouillon mais dont on pouvait souvent comprendre quelque chose.

Ils ont éjecté les nacelles de sauvetage.
Ils abandonnent le navire, s’étonna l’un des commandos, en supposant que les dégâts aux moteurs avaient été peut-être plus considérables que prévu.

Karm n’était pas certain.

Non, intervient le spécialiste des communications, qui avait profité de leur nouvelle cachette pour brancher son datapad aux serveurs qui tournaient derrière eux. Les capsules sont parties à vide. Et ils font décoller toutes les navettes des hangars.
T’as accès à l’ordinateur central ?

L’ingénieur secoua la tête.

Ce sont les serveurs pour les calculs hyperspatiaux et la dépense énergétique. J’ai juste accès aux informations générales sur l’état du navire.
C’est possible de perturber leur navigation ?
Spatiale ? Là maintenant, vous voulez dire ? Non, pas vraiment. Mais je peux sérieusement perturber les calculs hyperspatiaux et probablement empêcher leur extraction.

Ce n’était certes pas leur mission principale, mais l’opportunité était trop belle.

Ça prendrait combien de temps ?
Ben, y a la méthode douce où je pirate, ça me prendra bien dix minutes, au bas mot.
Et la méthode pas douce ?
Deux trois coups de sabre, j’imagine que ça fera l’affaire.
Ça risque aussi de les attirer de ce côté, objecta une autre membre du commando.

L’ingénieur réfléchit quelques secondes avant de hausser les épaules.

Avec les moteurs qui ont explosé, les problèmes de générateurs, le pilonnage de la bataille et tout ça, le temps qu’il identifie cette section des calculateurs comme le problème spécifique, j’imagine qu’on sera déjà loin. Ça peut même jouer en notre faveur.

Karm jugea l’affaire entendue et détacha l’un de ses trois sabres de sa ceinture. La lame bleue caractéristique des Gardiens ne tarda pas à vrombir dans la petite pièce, avant que, en quelques moulinets amples, le Jedi n’arrache crépitements puis gémissements plaintifs aux serveurs. Aussitôt la lame rétractée, ils se remirent en marche, dans les coursives où la lumière clignotante trahissait la difficulté du vaisseau à soutenir à la fois les assauts de l’intérieur et ceux de l’extérieur.
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Vous l'avez senti aussi… ?

- Non, quoi ? »

Karm l’avertit que les capsules de sauvetage venaient d’être larguées. Toutes. Tore ne lui demanda pas comment ou pourquoi il pouvait bien savoir une telle chose, cela lui importait peu à l’instant présent.

Les senseurs d’alerte des droïdes restés à garder la foreuse l’avaient alerté d’une présence ennemie, ce qui pouvait signifier que le billet de retour s’était d’ores et déjà transformé en tas de ferraille. Il fallait donc considérer que leur extraction se ferait avec un vaisseau de la flotte impériale puisqu’il semblait inconcevable de réussir à faire venir une navette républicaine jusqu’à eux.

La suite de la partie s’annonçait serrée. Mais ils n’avaient de toute manière plus le choix. Ils étaient tous embarqués dans cette mission et le seul moyen d’en réchapper était encore de la mener à bien. Encore que même là, Tore pouvait avoir des doutes. Cependant, l’heure n’était pas à se faire du mouron. Il fallait continuer à avancer, étape par étape.

- Gardons le positif. S’il n’y a plus de capsules et de navettes, cela veut dire qu’eux non plus ne peuvent pas s’échapper. E’roïb est là quelque part, il faut le trouver. C’est notre meilleure chance. »

D’un coup de sabre, Karm réduit en fumée les serveurs qui se trouvaient devant eux. Tous espéraient que cela leur ferait gagner suffisamment de temps pour toucher au but. Ceci fait, ils reprirent leur avancée dans les entrailles de L’Effroyable.

Après une progression lente mais régulière, principalement ralentie pour échapper aux quelques patrouilles qui passaient encore dans les parages.

- On ne doit plus être très loin de la passerelle de commandement. Soldat ? »

L’homme sortit son datapad et lança une version holographique du vaisseau. Plusieurs petits points rouges clignotaient au niveau de la salle de machine. Noko et ses hommes paraissaient se déplacer. Que ce soit pour se protéger du feu ennemi, étendre l’aire des dégâts ou tenter de rejoindre la foreuse, Tore n’en savait rien. Il faisait confiance au caporal pour entreprendre ce qu’il considérait être le mieux pour la survie de ses hommes. Le Whiphid préférait se concentrer sur sa mission et sur ceux qui l’accompagnaient à ce moment précis.

Ouais, r’gardez. On est là… » Il désigna un autre attroupement de points rouges. « … et la passerelle est là. Après ce croisement et cette salle, on sera devant leurs portes blindées.

Tore jeta un regard à Thann, qui comprit aussitôt la question sans même qu’elle ne soit posée. Un léger mouvement de la tête lui apporta la réponse qu’il désirait avoir.

- Le chemin est dégagé. Soyons prêt à quelque surprise que ce soit, mais visiblement, l’ennemi est concentré ailleurs sur le vaisseau. C’est notre chance. »

Plusieurs soldats se regardèrent, interloqués par cette déclaration. D’autres jetèrent un petit regard en coin à la Padawan, un sourire timide affiché au coin des lèvres. La tension était un peu descendue, l’action correspondait mieux à ces hommes que l’avance furtive et les jeux de cache-cache.

- Le Chevalier Torr et moi-même couvriront l’avancée. Notre perception de la Force pourrait bien nous servir à éviter des pièges. Une fois à la porte, je veux une charge explosive rapide pour la faire sauter. Si jamais cela ne fonctionnait pas selon nos attentes, nos sabres finiront le travail. Attendez-vous à une résistance accrue. Leur commandant est là, ils ne se laisseront pas prendre sans résistance. Il faudra faire vite avant que les renforts n’aient le temps d’affluer. On capture E’roïb… » Ou on le tue, pensa-t-il. « … et on décampe aussi vite. Compris ? Que la Force soit avec nous. »

Tore se tourna vers Thann.

- Padawan Sîdh, je veux que tu restes sur nos arrières, protégée par les soldats. » Ceux qui étaient juste à côté hochèrent la tête. Ce n’était qu’une enfant après tout. « Ça va être dangereux, pas d’héroïsme qui te mettrait en danger, entendu ? »

Si sa priorité était de mettre Mid E’roïb hors d’état de nuire, ramener toute son équipe et tout particulièrement Thann était une autre mission que le Whiphid s’était fixée. Elle était trop jeune pour tomber entre les griffes impériales, trop jeune pour mourir ici.

D’un léger clic, Tore activa la lame verte de son sabre laser.


Le Masque de la Force
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Dans le poste de commandement de l'Effroyable Mid E'roïb était en train de gagner la bataille spatiale contre la république. Emalia Kira et la République ne pouvaient résister à l'avancée Impériale autour de Columex et ce n'étaient pas les intrus ayant infiltrés son vaisseau amiral qui allaient pouvoir empêcher cela. Ceux-ci étaient peut-être proches du centre de commandement, mais comment pouvaient-ils infiltrer celui-ci et réussir à s'en sortir vivant en cas d'affrontement ? Le Commander et ses troupes étaient en grande partie mécaniques et n'avaient que peu de besoins contrairement au commando suicide… De plus Mid E'roïb avait exigé que toutes les capsules de sauvetages soient expulsées de son propre vaisseau afin d'empêcher la fuite des intrus. Leur seule option était de réussir à prendre le contrôle du vaisseau amiral et alors qu'ils s'apprêtaient à se lancer dans cette folle entreprise, ils apprennent par leurs datapads qu’un cessez-le-feu émanant du Sénat a interrompu la bataille. Doivent-ils toujours abattre le Commander ? Zut ! Voilà une situation bien délicate…


Mid E'roïb, Tore Ae, Karm Torr et Thann Sîdh remportent la victoire.

Nous n’avons malheureusement pas réussi à vous départager !! Ce qui est plus le signe d’une grande qualité de l’ensemble des joueurs. Ne souhaitant pas présumer d’une conclusion dans ce cadre, nous vous laissons la construire. Ainsi vous pouvez si vous le désirez poursuivre le sujet, afin de conclure ou de rebondir à partir de ces aventures ! Ce RP vous appartient désormais.
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