Torhyn Lokred
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L’esprit aiguisé de cette femme commençait presque à me plaire. Elle me décrocha un sourire réconfortant, que je lui rendis aussitôt, ajoutant une pointe de séduction dans le mien. Elle n’avait pas pris ombrage de mes requêtes, qui n’avaient rien d’extraordinaire, il fallait l’admettre. Mais elles étaient essentielles pour moi.

Le Seigneur Oracci me répondit donc que les fausses identités ne lui étaient pas étrangères, elle devait sans doute en utiliser elle-même. J’aimais cette idée d’agir dans l’ombre, sans révéler sa véritable identité, c’était le meilleur moyen d’être efficace, et d’éviter de se faire prendre. N’étais-je pas moi-même un des rouages de la machinerie qu’elle actionnait depuis les ténèbres qui l’enveloppaient ? Elle était prudente, cela nous faisait un point commun, peut-être parviendrons-nous à nous comprendre dans un sens ? Et je réussirai à oublier que je ne suis que son prisonnier.

De même mes bronchodilatateurs ne seraient pas un problème. Tant mieux, cela m’évitera de m’inquiéter sur ce sujet. Je me souvenais avoir eu, une fois, une mauvaise livraison…et je m’étais retrouvé avec des flacons de placébo…j’avais refusé de les payer. M’attirant les foudres de mes fournisseurs. Après tout c’était eux qui m’avaient refilé de la camelote ! Heureusement que le traitement dont j’avais le plus besoin était l’aérosol…le médicament sous forme injectable n’était là qu’en cas d’inefficacité de l’inhalateur, lors de crises plus sérieuses.

J’esquissais un petit rictus quand la Sith précisa « Vous représenteriez un bien maigre investissement si vous veniez à passer de vie à trépas trop vite à mon goût. ». C’était étrange de se voir traiter à la fois avec un certain égard, puisque mine de rien je lui serai utile, et en même temps avoir l’impression de n’être qu’un simple placement de ressources. Cette femme traitait les affaires tout en nuances, maniant le chaud et le froid à la perfection, flattant, sans oublier de rappeler à son interlocuteur quelle était sa place. C’était incroyable de la voir manœuvrer les gens avec une aisance déconcertante.

J’avais achevé mon assiette de salade – avec bien du mal sur la fin – j’avais l’impression d’avoir mangé plus que de raison. Je n’avais plus qu’un appétit d’oiseau depuis…le gazage de Lorrd. Moi qui autrefois pouvais dévorer tout ce qui me tombait sous la main. Cependant, j’étais toujours en mesure d’apprécier la qualité des mets que j’ingérais.

Je regardais mon hôte siroter son vin, le moindre de ses gestes avait quelque chose de grâcieux. Elle était déroutante, mystérieuse. J’avais du mal à discerner ses gestes naturels, de ce qui était calculé car elle faisait aussi bien les uns que les autres, comme si la manipulation était innée chez elle. Difficile de savoir donc si elle était sincère ou non.

Sa question sur mon intérêt quant à la peste Rakghoul ne me surpris qu’en partie. Personne sur Lorrd n’avait compris le formidable potentiel qui se cachait derrière ses créatures. Cependant, je devais prendre soin à ma réponse, car j’ignorais encore ce que la Sith pensait de moi, et il n’était pas question qu’elle me prenne pour un savent fou furieux. Je cherchais mes mots, pour lui apporter une réponse, claire, et logique. J’étais assis légèrement de biais, à présent que j’avais terminé de manger, un coude sur la table je tenais mon menton…pour enfin me décider à prendre la parole :

- Vous n’ignorez pas que j’ai étudié la paléopathologie sur Coruscant. C’est durant ces cours que j’ai découvert l’existence de la Peste Rakghoule. Pour moi cette infection est une leçon…vous rendez-vous compte le pouvoir génétique qu’elle recèle de par la transformation radicale qu’elle engendre ? C’est un réencodage…une mutation à grande échelle, à une vitesse incroyable. Car voyez-vous, la mutation est la clé de notre évolution. C’est elle qui a transformé de simples cellules en la multitude d’espèces qui peuplent notre Galaxie. Mais ce qui nous a pris des millions d’années…cela ne prend que quelques heures, selon les cas, pour que la transformation opère. Et ce sans réécrire totalement l’ADN. J’ai découvert durant ma dernière…expérience…qui m’a valu cette condamnation par la République…qu’il y avait des variances dans le réencodage. Des éléments qui pour l’heure m’échappe. Mais imaginez, si on peut isoler chaque segment chromosomique, et engendrer les bonnes mutations, ces Rakghouls pourraient être contrôlées. Mieux encore, elles pourraient être la base pour d’autres types de pestes, des armes biologiques.

Je fis une pause…sentant que je devenais un peut trop passionné dans mes propos. Je repris de manière plus posée :

- Là où d’autres voient des monstres stupides, moi je vois l’avenir…ces créatures ont beaucoup à nous apprendre, bien plus qu’on ne pourrait le croire, et je suis sûr qu’elles pourraient nous surprendre. Et c’est pour cela que ce sont elles que j’ai choisi d’étudier…tant à travers la paléopathologie, car selon moi on ne peut détenir une science si on n'en possède pas le passé, que par la voie expérimentale, car je manque cruellement de données. Notre professeur nous a dit que la Peste Rakghoule était issue d’une pollution de l’atmosphère de Taris…et cependant cette théorie me gêne. Cela ne colle pas avec mes recherches.

C’était ce qui était frustrant avec l’étude du passé, tant en Histoire pure qu’en Histoire de la médecine, il y avait toujours des trous dans les données. Mais c’était aussi un formidable moteur, quoi de plus grisant que d’apporter sa pierre à l’édifice.

Je saisis mon verre d'eau, et en bu une longue gorgée, j'esquissais un franc sourire et fis d'une voix suave:

- Veuillez m'excuser...j'ai tendance à m'emporter dans mes explications lorsque le sujet traité est exhalant.

Mes yeux bleus sondaient à nouveau l'Umbarane. Cherchant à déterminer si elle était en mesure de comprendre que mon enthousiasme ne résultait pas d'une folie mal placée, mais bien d'une volonté de faire avancer la Médecine. Et des multiples possibilités que pouvaient offrir mes recherches. Si tant est qu'on m'en donne les moyens.
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Se laissant emporter par son discours, le lorrdien avait commencé à détailler l’ensemble des choses l’intéressant par rapport à la peste Rakghoule. Pour lui, c’était une forme de mutation, d’évolution accélérée qui pouvait permettre de mieux comprendre en quelques heures le long processus d’évolution de différentes espèces. Sans doute que les lorrdiens et umbarans avaient un ancêtre en commun, au même titre que les humains et nombre d’autres espèces. En l’écoutant parler Darth Oracci appréhendait ce qui le motivait à mener ses recherches, Ryden Thorlok était un visionnaire, un artiste en somme. Du moins c’était l’impression qu’en avait la Dame Sith compte tenu du ton de sa voix et le fait qu’il ne semblait pas s’arrêter dans sa démonstration. Il souhaitait que l’on se souvienne de lui pour quelque chose de grandiose qu’il aurait pu accomplir. Ainsi sans s’en apercevoir forcément, il avait livré sur un plateau la clef qui permettrait à la Tisseuse de mieux le contrôler. A la fin de son long discours, il ne put s’empêcher de réhydrater sa gorge qui devait lui être un peu sèche avant de s’excuser tout en souriant. Darth Oracci leva son verre en direction d’un droïde qui se dépêcha de le remplir de vin.

La Dame Sith entrouvrit la bouche et se laissa tomber contre le dossier de sa chaise, comme impressionnée par le travail qu’il avait pu fournir. C’était le cas en un sens, mais il y avait dans son regard une lueur de profonde satisfaction, comme si elle avait enfin pu obtenir ce qu’elle avait voulu depuis le début de ce repas. Prenant quelques secondes pour savourer une nouvelle gorgée de vin blanc, elle lui répondit.

- Je vous comprends bien que je ne dispose pas de compétences aussi poussées que vous en matière de recherche scientifique. Je ne pensais pas qu’il était pour vous, théoriquement possible de les contrôler tant leur férocité semble les rendre indomptables. Mais si vous en êtes capable, ces rakghoules deviennent tout de suite plus intéressante…

Cette vision ne déplaisait pas la Dame Sith qui voyait en le contrôle de ces créatures l’opportunité de monter une armée locale par simple diffusion du virus. Il serait aisé, une fois que ces rakghoules aient usé les défenses militaires d’un monde, pour des troupes aguerries et entrainées de poser pied pour occuper la planète et ainsi agir en libérateurs auprès de la population civile. La Tisseuse décida de révéler quelque chose qui bouleverserait sans doute la compréhension du docteur Thorlok sur ses études fétiches. Prenant le temps de flatter l’égo du docteur Thorlok, elle s’accouda sur sa chaise et inclina la tête sur le côté, révélant son cou nu aux yeux du lorrdien avant de faire sa révélation.

- Je vois, aussi vous ne saviez pas que la maladie que vous étudiez est une version mutée dérivée de l’alchimie Sith donc. Car ce sont bien les Sith qui sont à l’origine de ces créatures.

Elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir à cette question et se leva de son siège pour faire le tour de la table et le rejoindre d’un pas lent, tout en s’exprimant.

- La pollution de Taris n’avait rien à voir avec l’apparition de cette maladie. Karness Muur, un Jedi banni de l’Ordre et l’un des premiers Seigneurs Sith a conçu cette maladie par le biais d’un artefact changeant instantanément tout individu non sensible à la Force en une pensée.

Arrivée entre Mee et Ryden, l’umbarane leva sa main droite, posa son majeur contre son pouce et fit claquer ses doigts pour laisser à Ryden le temps d’envisager la dangerosité de cet artefact. Il suffirait d’autant de temps pour le changer en l’une de ces Rakghoules si Darth Oracci possédait le Talisman de Muur. Cette pensée avait de quoi en effrayer plus d’un, mais l’umbarane convoitait le pouvoir de cet artefact perdu depuis plusieurs millénaires, le retrouver serait bien plus ardu cela dit, bien qu’elle soupçonnait les Jedi d’avoir des renseignements capitaux à ce sujet. Mee semblait assez inquiet en imaginant qu’il se changerait en monstre si jamais ce talisman refaisait surface. Darth Ganys quant lui restait silencieux, son esprit cherchant sans doute à se remémorer ce qu’il avait pu lire ou voir à ce sujet. La voix douce de l’umbarane reprit pour rassurer tout le monde.

- Celui-ci a été enseveli pendant plusieurs siècles sur Taris dans ses bas-fonds et égouts. Ceux s’en approchant trop prêts ont fini par contracter la peste Rakghoule dans une version beaucoup moins évoluée qu’elles étaient. Imaginez : des Rakghoules capables de piloter des chasseurs ou de se servir de blasters ? C’était ce qu’elles faisaient lorsque transformées par le talisman… Aujourd’hui, avec la perte de ce talisman, elles ne sont que des bêtes féroces mais pas moins dangereuses…

Marquant un instant de silence, Darth Oracci fit volteface et se dirigeant vers un droïde pour prendre une tasse contenant un liquide chaud et qui dégageait une odeur mentholée. S’emparant de cette tasse elle se dirigea vers sa chaise et termina son vin avant de reprendre la parole.

- Voudriez-vous un dessert ? Un café peut-être ?
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J’avais, sans doute, piqué la curiosité de Darth Oracci avec mes explications. L’idée de contrôler ces créatures surtout. Elle semblait surprise, presque admirative – du moins c’est ce que je me plaisais à croire – que je puisse avancer une telle hypothèse. Mes yeux trahissaient ma forte satisfaction de l’entendre flatter mon intellect…Mon arrogance se vit ragaillardie, mais je parvins à la contrôler et à m’exprimer dans chercher à écraser la Sith par mes connaissances supérieures en matières scientifique, comme j’avais coutume de le faire avec des néophytes. Dans un sourire charmeur je lui répondis presque dans un souffle :

- Ces Rakghoules étaient, à l’origine, des êtres conscients. Et bien que je n’aie pu avoir la confirmation, il est fort possible que la personnalité, et l’intelligence du contaminé, déterminent les capacités dont sera capable la Rakhgoule après transformation. Mais je ne puis rien avancer tant que je n’aurai pas vérifié cette hypothèse…Si je n’avais été interrompu par…

Je fermais les yeux…Durant mon errance, j’avais eu tout le loisir de passer et repasser en boucle mon expérience sur Chani et le type de la maintenance du Centre Médical de Lorrd-City. Outre le fait que mes deux spécimens étaient de sexes différents, j’avais cherché ce qui aurait pu déterminer chez Chani ce qui la différenciait de ce Lorrdien qui avait eut le malheur de tomber entre mes mains. Et je ne voyais qu’une seule chose…l’intelligence. Chani était brillante, c’était un bon médecin et une extraordinaire immunologiste. Son aide m’avait été précieuse, notamment dans le séquençage des génomes humains. J’allais devoir vérifier cette idée que je ruminais depuis un moment maintenant. Je rouvris les yeux, sortant de mes pensées…et repris :

- … Peu importe…Je vais devoir tout reprendre… Mes travaux ont été classifiés j’imagine. Et j’ai vu mes spécimens réduits en cendres sous mes yeux. La République m’aura fait perdre un temps précieux.

Bien que j’étais le prisonnier de Darth Oracci, je ne pouvais que lui être reconnaissant de me remettre en en place sur l’échiquier de cette Galaxie, m’accordant une chance de reprendre mes travaux que j’avais crus perdus. Et peut-être que si je jouais bien mon jeu, mon exil sur cette lune ne sera pas trop long, et l’Umbarane desserrera son emprise. Le temps nous le dira.

Alors que je repris mon verre d’eau dans le but de me désoiffer de nouveau, je l’écoutais m’exposer la réelle origine de la Peste Rakghoule. Je manquai de m’étrangler en apprenant qu’il s’agissait d’une manipulation Sith qui était le moteur de cette infection. Je reposais mon verre, puis saisissant une serviette, je foudroyais du regard le droïde qui s’était déjà avancé, prêt à m’apporter son aide. J’épongeais doucement les quelques gouttes d’eau qui s’étaient lovées dans ma barbe. Je sentis monter une quinte de toux, plus due à ma fausse route, que de mon état de santé. Je parvins à étouffer la désagréable expectoration, qui me secoua quelques instants, dans ma serviette. Reprenant mes esprits, je recouvrai mon port altier rapidement, et portait toute mon attention sur l’Umbarane qui venait de se lever après la révélation qu’elle venait de lâcher…comme un pavé dans la mare de la science.

Je la regardais se placer entre le jeune Mee et moi-même, je pus ainsi apprécier sa stature élancée, et gracile. Elle poursuivit son explication que sujet d’un artefact, un genre de talisman, mis au point par un certain Karness Muur. Comment était-ce possible ? Les secrets des Siths étaient si bien gardés que le commun des mortels puisse à ce point être ignorants ? Cette infection sur Taris n’était pourtant pas anodine ! Toutefois cela confirmait mes soupçons, et changea immédiatement la perception que j’avais de cette maladie. La rendant irrémédiablement encore plus intéressante. Tout comme les capacités et les savoirs des Siths. Des Rakghoules capables de piloter ou se servir d’un blaster, cela avait de quoi surprendre, et pourtant je n’étais qu’en parti surpris. Et cela me confortait dans l’idée que ces créatures avaient un potentiel largement sous-estimé.

Si seulement j’avais su cela plus tôt ! Je saisissais mieux pourquoi la maladie était résistante ! Je l’avais prise dans le sens d’une mutation banale due à une conséquence d’une pollution ! Alors qu’il n’en était rien ! Elle avait été créée de tout pièce ! Et j’allais devoir tout reprendre avec cette nouvelle donnée. Et surtout je…

- Je comprends l’inefficacité de mon inhibiteur…la mutation n’est pas innée…elle est générée !

Tout se bousculait désormais dans ma tête, et j’avais parlé sans vraiment m’en rendre compte, pris dans les méandres de mes réflexions. Instinctivement la base de données, que ma formidable mémoire avait généré, s’activa dans mon esprit. Tels de fichiers s’ouvrant sur un écran d’ordinateur, je revoyais mes différents échecs sur mon inhibiteur défiler sous mes yeux, toutes mes tentatives se soldant par des échecs…mon esprit ouvrait, et refermait les données, jusqu’à parvenir à celle qui m’intéressait sur le moment : l’antigène à l’origine de mon inhibiteur. J’avais certainement mis au point de mauvais récepteurs, d’où son inaction ! Dans la plupart des réactions immunitaires, la prolifération des lymphocytes B et la production d'anticorps dépendent également de messagers chimiques. L'activation de ces derniers dépend le plus souvent de la présentation d'un antigène par une cellule présentatrice d’antigène, comme un macrophage…

… Bordel ! Tout s’expliquait ! Les macrophages n’avaient pas reconnu les antigènes ! Ils avaient certainement attaqué ces derniers au lieu d’accomplir une liaison, permettant au virus de faire son action. Subitement je réalisais qu’une immunologiste m’aurait été très utile.

Émergeant de mes pensées, il avait fallu quelques minutes à mon esprit pour réorganiser cette nouvelle théorie quant à mon prochain essai d’un inhibiteur de la maladie Rakghoule. Cependant je ne doutais pas que mes hôtes avaient dû noter mon absence momentanée. J’avais tendance à m’éclipser ainsi, m’enfermant au plus profond de moi-même pour réfléchir à des éléments importants, comme dans le cas présent. J’avais regagné la réalité juste à temps pour entendre le Seigneur Oracci me demander si je voulais un dessert ou un café… Sérieusement ? J’avais mieux à faire…néanmoins, je me devais d’être courtois, surtout après la révélation qu’elle venait de me faire. Aussi m’entendis-je dire d’une voix neutre à l’attention du droïde de service :

- Je prendrai un café long noir, sans sucre.

Je regardais d’un air dédaigneux le droïde qui s’avança vers moi, avisant la tasse d’où s’échappait de délicates volutes de fumées à la délicieuse odeur de café. Je saisis la tasse, et trempais doucement mes lèvres dans le liquide chaud. Je détestais boire mon café froid…Reposant doucement ma tasse, je m’enfonçais contre le dossier de ma chaise, croisant les doigts, je fis à l’encontre de mon hôtesse :

- Si vous souhaitez travailler avec des Rakghoules, il va falloir travailler sur la mise au point d’un sérum de vaccination, afin d’éviter tout risque malencontreux.

Un sourire sadique se dessina sur mes lèvres. Ce serait vraiment dommage qu’une si belle femme se retrouve contaminée et défigurée.
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Ryden Thorlok semblait prendre plaisir à avancer sa théorie qui intéressait fortement la Dame Sith lui faisant face. Il semblait cependant quelques peu abattu à l’idée de devoir tout reprendre depuis le début après que ses expériences aient été subitement stoppées par ses pairs lorrdiens. Darth Oracci était des plus ravies de voir le petit effet qu’avait eu sa révélation sur les origines obscures des Rakghoules. Cette vérité ainsi lancée avait sur le lorrdien le même impact que s’il avait voulu faire la bise à un hypertrain, mais c’était aussi l’occasion de lui donner un élément capital dans ses recherches. Il répondit en comprenant que ses inhibiteurs ne pouvaient pas fonctionner sans cette information car jusqu’à présent il ignorait la nature artificielle de ces mutations. Les regards dédaigneux qu’il lança au droïde donnèrent aussi une nouvelle information du lorrdien à l’égard de ces machines : son aversion de ces automates intelligents. Darth Oracci trouvait cette attitude plutôt curieuse venant de la part d’un médecin, en effet les droïdes médicaux étaient nombreux et souvent appréciés en règle générale, par exemple dans le cas de certaines opérations délicates. En effet les droïdes chirurgiens étaient capable d’opérer avec une précision bien plus grande que de nombreuses espèces vivantes, et de surcroit le droïde ne ressentait ni fatigue, ni stress, et ne tremblait pas dans ce genre d’opérations. L’umbarane se demanda si cette aversion pour les robots ne venait pas du fait qu’il ne comprenait pas leur fonctionnement ? Après tout en tant que médecin, il avait été formé et avait pu expérimenter la façon dont les organismes vivants fonctionnent. Mais un droïde fait de circuits, cartes, processeurs et alimentés par batteries devait lui paraître comme… sortir de l’existence même peut-être ? Ou alors cette haine venait du fait qu’en tant que médecin, il ne pouvait avoir aucune emprise sur eux, ni les contaminer par exemple.

Tandis que Ryden trempait ses lèvres dans sa tasse de café, la Tisseuse l’imita avec son thé qu’elle tenait comme une princesse avec sa coupelle, un léger silence s’installa qui ne fut perturbé que par une précision venant de la part du lorrdien. Son sourire sadique n’impressionna pas la Sith qui se contenta de laisser filer un petit rire faussement gêné car bien plus amusée. Elle lui répondit sur un ton des plus légers en assénant une nouvelle possibilité qu’elle estimait être bien réelle.

- Bien entendu, si vous veniez à me contaminer j’espère bien avoir le vaccin en ma possession.

Cela aurait sans doute de quoi le refroidir quelques peu, mais Darth Oracci préférait bien faire comprendre qu’elle avait déjà envisagé cette éventualité. La Dame Sith n’était pas une idiote, et faire une piqure de rappel sur cette question ne pouvait sans doute pas faire de mal au lorrdien, si ce n’est à son égo peut-être ? Tandis que Mee avait croisé les bras après avoir terminé son repas, Drath Ganys lui semblait compter les points et gardait un silence des plus inquiétants. La Dame Sith, debout à côté de sa chaise revint vers le lorrdien, prit une nouvelle gorgée de thé et invita Ryden à le suivre d’un geste de la main, geste qu’elle accompagna de quelques mots.

- Veuillez me suivre docteur. Nous allons commencer la visite…

Laissant le trogruta et le soldat seuls, Darth Oracci franchit la porte par laquelle ils étaient entrés et bifurqua directement sur la droite, gardant sa tasse en main le duo marcha pendant environ trois minutes avant de tomber vers l’aile médicale de l’installation. Tout était un peu petit et spartiate, mais il n’était pas improbable qu’une fois les niveaux supérieurs du sanctuaire complètement réaménagés, le docteur puisse demander à déplacer celui-ci plus haut dans la tour centrale afin de bénéficier d’une vue plus agréable. Pénétrant dans une salle qui ressemblait à un petit bloc médical, Darth Oracci le laissa voir quelques instants les outils présents : logiquement tout le nécessaire pour soigner des blessures ou maladies était présent mais en petite quantité. Un peu spartiate et minimaliste, le strict minimum était présent. L’umbarane reprit la parole.

- Voici le bloc médical, un laboratoire se trouve juste en face de l’autre côté du couloir.

Ressortant de la pièce, ils prirent la porte d’en face qui coulissa afin de révéler une pièce plus spacieuse mais toujours spartiate aussi bien dans sa décoration ainsi que dans les équipements proposés. Il y avait eu cependant une cellule d’observation décontaminée ou le docteur pourrait se livrer à ses expériences sans craindre quoique ce soit. Dans tous les cas les systèmes de sécurité de la station et la présence de Ganys et d’un personnel de sécurité devrait pouvoir endiguer tout risque de contamination par la peste Rakghoule… et dans le pire des cas le système d’autodestruction du sanctuaire était déjà fonctionnel en soit.

- Allez-y, inspectez vous devriez avoir le minimum pour commencer. Nous vous procurerons un scanner perfectionné d’ici quelques jours pour compléter le tout.

Déclara simplement Darth Oracci tout en sirotant une nouvelle gorgée de son thé.
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Bien entendu que cette femme Sith avait songé au vaccin…Elle était prudente, et n’avait – à juste titre – guère confiance en moi. Qui plus est, bien qu’admirant ces créatures, pas question que je sois moi-même infecté. Le vaccin serait donc ma priorité. Et bien que sa réponse venait de me piquer un peu au vif, je me consolais en en songeant que je parviendrai sans nul doute à mettre au point ce fameux sérum salvateur, grâce aux nouvelles indications que je venais d’avoir.

Ce qu’il était déplaisant de ne pas avoir la main dans une partie…ne rien savoir sur le Seigneur Oracci – en dehors de ce que j’avais pu obtenir de Darth Ganys – me désappointait au plus haut niveau. A nouveau mes yeux se portèrent sur Mee…peut-être pourrai-je lui extirper quelques renseignements…à voir. Je m’attardais quelques secondes sur le jeune homme. Maintenant que j’y pensais, il n’était pas désagréable à regarder, bien au contraire. En réalité il était même, beau, et sa jeunesse ne le rendait que plus attirant.

Mais ce n’était nullement le moment, le Seigneur Oracci, revint vers moi et me fis signe de la suivre, illustrant son geste d’une invitation verbale. Mettant fin à mon analyse du jeune soldat – j’y reviendrai très bientôt puisque nous étions destinés à cohabiter – je bus la dernière gorgée de café qui sommeillait au fond de ma tasse. Je passais rapidement ma serviette sur mes lèvres, puis je me levais pour emboiter le pas à la Dame Sith.

Nous laissâmes ses deux chiens de garde, elle voulait me faire visiter mon nouveau royaume scientifique. J’avais hâte de voir ce qu’elle me réservait, je devais bien l’admettre. Il ne nous fallu que quelques minutes pour atteindre le lieu-dit. Darth Oracci me fit entrer dans ce qu’elle me présenta comme un bloc opératoire. Mes yeux se posèrent un peu partout autour de moi, ce n’était pas grand, c’était même franchement petit par rapport à ce que j’vais connu sur Lorrd. Mais c’était toujours mieux que les taudis dans lesquels j’ai opéré ces derniers mois. Je m’avançais, ouvrant quelques tiroirs, tout était en petite quantité, mais rien ne manquait. Je pourrai même pratiquer certaines chirurgies d’urgences si besoin. J’avais repéré certains produits d’anesthésie, de contraste et autres solutions utiles à la médecine.

Je saisis une boite à nécessaire chirurgicale que j’ouvris, inspectant chaque instrument s’y trouvant. J’en sortis un scalpel…je le fis tourner sous mon regard céruléen, admirant le fil de la lame. C’était du matériel robuste, et de bonne manufacture, pour des professionnels de la santé. Voilà qui était appréciable. Je replaçais le tout, et nous poursuivîmes la visite dans la pièce située juste en face.

C’était un laboratoire, et bien qu’il soit plus grand que le bloc médical, c’était encore trop petit à mon gout. Mais ce n’était pas le moment de faire la fine bouche. Passant devant Darth Oracci, je partis à la découverte des machines et équipements. Stérilisateurs, incubateur, hotte, confinement, je souris en voyant que l’on avait pensé à tout. Je m’approchais d’un splendide microscope binoculaire…machinalement je passais mes doigts sur l’instrument…cela pouvait paraître stupide, mais depuis Lorrd je n’avais pas eu un tel accès à du matériel scientifique…devant composer avec ce que j’avais.

Je continuais mon petit tour d’inspection, il y avait aussi des produits de révélations, le nécessaire pour la culture des micro-organismes, et des plaques de coloration. Mes yeux pétillaient devant ce spectacle qui me ravissais presque. Je retrouvais mon identité de scientifique en étant ainsi pris au sérieux par l’Umbarane.

Je me postais devant une cellule d’observation décontaminée, mains dans les poches – c’était une posture que je prenais quand je réfléchissais debout – j’observais l’ensemble. J’essayais de structurer dans ma tête ce par quoi j’allais devoir commencer pour reprendre mes travaux. J’entendis Darth Oracci m’indiquer qu’un scanner viendrait compléter le matériel déjà présent. Il allait me falloir faire une analyse plus poussée que cette visite rapide pour déterminer s’il manquait quelque chose.

Je pivotais doucement et me décidais à m’approcher de la Sith. Esquissant un large sourire enjôleur je fis d’une voix douce :

- J’aurai une suggestion concernant le modèle de scanner qui pourrait m’être plus qu’utile.

Puis désignant d’un geste de la main tout ce que je venais de voir, je repris :

- C’est petit…mais très impressionnant. Je n’avais pas revu un tel matériel depuis… hé bien depuis Lorrd.

Toujours mains dans les poches, je continuais de m’approcher jusqu’à arriver à coté d’elle. Altier, je levais les yeux vers elle, plongeant dans son regard si intrigant. Je ne parvenais pas à décrypter ce qui se cachait en elle…Quels secrets pouvaient-elle bien avoir ? Des quantités…sans aucun doute…

Ma voix grave s’éleva à nouveau :

- Il va y avoir un certain nombre de protocoles à respecter. Le travail sur les cellules souches de n’importe quelle infection qu’elle soit dû à un virus, une bactérie, ou des spores, implique un contrôle régulier de chaque être vivant sur cette base. Je ne voudrais pas prendre de risques…

Je tournais la tête, observant un agitateur magnétique chauffant…et je demandais négligemment :

- C’est votre fils n’est-ce pas ?

Il ne fallait pas qu’une épidémie, même de grippe se déclare, et de deux, pas question que quoique ce soit me rapporte un micro-organisme infectieux dans mon laboratoire parce qu’il a attrapé un rhume. Tout pathogène étranger peut avoir une incidence et fausser des données. Et cela pas question…D'autant plus qu'il ne valait mieux pas qu'il arrive quelque chose à Mee...sans craindre les représailles d'une mère en furie.
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Tout était comme sur Lorrd, ou presque si l’on faisait abstraction des très discrets mouchards présents et autres dispositifs de surveillance habilement dissimulés dans la salle. La réputation du docteur n’avait pas échappé à la vigilance de la Tisseuse qui avait pris le plus grand soin du monde à élaborer une toile complexe dont Ryden ne pourrait s’en défaire. Cela expliquait en partie la présence de droïdes de sécurité qui eux, n’avaient rien à craindre d’un virus ou d’une bactérie nocive pour leur circuits intégrés. Le médecin semblait satisfait et émit une seule remarque à propos du modèle de scanner qu’il désirerait avoir en spécifiant que cela lui serait très utile pour ses recherches. L’umbarane termina son thé puis lui répondit rapidement.

- Hâtez vous de me communiquer le modèle de scanner que vous aimeriez avoir, la commande est sur le point d’être passée auprès de notre… fournisseur…

Sans doute allait-elle se charger de se procurer un scanner directement depuis Umbara. Le système étant complètement sous sa coupe, il serait impossible pour la République ou l’Empire de suspecter quoique ce soit. C’est alors que le docteur se permit d’avancer le fait que Mee était le fils de l’umbarane. C’était vrai, le lorrdien était observateur et avait sur reconnaître les traits de la mère sur le visage de l’enfant. Cette pensée impressionnait quelques peu Darth Oracci, cependant cela l’inquiétait également. La Tisseuse avait conscience que son fils était une cible éventuelle pour ses ennemis cherchant à l’abattre pour mieux l’atteindre. Mais frapper en plein cœur de l’umbarane conduirait à un sort plus dangereux que la mort.

La Dame Sith plissa des yeux et répondit au tac au tac d’une voix anormalement calme, mais qui terrifierait sans doute davantage Ryden tant elle sonnait comme quelque chose qui arriverait avec certitude dans cette hypothèse.

- C’est exact. Aussi je vous conseille de faire en sorte qu’il ne lui arrive rien, si vous souhaitez pouvoir vous reconnaitre dans un miroir.

La mort serait bien trop douce, et Darth Oracci estimait que celle-ci était parfois une échappatoire bien pratique. Le sadisme de l’umbarane se manifestait parfois vis-à-vis de ceux l’ayant attaquée en plein cœur. La mort n’était pas la chose la plus effrayante, vivre défiguré, privé d’un sens ou deux ainsi que de la parole était quelque chose de bien plus difficile à appréhender mais plus encore à vivre. Si tant est que le traumatisme engendré ne poussait pas la personne à se donner la mort dans ces cas là. Mais l’umbarane avait suffisamment de contrôle de soi pour ne pas laisser court à sa soif de sang ainsi que sa cruauté. Elle laissa un instant de silence flotter dans les airs avant de reprendre la parole d’une voix plus sèche.

- Vos quartiers sont par ici, suivez-moi.

Quittant le laboratoire, l’umbarane poursuivit le long du couloir jusqu’à la porte située à l’arrière du laboratoire, les quartiers du lorrdien étaient également surveillés et plus grands que ceux qui avaient été réservés à Ryden durant son transfert jusqu’à Kohlma.

- Voici vos quartiers personnels, vous pourrez y vivre et vous y reposer. Avez-vous d’autres questions ?
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Lorsque le Seigneur Oracci me conseilla de faire vite pour lui transmettre les références du scanner dont j’avais besoin, je fis un signe de tête, lui signifiant que cela lui sera transmis dans les plus brefs délais…le temps de mettre la main sur un datapad en fait.
J’avais deviné juste pour le jeune Mee. En même temps, pour un œil avisé, en l’occurrence médical, il n’était pas difficile de mettre en avant les gènes récessifs qui sont transmis des ascendants – surtout d’une mère – à un enfant.

La réflexion de Darth Oracci à mon encontre concernant la sécurité de son fils me fit comprendre qu’elle se comportait comme une mère, doté d’un puissant instinct maternel, contrairement à ce que l’on pourrait croire. J’esquissais un petit sourire…sous ses airs de maintien parfait, et de contenance à toute épreuve, se dissimulait en réalité un appel primitif et parfaitement normal pour n’importe quel mammifère. Le ton qu’elle employa pour me menacer me fit froid dans le dos. Elle avait parlé avec un aplomb déconcertant…et pourtant je pris conscience de la forte menace à laquelle je m’exposais si je venais à toucher ç un seul des cheveux de Mee avec une mauvaise intention.

Je ne doutais nullement qu’elle appliquerait sans sourciller ses menaces. L’image de la mâchoire de Darth Ganys me revint en tête…J’eu une grimace…rien que d’y repenser. Pas question de finir ainsi. Je tenais trop à mon apparence, et à ma vie, pour prendre un tel risque. Je lui répondis alors avec tout le calme dont je fus capable en cet instant :

- C’est noté….

Je pris une profonde inspiration, tentant de reprendre le contrôle de ma frayeur passagère due aux propos de l’Umbarane…

- Dans ce cas, je veillerai à prendre toutes les précautions pour que rien de mon ressort ne lui arrive. Je ne souhaite pas que notre « collaboration » se termine en raison d’une éventuelle négligence de ma part. Je mettrai en place des contrôles médicaux… Cela sous entendra également des visites médicales régulières pour tout être vivant sur cette base…

Mon esprit se tourna vers ma propre mère…je revoyais son doux sourire…une certaine nostalgie vint poindre le bout de son nez au fond de mon cœur…Avait-elle survécut au gazage de Lorrd-City ? J’en doutais…et dans un sens cela valait peut-être mieux pour elle comme pour moi. Un instant je me demandais ce qu’aurait été ma vie si j’avais choisi de me plier aux règles…et si j’avais finalement cédé aux regards langoureux et désespérés de Chani à mon égard…Nous nous serions surement mariés…et aurions eu des enfants. Cette idée fit naître une moue de désapprobation sur mon visage fatigué…je ne me voyais pas dans une telle situation. Mes enfants, c’étaient mes pathogènes, mes vaccins…mes créations…rien d’autres.

Darth Oracci me guida ensuite vers ce qui sera mes quartiers. J’appréciais le fait qu’ils étaient juste à côté de la partie scientifique. Loin d’être luxueux, ils étaient plus grands et plus confortables que ceux que j’avais occupé sur le cargo qui m’avait amené jusqu’ici. C’était déjà une bonne chose.

A nouveau la voix de l’Umbarane parvint à mes oreilles…me demandant si j’avais des questions…à dire vrai pas vraiment, sauf peut-être une…j’avais cependant noté un petit changement dans la voix de l’Umbarane. C’était subtile…mais présent…j’avais surement touché une corde plus que sensible à la mention du fait que Mee était son fils…Que croyait-elle que j’allais faire ? J’avais certes des pulsions, mais j’étais encore capable de les dominer. Surtout compte tenue de la situation plus que délicate dans laquelle je me trouvais désormais…sur la sellette.

Ayant fait un rapide inventaire de mes quartiers, je revins vers le Seigneur Oracci, et lui fis face :

- Quand aurai-je accès à des échantillons de la Peste Rakghoule ?

Ma question se voulait la plus innocente possible, je n’avais pas de mauvaises intentions, je voulais simplement reprendre mon travail là où je l’avais arrêté. Et pour cela il me manquait l’essentiel. J’imaginais bien que mes actions passées ne témoignaient pas en ma faveur, et qu’il était difficile de me faire confiance. Cependant, j’étais peut-être un scientifique, mais je n’étais pas stupide. Et je n’avais pas la moindre intention – pour le moment – de me dresser contre l’Umbarane et ses chiens de garde.
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L’umbarane vit son interlocuteur afficher une certaine grimace, l’effet qu’elle avait voulu avoir s’était bel et bien produit, il était important de faire comprendre à son interlocuteur qu’il avait tout à gagner à collaborer avec Darth Oracci plutôt que de s’opposer à elle dans une optique de récupérer sa liberté. La Dame Sith conserva le silence et l’écouta parler à propos de ses ambitions d’établir un protocole ainsi que des visites médicales. Elle choisit de lui faire confiance, son avertissement avait fait son effet, et Ryden était quelqu’un d’intelligent : gâcher une chance de survivre en injectant la mauvaise substance au cours d’une prise de sang aurait des conséquences dramatiques sur lui. La Tisseuse joignit ses mains et reprit la parole d’une voix beaucoup plus calme et agréable à entendre, un peu comme une douce mélodie bien rythmée.

- Bien entendu ! Vous êtes l’expert médical. Je pense que je vais pouvoir vous envoyer mon apprentie en qualité de votre première patiente à ausculter.

Une rencontre entre He’Thu Lhoss et Ryden aurait de quoi se montrer intéressante, mais l’un ou l’autre se chargerait de faire son rapport à l’umbarane qui ainsi, aurait les deux versions de cette visite. La Sith l’écouta par la suite parler des échantillons de peste à récupérer. S’en procurer sans attirer l’attention serait compliqué, même pour quelqu’un comme Darth Oracci. L’idéal était encore de prélever la peste depuis des échantillons frais et vivants. Elle lui répondit calmement, d’une voix neutre et rassurante.

- Dès que vous saurez vous servir d’une arme pour aller récupérer les échantillons sur de véritables Rakghoules sur Taris. Vous m’accompagnerez avec le seigneur Ganys pour cela.

Révélant ainsi la prochaine étape de son plan, Darth Oracci savait qu’elle jouerait sans doute avec les nerfs du docteur, mais l’alternative de l’emmener sur le terrain sans le prévenir l’amènerait sans doute à faire une crise de panique pouvant lui-être fatale. L’umbarane rajouta sobrement.

- Mee se chargera de votre formation de base afin que vous puissiez vous défendre si les choses tournent mal.

Annoncer la chose bien en amont lui permettrait de se préparer mentalement à accomplir ce à quoi il était destiné. Trouver un remède à la peste et entrer dans l’histoire comme étant le plus grand spécialiste scientifique en matière de Rakghoules. Elle s’approcha de lui et déposa sa main sur son épaule comme pour le rassurer à nouveau, mais aussi s’assurer qu’il aurait les épaules pour une mission à aussi hauts risques que celle-ci. Plongeant son regard dans le sien, la Dame Sith fronça les sourcils et prit une voix grave et bien sérieuse : de la réponse de Ryden serait déterminé le cours de l’Histoire et de sa destinée.

- Vous n’avez encore rien vu Ryden. Observer ou disséquer des Rakghoules à l’abri dans un laboratoire, ou sur des enregistrements ce n’est pas bien difficile, les voir aux prises avec des individus vivants est autre chose. Nous allons marquer l’Histoire vous et moi. Avez-vous bien réalisé qu’une fois partis, nous ne pourrons plus faire machine arrière. Est-ce que vous êtes prêts à aller jusqu’au bout Ryden ?

Elle resta plusieurs minutes, silencieuse dans cette posture à le fixer du regard comme pour mettre ses pensées à nues. La tension montait lentement à chaque seconde qui s’écoulait, mais l’umbarane était une femme patiente, elle savait ce qu’il répondrait et affichait donc une certaine assurance dans son attitude globale.
Torhyn Lokred
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Darth Oracci aimait sans aucun doute se délecter des réactions qu’elle pouvait générer chez les autres, quelles qu’elles étaient : crainte, angoisse, admiration, passion. Elle manipulait le chaud et le froid, ne laissant que peu de repos à ses interlocuteurs pour se ressaisir, les faisant céder sous sa coupe. Et je ne faisais pas exception à la règle. Elle me tenait par le bout du nez, sans aucune difficulté. Tantôt me menaçant des pires souffrances, tantôt m’élevant au rang « de directeur scientifique » et maintenant « d’expert médical ». Une marionnette…voilà ce que j’allais devenir, mais au moins j’étais en vie, et j’allais reprendre mes recherches. Je me consolais en songeant qu’au moins j’étais parfaitement conscient de la chose.

Je n’étais pas un spécialiste de la guerre, ni des complots et encore moins de la politique, mais j’avais déjà entendu qu’il fallait parfois savoir ployer le genou devant certains pour mieux se relever par la suite. Il était facile d’apprécier une force visible…beaucoup moins de juger ce qui était dissimulé. Et quelqu’un d’avisé se devait de se méfier de ce qu’il ne voyait pas.

Lorsque l’Umbarane m’indiqua qu’elle pensait m’envoyer son apprentie pour une visite médicale, j’hochais gracieusement la tête avec mon habituel sourire :

- Très bien…il lui sera fait bon accueil.

Son apprentie…combien de Siths allaient donc graviter autour de moi ? Encore quelqu’un dont il allait falloir se défier. Sans doute cette apprentie aura reçu l’ordre de m’espionner…ou pire de me tester. Mais nous verrons cela le moment venu…Et ce sera l’occasion de montrer au Seigneur Oracci ma bonne foi à son égard. Et de soumettre à son jugement tout le sérieux de mon exercice en qualité de médecin d’abord, puis de scientifique par la suite.

Notre conversation pris une nouvelle tournure. Je ne m’étais pas imaginé devoir aller sur Taris, et prélever à la source le virus Rakghoule. Et encore moins le fait de suivre une « formation » pour apprendre à me défendre ! M’avait-elle bien regardé ? Je suis un homme de sciences…pas un guerrier ! Ce fut le choc…et en réponse au danger à venir, mon corps répondis selon la logique de la biologie. Je sentis monter en moi cette vague…une déferlante hormonale répondant au doux nom d’adrénaline…mon cœur se mit à battre plus fort, je sentis mes bronches se dilater, l’oxygène pénétra mieux que de coutume et j’inspirais à pleins poumons…mes yeux s’écarquillèrent et mes pupilles se dilatèrent légèrement, assombrissant mon regard.

L’ébranlement passé, il céda la place à une certaine nervosité. J’étais partagé entre une profonde excitation et une certaine frayeur…mes émotions étaient en train de faire le yo-yo au plus profond de moi-même. Autre chose, sommeillant en moi était en train de se réveiller…telle une bête tapie dans l’ombre, attendant la moindre fluctuation dans mes émotions fortes…Le contre-coup de ma montée d’adrénaline arrivera tôt ou tard…Je fixais l’Umbarane comme si elle venait de m’assener un violent coup sur la tête…J’ouvris la bouche mais aucun son ne sorti…il me fallut me ressaisir pour enfin parvenir à articuler :

- Moi ? Moi je vais avec vous…avec une arme ? Vous voulez que j’apprenne à…manipuler une arme ?

Je ne savais pas ce qui me mettais le plus dans cet état à vrai dire…entre me retrouver nez -à-nez avec une horde de Rakghoules, ou apprendre à manipuler une arme, et surtout avoir le risque de devoir m’en servir. Elle ne pouvait envoyer des droïdes ? Ils ne craignaient rien eux…

Comme devinant mon hébétement, Darth Oracci s’était approchée de moi et…posa sa main sur mon épaule. Je regardais quelques secondes ses doigts se refermant sur moi, pour alors lever mes yeux azuréens vers son visage…et plonger dans son regard embrasé par la détermination. Je l’écoutais m’exposer l’importance de la suite des évènements, de nos noms qui marqueraient l’Histoire de la Galaxie, et qu’une fois lancés, nous ne saurions rebrousser chemin. Comme pour témoigner de la gravité de ce moment, elle avait choisi de m’appeler par mon prénom…et non plus « docteur ». C’était une étrange sensation…elle m’accordait donc une parcelle de confiance ?

Si les paroles et le regard froncé de la Dame Sith étaient implacables, sa main était cependant douce et répandait en moi une certaine chaleur réconfortante. Depuis le moment où je l’avais vu, j’avais catalogué Darth Oracci comme une beauté algide. Si belle, si froide comme un pâle matin de printemps qui frissonnait encore d’un hiver tenace. Non pas que cela me dérangeait, Lorrd n’avait rien d’accueillante avec son climat polaire et ses déserts neigeux. Et cependant, j’avais toujours trouvé ma planète natale magnifique, drapée de blanc et parée de ses atours marmoréens. J’eus un petit sourire à l’idée de comparer cette Umbarane à mon monde, et je m’apaisais quelque peu. Ce n’était peut-être pas si anodin que nos routes se soient croisées.

Jamais je ne me serais douté de ce qui allait arriver à ce moment précis…nous y étions donc arrivé…ce fameux tournant…Cette décision qui pouvait changer une vie…un destin. Qui pouvait se targuer d’être prêt lorsqu’on l’enjoignait à prendre part à quelque chose de bien plus grand que lui-même ? Et cependant, les mots de l’Umbarane sonnaient comme une douce mélopée…pour la Science, pour l’avancée de la Médecine…pour mon ambition personnelle…Que ne ferais-je par amour de tout ceci ? Dans un sens j’avais déjà passé le point de non-retour lorsque j’avais transformé deux humains en bêtes primitives, témoignant de ma détermination à aller jusqu’au bout.

Mes lèvres s’entrouvrirent, et ce fut tout d’abord un peu hésitant que mes mots sortirent, tels un souffle :

- On dit que pour comprendre une espèce, il faut la voir dans son environnement.

Puis, songeant à cette idée d’entrer dans l’Histoire, et de prendre ma revanche sur ceux qui m’avaient condamné, je repris un peu d’assurance, et mon timbre vocal grave et posé revint :

- Si ce que vous dites est vrai…alors je vous suivrai…je suis prêt à tout pour que mes recherches aboutissent. Et ainsi prendre ma revanche sur ceux qui n’ont su apprécier mes théories et mes…méthodes. Je suis allé trop loin pour reculer maintenant. Alors, ma chère, soyez assurée de ma collaboration.

Voila, c’était dit. Je pensais vraiment ce que je venais d’exprimer. Et tant que cette femme ira dans mon sens, je resterai dans son sillage.

Mais alors que la dame Sith, me fixait, j'éprouvais subitement une désagréable sensation dans les tréfonds de ma cage thoracique. Etait-ce le contre-coup de tout à l'heure? Le stress remontant dans mon organisme? L'atmosphère pesante? Ou le regarde embrasé d'Oracci? L'ensemble? Je ne saurais le dire...toujours était-il que j'avais de plus en plus de mal à respirer. Une de mes mains se glissa dans ma poche et se referma sur mon inhalateur...J'essayais de me contrôler...mais je sentais mes bronches se resserrer...empêchant l'air d'entrer dans mes poumons. J'allais suffoquer sous peu si je ne faisais rien.

Avec le peu de maintient qu'il me restait, et autant de douceur que possible, afin de ne pas paraître malpoli aux yeux du Seigneur Oracci, je levais mon autre main, et saisis délicatement la sienne qui enserrerait mon épaule. Puis je m'écartais un peu brusquement et fis d'une voix rauque, étranglée d'une toux lancinante:

- Excusez-m...KOF! KOF!

Je me détournais, et sortis mon inhalateur, le portais à ma bouche et pris une profonde inspiration, ingérant le produit qui agit de manière presque instantanément. Ce fut comme une libération...mes bronches se dilatèrent et je pus respirer de nouveau...Néanmoins j'eus toutes les peines du monde à stopper cette maudite toux qui secouait mon corps.

- KOF...KOF... je...suis...KOF...désolé...KOF...

Quelle poisse...En me retournant à nouveau vers l'Umbarane, je grimaçais...un peu de douleur, mais surtout de dépit, presque de honte...je me faisais pitié d'être dans un tel état depuis...depuis ce jour là...
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Darth Oracci demeurait ferme, plongeant son regard dans celui du lorrdien lui faisant face. Sa première réaction quand elle lui avait annoncé cette information ne l’avait pas stupéfaite, à dire vrai elle était calculée. En effet il était peu probable qu’il ait eu un jour besoin de se servir d’une arme pour se défendre, préférant le confort d’un laboratoire à une planète hostile remplie de prédateurs désireux de goûter la chair du docteur. L’umbarane insista et lui présenta les choses différemment en mettant en avant le risque, mais aussi en jouant sur l’instinct de survie de son interlocuteur qui, jusqu’à présent, l’avait conduit à ne pas finir gazé dans les souterrains de Lorrd ou dans une cellule, entouré de criminels prêts à le suriner dès la première douche. Sa voix était rassurante et ferme à la fois.

- C’est dans votre intérêt Ryden, vous laisser sans protection si les choses venaient à mal tourner vous conduiraient à une mort certaine et douloureuse. Si cette arme peut, ne serait-ce qu’augmenter vos chances de survie de 10%, alors je pense que ça en vaut la chandelle non ?

Lorsqu’il lui annonça qu’il était allé trop loin pour reculer, la Dame Sith esquissa un léger sourire sur son visage, elle l’avait convaincu dès l’instant ou il avait compris qu’il avait besoin de voir les Rakghoules dans leur environnement naturel pour mieux les comprendre. La suite de son discours enfonçait le clou de la volonté de la Sith dans l’esprit du Lorrdien. C’était mieux ainsi. Confiante, elle se détendit et sa voix douce reprit, accordant un léger compliment qu’il apprécierait sans doute à sa juste valeur de part sa rareté, mais plus encore sa sincérité.

- Excellent. Je savais que je pourrais compter sur vous Ryden.

Prit soudainement d’une quinte de toux, il retira délicatement la main de la Tisseuse de son épaule pour ne pas lui tousser dessus. La Sith réalisa que ses mains étaient douces et fines, puis évinça ce détail de sa pensée pour se focaliser sur autre chose. Même si ce n’était pas grand-chose, le geste fut apprécié de la part de la Dame Sith qui trouvait le docteur d’une certaine douceur et prévenance à son égard. Sans doute était-il un gentleman sous ses airs un peu rustres et passionné de médecine. Un repas en commun permettrait sans doute au lorrdien de se décoincer un peu et de se livrer davantage sur ses aspirations et ambitions secrètes. Darth Oracci l’avait malmené pour mieux le déstabiliser et le mettre à sa merci afin de lui faire comprendre qu’elle avait la haute main, mais elle ne comptait pas le traiter comme un apprenti récalcitrant et borné, mais comme un partenaire de travail. S’emparant de son inhalateur et s’excusant, l’umbarane le rassura.

- Ce n’est pas grave, prenez le temps qu’il vous faudra.

Restant immobile, elle fronça légèrement un sourcil, espérant que son nouveau collaborateur ne fasse pas une crise cardiaque ou finisse par succomber d’une crise d’angoisse amplifiant sa quinte de toux et son manque d’oxygène. Peut-être était-ce encore du à l’annonce précédente, aussi Darth Oracci reprit la parole pour nuancer son propos et lui faire comprendre les choses dans leur ensemble, toujours avec pédagogie et douceur pour ne pas déclencher une nouvelle toux.

- Si cela peut vous rassurer, sachez que vous ne serez pas seul dans cette opération, le seigneur Ganys et moi-même allons assurer votre protection pour que vous puissiez faire vos prélèvements sur les échantillons. Avec un peu de chance, vous n’aurez même pas besoin de tirer un coup de feu.

Marquant une légère pause, elle réalisa qu’il était temps pour elle de quitter Kohlma pour se rendre sur un autre système. Darth Oracci préféra conclure cette rencontre sur une touche positive en souriant de façon plus naturelle sur la même voix claire et douce que précédemment.

- Si vous n’avez pas d’autres questions… je vous laisse prendre possession de votre laboratoire et votre quartier pour vous familiariser avec votre nouveau travail. Vous aurez une surprise de ma part dans votre chambre, j’espère que vous l’apprécierez, c’est de ma part. N’oubliez pas de transmettre votre liste à Darth Ganys et de voir avec lui pour votre nouvelle identité. Quand vous serez bien installé, prenez contact avec Mee pour votre formation il s’entraine tous les matins à l’extérieur. Vous devrez être opérationnel dans trois semaines maximum. Je reviendrai sans doute plus tard, de nombreuses affaires urgentes m’attendent pour le moment. Bonne journée à vous docteur.

Elle espérait qu’il était amateur de bons vins car cette surprise était une bouteille de vin de Theed, originaire de Naboo. Une cuvée raffinée qui saurait ravir les papilles du docteur Thorlok sans aucun doute. Gratifiant le médecin d’un nouveau sourire, elle pivota sur elle-même, puis l’umbarane disparut derrière les portes. Arpentant les couloirs de Kohlma, Darth Oracci donna ses dernières consignes à Mee ainsi qu’à Ganys qui l’escortèrent jusqu’à sa navette qui décolla vers les étoiles.
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