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La Force t’environne, t’enserre, te relie au reste de la galaxie. Chaque chose vivante a une trace dans la Force. Chaque être a une signature, et celle de Leyk est un mélange de douceur et de force, de certitude et de malice…

La Force, Tess. Pense à la Force. Chaque chose vivante, donc chaque être a une signature et ainsi la Force relie toute chose sur chaque planète et au-delà. Des vallées de Lorrd aux déserts de Korriban, de la mégalopole de Coruscant à cette tour surplombant Kuat, la Force circule, se tend et se détend et plus on est prêt à la comprendre et l’accueillir, plus on est capable de la manipuler. Mouvoir les objets, influencer les esprits, savoir s’il pense à moi autant que je pense à lui…


- Oh, flûte, je n’vais plus jamais y arriver !

Tess avait rouvert les yeux et laissa retomber mollement ses mains de ses genoux. Accroupie dans sa salle d’entraînement, ses récents exercices de méditation avaient tous été soldés par de cuisants échecs. Ni son corps ni sa tête ne voulait s’absorber dans une activité si triviale alors que quelque part, plus bas dans la tour, Leyk s’affairait quelque part. Elle le sentait.
Alors elle rejeta son corps en arrière et se laissa glisser sur le tapis pour s’étendre, les bras en croix, et rêvasser tous son saoul tandis que ses yeux se perdaient vers le plafond sombre. Elle repensa à ses boucles blondes qui bordaient son front, à son regard clair et malicieux, à sa bouche charnue, à ses mains fatiguées par le travail manuel, à la douceur de sa peau brûlante lorsqu’il l’avait serré contre elle quand, pour la première fois de sa vie, elle avait découvert les plaisirs charnels.

Leyk était entré au service de la famille royale de Kuat quelques mois plus tôt. Tess ne savait pas grand-chose de sa vie antérieure : il avait apparemment grandi ici, dans une famille de la bourgeoisie, mais ses études en économie galactique avaient été catastrophiques avant qu’il ne se décide à se réorienter sur un métier plus manuel, que sa famille avait tout à fait désavoué : il était devenu technicien en électronique. Comme il avait des manières bien élevés, et que ses parents avaient des relations, il avait fini par travailler dans la Tour de Kuat City, à faire tout un tas de petites réparations ordinaires aussi bien que quelques travaux plus solides.
En somme, il faisait partie des petites mains au service de Lana.
Tess l’avait remarqué tout de suite : il n’y avait pas beaucoup de jeunes hommes dans le personnel de la Tour, aussi ne s’était-elle pas privée de le regarder pensivement lorsqu’elle le voyait, le trouvant séduisant sans penser qu’un jour cela irait plus loin que cela.
Et puis, il y avait eu ce problème d’ascenseur, dans lequel elle s’était trouvée enfermée à cause d’une bête panne électrique. En quelques minutes, Leyk l’avait libérée, non sans lui décocher des sourires enjôleurs. Il n’en avait pas suffi plus à Tess pour se décider à pousser plus loin sa connaissance du petit personnel de la Tour, en commençant bien sûr par lui.

Les semaines avaient filé, et une certaine intimité était née entre eux. Jusqu’à cette semaine où elle avait fait une chose folle, bien plus folle que de coucher avec lui : elle lui avait montré son petit couteau en phryk. Il avait fait des gros yeux émerveillés, et elle n’en avait pas été peu fière. Leyk ne se privait de lui dire combien il l’admirait de travailler ainsi avec la très respectée Lana Anthana, et elle-même en avait rajouté un tout petit peu en lui disant qu’elle se chargeait secrètement de sa protection rapprochée. Après ça, elle avait soigneusement rangé l’objet, et ils s’étaient aimés le reste de la soirée. Comme cela arrivait parfois, Leyk était alors resté dormir avec elle jusqu’au petit matin, où il s’était éclipsé pour reprendre ses fonctions. Il ne fallait pas que qui que ce soit fût au courant de leur relation, Tess avait été catégorique là-dessus.

La jeune lorrdienne devenue jeune femme ne trouvait donc plus le repos intérieur que lorsqu’il était présent, et elle repensa à la nuit qu’ils venaient de passer ensemble. Viendrait-il ce soir ? Si non, elle irait le chercher. Elle avait découvert qu’en matière amoureuse, elle détestait qu’on lui résistât.

Tess finit par se lever et quitter la pièce pour rejoindre sa chambre. La « fenêtre », qui était plutôt un trou béant ouvert aux vents, ne lui faisait plus peur depuis longtemps. Elle s’approcha du bord et s’étira, se sentant au presque-sommet de cette Tour comme une reine choyée. Elle pensait encore à lui, à la scène d’hier soir, lorsqu’elle avait fait tourner son petit couteau entre ses mains pour lui montrer son habileté et qu’il lui avait dit qu’elle était incroyable. D’ailleurs, s’entraîner de cette manière lui paraissait présentement plus faisable que de méditer, aussi décida-t-elle de retourner chercher le petit couteau qui, lorsqu’elle n’était pas en mission à l’extérieur, reposait dans un petit coffre ouvrage près de son lit.

En ouvrant le contenant, ses yeux se posèrent à l’intérieur et elle reçut comme un coup de poing à l’estomac : le couteau n’y était pas. Son cœur se mit à palpiter tandis qu’elle laissa retomber bruyamment le couvercle.

Ce n’est pas possible. J’ai oublié de le ranger ?

Non, elle se souvenait parfaitement avoir délicatement reposé le couteau à sa place. Et personne d’autre qu’elle ne savait où elle le rangeait… Jusqu’à la veille au soir. Leyk. Lui seul savait.

Elle nia en bloc la trahison. Il avait certainement voulu lui faire une blague. Une surprise ?
Mécaniquement, Tess souleva les draps pour vérifier qu’il n’était pas dans le lit, puis se mit à courir au petit salon pour y retourner les coussins et autres vêtements traînant là. Aucune trace du couteau, bien entendu, mais elle finit par tomber sur son comlink. Elle l’activa sans attendre.

- Leyk ? Leyk, où es-tu ? J’ai besoin de te voir. Vite, réponds-moi !

Il n’y eut aucune réponse. Parfois, Leyk était occupé, mais alors il lui faisait savoir. Cela ne lui ressemblait pas. Et elle sentait sa présence : elle avait appris à la reconnaître : il était toujours dans la Tour. La Force l’aiderait à le retrouver !

Toujours vêtue de ses vêtements d’entraînement, Tess s’élança vers l’ascenseur qu’elle actionna. L’appareil lui sembla plus lent que d’ordinaire.

Les deux étages inférieurs ne donnèrent rien. A chaque niveau, elle sortait, appelait, posait des questions si elle trouvait quelqu’un, mais personne n’avait vu Leyk de la matinée. Ce n’était pas normal.

A l’étage où se trouvait la bibliothèque, il semblait à Tess que l’aura du garçon se faisait plus proche. Elle s’élança entre les rayonnages chargés d’ouvrages et d’holocrons, tous appartenant à sa maîtresse, et nota le silence pesant qui y régnait : d’ordinaire, quelque domestique travaillait là. Aujourd’hui, tout était plongé dans la pénombre.

- Leyk ! appela-t-elle d'une voix indignée, à quoi est-ce que tu joues ?

Si c’était une surprise, cela la fichait drôlement en colère, il allait entendre parler d’elle !

A pas vifs, elle déboula dans le centre de la bibliothèque, où les rayonnages formaient comme une clairière, un espace circulaire au centre duquel se trouvait une table.

Tess s’immobilisa avec un hoquet de surprise.
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Après les évènements houleux de Pakuuni, Lana avait eu beaucoup de travail. Prétextant des blessures physiques suite à l'explosion d'une navette dans le centre de contrôle républicain lors de l'opération, et un besoin de repos en général, elle s'était retiré quelques temps dans la Tour Noire de Kuat, là où elle habitait. Elle avait cependant continuer à gérer les affaires courante de son poste de vice-chancelière à distance, grâce à des échanges holographiques et des conférences de presses sur Kuat. Dans l'ensemble, elle était ressortie grandie de cet évènement qui avait été presque catastrophique. La presse ne tarissait pas d'éloge, et son intervention en direct avait montré au peuple de la République son sang-froid et sa maitrise de situation critique. Sa côte de popularité n'avait jamais été aussi haute dans les frontières de la République.

Elle avait pu prendre un peu de repos suite à cela, effaçant les vilaines cernes qui entouraient ses yeux depuis trop longtemps déjà, et reprenant quelques couleurs, si tant est que cela veuille dire quoi que ce soit pour sa peau pâle. Ce soudain sursaut de popularité et de soutien politique lui donnait un répit bien venu, qui lui permettrait de s'occuper d'un autre problème: son apprentie. Ses devoirs politiques la tenait souvent éloignée de sa protégée, si bien qu'elle négligeait son entrainement. Heureusement, cela semblait convenir à la petit Lordienne. Peut être n'était-ce pas plus mal après tout ? Elle était un esprit libre, probablement ne souhaitait-elle pas que Lana l'étouffe ?

Mais le problème ne résidait pas là. L'umbaranne avait déjà remarqué à plusieurs reprises le manque d'attention de son élève, ou encore son regard vague quand elle croisait de beaux jeunes hommes lors de réception ou diner officiel. Cela était arrivé également une fois en situation critique, lors de leur visite sur Umbara... Tess n'avait jamais connu d'homme, elle n'avait encore jamais connu l'amour. Elle n'avait jamais appris à s'en méfier. Non pas de l'acte physique, qui n'était qu'une détente passagère - surtout pour une matriarche Kuatie - mais bien des sentiments destructeurs que cela pouvait engendrer. Lana devait y remédier rapidement, avant que le trop plein d'hormones de Tess ne la rende instable.

Ce n'était pas comme si elle manquait de solution. Elle avait sélectionné un jeune homme inconnu, sorti de la fange des bas-fonds, quelqu'un que personne ne verrait disparaitre. Elle lui avait tout donné, afin de s'assurer de sa fidélité, l'extrayant de la misère de sa vie quotidienne pour lui donner le luxe. Elle l'avait jugé suffisamment séduisant pour correspondre aux critères de Tess. Après l'avoir fait passer plusieurs fois par son lit afin de s'assurer de ses qualités d'amant, elle lui avait donné un rôle dans le personnel de la tour. Un rôle qui n'était de que couverture finalement. Sa véritable mission était de séduire Tess, et faire naitre en elle les flammes d'un amour ardent. Guidée par Lana et ses indications, ce ne fut pas bien difficile de jeter la jeune Lorrdienne dans ses bras...

De sa main invisible, tirant les fils du destin comme quelque marionnettiste démoniaque, Lana avait guidé Leyk régulièrement sur le chemin de Tess, pour bien attirer son regard. Elle avait organisé l'incident de l'ascenseur. Elle avait regardé leurs premiers ébats amoureux par le biais de quelques caméras cachées. Ce n'était pas du voyeurisme, elle souhaitait juste s'assurer que le jeune homme fasse bien son travail. Elle avait coupé la vidéo de toute façon bien vite, un peu honteuse, et pourtant satisfaite. Son plan se passait à merveille. A présent, son apprentie était devenue une femme, et elle découvrirait bientôt à quel point l'amour pouvait se révéler dangereux et cruel.


*********************

Alors que Tess venait d'atteindre le centre de la salle de stockage, Leyk l'attendait. Lorsqu'elle appela à nouveau son nom, il sortit des ombres pour s'avancer dans la faible pénombre de l'espace centrale.

- Bonjour, Tess, fit-il d'une voix blanche.

Malgré l'absence de lumière, son visage n'exprimait aucun émotion particulière. Lana l'avait préparée à ce moment, mais il était calme. Il le faisait pour sa maitresse, pour qu'elle soit fière de lui. Pour qu'il puisse prendre la place de Tess. C'était le mensonge que Lana lui avait promis tout du moins. Un bon moyen de motiver ce jeune homme, dont l'ambition discrète n'en était pas moins dévorante.


- Excuse-moi d'avance pour ce que je vais devoir faire. Ce ne sont que les ordres, tu sais... Ne bouge pas, je te promets que tu ne souffriras pas.

Loin de la colère, de la folie ou de la peine, son visage était inexpressif. Comme si Tess n'était plus rien pour lui. Juste une étape de plus sur le nouveau chemin qu'on lui offrait, une opportunité qu'il avait décidé de saisir sans plus regarder en arrière. Il avait dû faire bien pire, dans les bas-fonds de Kuat...

Il s'approchait à petits pas calmes, les mains dans le dos, invisibles, tenant dans la gauche le couteau de Phryk de son interlocutrice. Puis, jugeant la distance finalement suffisante, il se fendit, et la lame noire trancha l'air en direction de la Lorrdienne.
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Dès qu’elle aperçut son amant, Tess fronça immédiatement les sourcils. Elle resta plantée là, stupéfaite. Son instinct lui signalait que quelque chose clochait. Leyk n’avait pas son attitude ordinaire. Un instant, elle eut l’idée folle que son esprit était manipulé par quelqu’un, mais elle dût se rendre à l’évidence : le garçon était en toute possession de ses moyens.

- Je t’ai cherché partout, s’entendit-elle dire, mais sa voix n’était plus aussi chargée de reproches qu’elle l’aurait voulu. De quoi tu parles ? Où est mon couteau ?

Mais le garçon ne lui répondit pas. Il s’approchait à pas lents. Un bref instant, Tess fut tentée de le décontracter en lui disant quelques mots, car à l’évidence il n’était pas tout à fait détendu. Peut-être qu’en lui rappelant leur amour il voudrait bien lui dire ce qui se passait ?
Elle n’eut même pas le temps de chercher comment formuler ses paroles que déjà Leyk fondait sur elle, faisant subitement apparaître un éclat clair entre ses mains, que Tess aurait reconnu entre mille autres : son couteau !

[Jet d’agilité : réussi !]

Ses réflexes heureusement affûtés lui permirent d’éviter l’attaque d’un bond agile.

- Arrête ! Qu’est-ce qu’il te prend ? Rends-moi ça !

Mais Leyk était concentré sur sa tâche : loin d’abandonner après cette attaque ratée, il recommença en tentant un coup d’estoc que Tess n’eut de nouveau aucun mal à éviter. Elle était beaucoup plus rapide que lui, et avait bénéficié d’un entraînement qu’il n’avait pas. Alors, il changea subitement de tactique et se mit à courir vers elle, courbé. L’attrapant par la taille, le garçon emporta Tess de tout son poids. La lorrdienne eut le souffle coupé sous le choc lorsqu’elle se retrouva brutalement plaquée à terre. Sa tête avait heurté le carrelage glacial et sombre et sa vision se brouilla une demi-seconde.
Lorsque ses pupilles firent la mise au point de nouveau, elle n’eut que le temps de voir que Leyk essayait d’abattre sa lame vers sa gorge pour se protéger en attrapant le poignet de son assaillant. Pendant des secondes qui lui semblèrent interminables, la lame en phryk, menaçante, était suspendue au-dessus de sa gorge. Et dans la tête de Tess, toutes les questions qui se bousculaient sur cet amour fou qu’elle éprouvait pour un garçon qui essayait de la tuer lui paraissaient tout autant acérées et meurtrières.

Néanmoins, il était évident de constater que Leyk était très loin d’avoir subi un entraînement à la hauteur du sien. Tess n’avait peut-être pas sa force, mais elle avait acquis des bottes qu’il était bien trop pataud pour éviter. Elle réussit à libérer une de ses jambes et donner un coup de genou dans l’estomac de Leyk. Pendant la fraction de seconde où il relâcha la pression sur le couteau sous l’effet de la douleur, Tess dévia la main de son assaillant pour écarter la menace. S’en suivit une brève lutte où il tâcha de la maîtriser à nouveau, mais la lorrdienne parvint à le faire rouler en le mordant de toutes ses forces au bras. Alors qu’il s’apprêtait à la frapper, Tess baissa la tête et profita de l’instant de surprise de Leyk pour déloger le couteau de la main qui, la nuit précédente, lui avait paru si tendre. L’instant d’après, elle le tenait en respect : elle debout, lui à genoux, bras écartés.

Ils restèrent ainsi plusieurs secondes tandis que Tess, tout en reprenant son souffle, faisait enfin face à la réalité terrible qui s’imposait : elle avait été trahie. Sa poitrine brûlait d’un feu ardent, insupportable. Comment avait-il pu lui faire ça ? Elle l’aimait ! Et il l’aimait en retour ! Il était forcément manipulé.

- Qui t’a donné ces ordres stupides, Leyk ?

Sa voix était tranchante. La colère désormais l’envahissait. Elle était prête à en découdre avec celui ou celle qui avait détourné Leyk de son amour pour elle. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas tant fait appel au côté obscur de son être : elle était prête désormais.

- Celui qui a fait ça veut ta mort, Leyk, je suis beaucoup plus forte que toi, tu le sais très bien ! Pourquoi n’es-tu pas venu me dire que tu étais menacé ?!

Le garçon avait la bouche tordue de mépris. Elle ne voyait pas dans ses yeux ce qu’elle aurait dû voir : la peur et la honte. Au contraire, il n’y avait qu’amertume et défi.

- Et elle veut la tienne aussi, lui cracha-t-il.
- Elle ?
- Oui, elle. Ta maîtresse.
- N’importe quoi.

Tess avait nié sans même y accorder un seul instant de réflexion. Elle était d’une loyauté sans faille envers Lana, la seule personne en qui elle ait pu placer une confiance entière. Lana ne ferait jamais une chose pareille. Vouloir sa mort ? C’était complètement idiot.
La colère en elle vacilla en même temps que le doute s’insinuait, mais elle le balayait d’un revers de main.

- Tu te trompes. Si Lana avait voulu me tuer, elle l’aurait fait elle-même. Elle n’a pas besoin de toi pour ça !
- Ah oui ? Alors comment tu expliques qu’elle m’ait donné l’ordre de te séduire et de te trahir ?
- Quoi ?!
- Elle m’a même testé, si tu veux tout savoir.

Tess recula d’un pas, baissant légèrement son couteau. Elle blêmissait. Ce n’était pas possible. C’était inacceptable. Elle ne savait pas ce qui lui était le plus insupportable : que Lana ait manigancé cela, ou bien que l’amour de Leyk soit factice. Tout lui semblait absurde.
Brusquement, Leyk attrapa le poignet qui tenait le couteau pour essayer de reprendre le dessus. Tess laissa échapper un cri de colère en comprenant qu’il avait habilement détourné son attention et la lutte reprit. La seconde suivante, le garçon tenait son poignet armé et enserrait dans son autre main le cou fragile de Tess.

La frayeur de la jeune femme fut de courte durée : sous l’effet de l’adrénaline et malgré le manque d’air, elle parvint à libérer son poignet et à planter la lame dans la chair tendre de son amant au niveau du sternum. Leyk desserra immédiatement son emprise pour porter ses mains à sa blessure, mais il était trop tard. Son habit clair était déjà teinté d’une tâche rouge sombre qui s’élargissait à vue d’œil. Tess le regarda tomber à genoux en suffoquant. Elle tremblait de tous ses membres. Une part d’elle avait envie de lui porter secours, mais une autre part craignait qu’il ne fit une nouvelle tentative pour la tuer.
Le garçon tomba en avant et se recroquevilla. Alors Tess, sans lâcher son couteau, alla s’agenouiller au-dessus de lui et, les yeux embués de larmes, plongea son regard dans le sien pour voir s’il l’aimait ou non. Mais les yeux de Leyk était remplis de fureur, et elle n’y trouva nulle trace d’amour envers elle. Alors elle décida qu’elle n’abrègerait pas ses souffrances et, plusieurs minutes durant, le regarda agoniser au sol, émettant des gargouillements sordides tandis que le sang se répandait dans sa gorge. Quand il rendit enfin son dernier souffle et qu’il ne pouvait plus la voir, Tess s’autorisa à laisser enfin ses larmes rouler sur ses joues. Elle se laissa choir, encore sous le choc de ce qu’il venait de se produire : sa vie avait basculé de rêve à cauchemar en moins de quelques minutes.
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Lana était en train de compulser des rapports politiques dans son bureau personnel, dans les derniers étages de la Tour de Kuat. Malgré son absence au Sénat, les choses semblaient se dérouler plutôt bien. Les divers partis étaient plus ou moins rentrés dans le rang suite à ses divers mouvements politiques et autres manigances. Maitriser les courants politiques depuis l'ombre d'Emalia, la laissant encaisser le plus gros des attaques, lui convenait très bien. Pour beaucoup d'Umbarans, ça aurait été même l'accomplissement de leur carrière. Lana pouvait à présent peut être envisager la chancellerie... Mais le voulait-elle ? Malgré le pouvoir indéniable, elle n'aimait pas être sous les feux de la rampe. Et puis vu son ascendant sur la chancelière, elle avait déjà tout le pouvoir qu'elle pouvait souhaiter.

Perdue dans sa réflexion sur le Sénat, elle fut perturbée par des remous dans la Force. Il y avait un violent maelström d'émotions en dessous d'elle, dans les étages inférieurs. Peur, colère, ambition... Trahison. Lana avait beau avoir abandonné la voie des Sith, ces sentiments ne cesseraient jamais de l'exalter. C'était bien eux qui recelaient le vrai pouvoir, n'en déplaise aux Jedi. Il fallait simplement ne pas se laisser déborder... De cette tempête, Lana déduisit que son plan touchait à son terme. Quelque part, en bas, Leyk tentait d'assassiner son apprentie. Il lui prouvait que l'amour était dévastateur, et la confiance illusoire. La politicienne ne s'attendait pas sérieusement à ce que le jeune homme puisse tuer Tess. Il n'en avait clairement pas la carrure. Et si cela arrivait par mégarde, c'était qu'elle avait hautement surévaluer les capacités de son apprentie.

Lana se leva, et se dirigea vers l'épicentre des perturbations. Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait des les ombres, à observer son apprentie au dessus du corps sans vie de son amant. La scène, en partie couverte de sang, avait quelque chose de romanesque. La belle pleurant au dessus du corps de son aimé... Malgré son manque évident d'empathie, la vice-chancelière n'aimait pas l'idée que son apprentie souffre. Il s'agissait d'une des rares personnes qui comptaient un tant soit peu pour elle dans cette galaxie. Mais elle avait pris la charge de son éducation, et cette leçon ci ne pouvait être apprise que dans la douleur. Tess la remercierait plus tard. Enfin peut-être.

Ce moment était le pivot de tout son plan. A quel point Tess connaissait-elle son implication ? A quel point était-elle déstabilisée par la situation ? La jeune fille devait être complètement bouleversée, et pourrait se montrer agressive, même ne connaissant rien de son implication. Pourtant, Lana ne pouvait pas se cacher. Il fallait battre le fer pendant qu'il était encore chaud, et Tess avait déjà probablement conscience de sa présence, car elle n'avait pas cherché à se cacher. Elle se demandait cependant comment l'aborder. La petite Lordienne était actuellement telle une boule de feu: comment faire pour la saisir sans se brûler ?


- Tess... murmura-t-elle depuis les ombres.

Elle ne savait pas quoi dire. Les mots se bloquaient dans sa gorge, ce qui était bien une première pour elle. Elle risquait gros ici. Elle pouvait peut être perdre Tess... Non, elle ne pouvait pas se permettre de perdre Tess. Pas après tout ce qu'elles avaient vécu... Lana se rendit compte à quel point la jeune fille était importante à ses yeux. Et la souffrance qu'elle lui infligeait lui parut d'autant plus odieuse et insupportable.

Bordel, c'était ça qu'on appelait une conscience ? Lana se le découvrait pour la première fois. Plus qu'une apprentie, un agent, un successeur, Tess était avant tout un être cher à ses yeux...


- Je... J'ai senti de l'agitation dans la Force.

Ses yeux pâles, brillants faiblement dans l'obscurité de la pièce, se posèrent sur le corps sans vie. Fallait-il feindre l'innocence, l'incompréhension ? Son apprentie la connaissait probablement mieux que personne d'autre. Personne d'autre de vivant en tout cas. A quel point était-elle à même de percer son masque?

- Que s'est-il passé ? demanda-t-elle d'une voix faible.

Elle avait volontairement choisi une entrée en matière neutre, qui ne l'avait pas vu encore mentir.
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