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Toujours rien. Aucune sensation... ni chaleur ni quoi que ce soit. Morrigan se contente de soupirer, fixant sa main droite aux doigts contractés tandis qu'elle sent vaguement le vent lui caresser le visage. Toujours ce froid... une brume glaciale qui semble dévorer toute forme de chaleur. Sa main, quoi que normalement plus ou moins rosée lui semble presque grise... comme tout ce qui l'entoure d'ailleurs. Tout semble si gris, si terne... et ce depuis quatre ans. Quatre ans... ce que le temps passe.

****Quatre ans perdus...****

Une pensé qui résonne avec force dans sa tête et ne manque pas de la faire grogner légèrement. Quatre ans perdus en effet... Quatre ans pendant lesquels elle n'a même plus entendu parler de son père. Quatre ans pendant lesquels elle a certes appris à canaliser ses pouvoirs... mais aussi pendant lesquels la promesse faite par l'Ordre n'a pas été tenue. C'est pour ça qu'elle est là, assise sous l'un des arbres du parc du Temple. Incapable de ressentir quoi que ce soit d'autre qu'une étrange sensation de tiraillement au niveau de la poitrine. Un début d'émotion ? Non... le froid autour de son coeur ne bronche pas. On en tous cas, elle n'en a pas l'impression. Elle veut sentir. Elle le veut ! Mais... cette brume... tout ce qu'elle peut ressentir de temps à autres, ce sont d'étranges échos. Elle se souvient vaguement de ce que ça fait de sentir. De vagues souvenirs qui, de temps à autres semblent prendre forme. Être près d'autres personnes peut, de temps à autres faire naître des échos plus forts, mais le vrai remède est hors de sa portée. Ou plutôt, il est proche. Si proche qu'elle pourrait presque le toucher ! Mais un obstacle de taille est entre elle et sa délivrance. Ou plutôt un groupe d'obstacles en fait... Et quel est cet obstacle ? Sa main tombe mollement sur son genou droit et elle ferme les yeux, encore envahit par un bref écho qu'elle ne reconnaît pas. Cet obstacle, c'est...

****Menteurs...****

L'Ordre... ou plutôt, certaines personnes dans l'Ordre. Son remède est détenu par l'Ordre. Le pire, c'est que c'est un remède si facile à obtenir... Pas de produit nécessaire, aucun crédit à dépenser, pas de sacrifice, pas de mort ou même quoi que ce soit de dangereux. Juste une chose : combattre. elle se rappelle encore la seule et unique fois où elle a pu toucher ce remède. La violence de l'écho et... cette impression de chaleur, comme si la brume qui envahissait son coeur se dissipait. C'était... magnifique ! Glorieux même ! Et ça lui a été immédiatement arraché avant qu'elle ne puisse réellement y goûter. Elle était si proche... tellement proche... et il a fallu que ce vieil imbécile arrête le combat, juste parce que son corps l'a trahie. Juste une larme. Une simple larme et un léger sourire. Et parce qu'elle semblait prendre plaisir au combat, ce vieux fou lui a arraché le remède des mains. Elle se rappelle l'horrible douleur, la même qui l'a envahie ce jour là... où elle a entendu cette femme hurler et a eu l'horrible impression que son coeur était déchiré par quelque chose. A l'instant précis où l'entraînement a été stoppé et où l'homme l'a séparée de son adversaire, elle a de nouveau sentie cette déchirure. Cette atroce douleur. Et tout ce que vieux fou a trouvé à lui dire, c'était un discours sur le côté obscur et à quel point les émotions étaient dangereuses ?! Comme si elle devait s'estimer heureuse d'être... comme ça ! Elle ne lui a jamais pardonné. JAMAIS ! A tel point qu'elle a ressentit un vague écho de satisfaction lorsqu'elle a appris sa mort durant la bataille pour reprendre Dubrillion. Satisfaction qui a ensuite été remplacée par un écho qu'elle a reconnu comme une vague horreur en se rendant compte de ce qu'elle venait de penser. Et maintenant, elle est toujours là... vide... toujours incapable de ressentir réellement, tout ça parce qu'il y a d'autres Jedi comme ce vieil imbécile. Des idiots qui trouvent qu'être sans coeur est quelque chose de magnifique pour une apprentie.

****Est ce qu'ils savent... Juste ce que ça fait ?****

Ces idiots ne savent rien. Ils savent pas ce que ça fait que d'avoir l'impression de ne pas exister. D'être plus vide qu'un stupide rocher et de n'appartenir à rien, ni personne. De n'avoir rien ni personne ! De constamment se sentir froide, de sentir les autres autour et d'avoir vaguement l'impression d'entendre une voix hurler. D'entendre ce hurlement vous dire de foncer, d'essayer de vous lier aux autres... juste à temps pour sentir un froid glacial étouffer l'écho qui vous soufflait que ce que vous vouliez le plus était là. A quelques mètres. Si proche, et pourtant complètement hors de portée. Et ils ont peur qu'elle cède au côté obscur si elle reprend son coeur ? Vu ce qu'elle ressent ou ne ressent pas... elle est presque sure qu'un jour, c'est ce qui se produira de toutes manières si jamais elle ne récupère pas ses émotions rapidement. Le souvenir du cauchemar qu'elle a fait la veille lui revient en tête et elle ne peut pas s'empêcher de sentir un violent frisson lui envahir la colonne vertébrale. Est ce que c'est ça qu'elle pourrait devenir ? Une entité si vide qu'elle en dévore tout ce qui l'entoure par sa seule présence ? Pour se distraire, elle se dépêche de redresser les yeux, observant la ciel entièrement bleu au dessus d'elle, notant vaguement le doux bruit du vent dans l'arbre au dessus d'elle. Le parc a beau être occupé par diverses personnes, il n'y a que très peu de bruit, à part quelques murmures de conversations distantes. Tout autour d'elle, elle peut également voir les murs blancs du temple encercler l'étendue verte. De hauts murs, cachant l'extérieur et censés protéger les occupants.

****Protéger, hein ? Tu parles...****

Cela dit, elle se contente de soupirer avant d'appuyer sa tête et son dos contre le tronc derrière elle, décroisant ses jambes qu'elle étend ensuite devant elle. Elle sait de quelles couleurs sont les choses... alors pourquoi tout est toujours si terne ? Un léger bruit de pas lui parvient, venant de quelque part sur sa gauche, mais elle ne bronche pas. Peu lui importe de toutes manières. Pourquoi quelqu'un l'approcherait ? Sans coeur et avec ce qu'elle a tendance à dégager, rares sont ceux qui perdraient du temps avec elle de toutes manières...
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[HJ: Voil'a j'ai tenté un petit quelque chose... Et je me suis permis l'incruste pour relancer mon petit poilu. Si cela ne te plais pas je m'en irai!

ps: si tu veux m'envoyer un mp, fait-le plutôt sous Luke Kayan, j'y suis plus active, merci.]


Derrière deux Padawans qui s'entraînaient, il y avait ce tronc d'arbre, lequel semblait précisément supporter toute la misère du monde. Lieman s'approcha, prudent. Après ses déboires avec "Etwa" envoyée dans un centre spécialisé de réadaptation, le Chevalier craignait de se faire dévorer par tous les enfants différents, un peu sauvages. Oui, et les poils avec! En réalité, son but était surtout de ne pas envahir l'espace privé de celle dont l'aura ruisselait de peine et de noirceur, mais il trouvait l'idée d'une gosse le gobant d'un seul coup façon serpent amusante... Ou effrayante.

D'un pas léger donc, Lieman s'approchait, il inclina légèrement la tête et, finissant par arriver au niveau de la gamine aux cheveux blancs, lui offrit un regard amical. Il sourit, découvrant légèrement ses longs crocs effilés, et l'invita.

- Dis donc, si tu t'ennuies, on pourrait se promener un peu, le parc est grand et je crois avoir compté toutes les branches de cet arbre, je n'ai pas envie de m'attaquer aux feuilles aujourd'hui.

Le jeune wookie avait parlé de son habituelle voix, plutôt aiguë pour un être de sa race bien qu'elle reste grave en comparaison avec celle des humains, et surtout parsemée de quelques fautes de basic et de "r" dominateurs. Une mèche brune clair retomba sur les yeux du Wookie, et cette dernière se mouvait au rythme de ses battements de cils. Il ne ressemblait pas à ces moralisateurs qui viennent directement demander "pourquoi" mais qui offraient par des moyens détournés, l'occasion à l'apprentie de se confier. Lie détestait ceux qui forçaient à parler de leurs sentiments et si son maître avait eu une seule qualité, c'était bien celle de laisser les choses se faire naturellement, sans obliger son Padawan à lui conter ses déboires. Bon certes, le vieux grognon avait plus tendance à lui dire de se taire à peine ouvrait-il la gueule, mais ce n'était qu'un détail.

L'air à demi-absent, le Chevalier leva les yeux vers le ciel clair et sans nuage, la journée était remplie de promesses, et il espérait que la jeunette trouverait la sienne en lui, ou peut-être dans les hautes herbes qui chatouillaient les pattes? C'était étonnant et triste de voir combien un visage si enfantin pouvait exprimer la peine, l'abandon, le vide. Lieman en avait vu défiler des gosses brisés, récupérés de tous les horizons, des cassés que le Temple essayait de réhabiliter avant de former, parfois cela fonctionnait, d'autres fois non. La gamine en face de lui pouvait très bien être en proie à une peine éphémère, mais vu la profondeur de sa souffrance, lisible dans la Force, le Jedi en doutait. Qu'est-ce qui avait pu lui faire mal à ce point?

Peu conscient d'avoir également souffert à cause de son maître je-m'en-foutiste et égoïste, le Wookie avait toujours combattu la tristesse par un optimisme débordant. Sa douleur était si enfouie qu'il n'en avait pas conscience et la considérait inexistante. Même sa tranche de vie avec l'inexpressif Bhernar lui avait semblé belle, il aimait le soleil et la pluie.- à l'abri dans sa chambre pour cette dernière!-. C'était donc sans se poser de questions qu'il avait abordé la petite fille, sans imposer quoique ce soit ni prétendre la guérir. De fait, il cherchait peut-être juste un peu de compagnie pour se promener...
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"...Hn ?"

Une voix. Rauque, rude, et presque bestiale. Même sans ses émotions, son corps garde tout de même des automatismes qui, parfois, la troublent légèrement. Si bien que quand elle sursaute et que son coeur de glace semble manquer quelques battements, elle n'en est pas vraiment surprise. Juste... troublée. Sa tête se relève lentement, mais elle se rend vite compte que l'être qui vient de lui parler est grand. Très grand. Et à en juger par ce qu'elle voit, il s'agit d'un Wookie. Un grand Wookie aux poils couleur caramel, avec quelques reflets plus sombres. Enfin "grand est relatif. Alors qu'elle se lève doucement, elle se rend compte qu'il mesure environ un mètre quatre vingt, si elle en juge par la différence de taille. Pour un Wookie, c'est loin d'être titanesque, bien qu'on ne puisse pas dire qu'il soit petit non plus. En fait, elle se sent vaguement écrasée par la différence de taille, même si ses émotions détruites l'empêchent de sentir la moindre peur ou appréhension.

"Me... promener ?"

Bien qu'elle penche innocemment la tête sur la droite, Morrigan n'ose pas relever les yeux pour croiser le regard de l'inconnu. Pas par peur. Non : elle craint juste de le mettre mal à l'aise. Elle sait que sa voix est pas vraiment appréciée par ceux de son âge... et que son regard terne peut provoquer quelques hésitations. Elle a souvent entendues ce genre de choses dans le Temple depuis son arrivée. Certes, c'est un adulte qui lui parle, mais une partie d'elle garde un vague écho de crainte. Être vide est déjà assez difficile... alors si en plus sa présence met les autres sur leurs gardes... le souvenir de son cauchemar le revient en tête et un léger frémissement l'envahit au souvenir de cette forme rouge et noire. L'idée qu'elle puisse finir comme ça... A nouveau, elle chasse cette pensé vivement, puis inspire avant de murmurer :

"Oh... Pourquoi pas après tout...

C'est pas comme si elle avait mieux à faire, à part rester couchée dans l'herbe. Elle n'a aucune leçon de prévue pour le moment et après ce qu'il s'est produit la dernière fois aux archives, la gardienne lui a formellement interdit de lire le moindre hololivre ou holocron jusqu'à ce qu'elle soit sure de s'être remise de sa précédente bêtise. Comme si avoir oublié ce qu'elle avait passé des heures à apprendre était pas déjà une punition suffisante ! Stupides limites physiques... Pour le coup, elle se demande cependant quoi faire et surtout, où aller. Ses souvenirs et échos émotionnels lui indiquent qu'elle devrait peut être sourire, mais elle sait que le faire actuellement serait inutile et peut être même hypocrite... sans compter que ça mettrait surement son interlocuteur mal à l'aise. Franchement... Être vide est si horrible... Contre nature, ça ne devrait pas exister ! Tout est si... froid, si compliqué aussi ! Mais elle se contente de secouer la tête, chassant à nouveau ces pensés tout en essayant de se décider sur la marche à suivre... avant de finalement décider de lever la tête complètement, dardant ses yeux morts dans ceux du Wookie qu'elle reconnait désormais comme un jeune chevalier Jedi. Une simple question franchit alors ses lèvres. Simple, mais résonnant quand même doucement :

"Vous voulez aller... où ?"
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La gamine avait une voix étrange, mais les gens avaient aussi tendance à juger Lieman moins civilisé que ce qu'il était. Le Wookie qui n'aimait donc ni monter aux arbres, ni aller nu, ni manger des larves ne s'en formalisa guère. Au lieu de cela, son sourire s'agrandit lorsque la petite fille accepta sa proposition. Ses yeux dorés fixant d'abord le sol finirent par croiser ceux du Jedi dont l'iris abordait une couleur semblable. Ils avaient au moins un point commun, ou un second si on ajoutait le thème de la voix hors-norme.

- Allons là où nous guide le vent.

Proposa le Chevalier d'un ton joyeux qui tranchait avec celui de la Padawan. "Etwa", qui lui manquait bien qu'il ne l'avoue jamais, ne parlait pas du tout, autant dire que l'inconnue n'allait pas le décourager par le biais de son air distant. S'il y avait une possibilité de communiquer via le langage, le Wookie était persuadé de pouvoir faire quelque chose pour ce... Cet autre quelque chose dont il ne savait rien mis à part la gravité. Un enfant triste en une si belle journée, ça l'était: grave.

Les yeux du Jedi se détachèrent des prunelles froides, presque éteintes de la gamine qui semblait presque aveugle pour le coup. Il leva le museau en l'air et renifla le parfum des fleurs que son odorat particulièrement fin décomposait en des effluves délicates à sa plus grande joie. Implicitement, il invitait l'enfant à faire de même et souligna son geste d'une onde de Force visant à entourer la frêle silhouette de la gosse, histoire de la réchauffer mais aussi de la bousculer. Juste un peu.

- Je m'appelle Lie. Et toi?

Demanda-t-il, peu au fait des étiquettes pratiquées au sein de l'Ordre, ou plutôt tout à fait au courant mais les ignorant sciemment. Pour une fois, il prônait activement ce que Bhernar lui avait enseigné: le respect ne se transmettait pas via des "Monsieur" ou des "Maître" sinon à travers les actes, ce qu'au passage, le vieux grognon avait bien peu prouvé au Wookie. Nirouan était un véritable phénomène qui avait flirté avec la limite du correct, située bien au-delà du politiquement correcte. Menaçant presque de verser dans la maltraitance, le rabougri avait de ce fait, au moins eu le mérite de donner à Lie une patience d'ange. Ce dernier loin de se sentir ombrageux par la réponse de la petite fille voyait au contraire le côté positif, au moins elle lui avait répondu et avait accepté la ballade.

Les yeux dardant désormais un ruisseau qui traversait le parc, coincé au fin fond de ce dernier, promettant une certaine intimité froide et mouillée aux courageux. D'un air rempli de malice, le Jedi s'y dirigea et s'assit puis plongea ses pattes dedans. Il aurait bien piqué une tête mais ne souhaitant pas brutaliser la Padawan, il attendit son accord, que ce soit par un non direct lancé du bout de petites lèvres horrifiées par son idée saugrenue ou implicite.

- Alorrrs qu'est-ce qui se passe?

Lui demanda-t-il sans ambage, peu adepte des techniques de psychologie troubles, visant à inspirer confiance à l'enfant pour l'emmener à parler de ses soucis. Au moins avec lui, la gamine était prévenue, elle pouvait ériger son mur si elle ne se sentait pas prête ou discuter avec des oreilles et une bouche vraiment intéressées.

- Je ne vais pas te servirrr le couplet de "je suis différrrent aussi. Je te comprrrends, etc... Et ce n'est pas une éprrreuve ou je ne sais pas quoi. C'est juste, si tu veux rrrépondre c'est bien. Sinon tant pis, on ne perrrd pas notrrre temps dans un si joli coin de toutes façons.


Même si la Padawan ne parlait pas, il resterait à ses côtés, après tout, Lie se trouvait parfaitement heureux dans ce recoin, en compagnie d'une enfant certes peu envieuse de discuter, même légèrement fade. Lieman avait assez de joie pour deux, et il ne s'ennuyait jamais. C'était un de ses principes, ne pas se laisser abattre, ne rien dédaigner. Au début, difficile de trouver un arbre passionnant, mais au fur et à mesure, à force de s'exercer, on finissait par passer des heures à le fixer, l'esprit plongé dans ses feuilles à la recherche de formes de vie, et on ne voyait plus passer l'heure. Évidemment, le Wookie citadin n'avait pas conscience que c'était peut-être sa propre nature -qu'il croyait inexistante, tout simplement.- d'animal qui guidait ses choix, exagérait ses préférences, bref, justifiait une passion mal assumée pour la nature.
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Étrange... même dans son état, Morrigan parvient à sentir un léger écho qu'elle reconnait vaguement comme une ombre de surprise. Son interlocuteur n'a pas bronché... aussi bien envers sa voix que son regard. Bien entendu, elle ne s'en plaint pas, bien au contraire. Après tout, les adultes ne bronchent que rarement en la voyant, mais... Enfin, peu importe. "Là où le vent les guidera" ? Elle a déjà entendu ce genre de phrase par le passé, mais elle n'arrive plus à se souvenir d'où, même si elle se contente d'acquiescer de la tête, suivant ensuite le Wookie... qui ne tarde pas à se présenter. Lie ? L'espace d'un bref instant, elle se demande pourquoi, avant de se souvenir des "normes"... Enfin, du comportement entre gens "civilisés". Se présenter est censé être une base, chose qu'elle a toujours eu du mal à comprendre. Après tout, c'est ce qui arrive quand on se "perd" à quatre ans. Une très légère hésitation, avant qu'elle ne ferme les yeux, un simple souffle échappant à ses lèvres, formant ensuite son prénom :

"...Morrigan..."

En fait, elle ne s'en est pas rendue compte de suite, mais en écoutant attentivement, elle commence à se rendre compte que le Jedi, ou plutôt Lie semble avoir une voix qui enroue plus ou moins vite... ce qui lui arrache une très légère grimace, fort heureusement cachée. Du peu qu'elle en sait sur les diverses races de la galaxie, beaucoup d'entre elles ne sont pas faites pour parler la langue "galactique". Les Aqualish et Hutts, entre autre, en sont apparemment incapables. Et d'après ce qu'elle a étudié, les Wookies n'ont pas les cordes vocales nécessaires pour parler un langage si "compliqué" très longtemps. Même avec un entraînement poussé. Cela dit, elle préfère ne rien dire, se contentant de hausser légèrement un sourcil lorsqu'ils arrivent dans l'une des zones les plus calmes du parc. Une petite étendue d'herbe avec un tout aussi petit ruisseau. Un ruisseau dans lequel le chevalier ne tarde pas à plonger ses pieds... ou ses pattes ? Elle ne sait jamais.Cependant, la question qu'il lui pose ensuite lui fait plonger ses yeux verts dans ceux dorés de son interlocuteur, une légère pointe de curiosité l'envahissant. Il ne sait pas ? Une partie d'elle ne peut soudainement pas s'empêcher de se demander comment elle réagirait si elle avait un coeur. Est ce qu'elle serait vexée ? Sur ses gardes ? En colère ? C'est quand même une question personnelle et en plus, posée de manière directe. Mais elle ne ressent même pas le moindre écho. Comment réagir ? Que répondre ? Sans même s'en rendre compte, elle vient s’asseoir au bord de l'eau, retirant lentement ses bottes avant de tremper à son tour ses pieds dans l'eau froide. Ce qui ne va pas ? Il devrait plutôt demander ce qui va, tiens... Il y a tellement de choses qui ne vont pas qu'elle y passerait le reste de la journée et probablement la nuit à les énumérer. Qu'est ce qui ne va pas ? Au final, elle ne sait pas quoi répondre, même si Tie reprend doucement, lui indiquant qu'il n'essaye pas de lui faire croire qu'il la comprend, ni même de lui servir les différents préceptes et phrases de bases de l'Ordre. Il lui permet même de ne pas répondre, si c'est son désir, même si elle se surprend à hésiter. Qu'est ce qui ne va ? Une chose en particulier lui vient en tête. Une chose qui franchit ses lèvres sans qu'elle ne s'en rendre compte :

"Ils m'avaient promis... Ils m'avaient promis de me le rendre..."

D'une certaine manière, alors qu'elle repense à cette promesse trahie, Morrigan ne peut que se sentir étrangement soulagée de ne pas avoir de coeur. En tous cas, c'est l'étrange écho qu'elle a l'impression de ressentir. Son coeur est froid... si horriblement froid. Alors qu'elle sent l'aura du Wookie toucher la sienne, elle grimace légèrement. C'est presque invasif... mais elle n'est même pas capable de ressentir la moindre offense... ou peur. C'est inhumain... Contre nature et... Carrément horrible ! Sans même s'en rendre compte, elle laisse son aura échapper légèrement, montrant surement sa nature de "blessure dans la force". Elle ne sait même pas ce qu'est réellement cette condition d'ailleurs ! Juste que c'est dangereux, que les pires cas peuvent influencer les gens et que dans les plus extrêmes... elle pourrait devenir... cette chose en noir et rouge qu'elle a vu dans ses cauchemars. Une ombre tellement vide et souffrante au point de vouloir combler le dit vide... en dévorant les forces des autre par sa seule présence. Peut être que c'est à cause de la douce aura du chevalier, mais elle a l'impression qu'elle peut lui dire... si bien qu'elle reprend doucement, se contentant de regarder l'eau qui continue à s'écouler, comme pour fixer le passage du temps. Un temps qui continue à s'écouler... sans son père... et sans elle :

"Quelque chose m'a... fait mal, quand j'avais quatre ans. J'ai juste... entendu un cri, une femme qui hurlait. Et juste après, j'ai eue l'impression que... Mon coeur se déchirait. Cette douleur... ce froid... Je me rappelle juste de... cette douleur puis... Mon coeur s'est... gelé. Il a tout pris avec lui. Les couleurs... et moi..."

Un frisson particulièrement violent l'envahit à ce souvenir, lointain souvenir de cette horrible douleur. Elle a beau ne plus avoir d'émotions, elle en garde les échos... et avec les échos, les douleurs liées. Le fait que ce stupide Maître a réussit à reproduire cette douleur en l'arrachant à son combat n'a pas manqué de la marquer encore plus.

****Et ils disent que les Sith sont des monstres ? Franchement, je me demande qui est le pire tiens !****

Alors que cette pensé gronde fortement en elle, elle baisse la tête, essayant de sentir quelque chose. N'importe quoi ! Mais en vain. tout reste froid, gris et sans âme. Aucune douleur, mais aucune chaleur non plus. Même l'aura de Tie ne la réchauffe plus et elle ne peut que murmurer froidement :

"Je veux juste... être moi. Mais apparemment, c'est dangereux..."
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[HJ: pour les "R" je les roule selon ma flemme haha ou si j'oublie ou pas... Mais sa qualité de voix reste plus ou moins égale bien qu'à la fin il fatigue certainement un peu^^. J'espère que tu apprécies ce rp en tout cas :)]


"Ils" ou "il"? À l'oral rien ne distinguait l'un de l'autre. Lieman se mordit les babines et demeura silencieux, essayant de déchiffrer les paroles amères de la dénommée Morrigan. Tant de souffrances dans un si petit corps... Cela dit, le Wookie demeurait prudent, il ne voulait pas se jeter corps et âme dans la cause, promettre juste pour la voir cesser d'avoir mal et ensuite la décevoir encore une fois. 

- Tu parrrles des Jedis? Quel est le rrremède?

Le Chevalier était confus, il ne savait pas si le Temple avait prit à l'enfant un objet lui rappelant cette femme mourant sous ses... Oreilles. Oui une femme dont l'identité ou le visage lui semblaient inconnus, alors qu'elle avait l'air si proche. C'était étrange, l'apprentie aurait-elle perdu la mémoire suite à un coup? C'était en tout cas ponctuel parce que cette scène semblait encore l'obséder. Les pattes toujours dans l'eau, le Wookie se mit à réfléchir, il savait que l'Ordre déconseillait l'attachement, bien que le conjugal se soit démocratisé, le filial restait extrêmement restreint, et les apprentis ne pouvaient pas contacter avec leur famille. Si cette femme avait pu être la mère, la soeur ou même la tante de Morrigan, il était logique qu'on lui interdise de retrouver des objets pouvant aviver les souvenirs et donc la haine pour le chauffard, les circonstances voir l'assassin? Ce qui était encore plus étrange, en supposant que la gamine dise vrai ou ait bien interprété, était que "il" ou "ils"- finalement "il" selon ses dernières phrases- avait promis de rendre cette chose. Ce n'était pas dans les habitudes de ces Gardiens de la Paix et de la Vérité d'amadouer qui que ce soit avec un mensonge, sauf lors d'une négociation avec un preneur d'otages, éventuellement. 

Lie envoya une nouvelle onde de Force à Morrigan mais bien plus discrète cette fois. La vague frôla à peine son esprit, comme une proposition à prendre ou à laisser pour essayer de se réchauffer. Pour le moment le Chevalier ne pouvait rien faire d'autres que d'écouter, essayer de saisir et de tranquilliser la Padawan. Le frisson violent qui avait surgi de la Force malgré l'apparence impassible de l'enfant ne l'effrayait pas, au contraire, cela lui redonnait même un peu d'espoir. Si Morrigan s'indignait, c'est que son âme était cassée, mais pas morte.

- Il n'y a que cette chose dans ta vie, qui puisses te fairrre rrrevenir? Comment tu étais avant? À moi tu ne me parrrais pas éteinte. Justement tu es en colèrrre et tu as mal. Tu es vivante et pleine de couleurs. 

Certes, pas les bonnes pour être heureuse, mais si l'enfant éprouvait des sentiments négatifs, cela signifiait qu'elle n'était pas encore prostrée et que son corps n'était pas une enveloppe vide, juste endormie probablement. Il avait du mal à s'expliquer comment ses confrères avaient pu passer outre une aura aussi glaciale et enflammée à la fois. Certes, le contexte national, voire interplanétaire et dans tous les domaines -économique, social et politique- prêtait à la confusion, obligeant les uns à être pressés, les regards à oublier des détails sur leur route, mais une gamine en souffrance était-elle vraiment un détail? Sans vouloir jeter la pierre à ses pairs, le Chevalier commençait à trouver Morrigan dangereuse, mais pas pour l'Ordre immédiatement, sinon pour elle, son propre bien-être. Il lui paraissait incongru de continuer à lui prodiguer des cours visant à l’entraîner physiquement sans apaiser son esprit avant, fermer les plaies de l'esprit. Et s'ils l'avaient tenté sans succès, l'apprentie ne semblait guère surveillée ou maintenue à l'écart. En effet, c'était certes triste, mais les cas trop graves étaient souvent renvoyés du Temple, placés en institution ou aidé par l'Educorps voir l'Agricorps, mais on ne laissait pas des boules de souffrances ambulantes se promener dans les allées du Temple, et leur apprendre tout ce qu'il fallait savoir pour se venger sabre en main ou juste perdre la tête. 

Ainsi, Lie ne voulait pas croire que la pré-adolescente soit un cas désespéré. Il préférait songer au "dossier" un peu oublié, poussiéreux, pourtant vivant et porteur d'espoir. Intérieurement, il se demandait ce qu'il pouvait bien faire à s'occuper de tout sauf de ses affaires, seulement on l'avait éduqué à venir en aide à autrui, et de toutes manières c'était trop tard, les yeux couleur miels, si semblables aux siens l'avaient touché. 

- Je ne peux pas te prrrromettrrre d'avoirrrr la solution et de pouvoirrr t'aider, mais oui t'écouter et te dirrrre la vérité.
- proposa-t-il.- Explique-moi bien et je te dirrrais pourrrquoi oui ou pourrrquoi non si je le sais. - Fit-il en guise de promesse, encore une pour Morrigan, une vraie cette fois espérait le Jedi.
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Bien que Tie lui demande si elle parle bien des Jedi, il semble rapidement comprendre que c'est bien le cas en écoutant ce qu'elle lui dit ensuite. En ce qui concerne le remède... Une partie d'elle, toujours plongée dans les ténèbres se demande tout de même si en parler est une bonne idée. Un remède si simple... mais apparemment si dangereux. Morrigan sait que combattre peut être dangereux et pas seulement à cause des blessures qu'on peut occasionner... ou recevoir. Combattre apporte diverses complications, surtout pour quelqu'un comme elle pour qui combattre est source d'émotions. Une nouvelle vague de force, beaucoup plus subtile que l'autre vient la toucher, porteuse de très vagues échos et source d'une étrange impression d'assurance. C'est comme une proposition... une douce source de chaleur qui tenterait de réchauffer son coeur glacé. Quel est le remède ? Une autre question suit, suivie de près par une description qui ne manque pas de faire naître des échos vaguement chauds, mais légèrement noirs. Elle ? Vivante ? Surement, mais comment lui dire que ce qu'il ressent venant d'elle n'est qu'une...

"C'est le seul remède qu'on a trouvé en tous cas. Il me manque la... la moitié de ce que j'étais... Et à cause de ça, mes instincts restants compensent. En tous cas, c'est ce qu'on m'a dit. Vous savez que les Echanis combattent pour connaître ? Dans mon cas, c'est pas seulement une possibilité... C'est la s-seule manière que j'ai de ressentir les émotions..."

Sa tête se baisse légèrement. Pour le reste... elle ne sait pas vraiment comment lui expliquer. Les échos sont indescriptibles, même pour elle. De simples reflets, des ombres de souvenirs qui font réagir son corps par instinct et apparemment résonnent jusque dans son aura. Mais de là à penser qu'on puisse les ressentir comme si elle sentait vraiment. Après une courte hésitation, elle ferme les yeux, inspirant profondément avant de reprendre :

"J'ai plus de coeur, mais... J'ai encore les souvenirs. C'est ça que vous ressentez. J'ai pas compris ce qu'on m'a dit sur la chimie et les mécanismes, mais... Mon corps produit toujours les substances. Je suis juste incapable de... vraiment comprendre ou même de sentir. Je sais pas comment l'expliquer, mais... Pour moi, les émotions sont... des échos. Des ombres qui apparaissent et disparaissent sans que j'ai le temps de les ressentir. Si vous préférez, je réagis pas. Si on est méchant avec moi, p-par exemple, mon corps saura que je devrais mal le prendre et je sentirais juste un tiraillement au coeur, mais rien de plus."

Ou pire encore : s'il arrive quelque chose à une personne dont elle était autrefois proche, elle ne sentira rien. Son corps saura qu'elle devrait être triste et ses yeux pleureront un bref moment, mais... elle sait déjà que la brume autour de son coeur ne bougera pas. Si elle était en état de sentir, elle est sure que ce constat l'aurait horrifiée, mais même ça lui est interdit. Alors qu'elle baisse la tête, elle ne peut que contempler l'eau qui s'écoule toujours au même rythme, comme le temps qui passe. Une étrange impression de liberté mêlée à de la restriction l'envahit et elle ne peut que soupirer légèrement. Le chevalier lui demande plus de précision, lui promettant des réponses, chose qui déclenche un très vague écho d'amertume. Expliquer ce qu'elle ressent est déjà assez difficile... mais avant tout, il doit comprendre... Et pour ça, toujours guidée par la vague de force qui continue à tenter de la réchauffer, elle ne peut que sourire tristement, sachant déjà que ses yeux ne reflètent pas le dit mouvement. Sourire est censé mettre les gens plus à l'aise, d'après ce qu'elle en sait. Mais son sourire à elle...

"Ma maman ne voulait pas de moi, d'après mon père. Ni de lui d'ailleurs. Elle est p-partie quelques jours après ma naissance mais... J'ai t-toujours sentie une présence. Comme quelque chose de chaud prêt de mon coeur. Le Jedi qui m'a examinée pensait que... la femme que j'ai entendue était ma mère... et que j'étais liée à elle. Apparemment, elle était sensible à la force, mais... Père m'a dit qu'elle avait jamais été entraînée. Quelque chose s'est passé quand j'ai eu quatre ans et... a brisé le lien. J'ai pas compris les explications et... on a jamais voulu me les répéter mais... On m'a juste dit que j'étais une... vous savez ? Une blessure dans la force. Le Jedi croyait que j'avais sentie la mort de ma mère et que... le lien m'avait fait ressentir ça comme si..."

Comme si c'était elle qui mourrait. Elle se rappelle encore ce hurlement, cette déchirure dans la poitrine et ce froid glacial. Si c'était bien sa mère qui criait, sa mort a du être violente... et rapide. Mais si c'est ça mourir, elle ne peut pas s'empêcher de frémir. C'était si...

****Si froid... et seul.****

"C'est arrivé un an après mon arrivée. On m'a mis avec une autre fille pour un entraînement et... Alors qu'on s’entraînait, je l'ai senti. Le froid disparaissait et... Pendant un moment, tout revenait. C'était... C'était si beau. Je pouvais sentir mon coeur , ce froid partir et... je revenais. Mon corps a commencé à réagir et... Le Jedi qui enseignait m'a vue sourire. Et là... j'ai attendu ce moment pendant un an. Et alors que je touchais le remède du doigt, on... On me l'a arraché. Cet homme m'a séparée de ma partenaire et d'un coup. Le froid est revenu et j'ai de nouveau sentit cette... douleur au coeur, comme si quelque chose avait commencé à s'y accrocher et avait été détruit avant de pouvoir finir. Je... L'écho que j'ai ressenti à ce moment là... C'était horrible. Mais quand en plus il s'est mis à dire que... que les émotions étaient dangereuses et que... je devrais être heureuse d'être comme ça..."

Ce jour là a probablement été le plus proche qu'elle ait jamais été de haïr quelqu'un. Bien que ce n'était qu'un simple écho, elle se rappelle encore la contraction et la vague impression de corruption, comme si son aura s'assombrissait brusquement. Le fait qu'elle en ait ensuite voulu à l'homme au point de ressentir un écho de satisfaction en apprenant sa mort continue à la troubler, même des années plus tard. Mais le pire...

"Je fais... du mal aux autres des fois. Je veux pas le faire, mais... je comprend pas les émotions. Je comprends pas ce qui fait mal ou ce qui le fait pas. A cause de ce que je suis, je finis toujours par... par dire quelque chose qui les blesse. Les maîtres comprennent pas... il comprennent pas que je peux blesser sans le vouloir juste parce que j'ai plus mon coeur. Je veux être libre, juste... être moi. Pourquoi ils veulent pas ? Pourquoi les autres ont le droit d'exister alors que moi, je... je dois rester comme ça ?"

Il n'y a rien. Aucune jalousie ou amertume. Un simple écho de froid plus fort que les autres est sa seule réaction. Aucune colère, juste une simple question posée en toute interrogation : pourquoi les autres et pas elle ?
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Lie écoutait attentivement, les oreilles dressées quoique bien cachées derrière son épais pelage. De temps à autre, il laissait s'échapper un petit roucoulement désolé qui déboulait du fond de sa gueule pour mourir sur le rebord de ses lèvres. Ne pas l'interrompre. Ne pas lui montrer une pitié, avilissante émotion, fille de la charité et de l'enfer, pavée de bonnes intentions. Le jeune Jedi pour sa part n'avait pas eu une enfance spécialement agréable non plus, bien que son père ne l'avait jamais frappé, il avait toujours montré un certain dédain pour lui et sa gêne de l'avoir dans ses pattes. C'était justement par pitié que son géniteur ne l'avait pas abandonné dans un orphelinat, mais dès qu'il avait pu se débarrasser de la boule de poils, il n'avait pas hésité, l'offrant à Bhernar de Nirhouan, son si singulier mentor, lui aussi peu affectueux.

- Je comprrrends ce que c'est, le rrrejet.

Fit doucement le Wookie, en un souffle, le regard ailleurs, suggérant qu'il réfléchissait toujours aux paroles de la fillette. Il ne savait pas très bien quel remède cette dernière évoquait car elle ne le faisait que de façon implicite, mais sa propre solution se dessinait dans sa tête. être prudent était primordial mais le Chevalier avait promis d'être honnête alors il lui en fit part, presque comme à une adulte.

- Il faudrrait que tu sentes, que tu comprrrennes ce que c'est, avant de pouvoirrr te contrrrôler.

Comment couper le chemin à la colère si on ne savait pas la reconnaître? Chercher une paix littéralement et métaphoriquement invisible. Lie se demanda aussi, si la jeune fille n'avait pas un problème de naissance, comme une anomalie au niveau de la capacité à ressentir, une psychopathie cela était un peu fort, cela dit, malgré le traumatisme, la réaction de Morrigan paraissait extrêmement forte. Comment avait-elle pu ne jamais se remettre suite à la mort d'une femme totalement inconnue? Sur le coup, le choc avait du être terrible, cependant, traîner toute sa vie ce boulet semblait incongru. Serait-elle paradoxalement, hypersensible? En tout cas l'enfant paraissait consciente de ce problème et comme un anémique cherchait désespéramment du fer [HJ: Toute coïncidence avec des faits réels est fortuit xD] , elle fouillait du côté des émotions fortes, surtout les négatives. Lieman croyait plus en celles positives, quitte à un attachement trop fort, déconseillé par l'Ordre, qui pourrait déboucher sur une quasi- obsession, mais il fallait bien remplir le trou laissé par l'absence d'une mère pas même aimante.

- Nous pouvons essayer, même si tu comprrrrendrrras que ce ne serrra pas un combat à morrrt.- Il eut un petit rire, situé à mi-chemin entre celui humain et animal, un genre de glapissement joyeux, mais rapidement son visage redevint sérieux.- il faudrrrra accepter d'arrrêter si cela devient trrrrop intense, mais si tu veux de moi, je serrrai ton adverrrsaire.

Le Wookie la regarda avec intensité. Il espérait que la gamine aurait la patience nécessaire pour également tenter d'autres choses qu'il allait lui exposer. il n'avait pas la science infuse et ne s'en targuerait donc certainement pas. Entrer dans un monde si différent du sien, un esprit, cette Galaxie peuplée d'étoiles mais surtout d'astéroïdes. Qui serait-il pour poser un diagnostique à l'instar de certains arrogants psychologues, sans échanger avec la patiente? C'est pourquoi il avait accepté l'idée du combat, trouvant ses compères bien frileux pour le coup. Juste une fois, une tentative pour amorcer la guérison, évaluer le mal, trouver la racine. Cela ne paraissait pas beaucoup et surtout ce n'était pas en attendant que la chose s'arrangeait. Pour l'instant, ils pouvaient faire face à une gamine qui explosait, alors qu'une adulte déjà entraînée serait bien plus difficile à réduire. Non vraiment, tout en comprenant le principe des suspicions de l'ordre, le Wookie ne saisissait pas qu'ils ne choisissent pas de prendre le risque, d'autant plus face à un adulte solide comme lui.

Ses deux billes de miel fondu fixaient désormais l'enfant avec le même sérieux qu'il considérerait un pair. Il se demandait comment raviver ses émotions sans que cela ne déborde, même si le plus important était la première étape: rendre son coeur à la petite, car un duel ne serait qu'une solution éphémère, un tout début pour la convaincre qu'elle pouvait guérir. Qquelle importance qu'elle soit apte à se contrôler pour devenir Chevalière, si elle n'était pas heureuse? Un problème à la fois, et si cela devait la mener hors des voies de l'Ordre, ainsi soit-il. Elle était humaine -enfin mi-Echani- avant d'être une soldate.  

- L'attachement amourrrreux est déconseillé par l'Orrrrdre mais... L'attachement entrrre un élève et son maîtrrre est inévitable. Enfin norrrmalement. Il est trrrrès forrt. Même si le mien n'était pas affectueux, on va dirrre ça comme ça, je l'apprrrécie. Enfin je le supporrrrte. Alorrrrs je pense qu'il faut que tu constrrruises des liens de confiance avec quelqu'un ou des perrrrsonnes pour que la chaleurrr revienne. Ça peut êtrrre naturrrelle bien que je pense que des séances de méditation pour rrrréveiller tes sens, même ta colèrrre serait bien. Si j'exposais ceci au Conseil, peut-êtrrre qu'ils accepterrrraient de tenter l'expérrrience? C'est différrent d'un Padawan seul.

Lie ne se sentait pas prêt à être maître, pour autant il voulait aider la jeune fille. Juste comme ça, sans la prendre entièrement sous sa responsabilité, comme "Etwa". Oui. Comme "Etwa" dont il était inexorablement en train de devenir le maître avant qu'elle ne disparaisse.

Cette gosse il fallait l'aider à retrouver le chemin, comprendre ce qui lui ferait mal pour qu'elle cesse d'en faire aux autres. Rien que le fait d'en parler, de s'en repentir montrait des émotions à fleur de peau selon la Wookie. Morrigan n'était pas encore perdue même si cela ne tarderait pas à ce rythme. Plus que d'en faire une Jedi il fallait en faire une citoyenne, à l'instar de la gamine sauvage dont il s'était occupé. D'abord les manières, la socialisation, ensuite l'apprentissage Jedi et seulement si cela lui seyait. Parfois le Temple avait cette idée fixe d'à tout prix former de futurs chevaliers que Lie ne saisissait pas bien. Sensible à la Force-> a-t-il assez de midichloriens?-> Futur Jedi. Pour lui, l'Ordre devait d'abord répondre aux besoins de l'individu avant de penser à lever son armée, et s'il était généralement d'accord avec sa communauté, il leur reprochait parfois cette systématisation.
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Chose étrange, lorsque Lie lui dit qu'il sait ce qu'est le rejet, elle ne ressent aucun des échos habituels. D'habitude, ce genre de déclaration fait naître d'étranges sensations de brûlure et de vague douleurs dans sa poitrine. Echos que ses lointains souvenirs traduisent par une sorte de colère ou d'impatience. Mais quelque chose dans le regard du chevalier fait qu'elle n'a aucun mal à croire ce qu'il vient de lui dire. Peut être parce qu'elle sait que certaines personnes voient avant tout ce peuple géant comme de simples brutes, voire même des servants ? C'est stupide bien entendu, mais s'il y a bien une chose qu'elle a rapidement pu voir, c'est que dans la galaxie, tout est bon pour se faire des crédits rapidement. Ce n'est pas pour rien qu'elle a faillit être kidnappée après tout. Là encore, un lointain écho de froid lui parvient à ce souvenir, mais à part un vague frisson, elle ne ressent ou ne montre rien de plus. Cependant, c'est ce qu'il dit ensuite qui la trouble le plus. Contrairement à beaucoup de monde au temple, il semble en effet avoir compris ses raisons et va même jusqu'à les approuver à mi-voix. Il faut qu'elle sente, d'après lui. Qu'avant d'apprendre à se contrôler, elle puisse comprendre ce que c'est d'avoir des émotions. C'est en fait ça qui l'a toujours surprise et troublée par le passé. Les maîtres pensaient en effet qu'elle avait de la chance d'être ainsi car elle pouvait se contrôler plus efficacement. Mais où était la logique là-dedans ? Comment contrôler quelque chose qui n'existe pas ?! Un tel raisonnement venant d'hommes et de femmes aussi cultivés que les Jedi avait quelque chose de complètement irréel. Alors que ce soit un Wookie, une race dont beaucoup se moquent pour leurs traditions guerrières et leur manque apparent de subtilité...

****Si j'avais mon cœur... cette situation m'aurait fait mourir de rire... C'est ça qu'on appelle de l'ironie ?****

Cela dit, elle voit bien que le Jedi se pose des questions sur son état. Lesquelles, elle l'ignore, mais elle peut en deviner au moins une. Son lien avec sa mère est un mystère qu'elle-même n'a toujours pas résolu... et ne résoudra peut être jamais. Comment est ce qu'elle a pu se lier à une femme qui l'a abandonnée quelques jours après sa naissance ? Du peu qu'elle sait, la seule chose que cette femme ait jamais faite pour elle, outre la "garder" et la mettre au monde d'après son père, a été de lui donner son prénom. Mais même ainsi... comment la mort d'une personne qu'elle n'a jamais vu ou presque a pu la mutiler à ce point ?! Finalement, elle se contente de baisser les yeux avant de murmurer :

"Si y'a une chose que j'ai apprise ici... c'est que la F-Force n'est p-pas seulement un outil ou juste une é-énergie. Je c-crois que c'est pas v-vraiment la mort de ma m-mère qui m'a f-fait ça, mais... Je l'ai s-sentie comme si c'était m-moi qui..."

Morrigan n'a pas peur de la mort. En fait, elle n'a peur de rien au final, faute d'avoir la capacité de sentir même une émotion aussi primaire. Bien sur, elle peut sentir des échos d'appréhension de temps à autres et chose étrange, l'idée d'être complètement seule la met TRÈS mal à l'aise par moments. Mais la mort n'est pas vraiment sa peur primaire. Cela ne l'empêche cependant pas de frisonner en se rappelant de la douleur ce jour là. De cette sensation horrible, comme une pointe brûlante lui traversant le coeur. Ce cri venu de nulle part et cette horrible impression de froid. Cette douce chaleur, d'habitude toujours là qui disparaissait brusquement, la laissant seulement avec un froid glacial et... Cette impression de rage et de solitude avant que ses émotions ne disparaissent. Est ce que c'est ça qui a provoqué son état ? L'impression que son corps et son esprit étaient irrémédiablement mutilés ? Est ce que son esprit a "cru" qu'elle mourrait et a juste "stoppé" ? Elle se pose ce genre de questions depuis longtemps déjà. Mais c'est le genre de choses auxquelles même les holocrons les plus anciens du Temple n'ont aucune réponse.

"On m'a j-juste dit que mon lien avec ma mère m'a envoyé une s-sensation que... j'étais pas prête à ressentir. Ou même à comprendre. Je suppose que... c'est ça qui m'a f-fait ça."

Il y a tellement à apprendre et à savoir... Et le pire, c'est qu'elle ne sait toujours pas ce qui se passera si jamais elle parvient un jour à reprendre son coeur. Est ce que ce sera définitif ? Et qu'est ce qu'elle ressentira ? Elle n'a cependant pas le temps d'y penser d'avantage : Lie reprend, et ce qui lui propose la pétrifie un bref instant. Est ce qu'il vient vraiment de... Apparemment oui. Le Chevalier vient en effet de lui indiquer qu'il veut bien essayer de se battre avec elle, tout en lui précisant que ce ne sera pas un combat à mort. Bien sur, elle n'est pas idiote. A aucun moment elle ne désirerait un tel combat. Elle ne veut pas tuer. Même dans son état actuel, il y a quelque chose en elle qui se rebelle à cette seule idée. Elle désire certes reprendre son coeur, mais pas si cela demande la mort de quelqu'un ! Le léger rire qui émane de Lie lui indique vaguement que ce dernier n'était pas sérieux, chose qui la fait soupirer, mais très rapidement, le Wookie semble devenir beaucoup plus sévère, lui précisant qu'elle devra être prête à arrêter si ça commence à tourner mal, chose qui la fait grimacer.

"Je v-veut pas tuer quelqu'un. L-la dernière fois, un simple entraînement a s-suffit à... A commencer à me rendre mon c-coeur en dix minutes. Je s-suis presque sure que... Combattre un p-peu plus suffirait. Je... Je vous demande juste... S'il vous plait, si vous voyez que... Que je commence à me libérer... Arrêtez pas le combat. La douleur que ça p-provoque... C'est... horrible !"

Elle a déjà subis des dommages physiques divers au fil des années, comme le prouvent les marques sur son visage et la brûlure au bras droit. Mais aucune blessure, aucune douleur ne s'est jamais rapprochée de celle là. Cette atroce souffrance que son coeur semblait envoyer en se déchirant. Le Chevalier reprend et là, elle reste presque... Est-ce un écho de surprise ? Ses souvenirs ne sont pas clairs là-dessus. Le Wookie lui parle d'un attachement amoureux que l'Ordre réprouve, chose qu'elle n'a jamais comprise. Bon, elle sait beaucoup de choses, certaines qu'elle est presque sure qu'elle ne devraient pas connaître à son âge. L'amour filial est un lointain souvenir, même si elle se souvient de l'étrange chaleur qu'elle ressentait lorsque son père lui souriait ou la prenait dans ses bras. Cette impression de douceur et de sécurité. Les échos sont certes imprécis, mais elle se souvient tout de même de ces moments qui autrefois la faisaient sourire... même avec des émotions détruites. Par contre, l'Amour avec un grand A est quelque chose qui lui échappe totalement. Trop jeune pour le sentir, même si elle avait son coeur. Elle sait qu'il peut aboutir à des naissances (et elle est pas prête d'oublier l'air TRES réprobateur de l'archiviste quand cette dernière s'est rendue compte de ce qu'elle venait d'apprendre), mais en dehors de ça, elle ne comprend rien du tout. Elle n'a, après tout, aucune attraction pour les autres, garçons ou filles. Mais c'est pas vraiment cette partie de l'explication du Chevalier qui la trouble, mais ce qui vient ensuite. D'après lui, les liens maître/padawan finissent tôt ou tard par créer des liens. Il lui propose ensuite d'essayer de se lier à d'autres personnes afin de sentir n'importe quoi, y compris la colère. Puis lui propose divers exercices de méditation. Malheureusement, ça, elle sait déjà que ce genre d'exercice ne fonctionne pas : combien de fois elle a déjà essayé ? Mais la manière dont il lui propose ça...

"Est ce que... vous voulez me former ?"

Morrigan sait qu'elle approche de l'âge où elle quittera les autres initiés pour être personnellement formée par quelqu'un. D'ailleurs, dix ans est l'âge minimum pour ça si elle se souvient bien. Même sans émotions, elle sait que ce genre de chose n'est pas à prendre à la légère. Elle n'en sait que peu sur la relation, maitre/padawan et vue la description que le chevalier fait de son propre lien avec le sien, ça peut parfois mal tourner. Mais... C'est sur que le conseil n'aurait pas de raisons de s'opposer à quelque chose qui est fait sous la surveillance d'un chevalier plus âgé.

"Peut être... si on leur demande, oui... Ça p-pourrait fonctionner."

Bien qu'elle sente toujours une hésitation à ce niveau, elle ne peut pas s'empêcher de sentir un fort désir de tenter sa chance. S'il y a une chance, juste une pour qu'elle puisse enfin parvenir à redevenir "elle." Si le conseil accepte de tenter... peut être qu'elle pourrait enfin accomplir son objectif : redevenir normale. De nouveau avoir des émotions... pouvoir se lier aux autres... juste, être "réelle" en fait. S'il y a une chance, autant la tenter !
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- On va essayer l'entrrraînement.

Il n'essaya pas de décocher un mot de plus, et ne promit rien à Morrigan. Comment le faire alors qu'on se sentait peu apte à prendre le titre de formateur? La seule chose qui avait empêcher Lieman de hurler "Non" avait été un minimum de décence couplé au fait qu'un éclat l’interpellait chez le Padawan. Était-ce cela le lien? Pour une fois, le Wookie avait décidé d'être prudent, de ne rien interpréter, raison pour laquelle il n'avait émis ni refus, ni approbation. Espérant que Morrigan comprendrait ce statut quo, cette incapacité à se décider, ou même à faire référence à ladite question, le Chevalier se leva. Sans mot dire, sans doute influencé par la gravité de la situation, il mena l'enfant à une salle d'entraînement, bien insonorisée. Il se demandait encore si c'était une bonne idée de se confronter à elle, malgré ses certitudes, celle notamment que la gamine devait ressentir pour apprendre à se contrôler. Pour autant Lie ne voyait guère d'autres issues. Au moins il pourrait la contenir si les sentiments de la petite débordaient. Une gamine frêle face à un bon gros Wookie quoique plus petit que la moyenne. Oui, il pouvait affirmer sans arrogance ou fausse modestie pouvoir faire face.

D'une main, le Chevalier ouvrit la porte de l'armoire pour en sortir un sabre d'entraînement, au cas où si elle n'avait pas le sien, il en offrit un à la fillette. Dix minutes, peut-être un quart d'heure s'était écoulé depuis que les deux Jedis avaient quitté le parc accueillant pour cette salle froide et banale.

- Il est clairrr que la Forrrce n'est pas un outil. Cerrrrtains la voient comme une alliée, une crrréaturrre qui se serrrt de nous pour surrrvivre et nous aide en rrretourr, d'autres comme une amie. Mais c'est dans tous les cas une énerrrgie à respecter, à écouter et parrrrfois un peu à interpréter, sans tomber dans la facilité et se laisser guider comme un aveugle. Elle nous trrrransmet des choses à nous de savoir si elles sont bonnes pour nous ou pas. Je n'avais jamais entendu parler d'un cas comme le tien, moi non plus je ne connaissais pas ma mèrrrre qui m'a abandonnée à mon pèrrre. Mais je ne sais pas si elle est décédée et je suis presque sûrre que si cela devait se produirrre ces temps-ci je ne le ressentirrais pas. C'est assez étrange. Je pense qu'il y avait tout un contexte, un ensemble de circonstances dans votre cas, dont sa sensibilité à la Forrrrce. Certaines choses demeurrrent mystérieuses et il n'y a pas obligatoirement besoin de les découvrirrr pour être heurrreux. Ce qu'il faut, c'est guérrrir des plaies causées par le phénomène, aller de l'avant. Au moins commencer, orrrr nous avons une piste, alors soyons optimistes et en garrrde.

Le Chevalier offrit un sourire qui se voulait rassurant à Morrigan malgré ses canines aiguisées à demi découvertes. Il se relaxa autant que possible, tentant d'avoir confiance en lui et d'éloigner la voix de Bhernar, son ex-Maître, qui lui répétait de ne pas se compliquer la vie, de ne pas chercher à sauver l'Univers alors qu'une boule de poils maladroite comme lui, un cure-pipe ne pourrait rien faire. Il invoqua la Force pour s'en entourer, opposant à sa future et probablement féroce adversaire un bouclier calme et chaleureux. Il allait, certes, laisser l'apprentie s'exprimer, au-delà des décibels de colère autorisées, ne pas rompre son cycle douloureusement comme elle l'avait mentionnée, mais cela ne voulait pas dire que lui allait céder à ses émotions. Au contraire, Lie espérait lui offrir une sensation sereine, rassurante que l'enfant pourrait éventuellement ressentir en "retrouvant son cœur". Elle pourrait ainsi choisir de délaisser la colère ou le chagrin pour aller dans sa direction, de prendre ces sentiments réconfortants, positifs.

- Pourrrr l'instant je ne vois pas bien tout ce que tu veux dirrrre, je comprrrrends une partie, mais pas tout. Alors je vais apprrrrendre en observant... Vas-y.

Il activa sa lame et se mit en garde, conscient qu'il venait de donner le feu vert à l'apprentie pour qu'elle attaque. Conscient qu'il venait de rompre les lignes traditionnelles de l'enseignement Jedi. Seulement, cet enfant n'était peut-être pas faite pour en devenir une. Avant tout, il souhaitait que Morrigan soit Morrigan dans le futur et peu importe si cela devait l'écarter de la voie des chevaliers. Elle ne le savait peut-être simplement pas encore, et Lie trouvait qu'à ce propos l'Ordre ne faisait pas suffisamment de prévention, mais ce chemin, elle pouvait l'avoir emprunté par défaut. Aujourd'hui la gamine retrouverait peut-être plus que son coeur, elle devait choisir sa voie, vraiment choisir si elle voulait être formée en tant que citoyenne sentant pleinement sa colère ou son chagrin, ou être formée comme une Jedi, apte à contrôler des émotions connues mais volontairement affadies.  
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Essayer l'entraînement ? Alors que Lie la guide en direction de la zone d'entraînement, Morrigan frissonne légèrement. Un frisson étrange, mêlé à un écho inconnu. Bien sur, le fait que le chevalier ne lui ait pas répondu lorsqu'elle lui a demandé s'il voulait la former a été légèrement... troublant. Mais parallèlement, elle n'a pas vraiment pu ressentir de tristesse ou quoi que ce soit d'autre. Juste un écho froid et légèrement sombre. En fait, maintenant qu'elle se concentrer légèrement, elle peut toujours sentir cette étrange brume qui flotte en elle. Une brume... C'est probablement la description la plus valable qu'elle puisse donner de ce phénomène. Finalement, tous deux arrivent à la salle d'entraînement et le Wookie sort un sabre d'entraînement de l'armoire, lui en tendant ensuite un autre. Bien sur, Morrigan en a déjà un sur elle, mais... Elle se rappelle qu'il a encore besoin de réglages : la lame devient en effet de plus en plus instable, si bien qu'elle accepte l'outil d'entraînement sans broncher avec un vague sourire qui naturellement, n'atteint ni son regard ni son coeur. Alors qu'elle se place au centre de la salle pour commencer l'entraînement, le chevalier se remet à parler, lui expliquant ce qu'il sait sur la Force... mais que ce qu'elle a ressenti ce jour là est tout de même étrange. La manière dont il lui présente les choses, il a eu la même enfance qu'elle, sans pour autant subir le même trouble. Il va même jusqu'à lui dire qu'il ne pense pas qu'il sentirait quoi que ce soit si sa mère mourrait, même s'il reconnait que le phénomène pourrait être du à beaucoup de causes différentes. Finalemen, d'après lui, peu importe ce qui l'a provoqué... Et une partie d'elle ne peut pas s'empêcher d'acquiescer lors qu'il rajoute que le plus important est de la guérir. Alors que le chevalier active son sabre laser et lui fait signe de faire de même, elle ressent une étrange pointe d'hésitation. Le chevalier est beaucoup plus grand et large qu'elle, mais elle se doute qu'en dépit de cela, il est loin d'être lent ou même maladroit. Car s'il y a une chose qu'elle sait sur son peuple, c'est que ce sont des guerriers nés. Il y a aussi le fait qu'elle ne sait que peu de choses sur le combat au sabre laser. Elle connait juste l'essentiel, mais... Elle se sent étrangement mal à l'aise avec le Shii-cho enseigné aux enfants. Elle peut l'utiliser, bien sur, mais... Finalement, au lieu de prendre la position habituelle, elle active le sabre laser, notant inconsciemment la "lame" bleue et inverse sa prise sur la poignée, la lame partant désormais vers l'arrière au lieu de l'avant.

****Etrange****

Son corps prend aisément la garde inversée, comme si il était fait pour ça. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait ça, mais c'est la première que son corps le fait par automatisme. Bien sur, elle sait que la garde inversée n'est PAS une forme de Shii-cho. Bien que le style en question soit complètement aléatoire et utilise plus l'improvisation qu'autre chose. C'est un style sauvage et imprévisible. Mais elle n'arrive pas à accrocher dessus. Peut être, un jour, elle trouvera un style à elle ? En tous cas, Lie lui fait signe d'attaquer et après une légère hésitation, elle commence à charger avant de frapper sur la gauche, effectuant un brusque fauchage afin de tester la garde du Wookie. Non pas qu'elle ait de doute... C'est un chevalier après tout. Mais c'est un entraînement et s'il y a une chose qu'elle sait sur le combat, c'est qu'attaquer sans précaution est TOUJOURS une mauvaise idée. C'est alors qu'un plan lui arrive en tête et elle relâche un bref instant son étreinte sur le sabre laser, inversant sa prise dessus pour essayer de prendre Lie à contrepied.

****Je me demande si... je vais y arriver. Si je vais enfin pouvoir ressentir...****

Alors que son sabre change sa trajectoire pour essayer de frapper le chevalier sur la droite, elle peut toujours sentir cette étrange vibration. Comme une anticipation brûlante. Comme chaque molécule de son corps brûlait d'anticipation.
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[HJ: Désolée ce n'est pas fameux mais je ne voulais pas trop jouer, te laisser l'occasion de riposter, et puis Lie est surtout dans l'attente, là. ]

L'angle d'attaque peu commun eut le mérite de surprendre Lie. Le Wookie recula davantage au dernier moment, non sans y laisser quelques poils. La gamine était vive mais surtout imprévisible. Où avait-elle appris à jouer de la garde inversée? Pour autant, fidèle à sa promesse, il la laissait continuer, sans se poser de questions ni essayer découvrir son secret tout de suite. Pour l'instant, les sentiments arrivaient, doucement et fortement à la fois, emplissant les lieux par vagues. Le Jedi se contentait donc de répondre aux coups, habile et plutôt agile, même s'il y avait meilleur bretteur que lui au sein de l'Ordre. Aux attaques désordonnées de l'apprentie, le Chevalier répondait par des tactiques communes au style 3, uniquement défensif. Il essayait de disparaître, devenir une simple cible pour laisser s'exprimer entièrement la Padawan. Au bout de quelques minutes, il commença toutefois à esquisser quelques offensives, histoire de voir sa réaction en cas de difficultés ou "d'agression". Sans colère mais déterminé, le Wookie feinta sur la droite pour essayer d'atteindre le flanc inverse de Morrigan, c'est-à-dire la gauche. Il jouait de son agilité animale pour faire des gestes amples et véloces, cherchant à déstabiliser son adversaire si brouillonne. En lui offrant une digne résistance, le Jedi espérait non seulement exacerber ses sens -- et enfin réveiller ses émotions quelque soit le danger. mais aussi lui démontrer, sur le long terme, que les attaques frontales sans organisation ne servaient guère.

Plus en difficultés qu'il ne l'aurait cru, le Wookie devait réellement se concentrer pour ne pas recevoir de coups trop dangereux. Les sabres-lasers étaient réglé au minimum pour éviter des brûlures graves, mais selon les règles de duels lors d'un entraînement, une marque sur un endroit vital signifiait la perte du participant touché, comme s'il avait reçu une blessure mortelle. Ce combat, Lie le savait, n'avait rien de conventionnel et il doutait que même en touchant lui-même Morrigan à un endroit stratégique, elle ne s'arrête, mais l'habitude demeurait.

Il invoqua la Force et dressa sa patte pour guider celle-ci vers Morrigan, essayant de la repousser via la télékinésie. Ce n'était pas assez fort pour la plaquer contre un mur, mais il espérait tout de même l'épuiser en l'obligeant à lutter à contre-courant. Il le savait trop bien, la fatigue faisait chuter les barrières, laissant l'esprit à découvert et le cerveau pantelant. Les émotions de la gamine seraient donc plus accessibles, et ses problèmes seraient enfin visibles pour lui, peut-être en tout cas. C'était ce qu'il attendait et espérait tandis qu'il concentrait la Force autour de lui, prêt à intervenir pour stopper l'enfant ou chercher à la calmer si elle perdait vraiment la tête. Pour l'instant, en attendant, il la provoquait de façon mesurer, l'encourageant, il l'espérait, à la vider de son énergie, de sa colère ou de ce il-ne-savait-quoi.

Patient et confiant, le Wookie ignora les avertissements mentaux que lui envoyaient la Force. Il pouvait encore gérer à ce stade. Sans obliger Morrigan à donner le maximum, ils ne risquaient pas de se rendre compte de ce qui clochait, de débloquer la situation. L'esprit concentré, Lieman se préparait au mieux à l'explosion, l'hérésie qui pourrait délivrer l'apprentie.
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A en juger par la réaction de Lie, ce dernier ne s'attendait absolument pas à voir sa garde inversée, au point d'en réagir un peu tard et de littéralement y laisser quelques poils. Bien sur, elle ne s'arrête pas là et tente diverses attaques, frappant partout où elle le peut avec le peu d'éducation à l'escrime dont elle dispose, mais elle se rend rapidement compte que le chevalier n'a aucun mal à contrer ou esquiver la majeure partie de ses coups. Cela dit, elle a une étrange impression, comme si le temps ralentissait. Pas les mouvements de son adversaire, bien au contraire, mais juste... le temps. Le monde semble avoir rétréci, ne laissant que deux choses en vue : elle... et son adversaire du moment. Et elle la sent de nouveau. Cette étrange impression, comme si son coeur battait plus vite, comme si le froid qui le bloquait précédemment commençait à refluer. Une douce morsure chaude qui martèle sa poitrine, pour le moment lentement, mais qu'elle ressent comme une promesse. Plusieurs autres de ses attaques sont aisément repoussées, mais cette chaleur semble poursuivre son avancée. Une autre parade du colosse face à elle, sa lame étant totalement déviée. Mais elle ne ressent rien. Aucun agacement, aucune colère ou trouble. Juste... cette anticipation brûlante comme un feu de forêt. Elle en veut plus ! Il lui en faut plus ! Et Lie lui donne ce plus quand il semble décider qu'il est temps pour lui de contre-attaquer. Rien de sérieux. Juste quelques frappes sans lendemain. mais son sang commence à bouillir face à cette opposition. Et elle sent ses instincts d'Echani commencer à hurler. deux rayons s'entrechoquent et bien que le chevalier retienne encore ses coups, Morrigan sent ses pieds glisser un bref moment face à la force de son adversaire. Bien sur, elle est petite par rapport à lui. elle sait qu'elle est beaucoup moins lourde. mais elle poursuit, parvenant à dévier une autre frappe qui, cette fois, trouble ses mèches de cheveux dans un déplacement d'air.

****Je... Je peux le sentir...****

Un lointain souvenir lui revient. Lointain, et pourtant proche. Souvenir d'une parade précédemment utilisée par le chevalier devant elle. Alors que ce dernier esquisse une autre attaque, elle inverse sa prise sur son sabre laser et met ce dernier directement face à elle, à la verticale ce qui lui permet de bloquer la frappe. Là encore, ses pieds dérapent légèrement, mais le contre était pratiquement identique à celui utilisé contre elle deux minutes plus tôt. Deux minutes ? Elle a l'impression que ça fait une éternité. Le temps ne fait plus que ralentir : il n'existe carrément plus ! C'est alors que le Wookie lève une main vers elle et elle le sent d'un coup. Une pression. Insuffisante pour réellement lui faire mal ou l'arracher à ses appuis, mais suffisante pour sembler augmenter le poids de son corps et l'empêcher d'avancer. Cela ne l'empêche pas d'essayer pour autant, mais elle se rend vite compte qu'il n'y a rien qu'elle puisse faire, ses pieds commençant à déraper lentement vers l'arrière. La Force est l'une des choses auxquelles elle a le plus été formée depuis son arrivée, bien plus qu'à l'escrime d'ailleurs. Mais c'est aussi la chose qui lui prend le plus de temps à comprendre, si bien que même avec des années d'exercice, elle ne parvient qu'à accomplir quelques exercices de base. Inspirant profondément, elle parvient à concentrer son énergie, levant ensuite la main gauche vers son adversaire et déchaînant ses propres pouvoirs... qui se révèlent rapidement insuffisants. Elle parvient certes à limiter la pression qui pèse sur elle, mais sans pour autant la stopper. Cela ne l'empêche pas pour autant de poursuivre ses efforts, allant même jusqu'à lever sa main droite, sans pour autant lâcher son sabre laser. Mais même ainsi, elle ne parvient pas à détourner complètement la Force qui pèse sur elle. Tout ce qu'elle parvient à faire, c'est épuiser de l'énergie en vain. Et pourtant...

****Je me sens... Bizarre...****

Quel est cet écho ? Pourquoi il est si fort ? Morrigan a l'impression de brûler, mais il y a aussi autre chose. comme si une partie d'elle, horriblement froide et détachée essayait de prendre le dessus. Et d'un coup, elle le sent. Un écho fort, trop fort. Alors qu'elle continue à projeter son énergie dans ce duel de télékinésie, elle sent ces émotions qui ne viennent pas d'elle. Cette rage, cette douleur... cet écho de peur et de regret. Cet écho semble venir de partout et de nulle part, mais il est aussi étrangement familier. Puis une sensation de violente déchirure se ressent ai niveau de son coeur. Sensation horriblement douloureuse qui la pétrifie un bref instant. Son souffle semble mourir dans sa poitrine et elle sent à peine ses yeux s'écarquiller un bref moment. C'est... c'est si... chaud ! C'est... ça brûle même !

"AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHGH"

Un cri qui s'arrache à ses poumons, suivi de près par une violente sensation de brûlure, pire que tout ce qu'elle a pu ressentir. Un bruit lointain ressemblant à une décharge de blaster et de nouveau, une brusque sensation de déchirure à sa poitrine. Un cri féminin qui résonne plus en elle qu'autour d'elle. Un cri dont elle se rappelle... ce nuit là, il y a si longtemps. La Force semble brusquement se mettre à murmurer, comme un souffle partout autour d'elle, promesse d'un autre futur... et souvenir d'un lointain passé. C'était il y a longtemps... si longtemps... Mais elle ne peut plus s'arrêter. la douleur est trop forte, trop brûlante. Il y a aussi d'autres choses, complètement indescriptibles qui semblent tirer son corps de tous les côtés à la fois. Son corps ? Pas seulement. C'est... Bien plus fort. Tout semble s’accélérer, comme si le temps avait décidé de rattraper le temps perdu et dans un autre cri, elle libère autant de puissance qu'elle le peut, projetant sa propre aura vers son adversaire. Un adversaire que son coeur, désormais libre ne reconnaît pas ou en tous cas, pas comme un ennemi réel... mais juste quelqu'un qu'il faut qu'elle voit. Poussant sur ses jambes, elle charge d'un coup en avant, sa pulsion de force semblant avoir détourné celle beaucoup plus douce de son adversaire... Juste à temps pour que son nouvel assaut soit bloqué. Mais elle s'en moque. Elle ne veut pas gagner, ni perdre, ni quoi que ce soit. Non, tout ce qu'elle veut... C'est que ça continue. Elle veut que le combat continue ! Elle le sent, si ce combat s'arrête maintenant, la douleur sera insupportable ! Il lui en faut plus ! Juste un peu plus... Encore un tout petit peu...

"Fait... mal... doit... continuer... presque... je suis presque..."

Elle n'arrive même plus à se rappeler ce qui l'entoure réellement. Le temps a de nouveau stoppé, mais elle voit quelque chose qui n'était pas là avant. Pourquoi est-ce que tout est... si clair ? Où sont passés le noir et le blanc ? Tout est si... Une dernière passe d'arme. C'est tout ce que son esprit arrive à lui souffler. Mais elle a aussi une étrange impression. Comme un souffle, quelque part en elle. Un souffle discret, mais là. Un souffle qui la prévient que si elle continue... Elle va voir quelque chose qu'elle ne devrait pas voir. Quelque chose... mais elle ne veut pas s'arrêter ! Quand soudain...

****Quoi... ? Non...****

Ses jambes se dérobent brusquement sous son corps, ses genoux percutant le sol et elle n'a que le temps de placer ses mains en avant pour atténuer le choc. Son sabre laser éteint roule à quelques mètres d'elle et elle se rend compte à quel point ses poumons brûlent. Son corps est désormais trempé et sa vue semble troublée. Mais il y aussi autre chose... Pourquoi est ce qu'elle a envie de rire d'un coup ? Et pourquoi... elle... pleure ? Deux goûtes d'eau quittent en effet ses yeux et elle reste surprise quand sa main droite se pose sur sa poitrine, sentant la chaleur presque insupportable qui a remplacé le froid glacial qui s'y trouvait avant. Alors qu'elle relève lentement la tête pour observer le Wookie face à elle, elle sent à nouveau cet étrange déchirement. Comme si s'éloigner de lui allait faire quelque chose d'horrible. D'horriblement douloureux. D'insupportable. Sans même s'en rendre compte, elle tend sa main vers lui, tremblant à cause de l'épuisement. Est ce qu'elle a vraiment mis tant de puissance dans son déploiement de Force ? Mais de nouveau, cette idée sort de sa tête et elle penche innocemment cette dernière sur le côté, sentant à nouveau ces étranges... impressions. C'est... c'est presque... dévorant. Ce ne sont pas des échos, mais... Autre chose. Et ces couleurs, cette vie...

"Est ce que vous... Avez été toujours aussi... Coloré ?"

Quelle étrange question ! Mais une partie d'elle semble avoir décidée de la poser malgré tout. D'autres larmes rejoignent les premières, mais elle n'arrive pas à comprendre. Pourquoi elle pleure ? Et pourquoi elle a quand même envie de rire ? Ou de hurler ? Finalement, elle ne parvient qu'à sourire. Un sourire aussi tremblant que le reste de son corps. Et une seule chose lui arrive avant qu'elle ne se retrouve allongée sur le dos, fixant le plafond :

"C'est... étrange. J'ai l'impression d'être... partout à la fois... Est ce que... C'est ça... avoir un coeur ?"
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Coloré? Malgré une certaine fatigue qui s'était emparé de ses membres après le combat, Lie éclata de rire après avoir contemplé Morrigan d'un air consterné. Elle était drôle cette gamine, et attachante aussi, mais ça il ne le reconnaîtrait jamais, y compris sous un système de torture visant à lui arracher une à un les poils de sa pelisse.

- J'ai quelques reflets dorés dans ma fourrure et des yeux clairs, mais rien d'autre.

S'amusa le Jedi qui versait effectivement dans les tons bruns et miel, lesquels étaient soulignés par une tunique ainsi qu'une toge des plus traditionnelles. Beige pour la première, marron pour la seconde. Il étendit d'ailleurs cette dernière sur le sol et s'y coucha sans cérémonie. Les bras croisés sous sa tête et l'une de ses pattes arrières dansant, appuyée sur le genou replié de l'autre, le Wookie contemplait le plafond, synchronisé avec la sang-mêlée. Il se sentait plutôt bien, heureux d'avoir arraché un sourire à celle-ci bien que des inquiétudes surgissaient déjà. À 38 ans, Lie n'était pas assez naïf pour croire que cela durerait, ce serait trop facile. Morrigan aurait besoin d'une psychothérapie associé à d'autres processus pour continuer sur cette lancée, la réveiller à coups d'émotions fortes était une chose, maintenir cet état en continuant en était une autre. Le Chevalier songeait à tout ceci, d'abord silencieux, l'air pensif.

- Je pense que tu te rapproches de la bonne définition en effet, même si l'habitude affadira un peu ces couleurs, le vide profond que tu sembles ressentir ne fait pas partie de "la vie". On va faire en sorte que tu ne retombes pas dans ce puits.

"On"? Lie n'eut ni le coeur à se corriger, ni à confirmer. Il ne se sentait pas suffisamment compétent pour aider l'apprentie. Plus loin que sa crainte égoïste de souffrir, le Wookie songeait à sa cadette. Il lui fallait un Maître et rapidement afin que ses efforts ne se perdent pas dans le vague, qu'elle retombe dans son amertume, mais qui serait capable de l'aider? Un Consulaire? C'était des Jedis réputés pour leur sagesse et le maniement presque parfait de leurs pouvoirs, cela dit, Lieman voyait difficilement la gosse s'y adapter. La majorité des Consulaires, c'était un fait prouvé et non du racisme, étaient tranquilles, beaucoup trop tranquilles pour cette enfant démontrant des capacités de gardienne. Malheureusement, le Jedi ne se voyait pas non plus la livrer à des bretteurs parfois brusques. Elle avait besoin de douceur mais également de fermeté. Peut-être un Sentinel?

En même temps, qui était-il pour supputer ce que nécessitait Morrigan? N'était-il pas incapable de le faire, sensément. Comme d'habitude -si on pouvait parler d'habitude après quelques heures passées à se côtoyer.- le Jedi choisit la voie de la vérité, même si c'était difficile à expliquer à une gosse de son âge, avec en plus ces soucis.

- Le processus n'est pas fini, c'est juste le début, mais on sait qu'il y a un moyen, alors pense-y, accroche-toi si tu te sens mal.

* Je ne vais pas t'abandonner.*

- Avant de songer à ta formation en elle-même, il va falloir travailler sur tes sentiments. Donc peut-être s'éloigner de la voie d'apprentissage, en es-tu consciente et d'accord? Si oui, je demanderai à voir le Conseil pour leur expliquer ta situation, ce que nous avons découvert et... T'aider. S'ils t'associent à une personne compétente, ce serait vraiment bien. Évidemment, je l'accompagnerai, mais euh, je suppose, plus style animateur tu vois.

Et pour soulager l'ambiance qui risquait de s'alourdir si Morrigan se croyait abandonné, le Wookie leva les bras pour les agiter façon pompom girl. Il mima la première lettre du prénom de la métisse. Enfin ses mains poilues retombèrent de part et d'autres de son corps, tandis que sa tête roulait sur le sol froid et dur. Les yeux expressifs du chevalier glissèrent dans la direction de la gamine, tandis qu'il cherchait ses prunelles.

- Tu es très spéciale Morrigan.  

Elle lui rappelait Bhernar de Nirouand quelque part, son ancien maître. Fermée, triste, éloignée de tous et de tout, sauf qu'à la différence du premier, l'enfant voulait s'améliorer, changer, guérir. Elle avait son admiration, tandis que parallèlement l'estime pour son vieux mentor continuait de diminuer. À cette pensée Lie se sentit mal et pourtant en phase avec lui-même. Cette gamine lui permettrait-elle de se guérir aussi?
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En dépit de la consternation présente dans son regard, sa remarque semble avoir plus amusé Lieman qu'autre chose. Le Wookie éclate d'ailleurs de rire avant de lui répondre qu'il a "des reflets dorés dans sa fourrure et des yeux clairs, mais rien d'autre". Pour le coup, Morrigan ne peut que sourire un peu plus, même si elle continue à sentir une étrange impression de tiraillement. Une partie d'elle a même envie de rire, mais elle ne comprend pas pourquoi. Cela dit, elle se contente de fermer les yeux un bref moment avant de répondre :

"C'est... étrange. Avant, je voyais les couleurs, mais... elles étaient toujours ternes et sans vie. Là... tout est si... clair..."

Alors que le chevalier retire sa tunique supérieure, puis l'étend au sol avant de se coucher dessus, elle ne peut que continuer à fixer le plafond un bref moment. Apparemment, lui aussi se sent légèrement fatigué, bien qu'en l'observant, Morrigan a l'impression que cette fatigue est loin d'égaler la sienne. Cela dit, le chevalier a l'air soudainement pensif, semblant réfléchir à quelque chose, même s'il répond à sa précédente question. D'après lui, elle se rapproche en effet de la bonne définition du coeur... mais elle sent ce dernier rater un battement lorsqu'il lui indique que les couleurs perdront bientôt de leur éclat. Si tôt après qu'elle ait pu les voir réellement ? Cette seule idée fait naître une horrible sensation de compression dans sa poitrine, même si ses nouvelles émotions sont tellement violentes qu'elle est incapable de s'y cramponner plus de quelques secondes. Cela dit, le chevalier poursuit sa phrase, lui indiquant qu'ils vont s'assurer qu'elle ne retombe pas dans ce "puits", même si vu ce qu'elle commence à ressentir... Elle n'a absolument pas besoin d'entendre ce qu'il dit ensuite sur le processus incomplet : elle peut déjà sentir le froid qui essaye de revenir. Pour le moment, ce froid ne mord pas, mis elle se doute que c'est qu'un sursis. On dirait presque que l'aura de Force qui émane de Lieman tient la morsure du froid à distance, ce qui veut dire que dès qu'il va s'éloigner...

"Je sais... Je peux le sentir."

C'est temporaire... mais pour le moment tout ce qu'elle peut faire, c'est savourer ce qui l'entoure. Savourer toutes ces couleurs, cette chaleur qui a pris la place du froid... Et cette étrange impression d'être partout et nulle part. Cela dit, elle souffre aussi d'un étrange vertige qui n'a rien à voir avec la fatigue. Ses émotions sont totalement hors de contrôle. Les larmes continuent à couler, et pourtant elle a toujours le sourire. Par moments, elle sent une forte envie de hurler, qui tourne soudainement à l'envie de rire. En dépit de son épuisement, elle sent que son coeur bat extrêmement vite et ses membres tremblent, comme si corps voulait bondir sur ses pieds et commencer à sauter partout. Pour le coup, elle ne peut pas s'empêcher de se demander si ça en vaut la peine, surtout quand elle se rend compte qu'elle est devenue complètement incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Cela dit, elle se reprend rapidement : pour une fois, elle se sent complète... Pour une fois, elle a vraiment l'impression d'exister. Peut être que son corps et son esprit ne sont juste plus du tout habitués à pouvoir ressentir ? En tous cas, elle n'échangerai ça pour rien au monde... Et savoir que c'est temporaire ne manque pas de la terrifier. Elle ne veut pas retourner dans ce froid... elle ne veut pas retourner dans ce monde vide et terne ! Cependant, elle est soudainement arrachée à ses pensés lorsque le Wookie reprend. D'après lui, avant de songer à sa formation, il va falloir travailler sur ses sentiments... Et donc s'éloigner de l'apprentissage un moment. En temps normal, cette idée la troublerait : apprendre est probablement la seule chose qui lui donne l'impression de vivre depuis qu'elle a perdu son coeur. Mais d'un autre côté... Elle n'est pas idiote. Les Jedi ont beau penser que les émotions amènent au côté obscur, ils ignorent totalement ce que ça fait d'être sans coeur. Maintenant qu'elle a de nouveau ses émotions, même temporairement, elle ne peut que se rappeler de certaines choses commises et surtout pensées quand elle n'avait pas ses sentiments. Être sans coeur n'est pas une bonne chose. Bien au contraire : c'est dangereux. Très dangereux. Les horreurs qui lui passaient par la tête par moments...A mesure que ses connaissances augmentaient... Si bien que lorsque le chevalier lui demande son consentement, elle se hâte d'acquiescer. Elle ne peut pas rester comme ça... VRAIMENT pas.

"Si je reste sans coeur... Je v-veux pas finir comme cette chose. Ce monstre qui dévorait tout ce qui l'entourait. Le conseil a l'air d'avoir oubliée cette... créature qui était comme moi. Il avait pas de coeur et pourtant... le côté obscur l'a littéralement dévoré. Donc oui... Je veux juste... être moi. Pas une ombre. Parce que si je reste comme ça... J'ai peur vous savez ? Je voit ce monstre quand je dors et... J'entend cette voix. Elle me dit que je deviendrai comme lui. Quelque chose qui existe que pour dévorer...""

Cette idée la terrifie, émotion d'autant plus renforcée par son coeur totalement hors de contrôle, au point que son corps tout entier tremble. Son aura semble aussi se déchaîner, mais fort heureusement, elle est trop fatiguée pour faire autre chose que faire bouger ses cheveux et ses vêtements dans un souffle d'air venu de nulle part. Les holocrons contiennent énormément de données, mais le nom de cette abomination sans visage vêtue de noir et rouge lui est toujours inconnu. Probablement dans les archives réservées aux chevaliers et au delà. Elle sait en tous cas qu'il a "vécu" il y a longtemps et qu'il était un être si vil que la Force elle-même semble encore garder des traces de lui.

"Je veux bien. J'espère juste que le conseil acceptera..."

Le moment sérieux prend cependant rapidement fin lorsque Lieman finit sa phrase en précisant qu'il l'accompagnera.. Mais en tant qu'animateur. Elle ignore totalement ce qu'il mime ensuite, mais ses émotions suivent le mouvement pour elle, si bien qu'elle ne peut que se mettre à rire en le voyant, même si elle peut sentir le froid qui commence lentement à revenir. Un rire qui agite tout son corps comme le tremblement précédent, jusqu'à ce qu'elle reprenne son sérieux, même si elle garde le sourire. Croisant le regard clair du chevalier, elle est surprise par l'éclat qu'il dégage. Elle est certes incapable de reconnaître les émotions qu'elle voit, mais quelque chose lui dit qu'elle peut lui faire confiance. Cela ne l'empêche cependant pas de rester un instant pétrifiée quand il lui dit gentiment qu'elle est spéciale. Elle ? Spéciale ? En quoi ? Le froid avance de plus en plus et elle sait que dans moins d'une heure, elle retournera à son état d'origine. Une idée qui ne manque pas de faire naître une vive sensation de froid glacial dans sa poitrine. Mais elle ne peut pas s'empêcher de se demander ce qui la rend spéciale comparé aux autres.

"Moi ? Spéciale ? Je... Je sais pas. Peut être... un jour je comprendrai mieux."

Mais pour le moment, elle ne veut pas chercher à comprendre. Tout ce qu'elle veut désormais faire, c'est pouvoir profiter du temps qui lui reste à avoir un coeur. Le monde est coloré pour le moment... Mais la pièce est grise et terne. La seule source de couleur est Lieman. Mais elle est trop épuisée pour bouger, si bien qu'elle soupire profondément avant de demander timidement :

"Est ce que vous p-pouvez m'aider à... A retourner dehors s'il vous plait ? Je... J'aimerai bien pouvoir voir les c-couleurs du parc avant... Avant que le f-froid rende tout terne de n-nouveau..."
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- Je ne connais pas "cette chose".

Avoua Lie, un peu gêné d'étaler une telle ignorance. La perspective de l'existence d'un sujet pareil avait de quoi inquiéter cela dit, suffisamment pour qu'un frisson dérange son épaisse fourrure. Élevé par un maître très solitaire et particulier, le jeune Jedi manquait parfois de référence, tant en pédagogie qu'en théorie pure, néanmoins, il doutait que beaucoup soient au courant. Les doutes le submergèrent un instant, que pouvait-il faire pour aider Morrigan s'il ne savait même pas de qui ou plutôt de quoi elle parlait? Toutefois, ses mots, se traînant entre points d'exclamation, son regard le poussèrent à hocher la tête. En se redressant pour glisser ses bras sous le fétu de paille et l'emporter dehors, le wookie venait de fermer le pacte. Le premier sans doute d'une longue lignée, celui qui concernait la Padawan et lui. Il allait l'aider, c'était définitif, du moins essayer.

La gamine ne pesait pas bien lourd, y compris pour un Wookie plus petit que la moyenne de ceux de sa race. Ce fut donc sans mal, d'un pas fluide donnant peut-être l'impression à gosse qu'elle volait, qu'il se dirigea vers l'extérieur. Plusieurs apprentis curieux tournèrent la tête sur le passage de l'inédit tandem. Un maître contempla bouche-bée, les yeux ronds, Morrigan réputée pour être distante- autant que lui l'était normalement pour son visage inexpressif-, se laisser transporter de la sorte par Lieman. Une membre du Medcorps jeta un regard implicite au Chevalier qui lui répondit pareillement. Non la petite n'était pas blessée, quoique songeait-il, en passant le seuil du parc, elle nécessiterait de nombreux soins.

- Nous y sommes. Ce n'est pas la dernière fois que tu les verras, ces couleurs, tu vas voir, on va bien réussir à faire quelque chose.

Le Temple regorgeait de pédagogues compétents et de fins psychologues. Les progrès de Morrigan, obtenus par la colère, certes, restaient des progrès. Lieman convaincrait bien le Conseil d'aider la gamine, s'il le fallait, il l'emmènerait consulter les plus éminents membres du Medcorps ou des spécialistes extérieur au Temple... Peut-être même un ex-Jedi, réputé pour son immense connaissance sur la Force, notamment les cas à part l'ayant toujours fasciné. Il suffirait de retrouver sa trace, même si ce serait vraiment difficile puis de l'appâter avec l'affaire Morrigan Caelia. Le Wookie réfléchissait déjà à toutes ces solutions, insensible aux couleurs vives du jardin, plongé par anticipation dans l'acquisition des sentiments de la Padawan. Il lui semblait sentir, entre ses bras, la froideur revenir, à moins qu'il n'ait été conditionné par ces mots. Pourtant, c'était un processus presque physique qui se transmettait au Wookie, dérangeant son pelage à coups de frissons quasi-imperceptibles mais réels.

Lieman pénétra davantage dans le parc, se laissant finalement et enfin envahir par la quiétude des lieux. Il s'assit pour disposer Morrigan contre l'écorce rêche mais paradoxalement accueillante d'un arbre. Les yeux posés sur une petite rivière qui courrait devant eux, le Wookie se laissa distraire par son chant avant de tourner son regard miel vers la gamine. En une journée, sa vie venait probablement de chavirer, pour une semaine, un mois, un an, Lieman l'ignorait, mais il avait au moins trouvé un objectif, lequel s'étalerait probablement sur le long terme avait-il tendance à penser mais qu'importe. N'était-ce pas son devoir de dédier son temps à autrui? Que Morrigan devienne une Jedi ou non, elle aurait au moins l'occasion de retrouver une vie normale. Cela n'avait rien d'un luxe d'ailleurs vu sa triste condition que le Chevalier imaginait quoique difficilement.

- Je te propose de commencer la quête par un bon repas serti d'une bonne sieste.

Fit-il avec un sourire doux. Pendant que Morrigan se reposerait, il avait l'intention de filer directement dans le bureau des Medcorps ou à la bibliothèque ce qu'il considérait comme une investigation. Une enquête difficile, fastidieuse, certainement surprenante et enrichissante cela dit.
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