Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
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Glurba n'avait pas voulu présenter les choses comme une récompense pour Khamsin. Un Hutt ne permettait pas à un esclave gladiateur de s'exprimer dans une grande arène, par simple “générosité”. Mais Glurba se rendit compte qu'il commençait trop bien à réfléchir comme si Khamsin était réellement son esclave. Il prenaît goût à ce jeu de rôle, mais il devait rester lucide. Il n'était pas important de se justifier : Jussbu la Hutt devait comprendre par elle-même que si Glurba prétendait vouloir offrir la grandeur à son esclave, c'était pour se grandir et se glorifier à travers lui. Car la grandeur d'un gladiateur revient aussi à son maître.

Les champions du moment étaient Cortaz, un Dévaronien agile dont le style de combat reposait sur le harcèlement et la mort par hémorragies multiples, Ress, un vieux Whiphid brutal comme ce qu'on pouvait attendre d'un combattant de sa race, et enfin les jumeaux Muñoz, deux Humains affranchis. Glurba commençait donc déjà à réfléchir à celui de ces trois adversaires – en comptant les jumeaux Muñoz comme un seul adversaire – qu'il défierait à travers Khamsin.
Mais il ne s'attendait pas du tout à la proposition de Jussbu la Hutt...

JUSSBU – Si ton esclave survit, et mieux tue son adversaire, je te propose de le faire combattre dans deux jours. Nous avons organisé un petit spectacle particulier...

Glurba prit un instant pour observer où en était le combat de Khamsin. Il eut un gain de stress quand le nexu réussit à choper les crins du Nazzar entre ses mâchoires, manquant de peu de l'avaler entièrement. Il savait qu'il devait avoir foi en Maître El'Dor, mais ne pouvait s'empêcher de craindre la catastrophe à chaque instant. Il était pour de bonnes raisons bien plus inquiet qu'un simple maître pouvant perdre son meilleur gladiateur.
Par politesse, il reposa son regard sur Jussbu la Hutt qui lui parlait et faisait durer un petit suspense. Qu'avait-elle à lui proposer ? Quel était ce spectacle particulier ? Glurba fut suspendu à ses lèvres.

JUSSBU – Des utilisateurs de la Force.

Quoi ?! Ici ?

JUSSBU – Oui Monsieur, et le meilleur est que nous avons déjà déjoué une des tentatives de l'Ordre d'infiltrer les lieux pour sauver leur pauvre Padawan. Mais ils ont arrêté de fouiner après.

En excellent comédien, Glurba réussit l'effort de ne pas déglutir à ce moment-là et de ne laisser paraître ni angoisse ni colère. Il se demanda si par cette phrase, Jussbu n'était pas implicitement en train de lui dire qu'elle le soupçonnait d'être un espion, et qu'elle saurait le stopper dans sa mission. Il y avait de quoi être mal à l'aise. Heureusement, Glurba était bien désigné pour cette mission : non sans difficulté tout de même, il réussit à montrer au contraire une mine ravie, comme si de rien n'était.

Jussbu détailla un peu plus ce dont elle disposait : un apprenti Jedi et deux sensitifs à la formation chaotique, sans rang. Serait-il possible que Nils soit l'un d'entre eux ? Ce serait une sacrée coïncidence. Ou pas : en reconsidérant les choses, Glurba n'avait pas tant que ça à être surpris que l'Arène de Frakkia comptât des gladiateurs sensitifs à la Force. C'était une prise de choix. Les Hutts les craignaient, le public aussi, mais en même temps ils suscitaient fascination et passion, d'aucuns ayant des comptes à régler avec les Jedis ou avec les Siths. Et l'Arène de Frakkia avait été choisie par Glurba parce qu'elle avait grande réputation sur Klatooine. S'il y avait un endroit sur Klatooine où l'on pouvait espérer trouver des sensitifs à la Force à l'état d'esclaves, c'était ici. Non, Glurba n'avait pas à être surpris. Mais cette aubaine était inopinée.

JUSSBU – Je te trouve intelligent Glurba, c'est pourquoi je te propose de concourir, toujours à la condition que votre esclave survive, lors de cette compétition apparemment moins éclatante – toujours les apparences ! – mais qui, je crois, a de l'avenir.

Voilà que maintenant c'est Jussbu qui flattait Glurba. Cela signifiait que ce dernier avait réussi à se la mettre dans la poche. Il devait saisir l'occasion. Il se rappelait les consignes de Maître El'Dor : Nils était la priorité, mais la mission était de sauver un maximum d'esclaves possibles.

GLURBA – Oh mais voilà qui est intéressant... Ce ne sont pas n'importe quelles prises dont vous me parlez là. De bien beaux trophées. Khamsin combattra. Il sera du spectacle. Je veux pouvoir faire partie de cette avant-garde de Frakkia qui fera découvrir au monde que l'on peut combattre des sensitifs. Mon nom sera retenu parmi ceux qui ont permis à ce type de combats d'être à la mode ! Nous serons des précurseurs, Votre Obésité Jussbu la Hutt. Votre kajidic et le mien en seront grandis.

Allez, Khamsin, tue ce nexu maintenant...
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Traîné dans la poussière, relié aux lèvres du Nexu par sa chevelure si soignée, Alycius fulminait. Il refusait que ce stupide détail réduise sa vie en chair à monstre. De l'extérieur, seule une détermination farouche perçait, ses autres sentiments moins adéquats étaient savamment contrôlés. Une rage acceptée, valorisée par les bretteurs émanait de son être, pulsant du bout de ses doigts jusqu'à son cerveau stimulé. L'énergie crépitait au bout d'un bâton que le jeune maître utilisait, malgré lui, tel un sabre-laser. Heureusement, si Jusbbu était une professionnelle en mise à mort, en sang et autres éclaboussures peu ragoûtantes, son esprit n'était ni suffisamment formé, ni suffisamment fin, ni intéressé par le "comment", la stratégie, les pas, les mains qui dansaient en rythme. Tout ce qui pouvait permettre au Jedi de survivre face au Nexu, sans la Force.

Alycius fit un pas sur le côté puis esquissa une pirouette sur lui-même pour faire volte-face. Ses pas vacillèrent légèrement car il avait trop rapproché ses sabots. Furieux contre sa propre personne pour son erreur de débutant -ah le positionnement, l'équilibre, son éternelle faiblesse.- Alycius ronfla des naseaux, mais il n'eut guère l'occasion de se réprimander davantage, déjà le quadrupède agile malgré son poids avait fait demi-tour. La poussière volait autour de ses pattes griffues, incapables de rester tranquilles, semblait-il. Comme agitées par une vie propre- et mouvementée- elles raclèrent le sol, juste avant que leur propriétaire ne charge. Encore une fois, le faux esclave évita l'attaque, tout en notant les manies de son adversaire. Cette façon de griffer la poussière avant de se lancer, juste quelques mili-secondes. Suffisantes.

Le Nazzar n'attendit pas la troisième charge, il se lança juste avant que la bête ne le fasse, encore occupée à maltraiter le sol avant d'attaquer. Quand tout indiquait que les deux corps allaient se rencontrer brutalement, Alycius dériva pour viser le flanc de son adversaire. Il érafla le côté droit du cou jusqu'à la queue du bout de son bâton, insistant sur la patte arrière, en se servant de l'élan pris pour sauter. Le Nexu retomba lourdement, mugissant de surprise lorsqu'il remarqua que son postérieur ne répondait plus aussi bien. Il se retourna pour lécher une plaie qui, cautérisée, puis repris son observation de cette proie décidément difficile à attraper. Confiant malgré sa blessure- parce qu'il ne saignait pas.- l'animal attaqua. Il put attraper le maître qui fit une erreur de calcul, encore une fois par les crins. Secouant sa cible dans tous les sens pour ensuite la projeter par terre, le Nexu profita du fait que cette dernière soit étourdie pour se jeter dessus.

Alycius rouvrait lentement les yeux, fait rendu difficile par ses paupières alourdies, la fatigue accumulée et ses blessures. Mais la Force le réveilla en transperçant sa poitrine d'une pointe lancinante. Un avertissement. Alycius tendit le bras, il piocha par terre, tâtonna en utilisant la moitié de son énergie pour refuser la Force qui bouillonnait dans ses veines, ne demandant qu'à servir pour emmener l'arme jusqu'aux doigts de son hôte. Heureusement, il parvint à le trouver par hasard, ses mains se refermèrent aussitôt sur le métal chauffé par une utilisation intense du bâton.

Dans un cri servant à décharger à la fois le stress et toute la force brute dont il était capable, Alycius leva son arme à l'oblique pour y empaler le monstre. Ce dernier s'effondra sur lui, laissant la scène vide de tout mouvement, soudainement bien calme après autant d'agitation. Mais bientôt une ondulation de crins lunaires mis fin au suspens, émergeant de sous le corps puissant du félidé, la queue du faux esclave s'agita la première, faiblement mais quand même. Dans un dernier effort, le Jedi s'extirpa de sous le corps du prédateur. Il adressa une rapide prière silencieuse pour la bête, victime de la stupidité des animaux soit-disant pensants. Les yeux clignant sous la lumière brutale d'une arène illuminée par un soleil qui lui semblait soudain agressif, le Maître courba légèrement l'échine face à son prétendu propriétaire. Seuls ses crins en bataille, retombant sur son front et le sang, à peine visible sur son pelage sombre- mais goutant sans vergogne dans la poussière.- prouvaient le combat, hormis le corps encombrant du Nexu jonchant le sol, évidemment.

- Voilà qui règle la question. Nous nous verrons dans deux jours, donc.

Annonça l'Obésité, extatique. Sans rien dire de plus, elle se leva et quitta les lieux, non sans avoir salué Glurba d'un léger sourire charmeur. Avait-elle oublié, déjà, le thème du sabre-laser trouvé à la ceinture du Hutt, ou s'en moquait-elle? Et cette espèce de rictus du bout de ses babines baveuses. Elle en avait séduit des hutts, et d'autres créatures aux goûts très spécifiques en matière de femme. Glurba était une mouche de plus à son plat, nul doute là-dessus, mais était-elle plus savoureuse que ses précédents insectes? La femme-Limace agissait-elle par habitude, intérêt personnel ou réelle envie? Difficile à dire, mais l'inaccessible parvint à s'extirper de la scène d'une façon étrangement rapide, laissant le champion et son maître se retrouver, sans doute pour soigner le premier puis l'entraîner en vue du combat à venir. La victoire serait fêtée sans grande fanfare sachant ce qui attendait ensuite Khamsin: des manipulateurs de la Force. Qu'était un Nexu, comparé à ces étranges êtres traversés d'un pouvoir dangereux, aussi bien pour autrui que pour eux.

Alycius quitta le sable bruni par le sang pour aborder les gradins. Il sauta par-dessus le premier rang sans réelle difficulté bien que sa réception soit légèrement hasardeuse à cause de ses plaies. L'odorat gâché par le propre sang qui s'écoulait de sa joue pour se loger dans ses naseaux, l'équidé renifla une ou deux fois.

- Qu'est-ce que vous avez appris?
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Allez, Khamsin... Tu ce nexu, bon sang ! Tue-le ! Ne perds pas de temps !

Glurba trépignait, quoiqu'il faisait toujours l'effort d'en montrer le moins possible. D'un autre côté, ça n'avait rien de suspect : n'importe quel maître d'esclaves faisant concourir son champion dans un combat à mort n'avait pas envie de perdre celui-ci, car ce serait à la fois une perte de prestige et une perte de revenus. Contrairement à ce que les gens qui n'y connaissaient rien pouvait avoir comme idées reçues, les gladiateurs, même esclaves, n'étaient pas tous remplaçables comme de vulgaires objets. Au contraire, même : ils étaient très précieux, et chaque maître prenait grand soin de ses meilleurs champions. Il était donc tout à fait normal pour un maître d'esclaves de stresser en voyant ses gladiateurs combattre à mort.

Toutefois, Glurba ne voulait quand même pas trop montrer à Jussbu la Hutt son attachement pour Khamsin. Il n'avait pas encore pris la mesure des mentalités dans l'arène de Frakkia, or plus il montrait que Khamsin lui était précieux, plus il risquait de s'attirer des convoitises et des coups bas. Il devait se montrer ferme sur sa propriété, en disant haut et fort « Khamsin est à moi et le restera ! », mais pas « Je tiens à Khamsin et je serais trop triste de le perdre ! », là était toute la nuance.

Seulement, le nexu ne voulait décidemment pas se laisser tuer. Ce combat devenait insoutenable. Glurba était pourtant déjà allé sur le terrain, il avait déjà affronté des Siths, ou vu des camarades en situation de combat contre l'ennemi. Alors pourquoi, là, était-ce différent de voir Maître El'Dor se battre contre un nexu ? Non pas qu'il n'avait jamais stressé sur le terrain ou en sachant des camarades face à des Impériaux, Glurba avait toujours eu peur pour la vie de ses amis et des autres Jedis, mais ce jour il sentait un degré différent de stress.

La délivrance arriva finalement, et Glurba ne put s'empêcher de se relâcher subtilement, évacuant un long soupir silencieux. Le nexu rendait l'âme alors que Jussbu la Hutt n'avait pas ajouté un mot depuis l'adhésion de sa convive au combat des utilisateurs de la Force. C'est soudain qu'elle reprit laconiquement la parole :

JUSSBU – Voilà qui règle la question. Nous nous verrons dans deux jours, donc.

Sur ces mots, elle salua Glurba d'un sourire charmeur et s'en alla. Glurba resta planté sur le carreau, à la fois assez émoustillé par l'Obésité qui avait bien du charme, et soucieux. Il ne savait pas ce qu'il devait penser de l'attitude de Jussbu la Hutt. Pas tant dans ce qu'elle avait dit, que dans ce qu'elle n'avait pas dit.

ALYCIUS – Qu'est-ce que vous avez appris ?

Glurba garda pour le moment ses pensées pour lui. Au cas où certaines personnes les épieraient depuis les gradins, il garda son rôle.

GLURBA – Tu t'es bien battu, Khamsin. Tu peux aller te débarbouiller. Regarde-toi, tu as du sang sur les naseaux.

Sans autre forme de procès, Glurba lécha les naseaux du Nazzar, lui essuyant le sang et la poussière d'un gros coup de langue baveux le long du museau. Voilà, maintenant, au lieu d'avoir du sang et de la poussière sur le museau, Khamsin avait un liquide épais verdâtre nauséabond.

GLURBA – Suis-moi.

Le Hutt se retourna en tendant son bras trop court vers le dos de Khamsin pour le faire marcher à ses côtés alors qu'il se déplaça jusque dans l'arrière-stage.

GLURBA – Je t'accompagne jusqu'aux vestiaires. Je veux te voir te dénuder.

Même si c'était parfaitement vrai et que cela rentrait en plus tout à fait dans son rôle, ce n'était pas là la vraie raison pour laquelle Glurba voulait entrer dans la salle de douche avec Khamsin. La douche était en réalité la salle où l'on avait le moins de risques de trouver des caméras et des micros. Glurba ne demanda pas à être guidé jusqu'aux vestiaires et dut s'orienter seul, avec l'aide discrète de Khamsin qui cherchait avec lui la direction dans les couloirs de l'arène, où ils croisièrent régulièrement des gardes – des Gamorréens pour un tiers. Enfin le Hutt entra dans les douches avec le Nazzar, et s'assura qu'ils étaient seuls.

GLURBA – J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que dans deux jours, l'arène organise un spectacle particulier : un combat mettant en scène des utilisateurs de la Force. Peut-être que Nils y sera !

Glurba était excité comme un gamin en évoquant cette probabilité.

GLURBA – Jussbu la Hutt m'a invité à concourir. Ton prochain combat est donc dans deux jours, il y aura un Padawan de l'Ordre, et deux sensitifs formés mais non reconnus officiellement. La mauvaise nouvelle, c'est que Jussbu n'a pas fait la moindre réflexion sur le sabre-laser que les gardes ont trouvé sur moi. Je ne peux pas croire que ça la désintéresse, surtout maintenant que je sais le spectacle qu'elle organise dans deux jours. Je ne sais pas ce qu'elle a en tête. Au mieux elle s'est dit que j'avais un trophée sur moi, mais je m'étonne qu'elle n'ait pas cherché à en discuter ; au pire, elle se doute déjà de quelque chose, et nous tend un piège.
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Ça ce n'était pas nécessaire. Les dents serrées, une fois n'était pas coutume, Alycius décida de faire confiance à Glurba. Il ne l'aurait pas léché gratuitement, ce devait être un rituel Hutt, un geste utile, destiné à renforcer l'infiltration. Après avoir suivi le Hutt dans le dédale des couloirs, le Nazzar s'adossa à un vestiaire, les bras croisés. Ses pupilles efficaces--quoique moins que celles des félins. n'avaient rien détecté, pas de caméras. C'était un classique, les criminels oubliaient toujours de pourvoir les douches de systèmes de surveillance, par pudeur peut-être. Libre d'agir de nouveau le Maître écouta attentivement l'apprenti. Sachant l'importance de l'enjeu, il ne fit aucune remarque jusqu'à ce que le Padawan ait fini sa tirade, mais ses oreilles couchées, pour ne pas dire écrasées sur le sommet de son crâne indiquait que quelque chose le titillait depuis leur arrivée en ces lieux étrangement propres.

- Votre prochain combat. En dehors de cette mascarade, je reste encore le supérieur ici.- Commença-t-il par corriger, plus par inquiétude que par véritable caprice en soi. Il craignait depuis le début que Glurba ne se prenne trop au jeu, et il n'était pas paranoïaque, il n'y avait qu'à voir l'excitation danser au sein de la Force. Vous avez raison, ce n'est pas logique qu'elle ait oublié cette histoire de sabre. - Mais pourquoi cet imbécile de limace l'avait-il conservé de base? Le jeune Jedi ne dit rien à ce propos, ce n'était pas le moment. Au moins Glurba avait réussi à amadouer Jusbbu, ce qui n'était pas simple étant donné l'intelligence de cette dernière. Oui, cela faisait mal à son éducation xénophobe mais Alycius devait reconnaître à cette grasse chef du crime, ce trait de caractère à ne pas sous-estimer.- -Dans ce cas, il n'y aura pas de combat. C'est déjà vu, attendre le duel pour distraire et libérer les otages. De plus, la nuit d'avant je présume qu'ils seront tous parqués au même endroit, nous pourrons les atteindre. En libérant Nils, selon son état physique nous conterions sur un soutien de plus. Étant un esclave, donc dédié également à vous servir, je suppose qu'il ne sera pas étrange de me voir me promener dans les couloirs avec un plateau rempli de victuailles. Vous, vous devez donner le change, jouer les propriétaires qui se prélassent tout en interrogeant qui vous pouvez sur le nombre de prisonniers, ainsi qu'un moyen de transport afin de rapidement quitter Klatooine.

Il hésita un instant puis en s'éloignant du mur avoua difficilement.

-- Bon travail.

L'Onde de Force prolongeant les paroles du Jedi comportaient toutefois un avertissement. Glurba devait se rappeler de ce qu'il était, un Padawan servant la justice. Ne pas céder à ses pulsions raciales définitivement pourrait être une épreuve pour lui, et malgré sa confiance envers le Hutt, Alycius se préparait mentalement à agir sans son partenaire. Il espérait de tout coeur que la limace ne le trahirait pas, renonçant à une vie d'études sur la Force, de combats intergalactiques et de justice dans laquelle il se débrouillait vraiment bien pour une espèce si lente. Ses gênes présumait-il, devaient titiller le véritable Hutt qui bouillonnait en lui.-- Car pour Alycius, chaque race avait des prédispositions et celles des gastéropodes avides n'avaient rien de bon. Le fait qu'il résiste était d'autant plus méritoire donc. Ce Padawan finirait par entièrement gagner sa confiance et son respect. Pfft, il ne manquerait plus que cela.

Alycius se glissa sous une douche chaude, sans se dépareiller de sa serviette qui s'alourdit sous le poids de l'eau. Le pommeau était curieusement en bon état et il trouva même du shampoing d'une relative bonne facture ainsi que du savon. Il se nettoya de façon énergique pour revigorer ses muscles endoloris. À l'aide d'une lame de rasoir traînant par là, déjà usagée d'ailleurs, il trancha quelques centimètres de ses crins malmenés par le Nexu. Sous ses muscles encore gonfles par une adrénaline peinant à diminuer, le jeune Jedi sentit quelques plaies qui le tiraillaient. Heureusement son adversaire n'avait eu que peu l'occasion de le mordre, et c'était surtout de légères contusions -- dû au fait qu'il avait du se jeter ou rouler au sol. ainsi que des griffues qui cisaillaient sa peau. Son poil court mais épais l'avait relativement protégé. Enfin, les entailles les plus profondes, suffisamment douloureuses pour le faire grimacer, étaient placées à des endroits non vitaux: au bras droit, à la joue et à l'épaule.

Deux heures plus tard, Alycius se leva lentement de la paillasse qui lui servait de lit. La dureté du matelas n'effrayait pas le Jedi, habitué à la sobriété et aux étroites chambres, comme sur Nazzari où il avait été familiarisé avec des caves ou des cagibis, puni pour son manque de foi. Plus tard, il avait dormi avec Tweeni, plaqué contre le corps de son aînée dans la chaleur étouffante d'une chambre d'hôtel dégoûtante sur un lit minuscule au tout début, lorsque le bar n'avait pas les moyens ou l'envie de payer leur salaire à l'heure.

Quelque peu ravigoté, le jeune Nazzar retrouva Glurba à un endroit supposé discret, un genre de placard heureusement grand, lequel pouvait leur permettre de discuter sans être collés. Le dénommé Khamsin pour l'occasion portait une simple tunique ressemblant ironiquement à celle des Jedis sauf qu'elle était plus rêche. Le Hutt avait reçu une invitation pour un repas sensé introduire le succès à venir des combats d'un nouveau genre. Jussbu n'avait pas froid aux yeux, elle avait invité dans la bâtisse attenante à l'arène, tous ceux qui présentaient un champion. Alycius en avait déduit que lorsque ceux-ci arriveraient au compte goutte, le lendemain, il faudrait entreposer leurs esclaves dans les geôles de la limace. Pour les deux partenaires, une telle concentration de meurtriers, psychopathes passifs voir actifs était un réel danger mais aussi une opportunité. Ils pourraient ainsi trouver plus facilement Nils et organiser une évasion massive. Les paroles de Glurba dansaient toutefois dans l'esprit du Maître Jedi. La femme-gastéropode avait-elle tendu un piège à son "séduisant" hôte à l'embonpoint soit-disant peu prononcé, ou était la chance qui s'était unie à la Force pour leur offrir cette occasion?

Le lendemain serait une journée encore difficile, surtout pour l’ego d'Alycius qui devrait jouer les serviteurs. Glurba avait eu une bonne idée cela dit de le présenter comme un esclave polyvalent. Aider en cuisine pour le festin du lendemain, précédant le fameux combat -- et il ne doutait pas qu'il y en aurait sensément un après. À ce stade ce n'était plus de l'épicurisme sinon une obsession. lui permettrait de fouiner pour trouver Nils et ses camarades avant d'être lui aussi enfermé dans la cages de gladiateurs. Depuis l'extérieur ce serait forcément plus simple.

- C'est peut-être précipité mais je propose d'agir pendant ou après leur petite fête d'intronisation.

Il leur restait environ 35 heures pour vérifier où se trouvait Nils, prendre contact avec lui et organiser leur sortie, sans oublier de prendre en compte que le Padawan pourrait très bien ne pas être en état pour se défendre, ou que d'autres victimes avides de vengeance ou en proie à la terreur pouvaient tout faire rater. Youpi.
Glurba Lugliiamo
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Glurba se gifla mentalement, très fort. Et voilà, il venait de déraper ! Et ainsi de dévoiler à Maître El'Dor qu'il prenait “un peu trop” de plaisir dans son rôle de véritable Hutt esclavagiste. Il venait de tutoyer un Maître Jedi en privé... Comment avait-il pu commettre cet impair ? Ca ne lui ressemblait pas. Il avait vraiment de quoi s'en vouloir. Il voulait que Maître El'Dor ait parfaitement confiance en lui. Et maintenant il ne pouvait que craindre que cette faute de langage n'égratigne cette confiance. Il avait tellement honte qu'il n'arriva pas à s'en excuser, refusant de voir en face la faute qu'il venait de commettre et les conséquences qu'elle pouvait avoir dans l'image que Maître El'Dor avait de lui. S'excuser ne ferait que souligner qu'il avait bien commis une faute, alors qu'il voulait simplement que Maître El'Dor l'oublie d'un claquement de doigt. Non, Glurba ne venait pas de le tutoyer. Ca ne s'était jamais produit.

Il était amusant de voir que Maître El'Dor partait de l'idée que Nils allait être présent à l'évènement prévu dans deux jours. Glurba avait pourtant bien dit que ce n'était qu'une possibilité, mais Maître El'Dor s'emballait. Derrière cette prétendue sagesse qu'il voulait inculquer aux plus jeunes, le Maître Jedi était finalement comme tout le monde. Et si Glurba prenait un peu trop à cœur son rôle d'esclavagiste comme un Hutt ayant toujours vécu en kajidic, Maître El'Dor prenait quant à lui trop à cœur l'idée de libérer des esclaves et Nils en particulier. Après son dérapage, Glurba ne se sentit pas de rappeler à Maître El'Dor qu'il devait garder la tête froide.

Pourtant, il reçut une félicitation. Glurba mesurait à quel point il était précieux d'être félicité par Maître El'Dor, lui le plus grognon des professeurs, avare en gentils mots. Il le laissa aux douches sans ajouter un mot.

Glurba reçut une invitation à un repas organisé le lendemain, soit la veille du spectacle avec les utilisateurs de la Force. Les maîtres qui participaient à l'évènement étaient réunis autour de la table pour dîner, et devaient apporter chacun leur champion. Glurba accepta de bon gré l'invitation. Il déambula dans les couloirs de l'arène, cherchant dès maintenant à s'orienter un peu mieux dans l'établissement et en particulier à localiser les loges des combattants, dans l'espoir peut-être d'y trouver les utilisateurs de la Force prévus au spectacle. Un garde de l'arène se “proposa” de l'escorter, ne voulant pas laisser un invité de Jussbu la Hutt, tout Hutt lui-même qu'il était, fouiller seul les couloirs de l'arène. Glurba en profita pour lui demander de visiter les loges des combattants, prétextant vouloir juger les potentiels adversaires de Khamsin. Le garde rétorqua que les combats du jour n'étaient pas fini, et qu'il ne pouvait donc pas visiter les loges pour l'instant ; il se permit d'ajouter que si Glurba voulait juger les autres combattants, il n'avait qu'à retourner dans les gradins. Vexé, Glurba gronda le garde en lui demandant si Jussbu la Hutt apprécierait que l'on parlât sur ce ton à ses invités, et prit la peine de lui expliquer qu'il venait de s'occuper de son propre champion et ne pouvait pas être partout à la fois. Le garde, remis à sa place, ne pipa plus un mot, mais refusa toujours de laisser Glurba visiter les loges des combattants. Glurba n'insista pas, ne voulant pas se rendre suspect.

Un peu plus tard, Maître El'Dor vint le retrouver et lui indiqua un endroit où ils pouvaient échanger quelques mots à l'abri des oreilles indiscrètes. L'endroit était une sorte de grand placard aménagé, aux dimensions prévues pour un Hutt, ce qui n'était guère surprenant en ces lieux. Glurba et Maître El'Dor purent tous deux entrer sans être serrés l'un contre l'autre.

ALYCIUS – C'est peut-être précipité mais je propose d'agir pendant ou après leur petite fête d'intronisation.
GLURBA – Demain, pendant le dîner ? Mmmmh, pourquoi pas, oui. On ne sait pas comment les combats se dérouleront dans deux jours et les esclaves seront sans doute plus encadrés, tandis que pendant le dîner, chacun vaquera à ses tâches et l'ambiance sera plus détendue.

Glurba sourit en reluquant Maître El'Dor qui s'était refait une beauté sous la douche.

GLURBA – Demain matin, je vais visiter les loges des combattants, et avant cela, je vais me renseigner sur ce dîner. Les esclaves de l'arène auront peut-être des informations intéressantes. Vous, de votre côté, vous serez immergé dans les loges des combattants. Quand je passerai demain matin, ce sera l'occasion pour nous d'échanger nos informations. Il faut aussi prévoir un code pour pouvoir parler de Nils si des gens nous entourent et peuvent nous entendre. Par exemple, si vous voulez parler de lui en public, essayez de faire une phrase où vous parlez plutôt d'une collation énergisante. Si vous me dites : « Je vais chercher ma collation. », je comprendrai que vous voulez prendre Nils en aparté. De mon côté, je parlerai plutôt de mon droïde mécanicien. Si je dis une phrase du genre : « Le jour où quelqu'un a voulu me dérober mon droïde mécanicien... », il faudra comprendre que je veux libérer Nils maintenant, et on passera à l'action. Et si je vous dis : « Va chercher ta collation au vaisseau. », ce sera pour vous dire d'emmener Nils à notre vaisseau et de préparer notre départ.
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Pour cette avant-première , Nils serait forcément là bien qu'il ne combattrait pas obligatoirement. Son propriétaire ne risquerait pas d'éparpiller son bétail ou de le faire garder par un autre. Un Sensible esclave était beaucoup trop précieux. Du moins c'était la théorie d'Alycius qui avait trouvé un raison nouvelle à précipiter la recherche des prisonniers. S'il se trouvait sur l'arène sans voir une seule mèche des cheveux bruns du Padawans, il n'aurait pas l'air fin et quand bien même tous deux se feraient face, impossible de savoir dans quel état Nils serait. El'Dor ne pouvait pas compter sur lui pour se retourner contre la Hutt, les esclavagistes et le public assoiffé de sang.

- Vous regardez trop d'holofilms. Une impulsion dans la Force suffira.

La majorité des Jedis, y compris les plus jeunes savaient manier légèrement une onde comme d'un instrument de musique - à une ou deux notes.- pour nuancer leur message. Les plus doués associaient parfois une image ou peignaient des émotions dans leur "communication mentale", mais le Nazzar n'en demanderait pas tant au Hutt, il souhaitait simplement un pincement spirituel, une décharge qui lui ordonnerait d'aller chercher Nils ou voleraient en une direction approximative pour le guider. Bref, un message simple, ponctuel suffisamment discret pour qu'un autre Sensible n'ait pas le temps ni l'occasion de capter "l'envoi". Le jeune Jedi poussa un soupir, desserrant la mâchoire avec difficultés puis lâcha un

- Mais si vous y tenez, et s'il s'avérait que ces esclavagistes étaient alliés à un éventuel Apprenti Sith - qui aurait pu être l'auteur des captures d'ailleurs.- ou je ne sais quoi qui y ressemble, nous utiliserons votre code. Je parlerai de me préparer en ce qui me concerne, c'est plus discret, et dans votre cas, signifiez votre espérance de me voir l'emporter.

Des mots, des signifiants sortis de leur contexte. Les deux Jedis se séparèrent sans prononcer quoique ce soit d'autre. Ni un bonne chance, ni un au revoir, le moindre souffle de trop était coupable en ces lieux, un croisement de regard suspect.

- Nuit 1- 28 h avant le combat.



La nuit s'était abattue depuis quelques heures déjà sur la grande arène désormais fermée. Longeant le mur de cette ronde sableuse infernale, la résidence de Jussbu, luxueuse s'était plus ou moins endormie. Séparé de son Maître à la demande de la Hutt pour ne prendre aucun risque - "juste avant un tel événement, comprenez"- Alycius s'endormit sur sa paillasse, désagréable au possible quoique miraculeusement propre. Neuve. Comme les cellules alignées, séparées par des murs fins mais solides. Jussbu tentait de percer dans un domaine déjà surchargé, de moins en moins en vogue car il impliquait de nombreux coûts et risques. Il fallait maintenir les esclaves sous clé, entretenir les lieux, la sécurité, avec des Sensibles, soit la Hutt savait ce qu'elle faisait, ce qui la rendait redoutable, soit elle était trop arrogante et les Jedis tenaient une faille.

Le Nazzar assis, mains enroulées autour de ses genoux, laissa courir ses yeux sur les recoins de sa celle, étroite mais relativement longue, 5 m sur 9 m2 environ. Il n'y avait pas de toilettes à décrocher du mur pour essayer de passer derrière, mais une petite grille d'aération, cette dernière plus vieille que le reste des installations démontrait que les architectes avaient profité d'une ancienne structure pour construire les nouvelles autour. Il n'y avait pas de petites économies. En caressant le contour, Alycius jugea qu'il serait possible via la Force et d'autant mieux avec un sabre de l'enfoncer. Malheureusement, son corps avait beau être fin, l'équidé était bien trop grand pour s'y glisser. Le corps d'un adolescent en revanche...

Il supputa que certaines geôles donnaient directement sur l'arène. Probablement pour exciter les gladiateurs involontaires, des barreaux vu leur position, devaient laisser entrevoir le sable terreux, le sol sur lequel ils se coucheraient ou coucheraient leur adversaire, les entrailles à l'air. Malheureusement, disposé de l'autre côté, le Nazzar n'avait vu que sur une courette sale qui ne menait nulle part. De plus les barreaux étant trop solides, il faudrait s'en remettre au conduit d'aération, en agrandir légèrement le trou pour Nils et les plus jeunes prisonniers, tandis que les plus vieux devraient essayer de sortir par la grande porte.

- T'inquiète pas le Canasson, demain tes petits copains arriveront. Tu t'sentiras moins seul.

Sans prêter attention à l'unique gardien -triste cliché de l'abruti violent qui avait raté son diplôme de psychopathe subtil et charismatique.- affecté à sa garde, et à celle des cellules vides, le Maître, doigts posés sur les barreaux donnant sur un long corridor -qui devait mener d'un côté à l'arène et de l'autre à la résidence- laissa son regard se promener sur les lieux. À l'entrée se trouvait un panneau de commandes protégés par du verre solide, sensés résister aux impacts brutaux de petits projectiles, mais de la Force, Alycius en doutait. Jussbu n'y connaissait rien à la Force, et ses conseillers n'étaient qu’esbroufe. On ne laissait rien à portée des pouvoirs de Sensibles. Une petite arène qui voulait jouer aux grandes, une trop maigre Hutt désirant jouer les obèses. Participer activement aux combats succès à la clé était une chose, en organiser en était une autre.

Les yeux du Jedi se posèrent ensuite sur le Gardien qui disposait d'une arme dont, être de chair, tendons et os, Alycius devait se méfier. Un blaster, et l'homme à l'entrée ne semblait pas être un débutant. La propriétaire avait juste les moyens de lui mettre de gros bâtons dans les roues et ça l'énervait.

***
Matin 1- 24 h avant le combat-



Le Maître fut réveillé par un brouhaha et l'aube qui dardait ses rayons à travers les antiques quoique solides et fiers barreaux de sa prison. Une série d'esclaves reliés par des chaines, mains liés et poings enfermés dans des genre de "sacs de métal" défilaient. Sans doute pour les empêcher d’utiliser convenablement leurs pouvoirs. Ils furent jetés en prison, les portes se refermèrent brutalement tandis que celle d'Alycius glissait pour l'en faire sortir. Trois esclaves furent sommés de rester dehors, avec lui, le gardien les fit se tourner, regard vers la porte blindée qui donnait sur l'arène. De dos, le Nazzar reconnut un Trandoshan Insensible, une Humaine qui l'était vaguement ainsi que le corps plutôt robuste d'un adolescent. La porte s'ouvrit, les cheveux de la fille volèrent ainsi que la mèche tressé du garçon.

* Toi. *


L'impulsion projetée atteignit le Padawan, ce dernier se retourna vaguement, posant des yeux marron ternes sur la silhouette de l'équidé. Un temps s'écoula puis le jeune lui renvoya la même onde, une onde combative, presque agressive. L'adolescent ne s'était pas rendu mais il prenait Alycius pour un adversaire provocateur.  
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
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ALYCIUS – Vous regardez trop d'holofilms. Une impulsion dans la Force suffira.

Glurba aurait pu se sentir bête de ne pas avoir eu cette idée. Mais dans sa tête, il pensa au contraire que c'est Maître El'Dor qui fut bête de ne pas réaliser à qui il disait ça. Glurba était le genre d'élèves à ne pas travailler sa communion avec la Force. Que son affinité et son “potentiel” fussent élevés ou faibles, Glurba n'en savait rien puisqu'il n'en faisait que peu usage. Dernièrement, à la limite, il avait trouvé un intérêt tout particulier au pouvoir de Persuasion qu'il commençait à maîtriser, assez basiquement mais de façon suffisamment efficace pour que ça lui plût. Seulement, il fallait être clair : Glurba n'entrait presque jamais en méditation dans la Force, il ne sondait presque jamais les auras de ses interlocuteurs, et faire appel à la Force n'était pas dans ses premiers réflexes. Et ça, Maître El'Dor devait bien le savoir. Glurba se traînait quand même une réputation, en tant que Hutt au Temple Jedi et Padawan depuis quarante ans. Un Hutt Padawan depuis quarante ans au Temple Jedi, y avait-il un seul Maître Jedi à ne pas avoir entendu parler de lui ? Et Maître El'Dor avait discuté de son cas plus en détails avec Maître Sliviqas. Il devait bien savoir les lacunes de Glurba dans l'utilisation de la Force.

Maître El'Dor accorda tout de même à Glurba une utilité à prévoir un code, puisqu'après tout, d'autres sensitifs seraient présents et pas forcément du genre à devoir être mis dans la combine. En ce cas, Maître El'Dor préférait changer quelques détails dans ce code, en ce qui le concernait tout du moins : il préférait parler d' « aller se préparer » et que Glurba parlât de « son envie de le voir l'emporter ». Glurba acquiesca, ce n'était qu'un détail et il n'y avait pas à discuter longuement là-dessus.

La nuit finit par tomber, apportant un traitement différent à chacun : Khamsin l'esclave fut logé dans une cellule parmi d'autre dans le quartier des esclaves, tandis que Glurba l'invité fut logé dans une suite adaptée à sa race. Le luxe était ostentatoire, dans le but de rappeler que l'arène de Frakkia comptait parmi les plus importantes de la planète. Glurba trouva des tableaux peints du portrait de Humba la Hutt. Après tout, Jussbu n'était que sa représentante, sa porte-parole en quelque sorte, une simple interface. Deux verres de cocktails attendaient Glurba sur une table basse en verre. Pas mauvais, mais ça manquait de “piquant” ; un petit insecte bien gras aurait fait son affaire pour ajouter une touche attendue. Le personnel de service avait peut-être simplementt oublié que c'est un Hutt qui allait occuper cette suite pour les quelques nuits à venir.

Comme prévu, le lendemain matin, Glurba demanda à faire un tour des loges des combattants. Un Dévaronien lui servit de guide – dans les faits, il était surtout là pour surveiller l'invité et ne pas le laisser vagabonder dans tous les couloirs qu'il voulait. Glurba avait beau être entré dans les bonnes grâces de Jussbu la Hutt, il n'était pas chez lui et certaines parties de l'arène lui restaient fermées. Mais cette présence à peau rouge était embêtante. Glurba voulait fouiner, poser des questions indiscrètes aux gladiateurs, se faire un plan mental des lieux, élaborer des idées pour une évasion. Alors, puisque la Force le permettait d'un petit geste de la main, Glurba suggéra au Dévaronien d'aller l'attendre à l'entrée du secteur. Suggestion refusée. Ah mince... Glurba ne désarma pas. Il insista, et le Dévaronien finit par céder. Eh bien, même pour un simple pouvoir de Persuasion, Glurba pouvait galérer à utiliser la Force.

Glurba discuta avec plusieurs gladiateurs, une fois débarassé de son “guide”. Il s'intéressa peu aux gladiateurs non esclaves, car ceux-ci étaient généralement là de leur plein gré, pour diverses raisons, et n'avaient donc pas cherché à observer leur environnement dans l'optique de s'en évader. Glurba essaya de regrouper les informations, voulant vérifier si un élément confié par un esclave lui était confirmé par d'autres. Il arrivait qu'un esclave, un peu trop emballé, inventât des failles inexistantes dans la sécurité de l'arène, ou à l'inverse qu'un autre, trop docile et méfiant, ou bien trop prudent, cachât certains éléments pourtant utilisables dans un plan d'évasion. Glurba dut donc décortiquer le vrai du faux au fil de ses petites “discussions” pas si innocentes avec les esclaves. En plus de tout cela, Glurba fit son fouineur, fouillant les tiroirs, les postes informatiques, les armoires électriques.

En toute fin de matinée, Glurba voulut aller voir Khamsin, mais ce ne fut pas le bon moment. Les gladiateurs revenaient d'une séance d'entraînement et n'avaient pas droit aux visites puisque l'heure du repas allait sonner. Glurba lui-même fut invité à se joindre à ceux de son rang dans une cantine hors de ce secteur. Le Dévaronien s'était quand même bien fait avoir en attendant Glurba aussi longtemps sans venir voir ce qu'il foutait. La Persuasion n'avait pas marché du premier coup, mais une fois qu'elle avait pris, elle avait bien pris.

Le repas du midi fut une formalité sans saveur pour Glurba, qui bavarda avec d'autres maîtres, dont deux Hutts mais aussi deux Humains ou encore un Iktotchi. Il échangea des futilités d'usage pour sociabiliser, et ce n'est qu'en début d'après-midi qu'il put se libérer un créneau pour aller voir Khamsin dans sa cellule. Prétextant avoir une envie irrésistible de « profiter de son esclave », ce qu'il appuya d'un clin d'œil, il obtint d'être laissé seul à seul, à l'abri des regards et des caméras. Pour bien faire, il planta une grosse lèche pleine d'amour en plein sur les naseaux de Khamsin. Il attendit ensuite d'être bel et bien seul à seul.

GLURBA – J'ai plusieurs informations. Pour le repas de ce soir, les esclaves vont partir en premier vers la bâtisse où va avoir lieu le repas, ce sera en milieu d'après-midi, pour faire le ménage, commencer à préparer la cuisine, bref tous les préparatifs. Les invités – moi – n'arriveront que deux à trois heures plus tard. Il y aura un autre Hutt invité, en plus de moi, sans compter Jussbu. Nous aurons tous deux droit à un moyen de locomotion, un side-speeder. Les side-speeders seront parqués dans une aire juste à côté de la salle de restauration. Nous avons donc là notre moyen de nous enfuir en vitesse si nous levons la rébellion des esclaves pendant le repas. J'ai aussi réussi à examiner un panneau électrique dans les loges des combattants. Je crois savoir comment couper le jus des portes de sécurité. Nous pourrions donc libérer des esclaves non présents au repas assez rapidement, mais ça implique soit que nous retournions sur place, soit que quelqu'un de confiance passe à l'action sur place pendant que nous serons là-bas. Il y a peut-être moyen que je pirate le système informatique pour laisser la porte de la cellule d'un esclave déverrouillée, comme ça personne ne se doutera de rien et cet esclave pourra, au moment voulu, quitter sa cellule et suivre mes instructions pour couper le jus dans toutes les autres cellules.

Glurba souriait autant qu'il bavait. Il était fier de pouvoir rapporter ces informations, autant qu'il était excité de se trouver dans un endroit clos en tête à tête avec ce beau gosse d'étalon. Il le reluqua de la tête au pied d'un œil lubrique, puis demanda :

GLURBA – Et toi, mon b... (réalisant qu'il venait de tutoyer encore le Maître Jedi et était sur le point de l'appeler “bel étalon”, il bafouilla en cherchant un moyen de se rattraper) b... bel esclave... oui je suis toujours dans le jeu, héhé... enfin, vous, Maître, qu'avez-vous appris ?
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10h00- 22 h avant le combat

L'aube disparaissait au profit d'un soleil plus agressif, gourmand en écume rosée et en sueur. Les alliés de circonstance coulèrent un regard à leur adversaire, le grand Nazzar. Présenté à tous comme un Insensible par prudence à la Hutt, il devait continuer le jeu et résistait -quoiqu'un peu difficilement- sans faire preuve de pouvoirs. Nils et Leïla n'avaient pas rapporté ce qu'ils sentaient bouillir chez le Jedi aguerri. Rendus habiles par de nombreux combats mais égoïstes, ils n'accordaient pas leurs gestes, ce qui permettait au Maître de s'infiltrer dans les failles de leur garde. Ce dernier sépara Leïla du Padawan pour l'acculer au point qu'elle tombe, épuisée sur le sol. L'entraîneur un Dévonarien au visage peu avenant et aux cornes proéminentes la sépara. Elle eut miraculeusement le droit de se reposer, sans doute pour ne pas gâcher la marchandise avant le vrai combat.

- Toi avec le Trandoshan, ensemble sur les cibles. Et ne ménagez pas vos efforts. Le canasson et le Natté, vous faites des enchaînements, j'veux pas de mort ou de blessure grave, sinon je tue le moins amoché moi-même.

Les deux gladiateurs improvisés ne pouvaient pas s'échapper, de hautes palissades cachaient les gradins sensés être découverts lorsque les spectateurs prendraient place, demain. Faute de pouvoir mieux faire, dans un coin de l'arène, Nils et le Maître commencèrent à faire des passes avec un bâton. Le gamin frappait avec ardeur, presque haine.

- Nous sommes venus vous chercher.
- Qu'est-ce qui me le prouve?
- L'indicateur est parvenu à faire passer votre message.
- L'indic a été choppé, tué, mais comme personne ne connaissait le contenu, tous les esclaves ont été puni. - Nils fit glisser d'un geste d'épaule la tunique rêche, couleur peau, pour laisser apparaître une cicatrice boursouflée qui commençait en haut pour s'étendre probablement sur tout le dos.
- Et quand bien même? Si c'était trop tard? Si c'était ça, ma vie? Ici le temps passe différemment, beaucoup plus vite et lentement à la fois. Des lunes se sont écoulées depuis le message. J'ai changé.
- Pas assez pour cesser d'espérer. Raison pour laquelle vous n'avez nullement nié être Nils depuis le début, et avoir répondu à l'onde de Force.
Les bâtons se croisèrent, rapprochant les deux adversaires dont les souffles ardents se mêlaient.
- Laissez-moi vous sortir de là, ensuite vous déciderez, mais si vous entrez dans une arène à nouveau, que ce soit avec votre nom et votre liberté.
- Non.
- Terminé! Aux douches, deux minutes chrono chacun.

Après avoir refroidi leurs muscles, les deux Jedis qui ne s'étaient pas à nouveau parlé regagnèrent leurs cellules. De mauvaise grâce, le nouveau geôlier annonça à Khamsin que comme prévu, il sortirait en début de soirée pour aider aux cuisines, mais avant tout à la demande de son maître pour le satisfaire. Il repartir en maugréant vis-à-vis des caprices de riches qui mettaient tout le monde en danger à cause d'un esclave. Les gladiateurs devaient être enfermés comme des bêtes qu'ils étaient, il ne fallait pas leur laisser la moindre occasion de fuir ou de se venger, tout sauf ces bêtes entraînées à tuer. Alycius compris que ce gardien était incorruptible et qu'il serait méfiant. Au bout de quelques heures, en début d'après-midi, il eut l'occasion d'expliquer brièvement ses intentions à ses compagnons d'infortune.

- ... Alors qui marche?

- On devrait te dénoncer l'ami.

Le gardien était momentanément sorti, accolé à la porte fermée, il parlait avec un autre serviteur qui lui expliquait dans quel ordre sortiraient les esclaves pour le combat demain. D'abord les plus faibles, puis les meilleurs pour faire monter le suspens. Alycius en avait profité pour faire passer le mot. Le Trandoshan de l'arène s'était opposé à la discrète ferveur qui s'emparait de quelques prisonniers. Visiblement son seul but était de plaire à son maître, gagner du galon et donc obtenir un certain confort de vie, des avantages. D'autres semblèrent d'accord. Fuir était alléchant mais où iraient-ils ensuite? La majorité n'avaient pas de papier ni de diplômes. Froidement lucides, ils n'espéraient rien de la liberté.

- Réfléchis. Si tu m'aides dans le processus, au moins au début, tu auras ensuite l'occasion de t'opposer à moi. Ton maître, vos maîtres le verront et considéreront cette marque de fidélité. Vous gagnerez leur confiance.

Des brouhahas montèrent dans les cellules. Ils s'attendaient à ce qu'Alycius cherche à les convaincre de se défaire de leurs chaînes, pas à ce qu'ils leur propose un moyen nocif pour lui de s'illustrer aux yeux de leurs propriétaires/managers respectifs. Le Jedi savait qu'il était inutile de perdre un temps trop précieux et trop rare pour leur insuffler la flamme de la liberté. Cette dernière s'illuminerait dans le coeur de certains lorsque le choix s'offrirait, dans celui d'autres, non et il était prêt à combattre ces derniers. Son objectif était Nils et les volontaires.

- J'ouvrirai les portes, je veux une bagarre généralisée, à mon signal.
- Alors t'as réussi? Hein. Tu vas vraiment lever cette émeute.
Le Nazzar ne tiqua même pas lorsque l'adolescent le tutoya, parce que celui-ci souriait, moqueur mais moins agressif. L'acharnement du prétendu maître semblait le mettre en confiance, peut-être lui rendre un peu d'espoir.
- Je recevrai le signal, et le transmettrai. Mais je ne te promets pas de te suivre.
- Du moment que je te sorte de là- Répondit Alycius sur le même ton, feignant l'indifférence.- C'est tout ce qui m'importe, c'est ma seule mission.
- Ok.

Galvanisé par l'impression d'avoir le choix, l'ex-Padawan hocha la tête. En toute fin de matinée, les prisonniers profitèrent d'un repas plus consistant que d'habitude en petits groupes pour échafauder le plan. Presque tous participaient de concert et ceux qui ne voulaient pas se taisaient par peur de se faire lyncher par les autres. Tout le monde semblait y trouver son compte, y compris les esclaves qui s'ennuyaient, ceux qui voulaient échapper au combat en arène car ils avaient peur, ainsi que les vétérans n'ayant plus de vie en-dehors. Le Trandoshan avait réussi à faire chauffer son cerveau froid pour saisir son intérêt d'aider le dada. En combattant efficacement contre lui, il pourrait obtenir une promotion éclair couplé à de nombreux avantages. Un propriétaire relâcherait forcément son attention après que son esclave renonce à s'échapper pour le protéger.

- Crois pas que j't'épargnerai le poilu.
- Je n'y compte pas, l'écailleux.

Et le repas s'acheva. Leurs regards où se mêlaient détermination, colère et... Complicité se rencontrèrent. Alycius jouait son rôle d'esclave dur à la tâche, il cachait toujours sa capacité à manier la Force, dissimulée dès le début car ni lui ni Glurba savaient que Jussbu versait dans ce type de combats novateur. Démontrer qu'ils avaient caché quelque chose - la Sensibilité d'Alycius donc.- amènerait les criminels à se demander ce que le duo pouvait encore occulter.

15h00- 18 h avant le combat - 4 heures avant le repas.

Appelé pour rejoindre son maître, le Nazzar se fit huer par le Trandoshan qui le traita de petite prostituée et autres gentillesses. À la manière d'un détenu pour délits graves, Alycius lui offrit un simple regard, assassin. La lèche de Glurba le laissa en apparence indifférent ou du moins résigné de mauvaise grâce. Oreilles couchées à l'horizontale, il convint tout juste de lever un peu la tête, silencieux et raidi par le contact. Le gardien ne s'en formalisa guère, on ne demandait pas son avis à un esclave, peu étonnant qu'il tire cette tête. Au moins, le Hutt salace semblait capable de tenir son gladiateur en laisse. Pression psychologique, sans doute.

- Je ne fais confiance à personne. Bien que le timing soit serré, Faites-le. Coupez seulement celle de ma cage car il est probable que j'y sois remis avant le dîner, ouverte ou non, je me tiendrai sage jusqu'au moment propice. Une fois celui-ci trouvé; je m'occuperai du reste, le déverrouillage des autres portes si le système informatique ne le permet pas. Décidons d'une heure concrète, juste avant, il est entendu que nous simulerons une dispute entre deux esclaves, laquelle se généralisera. Les gardiens s'approcheront pour calmer le jeu, si moi ou vous ouvrez les autres portes, nous pourrons les neutraliser. Il faudra être attentif néanmoins car les prisonniers risquent ensuite de se diviser. La majorité tentera de s'en sortir par eux-même, ce qui est stupide mais passons, le second groupe, dangereux, se retournera contre moi, puis vous s'ils vous surprennent, afin de s'attirer les bonnes grâce de leurs maîtres. Les derniers enfin, minoritaires, se joindront à nous, probablement les plus fragiles, il ne faudra donc pas s'attendre sur des appuis pour se battre. Moins nous nous ferons voir, mieux c'est, quitte à parcourir plus de chemin, prendre des couloirs détournés. Y aurait-il moyen de pirater le plan de l'arène pour nous diriger efficacement?

Le maître s'était nonchalamment dirigé vers la salle de bains pendant que tous deux discutaient, il forma une coupelle avec ses mains pour boire à longs traits. Malgré le repas plus consistant sensé redonner des forces aux gladiateurs forcés, il n'avait pas eu accès à l'eau depuis la fin de matinée. Les esclaves étaient chauffés à blanc par la fatigue couplée à la soif dont la morsure était plus cruelle que celle de la faim. Alycius se rafraîchit le visage, retirant la bave qui gouttait encore sur ses naseaux suite à la lèche du Padawan. Sans prendre le temps de s'essuyer, il secoua la tête, s'ébroua et revint vers le centre de la pièce, continuant de songer à un plan.

- J'ai rencontré Nils, il n'est pas en faveur de nous suivre, vous devrez donc le localiser et le convaincre de vous suivre. Au Temple, il sera remis aux mains des maîtres qui décideront quoi en faire, l'aider à se réintégrer à l'Ordre, à la société, peu importe, mais il doit être dans notre vaisseau. C'est un mineur, il ne peut pas choisir de s'en aller de son côté, outre le fait qu'il sera condamné en faisant cavalier seul.

Pensif, oreilles couchées, le Nazzar laissa courir un doigt sous cette barbiche qu'il n'avait pas.

- Donc, il faudrait déclencher la révolte juste avant le repas, mais pas trop tôt afin que les convives soient tous attablés. Qu'ils soient réunis et détendus nous facilitera la tâche, ainsi nous n'en rencontrerons pas ou peu qui se promènent dans les couloirs. Nous éviterons les bains de sang d'esclaves vengeurs ou de maîtres téméraires décidés à conserver leur bien, pareil pour leurs probables gardes, payés et libres, eux. Le temps que la rumeur monte, ainsi que les esclaves eux-même, le repas aura été entamé. Vous, profitez donc des deux ou trois heures libres pour cacher votre sabre, afin de pouvoir le saisir au bon moment. Si le mien n'est pas récupérable ou risque d'être découvert, je m'en passerai, les gardiens ont des bâtons énergétiques.  


L'heure tournait, à tel point qu'on devait commencer à penser que Glurba était le vrai étalon. Il allait bientôt falloir se séparer, raison pour laquelle, Alycius se contenta d'un regard assassin lorsque l'apprenti commis l'ultime outrage en l'appelant "bel esclave". Heureusement, il n'avait pas compris que le bégaiement du Hutt occultait une expression encore moins respectueuse. En plus d'être incapable de déceler un "air lubrique" sur le visage d'une limace géante. Protection mentale inconsciente, certainement.

- Des questions? - Une seconde battit dans le silence le plus absolu.- Des suggestions?

Récompense pour Glurba, ce dernier avait bien travaillé, récoltant de multiples informations, il avait donc la confiance d'Alycius pour proposer un plan parallèle ou des idées sensées compléter celui-ci.

Il restait deux ou trois heures pour se préparer, apprendre à se repérer en faisant le ménage ou en préparant le repas, et probablement une ou deux autres dans la cellule en attendant le début du fastueux repas, de quoi peaufiner le rôle de chacun, sonder les esprits des futurs évadés.  
Glurba Lugliiamo
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Comme Glurba l'espérait, Maître El'Dor avait de son côté récolté plusieurs informations intéressantes, qui permettaient d'élaborer un plan plus précis. Il avait rencontré Nils, qui n'était pas favorable à l'idée de s'enfuir avec eux. Glurba s'en étonna, il ne comprenait pas bien ce qui pouvait pousser un Padawan à se résigner à une vie d'esclave dans une arène de gladiateurs, surtout quand on lui offrait l'opportunité de s'échapper. En tout cas, Glurba ne pouvait pas compter sur Nils pour mettre en route son plan, et apparemment sur personne d'autres non plus : aucun esclave n'avait inspiré confiance à Maître El'Dor, et l'émeute provoquée par l'ouverture des cellules ne serait probablement pas homogène, entre ceux voulant jouer cavaliers seuls ou encore ceux voulant défier le dénommé Khamsin pour se faire bien voir par leurs maîtres.

Maître El'Dor suggérait de déclencher la révolte au tout début du combat, une fois les convivves attablées. Cela signifierait que Glurba serait donc aussi là-bas, en revanche Maître El'Dor avait de quoi croire qu'il serait remis dans sa cellule avant le début du repas.
En résumé : d'abord les esclaves seraient amenés jusqu'au quartier privé de Jussbu la Hutt deux à trois heures avant le repas, afin de préparer la cuisine, le ménage et le reste, pendant que Glurba et les autres convives prévues resteraient dans leurs loges. Puis, peu avant le repas, les esclaves seraient ramenés dans leurs cellules. Il y aurait donc un court créneau pendant lequel Glurba et Maître El'Dor seraient ensemble à l'arène, mais ce serait encore trop tôt pour lancer la révolte, car d'autres convives pourraient traîner dans les couloirs et compromettre le plan qui visait justement à les prendre par surprise pendant le repas. Enfin, Glurba serait amené avec les autres convives jusqu'au quartier privé de Jussbu la Hutt où se tiendrait le repas, et c'est à ce moment-là précisément que Maître El'Dor provoquerait la révolte.

GLURBA – Je vais essayer de pirater le plan de l'arène si je peux mais je vais me concentrer prioritairement sur le déverrouillage de ta... de votre cellule. Et plus je passerai de temps en pirate sur le réseau, plus je risquerai d'être intercepté par les ingénieurs informatiques et de déclencher une alarme. Si je parviens à trouver un plan, je vous le laisserai dans un répertoire évident et facile d'accès, je ne garantis rien. Le terminal se trouve au bout de ce couloir puis deux fois à droite. A quelques mètres à sa gauche, vous avez une porte jaune, et derrière cette porte vous avez l'armoire électrique. Vous n'aurez qu'à déconnecter le deuxième câble jaune le plus en bas à droite. Pas le câble jaune le plus en bas à droite, le deuxième. Déconnectez-le et l'alimentation des portes des cellules de votre secteur sera coupée, tout le monde pourra les ouvrir sans badge.

Les pas du garde se faisaient entendre, Glurba n'eut le temps que pour une dernière phrase :

GLURBA – Agissez juste après que je serai parti pour le repas avec les autres convives.

Puis, pour avoir l'air de rien, il fit semblant de rhabiller son esclave, comme s'il venait d'abuser de lui dans ses plus intimes zones corporelles. Le garde se pointa, se racla la gorge, Glurba se tapota la poitrine avec un large sourire, une langue pendante et un filet de bave dégoulinant presque jusqu'au sol. Il lui fut demandé de laisser son esclave prêt à être sollicité à tout moment. Il avait suffisamment profité de lui. Glurba n'opposa pas d'objection, et se dirigea plutôt vers la fameuse porte jaune, derrière laquelle se trouvait le panneau électrique. La pièce contenait un tournevis parmi d'autres outils et c'est tout ce dont Glurba avait besoin. Il ouvrit le panneau et se pinça la bouche.

Précautionneusement, il éroda la soudure d'un câble tout en forçant dessus avec les doigts sans déranger les autres. Glurba prit un malin plaisir à se retrouver pour la première fois depuis longtemps à se livrer à une activité telle que les manipulations électriques, demandant le doigté que personne ne soupçonnait chez un Hutt. Il manipula un autre fil pour désactiver le disjoncteur différentiel le plus sensible de l'installation. Il inversa le fil avec un autre pour obtenir un différentiel plus tolérant. Trop tolérant, justement. Enfin, il laissa le câble dénudé en contact avec la soudure préalablement érodée. Satisfait, il referma le panneau électrique en le revissant proprement. Enfin, il prit un chiffon pour essuyer une trace de bave qu'il venait de laisser maladroitement sur le panneau. Il ne fallait laisser aucun indice, aussi en profita-t-il même pour s'essuyer la bave qui coulait le long de son ventre et menaçait de tacher le sol, trahissant son passage. Il restait son mucus, dans tous les cas, dont il laissait une traînée en rampant, mais les traces disparaissaient d'elles-mêmes en quelques dizaines de minutes. Sa bave, elle, plus épaisse, de couleur verdâtre au contraire de son mucus translucide, créait des taches beaucoup plus longues et disparaître. Toutefois, en manipulant les fils électriques, le Hutt avait dû prendre un peu plus de temps pour éviter de laisser du mucus sur tous les fils ; et pour Glurba précisément, ce n'était pas une mince affaire.

Glurba put quitter le quartier des esclaves, son méfait accompli. Il venait de provoquer une surchauffe, qui ne serait pas détectée avant de griller un câble d'alimentation : celui des caméras de surveillance du quartier où se trouvait sa loge. Il y avait un petit risque d'incendie, mais Glurba comptait sur la réactivité du personnel de l'arène pour éviter le pire. Il était possible que tout le courant d'une partie de l'arène saute si personne n'intervenait à temps. Glurba misait sur le fait qu'un technicien serait déplacé dès lors que les caméras entreraient en dysfonctionnement. Le panneau électrique serait inspecté, le sabotage détecté, sans aucun moyen de soupçonner Glurba – qui soupçonnerait un Hutt d'un sabotage aussi précis, de toute façon ? Les réparations devraient s'effectuer assez vite pour éviter un disjonctage plus général ou pire un incendie, mais le dysfonctionnement des caméras laisseraient à Glurba le temps d'accéder au terminal le plus proche de sa loge pour effectuer l'opération de piratage sans avoir à se déplacer de nouveau jusqu'au quartier des esclaves.

Trois quarts d'heure plus tard, depuis le couloir menant à sa loge, Glurba sourit intérieurement en voyant les caméras de surveillance s'éteindre. Pas de temps à perdre. Il se rendit au terminal informatique le plus proche, et exécuta plusieurs manipulations de touches de sorte à forcer un redémarrage du terminal puis un accès à la racine du système, où il allait pouvoir entrer les lignes de codes pirates. Comme attendu, tous les terminaux de l'arène – ou presque – étaient reliés en réseau commun, le contraire eût été étonnant. Glurba savait qu'il n'avait que très peu de temps : quelqu'un allait bientôt découvrir le sabotage du panneau électrique, et la sécurité informatique serait renforcée. Se familiariser avec l'infrastructure du réseau fut déjà assez long comme ça ; cela faisait longtemps que Glurba n'avait pas pratiqué le piratage informatique, tout comme le sabotage électrique finalement. Sans avoir complètement rouillé, il lui fallut se remettre dans ses acquis. Il y prit toutefois un immense plaisir.

Cette mission était définitivement géniale : il pouvait lécher et reluquer lubriquement Maître El'Dor sans aucune réprimande et sans scrupule, se faire passer pour son maître, trifouiller des panneaux électriques, pirater des ordinateurs... Par la Force que c'était excitant ! Tout ce dont Glurba pouvait rêver était réuni dans cette unique mission. Ses loisirs mis au service d'une bonne cause : la libération d'un Padawan. Et d'autres esclaves aussi, même si Glurba n'avait pas une opinion défavorable à l'esclavage, mais c'était un autre sujet.

Le fait est qu'il mit plus de temps qu'escompté à accéder au verrouillage de la cellule de Khamsin. Il ne prit pas le risque d'aller chercher un plan de l'arène. Tant pis, il faudrait faire sans. Il se déconnecta du poste et redémarra la session standard sans perdre une seconde de plus. N'entendant aucune alerte de sécurité se déclencha, il souffla un coup. Puis il ricana grassement. Et rentra dans sa cellule en fredonnant un air quelconque.

Trente minutes avant l'heure du repas, on vint chercher Glurba dans sa loge. Deux agents de l'arène l'invitèrent à les suivre pour être conduit jusqu'à la salle privée. Glurba s'étonna qu'on ne l'eût même pas informé du retour de son esclave. Mais il s'étonna ensuite d'autre chose : que ce fût dans les couloirs du quartier des invités, ou jusqu'à l'aire de stationnement des side-speeders adaptés au transport de Hutts, il ne croisa aucune des autres convives de prévues.

GLURBA – Où sont les autres convives ?
Agent – Ils nous suivent.

Ca sentait le mensonge. Il n'y avait pas de raison pour que Glurba fût seul à partir le premier. La perspicacité, l'intuition ou peut-être simplement la Force commençaient à faire dire à Glurba que quelque chose ne tournait pas rond. Les agents se montraient froids, comme s'ils évitaient chaque regard de Glurba, ayant peur de trahir une vérité qu'ils avaient ordre de dissimuler à l'invité.
Ca sentait mauvais...

Pourtant, Glurba se dit qu'il se faisait peut-être une histoire pour rien, parce qu'il avait sur la conscience d'avoir saboté un panneau électrique puis piraté le réseau informatique de l'arène. Peut-être qu'il devenait du coup trop craintif. N'écoutant pas son intuition, il prit place sur le side-speeder. Il tenta de se rassurer en voyant qu'on le conduisait bien à la demeure privée de Jussbu la Hutt.

A l'entrée, les agents lui demandèrent de leur remettre son sabre-laser et tout autre effet personnel. Mince ! Son sabre-laser ! Maître El'Dor lui avait demandé de le laisser de côté, et Glurba l'avait bêtement gardé sur lui ! En même temps, il n'avait pas vu en quoi ça aurait pu lui être reproché. Il se rappela la fouille corporelle du Gamorréen dans l'antichambre de la salle de visite où il avait passé son premier entretien avec Jussbu la Hutt. Sauf que cette fois-ci, les deux agents étaient un Humain et un Toydarien.

GLURBA – J'ai déjà expliqué que c'était un troph...
Agent – J'insiste, Monsieur.

Mais depuis quand coupait-on la parole à un Hutt ?! Au-delà de ça, l'attitude des deux agents était bien trop sur la défensive. Non, il y avait vraiment quelque chose qui clochait. Sauf qu'il était maintenant trop tard, Glurba n'avait pas écouté son intuition. Ou il n'avait pas écouté la Force. Encore une fois...

GLURBA – Moi aussi, j'insiste. J'en réfèrerai à Son Obésité si besoin. Elle se trouve bien derrière cette porte, de toute façon ?

C'est alors que la porte s'ouvrit, justement, laissant apparaître Jussbu flanquée de six gardes de diverses races humanoïdes venant cerner Glurba, armes braquées, aussitôt imités par l'Humain et le Toydarien.
Le piège se refermait...

JUSSBU – Glurba... Glurba... Comme vous me décevez...
GLURBA – Je vous déçois ?
JUSSBU – J'avais espoir de pouvoir promouvoir ces combats d'un nouveau genre, entre utilisateurs de la Force, en invitant un jeune Hutt prometteur tel que vous, qui porterait avec enthousiasme ce divertissement dont j'aurai été la pionnière. Le sabre-laser que vous gardez sur vous, comme « trophée », signifiait que votre esclave, Khamsin, était lui-même un utilisateur de la Force. Vous aviez déjà la grandeur de posséder tel esclave et tout ce qu'il fallait pour être mon ambassadeur.
GLURBA – En quoi vous déçois-je alors ?
JUSSBU – Vous pouvez cesser votre petit jeu. Je possède plus de sensitifs dans cette arène que je n'ai bien voulu vous le révéler. Et plusieurs d'entre eux, que vous avez croisés sans même vous en rendre compte semble-t-il, m'ont rapporté que vous avez... une aura particulière. Vous auriez facilement pu bluffer votre monde, Glurba, mais j'ai des serviteurs zélés et incorruptibles. Grâce à eux, j'ai donc découvert que vous êtes, en fait, vous-même un utilisateur de la Force.

Celle-là, Glurba ne l'avait pas vue venir. En voulant flatter Jussbu la Hutt, il s'était surtout laissé emporter dans son propre orgueil et n'avait à aucun moment perçu que des serviteurs de l'ombre l'avaient sondé. Sûr de lui, de pouvoir tromper cette sale prétentieuse, il avait tout juste trouvé bizarre qu'elle ne s'intéresse pas plus que ça à son sabre-laser, mais il avait manqué de vigilance.

JUSSBU – Vous pouvez me l'avouer, maintenant : ce sabre-laser, c'est en fait le vôtre, n'est-ce pas ? Oh, qu'importe, après tout...
GLURBA – Pourquoi cette manigance ? Pourquoi ce repas, si vous savez tout ?
JUSSBU – Pendant que nous assistions ensemble au premier combat de Khamsin dans l'arène, je n'en étais pas encore informée. En fait, même lorsque je vous ai fait parvenir l'invitation au repas, j'ignorais que vous cherchiez à me duper. L'information ne m'a été révélée qu'après coup, et m'a obligé à changer la programmation. J'ai annulé le repas à votre insu afin de vous isoler de votre binôme. Sachant ce que je sais maintenant, que pourraient être deux utilisateurs de la Force se présentant ensemble si ce n'est deux... Jedis ? C'est bien cela ? L'on m'a dit que vous aviez la couleur des Jedis... Ces choses-là me sont étrangères, mais seul le fait importe. Khamsin va être retenu dans sa cellule, plus longtemps qu'il ne le pense. Il ne viendra pas ce soir. Quant à vous, vous allez subir le même sort que le dernier représentant jedi qui a osé pénétrer mon arène. A l'exception que votre élimination va se faire à l'écart, ici. Hors de question que quiconque dans l'arène sache qu'un Jedi m'a approché de si près.

Les masques tombaient. Et Jussbu la Hutt se prélassait dans un long discours triomphant au lieu d'abattre sa cible par surprise. Glurba ne lui en voulait pas : cette jubilation, ça n'avait pas de prix. Il le comprenait parfaitement.

JUSSBU – Voudriez-vous me dire une dernière chose avant d'expirer votre dernier souffle ?

Ne montrer aucune panique. Surtout. Faire douter l'ennemi même quand celui-ci a la victoire acquise entre les mains, c'est parfois la dernière arme qui peut renverser le cours des choses. Glurba passa un regard furtif sur les huit personnes qui le braquaient dans un rayon de trois mètres tout autour de lui. Il évaluait déjà ses chances de s'en sortir. En tant que Hutt, il se savait capable d'encaisser plusieurs tirs de blaster. Il devrait se protéger la tête en priorité : un tir dans cette zone ne le tuerait pas sur le coup, contrairement à n'importe quelle autre race à la place d'un Hutt, mais la douleur le neutraliserait tout de même.

GLURBA – Puisque vous me le permettez, alors oui : je voudrais vous dire qu'il y a trois autres points sur lesquels je vais vous décevoir.

Jussbu afficha un petit sourire pour garder la face sans savoir à quoi elle devait s'attendre.

GLURBA – Premièrement, vous n'êtes pas une pionnière. Des utilisateurs de la Force réduits à l'esclavage, on en trouve déjà partout en-dehors des frontières de la République, et vous n'êtes pas la première à avoir l'idée de les forcer à se battre dans une arène, contrairement à ce que j'ai bien voulu vous laisser croire.

Imperceptiblement, le sourire de Jussbu la Hutt se décomposa. Vraiment, elle était trop orgueilleuse... même si dans le cas présent, c'était l'hôpital qui se moquait de la charité.

GLURBA – Deuxièmement, Khamsin est déjà probablement hors de sa cellule à l'heure qu'il est. Moi aussi j'ai pris mes précautions, et vous n'avez rien vu venir.

Cette fois-ci, il lut de la perplexité. Parfait, le temps qu'elle comprenne pourquoi il se permettait d'affirmer cela, Maître El'Dor avait encore un peu de temps. Glurba voulait lui aussi goûter à la jubilation de voir la défaite dans le regard de l'ennemi.

GLURBA – Enfin, troisièmement, malgré tous ceux que vous prétendez avoir capturés, vous devez vraiment mal avoir étudié les utilisateurs de la Force, sinon vous sauriez que ce ne sont pas huit misérables mercenaires qui vont m'arrêter.

Cette fois-ci, Jussbu la Hutt retrouva un sourire plus franc bien qu'éphémère. Elle se retourna et commença à ramper vers l'intérieur de la salle.

JUSSBU – Je savais que vous diriez ça. Tout comme je savais que vous ne vous laisseriez pas prendre votre sabre-laser... J'ai pris mes précautions, moi aussi.

Un vrombissement caractéristique retentit alors depuis l'autre bout de la salle, en même temps qu'une lame luminescente rouge apparut, révélant la silhouette d'une Zabrak âgée d'une vingtaine d'année. Elle ne portait évidemment pas la bure sith, mais l'on pouvait parier que Jussbu la Hutt n'avait pas choisi n'importe quelle serviteuse « zélée » pour affronter un Jedi...
Invité
Anonymous
17h00- 16 h avant le combat - 2h00 heures avant le repas.

- Toi, on te cherchait, dans ta cellule, et vite!
- Monsieur, je n'ai pas terminé.
- Pas besoin de faire du zèle avec nous. Lâche ce balai et file dans ta cage.

Alycius cilla, une oreille tiqua, les deux uniques preuves de sa contrariété. En deux heures, il n'avait pas eu le temps d'enregistrer la disposition des lieux, les couloirs ou les salles stratégiques. Tout juste avait-il pu découvrir une porte menant aux arènes (mais ne disposant d'aucune issue intéressante) et explorer la salle à manger. À peine avait-il cherché à caresser le verrou que les gardes étaient apparus, se saisissant de son balai avec brutalité comme s'il s'agissait d'une arme. Le Jedi compris à la nervosité de ceux-ci que quelque chose n'allait pas avec Glurba. Soit on était sur le point de le découvrir, soit c'était déjà fait. Pour ne pas empirer les choses, le Maître se laissa sagement escorter, profitant d'ailleurs du pas monotone des gardes ceignant sa silhouette pour compter, yeux mi-clos. 1 pas, 2 pas... 60 pas, un virage à gauche, un autre à droite. Et il fallait compter environ 30 pas de plus pour se retrouver au seuil du riche salon où les invités de Jussbu seraient reçus.

On lui fit détourner le regard pour inscrire le code d'entrée des geôles. Peu importe, enfin si Glurba avait eu le temps de saboter le système électrique. Poussé dans sa cellule, Alycius se retourna vivement par réflexe, mains accrochées aux barreaux. L'un des gardiens paraissait soulagé d'être parvenu à faire rentrer l'esclave à l'écurie sans histoire. Le Jedi lui offrit un regard sombre, ce qui entraîna une coulée discrète de sueur dans le cou du garde. Il devait être nouveau ou de nature peu sûre. À sa charge, il cachait plutôt bien ses sentiments à son partenaire, imperturbable, mais impossible de ne pas se faire remarquer d'un Jedi. D'ailleurs, la majorité des Sensitifs, y compris peu ou non formés se tournèrent automatiquement vers lui, le pointant de regard accusateurs. L'homme de forte stature se posta à l'entrée, autant parce que c'était son devoir que pour rasseoir son autorité. Le Nazzar réfléchit un bon moment, se demandant qui attaquer, le faible ou le fort. Il choisit le second, parce qu'en cas de prise d'otages, ce n'était pas lui qui épargnerait son collègue. Le "novice" en revanche se laisserait peut-être fléchir.

Nils jeta un regard circonspect au Maître, craignant que son entrée particulière dans les geôles signifie qu'il ait été découvert. Discrètement celui-ci envoya une onde, effleurant un esprit complètement fermé. Comme il n'avait pas le temps de vérifier que le gamin soit dans de bonnes dispositions et qu'il souhaitait toujours avoir l'air d'y être indifférent, Alycius n'insista pas. Il avait de toutes manières suffisamment à faire en se rappelant le plus précisément possible de la partie des installations qu'il avait pu étudier. Malheureusement, il n'avait trouvé, comme sorties disponibles que le couloir étroit qui menait à la bâtisse, et un autre, davantage étroit encore, menant à l'extérieur, cette porte par laquelle les nouveaux gladiateurs étaient arrivés dans les cellules, afin de ne pas les laisser divaguer dans la bâtisse attenante. Ce devait aussi être par là que l'on introduisait les armes, les bestioles et autres matériaux utiles au bon fonctionnement de l'arène, limitant ainsi les possibilités de fuites d'esclaves rebelles. Le jeune Jedi élimina la première sortie, il ne voulait pas laisser un flot d'esclaves vengeurs se déverser dans les couloirs ou pire, le salon où se déroulait le repas.

Dans l'espoir que Glurba ait pu accomplir sa partie du contrat, le Gardien se mit à genoux dans sa cellule, yeux clos. Il semblait prier, quant en réalité il méditait, son physique particulier compliquant la fameuse position. L'aura projetée plus loin que son regard n'aurait jamais pu l'être, précisément au-delà de cette porte par laquelle les autres esclaves avaient débarqué, il visualisa à nouveau le couloir qui menait à l'extérieur. À travers les barreaux de sa cellule, l'arène le distrait un instant, libérant un rai de lumière aveuglant, sublime et terrifiant, le Nazzar avait pu sentir s'éveiller de nombreuses sensations en lui, instinctives, primaires. Il avait eu l'impression aigre-douce de disposer d'une liberté chérie, trop souvent considérée comme acquise, due, à portée de doigts. Ses songeries dérivèrent discrètement, nonchalamment jusqu'à Nils. Un fil de Force le guida vers le ciel bleuté cerclé de quelques timides nuages, le sable de l'arène à l'esthétique ancienne quoique confortable, les bancs rembourrés, les tribunes des hauts gradés, deux ou trois loges et surtout, les cieux ouverts. Le gamin, jusque là fermé à la vue que lui offrait sa cellule -comme celles de ses congénères.- tourna la tête, visiblement indifférent. Pourtant Alycius crut percevoir son aura se déverser comme une rivière vers le sable fin et probablement chauffé par une journée de soleil ardent. Son intérêt brillait, discret mais prometteur comme une étincelle.

En quittant les lieux par l'endroit où tous -sauf lui qui était entré par la bâtisse- avaient débarqué, le Nazzar s'exposait à rencontrer l'inconnu. Il ne pouvait demander à personne s'il y avait une route, un chemin, des jardins ou un autre bâtiment, les gardes veillaient. Concentré sur le peu qu'il savait et rageant un peu de n'avoir pu trouver une autre sortie plus sécuritaire, le Jedi se consola en se disant qu'au moins les esclaves le suivant ne rencontreraient pas leurs maîtres

18h30- 14h30 avant le combat - 30 minutes avant le repas.

Les yeux noirs de Nils pénétrèrent en profondeur le regard aussi sombre du Maître. Le Padawan semblait hésiter entre reconnaissance et colère, mais surtout, il brûlait d'impatience. Son caractère impulsif allait à l'encontre du code Jedi, mais Alycius n'avait pas envie de le former dans l'absolu. Au contraire, il laissa s'échapper les dernières images lumineuses associées à des sensations euphoriques. Un parc d'Ondéron, ou même le bruit tapageur et continu de Coruscant. De la vraie démagogie mentale semée au compte-goutte, une fausse indifférence qui ne faisait qu'alimenter le désir de Nils de s'enfuir. Seul, probablement car Alycius n'avait pas encore gagné sa confiance, mais c'était un moindre mal. Du moment que le gamin ne choisissait pas au dernier moment de se calfeutrer dans un coin ou de se soumettre à son "propriétaire", il se chargerait de le ramener par la peau du derrière au Temple.

5 minutes avant le repas.

- Hey, arrête de m'regarder comme ça où j'te fais bouffer tes yeux avant l'arène.

Stiller fronça les sourcils, les yeux portés sur sa montre. Le hasard lui semblait suspect. Tandis que le repas débutait, le Trandoshan se manifestait. N'était-ce pas un peu trop parfait? Il doutait, ne souhaitant pas se précipiter pour intervenir mais Hank, le nouveau, se précipita afin de calmer le Trandoshan, toujours selon le protocole. Le lézard rapide comme l'éclair se saisit des clés, bien que ce soit inutiles mais Alycius n'avait eu ni l'occasion, ni l'envie de lui dire que les portes allaient peut-être s'ouvrir. Un coup de feu se fit entendre, frappant les parois des geôles, juste à côté de la tête de Hank qui hurla contre son collègue "mais qu'est-ce que tu fous, tu aurais pu me toucher!". Une diversion bonus que le Maître savoura, surtout lorsqu'une sirène se fit entendre de l'extérieur. Surchauffe générale.

- Saloperies d'esclaves. Pas de Mutinerie chez moi!

On ne la lui faisait pas à Stiller, cette fois c'était beaucoup trop gros pour être honnête. Manque de chance pour ce mercenaire chevronné, il ignorait encore beaucoup de choses sur les Sensibles, comme de nombreux propriétaires ici, le domaine était trop nouveau encore pour eux. Alycius le plaqua au mur via ses dons. L'impact fit lâcher l'arme au geôlier tandis qu'Hank, novice mais solide se défaisait du Trandoshan. Le Nazzar rejoignit son otage sur qui il pointa sa propre arme, se plaçant derrière.

- Ne fais pas le malin.
- Tire bordel!

Le Jedi ne put s'empêcher d'être surpris, il ne pensait pas que Jussbu ait des sbires aussi fidèles, prêts à renoncer à sa vie pour ses -pas vraiment- beaux yeux. Par chance, Hank ressemblait plus à un vrai gardien de prison- il venait probablement de là, détourné de son rôle de fonctionnaire par Jussbu afin de gagner un plus gros salaire.- et semblait hésiter, victime de l'ancien protocole qu'on lui avait mis dans la caboche. À moins que tuer ne le répugne? Alycius traîna sa victime jusqu'au panneau électrique pour manipuler les câbles que lui avaient signalé Glurba. Les portes s'ouvrirent dans un bruit de sas que l'on dépressurise

Stiller exultait contre Hank qui fut sommé d'ouvrir la petite porte donnant sur l'extérieur. Celle-ci, close par une clé, à l'ancienne, grinça sinistrement. Le Maître repoussa son otage dans le vide, ce dernier asséna un puissant coup de poing au pauvre Hank, lui arrachant ainsi son arme afin de le tuer. Le premier mort de la soirée. Les esclaves se divisèrent, certains voulaient enfoncer la porte qui menait à la bâtisse, estimant avoir plus de chance de s'en sortir par là, ou souhaitant se venger de leur tortionnaire. Les autres, plus raisonnables voulaient surtout fuir, ils suivaient donc l'instigateur de cette mutinerie jusque là, réussie. Par chance, après avoir hésité, Nils semblait délaisser la vengeance pour choisir un départ hypothétique vers une nouvelle vie. Sans s'attacher à Alycius ou même vraiment faire attention à ses gestes, l'adolescent avait choisi de parcourir ce bout de chemin à ses côtés.

Le Nazzar engagea donc les esclaves à le suivre vers la petite porte de maintenance qui donnait sur un couloir aussi long qu'étroit. La garde de Jussbu plutôt bien organisée avait, dès la surchauffe, pris soin de couper aux esclaves, toutes les sorties possibles. Ceux qui s'acharnaient sur la porte donnant sur la bâtisse étaient attendus, de la même manière qu'Alycius et ceux qui l'avaient suivi.

Dès le premier combat, le Maître récolta son lot de blessures. Faire face à une bande de gardes bien entraînés, fidèles sans arme, avec pour seul appui des esclaves instables n'était guère simple. Sa situation s'améliora lorsqu'il put dérober à son ex-geôlier une vibrolame. De son côté, Nils aussi se battait avec rage, pour sa propre survie. Un individu pouvait-il autant changer entre l'envoi d'un appel au secours et l'arrivée desdits secours? Le Nazzar se concentra sur la suite, étonne des moyens employés par la Hutt pour les retenir.

Le premier barrage passé donna vue sur une route. Un landspeeder à toutes vitesse fila devant eux, preuve que le chemin menait quelque part et était encore utilisé. Les esclaves saluèrent le départ du véhicule avec des huées à la fois joyeuses et haineuses. Le groupe déjà réduit se divisa, certains partirent en sens inverse, dont Alycius, tandis que d'autres choisissaient de pister l'engin, soudain épris de vengeance ou persuadés que la sortie se trouvaient par là. Nils, malheureusement, aussi avait pris sur la droite, tandis que le Maître désirait retrouver son vaisseau.

- Le sauvetage tient toujours. Nous avons un vaisseau.- L'oreille blessée du Nazzar tiqua, il profitait de cet instant précieux de répit pour reprendre son souffle et convaincre le gosse.-
- Les choses ont changé. J'ai envoyé un message, le messager a été tué, les esclaves punis, comment est-ce que vous croyez que le Conseil va prendre ça.
- Ces circonstances que tu as provoqué, justement sans savoir, autant qu'elles servent. - Grommela le Nazzar, peu décidé à épargner Nils, sous prétexte qu'il avait souffert. Il avait la sensation que le style direct était encore ce qui fonctionnait le mieux, pareil pour le tutoiement qu'il déplorait habituellement.-
- J'sais même plus ce que ça signifie d'être Jedi.
- C'est à l'Ordre de voir ce qu'il veut, peut faire de toi, mais il est certain que si tu pars défaitiste et ne te présente pas devant le Conseil, tu n'auras aucune opportunité. Je crois au contraire que s'ils ont répondu à ton message, c'est qu'ils jugeaient possible de te sauver. Moi je m'occupe du sauvetage physique. Le reste... Il faudra voir et je doute qu'on ait le temps de vraiment en discuter longuement. Tout ce que je sais c'est qu'en me suivant, tu as une chance de t'en tirer.

Au loin, des bruits furieux se faisaient entendre. Tous gladiateurs qu'ils étaient, sans véritables armes face aux mercenaires, les malheureux s'éteignaient au sein de la Force. C'était d'autant plus choquant lorsque des Sensitifs rendaient l'âme. Ces pauvres diables perdaient du terrain, la mutinerie s'éteindrait bientôt, ce qui signifiait la fin de la diversion. Derrière lui, les deux ou trois esclaves qui étaient restés tremblaient, poussant le Maître à poursuivre leur route vers ce fameux vaisseau. Le Nazzar se risqua à un coup de bluff.

- En même temps, si tu ne veux pas, je ne vais pas te forcer, tu n'es plus un esclave. Je peux très bien l'expliquer au Conseil. En attendant, je vais aider ceux qui ont envie de profiter de leur statut d'hommes libres un peu plus longtemps que toi.

Sur ce, le Jedi tourna les talons pour mener le peu d'esclaves s'étant laissé convaincre vers le vaisseau. Tandis qu'ils se mettaient à courir, Nils cria "attendez". Alycius sourit dans la barbe qu'il n'avait pas.

Glurba Lugliiamo
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Là, la situation sentait vraiment mauvais. Même au nez d'un Hutt. Glurba faisait son fier, pour ne montrer aucune faiblesse, mais il n'en pensait pas moins. La situation était vraiment délicate. Déjà, gérer huit tireurs qui le cernaient, n'allait certainement pas être aussi facile qu'il voulait bien le faire croire. Et ensuite, devoir affronter en duel une potentielle Sith dont il ignorait le niveau, sachant qu'il aurait encaissé probablement quelques blessures, serait encore plus difficile.

Tel un seul homme, les huit mercenaires déclenchèrent leurs tirs. Et si un Hutt pouvait encaisser bien mieux qu'un Humain et ensuite se régénérer même les blessures les plus graves, et il avait malgré tout un énorme inconvénient, quoi que voulût bien admettre Glurba : il n'avait aucune mobilité. Les utilisateurs de la Force humanoïdes pouvaient s'aider de leurs dons pour effectuer des sauts prodigieux dont leurs congénères étaient incapables, mais un Hutt restait un Hutt, même avec la Force, il ne pouvait tout simplement pas sauter, ni courir. Même avec la Force, un Hutt était condamné à la lenteur.

Glurba gardait un atout : sa souplesse. Il arrivait à surprendre bien des ennemis avec ça. Pour un Hutt, il était plutôt fin. Pour un Hutt. Mais lui qui n'écoutait jamais la Force, devait là se laisser guider par ses réflexes les plus intuitifs, il devait laisser la Force guider ses mouvements en lui faisant sentir les trajectoires des tirs. Un exercice dans lequel il était particulièrement mauvais... mais l'adrénaline aidait dans des moments comme celui-ci où c'était une question de vie ou de mort.

Il pencha le buste en arrière, plaçant sa tête à un endroit où aucun tir de blaster ne visait précisément. Les trois tirs qui, justement, avaient visé sa tête dans sa position initiale, se perdirent au sol, créant un impact fumant sur le bitume. Son bras effectua un geste téléguidé, de sorte à ce que la lame blanche frémissante de son sabre-laser de Padawan parât successivement trois autres tirs.

Deux de ces trois tirs furent retournés à leurs expéditeurs, l'un fut tué par un retour en pleine poitrine, l'autre fut neutralisé par un retour en plein ventre.
Glurba n'avait rien perdu de sa dextérité manuelle, en tout cas.
Il restait en revanche deux tirs contre lesquels le Hutt ne put rien. Il fut atteint au flanc et à la queue, et gronda de douleur. Mais il pouvait encaisser bien plus que ça.

Nouvelle salve de tirs, nouveaux mouvements du Hutt, et les mercenaires se laissèrent surprendre. Même Jussbu n'en revenait pas elle-même de voir un congénère se mouvoir de cette manière. Trois autres mercenaires s'écroulèrent, un tir fut esquivé par un mouvement de queue, deux autres par un mouvement de buste.
Le Hutt restait sur place mais réussissait à éliminer les huit mercenaires les uns après les autres en se débattant comme un pauvre diable, opposant à son manque de mobilité digne d'une limace une précision mortelle dans les parades de tirs de blaster, ainsi que des mouvements corporels inattendus d'un Hutt.

Oui, Glurba savait se battre. Et si Jussbu avait fait appel à huit gardes pour le cerner, c'est sans doute parce qu'elle se doutait qu'en tant que Jedi, il avait certaines armes pour se défendre ; mais les gardes eux-mêmes s'étaient refusés de croire qu'un Hutt pouvait n'être pas si vulnérable que ça.
La Zabrak avançait d'un pas régulier, sans précipitation mais avec confiance, vers la Limace Jedi, contournant Jussbu pour lui passer devant. Presque au moment même où elle franchit les portes pour se retrouver à l'extérieur, devant la bâtisse, le dernier garde tomba. Glurba avait encaissé quatre tirs. Le Hutt grimaçait, bavait, mais se tenait droit, voulant absolument montrer que ces quelques blessures n'étaient rien pour lui. La Zabrak devait se douter d'un bluff. Les Hutts n'étaient pas immunisés à la douleur ; mais Glurba avait su prendre l'avantage psychologique sur les huit gardes, il voulait le prendre sur cette Zabrak, en la faisant douter. Qu'est-ce qui pouvait ébranler un Hutt comme Glurba ?

Le Padawan priait intérieurement pour que Maître El'Dor vînt à son aide. D'ailleurs, pourquoi n'était-il toujours pas là ? Il était censé déclencher une évasion puis se rendre à la bâtisse pour mettre fin au repas et le récupérer. Glurba n'allait pas monter sur un side-speeder et le conduire lui-même jusqu'au vaisseau, si ? Il l'avait déjà fait une fois, mais ce n'était pas le plan. Maître El'Dor aurait déjà dû être là. En même temps, le plan semblait partir en vrille, autant s'y faire...

GLURBA – Voilà une Sith dans toute sa splendeur, à servir de gentil toutou à une riche indélicate qui la manipule gentiment en lui promettant monts et merveilles... Qu'attendre d'autre d'un Sith, de toute façon ? Ca cherche toujours plus de pouvoir, et voilà comment ça finit...

Glurba ne doutait pas de piquer la Zabrak là où ça faisait mal, mais il dut reconnaître son admirable aptitude à ne pas rentrer dans son petit jeu. La Zabrak ne répliqua rien du tout. Ses yeux brûlaient d'une flamme de destruction. A cet instant, elle ne respirait que pour tuer le Jedi en face d'elle. La parlotte n'était pas son truc. Même pas pour laver l'affront verbal que venait de lui assener Glurba.

Au lieu de parler, elle tendit le bras, et aussitôt trois éclairs vinrent frapper le Hutt insolent. Glurba fut tétanisé, laissant toujours plus de bave s'écouler de sa bouche alors qu'une douleur bien plus forte encore que les quatre tirs de blaster envahissait son corps entier. La Zabrak maintint les éclairs tout en s'approchant de lui, et fut sur le point de profiter de l'effet de ses Éclairs de Force pour trancher la gorge avec sa lame-laser. Glurba sut heureusement bouger le bras au dernier moment pour atténuer la puissance des Éclairs avec sa propre lame-laser.

Il para ainsi l'attaque prévisible de la Zabrak, et voulut riposter immédiatement, mais à sa lenteur naturelle s'ajoutait un certain engourdissement, et la Zabrak esquiva sans la moindre difficulté en s'élevant dans une cabriole poussée par la Force, passant au-dessus du Hutt pour arriver dans son dos, qu'elle déchira une longue entaille.

Glurba hurla de douleur comme s'il crachait ses tripes. Son dos était en feu, non pas physiquement, mais sensoriellement. L'entaille verticale faite au sabre-laser dans sa chair n'était vraiment pas belle à voir ; et heureusement, il ne pouvait pas la voir. Mais la violence de la douleur eut aussi l'effet de lui déclencher un spasme de la queue, forçant la Zabrak à bondir de nouveau pour ne pas être balayée.

La Zabrak lança deux autres Éclairs de Force, par derrière cette fois-ci. Glurba en dévia un en pivotant le torse et en effectuant un moulinet avec son sabre-laser, mais l'autre le frappa. Le Hutt bava jusqu'au sol, suant tellement qu'il se dessécha, à moins que ce ne fût l'effet même des Éclairs de Force, que de le dessécher. Son mucus devenait de moins en moins fluide, il le sentait sur sa peau, sur ses bras, entre ses doigts. Et quand son mucus était moins fluide, il n'en était que plus collant.

Pourtant, Glurba fit un mouvement impensable pour essayer de se sortir de cet autre Éclair de Force : il se jeta sur le côté, faisant rouler sa queue au sol, et se laissa tomber sur le dos. Dans ce mouvement, il put dévier l'éclair qui était sur lui. Il souffla, et gémit fort, très fort, sentant son dos lui faire d'autant plus mal qu'il frottait maintenant son entaille contre le bitume.

La Zabrak arqua un sourcil, surprise de voir dans quelle position le Hutt venait de se mettre. Glurba voulut se redresser... mais son mucus le retint au bitume. Il hurla son dépit, de se savoir étalé sur le dos, englué dans son propre mucus après avoir été desséché par quatre Éclairs de Force et autant de tirs de blaster, sans parler du stress du combat, alimenté par cette terrible blessure dans le dos.

La Zabrak voyait là une Limace collée au sol, sans défense, à sa merci. Elle bondit pour se jeter sur Glurba, lame pointée vers le bas. Glurba put à peine lever son bras collé à sa poitrine. La douleur intense qui ne brûlait pas seulement son dos mais aussi tout son corps, excitait une urgence de survie. Il hurla à en cracher ses tripes juste pour essayer d'ignorer la douleur, et avec dextérité, plaça la lame de son sabre-laser à l'horizontale juste devant sa poitrine. Quand la Zabrak lui atterrit dessus, il fit jouer le manche de son arme entre ses doigts pour balayer l'estocade.

La Zabrak se trouva à califourchon sur la base de la queue du Hutt, sabre-laser dévié sur le côté, penchée en avant au-dessus de lui. Les regards se braquèrent, l'un dans l'autre, froncés par des grimaces d'efforts.
Puis soudain, Glurba étira son énorme langue et planta une lèche atroce en pleine face de la Zabrak. Il la déstabilisa, suffisamment pour gagner l'opposition de force avec son sabre-laser. D'une torsion du poignet, il rabattit son arme, et trancha le poignet de la Zabrak.

A elle de hurler. Son sabre-laser s'éteignit mécaniquement au moment où sa main tomba au sol. Glurba fit alors onduler ses bourrelets en une vague soudaine, donnant une impulsion sous les fesses de son ennemie à califourchon sur lui. Déséquilibrée, la Zabrak s'étala en avant sur son torse, son nez en plein dans la bave du Hutt, son bras gauche cherchant un appui et s'engluant ainsi dans son mucus, comme ses vêtements.

Glurba sentait qu'il pouvait complètement renverser le duel. Il savoura la panique de la Zabrak.

GLURBA – Oh tu me fais un câlin ? C'est mignon, ça...

Cette provocation ne suffit pas à lui faire ignorer la douleur immense et il hurla encore. Il voulut bouger son bras pour achever la Zabrak avec son arme, mais son mucus était le plus fort. Glurba se crispa intérieurement, car il n'aimait pas la solution à laquelle il pensait. Mais c'était la seule solution.

Il étira sa langue et plaqua le nez et la bouche de la Zabrak. Jusqu'à l'asphyxier. Glurba ferma les yeux, éteignit même son sabre-laser, refusant de croire la méthode par laquelle il était en train de tuer cette Sith pour se sauver lui-même. Il sentit l'humanoïde gigoter sur lui, mais incapable de se sortir de là car prise au piège par son mucus. Ce mucus qu'il ne pouvait cesser de sécréter et qui se retournait contre lui en le collant au sol et en collant même son bras à son propre corps, ce mucus qui l'empêchait de porter un coup fatal à son ennemie, oui, ce mucus lui servait maintenant à immobiliser cette ennemie pour la tuer de la pire des manières.

Glurba garda les yeux fermés, le sabre-laser éteint, et attendit de ne plus sentir le moindre réflexe musculaire d'asphyxie chez l'humanoïde allongée sur lui...
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- Vous n'êtes pas mon maître!

Il le savait ou du moins, aurait dû le savoir. Avide de liberté, Nils rechignait face aux ordres et la soif de vengeance montait en lui au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de la bâtisse. Le jeune Jedi choisit de ne rien répliquer, il se contentait de courir davantage afin de forcer l'ex-apprenti à avancer plus rapidement, quitte à se faire hurler dessus. Soudainement, Alycius stoppa. Nils faillit lui rentrer dedans et stoppa au dernier instant, criant toujours qu'il souhaitait revenir sur leurs pas, sauver Glurba. Pourquoi le Nazzar avait-il mentionné cette idée avant d'arriver? Heureusement, le désert environnant ainsi qu'un sens de l'orientation hasardeux empêchaient l'humain de partir comme une flèche et surtout comme un débile. Le fait qu'Alycius soit plus véloce aidait aussi certainement en ce sens.

Le Gardien ouvrit le sas du vaisseau, oreilles plaquées contre son crâne pour ne plus entendre les jérémiades du gosse à nouveau déchaîné. Les trois esclaves terrifiées se cachèrent dans le fond, tremblant, accolés les uns aux autres. La main du Maître s'abattit sur une soute de laquelle tomba une trousse de secours. Il la jeta habilement au Sluissi, le plus docile, le plus calme et résigné de la bande. Sur le terrain, ce pauvre esclave légèrement Sensitif serait mort de suite. Le jeune Jedi savait pouvoir déposer sa confiance en lui, la Twi''Lek jaune et en l'humaine, mais Nils. Celui qu'il ignorait jusque là se décida enfin à tourner le dos pour faire marche arrière, gonflé par une haine patiemment cultivée, une fois le danger apparemment écarté. Alycius en profita pour lui lancer une onde de Force. Les deux esprits combattirent silencieusement un moment, celui de l'enfant devenu esclave, véritable survivant en colère et celui du maître Jedi, impassible. Le second finit par gagner, insufflant une tranquillité peu naturelle au corps du gamin qui se détendit brutalement. Alycius en profita pour l'enchaîner dans le cockpit après avoir soigneusement retiré les clés du contact ainsi qu'une petite pièce nécessaire au bon fonctionnement de l'engin. Il avait laissé au Padawan une faible marge de manoeuvre afin qu'il puisse boire. Inutile d'enfermer les trois autres très peu disposés à quitter la soute de leur inespéré sauveur.

D'un air rendu saccadé par l'empressement, il fouilla un compartiment situé en-dessous du poste de pilotage afin d'en sortir un comlink. Sans prendre la peine d'appeler qui que ce soit, il déclencha seulement le localisateur. C'était sa manière de dire à l'Ordre où ils se trouvaient et que Nils était enfin récupéré. Cependant le décollage n'était pas pour tout de suite, la Twi''Lek le réprimanda fortement, sans pour autant oser faire quoique ce soit à son encontre. Elle avait sans doute trop peur que l'inconnu ne se ravise et les laisse dehors ou les jette dans les bras de leurs anciens propriétaires. Ce n'était pas des plus éthiques mais le Nazzar prit soin de ne démonter aucune de leurs hypothèses, nécessitant, dans l'urgence, cette certaine crainte. Ils ne savaient même pas qu'il était Jedi. Ainsi, ils se tiendraient tranquilles. De toutes manières, vu leur position et leur état d'esprit, tout leur semblait acceptable du moment qu'on leur permettait de quitter la planète.

Afin de gagner du temps, Alycius pris le risque de laisser la rambarde du vaisseau abaissé, prévoyant que Glurba et lui devrait probablement l'atteindre à toute vitesse. Il regrettait de ne pas avoir convaincu davantage d'esclaves à venir avec eux, mais que pouvait-il faire pour ces âmes traumatisées? Rien en si peu de temps, sans compter qu'il n'était pas des plus psychologues. Rien qu'avec Nils, il avait été forcé d'agir de façon limite.

La course promettait d'être longue jusqu'à la bâtisse mais rien jusque là ne se déroulait comme prévu. Glurba était sensé récupérer Nils au début, du moins entabler le contact avec lui, de plus c'était lui qui aurait dû quitter l'arène et la demeure de Jussbu quitte à laisser le maître derrière. Alycius fouilla les alentours du regard, dans ce trou paumé, difficile de trouver un quelconque moyen de transport. Par chance, il entendit bientôt un vrombissement familier. Une grande partie des esclaves que leur manque de coordination avait perdu avaient été repris ou tués, désormais, un mercenaire ou deux fouillaient les environs afin de retrouver ceux qui s'étaient échappés à pied. Le Nazzar pria pour que l'un d'entre eux passe à ses côtés. Il avait déjà fourni la moitié du chemin depuis l'arène jusqu'au vaisseau mais ne pourrait plus réitérer cette randonnée. Du moins, pas à aussi vive allure, ni avant que Glurba ne finisse grillé, il le pressentait.

Pour augmenter ses chances, le Jedi poussa un cri de détresse, comme s'il tombait de fatigue ou était poursuivi. Le garde l'entendit et s'engagea prudemment entre deux grosses roches, pressentant peut-être le piège mais refusant d'y croire totalement par pure arrogance. Il se rasséréna davantage encore lorsque l'équidé se mit à courir comme une proie devant lui. Un tir de blaster toucha Alycius à l'épaule, frôlant les muscles et les tendons. Heureusement, la déchirure superficielle ne fit qu'arracher un grondement de douleur intense. Le trentenaire choisit de surprendre le cavalier, c'était son unique chance. Il se laissa donc tomber par terre, comme si la plaie était plus profonde que prévu, au lieu de continuer sa course. Le speeder ralentit pour stopper à ses flancs. Le moteur qui grondait toujours indiquait que le mercenaire se méfiait, il prit d'ailleurs sa vibrolame pour toucher le corps du blessé. Le Jedi se retourna vivement pour se saisir du manche et entamer un véritable bras de fer avec l'ennemi. Ce dernier finit par chuter de sa monture en métal et le duel continua au sol. En tant normal, le Nazzar aurait presque facilement eu le dessus mais le rodien était formé, déterminé et surtout beaucoup plus frais que lui. Il dût donc son salut à la Force ainsi qu'aux arts martiaux dont une prise lui permit de prendre l'avantage. Un premier coup dans le genoux, puis dans la hanche et enfin dans le ventre coupèrent momentanément le souffle du rodien. Sans prendre la peine de lui faire davantage de mal, le Maître sauta sur le landspeeder tandis que son adversaire, au sol, appelait déjà la bâtisse pour l'aviser.

Son alerte ne servit guère néanmoins car la majorité des gardes étaient affairés à sécuriser le périmètre de la bâtisse, tandis qu'un attroupement d'invités clairsemé s'amassait au niveau de l'entrée. Ces rares invétérés du combat étaient en train de faire des paris sur le déroulement du duel entre la Sith et Glurba. Jussbu, atterrée par les événements maintenait les portes ouvertes. Sur le seuil de sa demeure en partie abîmée par une volée d'esclaves vengeurs, elle hurlait des insanités à Glurba. Les yeux roulant dans ses orbites, la riche et macabre limace bavait, un sourire fou aux babines tandis que son invité fatal se mourrait, à l'instar de l'apprentie embauchée deux ans auparavant au sortir de l'académie.

Le Nazzar fit rugir le moteur de son engin et bondit hors de celui-ci encore en marche qui continua sa route en parallèle à l'entrée. Il alla s'écraser contre le premier obstacle rencontré, heureusement situé assez loin: un pan de mur de l'arène qui saillait derrière la bâtisse. Les invités exultèrent en voyant débarquer celui que beaucoup pensaient être l'apprentie de l'étrange Hutt Jedi, armé de la Force et de ses nombreuses années. Les autres limaces s'évaporèrent le plus rapidement que leur permettait leur gros pied gluant. S'en était trop pour eux qui n'appréciaient que le risque modéré.

Avant que les mercenaires ne reviennent, Alycius contempla les alentours. Il se souvenait d'avoir vu une fois l'apprenti dans cette situation et s'en rappelait étonnamment bien: Le jour de leur duel. Malgré lui, il leva les yeux au ciel une fraction de secondes. Ce foutu mucus qui faisait tant sa fierté était vraiment sa perdition. Un bruit caractéristique attira l'oreille du Jedi qui salua son apparition par un soupir de soulagement. Via la Force, le Maître déroba l'eau à la fontaine qui introduisait la luxueuse bâtisse. Des paquets de liquide chutèrent sur les deux ou trois fous qui demeuraient pour contempler le spectacle macabre. La rivière formée par la Force dévia légèrement de sa route, manquant de s'étaler au sol pour se perdre définitivement, signes de fatigue évidents du Jedi. Dans un dernier effort, il convoqua le souvenir d'Ylm. Il lui était impensable de perdre à nouveau un Padawan dans une mission. Ne sourcillant même pas face à l'étrange scène -il refusait de savoir comment la Zabrak avait fini collée contre l'organe de l'apprenti.- le Nazzar entreprit d'agir. Quelques longues secondes, peut-être une minute maximum s'étaient étirés depuis son arrivée. Les renforts n'allaient pas tarder.

Enfin l'eau s’abattit sur Glurba. En de puissantes gorgées certainement pas agréables-il n'avait pas le temps ni la force de faire dans le subtil.- mais salvatrices. La puissance de la vague espérait-il, remettrait aussi le Hutt sut son pied et séparerait la langue du visage de la Sith. Il entama presque aussitôt une guérison, enveloppant le corps de la Limace en général afin de ne pas gaspiller de temps à repérer la localisation de la plaie. Au sein de la Force, une sensation de chaleur douce se fit sentir et le Nazzar en conclut que la blessure où qu'elle soit se refermait un peu. Il arrêta rapidement, laissant le soin au Padawan de continuer ou de supporter son mal sous peine de s'effondrer lui-même après avoir vacillé. Couvert estafilades sans oublier la brûle à l'épaule et une longue déchirure sur le haut de la poitrine Alycius était épuisé.

Il avisa des gardes qui commencèrent à s'amasser de nouveau dans l'entrée, protégeant Jussbu. Derrière, il y avait toujours un pêle-mêle d'invités, poursuivis par un ou deux esclaves qui cherchaient à se venger. Une aura se détachait des autres: Le Trandoshan qui, loin de chercher à tuer son maître, le protégeait. Tous deux se taillèrent une sortie jusqu'à l'entrée de la bâtisse pour fuir. Désormais nez à museau face à l'équidé, le reptile leva sa lame, comme pour protéger également Jussbu. Son Maître, un humain au ventre rebondi, actuellement rabougri dans son beau costume abîmé et brûlé lui ordonna toutefois de laisser la Hutt. Cette dernière s'étouffa de rage, offusqué. Après avoir hésité, le Trandoshan se fraya un passage, il bouscula le Nazzar de l'épaule et conduisit son maître jusqu'à son véhicule. Les gardes les laissèrent fuir sans même un regard, sachant qu'ils ne représentaient guère une menace. Entouré, le Maître Jedi se rapprocha de Glurba, il brandit la vibrolame dérobée à un garde face à lui pour protéger le corps obèse du Hutt. Il ne savait vraiment pas s'il parviendrait à faire face aux 4 mastodontes qui s'approchaient, ivres de colère et de l'envie de briller aux yeux d'une Jussbu plus folle que jamais. Son négoce tombé à l'eau, elle se fichait de sa sécurité et exigeait la mort des deux impudents.

- Si vous voulez vous réveiller, c'est le bon moment.

Alycius renforça son interpellation par une onde de Force.

- Mon sabre?

Demanda-t-il, histoire de savoir s'il allait devoir combattre avec cette pauvre arme où s'il avait une chance de récupérer sa précieuse lame. Rien ne s'était déroulé comme prévu ou presque, cependant le Nazzar était décidé à ne pas se laisser faire, y compris si Glurba ne pouvait pas l'aider ou si d'autres gardes affluaient. Heureusement, les lieux ne prédisposaient à de trop nombreuses présences et Jussbu bloquait en partie l'entrée, sans compter les mercenaires encore vivants occupés à sécuriser les esclaves ou à les massacrer, selon. Pattes fléchies, écume rosée aux lèvres, le Maître poussa un profond soupir, profitant de cet instant précieux de repos pour reprendre son souffle. Le regard dirigé vers l'horizon, il visa une de ces barges volantes supposées soutenir un Hutt. L'un des invités ventripotents n'avait visiblement pas réussi à s'échapper de la bâtisse, peut-être même était-il mort? Si seulement Glurba et lui parvenaient à se frayer un chemin jusque là. C'était tout proche. Alycius se concentra, plus sur la télékinésie pour soutenir ou transporter l'apprenti jusqu'au landspeeder si besoin. Il fallait juste ouvrir le passage.
Glurba Lugliiamo
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Les Hutts avaient une longévité qui se comptait en siècles, et Glurba, s'il était parfois trop enthousiaste et démonstratif, savait aussi se montrer patient ; mais attendre qu'une personne expire son dernier souffle, il ne l'avait encore jamais éprouvé. Et c'était d'autant plus insupportable qu'il causait lui-même la mort lente de ladite personne. Fût-elle un Sith, ou une ancienne Sith capturée par Jussbu et dont il aurait pu se réjouir du sort misérable, rien ne comptait et ne pouvait relativiser le fait de sentir les derniers spasmes funestes d'une personne qu'il était en train d'asphyxier.

Glurba n'entendit pas les clameurs des invités et des gardes qui étaient attirés par le chahut. Il entendit uniquement le dernier battement de cœur de la Zabrak. Il fut incapable d'ouvrir les yeux, car cela le forcerait à regarder le résultat de son action, à le mettre face à ce qu'il venait de commettre. Il fut incapable du moindre mouvement, car cela le forcerait à prendre consciencfe de la situation alors qu'il voulait faire le vide dans son esprit, ne penser à rien et faire comme si rien ne s'était passé afin de ne pas avoir l'envie de se châtier et de ne pas avoir peur des conséquences sur son aura.

De l'eau le sortit de sa torpeur. Un grand volume d'eau déversé sur son visage et sur son corps. Glurba écarquilla les yeux comme s'il se réveillait d'un cauchemar. L'eau s'infiltra dans sa bouche, le forçant par réflexe à boire, et nettoya quelque peu sa langue qui n'était toutefois pas collée à la Zabrak contrairement à ce que Maître El'Dor pouvait croire, puisque sa bave n'était pas collante mais seulement son mucus cutané. En revanche, cette eau permit bien à son mucus de regagner en fluidité, et aux liens d'être ainsi plus facilement rompus par de simples gestes sans trop d'efforts.

Après l'eau vint la voix. Maître El'Dor voulut le réveiller. Glurba aurait préféré être en train de dormir, car ainsi tout cela n'aurait effectivement été qu'un simple cauchemar. L'injonction n'avait, malheureusement, pas de sens. Puis il demanda son sabre.
Il fallut quelques instants pour que le regard de Glurba quittât le vide pour enfin capter la silhouette du Nazzar. Glurba se répéta les deux derniers mots : « mon sabre ». C'était une question. Maître El'Dor lui demandait s'il avait son sabre. Glurba secoua la tête négativement, la bouche encore ouverte, l'air hagard.

En tout cas, il était en train de se jouer quelque chose, Glurba en prit peu à peu conscience. Grâce à l'eau, il put se redresser en faisant rouler sa queue pour se remettre sur son énorme pied gluant de limace. Le corps de la Zabrak glissa au sol sans même qu'il ne le sentît. Un œil tout autour de lui fut nécessaire pour prendre conscience de la situation. Glurba se racla la gorge en voyant un chariot répulseur sans propriétaire, un peu trop loin de lui pour qu'il puisse aller prendre place dessus en moins de cinq secondes. Revenant à lui et à la mission, Glurba sut qu'il fallait fuir, fuir immédiatement. Jussbu venait d'échouer à le tuer, Maître El'Dor était revenu, mais il fallait partir. Et récupérer Nils au passage, si Maître El'Dor avait bien réussi à déclencher une émeute et à libérer plusieurs esclaves.

GLURBA – Khamsin, va me chercher ce chariot ! Plus vite que ça !

En un instant il parut presque aussi hystérique que Jussbu. Il se doutait bien que jouer encore son rôle n'était plus utile, Jussbu avait bien compris qu'ils étaient deux Jedis et non un esclave et son maître ; elle, elle le savait, mais tous les gens autour, non, et Glurba préférait conserver sa couverture, c'était la dernière fois après tout qu'il pouvait encore jouir de ce faux statut de maître d'esclave. Toutefois, le plaisir n'était plus le même. Il y avait une grosse tache d'ombre dans son esprit.

Maître El'Dor s'exécuta sans perdre de temps. La mission était trop importante. Glurba espérait vraiment que Nils était prêt à partir avec eux, car la situation n'avait que trop dégénéré. Entre sa propre exécution ratée et l'émeute des esclaves, l'arène devait être sens dessus dessous, et il n'y avait plus rien à faire maintenant, uniquement sauver ce qui pouvait être sauvé et foutre le camp.

Glurba se hissa sur le chariot répulseur apporté par Maître El'Dor, et prit la fuite avec le Maître Jedi. Les cris hystériques de Jussbu se firent entendre de plus en plus loin jusqu'à n'être qu'un souvenir.

GLURBA – Nils ?

s'enquit Glurba, tout en ayant ses pensées ailleurs, sur cette tache d'ombre dans son esprit. Il se sentait mal, et n'avait que Maître El'Dor pour le réconforter. On pouvait espérer mieux...

GLURBA – Je l'ai tuée...

Il fallait comprendre que ce qui choquait Glurbé, n'est pas juste d'avoir tué une ancienne Sith. Ce qui choquait Glurba, c'est la manière dont il l'avait tuée. Les Siths utilisaient la Force pour étouffer leurs victimes. Les Siths, oui.

GLURBA – Je l'ai tuée... de la pire des manières... Je l'ai tuée comme un Sith...

Même ceux qui connaissaient très bien Glurba l'avaient rarement, très rarement, vu choqué comme ça. Maître El'Dor, justement, ne le connaissait pas encore très bien, et ne mesurait peut-être pas l'intensité de son émotion autrement qu'au travers de la Force.

GLURBA – Me suis-je rapproché du Côté Obscur ?...
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Oreilles rabattues, Alycius attira la barge à eux. Cette dernière fendit la barrière de chairs qui les entouraient, scandant des noms, des insultes ou des encouragements. Un homme maigrelet eut le souffle coupé et se jeta pour laisser passer l'engin au-dessus de sa tête décrépie. D'un bond, le Maître bondit dessus, jetant un coup d'oeil derrière lui. Le Hutt était monté. Plus soulagé qu'il n'aurait jamais osé l'avouer, le maître fit vrombir le moteur, exécuta une dernière embardée pour filer. Jussbbu récupéra l'arme d'un de ses gardes pour viser la bager et tirer. Un henissement de douleur accompagna l'acte. Épuisé, aux abois, le Jedi ne s'était guère attendu à cet adieu brutal, surprise du dernier instant. Heureusement la plaie à l'épaule n'était pas mortelle à défaut d'être douloureuse. Il serra donc les dents, cherchant à s'échapper du brouhaha environnant. Les yeux rougis de fureur, un esclave vengeur s'agrippa à leur barge, mais il la lâcha rapidement, roulant au sol.

- Nils est là où il doit être. Que croyez-vous?

Alycius se retint d'ajouter qu'il ne serait jamais revenu sans achever leur mission. Peut-être cette zone d'ombre mâtinée de tristesse ressentie chez Glurba, qu'il avait failli mourir ou ses propres mots, répétés en une litanie douloureuse.

- En même temps, c'était vous ou elle.

Répliqua le Jedi, peu affecté en apparence parce qu'il ne voulait pas, justement, donner de l'importance à un thème délicat. Toutefois il pensait ses mots, s'il avait relâché la pression, la Zabrak l'aurait à nouveau attaqué, Alycius le savait après avoir senti la fureur de cette dernière jusqu'au dernier instant. Et ce n'était pas comme si le Hutt avait les mains libres pour saisir son sabre-laser.

- C'est regrettable, tout ce qui se passe actuellement l'est, toutefois nous ne pouvons rien faire de plus. La majorité des esclaves ont recouvert leur liberté et parmi ceux qui sont tombés, bon nombre avaient choisi la vengeance, nous ne pouvons forcer les gens à accepter notre aide. Nous avons accompli notre mission en essayant d'éviter les dégâts, malheureusement il y en a eu.

Alycius était passé par la porte de derrière menant dehors au lieu du couloir qui reliait la bâtisse pour éviter un massacre inutile. Comment retenir une foule d'esclaves en colère, ou des propriétaires tordus ayant assisté au duel entre les mercenaires et le Hutt? C'était impossible et Glurba malgré son âge devait encore apprendre que les Jedis ne pouvaient pas empêcher le sang de couler parfois. Le Maître ne se complaisait pas de cette situation morbide, ni ne justifiait leur potentiel échec, ils auraient pu faire mieux, on pouvait toujours y parvenir après coup en réfléchissant aux erreurs mais c'était alors trop tard. Il fallait avaler la pillule, accepter les fautes pour apprendre d'elles. Sur l'instant, dans le chaos et l'urgence tous deux avaient agis de leur mieux, et aussi surprenante soit la façon dont Glurba avait tué -lentement- son adversaire, le Jedi ne s'en inquiétait pas directement, il n'avait vraiment pas eu le choix. Quant à l'état mental de la Limace, il n'avait guère le temps de s'en préoccuper désormais, craignant une riposte de mercenaires houleux, voir de propriétaires désireux de retrouver leurs esclaves cachés.

Enfin, la ligne fine de la navette rapide adoptée par les deux Jedis apparut, Alycius eut du mal ¡a ne pas transmettre son soulagement à Glurba. Il stoppa la barge le plus près possible de la rampe d'embarquement, sondant l'habitâcle pour savoir si aucun adversaire n'avait décidé de leur tendre une embuscade. Le Sluissi en sortit, effrayé.

- Des éclaireurs sont venus ici, il y a 10 minutes, ils ont vu le vaisseau et ont filé vers l'arène!

Sans doute pour rapporter songea le Jedi qui descendit de la barge d'un bond. Il atterrit en fléchissant un peu trop le sabot droit, ce qui le fit légèrement vaciller. La mission devait absolument terminer, d'autant plus que des bruits de moteur rugissaient déjà au loin. Le maître pénétra dans le vaisseau, cherchant le cockpit ou, merveille, Nils résidait toujours, plus calme Alycius hésita, et si c'était une ruse? Mais il ne pouvait pas conserver un ancien esclave comme tel et le libéra d'un geste de la main. L'ancien Padawan se frotta les poignets, un genre de tristesse flottait dans son regard, de la culpabilité mêlée à une certaine crainte. Alycius lui envoya une légère onde réconfortante, juste pour lui faire comprendre qu'aucun mal ne lui serait fait, ni jugement. Pour la psychologie version longue, le gamin devrait compter sur Glurba. Encore debout à cause de l'urgence, le Maître fit vrombir les moteurs: symphonie d'une beauté sans égal en cet instant. Mais alors que l'engin attendait l'ordre ultime pour décoller, les hommes qui les poursuivaient furent balayés par une puissante rafale. Un avertissement s'afficha sur un hologramme situé devant le gigantesque par-brise. Une représentation pâle d'un chasseur volant particulièrement bas et vite s'afficha, flanqué du nom d'une sorte d'entreprise, probablement celle de Jussbbu. Cette course-poursuite ne rimait à rien, la Hutt avait beaucoup perdu et la logique aurait voulu qu'elle se recroqueville sur ce qui lui restait d'arène, de gardes et d'esclaves pour se reconstruire, tout à fait apte à cela. Toutefois, elle aimait apparemment se venger. Un premier tir fit voler la terre juste à côté de leur vaisseau qui hurlait ses avertissements au moyen d'une sirène assourdissante. Le Jedi coupa l'alarme puis se tourna vers l'arrière même s'il ne pouvait voir la rampe se fermer petit à petit. Il avait laissé suffisamment de temps à Glurba, pourvu que cette Limace ambulante ait pris ses bourrelets à deux mains et ait eu le temps de grimper.

- J'suis douée pour piloter.

L'oreille droite du Maître pivota vers l'origine de l'affirmation. C'était la twi''lek qui le regardait, air franc, mains sur les hanches et mine sévère. Un sourire en coin étirait même ses lèvres jaunes ocre. Autant dire que la demoiselle n'avait plus rien d'une esclave. Le Jedi grommela un "les filles" associé à "le permis" avant de finir par un "pourquoi pas, au point où on en est.". Avec un reniflement de mépris, la fille s'approcha, se saisit du manche et força le vaisseau à se lever, quasiment à se cabrer, secouant tous les passagers mais évitant un tir qui visait le dessous de la carlingue. Alycius dérapa et finit par terre, grognant à nouveau malgré sa félicité d'avoir échappé à l'ennemi. Il ne reconnaîtrait jamais que la Twi''Lek avait manoeuvré dix fois mieux que lui ne l'aurait fait, pour autant ses actions parlaient pour sa bouche avares en compliments: il lui avait laissé le volant. Mieux, il décida d'abandonner le cockpit pour chercher Glurba.

- Glurba? T-Vos blessures?

Depuis quand appelait-il un padawan par son prénom et s'avisait-il de le tutoyer? Ah, et depuis quand se préoccupait-il au point de se précipiter à l'arrière du vaisseau, une mine inquiète chiffonnant son visage couvert d'égratignures? Dans le cokpikt, la Twi''Lek avait entamé une conversation avec Nils, tandis qu'elle les faisaient enfin décoller pour essayer de fuir le chasseur ennemi.

- Il est rapide et de bonne facture mais ne semble pas correctement immatriculé. Nous pourrons le semer en atteignant le monde Républicain, la police de l'espace ne le laissera pas passer.

Constata le Jedi en essayant de retrouver son fameux calme face à Glurba. En attendant, il fallait tenir jusque là avec un vaisseau certes rapide, mais peu armé.
Glurba Lugliiamo
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Eh bien... A cet instant, Glurba avait vachement besoin de se faire rabrouer pour avoir osé demander des nouvelles de Nils... Déjà que ce n'était pas le centre de ses pensées à cet instant, il se dit qu'il aurait mieux fait de se foutre royalement du sort du jeune Padawan capturé par les esclavagistes. D'habitude, Glurba craquait pour le côté ronchon du Maître Jedi Nazzar, ça le rendait mignon, mais là, en l'espèce, il s'en serait bien passé.

ALYCIUS – En même temps, c'était vous ou elle.

La fin justifiait-elle donc les moyens ? En réalité, ce n'était pas la question. Glurba avait au fond de lui bien conscience de ne pas avoir eu beaucoup d'autres choix, il avait agi pour sa survie, et l'on ne pouvait pas blâmer même un Jedi pour cela, mais Glurba eut l'impression que Maître El'Dor n'avait pas saisi ce qui le tourmentait et faisait du hors-sujet, pour preuve les phrases suivantes qu'il énonça, sûrement dans l'intention de soulager la conscience de Glurba alors que ce dernier n'avait pas du tout parlé des esclaves – autres que Nils. Maître El'Dor essayait de lui expliquer que les esclaves libérés avaient fait leur choix et qu'il n'avait pas été possible de sauver tout le monde. Mais Glurba s'en foutait ! Ce n'était pas le sujet ! Enfin, Maître El'Dor était-il si peu à l'écoute des tourments des Padawans ?

Glurba comprit qu'il allait devoir soulager son esprit tout seul, sans compter sur Maître El'Dor qui venait de faire beaucoup de phrases sans répondre à la seule vraie question qu'il lui avait posée. Il avait demandé si son acte, la manière dont il avait tué la Zabrak, l'avait rapproché du Côté Obscur. Tout ce qu'il avait besoin d'entendre, c'était un “non”. Une réponse simple que Maître El'Dor ne sut donc pas lui apporter. Glurba détourna le regard, jusqu'à arriver au vaisseau.

Il prit place dans la plus grande salle et se logea dans un coin, pensif. Il soupira. Un Sluissi parmi les esclaves sauvés dans le vaisseau avait alerté Maître El'Dor que des éclaireurs étaient venus jusqu'ici, avaient vu le vaisseau et avaient filé vers l'arène. Glurba n'en avait rien à faire. Oui, le vaisseau et la bagarre avaient attiré des gardes. Peu importe, c'était déjà du passé. Il n'y avait plus qu'à partir. Désabusé, Glurba ronchonna dans son coin. Il n'arrivait pas à se défaire du souvenir du contact de la Zabrak, allongée sur lui, se débattant pour essayer de respirer alors qu'il lui enveloppait le visage dans sa langue.

C'était lui ou elle.

Est-ce que la Force reconnaissait un geste de survie nécessaire ? Est-ce que Glurba ne se serait rapproché du Côté Obscur que s'il avait pris plaisir à asphyxier la Zabrak ? Est-ce que le choc qu'il éprouvait suffisait à le maintenir du Côté Lumineux ? Il était étonnant, pour quelqu'un qui accordait si peu d'importance à l'affinité avec la Force, de réfléchir soudain autant à sa propre balance entre Lumineux et Obscur. Pourquoi Glurba était-il aussi soucieux de garder son aura du côté Lumineux ?

Bah, il balaya cette introspection d'un revers de main. Maître El'Dor vint finalement le retrouver, pour s'enquérir de ses blessures. Glurba fut surpris d'être tutoyé et appelé directement par son prénom. N'était-ce pas l'une de ces marques de rapprochement contre lesquelles les enseignements jedis s'opposaient ? Maître El'Dor se vengeait-il d'avoir été tutoyé et dénigré pendant deux jours entiers ?
Le vaisseau était poursuivi par un chasseur de l'arène, une dernière péripétie avant de rentrer au bercail, du moins il fallait espérer que ça n'allait être qu'une péripétie. Glurba s'imaginait déjà que même le pilote du chasseur savait que ce qu'il tentait n'avait aucun intérêt et ne servait qu'à laver l'honneur d'une Hutt, sans rendre aucun service à l'arène qui de toute façon avait été mise sens dessus dessous avec l'émeute des esclaves. A Frakkia, tout finirait par rentrer dans l'ordre, que le vaisseau des Jedis soit détruit ou non.

GLURBA – Ca ira, pour mes blessures. Je suis un Hutt, je vous rappelle. Mais, si vous voulez m'examiner... Je pense que j'ai pris un vilain coup dans le dos.

Glurba avait envie que Maître El'Dor joue au docteur avec lui, sans pouvoir s'empêcher de prétendre qu'il n'en avait pas besoin, parce qu'il était un Hutt. Fierté, fierté... Et en plus de cette fierté mal placée, Glurba savait aussi se montrer têtu. Il ne voulait pas laisser Maître El'Dor s'en sortir en ayant répondu à côté de la question qui le tourmentait.

GLURBA – Maître El'Dor, tout à l'heure, vous n'avez pas répondu à ma question...

Glurba avait pourtant commencé à se répondre tout seul, et à se convaincre que ce qu'il venait de commettre ne l'avait pas rapproché du Côté Obscur. Mais il voulait l'entendre de la bouche de Maître El'Dor, au lieu d'entendre un commentaire bateau sur l'impossibilité de sauver tous les esclaves. Glurba se souciait assez peu du sort des esclaves, en plus. Il était peut-être le seul Jedi du Temple à ne pas avoir d'avis négatif sur l'esclavagisme par principe. Il avait eu une mission, celle de sauver Nils et, si possible, de libérer d'autres esclaves au passage.
En cela, Glurba n'avait pas besoin de Maître El'Dor pour considérer que la mission était réussie...
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Bien qu'il répugne honnêtement à toucher cette peau gluante, ou du moins qu'il imaginait comme tel, Alycius s'attela à la tâche. Refuser d'examiner un Padawan parce que ce dernier prétendait aller bien ou à cause d'un toucher désagréable serait un grand manque de professionnalisme. De toutes manières, cela permettait aussi au Jedi de repasser les événements dans sa tête. N'avait-il pas déjà répondu à Glurba? Humpf, il l'avait surtout pensé et peu développé. En même temps, sur une barge lancée à toute allure, il fallait excuser son manque d'éloquence.

- Aviez-vous un autre moyen de vous défendre? Par la biais de la Force ou le sabre-laser? Il ne me semble pas. Vous étiez... collé au sol. Autrement dit, vous ne l'avez pas étouffé avec votre, langue ou je ne sais comment exactement par plaisir. Si ce fut une mort horrible? Certainement, mais vous n'aviez ni le choix sur l'acte, ni sur la manière. En tout cas, rien d'autre ne vous ait venu à l'esprit en cet instant.

Bien sûr, en se tordant les neurones pour en sortir le jus de cerveau pendant des heures, en revenant sur les derniers éléments, il était possible de trouver une meilleure issue. Alycius aurait par exemple pu choisir de ne pas libérer le Tramdoshan ou les esclaves les plus vindicatifs, mais il avait pensé que l'action générale serait plus longue, qu'il rencontrerait une résistance trop importante pour la gérer seul. Des esclaves étaient morts indirectement suite à sa décision alors que d'autres avaient été sauvés. Dans l'autre cas, les rôles auraient simplement changé, le Sluissi n'aurait pas eu de chance tandis qu'un Rodien tombé devant Alycius lors de l'échappée belle aurait survévu. Les Jedis ne possédaient pas le dons de deviner le futur, tout juste celui de l'entrevoir, et encore, pour une élite dont il ne faisait pas parti. Le Maître était persuadé que Glurba s'interrogeait sur le dénouement de la mission, il essayait de le rassurer -maladroitement- sur le décès ou la capture des esclaves restés sur Klatooine alors même qu'ils essayaient d'en sortir, un vaisseau vengeur aux trousses.

Le Maître examina une de ses mains pleine de mucus après avoir touché le dos de Glurba. Aussi surprenant cela soit-il, les plaies de ce dernier commençaient effectivement à se fermer, ou du moins semblaient moins grave. L'organisme de la limace devait trouver un moyen de compenser, de se guérir ou d'amenuiser les plaies. À vrai dire, en bon -presque- ex xénophobe, le Nazzar pêchait dans l'étude d'anatomie ou capacités des autres races. Lui qui s'était versé un peu d'eau sur ses doigts imbibés de mucus se retrouva douché par une secousse particulièrement abrupte. L'équilibre n'était pas non plus un de ses points forts. La navette venait d'entreprendre un virage si soudain qu'il avait presque fait volte-face. Inquiet de laisser une gamine -qui plus est une Twi''Lek- au volant, le Jedi se releva, dépoussiéra pour retourner dans le cockpit. Les coordonnées indiquaient clairement "Coruscant" mais sait-on jamais avec ces esclaves, filles d'esclave au passé douteux, peut-être allait-elle essayer de voler le vaisseau pour son propre intérêt, or le Maître n'avait aucune envie de finir sur Ryloth ou Nar Shadaa. Lui, des préjugés? Il en avait à peine voyons! Les Hutts étaient tous des criminels -sauf Glurba-, les Cathars des brutes, les Twi''Lek des rois de l'entourloupe qui vendaient leurs enfants, les Rodiens des étrangers à l'hygiène, les humains des prétentieux, et les Nazzars des abrutis. Bref.

- Si vous vous sentez suffisamment en forme, vous allez pouvoir diriger notre seule arme disponible manuellement.

Une espèce de fusil à faire sortir par une petite trappe. Canon pointé sur l'extérieur, le Hutt pourrait viser le vaisseau ennemi et au moins l'empêcher de trop s'approcher, lui compliquer les choses et, Alycius l'espérait, se changer les idées.

- Où en sommes-nous?
- Il nous reste environ 30 minutes avant de passer les frontières Républicaines.- Répondit la Twi''Lek imperturbable. Alycius jeta un coup d'oeil au GPS. Aucune donnée n'avait été trafiquée.-
- Coruscant ça m'va très bien, du moment que je sauve ma peau. Vous savez, on est pas des ingrats sans manière. On sait d'où on vient, alors peu importe où on va.

Le Sluissi qui l'avait rejoint affirma d'un hochement de tête. Un peu gêné de savoir que son geste avait été remarqué ainsi que ses intentions, le Nazzar fit mine de contemple l'espace à travers la baie vitrée. Outre des éclairs lumineux agressifs qui zébraient la noirceur, le paysage grandiose s'ouvrait à eux comme une invitation à la liberté.

- Peut-être bien. Vous l'avez gagné en tout cas, vous avez été courageux.

Le compliment littéralement arraché de la gueule, le Nazzar ne jeta même pas un regard à la gamine jaune qui souriait sans gêne. Nils s'était rabattu sur son siège. Il ne semblait pas vouloir se rebeller mais paraissait également peu heureux pour un gamin sauvé de l'esclavage. Le Jedi poussa un léger soupir. Il détestait devoir jouer les psychologues, ça n'était pas du tout son domaine.

- Nils, je vais avoir besoin de vous.
- On peut pousser un peu le vaisseau en trafiquant les câbles dans la salle de maintenance. Faut trouver le bon boîtier, puis couper le jus de trucs inutiles genre les lumières ou autre et tout connecter au moteur. Ça peut bousiller le système sur le long terme, mais c'est pas comme si on allait nous engueuler à l'agence de location, hein! Et pas non plus comme si on risquait pas d'se faire exploser la tronche.

Cette gosse était un génie. Il l'aurait embrassé. Sur la joue, évidemment. Mais Alycius était un maître Jedi et surtout Alycius, il se contenta de profiter de l'occasion pour réitérer l'ordre. Le fait de se sentir utile, de recevoir des ordres tel un Padawan rassérénerait peut-être l'adolescent? Gagné, le gosse bondit presque de son siège pour le suivre dans les coursives. Armé d'un casque, le Jedi suivit les instructions de la Twi''Lek pour atteindre le bon boîtier. Là où il était trop petit pour se faufiler, Nils s'exécutait, prenant un malin plaisir à souder/dessouder. Après avoir redirigé le plus de sources d'alimentation possibles sur le moteur, l'engin survitaminé rugit de plus belle et une nouvelle secousse envoya l'ex Padawan dans les bras du Nazzar. Cette fois-ci préparé, ce dernier avait tenu bon, bien qu'il n'avait pu échapper à quelques égratignures dûes à l'étroitesse de la cabine de maintenance.

- Allez retrouver Glurba pour l'aider.

Ordonna le maître en revenant dans le cockpit. Il restait désormais 15 minutes avant de passer les frontières. Tandis qu'une nouvelle déflagration faisait voler un bout de carlingue, Alycius avisa la police de l'espace.

- Ici Alycius El'Dor, Maître Jedi du Temple d'Ondéron. Navette X- C322, besoin d'escorte. Sommes pourchassés et peu armés. Le vaisseau qui nous attaque est sans doute non immatriculé et ses membres n'ont pas de papiers. Préparez escorte, nous sommes touchés, avons perdus tout feux de signalement et le frein répond à peine.

15 minutes et l'enfer serait terminé à condition que la carcasse fumante puisse encore atterrir, mais lorsque la police arriverait, tout irait certainement mieux.
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Maître El'Dor entreprit donc d'examiner les blessures de Glurba, notamment celle dans son dos. Le Hutt avait bénéficié de l'effet d'un premier pouvoir de Guérison, somme toute assez sommaire, sur l'ensemble de son corps. Cela avait excité ses capacités régénératrices. Toutefois, Glurba ne pouvait que se rappeler la douleur ineffable ressentie pendant ce duel contre la Zabrak. Entre les Éclairs de Force, et l'entaille sur le long de son dos, il avait sacrément souffert, et voulait bien être rassuré par un examen du Maître Jedi, sans vouloir montrer d'inquiétude. Cela faisait quand même longtemps qu'il n'avait pas eu aussi mal – longtemps à l'échelle d'un Hutt. Et dans ce duel, il s'était vu mourir. Il pouvait presque dire qu'il s'en tirait bien, tant il avait frôlé la défaite, et donc la mort.

ALYCIUS – Aviez-vous un autre moyen de vous défendre ? Par la biais de la Force ou le sabre-laser ? Il ne me semble pas. Vous étiez... collé au sol. Autrement dit, vous ne l'avez pas étouffée avec votre langue, ou je ne sais comment exactement, par plaisir. Si ce fut une mort horrible ? Certainement, mais vous n'aviez ni le choix sur l'acte, ni sur la manière. En tout cas, rien d'autre ne vous est venu à l'esprit en cet instant.

Maître El'Dor semblait se refuser à formuler la réponse la plus simple possible : “non, vous ne vous êtes pas rapproché du Côté Obscur” ; mais cela restait en sous-texte. Glurba se voyait ainsi confirmer ce qu'il avait commencé à se dire : puisqu'il n'y avait pris aucun plaisir et qu'il n'avait agi que dans un réflexe de survie désemparé, son aura du Côté Lumineux restait intacte. Alors, dans ces phrases qu'il avait déjà devinées mais qu'il avait besoin d'entendre, Glurba en retint une qui ne lui plut pas du tout. La vérité de cette phrase était vexante, et Glurba dut s'appliquer à la nier, question d'orgueil :

GLURBA – Je n'étais pas collé au sol. C'est la Sith qui était collée à moi.

Comme si son mucus avait permis de coller la Sith mais sans coller au sol... Ca n'avait évidemment aucun sens, ce n'était que de la mauvaise fois pure et dure qui puait à mille parsecs. C'était Glurba.

Maître El'Dor laissa Glurba après l'avoir inspecté et s'être versé de l'eau sur les mains pour en chasser le mucus récolté sur la peau du Hutt. Le Padawan se sentait mieux maintenant. Il faisait un effort mental pour ne plus penser à ce qu'il avait fait pour sortir vivant de son ultime combat, nul doute qu'il en ferait un cauchemar dans la nuit, mais il n'en était plus à se demander s'il s'était rapproché du Côté Obscur. Il était choqué par la manière dont ce combat s'était achevé, mais cela passerait avec le temps, en quelques heures ou au pire en quelques jours.

Un peu plus tard, c'est Nils qui vint le trouver. Pas pour le remercier de l'avoir libéré, ni même pour lui demander s'il allait bien. Nils semblait muré dans des sentiments plus sombres qui le rendaient aussi glacial qu'une porte de prison. Il demanda juste au Hutt d'aller prendre le contrôle de la tourelle de défense. Glurba fut assez surpris, car il n'avait contrôlé la tourelle d'un vaisseau qu'une fois dans sa vie ; mais après tout, c'était peut-être déjà plus que tous les autres esclaves ici présents. Et puis, pour un combattant au sabre-laser, il visait plutôt bien à distance. Il avait déjà tiré au blaster plusieurs fois dans sa vie, un assez bon tireur, quitte à là encore surprendre en tant que Hutt.

Glurba acquiesca et suivit Nils jusqu'au poste de contrôle de la tourelle. Glurba prit les manettes en mains et se passa la langue sur les lèvres. Il fixa l'écran, chercha à viser le chasseur... mais il fallait le reconnaître, il n'était qu'un artilleur débutant cherchant à détruire un chasseur piloté par un Dévaronien ayant une certaine expérience. Ses tirs furent esquivés, aussi Glurba décida-t-il de jouer la montre en faveur du vaisseau : au lieu de viser directement le chasseur pour l'abattre, il effectua des tirs de barrage et chercha à forcer le chasseur à effectuer des manœuvres et à se tenir à distance, voire à le ralentir si possible. Bon, dans tous les cas, ce n'était pas facile...
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-Attention!

Alycius s'affala presque sur le siège de la Twi''Lek pour brusquement s'emparer du volant. Grâce à ce réflexe induit par la Force, le tir toucha la carlingue mais de façon sommaire quand il les auraient condamnés. La déviation imposée par Glurba à l'ennemi aidait également. Obligé de se déplacer, le tireur enragé manquait de concentration et heureusement car il était plutôt doué. Après s'être redressé en s'aidant malencontreusement des genoux de la proche-humaine jaune, le Jedi la poussa petit à petit afin de prendre sa place. Il ne voulait pas qu'un policier de l'espace particulièrement stupide et borné commence à perdre du temps avec une gamine n'ayant probablement pas ses papiers à jour. Deux chasseurs aux sirènes hurlantes approchèrent, stabilisés sur la frontière invisible. Lorsqu'enfin, cette dernière fut franchie, ceux-ci se positionnèrent sur les flancs d'une navette tremblante et fumante. Le Dévonarien sembla reprendre raison et abandonna la poursuite, faisant demi-tour avant de pouvoir être interpellé par la douane inter-galactique.

Ils avaient du tomber sur des employés compétents car en se rapprochant, ceux-ci purent soutenir les ailes du transport défectueux avec celles de leur véhicule, chacun de leur côté. La manoeuvre était risquée mais nécessaire. De légères étincelles naissaient du frottement entre le métal des trois appareils mais au bout de quelques minutes, Alycius parvint enfin à ralentir le leur, soutenu par ceux des douaniers. En bas, une piste d'atterrissage recouverte de mousse épaisse les attendaient. Le Jedi braqua les manettes vers le haut, usant de ses pouvoirs pour augmenter ses réflexes et stabiliser la navette. En ce qui concernait cet ultime point, il influençait peu, se donnant davantage de baume au coeur qu'autre chose.

Dans un craquement sinistre, le tas de ferraille dérapa sur le bitume. Les quatre fers en l'air comme la majorité des passagers, Alycius pris quelques secondes avant de retrouver ses esprits et de recalibrer son sens de l'équilibre pour s'adapter à -enfin- la terre ferme.

- Bon. Et bien. Nous ne sommes pas arrivés jusqu'à Coruscant.


*Et je n'ai plus de sabre.*

Constata-t-il froidement avant d'esquisser un de ses si rares sourires tandis qu'il aidait la Twi''Lek à se dégager de sa ceinture.

- Mais nous sommes arrivés vivants.

Les lèvres de la gamine, sans doute aussi peu habituées que celles de l'équidé acceptèrent de s'étirer. À 21 ans elle était libre et allait devoir tout reconstruire à commencer par son identité. Sans doute était-elle excitée, et sans doute avait-elle peur. Sans doute ignorait-elle toutefois qu'un ange gardien veillerait sur son futur proche.

- J'y ai plus ou moins réfléchi pendant le voyage-Mensonge, la Twi''Lek y songeait depuis des années, surtout lorsque Jussbu ou son précédent propriétaire lui assénait son nom de naissance comme une insulte. Dépourvue de papiers, elle pourrait se reconstruire une identité. Une chance dans son malheur, des milliers de gens mieux lotis rêveraient d'avoir cette opportunité.- j'aimerais qu'on m'appelle Laïla.

La silhouette des policiers encore vêtus de leur combinaison illuminée par des signaux lumineux en tout genre- y compris la lueur rouge, urgente qui émanait du tas fumant sensé représenter leur vaisseau.- s'approcha. Alycius leur présenta ses papiers, aidant à ce que ceux-ci se détendent. Ils avaient apparemment atterris sur une minuscule station que des immigrants illégaux considéraient comme un passe-frontière. Un coup de comlink au Temple Jedi plus tard, le Nazzar se dirigeait vers la queue de l'appareil pour chercher les autres occupants, entre autre les deux ex-esclaves, Nils et Glurba. Par chance, l'ancien apprenti ne semblait pas décidé à fuir. Il était debout, occupé avec un représentant de la loi qui prenait des notes. Essuyant une blessure qui saignait au recoin de son museau, Alycius se mit à chercher le tas de graisse sous celui de ferraille, inconsciemment inquiet. Il boitait et se tenait un bras qui avait perdu en mobilité suite à la chute. Rien de fameux mais rien d'urgent non plus. Étant donné les circonstances, le Jedi amoché pouvait s'estimer heureux. Il savoura le fait d'être traité de "Monsieur" au lieu d'être un moins que rien enfermé dans une cellule. Il lui semblait saisir un peu le sentiment des ex-esclaves, celui notamment de s'émerveiller du ciel grisâtre, triste, du froid béton sous leurs pieds mais surtout d'un horizon libre de barreaux. Le Sluissi en était à ce stade, précisément, contemplant d'un air rêveur la station.

Ironiquement, l'identité du troisième rescapé fut retrouvée et prouvée à cause d'un petit délit commis quelques années précédant son enlèvement pour le compte de Jussbu. Comme elle ne possédait pas la Force, Alycius la laissa choisir, et l'humaine passa la barrière de sécurité pour se fondre dans la population hétéroclite du spatioport. Le Sluissi serait quant à lui emmené dans un centre d'immigrants mais le Nazzar obtint la promesse qu'il obtiendrait une identité Républicaine. En grossissant légèrement son rôle dans cette mission, le léger Sensitif a qui il avait confié la trousse de secours -et la garde du vaisseau tandis qu'il retournait trouver Glurba quelque part.- avait gagné son passeport. Finalement la Twi''Lek, Laïla donc, avait décidé de suivre la Limace et son Maître sur Coruscant où elle comptait retrouver des cousins et cousines établis là-bas depuis des générations. Ils avaient une position sociale acceptable et ayant adopté un mode de vie Républicain, réprouvaient totalement l'esclavage. Tandis qu'elle cherchait à contacter les membres de sa famille à l'aide d'un douanier zélé- le charme de la jolie femme devait opérer un peu, sans doute.- en recoupant les informations qu'elle avait d'eux, Alycius retrouva enfin l'apprenti gluant.

- Rude journée, n'est-ce pas? Nous aurons probablement quelques courbatures demain.
- Tout est arrangé, vous partirez pour Coruscant dans la prochaine navette en partance pour Coruscant. Vous avez deux heures. Les clés d'une petite chambre d'hôtel attenante au spatioport, de quoi vous débarbouiller. Il ne faudrait pas effrayer les clients.

Un employé du spatioport pet-sec, surgit de nulle part- en réalité convoqué par les autorités étrangement efficaces de ce petit poste frontalier-, leur tendit un trousseau. Alycius le contempla d'un air si sévère que le gamin parsemé de tâches de rousseur perdit de sa superbe et fila retrouver le confort tout relatif de son petit hôtel.

Le Nazzar retourna les clés auxquelles pendaient un encombrant porte-clé pour lire le nom du motel.

"L'Oasis".
Évidemment.

Un bref sourire éclaira les lèvres de l'équidé. Un sourire dirigé à Glurba Lugliiamo.
Évidemment.
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