Invité
Anonymous


Le Phénix et son capitaine avait réchappé à la bataille spatiale, son baptême du feu.
Malgré les pertes dans l'équipage du croiseur, le moral avait sur rester au beau fixe, ce n'était qu'une bataille, et le Capitaine Darinson quoiqu'un peu amoché par son duel contre le sith avait su les remettre sur les rails.
Oui , ce n'était qu'une bataille, et la guerre était loin d'être finie mais pour l'heure, après une escale sur une station militaire républicaine ou le hangar avait été vidé des carcasses de chasseurs et les corps de militaire remis à qui de droit, le capitaine restait songeur.

Le nez contre la vitre de la passerelle de commandement, les mains dans les poches de son manteau sombre, le Corsaire observait le phénix se désarrimer de la station pour reprendre cap vers l'espace qui semblait vu d'ici infini.
Maintenant quoi ? Ils avaient fait le plein de nourriture, d'armes.
Les corps des défunts membre de l'équipage attendaient toujours une sépulture décente.
Alors que faire maintenant ?
Le regard du corsaire se baissa un instant alors que ses bras se croisèrent sur sa poitrine :

Boz Pity... Et un nom s'imposa de lui même dans son esprit : Velvet.

Son regard se redressa rapidement alors qu'il se tourna vers un membre d'équipage quelque mètres de lui.

''Officier de pont, cap sur Boz Pity, et que ça saute !''

Le capitaine espérait que Velvet soit bien à son petit village. La Mirialan lui avait largement fait comprendre qu'elle n'aurait plus beaucoup de temps à lui consacrer. Et il était vrai qu'avant son départ pour la guerre, à part son petit message holo qui lui avait arraché un sourire ainsi qu'un gros pincement au cœur, Dranor n'avait plus eu de ses nouvelles. Le capitaine se rappela ensuite la petite réception qu'ils avaient organisés a bord du phénix et l'état pitoyable dans lequel il avait finit...

Dranor retint un rire alors qu'il s'alluma un cigare, arpentant nerveusement la passerelle du croiseur alors qu'il se saisit de son holo-communicateur, laissant un message à la jeune femme.

''Salut ma ptite musaraigne, c'est ton chamalow d'amour. Je sais pas ou tu es, je sais pas si tu auras mon message, mais je me diriges vers Boz Pity, j'espère que tu y seras...''

Dranor termina son message et releva le nez

''Et ce saut dans l'hyperespace ça en est ou bon sang ?''

******

Le Raven se posa avec légèreté dans une petite plaine surplombant de quelques centaines de mètres les habitations en bloc de préfabriqués alors que les moteurs se coupèrent instantanément, ne laissant qu'un doux ronflement s'estomper alors que la rampe d'accès s'ouvrit, laissant apparaître seul le capitaine Darinson scrutant de ses yeux les bosquets d'herbes folles, espérant voir se dessiner la silhouette familière de la jeune femme.

Ce ne fut au bout que de quelques secondes que son regard bleu électrique se posa sur elle, vêtue de sa mante, comme à son habitude.
Un  « Vel... » s'échappa à demi mot d'entre ses lèvres entrouvertes alors que ses pieds commençaient à dévaler la rampe d’accès sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.

''Velvet !''

Ses pieds se posèrent dans les herbes alors qu'il se dirigeait à vive allure vers elle, son chapeau s'envolant au passage derrière lui alors que la Mirialan avançait en marchant dans sa direction.
Dranor était tellement heureux de la retrouver, de voir qu'elle était saine et sauve que dans son excès de joie il faillit s'en saisir pour la serrer dans ses bras.
S’arrêtant in extremis à quelques centimètres d'elle, entrant presque en collision frontale, le capitaine eu un moment de flottement, voir presque de gène devant son geste qui aurait pu être si mal considéré.

Bon retour dans la réalité cher capitaine, les choses avaient elles changées depuis ce soir dans le croiseur lors de la fête ? Probablement pas.
Et ce fut d'un air contrit qu'il se renfrogna un peu tout en inspirant alors qu'il la regarda quelques secondes, profitant de ce visage qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps.
Une bouffée de chaleur remonta de sa poitrine jusque dans ses tempes alors que sa tête n'avait qu'une envie, éclater comme une vieille courge trop mûre.

Le corsaire inspira longuement, en fermant les yeux tentant de refréner ses pulsions instinctives alors qu'il déglutit lentement.
Dranor baissa un instant la tête, ouvrant une nouvelle fois ses yeux sur le gabarit menu de la jeune femme plus petite que lui :

''C'est bon de te revoir et en un seul morceau. J'avais bien reçu ton message... j'ai essayé d'y répondre, mais le message n'est pas passé...''

Il attendit quelques secondes, son corps touchant presque le sien, une certaine électricité était dans l'air mais le capitaine n'en dit mot le visage toujours barré de quelques blessures après avoir affronté le sith sur son vaisseau.

''Tu m'as manqué Velvet...''

Se hasarda t-il finalement, tendant une perche qu'elle allait peut être saisir, alors qu'une grimace et un grognement de douleur lui rappela rapidement qu'il avait passé un sale quart d'heure avec le sith sur le croiseur. Courir comme un dératé vers Velvet, ce n'était pas franchement la meilleur idée qu'il soit, mais ce fut instinctif...
.






Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
''Salut ma ptite musaraigne, c'est ton chamalow d'amour. Je sais pas où tu es, je sais pas si tu auras mon message, mais je me diriges vers Boz Pity, j'espère que tu y seras...''

Il y a, dans la soie vivante de ma chevelure, encore quelques flocons de cendres emprisonnés, et sur mon visage, des traces de suie maculant mes joues. Pourtant, je me moque bien de ma mise, de mes contusions ou de cette plaie lancinante sur ma main, même l’exécution de Borrenga n’est plus qu’un souvenir sans importance alors que cette voix, grave et chaude, envahit le cockpit de ma navette. Dranor … Un sourire se perd rêveusement à la commissure de mes lèvres et l’envie de le voir m’étreint avec une force insoupçonnée. Je ferme les yeux, redessinant sa silhouette, sous mes paupières closes, murmurant au pilote automatique sur le ton de la confidence.

« J’y serais… comptes sur moi. »

Je reste droite et immobile, à la façon de ces colosses antiques qui se dressent parmi la sylve et les ruines de Boz Pity, le regard absorbé par l’éclat d’obsidienne perçant le bleu du ciel. Le vent se lève sous les réacteurs du Raven, s’engouffrant dans mes cheveux et ma mante, agitant le tissu ajusté de ma tunique alors que mon bras se redresse et s’agite en guise de bienvenue. Et lorsqu’enfin le ronronnement des moteurs supraluminiques cesse, que la poussière se dissipe sous le reflet noir de la carlingue du vaisseau, je laisse un sourire fleurir sur mes lèvres, pressée de revoir ce cher pirate.

Au début, son ombre se découpe à contre-jour, affublé de son éternel chapeau, et je fronce les yeux pour deviner la couleur de son imperméable, les courbes de son visage, la douceur de son regard sous l’aile du Swetson. Il court, abandonnant dans son sillage ses atours de cowboy comme l’on se défait de l’inutile en préservant l’important, pour venir se figer à quelques centimètres de moi. Je sens l’odeur du tabac dans son souffle saccadé. Je note la légère ridule douloureuse marquant sa fossette. Et son regard sur moi m’enveloppe d’une étreinte d’évanescence et d’électricité, si bien que je frissonne sous la tiédeur estivale.

« Dranor… » commençais-je d’une voix de velours

Je ne sais pas par où, ni par quoi commencer, et je me sens idiote à le fixer ainsi, trop heureuse de le savoir indemne… Indemne ? Vraiment ? N’y a -t-il pas dans sa respiration haletante, dans ce rictus dissimulé sous un sourire, dans la pulsation de cette veine à la naissance de sa gorge et les battements de son cœur que je devine au travers de sa chemise, les indices de son état réel ? Oh bien sûr, son front et ses joues se constellent de coupures et d’hématomes, mais rien de profond, rien de suffisant pour lui soutirer en ma présence ce grognement.

« Ce message ne t’a peut-être pas épargné quelques blessures, mais au moins a-t-il eu l’effet de te garder en vie… Bon sang, Dranor, tu as vraiment une sale gueule ! »

Je me soulève sur la pointe des pieds, me mettant presque à sa hauteur.

« J’ai eu vent des déboires des Forces Républicaines… j’ai eu peur pour toi, Chamallow. » continuais-je avec douceur, avant que ma main hésitante s’en aille effleurer sa mâchoire tuméfiée. « Tu m’aurais manqué. Tu m’as manqué. »

Lentement sous mes doigts vagabonds, à chacune des plaies que je trace tendrement du bout de leur pulpe, un léger picotement, entre chatouille et brulure, s’instille en lui, libérant la Force et mon énergie sous son derme, dans sa chair meurtrie. Ils effacent les marques une à une, s’enhardissant vers ce qu’il me dissimule sous les étoffes, loin de mon regard inquisiteur.

« Qui ? » grondais-je, hivernale, alors que je découvre l’ampleur des dégâts, parce qu’il lui est impossible de me dissimuler son état.

Mon pouvoir se faufile en lui, nous connectant l’un à l’autre, à ceci près qu’il a une facette perverse. Si je peux apaiser ses maux, suturer ses meurtrissures, je ressens simultanément sa douleur comme mienne, revêt les marques qu’il porte sur son corps sur le mien. Oui… mon usage de la Force à ceci de pervers, que c’est ma vitalité qui coule dans ses veines pour le guérir et se faisant m’octroie un large éventail de la souffrance qu'il a reçue.

« Parce qu’il t’as pas loupé… quand-même » achevais-je coupant le lien de vie entre nous, blême.
Invité
Anonymous



La proximité de Velvet avait toujours eu le don de le faire se sentir un autre homme. Il y avait toujours un certain sentiment de gêne réciproque alors qu'au fond de lui même, la gêne n'était pas se qui caractérisait le plus l'ancien contrebandier.
Dranor avait toujours su être cash, autant dans ses actions que dans ses pensées, mais la Mirialan avait toujours ce don inné pour le faire rentrer dans un espèce d'état second assez indéfinissable.
Mais pour le capitaine il était l'heure de lui répondre plutôt qu'essayer de trouver des réponses là où il n'y en avait jamais eu.

"J'ai fais gaffe comme tu m'as demandé. Si j'avais voulu un job tranquille, j'aurai pas choisi Corsaire..."

De petites fossettes se creusèrent sur ses joues barbues alors qu'il réprima difficilement un sourire. Velvet trouvait qu'il avait une sale gueule? Il y avait pourtant eu de l'amélioration ces derniers jours. Mais bon il ne pouvait qu'être honnête, Dranor avait passé un mauvais moment, et ce sith lui avait donné beaucoup de fil à retordre. C'était un fait, il n'avait pas de super pouvoirs et devait faire comme tout simple mortels
Elle se glissa sur la pointe des pieds pour venir un tant soit peut à sa hauteur alors qu'il lui répondit une nouvelle fois.

"Disons que ça c'est pas vraiment passé comme prévu... Merci de t'être inquiété, je me suis fais pas mal de soucis pour toi aussi... et puis bordel..ça fait un sacré boit de temps qu'on s'est pas vu.."

Répondit le corsaire inspirant longuement alors qu'il la regardait, cachant les vrais raisons de sa venue pour le moment, les pieds toujours cloués sur place à quelques centimètre d'elle.
Un fin sourire s'était accroché aux lèvres de l'ancien contrebandier lorsqu'elle passa le bout de ses doigts le long de sa mâchoire.
A ce contact, un léger frisson l'envahit, puis une sensation de chaleur se diffusa en lui. Dranor se sentait mieux, presque bien à vrai dire, il ne sentait plus cette douleur lancinante qui lui dévorait les cotes quelques seconde auparavant.

"Qui m'a fait ça? Un sith. T'en fais pas je me suis occupé de son cas... Je suis un grand garçon, je te l'ai déjà dis. Les éclairs, les étranglements, me faire balancer à plusieurs mètres de distance, je commence à connaître la chanson..."

Répondit-il instinctivement à sa question alors qu'il sentait un lien de plus en plus fort se tisser entre eux. Dranor se retrouvait en pleine forme comme par miracle, sans vraiment se rendre compte que tout cela n'était que le fruit de Velvet et de ses pouvoirs. Mais alors qu'elle retira sa main, brisant leur contact par la même occasion, la jeune femme s'en retrouva affaiblie, et blême.
Reculant le visage le corsaire la regarda un instant. A présent qu'il se portait comme un charme, il devait se douter que la jeune femme n'était plus au mieux.
C'était un peu comme se que lui avait fait Zora une fois, mais à l'inverse...

''Bon sang Velvet, je suis un gars solide ! J'allais pas si mal que ça ! Je suis pas venu la pour me faire soigner ! J'avais juste envie de te voir parce que je m'inquiétais et que je pensais que tu étais peut être...''

Dranor soupira de nouveau, s'emportant légèrement d'un vif geste de la main alors qu'elle venait de l'aider, reculant d'un pas alors qu'il se détourna un instant, frottant son front du bout de ses doigts.
Bien sur il n'avait pas oublié les gros titres de holonews la meilleur raison qui lui avait fait penser à Boz Pity, le seul endroit ou il pouvait être presque sur de la retrouver.

''...Morte...''

Dranor toujours détourné d'elle passa sa main sur sa bouche, lissant sa barbe dans un même geste, comme s'il venait prendre conscience de ses propres mots, après tout n'avait elle pas juste voulu l'aider ?
Mais il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu'il avait du lui arriver sur Tatooïne.
Dans un regard bleu azuré se voulant apaisant, il fit courir ses yeux jusqu'à elle, hésitant un peu sur se qu'il allait dire ensuite.
Pourquoi diable était-ce toujours aussi compliqué entre eux, un brin de simplicité n'aurait pas fait de tors, mais peut être qu'au fond de lui il y revenait encore et encore car justement tout cela était complique, et que Velvet malgré ses défauts ne méritait pas moins que l'on lui montre de l’intérêt...
Enfin... c'était bien plus que de l’intérêt venant du corsaire...

''Velvet.. écoute... Tatooïne, une Mirialan tuant Borenga... les jedi... l'impératrice et que sais-je encore... Me prends pas pour idiot... ça passe partout sur Holonews... Alors excuse moi si je me suis fais un sang d'encre pour toi...''

Le corsaire se retourna vers elle, posant ses mains au creux de ses poches, lui permettant par la même occasion d'éviter quelque malencontreux geste venant de sa part et acheva sa phrase.

''Et si tu claques ? Je deviens quoi moi ? T'y a pensé à ça ?''

Il baissa la tête las et la secoua longuement se détournant une fois de plus d'elle pour faire quelques pas en direction du vaisseau, ramassant son chapeau qu'il reposa sur sa tête avant de revenir dans sa direction, d'un pas lent et pesant.
Le visage à présent renfrogné sous l'ourlet de son chapeau de cow-boy les mains toujours dans ses poches, il la regarda un peu plus longuement, ses iris dépassant juste du rebord de son chapeau avant qu'il n'ajoute d'une voix grave mais pas absente d'une certaine émotion.

''Poses toi juste là question : Qu'est ce que je deviendrais sans toi.''



Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Pourquoi faut-il toujours que nous finissions par nous disputer ? Que le bonheur de le revoir sain et sauf soit écorné par les mots durs qu’il me jette au visage ? J’inspire longuement et une douleur aigue me vrille les cotes brutalement, m’arrachant un gémissement que je scelle derrière mes lèvres closes. Je devrais être furieuse de son attitude, furieuse qu’il ne comprenne pas mon besoin de soulager ses souffrances, ma volonté de le protéger, aussi.. Pourtant je n’en ai pas la force. Je suis lasse, épuisée. Je n’ai pas envie de me battre avec lui pour des futilités, mais au fond, ce n’est pas tant le reproche de l’avoir soigner qu’il m’adresse aussi vigoureusement…

« Je ne t’ai rien dissimulé, Dranor. Tu connaissais mes intentions envers Borenga, tu savais que ma mission d’infiltration serait périlleuse. Les informations des holownews ne rapportent rien dont je ne t’avais informé au préalable. Quant à l’impératrice, tu ne peux me reprocher ce que moi-même j’ignorais, et les aléas qui accompagnent inévitablement ce genre de situation… Qu’est ce qui fait de toi un idiot ? »

Il se détourne, revêche, allant jusqu’à son chapeau qu’il enfonce énervé sur son crâne. J’aimerais faire de même, exécuter un demi-tour et repartir vers le campement, me réfugier dans mes appartements pour panser les blessures de mon corps et celles, plus légères, de mon cœur. Mais je demeure, droite et rigide, minérale sous une impassibilité sans faille, un rocher de jade sous la tempête menaçante, refusant de plier, refusant de céder.

''Poses toi juste là question : Qu'est ce que je deviendrais sans toi.''

« Dranor, pourquoi est-tu en colère ? Parce que je ne t’ai pas contacté, parce que je t’ai guéri en prenant sur moi ta douleur, parce que tu as peur de me perdre ou juste pour déverser sur quelqu’un ta mauvaise humeur ? »

Je mords ma lèvre, cherchant sous l’aile de son chapeau, le regard de mon pirate jusqu’à ce que mon azur se mêle au bleu électrique de ses prunelles.

« Je ne t’ai pas contacté, parce que je n’en ai pas eu le temps. Tu as été plus rapide et j’ai dû voler à tombeau ouvert pour être de retour ici, avant toi. »

J’exécute un pas vers lui, puis un autre, allant à sa rencontre pour me figer si près que son souffle effleure mon front. Avec une lenteur consommée, ma main se glisse dans la sienne, légère, frôlante, évanescente, presque froide.

« Je sais que tu es solide, et que tu es un grand garçon, mais si tu ne veux pas que je partage tes peines, j’en ai besoin, moi. Tu étais là pour moi quand il le fallait, je veux aussi l’être pour toi. Et si c’est quelque chose que tu refuses d’ancrer dans ta tête de mule, sache que je ne conçois pas de nous, sans partage. De ça et du reste. »

Je resserre ma main contre la sienne, me réchauffant un peu à la chaleur de sa peau. Je comprends sa peur de me perdre, sa sœur se loge dans mon cœur à chaque fois que je pense à lui. Pour autant, je ne peux permettre qu’elle prenne le pas sur notre relation, qu’elle nous dicte nos actes, ou régisse nos vies. Oui.. la mort peut nous faucher l’un ou l’autre mais pour autant devons-nous cesser de vivre, devons-nous faire taire nos rêves ? La peur n’évite pas le danger, et lorsque notre heure sonnera les douze coups de minuit, qu’il sera temps pour nous de quitter ce monde, rien ne saurait l’éviter et surtout pas elle. Et en attendant cet instant fatal, je ne compte pas vivre sous son joug, refuse qu’il lui cède le bonheur de nos retrouvailles.

« Tu es un survivant, et si je meurs, Dranor, tu feras ce que tu as toujours fait. Tu finiras par m’oublier … et je ne voudrais rien d’autre. S’attacher aux fantômes ne peut que te blesser d’avantage, il faut savoir avancer sans un regard en arrière et je suis persuadée que tu le feras, parce que je te le demande, et parce qu’il n’est pas dans ta nature de te laisser abattre, et parce que malgré toute ta crainte, tu ne peux éviter ce qui devra arriver un jour ou l’autre. »

Je devine ma rudesse sous ces quelques mots, pourtant prononcés d’une voix de velours. Il y a des vérités dures à entendre, mais elles ne doivent pas être tues pour autant, même pour ménager un être aimé. Mes doigts se serrent encore contre les siens encore un instant. Puis, je recule légèrement, plus blême encore qu’au début de notre conversation. Mes bras se glissent sous ma poitrine, protecteurs, et je me détourne de lui, refusant qu’il lise la fatigue dans le bleu délavé de mon regard, et en dessous, une pointe de souffrance.

« Mais pour l’instant je suis encore vivante, et tu es toujours là… devons-nous rester encore ici à nous quereller sur le pas de ma porte ? Ou je peux au moins t’inviter chez moi pour que tu puisses m’aboyer dessus tout ton saoul pendant que je siroterais un verre pour oublier tes griefs injustifiés à mon encontre. »
Invité
Anonymous



Le capitaine la regarda se rapprocher de lui doucement, l'ourlet de son chapeau barrant toujours son visage à la mine renfrognée alors qu'elle posait un pas après l'autre dans sa direction.
Il secoua lentement la tête avant de soupirer une nouvelle fois.
Lorsqu'elle arriva à sa hauteur tout en cherchant son regard, le corsaire redressa finalement le visage, venant joindre son regard au sien.
Ça ne ressemblait pas à Velvet de vouloir calmer le jeu, mais c'est se qu'elle fit en sa présence, c'était singulier de sa part, tant et si bien que le capitaine du Phénix calma ses hardeurs, écoutant ce qu'elle avait à lui dire.
Bien sûr il n'était pas en colère contre elle, sa personne du moins, peut être que cette colère n'était que sa façon de s'exprimer envers un désarroi beaucoup plus profond qu'en apparence.
Ce fut donc d'un ton beaucoup plus adouci que Dranor lui répondit finalement :

''Vel'... je ne suis pas en colère contre toi... C'est juste que j'étais inquiet , et puis je ne trouvais pas légitime que tu prennes ma douleur pour toi, j'ai envie de partager tellement de choses avec toi, mais pas ç...''

Les mots du capitaine s'arrêtèrent dans sa gorge alors que la main de Velvet vint chercher la sienne pour s'y glisser.
Sa main était froide, mais qu'importe ? La sienne était chaude et elle était résolument prête à l’accueillir en son sein.
Les doigts du capitaine se refermèrent doucement sur elle, profitant de ce qui serait probablement un contact des plus furtifs. Peut être qu'il avait bien fait de ronchonner après tout...
Toutefois, Dranor était toujours résolu à faire un mea-culpa sincère envers la jeune femme qui venait l'accueillir chez elle.

''Peut être... Peut être n'est ce que mon ego qui est en colère, car j'aimerai pouvoir te protéger, alors qu'au fond de moi même, je sais que tu es bien plus forte que moi et qu'au bout du compte je ne peux rien faire qui soit vraiment utile...''

Le corsaire lui adressa un bref sourire gêné alors qu'elle poursuivit également sur sa lancée .
Un peu surprit par ce qu'elle dit, il arqua légèrement un sourcil. Si quelqu'un était fidèle dans ses sentiments, c'était bien cet ancien margoulin de contrebandier. Lorsqu'il aimait, ce n'était pas à demi mots, il s'y vouait corps et âme.
Même si leur relation n'était peut être que naissante et peinait à prendre de l'altitude, Velvet ne se rendait pas compte du dévouement dont le capitaine pouvait être investit. Il était capable d'aimer et rester fidèle, même par delà la mort.
C'était une question d'étique et selon lui pas grand monde pourrait comprendre cela, mais quand le capitaine aimait, c'était pleinement et jusqu'au bout.

''T'oublier ?''

Laissât-il couler entre ses lèvres à demi ouverte alors que sa main d'apparence si frêle et pourtant si dévastatrice était toujours réfugiée dans la sienne.
Dranor ne pouvait s’empêcher de savourer malgré lui cet instant. Même si ce que Vel lui disait n'avait pas de sens pour lui, le jeune homme ne sentait plus que ce contact, si furtif mais pourtant si doux et agréable.
Et puis elle était là presque tout contre lui alors que leurs souffles se mélangeaient l'un à l'autre au son des mots échangés.

''Comment tu voudrais que j'en arrive à t'oublier ? Alors qu'en cinq ans de disparition ça n'a pas été le cas ? Tout à l'air si simple pour toi, mais des fois c'est un peu plus compliqué qu'il n'y paraît.''

Terminât-il d'une voix presque suave alors que le leurs mains se séparèrent, mettant ainsi fin au contact éphémère entre eux deux.
Puis soupirant longuement, Dranor répondit à sa dernière remarque, il était évident qu'il n'était pas venu pour se chamailler avec elle, alors autant profiter de ce temps précieux.

''Franchement... Je pense que j'ai assez aboyé comme ça ! Même si je suis comme un vieux chien qui aboie beaucoup, mais sans vraiment mordre...''

Il sourit doucement à son attention glissant ses mains dans son manteau long, avant de finalement reprendre d'une voix apaisée.

''T'as bien raison, profitons de ces retrouvailles, depuis tout ce temps qu'on ne s'était pas vu et qui sait cette fois encore combien de temps ça durera... Allez montre moi ton village , j'ai hâte de le voir ! ''

Le capitaine, emboîta le pas à la Mirialan alors que la rampe du Raven remonta lentement pour sceller le vaisseau Corellien.
Tout deux marchaient d'un pas lent à travers les herbes folles et bosquets d'arbres.
Boz Pity était plutôt accueillante, elle était située dans la bordure médiane et possédait un peu tout les échos systèmes.
Ce n'était pas étonnant que Velvet ai choisi une planète comme celle ci.
La température était plutôt agréable, et le capitaine prenait plaisir à marcher au cotés de la jeune femme. Mais il savait qu'à présent la marche devait être compliqué pour elle, la douleur qu'elle lui avait substitué devait lui mordre le ventre.

''Ça va aller jusqu'au village ? T'as besoin d'aide ?''

Glissât-il à son attention alors qu'il traversèrent un bosquet d'arbres commençant la descente vers le village qui était totalement dissimulé dans la végétation.

Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Je soupire, agacée, ne laissant rien paraitre de cette agitation qui bourdonne en mon sein, comme un essaim de guêpes prêt à fondre sur lui, de ses aiguillons empoisonnés. Me prend-t-il pour une imbécile, une idiote naïve capable d’ingurgiter n’importe quelle ineptie sans sourciller ? Cinq années de silence… oui, mais je doute qu’il ait eu, à mon égard, plus d’une pensée durant cette période. Après tout ne se vautrait-il pas dans les bras de cette sith ? Songeait-il réellement à moi, à notre amitié, à notre séparation lorsque ses lèvres embrassaient celles de sa femme, lorsqu’il s’éveillait dans le chaos de ses draps froissés par une nuit d’étreintes ? Je ne le crois pas. Je ne veux pas le croire, parce que donner de la substance à cette théorie serait admettre que son intérêt pour moi, pour celles qui m’ont précédées, n’avait rien de sincère. Dranor n’est pas sans défaut, mais je le crois incapable d’une telle cruauté, d’une telle nonchalance… mais qui peux affirmer ce qui se cache véritablement sous l’aile de ce chapeau de cowboy, sous cette fossette avenante, ce sourire de tombeur ?

« Un village… humm c’est un peu présomptueux pour un ensemble de baraquements en préfabriqués. » affirmais-je tentant vainement de me détourner de mes réflexions caustiques.

Mes yeux se posent sur lui, délavés, investis d’une pointe de récrimination, que je scelle derrière mes lèvres closes. L’heure n’est pas au débat, et surement n’ai-je pas la force de m’embarquer dans une nouvelle dispute, pourtant je sais qu’il nous faudra, à un moment ou un autre, revenir sur ces mots, sur cette mortalité qui suspens au-dessus de nos cous, la lame de sa fatalité. Mais pas maintenant, alors que je peine à trouver mon souffle, les côtes douloureuses.

« Ça ira. Ne t’inquiète pas. » lui répondis-je en m’engageant sur le sentier escarpé qui coule jusqu’ la crevasse sylvestre, en contrebas. « De toute façon, je ne peux pas me permettre de paraitre faible. »

Les pierres roulent sous le pas de mes bottes, forçant ma concentration, m’obligeant à assurer ma descente d’une main sur la paroi rocheuse. Je manque de glisser à plusieurs reprises, pour me rattraper in extremis, sentant par-delà mon épaule, le regard soucieux de Dranor, et son bras, prêt à me saisir avant la chute. Il ne faut pas plus de quelques minutes avant d’arriver dans le Val. L’air y est plus frais, sous les frondaisons verdoyantes qu’une brise balance légèrement. Au loin, le glougloutement d’une cascade se mêle aux chants des insectes Pharus et des parfums de fleurs, de mousse et de bois fraichement coupé embaument notre promenade. L’écho d’un rire enfantin nous accueille, alors que les premiers blocs de préfabriqués, aux façades élimées, se dressent dans une clairière parsemée.

« Nous y voilà… Ici nous avons l’ensemble des logements. Pour l’instant, c’est Vector Kassam, qui s’occupe de la gestion du campement, de la distribution des ressources et des demandes en tout genre. Comme tu peux le constater, c’est pour l’essentiel de la récupération, qui date de quelques années, mais de bonne manufacture. Nous avons un ensemble d’éoliennes disposés dans la plaine au-dessus, dans un couloir montagneux, pour la production d’énergie et une centrale hydroponique pour l’assainissement des eaux. »  lui décrivais-je tout en traversant une petite place verte, saluant d’un sourire et d’un signe de main les quelques adolescents en pleine partie de ballons. « Les adultes se répartissent le travail, pour le moment. Il y a un groupe en charge de la construction et de la maintenance des installations, et un second qui s’occupent des champs, des récoltes et des animaux. Nous avons excentré les fermes, pour ne garder ici, réellement que la partie habitation. »

Je m’arrête, lui montrant le chemin qui courent derrière les bâtiments pour se fondre vers la falaise ouvragée de ruines anciennes, et déjà impressionnantes malgré la distance.

« En poursuivant par là-bas, on tombe sur d’anciens vestiges, d’une civilisation oubliée. En tout cas, je n’ai trouvé aucune documentation sur ceux qui ont jadis peuplés cette terre. Je te montrerais quelque chose, là bas… plus tard.. si tu es sage ! »

Et mon visage, blême, se pare d’un léger sourire à la commissure de mes lèvres, à l’évocation d’une escapade dans les reliquats. Assurément, il serait surpris de découvrir le trésor que recèle ces grottes enchâssées de colonnades et de sculptures effrités par le passage du temps, de l’humidité et de la végétation. Mais c’est un secret que je conserve encore un peu, pour plus tard, lorsque le moment sera propice au repos ou à la découverte.

« Viens… Mes appartements sont par ici… »

Je le conduis à un bloc, semblable à tous les autres, d’un gris béton terne. Seul le numéro 03 trônant sur le mur et une brassée de fleurs rouges plantées devant le distinguent des autres. J’appose ma main sur le contrôleur d’accès et la porte s’ouvre avant que je n’invite Dranor à entrer.

« Je te ferais configurer un accès… »

La porte se referme derrière moi dans un chuintement. Ce n’est pas très grand, à peine deux fois plus que sa cabine sur le Phénix, en vérité et pourtant je me sens ici chez moi. La lumière, douce et agréable de l’extérieur filtre au travers d’une grande fenêtre ovale, et baigne de clarté, l’espace de vie constituée d’une petite cuisine et d’un salon avec table. Plus loin, dans la seconde moitié du block, par-delà une porte coulissante, on aperçoit le coté nuit regroupant ma chambre, mon bureau et la salle de bain. Il n’y a rien d’ostentatoire, ou de véritablement précieux dans la sobriété blanche et argent de mon intérieur. Juste quelques plantes, ici et là, égaye d’une touche de vert les nuances de gris, et le fonctionnel de l’endroit. Finalement, je n’ai que très peu d’objet personnel, hormis cette aquarelle au dessus de mon lit, la photo sur mon bureau et quelques livres parsemant ma bibliothèque.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Je pose une main sur la table pour me soutenir, abandonnant mon masque d’impassibilité pour un rictus douloureux. Je n’ai aucune nécessité à paraitre plus forte que je ne le suis, pas ici, et pas avec lui non plus. Ma faiblesse, plisse mes yeux et j’exhale un soupir.

« Tu veux boire un truc ? Je crois que j’ai une bouteille de whisky corellien quelque part et… tu peux visiter si tu veux, pendant que je te sers ça… »

Je me doute qu’il remarquera, le petit cadre sur mon bureau, d’un chamallow rose. L’idée me fait légèrement sourire alors que je nous sers deux verres. Tout ce que j’espère, c’est qu’il ne me ramènera pas cette peluche énorme et fuchsia qui trône à présent sur son lit dans la cabine du Phénix en représailles de mon petit passage dans ses appartements. D’une main légèrement tremblante je lui apporte sa boisson avant de m’assoir en grimaçant.

« J’imagine que tu as un tas de questions… vu comment ce qui tourne en boucle sur les holonews semblent t’avoir chamboulé mais avant… toi… comment tu vas ? Le Phénix… raconte moi, j’ai entendu dire que ça avait grandement bardé. »
Invité
Anonymous



Le capitaine suivait la jeune femme tout en l'écoutant. Il ne pouvait que se rendre à l'évidence, ce projet lui tenait particulièrement à cœur et elle connaissait tout sur le bout des doigts, comme un promoteur prêt à vous vendre une propriété clef en main.
La petite visite fut pour le moment des plus succinctes, après tout il aurait probablement bien le temps de tout voir en détail par la suite, tant et si bien qu'elle le mena rapidement chez elle, et lorsque la Mirialan déverrouilla la porte, Dranor ne pu s’empêcher de sourire légèrement quand elle lui promit un accès personnel.
Ça il n'allait certes pas s'en plaindre, loin s'en faut... Et puis de toutes façons il serait sage et aurait droit à sa surprise, et toc !

Une fois que Velvet ouvrit la porte menant à ses appartements le corsaire découvrit avec curiosité l'antre de la jeune femme.
Il était heureux d'être ici, de pouvoir découvrir un peu son univers qui lui était la plupart du temps inconnu.
Velvet savait être secrète sur pas mal de sujets, et se plonger ici dans son élément permettait au jeune homme de la découvrir un peu plus, ce qui n'était pas pour lui déplaire.
Sa maison n'était pas grande, peu décorée mais on s'y sentait toutefois bien.

Dranor opinât du chef lorsque la jeune femme lui proposa à boire, faisant quelques petits pas pour explorer les appartements.
Avant qu'il ne s’arrête près de son bureau pour froncer les sourcils sur une photographie qui y était posée.

''Non... Vel' sérieusement ?''

Le corsaire se saisit de la photo, la regardant en secouant la tête, un petit sourire mutin accroché au coin des lèvres. Comme par hasard il y avait une photo de lui, et ça ne pouvait être que celle là.
Il esquissa les bribes d'un rire avant de continuer sur sa lancée.

''Je sais pas si je dois me sentir un peu plus humilié, ou réjouit du fait que tu aies une photo de moi.''

Oh bien sûr que le capitaine ne se sentait aucunement humilié par cette photo grotesque, il avait même surenchéri en prenant une pose des plus ingrates, mais bon c'était pour rire, et malgré tout il était content qu'il y ai un peu de lui ici, ça non plus, il ne pouvait définitivement pas s'en plaindre...
Mais l'heure était venue d'aborder les sujets épineux. Autant le faire se résigna le capitaine du phénix, ils seraient tranquille avec ça !

'' Comment je vais... Et bien... ça va, autant que faire se peut. Je t'avouerai sincèrement que ça va beaucoup mieux depuis que je suis en ta compagnie... et pas parce que tu as soigné mes blessures !''

Il fit tourner son verre d'un geste du poignet alors que le liquide ambré commençât ses révolution dans le contenant translucide avant de poursuivre sur ses mésaventures avec le guerrier sith.

''Et bien en effet ça s'est plutôt mal passé, les impériaux nous on foutu une sacrée raclée. J'ai envie de dire que moi et les gars on s'en sortait plutôt bien jusqu'à ce que les républicains nous demandent de leur ouvrir le hangar pour accueillir un escadron de chasseurs endommagés. C'est à ce moment là qu'un vaisseau sith c'est introduit dans le Hangar.''

Dranor but une gorgé de whisky, la chaleur de l'alcool dans sa gorge se trouva plus que salvatrice alors qu'il grimaça un peu avant de reprendre son récit.

''Un guerrier Sith est sortit et à commencé à tuer les pilotes républicains et des techniciens du Phénix. Il y'a eu au moins une bonne douzaine de morts. Ils avaient tellement peur qu'ils ont fuit devant l'assaillant ce qui peut aisement se comprendre. Alors j'ai pris les choses en main, j'ai du foncer au hangar pour m'en occuper moi même.''

Le capitaine bût une nouvelle gorgée, gardant silence quelques longues secondes.

'' Je t'avouerais que le combat à été compliqué pour moi... tant et si bien que j'ai finit cette raclure à coup de clef à molette... Mais je m'en suis sortit, et jl'ai ensuite bazardé aux républicains, qu'ils en fassent se qu'ils veulent...''

Il était à présent temps pour lui de demander ce service qui était peut être malvenu, mais en tout honnêteté il ne savait pas à qui d'autre s'adresser.
Dranor prit un ton plus lent, et plus solennel.

''J'ai un énorme service à te demander... J'ai plusieurs membres d'équipage à inhumer... Je ne pouvais pas me résoudre à les balancer simplement comme ça dans l'espace... Alors je pensais que peut être il y aurait un endroit ici, dans la foret pour qu'ils puissent se reposer, dans un endroit paisible. Tu vois sûrement ce que je veux dire.... Tu crois que ça serait faisable ?''

L’interrogat-il du regard alors qu'il terminât son verre de whisky d'un trait attendant sa réponse alors que de ses yeux azur il ne cessait de la regarder, de l'observer. Elle n'avait vraiment pas l'air bien, et sachant que cela venait de lui, cela avait un peu plus tendance à le faire culpabiliser.
Mais que pouvait-il faire râler un peu plus et qu'elle le prenne mal une nouvelle fois ?
Ah qu'elle savait être tête de mule parfois, c'était tellement agaçant !
Le corsaire se resservit un verre d'alcool, il était rudement bon... Pour ça Velvet le connaissait bien...

''Pas la peine de me dire que ça va... C'est mes blessures je sais bien se que ça fait... on peut toujours faire moitié moitié... j'aime pas te voir dans cet état et tu peux pas m'en vouloir pour ça.... ''

Dranor se tourna vers elle, la dévisageant alors qu'il vida son verre pour venir le reposer sur la table même ou elle venait de s'appuyer pour soulager sa douleur.
Faire moitié moitié dans la douleur ça semblait plutôt un bon compromis, il auraient un peu mal tout les deux sans que ça n'en devienne handicapant, et oui Darinson avait toujours réponse à tout !
Puis déposant le verre sur la table, il ajouta finalement :

'' Et toi de ton coté, raconte moi, je n'arrive pas à croire se qui passe en boucle sur les chaînes d'infos. Bon sang c'est presque un miracle que tu sois en vie...''

Il attendit patiemment son récit, posant ses fesses sur le canapé alors qu'il tapota de sa main synthétique la place à coté de lui pour qu'elle s'installe et se repose un peu.

Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
J’esquisse un sourire amusé, retenant un rire devant sa fausse réprobation alors qu’il joue avec le cadre de sa photo. Il faut bien l’avouer, celle-ci est très loin de l’éclairer sous son meilleur profil. Il est grotesque dans cette position, la bouche en cœur, tout de rose vêtu et pourtant, elle me plait. Parce qu’elle me fait sourire à chacune des fois où mon regard l’effleure. Parce qu’elle porte en elle, le souvenir de notre complicité, de cette tendresse entre nous. Parce qu’elle représente d’une certaine manière, ma victoire sur mon passé. Alors oui, elle m’est chère et mérite une petite place sur mon bureau, comme certain ont une bouteille de whisky planqué dans un tiroir de leur secrétaire, moi, c’est elle que j’ai.

« Le rose te va si bien. »

Je trempe le bout de mes lèvres dans le liquide ambré, écoutant impassiblement les déboires de la flotte républicaine, et sa rencontre musclée avec le sith. Un instant, je plisse les yeux, laissant percer au travers de la minéralité de mon visage, l’expression d’une émotion que je peine à définir. De la colère ? Non... de l’agacement, peut-être, devant le danger encouru. Oh, je sais bien qu’il a déjà gouté à la Force de l’Obscurité, et moi-même je ne l’ai guère ménagé juste avant ma disparition, il y a 5 ans, pourtant je ne peux m’empêcher de penser qu’il manquait de préparation pour combattre un guerrier sith.

« Je crois que je vais t’astreindre à tout un lot de séances d’entrainement, surtout si tu comptes essayer de casser du Sith à tout bout de champs. Il y a des... techniques qui peuvent réduire leur efficacité, et il est grand temps que tu connaisses une ou deux petites astuces. Je n’ai pas envie de te récupérer, une nouvelle fois, en pièces détachées. » glissais-je en faisant allusion à notre rencontre.

Je me relève, lentement, le mouvement saccadé, et rictus lové à la commissure de ma bouche.

« Je comprends, Dranor. Evidemment que tu peux les inhumer ici… Il y a un endroit… »

Je récupère une sphère sur mon bureau, et déposée au creux de mes mains l’allume. L’hologramme de Boz Pity jaillit entre nous, illuminant nos visages d’une lueur bleuté. Entre mes doigts, la vue de la planète se modifie, laissant apparaitre la topographie des montagnes, les vallées ondoyantes, les rares forêts, les océans. Et puis, lentement, l’image se fige sur une plaine en bordure d’une falaise montagneuse. Taillés dans la roche, et parsemant les herbes duveteuses, d’antiques vestiges forment un cercle de pierre.

« C’est ici. C’est relativement éloigné de notre camp mais, l’avantage c’est que tu pourras, si tu le souhaites poser l’Hammerhead ou les navettes pour ton équipage. Tu me jugeras parano, peut-être, mais je préfère que les tiens ignorent nos coordonnées exactes… Cela te convient-il ?»

Je repose la sphère à sa place avant de revenir m’assoir près de lui, tout en lui décochant une œillade amusée.

« Ah mais ça ne fonctionne pas comme ça Dranor ! Et je ne vais certainement te dire que je vais très bien, tu es bien placé pour savoir ce qu’il en est. » Je soupire légèrement. « Je ne peux pas te rendre tes blessures. Même moitié, moitié… Ne t’inquiète pas. Tu sais que je suis plus solide qu’il n’y parait et puis… je guéris plus vite que toi. Il ne me faudra pas longtemps pour récupérer si je peux méditer un moment. Je m’en occuperais lorsque tu te changeras des préparatifs des inhumations. En attendant tu en veux un second ? » demandais en désignant de la pointe du menton la bouteille.

Mais au lieu de me lever de nouveau, et de lui verser une rasade de whisky pour colorer d’ambre ce verre trop vide, je me fige. Mon regard glisse vers le sien, allant se perdre dans leur océan d’un bleu électrisant. Puis sans parvenir à retenir cette quinte de rire qui monte irrépressiblement malgré la douleur qu’elle engendre sur son passage contre mes cotes, je m’esclaffe nerveusement.

« Un miracle ? Comme tu y vas ! Je ne peux pas simplement être douée ? » Puis, reprenant mon souffle, je continue, plus sérieusement. « Les journalistes ont la fâcheuse tendance à toujours en rajouter. Tout s’est déroulé comme cela devait l’être. Les jedis emmenés par Massari, l’ancien bras droit de Borenga, ont ouvert une brèche dans sa sécurité comme prévu. »

Je tais ma rencontre avec Joclad. Peut-être parce qu’elle m’est douloureuse, bien davantage que les blessures reçues. Mes paupières se closent, et pendant quelques secondes je revois sa silhouette chuter dans le vide, et entend sa voix chargée de reproches, chargée d’incompréhension et de son arrogance de jedi. Je mords ma lèvre, refusant de livrer la perte en mon coeur à Dranor, non qu’il ne le comprendrait, mais parce que c’est un fardeau qu’il me faut porter seule. Et je reprends mon récit, la voix ferme et sans faille, et en dessous, l’empreinte d’une tristesse assourdie.

« Nous devions lui et moi, acculer le hutt sur la plateforme d’évacuation de sa base. J’ai été retardée par un .. par un Drall de ma connaissance, pendant que El filait rejoindre Borenga. Et lorsque j’ai enfin rejoint à mon tour l’hélistation, j’ai découvert que Masaari versait dans une autre trahison, celle de notre accord. Il voulait le livrer à l’Impératrice, présente en personne, contrairement au plan initial. Mais au final, je l’ai tué, et ils sont tous repartis avec les informations qu’ils souhaitaient concernant l’architecte de toute cette folie. Parce que vois-tu, Borenga n’était que la face émergée de l’iceberg, une dame sith du nom de Darth Synia tirait les ficelles… tire toujours les ficelles depuis l’espace Hutt… Quoi qu’il en soit, Dranor, et contrairement à ce que tu penses, elle n’est qu’une femme,  je suis parfaitement de taille à lui tenir tête. Et je n’étais pas seule. »

Je sens son inquiétude, et je doute d’avoir dissipé ces ombres qui envahissent d’un voile d’anxiété ce regard posé sur moi telle une caresse. Je me rapproche de lui saisissant sa main entre mes doigts, lui offrant un sourire rassurant.

« Je t’assure que j’ai été prudente. Je le suis toujours. Mais tu connais les aléas d’une mission, tu sais que tout peut tourner au désastre en un rien de temps. Je comprends que cela te préoccupe, cependant je ne peux rien faire contre cela et certainement pas te promettre que cela n’arrivera plus. Et puis, si tu es inquiet pour moi, sache que je le suis tout autant pour toi. La voie que tu t’es choisie est bien plus périlleuse que la mienne, Pirate… »

J’exhale un soupir et m’éloigne, sous le picotement engendré par le contact de nos doigts mêlés saisissant l’excuse de récupérer mon datapad.

« Je crois que tu devrais préparer les enterrements de tes hommes… Je t’envoie les coordonnées… Ah oui et donne-moi cette main que je configure ton accès à chez moi. Tu peux venir ici, aussi souvent que tu le veux, bien sûr.  Esch casian is anch casian *… Humm si tu as besoin de quoi que ce soit… fais-moi en part, je t’aiderais dans la mesure de mes moyens. Si tu veux, je te laisse organiser tout ça… et pendant ce temps je vais m’occuper de tes blessures.» concluais-je.


*en mirialan :  « Ma maison est ta maison »
Invité
Anonymous



L'idée de faire quelques cours particuliers avec Velvet ne dérangeait pas le corsaire le moins du monde ! Il était toutefois évident que cela ne serait pas une partie de plaisir pour lui, néanmoins cela restait une bonne idée, quoi de mieux qu'apprendre à se défendre grâce à une experte tel qu'elle.

''Oui en effet, ça me semble une bonne idée que tu me donnes quelques leçons, car peut être que je n'ai eu que de la chance jusqu'ici...''

Et lorsque vint le sujet des corps de l'équipage, le capitaine se contenta de regarder la jeune femme se saisir du sphère, lui montrant un emplacement qui ferait parfaitement l'affaire aux yeux de Dranor qui observait la carte holographique, le visage près de celui de Velvet.
En effet, l'endroit semblait parfait, et c'était d'autant plus important qu'elle acceptait sa demande.
L'ancien contrebandier ne se formalisa pas pour ce qui était de l'emplacement loin du village, Vel tenait à se que son emplacement reste secret et le capitaine du Phénix ne pouvait pas lui en tenir rigueur.

''C'est parfait Vel', on posera donc le croiseur dans la plaine, et on procédera aux funérailles pour qu'ils reposent finalement en paix.''

Opinant, lorsque la Mirialan lui proposa une seconde rincée, elle ne put contenir un rire quand à ses dires. Un miracle ? Certes pas non, c’était exagéré et il ne doutait pas de ses talents de guerrière qu'il avait maintes et maintes fois vu à l’œuvre. Il se contenta de sourire la regardant se lever, avant de finalement écouter son récit silencieusement.
Les jedi, la trahison de Masari, la présence de l'impératrice en personne et la mort de Borenga par ses mains de jade.
On ne pouvait dire qu'une chose, Velvet avait un certain talent pour s'attirer des emmerdes, tout comme lui d'ailleurs, c'était toujours un point commun qui les rapprochait, peut être pas le meilleur des points communs... mais c'était toujours ça !
Le corsaire secoua la tête lorsque le récit fut finalement terminé, haussant les sourcils dans un soupire de lassitude.

''Je suis pas totalement persuadé que ma mission soit plus périlleuse que la tienne... Mais bon, je sais que tu as été prudente. Et je suis pas un pirate, je suis un Corsaire n'est...ce pas ? Je sais que c'est jouer sur les mots, mais tout de même, je préfères jouer un brin sur les mots quand à ma mission.''

Se contentât-il de terminer dans un sourire qui se voulait avenant alors que la main de Velvet s'était saisit de la sienne dans une caresse furtive et sybiline avant de s'envoler comme à son habitude vers un datapad dont elle se saisit.

Venant la rejoindre d'un pas lent alors qu'il écoutait la jeune femme, Dranor se mit à sourire. Cette maison serait comme là sienne, ce qui lui fit chaud au cœur, et pour le coup, il ne sut trop quoi lui répondre.
Cela comptait beaucoup pour le capitaine, c'était un peu la première fois que l'on lui proposait cela, et il ne trouva pas grand chose à y redire lorsqu'il posa sa main sur le datapad pour y enregistrer ses empruntes digitales.

''Bien... voilà qui est fait, merci en tout cas...''

Conclut-il dans un sourire où se mêlait une certaine gêne et une certaine reconnaissance.
Diable que leur relation était compliquée... Mais elle faisait son chemin, petit à petit, et malgré tout le capitaine s'en trouvait un peu apaisé et essayait de se poser le moins de questions possible.
Autant rester naturel, c'était peut être de ça qu'il avait besoin au final, rester lui même.

Après un long regard sans avoir rien ajoutée, le jeune homme remit donc son chapeau sur sa tête se dirigeant vers la sortie agrémentant d'un dernier regard la silhouette meurtrie par ses propres blessures.

''Tu devrais te reposer, je vais m'occuper d'être un bon capitaine, je repasserais plus tard. Prend soins de mes blessures...''

Lui glissa t'il dans un sourire d'excuses avant de poser sa main sur le panneau pour ouvrir la porte menant vers l’extérieur.


**

Ce fut d'un long soupire que le capitaine replaça son chapeau sur le sommet de son crane, celui ci était longuement resté dans sa main tout le long de la cérémonie.
Les funérailles avaient traînées en longueur, et cela n'avait rien d'agréable d'y assister. Velvet n'était pas là, mais le capitaine avait sentit sa présence tout le long de la cérémonie, ce qui lui avait donné un peu plus de courage lorsque le glas avait sonné pour lui de faire un discours en hommage aux disparus, c'était le moins qu'il pouvait faire...
Mais à présent tout était terminé, les corps reposaient en terre à l'ombre de quelques arbres en bordure d'une plaine calme et verdoyante.

Dranor se dirigea vers l’équipage, leur donnant ordre de retourner en orbite avec le Phénix et d'attendre son retour.
Montant à bord d'un transporteur léger fraîchement débarqué du croiseur sur lequel était posé une vingtaine de boites contenant des vivres et autres joyeusetés pour les enfants, le capitaine démarra le moteur, s'assurant que le croiseur avait redécollé et était à présent assez haut dans le ciel pour prendre la direction du village. Il parcourut plusieurs dizaine de mètres avant de s’arrêter, observant la lisère des arbres cette sensation était toujours là, comme si la jeune femme était présente.

Le corsaire inspira longuement regardant toujours les arbres, avant de secouer lentement la tête et d'enclencher une nouvelle fois la marche avant, prenant la direction du village à travers les arbres.
Ce fut donc en sifflotant, un cigare au bec, les mains sur le volant que le capitaine arriva dans le village se garant près d'un préfabriqué avant de s'étirer et de sortir du véhicule.

Écrasant le reste des feuilles de tabac correlliennes sous sa botte, il prit la direction de la maison de la jeune femme, alors qu'une fois devant la porte, ses doigts s’arrêtèrent devant la plaque d'identification, n'osant pas encore y poser là main, se contentant finalement de toquer à la porte.

''Vel ? C'est Dranor, je suis revenu, et j'ai rapporté quelques trucs pour vous et les enfants, tu m'ouvres ?.... Vel ?''

Pas de réponses.

Peut être qu'elle n'était pas là après tout ?
D'un haussement d'épaules, le capitaine se dirigea vers un habitant, peut être l'avait-il vu ?
Le visage de l'homme ne lui était cependant pas inconnu, Dranor se rappelait qu'il l'avait accueillit sur le phénix à la suite des événements passés sur le Yacht de luxe. L'homme serait donc plus enclin à lui faire confiance et à lui donner une réponse.

Après une brève discussion ou se mêlait prises de nouvelles et informations relative à la position géographique de la Mirialan, l'ancien contrebandier dirigea ses pas à l’extérieur du village de préfabriqués.
Selon les dires de l'homme qui était retourné à ses occupations, Velvet était partie méditer comme à son habitude, un peu plus haut sur la route qui menait près de l'endroit ou était posé le Raven.
Qu'à cela ne tienne, il se mit en route pour la rejoindre.

Ses yeux tombèrent finalement sur sa silhouette, posée sur un large rocher, entourée d'arbres et d'une végétation plutôt luxuriante.
Ne faisant pas trop de bruit, Dranor alla s'adosser à un arbre, attendant quelques minutes qui semblaient tout de même assez longues.
Mais, la patience de l'ancien contrebandier n'étant certes pas légendaire...

''Haheum....'' Dranor se racla un peu la gorge avant de poursuivre sur un ton de fausse excuse ''Je sais que ça se fait pas de déranger les gens qui méditent, mais j'avais pas envie d'attendre une demi vie que tu sortes de ta torpeur''

Le capitaine, se décolla du tronc d'arbre d'un coup de rein, faisant quelques pas vers elle alors qu'il posa finalement ses fesses sur à rocher mitoyen au sien, agrémentant d'un sourire à son encontre lorsqu'il se tourna vers elle qui sortait lentement mais sûrement de son état de méditation.

''J’espère que tu te sens un peu mieux ? Pour ma part j'ai fais ce que j'avais à faire...''

Son regard vint se porter sur ses bottes qui ne touchaient pas le sol, le derrière assit sur le rocher.

''C'est bizarre, c'était comme si tu étais, là avec moi, et c'était bien, ça m'a donné un peu plus de courage pour affronter ça.''

Un sourire sincère se porta sur la jeune femme alors qu'il remonta son regard bleu électrique vers elle, profitant de la lumière déclinant pour observer un peu les traits de son visage avant de finalement reprendre d'un ton plus léger :

''Je t'ai amené des provision, et des trucs pour les enfants, j'ai dis aux habitants qu'ils pouvaient décharger le vehicule. Je pense sans peine qu'il y en aura pour tout le monde et j’espère que ça leur fera plaisir.''

Et finalement après un petit temps d'hésitation, le jeune homme rajouta :

''tu m'avais parlé de quelque chose qui devrait me plaire, de quoi sagit-il?''



Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Les yeux clos, occultés sous la frange sombre de mes cils, le visage ciselé dans la minéralité séculaire de la jade, je demeure immobile, le souffle rare, le cœur ralenti, perchée sur un rocher telle une effigie abandonnée au saccage du temps et des saisons. Je suis là, et pourtant je suis ailleurs. Drapée des eaux vives de la Force, présente dans chacun des bruissements du vent, dans chaque frémissement de feuilles, grattements d’insectes. Je vis et je meurs. Je devine au loin l’écho d’une tristesse, le tressaillement d’un chant funèbre qui s’élève dans la brise d’été. Un adieu murmuré aux zéphyrs, une peine partagée et des remords aussi, comme un chapelet de perles se brisant sur le sol. Mes bras éthérés, enserrent d’une douceur évanescente la silhouette voutée par ses reproches, d’une caresse arachnéenne au fil invisible. Je frôle, spectrale, sa joue du bout des doigts, glissant sur son échine frissonnante alors qu’il visse son chapeau sur son crâne.

J’ignore combien de temps s’écoule jusqu’à ce que son pas résonne près de mon corps, jusqu’à ce que je ressente sa présence magnétique. Et comme si le fait qu’il soit là, adossé contre cet arbre, le regard rivé sur moi, soit un appel. Je réintègre lentement mon écrin de chair, et si mon souffle se fait plus profond, les battements de mon cœurs plus prononcés, je reste de glace sur mon piédestal rocheux.

''Haheum....''

Mes lèvres s’ourlent d’un sourire et mes yeux s’ouvrent, bleu iridescent, de cette lueur résiduelle de Force née de la méditation et du plongeon de mon esprit en son sein.

« Je me demandais combien de temps du patienterait avant de te manifester ! » déclarais-je, un rire dans la voix tout en m'étirant tel un félin devant un bol de crème. « Je vais mieux… bien mieux.»

Les herbes longues et duveteuses frôlent mes chevilles sous le baiser du vent, et je me penche inexorablement vers lui, avec le désir de chasser de son regard les ombres du deuil et de l’inquiétudes. Pourtant je n’ose, élever plus en avant ma main, laisser mes doigts couler vers son bras pour remonter vers sa joue jusqu’à être engloutis par la masse soyeuse de ses cheveux. Je n’ose courir sur le fil de mon envie, de peur de perdre mon équilibre et de choir dans les ténèbres. Alors je baisse les yeux sous le rideau de mes cils, dissimulant ce que recèle mon cœur sous une voix de velours, et le voile de ma chevelure.

« Je suis désolée de n’avoir été présente physiquement, pour toi. Ne pas avoir été une épaule et une main pour te soutenir comme je l’aurais dû… Pourtant j’étais là. Pas comme je le suis maintenant avec toi, mais au travers de la Force. C’est ce que tu as pu ressentir même si je suis étonnée que tu y es été sensible… Je m’aperçois que tu as longuement vécu avec une utilisatrice de la Force et que pourtant tu en ignores tout ou presque. Tu sais, la Force ce n’est pas que les éclairs, les sauts improbables et les étranglements… pas uniquement… Je te montrerais… un jour… si tu le souhaites.

Et je relève le menton, pour venir me noyer dans sa proximité, dans son regard, lui offrant un sourire chaleureux et aussi peut-être, une pointe de taquinerie

« Oh ! merci ! Tu n’aurais pas dû ! Nael va être malade lorsqu’il apprendra ce que sont devenue ses économies…Hummm peut-être alors que tu as été assez sage pour ma petite surprise ! »

''tu m'avais parlé de quelque chose qui devrait me plaire, de quoi sagit-il?''

J’éclate de rire, et me laisse glisser contre le rocher lui tendant une main gantée comme pour l’inviter à se relever.

« Tu ne crois quand même pas que je vais l’éventer en te racontant tout ! Tu sauras quand on y sera ! Allez viens… je t’y emmène ! »

Je l’entraine à ma suite, sans rien lui dévoiler de plus, qu’un clin d’œil sur mon profil de sphynx. Sur l’horizon, le soleil moribond décoche ses dernières lueurs, illuminant la montagne qui surplombe les prairies à perte de vue, d’orange et de rouge alors que l’ombre s’engouffre déjà dans les frondaisons de la faille qui nous sert de refuge. Une à une, les lumières des baraquements s’allument, dessinant un chemin de lampions jusqu’aux anciennes ruines. Ce que j’aime le plus, sur Boz Pity en ces heures où l’Obscurité s’avance, c’est cette saveur instillée à la nuit balbutiante, le craquement de la forêt et le ululement des nocturnes. Le calme ensommeillé sous l’apparente indolence et les arômes typiques des fleurs sauvages, et des pierres sous la rosée. Je pourrais rester ici, une éternité, à humer le vent et écouter la lune prendre son règne, adossée aux vestiges glacés d’un autre temps. Mais je ne suis pas seule. Et je sens la curiosité de mon compagnon m’étreindre alors que je l’entraine jusqu’au-devant de cet étrange façade enchassée dans la falaise.

Des colonnades étranges et altérées par l’érosion dessinent des torsades encadrant une embrassure géante, comme l’une porte colossale menant sur l’intérieur de la falaise. Ici et là, des morceaux d’un bas relief agrémentent la roche d’arabesques mitées. Il y a quelque chose d’impressionnant à admirer, le menton levé, cette entrée monumentale dont on devine le lustre d’antan dévoré par la sylve verdoyante. Je me saisit d’une lampe, abandonnée sur une souche à notre attention, souriant un instant à la pensée de la femme attentionnée qui nous l’a déposée.

« Il faut entrer… »

Un flot de lumière se projette au devant de nous, perçant les ténèbres pour éclairer nos pas sur le sol inégal. Il règne une étrange atmosphère dans cette grotte, chaude, moite, presque lourde. Nous marchons en silence, l’un à coté de l’autre, épaule contre épaule. Je sens la perplexité de Dranor, et, la facette faciéteuse de ma personnalité s’en amuse légérement tandis que je glisse ma main dans la sienne, l’entrainant toujours plus loin dans les entrailles de cette caverne dont les vestiges sculptés grimacent à notre passage, occultés par une pénombre complice.

« Voilà… c’est ici.. » lui glissais-je à l’oreille, éteignant la lampe.

Dans l’obscurité nouvelle, de toutes petites lumières vertes commencent doucement à scintiller, transformant la voute en ciel étoilé magique.

« Des vers luisants… »

Ils sont partout, incrustés sur les parois, paillettes luminescentes emplissant la salle d’une douce lumière verdatre. Mes doigts enlacés à ceux de Dranor, j’avance encore, guidée et baignée dans ce chatoiement. Bientôt leurs nombres diminuent, jusqu’à ce qu’une brèche, ouverte à même le plafond, expose le véritable ciel de Boz Pity, par encore totalement obscurci par la nuit. Et en dessous de cette déchirure tapissée par la végétation, le reflet nacré de la vapeur s’élève des eaux chaudes et transparentes d’un bassin naturel, creusé dans la roche pâle de la falaise.

« Hummm… Adena nous a laissé ce qu’il faut normalement ! Bouge pas ! » déclarais-je à mon corsaire en cherchant frénétiquement un paquet jusqu’à ce que je le trouve enfin. « Je te souhaite la bienvenue à la source chaude de Boz Pity. »

Tout en laissant à mon compagnon, le soin de découvrir du regard cet endroit idyllique, je fouille dans le sac, retenant tout juste un rire à la découverte d’un ensemble de bougies. Décidemment, je reconnais bien là le coté romantique d’Adena. Je les dépose les lampions autour du bassin, sort les serviettes avant d’ôter d’un mouvement délié ma mante et l’abandonner sur le sol d’un geste ample. Je m’approche de Dranor, féline, les bras dénudée et le sourire aux lèvres.

« Qu’en penses-tu ? Tenté par une baignade ? » lui demandais-je ôtant son chapeau pour l'envoyer rejoindre ma mante, avec l'envie irrépressible de le pousser dans eaux chaudes.
Invité
Anonymous



Dranor d'un pas lent et peu assuré tentait de suivre la jeune femme dans cette presque obscurité qu'offrait le coucher de soleil. Cela donnait à cet endroit un charme indescriptible, mais plus qu'évident.
Se saisissant d'une lampe posé sur une souche à l'entrée d'une sorte de caverne à l'architecture naturel à vous en arracher un sifflement entre les dents serrées, la jeune femme invita le capitaine à y rentrer en sa compagnie.
Aucune peur ne l'étreignait, il savait qu'avec elle il ne risquait rien, alors ce fût d'un bref signe de tête qu'il opinât à son attention, sans un mot mais un sourire d'une légère excitation se dessina sur le coin de ses lèvres.

Pour une surprise c'était en effet une surprise, Dranor ignorait totalement où la jeune femme le conduisait, mais il la suivait avec impatience, prêt à partager ce qu'elle voulait lui faire découvrir en ces lieux. Dranor avait tout de même un brin de perplexité dans le regard alors qu'il observait danser les ombres projetée par la lampe torche ce qui semblait grandement amuser Velvet ce qui le l’empêcha pas de saisir la main du corsaire dans la sienne, le guidant plus profondément dans cette alcôve naturelle qui semblait se révéler sans fin.

Puis elle s’arrêta, éteignant la lampe torche alors que quelques secondes plus tard des petites lumières vertes prirent le relais.

'''C'est magnifique en effet.''

Ajouta le corsaire lorsqu'il regarda la myriade de petites étoiles fluorescentes. Cela donnait un aspect étrange à tout cela, un brin mystique peut être ?
Mais c'était beau, il ne pouvait pas se le cacher, Velvet savait comment le surprendre, elle était plus douée que lui à ce petit jeu, c'était à présent un fait avéré, mais il devait le reconnaître, il aimait cela.
Les doigts du corsaire s’entremêlèrent rapidement avec ses siens, sans même qu'il n'y prête vraiment attention, ce fut quelque chose d’inattendu, de naturel, rien de calculé ou d'anticipé...

Et finalement ils s’arrêtèrent au bout de quelques minutes supplémentaires de marche.
La vue était surprenante, mais c'était beau, et le Mirialan semblait faire corps avec cette beauté.
Un grand bassin d'eau chaude naturelle au dessus duquel s'ouvrait la voûte étoilée. Il resta un instant à contempler ce spectacle sans vraiment dire quoi que ce soit, mais Dranor était heureux et cela se voyait.

Observant la jeune femme s’éloigner un instant pour chercher frénétiquement un paquet.
Le trouvant finalement au bout de quelques instants elle revint près de lui pour se débarrasser féline de sa mante avant de le délester de son couvre chef.
Un bain ? En voilà une idée qu'elle était bonne ! Le capitaine était parfois fou, mais pas au point de refuser cette idée. Un ''ouais mais nan, je viens de me faire tailler la barbe pour les funérailles...'' était totalement à exclure.

Il opina donc d'un sourire, ses yeux se fendant finalement avant qu'il n'ajoute ;

''Vel..''

Le visage du capitaine se tourna un peu sur le coté dévisageant de son regard bleu électrique celui de son interlocutrice, un image ou un ressenti de se qu'elle allait faire se construisant rapidement au fond de lui même, peut être parce qu'il la connaissait bien, ou peut être était-ce quelque chose de totalement différent ?

''Velvet... NOoo.. !''

Mais à peine eut-il commencé sa phrase que les mains de jade se posèrent sur son torse pour le pousser dans l'eau. Semblant presque perdre pied dans une cuvette d'eau tiède qui ne semblait pas, avoir de fond le capitaine se débattit un instant pour retrouver la surface.

''Oh c'est d'un drôle ! J'en meurs de rire! Y'a pas pieds, merde mes fringues!''

Lança t-il à son attention alors qu'il nageait difficilement sous le poids de ses habits mouillés attrapant le rebord de la cuvette de sa main synthétique alors que le visage de la jeune femme le regardait, un sourire radieux accroché aux lèvres.

''Ah ! Tu perds rien pour attendre !''

S'en fut trop pour lui, Dranor se saisit de sa tunique pour la faire également basculer dans l'eau dans un grand plouf accompagné d'une grosse volute de vapeur montant au dessus d'eux.

Un partout, balle au centre !

Mais il était trempé de la tête au pied, c'était le moins que l'on puisse dire mais il n’était pas seul c'était là une bien maigre consolation... mais une consolation tout de même !
Trempé jusqu'à l'os ! Encore une chance qu'elle était bonne et chaude -l'eau- .
Malgré cette petite mésaventure comique, soutenue par le jeune homme qui en rajoutait alors qu'il retira ses habits trempés grommelant comme à son habitude, l'absence de sous vêtement lui faisant cruellement défaut, son honneur sauvé uniquement par la pénombre régnant dans la caverne.

Son regard vint croiser celui de la jeune femme, avant qu'il ne secoue la tête pour l’éclabousser, un sourire s'accrochant au coin de ses lèvres, se transformant finalement en éclat de rire.

''C'était une très bonne idée, la baignade habillée, c'est pas trop ce que j'avais en tête par contre !''

Le jeune homme alla fit quelques ronds dans l'eau naturellement chaude. Ça faisait du bien, et le cadre était idyllique à bien des égares. Il resta quelques secondes au centre de l'immense jacuzzi naturel observant la nuit se parer de son manteau d'étoiles qui scintillaient doucement à travers les volutes s’élevant de l'eau.
Il se rapprochât finalement de la jeune femme, trouvant un petit renflement de pierre pour poser ses fesses nues dessus, restant là silencieux, mais bien, venant briser le silence au bout de quelques minutes.

''J'ai repensé à se que tu m'as dis, concernant la force. J'ai déjà vécu des trucs assez étranges.''

Le corsaire essuya de l'eau perlant sur ses joues et sembla chercher ses mots, se remémorant quelques moment marquants que la logique la plus basique n'avait pu expliquer.

''C'est un peu comme quand je pilote, sans savoir vraiment pourquoi, y'a un ptit truc au plus profond de moi qui me dit ''vire maintenant'' ou bien ''tire maintenant'' c'est difficile à expliquer, et je crois que c'est beaucoup plus que de l'instinct...''

Il hésita quelque secondes, passant ensuite sa main dans sa barbe la lissant d'un geste lent poursuivant finalement :

''Et il y'a eu une fois ou j’étais tellement en colère contre Zora... Elle voulait qu'on se batte au sabre laser, mais pas dans le sens amical ou sportif... J’étais tellement furieux... Toutes les lampes de la salle ont explosées et ce n'était pas elle. Peut être était-ce moi ? Ou le hasard, je ne sais pas. Il y'a tellement de choses comme ça... ou bien plus récemment comme se sentiment que tu étais avec moi, peut être que n'importe qui l'aurait ressenti, je n'en sais rien Velvet.''

Dranor reposa son dos contre le rebord de la cuvette naturelle. Tout se bousculait un peu dans son esprit et il n'arrivait pas à démêler tout cela. Peut être qu'elle aurait une explication à lui donner ?
Il tourna finalement son regard vers elle en ajoutant :

''Et c'est comme là à l'instant, j'ai sentit que tu allais me pousser dans l'eau, pas parce que je te connais, je l'ai juste ressenti... J'aimerai que tu m'aides à y voir plus clair, si tu peux, je suis un peu perdu avec tout ça.''

Il lui sourit doucement, soufflant pour chasser un volute de vapeur qui se glissait insidieusement entre eux.


Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Je n’ai guère l’occasion de savourer ma victoire éphémère, ou cette agréable vision aquatique d’un Dranor déconfit, que déjà, il œuvre à sa vengeance. Sa main jaillit du bassin pour me saisir, et à mon tour, je me retrouve plongée dans les eaux tièdes, complétement habillée, mon rire perlant entre nous. Je me moque bien d’être trempée de la tête aux pieds, malgré le poids de mes vêtements. Pourtant, sans oser poser mon regard sur lui alors qu’il ôte une à une ses affaires gorgées d’eau, j’agis de même, rejetant sur la rive, mes bottes, mon pantalon, pour ne conserver que mes dessous et ma tunique. Le tissu imbibé dessine dans l’onde, autour de moi, une corolle bleue vaporeuse. 
 
« Evidemment que c’est une bonne idée ! Et puis de toute façon tu n’es plus très habillé pour autant que je sache ! » ponctuais-je ma répartie d’un clin d’œil malicieux. 
 
Je l’observe un moment nager, intriguée par les motifs colorés ornant son dos qui apparaissent et disparaissent dans l’eau, dans les voluptés de vapeurs à chacun de ses mouvements. A croire que les arabesques et les pigments roulent consciencieusement sur ses muscles, glissant sur sa peau à la façon d’un serpent multicolore, un peu timide, un peu farceur, pour que je ne puisse en deviner l’essence ou les contours. J’aimerais en saisir l’énigme, comprendre ce que représente ces dessins pour Dranor, esquisser leur contour du bout des doigts pour ressentir leurs histoires mais il ne m’en offre pas l’opportunité en venant s’assoir près de moi, en les dissimulant contre la roche albâtre. 
 
Je me retiens de le questionner à ce sujet devant la mine sérieuse qu’il affiche. 
 
« Ce n’est pas impossible Dranor. Tu sais, la Force est présente en chaque élément de l’univers. Dans les étoiles qui brulent dans l’espace. Dans le minéral, dans le végétal, dans chaque être qui vit. Dans la brise du soir, ou dans la rosée sur matin. Partout, en tout endroit de l’Univers, tu peux la percevoir si tu possèdes une sensibilité suffisante. Ce n’est pas parce que nul n’a détecté à ta naissance, un potentiel suffisant pour faire de toi un utilisateur de la Force, que tu es dépourvu de toute réceptivité. Au contraire… » 
 
Je me retourne vers lui, avec un léger sourire. 
 
« Les impressions de déjà-vus, les intuitions sont parfois une manifestation de la sensibilité d’une personne, même si j’avoue que le coup des lampes est franchement plus inhabituel. » Le sourire sur ma lèvre s’accentue. « Et, il était évident que tu allais finir à l’eau, non ? » 
 
Je me décolle de la paroi, abandonnant l’étroit promontoire où j’étais assise pour nager juste devant lui. Naturellement presque, je me rapproche face à lui, et mes doigts glissent vers sa joue pour ôter une mèche brune du devant de ses prunelles obscurcies par des questions sans réponses. Ici j’ai tout à peine pied sur la pointe, piquée dans la pente descendante du bassin. 
 
« Si tu veux, je peux essayer de déceler ton degré de sensibilité…, voir si ces événements et ses sensations que tu ne sais évaluer sont le fruit du hasard et de ton imagination, ou s’ils sont davantage. Tu verras, c’est assez simple. Je vais te guider, ne t’inquiète pas. » le caresse ma voix de velours, chaude, vibrante presque un peu rauque. « Je veux que tu fermes les yeux… ce sens pollue ton regard sur le monde. Elle ne montre que ce qu’elle veut bien, et dissimule tant. Bien… Maintenant, ouvre-toi à ce qui t’entoure. Suit ma voix… comme un fil et ressens. Je veux que tu te concentre sur les sensations sur ton corps, les clapotis de l’eau contre, la tiédeur moite de la vapeur qui perle sur ta peau, le contact lisse de la roche dans ton dos, le frisson de l’air que tu inspires… Ensuite viennent les odeurs. Celle forte de l’humidité et de la roche, et puis plus subtilement celle de la végétation.. » 
 
Je demeure pétrifiée, figée face à lui, devinant son souffle de plus en plus profond, le frémissement derrière les paupières, le ralentissement de son cœur. Ma voix continue avec douceur, de plus en plus ténue et monocorde, comme si je souhaitais qu’elle devienne l’intrus dans son cercle de perception, comme si je souhaitais qu’il ressente le décalage entre elle, et le reste de ce qui nous entoure. 
 
« Est-ce que tu entends Dranor, ma voix et juste au-dessous le gargouillement de l’eau… »  Continuais-je sans attendre de réponse de sa part, dans la continuité de sa méditation « .. Plus loin , perçois-tu le stridulement des insectes, le souffle du vent sur les herbes qui s’engouffre par l’ouverture dans le plafond… » 
 
Tout au long de son errance au rythme de ma voix, je m’efforce de m’effacer, de diluer ma présence comme une aquarelle sous une pluie d’orage. Et, lentement, je me dissous, je me drape dans l’oubli, dans le tissu de la Force, spectrale, avec pour seul lien encore avec lui, avec la réalité, mes vocalises et mes mots. 
 
« A présent, écoute les battements de cœur qui résonnent en toi, ne penses à rien d’autre qu’à ce tambourinement qui pulse dans tes veines... puis étend ta conscience… essaye de me ressentir, de ressentir ma présence dans toutes ses petites choses que tu as entendues, senties autour de nous… préviens moi lorsque tu me devineras… » 
 
Je me tais, laissant le silence nous envelopper. Puis lentement, à mesure que s’écoule les secondes, comme les grains de sable d’une clepsydre qui s’accumule, j’intensifie petit à petit mon aura. Elle le lèche délicatement, l’enveloppe, évanescente d’abord, puis de plus en plus prononcéeMes paupières se closent et mes cils ombrent légèrement mes joues sous la lueur des bougies, sous la concentration nécessaire à l’expansion graduelle de mon aura. Il n’y a rien de simple, dans cet exercice, ni pour lui, ni pour moi, et toute mon attention se concentre sur nous, sur ma présence diluée, sur la fossette qui pince la commissure de sa bouche. Peut-être est-ce pour cette raison que je perçois soudainement ce lien inachevé entre nous, ces brins éthérés entremêlés au cœur de la Force, tissés fébrilement entre nos âmes. Fragiles. Translucides. Evanescent. Presque impossible. Et bien qu’ils soient si ténus, qu’ils se briseraient sous un souffle, ils existent. Ma main se tend vers eux, pour m’en saisir, pour m’assurer que ce ne soit pas une chimère de mon esprit, qu’ils soient bien réels et mes doigts se referment sur un vide apparent.

Ils effleurent ce prémice de lien, enroulé autour de mon cœur d’une nasse inextricable amarré au sien. Comment est-ce possible ? Délicatement, de peur de le briser, je le tiraille doucement. Il y a quelque chose de déroutant à ressentir ainsi sa présence. Non pas proche de moi, mais presque en moi, comme si le flot de ses émotions, de ses sensations me parvenaient au travers d’un brouillard épais. Je retiens mon souffle ouvrant les yeux pour aviser de notre proximité soudaine. Je n’ai même pas le souvenir d’avoir nager jusqu’à lui. Pourtant il est là, assis sur le rebord du bassin, tout contre la roche opale, les yeux encore clôt alors que mon souffle se perd contre sa joue, que sous l’onde nos corps se frôlent.

"Dranor..." susurrais-je, frissonnante et troublée
Invité
Anonymous


Dranor la regarda s'éloigner de lui, nageant dans les volutes de vapeur des sources chaudes pour venir se placer en face de lui.
Qui aurait pu essayer de lui expliquer toutes ces choses ? Zora ? Non bien sur, elle n'avait toujours été intéressé que par sa petite personne, bien trop occupé à ses petits projets personnel qu'a écouter la voix du capitaine, pour n'importe quel sujet d'ailleurs, alors celui là, c'était tout bonnement impossible...
Néanmoins, Velvet se trouvait être la personne parfaite avec qui parler de ces chose étranges qu'il avait ressenti par le passé et qu'il ressentait toujours un peu également lorsqu'elle n'était pas loin de lui.
Était-ce une coïncidence ? Pour être totalement franc avec lui même, le capitaine ne s'était jamais vraiment posé la question, mais il était clair qu'elle comptait l'aider et cela importait beaucoup à ses yeux.

Restant silencieux, lorsqu'elle replaça une de ses mèches sur le coté de son visage, l'homme l'écoutait, il ne dit mots. Dranor contenta d’acquiescer doucement lorsqu'elle lui expliqua qu'elle l'aiderait, et dans ces mots doux, le corsaire ne pouvait espérer meilleur guide qu'elle.
Il opina alors doucement du chef, le regard toujours plongé dans le sien alors que d'un profonde respiration Dranor vint briser ce lien visuel, posant la tête contre la paroi rocheuse, soufflant doucement l'air qu'il avait dans les poumons par la bouche essayant de suivre le chemin que lui indiquait la jeune femme.

Mais Darinson avait du mal à se concentrer, à trouver le calme. Il avait trop de choses à l'esprit, trop de choses en tête. Lorsqu'il fermait ses yeux, Dranor était assaillit de toutes part, parasité par toutes sortes de pensées et réflexions qui le caractérisait. Il grommela à voix basse, pestant entre ses lèvres à demi fermée.

''J'arrive pas Velvet...''

Grognât-il un instant, l'esprit toujours encombré alors que la voix de la jeune femme se faisant comme un murmure parvint toutefois à le libérer de ses pensées.

La respiration du corsaire se ralentit doucement, ne devenant qu'un souffle régulier alors que son corps se détendit, commencent à entrevoir par la pensée les imperceptibles mouvements de l'eau entre eux et la caresse de la vapeur sur sa peau.
Dranor fit le vide dans son esprit avec calme et sérénité, toujours bercé par le son de la voix de Velvet.
Une petite grimace traversa le visage du capitaine, se sentant un peu perdu au milieux de ces sensations étranges et inconnues, tout chancela dans son esprit, ne sachant trop vers quoi se raccrocher.
Ses sensations vacillèrent lentement ne laissant place qu'a un froid glacial, à la peur et à la solitude.
Se lèvres laissant échapper un soupir, alors que ses sourcils se froncèrent lentement laissant sur son visage une expression étrange mais peu agréable.

Son esprit semblait se perdre dans ce dédale sombre, Dranor se sentait perdu au milieu de nul part, comme si le Raven était tombé dans un trou noir super massif dont il n'arrivait plus à s'extirper.
Mais le jeune homme se raccrocha à la voix de Velvet qui lui semblait à présent si loin et si ténue.

Mais ce fut inutile, au bout de quelques seconde ce ne fut que le noir dans son esprit. Dranor semblait seul, une sensation oppressante de vide , le néant.
Les yeux toujours clos, sa respiration se fit légèrement plus saccadé, le corsaire semblait être prit dans une spirale ou il glissait lentement sans aucun repères.
C'était un peu comme la fois il il avait fumé un truc pas trop clair et assez louche dans le coin sombre d'une cantina miteuse... la came n'avait pas été bonne et il avait fait un voyage fort désagréable.
Là c'était la même chose, une sorte de bad trip dans lequel il n'arrivait plus à s'extirper.
Plus de repères... à moins que...

Une voix lointaine sembla traverser son esprit, la voix de Velvet? Il ne savais plus vraiment, mais elle l'appelait derrière ce rideau de noirceur impénétrable.
Puis une sorte de petit éclair bleuté apparut au loin, au tréfonds de son esprit, se tortillant doucement dans sa direction.
Il semblait avancer puis reculer alors que la pointe commençait à se séparer en plusieurs branches comme des sortes de petites racines.
Un peu perdu par cette sensation, le capitaine tendit sa main en direction de cet éclair ou aura peut être ? alors que les racines commençaient à se matérialiser comme des doigts, puis une main presque spectrale se dirigea vers lui.
Dranor n'avait pas peur, cette main tendu vers lui le rassurait, tant et si bien qu'il tendit la représentation mentale de la sienne, se rapprochant petit à petit d'elle.
Une sorte de chaleur se dégageait autour de lui, alors que la représentation de son corps fut rapidement enveloppé d'un halo bleu

Une bouffée d'air chaud sembla le submerger en l'espace d'une seconde. Le souffle coupé Dranor se sentit mis à nu, ses sentiments les plus profonds, ses doutes, ses peurs, tout ce qui le caractérisait semblait et mis à jour devant elle.
Le corsaire sentait une sorte de lien se tisser entre eux, comme si leur être se fondait l'un dans l'autre et que quelque chose s'entrelaçait à elle. Qu'était ce donc?
Cette bouffé de chaleur était toutefois douce et apaisante laissant au fin fond de son corps et de son âme une douce onde tel le ressac des vagues sur une plage de sable fin.

Dranor ouvrit finalement les yeux quelque peu déboussolé par ces sensations, son regard se perdant sur sa droite regardant les volutes de vapeur des sources chaude de Boz pity.
Aucun mots ne sortait de sa gorge alors qu'il reporta son regard droit devant lui, se perdant finalement dans celui de Velvet qui à présent se retrouvait quasiment contre lui, nu.
Les lèvres du capitaine s'entrouvrirent doucement sans qu'un mot n'en sorte.
L'homme aurait voulu parler mais il ne trouvait pas les mots et il n'avait pas besoin de parler, il savait très bien que Velvet comprenait.
Son regard azur était ancré au plus profond du sien, le visage contre le sien séparé par la seule vapeur s’élevant entre eux.
Un long soupir frais vint s'abattre sur les levres de jade de la jeune femme alors que les siennes entrouvertes, soufflèrent doucement son nom.

"Velvet..."

Sortant sa main de l'eau, il vint pour caresser son visage, elle qui était une nouvelle frois si proche de lui, cependant il ne pu une nouvelle fois s'y résoudre, ne laissant que la caresse chaude de la vapeur s’échappant de ses doigts caresser le visage de la jeune femme.
Quel était cet éveil au plus profond de lui qui semblait le chambouler de la sorte, son regard vacillant dans le sien, irrémédiablement poussé vers elle... ?
Le corsaire n'en savait rien, il n'en avait cure, tout se qu'il savait c'était qu'il se sentait bien auprès d'elle, comme la sensation de deux mains qui se rejoignent pour entrelacer leurs doigts pour ne faire plus qu'un.
Comment nier l'évidence à présent... comme nier ce lien ? L'avait elle ressenti comme lui ?
Cette question resta en suspend dans son esprit alors qu'il se sentait irrémédiablement poussé vers elle.


Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Plus mon regard s’enfonce dans les eaux électriques de son regard igné, et plus le lien se resserre autour de mon cœur, nouant implacablement mes rêves, mes espoirs et mes désirs aux siens. Se sentir, et ressentir l’autre en son sein, comme une extension de son âme, de son corps, est aussi étrange que déroutant, intimidant presque. Je frisonne légèrement, arpentant les fils évanescents de Force qui nous amarre l’un à l’autre, fascinée d’éprouver le maelstrom d’émotions qui se déchaine en lui, cette tempête dont je suis l’origine.

« Velvet. »

Je devine la présence de sa main contre ma joue, espérant secrètement qu’elle glisse jusqu’à ma peau. Mais il n’ose, et mes doigts, s’entrelacent aux siens pour qu’il poursuive, pour qu’il achève son geste demeuré en suspens. Un contact. Tout juste un contact. Si léger presque imaginé. Je ne sais plus si c’est moi qui ressent soudainement cette chaleur au creux de mon ventre, ou si elle me vient de lui, de notre étrange connexion. Pourtant je ne peux résister à l’embrasement qui me saisit, à cette envie de boire au calice de ses lèvres. J’avance, je me penche, appuyant le frôlement de nos corps sous l’onde sans en prendre conscience. La buée de nos bouches se mêle sous un bruissement aquatique et ma chevelure déployée s’étend autour de nous, nous soustrayant à la réalité de cet instant.

Je me perds sous mes pensées, mes envies emmêlées dans une pelote de sensations et de souhaits à laquelle il glisse le fil des siennes. Et dans ce non baiser qui en est presqu’un, tant nos lèvres sont proches et notre souffle partagé, il y a davantage. Une promesse… un avenir… une espérance diffuse et en dessous, le battement de nos cœurs affolés.  Ma main glisse, aventureuse, plus qu’elle ne l’a jamais été, sur le galbe de son torse. Et là, juste sous pulpe de mes doigts, la tension de ses muscles et la pulsation de son sang entonne son chant, comme une ode, comme une invite à venir me lover entre ses bras, à abattre les dernières barrières entre nous, à me défausser de cette peau de peur et d’appréhension.

Peut-être aurais-je osé m’abandonner, peut- être aurais-je osé le gouter tout en enlaçant nos deux corps d’un même élan, s’il n’y avait eu ce frémissement sur la surface lactescente du bassin, si ces quelques pierres n’avaient plongées derrière moi, brisant l’harmonie fusionnelle de notre lien, ravivant brutalement mes fantômes et mes angoisses. Et, comme brulée par la chaleur de sa peau, par notre proximité, par notre contact prolongé, je m’écarte, vive.

Je crois qu’il y a du regret dans ma voix, à moins que ce soit du soulagement, lorsqu’elle s’élève entre nous, mon visage dissimulé sous le voile sombre de mes cheveux.

« Nous devrions rentrer … »

Et joignant à ma parole, le geste, je m’extirpe du bassin, laissant dans mon sillage, des gouttelettes étincelantes à la lumière vacillante des bougies et l’ombre de ma tristesse. 


Spoiler:
   
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn