Kolin Valkizath
Kolin Valkizath
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- Kolin, réveille-toi, allez me laisse pas tout seul.

- Orian, ça va mon pote ?

- Non, ça va pas. Je suis mort.

- Mort ?

-Oui, tu m’as laissé mourir sur Lorrd dans les souterrains. Après que tu sois parti les gaz ont envahi les tunnels. J’ai voulu courir vers la sortie alors que mes poumons brûlaient, je toussais, toussais, j’avais du mal à ouvrir les yeux. Dehors, c’était pire, il faisait si froid, la neige montait jusqu’à mes genoux, mes dents s’entrechoquaient, mon corps entier tremblait. La navette était au loin, promesse d’un salut si proche, mais pourtant si loin. Les gens poussaient, criaient, pleuraient. J’avais peur, je n’ai rien pu faire. Le gaz ou le froid, j’ai choisi le froid malgré moi. J’avais sommeil, j’étais fourbu, j’avais si froid Kolin, si froid, et, je me suis endormi dans la neige à côté de mon peuple, je pensais que mes paupières se fermaient pour m’empêcher de voir l’horreur de la détresse, je croyais que tout cela était un cauchemar, que je me réveillerais dans ma chambre, une peluche lovée entre mes bras, la douce chaleur de la main aimante de ma mère sur mon visage. Mais je suis mort Kolin.

- Orian, je suis tellement désolé

- Tu aurais dû me sauver Kolin, c’est ce que font les Jedis. Je n’aurai jamais du te suivre, tout est ta faute, tu n’es pas un vrai Jedi. Tu es le seul responsable, c’était ton devoir de m’aider.

-Orian.

- Tout est de ta faute Kolin, tu m’as abandonné.

Un faible cri déchira le silence alors que le padawan – en sueur - ouvrait les yeux allongé sur un lit inconfortable fixé à même le mur.

Toute notion du temps avait disparue au moment où le padawan avait été emporté de force par Lloyd Hope sur Lorrd. Au terme d’un combat à sens unique durant lequel Kolin n’avait pu que s’incliner face aux talents martiaux de son adversaire. Sa défaite signait l’impossibilité de l’évacuation des civils. Le chaos avait été intégral : les renforts n’étaient jamais arrivés à destination, la flotte Républicaine avait été mise en déroute empêchant le sauvetage et les Jedis présents sur le terrain – pour les plus chanceux – avaient sonnés le tocsin de la retraite ; repartant en craignant pour leur vie. Les Siths avaient été implacables, leur victoire était totale ; au sol et dans l’espace.

Victime malheureuse, le jeune humain se redressa sur son lit. Sur son torse nu, il nota la présence d’un grand bandage couvrant la blessure que lui avait infligé Lloyd, il avait été soigné. En passant sa main sur sa ceinture il se rendit compte qu’il était désarmé, en regardant autour de lui il se rendit compte qu’il était prisonnier.

Merde, jura-il sobrement en se rallongeant, les membres encore engourdis par la sévère sanction. Depuis combien était-il ici ? Les Siths avaient t-ils émis une demande de rançon ? Pourquoi ne s’étaient-ils pas contentés de le tuer comme ses confrères restés sur Lorrd ?
La pièce dans laquelle il était, quelque part dans l’Espace Sith était à frémir de terreur. Les murs rouillés par les années étaient nus. La pièce n’offrait pour toute source de lumière qu’un néon blafard grésillant encastré dans le plafond et une minuscule lucarne donnant sur l’extérieure qui dessinait un mince halo de lumières mettant en évidence la poussière en suspension. Au fond de l’étroite cellule, de quoi se soulager et c’était à peu près tout.
Kolin renonça à essayer d’enfoncer la porte blindée à l’aide de la Force, il était encore épuisé et il se doutait bien qu’il ne devait pas être le premier paumé à essayer de forcer cette cellule. Un champ de Force empêchait toute utilisation de ses pouvoirs de l’extérieur. Sans nul doute, il n’était pas le premier malheureux Jedi à dormir sur ce lit crasseux.
Au prix d’un précieux effort, il se leva et se mit à cogner contre la porte.

- Quelqu’un m’entend.

Cria-il sans vraiment espérer avoir de réponses.

Les Siths, comme tous les Jedis, Kolin n’avait guère d’affection ou de sympathie pour les utilisateurs du côté obscur de la Force. En quatre ans chez les Jedis il en avait affronté plus d’un mais ne s’était jamais retrouvé du mauvais côté de la barrière comme maintenant. Cette perspective lui serra le cœur. Son imagination d’adolescent encore très fertile se mit à nourrir toute sorte de scénarios entre torture, meurtre ou travaux forcés jusqu’à la fin de ses jours dans une mince de cristaux.

Après avoir fait le tour de la cellule, il alla se rasseoir sur le lit et fit la seule chose qu’il lui était possible de faire. Attendre en repensant à son cauchemar, beaucoup trop réalise à son goût.
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Le métal grinçait désagréablement sous mes pieds alors que je descendais le sombre escalier qui menait aux quartiers pénitentiaires de l’académie, un plateau contenant un repas pour le moins frugal entre les mains. Enfin, quartiers pénitentiaires… C’était un bien grand mot pour désigner ce souterrain miteux, qui n’abritait pas aussi souvent des occupants qu’on aurait pu le penser. Certes l’Empire faisait régulièrement des prisonniers, en particulier depuis qu’il était entré en conflit ouvert avec la République, mais ces prises de guerre, c’était rarement à l’académie de Korriban qu’on les envoyaient. Entre les camps de travail, les mines de cristaux et les différents centres névralgiques de l’Empire, les lieux ne manquaient pas et nul doute qu’on y exploitait les capacités des prisonniers à meilleur escient que sur ce cailloux désertique. Non, si ce prisonnier avait été envoyé ici, c’était parce qu’il ne s’agissait pas d’un de ces nombreux civils innocent broyés par l’implacable machinerie de guerre impériale. C’était un jedi et probablement pas le premier venu puisqu’il avait visiblement attiré l’attention du maître de l’académie.

C’était en effet sur ordre du seigneur Ladium que j’avais été chargé de me rendre en ces lieux, pour m’assurer de l’état du prisonnier et accessoirement, qu’il ne meurt pas de faim. Une directive pour le moins surprenante… mais qui ne me déplaisait pas en soit. J’avais rarement eu l’occasion de me trouver confrontée à des jedis. Et quand cela s’était produit, l’urgence de la situation ne m’avait que peu laissé le loisir de m’interroger à leur sujet. Mais ce jedi là n’allait probablement pas bouger avant un certain temps, ce qui me laisserait tout le loisir de satisfaire ma curiosité comme je l’entendais. Les siths avaient beau mépriser les jedis, ne les voyant que comme des idéalistes soumis à leur code et prisonniers d’un idéal de paix chimérique, les deux ordres ne me semblait en vérité pas si éloignés. La quête de la paix me semblait certes vaine et illusoire, mais celle du pouvoir que poursuivaient les siths, jusqu’à finir parfois totalement consumé par l’obscur, ne l’était elle pas tout autant ? Mais cette question restait en suspens alors que j’arrivais au bas des marches. Le garde en faction avait visiblement été prévenu de mon arrivée, puisqu’il me conduisit directement devant la cellule, attendant mon ordre pour faire coulisser l’épaisse porte blindée.

Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre à l’intérieur, des précautions s’imposaient donc. Le jedi avait beau être désarmé et privé de ces pouvoirs, il n’en restait pas moins un utilisateur de la Force entraîné… et donc intrinsèquement dangereux. Alors que le garde ouvrait la porte à mon signal, ce n’était donc pas moi qui en franchissait le seuil. Un épais nuage de fumée noire me précédait, se déversant à l’intérieur pour emplir totalement le peu d’espace qui subsistait entre ces quatre murs et la faible lueur du néon mourrait, occulté par les ombres qui s’y agglutinaient. Le brouillard de l’Ombre avait toujours l’arme qui avait eu ma préférence… et quoi de mieux pour éteindre toute velléité de rébellion éventuelle que de priver son adversaire de la vue ?

Le seuil franchit, j’entendais la porte se refermer lourdement derrière moi. Alors que je déposais le plateau de nourriture sur une plateforme rivée au mur, ma voix naissait de l’obscurité quelque part au niveau de la porte.

« J’imagine que tu as eu tout le temps nécessaire pour élaborer des théories diverses et variées sur ce qui allait bien pouvoir t’arriver maintenant, mais je doute qu’il n’y en ait ne serait-ce qu’une seule qui se rapproche de la vérité. »

La mort, la torture, l’esclavage, voilà à quoi devait s’attendre un jedi de la part d’un sith, mais, fort heureusement pour lui, je n’étais là pour rien de tout cela.

« Le seigneur Ladium m’a envoyé m’assurer que tu étais toujours en vie et que tu allais le rester, aussi longtemps que cela serait sa volonté du moins. Pour une raison qui m’échappe totalement, il semblerait que ta survie revête une certaine importance pour lui. »

Et la raison m’était d’autant moins évidente alors qu’il était enfin devant moi. Si lui ne pouvait connaître de moi rien d’autre que la provenance de ma voix, moi, je le voyais on ne peut plus nettement. Apparemment plus jeune que moi, un bandage encore frais lui barrant le torse, il n’avait rien du chevalier jedi accomplis. Un padawan probablement, soit une quantité négligeable qui n’avait pas la moindre raison d’intéresser un seigneur sith et ma curiosité n’en était qu’attisée.

« Et, vois-tu, je n’apprécie pas vraiment que les causes m’échappent. Alors, dis-moi, sais-tu pourquoi tu es ici ? »
Kolin Valkizath
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Les minutes passaient, s’égrainaient péniblement, minutieusement se transfigurant en heures. Des heures interminables pour le jeune prisonnier que chaque moment supplémentaire à attendre contribuait à affamer et à assoiffer un peu plus. Kolin était un animal d’extérieur. Habitué à être actif à courir, à s’entraîner, à fureter. Déjà petit, il ne supportait pas la promiscuité, cette envie atavique d’air pur et de grands espaces n’avaient fait que s’amplifier à mesure qu’il découvrait l’immensité de la galaxie.

En bien mauvais état de santé, Kolin ressemblait plus à un animal effarouché qu’à un jeune et fier Jedi au service de la veuve et de l’orphelin.

Sa blessure encore fraîche l’empêchait de se mouvoir à sa guise dans la petite cellule qui était désormais sienne, l’attente le rendait fou. Des raisonnements incohérents, chimères de l’esprit prenaient vie dans sa tête. Les Siths allaient le laisser mourir de faim et de soif ici, il mourrerait à petit feu, ne reverrait jamais les gens qu’il aimait ; cette pensée lui glaça le sang en dépit de la température et de l’atmosphère étouffante des lieux.

Il poussa un long râle en signe de détresse toujours assis sur le lit branlant, impuissant et désarmé face à cette situation dont le contrôle lui échappait intégralement. Une sonnerie interrompit son début de détresse. Il retint sa respiration alors que la porte pivotait sur ses gonds. L’épaisse fumée lui extirpa un mot de détresse qui resta prisonnier dans sa gorge alors qu’il se plaqua les bras sur le visage en s’éloignant le plus possible du frimas noirâtre qui, pareil à une mer polluée emplit toute la pièce le plongeant dans l’obscurité la plus totale.

Ses sens de Jedi ressentirent une présence aussi noire que le brouillard, un nouveau bourreau pour une nouvelle condamnation. La voix comme venue d’outre-tombe perça le silence, la première tirade lui fit fermer les yeux d’un effroi silencieux. Les deux suivantes firent l’effet d’un miroir sur sa propre question. Son visiteur risquait d’être déçu de la réponse qu’il formula d’un air maussade.

- Je peux avoir de l’eau ?

La question lui avait naturellement traversé l’esprit. Il n’était qu’un padawan, même pas un padawan brillant. Son Maître était un illustre inconnu, il avait grandi dans la misère la plus absolue, le dénuement le plus total dans l’un des pires endroits de la galaxie. Il ne valait rien et n’était pas suffisamment prétentieux pour s’imaginer le contraire. L’idée de sa proximité avec Milésya, fille unique de la Reine d’Ondéron, Chancelière Suprême était peut-être un élément de réponse, mais les Siths ne pouvaient le savoir. Son seul fait d’arme était d’avoir combattu Borenga.

- Tu peux dire à ton Ladium que je suis encore en vie, c’est sympa de sa part.

Reprit le padawan d’une voix faible en rouvrant les yeux pour tenter sans succès de devenir la silhouette évanescente qui lui adressait la parole à travers l’épais brouillard.

- Je pensais que tu saurais me le dire, être un Jedi c’est pas suffisant pour pourrir ici ?

Il avait affaire à un Miraluka. Luke Kayan, lui avait expliqué pendant un entraînement que les représentants de cette race voyaient par d’autres moyens, leurs yeux leurs étaient inutiles car leurs autres sens étaient exacerbés. Le Sith entendait-il la peur qui dansait autour de son cœur à en faire trembler sa poitrine.

La situation empêchait toute idée d’évasion, il n’y avait même pas songé. Fuir, pour aller où ? Surtout dans son état. Le Sith qui lui faisait face avait tout pouvoir sur lui, ils le savaient tous les deux.

- On est où ? Ça fait combien de temps que je suis dans ce trou à rats ? Où est le type qui m’a embarqué ?

Demanda à son tour l’humain haussant légèrement le ton, essayant de chercher des réponses dans ce vide absolu d’information où il pataugeait.
En temps normal, il aurait sauté à la gorge du Sith, en padawan d’action qu’il était, où il l’aurait insulté de tous les noms en criant si forts que ses cordes vocables en auraient été enrouées mais cette fois, tout était différent, il était le perdant et avait désespérément besoin de cette personne cachée dans le noir : son seul lien avec le Monde.

- Je peux avoir de l’eau ?

Soif, douleur et soif. Il aurait tué père et mère pour un grand verre d’eau.
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