Grendo S'orn
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Neimoidia - Koto-Si - Capitole

Koto-Si était en pleine période de modernisation. Partout on pouvait observer une multitude de chantiers où s'affairaient à la tâche des centaines d'ouvriers organiques et de droïdes prêts à les aider. Le paysage urbain était lui envahi de grues automatisées occupées à charger et à décharger des blocs de permabéton destinés à la construction d'industries. Ainsi depuis quelques mois déjà poussaient de nouveaux bâtiments, aussi haut les uns que les autres. S'orn était fier de cette évolution planétaire car il avait réussi à convaincre le Cabinet Royal, peu de temps avant la guerre, d'investir massivement dans la militarisation et la robotisation de masse des installations. Une stratégie qui s'est avérée payante car la guerre entre la République et l'Empire venait d'être déclarée, Neimoidia pourrait de ce fait participer activement à la réussite des opérations militaires. Foulant les dalles en marbre que composait le majestueux escalier menant au Capitole, Grendo ne pouvait s'empêcher d'observer le paysage urbain changer de jour en jour.

« Etrange spectacle n'est-ce pas ? » confia un individu un peu en retrait par rapport au neimoidien à l'abri des hautes colonnes en marbre de l'entrée du Capitole. S'orn se retourna et reconnu aussitôt le Général et Chef d'Etat Major des armées, Monchar, planté là droit comme un "i", le regard braqué sur l'horizon.

« Etrange n'est pas le mot que j'aurais personnellement utilisé pour décrire une telle scène. C'est une chance que notre gouvernement ai enfin jugé bon d'accepter l'inévitable. Le progrès est en marche, tout comme la Guerre et personne ne peut plus rien y faire désormais » répondit froidement le politicien tandis que son interlocuteur se positionna à ses côtés, tout deux face à la capitale.

« Une Guerre que vous et vos amis du Sénat avez déclenché Sénateur S'orn. »

Grendo lâcha un rictus amusé.

« Au regret de vous décevoir mon cher Monchar, je n'y suis pour rien dans ce conflit. J'ai beau avoir proposé l'entrée en Guerre de la République au Sénat, je n'en suis pas pour autant le responsable. Même si je dois avouer que ces futurs affrontements feront grandement nos affaires et je m'en réjouis d'avance. »

« Pourvu que vous ayez raison Sénateur, sans quoi notre peuple et tous ceux appartenant à la République risquons de finir enchaînés sous occupation impériale. » il prit une pause dans sa réponse avant de reprendre « Malheureusement le passé nous a souvent appris qu'un conflit de cette ampleur a pour principale conséquence la mort de milliards d'individus. »

« Un mal nécessaire. Aucune Guerre n'a pu se gagner sans qu'un minimum de sang n'ai dû couler ...  »

Contrairement au Général Monchar, S'orn se moquait éperdument du sort des individus sur le front, pourvu qu'ils permettent à la République de gagner cette Guerre un jour, le reste n'avait que peu d'importance. Le sang coulerait d'ici quelques jours mais Coruscant était hors d'atteinte tout comme Neimoidia d'ailleurs. Si la situation devait mal tourner et que l'Empire réussissait à creuser à travers le territoire républicain jusqu'à l'un de ces deux mondes, S'orn serait déjà très loin, en route vers une région moins risquée.

« Hélas vous n'avez pas tort ... » Monchar devait bien l'avouer, aucune guerre ces derniers millénaires ne s'était gagnée via la diplomatie et celle-ci ne se règlerait pas de cette façon non plus.

« Veuillez m'excuser Général, j'aurais volontiers continué à bavarder avec vous mais le devoir m'appelle. Mon staff est probablement déjà en train de m'attendre. Ravi de vous avoir rencontré. »

« Moi de même Sénateur ... Moi de même ... » lui dit-il en le regardant s'éloigner jusqu'à disparaître à l'intérieur du Capitole. Après plus d'une dizaine de minutes à circuler au sein du gigantesque édifice, S'orn finit par atteindre ses quartiers, toute son équipe était sur le pied de guerre.

« Sénateur » « Monsieur le Sénateur » « Monsieur le Ministre » ... la courtoisie dont faisaient preuve les membres de son équipe en était presque écoeurante. Tous espéraient un jour décrocher une fonction plus importante et mieux rémunérée mais seul Grendo avait le pouvoir de désigner qui obtiendrait chaque poste. La première à jouer les fayots fût sa Chef de Cabinet, Lynn Ornfray. Cette Neimoidienne d'une quarantaine d'années était la plus dévouée des employés du politicien et espérait bien décrocher le jakpot prochainement. Ses deux conseillers n'étaient pas non plus désintéressés par un avenir plus probant. Quand à l'expert en économie et le spécialiste en matière légale ils avaient déjà préparés plusieurs arguments pour vendre au mieux leurs compétences. S'orn était bien entouré par cinq rapaces prêts à tout.

« Bien, asseyez-vous je vous en prie. » dit-il en présentant les places libres autour de la table de conférence à laquelle il venait lui-même de s'installer « Le Monde tel que nous le connaissions est sur le point de changer. De nombreux événements sont venus bousculer notre quotidien pourtant si paisible ces derniers jours. La Guerre avec l'Empire, la militarisation de notre planète, la robotisation en masse de nos installations, mais aussi ma nomination au titre de Ministre de la Sécurité Intérieure et des Libertés Publiques. Grâce à notre travail, le Front Libéral Républicain peut également se vanter d'avoir obtenu trois grands ministères au sein de l'exécutif républicain. Tout est désormais en place pour lancer la seconde phase de notre plan : les Elections. »

« A ce sujet Monsieur le Ministre, veuillez excuser mon intervention mais j'ai réussi à obtenir le soutien du Duc O'rinald et de sa famille. Il m'a assuré qu'il soutiendrait votre candidature aux prochaines élections. »

S'orn avait l'air satisfait.

« Bien bien. C'est une bonne nouvelle. Mais nous devrons en convaincre d'avantage pour espérer gagner ces élections. J'annoncerai ma candidature publiquement ce soir devant les médias. Je m'attend à une forte réaction de la part des autres membres de notre Gouvernement, du Grand Monarque mais du Vice-Roi essentiellement. Cette vipère lorgne sur le trône depuis tant d'années, il espère sans doute obtenir le pouvoir aussitôt notre Souverain aura-t-il passé l'arme à gauche. D'ailleurs à ce propos, comment va-t-il ? Son état est toujours stationnaire ? »

L'un des deux conseillers prit l'initiative de répondre.

« Selon mes derniers renseignements, sa Majesté n'aurait pas quitté sa chambre depuis bientôt deux semaines. Très peu d'informations ne filtrent du Palais en ce moment, le Vice-Roi préside chaque réunion officielle ce qui laisse à présager que l'état du Souverain ne va pas en s'améliorant. »

Ce n'était un secret pour personne, le Grand Monarque du Commerce était souffrant. Un mal qui l'avait atteint depuis bientôt un an et qui l'avait conduit peu à peu à s'absenter de tout acte officiel au profit du Vice-Roi, son fidèle bras droit et ennemi juré de Grendo S'orn.

« J'ai ouïe dire qu'il était atteint depuis très récemment d'une paralysie des membres inférieurs. Le Monarque ne quitte plus son lit et seuls des servantes triées sur le volet peuvent accéder à sa chambre. Elles et quelques rares invités de marque. » répliqua le second conseiller.

Ce vieux débris était sur la fin et c'était tant mieux. Neimoidia ne s'en porterait que mieux une fois débarrassé d'Osvald Daultay. Celui-ci n'avait que trop régné sans prendre des décisions capitales pour l'avenir de la nation. Aussi s'était-il contenté de régner tel un roi plus intéressé par son propre confort que par l'avenir de sa population.

« Et qui sont les candidats potentiels au trône ? »

« Sans surprise le Vice-Roi Mahd Mezhan mais également l'actuel représentant du Département de l'Economie, du Travail et du Commerce, le Baron Merratt. »

« Personne d'autre ? Un candidat de dernière minute »

« A part vous, non personne Monsieur le Ministre. Bien que je doute fortement que la candidature du Baron Merratt soit à prendre au sérieux. Mon instinct me dit qu'il s'agit d'une ruse du Vice-Roi pour se présenter comme la seule option envisageable aux yeux de la population. En revanche votre candidature risque de faire grand bruit, vous êtes un candidat redoutable et votre récente nomination au sein de l'exécutif républicain joue en votre faveur. » Lynn Ornfray était une chef de cabinet efficace. Redoutable lorsqu'il s'agissait d'analyser une situation en un quart de seconde.

« Merratt n'a de toute façon pas l'étoffe d'un Dririgeant digne de ce nom. Votre instinct est certainement le bon Ornfray, sa candidature est probablement un leurre donnant l'illusion au peuple qu'il a le choix alors qu'en réalité le vainqueur est déjà tout désigné. Je suis impatient de voir la tête du Vice-Roi Mezhan lorsqu'il apprendra que moi aussi je me présenterai aux élections. »

« Les tensions au Gouvernement risquent de s'intensifier c'est une certitude. » « Nous devrions peut-être accentuer les mesures de sécurité autour de vos déplacements Sénateur ... » « Je suis d'accord avec Miss Ornfray Ministre S'orn, votre candidature risque d'enrager vos pires ennemis sur cette planète et sur ces colonies, votre sécurité est d'une importance cruciale. »

« C'est hors de question. Je refuse de céder à la panique face à ces individus. Ma sécurité est déjà bien assez suffisante comme ça, vous voulez qu'à chacun de mes déplacements une armée de soldats m'accompagnent ? Ne soyez pas ridicules. Aucun changement par rapport à ma sécurité. »

Sa récente nomination au sein de l'exécutif républicain l'avait obligé à prendre des mesures draconiennes en matière de sécurité. Des nouveaux gardes du corps entrainés avaient rejoins l'escorte déjà pourtant suffisante du Neimoidien. Mais on était jamais trop prudent. Désormais, S'orn se déplaçait avec six hommes en arme dont son chef de la sécurité, Xiao Katarn.

« Nous devrions peut-être aborder les sujets importants de votre campagne, la diminution du taux de chômage, les mesures anti-terroristes, la traque contre le groupuscule duros, ... »

« Oui oui nous allons bien sûr aborder tous ces sujets au cours de cette réunion.  »
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Extrait de l'interview de Grendo S'orn parue par le Neimoidian Observer

« ... Voilà pourquoi je compte effectivement me présenter comme candidat aux prochaines élections. Notre population, notre planète, notre espèce ... mérite quelque chose de plus grand. Le peuple a besoin d'un vrai Dirigeant, quelqu'un connaissant les réelles attentes et les vrais besoins d'aujourd'hui. Ces dernières années, Neimoidia n'a cessée de se retrancher sur elle-même prônant une politique de protectionnisme poussée à l'extrême. Aussi extrême que cette tolérance vis-à-vis de ces criminels qui parcourent quotidiennement nos rues et qui effrayent nos femmes et nos enfants. Le Groupuscule Duros est une menace à prendre au sérieux, les Neimoidiens ont le droit de se sentir en sécurité. »

« Que proposez-vous concrètement de plus pour assurer la sécurité de nos citoyens ? »

« Je vais être franc avec vous, nous disposons déjà à l'heure actuelle d'une panoplie de mesures qui ont été conçues pour assurer une plus grande stabilité. La République elle-même s'est dotée d'une réforme il y a quelques années appelée la "Loi Patriote", censée donner de larges moyens au Ministère de la Sécurité Intérieure pour neutraliser toute menace au sein de son vaste territoire. Pourquoi mes prédécesseurs ne l'ont-ils pas utilisées ou très peu ? La menace Sith est une réalité, à l'extérieur mais à l'intérieur de nos frontières. Je me réjouis d'avance que nos forces armées locales ont été récemment équipées d'un meilleur matériel, plus adéquat aux circonstances et aux dangers actuels. Mais bon sang pourquoi avons-nous du attendre tant d'année avant de réagir ?! »

« Vous proposez-donc d'user de la Loi Patriote si j'ai bien compris ? »

« Du point de vue de la République, tout à fait. Nous comptons également mettre en place de nouvelles mesures afin d'assurer une plus grande stabilité à travers le territoire. Du point de vue de Neimoidia je continuerai à défendre le durcissement de nos réformes concernant la sécurité. Si nous voulons que la République fonctionne, les Gouvernements locaux doivent travailler de concert avec le Gouvernement républicain, c'est une nécessité. »

« Que répondez-vous à vos détracteurs qui déclarent que vous cherchez à mettre en place un Etat policier, une sorte de système ultra-sécuritaire où la liberté d'expression et les libertés individuelles n'ont plus leur place ? »

« Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à restreindre les libertés de nos citoyens. Mais il faut se rendre à l'évidence, notre système est corrompu depuis longtemps. Corrompu par la faiblesse et plongé dans une léthargie incommensurable. Ces dernières années, nous avons dû faire face à de lourds problèmes notamment en matière de sécurité. Les frontières de la République et de Neimoidia ne sont plus que de vulgaires passoires par lesquelles entrent et sortent sans résistance le moindre hors-la-loi venu. Trouvez-vous ça normal que le criminel Hutt Rejliidic se soit enfui aussi facilement ? Qu'avons-nous fait pour l'en empêcher ? Quand à l'affaire Janos ? Justice a-t-elle été rendue ? Absolument pas ! Nous sommes à l'aube d'une Guerre nouvelle qui va très prochainement redessiner la carte de notre Galaxie et croyez moi, je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour défendre notre sécurité, peu importe les moyens que nous devrons utiliser mais la vie de nos citoyens n'a pas de prix ! ... »

Interview complète à découvrir très bientôt
Grendo S'orn
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Neimoidia - Koto-Si - Capitole

La nuit venait de tomber sur Neimoidia. Un épais brouillard avait peu à peu envahi la surface de la planète plongeant la Capitale dans une atmosphère bien étrange. La masse nuageuse humide était tellement impressionnante que certains édifices tels que le gigantesque Palais Royal ou l'imposant Capitole étaient à peine perceptible en observant le paysage urbain.
S'orn venait d'annoncer publiquement sa candidature aux prochaines élections du Grand Monarque du Commerce. Ne restait que six mois pour convaincre le plus de monde possible. Son équipe avait été formée quelques jours plus tôt, des hommes et des femmes lui permettant d'accéder au plus haut rang de la société neimoidienne pensait-il. Mais le politicien était loin d'être naïf, l'annonce de sa candidature avait fait grand bruit, surtout au près du membres du gouvernement. Jamais auparavant un individu ne s'était présenté sans l'accord du Monarque.

« Je préfère cette version. Ma mitre semble moins grande que sur celle-ci. J'ai l'air de porter une figue géante sur le crâne. »

Face à lui, des dizaines d'auto-portraits numérisés par les meilleurs artistes de Koto-Si, engagés spécialement pour l'occasion. S'orn avait besoin d'une image forte de lui, une affiche à plaquer à tous les coins de rues pour s'accaparer le moindre soutien nécessaire à son accession au trône.

« Vous devrez retirer les quelques rides sur mon front, une peau lisse attirera certainement d'avantage le regard. Quand à la luminosité, moins sombre. »

Il avait une idée très précise de ce qu'il désirait pour le représenter, un auto-portrait flatteur mais pas trop retouché, un visage dur et ferme mais capable de compromis. Un symbole d'ordre, de discipline mais d'ouverture et d'échanges. Tout ça à la fois.

« Il me faut cette affiche pour demain première heure, débrouillez-vous comme vous voulez j'ai... » mais la porte de son bureau s'ouvrit brusquement sous les cris de sa secrétaire « Vous ne pouvez pas rentrer.. vous n'avez pas rendez-vous..messieurs ! Je suis désolé Ministre S'orn... » tandis que trois Neimoidiens entrèrent sans prendre la peine de se présenter. Mais Grendo reconnu assez vite l'individu au centre, le Vice-Roi Madh Mezhan accompagné du responsable du Département de la Sécurité et d'un soldat en arme. Le politicien se contenta d'afficher un large sourire amusé.

« Messieurs, que me vaut le plaisir de votre présence ? Si j'avais su plus tôt votre venue j'aurais fais mettre de côté une bonne bouteille de ma cave à vin pour l'occasion. »

« Retirez ce sourire sournois de votre satané visage S'orn. C'est terminé, nous sommes là pour mettre un terme à tout cette mascarade. Vous êtes en état d'arrestation Grendo S'orn. Saisissez-le ! » cracha le Vice-Roi en pointant S'orn du doigt. Le soldat s'avança dans la direction de Grendo, prêt à le mettre aux arrêts.

« Voyons, nous sommes des adultes responsables, que pensez-vous que la population pensera de mon arrestation, le jour même de l'annonce de ma candidature aux prochaines élections, réfléchissez Mezhan, ne soyez pas stupide. »

« Je me moque éperdument de ce que pensera la population tout comme le Grand Monarque s'en moque aussi ! Vous avez dépassé les bornes S'orn, depuis le temps que j'ai essayé de convaincre le Souverain du danger que vous représentez, aujourd'hui c'est chose faites. Vous êtes fini. »

S'orn se laissa arrêter sans résistance. Le soldat lui installa des menottes aux poignets de manière à ce qu'il ne puisse pas s'échapper mais ce n'était nullement son intention.

« Vous êtes un idiot Mezhan, vous l'avez toujours été. Mais je vous en prie, faites donc. Arrêtez moi, je vous assure que je serai libéré d'ici vingt quatre heure. Vous n'avez plus aucun contrôle sur moi désormais, la machine est en marche et plus rien ne l'arrêtera, même pas vous. »

« Assez ! » hurla-t-il en lui flanquant un coup de poing dans le visage « Vos menaces sont comparables à du venin de serpent, maudite vipère. Vous croupirez le reste de votre vie au fin fond d'une prison de Deko-Neimoidia avec le strict minimum pour survivre. »

« Et moi je vous tuerai. » lui lâcha-t-il crachant du sang sur le sol face à lui.
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Neimoidia - Koto-Si - Palais Royal - Appartements du Grand Monarque

S'orn venait d'être mis aux arrêts. Une situation qui lui pendait au nez depuis plusieurs temps déjà. Son opportunisme et ses actions à l'encontre de la stabilité de son propre Gouvernement avaient eu raison de sa liberté. Pour autant, le Neimoidien ne paraissait pas plus inquiet que d'habitude. Il avait même suivit son geôlier sans dire mot. Marchant au même rythme que le Vice-Roi Mezhan et que le responsable du Département Intérieur, à ses côtés. Il garda tout le chemin ce petit sourire narquois aux coins des lèvres.
Une fois arrivé, le politicien ne s'étonna guère de leur destination. Le Grand Monarque devait certainement piétiner d'impatience à l'idée de pouvoir lui cracher ses quatre vérités au visage. Après quoi il serait probablement envoyé au fin fond d'une prison d'une colonie quelconque.

« Excellence, le voici, comme vous l'aviez demandé » clama le Vice-Roi en entrant dans les appartements du Souverain. Ce dernier avait mauvaise mine. A en croire les rumeurs il ne quittait plus son lit depuis plusieurs semaines et son état n'allait qu'en s'aggravant, S'orn ne pouvait que constater l'exactitude des bruits de couloir. Aux côtés du Monarque, une jeune servante lui essuyant son front humide à l'aide d'un petit tissu délavé. Deux gardes en armes étaient positionnés de part et d'autre de l'unique porte de sortie de la chambre. Il régnait ici une atmosphère pesante, la mort était là rôdant autour du futur défunt.

« Dehors, tous, sauf vous Vice-Roi »

Et tous quittèrent la salle, prenant soin de refermer la porte derrière. S'orn se doutait que l'ordre du Souverain ne lui était pas non plus adressé, vu les menottes qu'il avait encore aux poignets. Le regard fixé vers celui qu'il devait considérer comme son Roi, Grendo analysait en silence l'état cadavérique de celui-ci. Sa peau était aussi pâle qu'une brume, le teint livide, les traits tirés, Osvald Daultay vivait probablement ses derniers jours, peut-être même ses dernières heures ...

« Approchez S'orn, approchez » ordonna le Grand Monarque avant d'être atteint d'une énorme quinte de toux grasse « Vous m'avez énormément déçu Sénateur, votre père avait tant d'espoir en vous ... j'avais tant d'espoir en votre avenir ... pourquoi vous-êtes vous perdu en chemin ... »

« Archiduc je .. »

« Taisez-vous S'orn ! Après la trahison que vous venez de commettre, vous n'avez plus droit à la parole. » à nouveau il fût atteint d'une quinte de toux « Je vous connais depuis tant d'années S'orn ... tant d'années ... vous n'étiez qu'une larve baveuse dans les bras de votre satanée mère la première fois que je vous ai vu. J'avais une vingtaine d'année à l'époque. Je vous ai vu grandir, bâtir un empire financier, gravir les échelons de notre société puis de notre Gouvernement et ensuite celui de la République jusqu'à endosser des fonctions aussi glorieuses qu'influentes. Malheureusement l'homme aux ambitions dévorantes que vous êtes a dépassé les limites que je puis accepter. Je vous ai longtemps défendu S'orn, face au Cabinet Royal. A mes yeux vous étiez un visionnaire, un politicien idéaliste ... »

Et S'orn de répondre « Merci Excellence mais je le suis toujours. »

« Vous êtes dévoré par un opportunisme sans limite et par une mégalomanie délirante. »

Mais le Neimoidien ne se laissa pas démonter, il avait réponse à tout.

« Comme tout bon Dirigeant quel qu'il soit. »

« Soyez-sûr que de mon vivant ... » une quinte de toux revint « ... vous ne monterez jamais sur le trône. Vous n'êtes qu'un paria, un voleur, un misérable insecte que je vais m'empresser d'écraser avec joie avant de souffler mon dernier soupir. Je vais vous détruire Grendo S'orn, vous anéantir vous et votre petite famille. »

Les menaces du Grand Monarque n'étaient pas à prendre à la légère. Certes l'homme était souffrant, mais il disposait toujours de pouvoirs absolus tant qu'il serait en vie. Et bien qu'il avait là l'occasion rêvée de se débarrasser d'un Souverain trop dérangeant, S'orn ne quitterait pas cette chambre vivant. Non il faudrait trouver autre chose.

« Vice-Roi, quel sort pensez-vous que Osvald Daultay, vous a réservez une fois passé dans l'au delà ? » l'individu en question haussa les sourcils, quelque peu surpris par cette question mais n'y répondit guère « Vous convoitez tout autant que moi le trône, si pas plus encore. Pour autant le Monarque et ses complices se sont arrangés pour que vous n'accédiez jamais à cette fonction. » S'orn se retourna ensuite face au Souverain qui l'observait d'un regard mauvais « Le nombre de patte que vous graissez depuis toutes ces années pour faire voter une loi qui modifierait notre système en Monarchie Héréditaire. »

« Pauvre idiot, vous savez tout aussi bien que moi que je n'ai pas de descendance. »

Une fois de plus, S'orn soupira d'amusement face à cette larve cadavérique sur le point de trépasser. Il était temps de dévoiler la vérité, toute la vérité.

« Si je ne me trompe, vous êtes le cousin par alliance du vénérable Nute Ten'Shi ? Raison pour laquelle les membres de cette maudite famille pullule au sein de notre Gouvernement. Non content de posséder le département de la Justice et de l'Education, vous avez remis notre religion dans les mains de sa maudite fille. »

« Vous mentez ! »

« Ah bon ? Vous pensez Daultay ? Mezhan, il vous suffit de vérifier ces informations sur notre base de données protégées. Tout est là. Son arbre généalogique parle de lui-même. Sa famille est étroitement liée à celle des Ten'Shi ... » S'orn avait réussit à semer le doute dans l'esprit du Vice-Roi qui hésita d'abord avant de consulter son datapad personnel à la recherche de ces précieuses informations, mais les révélations étaient trop importantes pour faire confiance aveuglément au Souverain. Si une telle loi devait passer avant la mort du Grand Monarque, la carrière de Mezhan était terminée, aux oubliettes le Vice-Roi et jamais plus il n'aurait le privilège d'accéder au trône.

« Ne l'écoutez pas Mezhan ! C'est un menteur ! Un traître ! Je vous ordonne de l'assassiner sur le champs ! »

S'orn esquissa un large sourire face à cette larve baveuse occupée de gesticuler dans tous les sens mais incapable de se relever de son propre lit. En effet Osvald Daultay était atteint d'une paralysie des membres inférieures depuis quelques jours. Les médecins eux-même étaient incapable de donner une explication correcte aux symptômes du Grand Monarque.

« Mezhan, je vous ai donné un ordre, tuez le ! »

« Il avait raison ... » Mezhan lâcha aussitôt son datapad sur le sol, stupéfait de ses découvertes. Tout était parfaitement clair maintenant « Vous n'avez jamais eu l'intention de me remettre le pouvoir, après toutes ces années de bons et loyaux services ... »

« Je n'ai aucune explication à donner à un vulgaire laquet comme vous Mezhan, vous êtes sous mes ordres et je vous somme d'éliminer ce traître ! Immédiatement !!! » hurla-t-il avant de tousser beaucoup plus fort que les fois précédentes, le Monarque laissa même échapper du sang de sa bouche.

« Quel triste spectacle ... » dit-il en observant le Souverain cracher véritablement ses poumons « Je dois reconnaître que vous êtes bien plus résistant que je ne pensais. Le poison que nous insérons chaque jour dans votre thé est supposé vous achever en moins d'un mois, cela fait deux semaines que vous auriez dû disparaître ... »

« Com.. » mais il toussa encore, et encore.

S'orn n'était plus que spectateur dans cette scène, observant tour à tour Mezhan qui s'était placé aux côtés du Grand Monarque occupé de s'étouffer.

« Le Sénateur S'orn ici présent avait totalement raison, je convoite ce trône depuis trop longtemps pour me le laisser filer entre les doigts. Et si le poison est trop lent à agir, surtout vu les circonstances, j'userai d'une autre méthode, beaucoup moins douce ... » dit-il en s'emparant lentement d'un oreiller disposé soigneusement sur le lit.

« Mezhan !! Qu'est ce que vous ... Mezhan !!!! Arrêtez !!! No... pfffmmmffff »

Affichant un léger sourire, le même que Grendo S'orn quelques minutes plus tôt, Mezhan plaça délicatement l'oreiller sur le visage du Monarque et appuya de toutes ses forces. Il appuya, encore, encore et encore, Daultay se débattant comme jamais pour rester en vie « Votre règne s'achève aujourd'hui Grand Monarque du Commerce et Archiduc Osvald Daultay ... » sous l'air satisfait du politicien qui voyait s'éteindre un ennemi de plus à ses projets ...
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Neimoidia - Koto-Si - Palais Royal - Salle du Trône

L'aube montrait peu à peu le bout de son nez. L’air frais du petit matin commençait à parcourir les rues de la Capitale officiellement en deuil depuis l'annonce du décès du Monarque de Neimoidia, l'Archiduc Osvald Daultay. Selon les dernières informations locales, l'homme se serait étouffé suite à une énième quinte de toux. Annonce que réfutait déjà certains politiciens du Gouvernement qui préféraient crier à l'assassinat que d'imaginer la mort naturelle du Souverain.

« C'est inacceptable ! J'exige qu'une seconde autopsie soit effectuée par des médecins indépendants afin qu'on puisse connaître exactement les raisons du décès de notre vénéré Monarque ! » cria de toutes ses forces le responsable du département de la Justice, l'honorable Nute Ten'Shi.

« Conseiller Ten'Shi ! » rétorqua le Vice-Roi à présent installé sur le trône « Vous n'avez aucun droit d'exiger quoi que ce soit ! Comme je viens de vous l'annoncer, une première autopsie a déjà été effectué par les meilleurs médecins légistes de notre Capitale et ils sont sans appel, la mort du Grand Monarque du Commerce est on ne peut plus naturelle. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il était atteint d'une maladie grave depuis quelque temps déjà. Son état n'a cessé de s'aggraver de jour en jour, nous nous étions tous préparés à ça. Et je vous prierais à l'avenir de rester à la place qui est la vôtre Conseiller ou je vous ferai évacuer de cette salle ! »

Les débats avaient rapidement virés au cauchemar. Pas moins de cinq minutes au total après le début de la réunion exceptionnelle du Cabinet Royal que les premiers cris s'étaient fait entendre. Nute Ten'Shi suspectait un complot depuis l'annonce du décès d'Osvald Daultay.

« Ne souillons pas son image en nous disputant son héritage. » et les mots du Vice-Roi n'auraient pu être mieux choisis car il s'agissait bien d'un héritage que la famille Ten'Shi venait de perdre, un héritage énorme. Selon les récentes révélations du Sénateur S'orn, l'Archiduc Daultay cherchait à faire passer secrètement une loi instaurant la Monarchie Héréditaire. Ce dernier n'ayant aucune descendance, le parent le plus proche, dans ce cas ci, Nute-TenShi, aurait automatiquement obtenu le pouvoir. A deux doigts d'atteindre la plus haute fonction de Neimoidia on pouvait facilement comprendre pourquoi le responsable de la Justice exprimait sa colère face à l'assemblée.

« C'est une journée de deuil nationale, notre peuple doit se montrer digne face à cette situation aussi malheureuse. En tant que membres du Gouvernement nous ne pouvons pas céder à la panique. Le transfert de pouvoir doit s'effectuer selon notre législation. »

En apparence, le système neimoidien n'était pas si différent d'un régime présidentielle. La présidence revenait au dirigeant planétaire, le Grand Monarque du Commerce et si celui-ci venait à décéder ou à être empêché, la sous-présidence prenait le relais, donc le Vice-Roi.

« Vous voudriez qu'on plie le genoux face à vous ?! Vous n'avez même pas été élu par le peuple ! »

« Ce sont nos lois, elles ont été faites bien avant notre naissance vous et moi Conseiller. Vous préférez les renier et transformer notre système à votre guise ? »

Nute Ten'Shi était hors de lui, Grendo ne l'avait jamais vu ainsi. Encore un peu et la couleur du Neimoidien passerait au rouge si c'était possible. Face à lui, le Vice-Roi commençait sérieusement à perdre patience.

« Les élections sont dans un peu moins de six mois, nous devrions plutôt élire aujourd'hui un regroupement de quatre ou cinq membres du Cabinet Royal censés gouverner et diriger jusqu'à la fin de ce mandat. »

« C'est hors de question Conseiller Ten'Shi ! Votre proposition est rejetée. Asseyez-vous maintenant !! »

S'orn avait préféré rester silencieux tout le long des débats. Il faut dire qu'il était passé à deux doigts de se retrouver enfermé dans une prison du fin fond de Deko-Neimoidia. Rien que cette idée lui glaçait le sang. Heureusement pour lui, il avait réussi à convaincre le Vice-Roi de son utilité pour la suite des opérations. Certes il n'avait pas demandé l'accord du Monarque pour se présenter aux élections, certes il avait en quelque sorte trahi sa patrie, mais aider son ennemi à maquiller un meurtre en mort naturel avait permis aux deux hommes de se rapprocher, du moins pour le moment ...

« Je refuse d'obéir à un vulgaire roi de pacotille tel que vous Mezhan ! Vous n'êtes qu'un imposteur, le moindre sous-prolétaire venu ferait un bien meilleur Souverain que vous ! »

« Qu'on fasse sortir cet homme de cette salle immédiatement ! Gardes emmenez le ! » hurla le Vice-Roi en le pointant du doigt. Nute avait dépassé les bornes, il s'était laissé aveuglé par sa colère et sa rancoeur d'avoir été floué au dernier moment. Et dire que cet homme était le beau-père de S'orn. Ils ne s'étaient jamais appréciés c'était une évidence mais il devait bien avouer qu'il était profondément courageux pour oser parler au nouveau Souverain de la sorte, courageux ou peut-être idiot allez savoir.
Nute Ten'Shi fût ensuite évacué, non sans quelques cris de protestations de sa part mais le calme pouvait à présent reprendre sa place dans la salle du Trône. Les Neimoidiens restant se regardaient les uns et autres inquiets de la tournure des événements. Nute Ten'Shi avait été cloué au silence, qui était le prochain ?

« Maintenant que le calme et la sérénité viennent de refaire surface, abordons le sujet du transfert de pouvoir. »

Par peur des représailles, le Cabinet Royal vota à l'unanimité le couronnement du Vice-Roi Madh Mezhan qui fût élu à son tour Grand Monarque du Commerce. La page de l'Archiduc Daultay se tournait lentement dévoilant peu à peu une nouvelle ère, une période de terreur et de peur ...
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Neimoidia - Koto-Si

Très tard dans la nuit, tandis que la majeure partie de la population était endormie, une silhouette vêtue de noire marchait à l'abri des hautes colonnes de marbre le long de l'Esplanade Dorée. Se retournant sans cesse comme pour vérifier qu'elle n'était pas suivie, l'ombre semblait se diriger vers la Place du Marché mais tourna au dernier moment dans l'une des petites ruelles sombre si présente dans la Capitale. On pouvait à peine distinguer ce qui s'y passait vu l'absence de lumière artificielle. Tout à coup, une seconde silhouette vint à sa rencontre.

« Vous êtes seul ? »

« Oui, comme toujours. » répondit le premier individu d'un ton sec avant de retirer la capuche qu'il portait sur la tête pour ne pas être reconnu. C'était Grendo S'orn.

« On est jamais trop prudent. Dépêchons-nous, je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, quelle est la cible cette fois ? »

S'orn enfuit alors sa main dans l'une des poches de sa tunique et en ressortit une petite photographie qu'il remit à son interlocuteur. L'individu s'en empara avant de l'observer longuement et de s'exprimer.

« Ce sera fait. »

« Et qu'elle souffre, je veux qu'elle souffre de tout son être et comme jamais ! Une mort lente, très lente ... »

L'homme acquiesça tout en glissant la photographie à l'intérieur de sa veste. Il avait compris sa mission et pouvait désormais se retirer.

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Le lendemain ...

Neimoidia - Koto-Si - Palais Royal - Appartements de l'ancien Vice-Roi

« Vous arrivez à y croire ça S'orn ?! Six jours que Osvald Daultay nous a quitté, six jours que j'ai pris sa place en tant que Monarque et je n'ai toujours pas accès aux appartements royaux. » Madh Mezhan était excédé, pire il était hors de lui. L'incompétence dont faisait preuve ses sous-fifres était inimaginable. Du jamais vu auparavant.

« Ils ne vous prennent pas au sérieux Excellence. » heureusement Grendo était toujours là pour mettre le feu au poudre, et pousser un Souverain au bord de la crise de nerf était parfaitement dans ses cordes « Je vous avais pourtant prévenu. Nute Ten'Shi et toute sa clic n'auraient jamais imaginé devoir s'incliner devant vous. Ils vous méprisent, pire ils vous haïssent. »

« Dans ce cas je les ferai tous exécuter. »

Bien que l'idée paraissait intéressante, S'orn avait d'autres projets à exposer au Souverain.

« C'est une possibilité oui. Mais vous devrez dire adieu à notre collaboration aussi étroite avec la République. Que pensera-t-elle lorsqu'elle apprendra que le nouveau Grand Monarque n'hésite pas à se débarrasser publiquement de ces fidèles conseillers. Quand à la population, beaucoup de gens soutiennent la famille Ten'Shi, surtout du côté de Kaantay. » historiquement liée au Clan Ten'Shi, Kaantay était la seconde citée la plus importante de Neimoidia, après la capitale Koto-Si. Située à l'extrémité Ouest de la planète, la ville comptait pas moins de cent cinquante millions d'habitants disséminé sur une large parcelle de territoire.

« Qu'ils brulent en enfer ! Tous autant qu'ils sont ! » hurla-t-il en lançant, sous le coup de la colère, un vase de plusieurs millions de crédits sur le mur de sa chambrée.

« Excellence, si je puis me permettre un conseil. Je ne suis qu'un modeste de vos serviteurs.. » et Mezhan de l'interrompre.

« Arrêtez votre petite scène d'hypocrisie S'orn ! Dois-je vous rappeler que vous m'avez menacé de mort pas plus tard qu'il y a une semaine ? Votre survie n'est due qu'à ma plus extraordinaire bonté. Alors cessez ces faux semblants et crachez le morceau. »

« ... Bien. Dans ce cas. Peut-être pourriez-vous autoriser le Conseiller Ten'Shi à se présenter aux prochaines élections ? »

« Mais vous êtes fou ?! Espèce d'idiot, moi vivant cet homme ne rentrera jamais plus dans la Salle du Trône ou je lui ferai couper la tête ! »

Toujours dans l'excès, s'en devenait presque rébarbatif. Mais S'orn prit sur lui et fit abstraction de toutes les divagations du Monarque.

« Réfléchissez un instant. Lui permettre de participer aux élections empêchera la population de Kaantay de se soulever. Ils se sentiront représentés par un candidat muni d'un programme, d'une vision. Vous n'aurez qu'à le battre à la loyal pour lui fermer définitivement son caquet. »

« Le mettre sous le feu des projecteurs pour mieux l'enterrer ensuite ? Risqué mais je dois admettre que l'idée me plait mon cher S'orn. Et vous là dedans, qu'avez-vous à y gagner ? »

« Vous n'avez qu'à me laisser participer officiellement aux élections tout comme Ten'Shi. L'annonce de ma candidature a déjà été diffusée, ça mettra un terme aux rumeurs d'un probable conflit entre moi et la Monarchie. Par la force des choses nous sommes liés vous et moi Excellence. Je vous ai aidé à maquiller ce crime et vous m'avez laissé la vie sauve. Dès lors, nous serions trois à concourir pour le titre tant convoité. La dernière semaine je me retirerai de la course et diffuserai un message dans les médias pour encourager mes électeurs à voter pour vous. »
Grendo S'orn
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Neimoidia - Kaantay - Domaine du Clan Ten'Shi

Enième jour d'orage sur Kaantay d'ordinaire si paisible. La seconde ville la plus importante de Neimoidia était plongée depuis plus d'une semaine dans un épais brouillard bien déprimant et le retour du soleil n'était pas prévu avant au moins six jours. Au loin dans les profondeurs obscures des Forêts Pourrîtes les éclairs semblaient s'écraser entre les arbres Manax. Un bien triste spectacle qu'observait avec attention la Matriarche de la famille Ten'Shi du haut de la tour Est de sa résidence principale. L'épouse du Conseiller Nute Ten'Shi avait consacrée sa vie toute entière à l'éducation de ses filles au nombre de cinq au total. Une tâche qu'elle accomplissait avec ardeur et minutie depuis des décennies, sous l'insistance de son mari désireux de placer ses enfants à des fonctions importantes de la société neimoidienne. C'est ainsi que l'une d'entre elle entra au service du Cabinet Royale tout comme Nute Ten'Shi des années plus tôt, une autre devint Grande Prêtresse de Koto-Si consacrant sa vie à la foi locale, les trois dernières n'étant pas encore en âge de travailler.
Historiquement parlant, Kaantay était étroitement liée au Clan Ten'Shi. Contrairement aux autres vieilles familles influentes neimoidiennes qui s'étaient installées à Koto-Si pour être plus proche du pouvoir, les Ten'Shi, eux, s'étaient installés de l'autre côté des Forêts Pourrîtes, loin derrière le Marais qui séparait les deux cités. Un pari risqué mais qui s'est avéré payant au fil des années. Seule et unique famille riche de Kaantay, les Ten'Shi aidèrent au développement de la cité, si bien qu'elle se plaça en seconde position des villes les plus importantes de Neimoidia.

« Denaria, dis à ta soeur de mettre sa robe pourpre, elle lui va bien au teint. Et dépêches-toi, ton père invite l'un des plus importants donateurs de sa campagne, nous ne pouvons pas être en retard. »

« Oui Mère. » répondit la jeune neimoidienne déjà prête pour accompagner ses parents à un énième diner d'affaire. La petite Denaria devait avoir une douzaine d'années pas plus. Très intelligente pour son âge, sa mère l'encourageait à développer d'avantage sa confiance en soi. Qualité que la gamine manquait cruellement depuis la sortie de la ruche communautaire. La Matriarche aimait tous ses enfants d'un amour inconditionnelle. Elle était prête à mourir pour chacune d'entre elle.

« Doneeta, Mère te demande de mettre ta robe pourpre. » s'exclama la gamine tout en descendant rapidement les marches d'escalier qui menaient à l'étage inférieur, celui réservé aux chambres d'enfants « Doneeta ? »

Dehors le tonnerre grondait comme jamais, comme s'il annonçait une menace à venir qui était très proche ou sur le point de se produire.

« Doneeta ? » la petite Denaria arriva enfin devant la chambre de sa soeur, elle ouvrit la porte et passa sa tête par l'ouverture, peur de déranger la jeune femme occupée de s'apprêter sans doute « Doneeta ?!!! » hurla-t-elle en voyant une paire de jambe couchée sur le sol, derrière le lit complètement immobile.

« Denaria arrêtes de crier ! J'ai perdu ma bague quelque part et je ne la retrouves pas. Elle doit être quelque part par là ... ou par ici ... tu m'aides à mettre la main dessus s'il te plait ? »

Rassurée de voir sa soeur en bonne santé, la fillette se mit également à quatre pattes pour rechercher la précieuse bague disparue « Donetta, Maman te demande de mettre ta robe pourpre pour le rendez-vous de ce soir. »

« J'ai entendu mais je compte mettre la bleu. Mère sait pourtant que je n'aime pas la couleur pourpre, surtout si je dois me présenter en public. Je n'ai plus dix ans, je peux décider quelle tenue porter pour un tel événement. »

« Je..je voulais juste... te prévenir » balbutia la petite fille, comme si sa soeur venait de lui crier dessus « Ne t'inquiètes pas Denaria tu n'en peux rien. Sèches tes larmes, je vais m'arranger avec maman. Ah voilà ma bague, elle était là depuis tout ce temps. Elle a du glisser sous ce meuble lorsque j'ai changé de tenue. Viens allons retrouver maman là haut. »

Denaria prit automatiquement la main de sa soeur et les deux neimoidiennes se mirent à grimper ensemble les marches en direction de la chambre de la Matriarche. Arrivées en haut, elles ouvrirent la porte sans attendre la moindre réponse et tombèrent nez à nez avec un individu cagoulé occupé d'étouffer leur mère, la tête dans un vulgaire plastique transparent. Voyant débarquer les deux nouvelles arrivantes qui crièrent aussitôt, l'individu lâcha subitement le sac et fonça vers la fenêtre pour s'enfuir. Quelques secondes plus tard, il avait disparu.

« Mère !!! Mère !!! » « Maman !!!!! »

Essayant de reprendre de l'oxygène, la Matriarche était effondrée sur son lit, en vie mais à peine. « Dites à votre... père ... qu'on a essayé de ... m'assassiner .. vite »


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Par contact holographique :

« Alors, la mission est-elle accomplie ? »

« Négatif monsieur, deux de ses filles sont entrées au mauvais moment. Je ne pouvais pas rester sur place sans me faire prendre. »

« Imbécile ! Vous auriez dû les assassiner aussi, maintenant ce sera nettement plus compliqué d'atteindre la Matriarche Ten'Shi.... Bon je vous recontacterai d'ici peu, jusque là silence radio. »

« Affirmatif Sénateur. »

« Je vous ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça. Sombre crétin ! »
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