Invité
Anonymous

Système Alsakan, secteur Alsaka, Région du Noyau.

Orbite lointaine de l’étoile.
Quelques jours après les évènements de Makem-Te.



La navette fendait l’espace de l’orbite basse, ses propulseurs la lançant sans bruit vers les profondeurs du vide sidéral. Sa destination n’était pas l’espace profond, mais deux objets réfléchissant à peine la lumière émise par l’étoile lointaine mais point central du système. Les cibles étaient positionnées en orbite de la planète la plus lointaine du système, Gulec. Il s’agissait d’un monde stérile, rocheux et sablonneux exploité depuis longtemps par les Alsakanis. On y trouvait de nombreuses installations minières, et même une ville coiffée d’un dôme abritant près de cent-mille habitants travaillants principalement dans les galeries, les commerces ou encore l’administration. On y trouvait également une station relais et un avant-poste dans l’orbite basse. Mais la planète et ses installations n’étaient pas la destination du Sénateur Fylesan et de la délégation qui l’accompagnait. A ses côtés se tenait l’Amiral Nivohn ainsi que le Conseiller à la Guerre, Ethær Jalyyïellon. Le premier était militaire de carrière et était l’un de ceux en charge des projets militaires actuellement développés pour le compte de la Marine Alsakani. Le second était un des conseillers principaux du Roi Fird, en charge des affaires militaires et des financements associés. C’était lui qu’il avait fallu convaincre de la nécessité de renouveler en grande partie la flotte vieillissante croiseurs et croiseur-cuirassés dont disposait la Marine. Des individus d’une influence certaine, et dont le déplacement n’était motivé que par la visite des nouveaux bâtiments reçu par les forces navales et un important rendez-vous avec les principaux décideurs de l’Alsakan Corporation of Armaments.

Plus la navette était propulsée vers la frontière extérieure du système et plus Gulec grossissait du fait du rapprochement de la distance séparant la planète du petit vaisseau. Les principales installations orbitales devinrent rapidement visibles à l’œil nu au travers des vitrages en transparacier de la navette, laquelle ne tarda pas à entrer dans l’orbite sans pour autant se laisser entrainer sur l’une d’elle. Sa destination était tout autre et était encore invisible, tapie dans l’ombre de la planète. Seuls quelques stroboscopes de couleurs venaient indiquer la présence de deux objets massifs en orbite basse, destination de la navette de Jeresen. Les quelques lumières clignotantes ne tardèrent pas à laisser place à une puissante illumination de la coque de duracier et de titane des deux navires de guerre au profil effilé et ailé. La proue des navires ressemblait au museau des Colo à griffes de la planète Naboo, offrant un style agressif à des navires pourtant taillé pour la défense mobile. En effet, leur taille titanesque supérieure au kilomètre et leur important tonnage les rendaient de facto plus intéressant pour des manœuvres défensives que pour des tactiques offensives nécessitant une manœuvrabilité extrême et une vitesse importante. Ces navires, de type croiseur de bataille, représentaient néanmoins des atouts non négligeables de part leur puissance de feu et leur conception moderne par rapport aux installations défensives statiques qu’étaient les bases et forteresses stellaires. La stratégie Alsakanie à toujours été la même au cours des millénaires, à savoir disposer de navires puissants et orientés sur la défense de ses intérêts. Il n’a jamais été question de mener des offensives avec de pareils bâtiments. Face à la menace que pouvaient représenter les Impériaux et les Sith, cette stratégie avait été renforcée avec lune capacité de réactivité à une invasion des dépendances du Nord et de l’Est que les forces Républicaines n’auraient pu endiguer. Une stratégie visant à boucher les deux chemins d’accès au Noyau et au reste du territoire Républicain, les Voies Hydienne et Perlemienne, avec pour dernier recours le bouclage total de l’important carrefour de Brentaal à l’aide de navire-forteresse capable de défendre comme de contre-attaquer. Cependant, bien que ces nouveaux navires fussent capables de mener des sièges, ce n’était pas là l’utilisation première qui leur fut pensé puisqu’Alsakan ne cherchait plus à s’étendre par la force depuis bien des millénaires.

Les deux navires étaient en formation parfaite et se laissaient entrainer sur leur orbite commune. La navette de Jeresen passa sous la proue du premier pour venir survoler celle du second, offrant alors un panorama magnifique aux passagers. La surface irrégulière des bâtiments cachaient plusieurs canons lasers, des canons ioniques ou encore des lanceurs de torpilles à protons tout en offrant une protection jugée suffisante aux trois mille membres d’équipage répartis dans de nombreux niveaux compartimentés. Tandis que la navette remontait vers la poupe, elle passait devant les imposantes batteries turbolaser jumelées situées aux extrémités intérieures des épaisses ailes du bâtiment, et cela pour finalement survoler le patronyme du vaisseau inscrit à-même la coque en duracier : Amiral Hirken, du nom de l’Amiral qui avait défendu avec vaillances les dépendances du Nord contre l’opportunisme Coruscanti dans ce qui était aujourd’hui connu comme le Cinquième Conflit Alsakani.


« Navette Alphis, navette Alphis. Vous êtes clair pour vous poser plateforme Delta-Sept. Conseiller Jalyyïellon, Sénateur Fylesan, Amiral Nivohn… au nom de tout l’équipage, bienvenue à bord de l’Amiral Hirken. »


La petite mais luxueuse navette vira de bord pour se glisser sous le flanc ailé du croiseur-cuirassé, remontant le fuselage blindé et effilé du bâtiment en direction de sa proue où se trouvait le hangar du navire, ou plus précisément l’ouverture menant aux différents hangars : chasseurs-bombardiers, navettes, corvettes légères, etc…
A bord du désormais bien minuscule vaisseau, dans le luxueux salon richement décoré et réservé aux invités, ces derniers finissaient leurs préparatifs avant leur débarquement. L’Alsakani se remémorait le cahier des charges qui fut spécifié à l’Alsakan Corporation of Armaments pour la fabrication de ces bâtiments de guerre et il espérait encore qu’il était possible de remplacer les vieillissants croiseurs, l’épine dorsale de la Marine, par des versions plus petites, raccourcies, de ces monstres de guerre. La combinaison de ces croiseurs de batailles –pour ne pas dire cuirassés- à des croiseurs de tonnage inférieurs pourrait offrir un véritable couteau-suisse sur laquelle Alsakan pourrait se reposer pour sécuriser les territoires sous sa juridiction.


« Pensez-vous réellement que les investisseurs de l’ACA accepteront aussi facilement de se voir ainsi mener en bateau ? » souleva soudainement l’Amiral Nivohn, sortant le Sénateur de sa réflexion.

« La proposition que compte leur soumettre Son Altesse est impossible à refuser. Ils feront mine de le faire mais ils finiront par accepter. » rétorqua la Conseiller tout en observant attentivement le hangar qui apparaissait au travers des hublots en transparacier.

« Nous en avons la quasi certitude, en effet. Comment pourraient-ils repousser l’ouverture de l’ACA au marché extérieur ? Son Altesse et l’Archaïad souhaitent peut-être s’assurer la main mise sur la division purement militaire mais non sans développer la division civile. » rajouta l’Alsakani tout en déposant sa flute aux trois-quarts vide sur la table autour de laquelle les trois officiels étaient disposés. « Et c’est sans parler des contreparties financières. »


Ce qui se tramait au sein de l’Archaïad et de noblesse Alsakanie dans son ensemble avait pour but de protéger de manière durable les biens d’Alsakan contre l’ingérence extérieure. Ainsi, en proposant de nationaliser l’Alsakan Corporation of Armaments pour ensuite répartir les sièges du conseil d’administration aux différentes maisons de l’Archaïad, le Roi s’assurait qu’aucune entité étrangère ne pourrait causer directement du tort à la protection d’Alsaka et de Bormea. De plus, toute nationalisation des Chantiers de Vento par la République serait immédiatement bloquée par l’état lui-même. En revanche, les détenteurs de l’ACA obtiendraient la capacité de s’ouvrir au marché Républicain dans le domaine civil, et cela de manière illimitée sans que l’aristocratie ne puisse s’interposer. Sans oublier les quelques centaines de milliards de crédits républicains qui seraient directement reversés.


« C’est exact. En retour, nous ne serons plus bloqués par toutes les contraintes qu’impose la République sur le secteur privé. »


Jeresen opina légèrement du chef. Ce genre de choses ne le regarderait plus dès que la chose aura été actée et officialisée. Il faudra du temps, surement des semaines de négociations, au moins. Il n’était que Sénateur, ce n’était normalement pas à lui d’assister à ce genre de réunion lorsque l’entreprise en question était déjà basée sur Alsakan.

La porte qui les isolait du reste de la navette finit enfin par coulisser lorsqu’un des valets du Conseiller Jalyyïellon fit irruption vêtu du traditionnel juste-au-corps et de la veste accompagnée de son jabot. A cela venait s’ajouter la toute aussi traditionnelle épée de cérémonie ainsi que les terribles bas pour hommes que portaient encore certains aristocrates de l’Arachaïad mais surtout les valets et autres serviteurs de ces mêmes nobles. Il s’exclama :


« Le pilote de la navette vous signale que nous sommes arrivés à destination. »


A peine eut-il reçu un signe de la part du Conseiller qu’il s’éclipsa aussi vite qu’il n’était apparu, laissant seuls les aristocrates et militaire.

Jeresen se leva néanmoins sans plus attendre, tirant légèrement sur ses gants posés sur la table pour les enfiler, laissant là le somptueux local et les subtilités des derniers préparatifs à ses congénères pour se diriger vers la sortie de la navette, où il fut vite rejoint par l’Amiral et le Conseiller.
Les crampons d’arrimage du vaisseau ne tardèrent pas à toucher le sol dur du hangar. La rampe de débarquement s’abaissa enfin après de longues secondes d’attente pour laisser entrer un flot d’air aseptisé en provenance du croiseur. Devant eux, à une dizaine de mètres, se tenaient plusieurs officiers facilement reconnaissables à leur accoutrement ainsi qu’une petite colonne d’honneur constituée d’hommes d’équipage en uniforme de cérémonie. C’était là le protocole, encore et toujours. Tout avait été préparé pour leur arrivée, et Jeresen s’y complaisait comme souvent sans pour autant en abuser. Il n’était pas comme ceux qui aimaient rappeler leur statut d’individu privilégié à tout bout de champ, mais il savait qu’il était parfois nécessaire pour lui de rappeler qu’il n’était pas n’importe qui –devant l’Archaïad par exemple. Mais en ce jour, c’était surtout le Conseiller Jalyyïellon qui était célébré.

Les officiers au garde-à-vous finirent par saluer les trois représentants alors qu’ils arrivaient au niveau des militaires, rendant le salut d’un signe de tête entendu ou encore d’un salut pour l’Amiral Nivohn. C’était les salutations d’usages habituelles et obligatoires à chaque montée à bord d’un représentant d’importance auxquelles on ne pouvait pas déroger.
L’officier le plus gradé finit par faire deux pas en avant, avant de s’immobiliser et de prendre la parole :


« Bienvenue à bord de l’Amiral Hirken. Je suis le capitaine Thicehk, commandant de ce bâtiment. C’est un honneur de vous avoir à notre bord. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire sur le pont. »


La demande fut bientôt suivie d’un signe de la main, paume tendue vers l’autre extrémité du hangar où se trouvait l’une des nombreuses portes-sas sécurisées du bâtiment de guerre.
Invité
Anonymous

La progression au cœur du bâtiment fut assez aisée et facilitée par les nombreux turbolifts et autres ascenseurs régulièrement disposés sur l’ensemble du navire de guerre. Les corridors s’éloignant du hangar à navette étaient larges pour permettre à une troupe de se déplacer en section sans totalement obstruer le passage. Le design des couloirs restaient sobres, dans la pure tradition Alsakanie. Leurs navires de guerre n’étaient pas fait pour accueillir un rassemblement officiel, ni même un lieu de rassemblement pour les artistes. Ainsi, les tunnels creusés à l’intérieur du navire prenaient la forme de prismes hexagonaux renforcés tout les vingt mètres par des arceaux servant à la fois à garantir leur intégrité mais aussi à offrir une protection aux équipes de sécurité en cas d’abordage. Gris et moyennement éclairés, ils rappelaient ô combien vivre dans l’espace pouvait être difficile à bord d’un vaisseau de combat. Un soldat n’avait pas besoin de vivre dans le luxe que l’on pouvait trouver dans le décor des bâtiments de flotte Républicaine, qui offrait par ailleurs de bien nombreux désavantages tactiques là où les ingénieux d’Alsakan avaient d’abord cherché à assurer la protection des hommes qui utiliseraient leur matériel. A ces couloirs venaient s’ajouter des corridors de maintenance bien plus étroits qui permettaient d’entretenir le vaisseau sans venir encombrer les coursives des différents ponts et ainsi gêner le bon fonctionnement du navire. En arrivant dans les secteurs critiques du navire, dont la passerelle de commandement principale faisait partie, ces couloirs se rétrécissaient grandement et enchaînaient les coudes et autres changements de direction dans le but, une fois encore, de protéger le navire et son équipage contre un abordage. La succession d’angles permettaient de mettre en place des positions de défenses statiques et la réduction de la largeur des corridors assurait que l’ennemi ne pourrait pas les submerger facilement. Cependant, il était toujours possible de se déplacer sans le moindre problème à trois individus de front, ce qui permettait de ne pas engorger les couloirs dans les zones critiques nécessitant parfois un nombre de personnels accru. Ce n’était pas le cas de la passerelle et de son environnement, réservé aux opérations premières du vaisseau. En revanche, les générateurs et autres zones d’ingénierie et de maintenance sur les propulseurs ou les armes nécessitaient beaucoup de monde pour les maintenir en état de fonctionnement.


« … Sachez, Sénateur, que votre retour sur expérience des événements de Makem Te ont été très bénéfiques et a permit d’approfondir les simulations et l’entrainement de l’équipage, et ce, sans parler des modifications en terme d’armement et de protection. »


La remarque, dispensée alors qu’ils prenaient place à bord du dernier élévateur, n’étonna en rien le Sénateur. Sa participation à la bataille de Makem Te s’était vite révélée précieuse pour Alsakan en matière de stratégie. Elle permettait de voir l’évolution de l’adversaire futur, et de s’adapter à leurs méthodes. Qui plus est, ces bâtiments furent pensés pour affronter les navires Impériaux les plus puissants là où la grande majorité des navires Républicains s’étaient révélés totalement dépassé en un contre un.
En revanche, elle sembla surprendre le Conseiller, qui afficha un visage des plus expressifs avant de tout simplement poser sa question :


« Des modifications ? Qu’entendez-vous par là ? Que les vaisseaux n’ont pas été livrés selon le cahier des charges ? »

« Oh, ne vous inquiétez pas pour cela Monsieur le Conseiller. Il y a eu quelques défaillances mais rien d’importants. Ce sont surtout une modulation des déflecteurs et une mise à jour des données tactiques concernant les bâtiments Impériaux dont il a été question. »


Jeresen n’avait pas été le seul à rapporter des informations des événements de Makem Te. Il avait même été obligé de montrer patte blanche devant les autorités militaires Républicaines. Il n’avait pu apporter que son expertise et son interprétation. La quasi-totalité des données concrètes furent récupérées par l’équipage du Rucapar, le navire Alsakani qui avait participé aux affrontements. Le Sénateur d’Alsakan retirait néanmoins une certaine fierté de savoir son analyse étudiée au sein de l’État-major de la flotte ou encore à l’École de Guerre de son monde. Il venait ni plus ni moins que de réaliser un de ses rêves d’enfant qu’il avait souvent eu en contemplant les portraits et les illustrations de ses ancêtres.

La porte du turbolift coulissa pour les libérer de son emprise, les laissant avaler les dernières dizaines de mètres qui les séparaient de l’épais sas blindé qui donnait sur la passerelle du bâtiment. Cette dernière était assez vaste et agencée de manière similaire à celles des bâtiments de la République. En effet, Alsakan n’étant plus dans une période de multiples conflits avec Coruscant, et avec la menace croissante de l’Empire, le temps était plutôt à la coopération. Ainsi, s’il devenait nécessaire d’armer ces bâtiments avec un équipage en partie Républicain, ce dernier n’aurait pas à se former bien longtemps pour en comprendre le fonctionnement. Ce n’était cependant pas si intuitif, car il fallait bien que les Alsakanis puissent protéger leurs bâtiments s’ils venaient à devoir se retourner contre la République un jour.

Ce n’était pas souhaitable, mais c’était une chose qu’il fallait prendre en compte.

La passerelle était agencée en largeur et non plus en longueur, se détachant ainsi de la norme habituelle. Une coursive en faisait le tour, permettant de se déplacer et d’observer l’extérieur au travers des larges vitres en transparacier. La table de commandement holographique représentant le champ de bataille (ou l’environnement du vaisseau en temps normal) se trouvait au centre du pont, sur une position surélevée et entourée de rambarde de sécurité pour empêcher les personnes de chuter dans les deux fosses situées de par et d’autres, à gauche et à droite. C’est de cet endroit que le capitaine du bâtiment gérait son navire et donnait ses ordres. Concernant les deux fosses, ces dernières étaient divisées en plusieurs couloirs étroits flanqués de rangées de consoles et d’ordinateurs réservés à l’usage des techniciens et aux officiers de la passerelle assurant le bon fonctionnement de la chaîne de commandement. Là encore, le fonctionnel avait prit le pas sur l’agréable pour plus d’efficacité.


« Nous voici sur le pont principal. Comme vous pouvez l’observer, nous sommes presque à cent-pour-cent de nos capacités. La quasi-totalité de l’équipage a été embarqué. Nous devrions être pleinement opérationnels d’ici la semaine prochaine pour participer à la campagne de test puis à l’exercice mensuel organisé par l’État-Major. »

« Je suis impressionné par votre efficacité, Capitaine. » rétorqua-t-il avec sincérité.


En effet, il prenait d’ordinaire trois à quatre fois plus de temps pour prendre en main un nouveau navire et former l’équipage à son maniement. On ne pouvait pas monter à bord et deviner par pure magie comment faire fonctionner un appareil de plusieurs millions de tonnes. C’était peut-être possible à bord d’un chasseur ou d’un cargo, mais pas avec un croiseur-cuirassé de cette envergure.


« Oh, je n’y suis pas pour grand-chose, Sénateur. Ce bâtiment est assez simple à prendre en main. C’est l’adaptation les procédures existantes aux nouvelles structures qui nous prends du temps, ainsi que de former l’équipage aux nouvelles fonctionnalités et technologies. En réalité, les chantiers navals nous ont bien facilité le travail. »

« D’ailleurs, où sont leurs représentants ? Je les pensais déjà bord. » lança le Conseiller en sortant de ses pensées.


Jeresen savait que ce n’était pas la visite du nouveau bâtiment de guerre de la flotte Alsakanie qui intéressait le Conseiller. Il avait déjà lu toutes les informations que son bureau lui avait fournit, en qualité de Conseiller d’État à la Guerre. Tant que les appareils remplissaient leurs rôles et répondaient parfaitement au besoin, tout irait bien. Il se moquait de savoir que l’ensemble des batteries turbolasers du navire étaient commandées par un tout nouvel algorithme de fonctionnement et non plus manuellement, comme c’était le cas pour la vieillissante flotte. Ou bien encore le fait que le navire disposait pour la première fois d’un déflecteur, qui le protégeait des armes à énergie et d’un bouclier à particule qui, associé avec le blindage en kiirium utilisé depuis des millénaires, le protégeait des armes à projectiles. Ainsi, il était autant protégé contre les tirs lasers que contre les missiles et les torpilles.


« Oh, si. Ils vous attendent en salle de conférence. C’est juste à côté, suivez-moi. » rétorqua aussitôt le capitaine, en indiquant la direction de la main, un sourire s’affichant sur son visage aux traits angéliques.« Nous vous ferons la démonstration des capacités du navire à la suite de votre réunion. »


C’était une jeune femme, surement promue récemment mais qui avait su montrer de réelles capacités pour en venir à grignoter les places normalement réservées à des officiers supérieurs plus âgés et plus expérimentés. A moins qu’elle n’ait fait ses armes avec de bons résultats, d’une manière ou d’une autre.
Le fait fut qu’elle ne les guida guère bien loin, à seulement une dizaine de mètres hors de la passerelle. Elle s’immobilisa face à une porte, laquelle coulissa pour dévoiler l’une des salles les mieux décorées et les plus agréables du navire de guerre. Adieu la rusticité militaire, et bienvenue dans l’ambiance plus… diplomatique et officielle. La salle de conférence était vaste et son sol était recouvert d’un large et grand tapis au teintes rouges-orangées, sur lequel trônaient une vaste table en bois de Veshok de Mandalore entourée de larges fauteuils qui n’avaient rien à envier à ceux du Sénat Galactique. Les murs étaient couverts de tableaux représentant les batailles dans lesquels l’Amiral Hemmik Hirken avait combattus ou bien encore de riches tapisseries. Des plantes venaient orner les coins de la salle, alors que l’espace était visible au travers d’une vaste baie vitrée en transparacier.

Les représentants de l’Alsakan Corporation of Armaments étaient déjà présents, debout devant l’observatoire qui donnait sur la courbure de la planète gelée. L’arrivée du Sénateur et du reste de sa délégation interrompit leur discussion, et c’est avec un sourire forcé qu’ils les accueillirent, leur offrant l’opportunité de se servir une coupe parmi celles remplies du somptueux présent sur la table.

Jeresen refusa poliment. S’il tenait plutôt bien l’alcool, il ne voulait pas pour autant prendre de risques. On ne sait jamais. Il se contenta en revanche de serrer d’une poigne ferme les mains des trois représentants, avant de présenter officiellement le Conseiller et l’Amiral, comme le voulait le protocole. Puis, il questionna :


« Bien, nous présumons que vous avez pris acte du pourquoi de cette réunion. Je me trompe ? »

« Nous en connaissons les grandes lignes, effectivement. Nous avons bien reçu les documents fournis par le gouvernement. »

« Bien. Dans ce cas nous proposons de commencer tranquillement. Qu’en dîtes-vous ? »


D’un geste de la main, il invitait l’intégralité des deux délégations à prendre place autour de la table, dans une volonté réelle de dialogue. Il ne voulait pas créer un face-à-face futile qui allait retarder l’avancée de négociations dans lesquelles les chantiers navals n’avaient, au final, pas le dernier mot.
Invité
Anonymous

« C’est inacceptable ! Nous ne pouvons accepter que le gouvernement puisse nationaliser de la sorte ! Sénateur, Honorable Conseiller, vous savez tout aussi bien que moi qu’une pareille manœuvre ruinerait tout les efforts accomplis par l’ACA, et ce depuis sa fondation ! »

Jeresen tapotait doucement du doigt sur la table alors qu’il écoutait depuis plusieurs minutes l’opposition véhémente des représentants de l’Alsakan Corporation of Armaments au projet qu’il avait lui-même porté aux côtés du Conseiller Jalyyïellon et agrémenté de nombreuses modifications, de sorte que la nationalisation puisse servir aussi bien les intérêts de la royauté que l’’ACA elle-même. Il était à noter que la décision originelle consistait en l’absorption pure et simple de l’immense entreprise, et cela sans la moindre discussion, alors que le principal intérêt du gouvernement était d’empêcher toute saisie de la section militaro-industrielle de la corporation. De fait, le domaine civil serait tombé en désuétude au fil des années, par manque d’intérêts. C’était inacceptable, et c’est pourquoi Jeresen avait proposé de diviser l’ensemble en deux entités distinctes, de sorte que le domaine civil aurait été capable de subsister. Évidemment, une pareille scission mettrait à mal le restant de la société, laquelle se verrait dans l’incapacité de survivre plus de quelques mois. C’est pourquoi Jeresen avait demandé audience auprès de Sa Majesté pour s’assurer de certaines garanties.

Premièrement, le volet civil serait sous tenu et placé sous perfusion par le gouvernement, de sorte qu’il soit capable de se ressaisir et de reprendre seul le flambeau et le marché auquel il avait accès serait étendu, ce qui signifiait une ouverture libérale de certaines lois Alsakaneses que beaucoup disaient inaliénables. Jusqu’alors, les grandes corporations comme l’ACA se voyaient refuser l’ouverture à l’exportation, en dehors des contrats pouvant être passés de gouvernement à gouvernements. En contrepartie, ces corporations disposaient d’un véritable monopole sur le marché planétaire, ce qui leurs suffisaient largement pour subvenir à leurs besoins. Désormais, et grâce à l’impulsion donnée par Jeresen, la section civile de la corporation se verrait libre de toutes chaines et pourraient s’étendre à un marché extérieur des plus friands.
Deuxièmement, le gouvernement s’engageait à bâtir et développer, sur ses fonds propres, les structures nécessaires à l’exploitation ainsi qu’à la production des biens. Cela incluait évidemment de nouveaux chantiers. Dans l’attente de la cession de ces nouvelles infrastructures, la corporation naissante pourrait utiliser, pour des coups réduits, les chaines de production et les installations déjà disponibles pour éviter toute rupture totale de l’activité.

A cela venait s’ajouter des compensations financières évidentes. En réalité, le gouvernement d’Alsakan y perdait beaucoup plus, sachant qu’il aurait très bien pu se saisir de l’ensemble sans rien offrir –ou presque en retour. Si Sa Majesté avait accepté et fait exiger de pareilles compensations, c’était dans l’unique but de montrer que la gouvernance d’Alsakan et de son hégémonie était à l’écoute et se révélait très attentionnée dans ce genre d’affaire. Il fallait créer un précédent le plus attrayant et le plus rassurant possible, de sorte que si ce genre de mouvement devait être de nouveau exécuté à l’avenir, des bases solides seraient déjà disponibles.

De fait, la réaction des représentants était impensable, pour ne pas dire incompréhensible. Bien qu’en réalité, elle l’était. On parlait tout de même le leur retirer leur gagne-pain, quand bien même les compensations étaient plus qu’énormes et confortables. Cependant, face à un avenir souvent imprévisible, il était compréhensible que ces gens-là ne soient pas très convaincus. Même avec de pareilles garanties.

Jeresen était évidemment irrité, et il n’avait jamais réellement apprécié ces personnalités qui se pensaient à l’abri des lois, et dont il connaissait l’aura de corruption qui les entouraient. Il en avait d’ailleurs coincé certains lorsqu’il avait reprit en main le Directoire de la Sécurité Intérieure, sur Alsakan. Pour le reste, il avait parfois gardé certains dossiers bien au chaud, de sorte qu’ils purent être utilisés pour faire pression. D ‘une certaine manière, il avait offert de magnifique levier de pression aux Conseils du Roi. Ce n’était pas très propre, mais il fallait parfois se salir les mains. Et celles de Jeresen, malgré les apparences, étaient couvertes du cambouis qu’il avait amassé dans ses années au service de l’organisme de renseignement Républicain, l’OSR.

Son regard dévia d’ailleurs, quittant le coin de la table pour venir se porter droit dans celui du représentant :

« Peut-être préfèreriez-vous le plan qui était initialement prévu pour cette affaire ? Peut-être préféreriez-vous porter cette affaire auprès de la justice fédérale ? Pensez-vous réellement que la République ne profiterait pas de l’occasion pour vous nationaliser, comme elle a pu le faire avec des corporations comme la CTC ou KDY ? Le Roi Fird lui-même a interféré et légiférer de sorte à ce que vous, ainsi que tout vos partenaires ainsi que vos employés- des citoyens de notre monde- ne soient pas abandonnés à leur sort. Si une décision est inacceptable, c’est bien la votre. »

« Le fait est que vous n’avez pas le choix, messieurs. Nous passons à côté de quelque chose en acceptant de libéraliser et de soutenir l’activité du secteur naval civil au lieu de saisir l’intégralité de votre activité. »

Que pouvaient-ils bien ajouter, pour qu’ils ouvrent les yeux et réalisent qu’ils n’auraient pas mieux ? Jeresen laissait sa main reposer sur la table pour venir se saisir du verre qui se présentait devant lui. Il en but une gorgée, acquiesçant doucement aux propos du Conseiller. Ils avaient organisé cette réunion dans l’espoir de pouvoir éviter l’opposition entre deux blocs, mais ces deux mêmes blocs refusaient mutuellement de s’effriter. L’Alsakani refuserait que le sien ne s’égratigne encore plus après toutes les concessions qu’ils avaient faites.

« Nous avons toujours des recours. Nous pouvons éventer la totalité ce projet aux travailleurs, faire remonter l’information dans les médias locaux… »

« Mais allez-y, faites-vous plaisir. Entre une entreprise privée et le secteur public, entre l’incertitude et la stabilité, qui croyez-vous que vos cadres et travailleurs préfèreront ? Ce projet n’est pas un secret, et il est malheureux de constater que vous n’informez même pas vos employés de sujets aussi important pour leur avenir. » interrompit Jeresen pour leur couper l’herbe sous le pied et les pousser face au fait accompli.

L’Alsakani ne pouvait pas se faire surprendre sur un sujet pareil. Les nouvelles législations sur le travail étaient ce qu’elles étaient et Alsakan les avaient soutenu. De plus, il était normal que les travailleurs préfèrent disposer d’un emploi stable, à l’abri des fluctuations imprévisibles du secteur privé concernant leur gagne-pain.
A vrai dire, Jeresen était frustré de constater ô combien les actionnaires actuels de l’ACA n’avaient que peu d’intérêts pour les considérations de leurs ouvriers, mais il ne fut pas celui qui frappa du poing sur la table…

« Vous n’en ferez rien, messieurs. Il serait malheureux que la puanteur de la corruption qui gangrène les hautes strates de l’ACA ne soit révélée aux yeux de la Justice parce que vous auriez décidé de vous opposer à ce que vous ne pouvez contrôler. Vous savez aussi bien que nous que cet accord vous est grandement profitable mais vous n’en voulez que plus.

Mais résignez-vous, vous n’aurez rien de plus. »


Jeresen détourna légèrement son regard vers le Conseiller, quelque peu surpris qu’il se soit laissé aller à pareil chantage. L’Alsakani savait que les dossiers sur l’Alsakan Corporation of Armaments et les dérives de ses actionnaires et gestionnaires existaient. Il avait participé à leur écriture, il y a de ça des années, mais il ne pensait pas que le Conseil en place puisse avoir le courage de s’engager contre les puissantes corporations basées sur son propre sol. Mais le regard entendu que lui rendit Ethær Jalyyïellon ne laissait pas de place au doute. Le puissant qu’il était n’hésiterait pas à ruiner les crédits que pouvaient avoir les dirigeants de l’ACA pour atteindre le but qu’il s’était fixé.

Pour des convictions différentes, il n’hésiterait pas non plus.
Invité
Anonymous

« Ces accusations sont profondément choquantes et nous ne pouvons tolérer d’en entendre plus. Avec tout le respect que nous vous devons, vous dépasser les bornes. »

La réponse de l’homme était incertaine, quand bien même il essayait de gardait une véritable contenance face aux accusations lancées par le Conseiller. Après avoir passé de longues années à mener des interrogatoires et à jouer aux espions, Jeresen savait remarquer les détails qui trahissaient les véritables intentions de ses interlocuteurs. C’était d’autant plus vrai lorsque ces derniers n’étaient pas parfaitement rompus au jeu politique ou aux tromperies. Les affaires dans lesquelles mouillait une bonne partie des actionnaires de l’Alaskan Corporation of Armaments étaient connues de tous autour de cette table mais leurs représentants continuaient de nier en bloc. Ils faisaient leur travail, ce pourquoi ils étaient payés, ce pourquoi ils avaient été envoyés. Il était normal que les têtes qui dirigeaient la corporation soient prêtes à tout pour protéger leurs intérêts, quitte à venir défier l’autorité planétaire. Leur suffisance était assez grande, leur fortune conséquente et leur influence assez bien ancrée sur la scène Alsakani pour qu’ils puissent se pencher intouchable. Mais ils ne l’étaient pas. Si le gouvernement et la justice locale n’avait pas agi depuis des siècles, c’était bien parce que l’Alsakan Corporation of Armaments représentait un véritable intérêt dans sa gestion actuelle.

Cependant, les choses changeaient et la menace que faisait porter l’Empire sur la République et les mondes des voies Hydienne et Perlemienne avaient une influence particulièrement néfaste. Ces deux routes étaient en quelque sorte le pré-carré d’Alsakan et l’Hégémonie se devait d’être à la hauteur des attentes. Cela passait par l’amorçage d’une remilitarisation accrue et une modernisation des équipements de la Marine, mais aussi par la réquisition de la partie du secteur privé devant soutenir les efforts qui allaient être entrepris dans cette optique. En soi, l’ACA n’aurait jamais été impactée si l’Empire n’avait pas décidé de se montrer menaçant, et la récente attaque sur Makem Te avait précipité les choses.

De fait, Jeresen s’était vu contraint de revoir son calendrier pour pousser cette réunion avant que l’ensemble des points litigieux de ces négociations aient été abordés. Aujourd’hui, ils en payaient tous les frais et le projet qu’il avait porté pendant des mois pour amorcer une transition calme et pacifique allait tomber à l’eau. Il ressentait un profond malaise à l’idée de voir tout son travail réduit à néant mais une part de lui-même était profondément enthousiaste à l’idée de voir l’ACA refuser en bloc. La menace du Conseiller représentait la consécration d’un travail qu’il avait porté il y a des années mais qui n’avait pu aboutir du fait de l’influence des membres dirigeants de la corporation.

Ces gens-là étaient un fardeau, un boulet que traînait Alsakan depuis des décennies. Ils étaient l’épine qui forçait un géant à courber l’échine et à renier une partie de ses principes fondamentaux. Ces gens-là jouaient au même jeu que ceux de Coruscant, Rendili ou Neimoidia. Ces gens-là devaient partir, se faire évincer de leurs positions à titre d’exemple, pour montrer que la Justice finit toujours par rattraper ceux qui se détournent des Lois.

« Comme vous voudrez. » rétorqua Ethaer Jalyyïellon en refermant les dossiers qu’il avait devant lui. « Sénateur Fylesan, Messieurs, nous sommes au regret de vous informer que ces négociations n’iront pas plus loin. Son Altesse a déjà trop longtemps patienté dans l’espoir de voir un dénouement heureux se présenter sur cette affaire et nous n’y voyons aucun compromis. »

Jeresen avisa le Conseiller qui se levait et ne tarda pas à l’imiter avant de laisser glisser son fauteuil sous la table. Il cherchait à comprendre pourquoi il avait échoué à mener ces négociations à leur terme. Mais il n’était pas le principal responsable de cet échec. La proposition finale faite par le gouvernement ne pouvait pas être refusée, car elle était bien trop avantageuse. Pourtant, l’Alsakan Corporation of Armaments avait refusé en bloc. Sans doute pensaient-ils qu’il s’agissait là que d’une manœuvre lancée sans but précis et qu’elle aurait été abandonnée par les Conseils après qu’ils aient essuyé plusieurs refus de leur part. Peut-être que l’erreur des actionnaires de l’ACA étaient là. Peut-être n’avaient-ils pas pris au sérieux les choses qui s’étaient présentées à eux.

« Nous comprenons parfaitement. Messieurs. » rétorqua Jeresen avant de venir saluer les représentants qui prenaient rapidement la poudre d’escampette après avoir récupéré leurs propres documents, non sans laisser entrevoir leur frustration.

L’Alsakani les fusilla du regard tout du long, attendant qu’ils aient passé la porte pour secouer la tête et s’appuyer de ses mains sur la table en bois de Veshok. Son regard sembla flotter dans le vide le temps que la porte-sas se referme. Puis il se tourna vers le Conseiller Jalyyïellon :

« Que comptez-vous réellement faire ? Jusqu’au bout, nous avions pensé qu’ils finiraient par accepter, qu’ils nous faisaient marcher pour voir jusqu’où nous étions prêt à aller.»

La réponse ne tarda pas à claquer, alors que l’homme s’appuyait contre le mur :

« Vous avez fait tout ce que vous pouviez, Fylesan. Ils se croient intouchables, et vous savez très bien pourquoi. Vous avez déjà essayé de les faire plonger il y a des années. Mais cette fois-ci, ils n’auront pas d’ange gardien pour les protéger. Le Conseil a déjà tranché en interne dans le cas d’un éventuel refus et Son Altesse lui a apporté tout son soutien. »

Jeresen esquissa un sourire amusé, alors que les souvenirs des raisons de don échec de l’époque revenaient au cœur de ses pensées.

« Oui. Le Conseil de l’époque s’était montré des plus catégoriques. Tout comme notre Sénateur. »

Le fameux Sénateur. Celui-là même qui avait approuvé les politiques ridicules qui avaient fortement impacté la réputation d’Alsakan, laquelle était déjà sur le déclin. Il fallait admettre que les conflits Alsakanis avaient offert un certain rayonnement mais que le manque de réactivité d’Alsakan suite à la dernière grande guerre contre les Mandaloriens avaient déjà bien réduit son influence. Son père, Vondar, avait bien essayé de redresser la barre. Il y était même parvenu, fut un temps. Mais ses successeurs avaient tout ruiné, et c’était à présent à Jeresen de réparer les morceaux pour ramener Alsakan sur le devant de la scène. Pour l’instant, les premiers résultats se révélaient prometteurs.

« Donc, son Altesse et ses Conseils sont tous d’accord pour faire chuter les dirigeants de l’Alsakan Corporation of Armaments ? Veuillez pardonnez cette curiosité soudaine mais… comment ? »

Oh, Jeresen avait bien son idée mais il n’était désormais plus celui qui manœuvrerait le navire. Les choses n’étaient plus entre ses mains et il espérait simplement que les Conseils se montreraient effectivement à la hauteur et ne changeraient pas d’avis. Les épées de Damoclès qui lévitaient au dessus des têtes des leaders de l’ACA étaient nombreuses et suffisamment tranchantes pour les décapiter, à condition d’en faire bon usage. Corruption, recel, blanchiment, fraude fiscale, … La liste était longue, très longue. Encore une fois, ces gens là se sentaient intouchables. Ils allaient tomber de haut, très haut.

« Les preuves existent. Vous avez dispensé des enquêtes lorsque vous étiez au Directoire. La population est très à cheval sur le respect de règles et se montre impitoyable lorsqu’elles sont transgressées.

Face à un tel scandale, la solution pour ramener le calme est évidente, et elle sera d’autant plus ferme. »


Il avait tout intérêt à ce que ce soit le cas.

Jeresen opina du chef. Il n’en demandait pas mieux. D’un geste de la main, il faisait signe au Conseiller et à l’Amiral Nivohn de le suivre, les deux premiers réaffirmant au dernier que tout ce qui s’était dit dans cette pièce ne devrait pas en sortir, ce dont il s’acquitterait. L’Amiral n’était pas fou.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn