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Nar Shaddaa, joyau de l’espace hutt, avec ses palais gargantuesques, ses trésors cachés, ses … Nan, j’déconne. Tout le monde s’en fiche de ça, là-bas. En tout cas, pour à peu près toute la faune locale, ce qui compte, ce sont plus ses boîtes de nuit bien glauques, ses cantinas pourries, son alcool frelaté, ses trafiquants en tout genre, surtout dans le genre malhonnête en fait, ses escrocs, ses prostituées et prostitués, sa came et sa luxure … Et autant être franc d’emblée, j’appartiens à cette catégorie de gars qui ne sont là que pour picoler, baiser, et se trouver un ou deux contrats.

Pourtant, à la base, j’ai pas vraiment de bons souvenirs de cette pétaudière galactique. Mes premiers pas dans l’espace hutt, c’était ici, alors autant dire que j’ai vite souffert. Nar Shaddaa a ses lois, et aiment ne pas les apprendre aux nouveaux arrivants. La règle, c’est que tu finiras par comprendre ce qu’on attend de toi si tu veux survivre … Mais que tu le feras à tes dépens. Y a pas d’autres solutions : tu te fais bouffer, ou tu bouffes. Tu achètes, ou tu te fais acheter. C’est la seule norme à respecter : les crédits sont rois, et toi, t’es rien. Juste de la viande qui se déhanche comme un imbécile sur une piste mal éclairée, qui sue dans une moiteur sensuelle en lorgnant une proie que tu séduiras ou payeras. Certains trouvent ça glauque. C’est vrai. Sauf que dans ces moments où tu sens tous les regards sur toi, que tu déploies tes phéromones et que tu les vois, tous ces jolis visages te lorgner, tu te sens le roi de cette planète puante, l’espace d’un instant et d’un shoot.

Le réveil sera toujours difficile. Pour ça aussi que c’est si facile de perdre pied, dans ce coin : l’envie est la plus forte, l’adrénaline si difficile à ignorer, tellement elle te prend aux tripes. L’excès est un leurre, certes, mais une illusion splendide. Il faut l’avoir vécu pour comprendre cette sensation exquise de devenir fou, de ne plus voir que l’objet de son désir, de ne vivre que pour le son d’une musique obscène et d’une bouche qui se pique d’être rebelle. Et c’est pour cet instant qui précède la décision de s’en aller, de suivre un corps inconnu pour un corps à corps lui bien connu qu’on est des centaines à vivre en marge. Y en a qui appellent ça l’addiction. J’appelle ça la liberté. Parce que mes erreurs, ce sont aussi mes choix, et quitte à crever, autant le faire dans la plus pure acmé du plaisir.

A l’origine, j’étais là pour une livraison de mes médocs, comme je le faisais souvent pour gagner facilement du blé. Et puis, le type à qui j’avais filé le matos m’avait demandé si j’avais pas une ou deux heures, pour voir un pote à lui. J’avais accepté, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il avait une bonne tête. Ou qu’il avait l’air vraiment anxieux. En tout cas, je l’avais suivi jusqu’à une mansarde où gisait un pauvre gars sur un grabat. Coup de vibrolame dans la jambe. Mal soigné. Bacta de synthèse pourri, qui avait coagulé et formé une sorte de gangue puante … Bref, pas le spectacle du siècle. Et j’ai pas eu besoin d’aller trop loin pour comprendre qu’à moins d’un miracle, y avait plus de jambe là-dessous. Sauf que, allez proposer une amputation, tiens. J’ai fait comme d’habitude dans ces cas-là : j’ai dit que j’allais tenter, et que si y avait un problème, je couperais. Oh, je savais que je le ferais, à la fin. M’enfin, autant pas le dire d’emblée si je voulais être payé. Je connais le chanson du malheur, on va dire.

J’ai coupé. Pas le choix. Et j’ai eu mes crédits. Puis je me suis cassé en essayant de pas penser à ce mec qui allait se réveiller cul de jatte et sans espoir de survie si son pote le lâchait dans un bouge pareil. Avant que vous ne rêviez … Je me fais aucune illusion. Il le laissera tomber. L’amitié, l’amour … Les grands serments, ça résiste jamais face à la survie, à l’appel du ventre. Cynique ? Un peu. Beaucoup. On va dire, expérimenté, plutôt. On peut avoir des connaissances, des partenaires, et rien se promettre. Parce qu’on sait jamais ce que la loterie géante de cette galaxie réserve, même si de ce que j’en ai vu, c’est rarement génial. Autant pas se bercer d’illusions non ?

Bref, j’étais mal. Je devrais pas être sensible à ce genre de trucs. Sauf que raté. J’ai jamais réussi à être une crapule complète. Ne nous y trompons, je fais très bien illusion. Pour un type de la République, le vrai de vrai, le bien borné, je suis une raclure, y a pas à discuter, je serais même plutôt d’accord. Mais je suis un zeltron de principe. Enfin, un minimum. Disons que quand je ne suis pas bourré, ma conscience se manifeste. Donc, c’est pas pour rien que je suis saoul autant que possible. Logique.

J’étais donc allé dans l’une de mes cantinas favorites. Et cinq verres plus tard, je commençais déjà à aller un peu mieux. Traduction : j’étais bien lancé pour enchaîner les tournées et finir par terre. Bonne soirée en perspective donc.

Et là, je vois un spectacle qui me détourne de mon alcool, prouesse difficile. Sourire enjôleur, mince, beau gosse … Ah ça y est, y a pas que la piquette locale qui me réchauffe les sens. Je tâte le terrain. Au sens figuré, quand même, je suis pas aussi direct ! Petite plaisanterie, discret lâchage de phéromones pour tester, empathie en action, zeltron à l’écoute : je sors la panoplie. Ca mord, ça ricane, ça accepte un verre, puis une danse … Bingo. Et il m’invite, encore et encore, et je le suis, et ça s’embrasse, et je me dis que décidément, je vais mieux finir ma nuit qu’elle n’a commencée. La chair a ses faiblesses. Dernier verre. Mains qui se frôlent …

Puis le trou noir.

J’ouvre les yeux. Tout tangue autour de moi. Mes paupières s’abaissent, le temps de retrouver un peu de stabilité. Nouvel essai, et là, sous mon regard hagard se dessine un plafond inconnu. A côté de moi, j’entends un grognement. Maintenant, j’évite toujours d’être tellement déchiré que je me souviens plus de mes nuits … Peut-être que j’ai un peu abusé par rapport aux autres fois. A vrai dire, j’ai dû carrément abuser si j’en crois le mal de crâne qui me tenaille depuis mon réveil. En plus, il faut une sacrée dose pour donner la gueule de bois à un zeltron …

Vu qu’apparemment, le destin est farceur, c’est à ce moment précis que la chose à côté de moi se déplie … Et là, y a erreur ! Parce que soit je suis pas au courant, soit l’anatomie masculine est soudain particulièrement plantureuse. Aussitôt, je sais qu’il y a anguille sous roche. Même complètement torché, je ne coucherais pas par erreur avec quelqu’un et surtout pas une femme. Faut pas exagérer, je connais mes limites. Soudain, un horrible doute me prend … Le petit … Il n’a quand même pas …

Je la fixe, et j’entame les hostilités :

« Si t’as une explication, hésite pas, parce que là de suite, c’est pas moi qui risque de t’en fournir. »

Avant d’ajouter, prudent :

« Et avant que tu me castres, mettons de suite les choses au clair: je serais jamais assez bourré pour te faire quoi que ce soit. Rien de personnel, juste pas le bon matos. »

Petit sourire en coin, avant de conclure :

« A moins que tu te sois jeté sur le spécimen de première classe que t’avais dans ton lit. »
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Nar Shaddaa… Chancre du vice et de la corruption à l’échelle galactique. Chose reconnue partout dans la galaxie et plus encore du côté de la République. Pourtant c’était incroyable le nombre d’êtres qui pouvaient s’y complaire… et prospérer. Le meilleur endroit de l’univers pour se faire des creds ou crever en essayant. Un endroit ou tout est permis ou presque… Etre dans le collimateur d’un Hutt n’est pas une bonne chose. Mais cela passe encore s’il ignore où vous êtes ainsi que ceux qu’i a embauché. Et s’il n’y en a qu’une de ces limaces qui ne soient en colère… Ça finira bien par lui passer d’ici son prochain banquet gargantuesque.
 
C’était le cas de Nai’ah. Son départ précipité et mouvementé de Telerath n’avait été le fait que d’un contrat posé sur sa tête parce qu’un enfoiré paranoïaque avait mis une prime sur sa tête. Le pourquoi du comment… Sans doute pour une histoire de clan Hutt qui a joué avec les mauvaises personnes chez les impés sans doute. Un boulot ici ou là dans des zones reculées dans la Bordure c’était bien mais cela ne mettait pas du beurre dans les épinards comme on dit. C’était connu que pour des gens comme ceux ayant une profession de chasseur de primes ou de mercenaire comme elle, il valait mieux la chercher dans l’Espace Hutt.
 
La voilà donc à fouler le sol en duracier et permabéton de cette planète pourrie jusque dans son noyau. Mais avant de commencer à chercher un job intéressant, la Chiss avait eu envie de s’amuser un peu. Une cantina est une cantina. Une boîte de nuit est une boîte de nuit. Ce genre de considérations étaient valables partout ailleurs, sauf sur Nar Shaddaa. Ici, on dit que la vie a peu de valeur. C’est vrai. Mais c’est pire encore lorsque vous êtes Humain. Ils grouillent peut être ailleurs, mais alors ici, ils sont moins que rien et ne valent rien ou presque… Sauf s’ils sont avec des membres non-humains. Là ils sont tout juste tolérés…
 
Et encore ! Ça, c’est lorsque les établissements les acceptent. Il y en a pas mal sur la Lune des Contrebandiers qui les refuse dans ces termes : Interdit aux droïdes et aux Hums. C’est plutôt raide, hein ? Mais parfois ce genre d’écriteau à l’entrée c’est plutôt charitable… Pour dissuader le tout venant, la boîte va jusqu’à diffuser des substances hallucinogènes qui peuvent brouiller les photorécepteurs d’un droïde voir être mortel pour un Humain. Et c’est dans ce genre d’endroit qu Nai’ah se rendait. Le fin du fin sur Nar Shaddaa pour s’amuser et aussi pour y faire les rencontres nécessaires pour se dégoter un contrat aux p’tits oignons !
 
Pour commencer un verre. Puis un autre. Suivi d’encore un… Même l’alcool frelaté de Nar Shaddaa n’a pas son équivalent dans le reste de l’univers. Ça et le fait que les substances planant dans l’air n’aidaient pas à garder les idées sobres. Tout ici était fait à la consommation abusive de ces alcools coupés avec… il vaut mieux ne pas le savoir.  Il y a encore peu, Nai’ah n’aurait jamais supporté boire autant. Mais après un séjour prolongé transformé en année sabbatique sur Telerath l’avait endurcie sur cet aspect. Les yeux quelque peu embrumé par l’alcool et l’esprit enfiévré, voilà que la Chiss s’était laissé séduire à l’idée de se déhancher follement sur l’une des pistes de danse au milieu des inconnus. Son regard et son attention se portait sur un être parmi la foule de danseurs.  Un mâle Mirialan au regard enjôleur s’évertuait à glisser entre chaque participant. Un beau mâle qui ne demandait qu’à bien s’entourer et qui cherchait sans aucun doute une partenaire avec qui passer la nuit.
 
Après plusieurs danses ou l’un comme l’autre avait pu reluquer leur marchandise respective, la proposition de boire un verre était venue comme une forme de délivrance. S’extirper la piste qui devenait encombrée, se donner la sensation de se désaltérer et plonger l’esprit dans les vapeurs brumeuses de l’alcool. Des plaisanteries et allusions fusèrent ainsi que des caresses finissant par un baiser, puis d’autres. La promesse d’une nuit agitée mais plus intéressante que le boulot en perspective ! Le couple quittait l’établissement collé l’un à l’autre, ne se souciant nullement des autres dans de grands éclats de rires.
 
Le réveil sera difficile…
 
Un grognement s’échappait de ses lèvres alors que le sommeil dans lequel elle était plongée s’estompait, laissant peu à peu place à la dure réalité. Le cauchemar qu’allait être leur journée. Un lancinant mal de crâne se réveillait aussitôt, provoquant un autre grognement plus fort alors que la Chiss sentait quelque chose remuer auprès d’elle. A son tour de remuer, se retournant lentement, comme si cela pouvait atténuer un temps soit peu ce fichu mal de crâne. Nai’ah pensait retrouver le beau Mirialan avec lequel elle s’était bien amusée, pour se qu’elle s’en rappelait.
 
Alors… A moins qu’elle se soit trompée du tout au tout avec les substances hallucinogènes plus l’alcool ingéré plus que de raison, à moins que le soleil de Nar Shaddaa, quand il perce l’épaisse couche nuageuse du à la pollution, ne soit aussi puissant que ceux de Tatooïne, mais ce Mirialan tout vert à présent rougeoyant aurait été cuit à point durant la nuit ? Et cette tête affreuse ?! Non ce n’était pas lui ! Ses yeux rougeoyant quasiment fermés finirent par s’ouvrir en grand, fronçant les sourcils, lorsque le Zeltron prenait la parole, ne reconnaissant pas du tout la voix.
 
-Aaaaah ouaaaaiiiis ???!!!! Lâchait-elle d’une voix grave, encore endormie et abimée par l’alcool.
 
Instinctivement elle laissait glisser une main vers le sol, là où elle garderait son pistolet blaster et/ou sa vibrolame. On est jamais trop prudent dans ce monde et encore moins sur Nar Shaddaa ! Mais rien ! Bordel ! Nai’ah ne boira plus jamais autant ! Jamais ! Par un réflexe pudique, la Chiss tirait le drap malodorant le plus proche et le tirait vers elle pour se couvrir. Pas le bon matos ?! Mais il se prend pour qui celui là ?!  Ouais le castrer ! Rien que pour ça il le mériterait ce Zeltron camé !  Pendant qu’il continuait de bavasser elle cherchait ses affaires mais la pièce était un vrai champ de bataille de… lupanar. Des affaires éparpillées partout ! Bordel ! Son regard venait se reposer sur le Zeltron impudique et en plus de ça vantard au point d’en être écœurant.  
 
-Un « spécimen de première classe », hein ? Oh oui ce déééélicieux Mirialan ! Lâchait-elle tout de go en se léchant ostensiblement les lèvres. Constatant avec malice, le regard plongé sur son entrejambe, que cela éveillait de succulent souvenir pour le Zeltron Du moins l’imaginait-elle. J’suis sûre que t’aurais aimé ça… Qu’j’m’occup’ de toi !
 
Poussant un long soupir suivit d’un grognement Nai’ah retombait en arrière, la tête sur l’oreiller. Son mal de tête reprenait de plus belle.
 
-Bordel ! Dis ! T’as pas quelqu’chosss  pour les gueules de bois ? Les Zeltron z’êtes du genre à gérer ça, nâon ? Non ?! Pffff… M’en doutais !
 
Ses gestes étaient peu assurés mais il fallait qu’elle se lève et se tire de là de suite. Ce plan cul foireux sentait l’arnaque à plein nez… Ou le piège. Dans les deux cas, ce n’était pas jouasse. Un par un, la Chiss récupérait ses affaires en repoussant celles du Zeltron. S’habillant de sa combinaison de cuir et de l’attirail qui avait traîné dans c’te chambre miteuse. Heureusement il manquait rien apparemment. Rien ne la concernant.
 

-Non ?! T’es sûr qu’t’as rieeeen ?! 
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Paraît que les femmes tiennent pas l’alcool. J’y ai jamais cru, mais maintenant, je révise mon jugement : les femmes bleues, clairement, c’est flippant bourré. Bon, venant de moi, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, je sais bien, mais quand même : ma nouvelle compagne de lit est très sévèrement atteinte. En fait, j’ai l’impression de voir un reflet de mes pires cuites d’il n’y a pas si longtemps. Sans rire, j’ai jamais affiché une tronche pareille, non ? C’est à se demander comment je pouvais ramener quelque chose de potable dans mon pieu défoncé comme ça. Ou alors peut-être que ces types étaient aussi déchirés que moi … qu’elle. Bref, ça expliquerait pas mal de choses, sauf que je ne vais pas admettre que la vinasse a plus d’attrait que mes fesses. Soyons francs : c’est mauvais pour l’ego. Or mon ego, c’est ma vie. Donc, on oublie cette hypothèse troublante pour revenir au problème initial : je suis à poil, avec la gueule de bois et une nana inconnue.

Froncement de sourcils, grattage de tête, j’essaye de m’éclaircir les idées. Heureusement que j’ai deux foies et une capacité formidable à réfléchir avec trois grammes dans le sang. Je sais pas comment font les autres races moins généreusement dotées par la nature pour survivre à certaines descentes que j’ai pu observer dans ce genre de boîte interdites aux humains. Sauf que malgré l’habitude … Rien ne me vient. Même pas un petit flash. Le néant. Enfin pas exactement : les souvenirs du début de la soirée sont là, le dernier verre … Et définitivement le trou noir après. Un peu comme si …

La voix délicieusement perçante de ma comparse résonne et vient me vriller les tympans. Bon sang, elle est où la télécommande pour baisser le son de cet engin là ?! Ah, on peut pas sur les êtres vivants, c’est vrai. Comme quoi, les droides, c’est livré avec des fonctionnalités sacrément pratiques. On devrait coller la même aux gosses. En plus, les parents seraient rudement soulagés de ne pas se taper des mouflets braillards en permanence. Enfin, pour le moment, mes supers idées d’eugénisme muet ne vont pas beaucoup m’aider.

Donc … Qu’est-ce qu’elle dit ? Un … Par la bave de Borenga, quel Mirialan ! Enfin, c’est pas l’espèce la plus répandue dans la galaxie, et encore moins dans cette boîte … Non, il avait pas l’air très … Enfin, quoique … Elle est out, j’ai la migraine de ma vie, tous les deux sans rien d’autre que les vapeurs de l’alcool pour s’habiller … J’ai un mauvais pressentiment. Un très mauvais. Du genre de ceux que j’ai généralement avant de finir dans le coltard après toutes ces années passées dans l’espace hutt. Et que, si j’en crois mon instinct, j’aurais dû avoir avant de finir dans cette mouise sanglante. Va falloir enquêter :

« Possible. T’as un service trois-pièces là-dessous ? »

Je peux pas franchement faire plus clair comme message je crois. En même temps, vu mon état, on me pardonnera cet accès de franchise. Et puis au moins comme ça, elle risque pas de se faire des idées. J’pourrais la mener en vaisseau, je l’ai déjà fait, mais je vois pas trop l’intérêt de base, là. Et puis, si elle aime les mecs … Avec une sacrée dose d’hormones sexuelles, au pire, ça peut toujours se rattraper, un mauvais départ. Si on peut trouver plus mauvais départ que le nôtre. Ouais, je sais, pas facile de suite. Bon, va falloir enchaîner maintenant…

« Attends, mirialan … Le genre beau gosse, brun, avec le petit sourire en coin et les mains baladeuses ? Nan parce que sinon, on a essayé de se faire le même. Pas en même temps, j’crois quand même. »

J’ai rien contre les plans à trois, juste que je suis certain que là, y avait que deux corps sur la piste de danse. Et elle me demande si j’ai rien contre la gueule de bois … Ben, pas là non. Le pire c’est que si j’avais mes affaires … Elles sont où tiens ! L’ignorant un moment, je me lève et commence à farfouiller. Au bout d’un moment, je finis par retrouver ma ceinture sous le lit, avec ses sacoches vidées … Pas tout à fait en fait, une seringue leur a échappé. Je reconnaitrais le liquide orangeâtre dedans entre mille, et pour cause : c’est moi qui l’ait fait. Recette personnelle. Va falloir partager. Je m’en colle la moitié sur le bras, et je lui balance le reste sur le lit en sifflant :

« Stim. Ca devrait aider. J’suis à peu près clean, et de toute, j’ai qu’une aiguille. A prendre ou à laisser. »

Et j’enfile mes frusques en attendant qu’elle se décide, avant de souffler :

« On s’casse ? »
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Nai’ah enfilait sa combinaison, tournant le dos au Zeltron. Le geste se voulait pudique, bien qu’étant imprudent. Pas une bonne idée de tourner le dos à un être auquel on ne fait pas confiance. Cela dit, sur Nar Shaddaa, le cas échéant n’est pas une bonne idée non plus. L’on va dire que c’est la faute à l’alcool et à la nuit agitée. Bien que la Chiss n’en est pas le souvenir. Le Zeltron non plus d’ailleurs visiblement. Etant dans le coltard c’est tout juste si la mercenaire faisait attention à ce qu’il disait. Mais à sa provocation concernant le « service trois pièces », elle tournait sa tête vers lui, le fusillant du regard à moitié encore endormi. Au lieu d’une réplique du genre « tout dépend du trois pièces, mon chéri ! », il eut juste droit à un grognement. Ouais, Nai’ah n’est pas du matin… Pire encore quand sa sent l’arnaque c’t’affaire !
 
Concernant le Mirialan. Oui c’était bien lui. Taper dans quelque chose de pas commun… Pour une fois… Changer du vulgus… Raté ! Terminé, elle ne ferait plus jamais ça ! Parole d’ivrogne ? Ouais bah on verra ! Nai’ah était presque sûre qu’il n’y avait personne d’autre qu’elle et ce mâle dans la chambre. Pas de Zeltron. Non, rien de ce genre. Finissant tant bien que mal de s’habiller, la Chiss se retournait pour voir son compagnon d’infortune se planter une seringue dans le bras. Lorsque la dite seringue atterrissait sur le plumard, elle la regardait avant que ses yeux ne se posent sur lui. Quoi ? Il voulait que je m’injecte ça… Pffff… Fait chier… Vraiment une journée à ne pas sortir de la couette !
 
-Fichu Zeltron camé… Maugréait-elle.
 
Cessant de faire la tronche, Nai’ah se saisissait précautionneusement de la seringue. Scrutant encore une fois le produit… Elle devait reconnaître qu’elle ne le connaissait pas. Un liquide orange, comme celui là…  pas très net et ressemblant à… rien en fait. Pas le genre de truc que l’on trouve dans le commerce ! Faut dire que, en y regardant de plus près, le Zeltron est vraiment le genre à faire son beurre avec des saloperies. Enfoiré de junky ! Remontant sa manche pour se la planter dans le bras et s’injecter le produit. N’ayant pas l’habitude de ces produits, la Chiss croyait ressentir les effets immédiatement. Croyant aller mieux. C’est avec l’esprit faussement éveillé que Nai’ah reprenait son attirail et le sanglait autour de sa combi. Vérifiant que le blaster était prêt et que la vibrolame était toujours en place.
 
Le Zeltron parlait de se casser. Une bonne idée. Comme si elle ne pouvait pas l’avoir eu toute seule. Du regard elle cherchait encore son fusil… Avant de se se souvenir qu’elle l’avait laissé sur le vaisseau. Pas l’idéal de s’encombrer d’une telle arme pour aller s’amuser… Tiens, en parlant de vaisseau…
 
-L’enfoâââréééé !!!!! Lâchait-elle, furieuse.
 
Glissant une main à une pochette de sa ceinture, la Chiss constatait qu’elle n’avait plus le databloc contenant les codes de sécurité de SON vaisseau !!! En plus des infos qui y étaient contenues comme l’emplacement où elle l’avait garé par ailleurs… Autant qu’elle pouvait pardonner à ce Mirialan tout ça, bien qu’elle soit de mauvais poil. Autant ça, non ! Furieuse, Nai’ah ouvrait la porte de la chambre et sortait du bâtiment, prenant un grosse bouffée d’air frais… Même s’il est pollué. Levant les yeux, Nai’ah ne voyait rien d’autre qu’une sombre couche nuageuse donnant encore l’impression que l’on était la nuit… Si tant est que d’ici on puisse voir le ciel avec la pollution de c’te planète. Regardant tour à tour les bâtiments et les panneaux publicitaires diffusés en multiples langages, la Chiss ne reconnaissait pas l’endroit où ils étaient.
 
-Euuuuh… Tu r’connais le coin ? Faut que j’retourne à la plate forme ou j’ai laissé mon vaisseau. C’t’enfoâââré m’a pris mon bloc de codes d’accès ! Nous faut un transport et fissa !
 
Regardant autour d’elle dans la foule d’êtres de différentes espèces son regard s’arrêtait sur un humain. Un bête humain qui enfourchait sa motojet. Une parmi d’autres qui stationnait sur le bord de la passerelle bondée de passants. C’est d’un pas décidé que la Chiss se dirigeait vers lui, ne s’arrêtant que pour le pousser de la selle de sa motojet d’un coup de pied rageur. Venant s’installer sur l’engin, Nai’ah le frappait à nouveau de sa botte en plein visage pour qu’il ne se relève pas de suite, sans se préoccuper sur le coup en question n’irait le pousser dans le vide ou pas…
 

-Alleeeez !!! Ramènes-toi ! Criait-elle au Zeltron avant de démarrer l’engin et de décoller, le bruit du moteur masquant à peine les cris de l’humain qui voulait la récupérer sous le regard indifférent des passants. Bon, mon vaisseau est dans le quartier ouest de la Zone 32, plate-forme 03225… S’il y est encore… T’sais par où faut aller ?!  


Et ça, c'était en espérant qu'il était toujours là bas... Et que se ne soit pas un piège... L'idée lui plaisait de moins en moins, mais Nai'ah avait quelques petits trucs à récupérer le cas échéant.
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Avec un cri digne d’un gamoréen en rut, ma bleue sort en trombe de la chambre … Et j’avoue, j’ai pas totalement pigé. En fait, j’ai même cru qu’il était pour ma pomme, l’espace de trois secondes, et qu’elle allait me réduire en bouillie parce que le stim lui embrumait le ciboulot. Sérieusement, j’ai la main sur mon blaster quand je la vois s’approcher, au moindre faux pas, je la descends … Parano, moi ? Dans l’espace hutt, on dit prudent. C’est plus politiquement correct … Et proche de la vérité, aussi.

Sauf que non. Pour une fois dans ma vie, l’enfoiré, c’est pas moi. Je progresse, je vous dis. Si je comprends bien, le mirialan lui a chouravé les accès à son vaisseau, pas de bol. Eh … Minute papillon bleu ! J’en ai une aussi, de caisse volante ! D’accord, on sait pas trop comment ce tas de feraille arrive à se soulever de terre, mais bon là n’est pas la question, j’y tiens à mon vieux coucou. Le p’tit con aurait quand même pas … Ni une ni deux, je farfouille dans les sacoches de ma ceinture… Et me met à gueuler :

« Ah l’enfoirééééééééééééééééééééééééé ! »

Je sais, ça fait redite. On dirait un film de mauvaise qualité qui vient de se faire rembobiner. Mais là, je trouvais pas d’autres mots. Parce que évidemment, quand y en a pour une, y en a pour deux ! Sans compter que du coup, je regarde méthodiquement dans toutes mes poches et me mets à débiter une liste mirifique d’insultes dans à peu près toutes les langues que je connnais :

« Barv ! Blast ! Fils de chien kath ! Jeboe'i !* »

Et ainsi de suite pendant une longue minute. Tout y passe : zeltron, balosur, corellien, hutt, twi’lek, argot basic de contrebandier … Pas de doute, je suis un linguiste émérite en ce qui concerne les injures. Quant à la signification générale … Disons qu’elle se rapproche à chaque fois de la première délicatesse que j’ai pu lancer, avec une grande variation sur la famille. Que voulez-vous, apparemment, l’imagination en matière de jurons est éminemment limitée, finalement. En un sens, c’est presque amusant : ça prouve que malgré toutes leurs différences, les espèces de la galaxie ont des réflexions communes. Et qu’elles sont toutes en-dessous de la ceinture. Je crois qu’il n’y a qu’en bith que de telles mots n’existent pas. Et avec un nom pareil, en plus … Bref ! Je m’égare ! Retour à mes banthas.

Avec une dernière exclamation, je ravale ma bile et fonce derrière la mercenaire, bousculant sans ménagement tous ceux que nous croisons, et qui font une drôle de tête en voyant notre équipée fantastique à travers les arrières de la cantina. Quoique … Mais non, ils n’y étaient même plus. Par le derrière moelleux de l’Impératrice, ils étaient où ! Décidément, ça ressemblait de plus à plus à un mauvais gag, à une sorte d’émission à la noix où on aurait testé la résistance mentale de deux crétins sélectionnés au pif. Oui, c’était ça : une mauvaise plaisanterie. Sauf que sur Nar Shaddaa, les blagues finissent toujours par prendre des allures de réalité au goût douteux.

Arrivé à l’extérieur, je plisse les yeux pour voir si je ne trouve pas un repère familier. Raté. Je sais pas du tout où on est … Et la bleue non plus. Deux paumés paumés … Ouais, c’est débile, mais la pensée me fait ricaner tout seul. Je dois avoir l’air d’un abruti. Pas comme si ça me changeait beaucoup de d’habitude. Finalement, je grince, clairement mécontent.

« Nan. En même temps, je connais pas tous les bouges pourris du coin. M’enfin, comme on dit : tous les chemins mènent au spatioport. En voiture Simone ! Ou euh… C’quoi ton p’tit nom ma beauté ? Moi c’est Darel. »

C’est vrai qu’avec tout ça, les présentations sont un peu passées à la trappe. Je suis pas à cheval sur la politesse, mais j’aimerais bien pouvoir l’appeler autrement dans ma tête que la bleue. C’est que je manque de synonyme à force. Et puis, ça fait plus sympa de suite, de connaître le prénom de celle à qui on s’agrippe sur un speeder volé ! Jolie technique d’ailleurs. J’admire d’un œil expert et la félicite à ma façon :

« T’sais que j’adore ta façon de faire du stop ! C’est vraiment le pied … Tu l’as pris au débotté !»

Les vannes nazes, ça m’a toujours détendu. Comme la came, en moins nocif quoi. Enfin pour moi, je parle pas pour ceux qui doivent les supporter. Je me cale derrière elle, avant de râler :

« J’sais pas, mais faut que j’y aille aussi… En fait, c’est rigolo, mais on est garé à côté. Enfin à deux encablures quoi. »

On arrive à un embranchement. Gauche ? Droite ? J’en sais rien. J’en suis à suggérer de tirer à pile ou face quand je vois un gars qui traverse. Parfait. Ni une ni deux, je sors mon blaster et braille :

« Eh, bébé, c’est par où le spatioport ! T’inquiète, je viserais pas ton joli p’tit cul… Juste la tête. »

Sourire carnassier à l’appui, je le colle en joue. L’autre me regarde, se dit que ça vaut pas la peine de crever pour une bêtise pareille et indique la droite.

« Ben voilà, t’as ta réponse. »

Et c’est parti pour la droite.

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Soit c’était le cocktail de Stims, soit c’était la colère ou alors tout simplement l’action, mais Nai’ah redevenait elle-même. Déterminée. A croire que la gueule de bois n’était plus qu’un lointain souvenir maintenant qu’elle avait quelque chose sur le feu. D’autant qu’il s’agit d’une arnaque dont elle est la victime et qu’elle compte bien lui faire payer cash à ce salopard de Mirialan dont il est impossible de lui remettre un nom !  Appuyant rageusement sur l’accélérateur d’une pression de talon, la Chiss conduisait la motojet dans un couloir de circulation… Ouais autant vous dire que sur Nar Shaddaa la circulation… C’est plutôt la loi de la jungle ! Rien à voir avec ces couloirs bien propres et nets des mondes du Noyau ! Ici, il n’y a que des « rois du volant » ! Même si tous le monde ou presque est armé…
 
-Darel, hein ?! Moi c’est Nai’ah ! Criait-elle pour couvrir le bruit de la circulation.
 
D’ailleurs en parlant d’être armé… V’là que le Zeltron, nommé Darel, s’la joue « roi du blaster ». Comme avant qu’il se la jouait « linguiste » avec sa litanie de jurons en langues diverses et variées. Le genre de type qui a pas mal traîné dans l’Espace Hutt ! Comme quoi, son cocktail ne fait pas que « réveiller le cerveau » après une gueule de bois… Forcément il avait choisi sa cible, un couple. En visant la bonne femme, menaçant de la tuer s’ils ne répondaient à question. Demander son chemin sur Nar Shaddaa… Comment passer pour deux ploucs, des touristes, des idiots… Bof, ça doit être comme ça sur toutes les planètes-ville de la galaxie.
 
Pendant un bref instant Nai’ah doutait du bien fondé du procédé.  Non pas que de demander son chemin avec un blaster ne soit pas efficace mais qu’ici cela pouvait être le prétexte à sortir des flingues et à tirer dans le tas. Et ils avaient mieux à faire sur le coup… Contrairement à ce qu’elle pensait, pas de blaster, juste une direction. Fallait prendre le chemin de droite. Va pour la droite ! D’un coup de talon la Chiss accélérait et virait pour prendre la bonne direction, sans se soucier de la vitesse. Du moment qu’elle ne s’emplafonne pas un autre véhicule. Slalomant entre divers engins, finalement ils arrivaient à destination. Au départ la conduite était plutôt prudente, cherchant à se repérer au mieux à travers tous ces dédales de tours, avant de reconnaître les lieux. Les panneaux publicitaires aidant d’ailleurs ! Préférant être prudente, la mercenaire posait le véhicule antigrav à proximité e l’astroport, et en particulier des deux hangars où se situaient leurs vaisseaux. Voisins en plus, hein ? C’te hasard !
 
-Bon, on y va. Elle dégainait son blaster. Bah hé, sait-on jamais. Va voir pour ton vaisseau si notre « ami » y est. Moi je vais là.
 
Du doigt elle pointait une sorte de centre de contrôle. Un de ceux qui possèdent qui des vérins bloquants pour les vaisseaux. Des fois qu’un enfoiré, comme c’est le cas, voudrait s’en emparer… Ou qu’un coup de vent violent ne vienne l’embarquer. Encore qu’ici les plates-formes peuvent aussi se rentrer en intérieur. Un luxe quand on y pense… Quand bien même le type voudrait piquer un vaisseau, il lui faudrait que le contrôle débloque les vérins. L’idée étant que s’il venait à en profiter pour la trahir aussi ou qu’il la plante là dans la mouise et que son vaisseau n’ait pas encore été visité, elle pourrait le bloquer lui aussi…
 
-Mon vaisseau est là bas, au bout de la rampe. S’il n’est pas au tiens, c’est qu’il doit être là bas… Obligé de repasser par ici… Devant nous !
 

En espérant qu’il soit seul… Et pas un fichu gang dans la poche en sus ! 
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« Si je râlais à chaque fois que quelqu’un sort son blaster sur cette planète pourrie, je serais aphone depuis longtemps, ma belle. »

Pas pour rien que j’ai les miens toujours à portée de main. Ou dans mes mains, c’est selon. A vrai dire, y a plus de gens armes sorties qu’armes à la ceinture dans les rues de Nar Shaddaa. En même temps, vu la faune locale … Ca se comprend. Entre ceux qui ne parlent que ce langage et ceux qui n’ont pas envie de crever et ont appris aussi à s’en servir … Forcément, les tirs volaient bas. Enfin haut, bas, ça sert à rien pour refroidir un quidam. A moins de viser les pieds. Mais je préfère un bon one-shot entre les yeux, ça va plus vite.

Attention, je suis pas un accroc de la gâchette, entendons-nous bien ! En vrai, j’aime pas trop sortir mes flingues. On va pas se mentir, en cas de nécessité, ou quand faut agir vite, j’ai aucun scrupules, mais de là à arroser tout ce qu’il bouge, y a un gouffre que j’ai pas encore franchi. Mais du coup, si je les sors, c’est que un, je suis énervé, et deux, que je compte m’en servir si ça dégénère. Et si je suis nul pour un paquet de trucs, le tir, bizarrement, c’est quelque chose qui me vient instantanément. Je sais pas, comme un instinct pour savoir où viser. Ca doit être le côté chirurgien, je suis sûr : la précision, ça sert toujours. Ah, et la connaissance de l’anatomie aussi : un petit coup dans la jugulaire, et hop, ça pisse le sang de partout, ça fout la trouille, et c’est super rapide. Ou sinon, comme je disais, la bonne vieille méthode du carton dans la tronche. En tout cas, je sens que là, on va sacrément en avoir besoin, de nos blasters. Une vieille intuition de baroudeur, on va dire. Les plans dans ce style, ça finit jamais bien. Croyez-en mon expérience.

On arrive au spatioport, et elle me montre le machin qui contrôle les attaches de certains vaisseaux. Enfin, quand on peut se les payer quoi. Moi, j’ai pris la version bas de gamme … On parie combien que celui qui va se faire avoir dans cette histoire, c’est bibi ? Ouais, on parie pas, c’est sûr. Ca m’apprendra à être pingre … Et à pas savoir gérer un budget. J’ai jamais réussi à faire des économies. Le blé, c’est fait pour être dépensé ! Un zeltron, ça flambe, j’y peux rien, c’est génétique. Ou alors, je suis juste de mauvaise foi. Possible aussi. Bref, je braille tandis qu’elle s’éloigne :

« Ça marche ! »

Et je cours comme un dératé, renverse au passage un nautolan, grommelle trois excuses, répond aux insultes qui suivent, évite un tir balancé pour faire bonne mesure, contourne un gamorréen bourré qui demande où est le port, évite le tir énervé du gérant qui louche à moitié, tourne dans le deuxième couloir, escalier Hutt, et arrive enfin devant mon bébé. Enfin … Devant mon bébé ET un type vert.

« Eh, coucher et se barrer, j’ai rien contre, mais je suis même pas sûr qu’on ait couché. »

Quoi ? C’est vrai ! Le pire dans tout ça, c’est que je me suis réveillé dans le même pieu qu’une nana et j’ai de moins en moins l’impression d’avoir tiré mon coup, ce qui fait que je suis mal luné et frustré, soit un cocktail explosif. En clair, à défaut d’avoir déchargé cette nuit, je vais le faire maintenant. Avec mon flingue.

Du moins c’était l’idée avant que l’autre empaffé se barre. Et il court vite le bougre ! Mais il a pas eu le temps de s’embourber mon vaisseau. Quoique c’est bizarre, quand même, le temps qu’il a mis … Il cherchait pas … On verra plus tard, j’aime pas réfléchir quand j’ai envie de descendre quelqu’un ! Je le canarde, il réplique, je roule sur le côté et me planque derrière une caisse. Il est rapide l’affreux ! Et pas mauvais en plus, que je me dis alors qu’un tir me frôle le crâne, brûlant une mèche rebelle. Saleté, on s’attaque pas aux coiffures, c’est interdit par le code de déontologie des beaux gosses ! Il connaît vraiment pas les bonnes manières, celui-là.

Allez, faut y aller. Je me retourne, vise et … me replanque aussitôt. Ok, un je prend, mais y en a toute une palanquée qui vient de se rameuter. Ils lui demandent ce qu’il se passe, qu’ils ont tout déchargé et …

Euh…

Comment ça, tout déchargé ! J’ai pas de cargaison moi ! Enfin j’en avais une, mais elle est partie depuis belle lurette. Il reste quoi comme une possibilité ? Et là, je pige. Tout le barda électronique du vaisseau, le genre de truc qui coûte une blinde et se revend super facilement au marché noir. Super. Génial.

Les tirs reprennent. Et là, pas moyen de filer, je vais me faire trucider. Je crois que c’est le moment de prier pour que la bleue se souvienne que j’existe et vienne me filer un coup de main … Ou sinon, je suis bon pour la casse.

Comme mon vaisseau.
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Nai’ah grimpait les marches deux par deux. Son souffle était court et elle sentait son corps qui lui hurlait qui ce n’était pas une bonne idée. Foutaises ! Depuis quand il avait voix au chapitre, lui ? La dernière fois remontait à très longtemps. Bien sûr, en d’autres circonstances aussi. Mais là c’était différent. Entre la soirée et la nuit passée, il fallait recharger les batteries comme on dit. Remettre la mécanique en état. La bouche sèche et les battements lancinants du cœur frappant les tempes à une cadence infernale… Les joies d’un lendemain d’une soirée trop arrosée. Et l’étrange cocktail de stims n’était qu’un pis aller…
 
C’est le souffle court que la Chiss arrivait enfin en haut de l’escalier. La porte menant à la salle de contrôle était fermée… et verrouillée ? Une tentative, puis une seconde. Les portes en duracier s’entrouvraient… Mais pas assez pour qu’elle puisse s’y faufiler. Un coup de pied rageur donné dans l’un des battants de la porte coulissante finissait par la faire s’ouvrir complètement. Il n’y avait rien d’autres ici que des ordinateurs et autres calculateurs… Et un droïde. Un vieux modèle de type GE3 un peu déglingué devant s’occuper du trafic aérien sur les plates formes déchargées par cette tour de contrôle… Aux mains d’un Toydarien véreux comme il faut, sur la planète comme il faut… Mais pas au bon moment…
 
-Oh ! Que se passe-t-il avec la porte M… Lâchait le droïde en se retournant. Ses photorécepteurs se braquant sur la Chiss, ceux-ci semblant changer de luminosité. Vous n’avez rien à faire ici ! Dégagez ! La voix métallique du droïde avait changé de ton et devenait agressive. Bien plus que ne se permettrait un droïde normal.
 
-Oh ça va, hein ! J’ai un fichu mal de tête et je cherche ton foutu « Maître » Toydarien ! Introuvable ! Alors tu vas répondre à ce que je veux savoir au lieu de me faire courir après lui !


*En plus il vole ! Tricheur !*
 
-Oh ! Les photorécepteurs changeaient de nouveau de couleurs, revenant à la précédente et sa voix reprenait plus avenante… Pour un droïde. Oui bien sûr ! Dites-moi tout !
 
-Mon vaisseau, là. Dit Nai’ah en s’approchant devant la baie vitrée de la tour de contrôle qui donne sur les différentes plates-formes. Là, celle là ! Plate-forme 03225. Est-ce que quelqu’un y a accédé depuis hier ?! Quelque chose de bizarre ?
 
-Oui en effet. Une équipe de maintenance. Ayant trouvé cela étrange puisque cela n’est pas habituel, mon Maître Toydarien m’a dit de ne pas le signaler.
 
-QUOOOOO ????!!!!
 
-Et en ce moment ils sont sur le vaisseau se trouvant trois plates-formes plus loin. Il appartient à un Zeltron un peu bizarre… Si vous me permettez de m’exprimer ainsi.
 
-Tu m’en diras tant ! Comme t’es du genre consciencieux, droïde, tu vas faire en sorte que les caissons provenant de MON vaisseau y retourne. Bloque l’accès et tu me donneras les codes ensuite… Sur ce databloc ! Databloc qu’elle piquait à l’instant sur le bureau. Okay ???!!!
 
 -Oui ! Bien sur madame ! Je vais faire…
 
Nai’ah ne l’écoutait plus et redescendait les marches à vitesse grand V. Du haut de la tour elle avait vu des caisses empilées dans une allée de service et de déchargement attenant à son vaisseau. Parmi ceux qui veillaient au déchargement des caisses l’un d’eux portait un fusil en bandoulière. Son fusil Charric, dernier souvenir de son ancienne vie, brisée à jamais. D’autres faisaient la même chose au même moment au vaisseau de Darel. Mais d’abord il fallait s’occuper du sien. Comme aimait le dire l’un des mercenaires avec lequel la Chiss avait travaillé si longtemps : « Une main pour le vaisseau, l’autre pour soi ! »
 
En arrivant dans le dit couloir, la mercenaire arrivait dans le dos de l’homme, un Nautolan, qui détient son fusil Charric. En face de lui, un bête humain hirsute. Le regard concupiscant de ce dernier se posait sur elle avant de comprendre son erreur… Trop tard. Le Nautolan eut le temps de se retourner… Pour se prendre un tir en plein visage, s’effondrant au sol ses mains sur le visage. L’humain pour sa part essayait de prendre son arme avant qu’une seconde et une troisième détonation ne retentissent. Le frappant au ventre. Il tombait, roulant au sol en hurlant de douleur. A quelques mètres de là, Nai’ah s’avançait vers le corps du Nautolan, maintenant ce sale Hum en joue. Assez proche de lui elle lui tirait dessus une nouvelle fois, dans la tête. Qu’il cesse de hurler.
 
Une fois son fusil Charric récupéré, la Chiss retournait sur ses pas pour se diriger vers le hangar du vaisseau du Zeltron. Le bruit de la fusillade était à présent bien audible. Dans quel pétrin s’est fourré ce Zeltron camé ?! Les tirs semblaient nourris et c’est avec prudence que Nai’ah s’approchait, plaquée contre un mur permabéton. Les tirs s’abattaient sur le sol de l’autre côté ou filait à hauteur de Chiss. Profitant d’une brêve accalmie des tirs, la mercenaire se montrait et ouvrait le feu sur deux ferrailleurs se jouant « pistoleros ». Face à cette attaque soudaine ils se mirent à couvert derrière un tas de caisses. Ce qu’elle voulait ! Tirant à nouveau directement dans les caisses ces types allaient apprendre à leur dépend que les armes Charric ne sont pas de vulgaires blaster. Les projectiles à haute vitesse initiale entouré  d’un laser perforaient les caisses et ceux se cachant derrière.  


Mais le succès s’arrêtait là. De nouveaux tirs pleuvaient, provenant d’autres ferrailleurs et du Mirialan, convoitise d’un Zeltron et d’une Chiss. Celui-ci en profitait pour se carapater et les autres à sa suite. Un véhicule antigrav disposant d’une plate-forme de chargement déjà remplie de caisses attendait et commençait à démarrer une fois qu’il était à bord. Laissant un pauvre malheureux sur le quai de chargement derrière eux. Il n’eut pas le temps de faire quoi que soit, celui se prenant un tir de blaster du Zeltron en colère.
 
-Darel ! Va chercher la 'to-jet !
 
La Chiss courait pour se mettre en position et tirer sur le véhicule, espérant l’endommager ou en tout cas abattre le Mirialan. Le véhicule était déjà loin mais Nai’ah ouvrait le feu quand même. Les premiers tirs ratèrent ou frappèrent la carlingue du véhicule. La riposte de leur part fut plutôt molle et la Chiss ne bougeait pas. Visant calmement, laissant son doigt glisser lentement sur la détente. Un sale Hum était frappé par le tir et basculait du véhicule, battant désespérément des bras pour s’accrocher à n’importe quoi et éviter la chute mortelle de plusieurs kilomètres jusque dans les bas-fonds de la lune des contrebandiers.
 

-Et merde ! Criait-elle en donnant un coup de pied au cadavre du ferrailleur abattu par Darel. Celui-ci apparaissait enfin avec la motojet. Nai’ah grimpait dessus avant de partir à la poursuite du Mirialan et de ses potes ferrailleurs. P’tit enfoiré !
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Ce qu’il y a de bien quand on a la poisse, c’est que plus rien ne surprend, et qu’inversement, quand un truc cool arrive, c’est la fête de la culotte gamoréenne. Donc en clair, quand je me retrouve seul avec … mes pauvres blasters face à une armada de gus pas nets qui sont en train de transformer mon vaisseau en pièces détachées et qu’un boulet de canon bleu arrive pour me sauve les miches, j’appelle ça le miracle de l’année.

Comment ça, je lui faisais pas confiance, à Nai’ah ? Eh oh, on est sur Nar Shaddaa. Avec dix ans de moins, je me serais pas posé la question, vu ce que je pouvais être crétin à l’époque. Ou toujours dans les vapes à cause de la came. Donc crétin. Bref, on s’y retrouve. Tout ça pour dire qu’à force de se faire baiser, et pas dans le sens que j’aimerais, on finit par apprendre que la confiance, c’est quelque chose d’assez relatif dans ce joli petit monde. A vrai dire, ça vaut pas que pour la lie de l’espace hutt, même si vaut mieux apprendre vite la leçon. Je connais pas vraiment d’organisation où finalement, la confiance, c’est un truc qui marche. Les siths ? Sans blague, suffit d’en croiser un pour se rendre compte que de suite, le mot perd légèrement de sa substance. Bizarre hein ? Mais au fond, en regardant les élites de la République … C’est pareil. Juste que c’est pas dit officiellement. Au moins, je leur reconnais ça, aux grands vilains : ils te mentent pas sur la marchandise. La règle, c’est chacun pour soi, et basta. Le reste, c’est de la foutaise. Et même si j’aime pas le reconnaître … Ils ont pas tort. Pour survivre, faut sauvegarder sa pomme avant tout. Parfois, on se fait des relations, on peut avoir un partenaire de boulot … Sauf que c’est limité. Tu peux pas aider constamment ton prochain. Y a que les jedis pour y croire. C’est un peu idiot, d’ailleurs, quand on y pense : les seuls gens que j’ai connu à te bassiner en permanence avec des concepts vides et à y croire vraiment sont sans doute les plus détestés du lot. Comme quoi, raison de plus pour être égoïste dans la vie. On est pas franchement récompensé, autrement.

Alors, ouais, clairement, quand on s’est séparé et que j’ai vu que j’étais dans la bouse de bantha jusqu’au cou … Y a une petite part de moi qui s’est dit qu’elle allait décamper vite fait. Ou contourner et les laisser m’arroser. Du coup, autant dire que le vieil idéaliste qui sommeille au fin fond de mon cerveau a fait des bonds de joie de trois mètres de haut en la voyant débarquer. Si j’ai pas une migraine demain, avec ça … Rectification : j’en aurais une de toute façon, vu la soirée et matinée. En plus, son engin fait un raffut de tous les diables en tirant ! Etrange le machin d’ailleurs. A force, je suis devenu plutôt bon pour reconnaître les flingues mais celui-là, il me dit pas grand-chose. Nouveauté ? Peut-être. Faudra que je consulte le prochain Gros Calibre Magazine quand il sortira. Non, c’est pas du porno. Oui, la première fois que je l’ai acheté, c’est parce que je me suis planté. L’erreur est zeltronne.

Et voila qu’il y en a un qui veut m’arroser ! Non mais, eh, occupe-toi de l’autre, c’est elle qui te tire dessus, pas moi ! Comment ça, lâche ? J’ai jamais dit le contraire. Pis elle a une chouette armure et tout, ça se voit que c’est une super mercenaire et moi ben … J’suis un pauvre médecin planqué derrière une caisse en train de se faire roussir le train à force d’avoir le cul collé à ce truc qui chauffe sous les impacts de blaster. Et je suis pas forcément rapide, j’ai pas la pratique d’un fondu des armes, je suis précis, faut juste me laisser quinze secondes pour viser. Genre, en la visant. Comme ça, oui mon joli. Allez, sors ta vilaine tronche de ton abri …

CARTON ! Darel, trente point pour avoir touché la tête ! Hum, pardon, mais il me chauffait depuis cinq minutes l’autre casse-pied aussi. Bon, allez, au suivant maintenant … Euh, ou pas, apparemment, faut que j’aille chercher le speeder. Y a plus qu’à prier pour que personne n’ait eu le temps de le piquer. Ce qui, à l’astroport, est totalement improbable. Qui est encore parti pour faire du car-jacking ? Bibi, évidemment. Et ça, s’ils arrêtent d’essayer de me trouer la peau. J’y peux rien, j’y tiens, elle m’a bien servie. Enfin, quand faut y aller … C’est parti pour le sprint.
Trois minutes à cracher mes poumons, et je suis dehors. Evidemment, le machin s’est fait la malle, classique. Qu’est-ce que je fais ? Sauter sur celui devant moi, faire sauter la sécurité avec mon flingue et brailler un joli :

« J’vous l’emprunte ! »

C’est pour la bonne cause, promis, besoin urgent. Le moteur a l’air de crachoter un peu, m’enfin ça va faire, de toute, j’ai pas trop le temps de faire une étude de marché. Enfin de vol. Bref. Ni une ni deux, je fonce vers mon hanger, récupère la bleue, la cale derrière moi et lui fait :

« Je conduis, tu dégommes, j’crois que c’est mieux. On t’a déjà dit que t’avais l’efficacité d’un videur gamorréen ? »

Dans ces cas-là, je me dis qu’il vaut mieux que les femmes ne me fassent pas d’effet parce que je vous raconte pas la nullité de mes phrases d’accroche sinon. Mais c’était un compliment ! Enfin, euh, ça sonnait mieux dans ma tête. Vaut mieux pas insister, elle serait fichue de m’en coller entre les deux yeux. Donc je ferme mon bec, je m’aplatis quasiment sur l’avant de la motojet, et je fonce à toute berzingue, en essayant d’éviter les obstacles comme je peux. Bon, dans l’ensemble, les affreux sont rapides … Enfin plus rapides que nous. Ce qui n’est pas dur. En plus, je sais pas où ils vont, ils sortent du spatioport et partent dans … Oh misère.

« Le quartier chaud. Sans rire. »

Entendons-nous bien. Tous les quartiers de Nar Shaddaa sont chauds. Imaginez un peu ce qu’est alors LE quartier chaud. Ouais voilà, du glauque de chez glauque. Le pire ? Je le connais très bien. J’ai été jeune, aussi ! Mais bon, maintenant, j’essaye de plus trop y aller. Pourquoi ? Disons que les MST, c’est pas sympa. Genre, vraiment pas.

« Laissez place à sa Grandeur Farah le Hutt ! »

Paf, pile au moment où je prends une artère centrale, voilà qu’on se tape un défilé de malade en l’honneur de je ne sais quelle limace. Non mais, juste, parfait ! Et non, je foncerais pas dans le tas.

« Bon, ben, va falloir attendre … Je tiens pas à me faire dessouder par ses gros bras en plus … »

Ca n’en finit pas, et quand enfin on peut s’engager … Forcément, y a plus de traces. J’sais pas où aller. Enfin, j’ai deux ou trois idées.

« Bon, on fait quoi ? Tu connais le coin ? J’me dis qu’on pourrait tenter le Hard-Shaddaa … Si notre gars est du genre gigolo, c’est un peu le club de fesses où faire sa base, et ratisser du client potentiel … »

J’en sais rien au fond. Mais j’ai appris un truc, sur Nar Shaddaa : les solutions les plus simples sont toujours les plus proches de la vérité. Donc acte …
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Au bout de quelques mètres, Nai’ah trouvait quelque chose de bizarre à cette ‘tojet ! Ce n’était pas la même ! Il a foutu quoi lui ? Il a piqué une autre ? Elle n’était pas plus proche en plus. Le temps qu’il a mis à faire l’aller-retour  était déjà bien assez long pour leur donner assez d’avance à leur gigolo Mirialan et ses complices ferrailleurs. Du moins pour ceux ayant réussi à filer ! Ce qui lui a donné la puce à l’oreille ? Le confort… Ouais c’est important ça ! Y compris lors du course-poursuite à travers Nar Shaddaa ! Alors, sentir ses fesses taper à chaque freinage un peu violent, accélération violente et autres embardées. Non sérieux ce n’est pas cool ! Et si en plus il faut compter sur la Chiss pour qu’elle dézingue des ferrailleurs sur leur barge de transport, si jamais ils les rattrapaient… Non ce n’était pas la peine !
 
-Put… !!! Bo…eeel !!! Criait-elle face à la conduite du Zeltron, auquel elle se raccrochait d’une main à la ceinture de son falzar… Ouais, les poignets devaient être en options ! Quelle planète de fauchés et de radins ! Et toâââ ?! Tu t’crois aussi agile qu’un Dug niveau conduiiiiit’ !!!! Lâchait-elle face à son allusion entre elle et un Gamorréen. S’il ne conduisait pas, il aurait pris un coup là où il n’aurait pas voulu le recevoir ! Nan, ça la mercenaire le réserve au Mirialan.
 
-Meeeeerde !!! Criait-elle en s’affalant sur le dos de Darel.
 
Relevant la tête pour voir la raison pour laquelle ce Zeltron camé s’était arrêté. Un long cortège en l’honneur de quoi ? D’un cul graisseux baignant dans son mucus. Qui c’est ça, Farah le Hutt ?! Mais qu’est-ce qu’on en a à cirer ?! Faut croire que Darel oui. Pour qu’il s’arrête comme ça. Les autres autour d’eux aussi d’ailleurs. Bordel, on n’avait pas que ça à faire. Certains klaxonnaient ou gueulaient derrière. Mais voilà, ils sont derrières. Pas devant. Pas face aux gros bras. Et quand tu vois leur tronche, tu comprends pourquoi  t’as pas envie de leur chatouiller les doigts de pieds à ces bas du front. D’ailleurs, la Chiss rengainait son pistolet blaster. Pas question de se faire canarder par eux. Le convoi défilait et enfin on voyait le Hutt. Et il y avait encore quelques véhicules derrière. Mais moins qu’à l’avant. Lorsqu’il était enfin passé ce fichu convoi, tous le monde reprenait son chemin. Mais nous, on tournait au ralenti maintenant.
 
-Ouais, tu parlais du quartier chaud… J’y suis déjà allé aussi… Y a longtemps. Trèèès longtemps. On était toute une équipe. Le Hard-Shaddaa, hein ? Quoââ ? T’es d’jà en manque ? Elle riait. Encore que, Nai’ah n’était pas fichue de se souvenir de sa nuit, alors peut être qu’ils étaient deux dans ce cas… Oui pourquoi pas. On va aller jeter un œil… Juste un ! Pas question de faire joujou avec ta nouille, compris ?!
 
Il avait grommelé quelque chose d’inintelligible et elle n’allait pas le relever. S’en fichant comme d’une guigne. Il n’avait suffit que de quelques minutes pour s’y rendre et se poser sur une aire prévue à cet effet. De toute façon, elle est pourave cette ‘tojet ! Personne n’en voudrait, sauf des clampins dans not’ genre parce qu’ils sont pressés. Alors, ce quartier, celui appelé communément le Quartier Chaud de Nar Shaddaa… Ce n’est pas le meilleur endroit pour du touriste. Et encore moins pour des gens venant d’arriver. C’est peut être dans la même veine que le secteur des réfugiés… Là où va se perdre les sans-espoirs et les idiots croyant trouver une vie meilleur dans ce coin. La vie meilleure ici, c’est par la rapine, la violence et le meurtre qu’on l’obtient… Sans s’en prendre à un Hutt bien sûr.
 
-Ouais, se serait son genre. Le problème dans ce quartier, c’est que toute les boîtes du coin appartiennent à des gangs… On a intérêt être sûr…
 
Bon d’accord, tout le monde ici n’appartient pas à un gang. Et heureusement d’ailleurs ! Vu le nombre et le genre du Mirialan, le gang ne devait pas être trop important. Ouais, ils sont plus nombreux et alors ? Nous on est deux et pas trop manchot, hein ? Enfin Nai’ah est pas manchot. Le Zeltron lui, il se cache d’abord se bouge s’il le doit. Mais s’il veut retrouver ses biens… Et se venger du Mirialan alors…
 
-L’entrée des « artistes », ça te dit ? Elle pointait du doigt une ruelle séparant le Hard-Shaddaa d’un autre établissement.
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« Pas de risque. La seule chose que tu choppes au Hard, c’est la chtouille. »

Quand je vous disais que je connaissais … Heureusement que je suis médecin et que j’étais particulièrement doué en xénobiologie vénérienne … En fait, toute ma promo avait explosé de rire en apprenant que j’étais sorti premier aux examens dans cette matière. Faut avouer, un zeltron qui cartonne dans ce domaine, c’est comme imaginer un balosar exceller en chimie, y a de quoi parler de prédestination. Ou de malédiction. Bref, disons que je m’y attendais pas vraiment … Mais ça m’avait servi. En fait, en toute honnêteté, j’aurais jamais survécu aussi longtemps dans l’espace hutt sans savoir me servir d’une seringue. Généralement, on pense plus aux blasters … Mais je faisais une partie de mon blé comme ça, ça m’avait souvent ouvert des portes qui m’auraient pas été accessibles autrement. Faut être réaliste. Des gâchettes habiles, y en a des paquets, faut juste se baisser pour ramasser. Des toubibs … Là de suite, ça se bouscule moins au portillon. Ce boulot, c’était ma fierté, ma passion, ma singularité … Et sans doute ce qui m’avait empêché de trop crever de faim. Autant être honnête avec soi-même. Un peu comme quand elle sous-entends que je suis un gros pervers. C’est le cas. Alors je lui décoche mon sourire le plus goguenard, le plus vicelard, celui que je réserve quand j’ai la flemme de ne pas faire semblant. Oui, c’est possible. La transparence, c’est d’un casse-pied, ça demande tellement d’efforts … Jouer au crétin, c’est beaucoup plus simple. Je crois que ça pourrait être ma devise, à force de le répéter.

« Je ne confonds jamais la vengeance avec le plaisir, ma chérie. A moins que le plaisir serve à la vengeance. Là, je ne dis pas. Le sexe, parfois, c’est le business. »

Je devrais me faire théoricien des endroits et moments où on peut et ne peut pas coucher. Ce qui, dans mon cas, est assez facilement résumable. Par principe, je ne baise pas avec ceux qui me menace, sauf s’il n’y a vraiment aucun moyen autre de s’en sortir, quand je suis vraiment trop pressé et … Euh … Ah ben, c’est fini. Ma liste est un peu courte, mais eh, que voulez-vous, je suis un zeltron facile, et je l’assume. Je crois que j’ai jamais dit non à quelqu’un qui me plaisait. Sauf à l’époque où j’étais avec … Bref, on va pas revenir dessus. C’est du passé. Et quand j’étais en médecine. Depuis le temps … Clairement, non. Pourquoi, au fond ? Mes fesses sont pas mal, ce serait un crime de pas les utiliser. J’ai jamais blessé personne, ni promis quoi que ce soit. Du moins intentionnellement. Si y a eu quelques cœurs brisés … Hum. Peut-être. Mais eh, une fois encore, j’y suis pour rien, j’ai jamais trompé personne sur la marchandise Darel. Quand je couche, j’énonce toujours clairement ce que je cherche. Libre à chacun d’accepter. Je force personne. Non, pas de phéromones pour parvenir à mes fins, sauf pour sauver ma peau. Cas extrême. Sinon, je vois pas trop l’intérêt en fait. Ce serait comme enlever tout le plaisir de la conquête. Et tout Don Juan qui se respecte vous l’affirmera : c’est bien la moitié du plaisir. Que la victoire soit facile ou difficile, elle reste victoire, et agréable. A ma façon, je suis un philosophe … Un artiste. Et ça, Nai’ah, ma douce, tu vas le voir très vite.

« Oh, j’aurais pas eu meilleure idée. Fais-moi confiance beauté, on va rentrer là-dedans comme dans du beurre. Laisse-faire l’artiste. »

Déjà, j’ai le look pour moi. L’excentricité, y a que ça de vrai pour faire authentique, dans ce milieu. Quant au reste … Pas besoin de beaucoup se forcer. Baratiner, c’est une seconde nature pour moi. Enfin, va peut-être falloir que je la prévienne d’un menu détail.

« Si t’as soudain envie de sauter sur tout ce qui bouge … Panique pas. Résiste, c’est juste mes phéromones. J’connais pas de meilleur passeport.

Puis avec ça, t’auras peut-être ton seul orgasme de la journée, c’pas avec l’autre qu’il a dû se passer grand-chose. »


Mesquin ? Moi ? Pas du tout. Le fait est que je sais pas si je me le suis fait, si elle aussi … Dans le doute, j’peux cracher sur ses performances, ça mange pas de pain et ça fait du bien. Allez, on entre en scène. Arrivée des artistes.

« Alors, beau gosse, y a du monde pour ce soir ? Dis-moi, t’es nouveau ? J’t’ai jamais vu dans le coin, mais une jolie gueule comme la tienne, sûr que je m’en souviendrais. »

Sourire suave, voix de velours … Et une dose de phéromones sexuelles chargées de mes pires fantasmes dans l’air, capable de coller la trique à un eunuque. Enfin, à exciter ce qui lui resterait. Mon pauvre videur en est tout abasourdi. Pauvre chou. Passage de main dans son cou, bombardement toujours plus fort, souffle sensuel, toute la panoplie y passe :

« Dis-donc, mon mignon, c’est ton blaster dans ta poche ou … ? »

Allez, coup de grâce. L’autre bafouille, et je finis carrément par passer sans plus m’en soucier. L’aplomb, y a que ça de vrai. A l’intérieur …

« La vache, ça a pas changé ici. »

Je m’étais envoyé un danseur, dans le temps. Sa loge était petite, mais il était flexible, et j’avais l’allonge. Chouette souvenir. Bon, oui, pardon, ne nous dispersons pas.

« Alors … La sortie c’est par où … »

L’avantage, c’est que ça se bouscule tellement là-dedans que personne fait trop attention à nous. Deux twi’leks avec tellement peu de tissus qu’elles auraient plus vite fait de se promener à poil passent devant nous, ainsi qu’un humain superbement moulé dans … Urgh. Concentration, on a dit !

« Eh dis, tu sais où on peut trouver le patron, à cette heure ? Il m’a demandé de lui envoyer la nouvelle recrue. Pour tester le matériel. »

Désolée Nai’ah, t’es trop bien gaulée pour que je m’en serve pas, ce sera un sacrifice pour la cause. Le joli môme me regarde et grommelle :

« Dans son bureau à l’étage. Tu débarques ou quoi ? »

« J’étais trop occupé à te reluquer pour réfléchir, chéri. »

Plus naze, tu meurs. Mais ça fait son effet, l’autre lève les yeux au ciel et se dépêche de partir. Comme je dis toujours … Plus c’est nul, plus c’est efficace.

« Prête pour une petite descente ? »
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A la mention de l’entrée des artistes, Nai’ah croyait y voir une lueur d’envie dans le regard du Zeltron. A croire que c’est son truc ça, de jouer les artistes dans ce genre de boîte. Bon, ouais, c’est un Zeltron. Et des gens de cette espèce qui se dandinent ou se trémoussent sur un dancefloor de n’importe quel bouiboui de Nar Shaddaa. Et la Hard Shaddaa en est un, de bouiboui. La particularité ? C’est qu’il n’est pas tenu par une limace. Pas la boîte elle-même, mais la direction tout en haut. Ce n’est pas une limace. Curieux, hein ? A croire qu’il y a des souplesses chez eux aussi, tiens !

La Chiss le laissait passer devant. Place à « l’artiste » qu’il a dit, non ? Se serait bien d’ailleurs qu’il brille dans quelque chose d’ailleurs ! Parce que conduire comme une grand-mère en respectant le cortège d’un Hutt sur une planète ou la conduite est aussi anarchique qe la vie et offrir sa came douteuse pour se donner un coup de peps au réveil… Tout ça pour avoir voulu se payer du bon temps avec ce fichu Mirialan. Terminé ! On ne l’y reprendra plus se disait-elle à chaque pas qui l’approchait du videur de l’entrée des artistes de la boîte.   Restait à voir si cette « bonne » résolution tiendrait plus de cinq minutes…

Vous savez quoi ? Sa résolution disparaissait presque automatiquement, comme neige fond au soleil. Darel l’avait prévenu pourtant. Mais les phéromones peuvent être très redoutables. Bien loin de ceux distillés dans l’air de certaines boîtes qui tiennent plus lieux d’aphrodisiaques qu’autre chose. Mais là, il avait beau avoir prévenu, c’était tout de même violent ! Pour entrer, fallait passer le vigile. Tu parles, il aurait été plus facile de lui planter une lame, oui. Il n’y avait pas d’holo-cam. Mais la méthode du Zeltron était bien aussi. Il avait réussi à l’enjoliver et même à le rendre plus… docile. Prise par surprise, Nai’ah entrait à l’intérieur, à l suite du Zeltron, subjuguée par ses phéromones. Il s’arrêtait et elle aussi. Son regard fiévreux se posant sur tout et n’importe quoi qui l’attirait. Peu importe l’espèce ou même le genre, mâle ou femelle. Tout ce qui était attrayant à son regard obtenait son attention.

Son commentaire concernant la déco d’intérieur ne l’intéressait pas. Continuant de reluquer les « artistes » qui passaient les uns après les autres. D’abord les deux femelles Twi’leks et ensuite l’Humain plutôt bien gaulé ! Dont elle ne se privait pas de rincer l’œil, voulant même plus d’ailleurs... Non ! Il fallait rester concentré ! La mercenaire luttait contre l’emprise des phéromones, essayant tant bien que mal de détourner le regard. Elle ne relevait pas le fait qu’il se serve d’elle comme prétexte pour voir le patron. Une sensation de bouffées de chaleurs intenses la prenait et elle croyait même ressentir de la sueur venir perlée sur son front. La Chiss avait si chaud qu’elle commençait à ouvrir sa combi, faisant descendre la fermeture éclair jusqu’à la naissance de sa poitrine.
 
-Euh… Hein ? Ouais ! On y va ! Lâchait-elle dans la précipitation.

Sa tête lui tournait et, vorace, elle dévorait des yeux les derniers artistes qui passaient devant elle pour rejoindre leurs scènes respectives. Puis l’étreinte exercée par les phéromones diminuait pour s’estomper complètement. Une marche. Deux marches. A chaque pas, la mercenaire reprenait peu à peu ses esprits. Une main venait se poser sur la crosse du blaster qui était accroché à sa cuisse droite. Darel était devant elle. Il savait où il fallait aller. Et s’il y avait un pépin ou autre, il saurait quoi dire ou faire pour passer au travers.
 
Le duo improbable s’engageait dans un couloir chichement éclairé. Le lieu était désert. Leurs pas étaient étouffés par les bruits de la fête et des ébats divers ayant lieu aux étages en dessous. D’un geste, Darel montrait la porte. Nai’ah attrapait son fusil Charric qu’elle gardait dans son dos. C’était à espérer de ne pas avoir à tirailler à tout va, mais vu comment la journée avait commencé… Fallait pas trop espérer en fait ! D’une main, Nai’ah tenait son fusil, accroché en partie à son épaule par la bandoulière. De l’autre, elle dégainait le pistolet blaster. Des fois qu’il ait un max de cibles à flinguer d’entrée de jeu !
 
Un souffle, puis un autre. La porte s’ouvrait. Le bureau était lui aussi plongé dans la pénombre. Ou tout du moins la lumière donnait une ambiance plus intime. Des gémissements et râles étaient audibles. Le boss qui s’envoyait avec une de ses putes ? Se serait le genre d’la maison, hein ? Peu à peu, les yeux de la Chiss s’acclimataient à l’ambiance tamisée. Le Mirialan était là, penché sur le bureau avec le boss, un Neimodien, pantalon sur les chevilles, qui « l’emplafonnait joyeusement ». Ils avaient l’air d’aimer ça tous les deux en tout cas. Le dit Mirialan pour lequel la mercenaire comptait bien passer une nuit de folie tournait la tête dans leur direction, ouvrant les yeux, poussant un long cri, se retrouvant face au museau noir d’un fusil Charric pointé sur sa belle gueule.
 
-Personne ne bouge ! J’vous signale qu’on a la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours ! Lâchait-elle un brin en colère. Et… Son regard détaillait le boss de ce bouge. Et on est prié de garder aussi les lames dans leurs fourreaux ! Toutes les lames ! Ajoutait-elle finalement dans un sourire mauvais encore éprise par des effluves de phéromones exhalant du Zeltron.
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La bleue a l’air méchamment à côté de son fusil, à sourire bêtement et à regarder tout ce qui passe avec l’air d’une chatte qui va boulotter un steak de bantha. Bon sang, j’avais pourtant prévenu de faire attention … Apparemment, j’ai tellement mis la gomme que je l’ai assommée avec le videur. Plus qu’à espérer que le fait qu’elle réfléchisse à présent avec son entrejambe fasse autant d’effet qu’avec son cerveau ordinaire. Bof, je m’en fais pas trop : les mercenaires, les gens de mon espèce, à vrai dire, on a toujours trois neurones en action, l’intello, le cul, et le blaster. Quand les deux premiers lâchent, y a toujours le troisième comme roue de secours.

Certains se demandent pourquoi, malgré notre réputation si sociable, à défaut d’être autre terme qui rime avec et commence par « bais… », les zeltrons bossent en solo généralement ou entre eux quand il s’agit de faire du business. C’est pas très dur à comprendre en regardant ma comparse baver : les phéromones, c’est notre arme principale, sauf que une fois balancées dans les airs, ça discrimine pas, tout le monde dans les environs y a droit. Bien sûr, plus on est vieux, expérimenté, et plus on arrive à contrôler … Mais y aura toujours une partie qui filera au gré des courants d’air là où il ne faut pas. Et ça, pour travailler en duo … C’est mauvais. Rien de pire qu’un partenaire qui perd les pédales au mauvais moment. Bon là, je fais avec, on est dans la même galère …

Un dernier sourire au joli musclé qui vient de nous informer, et on file. Le couloir pue le camphre et le stupre, l’odeur caractéristique des recoins crades de cette planète. La première fois qu’on atterrit dans le coin, ça surprend toujours. Y en a qui ont la nausée, d’autres que ça enivre. En tout cas, ça désoriente, et c’est bien le but. Avec le temps, ça devient une senteur familière, celle des excès et des souvenirs locaux, de ceux qui vous arrachent un sourire gêné parce que généralement, c’est autant drôle que mauvais pour l’ego de se les remémorer. Moi ? J’adore. Ce parfum, c’est celui de la maison, je pourrais le humer comme un chien kath de chasse. Je la repère à des kilomètres à la ronde, même. Je dirais même que ça m’excite, avoir les narines emplies d’une flagrance aussi délicieusement immonde, parce que ça sent l’interdit, et que j’ai jamais mieux aimé que tous les braver.

Manifestement, y en a d’autres qui sont dans notre cas, parce que la vue qui s’offre à nous en ouvrant la porte du bureau est digne des pires cauchemars de n’importe quel être sensé. La vache, j’aurais pas deux sous de jugeote, je chercherais à me coller de la javel dans les yeux pour effacer cette horreur ! Non mais sérieusement, y a des limites à ce que je peux endurer. Juste … Beurk. Non. Pitié. Je suis peut-être le pire des gigolos, mais même moi, j’ai des limites. On va appeler ça … euh … de l’éthique ! Voilà parfaitement. Désolé, mais s’envoyer un neimodien en tenue de soubrette, même moi, je pourrais pas pour tout l’or des Cartels hutts. Chacun ses fantasmes, je sais… N’empêche que là, non. Regardez-moi cette face de … et son pompon sur le cul là … Argh, c’est juste pas possible, cette journée est de pire en pire, et je pensais pas que c’était possible.

Spoiler:

On sort de là, je me saoule. Violemment. Et dans mon vaisseau. Parce que faut pas déconner, on me la fera pas deux fois à l’envers. Enfin, dans ces circonstances quoi. Bref. J’en étais où moi, le temps de me remettre de mes émotions … Ah bah, au moment où Nai’ah pointe son flingue sur les deux affreux et leur braille dessus apparemment. Tiens, elle vient même de me filer une idée en or. Merci ma chérie. Lentement, je sors un scalpel de ma poche. C’est fou les petits trucs qu’on peut avoir en étant médecin …

« Allons, ma douce, au contraire … Toutes lames dehors … Nos chers amis ne devraient pas nous priver d’une telle vue … Hein mes chéris. »

Je m’assois sur le bureau, nonchalamment, en face du vert qui me regarde sans comprendre, avant d’empoigner brutalement le pompon du neimodien et de le tourner en face de moi, pendant que je lui colle le scalpel sous l’outillage, à titiller gentiment et avec un brin de perversité.

« Maintenant que nous sommes tous détendus … Je vais poser les questions, et si je n’aime pas pas les réponses … Mini Neimodia perdra des centimètres au fur et à mesure. Pigé ? »

Toujours attaquer au point le plus faible. Et je connais pas beaucoup de mâles dans la galaxie qui en ont un plus marqué que celui-là. La castration, bizarrement, ça botte pas grand monde. Comme c’est étrange, vraiment …

« Eh bien … Ca ne parle pas bien vite … »

Le scalpel s’enfonce doucement dans la peau douce, et l’autre se met à hurler comme un goret, en poussant des couinements atroces.

« DIS-LEUR ! »

« Tu as entendu le chef … »

La sueur perle à son front. Tant mieux. Tremble. Crache le morceau.

« Je … Au local. Dans la réserve du gang. Rue Glorba le … »

« Hutt, c’est bon on connaît. Merci mes chous, vous voyez quand vous voulez. »

Souplement, je finis par descendre de mon perchoir avant de dire à Nai’ah :

« Ils sont à toi. Fais-en ce que tu veux, et on se tire. »
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Méchant flic, en l’occurrence méchante, et gentil flic ? Noooon… Méchants flics, oui ! V’là que Darel rejoint la partie en voulant jouer avec le Neimodien. Et c’est qu’il est équipé en plus ! Un scalpel… Le Zeltron juncky qui se ballade avec un scalpel. Nan mais c’est quoâââ c’taré ? Mais au moins c’est efficace. Menacer le boss pour qu’il ordonne au beau Mirialan de cracher le morceau… Sinon ils seront deux à cracher à sa f’ra plaisir à aucun d’entre eux ! Vicieux en plus de s’attaquer à l’attirail du Neimodien… Mais efficace ! Aussi efficace que d’attaquer le compte en banque… Sauf qu’on n’a pas le temps de jouer aux braqueurs, là ! Mais il se montre coopératif et le Mirialan aussi, l’imbécile… Ayant obtenu l’info, Darel se dégageait de la ligne de tir… Pour lui laisser le soin d’en faire ce qu’elle voulait. Nan mais quoi ? Il se croit où, lui ? Putain de Zeltron camé !
 
-Toi ! A l’adresse du Mirialan. Grouille-toi d’enfiler un froc ! On va faire un tour ! Puis à l’adresse de Darel. Surveille-le. Ce qui ne devrait pas te déplaire… Lâchait-elle dans un sourire entendu. Quant à toi, à nous deux ! Au Neimodien.
 
Nai’ah laissait Darel surveiller le Mirialan tandis qu’elle s’occupait du Neimodien. Remisant son fusil à l’épaule, elle ne gardait que son pistolet blaster en main. Lui, il avait peur. Pas du tout rassuré sur son avenir. Imaginant sans mal que celui-ci n’excède pas quelques minutes… et encore en étant optimiste ! Mais l’optimisme sur Nar Shaddaa en a fait tuer plus d’un…  Attrapant le Neimodien qui sanglotait par le cou, la mercenaire l’obligeait à aller dans un coin de son bureau, à terre.
 
-Toi, t’es vernis ! Tu ne le sais pas encore, mais tu l’es ! La seule emmerde du jour, à part le fait qu’on t’ais interrompu, c’est qu’tu va devoir te trouver un autre trou bien serré pour tes petits plaisirs… J’suis sûre qu’tu comprends ! A part ça, tout ira bien… D’une légère pression du doigt un tir de blaster résonnait dans la pièce, frappant le corps du Neimodien à bout portant. Ou presque !
 
Il y eu un cri d’horreur derrière elle. Pas Darel, non, mais le Mirialan. Se retournant, la Chiss voyait que son regard allait sur le Neimodien, sur elle, sur Darel et ainsi de suite. Effrayé. Ah c’est sûr qu’en l’état il n’atteindra jamais la date de péremption de la vie, le gigolo. En une enjambée, Nai’ah se ruait sur lui pour lui coller une gifle bien sentie.
 
-Ta gueule ! Et grouille toi, j’t’ai dit ! On n’a pas tout’la journée ! Et toi non plus si tu lambines encore !
 
Alors que, pris de sanglots à son tour, il se dépêchait d’obéir. Des sanglots, ouais… Sans doute pour sa vie plus que pour son « regretté » boss. D’ailleurs, Nai’ah faisait signe à Darel, lui montrant son blaster. Il était réglé sur paralysant. Le tir envoyé au Neimodien n’était qu’un tir paralysant. Il se réveillera bieeeen plus tard et avec une grosse migraine sans nul doute. Parait qu’c’est un effet secondaire… Faut dire que la Chiss n’a jamais fait usage de ce truc jusqu’à aujourd’hui. Mais le Mirialan, s’il joue au con, n’aura pas cette chance… La mercenaire réglait son pistolet blaster sur rayon mortel. Eh ouais, c’est le karma. Quand la situation s’améliore pour un, c’est qu’elle s’aggrave pour un autre… Il était enfin habillé, en tout cas assez pour que sa ne soit pas trop suspect…
 
-Allez, en route ! Et j’te rappelle ! Tu joues au con, tu ne vivras pas assez longtemps pour en voir le dénouement ! C’clair ?! Il hochait vigoureusement de la tête. Bieeeen !
 
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Un tour en ‘tojet au travers d’un des quartiers les plus malfamés de Nar Shaddaa, si ce n’est de la galaxie entière, le trio arrivait enfin devant le fameux hangar servant de dépôt pour ce gang à la petite semaine.  Nan sérieux, se faire avoir par des truands à la petite semaine… Faut dire que les plus grands truands n’auraient rien à faire de ce genre de gagne-petit…Nan mais là… User d’un gigolo plutôt belle gueule pour te saouler à te rendre minab’ pour te piquer la carte d’accès au vaisseau et le dépouiller de tout ce qu’il a de valeur. Dépouiller la casserole qui sert de vaisseau au Zeltron, ok, pourquoi pas ! Mais le sien ?! Le genre à ne pas payer de mine de prime abord mais qui est bourré de p’tit truc sympa ! Même pas sûr qu’au marché noir on trouve des trucs comme ça… Ou alors si, mais hors de prix ! Darel était sur la motojet que le gigolo Mirialan avait utilisé pour venir du hangar au club. Nai’ah pilotait celle que le Zeltron avait piqué au spatioport pour suivre leurs voleurs. Le groupe s’était posé non loin du hangar. Inutile d’ameuter la troupe. D’autant que certains ont eu l’occasion de les voir lors de la brève fusillade au spatioport.
 
-Bon, v’là comment qu'on fait. Darel, tu entres avec notre « ami » là. Par la grande porte, normal. Moi, je fais le tour. Lui, là, il rameute ses gars. On en un flingue un ou deux direct, histoire de montrer qu’on plaisante pas. On les force à recharger la barge qu’ils ont utilisée pour amener tes caisses jusqu’ici et on regagne nos pénates. On fait comme ça ? Un coup d’œil au Mirialan. Pour lui, on verra après. Ajoutait-elle dans un sourire.
 
En piste ! Le duo entrait par la porte de devant. Nai’ah passait par une porte dérobée. Entrant à l’intérieur du hangar après que Darel et le Mirialan n’entrent. L’attention de ceux à l’intérieur étant prise par l’arrivée de leur « boss » et d’un invité surprise. Malgré le fait qu’un hangar soit une véritable caisse de résonnance, la Chiss n’entendait pas très bien ce qu’ils se racontaient alors que les six employés du gang présents dans le hangar se rassemblaient. Ils avaient des flingues mais leur attention était braquée sur le duo. La mercenaire se glissait dans leur dos, à pas de Malraas, pistolet blaster en main. Son regard rouge glissait d’un homme à l’autre, tel un pointeur laser sur une cible. Elle en trouvait une, de cible, levait le bras, pressait la détente. Un tir rouge quittait le canon de son arme et venait forer un trou gros comme un poing dans le dos de l’homme qu’elle avait choisi. Pas de chance pour lui. Le Zeltron en faisait de même. Pas fou, il restait derrière le Mirialan. Un second homme de main s’écroulait. Des cris fusaient de partout. Le duo improvisé hurlait chacun quelque chose de similaire, de garder les mains éloignées des flingues. Par dépit, ils obtempérèrent. Etant dans leur dos, Nai’ah venait s’en saisir, l’un après l’autre.
 
Et hop, tout ce petit monde obtempérait ensuite, se mettant au travail. La barge n’était pas encore totalement déchargée. La plupart des caisses étaient rangées et il leur fallait les remettre sur la barge. Ce qu’ils faisaient. En zieutant les flingues qu’ils portaient, Nai’ah flashait sur un de leurs flingues. Ni une, ni deux, la mercenaire s’en saisissait. Un pistolet blaster lourd de chez Tystel. Un fabriquant Zabrak dont elle connaissait bien le modèle. Son mentor Xehraan, un Zabrak qui fut comme un père pour elle, en avait un de ces flingues. Pour tout le monde c’était : pas touche ! Sauf elle, une fois. Une seule et unique fois. Un flingue qui a une patate… Autant pour le bras quand il n’est pas habitué que pour le gars d’en face lorsqu’il en reçoit une de décharge… Pour la peine, elle le gardait. Le remettant dans son holster et prenant la ceinture directement avec les recharges. La ceinture était trop grande pour la Chiss, mais qu’importe, le plus important c’était son contenu !
 
Ils avaient terminé. C’était terminé pour eux aussi d’ailleurs. Gâcher sa nuit et sa journée… C’était pas une bonne chose ! Après un dernier un coup d’œil il n’y avait plus rien à grappiller de bien intéressant. L’était temps de décamper vite fait. Et pour décamper, les hommes du Mirialan, ils faisaient quoâââ ??? Ils décampaient !
 
-Non mais oh ! K’esk’tu fous ?! Tu les laisses se carapater ?! Pourquoâââ ?! Et ce devait être pire aux oreilles du Zeltron car sa résonnait dans ce foutu hangar.
 
La réponse de Darel n’était pas ce qu’il y avait de plus sage. Ne pas les flinguer c’était prendre le risque qu’ils rameutent des copains à eux et avec plus de flingues… Mais sur le fait de ne pas tuer « gratuitement » tout ce qui se tient sur ses jambes… Ouais. P’têt qu’il dormira mieux cette nuit… Mais son regard finissait par se poser sur le Mirialan que le Zeltron retenait toujours d’une main. Celui là, au moins, il ne l’avait pas relâché.
 
-A nous deux maintenant !... ou plutôt nous trois puisque tu as été trop gourmand !
 
L’attrapant par le colback Nai’ah le jetait au sol. Et le gardait plaqué sur celui-ci en posant sa botte sur son torse. Braquant son blaster sur sa tête. A sa grande surprise, Darel en faisait autant. Faut dire que ce p’tit salopard était LE responsable de tous leurs problèmes de la nuit passée et du jour… Dommage qu’il soit tombé sur deux rancuniers cette fois-ci… Il geignait, fermant les yeux, suppliant pour qu’on le laisse en vie ou tout du moins qu’on ne l’abîme pas trop.


-Ooooh… Mais ouvre les yeux ! Chéri ! T’es qu’un gigolo ! Une p’tite main, un bon coup et rien d’autre ! J’espère qu’t’en a bien profité ?! Avant qu’on t’lââârgue !
 
Une pression du doigt et un ultime tir de blaster résonnait dans le hangar. Suivit d’un second. Les deux tirs frappant le visage. Dommage de l’abîmer, certains auraient sans doute voulu récupérer le cadavre pour se faire des creds avec. Y en a qui ont de drôles idées pour ça… Mais non, aucune chance de le laisser « propre ». Le duo improbable était sans doute soulagé de commencer à voir le bout du tunnel concernant cette journée pourrie. Restait plus qu’à rentrer au spatioport. Le Zeltron allait conduire. Il connaissait le coin donc c’était logique. La Chiss s’installait à l’arrière, sur une caisse. Quittant enfin ce quartier de malheur !
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On va pas se mentir : quand Nai’ah a tiré, j’ai vraiment cru qu’elle avait refroidi l’autre moche. Bon, ça m’aurait pas étonné de sa part, et en la laissant faire, j’avais parfaitement conscience de ce que mon choix pouvait amener. C’était aussi un moyen de la tester, on va pas se mentir : est-ce qu’elle ferait comme 90% des tordus de ce gourbi puant qu’était Nar Shaddaa, ou bien est-ce qu’elle réfléchirait … D’un côté, je l’avoue … J’étais presque déçu. Jusqu’à ce qu’elle me montre le curseur de son flingue et que je manque m’étouffer de rire, surtout en comparaison des beuglements de bantha égorgé que nous offre l’autre imbécile. Rayon paralysant … T’en as dans le ciboulot, ma chérie. Toi, tu viens de gagner des points dans mon estime. J’aime bien les gros bras pour me protéger, mais j’aime encore plus bosser avec ceux qui ont un cerveau et qui sont réglo. Non parce que, les intelligents sanguinaires amateurs de coups de pute dans le dos, c’est pas non plus ma tasse de thé. Si je préférais ça, je ferais de la politique ! Suffit de voir la gueule de la Rotonde pour se convaincre qu’un cerveau ne fait pas l’amabilité. Et que l’amabilité ne fait pas le cerveau. Bref. On s’est compris.

Un trajet plus tard, comme j’avais attrapé la motojet de notre nouveau compagnon, et on arrive au lieu de rendez-vous, qui pue aussi bien la pisse que la mauvaise huile de moteur. Royal dis donc, on m’aura rien épargné, et j’ai même pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner ! Bon sang, je crois qu’à la place d’un gâteau, ça va être direct une bonne caisse de whisky pour se remettre de tout ce bordel … Une cuite dès le matin, le bonheur ! Comme dirait l’autre, on va combattre le mal par le mal. Et normalement, avec Nai’ah, y a pas de risque que je fasse une connerie. Quoique … Ouais, tiens, elle, elle serait bien capable de … Je me demande, tiens. Vraiment. Pour l’expérience. J’ai jamais été saoul au point de coucher avec une nana. Peut-être que même bourré, ça m’intéresse pas. Ou que personne a tenté. Mouais. Vu les bouges que j’ai fréquenté, peu probable. M’enfin, pas le temps d’y penser. On arrive, et déjà, la bleue se charge du plan. Bah tiens, refile-moi le passage par la grande porte et tous les risques, je vais rien dire ! Enfin … Bon, ok, je dis rien, mais c’est bien parce que je suis pressé d’en finir … Et que le plan est pas naze. Aussi. Pas question de le dire pour autant à voix haute, elle serait fichue de prendre la grosse tête. Allez on avance et …

« On leur fait coucou, mon p’tit gars, on leur fait coucou ! »

Et voilà ce que je dis au mirialan, qui me regarde comme si j’étais un demeuré … Jusqu’à ce que j’entre et que je lui fasse agiter ses bras comme un guignol. Quand je dis qu’on fait coucou … On fait coucou. On a l’air tellement débile que les mecs nous regardent comme des ahuris, et j’en profite pour brailler :

« Bien les bonjours les amis, désolé de vous importuner mais … Je crois que votre copain nous a emprunté un ou deux trucs à une amie et à moi. Oh, trois fois rien … Vous nous les rendez, je vous le file, on est quitte ? »

Insultes. Grognements. Je perçois un léger désaccord. C’est moche ça, mon offre était tentante … Et Nai’ah en déboulonne un à l’ancienne, en mode sournoise. Bon, eh ben, les négociations auront tourné court … Comme si je m’y attendais pas. Courageux et déterminé que je suis, je me résous donc à … prendre mon otage comme bouclier et à canarder derrière. Eh oh, y a pas marqué non plus Chevalier jedi sur mon front ! Et puis, s’il finit refroidi … Franchement, je m’en cogne comme de l’an quarante. Je suis pas rancunier, et pas franchement un tueur, mais j’aime pas être pris pour un idiot. Rapidement, la petite bataille tourne à notre avantage, et en les voyant refluer, je finis par abaisser mon arme et les laisser partir. Peu importe. Ce n’est que de la chiure de Nar Shaddaa, même pas bonne à crotter mes pompes. Aussi je finis par répondre à la bleue en haussant les épaules :

« Ils ne nous intéressent pas. Voilà pourquoi. »

Elle empoigne notre otage. Un bref instant, ce pauvre type me fait pitié, et je suis à deux doigts de l’arrêter. Après tout, vendre son cul pour survivre … J’vais pas dire que j’connais … Mais je comprends. Et je suis pas tout blanc là-dessus. Puis je me souviens que mon vaisseau, c’est tout ce qu’il me reste de Silas. Qu’on me pique pas ce qui me sert à bouffer. Que je déteste ceux qui sont pas réglos au lit. Et que je viens bien être bon prince, mais qu’il faut aussi savoir pas se faire bouffer sur Nar Shaddaa. Lentement, sans presque que je m’en aperçoive, ma main se referme sur la crosse de mon flingue. Quand Nai’ah tire, un autre trait lumineux fait écho au sien. Va au paradis des enflures, camarades. Tu l’as bien mérité, ton repos éternel. Et t’inquiète, un jour prochain, on viendra te rejoindre.

Une fois le tout chargé et de retour vers l’astroport, je me retourne vers la bleue, et je finis par dire, ayant retrouvé mon sourire :

« Dis donc, une fois qu’on aura tout chargé dans nos gourbis respectifs … Un bon rinçage de gosier, ça te dit ? Tu choisis l’endroit, je paye … Part’ner. »
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Nai’ah faisait un dernier tour du hangar, fusil à la main. On n’est jamais assez prudent ! Le but ? S’assurer qu’il n’en reste pas un qui se cache avec une pétoire dans les mains qui nous f’rait un sale coup dès qu’on ferait mine de sortir ou dès qu’on aurait l’air de baisser not’e garde. L’autre raison était de s’assurer qu’ils n’avaient rien oubliés « par erreur ». Se s’rait con qu’ils aient oublié une caisse… ou deux… Histoire de se dire que la journée ne soit pas trop perdue…  Mais il ne manquait rien et aucun de ces rats ne se cachaient entre deux containers. La Chiss revenait sur ses pas. Le moteur de la barge de transport rugissait dans le hangar. La voix de Darel couvrait tant bien que mal le bruit des propulseurs. La mercenaire revenait en petite foulée auprès du véhicule. Celui-ci s’apprêtait déjà à partir. Le Zeltron n’avait pas envie de rester là plus longtemps que nécessaire. Et la Chiss aussi d’ailleurs.
 
Nai’ah s’était finalement assise sur une des caisses. Darel connait mieux le coin qu’elle, du coup elle lui laissait la barre. D’ailleurs en parlant de barre, c’est elle qui commençait à en avoir un de coup de barre. La mixture pas très nette du Zeltron camé commençait à ne plus faire effet. Les effets de la cuite de la veille commençaient à remonter. Heureusement que l’air était frais… Mais il était temps qu’ils arrivent. Pour Darel aussi les effets de sa mixture avaient pris fin. Sauf qu’il n’avait pas l’air de s’en faire. Et vu son air goguenard cela devait se voir sur le visage de la Chiss que l’envie de vomir tripes et boyaux était au bord de ses lèvres.
 
Une fois arrivé à l’astroport où étaient garés leurs vaisseaux, leurs « gourbis respectifs » comme disait le Zeltron, il le garait sur la plate-forme de son vaisseau. C’était le sien qui avait été le dernier à être pillé. Le sien avait été pillé aussi. Mais la plupart des caisses n’avait eu le temps d’être chargé sur la barge de fret. S’engageant dans les couloirs de services, Nai’ah tombait sur le vieux droïde du Toydarien qui était chargeait du contrôle du fret. Tout à l’heure la Chiss avait exigé du droïde qu’il s’occupe des caisses de chargements provenant de SON vaisseau. Il était toujours là avec moins de caisses que depuis tout à l’heure. Une petite équipe de droïdes de chargements revenait vers les deux dernières caisses.
 
-Ouais, on va faire ça, se rincer le gosier…. Et bouffer un truc aussi !
 
Combattre le mal par le mal, important ça. Et avoir l’estomac plein c’est bien aussi !  Nai’ah s’approchait du droïde qui gardait ses caisses, enfin celles qui restaient. Une équipe composée de deux droïdes de chargement arrivait. L’un  attrapait les deux dernières caisses pour les déposer sur l’autre et se diriger ensuite vers le vaisseau de la Chiss. Le vieux droïde GE3 bien déglingué, et pas seulement sur ce qui concerne la carrosserie mais aussi la programmation, la fixait de ses photorécepteurs. Ceux-ci changeant de couleurs par moment. Et ces changements de couleurs n’étaient pas très agréables à l’esprit de la Chiss qui est dans le coaltar…   
 
-Quoââââ ???!!! Qu’est-c’qu’tu veux le droïde ?
 
-Juste vous informer que les caisses vous appartenant sont à présent déposées dans votre vaisseau. Puis-je disposer à présent ?
 
-Naôôôôn ! J’en ai encore deux sur le chariot qui vient de se poser là bas avec…
 
Avec quoi ? Nai’ah hésitait sur le qualificatif de Darel. Ami ? Trop tôt pour le dire et généralement les amis, ça ne fait pas long-feu sur Nar Shaddaa, car c’est soit tu l’entubes ou c’est lui qui t’entube avec une chance sur deux de finir crever dans une ruelle en plus. Un amant ? Ce n’est pas trop, du tout, ce qu’elle a en tête en ce moment. En plus, pour un « premier rencard », c’est plutôt mal barré comme relation « sentimentale », non ? En plus il est plutôt du genre intéressé par l’autre bord. Partenaire, collègue ? A voir. S’s’rait une association bizarre, non ? Mais ouais, c’est le qualificatif qui sonne le mieux en ce moment. D’autant plus qu’il ne l’avait considéré ainsi, comme une « part’ner » ?
 
-… Ouais, là bas, avec mon part’ner. Tu vas l’aider aussi avec ton équipe de droïdes déchargeur. Et s’tu fais ça bien, droïde, p’têt qu’il te laissera repartir dans le même état que tu es en ce moment !
 
Le vieux droïde GE3 et son équipe s’éloignait pour se diriger vers la plateforme sur laquelle Darel avait posé son tas de ferraille. Nai’ah se rendait dans son vaisseau. Les gangers étaient entrés sans fracturer la porte, ce qui prouve qu’ils ont eu la complicité de ce salopard Toydarien qui gère ce foutu docks. Faudra sans doute gérer son cas à celui-là. Pas forcément le crever comme le Mirialan, que la Chiss oubliait déjà en fait, mais plutôt lui mettre la rouste du siècle ou une simple crasse. Les vingt minutes suivantes, elle rangeait ses caisses de chargement, ou plutôt les répartissait en fonction du matériel stocké dedans : recharges de blaster et charric, matériels d’entretien et réparation, crédits… Une fois cela fait, la Chiss sortait et verrouillait son vaisseau en changeant les codes d’accès, le tout synchronisé sur un datapad de rechange. Comme ça si le Toydarien à d’autres copains et futurs cadavres, elle sera prévenue et ils n’auront sans doute pas trop le temps de tout piller cette fois.
 
Plus tard le duo improbable, qui paraissait l’être moins qu’il y a une bonne heure environ, faisait route vers une cantina ouverte H-87 et les 413 foutues journées de la Lune des Contrebandiers ! Selon Darel, c’était à la mercenaire de choisir… Et elle avait choisie une pas trop loin de l’astroport où était garé leurs vaisseaux en plus d’offrir une vue plongeante sur les plates-formes en question…  Les sécurités d’un vaisseau c’est bien, mais deux précautions valent mieux qu’une. Même si sur Nar Shaddaa une troisième ne serait pas du luxe ! Enfin posée sur une banquette avec leurs verres de bière, à la propreté relative, posés sur la table. Un remontant bien mérité ! Venait ensuite le second, un plat apporté par un droïde serveur. Dessus trônait des morceaux de viandes cuites dans sa graisse dont il était difficile de dire de quel genre de bestiole il s’agissait de son vivant, avec l’accompagnement nécessaire pour se faire un « kebab local façon Nar Shaddaa ». Nai’ah s’était jetée dessus. Son estomac criant famine depuis un moment déjà lorsque les effets du remontant du Zeltron camé. Se rendant compte que celui-ci l’observait avec un sourire toujours aussi moqueur qu’elle levait les yeux vers lui, fronçant les sourcils en lâchant un « quoâââ ???!!! » étouffé par la nourriture douteuse en bouche.
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Je récupère mes caisses, je fais signe aux droides de les poser où je veux, et de faire attention, parce que mon matos, c’est du fragile, puis je vais faire le charognard. Eh, vous vous attendiez à quoi ? Le respect des cadavres, je connais pas. Puis bon, d’abord, ces enfants de salauds ont tenté de nous voler, et ensuite, tout leur barda, ça risque pas de leur servir. A vendre au marché noir, ça va m’arrondir les fins de mois. Bon, les vieilles pétoires je les laisse, mais je récupère quelques blasters pas en trop mauvais état … et surtout, les grenades que je peux trouver dans les poches et besaces des uns et des autres. Je suis un fan de grenades. Je sais pas, j’ai toujours eu une certaine affinité avec ces bestioles explosives, presque plus qu’avec les flingues, et pourtant, je suis loin d’être manchot avec. Mais rayer tout un endroit d’une carte avec une seule arme pas plus grosse que ton poing, voir tout s’enflammer, s’envoler … Je sais pas, ça a une certaine beauté, quelque part. Sans compter tout ce qu’on peut inventer dans ces petites sphères : y a les grenades thermiques, les aveuglantes, les à shrapnels, les … Bref. Une infinité. Il paraît que chaque constructeur a sa version customisé préférée. Je sais pas si c’est vrai, et j’aime bien les traditionnelles. Quand on a ma carrure, tenir l’ennemi à distance, c’est même pas un avantage stratégique : c’est carrément une question de survie. Et vous me croirez si vous voulez, mais j’ai remarqué que se prendre un engin explosif dans la tronche … Ben ça calme les ardeurs pour se rapprocher. Allez savoir pourquoi.

Une fois mon petit boulot fait, je finis de superviser la nouvelle installation de mon vaisseau, et je vérifie que rien ne manque. Non, c’est bon, apparemment, y a tout, ou du moins, j’ai pas remarqué de pertes. Tant mieux. Réparer quelque chose m’aurait coûté une blinde et j’ai pas trop les moyens en ce moment. Le fric de mon dernier contrat, l’hapien, a fini par se dilapider facilement, et je doute d’en avoir un de sitôt avec leur Erennada. Bref, faut que je me remette sur les rails, et vite. L’idéal serait que je reproduise ma camelote en masse et que j’écoule, mais ça prend un temps fou. Enfin … Disons que reproduire tout un stock de fournitures médicales en partant de rien, ça se fait pas en un claquement de doigt. Il faut tout distiller, faire fermenter, reproduire les bons alliages de composants, suivre les formules, les temps de décantation … Je vais pas rentrer dans les détails, mais c’est long. Et avec cette fichue interruption, je risquais de tout devoir recommencer à zéro, ce qui ne m’enchantait franchement pas. C’était tout mon problème en fait : trafiquer, in fine, rapportait beaucoup, mais seul, je manquais de temps pour exécuter les contrats le temps de joindre les deux bouts entre les commandes tout en faisant ma tambouille. Avec Silas, c’était l’avantage : je m’occupais du vaisseau et de nos packs, pendant que lui alimentait la caisse par deux ou trois petits machins, du genre escorte de personnalités, tabassage de rivaux … Enfin, la routine quoi. Ouais, être à deux, c’était mieux.

Mon regard lorgne sur Nai’ah, puis je la suis alors qu’elle me fait signe qu’elle a fini. On peut partir. Enfin, j’ai envie de dire. Une gonzesse qui aime boire et bouffer … J’l’aime bien, la petite. Enfin, la « petite » pourrait m’aligner d’une mandale, hein, j’suis pas dupe, mais j’ai pas besoin non plus d’être un génie pour comprendre que j’ai quand même quelques années au compteur de plus qu’elle. Ou alors, j’ai simplement l’âme d’un vieux schnock. Possible aussi. Toujours est-il qu’on s’éloigne vers un bouge qu’elle connaît, et en un rien de temps, on se retrouve avec une bière dans la main et du jus de viande qui coule sur mon menton alors que je dévore un tacos spécial « fournée du chef ». Franchement, je veux pas savoir d’où vient ce que je bouffe … M’enfin, c’est pas mauvais. Et la sauce déchire. Heureusement que j’ai un estomac en béton, tiens, pour digérer un truc pareil. Bah, au moins ça cale bien. J’observe ma « part’ner » se lester le gosier. Ouais. J’l’aime bien. Au moins, ça a l’air d’être une fille plutôt simple. Enfin, pas simple au sens péjoratif, juste … pas prise de tête. Un peu comme était Silas. Et j’aime bien les gens comme ça. C’est reposant.

« Alors ma beauté … Dis-moi tu viens d’où ? Des bleues comme toi, ça court pas les rues. C’est quoi ta p’tite histoire ? »

Je me colle une nouvelle lampée de binouze au fond de la cale, et j’ajoute, histoire de dégeler l’ambiance pour un peu de confidences :

« Moi … Bah, eh, aussi dingue que ça paraisse, j’viens de Zeltros. Enfin, c’était y a longtemps. Puis j’ai dû partir de la République après un passage sur Coruscant. Conneries de jeunesse. »

Je finis mon verre, et j’ajoute, un rien goguenard :

« Et sinon, bah, j’ai trois amours dans la vie : la baise, la fête et la médecine. Tu vois, j’suis un gars facile … Dans tous les sens du terme ! »
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