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Lana soupira, la main sur la poignée de la porte. La suite ne s’annonçait pas des plus reposantes.

Quand faut y aller…

Elle ouvrit la porte de sa limousine, et fut aussitôt accueillie par l'ombre menaçante du temple jedi présent sur Dantooine. Loin du faste et de l'élégance des bâtisses présentes sur Ondéron ou encore Coruscant, il n'y avait ici qu'une façade austère ornée discrètement de la héraldique propre aux jedi. On aurait dit un bâtiment fait pour la guerre, petit et trapu, à l'aspect redoutable. Tout du moins, c'était ce qu'en pensait Lana. Peut être était-ce voulu. Il n'y avait pour ainsi dire personne aux alentours. L'endroit parfait pour une réunion secrète.

Enfin, parfait pour les jedi en tout cas... Si Lana avait eu son mot à dire, elle aurait probablement misé sur une autre planète. Un territoire plus neutre. Elle avait chargé son apprentie de travailler sur la question, et n'avait même pas pu en utiliser efficacement les résultats. Cependant, elle n'avait pas eu le choix. Lorsqu'elle avait envoyé un message privé aux membres du Conseil pour solliciter une audience concernant sa situation actuelle, on lui avait répondu sans équivoque et sans aucune demande possible. Elle n'avait aucune marge dans ses négociations, elle le savait, aussi avait-elle dû accepter sans rechigner. Elle supposait, d'après les notes récoltées par Tess, que c'était le maitre Tianesli qui avait réglé ces détails, en choisissant un terrain plus que propice à son camp.

Pas de journalistes, que des jedi partout. S'ils le souhaitaient vraiment, il pourrait la faire disparaître dans leurs cachots pour toujours. Lana avait encore comme ligne de vie Tess, bien à l'abri sur Kuat. Si jamais quelque chose se passait mal, elle saurait quoi faire. L'avoir comme solution de secours rassurait un peu la sénatrice, sinon elle aurait probablement refusé ce lieu de réunion, même si cela l'aurait privé de toutes ses chances de pouvoir à nouveau négocier avec l'Ordre...

Elle se présenta devant les gardes en faction, la capuche d'une pèlerine grise sur la tête pour ne pas qu'un passant la reconnaisse par hasard. En dessous de cette cape, elle était vêtue simplement, une robe d’un mauve améthyste tissée d’un matériau fin d’origine extra-terrestre au nom imprononçable. Le vêtement la couvrait jusqu’aux chevilles, et lui laissait les épaules et les bras découverts. Elle ne portait pour tout bijou que le diadème de Kuat qui ornait son front, et des bracelets de bronze à chaque poignet. Une épaisse paire de lunettes noires protégeait ses yeux du cruel soleil de la planète. Toutes les étoiles étaient nocives pour elle, excepté les mortes...

On l'introduisit à l'intérieur du temple sans faire d'histoire. Elle était attendue après tout. Quelqu'un la guida à l'intérieur. Elle ne fit pas vraiment attention à ce qui l'entourait, tant elle était concentrée sur ce qu'elle allait dire. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. Certes, elle avait préparé le terrain lors des évènements du Star Home. Elle savait que certains des maitres étaient déjà en faveur de proposition. Elle se promit que les autres le seraient bien vite. Si ce n'était pas le cas, elle ne pouvait rien contre leur stupidité. Basiquement, ils n'avaient rien à perdre dans ce qu'elle proposait ! C'était son avis en tout cas. Peut être n'avait-elle pas toutes les variables de cette équation. Ou peut être sous-estimait-elle leur fierté.

Elle se retrouva bientôt devant les membres du Conseil, seule au milieu du cercle de leurs regards inquisiteurs. Certains étaient présents physiquement, d'autres l'étaient par l'intermédiaire de projecteurs holographiques, mais tous semblaient réunis devant elle. C'était un peu intimidant. Il y avait d'autres personnes. Probablement des scribes, ou du personnel administratif. Tout se jouait ici, maintenant.

Quand il faut y aller... se répéta-t-elle.

Elle prit son souffle et son courage à deux mains, et débuta d'une voix claire :


- Vous me connaissez tous ici, et vous savez ce qui m'amène devant vous, aussi irai-je droit au but afin de nous faire gagner du temps à tous. Je viens savoir si vous acceptez ou non le... pacte que j'ai proposé à vos collègues à bord du Star Home.

Jusque là, tout allait bien. Aucun jedi ne s'était jeté sur elle en hurlant, sabre laser dégainé.

- Si nous résumons la chose, je m'engage à vous fournir toutes informations en ma possession concernant l'Empire, et je vous apporte mon soutien au Sénat, que ce soit pour la politique ou la traque des sith.

Si peu de mots pour tant de choses. S'ils acceptaient, les jedi transformaient leur plus grand adversaire politique en allié. En allié réticent, mais en allié quand même. Car malgré quelques éléments prometteurs, aucun jedi ne pouvait se targuer d'avoir une influence aussi étendue que celle de Lana dans les sphères politiques...

- Vous pourrez bien entendu continuer à me surveiller, comme vous le faites actuellement je suppose. Je me doute bien que vous n'allez pas me faire confiance immédiatement.

Elle avait finit sa phrase avec un sourire sans joie. Ils ne lui feraient probablement jamais confiance. Tant pis, elle ne demandait que leur accord.


- En échange, je souhaite que vous me laissiez tranquille sur le plan politique... Et que vous m'aidiez à acquérir le statut de jedi gris.

Cela pouvait ne pas sembler grand chose, mais ce statut lui éviterait d'être lynchée par la République quand celle-ci découvrirait la vraie nature de Lana. Ce qui arriverait forcément un jour ou l'autre.


- Si vous vous posez des questions concernant mes motivations, sachez que j'ai fini par comprendre que je n'avais pas ma place dans l'Empire. Or, la neutralité n'est pas une possibilité envers l'impératrice. Il ne me reste alors plus qu'un seul camp à rejoindre. J'apprécie énormément la République, en tant que terrain de jeu politique, cela allait de soit, mais sachez que cela me coûte de devoir m'en remettre à votre confiance, car c'est vous qui avez toutes les cartes en main de cette histoire...

Ce qui la faisait particulièrement enrager par ailleurs !

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Une consécration de courte durée. J’allais tenir le destin de Lana Anthana entre mes mains pendant environ une heure, après quoi, j’allais certainement devoir abandonner ce dossier long comme un jour sans pain que j’avais sur elle. Ca me brisait les nerfs. Pour situer les choses, j’avais des critiques à faire sur tout le monde, et j’acceptais avec une neutralité parfaite l’idée que certains ne soient pas d’accord avec moi.
Mais Lana c’était différend.
Lana, je ne l’aimais pas.
C’est très perturbant de devoir agir avec un sentiment défiant toute logique et qui pourtant intervient dans la moindre de vos réflexions. Votre cœur tout entier meurt d’envie de lui pourrir la vie, et se bat avec une raison qui estime que cette femme était potentiellement une mine d’or. Un combat factice puisque de toute manière, le Conseil supervisait cette opération, même s’il m’était revenu la charge de l’organiser. J’avais donc proposer Dantooine, l’emplacement d’une Enclave dont j’espérais obtenir la charge en vue d’y remettre au gout du jours les enseignements de son plus grand maitre, Vodo Siosk Baas, un pacifiste éclairé qui savait ce qu’était la Force et ses deux côtés, et comment les approcher avec prudence. Une enclave terne pour le moment, utilitaire. Construite pour la défense, afin que son évacuation soit propre et que la tenir ne coute pas en vies. Et Lana allait venir.

Je fus averti de sa présence dès son atterrissage, et les ordres furent donnés pour qu’elle entre sans problèmes. On la laissa passer jusqu’à une salle du Conseil. Un conseil d’enclave, elle était plus petite et bien moins riche que la salle d’Ondéron, mais le principe y était le même. Une salle circulaire centrée sur une rosace de marbre avec des sièges succins ici et là. Lorsque Lana commença a parler, elle put se rendre compte que j’étais un des seul à rester. Toutes les autres personnes étaient sorties. Visiblement, c’étaient principalement des techniciens devant régler le système de communication avec le Grand Conseil en urgence, avant cette entrevue. Le comité minimum était visiblement demandé, comme si on n’avait pas réellement envie que tout cela se sache. Et c’était le cas.
Puis je pris la parole. Ce fut dur d’être objectif. Et puis comme elle avait pas dis bonjour, hein..

« Sénatrice, je vais me permettre de vous demander d’être plus précise sur ce que vous comptez apporter pour votre part de cet accord. Vous n’êtes pas la première Sith à jouer un autre jeu, ni même la première à estimer que mettre des billes dans la République serait une bonne affaire, et jusqu’alors, aucun de ceux-là n’a su réellement donner des informations certaines sur l’Empire, ou vaille le coup de se mettre dans des situations scabreuses. Au reste, je vous rappelle que les Jedi ne sont pas politisés, et que le Sénat est relativement conciliant à notre égard, et nous son allié, par nécessité car les Siths sont un fléau que nous seuls pouvons affronter. Quant à vous surveiller, Sénatrice, comme tout membre du Sénat, vous faites l’attention de la Garde Licteur. »

De fait, être soutenu pat le Sénat n’était pas DU TOUT la préoccupation du Conseil, puisque justement, la dernière réunion visait justement à décider si on ne devrait pas agir sans eux.. Quant à la surveillance... La Garde Licteur ne pouvait être enrichie d’une unique femme, même Sith. Je ne voyais pas Lana faire la différence dans un conflit contre les Siths par ses aptitudes. Et comme on la surveillait déjà, son autorisation, hein..

« Afin de ne pas vous laisser sans vis-à-vis, il faut que vous compreniez ce que vous nous demandez. Vous laissez tranquille sur le plan politique ? C’est déjà ce que nous faisons. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu le Temple Jedi interférer sur Kuat ou soutenir un autre candidat. J’irai même jusqu’à dire que sur un plan strictement politique, vous êtes pour Kuat ce qu’un politique efficace est à sa planète : un mal en certain domaine, et un bien pour d’autres. »

Ca m’arrachait tellement la gueule d’admettre ça. Mais Lana saurait lire ce que j’ne pensais, et prendre cela pour ce que c’était : un compliment. Lana faisait son taff. Qu’on soit de son bord ou non, on ne pouvait pas non plus lui retirer ça. Kuat était SON pouvoir, et en bonne Sith, elle avait veillé à le préserver et l’agrandir.

« Pour le reste, je suppose que les Jedi vous laisseront tranquille si vous acceptez de vous conduire comme ce que vous demandez à être, à savoir une Jedi Grise. Vous vous doutez que notre confiance n’est pas acquise, et que nous entendrons contrôler votre conduite très étroitement pendant un certain temps pour être sur que vous ne profitez pas des privilèges de cet accord sans en payer les devoirs… Enfin, et c’est le point litigieux. »

Je me frottais les mains en fermant les yeux. Ce n’était pas du contentement, mais bel et bien LA question à débattre.

« Vous accorder le statut de Jedi Gris suppose que les Jedi deviennent responsables de vous, car nous seront ceux qui vous aurons dédiaboliser. Vous vous rendez compte que même si c’est une décision que nous pouvons prendre, elle dépasse de loin le cadre de nos fonctions. C’est une prise de position qui nous fait forcer la main de la République. Nous déclarons de manière unilatérale que vous n’êtes pas sujette aux sanctions de la Loi Patriote. Outre le fait que c’est typiquement le genre de position qui pourrait nous coûter beaucoup si cela venait à ce savoir, c’est également une décision qui pourrait être révoquée par une autorité politique sur laquelle nous n’avons pas prise. Vous vous doutez, Sénatrice, que s’il y a le moindre problème, compte tenu de votre passif et du nombre d’indices que vous avez laissé sur votre chemin, la vérité, a défaut d’être prouvée, sera rendue évidente au grand jour, et que nous ne pourrons pas y faire grand-chose. »

C’était plutôt fair play d’évoquer le fait que le Conseil Jedi n’avait pas autorité sur la République, et que si on venait à savoir que Lana était à présent une Jedi Grise, personne ne serait assez idiot pour ignorer qu’elle était Sith.. Et partant de là, nous n’aurions aucune prise sur la tempête qui pourrait se lever, et qui lui ferait autant de mal qu’à nous.

« Vous comprenez donc que vous en demandez concrètement beaucoup, et du hasardeux, et que nous entendons avoir plus que des promesses vagues. Nous n’avons plus aucuns intérêts à jouer contre vous, Sénatrice. Mais pour vous couvrir, il nous faudra d’excellentes raisons. Alors concrètement, qu’apportez-vous ? »

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Visiblement, c'était Léonard qui présidait la séance. C'était bien sa chance... Pour avoir déjà discuté avec lui, elle savait qu'il lui en voulait personnellement pour... Pour elle ne savait trop quoi. Elle ne lui avait jamais rien fait. Cela avait-il un rapport avec Kuat ? Elle savait qu'il s'agissait de l'un de ses concitoyens... Pourquoi la détestait-il ? Ou bien se faisait-elle des idées ? Les rares fois où elle l'avait croisé, leurs discussions avaient été plus que brèves. Non, elle ne se faisait pas d'idées, elle le voyait dans ses petits yeux sombres. La haine, la défiance. Cachées sous un masque d'impassibilité. Convenablement maitrisées, mais bien là. S'était cela, le self-contrôle des jedi ? Bon, ce n'était heureusement pas le seul membre présent du Conseil, elle pouvait peut être compter sur les autres. Seulement, c'était lui qui présidait...

Tant pis, il lui faudrait aussi le convaincre.

Elle écouta attentivement son interlocuteur, tiquant légèrement sur certains points. Les jedi, non politisés ? C'était un peu se foutre de la gueule du monde, sachant qu'il y avait eu et avait encore des jedi au gouvernement, qui ne manquaient sûrement pas de défendre leurs intérêts, et que les dernières années avaient vues un nombre croissant de jedi frayer avec les politiques et participer à des séances du Sénat. Bon, il ne fallait rien répondre à cela. Elle ne voulait pas le braquer, ce serait la dernière chose à faire.

Léonard en vint rapidement au point essentiel, à savoir le statut de jedi gris. Il semblait avoir saisit l'idée assez précisément en tout cas. C'était d'ailleurs plutôt une mauvaise chose, car il avait réussit à lui mettre une importance précise dans son esprit. Il savait ce qu'il devait marchander. Cette affaire n'en serait que plus difficile. Tant pis, il était bien trop tard pour faire demi-tour. Si Léonard doutait de son utilité et de ce qu'elle pouvait apporter à l'Ordre et la République, ce serait à elle de le convaincre du contraire. Et pour ce faire, elle avait encore quelques cartes en mains...


- Tout d'abord, je suis bien consciente que je négocie actuellement avec le Conseil Jedi, et que la République n'est nullement impliquée. Je cherche le soutien des jedi, je cherche à me laver de mon passé de sith. Je m'occuperai du Sénat en temps voulu.


Elle ne se faisait pas trop de soucis en cas de conflit politique, c'était son champ de bataille privilégié. Si les jedi acceptaient de lui fournir leur soutien, et lui accordait le titre de jedi gris, elle aurait une position difficilement attaquable.


- Quand à ce que j'apporte... Et bien j'ai déjà tout dis. Je ne peux juger à votre place de la valeur des informations que je pourrais vous apporter. Mon soutien politique vous sera acquis, et c'est chose que vous ne devriez pas prendre à la légère. C'est justement parce que vous n'êtes pas "politisé" que vous avez besoin de l'appui d'un vrai politicien. Les tendances actuelles vous favorisent peut être, mais cela n'a pas toujours été le cas, et le vent tournera à un moment ou un autre. A vous de vous préparer en conséquence...

La dernière fois que le vent n'avait pas été en leur faveur, Lana leur avait collé un ordre inquisitorial visant à les museler. Ce genre de situation pouvait revenir à tout instant, la politique et l'actualité étant incertaines.

- Si vous n'êtes pas convaincu de mon utilité, je vous prie de bien vouloir tourner le problème dans l'autre sens. Si malgré toute ma bonne volonté vous décidez de rejeter mon offre, vous me pousserez dans les bras de l'autre camp, la neutralité n'étant plus une option possible pour moi.


S'il lui fallait brandir un épouvantail pour leur faire peur...

- Si vous êtes actuellement tranquille sur le plan politique, c'est que je ne me suis pas levée contre vous à toutes les occasions qui se sont présentées. Fut une époque où j'étais la voix qui s'opposait à vous, et cette période était loin de vous être favorable. Je pourrais jouer le vrai rôle du sith infiltré au Sénat, et bloquer toute décision de façon tout à fait légale par le subtil jeu politique, ralentissant considérablement toute démarche entreprise dans une République qui a déjà la rapidité d'un escargot...

Oui, elle avait la position rêvée pour déclencher un sacré bordel si elle le voulait !

- Je pourrais soutenir les ouvriers de Kuat pour leurs conditions de travail difficilement soutenable, et les encourager à la grève et à toute forme de désobéissance civile. Comment se portera l'armée une fois privée de son principal fournisseur en armement ?

Elle avait une position suffisamment solide sur Kuat pour engager la sécession si elle le désirait, malgré le chaos que tout cela engendrerait...

- Sans compter les différentes bavures de l'Ordre que je pourrais ramener au goût du jour. Mon enfermement illégal dans les prisons du temple d'Ondéron... Comment j'y ai été malmenée... Ou encore, cerise sur le gâteau, le fait que vous avez simulé la mort du sith appelé Lord Janos... Et que vous le conservez prisonnier sans même que la République ne soit au courant...

Elle marqua une pause. Ses traits étaient figés, une légère grimace étalée sur le visage.

- Je ne dis pas que vous ne pourriez pas m'arrêter. Probablement que si, d'ailleurs... Mais à quel prix ? Quels dégâts aurais-je pu occasionner avant ? Cela en vaudrait-il vraiment la peine ?

De son avis, probablement pas. Cependant, elle comprenait leur méfiance.

- Comprenez moi, je ne veux vraiment pas en arriver là. Tout ce que je veux, c'est qu'on me donne ma chance. Vous n'aurez pas à annoncer à la galaxie entière que je suis une devenue une jedi grise. Gardez le pour vous, ne le dites que si on vous le demande directement... Vu que vous pourrez me désavouer à tout instant, vos risques seraient plutôt limités si vous voulez mon avis...
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La connexion n'était pas bonne. Eut égard au caractère spécifique qu'accomplissait actuellement le Jedi en compagnie de sa Padawan, qui rendait l'étabissement de cette dernière, très parasité. Pourtant, plus que dans le message qu'il avait reçu -que ce soit de la Sénatrice Anthana ou de son confrère au Conseil, le bien-nommé Léonard Tianesli-, Gabriel voulait assister à cette réunion "spéciale".

Au vu de ses prouesses lors des événements de Makem Te et Félucia, Gabriel avait été jusqu'à confier la qualité de cette transmission à Loreline, lui demandant de tout mettre en oeuvre pour garantir un maximum la meilleure qualité possible. Mais jusqu'à maintenant, Gabriel n'avait pu qu'écouter. Ecouter la Sénatrice faire un premier plaidoyer, et le Maitre Kuati y répondre. Et déjà, Gabriel savait une chose : cette rencontre était ce à quoi il pouvait s'attendre suite à celle qu'il avait eu à bord du Star home avec la dite Sénatrice. Enfin, il pouvait s'attendre à ça ou à un incroyable et embêtant incident médiatique concernant une certaine révélation qui avait été faite au même moment.

Un bon point pour la Sénatrice ? Non. Plus exactement, un de plus. Gabriel n'avait pas oublié la participation de celle-ci à bord du Star Home, et avait finalement du reconnaître que l'aide de celle-ci n'avait pas été fausse. Mais en entendant les revendications des deux protagonistes à l'instant, il demeurait déçu d'une chose : l'incompréhension de ce que lui-même avait suggéré à une époque.

-"Ce n'est pas possible..." lâcha-t-il, las presque de la situation.

[Loreline] Maitre. La connexion est établie. On a la confirmation que votre dernière phrase est bien passée.

La voix métalique de Loreline, du à l'intercom était sortie du haut parleur tel un écho dans la salle de communication. L'espace d'un instant, Gabriel eut juste envie de rire. Il fallait que ça arrive à ce moment précis, où cette phrase, qui pour ceux qui l'auraient entendu finalement hors de son contexte global, pourrait incroyablement être mal comprise. Cocasse, comme situation. A corriger cependant, et ce rapidement.

-"Pardon pour cette intervention, et d'avance pour la qualité de la connexion qui suivra. La situation actuelle dans laquelle je me trouve n'est pas des plus favorables à ce genre de conversations interposées."

Par contre, maintenant qu'il avait pris la parole et que la communication le permettait, le Maitre ressentait le besoin d'intervenir plus dans cette discussion. Une certaine personne présente méritait de savoir que le sang-mêlé qu'il était avait été sincère avec elle.

-"Je tiens cependant à souligner deux choses : la première... La Sénatrice Anthana m'a prouvé qu'elle était digne de confiance."

Il lui semblait capital de commencer de la sorte. Et ce disant, ce n'est pas vers la Sénatrice que son regard portait, mais plus vers ses confrère, et surtout l'un d'entre eux.

-"J'étais à bord du Star Home. Et la sénatrice est venue à nous, comme maintenant, et nous a donné des preuves de sa bonne foi. Aussi a-t-elle ma confiance. Mais il m'apparait important de clarifier une autre chose, afin que cela soit clair dans votre esprit Sénatrice."

Son regard changea, se portant alors vers la Sénatrice elle-même.

-"Le statut de Jedi gris, ou plus précisément cette appellation, ce n'est pas nous qui la donnons. Pas plus que la République. Ce n'est qu'un terme pour désigner une personne. Un Jedi suit les préceptes de l'Ordre, un Sith cultive la passion de la Force à des fins égoïstes, un Jedi gris est un être qui suit ses propres principes, convaincu que sa voie est meilleure que ces deux dogmes principaux."

Petit rappel, très caricatural et simplifié, mais pourtant clair. Si la Sénatrice voulait le titre de Jedi Gris, il lui fallait simplement l'être. Les Jedi eux, seraient simplement alors contraint, si on venait à leur poser des questions, à reconnaitre cet état, ne pouvant décemment mentir en cherchant à nuire à celle-ci.

-"Actuellement, vous ne connaissez que la voie des Sith, difficile donc d'être d'avis que vous n'en êtes pas une. C'est pour ça que je vous ai proposé, au Star Home, cela. Ce statut. Ce n'était pas sans condition, et cela restera à mon sens au prix de ces conditions : vos informations, la remise des objets ayant jadis appartenus à Darth Ritter, et une formation un peu "spéciale" auprès d'un de nos Maitres."

Cette dernière serait bien sure discrète, afin de garantir la sécurité de Lana. Qui sait la réaction de l'Empire si celle s'affichait au grand jour auprès d'un Maitre Jedi ? Même si finalement, sans le savoir, elle avait déjà eu très proche d'elle une Maitre Ombre Jedi.

-"J'apprécie également votre franch..."

L'hologramme se parasita alors, encore une fois, et la voix retransmise fut coupée.

[Loreline] Ah. Désolé Maitre. On a encore perdu la connexion avec le Temple. On fait tout ce qu'on peut.

-*fichu champ d'astéroïde* pensa Gabriel, avant d'appuyer sur le bouton du comlink et de dire : "Ce n'est pas grave Loreline. Vois ce que tu peux faire et essaye au moins de me permettre d'entendre la suite de la conversation. Et fais prévenir l'Amiral d'envoyer à message à destination, je pense qu'on aura du retard."
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Après une attente plus que raisonnable, il fut évident que Maître Fyelën ne pourrait pas terminer sa phrase. Sa connexion était trop mauvaise. Il devait être perdu en plein milieu de l’espace ou sur une planète excentrée avec un système de communication rudimentaire ou endommagé. Je repris donc, avec un accent amusé et presque paternaliste, tant ce reproche frappait une démarche qui peinant en crédibilité. Pour peu on eut dis que je la grondais.

« Sénatrice, vous vous oubliez. Vous êtes ici devant le Conseil Jedi, pas un parterre d’écoliers. Vos menaces n’ont pas cours face à nous... Néanmoins... »

Néanmoins quoi ? Il existait des centaines d’argumentaires démontrant que Lana était allée trop loin dans ses démarches, et qu’a présent il n’était pas question de l’arrêter, mais de la balayer. Sauf que voilà : je n’étais pas là pour ça. Aussi fus-je forcé de reprendre un sérieux total et cette voix blanche.

« Néanmoins, Sénatrice, je vais presque me ranger à l’avis de mon camarade. Je ne vous fais pas confiance -pas encore. Mais si vous êtes là, c’est parce que j’ai envie... Parce que nous avons TOUS envie de pouvoir faire de vous un partenaire fiable.
Revenons sur un point, qui est un détail, certes, mais un détail important. Il n’existe effectivement pas de statut de Jedi Gris, en soi. C’est une notion vague. Mais nous pouvons faire en sorte de dire que le Conseil Jedi vous a évalué en tant qu’utilisatrice de la Force, et qu’il vous juge parfaitement apte à faire l’usage de vos dons en totale adéquation avec les valeurs de la République. C’est-à-dire dans le plus grand respect d’autrui. Ainsi vous serez en droit de vous revendiquer utilisatrice de la Force sans que vous soyez publiquement et officiellement assimilée aux Sith. Notez, comme l’a souligné mon camarade, que cela ne se fera pas du jour au lendemain, et qu’il vous faudra être formée, aussi déplaisant que cela vous soit. Quant à trouver une histoire plausible pour expliquer une telle situation au Sénat, vous me semblez bien plus apte que nous à la défendre. Si cette dernière nous satisfait, le Conseil Jedi la paraphera.
»

Je tapotais mes mains l’une contre l’autre, pensif, avant de déclarer.

« La vérité, Sénatrice, c’est que vous êtes sans conteste un atout. Sur le plan politique, certes, encore que je n’y sois pas sensible. Vos arguments sont justes, mais j’ai personnellement tendance à négliger cet aspect-là des choses. Admettons que c’est un tort et que nous avons besoin d’une sénatrice dans notre poche. Mais en ce qui me concerne, j’ai d’autres soucis en tête. »

Bah oui, manque de pot, c'est moi qui préside. Maiiis c'est pas moi qui commande, on votera. Du reste...
Je me renfonçais dans mon fauteuil, pensif. J'avais dépassé le stade de la rancune, seule comptait l'efficacité, et donc rendre rentable cet entretient. Pour cela il fallait pousser Lana a accepter un compromis qui soit réellement avantageux. Lana était au pied du mur, et nous lui étions indispensable. A elle de nous être inestimable. J'allais donc pour poursuivre, plus prudent.

« Si vous ne le savez pas encore, compte tenu de votre position, vous le saurez bientôt. Darth Sinya semble être de retour dans l’échiquier galactique, pour notre plus grand déplaisir. Je crois que vous aviez des affaires avec elle, tout comme vous en aviez avec l’Empire. Je pense devoir vous présenter mes excuses pour mon manque de clarté quant à ce que nous pourrions attendre de vous. Plus que les informations que vous avez, Sénatrice, j’aimerai que vous puissiez me parler des liens que vous avez encore avec l’Empire et Sinya, ou que vous pourriez avoir sans trop prendre de risques. J’aurai du vous demander non pas ce que vous pouvez faire, mais jusqu’ou vous pourriez aller ? »

Avisant mes confrères, je tâchais de nuancer mon propos.

« Pour nos relations avec la République, j’oserai dire qu’on se débrouille. Ce n’est pas pour nous vanter, mais simplement expliquer que nous assumons pleinement nos prises de positions, notre neutralité, et les conséquences que cela implique. Sans contestes, vous seriez un atout. Mais Sinya est un adversaire encore invisible, et nous menons un genre de guerre froide contre l’Empire. Dans les deux cas, c’est d’informations dont nous aurons besoin. Et plus que celles que vous pourriez nous donner là.. C’est votre capacité à en acquérir de nouvelles, qui m’intéresse. Vous couvrir, Sénatrice, sera un risque pour nous. Énorme. Voilà pourquoi je me sens en droit de vous demander ce que vous accepteriez de risquer en contrepartie. »

En gros, je lui demandais d’être un agent double. Du moins si elle pouvait l’être. Et non.. Il était hors de question que je négocie d’après les dégâts qu‘elle pouvait faire. Du chantage... C’était méprisable et surement parfaitement caractéristique des relations qu’on allait devoir s’infliger en se liant à elle.
Sauf qu’elle pouvait être utile. Et puis bon, soyons sérieux.. Elle était loin d'être aussi désagréable que je pouvais l'être.


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Le soutien que lui apporta le maitre jedi Fyelën fut un plus inattendu. Lui qui s'était pourtant montrer assez intransigeant sur le Star Home... Avait-il réfléchi et s'était finalement rangé à son avis ? Avait-elle réussi une sorte de test pour le gagner à sa cause ? Elle ne savait pas, mais c'était une aubaine. Si elle s'était retrouvée seule face à Léonard, qui sait comment cette affaire aurait pu se terminer ? Mais non, elle mettait le vaisseau avant l'hyperespace, rien de tout cela n'était encore terminé. Ce n'était pas parce qu'un jedi lui portait crédit qu'elle était tirée d'affaire.

Ils semblaient encore assez tatillons sur l'utilisation du terme jedi gris, mais cela n'était pas important. Que ce soit un titre ou non, elle souhaitait simplement que les jedi arrêtent de la pourchasser en tant que sith, et ne tentent pas de la trainer devant le Sénat. Certes, ils se tenaient plutôt tranquilles ces derniers temps, et la laissait tranquille, mais le vent pouvait tourner à tout instant. Malgré leurs grands principes et leur soi-disant moralité, elle pensait qu'il n'hésiterait pas beaucoup à la sacrifier sur l'autel de la politique et de l'image publique si le Sénat se retournait contre eux. En tout cas, c'est ce qu'elle même aurait fait, et elle ne voyait pas ce qui empêcherait les jedi de le faire le moment venu si jamais sa position n'évoluait pas favorablement.

Elle resta donc de marbre, et ne relança pas sur le sujet de l'évolution de son statut. Elle l'avait déjà dit à Gabriel sur le Star Home de toute manière : elle se plierait à toutes les démarches et tous les rituels qu'ils jugeraient nécessaires. Qui sait, elle pourrait même apprendre quelques trucs... Elle ne voyait pas en quoi cela pourrait la changer, mais de son avis elle était loin d'être une sith, et elle était très bien comme elle était actuellement. De même, Gabriel savait déjà qu'elle acceptait de leur lâcher l'ancienne collection d'artefact de Ritter. Elle s'arrangerait à la limite pour cacher les quelques objets les plus utiles...

Son attitude neutre changea cependant lorsque le jedi kuati lui souligna que les jedi étaient plus interessés par les informations qu'elle pourrait fournir dans le futur. Tout cela prenait une posture qui ne lui plaisait guère... Ils voulaient la transformer en quoi, en agent secret ? Elle se sentit mal à l'aise. Ce n'était pas du tout prévu. Cela balaya tout ce qu'elle s'était préparée à répondre.


- Acquérir de... Nouvelles informations ? En personne, vous voulez dire ? Pour être honnête, je n'avais pas prévu de remettre un seul pied dans l'espace impérial...

Elle eut un mouvement de poignet involontaire, trahissant sa nervosité. Se faire attraper par ses anciens collègues, voire par l'impératrice, était une idée qui la terrifiait au point de faire se craqueler son masque de sénatrice. Si elle se faisait prendre, ce qui suivrait serait soit exceptionnellement rapide, soit atrocement long, mais se terminerait fatalement par la souffrance et la mort.

- Vous ne connaissez pas l'Impératrice, fit-elle remarquer. Elle sait peut être déjà que je compte me retourner contre elle... Si je suis capturée, cela sera ma fin. Elle voyait presque dans les yeux de Léonard que cette perspective le réjouissait. Et je suppose qu'aucun jedi ne viendrait me chercher, surtout si la guerre n'a pas été officiellement déclarée...

C'est sûr, de son point de vue tout politique, les jedi étaient surtout fort pour l'ouvrir, mais elle ne les avait jamais vraiment vu se bouger les miches. Ou peut être fréquentait-elle tout simplement trop les couloirs du Sénat, ce qui avait fini par tordre son point de vue.

- Je pourrais indiquer où placer des agents infiltrés, indiquer les personnes à contacter, voire vous aider à analyser les informations, mais je ne quitterai pas la sécurité de l'espace républicain. Dés que l'Impératrice aura vent de cette réunion, et elle le saura à un moment, soyez-en sûr, j'aurai une cible sur la tête. Que vous ayez accepté mon offre ou non d'ailleurs...

Même si elle le garda pour elle, car cela n'aurait pas été très diplomate, elle estimait leur donner beaucoup. Elle savait que ce qu'elle attendait en retour n'était pas une petit service, mais ce qu'ils exigeaient d'elle était presque du suicide. Elle était bien trop connue pour se permettre de jouer les agents doubles. Si les jedi la surveillaient, elle était presque sûre que les sith en faisaient tout autant ! Ils sauraient bientôt qu'elle avait retourné sa veste.

Mais si les jedi ne voulaient rien lâcher ? Clairement, elle s'était trop avancée dans sa trahison à présent pour pouvoir faire marche arrière et revenir tranquillement dans le giron de l'Empire si son affaire avec les jedi tournait au vinaigre. Elle devait absolument les convaincre. Elle se demanda si elle serait prête à lâcher cela. Peut être. Non. C'était du suicide pour elle. Ou peut être sur le court terme ? Ou alors envoyer Tess à sa place, elle qui voulait jouer au subtil jeu des espions... Non. Elle n'impliquerait pas son apprentie dans une affaire aussi dangereuse. Elle préférait encore y aller elle-même. Ou ne pas y aller du tout...
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