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Que d'émotions.

Dans le parc habituellement vide à cette heure, un ameutement principalement constitué de Padawans s'était crée autour d'un arbre. Les yeux de ces chères petites têtes blondes indiscrètes tous dirigés dans la même direction indiquèrent à Lie de faire de même. D'un petit soupir, il rejeta quelques mèches de fourrure qui retombaient devant sa vue, signe que l'heure de recourir aux ciseaux à frange était déjà dépassée. Mais tandis qu'il s'approchait pour se rendre compte du problème, une vieille femme l'informa de la situation. Une nouvelle venue possédant la Force s'était planquée en haut de l'arbre le plus haut et naturellement le plus glissant du parc. Bien que proche-humaine et jeune, cette dernière particulièrement sauvageonne avait réussi à grimper presque au sommet.

- Tu tombes bien Lie, il faut quelqu'un pour aller la chercher.

- Et pourquoi tu me regardes comme ça ? J'grimpe pas aux arbres moi.

- Tu es un Wookie- Répliqua son interlocutrice du tac-au-tac. Le concerné s'en était douté. Tellement typique.-

- Un Wookie de Coruscant. Et toi une Jedi, ne me dis pas que tu ne peux pas monter après des années d'entraînement à faire des roulades en tout genre.

- Il y a certaines choses spécifiques aux races Lie, les Cathars griffent, les Kiffars voient le passé, les Miralukas à travers les murs, les Woo...

- Les Wookies de Coruscant ne montent pas aux arbres.

- Mais si, c'est inscrit dans tes gênes, tu peux le faire.

Raaaah, mais pourquoi avait-il autant de respect pour Syra qui, elle, du haut de son grand âge n'avait aucune considération à son égard ? N'empêche qu'il fallait reconnaître qu'à moins d'être un poids plume sauvageon, difficile d'escalader ce tronc. Lieman songea un instant aux différents chevaliers du Temple avec des griffes. Mouais, il pourrait se défiler, mais ce ne serait pas très responsable -il lui fallait quand même le temps de dégoter le Cathar du coin.- sans parler de sa dignité qui en prendrait un certain coup.

Poussant un grognement rageur, le jeune Wookie retira sa toge et la plaqua avec une force non nécessaire dans les bras de Syra, lui servant un regard furieux. Pas du tout impressionnée, la sexagénaire lui répondit par un air malicieux, propre de ces vieux qui se croyaient tout permis. Avec des manières un peu ridicules, Lieman retroussa ses manches pour entreprendre de monter dans l'arbre. Il avait failli demander une échelle, mais là encore, sa fierté masculine l'en empêcha.

D'abord mal à l'aise, le jeune Wookie finit par trouver le rythme, utilisant la force et l'agilité spécifiques à sa race pour grimper. Les marques qu'il avait laissé dans le tronc sans le vouloir au début apparaissaient guère désormais, le Chevalier épousant gentiment l'arbre avec qui il semblait effectivement avoir naturellement quelques familiarités. Toutefois encore un peu trop civilisé, le trentenaire se percha avec soulagement sur une grosse branche proche de celle qu'avait choisi la gamine. Serrant les crocs, il évita de regarder par terre pour parler à la petite. Celle-ci lui rappelait la petite sauvageonne de Twi'Lek qui l'avait mené jusqu'à Nar Shadaa pour démanteler le réseau d'esclavage exploitant sa soeur. Ah les gamins.

- Salut toi. Dis-moi, que fais-tu là ? La vue est belle, pas vrai ?

D'une voix rauque et grave mais douce, Lieman planta ses grands yeux de miel sur la silhouette de la gamine, sans pour autant river son regard dans le sien. Il ne souhaitait pas la provoquer, agissant avec elle comme un petit animal sauvage. Son propre instinct lui indiquait plus ou moins comme agir, quel langage corporel adopter, même si c'était surtout son habitude à côtoyer les petits qui le prenaient pour une peluche vivante qui l'aidait, sans parler de son amour pour ces cabotins. Inutile de s'en cacher, Lieman avait un coeur aussi velu que gros.

En bas, Syra avait réussi à disperser l'attroupement grâce à son autorité naturelle, peut-être aussi aidé de l'heure du repas signalé par un sonde cloches aussi tonitruant que joyeux. A nouveau désert, le parc était désormais l'unique témoin de cet étrange échange qui se préparait.
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Suie était un peu perdue. Pour ne pas dire carrément paumée. Propulsée hors de sa jungle natale ithorienne, elle avait atterri ici (avec entre temps un petit tour dans un monstre-grotte capable de voler et transporter les gens ailleurs). Le chef-cornu qui l'avait trouvée et s'était occupée d'elle était parti. (Mad. Mad, elle répétait ce mot en boucle pour ne pas l'oublier. Elle ignorait encore ce qu'il signifiait, mais elle avait remarqué que son "sauveur" tournait toujours la tête quand elle l'utilisait.) Mais elle avait beau le murmurer, le chef-rouge ne sortait pas de sa cachette. Peut-être était-il parti chassé pour sa femelle-verte (Karissa, Karissa, encore un son qu'elle avait réussi à décortiquer plus ou moins et attirait le regard de la concernée). Ou peut-être qu'il était juste partie. Suie avait l'habitude que les autres disparaissent autour d'elle, et cela ne la peinait presque plus. Que ce soit la Forêt qui les ait rappelés à eux (la forêt avait toujours été bienveillante à son égard, alors la rejoindre ne lui faisait pas peur) ou simplement une migration de meute. Mais quand même. Elle aurait aimé pouvoir lui dire au revoir.

Maintenant elle était entourée de gens dont elle ne comprenait pas un seul mot, et ils avaient essayé d'emprisonner ses pieds dans des boites inconfortables.

Suie mordilla le maudit objet -une chaussure- et ne lui trouva pas une utilité comestible. Bon sang, ce truc ne servait à rien ?

Il y avait beaucoup d'animaux dans cette nouvelle forêt -elle ressemblait un peu plus à celle où la petite avait vécu, mais pas tout à fait (Les odeurs, les arbres, les animaux, les sensations n'étaient plus les même). Les créatures lui ressemblaient pour certaines -avec des couleurs différentes de peau, ou des cornes sur la tête, ou sans yeux. Plus qu'aucun autre animal ne lui avait été semblable sur Ithor. Cela aussi, c'était assez perturbant. Suie se serait bien laissée approcher d'eux, mais ils parlaient tous un autre langage de sons. Elle avait essayé de leur parler avec la forêt, avec les émotions. Grave erreur. Leurs réponses avaient été aussi violente que brutale. Elle qui avait simplement murmuré avait reçu une avalanche de cris enthousiasmé, une vraie cacophonie de sentiments.

Cela faisait beaucoup trop à digérer pour la petite fille de sept ans.

Suie s'était enfuie très vite, et, par habitude, très haut. Elle avait repéré un arbre au milieu du parc -un arbre, bon sang, pas gris, ou avec du poison blanc dans ses racines, un vrai arbre avec une écorce et des feuilles. En deux temps trois mouvements elle s'était hissée assez haut pour que personne ne la poursuive.

Puis elle avait observée. Parce qu'elle ne savait pas trop quoi faire d'autre dans ces conditions. Un nouvel environnement avec des règles qui lui étaient inconnues, avant de redescendre elle se devait d'en cerner les lois. Quels animaux étaient dominants, qui était soumis. Les meutes, les mots, les gestes.

Au moins, en bas, ils n'essayèrent plus de la recontacter grâce à la Forêt. Elle percevait toujours la cohue de leurs émotions, mais plus d'appel tonitruant. Suie remarqua les mouvements d'un vieil animal (cela se sentait à la raideur de ses gestes et son pelage un peu rapiécé), et comprit que c'était grâce à elle. Elle devait être la chef du groupe. Bien.

Suie passa un petit moment à juste les fixer, avec ses grands yeux noirs. Sans trop savoir que faire. Puis elle avait fini par se lasser de leurs échos, et pour qu'ils se désintéressent de sa personne, elle avait fait mine de les ignorer. Elle ne pouvait pas les analyser s'ils passaient leur temps à la regarder. Comment pourrait-elle apprendre de leur comportement et se fondre parmi eux s'ils le changeaient en sa présence ?

Alors elle était montée plus haut dans l'arbre, jusqu'à un nid abandonné, et avait récupéré quelques plumes d'oiseaux avec lesquelles jouer.

Puis il était apparu.

Une espèce d'énorme ours (mais qui portait des peaux sur lui, des peaux un peu comme celles dont on l'avait affublé à son arrivée. Ou celles que Karissa lui avait noué autour du corps.) C'était vraiment bizarre, cette habitude des animaux ici, de porter d'autres atours que leur propre pelage. Surtout que celui-là en avait une sacrée couche. De beaux poils bruns bien longs. Cela devait être chauds en dessous. Il devait avoir chaud ici. Suie avait compris l'utilité des habits dans le vaisseau-grotte, où il faisait froid, mais ici ?

La vieille-chef lui avait parlé -ou ordonné quelque chose, dans leur langage de sons. Sans un seul geste pour indice, Suie ne parvint pas à comprendre le fond de leur discussion. Mais le sens devint évident quand le gros animal s'approcha du tronc (jeta son autre peau dans les bras de la chef) et commença à escalader.

Cela avait quelque chose d'hypnotisant. Suie avait déjà vu des félins se hisser sur les plus hautes branches des arbres d'ithor, mais celui-là n'avait pas l'air d'être un chat. Il n'était pas aussi gracieux. Pourtant après quelques essais il se mit à gravir l'écorce avec aisance. Les branches ne cédaient pas sous son poids, (et pourtant, il devait être lourd l'animal).

Pendant un instant, Suie se demanda si elle devait le semer (se retirer tout en haut de la cime, là où les branches étaient trop fines et trop fragiles pour qu'il la suive) puis elle se ravisa. Les animaux d'ici n'étaient pas hostiles (ça, elle l'avait compris grâce à Mad). S'il venait jusqu'à elle, c'était sûrement pour faire connaissance. Peut-être qu'en y allant petit à petit, un à la fois, elle allait y arriver.

Finalement le gros animal parvint presque jusqu'à elle, et s'arrêta sur une branche large, les pattes au dessus du vide, au repos. Elle le dévisagea, essayant de comparer son physique à celui d'une bête d'ithor, plus familière. Mais en vain. L'animal ne ressemblait en rien à ce qu'elle connaissait (encore et toujours depuis quelques jours). Une grosse boule de poils longs, enroulé dans des vêtements. Pendant un instant elle eut presque pitié -non de la compassion- lui aussi il s'était fait prendre par une Karissa armée de peau, et refusant qu'il se balade tout nu.

Elle regarda ses pieds, s'attendant presque à y voir les instruments de torture q'on lui avait affublé à son arrivée (à elle). Mais rien. De toute façon, elle ne voyait même pas le bout de ses orteils, sous tous ces poils.

Finalement, l'inconnu se tourna vers elle, et prononça d'une voix gutturale (un ton très proche de ce qu'elle avait toujours connu) :

-Salut toi. Dis-moi, que fais-tu là ? La vue est belle, pas vrai ?

Suie arqua un sourcil. Elle reconnaissait quelques mots, mais pas leurs sens. En tout cas, l'animal ne la défia pas du regard, ni ne la fixa trop longtemps à la manière d'un prédateur. C'était entre la soumission (mais elle n'était pas assez bête pour y croire) et la domination. Il savait qu'il était plus gros et fort, mais qu'elle était plus agile et rapide, peut-être. A défaut de comprendre, Suie plissa le nez. Elle devait trouver un autre moyen de lui montrer sa non-agressivité. Sans ses mots à lui. Et sans passer par la forêt. Parce qu'elle ne voulait pas avoir encore à faire avec une déferlante d'émotions et de sensations : à cette hauteur, tomber risquait de faire assez mal.

Hum.

Son regard se posa sur ses mains, et surtout ce qu'elle tenait. La chaussure -maudit objet- et la plume colorée -rouge et orange- du nid. Cela allait devoir faire l'affaire.

Gentiment, Suie tendit la plume à l'inconnu, fichée dans la chaussure -bon d'accord, elle se débarrassait de l'objet de torture par la même, elle l'avouait.

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Fronçant légèrement le museau de surprise, Lie hésita avant de se saisir de la plume plantée dans son pot pour le moins original. Une des chaussures de la gamine. Lui-même n'en portait pas, malgré le fait qu'il ne supportait plus d'aller dévêtu. Ces machins en cuir ceignant ses pattes, diminuant sa sensibilité au sol l'avaient toujours répugné, si civilisé soit-il. Au final Syra avait peut-être raison, ses gênes n'étaient qu'endormis. La patte tendue dans le vide, le Wookie finit par attraper l'offrande, hochant la tête doucement en signe de reconnaissance pour ce ô combien précieux présent.

- Merci.

Fit-il d'une voix tout aussi douce et rauque, sans savoir si la gamine comprenait. Évidemment, dans sa précipitation, Syra ne lui avait pas précisé le nom ni les capacités de socialisation de la sauvageonne. Lieman hésita un moment à prendre son comlink pour lui demander plus d'informations, mais il avait aussi peur de faire tomber l'appareil que d'effrayer la petite. Du coup, il décida de repartir à 0.

- Lie, et toi ?

Désignant le thorax de la gamine du doigt lentement sans pour autant trop insister, le jeune Jedi ramena sa main griffue vers lui. Il tourna également les yeux, cherchant un cadeau-retour pour elle. Un sourire éclaira son visage, très fugace cependant, car il ne souhaitait pas inquiéter la nouvelle avec ses crocs.-. Le Wookie venait de trouver un fruit. En cueillant deux, Lie croqua dans le plus petit pour s'assurer que ce dernier était bon. Heureusement, ses souvenirs lointains de ses rares passages étaient bons. Bhernar se faisait toujours enguirlander par une Syra plus jeune lorsqu'il pillait les fruits de ce type d'arbres. Il haussait les épaules, et les emportait dans leurs quartiers pour les manger devant Lie qui avait le droit à un bout s'il ne rechignait pas. Pour lui apprendre la patience lui disait-on. Bref, comestibles et délicieux en plus de ça selon son palais mais aussi celui de son ex-maître réellement difficile.

Tendant le plus appétissant des deux mets à la gosse, le Wookie lui montra à nouveau que c'était mangeable en croquant dans le sien. Il ne savait pas combien de temps il devrait demeurer perché là-haut mais il savait devoir rester tranquille. Un geste brute pourrait tout gâcher. Pour l'instant, Lieman ne devait ni penser à qui il était, ce qu'elle était sensée devenir dans ce Temple, juste à elle.

Captant sa sensibilité à la Force, le Chevalier lui offrit une légère onde douce, chaude, qui sembla enrober le tronc jusqu'à la branche où était perchée la petite comme un ruban invisible. Faible et puissant à la fois. S'il devait avoir une couleur, sans doute serait-il doré, non pas comme l'or, mais tel le soleil. La vie. Ce qu'était la Force en fin de compte. Le langage de tous et de toutes.
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Longs-poils accepta la plume d’un hochement de tête. Elle percevait quelques effluves émotionnels de sa part, mais c’était trop complexe à décrypter. Elle espérait juste qu’il préférait la plume à la chaussure, parce que le premier, elle pouvait lui en trouver plein d’autres (alors que pour l’engin de torture, cela risquait d’être compliqué, elle avait perdu l’autre. Bon d’accord elle l’avait jeté sur l’un de ses semblables en fait. Mais le résultat restait le même : elle ne l’avait plus).

- Merci, murmura-t-il, d’une voix toute douce -mais toujours assez gutturale, aux accents sauvages de la forêt. Suie décida qu’elle aimait bien ce timbre-là. Par habitude -si on pouvait dire habitude- elle retint le son. « Merci » « Merci » « Merci » c’était différent de « Mad ». Cela signifiait sûrement autre chose. Il avait pris son cadeau en disant cela, peut-être que c’était pour marquer le geste : montrer qu’il acceptait. Elle se fit la promesse de tenter de le replacer, pour vérifier.

- Lie, et toi ?

Longs-poils se désigna du bout de la griffe. (Il avait de ces griffes, elle était presque jalouse. Mad, lui il avait des cornes). Elle ne reconnut pas le premier son, mais le second. Le « et toi ». Mad aussi l’avait lancé après s’être pointé du doigt et désigné comme « Mad ». Donc cela devait être un peu pareil.

Elle hocha de la tête, pour lui montrer qu’elle avait enregistrée l’information, et le pointa du doigt :

« Lie »

Puis revint vers elle et se pointa du doigt, tout comme Mad et Lie l’avait fait.

« Et toi ? »

Mais long-poil avait décidé de lui offrir quelque chose à elle aussi. Il décrocha deux fruits et croqua dans le plus petit avant de lui tendre. Suie savait déjà qu’ils étaient comestibles (pas de poison), elle avait vu un oiseau le picorer avant d’y grimper. Mais elle apprécia le geste : depuis qu’elle avait quitté sa forêt, elle n’avait pas eu à chasser une seule fois. On lui offrait toujours à manger. Le changement n’avait pas toujours des effets néfastes. La fillette prit le fruit avec précaution, essayant de ne pas le faire tomber, et baissa les yeux, comme il l’avait fait quand il avait reçu la chaussure emplumée. Puis, se souvenant de sa promesse, elle bredouilla à la va vite, un peu incertaine de la prononciation :

« Merci »

Elle avait imité son timbre, pour éviter une erreur. Elle avait l’habitude d’imiter les cris des animaux, donc cela lui venait plus naturellement d’emprunter un ton plutôt que d’user du sien. Plus encore quand elle doutait.

Suie s’apprêtait à croquer dans le fruit – la nourriture ne se gâchait pas, cela faisait des réserves pour le futur, pour les fois où elle manquait. Quand elle pressentit le murmure de la Forêt. Il ne s’agissait pas de la même attaque que tout à l’heure. Pas comme en bas, avec les autres, où elle avait eu l’impression de taper dans une fourmilière. Non, ces paroles ressemblaient plutôt à un rayon de soleil : celui qui réchauffe un peu la peau, quand on s’allonge sur les cailloux au bord de la rivière. Suie frémit, plissant le nez, comme pour s’assurer avec son odorat qu’elle ne rêvait pas. -Elle ne rêvait pas.

Long-poil lui parlait de la Forêt !

L’enthousiasme faillit lui faire commettre une erreur -et lâcher le fruit. Mad ne réagissait jamais quand elle usait de ce langage, et ceux d’en bas, réagissaient bien trop. Cela lui faisait plaisir enfin, de pouvoir partager quelque chose, trouver un semblant de moyen de communication ! Hors de question de laisser passer ça.

La petite se concentra donc. Comment lui répondre ? Comment lui parler ? Avant, elle préférait s’assurer qu’il pouvait comprendre ce qu’elle lui envoyait, que la discussion ne se fasse pas dans un sens unique. Alors elle se décida sur une autre image de la forêt, palpable. Oui elle aimait bien se reposer au soleil, dans la jungle, mais ce qu’elle préférait, c’était plutôt…

La pluie. Le bruit constant de la pluie, des gouttes s’éclatant sur les feuillages alentours, changeant chaque odeur, réhaussant le parfum de la terre et des fleurs. La sensation d’humidité qui la couvrait, comme une couverture et le fracas constant du monde, si semblable à une chanson. Il n’arrivait jamais rien durant ces moments-là, les animaux se réfugiaient dans leurs abris et se serraient les uns contre les autres. Un instant de pause dans le temps. L’attente paisible du retour du soleil, de la vie.

Elle essaya de transmettre cette image, cette sensation de sécurité, de bien être, des pluies de moisson.

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“étwa” -tiré de la question "Et toi ?" bien sûr- paraissait bien réagir à la présence du Wookie qui s’en réjouissait, même si ce dernier ne se faisait guère d’illusions. La réaction hilarante de la fillette se pointant du doigt en répétant “et toi” prouvait que son niveau de socialisation était réellement bas. Sans doute faudrait-il fourrer son museau sous une tonne de paperasserie (car évidemment Lie se sentait déjà responsable de la petite) pour légaliser l’existence d’une gamine sortie de nulle part, sans parler de mois d’apprentissage pour obtenir d’elle une explication de son passé. L’âge était d’ailleurs également un frein, car une enfant ne se souvenait pas des péripéties l’ayant amené à ce moment précis, comme cette discussion saugrenue dans un arbre. Heureusement l’enfant avait une bonne nature et possédait apparemment l’envie de communiqué. Pacifique, dotée d’une aura étrangement sereine, elle épargnait au Jedi des heures fastidieuses d’approche et de tirage de poils en règle bien qu’il doive demeurer prudent. En effet, Syra lui avait bien précisé que la gamine craignait la foule et se défendait. Preuve en était sa fuite dans l’arbre. Du coup, le Wookie veillait à éviter le moindre faux pas, patient même s’il aurait aimé descendre de cette fichue branche.

L’image de la pluie plutôt bien retransmise via la Force fit légèrement frissonner le Chevalier. Lui aussi appréciait ce climat mais roulé en boule au fond de sa couette. Sinon, les gouttes d’eau dégoulinantes sur son pelage était un véritable calvaire, surtout lorsque le ciel était vraiment chagrin et que ses torrents d’eau douce finissaient par transpercer la couche de fourrure du Wookie pour atteindre sa peau. D’un autre côté il fallait reconnaître que le Lie moins civilisé aimait les odeurs fortifiées par la pluie. L’herbe mouillée, les tapis de feuilles mortes. La pluie lavait tout, purifiait les odeurs et les rendaient très attirantes, dégagées de cet asphalte aussi artificiel que puant. Une bénédiction pour la truffe d’un Wookie rechignant pourtant à passer cette dernière dehors.
Comme il se sentait… Adulte. Stupidement préoccupé par la douche qu’il devrait prendre après un jour de pluie, ou encore les râleries par anticipation à l’idée d’attraper un rhume. “Etwa” se fichait bien de se salir, de prendre froid, valorisant ces odeurs auxquelles Lie se fermait au nom du confort. Depuis quand se transformait-il en ronchon type Bhernar .

Reconnaissant envers la gamine, et surtout envieux de lui faire comprendre que le message était passé, le Wookie s’ébroua, comme s’il était justement en train de livrer ce combat perdu d’avance, connu de toutes les races à fourrure, contre les gouttelettes du ciel. Dans l’optique de faire sourire l’enfant, Lieman tira également la langue, regardant en haut comme s’il buvait l’eau. Il fit semblant de récupérer une lampée puis se passa la langue sur ses babines. Il venait de se rappeler que petit, il aimait le goût pur de la pluie, même si sur Coruscant, elle conservait une saveur bel et bien polluée, c’était toujours mieux que l’eau crachée par certains taudis où son géniteur et lui avaient séjourné.

Comme “Etwa” ne semblait connaître que la forêt et surtout s’y intéresser, Lieman continua dans cette voie. Il lui envoya une image un peu plus compliquée de saisir, moyen d’ailleurs bien pratique pour évaluer le niveau de l’enfant. En effet, cette dernière semblait avoir été autodidacte dans le domaine de la Force-et de beaucoup d’autres d’ailleurs.- et Lie était aussi intrigué qu’admiratif. Il représenta donc dans sa tête un petit Gizka se promenant sur les branches. Il marqua ses bonds sur les branches par de petits ondes appuyées dans la Force, puis il songea à un bantha, imprimant son pas lourd, secouant sereinement la terre, laquelle acceptait gentiment le dérangement. Plein d’espoir, le Wookie se représenta également son odeur musquée. Une effluve qu’il ne pensait même pas avoir remarquée, mais qu’il avait conservé en mémoire. Comme quoi, côtoyer la petite lui apprenait des choses sur sa propre personne. Quelle serait la réaction de “Etwa” –il n’avait pas insisté sur son nom par ailleurs, songeant qu’elle n’en avait pas et trouvant cela secondaire par rapport à un lien construit via la Force.- Ouvert et patient en attendant la réponse de la jeune fille, le Wookie croqua placidement dans son fruit. Être perché sur cette branche n’était pas si désagréable au final, même s'il projetait déjà lentement mais sûrement de les faire descendre. Prochaine étape, inviter "Etwa" à visiter le parc.
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D’abord elle perçut une émotion en réponse, une sorte d’agacement. Mais il ne dura qu’un instant. Longs-poils s’ébroua aussitôt, puis il tira la langue avec tant de naturel que Suie crut un instant qu’il s’était mis à pleuvoir. Elle leva les yeux au ciel dans l’expectative, et tira elle aussi la langue pour attraper quelques gouttes, sans succès. Puis elle comprit l’intention et sursauta, un petit bout de langue encore coincé entre ses lèvres :

Le Lie avait compris ! Il entendait la Forêt.

Et il essayait même de lui parler par gestes, en s’ébrouant comme les animaux à fourrure de chez elle, réalisa-t-elle après coup, ravie. Un ronronnement de contentement lui échappa, la bouche close et les yeux brillants, laissant la Forêt lui transmettre son bonheur d’être comprise (Enfin ! Elle aimait beaucoup Mad, mais il était sourd à la forêt qu’une taupe était aveugle, et du coup lui parler lui demandait beaucoup plus d’effort et de réflexion). D’ailleurs, Longs-poils ne sembla pas s’arrêter là, il essaya de nouveau de lui parler sans son. Cette fois c’était un peu plus complexe, elle le sentit bien : l’image était assez floue dans sa tête et elle ne parvenait pas à distinguer clairement à quoi ressemblait l’animal qu’il lui évoquait. Mais elle sentit clairement le mouvement des branches sous ses petits sauts, tout d’abord, puis ensuite le pas lourd imprimant paisiblement sa trace dans la terre. Pendant un instant elle crut même sentir quelque chose -une odeur étrangère, assez forte, propre à la vie au naturel.

Lie croqua dans son fruit, lui laissant le temps de digérer l’information, de l’analyser peut-être. Alors Suie accepta ce moment de quiétude et ferma les yeux pour mieux se figurer le message, avalant une petite bouchée de son fruit, inconsciemment. Un animal dans les arbres, puis un autre, au sol. Est-ce qu’il voulait qu’elle descende ?

Suie grimaça, le nez plissé, dérangée par cette simple idée. Elle était mieux ici. Elle préférait être en hauteur pour regarder son nouvel environnement. En bas il y avait plus de chance d’être attaqué par des prédateurs -même si ceux qu’elle avait croisé n’étaient pas très coriaces. Elle rouvrit une paupière et jaugea de la situation en bas : les autres étaient partis, peut-être lassés par l’attente. Ils n’avaient pas l’obstination de ceux de chez elle. Même la vieille-femelle-chef avait disparu.

Peut-être pouvait-elle tenter une excursion. Mais rapide. Et seulement si on ne lui emprisonnait pas les pieds dans ces chaussures de malheur. Et si elle sentait la moindre menace, elle remontrait dans un arbre. (Elle était capable de rester perchée ici aussi longtemps qu’elle le souhaitait, elle avait déjà dû le faire avant, elle pouvait recommencer)
La fillette se tourna vers Le Lie et elle lui renvoya l’odeur de la terre fraiche, celle qui glisse en granule entre les doigts, à la fois humide et sèche. Avant de commencer sa descente, lentement mais sûrement. Les peaux dont les gens l’avaient recouverte gênaient, aussi elle ne sauta pas les derniers mètres -hors de question de se retrouver coincer à cause d’eux. Mais déjà, pouvoir poser ses orteils dans les aspérités de l’écorce lui donnait plus d’assurance qu’à l’aller.

« Lie » Envoya-t-elle, une fois tout en bas. Elle espérait qu’il agirait comme Mad, et tournerait la tête dans sa direction.

Rien ne lui arrivait, elle sentait encore la présence des autres animaux, et de la vieille femme, mais ils restaient à bonne distance, cachés derrière les pierres grises. Elle n’aimait pas se sentir observée -elle préférait quand l’inverse se produisait. Ceux qui regardaient étaient trop souvent des prédateurs. Par réflexe elle retroussa les babines et montra ses crocs : cela ne les dissuaderait pas -Suie n’était pas très effrayante- mais cela leur communiquerait sa non-envie de les côtoyer et le fait qu’elle avait conscience de leurs présences.

Et maintenant ? Songea Suie, toujours assez démunie quand il s’agissait de faire quelque chose de nouveau. Elle envoya à Lie des images de chasse aux insectes, ou de pêche. Mais elle avait encore le fuit dans sa main et pas très faim, cela ne servait à rien de gâcher la nourriture, de faire peur à des petits animaux. (Suie n’avait jamais aimé faire peur à ses proies comme certains de ses congénères félins, elle ressentait trop fortement leurs émotions pour s’en détacher et s’en amuser). Alors elle secoua la tête et envoya une autre image : celle de se rouler dans l’herbe et dévaler en boule les collines. C’était déjà plus amusant.



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Le Wookie baissa la tête vers la petite voix qui l'interpellait d'en bas, utilisant son surnom. Elle en avait de bonnes la gamine ! Il avait quand même 36 ans -Ce qui correspondait à 20 pour un humain, d'accord.- et il détestait les arbres ! Fallait pas l'oublier qu'il était monté contraint et forcé. Ronchonnant légèrement pour la forme, le Chevalier recula précautionneusement sur sa branche, se demandant bien comment se tourner pour faire face au tronc. Ses griffes heureusement l'y aidèrent, loin d'être émoussées au contraire de son instinct. Du coup il parvint avec un brin de ridicule à trouver des accroches pour ensuite descendre, les yeux rivés vers le bas. Syra, sûrement en train de l'observer de loin devait être en train de rire grassement. Bien. Qu'elle s'étouffe avec ses moqueries !

Pour avoir souhaité ce type de mésaventures à son aîné, lui aussi fut puni, posant la patte sur une branchette fragile. Du coup déséquilibré, le Wookie suivit sa victime brisée au sol, atterrissant dans un gros "boum" sur son popotin qu'il massa douloureusement en se redressant comme un vieux pépé Wookie de 250 ans passés.

Heureusement, la bonne humeur du jeune Jedi revint très rapidement. Il était heureux d'avoir pu communiquer avec l'enfant. Cela faisait partie de son travail, de sa vocation, unir les êtres, les apaiser, les pousser à communiquer. Satisfait de constater qu'en plus "Etwa" n'était apparemment pas une de ces sauvageonnes violentes, le Chevalier était persuadé que quelque soit le sort qui lui était réservé, la gamine n'était pas un cas perdu, loin de là. Elle semblait s'adapter rapidement, même si ça aurait pu l'être d'avantage en l'entraînant directement dans le Temple au lieu de promouvoir son côté sauvage. Cependant Lieman ne souhaitait pas choquer l'enfant, risquer de perdre ce qu'il avait à peine gagné encore au nom d'une civilisation trop rapide, sans compter que son petit côté "sauvage" avait quelque chose d'amusant, d'authentique. C'est donc comme prévu que Lie accepta ces images dans son esprit, quémandant une activité loin d'être digne pour un Jedi. Le roulage dans l'herbe ! Une chose que Lieman avait déjà pratiqué, quitte à être puni par Bhernar de Nirouan son grincheux de Maître.

Il entraina donc la gamine-l'invitant à le suivre d'un regard.- dans le recoin de parc le plus haut. La petite colline surplombait un mini lac nourrit par un joli ruisselet en contrebas. Dans ce creux, personne ne les verrait, et surtout la vie fourmillait, ce qui intéressait le Chevalier. Seulement... Auparavant... Lie retira sa toge et se laissa tomber par-terre pour rouler jusqu'aux abords du lac, freinant à la dernière seconde pour ne pas terminer sa course dans l'eau-il ne manquerait plus que ça !- Plein d'herbe et de gouttes d'eau, le Wookie ébroua son pelage brun aux reflets de miel en se relevant, puis il s'accroupit, tendit la main sans paraître prêter attention à "Etwa". Après quelques longues secondes, une sauterelle daigna grimper sur sa griffe, appelé par l'onde rassurante de Lieman. A l'instar du Gizka dont il avait précédemment imaginé les bonds, la bestiole sautillait sur son pelage, dérangeant des particules de Force. Invitant le petit animal à saluer la gamine, il tendit son doigt vers elle, formant un pont que la sauterelle franchit, risquant d'atterrir sur le bout du nez de sa nouvelle hôte ou dans l'herbe si cette dernière se retirait.

Lieman voulait observer le rapport de l'enfant avec la nature vivante -et mouvante.- même si en réalité, il s'agissait surtout de tisser un lien entre eux. Le Wookie ne savait pas jusqu'où tout cela irait, néanmoins il s'était déjà fait à l'idée d'être son guide dans le Temple, au moins au début. Il fallait donc la rassurer assez, vivre des choses suffisamment fortes ensemble pour q'Etwa choisisse de se tourner vers lui au lieu de fuir lors d'une grosse peur, comme la visite médicale qui l'attendait certainement.
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Longpoil n’était pas un animal grimpeur apparemment. Loin des gros félins de sa forêt, il peinait à utiliser ses grandes jambes et ses grosses griffes, comme s’il ignorait quoi en faire. (c’était pourtant évident, mais Suie n’avait pas trop envie de lui rappeler qu’il pouvait attaquer avec.) En tout cas, Longpoil n’y connaissait rien en escalade d’arbre car il posa la patte sur une branche trop fragile et…
Patatra. Dans tous les sens du terme. Suie sursauta, ou bien suivit-elle le mouvement du sol, va savoir. En tout cas l’animal finit par descendre par la voie express et avec probablement quelques bleus. Par mesure de précaution elle s’avança vers lui et jaugea de son état.
Le Lie se massa le derrière avec un grognement. Apparemment rien de casser donc, juste peut-être son amour propre. Suie, rassurée, et amusée également, sautilla tout autour de lui. Elle préférait son attitude grognassante que celle des félins (ils faisaient toujours comme si rien ne s’était passé eux, comme si ignorer quelque chose effaçait son existence. C’était un peu débile, non ?). Mais du coup, songea Suie, elle devait lui expliquer ce qui avait cloché, non ? il ne savait pas bien grimper aux arbres et s’il voulait un jour le refaire, alors il devait savoir, non ?
La petite s’avança vers les restes de la branche cassée et la tendit à Lie gentiment, dans un petit bruit de gorge. Puis se concentrant sur un souvenir en particulier (la première fois où elle avait échappé à un animal sauvage chez elle : un énorme colosse qui avait essayé de la suivre dans un arbre et qu’elle avait semé en allant sur les branches les plus fines, qui ne supporteraient pas le poids du prédateur) elle demanda à la forêt de le lui montrer.
S’il comprit le message ou non, il ne le montra pas. Suie était pourtant persuadée d’avoir été comprise. Peut-être à la façon dont le jedi se dirigea vers la plus haute colline du parc. Il n’eut besoin que de la pointer du bout de la griffe pour que la petite sauvageonne comprenne : c’était un bon poste d’observation. Moins bon que les arbres, mais assez haut pour qu’elle puisse voir l’ensemble de la région. Il y avait même un petit ruisseau en contrebas. Suie irait vérifier si elle pouvait y boire plus tard (quand elle aurait soif). Et s’il n’y avait pas de poissons dangereux. Ou délicieux. Elle préférait la seconde option.
Le Lie la surprit de nouveau : une fois arrivée en haut de la colline à son tour…Il retira sa deuxième paire de peau d’un simple mouvement de bras ! Elle aussi, elle voulait faire ça ! Suie sautilla, levant les bras en l’air, incapable de faire bouger d’un pouce ce qui lui recouvrait le corps. Comment faisait-il bon sang ?
Pas le temps de lui demander, Longpoil se laissa aussitôt tomber par terre et il roula, roula, roula ! Jusque tout en bas devant les grands yeux ébahis de Suie. Le regard plein d’étoiles elle vit cet animal jouer le jeu qu’elle lui avait proposé dans la forêt et elle ne pouvait contenir son enthousiasme. Être comprise, mais aussi, pouvoir s’amuser comme avant, comme chez elle !
Inutile de dire qu’elle ne se fit pas prier pour l’imiter, même si Suie se roulait en boule différemment, en plaquant sa tête contre son torse. Les bras enroulés autour de ses jambes, elle se laissa glisser le long de la pente sans même chercher à altérer sa course.
Elle ne fut pas aussi habile que Le Lie, et tomba directement dans la rivière. L’arrivée lui arracha un frisson et un piaillement piteux : elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi froid. Une fois hors de danger (qui sait ce qu’il y avait dans cette eau) la petite respira bruyamment, partagée entre le pur bonheur qui suit une frayeur, l’envie de replonger, et celle d’imiter les félins et faire comme si rien ne s’était passé. (Elle était débile aussi apparemment, il fallait l’être pour tomber dans une mare dont elle ignorait tout, comme si elle n’avait pas déjà eu assez de mauvaises surprises ces derniers temps !)
Incapable de faire un choix correct, le cœur battant, Suie se dépêcha d’en sortir et s’ébroua tout comme Lie. Ses poils à elle étaient beaucoup moins beau, les siens avaient des reflets d’érable.
Longpoil, lui, s’était assis par terre et avait réussi à attirer un petit insecte sur sa griffe. Suie observa attentivement la petite forme aux longues pattes, essayant de lier son apparence à une, plus familière. Elle le sentait, il lui parlait avec la forêt, donc elle ne devait pas être si différente que ça.
Suie tendit le doigt, imitant le mouvement de Lie, et elle essaya de parler à l’étrange insecte à son tour, de la même manière qu’il l’avait fait. Même si elle ignorait trop quoi lui dire (c’était différent avec ses amis, elle connaissait leur goût et savait ce qui les rassurait ou les effrayait). Par défaut, elle imita le grésillement que l’animal produisait avec ses pattes (quelle drôle de façon de produire du bruit !) en lui intimant qu’elle ne voulait pas la manger (ma foi, l’essentiel pour établir une bonne relation avec autrui !)
L’insecte grésilla un peu, puis lui sauta sur le bout du nez avec une telle spontanéité que même Suie en fut étonnée. N’étaient-ils pas méfiants par ici ? Même si la Forêt ne mentait jamais, cela ne signifiait pas qu’il fallait oublier la prudence ! (Puis suie se rappela qu’elle faisait confiance à des inconnus qui la nourrissait depuis le début de son voyage et qu’elle venait de tomber dans une rivière étrangère en jouant). Elle s’empourpra, honteuse. Mais cela ne dura qu’un instant, juste le temps que la sauterelle aille s’emberlificoter dans sa tignasse boucler et ne se mette à y jouer un petit air. Visiblement installée.
Suie écouta le son en fermant les yeux, apaisée d’abord, puis émue ensuite.
Elle savait qu’elle n’aurait pas dû penser au tigre bleu dans sa boite, celui que Mad avait oublié et qu’elle avait promis d’aider…Avant d’échouer. Penser à ceux qui étaient partis ralentissait l’esprit et faisait courir moins vite quand il le fallait. Mais c’était difficile de faire obéir son corps parfois. Parfois c’était comme si les pensées et les actions s’alignaient pas : les jambes s’emberlificotent, on tombe et ça fait mal.
En l’occurrence, penser à son ami tigre lui faisait assez mal.
Peut-être par mauvaise conscience, ou peut-être parce qu’il subistait un espoir encore, elle se tourna vers Lie et songea très fort à son ami Tigre. Elle essaya de lui décrire à travers la forêt la sensation du voyage dans une caisse, l’attente dans le noir, l’état de patience, de transe presque, où l’esprit est concentré sur l’uique ouverture vers l’extérieur. Les muscles tendus, les sens sur le qui-vive, prêts à répondre aux ordres au moindre signe : parce qu’instinctivement elle savait qu’il n’y en aurait qu’un. Puis elle essaya de lui montrer Mad, le chef cornu rouge, qui lui ressemblait un peu. Dans sa façon de montrer des dents alors qu’il était heureux, ou de faire des gestes, ou simplement l’attention qu’il lui portait, sa gentillesse…IL était protecteur avec toutes les femelles, Mad (il en avait d’ailleurs une, toute verte avec une carapace blanche). Ce qui était rare !
Puis après un petit moment, elle essaya de lui présenter Tigre. L’animal. Elle le connaissait depuis qu’il était tout bébé, qu’il tenait dans sa main. Il avait grandi si vite (bien plus vite que Suie, et ça, ce n’était pas juste). Il avait appris à rentrer les griffes quand ils jouaient parfois, d’autres fois il oubliait, et il lui faisait un peu mal. De temps en temps ils étaient amis, d’autres pas vraiment, parce qu’ils avaient tous les deux faim. Mais c’était quand même plus souvent le premier que le dernier. Une fois il était tombé dans le fleuve de chez eux et il avait senti mauvais très longtemps. Il savait qu’elle n’aimait pas son odeur alors il s’était frotté à elle jusqu’à la faire fuir (alors que d’habitude il refusait qu’elle dorme contre ses poils).
En fait, réalisa-t-elle, il lui manquait, et elle avait peur de ce qu’il allait advenir de lui. Il était fort, mais pas très débrouillard et Suie l’avait toujours tiré des lianes dans lesquelles il s’emberlificotait. Lui il défendait le territoire où elle dormait. C’était une sorte de marché induit, où chacun protégeait l’autre à la manière dont les singes mangeaient ses puces. Et en ne réussissant pas à le sauver…Et bien elle l’avait brisé.
Suie n’avait jamais trahi qui que ce soit avant.

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[HJ: A mon tour d'être désolée Sad J'ai eu de sérieux soucis, donc voilà j'ai un peu (beaucoup ?) tardé. I love you Pardon aussi pour la taille :/ ]

Lieman avait beau faire tout cela pour apprivoiser "Etwa", il ne s'amusait pas moins, injectant de la sincérité à ses propositions de jeux sans le savoir. Malheureusement, si la gamine se débrouillait bien avec les bestioles, c'était à cause de cette forme floue que le Wookie ne discernait pas vraiment au sein de la Force. Ce qui était largement visible par contre, c'était l'amour qu'avait porté la petite à ce compagnon de voyage. Lieman aurait pu lui promettre qu'un jour ils se reverraient, or il savait très bien que ce n'était pas le cas, y compris s'il savait d'où elle venait et s'il décidait de l'y emmener. Bref, les possibilités n'étaient ni bonnes, ni minimes, tout simplement inexistantes. Comme honteux, Lie baissa légèrement la tête avant de sourire du coin des lèvres en redressant les yeux. Il apposa doucement une autre image sur celle partagée auparavant. Un animal à la silhouette floue, ressemblant toutefois à un prédateur félidé. Cette dernière courrait, avalant le terrain à grandes foulées. Selon les empreintes d'une taille non négligeable, il était adulte, et son pelage soyeux virevoltant au rythme de son pas de course indiquait qu'il était en bonne santé.

Voilà ce que devait retenir "Etwa" de ce qu'elle avait laissé derrière elle. Un petit animal de compagnie devenu une créature sauvage, forte, gardant toutefois des traces de douceur d'antan. Sa course en effet; loin d'être haineuse ou précipitée était apaisante, y compris pour le Wookie qui se laissa bercer par sa propre image. Avec un petit soupir satisfait, le chevalier s'installa dans l'herbe, invitant son hôte à faire pareil en tapotant le "siège" naturel se trouvant à ses côtés, une belle roche plate envahie de mousse. Le lichen ressemblait à "Etwa", de prime abord, certains la trouvaient probablement repoussante, voir inquiétante au vu de sa différence ou de son attitude sauvage, avec cet air de dire "je pousserai où je veux, quand je veux." mais quand on caressait son esprit, on se rendait compte qu'elle possédait cette tendresse propre à l'enfance. "Etwa" n'était qu'un petit animal farouche, loin d'être vicié par la méchanceté, l'avarice ou l'envie. Lieman au début un peu dérangé à l'idée de devoir s'investir autant commençait à trouver sa mission belle, agréable et surtout enrichissante.

- Tu veux rester avec moi ? Ici ?

Demanda doucement le Wookie, accompagnant sa demande d'une gestuelle qu'il espérait compréhensible. Cependant, il n'ajouta rien de plus via ces paroles que tous deux savaient superflues. En effet, son regard miel posé sur la menue silhouette était une promesse. Si "Etwa" acceptait de demeurer avec les Jedis, il veillerait personnellement sur elle, à tout heure.
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Le Lieman ne connaissait pas son ami félin, mais, d’une certaine façon, il semblait comprendre son problème. Peut-être parce que la Forêt lui parlait, et que la Forêt, elle, le connaissait. Sûrement pour la rassurer, il lui transmit l’image d’un félin (certes un peu flou et légèrement différent dans l’anonymat) en paix. Libre : descendant une plaine inconnue (bien différente de cette immensité au poison blanc là où elle l’avait laissée). La scène avait quelque chose de reposant, de serein, pleine d’espoir et de chaleur. Mais Suie ne comprenait pas bien. Elle secoua la tête, à la fois émue par cette idée et attristée. Le poilu essayait de lui dire que tout irait bien. La Forêt ne montrait jamais quelque chose de faux, mais parfois, les animaux étaient confus et apeurés, et ils racontaient les choses différemment que ce qu’elles avaient été, et sont.
Malgré tout, une part de Suie croyait tout de même en cette vision du Lieman. Peut-être, que même sans son aide, son ami trouverait un moyen de sortir de la boîte et de dévaler cette plaine. C’était peut-être mieux de penser à ça ainsi. Néanmoins, elle ne voulait pas non plus oublier l’autre possibilité : qu’il ait besoin de son aide. Si un jour elle en avait la possibilité (même s’il fallait retourner dans une boîte) elle l’aiderait. Elle ne pouvait juste pas maintenant, mais des fois il faisait beau dans la jungle, et les papillons sortaient, et d’autres fois, il pleuvait si fort qu’ils restaient terrer des jours entiers entre les feuilles. Les conditions n’étaient juste pas réunis. C’était comme une chasse, en fait, elle devait juste ouvrir l’œil et repérer les signes, les ouvertures. Et quand elle aurait compris et agi, alors la vision que lui envoyait Lieman ne serait pas juste floue et emplie d’espoir. Elle serait vraie. Le vrai c’était toujours mieux.

Suie hocha du chef, déterminée (et effraya légèrement son congénère insecte ce-faisant, il fallut que Suie la rattrape entre ses doigts pour l’empêcher de filer). Tout ce qu’elle avait à faire c’était donc resté attentive, s’adapter et ne pas oublier. L’oubli ce serait certainement le plus difficile. S’adapter elle le faisait chaque jour de sa vie (seul l’amont de choses à gérer changeait) mais l’oubli ? ça c’était toujours plus difficile.

Elle remit la sauterelle sur sa tête et celle-ci recommença à se frotter les pattes. Le poilu aussi, sembla s’apaiser, il avait les yeux clos, et la respiration calme. Suie songea une seconde qu’il aurait été une parfaite cible pour un prédateur, ici à découverts prêts de la rivière et sans arbres pour protéger la vue, juste l’ombre d’une colline. Mais Lieman ne semblait pas s’en inquiéter. Peut-être parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monstres qui aimaient les animaux poilus. Ça collait sur la langue en même temps, elle pouvait les comprendre.

L’ours bougea légèrement, et il tapota une petite pierre recouverte de mousse, à côté de lui. Suie devian qu’il s’agissait d’une sorte d’invitation (la pauvre pierre n’avait rien fait qui mérite qu’on la tape, et en plus, s’il voulait la punir, il aurait mieux fait de frapper plus fort et d’y planter les griffes. Non le geste était trop inoffensif.) Un peu maladroitement, elle vint se placer à côté de lui, sur la roche. Et comme ses jambes dépassaient un peu, elle se recroquevilla, les serrant contre son torse et les entourant de ses bras. Puis elle leva les yeux vers le poilu, cherchant la confirmation :

Avait-elle bien compris ?
Et après ? Ils allaient faire quoi ? C’était une sorte de jeu ? (parce que ce n’était pas très drôle pour le moment, les siens étaient plus rigolos).

- Tu veux rester avec moi ? Ici ?

Envoya-t-il doucement. Suie n’était pas très sûre de ce que ces cons signifiaient, comme toujours ces derniers temps, mais elle discernait à son qu’il s’agissait de quelque chose de gentil. D’important aussi. Il y avait une sorte d’espoir qui émanait de Lieman. Pas l’espoir comme avant un bon repas, quelque chose de plus diffus, serein, plus comme lorsque la pluie se clairsemait et que des rayons timides perçaient le feuillage d’un abri.

C’était une sensation plutôt agréable.

Suie ferma les yeux et profita de l’air frais. Les odeurs étaient différentes de chez elle, la chaleur du soleil aussi, et même le son des insectes résonnaient de manière étrangère. Mais cela n’était pas pour autant désagréable, réalisa-t-elle. (Elle préférait largement cet endroit à l’animal-grotte gris et dur dans lequel vivait Mad.) Peut-être qu’il en était de même pour son ami félin. Que même dans là-bas il avait trouvé une zone un peu comme ici. Et d’autres compagnons comme Lieman et Mad. Formés d’autres pactes. Elle délogea sa passagère insecte de sa tignasse et la reposa dans l’herbe pour qu’elle puisse reprendre son chemin.
Suie se tourna ensuite vers le poilu et essaya de le regarder droit dans les yeux. Elle aurait aimé pouvoir lui parler avec des sons qu’il comprendrait, mais tous ceux qu’elle connaissait ne paraissait pas avoir de signification ici. Alors elle utilisa à nouveau la Forêt.

Les singes qui s’entraidaient pour grimper aux arbres, s’épouillaient en duo, chacun grattant le duo de l’autre. Ou bien les prédateurs qui chassaient en meute, entourant leurs proies en équipe. L’accord qui existait entre chaque créature vivante survivant dans le même territoire, en sommes. Est-ce que c’était ça qu’il lui proposait ?

Elle ne savait pas bien ce qu’elle pouvait lui apporter en échange (alors que lui c’était évident, avec ses griffes et ses crocs). Suie fronça donc les sourcils et chercha ce qu’elle pourrait bien faire. Elle savait grimper aux arbres ! Mieux que lui en tout cas. Et elle pourrait lui gratter le poil aussi !

Suie se redressa, continuant d’envoyer des images de ce qu’elle savait faire. Elle savait faire plein de choses en fait. Prise d’une impulsion soudaine, la petite se mit à faire le poirier, la tête en bas, utilisant ses bras comme des pieds.

Est-ce qu’il savait faire ça ? Elle pouvait lui apprendre s’il voulait. Elle se mit même à s’appuyer sur un seul bras, passant du droit au gauche. Ce n’était pas bien difficile, et il semblait super fort, il pourrait certainement y arriver. C’était plus facile que grimper aux arbres. Il suffisait d’écouter ce que disait son corps et trouver l’équilibre.

Quoi que, à quoi cela lui servirait ?

Devant cette question, la petite se laissa choir et roula de nouveau pour revenir en position assise, face à Lieman. OU alors, songea-t-elle après coup, ils pourraient juste jouer. Comme tout à l’heure. Il avait semblé heureux en se roulant dans l’herbe, c’était donc qu’il en avait besoin de temps en temps. C’était la même chose avec son ami félin et bon nombre de ses amis de la jungle.

Le regard de l’enfant s’illumina, ravie d’avance.
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Une rafale d'images un peu confuses envahirent l'esprit de Lieman qui se demandait si l'enfant avait saisi sa question, ou s'il ne l'avait pas posée trop tôt. Par chance, le concerné ne s'inquiéta pas d'un éventuel traumatisme, puisque la gamine se mit à faire le poirier. Penchant comiquement la tête pour chercher son regard, le Wookie avait ployé ses genoux et laissait entrevoir un regard miel inquisiteur, d'autant plus remarquable qu'il était dégagé des mèches qui le recouvraient partiellement. Etait-ce la manière de Suie de lui dire “oui” ? Ne prenant pas ça pour un non en tout cas, le jeune Chevalier se laissa porter par l'enthousiasme de la petite, la honte semblant étrangère à son vocabulaire, tandis que la dignité en prenait le chemin, il prit son élan pour faire l'équilibre. Ses mains griffées aggripées au sol tout en veillant à ne pas trouer l'herbe, le jeune Wookie demeura un bon moment ainsi, jusqu'à ce que le sang batte ses tempes et qu'il redescende sur ses appuis.

Ne désirant rien d'autre en échange que le bonheur d'Etwa, le chevalier n'avait pas complètement saisi son message, mais il se contentait d'être heureux d'avoir gagné sa confiance. Maintenant, il allait falloir entretenir et renforcer le lien. C'était tout ce dont à quoi songeait le Wookie, sans rien programmer d'autres, ni même réfléchir au fait qu'il venait tout simplement de se choisir une Padawan. A ses yeux, ça n'était pas totalement le cas, parce que la gamine n'avait même pas conscience de ce que c'était, et qu'elle devait d'abord saisir avant de pouvoir choisir. Si son paternel avait fourré sans préoccupation Lie dans les pattes de Bhernar, ce dernier avait à coeur de ne pas agir pareillement avec la nouvelle. D'abord lui donner les outils pour dire oui ou non à un éventuel apprentissage. Si elle refusait, il entamerait des procédures pour lui trouver une famille d'accueil, une école, bref, qu'elle refasse une vie de civil normale. Malgré un petit pincement au coeur à cette idée, le jeune Jedi se fit cette promesse intérieure. Jamais il ne la forcerait malgré son potentiel évident qui serait gâché.

Après s'être époussiété, il tendit sa patte griffue à l'enfant, accompagné d'un sourire ainsi que d'une lueur probablement aussi ravie que celle d'Etwa, pour ne pas dire un brin enfantine. Aurait-il trouvé son “âme soeur” pour l'accompagner dans sa vie de tous les jours ?

[HJ: Désolé, c'est un peu court... Mais j'espère que cette conclusion te plairas :)]
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