Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Le bruit d'un millier de bottes retentissaient dans un désordre sonore presque assourdissant sur les nombreuses dalles de l'Esplanade Dorée. Loin de ressembler à une armée neimoidienne se préparant à la marche forcée, mais bien le fond sonore d'une capitale bondée et pleine de vie. Des lampions éclairaient la plupart des ruelles et partout on pouvait sentir une odeur d'or et d'argent imprégnée dans l'air. Les Neimoidiens adoraient le luxe, non ils le vénéraient pour être exact et là on peut dire que ça puait littéralement le fric. Grendo s'y était assez facilement habitué au fil des années jusqu'à se faire construire sa plus grande fierté immobilière, son illustre Manoir composée de seize chambres pour autant de salle de bain et à peine une demi-vingtaine de salons privés. Sans parler du majestueux jardin qui avait fleuri à nouveau comme si il n'avait jamais été victime d'un combat au sabre laser à une époque pas si lointaine. Le politicien aimait son domaine, il le chérissait, c'était le résultat d'une vie professionnelle bien remplie. Pourtant cet environnement d'habitude si cher à son coeur, était aujourd'hui le théâtre d'un drame qu'il n'aurait préféré jamais vivre. Sa fille, Shanka S'orn, avait été empoisonnée quelques jours plus tôt alors qu'il avait du s'absenter pour participer au Sommet pour la Paix à bord du Star Home. La chair de sa chair venait de lui être retirée sauvagement. Jamais il ne pardonnerait un fait aussi terrible qu'il avait perçu comme un coup de poignard en plein coeur. S'attaquer à la famille d'un individu pour l'atteindre était l'acte le plus lâche qu'il soit, mais il trouverait tôt ou tard les responsables quoi qu'il doive faire pour y arriver. Il remuerait ciel et terre pour avoir sa vengeance coûte que coûte.

« Nous l'avons trouvé couchée sur le sol Monseigneur. Etendue à côté de sa chaise sur le balcon. Elle venait de boire son thé vert lorsqu'elle ... » déclara l'une des fidèles servantes de la jeune femme, les mains jointes devant elle, le regard braqué sur le sol.

« Laissez-moi seul avec elle je vous prie. » lui répondit immédiatement Grendo avant qu'elle ne quitte les lieux, prenant soin de refermer la grande double portes de la chambre derrière elle.

S'orn fixa la jeune fille, confortablement posée sur son lit. Elle semblait si paisible, comme si d'un moment à l'autre elle allait ouvrir les yeux, se réveiller et se jeter dans les bras de son père. Mais elle n'en ferait rien. Elle ne respirait plus, son visage d'habitude si joyeux avait laissé place à un teint livide, presque cadavérique. De toute évidence Shanka avait étouffée vu la pâle couleur bleutée encore présente. Un poison dans son thé. Le poison était l'arme d'une femme, l'arme des faibles aussi et des lâches qui n'osaient pas affronter leur ennemi en face préférant laisser agir un vulgaire liquide mortel dans un organisme vivant.
Grendo ignorait encore tout de l'enquête à propos du décès de sa fille. Et bien qu'il doutait fortement de l'efficacité des Forces de Sécurité, il devait s'entretenir avec le Conseiller du Département Intérieur, Regrap Durd pour en apprendre d'avantage. Ce dernier avait personnellement pris contact avec le Sénateur Neimoidien afin de le tenir au courant de l'enquête. Une rencontre était d'ailleurs prévue d'ici quelques minutes.

« Je ne laisserai pas ta mort sans conséquence Shanka ... Je t'en fais la promesse ... » dit-il discrètement en prenant la main de la jeune femme aussi froide et glaciale que le blizzard présent sur la planète Hott. Il posa enfin un long baiser sur son front, caressant la joue de sa fille comme pour lui dire un dernier adieu. Sentant l'émotion arriver et de peur de verser une larme, le politicien tourna les talons, quittant lui-même la chambre.

« Dites aux membres du Culte de l'Observateur de la préparer pour la Cérémonie funéraire. Lorsque Regrap Durd sera là dites lui de me rejoindre dans mon bureau. Je l'y attendrai. »

« Oui Monseigneur. »

*********************************************

Grendo leva rapidement le nez de son datapad afin de jauger l'individu qui venait d'entrer dans son bureau. Regrap Durd était un homme de taille relativement moyenne, les traits fins et une certaine élégance dans ses accoutrements et sa gestuelle. Et même si il n'avait jamais appartenu à une famille aristocratique de la civilisation neimoidienne, il avait pourtant réussis à se hisser échelon après échelon jusqu'à la fonction tant convoitée de Conseiller au Département de l'Intérieur. S'orn le considérait tout simplement comme un vulgaire opportuniste, véritable lèche botte quand il s'agissait de s'attirer les faveurs du Grand Monarque Daultay.

« Selon nos analyses il s'agit du Zyrkos, un poison extrêmement mortel fabriqué à base de plantes de notre planète, d'un mélange de produits chimiques hautement toxique et de venin de K'lor'slug, une Limace très agressive de Noe'ha'on. De toute évidence, celui qui avait pris pour cible Miss Shanka ne voulait lui laisser aucune chance de survie. Dès l'instant où celle-ci a posée ces lèvres sur ce liquide, elle était condamnée à une mort certaine. Sans possibilité de guérison, durant toute ma carrière je n'ai tout simplement jamais pu observer un tel poison aussi sophistiqué et efficace ! »

« Nous parlons ici de ma fille Conseiller Durd, je vous prierais donc de peser vos mots ! » lui lâcha immédiatement Grendo, les yeux mis-clos fixé sur son interlocuteur « Et concernant l'enquête proprement dites, où en êtes-vous ? Son serviteur qui lui a apporté son thé a-t-il été retrouvé ? »

« Il s'est ... suicidé Sénateur. Un tir de blaster en pleine poitrine apparemment. J'attend encore les résultats de l'autopsie mais tout indique que l'acte lui a été fatal sur le coup. Notre seul témoin et potentiel coupable à la fois s'est tout simplement donné la mort ... la culpabilité sans doute ... » ou un complice trop gênant pensa S'orn « Mais soyez sans crainte. Si il y a d'autres coupables nous les retrouverons, j'ai mis la plupart des membres des Forces de Sécurité sur cette enquête. Nous sommes en train d'interroger tout votre personnel et j'ai demandé une protection supplémentaire autour de votre demeure Sénateur. »

« Bien aimable Conseiller, mais je fais totalement confiance en ma sécurité personnelle. L'agent Katarn va lui-même renforcer ma protection et celle de ma famille si cela ne vous dérange pas bien sur. »

« Comme vous le désirez, je demanderai néanmoins à des hommes de patrouiller dans le secteur, au cas où. »

« Merci Conseiller, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, n'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de quoi que ce soit pour l'enquête. » lui répondit Grendo pour clore la conversation qui ne lui apprendrait plus grand chose de nouveau.

« Je vous tiendrai au courant du moindre avancement Sénateur, soyez en sûr. »
Grendo S'orn
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Koru-Neimoidia - Fôrets Pourrîtes - Temple de l'Observateur


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Les Neimoidiens n'ont jamais pu prétendre offrir à leurs membres une enfance agréable. Né à l'état de larves, ces petits vermisseaux devaient se livrer une bataille sans pitié pour obtenir une faible quantité de nourriture. Les plus faibles mourraient très rapidement tandis que d'autres, perpétuellement affamés et affaiblis s'adonnaient à pratiquer la nécrophagie afin de sustenter leur appétit vorace. Une compétition cruelle et sans limite pour espérer survivre au sein de cette communauté visant l'excellence. Et toute l'éducation du jeune Neimoidien était ainsi cultivée, mettant en évidence deux enseignements précieux : la peur de la mort et la recherche continuelle de profits. L'âge adulte ne fût pas non plus épargné, séparant à présent chaque individu au sein de Castes Financières calculés suivant leurs avoirs personnels. Plus on grimpait dans la hiérarchie neimoidienne plus les moyens financiers semblaient illimités. Sans parler des nombreux privilèges et de l'influence acquise au fil des années. Mais toute larve qu'elle appartienne à la plus haute Aristocratie Financière, à la Bourgeoisie Commerciale ou au contraire au vulgaire (Sous-)Prolétariat finirait un jour par mourir et disparaître.

C'est donc au sein d'un environnement propice à sa fondation, que le Culte de l'Observateur vit ainsi le jour. Principe directeur de cette foi, toute personne ne possédant pas assez de richesse avant sa mort, sera jugé par un Dieu vengeur appelé l'Observateur. En parfaite cohésion avec l'idéologie neimoidienne, cette religion conservatrice avait réussit à se faire une place de tout premier ordre au sein de l'Espace Neimoidien. Si bien qu'elle éclipsa totalement les autres idéologies religieuses. Ne restait à présent que le Culte de l'Observateur et ses nombreux Prêtres prêchant la belle parole à travers chaque cité, chaque ville et chaque village.

Très vite, le Culte de l'Observateur se fît assez proche des Gouvernements successifs de Neimoidia, ces derniers voyant en cette religion un moyen de faire perdurer les coutumes mais aussi de faire régner l'Ordre et la Terreur par la simple crainte d'une Divinité Unique. Jusqu'au jour où le Grand Prêtre, fidèle représentant du Culte, fût accepté pour siéger au sein du Cabinet Royal aux côtés du Grand Monarque du Commerce en personne. Chargé principalement des affaires religieuses, cet individu était nommé à vie parmi les plus anciens prêtres.

Il faudra attendre le dénommé Zeldar le Sage, Grand Monarque en fonction plusieurs millénaires auparavant, pour décider d'offrir un présent d'une valeur inestimable au Culte de l'Observateur. Le but étant de le remercier pour son éternel soutien. C'est ainsi que la planète Koru-Neimoidia fût généreusement accordée aux membres de cette foi, bien décidés à faire régner l'Ordre sur tout ce territoire. Habitée à l'époque par de simples paysans sans défense, Koru-Neimoidia sombra bien vite sous le joug du Culte qui profita de cette main-mise pour développer ses activités. La construction du premier Temple ne prit que quelques années, tandis que commençait à s'étirer tout autour un nouveau quartier, ce dernier fût nommé le Sanctuaire. Aujourd'hui il s'agit d'une majestueuse Citée d'or accueillant les représentants de l'Eglise, véritable lieu de Culte et de Pèlerinage pour la plupart des fidèles, ce quartier reflète la Grandeur de cette Religion.

Outre la présence exclusive de ces fanatiques religieux sur son territoire, Koru-Neimoidia est aussi réputée pour accueillir sous son sol chaque larve décédée peu importe sa Caste Financière et son âge. Plus clairement, ce monde était le cimetière géant du peuple Neimoidien. Nul autre endroit était réservé pour les morts. Ici demeuraient des millions de tombeaux, caveaux et autres mausolées utilisés principalement par les Hautes Castes. Les plus pauvres étaient brûlés au sein de fosse commune car ils ne méritaient pas de laisser une trace dans l'histoire. Les Grands Monarques s'étant succédés au fil des époques bénéficiaient personnellement d'un Monument d'une splendeur inégalée. A ce jour, on calculait le nombre d'individu enterrés sur la planète à plusieurs milliards, sans compter ceux qui avaient été incinérés tels des vulgaires manants.

C'est donc ici, loin du Palais Royal de Koto-Si, en plein milieu des Forêts Pourrîtes de Koru-Neimoidia, que se dressait fièrement l'un des plus imposant Temple dédié à l'Observateur. Cet édifice d'une beauté architecturale à couper le souffle faisait partie des plus anciens bâtiments de la planète. Avant de pénétrer à l'intérieur du Temple, le visiteur avait la joie de traverser un large pont surplombant de majestueuses chutes. Le style architectural oscillait entre deux tendances parfaitement reconnaissables du passé et du présent. L'intérieur du Temple, lui, était loin d'être vierge de toute décoration. L'ensemble des halls d'apparat, faisant office de vastes galeries d'art, des statues et de gigantesques peintures, des plantes exotiques en pot pour donner une touche de couleur, le tout agrémenté de nombreux murs et sol en marbre. Nul doute, le Culte de l'Observateur aimait la richesse et il n'hésitait pas à le montrer.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, on pouvait facilement identifier la personnalité d'un individu à sa seule poignée de main. Selon l'orientation de la paume par exemple, une main chaude ou au contraire très froide, réconfortante ou inversement provocatrice, chaque poignée de main représentait un type de personne bien particulier « Toutes mes condoléances Sénateur S'orn. » « Navré pour vous Sénateur. » « Puisse-t-elle vivre éternellement aux côtés de l'Observateur » « Toute notre famille est à vos côtés. » C'est donc machinalement que Grendo s'exécutait à serrer la main de chaque haut-dignitaire invité pour l'occasion. Parmi-eux, le gratin de la civilisation neimoidienne : aristocratie, bourgeoisie, hommes d'affaire fortunés, scientifiques renommés, même certains membres hauts-gradés de l'armée étaient présents, sans oublier ces centaines d'individus vêtus de toges sombre représentant le Culte.

« Mon cher Grendo, j'ai été profondément peiné d'apprendre votre douloureuse perte. Nul père ne devrait survivre à ses enfants ... C'est un véritable drame pour votre famille ... » lui annonça alors le Grand Monarque faisant son apparition dans la gigantesque chambre funéraire principale, escorté de près par deux gardes armés. Le décès d'un enfant des membres du Gouvernement avait aussitôt déclenché sur Neimoidia un rehaussement de la sécurité. Forces de Police et Militaires étaient sur le branlebas de combat pour sécuriser le Sanctuaire.

« Votre présence nous honore Monseigneur ... » lui répondit-il froidement tout en s'inclinant beaucoup trop bas et trop longuement tel un vassal devant son maître. Façon pour lui de provoquer discrètement son interlocuteur qu'il soupçonnait d'avoir un lien dans le décès de sa fille.

« Allons allons Grendo relevez-vous, vous pensiez que je n'allais pas vous soutenir dans un moment pareil ? Si je n'ai pas eu d'enfant moi-même c'est pour une seule raison, je considère mon peuple comme ma propre famille. Et aujourd'hui notre grande famille est en deuil. La douce Shanka nous a quitté d'une manière atroce. La pauvre enfant ... et dire que le coupable s'est lâchement suicidé ... » le coupable ? Ah bon ? Le Grand Monarque considérait-il déjà cette affaire comme réglée ? D'après sa conversation avec le Conseiller de la Sécurité Intérieur plus tôt dans la matinée, rien ne permettait de dire que c'était le Serviteur de sa fille qui l'avait empoisonné. Il n'avait fait qu'apporter le thé vert qui contenait le poison faisant peut-être de lui un simple complice. Mais qui, qui était le réel coupable ? Grendo l'avait déjà bien compris, il y avait une volonté énorme d'étouffer cette affaire. L'enquête ne bougerait pas tant qu'il ne commencerait pas lui-même les investigations.

« Sans vouloir vous manquer de respect Monseigneur, l'enquête est loin d'être terminée. Sinon pourquoi avoir augmenté votre sécurité rapprochée ? Les coupables courent toujours et soyez-sûr que je mettrai la main dessus peu importe le prix que ça me coutera ! »

Bientôt la salle fût comble. Plusieurs centaines de Neimoidiens, debout en demi cercle autour du catafalque en pierre rectangulaire où était déposé le corps de la défunte. Tous étaient silencieux jusqu'à l'arrivée du Grand Prêtre et de sa future remplaçante, Elohina, fille aînée de la famille Ten'Shi. Selon les rumeurs qui circulaient sur la planète, la jeune femme était fréquemment atteinte de visions de l'avenir, certains disaient qu'elle pouvait communiquer avec l'Observateur en personne, qu'elle était même possédée par ce dernier. Vrai mensonge ou fausse vérité, Nute, le Patriarche, profita de ces bruits de couloir pour faire élire sa douce et tendre fille comme successeur au Grand Prêtre. A sa mort, elle seule dirigerait le Culte de l'Observateur.

« Loué soit l'Observateur ! » déclara une voix qui semblait sortir d'outre tombe. Tous répondirent en coeur les mêmes et simples mots tandis que le Grand Prêtre accompagné d'Elohina firent leur entrée. Debout sur une petite estrade derrière la dépouille de la jeune Shanka, l'homme était vêtu comme d'habitude d'une longue et large toge verte ainsi que d'une mitre de couleur violet. Sa fidèle suivante en revanche portait d'étranges accoutrements. Une ample robe jaune, rouge et noir dissimulant une silhouette fine mais sûre d'elle. Une tiare surplombée d'une étoile rouge et dorée portée sur la tête, attachée à une large coiffe foncée d'où pendait deux nattes en or massif, le visage caché d'un fin voile noir derrière lequel on ne pouvait discerner que très faiblement les yeux de la Neimoidienne se cachant par dessous. A croire que la jeune Elohina sortait tout droit d'une autre galaxie, elle était la voix, les yeux et les oreilles de l'Observateur, un véritable Guide Spirituel en devenir.

« Loué soit l'Observateur ! » reprit à nouveau le Grand Prêtre avant de déposer délicatement ses deux mains sur le pupitre face à lui « L'Observateur a dit un jour "Même s’il meurt avant l’âge, le riche trouvera toujours le repos." Un repos éternel, un repos aux côtés de ceux qui nous ont quittés, un repos mérité par la possession de biens de grandes valeurs. Shanka a su plaire à l'Observateur et l'Observateur l'a aimé. Elle vivait dans ce monde de pécheurs et en fut retirée. Arrachée trop tôt à sa famille, arrachée trop tôt à ses proches, à la vie, cette jeune fille reposera désormais à jamais aux côtés de l'Observateur. Arrivée au but en peu de temps, elle a couvert une longue route. Une famille aimante, des amis bien présent, une fortune familiale plus que confortable, Shanka représentait la jeune fille Neimoidienne modèle. Parce qu’elle plaisait à l'Observateur, celui-ci, sans attendre, l’a retirée de notre monde. A jamais son innocence et sa beauté resteront dans nos coeurs. Puisse son âme reposer en paix, à jamais ...

Loué soit l'Observateur ! »


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La dépouille de Shanka gisait au centre de la salle. Elle portait un masque blanc dénudé d'expression faciale, sur lequel avait été peint une main de sang représentant celle de l'Observateur qui s'emparait de son âme. Parée de la tête au pied de bandelettes dont la blancheur pouvait effrayer la pale lune déjà haute dans le ciel, la jeune fille avait été soigneusement préparée selon les rites et coutumes funéraires. L'éviscération et quelques heures plus tard, l'embaumement. Voilà ce qui était réservé aux rares privilégiés de l'Aristocratie Neimoidienne. Une pratique que peu d'autochtones pouvaient se permettre financièrement préférant investir dans de grands caveaux familiaux ou de simples mausolées pour donner une impression de grandeur. Mais pour Grendo rien n'était trop cher pour que sa charmante et douce petite fille monte vers l'au delà telle une princesse. Bientôt le tombeau familial accueillerait une nouvelle résidente. Un jour, S'orn la rejoindrait ... oui un jour ... mais pas maintenant.

« Loué soit l'Observateur ! » cria à son tour Elohina tout en approchant lentement de la défunte. Autour de la jeune fille, des urnes funéraires contenant séparément les organes vitaux de celle-ci, des centaines de bougies magnifiques, une multitude d'offrandes déposées là par Grendo quelques heures plus tôt. La vie éternelle avait un prix, surtout chez les Neimoidiens.

Quelques secondes plus tard, Elohina fût aussitôt prise d'étranges convulsions. Elle leva les yeux au ciel tout en écartant largement les bras pour embrasser la parole divine. Un froid glacial fît alors son apparition dans la salle funèbre comme si une force malveillante circulait dans les alentours. L'Observateur était là, quelque part.

« M'yo vovam karota.
E'ee zuranda Kagwe Ranka yu,
Myo yu h'umble zh' ervant, l'ard,
Taz, uv cosa, be addad Do va seeda,
Wahr koom Observatia !

M'yo vovam karota.
E'ee zuranda Kagwe Ranka yu,
Myo yu h'umble zh' ervant, l'ard,
Taz, uv cosa, be addad Do va seeda,
Wahr koom Observatia !


Tandis qu'elle était possédée par cet être supérieur, Grendo S'orn ne lâcha pas sa fille du regard. Imaginant encore ses derniers instants en sa compagnie, cette conversation holographique trop courte ... et sa mort quelques minutes plus tard ... Si seulement il avait su ... Si seulement il avait été là ... Peut-être aurait-il pu la sauver ...

M'yo vovam karota.
E'ee zuranda Kagwe Ranka yu,
Myo yu h'umble zh' ervant, l'ard,
Taz, uv cosa, be addad Do va seeda,
Wahr koom Observatia !

M'yo vovam karota.
E'ee zuranda Kagwe Ranka yu,
Myo yu h'umble zh' ervant, l'ard,
Taz, uv cosa, be addad Do va seeda,
Wahr koom Observatia ! »


Bien qu'il ne montrait aucune émotion, intérieurement, le politicien était anéanti. Shanka lui avait été sauvagement et brutalement retirée par des individus sans scrupule. Mais qui ? Qui étaient les coupables ? Se pouvait-il qu'ils soient présent aujourd'hui ? S'orn en était convaincu. Son ennemi était là, quelque part, à profiter de sa tristesse et à se réjouir de la moindre larme qui coulerait le long de ses joues. Mais jamais le Neimoidien ne lui ferait un tel plaisir. Il resterait de marbre jusqu'à la fin de cette maudite mais obligatoire Cérémonie.

« Loué soit l'Observateur ! »

Et ils répondirent tous une dernière fois en coeur, ces mêmes mots : "Loué soit l'Observateur".
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