Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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L'inauguration sur Mon Calamari sera certainement la célébration le plus médiatisée depuis l'élection de feu le Chancelier Scalia ! Pour cette occasion à haut risque, compte tenu de l'isolement de ce monde, un important dispositif de sécurité a été prévu, parmi lesquels un contingent de Jedi...

Mais la mission des Jedi ne s'arrête pas là. Le long de la route Perlemienne, à la frontière d'une étroite bande Républicaine après le passage obligatoire de Columex, un monde fait face à des difficultés : Makem Te. Flot de migration, isolement, manque de moyens et de fonds... Aussi, l'Ordre a profité de ce voyage pour affréter plusieurs cargos chargés de matériel médical, médicaments, denrées de première nécessité. De quoi apporter une aide humanitaire à un camp rudimentaire du MedCorps installé récemment sur ce monde.

Mais lorsque les Jedi posent le pied sur Makem Te, ils ne se doutent pas de ce qui va leur arriver...

D'abord il y a l'appel de détresse de Felucia. Certains, peut-être plus sensibles ou impulsifs que les autres, décident de voler au secours de ce monde impérial, malgré la réticence de leurs camarades...

Puis, quelques heures plus tard, les Hutt, suivis des impériaux, arrivent en orbite... La riposte musclée de la LMP met la vie de millions d'innocents en jeu... Les Jedi décident d'agir. Certains foncent vers les étoiles, tandis que d'autres s'organisent au sol, sur Makem Te.


Luke Kayan est resté au camp du MedCorps. Que pourrait faire un aveugle dans l'espace, en pleine bataille spatiale ? Pas évident, même avec ses dons naturels. Malgré cela, il est loin de se tourner les pouces... La panique générale sur Makem Te a transformé le petit camp rudimentaire, en bordure de Mille Mille, la capitale planétaire, en un véritable hôpital de campagne... Mais le pire arrive lorsqu'un vaisseau Impérial, celui touché dès les premiers échanges de tirs, s'écrase à seulement trente kilomètres de là, dans un mont rocailleux. L'explosion est phénoménale, déclenchant une tempête de sable et de poussières. L'onde de choc pulvérise vitres, fait trembler les immeubles, certains s’effondrent même. Rapidement, des milliers de blessés affluent, les plus démunis, ceux qui n'ont pu trouver de places dans les structures classiques... Luke, transformé en gestionnaire de crise aux moyens ridicules, est débordé.

****

Yana est à bord du croiseur d'escorte Volte-Face. Elle fait partie de l'équipe d’assaut formée un peu à la va-vite par la Dame Noire afin d'aller mater les autochtones de Sembla. Sauf que le plan évolue rapidement. Depuis sa position reculée, à proximité du hangar de poupe où sont stationnées les navettes de débarquement, elle n'est pas vraiment mise au parfum des évolutions stratégiques... Pourtant, lorsque la flotte de l'Impératrice sort enfin de l'hyperespace, après son second saut, un terrible pressentiment lui broie les tripes.

Par la porte ouverte du hangar, elle voie soudain des dizaines de points lumineux, telles des étoiles filantes, sillonner l'espace... Qu'est-ce que… ? La réponse vient rapidement. La Ligue des Mondes Périphérique est réputée pour employer toute une gamme de droïdes de combats spatiaux, afin de palier ses faibles effectifs... Une mine autonome s'écrase contre la coque quelques secondes à peine après le retour à l'espace normal... Suivi d'une autre, puis d'une autre. Le Volte-Face encaisse tant bien que mal, mais est rapidement dépassé. Il tangue, les moteurs s'emballent, il accélère... La gravité de Makem Te, toute proche le happe... Pourtant aucun signal d'évacuation n'est lancé : au lieu de cela, le capitaine ferme toutes les portes blindées des hangars et lance dans les interphones, sur tous les ponts :

« Pour l'impératrice, nous allons nous sacrifier ! Ils ont voulu nous abattre comme des chiens ? Leur capitale ne sera bientôt plus qu'un tas de cendres... »

L'entrée dans l'atmosphère est chaotique. Vont-ils tous mourir sur ordre de cet imbécile suicidaire ?! La chute est si rapide que personne n'a le temps de vraiment réfléchir pour s'y soustraire... Le Volte-Face percute, avec une violence folle, la croûte terrestre de Makem Te. La passerelle est pulvérisée sous le choc, avec à son bord tous les officiers de haut rang. Le croiseur se transforme en boule de feu... Par chance, à moins que ce ne soit un signe de la Force, la soute à munitions explose à l'impact, sectionnant le croiseur en deux... La poupe est propulsée en l'air, avant de retomber un kilomètre et demi plus loin, avec beaucoup moins de violence.

Grincement, crissements, cliquetis des câbles électriques sectionnés crachant des gerbes mortelles... Yana est amochée mais vivante, tout comme trois cents hommes d'équipages sur les mille quatre cent. Ils sortent. L'air est sec et chaud. Un véritable ordre d'éclopés en lambeaux. Soudain, un sergent s'approche de Yana :

« Madame... » Il pisse le sang de tout le visage. Il a une épaule démise. « De part votre affiliation à l'Ordre Sith, vous êtes certainement ce qui se rapproche le plus de notre supérieur hiérarchique... Quels sont les ordres ? »
Des braves soldats. Idiots et obéissants. Ils ont repéré un camp à environ trente kilomètres, sûrement avec des provisions, de quoi survivre quelques temps... Enfin... Sur un monde Républicain, avec autant de blessés sur les bras, quelles sont leurs chances de survie ? Ridiculement faible. Non, pour une fois, il va falloir la jouer différemment...

Négocier. Mais négocier quoi ? Comment ? A cet instant, l'esprit de la jeune apprentie est en ébullition... C'est aussi l'occasion de démontrer à l'Empire qu'elle est plus qu'une simple adepte, qu'elle dispose de ressources, et d'un intellect supérieur... Et puis... La souffrance de tous ces hommes ne la laisse pas indifférente... Saleté d'empathie !



Seuls les joueurs Yana Silvasi & Luke Kayan peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Yana - Luke
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Une douleur sourde, omniprésente, voilà la seule sensation qui envahissait le corps et l’esprit de Yana lorsqu’elle revint à elle. Le choc avait été terrible, et seule la Force lui avait permis de s’en tirer à aussi bon compte. Chancelant légèrement en se levant, elle fit un check up rapide de sa propre personne. Apparemment, il n’y avait rien de cassé, quelques coupures légères et des tas d’ecchymoses, mais dans l’ensemble rien qui pourrait la handicaper dans le court où le long terme. Son regard se posa autour d’elle et la jeune apprentie se retint de jurer. La pièce était sens dessus dessous, et beaucoup d’objets étaient brisés. Heureusement, l’intégrité structurelle de la carlingue du vaisseau était toujours assez intacte pour non seulement lui avoir sauvé la vie, mais également avoir sauvé la vie de nombreux soldats autour d’elle. Car elle pouvait la sentir, la peur, l’incertitude, l’incrédulité et la joie qui émanaient de survivants à proximité. Et avec le crash qu’ils venaient de subir, l’origine ne pouvait être que des soldats impériaux.

Elle s’extirpa tant bien que mal de la pièce qui l’emprisonnait, avec un usage copieux de son sabre laser et se mit en quête de survivants. La suite fut un véritable ascenseur émotionnel. De la multitude de cadavres toujours chauds aux survivants qu’elle avait pu rencontrer et extraire de leur prison de duracier. Tous ou presque étaient en piteux état, tous avaient besoin de soins plus ou moins urgents sauf une petite minorité. Environ trois cent survivants en tout. Et comment les faire survivre sans aide aucune ? Ça allait être une véritable gageure. Il fallait néanmoins faire quelque chose.

Et alors que son esprit était préoccupé à trouver une solution, un des hommes, un sergent d’après ce qu’il reste de son uniforme, s’approcha d’elle et lui adressa la parole.

« Madame… » Elle se tourna vers lui, presque surprise d’être interpellée ainsi. « De part votre affiliation à l’ordre Sith, vous êtes certainement ce qui se rapproche le plus de notre supérieur hiérarchique… quels sont les ordres ? »

Et la voilà qui se devait maintenant d’assumer la charge du commandement, de trois cent hommes, éclopés certes, effrayés et blessés autant dans leur chair que dans leur esprit, mais obéissants. Elle était leur supérieure, et elle les dirigeait donc désormais. Il était bon de savoir que la discipline impériale était toujours aussi présente dans ses soldats. Cela ne l’aidait néanmoins pas à trouver une solution.

Et puis les derniers mots du capitaine revinrent à son esprit. La capitale, il voulait viser la capitale de Makem Te. Il était évident qu’ils ne seraient pas bien accueillis, mais c’était la seule possibilité qu’ils avaient afin de s’en tirer un tant soit peu. Là-bas il y aurait des vivres, et surtout des médicaments. Un regard rapide vers son datapad lui indiqua la distance. Trente kilomètres, jouable pour un soldat entraîné, moins pour des blessés. Il faudrait néanmoins faire avec. Yana se tourna vers les soldats meurtris et laissa s’échapper ses phéromones afin de les calmer, de les rassurer mais aussi de les inspirer.

« Comme certains d’entre vous le savent, nous sommes sur Makem Te, un monde Républicain, coupés du reste de notre flotte pour l’instant. Est-ce que cela veut dire que la situation est grave ? Oui, oui elle l’est. Est-ce que cela veut dire que la situation est insurmontable ? Non je dis ! Non, non et encore non ! Vous êtes des soldats impériaux, je suis Sith ! Rien n’est impossible pour vous, pour nous ! Je vous promets que vous reverrez vos maisons et vos familles. Mais il nous faudra travailler ensemble et, oses-je le dire, il nous faudra faire preuve de diplomatie. »

L’apprentie regarda les hommes et femmes rassemblés devant elle avant de continuer.

« La priorité absolue est de rester en vie. Pour ce faire, nous avons besoin de vivres et de médicaments… qui ne sont disponibles que dans la capitale de Makem Te, à trente kilomètres de là. Ce ne sera pas une marche facile, vos corps et vos esprits sont blessés, et ne rêvent que de repos. Mais je sais que vous en êtes capables, que nous en sommes capables. »

Elle ferma les yeux quelques instants avant de continuer, une absolue détermination sur son visage.

« Le crash de notre vaisseau a causé des dommages immenses, et la population nous sera sans aucun doute hostile. Notre seul avantage ici est qu’ils ne sont pas au courant de la stupidité absolue de notre capitaine. Je refuse absolument que vous utilisiez vos armes pour autre chose que la défense de votre vie… et même dans ce cas, évitez de tuer l’attaquant. Il faut que nous soyons irréprochables si on veut éviter d’être lynchés par la foule. Ignorez les insultes, et toute autre attaque mineure. Je me chargerai de négocier avec les autorités sur place pour faire en sorte que vous soyez nourris et soignés du mieux possible. »

Le discours avait deux raisons principales. La première était de maintenir le moral à un niveau convenable pour éviter les mutineries. Il fallait leur assurer que la jeune Zeltronne se souciait de leur survie et de leur liberté. Le second était de leur indiquer la marche à suivre, chose qu’elle avait commencé à faire et qu’elle continua immédiatement après.

« Soldats valides, veuillez vous avancer ! »

Un peu plus de deux cent d’entre eux le firent. Ils étaient en piteux état, et ne survivraient sans doute pas sans une aide médicale dans les jours qui viendraient, mais étaient toujours valides d’un point de vue opérationnel.

« Cherchez les décombres du vaisseau, vivres, médicaments, armes, tout ce qui peut être utile et est encore intact. Vous connaissez mieux ce vaisseau que moi, donc vous savez où se trouvaient les ressources stratégiques. Une fois que vous avez fini, rejoignez-moi dehors, je vais commencer à fabriquer des brancards de fortune pour nos gars les plus amochés. »

Un « Madame, à vos ordres, madame. » répondit à son ordre avant qu’ils ne disparaissent dans la carlingue encore fumante. Avec un peu de chance, leur arrivée ne serait pas qu’un fardeau pour les habitants de Makem Te.



A peu près une heure après le discours, les soldats étaient tous revenus. Il y avait un nombre assez important d’armes, pris la plupart du temps sur les cadavres de leurs camarades, assez de nourriture lyophilisée pour tenir quelques jours et une quantité non négligeable de médicaments inconnus. Oui, inconnus, parce que non seulement les étiquettes n’avaient pas vraiment aimé le crash, mais en plus le médecin de garde dans la proue du vaisseau avait perdu la vie lors de la collision, donc il ne restait plus personne pour les identifier.

Elle-même avait réussi à rassembler ou à découper dans la coque du vaisseau assez de plaques de métal pour porter les soixante-sept soldats n’étant pas en mesure de marcher. Elle avait fait le compte. Trente-six étaient temporairement (ou non) handicapés mais pouvaient subir la marche, et le reste des survivants, deux cent un soldats, avaient des blessures mineures, coupures ou membres déboités. Des choses plutôt aisées à soigner, mais qui les rendraient très susceptibles aux infections si rien n’était fait.

C’est ainsi que la troupe s’élança vers la capitale en contrebas, l’espoir, la crainte et la douleur s’élevant des soldats meurtris et se réverbérant dans son esprit. Yana savait que tout leur espoir retombait sur ses épaules désormais. Elle ne pouvait pas échouer, comme elle avait promis elle les ramèneraient à la maison.




Cinq heures plus tard, juste avant la tombée de la nuit, une troupe s’approcha de l’entrée de la capitale. Blessés mais arborant les couleurs de l’Empire. A sa tête, une jeune femme à la peau rouge arborait un drapeau blanc. Signe de soumission? De paix afin d’engager un dialogue ? Alors que les gardes à l’entrée de la ville, qui avaient surveillé l’arrivée de réfugiés toute la journée s’activèrent en réponse, les Impériaux s’arrêtèrent, leur posture visiblement non agressive, le drapeau blanc continuant d’être brandi.
Luke Kayan
Luke Kayan
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[HJ: Superbe poste, j'espère être à la hauteur.]

Vibrant.

Le corps de Luke ne cessait de trembler comme un paratonnerre à l'envers, récupérant les ondes violentes qui émanaient du sol. L'égarement était tel qu'il n'avait plus vraiment conscience des limites de sa silhouette et ses doigts caressèrent le vide en tâchant d'atteindre sa joue. Un léger élancement surpassa la torpeur qui l'engourdissait, passant au-delà du bourdonnement qui assaillait ses oreilles. Une égratignure, deux, trois... De nombreuses éraflures dû à l'éclatement soudain des vitres qui s'était suivi d'un étrange silence de mort. Le jeune homme respira légèrement, osant à peine briser le calme malsain, lequel serait bientôt brisé par une panique d'avantage négative encore.

Makem Te, déjà souffrante venait de se transformer en une bande de terre ensanglantée, misérable monde Républicain dont les plaies multiples venaient d'être incisées par des morceaux de verre tranchants.

Luke affreté sur ce petit lopin de cailloux avait rejoint le camps rudimentaire du MedCorps avec du matériel médical afin d'aider les autochtones. Il avait été personnellement "ravi" de ne pas être envoyé sur Mon Calamari pour jouer encore les gardes du corps de politiciens prétentieux et riches votants afin de se dédier à ce qui était réellement son travail. L'ampleur du travail ne l'avait pas effrayé, le Jedi s'était préparé depuis toujours à ce type de mission humanitaire, même s'il avait remercié son handicap de cacher à ses yeux ce que ses oreilles avaient entendu et ce que son nez sentait. Les pleurs étouffés, les conversations à voix basse, le pas traînant, le clinquement de gamelles rouillées qui intoxiquaient petit à petit les nécessiteux. La misère, voilà ce que sentait ce petit monde égaré, oublié. Oui, oublié de certains Jedis, qui, au lieu de lui prêter main forte avaient choisi de se disperser sur Felucia dont les dernières nouvelles étaient mauvaises. Si le Chevalier comprenait que leur devoir était d'aider ceux qui appelaient au secours, il ne saisissait pas que les siens se dispersent de la sorte, courant au-devant de combats lointains quand l'un d'eux, plus subtil mais tout aussi terrible, se déroulait ici sur Makem Te. En se dispersant, ils ne feraient que gaspiller leur énergie, et surtout, qui sait, tomber dans un piège. Ca s'était déjà vu... Mais plutôt que de se plaindre ou juger, le jeune homme s'était attelé à sa tâche de tout son coeur, commençant à soigner les blesser, avec ses dons, et quand il était fatigué, à l'aide de compresses le temps de récupérer.

La situation ne devait cependant pas être si désespérée que ça et le travail pas si débordant puisque cette explosion était venu animer le camps. Ce dernier, endormi par sa douleur, croulant sous les plaintes avait visiblement irrité la Galaxie toute entière, comme décidée à raser Makem Te la pleureuse.

Ignorant ce qui avait produit la catastrophe, le Hapien avait tout de même fini par se redresser, les deux pieds plantés dans les décombres d'un camps dévasté mais encore debout malgré la volonté de l'Univers à faire souffrir Makem Te. Heureusement, ses blessures étaient minimes bien que douloureuses. Une bénévole Zabrak le guida le temps qu'il retrouve ses repères, puis, il lui demanda d'aller dégager les victimes des décombres. Lui-même guidé par la Force à laquelle il venait enfin de se reconnecter cherchait des corps en vie, puis, tâtonnant, essayait de dégager les plaques. Sa puissance physique laissant à désirer, le Hapien put heureusement compter sur des civils étourdis mais solidaires qui l'aidèrent dans sa quête de la vie, ou plutôt de la survie.

Finalement emmené dans la salle d'infirmerie à demi effondrée mais encore fonctionnelle à 75% par il ne savait quel miracle, Luke prit l'organisation en main, s'aidant de son apprentissage face à une telle situation. Que ce soit en pleine guerre ou suite à une catastrophe naturelle, il récitait avec conviction ce que les procédures conseillaient, personnalisant la chose selon les besoins immédiat du camps.

-Récupérez les médicaments. En premier lieu les médicaments, puis l'eau, tout ce qui peut hydrater en réalité, ensuite seulement la nourriture... Et enfin les blessés...

La voix du jeune homme s'écorcha sur les derniers mots. Il faudrait en laisser certains mourir, de la même manière que les médicaments passaient avant les êtres vivants, car sans ces biens matériels, ils ne pourraient pas survivre. Une seringue de morphine valait désormais "plus" que la vie d'un moribond. C'était un déchirement pour le Chevalier optimiste qui se refusait tout le temps à sacrifier qui que ce soit, ce qui avait d'ailleurs déjà causé sa perte. Mais justement, ce fait devait le pousser à revoir ses priorités, à être intransigeant pour le bien-être de tous. Bref, un leader, ce qu'il n'avait jamais été malgré son charisme naturel vu sa grande timidité.

-Graves mais peuvent être soignés. Pour les autres, on verra plus tard.

Luke gardait l'espoir fou que l'on puisse sauver les autres, il se refusait à sceller leur sort bien qu'à 22 ans, et dans cette situation, il commence malheureusement à perdre de sa belle naïveté. Ordonnant aux quelques infirmiers restant d'apprendre à la population encore debout-surtout les civils les plus responsables et forts mentalement- comment reconnaître un blessé grave d'un bénin mais aussi une personne à l'agonie.

Alors qu'il allait continuer de donner des conseils, retroussant déjà les manches élimés de sa toge en partie déchirée, le Hapien reçu en plein coeur la détresse de centaines d'âmes réunies qui s'approchaient. Un nouveau groupe de démunis arrivait-il ? Il y avait autre chose, c'était noir... Puissant, mais faible aussi. N'arrivant pas à se décider, le jeune homme allait aviser l'infirmière Zabrak, une trentenaire à la musculature développée et au sang-froid incroyable, mais un médecin affolé la devança. Lui qui opérait aux portes du campement avait courru parmi les décombres pour prévenir le Hapien. Il avait même devancé les gardes de fortune qui faisaient bravement et surement tout aussi inutilement le guet.

-Des hommes de l'Empire...

-Quoi, en êtes-vous sûr ?

Encore hébété, Luke obtint pourtant vite la réponse, devant quitter le tendre confort du doute.

-Evidemment, ils portent leurs armoiries. OH... Un drapeau blanc.

Pas question qu'ils rentrent murmuraient la majorité des voix, puissantes malgré le ton bas utlisé. Luke perçut un revirement aussi soudain que majoritaire, omme dans une harde de Banthas. La peur et la consternation s'étaient mués en haine. Tout était de leur faute, à ceux-là que la Force avait heureusement décidé de punir. Luke eut toute les peines du monde à se faire entendre. Bien qu'il ne savait pas à quoi correspondait le blanc, il en avait apprit le code, aussi vieux que le monde, utilisé depuis toujours pour signaler une trêve entre camps ennemis.

-Nous devons respecter...

Bien sûr, l'argument ne porta pas, tout le monde n'avait pas un coeur de Jedi à son instar, pacifiste qui plus est. Avant de se faire subermer par les voix de la population et de perdre son unité, Luke changea très rapidement de stratégie.

-L'état dans lequel nous sommes n'appelle pas à la guerre. Croyez-moi, malgré leur état, ils seront capables de nous applatir avec leurs armes et leur entraînement.

Un message défaitiste qui visait à effrayer les autochtones aveuglés de haine. Il fallait attendre la bonne heure pour le jugement des adversaires. Après quelques minutes de stress intense, la majorité se calma, laissant Luke passer entre deux rangées de blessés pour en arriver jusqu'à la femme qui, selon les descriptions, semblait mener la troupe. Les mains tendues, paumes levées vers le ciel, le blond prenait soin d'aborder une attitude sereine, dénuée d'agressivité. La Zabrak le tenait par le bras, désarmée, seulement présente pour le guider parmi les décombres même si l'aura de l'inconnue aidait déjà Luke à retrouver son chemin. Elle était surtout là pour lui éviter de trébucher, tandis que lui, concentré, dirigeait des ondes de Force positive à la femme dont il avait cru percevoir une certaine sensibilité. Inutile de se cacher dans son cas, il était vêtu dans des restes reconnaissables de tunique et son sabre-laser accroché à sa ceinture achevait de le trahir. D'ailleurs, une fois sur place, le jeune homme prit soin de le retirer pour le tendre à l'infirmière tout en la remerciant pour l'avoir guidé. Celle-ci se retira, soulagée et inquiète à la fois en ce qui concernait la suite des événements.

-Bonjour, je suis le Chevalier Luke Kayan. On m'a averti et je sens que beaucoup d'entre vous sont blessés. Je suppose que vous êtes venu en paix comme le suggère votre drapeau blanc, car vous avez besoin de soins. Néanmoins, comme vous le comprendrez, les habitants qui me laissent l'honneur de parler en leur nom ne sont pas enthousiastes à l'idée de vous recevoir. Il nous faudra donc, malgré l'urgence, respecter certaines règles que suggèrent la trêve que vous réclamez. Premièrement en guise de bonne fois, retirez vos armes et vos armures. Délaissez-les dans un endroit où vous ne sauriez les saisir, ensuite... Etant donné le nombre de blessés que nous avons déjà ici, dans l'espoir de pouvoir faire quelque chose... Avez-vous des médicaments ? Ici, les structures sont quasiment détruites, il faudrait construire des abris de fortune, quitte à ce que ce soit des maisons en bois, et des lits de branches et de feuilles.

Oui, il fallait être honnête, la situation était ingérable et bien qu'il s'en méfie particulièrement, l'aide des ennemis serait la bienvenue. Pour autant, le jeune Jedi avait prit soin d'utiliser un ton calme et sûr. La capitaine de cette armée en déroute ne devait pas se douter qu'ils étaient moins nombreux, probablement plus fragiles dans l'espoir qu'il ne lui vienne pas à l'idée de prendre possession des lieux. Du coup, il prenait son temps malgré l'urgence. Les négociations pouvant durer au nom de la survie du reste des réfugiés, Luke resserra sa toge contre lui. La tombée de la nuit s'annonçait, il le sentait car une petite brise venait de se lever, gambadant pernitieusement entre ses blessures, les irradiant d'un froid qui dansait déjà à l'idée de l'absence du soleil.
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[HJ : Merci, je connais ton niveau donc je me suis mis sur mon 31 pour te faire honneur Very Happy]

L’odeur âcre de la souffrance, de la haine, voilà ce que la jeune Zeltronne ressentait provenant du camp. Les soldats eux même étaient pour l’instant encore trop sonnés et sous le coup de la lutte pour leur survie pour ressentir de la haine, mais ils finiraient par se souvenir de ceux qui avaient causé la situation, ils se souviendraient que cette fois ci c’était la République qui leur avait tiré dessus sans sommation alors qu’ils n’étaient pas là pour la combattre. Et la haine qui leur avait été enseignée attendrait de nouvelles hauteurs. Sans Yana pour les diriger, pour les cadrer et les contrôler, elle savait que la situation finirait par virer à la catastrophe tôt ou tard. Ses phéromones emplissaient l’air autour d’elle, volutes qui apaisaient un tant soit peu les troupes sous son commandement, et lui laissait le temps de la réflexion, de la diplomatie.

Et elle savait qu’il y avait autre chose que la survie à jouer ici. Ce monde était à l’extrémité du territoire de la République, tout proche de l’Empire. Et cette situation était dramatique pour tous. La présence de la compagnie estropiée que dirigeait Yana lui offrait une opportunité, même si elle ne savait pas encore exactement laquelle. Elle était jeune, inexpérimentée, et Dame Calliope n’avait eu le temps de lui inculquer que les bases de la manipulation. L’expérience viendrait par la suite, peut être provenant de ce genre de situations.

Après de très longues minutes durant lesquelles elle ne cessa pas d’agiter le drapeau blanc. Ses bras commençaient à se transformer en plomb, et la fatigue à la fois physique et émotionnelle qui résultait de cette journée infernale s’accumulait, mais elle puisa dans la Force, alimentant le côté obscur par l’espoir presque maladif qui lui parvenait de la part des soldats. Ils étaient en sécurité, ils avaient confiance en ses talents de négociation, et Yana leur avait montré qu’elle se souciait d’eux.

Presque immédiatement après l’utilisation de la Force, la chape de duracier qui semblait la recouvrir jusqu’à présent se leval, la laissant au meilleur de sa forme. Oh, elle savait que c’était temporaire, qu’elle finirait bien par s’écrouler à un moment où à un autre. Mais pour l’instant, elle avait besoin de ses pleines facultés pour se tirer du pétrin dans lequel elle se trouvait.

Et justement, une troupe s’approcha, avec en tête un jeune homme ; ou était-ce une jeune femme ? A cette distance, elle ne pouvait déterminer le sexe de l’individu qui approchait. Enfin, ce qu’elle pouvait voir immédiatement néanmoins était le cylindre argenté à sa ceinture. Un Jedi donc, ça simplifiait et compliquait les choses. S’ils s’approchaient sous le couvert de la paix, ils seraient soignés. Par contre toute tentative de profiter de la situation n’en serait que plus complexe, si même c’était encore possible. Le fait qu’il ou elle soit guidé par quelqu’un était un point positif néanmoins. Le Jedi était-il blessé, affaibli ? Elle ne portait pas une opinion réellement négative sur eux contrairement à la plupart des autres Sith, mais elle savait qu’un Jedi affaibli était une meilleure alternative à un Jedi en pleine forme.

Et puis, rapidement, ils se retrouvèrent face à face et Yana se retint de jurer. C’était un jeune homme, un peu plus d’une vingtaine d’années, et il était aveugle depuis un bon moment d’après le manque de blessures apparentes. Cela voulait dire qu’il n’était pas affaibli ou quoi que ce soit, et qu’il aurait sans doute les autres sens plus développés. Hors de question de jouer des phéromones avec lui donc, il lui faudrait faire attention.

« Bonjour, je suis le Chevalier Luke Kayan. On m’a averti et je sens que beaucoup d’entre vous sont blessés. Je suppose que vous êtes venus en paix comme le suggère votre drapeau blanc, car vous avez besoin de soins. Néanmoins, comme vous le comprendrez, les habitants qui me laissent l’honneur de parler en leur nom ne sont pas enthousiastes à l’idée de vous recevoir. Il nous faudra donc, malgré l’urgence, respecter certaines règles que suggère la trêve que vous réclamez. Premièrement, en guise de bonne foi, retirez vos armes et vos armures. Délaissez-les dans un endroit où vous ne sauriez les saisir, ensuite… Etant donné le nombre de blessés que nous avons déjà ici, dans l’espoir de pouvoir faire quelque chose… Avez-vous des médicaments ? Ici, les structures sont quasiment détruites, il faudrait construire des abris de fortune, quitte à ce que ce soit des maisons en bois, et des lits de branches et de feuilles. »

Voilà qui était un très bon commencement pour des négociations. Au moins le Jedi n’était pas déraisonnable, et il serait sans doute possible de discuter avec lui. La jeune apprentie sourit vers le Jedi et lui répondit.

« Salutations Chevalier Kayan, je suis l’apprentie Yana Silvasi. Nous sollicitons en effet, comme vous avez vu le constater, votre aide afin d’être soignés. Pour en revenir à vos termes, nous avons quelques bonnes nouvelles à vous annoncer. »

Elle se retourna fit un signe de la tête vers le sergent. Quelques secondes après, deux brancards remplis de médicaments en tout genre furent amenés devant elle.

« Une des infirmeries de notre vaisseau a survécu à l’impact, et nous avons pu récupérer tous ces médicaments. Malheureusement, le médecin n’a pas survécu lui, donc nous ne savons pas à quoi ils servent, et comment les doser. Si vous avez des médecins expérimentés, vous devriez sans doute pouvoir mieux les utiliser que nous. »

Ne leur laissant pas le temps de répondre, elle continua, son sourire toujours aux lèvres.

« Nous avons des vivres suffisants pour tenir plusieurs jours, donc nous n’utiliserons pas les vôtres. De plus… »

Un autre geste et immédiatement après des armes furent apportées devant le Chevalier Jedi.

« Ceci est un geste de bonne volonté de notre part. Notre mission n’était pas de tuer des civils innocents sans but aucun, elle l’est rarement. Cet accident tragique nous a tous meurtris, et il est de notre devoir d’essayer de faire de notre mieux et de nous entraider afin de survivre les jours qui viennent. Ces armes devraient vous permettre de vous défendre au cas où les Hutt décident d’atterrir, ou bien même si vous souhaitez chasser afin de nourrir la population. »

Oui, la chasse ne serait sans doute pas efficace tellement il y avait de bouches à nourrir, mais c’était le geste qui comptait.

« Pour ce qui est des abris, nombre de mes soldats n’ont besoin que d’antibiotiques et de repos, leurs blessures étant superficielles. Très rapidement, je pourrai les mettre à votre disposition afin d’aider à la construction d’abris. Je peux également vous indiquer que l’épave de notre vaisseau est dans un assez bon état pour être au moins en partie récupérée. Avec quelques outils, il devrait être possible de construire quelques abris en duracier pour les structures prioritaires. »

Le pont ayant été détruit dans le crash, aucune information ne pouvait être récupérée de l’épave. Même le dernier message du capitaine. Il n’était pas enregistré dans les interphones après tout. Non, il n’y avait aucun risque à leur libérer l’accès à des centaines de milliers de tonnes de duracier, ainsi qu’à du matériel électronique et autre.

Il y avait néanmoins sa dernière demande qui était plus… problématique, surtout avec l’hostilité ambiante à leur égard.

« Pour ce qui est d’un désarmement complet, je vous prie néanmoins de reconsidérer la situation. Comme vous l’avez dit, les tensions sont élevées, tout comme l’animosité à notre égard. Je n’ai aucun souci à coopérer pour notre survie, mais ma priorité reste tout d’abord le bien être de mes troupes. Laissez leur accès à leurs armures et à leur arme de poing. Leurs armes de guerre seront enfermées dans une pièce dont hors de l’accès des citoyens. Même si vous devez avoir le seul accès à cette pièce Chevalier Kayan. Bien entendu, je préfèrerais moi aussi y avoir accès, afin d’éviter tout piège de votre part. Après tout, c’est la république qui nous a attaqués les premiers en orbite et qui est responsable de ce débâcle, pas nous. Vous comprendrez que nous ne voulons pas subir une autre attaque déloyale, même si je suis consciente que vous autre Jedi et citoyens n’êtes pour rien dans cette décision stupide des dirigeants de la République. »

C’était une conclusion logique au vu de la situation. Yana savait qu’ils étaient redirigés pour détruire la flotte Hutt qui se mêlait de ce qui ne les regardait pas. Ils n’avaient pas pour mission d’attaquer la République. Après tout, la flotte n’était pas en quantité suffisante pour le faire, et au-dessus d’un monde Républicain, ça l’ouvrait à des représailles de l’artillerie au sol. Non, si la bataille avait dégénéré ainsi, c’est qu’ils avaient été attaqués par la République. Plus précisément, au vu des nombreuses mines autoguidées, et autres droides qu’elle avait eu le temps d’apercevoir en orbite, la LMP.
Luke Kayan
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[HJ: Embarassed Merci ! A ce propos, je m'excuse de ce post là... Tapé/retapé/ gardé en brouillon, retouché, bref, bien maltraité au fil de ces derniers jours... Ce qui aura donné une réponse sans doute assez floue et pas forcément "à niveau". Mais je refusais de te faire attendre d'avantage. Du coup, encore pardon pour le temps de retard et la qualité. 🐒 ]

Rancœur et sa sœur victimisation étaient l'apanage d'organisations criminelles comme l'Empire. Excuses pour des vengeances sanglantes et justifications d'actes dépassant le cadre de la morale; les Siths en possédaient tout un arsenal. Le Hapien le savait, mais, tout de même surpris par autant de mauvaise foi, ses lèvres se tordirent un léger rictus et ses yeux s'enflammèrent quelques instants. Empire et "missions ne mettant pas la vie d'innocents en danger" ne rimaient pas.

-Je ne défendrais pas une République qui agresse, ni aucun type d'affrontement volontairement déclenché contre une nation ou un individu. Néanmoins, admettons que la République a des motifs de ne pas faire confiance à un Empire qui s'avance, armé, à la bordure de son territoire après un passé chargé d'exemples. Un certain traité violé une bonne dizaine de fois par exemple.

S'il n'avait pu s'empêcher de répondre, Luke dût se retenir de le faire avec amertume, pensant très fortement à Artorias dont il avait déjà vaguement soulevé le problème du traité non respecté. Combien de Chevaliers étaient-ils revenus en se plaignant d'avoir vu ou subi des entorses régulières ? Les preuves n'avaient peut-être pas été toutes mises sur table, mais Luke était bien placé pour connaître les magouilles perpétuées en tant qu'ancien Padawan de Saï Don. D'ailleurs en parlant de ce dernier, il y avait aussi, dans la longue liste des crimes de l'Empire (n'existant certes pas encore à l'époque mais étant formé du même moule selon le Hapien.) le chantage à l'encontre du chef du Conseil. Son enlèvement, en effet, avait poussé Saï à partir pour Korriban tandis que le Temple était détruit et des Padawans séquestrés. Sans parler des lois Républicaines outrageusement violées par certains "Siths" résidents en territoire allié.

Bref, de quoi s'assoir, prendre un café et commencer à déblatérer les nombreux torts de l'Empire, ce qui occasionnerait une réponse pas forcément erronée-puisque la République n'était pas blanche comme neige non plus avait fini par apprendre Luje.- et donc à perdre un temps précieux.

Au lieu de cela, donc, le Chevalier se contenta d'accompagner ce silence évocateur d'un léger sourire de convenance.. Le tout nimbé d'un brin de caractère quand même. La négociation, il l'avait apprit, ne signifiait pas se débarrasser de sa dignité, encore moins de principes fondamentaux. Du coup, bien qu'il se maîtrise, le jeune homme ne se priva pas pour ajouter une petite remarque lui semblant pertinente.

-Voyons ne me dites pas que vos soldats, entraînés, sont incapables de se défendre contre des civils blessés, sans armure et sans arme. De plus, si je saisis votre méfiance, imaginez celle, décuplée, d'un peuple déjà dépossédé dont la capitale vient d'être détruite par un vaisseau de l'Empire, bel et bien armé.
-Suggéra à son tour Luke, retournant la situation pour montrer à Yana que les civils leur offraient déjà une preuve de confiance incroyable. D'ailleurs, cette dernière étant forcée, le Hapien devait admettre ne pas avoir envie de s'y fier. Soyons honnête, il avait autant confiance envers ces personnes démunies n'ayant plus rien à perdre qu'en ces soldats flanqués derrière leur drapeau blanc.- Néanmoins, je vous concède une chose, l'animosité est bien réelle, de la part des deux camps. Nous aurons du mal à les maintenir en cas de débordement. Donc je vous propose d'anticiper et de n'accepter aucune arme des deux côtés. Je vais y veiller dès maintenant, n'hésitez d'ailleurs pas à vous joindre à moi pour vous en assurer.

Le chevalier n'était pas prêt d'accepter que des soldats, déjà dangereux, entrent avec toutes leurs possessions, ni même une partie au sein du camps ravagé. Ce serait de la folie, premièrement parce que le climat n'était absolument pas à la confiance, et encore moins à la tendresse. Ensuite, de nombreux incidents pouvaient surgir et la jeune femme devait comprendre que ses troupes non plus ne seraient pas épargnées, par exemple, si un civil dérobait une arme de poing pour perpétrer un massacre. Luke ne savait pas comment les autochtones pouvaient réagir, il essayait simplement de les contenir, jusqu'à maintenant par la peur, en soulignant que l'intruse était plus forte. Autant dire que l'argument était aussi détestable qu'instable. Dans cette idée, le jeune homme avait proposé à Yana de vérifier avec lui qui serait tenté de cacher des armes ou pas. Quelque soit le porteur, cela ne les arrangeraient, ni l'un, ni l'autre. Deux paires d'yeux -surtout quand l'une d'elles ne fonctionnait pas- valaient mieux qu'une.

Par chance, au milieu de ces non-dits et dits chargés de méfiance, Yana apportait également des médicaments, de la main-d'œuvre pour construire des abris de fortune et des brancards. Cela pourrait être un point déterminant dans leur alliance, si fragile. Luke en lui-même sentait que sa comparse était obscure, cela dit, son aura ne le rendait pas "malade" comme souvent, lorsque le Sith était particulièrement agressif. Il espérait qu'ils pourraient faire quelque chose ensemble, en tout cas, il ferait tout pour arriver à un résultat positif.

-Gardons tous deux l'accès à ce fameux endroit. Il nous faut marcher main dans la main si nous voulons rétablir un peu d'ordre dans ce Capharnaüm. Je n'ai pas d'énergie à perdre en méfiance. A vous de voir si vous souhaitez aborder cette nouvelle "relation" de la sorte.

Tendant ouvertement la perche à Yana, Luke espérait se débarrasser un tant soit peu de l'option "surveillance" normalement de rigueur lorsqu'on coopérait avec une Sith. Il savait que cette dernière pouvait leur dérober des médicaments, de la nourriture ou les chasser du camps, empirant encore leur situation, néanmoins, il préférait être objectif. Avec un peu de chance, l'apprentie était, à son instar, trop occupée à s'inquiéter des siens pour songer à de la trahison. D'autant plus que vu leurs réserves de celles du camps, ils avaient de quoi tous s'en sortir, pour un temps tout du moins.

-Bien. Monsieur Rivas vous aidera à trier vos médicaments et à soigner vos hommes, les cas les plus urgents parmi ceux qui sont... Soignables. Pendant ce temps, je vous propose de demander aux habitants de choisir leurs hommes les plus valides et les plus forts, que votre troupe fasse pareil afin que nous allions chercher découper ces planches de duracier et ramener tout ce qui pourrait servir d'abri.

Laisser le camps seul ne mettait pas spécialement Luke à l'aise, seulement, il supposait que Yana ne souhaiterait pas le perdre de vue, sans compter que leurs sabres-lasers combinés découperaient plus efficacement les plaques de vaisseau qui serviraient de brancards. Pour sa part, il savait déjà à qui donner le rôle de surveiller les lieux en son absence: la Zabrak ayant déjà fait montre d'un grand sang-froid et qui était justement en train de faire deux files distinctes-et à peu près sages- selon le degré et le type de blessures des habitants les plus valides, aptes à attendre dehors, malgré l'air vicié par le sable qui n'avait pas encore eu le temps de se redéposer suite à la chute du vaisseau.

-Je crois qu'il reste quelques landspeeders, en mauvais état d'après ce qu'on m'a dit, mais tout de même utilisables pour de petites distances.

Proposa le jeune Jedi qui savait pourtant qu'il faudrait revenir à pied avec le petit détachement choisi. Pour sa part, il était bien fatigué, et l'optique de parcourir des kilomètres ne l'enchantait guère. Cependant, ils n'avaient pas le choix pour rejoindre le vaisseau de Yana dont la carcasse était devenue plus précieuses qu'une montagne de crédits aux yeux des survivants. La nuit s'approchait à grands pas, les corps frissonnaient, les bouches haletaient, cherchant l'air avec avidité. Ils n'allaient pas devoir traîner trop longtemps à négocier et à se jauger.

Luke tendit soudainement sa main en direction de Yana, cette dernière atterrit à quelques centimètres de la silhouette de la jeune femme. Il releva la tête, visant à peu près ses yeux, lui offrant un visage volontaire mais avenant.
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Le Jedi cherchait, tout comme Yana tentait de le faire, à rejeter la faute sur l’autre camp. Il était vrai que jusqu’à présent l’Empire était le plus souvent agresseur, et même dans ce cas c’était ce stupide commandant qui avait pris la décision de crasher le vaisseau aussi près de la capitale de Makem Te. Cependant, absolument aucune information ne devait être divulguée sur la cause du crash, et ça laissait une seule source possible d’information. Les soldats Impériaux survivants. Beaucoup étaient blessés, et cela laissait une marge de manœuvre plutôt vaste, mais il était néanmoins évident qu’il lui faudrait éviter toute fuite d’information. Heureusement, la seule qui parlait aux autorités du camp était elle-même, et elle était capable de mentir tout en ne disant rien que la vérité, ou presque.

Il lui faudrait néanmoins jouer la partie de manière fine, et c’est pour ça qu’elle sourit simplement à la remarque du Chevalier aveugle, hochant de la tête.

« Je le conçois et le comprends parfaitement Chevalier, et je vous prie d’excuser ce commentaire déplacé. Je dois avouer que le fait que nous ayons été abattus à peine sortis de l’hyperespace sans sommation est très… frustrant pour nous, et le choc du crash n’a pas aidé ma maitrise de mes émotions. Je vais être parfaitement honnête et dire que je n’ai absolument aucune idée de la raison de notre arrivée dans ce système, même si au vu du contexte je pense que c’était pour casser du Hutt. Vous conviendrez que c’est sans doute la
seule race que nous nous accordons à détester entre Impériaux et Républicains. »


Un peu d’humour pour rappeler aux réfugiés que nous étions aussi humains qu’eux, et un petit rappel de notre ennemi commun entouré par la pure vérité sur notre attaque en plein vol. Voilà qui devrait occuper leurs esprits pendant un petit moment. Yana adorait ces petits jeux, surtout lorsque l’enjeu était de taille comme à ce moment-là.

La réponse de Luke à la demande de conserver les armes et armures des soldats Sith étonna cependant grandement la jeune Zeltronne. Elle s’attendait à un refus, oui, mais pas à une attaque aussi mal déguisée, et surtout aussi maladroite. La suite montrait qu’il savait être raisonnable, mais elle se devait néanmoins de lui répondre, son ton mi amusé mi scandalisé lui venant naturellement.

« S’il vous plait Chevalier, utiliser ce genre d’arguments n’est pas digne de vous, et je vais l’associer à la fatigue que vous devez avoir accumulé en vous étant aussi bien occupé des réfugiés de ce camp. Bien que l’Empire ait commis nombre d’actes... répréhensibles dans le passé, croyez-vous que nous nous serions crashés sur vous volontairement si nous n’y étions pas obligés? J’ai simplement pu sauver un dixième de mes hommes, ou quelque chose comme ça, et presque la moitié de ceux-là ne reverront jamais un front. Le fait que notre vaisseau soit armé est inconséquent, puisque nous n’avons pas tiré un seul coup dans ce secteur. C’est simplement un malheureux concours de circonstances qui ont fait que nous nous trouvons ici. Enfin, inutile de rabâcher des rancunes passées, concentrons-nous sur l’instant présent et sur notre survie. »

La jeune Apprentie ferma les yeux quelques instants avant de se ressaisir. Il fallait lui répondre pour ce qui est des armes.

« En effet, mes troupes sont capables de se défendre si aucune arme n’est en la possession de l’agresseur. En vertu de l’animosité présente entre nos deux camps, je préfèrerais néanmoins que nous puissions conserver nos armures. Après tout, elles ne peuvent en rien déclencher un conflit, et permettent de nous préserver plutôt efficacement du froid. J’accepte également de vous aider à mettre ces armes en sécurité. Je vais également prendre des… mesures supplémentaires afin d’éviter tout débordement. J’espère que je n’offenserai pas trop votre morale mais je ne souhaite pas prendre de risque inutile. »

Ne laissant pas le temps à Luke de répondre, Yana se retourna et utilisant ses phéromones à plein régime pour faciliter la démarche, elle puisa pleinement dans la Force, se nourrissant des émotions troublées de tous ceux qui l’entouraient pour activer sa Persuasion. Elle n’avait jamais convaincu un groupe aussi important, mais leur état de fatigue et leurs blessures, combinés au calme dans lequel elle les maintenait depuis plusieurs heures grâce à une utilisation modérée des phéromones, et cette utilisation massive à présent facilitait grandement les choses.

« Vous ne souhaitez pas déclencher de conflit avec quiconque dans ce camp, vous ne souhaitez pas divulguer d’information sensible de l’Empire, vous souhaitez aider les réfugiés, vous souhaitez obéir à mes ordres. »

Le drain était massif, et Yana faillit s’effondrer après avoir utilisé la Force avec une telle envergure. Elle n’était qu’une apprentie, et savait que tous n’étaient pas aussi contraints à suivre ses ordres qu’elle l’espérait. Avec un peu de chance néanmoins, elle n’aurait pas à le regretter, et elle avait montré qu’elle ne souhaitait pas nuire aux réfugiés de Makem Te. Le geste de confiance était plus important que sa réussite. Et puis bon, les soldats lui étaient déjà loyaux grâce à l'inflexible entrainement et rigueur des soldats impériaux. L'utilisation de la Force n'était pas vraiment pour eux.

Aucun moyen d’utiliser la Force une fois de plus en cette soirée par contre, elle était cramée, et devrait attendre un repos bien mérité avant de pouvoir se ressourcer.

A moitié étourdie, elle entendit néanmoins que le Jedi souhaitait collaborer avec elle pour surveiller les armes. Elle ne surveillerait rien ce premier soir, ça c’était sûr. Ce déferlement de Force avait peut-être été stupide après tout, mais c’était trop tard désormais, il lui faudrait vivre avec.

« Ché parfait, je veux bien faire confiance… »

La suite des propos du Chevalier ne la concernait guère, et elle savait que le sergent écoutait avec attention. Elle était tellement fatiguée. Une histoire de médicaments et les habitants choisissant parmi leurs soldats pour aller récupérer des pièces du vaisseau. Ce qui était stupide, la nuit tombait, et le vaisseau était à trente kilomètres de là. Landspeeders ou non, ils ne pourraient jamais récupérer assez de tôle assez vite pour pouvoir construire des abris dans les temps. Le plus simple serait de… Puisant dans ses émotions une dernière fois de la soirée, elle se concentra pour chasser la fatigue une dernière fois.

« Non, la nuit tombe, c’est trop tard pour ça, le vaisseau est trop loin et récupérer assez de plaques pour construire des abris pour tout le monde risque de prendre des heures. Et construire que quelques abris risque de causer des jalousies et une dégradation temporaire du moral dans le camp. Le plus simple serait que des habitants récupèrent lesarmures des soldats morts dans le vaisseau. Elles sont isothermes et pourront être données aux blessés les plus graves afin de leur faire tenir la nuit. Et puis bon, ils pourront voir que l’on a nous aussi souffert… »

La jeune Zeltronne se tourna vers le sergent afin de lui donner ses ordres. Elle était sure qu’il lui obéirait, il était celui qui était au premier rang des phéromones et de la persuasion de la Force. Et puis bon, sacrée discipline Impériale. Il obéirait.

« Sergent, désignez un de vos hommes les plus valides et les plus… stables pour guider les habitants au vaisseau. Vous resterez ici afin de veiller sur moi et sur le reste des hommes pendant que nous nous reposons. Oh, et remettez les armes de la compagnie au Chevalier Jedi. Toutes les armes. On va essayer de voir ce que la confiance nous amène…»

Elle se tourna ensuite vers le Chevalier et lui sourit simplement avant de terminer.

« Désolée de vous laisser ainsi, mais je chuis vraiment, vraiment fatiguée donc je vais…

M’effondrer sur place apparemment, à peine soutenue par le Sergent Impérial qui avait vu sa supérieure s’endormir. Il obéirait aux ordres, après lui avoir trouvé un coin un tant soit peu sécurisé afin de lui permettre de se reposer bien sûr. Eh oui, malgré tout ce qu’elle avait accompli ces dernières heures et cette petite joute verbale avec le Chevalier Jedi, Yana n’en restait pas moins une adolescente, et comme beaucoup d’adolescentes, elle était aussi adorable endormie qu’elle était casse pieds éveillée. Supérieure ou non, Zeltronne ou non.
Luke Kayan
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[HJ: Le passage des hormones peut paraître un peu confus, mais en réalité, après de multiples recherches (commencées dès que j'ai su qu'on allait rp ensemble, j'avoue Very Happy ) Luke étant homosexuel, j'en ai déduit que les phéromones d'attractivité des Zeltronnes le "concurrençaient" un peu. Du coup, il n'est non seulement pas attiré mais aurait tendance à les rejeter également. Comme une femme peut en détester une autre, absolument superbe et attirante. J'ai l'impression de très mal écrire aussi, et d'être ultra fouillis... Désolé. Embarassed ]

-Pour moi, c'est une évidence. Pour eux, non.

S'était simplement défendu Luke, reformulant des propos peut-être maladroits en effet. Malheureusement, s'il avait mal dit la vérité mais avait bel et bien raison. Les habitants ne réagissaient plus avec logique, sinon avec émotion. Eux, ce qu'ils voyaient, c'était leur camps déjà pauvre complètement ravagé après l'atterrissage d'un vaisseau ennemi. Certes, ce dernier ne s'était pas abattu volontairement sur Makem Te, mais son arrivée avait été engendrée par de mauvaises intentions. Dans la tête de la majorité des réfugiés, l'Empire était l'agresseur, tout comme la République qui ne les soutenait jamais assez d'ailleurs. Ils se sentaient isolés, incompris et le moindre événement susceptible de les léser d'avantage leur faisait perdre la tête. Luke savait qu'il était inutile d'expliquer là, maintenant, que Yana était une victime au même titre qu'eux. Pour le moment, les habitants l'acceptaient par crainte de voir les soldats restants prendre le commandement du camps et leur voler les médicaments. L'appât des dons promis filtrant via les premiers rangs qui s'étaient approchés et tendaient l'oreille aidait aussi. Petit à petit, la fatigue aidant, une bonne partie se montra volontaire à l'intégration des soldats. Les phéromones de la Zeltronne ainsi que sa dernière concession y étaient sûrement pour quelque chose, avouons-le. Surtout chez les hommes...

Luke quant à lui, fut surpris lorsqu'il ressentit le tourbillon insaisissable qui louvoyait entre les rangs, comme aidé par le vent encore fort. Fronçant le nez d'un air légèrement dégoûté, le jeune homme tenta de se souvenir de cette sensation de rejet, moins forte aujourd'hui néanmoins. En réalité, il ne se rappelait pas de son amie Zeltronne qui l'avait aidé à déterminer sa situation de manière certaine en lui envoyant des hormones de désir sexuel. Le Hapien s'était alors senti comme "attaqué" par une "concurrente", d'où la fin de ses doutes à propos de son orientation. Les phéromones de Yana n'ayant évidemment pas pour vocation de le mettre dans sa couche étaient, cependant, moins lourdes pour le Jedi qui ne décelait qu'une trace de cette attractivité allant contre sa propre nature. Bref, il fut donc juste un peu déstabilisé par les événements, sans réussir à définir de quoi il s'agissait, se méfiant d'avantage de son "adversaire sexuelle" directe.

Pour autant, il expérimenta un retour d’ascenseur rarement vécu auparavant, puisqu'à peine la Force se mêla-t-elle à l'équation qu' il perçut de la confiance, conscient du tour de persuasion de la Zeltronne. Étonné de se voir réagir positivement lui aussi, alors qu'il n'était pas directement visé, le jeune homme laissa s'échapper une onde interrogative aux portes de l'esprit de l'apprentie. Luke était une personne ouverte mais il avait également ses préjugés, dû à une éducation sévère doublée de mauvaises expériences. Du coup, le jeune homme ne pensait pas les Siths aptes à se montrer réconfortants, empathiques, et encore moins prompts à s'excuser verbalement comme Yana. A côté de ça, sa petite remarque piquante sur sa façon de s'exprimer n'était qu'un détail. La femme paraissait en fait encore plus nécessiteuse de cette trêve que lui.

Un peu plus rassuré quoique toujours méfiant, le jeune homme chassa le goût des phéromones qui s'était infiltré en lui, luttant contre les siennes directement ennemies.-évidemment, puisque tous deux étaient intéressés par les mêmes personnes.- pour réfléchir un peu. Par chance, les habitants étaient plutôt calmes, sans doute hâtifs de découvrir les médicaments qui pourraient soulager leurs maux. Sans doute étaient-ils également mûs par la peur de la vilaine adolescent prodigue, commandante de toute une armée de soldats sur-entraînées, aussi jeune que vicieuse. Peut-être que ses paroles à l'encontre de ses hommes ainsi que quelques phéromones traînant au gré du vent aidaient aussi ? Ou qu'ils attendaient le meilleur moment pour se venger de "l'envahisseur" ? Peu importe, pour le moment, la spéculation était inutile. Le jeune homme ayant finalement réfléchi leva la tête et sourit.

-D'accord. Conservez vos armures, récupérons celles qui peuvent l'être pour les fournir aux blessés les plus graves, réfugiés ou soldats sans distinction, tout comme nous répartirons les mêmes soins, médicaments ou rations.

Déjà, quelques hommes se mirent au travail, dépouillant les corps pour faire revêtir aux quelques blessés enduits de baume, les dites armures. Les deux camps sur le point de s'allier étaient de moins en moins reconnaissables, mêlant leurs technologies, nourriture et abris. La Zeltronne avait proposé une bonne alternative à la récupération du vaisseau, sur laquelle Luke avait visiblement un peu trop compté. Lui aussi décidé à accomplir sa part allait l'inviter à la vérification de l'abandon et du rejet des armes lorsqu'il sentit un nouveau remous dans la Force. Moins mystique et surtout plus proche, ce dernier n'indiquait pas la chute d'un nouveau vaisseau en perdition, sinon celle de Yana qui tomba à ses côtés. Retenue par celui qu'il prit d'abord pour le capitaine de son armée, la jeune femme semblait même pas évanouie, juste... Endormie. Le Chevalier fut surpris du calme de son pouls lorsqu'il le prit, serait-elle prompte, comme lui, à s'endormir après un usage trop intensif de la Force ? Il avait cette tendance, surtout plus jeune, car son corps était un bien faible réceptacle en comparaison à son nombre de midichloriens.

-A l'infirmerie. Mademoiselle Laa'zi, guidez-nous s'il vous plaît.


A nouveau, Luke se souvint de la projection de phéromones, toujours inapte à mettre le doigt dessus. Il suivit le sergent-qui lui-même suivait l'infirmière Zabrak- après avoir, à son tour, rassuré les réfugiés.

-Elle nous a concédé beaucoup de choses, répondant à nos conditions et nous offrant les médicaments que vous voyez, ainsi que l'aide d'hommes organisés, entraînés, prêt à soigner et nourrir les nôtres. Je vous en prie, soyez à la hauteur de la Grandeur de votre Peuple. Pour votre bien, pour le nôtre, à tous, au nom de la plus pure logique de survie, s'il le faut... Accueillez-les.

Bien sûr, les réfugiés n'étaient pas les "hommes" de Luke, ils l'avaient accepté comme leader provisoire, n'étant donc pas obligé de l'écouter. D'ailleurs, certains tiquèrent lorsque le Chevalier évoqua le fait que "leurs" conditions avaient été acceptées, jugeant qu'eux n'avaient pas eu leur mot à dire. Cependant, ces derniers savaient ne pas avoir le choix pour l'instant, et que ces "conditions" d'alliance étaient en effet optimales pour eux. De ce fait, bien qu'ils gardent un oeil sur les soldats s'apprêtant à franchir le seuil du camps, le peuple de Makem Te la Meutrie et l'Empire blessé se mêlaient sans trop de difficultés. Unis par la nécessité, ils avaient commencé le fastidieux travail de reconnaissance des médicaments, le tri des morts, des blessés qui devaient enfiler les armures-surtout pas ceux ayant des os cassés ou des risques d'hémorragie évidemment.-

Couchée dans le lit le plus épargné par le passage du temps, la pauvreté et enfin l'explosion, Yana "dormait" paisiblement. Après s'être assuré d'avoir l'accord de son sergent, Luke aidé de Mademoiselle La'zi nettoya le visage de la jeune femme. Il posa ensuite ses mains sur sa poitrine pour tenter de lui influer un peu d'énergie, à défaut d'une perfusion qui n'aurait peut-être pas été acceptée par l'homme qui veillait sur elle comme à la prunelle de ses yeux. Le jeune Jedi était encore une fois surpris de la loyauté des soldats, ceux-ci semblaient réellement aimer leur commandante, tout comme cette dernière avait l'air de se préoccuper de leur sort. Sans non plus verser dans le Pathos total, et encore moins l'endoctrinement, Luke ne pouvait s'empêcher de se poser des questions sur cet Empire cruel.

Probablement était-ce dû au fait que Yana n'était qu'une apprentie avait-il fini par songer. Elle s'endurcirait et finirait comme ces maîtres Siths lui ayant fait vivre l'enfer sur Korriban. Au moins, il espérait qu'elle se souviendrait de cette onde de Force chaleureuse qui caressait son esprit sans y pénétrer, enjôleur et réconfortant. Le Chevalier n'était pas sûr que Yana la ressente, lui-même épuisé au point de douter de son pouvoir de guérison sensé accélérer le rétablissement provisoire de la jeune femme.

Après avoir administré des soins sommaires à l'apprentie, Luke récupéra les armes, ce qu'il aurait dû faire plus tôt s'il n'avait pas fait passé le côté humain avant. Heureusement, personne n'avait profité du fait que Yana s'était effondrée, et s'il y avait des armes encore cachées, elles devaient être peu nombreuses. A la fin, il obtint du sergent de savoir où se trouvaient les autres, déjà rangées, pour y mettre les autres. Il avait hésité à prendre le sabre-laser de la Sith, mais, sachant ce que cela représentait, y compris pour certains Jedis capables de devenir des Furies si on touchait à leur arme, il décida finalement que non. Leur trêve était encore si fragile.

-Réunissez-vous par groupes de trois ou quatre et collez-vous les uns aux autres, en cercle, dos à l'extérieur, une couverture de survie par-dessus pour ceux n'ayant pas obtenu d'armures. Surtout ne vous levez pas, Mademoiselle La'Zi et le docteur Rivas vont passer entre les rangs pour distribuer les rations de nourriture. Essayez de conserver votre énergie et votre chaleur.

Luke fatigué soupira après un dernier tour d'horizon. Il espérait que les habitants et soldats mêlés l'écouteraient. La formation de groupes "banthas" devait permettre de protéger les individus du sable qui continuait de voltiger par bourrasques jusqu'à l'intérieur du camps. De même que "l'interdiction" ou plutôt le fort conseil de ne pas bouger devait permettre de conserver une certaine sécurité à l'heure de la distribution des rations. Revenu prêt du lit de Yana, le Hapien s'appuya légèrement sur les couvertures, les yeux mi-clos, tâchant de ne penser à rien et de se reposer un peu. Il avait largement baissé la garde faute d'énergie, lui aussi épuisé, tout bonnement. En réalité, il ne pensait ni au réveil éventuel de la jeune femme, ni à combien de temps elle avait pu rester dormir ainsi... Ni s'ils allaient subir une attaque. C'était imprudent, mais il était humain-enfin proche-humain mais ne chipotons pas.-
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Yana cligna des yeux, un peu groggy encore par le sommeil qui l’avait si brusquement happée plus tôt dans la nuit. Grognant légèrement, la luminosité ambiante perça la brume causée par les restes de sa fatigue. L’aube, déjà ?! Elle essaya de se lever mais fut bloquée par un poids maintenant les couvertures sur place. Le… Chevalier Jedi ? Quoi ? Juste… quoi ? Son cerveau eut du mal à connecter les informations qu’elle avait à sa disposition si tôt après s’être levée. Donc le Jedi avait veillé sur elle toute la nuit ? Elle savait qu’ils étaient extrêmement compatissants, mais de là à veiller sur une de leurs ennemies ? Enfin, elle avait été plutôt conciliante, et souhaitait avant tout éviter la mort inutile de ses hommes, mais elle ne s’attendait certainement pas à ça comme traitement.

Ne voulant pas réveiller l’homme endormi, elle sortit lentement de son lit et concentra ses sens sur l’environnement. Le Sergent à qui elle avait confié l’organisation de la partie Impériale de la coopération était à l’entrée de l’abri de fortune dans lequel ils se trouvaient. Elle pouvait donc l’interroger sur les évènements de la nuit. Parce que bon, la jeune apprentie devait avouer que son endormissement n’aurait pas pu tomber plus mal. Oui, elle l’avait cherché, mais c’était un réel risque qu’elle avait couru ainsi, et fait courir à ses soldats aussi.

Souriant légèrement vers le Sergent, qui avait l’air exténué, elle lui fit un petit signe de la main afin de lui indiquer de la suivre un peu plus loin. Autant ne pas réveiller le Jedi, et puis elle avait un truc ou deux un peu plus sensibles à lui demander.

« Bonjour Sergent, sitrep s’il vous plait. »

Il fut extrêmement professionnel dans sa réponse.

« Bonjour Madame. Les troupes sont installées tant bien que mal. Nous avons eu trois pertes pendant la nuit, hémorragie interne pour chacun. »

Yana soupira en entendant ça. Ça ne l’étonnait guère, mais elle devait le demander.

« J’espérais ne pas avoir à entendre ça… Probabilité que ce soit une action ennemie ? »

Il secoua de la tête aussitôt et la Zeltronne hocha de la tête avant de lui faire signe de continuer. C’est bien ce qu’elle pensait. Trop amochés, pas assez de moyens hospitaliers pour les maintenir en vie. Foutue mission, foutue planète…

« Il n’y a pas eu d’incident avec la population, même si j’ai l’impression que c’est pour l’instant plus du à de la désinformation et au choc généralisé plutôt qu’autre chose. Les médicaments ont été donnés et sont en cours d’inventaire, les rations ont été au final partagées et distribuées et un caporal a été envoyé avec des réfugiés au vaisseau pour récupérer les armures. Tous sont revenus un peu blêmes, donc je pense que ça ne devait pas être beau là-haut. Pour ce qui est des blessures, il ne me semble pas que nous soyons mieux ou moins bien traités que les réfugiés, et la plupart des hommes devraient survivre les prochains jours. Le principal risque est maintenant le risque d’infections, et ça va entièrement dépendre du climat et du nombre de médicaments. Heureusement, Makem Te est assez sèche et désertique, ça devrait ralentir toute possible infection. »

La jeune Zeltronne fut assez impressionnée par ce rapport, et ça se voyait sur son visage, mais elle n’avait toujours pas reçu les parties critiques, donc elle le laissa poursuivre.

« Les armes des troupes et celles récoltées en surplus ont été mises à l’écart par le Chevalier Jedi dans un des rares bâtiments possédant encore une serrure. C’est un minimum, mais ça ne tiendra pas un assaut en règle. Il faudra y remédier aujourd’hui. Les hommes toujours en état de se mettre au travail ont été réquisitionnés pour la construction d’abris et l’aide générale du camp aujourd’hui. Ils ont préféré ne pas porter leur armure durant leur tâche afin de ne pas susciter de tensions inutiles avec les autochtones. Dernière chose à signaler, à part le Chevalier Jedi, personne ne s’est approché de vous. Il a utilisé votre… Force pendant quelques minutes sur vous il me semble, puis s’est occupé de gérer le camp au mieux avant de revenir auprès de votre lit. Je ne sais pas s’il s’attendait à ce que vous vous réveilliez plus tôt ou non, mais il s’est endormi peu de temps après. »

Utilisé la Force sur elle ? C’était légèrement inquiétant, mais elle se devait de rester calme devant le Sergent. Elle verrait ça un peu plus tard. Souriant vers le Sergent, elle lui répondit d’un ton chaleureux, en faisant néanmoins bien attention à ce que personne ne soit autour à écouter.

« Je vous remercie de cet excellent rapport Sergent. Avant d’aller vous reposer, je vais vous faire passer une consigne à transmettre aux hommes, au cas où je ne suis pas là au moment de votre réveil. Je précise bien que c’est pour après votre repos. Les derniers mots de cette enflure de capitaine meurent avec nous. Je ne pense pas avoir à vous le dire, vous êtes un homme intelligent, mais la frustration peur faire dire des bêtises aux hommes dans des situations comme celle-là. Il serait fâcheux que son incompétence nous tue même après sa mort. »

Le Sergent salua la Sith du mieux qu’il le pouvait, avant de lui répondre.

« Oui Madame, à vos ordres. » Et, alors qu’elle s’éloignait.

« Madame ? »

Surprise, elle se retourna, dévisageant curieusement l’homme.

« Oui Sergent ? »

« Nous sommes des soldats de l’Empire Madame, sauf votre respect… vous pouvez avoir confiance en nous, pas avoir besoin de nous forcer à vous obéir. »

La jeune Zeltronne se figea quelques instants avant de laisser s’échapper un petit rire de soulagement. Il était influençable, oui, mais apparemment la nuit avait défait sa faible injonction, et il avait remarqué l’influence de l’apprentie.

« L’utilisation de mon pouvoir n’était pas pour vous, ni même pour les soldats, pas vraiment en tout cas. Cela a servi à relayer mes ordres, bien entendu, et à m’affaiblir volontairement devant le Jedi. Soyons honnête, je suis Sith, il est Jedi. L’inimitié entre nous est pire encore que celle qui vous a été inculquée contre la République. Nous ne sommes pas en mesure de remporter la victoire lors d’une attaque directe. Pas dans l’état où nous sommes, pas contre notre nombre. Et puis une telle victoire serait pyrrhique, inutile à l’Empire. En agissant ainsi, comme un être intelligent et sensé, je coupe court aux pires rumeurs qui nous décrivent et essaye de redorer un peu l’image de l’Empire auprès de la population. S’ils nous voient comme des êtres semblables à eux, qui souffrent comme eux mais qui essayent de les aider, ils seront moins tentés de nous lapider à la première incartade. Surtout que la République risque de prendre du plomb dans l’aile pour cette attaque sans sommation, surtout quand elle a causé un crash de vaisseau sur la capitale quasiment. C’est simplement de la diplomatie, un coup de Sabacc et de l’opportunisme. Bon, et je me sens responsable de vous aussi, je veux ramener le plus d’entre vous possible à la maison. Mais n’allez pas raconter ça à tout le monde hein ? J’ai une réputation de Sith monstrueuse à tenir vous savez ? »

Il la salua avec un petit rire avant de s’éloigner, chancelant très légèrement sous l’effet de la fatigue. Brave homme, et loyal aussi. S’ils s’en sortaient tous de manière honorable, elle le recommanderait pour une promotion. Pour son comportement et sa loyauté sans faille lors de cet incident, il le méritait bien.

Yana regarda quelques instants la maison où elle avait dormi avant de sourire légèrement. Si le Chevalier dormait toujours, ou ne s’était pas manifesté, elle pouvait s’entrainer un peu. Si elle se consacrait dans ses entraînement approfondis à la maîtrise de ses sentiments et du côté obscur de la Force, c’était uniquement parce qu’elle suivait un entraînement quotidien strict afin de ne pas perdre de ses capacités physiques.

Elle laissa donc son corps suivre l’entraînement qui était maintenant habituel, ignorant la course qui en faisait habituellement intégralement partie pour la remplacer par une session étendue de corde à sauter avec une ficelle en mauvais états, suivis d’une série importante de pompes poirier et d’abdominaux. Bien entendu, il y aurait de nombreux étirements et autres, mais cet entraînement qui lui prendrait entre une demi-heure et une heure laisserait le temps à son esprit de se concentrer sur la suite des opérations, ou plutôt dans l’instant présent sur l’utilisation de la Force qui avait été faite sur elle.

Car elle sentait, maintenant qu’elle se concentrait un peu quelque chose de différent en elle. Essayant de concentrer ses émotions pour utiliser le côté obscur, elle rencontra un peu plus de difficultés que d’habitude à faire appel à la Force. C’était… étrange. Qu’est-ce que le Chevalier avait bien pu lui faire. Parce que bon, affaiblir son lien à la Force pendant qu’elle dormait sans aucune raison était plutôt… fourbe, déloyal, digne d’un Sith. Mais malgré ça, Yana se doutait qu’il lui manquait quelque chose. Parce que bon, même si l’animosité du Chevalier avait été étrange lors de son utilisation des phéromones, tout autant d’ailleurs que le fait qu’il ait été affecté par la Persuasion d’une apprentie, aussi peu soit-ce, ce n’était pas une raison pour une attaque aussi importante.

Et puis elle s’intéressa à ses réserves qui ne devaient toujours pas complètement être remplies depuis la veille. Après tout, elle s’était déjà épuisée lors de plusieurs entraînements, et on ne rétablissait pas de ce genre de fatigue en quelques heures de sommeil. Et pourtant ses réserves étaient au maximum… et quoi ? Elle pouvait sentir la Force en elle, mais ce n’était pas comme d’habitude, c’était différent. Elle ne savait pas trop comment le définir, mais c’était… chaleureux ? Elle ne sentait plus, ou du moins beaucoup moins le côté obscur lui susurrer à l’oreille.

Un petit sourire s’afficha sur son visage pendant quelques instants alors qu’elle profita de cet instant exceptionnel. En un sens, ça expliquait vraiment la première ligne du code Sith. La paix est un mensonge, il n’y a que la passion. Oui, en tant que Sith, on ne pouvait pas connaitre la paix. Toujours sur ses gardes, à se méfier de tous et toutes, même du pouvoir que l’on utilisait. Elle goûtait à cette paix pour la première fois, et elle…

Se ressaisit. Elle était une apprentie Sith. Oui, elle avait un intérêt pour le côté lumineux, elle était curieuse après tout, et était pragmatique aussi. Tout pour accomplir la mission. Mais avant tout et pour tout ? Elle avait fait un choix. Elle avait choisi le code Sith, et le reconnaissait comme étant le plus approprié pour déterminer la suite de sa vie. Alors, oui, elle avait sa propre interprétation, oui elle se comportait parfois comme une Jedi et n’utilisait pas la haine pour alimenter ses pouvoirs. Mais elle n’allait pas se laisser influencer par le côté lumineux aussi facilement.

Une fois ressaisie ainsi, elle sourit à pleine dents, finissant une série de pompes. Elle se souvenait désormais de cette sensation, elle pourrait l’utiliser plus tard, lors d’une de ses méditations pour tester son contrôle émotionnel. Enfin, peut-être. En tout cas, ça ne pouvait pas la handicaper plus que nécessaire en ce jour.

Se lançant dans une série de katas le sabre éteint, la jeune Zeltronne ferma ses yeux et se remémora ses batailles et entrainements passés, tant de compétition, de colère, de douleur mais aussi de joie intense. Elle se saisit de ces émotions et canalisa la Force à travers elle, se purgeant complètement du côté lumineux. Soufflant légèrement, elle sentit une présence derrière elle.

Depuis quand le Chevalier l’observait-elle ? Elle ne le savait pas. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle avait simplement repéré sa présence après avoir fait pleinement appel au côté obscur une fois de plus. Comme quoi, avoir les fesses entre deux chaises ça ne payait pas pour une néophyte. Elle s’en souviendrait.

« Bonjour Chevalier Kayan, avez-vous bien dormi ? »

Et la revoilà avec un sourire toujours aussi charmeur aux lèvres, alors même qu’elle perlait de sueur dû à son entrainement. Le travail ne finissait jamais après tout.
Luke Kayan
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Il le regardait.

Fixement, Jason contemplait sa silhouette, sans problème, malgré cette nuit particulièrement opaque. Luke quant à lui, pressentait ce regard pesant, lourd de reproches et de douleur. D'abord figé, le jeune Jedi n'osait même pas respirer, et encore moins cligner des paupières. Puis, il prit courage et avança timidement un doigt. Ce dernier atteignit aussi mystérieusement qu'efficacement son objectif: la joue chaudie par les draps de Jason. Doucement, Luke repoussa ces derniers, dévoilant le torse dénudé de son compagnon, rigide. De sa main droite, il frôla la poitrine de ce dernier, pour y découvrir un coeur battant. A ce constat, Luke sentit une énorme goulée d'air envahir sa gorge, tel une cascade rescucitée cavalant sur son territoire retrouvé.
Pourtant, impossible de retrouver le sommeil. Malgré sa cécité, il SAVAIT que le regard de Jason demeurait fixe sur lui, se concentrant d'ailleurs sur sa nuque, tant et si bien que le jeune Chevalier commençait à ressentir un élancement gênant à ce niveau.

Intrigué, il secoua l'épaule de l'Ambassadeur, passant une main réconfortante sur le haut de son torse et se coulant contre lui. Cependant, il se retira tout aussi vivement, surpris par un obstacle inattendu. Entre eux, ou plutôt, émanant du propre corps de Jason, du sable gouttait tranquillement sur les draps, accompagnant des pulsations de coeur désormais irrégulières. Le phénomène s'accentua, Luke perdait son étrange omniscience, à nouveau véritablement aveugle. En tâtonnant, il retrouva les épaules du trentenaire et s'y accrocha avec force, mais ces dernières se brisèrent pour mieux s'effriter entre ses mains. Poussant un cri, le jeune Jedi se débattit autant que possible, car le sable s'était désormais infiltré partout dans le lit, commençant à l'étouffer. Ce dernier se transformait petit à petit en cristaux de verre et s'amassaient avec entêtement contre sa nuque, créant un point de pression tel qu'elle se brisa d'un coup sec.

***
Une main portée derrière la tête, le Chevalier se redressa doucement, tentant d'éviter tout faux mouvement. S'être endormi, assis, les bras croisés sur la couverture et le visage penché en avant n'avait pas été la meilleure idée que Luke ait pu avoir. Grimaçant encore et de mauvaise humer, il essaya d'évinscer les souvenirs cuisants de son cauchemar faisant clairement référence à ses peurs enfouies pernicieusement alliées à des références de son aventure sur Makem Te. D'ailleurs, à peine eut-il esquissé un pas à l'extérieur que l'air encore envahi de particules de sable le faisaient suffoquer. Sous ses pas, les morceaux de verre, vestiges des vitres ayant implosées la veille, crissaient. Ils avaient volé loin, s'immiscant sur la terre battue qui constituait le triste territoire du camps. Respirant un grand coup-sans pouvoir s'empêcher de tousser.- Luke ferma les yeux, se forçant au calme. Au moins, à travers cette vision d'horreur que lui offraient son ouïe, son odorat ou encore son imagination, les rayons de soleil perçaient timidement sur Makem Te. Signe fragile que la vie était encore présente et s'étirait lentement en cette matinée nimbée d'un rouge violent dont Luke ne pouvait qu'imaginer la teinte.
Le Chevalier ne pensa tout d'abord pas à la Sith. Et lorsqu'il s'en souvint, il déduisit que si elle était partie en faisant des dégâts, il était trop tard pour se précipiter. Autrement dit, courir à sa recherche était une perte de temps, sachant qu'il était débordé d'office avant même de se lever-dormir n'était, de ce fait, pas une option à la base. Il s'était simplement effondré de fatigue.-. Après avoir obtenu quelques minutes pour reprendre ses esprits et se débarbouiller grâce à un récipient d'eau que Mademoiselle La'Zi venait de lui présenter, le jeune homme parcourut le Camps, guidé par cette dernière.

-Bonjour, et merci beaucoup.

Fit-il, sincèrement reconnaissant envers la quadragénaire, d'un calme olympien qui agissait comme si tout était sous contrôle. Sans être Jedi, elle possédait un charisme naturel assez impressionnant, lequel avait le mérite de calmer les gens, les incitant à continuer leur train-train presque normalement.

-Essayons de faire une liste exacte de ce dont nous disposons: réservoirs d'eau, en quel état ? Il va falloir trouver un grand récipient, un bidon, ou quelque chose avec un couvercle pour la protéger des retombées sableuses. Ensuite, les médicaments. Ont-ils tous été identifiés, s'il vous plaît, Khassim, voudriez-vous bien vous en occuper ? Merci. Nous vérifierons également l'état des plaies bandées, Mademoiselle La'zi, comme vous l'avez suggéré. Je crois qu'il est en effet judicieux de nous concentrer présentement sur deux choses: les soins et l'eau. La nourriture passera ensuite.

-Nous avons de la chance dans notre malheur-Répliqua aussitôt d'une voix énergique la concernée.- les Swokes Swokes sont habitués au problème de l'eau. Les autochtones et ceux qui vivent sur Makem Te depuis longtemps, j'entends. Ils savent parfaitement où en trouver, et elle est justement bien à l'abri dans des nappes souterraines.

Soulagé, car le camps était effectivement plein de migrants vivant en ces lieux depuis longtemps, le blond demanda à ce qu'on en trouve pour en extraire l'eau nécessaire à la survie du groupe. Il marchait aux côtés de la quadragénaire, portant parfois sa manche abîmée à son nez, pour échapper à l'air déjà chaud du désert auquel il n'était pas habitué.
Cependant, un nouveau pas crissant rappela un petit détail à Luke qui soupira lourdement. Le camps du MedCorps encore récent avant-hier devait désormais être une ruine, propice aux infections et surtout, aux nouvelles blessures. Bref, tout le contraire de ce qu'il devait être de base, un lieu rassurant, permettant aux réfugiés d'avoir un peu de répit et de réconfort.

-Une autre priorité va être de nettoyer tout ce verre qui jonche le sol. Malheureusement vous comprendrez que je ne serai pas très utile à cette tâche. D'ailleurs que ceux qui se sont blessés avec ces cristaux durant la nuit ou ce matin se présentent à l'infirmerie. Monsieur Carls- qui était devenu leur "médecin" officiel.- les extraiera et recoudra les plaies. Il faudra faire attention, on m' a dit que la seule lampe d'observation qui reste s'affaiblit. Aurait-on un générateur de secours ?... Quoi ? Nous sommes déjà sur batteries de secours ? Génial... Bon, alors je demanderai à Yana s'ils en ont une, portable. En attendant, y a-t-il d'autres infirmiers parmi les blessés ? Des étudiants en médecine ? Des pharmaciens ? Avec formation homéopathique... Parce qu'on va devoir faire à l'ancienne, avec les plantes. J'aiderai aussi en citant le nom de celles que je connais et leurs propriétés.

Le lien puissant qu'entretenait Luke avec la Force l'avait poussé à se former dans l'art de la guérison. Il n'était pas médecin, et encore moins chirurgien évidemment, cependant, comme il aimait faire les choses dans leur entièreté, le jeune homme avait participé à une autre option de ces cours de soin: l'aide par les plantes. Etant donné son état, il était incapable de faire la cueillette évidemment mais en bon théoricien, Luke pouvait citer sur le bout des doigts la description des plantes les plus utiles, leur habitat naturelle ainsi que leurs propriétés curatives. Même si malheureusement, dans un désert, la liste allait être ridiculement courte. Il préconisa donc quelques plantes xérophytes -autrement dit habituées à ce milieu naturel- boire pour calmer la faim et la douleur. De plus leur application servait également d'anti-inflammatoire. Il espérait que les habitants chevronnés de la planète sauraient en dénicher quelques unes. Au mieux, ils pouvaient espérer faire main basse sur une réserve de Nysillin à la capitale, une plante originaire de Felucia, cultivée par ses habitants qui intéressait Luke. Makem Te, relativement proche, était peut-être parvenue à importer à prix raisonnable. En effet, la plante, un dérivé du Kolto était prisée pour ses vertus curatives. De toutes façons, cette quête de plantes ne donnerait probablement pas grand chose, et ça ne remplirait certainement pas leur pharmacie mais il fallait savoir s'en contenter. Sans oublier que maintenir les réfugiés occupés tout en leur donnant des responsabilités ne pouvait qu'être positif. L'esprit pris, persuadés de contrôler au moins quelque chose, ils s'organisaient et utilisaient leur énergie en collectivité au lieu de la gaspiller.

Khassim.-un Rodien dont la famille était installée depuis des années sur Makem Te, attirée par le rêve Républicain.- prenait nerveusement des notes. Il acheva de copier ce que Luke avait jugé utile de résumer et le compila avec les connaissances plus aiguisées de Mademoiselle La'Zi et d'un ancien pharmacien spécialisé en Oméopathie. Une fois ses soins via la Force achevés, ou plutôt, son don épuisé, Luke repensa à Yana. Une heure s'était déjà écoulée depuis son réveil, il n'avait toujours rien avalé ni eu aucune nouvelle de la Sith. Sa confiance n'étant pas sans limite, le Jedi songea bien plus utile de s'enquérir de la position de la jeune femme.
Guidé par la Force, il finit par retrouver l'apprentie, fronçant à nouveau les sourcils et le nez, cette fois, en sentant le côté obscur. Néanmoins, le jeune homme resta debout dans l'encadrement, digne, s'opposant fermement mais calmement à la vague sombre qui tentait de l'envelopper.

-Bonjour, Miss Yana. J'ai quelque chose pour vous.

Fouillant dans sa ceinture utilitaire, Luke tendit une petite clé suspendue à un anneau. Celle-ci se balançant innocemment au bout de ses doigts était le double de la remise improvisée des armes. Peu solide face à l'envolée haineuse soudaine d'un groupe d'individus n'ayant rien à perdre, elle ne faisait que souligner l'urgence de renforcer en effet, l'abri. Néanmoins, elle était aussi la preuve que Luke n'avait pas oublié sa promesse faite la veille. Malgré ses réticences, il avait décidé de ne pas profiter de l'évanouissement/endormissement de Yana pour "ignorer" sa partie du contrat: l'accès aux armes. De toutes façons, si l'apprentie voulait les prendre, elle pouvait très bien y parvenir, avec ou sans clé, vu la volonté émanant de son entraînement. Depuis qu'il l'observait, environ 5 minutes, Luke avait noté le sifflement sec qui accompagnait ses mouvements, ressentant le flux de sa Force concentré en un seul point. Elle était aussi forte que déterminée, et étrangement... Pas si aveuglée par ses émotions, presque... Sereine.

-Disons qu'avoir dormi est déjà une prouesse en soi. Et vous ? Bien remise de vos aventures d'hier ?

Répondit le blond sans pouvoir s'empêcher de passer une main sur sa nuque au souvenir de l'élancement douloureux qui l'avait réveillé.

-J'ai envoyé deux petits groupes de volontaires dirigés par des connaisseurs chercher des plantes curatives. Je pense que nous pourrions également faire une "excursion" à Mille Mille. C'est la capitale, elle n'est pas loin et elle a probablement été touchée, quoique de manière moindre, par le souffle. Nous pourrons peut-être trouver des blessés à secourir ainsi que des denrées alimentaires ou sanitaires.


Si seulement les résidents se montraient solidaires... Luke espérait pouvoir donner la preuve à Yana que tout n'était pas sombre-car si l'on devenait Sith, c'était que l'on ne croyait plus en la bonté.- et que les Swokes Swokes, souffrant depuis déjà des siècles, seraient empathiques à la cause de réfugiés. Une autre de ses prières était qu'ils ne tombent pas sur un fanatique religieux, car la planète en regorgeait comme lui l'avait expliqué Mademoiselle Laa'Zi, or, ceux-ci s'étaient crées à cause de la République elle-même, pompant allègrement dans les réserves de la planète déjà pauvres.

Le jeune homme s'était renseigné sur son datapad, il savait que la plus grande construction de cette petite planète était... Un cimetière. Il avait frémi à l'idée, se demandant comment on pouvait vivre dans des conditions si précaires, car bien que Makem Te semble légèrement plus clément que Tatooine et ses deux soleils, elle restait une planète cruelle. Si en plus des inconnus venaient en voler les maigres ressources... Il y avait donc des chances que les étrangers soient mal accueillis si Luke était "vu" comme Républicain, et non membre du MedCorps. Quoique, le camps était lui aussi considéré ennemi pour être rattaché au gouvernement. Quant à l'Empire qui venait de s'écraser près de chez eux, ils ne seraient sûrement pas acceptés non plus. Ils allaient devoir la jouer fine et compter sur beaucoup d'hypothèses sur leur chemin, à la fois court et particulièrement long jusqu'à Mille Mille, en supposant, pour commencer, que Yana approuve l'idée d'ailleurs.

-Oh, et... Je vous conseillerais de ne pas trop vous épuiser. Je veux dire. Vos gestes, je crois qu'ils sont trop francs, trop rapprochés. Vous gagneriez à les économiser pour durer. Si vous me permettez.

Bien sûr, Luke ne connaissait pas le style de combat de l'apprentie, il avait trop peu "observé" pour ça. Néanmoins, il lui avait semblé, au bruit, que la femme enchaînait très rapidement ses mouvements, y compris face à un adversaire... Inexistant Fougueuse ? Sans aucun doute, rien que pour penser à s'exercer aujourd'hui, quand il n'y en avait aucun besoin. La marche jusqu'à Mille Mille, proposée implicitement, et même ce qu'il y avait à faire au camps suffirait amplement. Luke habituellement assidu avait renoncé à travailler ce matin, se promettant juste une petite méditation plus tard, ainsi qu'un rapport à enregistrer sur son Datapad.
-Bon, que pensez-vous de cette petite excursion à Mille Mille et aux abords du Camps ? J'ai entendu dire qu'il y a de merveilleuses constructions en fer à visiter.
Un sourire au bord des lèvres bien que le coeur y soit moyennement, le Hapien attendit la réponse de sa jeune "coéquipières". Il avait déjà formé un projet dans sa tête: rencontrer un Swoke Swoke originaire de la capitale pour avoir plus d'informations, marchander éventuellement des montures pour pallier aux landspeeders qui s'éteindraient certainement à l'arrivée à la Capitale et explorer toutes les solutions possibles. Sans oublier, évidemment, trouver un moyen de communication, car ce qu'il avait évité de dire à Yana, c'était que son Datapad endommagé l'empêchait de contacter le Temple Jedi ou quiconque pour demander de l'aide.
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Immédiatement, Yana reconnut la moue ferme et légèrement désapprobatrice chez son interlocuteur et verrouilla ses émotions, confinant le côté obscur en son for intérieur. Elle n’était pas encore parfaitement capable d’utiliser ses émotions afin de catalyser le côté obscur, pareil pour celles des personnes l’entourant d’ailleurs, mais elle était néanmoins assez douée pour le faire lorsqu’elle était seule, ou en compagnie d’un Jedi expérimenté d’ailleurs. Ca revenait au même du point de vue émotions. Chassant ses pensées, elle se concentra sur la clé, la prenant avec un sourire. Eh bien, il avait tenu sa part du marché. Honorable au moins. D’autres n’auraient pas fait ce geste, ou auraient attendu qu’elle le leur demande la clé, juste histoire de vérifier si elle l’avait oubliée après ses… actions de la veille.

« Je vous remercie Chevalier Kayan. »

Que dire de plus, elle n’allait pas lui faire part de ses doutes, ce serait chercher la confrontation de manière inutile, et sans aucun doute le retour de bâton contre son propre ordre n’en serait que plus sec. Elle n’avait aucune illusion à ce sujet. Un Sith aurait attendu de voir si elle s’en souvenait, où lui aurait donné une fausse clé, espérant ainsi garder l’ascendant sur elle. Dans le pire des cas, le Sith pourrait simplement prétexter une erreur stupide d’un des réfugiés. Non, elle n’allait pas rentrer dans ce jeu-là, elle ne connaissait que trop bien la cruauté parfois gratuite et la paranoïa exacerbée des siens. Raison de plus pour laquelle elle se concentrait autant sur la maitrise de ses émotions.

La suite de l’échange de politesse ne fut pas inattendue, et elle hésita quelques instants. Devait-elle lui cacher ses pensées ou lui dire la vérité ? Si elle ne disait rien, dans ce cas-là il n’y aurait-aucun bénéfice majeur ni d’ailleurs de malus majeur. Sauf qu’elle était une utilisatrice de la Force sur une planète Républicaine, en position de faiblesse face à un Chevalier Jedi sans doute bien plus expérimenté qu’elle. Si elle lui avouait la vérité, elle lui donnerait un moyen de faire pression sur elle, voire de lui nuire directement puisqu’il suffisait d’une simple infusion du côté lumineux de la Force pour que ses capacités soient temporairement diminuées. Par contre, elle gagnait sans doute un tout petit peu de sa confiance, et accumulait un peu de bonne volonté. Avec un peu de chance même, ses circonstances particulières feraient d’elle une âme perdue qui serait plus facilement intégrée au Temple. Et puis bon, ses crimes jusqu’à présent étaient mineurs tels quels. Oui, elle avait participé à la mission sur Corellia, mais au final, elle n’avait rien fait que d’encaisser les coups. Et elle faisait partie de l’attaque sur Dubrillon, mais ses tactiques ont clairement été orientées pour éviter toute perte humaine inutile. En soit, son seul crime était d’être Sith. Dommageable mais pour une adolescente comme elle, quelque chose qu’elle pouvait surmonter.

« Très bien en effet merci. Et grâce à votre aide j’ai parfaitement récupéré. Une petite partie de la Force que vous m’avez transmise a mal été assimilée par contre, et ça avait beau être agréable, ça perturbait le contrôle que j’ai sur la Force. Ca explique la vague que vous avez senti, j’ai dû… purger le système. Mais bon, je suis à nouveau à cent pourcent maintenant. »

Et un petit sourire pour ponctuer tout ça. Voilà, c’était abrégé, mais en même temps ils n’avaient pas le temps de s’attarder sur une discussion philosophique… peut être plus tard l’occasion se présenterait ? Pour l’instant néanmoins, elle se concentra sur les dires du Chevalier. La capitale Mille Mille… elle l’avait vue en approchant, puisque le vaisseau s’était crashé en altitude. Le camp de réfugiés était en bordure directe de la capitale, donc les dégats ont dû être… Fermant les yeux quelques instants, elle se remémora la capitale, de petites maisons rondes, de grandes tours cylindriques s’élançant vers le ciel. Et un léger sourire se dessina sur son visage.

« Ah, je pense que la capitale a beaucoup moins souffert que les faubourgs, du moins que les faubourgs d’origine humaine. J’ai remarqué en arrivant que tous les bâtiments Swoke Swoke sont cylindriques ou coniques, parfaitement conçus pour résister aux tempêtes de sable fréquentes sur cette planète, et donc sans doute à l’onde de choc. De plus comme vous pouvez… hmm, désolée, mauvaise tournure de phrase. La plupart des réfugiés dans ce camp sont humains. Et malgré tout le nombre est plutôt limité. Probablement arrivés relativement récemment et n’ont pas pensé à construire leurs maisons comme les Swoke Swoke. Et on doit avoir une partie importante des réfugiés de la capitale dans le coin. Il y a quoi, deux trois millions d’habitants à Mille Mille ? La population humaine est largement minoritaire, donc l’étendue de la catastrophe est limitée. Je pense que c’est néanmoins une bonne idée d’y aller, il doit y avoir des ressources, et il me semble évident que nous devrions au moins nous présenter à au moins un des khalifes, ou je ne sais plus vraiment comment ils s’appellent. »

Elle s’interrompit brusquement, consciente qu’elle était vraiment en train de se remettre à parler comme une adolescente de son âge. En temps normal, ça ne la dérangerait pas plus que ça, mais là elle était dans une situation assez grave et avait des responsabilités. Elle s’amuserait plus tard. Quelque chose lui triturait l’esprit à propos de cette situation. Elle ne savait pas exactement où ou pourquoi, mais elle connaissait certains détails sur la planète, détails qu’elle n’aurait pas dû savoir pourtant. Parce que bon, en étant honnête, elle n’y avait jamais mis les pieds et ne s’intéressait pas particulièrement aux planètes Républicaines sur lesquelles elle n’allait pas en mission.

Ça lui reviendrait sans doute plus tard, lorsqu’elle n’y penserait plus. En tout cas, la jeune Zeltronne admettait qu’il n’avait pas une si mauvaise idée. Chercher des vivres et médicaments à la capitale voisine était plutôt judicieux. Et indispensable d’ailleurs. On ne pouvait pas couper à l’établissement d’un lien fort avec les Khalifats de Mille Mille si on ne voulait pas froisser les acteurs politiques majeurs de la ville. Et les froisser leur compliquerait énormément la tâche.

Elle fut coupée dans ses pensées par le conseil du Jedi, et ne put s’empêcher de hausser un sourcil. Il l’aidait et la conseillait ? Voilà qui était inhabituel lorsqu’un Jedi rencontrait un Sith, mais elle n’allait pas cracher sur l’aide, même si sur ce coup-ci, elle n’était pas à propos.

« Oh, je vous remercie, mais je vais vous avouer que j’ai légèrement exagéré mes attaques de manière volontaire ce coup-ci. Je concentre mon entraînement sur la maîtrise du côté obscur, et croyez-moi ce n’est pas une mince affaire, en ce moment donc j’ai recours à ce genre d’entraînements pour ne pas perdre les bases que j’ai au point de vue combat au sabre. Lorsque je serai assurée de ne pas devenir une esclave de la Force comme beaucoup de mes plus stupides confrères, je développerai mon talent dans le domaine martial, mais ce n’est pas pour plusieurs années. J’ai commencé mon entrainement de manière… tardive. »

Elle ne savait pas pourquoi elle en disait autant à l’homme, mais ce qu’elle lui disait n’était pas dommageable en soit. Il se poserait sans doute des questions et la verrait différemment, mais elle s’en moquait un peu. Après, peut être que Dame Calliope lui expliquerait en quoi elle aurait mieux fait de ne rien dire mais…

Et puis ça lui revint à l’esprit. Dame Calliope ! Immédiatement, elle se mit à sourire, l’air légèrement perdu dans ses pensées. Oh oui, comment avait-elle pu oublier ça ? Ca changeait tout ! Adem’thorn, voilà le khalife qu’ils devraient aller voir. Immédiatement, son regard revint se poser sur le Jedi.

« Je pense que le khalife Adem’thorn devrait être plus réceptif à nos appels à l’aide. Je sais qu’il est plutôt tolérant de la présence de non-Swoke Swoke dans Mille Mille, donc on devrait pouvoir le convaincre d’au moins essayer de contenir tout mouvement de foule à notre encontre. »

Yana n’allait pas dire comment elle savait ça, pas encore. Il aurait la surprise si la rencontre se faisait. Après, il lui fallut répondre à la question qu’il lui posa. Est-ce qu’elle était prête à partir ? Eh bien oui, elle l’était. Les ordres avaient été donnés et le sergent avait dû les relayer avant d’aller dormir, donc elle n’avait pas trop à s’en faire pour les troupes sous ses ordres.

« Eh bien, je n’ai rien contre un peu de marche, ou peut-être emporterons-nous un Landspeeder avec nous ? Ce serait plus pratique si nous souhaitons récupérer des ressources dans la capitale. Je dois avouer par contre que le côté touristique ne m’enthousiasme pas plus que ça. Peut-être en d’autres circonstances ? »

La dernière partie de sa remarque était dite d’un ton sarcastique, mais pas particulièrement tournée de manière méchante. Elle ne souhaitait pas se mettre à dos un Chevalier Jedi, mais bon, elle devait avouer que l’idée même de voir le paysage était légèrement absurde. Sa priorité absolue restait avant tout le bien être de ses soldats, ainsi que d’essayer d’obtenir l’aide de Yob Yob Adem’thorn pour leur départ de la planète sans encombre. L’aide aux réfugiés était pour elle relativement secondaire. Enfin, il restait un dernier point qu’elle souhaitait discuter avec le khalife. Le sort des vaisseaux en orbite. Qu’est-ce qu’il s’était passé dans les cieux au-dessus de Makem Te, qui avait gagné, la situation politique. Ils étaient au lendemain de la bataille, et elle souhaitait savoir à quel point il serait aisé ou difficile de quitter la planète pour rejoindre l’Empire. Ses systèmes de communication ne fonctionnaient en effet plus après le choc, et elle espérait très fort ne pas avoir comme seule option les geôles Républicaines. Raison de plus pour rentrer dans les petits papiers des Jedi d’ailleurs.

Les deux alliés de fortune prirent donc un Landspeeder en piteux état et s’engagèrent sur la route menant au cœur de la capitale. Le trajet de leur prendrait sans doute qu’une petite dizaine de minutes, sans compter le temps passé à demander le chemin jusqu’à un des palais des khalifes de la ville, et elle devrait conduire ce qui ne lui posait pas trop de souci. Pourtant, ça les laissait plusieurs minutes ensemble dans un petit véhicule. L’ouverture d’une conversation entre eux était donc logique.

« Dites, j’ai vu les effets du crash bien entendu, mais pourquoi est-ce que vous étiez présent sur place avant toutes ces… tous ces ennuis ? »

Oui, une simple question curieuse, pas d’arrière-pensée politique ou philosophique pour l’instant. Ca viendrait peut être plus tard si le Jedi en décidait ainsi.



Spoiler:
Luke Kayan
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Le cliquètement des clés s'éteignit rapidement, signe qu'elles avaient probablement été rangées. Les bras croisés, appuyé sur le mur, Luke semblait plus détendu que d'ordinaire. Il faut dire qu'avec des haillons en guise de toge, une attitude trop digne aurait été plus ridicule qu'autre chose. Sans compter que le jeune homme n'avait aucun intérêt à "impressionner" son interlocutrice. Naturellement respectueuse, la Sith semblait ne pas éprouver le besoin de le dominer. Au contraire, elle avouait de son propre fait être une apprentie tardive, nécessitant encore de l'entraînement. Lui-même songeait être encore inexpérimenté, mais au comportement parfois adolescent de son interlocutrice, le Chevalier en était venu à conclure que Yana était sa cadette et qu'elle le voyait comme son "référent" du moment. Bien sûr, le Hapien demeurait prudent, mais pour l'instant la cohabitation se passait bien.

-Je ne sais pas ce qui a pu se produire

Répondit Luke lors de l'explication d'un phénomène de Force plutôt étrange. Un de plus, le concernant.- je n'ai fait que vous transmettre un peu de mon énergie. Bref, le plus basique des soins.

Légèrement dérouté par cette nouvelle farce de sa "grande amie mystique", le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Au moins la Sith avait avoué apprécier l'expérience bien qu'elle ait dû se purger selon ses propres mots.

-Je suis désolé si cela vous a dérangé.

Crut-il toutefois bon de rajouter histoire d'éviter un incident diplomatique. Yana devait saisir que lui n'y était pour rien. Qui sait, si au fond, le propre corps de la jeune femme ne recherchait pas à retenir cette lumière salvatrice. Se mordant les lèvres pour ne pas corriger sa cadette concernant sa vision de la Force, le Hapien choisit de faire l'impasse sur le mot contrôle. Yana était peut-être une apprentie, mais elle n'était pas de son Ordre, encore moins la sienne, personnelle. De plus, ils n'avaient guère le temps de philosopher sur leur vision des choses.

-Je vois que vous avez appris vos leçons.

Au moins, Yana avait-elle prit des renseignements sur l'environnement dans lequelle elle s'était crashée. Probablement sur son Datapad, voir en discutant avec les réfugiés. La jeune Sith avait déjà démontrée être ouverte et plutôt humaine. Néanmoins, la suite de événéments surprit d'avantage Luke. Malgré de nombreuses hypothèses, Luke n'aurait jamais imaginé que Yana avait déjà des contacts sur Makem Te.

-Certains réfugiés sont implantés ici depuis plus longtemps qu'on ne pourrait le croire, heureusement d'ailleurs, car ils connaissent l'emplacement de nappes phréatiques qui devraient nous permettre de tenir question "eau". Pour les habitations, j'en ai entendu parler à défaut de les... Voir.

Le jeune homme leva sa paume légèrement pour signaler au passage que Yana n'avait pas à prendre des gants avec lui. Tout de même, l'ironie méritait le détour. Une Sith prévoyante concernant son handicap, on lui l'aurait dit qu'il n'y aurait pas cru. C'était d'autant plus... Touchant.

-Ils n'en avaient pas les moyens. En fait, je me rends compte qu'on vous avait déjà dispensé des leçons et que vous les connaissiez déjà. Je suppose que la question "Qui est cet Adem'Thorn et comment le savez vous ?" est trop audacieuse. N'est-ce pas ?... Dans tous les cas, je suppute qu'aller le voir est la seule solution du moment.

Ce n'était pas une excellente idée sous tous les aspects pour Luke. Se rendre chez cet Adem'Thorn était peut-être foncer aveuglément -pour y revenir-. Il ignorait en effet comment la Sith le connaissait, et c'était possiblement un ami de l'Empire. Pour autant, étant donné l'impasse dans laquelle ils se trouvaient, et Luke ne tenant pas à laisser Yana se balader seule en ville, il n'avait pas réellement le choix.  Pareillement, savoir que le Sergent et le gros des troupes resterait au camps l'embêtait, car le Hapien ignorait leurs moyens de communication avec l'extéreur, seulement, encore une fois, il n'avait pas le luxe de déléguer. Seul dans ce camps, contrairement à Yana qui disposait du reste de son armée, aussi fidèle qu'entraînée, il ne pouvait que suivre, contrôler et limiter les dégâts si besoin. Pour le moment, le jeune homme continuerait dans la ligne directrice que son interlocutrice venait de lui rappeler sans le savoir. Il était venu pour aider le camps et continuerait ainsi.

-Les réfugiés étaient déjà dans une situation précaire, ma mission était d'aider le camps de MedCorps installé il y a peu.

Son travail n'avait rien de secret, légitimant au contraire sa présence en ces lieux. Déposé sur Makem Te, tandis que d'autres avaient décidé de répondre à l'appel de détresse de Félucia, Luke avait dû faire avec ses maigres connaissances de Guérisseur en herbe, jusqu'à ce que la situation empire.

-Et vous ? Que faisiez-vous en plein survol de ce territoire ?

Demanda à son tour le Jedi, évitant soigneusement d'accuser directement la Sith d'une quelconque attaque spaciale. Après tout, il ne connaissait pas la trame de l'histoire dans son entièreté, ayant débarqué sur ce lopin de terre isolé de tout, à commencer des conflits, ben qu'il en soit aussi la première victime.

-Je ne suis pas non plus très "tourisme". Les paysages du désert sont très "répétitifs" paraît-il, alors pour moi, pensez-vous. Doublement répétitif, non merci ! C'est pourquoi nous prendrons le Landspeeder pour y aller plus rapidement. Je me vois mal confier le camps à Mademoiselle Laa'zi qui n'y a pas été formée, mais je n'ai guère le choix. Je ne vois qu'elle, heureusement, votre Sergent-comment s'appelle-t-il d'ailleurs, déjà ?- saura l'épauler.

Des Réfugiés civils- à tendance Républicaine bien souvent-épaule contre épaule avec des soldats de l'Empire pour lutter contre la misère. C'était de la folie douce, autant qu'une Sith et un Jedi en train de planifier leur prochain voyage. Luke, épris de fatigue soudaine poussa un léger soupir tout en se décollant du mur. En songeant que les choses n'étaient plus ce qu'elles étaient, il se sentait l'âme d'un petit vieux regrettant le passé où chacun allait de son côté. Les Siths étaient les vilains au visage déformé par la haine, sans coeur, et les Jedis les chevaliers blancs. C'était plus simple à cette belle époque oui, même si présentement, cela corserait d'avantage une situation déjà désespérée.

-Je vais me changer. Rendez-vous à l'entrée du camps dans 15 minutes. Voulez-vous ?

Nulle coquetterie dans ses propos, Luke souhaitait juste éviter de passer pour un Jedi, juste au cas où Adem'Thorn était pro-empire, pas juste tolérant envers les colons. S'il devait tomber dans un piège, le jeune homme aurait au moins l'occasion de feinter en utilisant une couverture. A propos de tromperie, se sentant l'âme d'un traître méfiant, Luke décida quand même d'aller parler à Mademoiselle Laa'Zi ainsi que Khassim, lequel semblait petit à petit s'affirmer malgré des gestes maladroits... Comme une chute de Datapad nerveuse au moment où il apprit que Luke quittait le camps.

-La réserve ne tiendra guère sous des assauts de trop bonne volonté de la part de Soldats gourmands qui souhaiteraient conserver tous les médicaments et vivres pour eux. Quant aux Civils, ne leur donnez même pas l'occasion d'anticiper. Ce sont eux qui sont entraînés, eux qui savent se servir de ces armes, alors si les choses tournent mal, épargnez-vous une course-poursuite vers la réserve. Fuyez vers le Cimetière. Vous connaissez cette Terre Mademoiselle Laa'Zi, vous aussi Khassim. Composez un groupe d'éclaireurs avertis du terrain que nous foulons, des réfugiés vétérans connaissant la région, lesquels dirigeront chacun un petit groupe de civils pour fuir. Avant même de songer que quelque chose ne puisse arriver, donnez-vous une heure et un lieu puis éparpillez-vous. Dans les galeries, dans le Cimetière, tous ces lieux encore plus arides qui pourraient perdre des non-habitués. Votre planète est votre alliée. Le moment venu, vous vous rejoindrez, et surtout... Prévenez-moi dès le début de l'esclandre via le comlink de secours du MedCorps.

Ces petits "bips" médicaux internes utilisés par les membres du Medscorps couvraient une grande distance, les médecins s'en servaient notamment lorsqu'ils se rendaient à la Capitale. Hélas, ils n'étaient fait que pour des communications ponctuelles entre l'équipe médicale: savoir quand rentrerait le préposé aux courses, mentionner une urgence. Bref, rien qui puisse permettre d'appeler l'extérieur. Et pour faire quoi de toutes façons ? L'extérieur était lui-même à feu et à sang.

Avec un soupir, Luke rappela à ses interlocuteurs qu'il faudrait utiliser le petit objet déjà bien malmené en dernier recours uniquement, sous peine d'en épuiser la batterie ou de le dérégler complètement. C'était donc une bien maigre consolation face à leur séparation forcé.

A ce propos; Le jeune homme aurait préféré être plus rassurant, mais il devait assurer un plan de secours pour éviter un pur massacre, au cas où les soldats de Yana décidaient soudain que les médicaments dont ils disposaient ne suffisaient pas. Si les réfugiés semaient des hommes devenus fous, ils pourraient survivre grâce aux ressources offertes par le désert, là où les soldats se perdraient et mourraient. S'ils n'étaient pas déjà entraînés bien sûr, de pour quoi Luke priait, car c'était la seule chance d'un groupe de réfugiés déjà en mauvais état face à des militaires déterminés à survivre.

-Pour ne pas semer la panique, dites que les précautions-j'entends, la convenance d'un lieu et d'une heure de rendez-vous, la formation de groupes et l'éventuelle création de mots de passe pour être certain d'éviter des infiltrés.- sont un exercice en cas de tempête, de la nécessité de se déplacer, d'un nouvel incident. Bon, je sais que ça ne rassurera guère plus les réfugiés, mais de grâce, ne leur donnez pas l'occasion de croire en la trahison des impériaux. Les relations sont déjà suffisamment tendues ainsi. Pour l'instant, considérons qu'ils sont de bonne foi.

Désolé de les laisser avec de telles responsabilités sur les bras, Luke ne put empêcher une certaine tristesse d'envahir ses yeux vairons. Mademoiselle Laa'zi dont il ne connaissait en fait toujours par le prénom posa une main sur son épaule et sourit. La quadragénaire était aussi expérimentée que maternelle derrière son air impassible, elle donnait soudain l'impression que les rôles s'étaient inversés et qu'elle prenait Luke sous son aile. Un peu honteux, le jeune Jedi se laissa pourtant entraîner contre la poitrine de celle qu'il considérait désormais comme une amie. Encore légèrement surpris, le Chevalier l'enlaça après quelques hésitation. Tous deux restèrent ainsi de longues secondes avant que Luke ne se détache dans un profond soupir.

-Que la Force soit avec vous mes amis.

Khassim et la quadragénaire le saluèrent en retour, brièvement. Pourtant, le Hapien sentait que leur "Force" justement l'accompagnait dans les couloirs, et même au-delà, lorsqu'il sortit du camps, après avoir troqué sa tenue Jedi contre une espèce de tunique beige. Typique du Désert, l'habit rêche, ressemblant à un genre de pancho ne le mettait gère à l'aise. Cependant, il serait au moins discret et le large foulard qui enserrait sa gorge pouvait être déroulé pour aller sur son nez et le protéger du vent brûlant.

Tandis qu'il atteignait le seuil du camps, le jeune homme détacha le petit ruban gris accroché à son poignet, qu'il avait précédemment sorti de sa ceinture utilitaire-conservée sous ses nouveaux habits.- et il attacha ses cheveux avec. C'était le ruban que lui avait offert Jason lors de leur première rencontre. Revigoré, il rejoignit la Sith et lui tendit de nouvelles clés, celles du vieux Landspeeder qui servait au médecin en chef du MedCorps de se rendre à la Capitale.

-Nous aurons bien l'occasion de marcher en ville, croyez-moi. Pour l'heure, pour des raisons évidentes, je vous laisse conduire.

Il y avait un autre ancien Landspeeder, mais Luke avait préféré le laisser au camps en cas d'urgence. Encore une fois, c'était Mademoiselle Laa'Zi qui en avait les clés. Si elle avait eu la Force et la formation, nul doute que cette femme altruiste aurait pu être une grande Jedi.

A cette idée, le jeune homme se souvint soudainement des propos de la Zeltronne, et tandis qu'il grimpait à l'arrière du véhicule-non sans tâtonner un peu.- il finit par répondre à ses propos précédents. C'était plus fort que lui, il ne pouvait jamais se taire bien longtemps quand le sujet de discussion était la Force. Encore moins quand on "la" maltraitait.

-La Force ne rend pas esclave. Elle se rebelle. Quand on l'oblige, quand on l'accule. D'alliée coulant dans nos veines en harmonie avec notre respiration, elle se met à incendier, briser, détruire ce corps qui la retient prisonnière et veut la manipuler. Plus précisément, elle consume.

Fit-il en accompagnant ses propos d'une légère onde, douce et chaleureuse, comme il le faisait souvent en parlant. Elle le soutenait dans ses mots, il la laissait s'exprimer librement. C'était comme un pacte entre eux, quand les Siths, eux, essayaient de la dompter, voilà pourquoi ils finissaient par perdre leurs cheveux, leur teinte de peau ou vieillissaient prématurément. Luke savait que ce n'était pas le cas de tous, mais il savait aussi que ce fait n'était pas une simple légende destinée à avilir d'avantage leurs grands ennemis ou effrayer les petits Padawans rêvant de puissance. Il l'avait vécu et ressenti. La majorité des Siths étaient en lutte constante contre la Force, la tordant en l'air pour essayer de la moduler selon leur bon plaisir. C'était un duel aussi étincelant qu'affreux qui lui avait alors arraché des larmes. Adolescent, retenu sur Korriban, il avait entendu le cri de désespoir de la Force. Yana semblait différente, elle se voulait différente mais parlait comme ces "abrutis" de "collègues" selon ses propres mots. Sa destinée n'avait rien de reluisante, et pour le début d'empathie que Luke ressentait à son égard, il se sentait obligé de la prévenir, profitant de cette "pause" que lui octroyait le voyage.

-Yana. Vous souhaitez le bien de vos hommes, vous rechignez à ce qu'une vie s'éteigne. Je ne vous vois pas comme assassin. Et croyez-moi en général, ces choses-là, justement... Je les vois très bien. Vous voyez-vous éternellement poursuivie par la République comme une criminelle ? En combat constant pour gagner plus de puissance ? Et dans quel but ? Je n'aurai ni le temps, ni l'outrage d'essayer de vous convertir, mais je me demande... Pourquoi ? Comment en êtes-vous arrivée là ?

Cette fois, le Jedi s'intéressait au cheminement personnel de la Zeltronne, pas à ce qu'elle pourrait lui fournir comme informations sur l'Empire, ou encore, les plans de ses supérieurs. Non, à elle, en tant que personne. Yana avait avoué ressentir quelque chose d'agréable lorsque la lumière l'avait envahi, au contraire de nombreux Siths, si pourris de l'intérieur déjà, qu'un tel contact les auraient brûlé. Le Chevalier lui-même était "allergique" à l'obscurité, il ne pourrait changer de camps, mais elle, Yana, son destin était-il déjà scellé d'avance ?

[HJ: Pareil, ne souhaitant pas trop avancer, et vu que c'est Yana qui conduit-on va supposer, en toute logique hein Very Happy- j'ai fait stagner un peu. En espérant que ça te plaise Wink ]
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Yana avait souri légèrement à ses excuses et les avait balayées d’un revers de la main. Elle n’allait pas se formaliser de ce qui semblait être une facétie de la Force. Ce qui impliquait que la Force était vivante et douée de pensée, un fait troublant en soit et contraire aux croyances de son Maitre. Après, rien n’était moins sûr. Peut-être elle s’avançait un peu trop. Cela n’avait guère d’importance, il fallait plutôt se concentrer sur la conversation en cours.

« Oh ne vous en faites pas, cette erreur m’est utile au final, donc croyez moi que je ne compte pas m’en formaliser. »

Il passa ensuite à son analyse de la situation, et Yana ne put s’empêcher de le regarder quelques instants de manière dubitative. Ils n’avaient pas les moyens de construire des maisons comme les Swoke Swoke ? Alors qu’il n’y avait sans doute pas beaucoup plus de coûts de fabrications ? Après, il était possible que l’isolationnisme des indigènes ait fait que les méthodes de construction n’aient jamais été divulguées aux réfugiés, mais ça n’était pas simplement une histoire de richesse.

Oh, et elle n’avait pas besoin de prendre des pincettes autour de lui. Bon à savoir ça. La situation était complètement surréaliste. Qui aurait pu imaginer qu’elle serait en train de discuter calmement avec un Chevalier Jedi ? Pas elle en tout cas, même si cette situation la surprenait moins qu’on pouvait le croire. Elle n’était pas assez belliqueuse pour leur chercher des ennuis sans une très bonne raison, et les Jedi étant ce qu’ils sont, l’appréhender en dehors du territoire de la République ne serait pas sans doute leur premier réflexe. Après tout, elle n’était pas si connue et meurtrière que ça.

Son interrogation sur le Khalife était assez amusante pour elle, mais elle tenait néanmoins à le rassurer. Elle ne pensait pas vraiment qu’Adem’thorn était pre-Empire, mais si le Jedi le pensait il n’écouterait probablement pas l’avis de la jeune Zeltronne. Il était temps d’être diplomate.

« Pas vraiment, même si je préfère garder un peu de surprise. Ça ne devrait pas être une trop mauvaise surprise pour vous je pense, bien qu’inattendue. Yob Yob Adem’thorn est un des Khalifes de Mille Mille, et est plutôt pour l’intégration des réfugiés sur Makem Te. Je ne pense pas qu’il soit particulièrement pro-Empire. Je ne le connais pas trop je dois l’avouer, mais j’ai quelques informations à lui transmettre qui devraient nous faciliter la vie. »

Il lui expliqua ensuite pourquoi le MedCorps se trouvait ici. De l’aide aux réfugiés dans une situation déjà précaire. Voilà qui n’était pas surprenant du tout par contre. C’était bien leur genre de venir s’installer dans les pires galères pour aider les populations civiles. Plutôt intéressant comme mission et ça devait, en plus du sauvetage des vies bien entendu, procurer à l’ordre Jedi une plutôt bonne réputation auprès des civils.

Sa question suivante la prit légèrement au dépourvu par contre, donc elle choisit de ne pas réfléchir et de simplement dire la vérité.

« Je n’en ai absolument aucune idée. Je n’étais pas sur le pont, et c’est ce qui a sauvé ma vie. Nous étions sensés nous occuper de rebelles, mais apparemment on a reçu un ordre en route de nous rendre ici. Sans doute pour casser de la limace, mais je ne suis pas sûre. En tout cas, à peine sortis de l’hyperespace on s’est fait descendre par des mines autoguidées. Aucune sommation, aucune chance, tout s’est passé en quelques secondes, vingt tout au plus, et nous étions happés par la gravité de la planète. Pour être honnête, ma seule mission là maintenant est de ramener les troupes qu’il me reste à la maison, et y aller moi aussi d’ailleurs. »

Les deux manipulateurs de la Force continuèrent ainsi à discuter, et la réaction du jeune Chevalier sur sa remarque sur le tourisme l’amusa grandement. Allusion sur allusion à propos de son handicap. Il ne mâchait pas ses mots, et ne se ménageait pas plus qu’un autre. C’était agréable pour être honnête. Elle n’aimait pas plus que ça les gens qui se prenaient trop au sérieux. Comme ce Jedi qu’elle avait rencontré sur Nar Shaddaa. Jaclad ou quelque chose comme ça. Elle avait tendance à ne pas se souvenir du nom des abrutis qu’elle rencontrait.

Sa dernière question la laissa néanmoins de marbre. Le… nom du sergent ? Une expression d’horrible embarras s’afficha sur son visage et elle ne put s’empêcher de laisser s’échapper un petit soupir agacé de ses lèvres. Comment pouvait-elle avoir travaillé avec cet homme pendant presque une journée sans même connaître son nom ? C’était… juste triste.

« Urgh, j’ai vraiment passé trop de temps sur Korriban moi. »

Elle regarda ensuite Luke avec un petit sourire gêné.

« Je n’en ai… absolument aucune idée. Embarrassant, vraiment… Faudra que je demande, ça ne le fait vraiment pas… Et il se repose. Il a été de quart toute la nuit afin de veiller à ce que la situation ne dégénère pas. Je doute qu’il puisse aider mademoiselle Laa’zi avant quelques heures. Je demanderai au Caporal… dont je ne connais pas le nom non plus de prendre la relève.»


La fatigue de la situation se faisait lentement mais surement sentir. Yana était capable de tenir de manière sérieuse afin de s’en sortir dans une situation de crise, mais il fallait être honnête, elle manquait d’expérience et finirait par faire des erreurs. C’en était une déjà, et ça n’allait pas aller en s’améliorant.

Finalement, sa proposition de prendre un petit quart d’heure pour se préparer et se changer n’était pas de trop. Il lui faudrait rencontrer le caporal pour pouvoir lui communiquer ses ordres. Elle partit donc à sa recherche.

Cela lui prit bien cinq minutes pour lui mettre la main dessus, minutes qu’elle passa en sentant la méfiance et la crainte des réfugiés qui la voyaient passer. Elle, l’Impériale, l’ennemie. Cette entière situation était une poudrière, et tout n’allait pas tarder à sauter. Si ses soldats faisaient le premier geste, ils ne quitteraient pas la planète.

« Caporal, au rapport. »

Le Caporal regarda l’apprentie et la salua avant de répondre.

« Caporal Jendren au rapport Madame. Rien à signaler en ce matin, si ce n’est l’animosité des réfugiés. Nous essayons de paraitre aussi amicaux que possible, mais ça n’a pas l’air d’aider. »

Yana soupira avant de le regarder, résignée.

« Je le sais parfaitement, je le sens moi aussi. Ce camp est une poudrière, et on va devoir se casser en vitesse si ça commence à exploser. Gardez un œil sur l’endroit où les armes ont été placées. Ne donnez pas le premier coup, mais si vous sentez que la situation dégénère, récupérez autant d’armes que possible et rendez-vous vers l’épave du vaisseau. Ça devrait être facile à défendre. Je vais essayer de nous assurer un passage en dehors de cette boule de poussière, mais ce n’est pas gagné. En attendant, je ne veux absolument pas que ce soit vous qui mettiez le feu aux poudres. Si la situation dégénère, je veux pouvoir dire aux Khalifes que malgré notre bonne volonté et l’aide que nous avons porté aux réfugiés, ils nous ont trahis. Ca affaiblira légèrement l’emprise de la République sur cette planète, et on récupèrera leur bonne volonté. Si on veut pouvoir nous en tirer intacts, il faut qu’on ait le maximum de bonne volonté possible. Faites ce qu’il faut pour. »

Sa réponse fut immédiate, et il la salua une fois de plus.

« A vos ordres Madame. »

Elle décida de ne pas se changer, sa tenue n’étant pas particulièrement descriptive de l’Empire. Aucune possibilité pour elle de se changer, donc elle devait se contenter de sa tenue normale, un haut court noir, assorti à une jupe de la même couleur. Rien d’idéal pour ce genre de climat, mais elle devait faire avec. Elle avait deux gourdes d’eau à sa ceinture, et espérait que le trajet serait assez rapide pour qu’elle ne se déshydrate pas trop.

Le Chevalier Kayan la rejoignit peu après et elle regarda avec légèrement d’envie son habit avant de soupirer. On ne pouvait pas tout avoir dans la vie, et elle devrait faire avec. Elle attrapa les clefs qui lui furent données avec un petit sourire et laissa s’échapper un court rire amusé lorsqu’il lui dit qu’elle devrait conduire. C’était évident ? Mais dans ce genre de situations, elle profitait de chaque occasion pour rire. Peut-être le stress.

Alors qu’elle conduisait au travers des faubourgs de la capitale, qui n’étaient pas très bondés en ce milieu de matinée, le Chevalier réagit à une des remarques qu’elle avait faites précédemment. Le fait que la Force ne rende pas esclave et tout ça. Elle supposait que du point de vue d’un Jedi, c’était plutôt logique ce point de vue, mais ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait senti sur Korriban, les adeptes trop faibles qui avaient été changés en animaux ou pire, attaquant les intrus, s’attaquant les uns les autres. Et dans leurs esprits, une haine noire, bouillonnante, tuant toute autre émotion. Si ce n’était pas de l’esclavage, Yana ne savait pas ce que c’était. Pourtant, elle n’eut pas le temps de lui répondre qu’il enchaina sur la question suivante. Pourquoi avoir choisi les Sith alors qu’elle était qui elle était. Il essayait de la convertir et ne s’en cachait même pas. Comment répondre ? Mmmmh.

« Vous ne me voyez pas assassin, c’est parce qu’il n’y a aucun intérêt à montrer cette facette de moi. Je suis une pragmatique Chevalier Kayan, et n’aime pas causer de la souffrance de manière inutile. Non seulement ce n’est pas agréable pour mon empathie, mais en plus on se fait toujours des ennemis ainsi. Mais si pour le bien de l’Empire je devais tuer un homme, une femme, un enfant ? Pour un peu que les preuves soient complètement explicites, je n’hésiterai pas une seule seconde. Je suis une soldate de l’Empire au même titre que tous ces soldats avec moi. »

Elle regarda fixement devant elle avant de continuer.

« Avant ça, j’étais une escort girl de luxe sur Nar Shaddaa. J’avais quatorze ans lorsque j’ai commencé. Il fallait bien payer les loyers. J’ai appris tant bien que mal les deux codes, le code Jedi et le code Sith. Vous me demandez pourquoi je suis Sith ? J’ai fait un choix. Sans vouloir être insultante, en tant que Zeltronne et donc en tant qu’empathe, je trouve le code Jedi… enfin, je ne pourrai probablement jamais m’y conformer. Trop strict, pas assez naturel pour moi. L’appliquer me rendrait probablement profondément malheureuse. Le code Sith par contre, il me parle. Rien n’y parle de cruauté gratuite, ou même de haine dans le code. Il n’y a qu’une ligne de conduite avec pour point final la liberté. La liberté d’être moi-même, où je veux, quand je veux. Et l’Empire m’a accueillie, ma formée, faisant outre de mon passé peu glorieux. Une Maitre m’a choisi, non pas pour mes aptitudes physiques ou ma puissance avec la Force mais pour mes mots, mon intelligence. Pourquoi ne pas combattre pour le bien de l’Empire. Alors oui, il y a quelques soucis avec l’Empire, mais soyez honnêtes, il y en a tout autant avec la République. On n’a juste pas honte de ce qu’on est. »

Yana freina légèrement avant de continuer, jetant un coup d’œil vers son passager.

« Je ne souhaite pas tuer plus que ça, je ne haïs pas les Jedi, je ne haïs même pas tout court. La haine n’est pas un sentiment, ni une passion mais une obsession. C’est un pouvoir rapide brûlant, mais qui brûle les mains de son utilisateur aussi souvent qu’il brûle sa cible. Est-ce pour autant que je dois dire que je n’utilise pas le côté obscur ? Bien sûr que non, vous l’avez senti vous-même. J’utilise ma joie, ma colère, ma peur, ma douleur, l’amour parfois même. Toutes ces émotions positives et négatives m’aident à faire appel au côté obscur. Est-ce que je force le côté obscur à obéir à mes ordres ? Peut-être, peut-être pas. Toujours est-il que pas une fois mes yeux n’ont changé de couleur jusqu’à présent, et je n’ai aucun signe de corruption. Je dois faire quelque chose de pas trop mal après tout non ? »

Les deux utilisateurs de la Force étaient maintenant pleinement dans la capitale, et, comme mue par une petite idée saugrenue, Yana se décida soudait à lui parler de sa philosophie, sa vision de la Force.

« Personnellement, je ne sais pas trop si la Force et vivante ou non, mais je ne crois pas vraiment au côté Obscur ou au côté Lumineux, même si j’utilise ces termes pour classifier les utilisations de cette énergie. Pour moi, il s’agit simplement d’une différence d’utilisation, situationnelle. Lors d’un combat, il est naturel de ressentir des émotions fortes. L’adrénaline pulsant dans nos veines, ralentissant notre perception. L’ennemi en face. L’émotion est prédominante, et donc l’utilisation de la Force sous le coup des émotions est brutale, sans trop de subtilité, avec comme prédominante l’intention de blesser ou de tuer l’autre. Il n’y a pas vraiment de notion de bien ou de mal, simplement la volonté de l’utilisateur. Après, la Force utilisée ainsi est… séduisante, une drogue, utilisant les douleurs et les maux et les apaisant temporairement en les projetant sur l’ennemi. Il est aisé dans cette situation de devenir… accro, de glisser lentement la pente, tel un mercenaire échouant à contenir sa soif de sang et tuant de plus en plus, provoquant des dommages collatéraux simplement pour le bénéfice de tuer. Le côté Lumineux, lui, est plus subtil, plus précis, ce ne sont pas des tâches de temps de guerre d’après ce que j’en connais, mais plutôt de temps de paix. Dans ces tâches de précision, comme pour un chirurgien, l’émotion n’a pas de place, simplement la détermination et le talent. Il y a bien sûr moins de danger, et ça explique le côté apaisant du côté lumineux. L’utilisation de la Force appelle à l’utilisation de la Force, le côté Lumineux calme pour faciliter son usage, et le côté Obscur agite pour exactement la même raison. En tant que pragmatique, je dois avouer que je ne suis pas adepte de laisser un pan entier d’outils hors de ma portée, et ai donc pour objectif dans le plus long terme de maîtriser l’usage de la Force sous toutes ses formes. Ma loyauté à l’Empire n’est pas en cause, bien entendu, donc je n’attends aucune aide de votre part. »

Elle laissa quelques secondes se passer afin de pouvoir souffler après cette longue tirade avant de sourire, heureuse tout simplement.

« Mis à part bien sûr celle que vous m’avez déjà apportée. Je ne connaissais pas le côté Lumineux jusqu’à présent, et associée à mes séances de méditation, je devrais pouvoir désormais expérimenter seule. »

Elle s’arrêta enfin au bord d’une rue qui commençait à se remplir d’indigènes, avant de se tourner vers Luke, radieuse bien que transpirant sous le soleil de plomb.

« Alors, verdict Chevalier, suis-je un monstre ? Irrécupérable ? Hérétique ? »

Elle savait déjà qu’elle ne l’était probablement pas, à part au sein de son ordre. L’utilisation future du côté Lumineux devrait se faire de manière contrôlée afin de ne pas éveiller les soupçons, mais son pragmatisme ne la laisserait pas ignorer une source potentielle d’outils pouvant lui sauver la vie un jour.

Oh, et elle aborda un, ou une, elle ne savait pas vraiment les reconnaître, avant de lui poser avec un sourire chaleureux la question de savoir où se trouvait le palais du Khalife Adem'thorn. L'homme, car il s'agissait d'un homme, lui indiqua qu'elle se trouvait dans la mauvaise partie de la ville, et lui indiqua la route à suivre. Le remerciant plusieurs fois, elle repris la route, laissant au Chevalier le temps de répondre.
Luke Kayan
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Pensif, Luke glissa ses mains sur les côtés pour chercher les hanches de Yana. Malheureusement, s'il toucha bien la peau de cette dernière, c'était le mauvais bout. Enfin, les deux mauvais bouts.

-Oups. Désolé.

Rougissant délicatement comme un adolescent-ce qu'il était complètement dans le domaine du sexe.- le Hapien se pressa de retirer ses doigts et prit soin de viser plus bas. Il fut soulagé de trouver le creux au dessus des hanches de la Zeltronne et s'y arrima fortement. Ce n'était qu'un détail, Yana lui pardonnerait sûrement. On pardonne tout le temps aux aveugles qui devaient être en réalité parmi ceux qui "pelotaient" le plus sans recevoir de baffe. En revanche, ils étaient aussi les plus sujets aux malaises du genre qu'expérimentait présentement Luke, coincé sur ce maudit véhicule, plaqué contre le dos de Yana. Comme il regrettait d'avoir proposé ce mode de transport.

D'une Onde chaleureuse de Force, il tâcha de se rassurer discrètement. Son petit voyage avec Lloyd ne l'avait pas rendu plus confiant envers les Landspeeders et tout objet aussi lévitant que rapide lui faisant perdre ses repères. Après un petit moment de silence, après un léger arrêt pour demander le chemin -apparemment Yana ne connaissait pas l'adresse de sa "surprise". De plus en plus étrange- le Jedi s'habitua suffisamment à l'impression de glissement du véhicule pour se permettre de réfléchir aux paroles de la Sith, qui, ils l'avouaient le surprenaient grandement. Elle lui avait aussi raconté son histoire. Triste, comme la majorité des Siths en devenir d'ailleurs, ou des maltraitants qui ne faisaient que reproduire un schéma de violence appris par coeur. Enfin, comme le disait Yana, c'était aussi un choix, car Luke avait connu ce monde sans pitié, n'en déplaise à ceux qui le croyaient trop fragile, trop "beau" pour avoir eu le dos sali de blessures, et il n'avait pourtant pas sombré. Mais pouvait-on réellement parler de "sombrer" en ce qui concernait la Zeltronne ?

Faisait-elle les choses mal ? Peut-être pas. Pour l'instant, son discours résonnait comme celui d'un de ces Jedis Gris. Au début, Luke pensait que ce n'était qu'une légende, puis il y avait cru après une rencontre bien spécifique. Malgré tout sa méfiance envers ce concept demeurait. En effet, ce dernier ne lui paraissait guère fiable-puisque le vrai Jedi Gris était complètement neutre, perché en parfait équilibre entre les deux tendances de la Force- car représentant la perfection. Or, la perfection n'était pas humaine, ni robotique d'ailleurs. Du coup, le jeune homme se demandait combien de temps la "Soldate" tiendrait son joli discours, d'autant plus qu'elle n'était absolument pas libre.

-Hum. Servir une dictature n'est pas ce que j'appellerai être libre. Ni dépendre d'un Seigneur Sith qui, elle, est effectivement tout ce qu'il y a de plus cruel. J'aime ce que vous dites Yana, c'est finement pensé... Et je suis heureux que votre maître ne vous aient pas choisi comme de nombreux autres le font. Néanmoins, je demeure sceptique sur la pratique. C'est vrai, c'est un peu comme la République qui a ses travers mais qui garde comme limite le respect des individus. Que se passera-t-il si votre Impératrice vous demande justement d'abattre froidement ces civils innocents que vous ne désirez pas tuer ? Comment vous arrogez-vous le droit de décider qui mérite de vivre ou non ?

Certes, les Jedis aussi tuaient. Luke avait dû en finir une fois avec la vie de quelqu'un, pour en sauver d'autres. Il avait dû se battre jusqu'à la mort et cela l'avait marqué de manière indélébile. Cependant son acte relevait de la légitime défense au premier degré, lorsque l'homme sur lui s'apprêtait à le découper avec son scalpel et que le laboratoire de Hapès menaçait d'exploser. Il connaissait les Siths et quoiqu'en dise Yana, trouvait leur code particulièrement violent. A moins que ce ne soit une interprétation généralisée ratée ?

-Les êtres pensants sont parfois cruels sans le vouloir. Leur intelligence les a fait désirer toujours plus. D'avantage de savoir, de possessions, de tentations... Il a élaboré des plans de conquêtes et de vengeance. Je ne dirais pas que nous sommes mauvais à la naissance, bien au contraire, mais rapidement enclins à suivre nos plus bas instincts. D'où la maîtrise de soi nécessaire au Jedi pour faire la part des choses et oeuvrer comme il le peut.

En prime, la retenue des sentiments permettait de moins souffrir que leur expression exacerbée. Lui-même avait connu un grand moment de désespoir quand les choses n'allaient pas avec Jason. La méditation lui avait fait du bien, il avait prit du recul, puis, tout s'était finalement amélioré avec son compagnon. Néanmoins, Luke savait qu'une autre "dispute" pouvait éclater, laissant place à la douleur. Sentiment qu'il craignait malgré lui. En revanche, la sérénité, la lumière tendait à aider l'esprit à se concentrer sur ce qui était réellement important, le tout, pas l'individu.

-Notre code n'interdit pas les sentiments, il en conseille la maîtrise afin de ne pas se laisser submerger par eux.

Enfin, ce sacrifice était le lot d'un petit groupe de personnes dans la Galaxie, les autres ayant le droit d'être plus "naturels". Les Jedis étaient aussi lumineux pour combattre les Siths qui maltraitaient depuis des millénaires la Force ainsi que les êtres vivants qui les entouraient. On ne lui ferait guère changer d'avis. Malgré des exceptions, c'était des personnes assoiffées de pouvoir, au comportement instable et, bel et bien esclaves d'une Force qui ne respectait même plus leur corps. Tout comme on ne lui ferait pas croire que Yana était une Sith. Pas encore.

Ignorant sa remarque sur "l'aide" dont elle n'avait pas besoin, le jeune homme clos la conversation d'une simple conclusion. Son but n'était pas de convertir la Zeltronne même si son choix irrévocable lui faisait de la peine. Il ne prendrait ni le temps ni le risque d'essayer de la changer. Si jamais l'apprentie perdait confiance, Luke perdrait d'avantage qu'une âme qu'on pouvait potentiellement encore sauver.

-Irrécupérable ? Hérétique ? Je dirais plutôt sur le fil rouge. Et vous, Apprentie Sith ? Verdict, suis-je un robot sans coeur, et sans états d'âme ?

Mais bon, qui était-il vraiment pour juger ? N'est-ce pas ? Sa dernière question visant autant à prendre la température qu'à détendre l'atmosphère accompagna le ronronnement d'un moteur qui se calme lentement. Ils étaient arrivés. Luke descendit du Landspeeder avec soulagement. Profitant d'une très légère pause avant l'arrivée des gardes de ce cher Yob Yob, le jeune Jedi décida de se coordonner avec Yana.

-Bon, puisque c'est "votre surprise", je vous laisse vous entretenir avec lui ? Disons que je suis simplement un de ces colons soutenant votre requête d'aide, un représentant non officiel mais écouté du camps depuis la catastrophe d'hier, de explorateur de passage.- Fit-il en évitant de proposer le rôle d'un soldat, puisque son but n'était pas de se rendre dépendant de Yana, sinon de défendre son mieux sa couverture en cas de "scission".-Qu'en sais-je ? Toujours est-il qu'il vaut mieux éviter de dévoiler mon identité. Appelez-moi Lou d'ailleurs.

Le Chevalier ignorait si l'apprentie Sith allait dévoiler sa vraie identité, ou peut-être celle du contact l'ayant informé des sympathies de Yob Yob ? En réalité, il ignorait tout du degré de confiance qu'avait le Khalife et la Zeltronne, ne manquant pas de s'étonner de leur apparente relation, même lointaine. Avait-elle pu contacter l'Empire pour lui demander de trouver un habitant originaire ouvert aux affaires avec les colons ? Ou était-ce d'avant ? Luke ne savait pas ce qu'il préférait, franchement.

-Bon allons-y.

Fit-il en se concentrant sur la sensation de son sabre-laser qui s'appuyait légèrement sur son abdomen. Même s'il n'avait pas une très bonne relation avec, son arme était présentement son seul réconfort. Perdu dans un territoire qui pouvait soudainement se révéler ennemi, Luke laissait tous ses sens vaquer aux alentours. Il aurait pu choisir de se cacher au sein de la Force, mais ses capacités auraient alors été diluées, de même que les Swokes Swokes ne savaient normalement rien des Jedis, personne ne devrait sentir son aura, mis à part Yana. Mais pour le moment, neutre, le Hapien n'avait rien à se reprocher; il n'était qu'un aveugle sondant au mieux son environnement.

Pressentant d'ailleurs l'envahissement de ce derniers par les "gardes" de Yob Yob, le Jedi prit soin de les saluer discrètement mais poliment, sans mot dire. Il attendait que l'apprentie ne les introduise, non sans un certain stress admettons-le. Prêt à se défendre en cas de bévue, volontaire ou non.
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Yana fut surprise de sentir les mains du Jedi aveugle contre ses seins alors qu’il s’installait derrière elle. Oh, il s’excusait et d’après ses émotions elle pouvait sentir qu’il était sincère. C’était néanmoins une splendide opportunité qu’elle n’allait pas laisser passer de sitôt.

« Heh bien, je savais que vous autres aveugles touchez le monde pour le voir, mais je ne m’attendais pas à ce que vous soyez aussi… direct. Si vous le souhaitez, je suis parfaitement prête à vous en montrer… plus. »

Ca promettait une réaction… amusante de sa part, surtout au vu de la manière dont il réagissait déjà à ce simple contact.

Enfin, la jeune Zeltronne fut distraite par l’onde de Force qu’il libéra, purement du côté lumineux. C’était très léger, et il le faisait sans doute pour son propre bénéfice, mais au contact comme ils étaient, Yana en profitait également un tout petit peu, et c’était… étrange. Ce coup-ci la Force n’était pas en elle mais venant de l’extérieur, et sa méfiance instinctive se heurta au sentiment de bien-être ressenti au contact du côté lumineux. Le résultat final était bizarre, mais elle savait qu’elle pourrait l’ignorer.

Bien plus importante était la réponse du Chevalier à ses propos, et encore une fois il ne regardait pas, d’après elle, les choses objectivement. Sa remarque sur le fait qu’elle n’était pas libre l’agaça légèrement donc elle lui répondit rapidement.

« Est-ce qu’un soldat qui choisit de s’engager dans l’armée de son propre gré est prisonnier ? Tout est une question de perspective Chevallier Kayan, et d’après moi le fait qu’un choix ait été fait en connaissance de cause implique que je ne craigne pas pour ma liberté. »

Elle aurait pu plus développer, mais ça aurait été un peu trop critique de certains de ses… confrères et supérieurs. Certains et certaines d’entre eux n’étaient que des machines à tuer sans aucune loyauté pour l’Empire et l’Impératrice autre que la peur. La vrai loyauté était celle qui était choisie, non pas sous la contrainte mais en pure connaissance de cause.

« Pour ce qui est des ordres que je recevrais, j’obéirais sans doute, même si ça me déplait. Tout soldat reçoit parfois des ordres qui sont contre ses croyances. Pourtant, les ordres sont les ordres. Sans ça, une structure comme l’Empire s’effondrerait sur elle-même. Ce n’est pas à moi en effet de décider qui vit et qui meurt. »

Elle continua ensuite pour répondre à ce que l’Hapien lui avait dit juste après.

« Je sais qu’il faut se contrôler. Être impulsif n’a jamais résolu grand-chose sur ça nous sommes d’accord. »

Elle n’avait pas envie d’en dire plus. On pouvait être Sith sans être impulsif et en ayant le contrôle de ses émotions, même les plus cruels des Sith savaient quand agir, quand il fallait se contenir, ne pas laisser simplement les émotions parler. Après, simplement se contrôler n’était pas suffisant, il fallait pour être équilibré savoir dissocier ses décisions importantes de ses émotions. Et ça ce n’était pas gagné. Et cette dernière remarque du Jedi, même si elle était juste, appela à une remarque de sa part immédiate.

« Il n’y a pas d’émotion, il y a la paix. Je veux bien croire que vous avez raison, vous savez sans aucun doute mieux que moi votre façon d’agir, mais vous devez quand même bien avouer que la façon dont votre code est écrit est très… tranchée. C’est une des raisons pour laquelle je ne vous ai pas rejoint d’ailleurs. Pour ceux qui entendent juste parler de vous et votre code, ça crie juste ‘nous sommes des machines’. Après, le code Sith n’est pas non plus génial au point de vue relation au public, je suis d’accord, mais bon... »

Elle préféra s’arrêter là. Autant ne pas insulter le Jedi qui se trouvait derrière elle. C’est vrai que ses propos pouvaient être blessants, mais ils n’étaient pas vraiment dits avec pour but de blesser, c’était plus une incompréhension de sa part. Pouvoir avoir un code aussi catégorique pour après le nuancer ? Pour le code Sith, il suffisait juste d’interpréter les mots important. La paix était un concept différent pour chacun, donc tout le monde pouvait y trouver son compte à peu près. Mais le code Jedi ? Sa formulation était vraiment vraiment tranchée, trop presque pour elle, et elle n’y voyait aucun avantage.

Il la voyait donc sur le fil rouge. Possible, plutôt cohérent de la part d’un Jedi. Elle se sentait parfois elle aussi sur le fil rouge. C’était pour ça d’ailleurs qu’elle s’entraînait tout particulièrement à son contrôle. Si elle gagnait un contrôle parfait sur ses émotions, elle pourrait enfin faire appel au côté obscur sans trop de risque de ne devenir que l’ombre d’elle-même.

« Pas vraiment Chevalier Kayan, je vous voyais simplement plus… froid. J’ai rencontré un de vos collègues sur Nar Shaddaa, je me suis rendue compte assez tard dans notre conversation qu’il était un Jedi, après avoir essayé de le draguer de le draguer. Lui n’a pas mis à mal ce stéréotype. Froid, insultant. Je dois avouer qu’un simple refus je l’aurais accepté, ce n’est ni le premier, ni le dernier, mais les insultes étaient injustifiées et de trop. J’ai perdu mon sang froid et l’ai copieusement insulté aussi, pas de raison que je sois la seule à m’en prendre plein la figure. Soirée amusante… Je ne sais pas si l’incident a été relaté au temple, puisqu’à la fin il a compris que j’étais Sith ou s'il a gardé ça pour lui. »

Ils étaient enfin arrivés devant le palais, et le Jedi la laissa prendre les devants. Pas surprenants au vu du fait que c’est elle qui avait les informations. Son plan n’était pas idiot, mais par contre…

« Je suis d’accord. Par contre, si on veut suivre ce plan, il vaudrait mieux que vous me prêtiez votre sabre laser. De toute manière ils seront pris à l’entrée et récupérés après notre entretien, donc je ne le garderai pas en main longtemps et vous le récupérerez aussitôt l’entretien fini. »


Le raisonnement était évident. Un représentant d’un camp de réfugiés avec un sabre laser ? Ce serait tout simplement stupide. Et ça risquait de leur mettre le khalife à dos. Déjà qu’elle ne savait pas si son plan allait marcher, alors rajouter des complications seraient stupides.

Yana attendit qu’il lui passe son sabre hors de la vue des gardes, puis s’avança juste assez pour leur faire comprendre qu’elle souhaitait entrer. Un des gardes s’approcha, les scrutant avant de leur adresser la parole dans un basic grinçant.

« Ouais, c’est pour quoi ? »

La jeune apprentie laissa un petit sourire de politesse apparaitre sur son visage avant de s’adresser au garde.

« Salutations, nous sommes ici en tant que représentants du camp de réfugiés de la porte ouest, et aimerions discuter avec une des plus grandes autorités de la capitale de notre situation. Mon camarade Lou ici présent représente le camp en lui-même et je suis chargée de représenter les survivants du vaisseau Impérial qui a été forcé de se crasher aux portes de votre capitale, crash qui était bien évidemment totalement involontaire. Je suis également porteuse de nouvelles qui devraient grandement réjouir l’éminent Yob Yob Adem’thorn. Des nouvelles de sa filleule, Dame Siopë Los Los, qui a quitté Makem Te il y a un peu plus de vingt ans de cela, ainsi que de sa mère, Dame Mnémosyme Los Los. »

Voilà qui devrait normalement lui permettre d’avoir une audience avec le khalife. Elle n’aurait usuellement pas prononcé le prénom d’un dirigeant important, mais c’était ici la culture Swoke Swoke. Les noms doubles, Yob Yob, ou bien même le nom Los Los qui était celui de son Maitre étaient des noms chargés de statut social. C’était la puissance du khalife qui lui avait donné le droit de porter ce double prénom. Ignorer ce prénom aurait sans doute été une faute diplomatique grave, et elle prenait la diplomatie au sérieux.

Le garde revint cinq minutes plus tard et hocha de la tête vers l’autre garde avant d’adresser la parole aux deux utilisateurs de la Force.

« Le grand Yob Yob Adem’thorn vous accorde son attention. Vous laissez par contre vos armes à l’entrée. »


Yana hocha de la tête et remit au garde les deux sabres, avant d’écarter bras et jambes afin de faciliter la tâche au garde. Autant être professionnelle, de toute manière elle n’éviterait pas la fouille. C’était comme laisser mercenaire garder son blaster avant de rencontrer un sénateur. Impensable. La fouille elle-même fut rapide et professionnelle, et quelques minutes plus tard les deux alliés d’infortune se retrouvèrent à l’entrée d’une salle, attendant le signal qui les autoriserait à rentrer.

Le signal fut rapidement donné, et Yana put admirer de première main la décoration somptueuse de la pièce. Si le palais lui-même parlait de la richesse du khalife, cette pièce à elle seule la criait. De magnifiques dorures, des gravures, une petite fontaine à eau richement décorée. Partout des arabesques d’aurodium et des peintures sublimes. Le bureau auquel il était assis était en bois, un matériau très rare sur la planète.

Un Swoke Swoke s’approcha du khalife et lui murmura quelque chose à l’oreille, avant que ce dernier ne hoche de la tête et ne le renvoie d’un petit mouvement de la main. Yob Yob Adem’thorn concentra ensuite complètement son attention sur les deux arrivants. Il était âgé, sans doute approchant sa fin de vie. Il n’en restait pas moins une figure imposante, et son regard laissait apercevoir une intelligence que son apparence légèrement obèse et le luxe qui l’entourait pourrait masquer. Son regard se posa ensuite exclusivement sur Yana et il commença à parler d’un ton calme et sec.

« Cela fait vingt-quatre ans que je n’avais pas entendu ce nom, Los Los… Vingt-quatre ans qu’elles ont quitté mon palais suite à la mort de leur mari et père, et vous me dites que vous avez des nouvelles ? Comment est-ce possible ? Pourquoi n’en ai-je pas eu avant ?! »


Yana ferma les yeux quelques instants avant de répondre, sachant que tout mot devrait être soigneusement choisi.

« Très éminent Yob Yob Adem’thorn, si les Dames Los Los ont quitté votre palais, ce n’est pas simplement à cause du meurtre, mais également parce que la Force s’était déclarée chez Dame Siopë Los Los lors de l’incident. Par choix et avec l’aide d’informations trouvées dans vos archives, elles ont pu déterminer un chemin vers Korriban, l’académie des Seigneurs Sith. En ce moment même, elles sont des dignitaires haut placées du régime de la Dame Noire, ce qui explique le manque de nouvelles. Vous êtes après tout un monde Républicain. Malgré le temps passé depuis leur départ, la connaissance d’une telle relation aurait risqué de vous être extrêmement néfaste sur un plan politique. Malgré toutes ces années, Dame Los Los vous considère toujours comme de sa famille, et si elle doit garder le silence pour vous garder en sécurité, tel est son choix et son fardeau. »

Yana se tut après coup, laissant au khalife le temps de réfléchir à ses propos. Elle avait légèrement menti vers la fin, elle ne savait pas vraiment quelle était l’opinion de Dame Calliope vis-à-vis du khalife, mais embellir la situation ne ferait sans doute pas de mal, et elle préviendrait son maître une fois rentrée sur Korriban. Ses pensées furent interrompues par le Swoke Swoke.

« Vous connaissez bien Siopë. »

Ce n’était pas une question, et Yana hocha simplement de la tête, avant de répondre.

« J’ai le très grand honneur d’être une des apprentis qu’elle a choisi de former. »

Yob Yob la regarda quelques instants avant de souffler et de regarder son compagnon, changeant brutalement de sujet.

« Donc vous venez me voir à propos du camp de réfugiés en bordure de Mille Mille… Je vous écoute. »

A Luke de jouer maintenant.

Spoiler:
Luke Kayan
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Lui laisser son arme ?

L'idée demanda un bon temps d'hésitation avant que Luke ne se décide, offrant à Yana son sabre-laser juste avant de pénétrer dans l'antre du Swoke Swoke, histoire de minimiser les risques de meurtre. Cela paraissait saugrenu, même au Hapien qui savait que la Sith n'avait aucun intérêt à déployer l'épée de Lumière dans le ventre d'un "ennemi" face à la demeure du Khalife, mais la méfiance demeurait. Luke alternait entre des pics d'apaisements et d'inquiétudes tourmentant ses entrailles. Cependant, n'étant pas aussi attaché à son sabre-laser que d'autres Jedis, pour ne pas dire faible en son maniement, il avait fini par juger plus prudent de ne pas éveiller la colère d'Adem Thorn. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle, le Hapien se contenta de saluer profondément le Khalife puis d'écouter, un pas derrière la Sith. La Force comme unique arme restante, le chevalier s'attarda sur la découverte des lieux. L'écho de l'onde qu'il avait envoyé mit un certain temps avant de revenir, de même que celui des voix des deux protagonistes du moment qui s'échangeaient des nouvelles. La pièce devait être grande, voir très grande et luxueuse au bruit régulier de la fontaine sage disposée en son sein.

Yana n'avait pas menti, le Swoke Swoke était une personne très importante, et surtout, elle le connaissait, encore mieux que ce que lui-même ne l'aurait songé. Plus forts que des liens commerciaux ou filous, la Zeltronne et Yob Yob avaient deux personnes en commun, et pas n'importe qui puisqu'il s'agissait de sa propre famille, mère et filleule... Dont l'une d'elle était justement la formatrice de Yana. Dans quel mauvais pas s'était-il encore mis ? Autant dire que le Hapien n'avait pas intérêt à commettre le moindre faux pas, car le vieux monarque ne choisirait pas son parti.

Néanmoins, le Chevalier nota également ce changement de discussion aussi brutal qu'inopiné. Le Khalife devrait être en train de poser dix milles questions à l'apprentie de Siopë, profiter du fait qu'elles soient aussi proches. Serait-il contre le choix de vie de la Maîtresse Sith ? Où préférait-il recontacter Yana en privé pour en discuter ? Luke n'en n'en savait encore rien, mais il garda précieusement l'information dans sa tête, sachant que cela pouvait aussi être un détail insignifiant, puis il s'avança à son tour, lorsqu'il fut implicitement convié à parler.

-Seigneur Yob Yob Adem'Thorn, en effet, le camps de réfugiés de Mille Mille a subit un terrible revers suite à un vaisseau qui s'est écrasé non loin, trente kilomètres environ. Le MedCorps avec qui je suis en contact a perdu de nombreux membres, dont certains de leurs dirigeants. J'ai donc été choisi comme représentant... Un peu par la force des choses. Quoiqu'il en soit, le bilan érigé par le MedCorps qui, comme vous le savez, est chargé d'aider ceux qui en ont besoin, Swokes Swokes comme colons, est lourd. Nous manquons de provisions, de médicaments et d'abri. J'aimerais savoir s'il était possible de compter sur votre aide Magnanime. Seriez-vous apte à accueillir les enfants et les femmes dans vos succursales ? Le sol d'une de votre entreprise suffira.

Fit-il, sans oser demander de carrément loger les victimes dans la demeure de Yob Yob, même si, le fait qu'il quémande l'abri pour des femmes et des enfants ne rende sensément pas dangereux la cohabitation. Au moins les enfants espérait Luke.

-Nous tâchons aussi d'aider les victimes du Crash, et ils nous ont déjà apporté de nombreux médicaments, seulement, nous sommes à l'étroit dans ce camps dévasté, sans compter que l'infirmerie est fonctionnelle à seulement 70%, chiffre qui n'a de cesse de baisser. Nous disposons de l'aide d'un médecin survivant et d'une infirmière en chef, actuellement préposée à la "garde" du camps, tandis que nous sommes venus ici vous supplier d'intervenir.

-Votre entreprise est aussi louable que risquée... Comment dites-vous déjà ? Ah oui, Lou. Vous savez que certains Swokes Swokes n'apprécient pas les colons, leur prêtant la cause de tous leurs malheurs. Je ne souhaite pas être vu comme un traître. Même si je ne me cache pas de mes tendances tolérantes, il y a une limite. Et nous aussi avons été touché durement, que croyez-vous ? Qu'en ce moment de crise, je peux m'offrir le luxe d'éparpiller ces biens qui pourraient sauver Mes gens ?

Le jeune homme réfléchit un instant. Il ne pouvait décemment pas lui balancer les valeurs des Jedis. Yob Yob n'avait pas été éduqué comme lui, et ne pouvait pas faire preuve d'autant d'abnégation, surtout après avoir souffert autant.

-Y a-t-il quelque chose que le MedCorps pourrait faire pour vous convaincre ?

-Et vous, que pourriez-vous obtenir d'eux ? "Représentant" choisi par la force des choses ?

Sans se démonter, le Hapien répondit, sans pour autant dire la vérité, il ne mentait pas non plus.

- Je travaille avec le MedCorps depuis l'extérieur. En réalité, j'ai été mandé ici pour aider le camps, avant que le Crash n'ait lieu. J'ai un contact direct avec eux.

- Vous travaillez donc pour la République. N'est-ce pas ?

Plus curieux qu'haineux, le Swoke Swoke regardai Lou sous toutes ses coutures. Avec sa silhouette fine, son visage encore couvert des griffures de la veille, le jeune homme ne payait pas de mine. Il n'avait pas envie de se découvrir mais finirait par le faire si besoin. Pour l'instant, il concédait les choses au compte-goutte.

- Je travaille pour aider les démunis, quelque soit leur race ou leur habitat.

Puis, plus discrètement Luke envoya une légère onde de Force à Yana. N'avait-elle rien à proposer en échange en ce qui concernaient les dames Los Los ? Rendu hésitant comme lorsque la Zeltronne lui avait proposé de lui "montrer d'avantage" sur le Landspeeder, Luke tâchait de rester digne. Il n'en montrait rien mais demeurait inquiet quant à de nouvelles révélations.

- Seigneur Adem'Thorn, nous avons réellement besoin de vous, sans quoi, de nombreux survivants du camps vont mourir. Les infections finiront par avoir raison d'eux. S'il vous plaît.
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Voir le chevalier Kayan négocier était fascinant pour la jeune apprentie, mais pas dans le sens que l’on pouvait penser. Non, c’était comme regarder un crash de vaisseau, fascinant et horrifiant, au point où on ne pouvait pas regarder ailleurs. Il était… bien trop idéaliste, et s’imaginait que le vieux politicien en face de lui l’était également au vu de ses arguments. Tout ce qu’il faisait était exposer sa situation et supplier de l’aide sans donner de raison valable pour laquelle ledit politicien aurait une raison de le faire.

C’était une des règles basiques de toute négociation, il fallait faire en sorte que la personne en face ait l’impression d’y gagner au change. Il fallait que ce soit du gagnant-gagnant, ou du moins en donner l’impression, essayer de convaincre son interlocuteur que c’était le cas. Dans ses propos, le chevalier Jedi ne faisait que demander, et le politicien jouait de mots et de paroles pour le faire tourner en bourrique et lui soutirer des informations qu’il aurait été plus sages de garder sous clé pour lui.

En gros, Yob Yob Adem’thorn se jouait de lui, et le chevalier le devinait sans doute, au vu de l’onde de Force qui a laissé s’échapper en sa direction. Après, à Yana de voir comment jouer la chose. Sa principale priorité était avant tout de quitter la planète avec ses troupes. Comment profiter de la situation par contre et renvoyer l’ascenseur au Jedi, si elle le faisait, c’était une autre paire de manches. Après quelques secondes d’hésitation durant lesquelles il finit de parler, elle prit la parole.

« Très estimé Yob Yob Adem’thorn, avant que vous ne fassiez votre choix, il convient de voir également les avantages qu’une telle aide pourrait vous apporter. Il est évident que d’aider les camps de réfugiés vous fera dépenser des ressources qui pourraient bénéficier à votre peuple. Pour autant, cette dépense est loin d’être un gaspillage. Comme vous le savez bien évidemment, la plupart des réfugiés et colons humains et d’autres espèces sont présents sur Makem Te pour une raison bien précise, l’extraction et le commerce d’épice et de minerais. »


Le khalife écoutait désormais la jeune Sith, et cette dernière crut apercevoir une expression amusée sur son visage.

« Il conviendrait donc de ne pas considérer cette aide comme une perte sèche mais plus comme un… investissement à court et moyen terme. Les corporations qui extraient ces ressources de votre sol n’oublieront sans doute pas de sitôt l’aide que vous avez porté à leurs employés, surtout si parmi les réfugiés se trouvent quelques cadres supérieurs ou leurs familles. Cette bienveillance pourrait se traduire par une volonté plus manifeste de travailler dans les mines vous reversant une partie de leurs dividendes, et plus immédiatement à un apaisement des tensions dans votre si belle capitale. Après tout, vous savez tout aussi bien que moi que les camps de réfugiés ne sont que des poudrières ne demandant qu’à exploser, et le désespoir peut créer une belle étincelle. En les aidant directement et ouvertement, vous les forcez à garder un calme relatif. Après tout, toute échauffourée pourrait conduire à un soulèvement des membres les plus vocaux de votre peuple contre eux, ce qui nuirait grandement à leurs chances de survie. »


Il était intéressé, et donc elle continua sans traîner. Elle savait que ses propos étaient relativement maladroits, mais elle n’était qu’une adolescente, pas encore habituée à jouer le jeu de la politique et des faux semblants. Elle espérait qu’il ne tiendrait pas cette jeunesse contre elle.

« Le seul problème qui reste sur la table est celui des… mécontents parmi votre peuple, ceux qui souhaitent une expulsion des colons de votre planète. Ils seront bien plus difficile à contenter, mais un déplacement du camp de réfugiés pourrait les apaiser suffisamment pour conduire sinon à un accord, au moins une limitation des tensions. Peut-être la construction d’un village ou une petite ville à proximité de Mille Mille réservée aux réfugiés et aux colons ? Certains pourraient crier que vous les isolez volontairement dans d’autres situations, mais cette situation vous ouvre des portes qui resteraient fermées dans d’autres circonstances. Après tout, qui ira protester contre la stigmatisation des réfugiés alors même que vous leur fournissez ce toit qui leur fait tant défaut ? »

Un petit sourire poli aux lèvres, la jeune Zeltronne hocha de la tête.

« Ce n’est que mon humble analyse de la situation votre éminence, et je ne doute pas que vous étiez déjà en train d’envisager les points que j’ai exposés avant même que je vous en parle. »

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du Swoke Swoke, qui ne préféra pas lui répondre, lui posant à la place une question qu’elle attendait autant qu’elle la craignait.

« Vous voilà bien déterminée à aider vos ennemis jeune apprentie. Je suppose que vous souhaitez quelque chose vous aussi ? »

Il était évident qu’elle souhaitait quelque chose, et elle préféra ne pas le cacher. On ne restait pas khalife pendant une quarantaine d’années sans avoir un acumen très développé pour ce qui est de la politique et des motivations de ses interlocuteurs.

« Il en va de soi votre Eminence. Comme vous le savez sans doute, je suis Impériale et étais à bord du vaisseau qui s’est écrasé si près de votre capitale il y a de ça une petite dizaine d’heures. De tout l’équipage présent auparavant, seule moi-même et environ trois cent hommes ont survécu, avec des blessures plus ou moins profondes, me désignant d’office comme leur officier supérieur. »

Yana eut une petite pensée pour Ysanne. Elle n’avait pas ressenti sa mort dans la Force, mais si sa capsule de survie, la seule option viable, vraiment, avait atterri dans le désert, ça n’allait tarder.

« Je souhaite simplement la survie et le rapatriement de mes hommes et de moi-même en territoire impérial. Il est bien entendu évident que la méthode dépendra de la situation en orbite, dont vous êtes sans doute parfaitement au courant contrairement à nous. Toute dépense de votre part en ce but sera généreusement compensée une fois notre retour en territoire impérial effectué. Vous connaissez mon Maitre, elle n’aime pas laisser des dettes impayées. »

Il n’y avait plus qu’à attendre sa réponse. Les jeux étaient faits, les dés jetés, le khalife avait la main.

Spoiler:
Le Masque de la Force
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La crise a-t-elle vraiment été évitée ? Car, dans le ciel, très loin là-haut, se joue toujours une bataille spatiale qui pourrait sceller le destin de ce monde. Si l'Empire l'emporte, alors tout risque de basculer... Et il est clair que, sournoisement, Yana a tissé une toile qui pourrait lui permettre de prendre le contrôle des événements le cas échéant...
Yana Silvasi remporte la victoire !

De nouvelles informations parviennent rapidement aux Impériaux : les défenses planétaires viennent d'être prises par un commando. Aussitôt, les soldats restés au camp, entraînés, parviennent à récupérer leurs armes... Il est clair que l'issue finale du conflit au-dessus de leur tête dépendra des ces défenses planétaires, et il est hors de question de rester sans rien faire... Et avec l'aide fournie par le Khalife, ils peuvent envisager de reprendre du service...


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Luke Kayan
Luke Kayan
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- Tu m'as trompée.

Suivant un silence de mort, la voix de Luke avait résonné comme un écho. Étrangement neutre, sans émotion, comme le bilan d'une entreprise en faillite faite par une autre pas vraiment concernée. Pour autant, la monotonie de son ton cachait une douleur double. L'évidente: celle de la trahison, et la subtile: la déception de soi-même. A quoi aurait-il dû s'attendre de la part d'une Sith ? Même apprentie, même blessée, peu importe. Avoir vécu chez eux aurait dû lui servir de leçon. Y compris ceux que l'on entraînait dans ce système, ceux qui "n'avaient pas le choix" étaient coupables de rester après s'être rendu compte de ce qui s'enseignait là-bas. Il y avait toujours un moyen de s'en sortir, il l'avait fait. Yana se complaisait dans l'obscurité à l'instar de ses comparses, elle l'avait simplement endormie, ses mots venant sensuellement se frotter à ses propres scrupules à défaut de ses hormones n'ayant aucun effet sur sa personne.

Avant que qui que ce soit ne puisse réagir, le jeune homme tourna le dos au Khalife et courut jusqu'à la sortie, heureusement en ligne droite. Il récupéra d'une onde de Force son sabre-laser et bondit vers le vieux landspeeder. Évidemment, il n'alla pas bien loin, et s'arrêta encore en vie par miracle à deux kilomètres de là, avant de s'engager dans une artère principale. Enfin, artère principale, on parlait de Mille Mille, une agglomération minuscule qui avait certainement permis à l'aveugle de conduire sans rencontrer un autre véhicule par miracle. Délaissant le Landspeeder, le Jedi héla un taxi, l'enjoignant à aller toujours plus vite, au-delà des limitations de vitesse. L'étau se resserrait, les routes étaient de moins en moins praticables, petit à petit bloquées.

Lorsque le camps fut atteint, sous les injures du Taxi qu'il n'avait pu payer faute de crédits, Luke courut vers les réfugiés, surpris de le voir revenir au "nid" désormais rempli de cafards. Ces foutus impériaux, parmi lesquels nombreux seraient ceux aptes à le reconnaître puisqu'il les avait soigné. C'était du suicide de rejoindre ainsi les civils piégés, mais qu'importe, le Hapien ne supportait pas l'idée de trouver un échappatoire après avoir laissé les réfugiés dont il avait la garde servir de jouets à l'empire. L'infirmière lui jeta un regard triste, le rodien se détourna de lui, en colère, trahi, le médecin hésitait. Il sentit les avis partagés, certains compatissants car il avait fait de son mieux, d'autres haineux. Mais dans tous les cas, personne ne posait la question de savoir où était Yana. Ni même lui. Luke savait juste une chose, les Siths ne l'arnaqueraient plus de la sorte. Il en avait fini des exceptions, de la bonne foi et de ses vaines tentatives pour aider, ceux qui supposément, n'avaient pas eu le choix. Sans les haïr-il espérait y parvenir tout du moins-, il les considérerait comme des objets du mal qu'il fallait arrêter, pour tout ces cris, ces larmes et interrogations étouffées, pour tout ce mal répandu sur leur sillage.

Quelque chose de froid enserra les poignets du blond qui ne se débattit guère. Les phalanges ensanglantées à force d'y enfoncer ses ongles, rongé par une colère qui lui faisait doublement mal étant donné son rejet des sentiments obscurs, le Chevalier se laissa guider par l'impérial. Tout n'était pas encore fini, il savait que la République luttait encore, mais son combat à lui était terminé, il avait échoué. Seule la dignité acceptait encore de demeurer à ses côtés, tandis qu'il accompagnait les victimes de l'Empire. SES propres victimes qu'il avait jeté dans leurs mains.
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