Kanien revenait d'un nouvel entrainement au sabre. Il s'était arrangé pour suivre le maximum de cours afin de pouvoir enfin devenir le bretteur qu'il aspirait à être. C'était la seule façon pour lui de palier à son évidente faiblesse physique. Il lui fallait au plus vite pouvoir atteindre le minimum de savoir faire pour se voir enseigner plus en profondeur l'Ataru, seule façon de se battre qui pourrait le rendre performant. Pour l'instant, il était clairement plus faible que ses camarades.
Malheureusement, le cours ne se déroula pas comme prévu. Celui-ci étant tourné vers le Soresu, technique raide et défensive, nécessitant de régler sa lame sur une longueur conséquente, le petit ewok et son arme atteignant tout au plus la cinquantaine de centimètres avaient subi une véritable humiliation. Bien sûr, rares étaient les padawans à ne pas apprécier Kanien, aussi il n'eût à essuyer aucune moquerie. Cependant, c'était dans son esprit que la honte et le doute se faisaient les plus pesants.

Une fois sa leçon donnée, le professeur, voyant la mine effondrée et les yeux luisants de son plus petit élève, le retint pour lui parler. Une fois les autres enfants partis, il s'agenouilla devant Kanien, plongeant ses yeux droits dans les siens.

-Écoute petit, tu as besoin de cours adaptés, d'apprendre des techniques pouvant te rendre performant, je vais demander à ce que tu ne sois plus obligé à suivre mes cours.

Profitant de l'occasion pour se renseigner, la peluche demanda de son basic moindre:

-Vous connaître maître qui pouvoir aider moi dans apprentissage Ataru ?

-Tu devrais consulter les dossiers dans la bibliothèque, tu trouveras sûrement ton compte ! Répondit le chevalier jedi avant de laisser filer le jeune ewok.

Kanien se renseigna en consultant divers fichiers du temple. Il retint plusieurs noms, mémorisant les visages associés à chacun d'eux. Il voulait vraiment s'investir dans son apprentissage. Il devait montrer l'exemple, prouver que n'importe qui y croyant pouvait y parvenir. Le nabot était vraiment déterminé à être ce jedi dont il avait rêvé : un sage pacifiste laissant sommeiller en lui un preux combattant.

Il finit par décider de rejoindre les autres padawans, délaissant ses recherches. Il se leva sur deux minuscules pieds velus, et prit la direction des salles communes d'un pas décidé.
Mais au détour d'un couloir, ses yeux papillonnant sans cesse et son esprit se perdant dans on ne sait quelle rêverie, il fit obstacle à une immense paire de jambes qu'il sentit se dérober. Il tomba lui aussi, et en se relevant, il tomba nez à nez avec un étrange artéfact dont émanait une puissante force obscure. Il fut à la fois fasciné et très perturbé, presque repoussé par ce mystérieux objet. Le chevalier jedi le rangea dans une bourse et se présenta au jeune ewok. Aussitôt, le nom fit tilt dans l'esprit du petit être: c'était un des experts de la forme IV. Par politesse, angoissé que son basic ridicule ne fasse fuir ce mystérieux jedi, il bredouilla:

-Moi être beaucoup désolé, pas avoir voulu embêter. Mon nom être Kanien Artzen, moi être très heureux de rencontrer vous maître, avoir entendu parler vous !

Puis, la légendaire curiosité de son espèce refaisant surface, il pointa de son petit doigt la bourse où le chevalier avait rangé le mystérieux et malsain objet, demandant:

-Quoi ça être ?

S'aidant de ses mains pourvues de ses quatre doigts -seules parties imberbes de son petit corps- l'ewok se releva. Il réajusta sa bure, l'épousseta. Il ne voulait pas pas renvoyer l'image de la bestiole sauvage, quand bien même elle fusse un peu authentique. Il se releva et s'inclina grossièrement face au chevalier, faisant basculer tout le haut de son corps à l'horizontale, au point que sa capuche retomba sur sa tête. En se relevant, il dut une nouvelle fois la rabattre, et l'arranger pour qu'elle ne porte pas un seul pli indésirable.

-Moi appeler "maître" tous les jedis importants, moi avoir appris à être très courtois.

Il tint à mettre ainsi furtivement en avant l'une de ses qualités, ne ratant surtout pas une occasion de se faire positivement remarquer par un des chevaliers de l'ordre. Et puis, au fond, le fait qu'il soit maître ou chevalier revenait au même pour l'ewok. C'était des gens digne de confiance et d'une haute estime, peut importe leur rang, et un élève devait les nommer par le titre qu'il convenait. Kanien avait très bien appris les différentes leçons sur les codes éthiques de la civilisation et tout ce qui se rapportait à la courtoisie ou la politesse. Il avait ainsi réussi à briser son attachement aux coutumes de son peuple qui auraient pu choquer plus d'un jedi.
Bien qu'il gardât un souvenir très précis et très agréable du peuple qui était le sien, et de toutes leurs traditions ou habitudes, il ne tenait pas à afficher un comportement foncièrement différent de la civilisation qui l'avait secouru et intégré.

Les questionnements du chevalier indiquaient que celui-ci ne devait pas avoir très bonne réputation au temple, le "méchant Trandoshian" avait-il dit. Kanien n'avait jamais entendu parler du jedi avant ses recherches, et n'avait jamais entendu de tel surnom. Mais après tout, un homme qui se promenait en plein temple avec un objet dégageant tant d'obscurité que même un padawan fraîchement initié de deux ans pouvait sentir ne devait pas faire l'unanimité...
Certains padawans auraient sûrement d'ailleurs eu peur de se montrer en compagnie d'un chevalier ayant une mauvaise réputation, et promenant un tel artefact, mais si quelqu'un acceptait la différence de chacun et ne condamnait que rarement des comportements étranges, c'était bien le jeune ewok.

-Moi être honnête monsieur : moi avoir fait recherches sur professeur qui pouvoir m'aider utiliser Ataru. Moi vouloir apprendre cette forme, et avoir besoin leçons personnelles.

Il écouta ensuite attentivement les explications du chevalier quant à son étrange fardeau. Si c'était bel et bien un Sith qui l'avait façonné, alors l'obscurité et l'aura malsaine qui s'en dégageait n'avaient rien d'imprévisibles. Heureusement que les couloirs étaient peu fréquentés à cette heure, un tel objet aurait attiré une attention incongrue sur le jedi.
A entendre la dernière interrogation du gardien de ce curieux personnage, qui d'ailleurs était plus une question envers sa propre personne qu'il formula tout haut, le chevalier était intrigué par le savoir obscur que renfermait le mystérieux objet. Kanien, bien que très curieux, comme les autres membres de son espèce, connaissait les limites qu'il convenait de respecter dans le domaine de la force. De plus, la présence de l’artefact l'avait dérangé, ce qui indiquait que la peluche n'était pas de ceux susceptibles d'être intrigués par de sombres connaissances.

-Moi penser que l'ignorer être préférable.

Kanien commençait à se sentir à son aise avec le chevalier. C'était très vraisemblablement un homme bien, un homme bon. La peluche avait bien fait de ne pas prendre peur quand celui-ci avait évoqué sa réputation de "grand méchant Trandoshian". Bien qu'il ait apporté le fameux artefact douteux au sein du lieu à la pureté presque sacrée, il n'y avait pas de raison de le fuir. C'était un jedi après tout, il était rare d'avoir à rencontrer des personnes n'ayant pas un bon fond. Et puis, l'ewok les sentait, les personnes qui n'avaient pas un bon fond.
L'intérêt que lui portait son supérieur, et toute la gentillesse de sa démarche rendaient le petit padawan très guilleret. Il s'était fait à l'idée que les autres padawans, les humains, les nautolans, toutes ces espèces semblables les unes aux autres, seraient toujours la priorité des hauts gradés. Le fait q'un chevalier reporte son intention sur lui, la frêle boule de poil à la démarche hésitante et décalée, le remplissait de joie. Non de la fierté, de la joie. Ça aussi, Kanien l'avait appris au temple : une fierté trop nourrie, lorsque l'on mesurait moins d'un mètre et que chaque porte semblait être un obstacle insurmontable, ne pouvait mener qu'à se blesser soi-même. Il ne se comparait pas aux autres, ne les enviait pas. Il était ce qu'il était, il devait s'en contenter, et il s'en contenter.
Chacun avait son rôle à jouer, et le sien serait celui de la charmante boule de poil, du jedi qui serait la preuve qu'il faut s'accrocher à ses rêves. Malgré sa jeunesse, l'ewok avait un certain sens du devoir, des responsabilités. Et à chaque pas, il songeait à son rêve : être un exemple pour tous ceux nés sans chance.

Il réalisa bien vite qu'encore une fois, son jeune esprit s'était laissé aller à des réflexions philosophiques qui ne lui convenaient guère. Si il ne voulait pas perdre cette fameuse attention, mieux valait qu'il réponde, et vite. Seulement, lui même ne savait pas d'où lui venait son affinité avec la force. Les autres au village, ceux qui portaient leurs capuches, ils étaient chasseurs, chamans, cueilleurs. Ils appartenaient à la nature. Kanien ne savait pas d'où venait son don, sa particularité.
Peut-être la nature, les arbres, avaient choisi de lui faire ce cadeau. Ces mêmes arbres que les siens vénéraient, c'était sûrement eux qui lui avaient offert ce don, ce pouvoir et fardeau. La petite boule de poil aimait à penser qu'encore une fois, ces arbres avaient souhaité en faire ce fameux héros qu'il aspirait à devenir.

-Moi pas savoir Maître. Moi avoir reçu... cadeau. Moi pas penser que autres ewoks avoir faculté de moi. Moi aimer penser avoir rôle à jouer à cause de ça. Cas de moi être rare. Ça être ma malchance, ça être ma malchance. Suivre chemin de jedi être mon devoir. Autre jedi m'avoir aidé quand moi être capturé depuis planète de moi. Moi pas pouvoir y retourner, des fois moi être triste. Mais moi pas avoir droit d'être triste. Vous comprendre ce que moi vouloir dire Maître ?

La peluche écouta attentivement les explications du jedi quant à la forme de combat qu'il aspirait à apprendre. Il savait déjà les difficultés auxquelles il devrait se mesurer. La boule de poil savait tout le défi que représentait d'apprendre une technique de bretteur si compliquée. Après tout, si elle n'était enseignée qu'à partir de plusieurs années d'entraînement, c'était pour une bonne raison. Mais c'était là sa seule chance, il pouvait, il devait surmonter les barrières imposées par sa condition. Pour son rêve, pour son rôle.
Le padawan n'ignorait rien des complications et du long entraînement qu'il devrait surmonter. Mais si il y parvenait, il deviendrait enfin l'égal des autres élèves. Il ne serait plus cantonné à son rôle de peluche. Il serait toujours le même, toujours présent pour guider toutes les petites âmes égarées et attristées du temple, mais il pourrait faire bien que mieux que réconforter, il pourrait défendre. Il ne devrait plus remédier aux problèmes, il pourrait alors les éviter.

-Moi être prêt à endurer beaucoup choses Maître. Moi savoir que route être longue et pas facile, mais moi être prêt à la suivre. Il tenta de garder le ton le plus solennel possible, exprimant sa détermination dans chacun de ses mots, soudain, il fit le plus d'efforts possibles. Il réfléchit du mieux qu'il put, son petit visage se renfrognant dans une moue de concentration. Réussissant alors à formuler dans un basic correct, bien que chaque mot semble être douloureux, haché, détaché du reste de la phrase : quel que soit le coût !

Ravi de sa dernière tentative, il se tint bien droit devant le chevalier, et laissant un instant aller ses idéaux et sa bonne et nouvelle éducation, il fût fier. Fier d'avoir pu parler comme les autres, ne serait-ce que le temps d'une phrase.

"Quel que soit le coût"


Zane avait frémit aux dernières paroles du petit Jedi. Beaucoup d'adeptes de la Force avaient succombé à l'obscurité sans le vouloir car ils désiraient quelque chose plus que tout et qu'ils étaient à payer le prix fort. Il avait parcouru de nombreux textes et récits sur d'antiques adeptes de la Force. Il avait même découvert des écrits sur la Guerre de la Force lorsque les Jedis et les Siths s'affrontèrent pour la première fois. Il avait découvert que pour augmenter leurs pouvoirs et leur puissance certains Siths s'abandonnaient à des rituels et des sortilèges plus obscurs et plus noirs que les autres. Ces Siths auraient fait trembler la galaxie et il est sûr que peu de leurs successeurs les égalaient. Certains Jedis afin de rivaliser avec leurs homonymes s'abandonnèrent eux aussi à des pratiques qui n'étaient pas cautionnés par l'Ordre Jedi, ils devinrent certainement pour certains d'entre eux les premiers Jedis Gris, et pour d'autres les premiers Jedis Noirs, des Jedis ayant succombé au côté obscure de la Force.


Le petit Ewok semblait pensé que la Force était une sorte de malchance. Il pensait être unique dans son genre et que donc aucun autre membre de son espèce ne possédait d'affinité avec la Force. Zane releva un sourcil de stupeur quand à ce propos. Pourquoi serait il le seul à posséder une affinité avec la Force au sein de son espèce ? S'il était capable de ressentir la Force, d'autre Ewok le pouvait très certainement. Il semblait également que le petit Ewok venait de lui confié quelque chose d'important. Il avait été capturé, donc il avait surement été réduit à la qualité d'esclave. Zane ne supportait pas les esclavagistes. Il avait eut à faire à certains d'entre eux une seule fois. Il avait croisé leur route sur une planète dénommé Tatoine. Cette planète était connu pour son climat plus que aride et ses dragons Krayt. Il n'aimait pas cette planète et avait un certain à priori sur les habitants de cette dernière. 


"Dis moi jeune homme, Kanien, c'est bien ça? Ne crois-tu pas qu'il pourrait y avoir d'autre Ewok qui comme toi ont développé une affinité avec la Force? Après tout, il y a des animaux qui dispose de cette affinité alors je pense qu'il est possible qu'il y est d'autre Ewok qui comme toi dispose de cette affinité, mais qui sont du coup considéré comme hum des chamans, non?"  


Le jeune Jedi prétendait être prêt à endurer beaucoup de choses. Zane voulait le croire mais cette technique nécessitait  surtout une grande concentration mentale pour évité de succomber à ses passions et ses pulsions. En effet, elle utilisait l’agressivité du guerrier pour être plus efficace. Zane avait pratiquait pendant des années pour pouvoir y parvenir. Il était désormais rompu à cette technique de combat mais il ne savait pas s'il était capable de dispenser un enseignement. 


"Tout d'abord, il ne faut pas que tu te focalises sur ça. Tu ne dois pas tout miser sur cette technique quel qu'en soit le coût comme tu viens le dire. Cette technique est certes physique mais grâce à la Force tu passeras outre. Là où ça devient plus compliqué, c'est le fait d'évité de succombé à tes passions ou ta colère. Cette technique est agressive et repose sur l'attaque. Cette technique va donc demander une implication totale de toi, mentale et physique." Le chevalier marqua un temps de pause "Tu devras être en harmonie avec la Force mais aussi avec toi-même. Tu devras avoir une totale confiance en toi-même et surtout tu devras résisté à la tentation de succomber à tes émotions et tes passions. Qui dit émotions et passions dit coté obscur." Zane marqua un deuxième temps de pause afin de marqué le jeune homme. Il le regarda intensément d'un regard à la fois de braise mais aussi froid comme s'il préférait évité de trop laisser d'espoir au jeune padawan. "Quelles sont les techniques que tu connais et que tu maîtrises et est-ce que ton Maître t'as autorisé à commencer à apprendre une nouvelle technique et en plus l'une des plus complexe."


Pour maîtriser cette technique, Zane avait subi de lourdes épreuves. Son ancien maître l'avait tout d'abord renforcé physiquement. Elle considérait que sans une bonne condition physique, il n'était pas possible de se battre correctement. Elle avait donc remplacé toutes les heures de méditation de la journée par des heures d’entraînements physiques, toutes plus intenses les unes que les autres. Elle le fît d'abord gagner en endurance en le faisant courir toujours plus longtemps. En quelque mois, il était devenu un très bon coureur et était capable de parcourir de longue distance. Elle avait ensuite décidé de le rendre plus fort physiquement en incluant des exercices tels que les tractions et les pompes. Grâce à cela il gagna en force et en explosivité. Par la suite, elle travailla son agilité et ses talents d'acrobates. Elle l'obligeait à réalisé chaques attaques au sabre par une vrille, un saut,... En une année complète, le jeune homme s'était métamorphosé. Il était devenu rapide, véloce, agile et avait gagné en force. Elle commença à lui apprendre la technique ataru. Il dût usé de beaucoup de patience, de baume, de points de sutures,... et encore de la patience avant de maîtrisé la technique. Il sût qu'il la maîtrisait lorsqu'il réussit une série d'attaque sur un autre padawan réputé pour être l'un des meilleurs bretteurs. Mais la particularité de l'ataru était la surprise. L'adversaire ne s'attendait pas à voir le Jedi bondir sur lui en exécutant des mouvements dans tous les sens avec rapidité et vélocité. Cette technique était la technique des bretteurs ayant abandonné la défense au profits de l'attaque car pour eux le Shii était dépassé.


"Je peux te l'apprendre, mais je te préviens, tu souffriras, mais surtout, n'abandonne jamais car quand tu réussiras à la maîtriser, les autres Jedis rivaliseront avec peine. Car cette technique si tu l'élabore à l'aide d'autre technique devient pas très conventionnelle et est donc assez compliqué à contrer si tu vois où je veux en venir."


Zane regarda le jeune padawan un sourire au coin des lèvres. Le padawan était désormais prévenu. 

Le soleil déclinait à l'horizon, le temps avait passé, et l'astre achèverait bientôt sa course céleste. Kanien avait beaucoup apprécié cette entrevue. Rencontrer un jedi de haut rang, tout du moins lui parler seul à seul n'était pas chose commune, la boule de poil était ravie d'avoir eu cet honneur. Néanmoins, le chevalier exigeait des réponses à des questions auxquelles il n'avait pas de réponse et que, de toute façon, il ne s'était pas souvent posées. Les autres, les autres comme lui, avaient-ils des pouvoirs ? Les chamans tiraient leur force de la nature, mais est-ce que celle-ci transmettait son pouvoir par la force, était-ce l'inverse ? Tous les mythes et les légendes autour des arbres n'étaient-ils que foutaises ou bien était-ce une autre façon de voir la force ?
Des questions bien complexes que l'ewok peinait à appréhender. De toutes façons, mieux valait ne pas trop penser à sa tribu. Car y penser c'était entrer en contradiction avec sa volonté d'oublier. Et les oublier, c'était moins dur, plus facile à vivre. Quand bien même, que lui apporterait de connaître la vérité ? Peu importe comment il l'appelait, le destin, la force, les arbres, tout cela avait mis Kanien sur une voie, celle du jedi. Nommer cette volonté ou du moins chercher à le faire ne rendrait pas sa tâche plus facile.
Ne savant que répondre, il se contenta de bredouiller :

-Moi pas savoir maître, pas m'être posé question. Peut-être. Peut-être pas.

Mais après tout, si lui était dans ce cas-là, peut-être d'autres ewoks vivaient dans la galaxie, pourquoi pas dans l'ordre jedi lui-même ? Sûrement serait-il plaisant de les rencontrer, d'appréhender leur façon de voir le monde. Car oui, lorsqu'on est entièrement recouvert de poils, lorsque l'on doit se hisser sur la pointe des pieds pour pousser la moindre porte, lorsque l'on est physiologiquement et mentalement différent, on voit le monde autrement. On a un autre point de vue.

-Mais si autres ewoks jedis exister, moi très content rencontrer eux !

Le ventre velu de Kanien grogna alors. Il avait faim, très faim. La discussion lui avait fait oublier cet étrange sentiment, mais à présent, il ressentait de nouveau l'appel de la nourriture. C'était l'heure du service, les autres padawans allaient bientôt passer à table. L'impatience saisit d'un coup le petit être. Il trépignait d'impatience à l'idée du festin qu'il allait s'offrir à la cantina du temple.
Lui restait un dernier détail à retenir. L'ataru. Le sujet principal de la discussion. En effet, outre les difficultés physiques de l'apprentissage d'une telle technique, cela demandait d'utiliser des sentiments humains, des sentiments capable de faire basculer l'équilibre d'un jedi. Seulement, la boule de poil se sentait bien maître de lui. Il ne craignait pas de céder à une quelconque obscure tentation. Après tout, l'ewok avait déjà refoulé la frustration, la tristesse et la rage par des centaines de fois au sein de ce temple. Si quelqu'un savait enduré les émotions pernicieuses, c'était bien lu, tout du moins c'est ce qu'il pensait. Le chevalier proposa gracieusement son aide au padawan, ce qui le remplit de joie. Peut-être pourraient-ils un jour faire plus ample connaissance, Kanien serait enchanté de suivre un cours particulier donné par un si particulier et si... fort personnage.

-Ca être un grand honneur pour moi maître ! Moi remercier vous milles fois ! Moi pas avoir de maître, avoir un peu appris trois premières formes de combat avec autres padawans...

La lumière se faisant très nettement plus rare dans le long couloir immaculé, Kanien vit quelques autres de ses camarades courir en direction du réfectoire. Lui aussi devait y aller. Un petit garçon, d'un blond rayonnant, s'arrêta plus loin pour l'appeler, l'incitant à suivre la petite troupe jusqu'à la cantina. Confus, l'ewok se retourna vers le chevalier jedi, s'inclina une dernière fois, faisant retomber une énième fois la capuche de sa bure sur sa petite tête velue.

-Moi remercier beaucoup beaucoup vous maître, ça avoir été un très grand honneur ! Moi devoir partir, espérer vous revoir vite !

Puis il tourna les talons, et se mit à courir en direction du repas promis. Il rabattit sa capuche dans sa course, laissant enfin son estomac grogner son soul...