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Ben Doyle s'avança. Ce n'était pas tous les jours qu''on accueillait un ministre sur la chaîne en ligne du Coruscant Post. Bon, on ne manquait pas de pointure sur la matinale en ligne menée par Doyle tous les jours mais malgré tout, Kastanie Artorius avait bien le droit qu'on l'accueille chaleureusement. D'autant plus que le rédacteur en chef du journal n'était pas en désaccord avec bien des positions du sénateur d'Anaxes. Sur l'Empire ou sur les Jedi, il avait des positions similaires à celles du représentant sénatorial.

On invita le sénateur à prendre place. La pièce était très simple. La caméra allait filmer l'échange entre le journaliste et le ministre, assis à une table l'un en face de l'autre. Un micro était positionné devant chaque individu, sur la table. En arrière plan, on avait les vitres du Post Building donnant directement sur le District Financier de Coruscant. L'équipe fit signe que l'émission allait être lancée et en un instant la parole fut à Ben Doyle.

    « Bonjour à tous, il est huit heures du matin et vous êtes sur la chaîne holonet du Coruscant Post! C'est Ben Doyle qui vous parle, Citoyens, et aujourd'hui dans la matinale nous avons le Ministre de la Sécurité Intérieure avec nous, monsieur Kastanie Artorius d'Anaxes! »


Le journaliste laissa son invité répondre afin qu'il puisse saluer les auditeurs.


    « Votre parcours a été assez fulgurant. Sénateur d'Anaxes après une difficile guerre civile sur la planète, vous avez obtenu là un job difficile vu l'état de votre planète. Vous avez tenu des discours particulièrement hostiles à l'égard de l'Empire Sith. Ce sont sans doute ces positions et la situation stratégique de la planète que vous représentez qui vous ont valu de succéder à Ion Keyiën à la tête du Ministère de la Sécurité Intérieure. Alyria Von devenue Chancelière, vous avez été confirmé dans vos fonctions. Une première question : que pensez-vous de la situation entre la République et l'Empire actuellement? Quelle est votre opinion sur les révélations faites par le Traître Janos, l'assassinat du Chancelier et le suicide du précédent Vice-Chancelier? »


Ben Doyle laisse son interlocuteur répondre à ces questions de pure actualité puis reprit la parole, prêt à poser des questions plus personnelles portant sur les convictions du sénateur.

    « A l'heure actuelle, vous vous trouvez dans le gouvernement Bresancion. Que pensez-vous de la situation actuelle? N'estimez-vous pas que les Jedi sont peut-être trop impliqués dans la conduite gouvernementale? La Chancelière est une Jedi, le Ministre de la Justice un Jedi et désormais le Jedi Halussius Arnor occupe une fonction de juge à la Cour Suprême. Votre vote d'abstention lors de sa nomination a d'ailleurs soulevé l'attention. »

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Cela faisait longtemps que je ne m’étais adressé à la presse, peut être trop longtemps … Tout cela s’était enchainé tellement vite. Mais aujourd’hui je devais le faire. C’était trop important pour que je ne reste que spectateur… et surtout, je ne voulais pas être un pion qui se faisait balader, et ceux, malgré mon inactivité apparente. Aujourd’hui tout cela allait changer. La république n’est pas au mieux de sa forme, peut être que j’allais lâcher une nouvelle bombe, mais il était trop tard pour reculer maintenant, il était trop tard pour reculer maintenant.

Je m’avançais dans les installations du journal, suivit par mes gardes et les divers personnes habituelles, ma directrice de communication, ma secrétaire, etc. Mais aucuns d’entre eux ne savaient ce qui allait se passer aujourd’hui. La seule personne au courant était le Président d’Anaxes. J’avais pu lui parler il y a quelques heures, et bien que surpris, il était d’accord avec ma décision. Bref. Plus le temps de parler, l’émission allait commencer. Je m’installais en face de Ben Doyle, discutant un peu avec son équipe de tournage avant que le direct ne commence. 5… 4… 3… 2… 1… Il commença, m’introduisant. Que le spectacle commence.


Bonjour Monsieur Doyle, et bonjour à tous les auditeurs qui nous écoutent, je suis ravi d’être présent avec vous aujourd’hui.


Je le laissai continuer, récapitulant brièvement mon parcours de ces dernières années et me posant directe des questions. Il ne perd pas le Nord notre cher ami.


Le problème avec l’Empire, c’est que malgré toutes nos actions, des plus diplomatiques aux plus extrémistes, c’est que nous n’arrivons pas à écarter ce problème très longtemps, ils reviennent toujours, et sans relâche. Et le sujet est là. Pour l’instant, nous avons un pack de paix fragile avec l’empire, mais bientôt, ils passeront à l’attaque ou ils nous forceront à le faire. Malheureusement, comme on a pu le voir avec la trahison de Côme Janos, ils ont peut être plus qu’une longueur d’avance. Si un traitre a pu aller aussi haut dans la société, qu’est ce qui nous prouve qu’ils n’y a pas des membres de l’empire dans le sénat, ou même dans d’autres institutions républicaines ? C’est d’ailleurs pourquoi nous avons décidé, grâce au nouveau budget, de créer la garde Licteur

Pour les révélations faites par Côme Janos, je pense que nous devrions les prendre avec des pincettes, après tous, il s’agit d’un sith, peut être cherche-t-il à diviser la République, ou peut être dit-il la vérité, quoi qu’il en soit nous devons être plus méfiant que jamais.

L’assassinat du Chancelier Valérion est une vraie tragédie, tant humaine que politique. Je suis certain qu’avec son influence nous aurions pu améliorer les choses, pour tous les citoyens de la République. Même si il est très étrange que si peu de temps après son investiture, il se fasse assassiner de cette façon. Et pour le suicide de notre ami, je préfère ne pas en parler. Il y a encore des choses à régler.

Et nous y voilà, le moment tant attendu, le moment qui risquait de soit de me faire exiler sur Anaxes jusqu’à la fin de ma vie, soit de faire en sorte que la République change profondément.


Je soutiens plei… Non. Je ne vais pas vous mentir. Le fait que les jedi soient présent dans deux des trois pouvoirs républicains m’inquiète grandement. Ils nous sont certes très utiles pour combattre les sith, mais plus le temps avance, et plus la frontière entre sith et jedi s’amenuise. Et je ne parle pas de la Force, je ne m’y connais que trop peu pour risquer de parler de cela. Mais regardez. Les siths sont en haut de la société impériale. Et désormais, de plus en plus de jedi arrivent dans l’administration républicaine. Et autant leur rôle auto proclamé est de combattre les sith, autant, ne sont-ils pas, au final, plus enclin à succomber ? De ce que j’ai compris, sith et jedi sont plus ou moins liés. Je ne doute pas des capacités de la chancelière Von, mais ne serait telle pas plus utile à préparer leurs élèves ? A entrainer nos troupes d’élites à résister aux suggestions mentales ? J’ai peur Monsieur Doyle, j’ai peur que la République ne finisse par échapper aux gens comme vous et moi. Et c’est pour cela…

Je marquai un petit temps, reprenant mon souffle, le regardant dans les yeux, croisant mais doigts en face de moi.


… Que j’ai décidé d’abandonner mes fonctions de Ministre.

Boom.


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« Vo solcando un mar crudele
Senza vele,
E senza sarte:
Freme l’onda, il ciel s’imbruna
Cresce il vento, e manca l’arte;
E il voler della fortuna
Son costretto a seguitar.

Infelice! in questo stato
Son da tutti abbandonato:
Meco sola e l’innocenza,
Chi mi porta a naufragar. »



Des interviews, Ben en avait fait plein dans sa carrière. Des longues, des courtes, des chiantes, des intéressantes, des surprenantes, des marrantes même... Mais encore jamais il n'avait eu droit à une démission en direct lors de sa matinale en ligne sur la chaîne du Coruscant Post. C'était un sacré scoop et il fallut un instant pour que le journaliste assimile l'information. Il avait l'impression que des chiffres volaient devant ses yeux. Chiffres d'audience, chiffres de vente, nombres de citations du journal, augmentation du cours de l'action, augmentation des bénéfs... Mais, en véritable professionnel des médias, Ben sut conserver une attitude calme, bien que la surprise ait inévitablement éclairé son visage. Après la démission de Grendo S'orn, venait maintenant la démission de Kastanie Artorius. "L'union nationale" c'était bien terminé.


    « La décision de rester droit dans vos bottes vous fait honneur, sénateur Artorius. »


Oui, il fallait bien meubler. Et comme Ben Doyle n'était pas en désaccord avec son interlocuteur que ce soit sur l'Empire ou les Jedi, il n'y avait pas de raison de l'enfoncer mais, au contraire, de le supporter. Il venait quand même de se mettre à dos la chancellerie suprême.



    « Voilà une information qui fera certainement grand bruit, si peu de temps après la démission du sénateur S'orn du ministère du Trésor. Est-ce que son action vous a inspiré? Et, d'ailleurs, quels sont les rapports que vous entretenez avec le représentant de Neimodia? »


En effet, cela pouvait être intéressant à savoir. Y avait-il eu concertation entre eux? Probablement pas, sinon ils auraient agi ensemble, en même temps. Mais le résultat était le même, par son inflexibilité la chancellerie venait de créer une crise politique, qui masquerait pour une part certaine les conclusions de la crise d'Aargau.


    « Je ne vous l'fais pas dire... Sith, Jedi, quelle différence? Les Citoyens, les gens comme vous et moi, n'y comprenons pas grand-chose. Une chose est sûre, une Jedi dirige la République et une Sith l'Empire. Pensez-vous que la tendance puisse encore s'inverser? Qu'le peuple retrouve la maîtrise des affaires politiques? »



Une dépossession... Voilà c'que c'était! Bientôt il n'y aurait même plus de sénateur dans l'exécutif républicain! Tant qu'à faire, autant laisser le Conseil Jedi gérer toutes les affaires. On allait dangereusement vers une situation de moins en moins démocratique.

    « Que retiendrez-vous de votre temps passé en tant que Ministre de la Sécurité Intérieure? Avez-vous eu de bons contacts avec les forces de police fédérales? Vous avez pu apprécier leur efficacité? »


L'occasion pour Kastanie Artorius de mettre son travail en avant, de montrer qu'il avait été un ministre attentif aux désirs des policiers républicains. Le public n'adorait rien plus que les flics et, donc, forcément, tous ceux qui pouvaient en être appréciés.

    « Comment voyez-vous votre avenir, sénateur? Après une telle déclaration, je ne doute pas que les Citoyens républicains voudront encore entendre parler de vous dans les mois à venir. Les hommes politiques qui osent défendre jusqu'au bout leurs idées sont rares dans c'te république. »


*Et je ne doute pas que l'action du Post sera en hausse à la clôture de la bourse de Coruscant ce soir...* pensa Ben, se pourléchant les babines à l'idée du fric qui rentrerait bientôt dans les caisses d'un actionnariat qui applaudirait les résultats du rédacteur en chef.




« Je vogue sur une mer cruelle, sans voiles et sans cordages. Les flots frémissent, le ciel s’assombrit, le vent se renforce et je suis contraint de me conformer au bon vouloir de la fortune.

Pauvre de moi, c’est dans cet état que je suis abandonné de tous. Seule, l’innocence m’escorte, qui me conduit au naufrage. »

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Il s’arrêta pendant quelques secondes. Je l’avais surement plus surpris qu’il ne le laissait paraitre … Après tout, c’était un professionnel n’est-ce pas ? Je souriais, imaginant la tête de mon staff totalement affolé, recevant des centaines d’appels, ne sachant plus où donner de la tête et étant certainement en train de se battre avec la sécurité pour arrêter l’interview ici. Cela faisait longtemps que je n’avais pas souris, prenez une photo mon cher Ben, c’est encore plus rare que de voir un hutt donner de l’argent.


Je vous remercie pour votre soutien.

Pour tout vous dire mon cher, ca en fera encore plus que vous ne le croyiez. Pour tout vous dire, même mon staff présent dans ce bâtiment n’était pas eu courant de cette nouvelle. Qui plus est, je ne donnerais plus d’interview … enfin pas hors d’Anaxes. Vous possédez donc une pépite mon cher.

Et puis non. La démission du sénateur S’orn ne m’a en rien inspiré. Je comptais le faire depuis un certain temps, mais j’avais des choses à régler avant. Des directives à donner. Vous parlez des forces de l’ordre, et bien, il s’agissait de cela justement, je voulais être sûr que notre sécurité soit entre de bonne main, et elle l’est. Nos agents sont fidèles à la République.

Le peuple peut retrouver le control, les élections sont là pour ça non ? Tant qu’elles ne sont pas influencées… Meme si je pense que les huissiers sont des gens de confiance, un Etat de cette taille peut toujours être sujet à de la tricherie. Surtout en ces périodes de troubles.

Bref. Je vais vous donner un dernier scoop avant de m’en aller. Je n’ai pas vraiment envie de rater ma navette pour Anaxes car votre bâtiment sera entouré d’autre journaliste voulant un mot de ma part… ou meme par d’autres personne…


Les gardes de la chancelière peut être… si elle ou quelqu’un de son cabinet avait entendu cette interview… ils voudraient certainement des explications. Mais tout ce que j’avais à dire, je l’avais déjà dit. Et je ne voulais pas m’attarder plus que nécessaire sur cette planète pourrit jusqu’à la moelle.


Malgré nos … opinions divergentes sur certains sujets le Sénateur S’orn m’a proposé de rejoindre sa formation politique. Ce que j’ai accepté. Pour la République. Ensemble, nous nous chargerons de reconstruire une République faite par le peuple, et pour le peuple.

Les Jedi s’immiscent peu à peu dans notre république, et pourtant ils ne souhaitent pas se faire assimiler. Je pense qu’une piqure de rappel pourrait être bénéfique, pour que toutes ces tensions s’amenuisent. Un nouveau serment de « fidélité » envers la république par exemple. Ce n’est qu’une idée en l’air. Mais ça serait un symbole fort.

Bref, je dois malheureusement vous laisser, mon chargé de communication fait des grands signes par la bas … je présumé que cela doit signifier que les premiers journalistes sont arrivés.
Mesdames, messieurs. Bonne journée à vous. Et puissiez-vous trouver la tranquillité de l’âme à vivre pour la République, tant que la République vit pour vous.

Et n’oubliez pas Ben Doyle, le quatrième pouvoir est le pouvoir le plus important d’une République. Vous pouvez faire… et défaire des gouvernements.


Cette dernière phrase avait été murmurée. Suffisamment pour que Le journaliste l’entende, mais à peine, mais pas assez pour que le micro capte les paroles pour les rendre compréhensible. Impérial, je me levai, me dirigeant vers la sortie. Nul doute que des rapaces m’y attendaient déjà. Ma proposition ? Une autre bombe. Mais cette fois ci, destinée au sénat. Nul doute qu’après cela, je n’allais plus avoir beaucoup d’amis chez les jedis.


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Bon. Combien d'ennemis venaient de se faire le sénateur Artorius? Beaucoup, sans doute. La Chancelière Von et son docile Vice-Chancelier, déjà, et le reste de l'Ordre Jedi. Vu le pouvoir grandissant de celui-ci, ça pouvait être dangereux. Mais comme Grendo, le sénateur d'Anaxes n'avait pas cédé à la peur et à l'intransigeance d'un exécutif de plus en plus autoritaire. Ben estimait la loi patriote nécessaire et utile et s'il y avait bien une chose qu'il fallait accorder à la majorité actuelle c'est le vote de cette législation préparée sous la chancellerie Scalia et le ministère Keyiën.

    « Vous avez décidément le don pour surprendre vos auditeurs, sénateur! Enfin, je vois à la mine de vos collaborateurs qu'ils n'étaient réellement pas au courant de cette annonce. »



C'était plutôt drôle d'ailleurs. Derrière la vitre séparant la salle de l'émission et les invités de passage, l'équipe de Kastanie Artorius semblait en proie à la plus totale débandade. Sans doute, les fidèles du sénateur se voyaient retourner avec lui sur Anaxes. Tandis que les plus ambitieux devaient déjà lancer des coups de fil pour trouver un autre homme politique à parasiter. Ah, les joies de la politique! A la vue de toute cette mesquinerie des cabinettards, Ben était bien content d'être un journaliste et rien que ça. Il avait déjà pensé à la politique... et s'était toujours ravisé. Il aurait sans doute pu faire un homme politique doué, et ses chances de conquérir un poste sénatorial étaient réelles. Mais voilà, ça ne l'intéressait tout simplement pas. Ben aimait son métier et la liberté de parole qu'il offrait. Un professionnel de la politique ne pouvait se permettre tout ce qu'il faisait et disait. Il était juste là où il voulait être et y resterait encore longtemps.

    « A peine créé, le FLR s'agrandit déjà en revenant le soutien d'un système régional important! Hé bien il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter bonne continuation, sénateur, en espérant que votre message en faveur de la démocratie soit entendu. C'était Ben Doyle à l'antenne, chers auditeurs, en compagnie du sénateur Artorius d'Anaxes. Encore merci de votre fidélité et à demain sur la matinale du Post, toujours au centre de l'information! »


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