clik:

Dire que je suis de mauvaise humeur? Le terme est plutôt faible! Je bouillonne intérieurement alors que la navette amorce sa phase d'approche finale et que ses patins se déploient. Je serre le poing et le cuir de mes gants craque en guise de protestation. Comment a-t-elle pu me faire ça? Comment a-t-elle pu préférer cette saloperie de twi'lek à moi? Pourquoi ne suis-je pas celle qui l'accompagne? J'ai des envies de meurtre et personne pour les assouvir!

- "Je vais tuer cette pute!" comme ça c'est clair au moins! "Elle servira d'exemple pour ceux ou celles qui prétendent pouvoir me concurrencer auprès de la Dame Noire!"

Une twi'lek... J'en reviens toujours pas! Être en concurrence n'est pas une chose désagréable en soi dans la mesure où je sais que je suis la meilleure des deux. Mais que ce soit avec une représente d'une sous-race, là... On touchait le fond! Cette espèce méritait de crever - comme toutes celles étrangère à l'humanité par ailleurs - et il fallait bien que je commence quelque part! Et je sais déjà que je vais prendre beaucoup de plaisir à massacrer cette petite garce!

Le tout, maintenant, c'est qu'elle survive assez longtemps pour que je puisse la renvoyer à la Force. Cette planète recèle bien des dangers à ce qu'on dit et j'ai plutôt tendance à le croire étant donné la puissance du côté obscur en ces lieux. Je jette un regard à Dranor et lui décoche un clin d'oeil: si je suis en colère à cause de ma mise en retrait par la Dame Noire je suis en revanche ravie de pouvoir passer un peu de temps avec lui. On ne va pas fort en ce moment et je suppose que la danger nous rapprochera. Je l'espère en tout cas! Le tout est de savoir si la frustration va prendre le pas sur mon désir de sauver mon couple...

[Jet de dé pour déterminer l'état d'esprit!]

J'essaie vraiment de me forcer au calme! De me dire que ça ne sert à rien de s'irriter pour quelque chose que je ne peux pas changer pour l'instant! Mais la haine se montre - comme souvent - la plus forte et je n'arrive pas vraiment à garder l'esprit clair tant elle m'aveugle. Je la contiens mais... j'ai plus qu'envie de la laisser s'exprimer!

- "Gardez la navette!"

Je m'adresse aux soldats qui nous accompagnent. Ils ont intérêt à bien faire leur boulot et qu'on retrouve notre moyen de transport en état lorsque nous reviendrons! J'effleure ensuite la main de Dranor et l'invite à me suivre. Remonter la piste d'effluves du côté obscur n'est pas difficile tant ces dernières sont puissantes. Mais ça ne rend pas la chose agréable pour autant. C'est si puissant que j'ai l'impression que ça sape l'oxygène autours de moi! Le genre de sensation que je ne ressens qu'en présence d'Ynnitach...

Une fois dehors je jette un regard au temple de taille impressionnante étrangement et parfaitement bien conservé auprès duquel nous avons atteris. Pratiquement au même instant une intuition s'empare de moi et je vois ma maîtresse face à une construction similaire. Un message de sa part pour nous avertir qu'elles sont arrivées? Sans aucun doute...

Des voix étranges résonnent de l'intérieur de l'édifice et je jette un regard à mon amant: non, nous ne sommes pas seuls! Parfait! J'aurai peut-être finalement un exutoire! Je me mets alors sur la pointe des pieds et embrasse Dranor avec passion. La promesse d'un massacre m'excite et c'est ma façon de l'exprimer...

- "Toi et moi on est invincibles!" un autre baiser puis un sourire. "Ne l'oublie pas!"

Je saisis alors mes sabres et marche d'un pas décidé pour franchir l'enceinte du temple. Je n'arrive pas à percevoir les personnes ou les créatures dont les murmures nous parviennent et il en est de même pour leur présence. La Force est si puissante qu'elle altère ma perception. Dommage... Mais ça rajoute un petit challenge à notre expédition!

On franchit finalement les portes entrouvertes du temple...

Pour Dranor, cette mission, c'était la soupe à la grimace. Il n'avait pas envie d’être là, et la seule raison qui le poussait à ne pas s’échapper avec son vaisseau - son vaisseau qu'il avait réussi à récupérer par miracle et sans une égratignure après sa capture sur Byss, malheureusement gardé par des soldats... la confiance régnait..- c’était la présence de Zora.
Mais tout n’était pas rose et simple. Il n'arrivait toujours pas a digérer ce qui s’était passé. Le capitaine était une nouvelle fois au service de la Dame Noire, mais il y avait une bonne nouvelle, il devraient tout les deux tuer des Siths. Jusque là il n'avait pas de raisons de causer de problèmes.
Mais écoutant Zora maugréer contre la nouvelle apprentie d'Ynnitach, le contrebandier se contenta de la fixer froidement, secouant négativement alors qu'elle lui envoya un clin d’œil qui se voulait complice.
Elle allait se faire tuer par cette jalousie...Il devrait mettre la machine en marche pour inverser la vapeur, sinon tout allait péter tôt ou tard.

Même si Zora se montrait des plus attentionnée à son égare, elle devait bien sentir qu'il n'avait pas la tête à être de bonne humeur, de plus cette sensation étrange qui commençait à lui retourner le bide... Qu'était-ce donc ? Le coté obscur de la force ?
Le contrebandier estimait que oui.
Comment Zora pouvait supporter ça ? Pouvait on seulement aimer ça ?
Inspirant, pris d'une nouvelle nausée qui resta cependant accroché à son estomac, Dranor regarda Zora alors qu'il prirent la direction du temple, avant de lui glisser à voix basse :

''Toi et moi on à rien à foutre ici et tu le sais. Tu sais très bien aussi que la Dame Noire n'en à rien à foutre de toi ni de la Twi'lekk. Elle se sert de vous deux, comme deux jolies petites marionnettes pour faire ses basses besognes. Si tu crois que tu vas prendre sa place un jour tu te fous le doigt dans l’œil rouquine.''

Mais alors qu'il approchaient de plus en plus, des voix se firent entendre. Alors que Zora le regarda comme pour confirmer qu'il avait bien saisi le message, Dranor se saisit de son blaster qu'il dégaina sa attendre.
Cette histoire allait être compliquée, il le pressentait deja, et malgré l’étreinte et le baisé passionné qu'il rendit cependant malgré sa mauvaise humeur des derniers jours, le capitaine répondit à la jeune femme qui parlait de leur duo invincible.

''Toi et moi on est pas invincible, alors tache de t'en rappeler aussi...''

Il appuya ses dire d'un regard soutenu alors qu'il se sépara de l’étreinte pour reprendre leur marche en direction des portes du temple. Ayant passé l'enceinte, le capitaine fut prit d'une nouvelle nausée.

''Bordel... C'est vraiment insoutenable cette merde...''

Lâchât-il d'une voix basse et rauque.

Poussant finalement la porte du temple sith, les amants entrèrent sans un bruit, à pas de loup. S'ils avaient des ennemis ici, il faudrait sans doute jouer de finesse, tout aussi invincible soient-ils tout les deux. Bon il devait le reconnaître, sans être invincible, il faisaient carrément une bonne équipe, cela avait été prouvé à maintes et maintes reprises par le passé.

Alors qu'ils avançaient dans un long atrium parcouru de larges piliers, le capitaine attira l'apprentie sith à couvert. Mettant son index devant sa bouche pour lui faire signe de ne pas faire de bruits, il lui montra du doigt deux silhouettes drapées de noir marchant dans le fond de la pièce.
Armant son blaster il regarda un instant la jeune femme. Cela lui rappela la première fois ou il l'avait embrassé, dans le sous marin en train de couler sur Mon Calamari. D'un regard de braises, le capitaine vint, l'adosser contre le pilier venant poser ses levres contre les sienne venant lui donner à son tour un baiser enflammé avant que la mort ne vienne s'abattre dans le temple.

Mon pouce glisse sur le bouton sombre d'activation de mon sabre et je décale ma tête sur le flanc du pilonne pour observer les deux silhouettes à quelques mètres de nous. Je ne sais pas vraiment ce que c'est mais c'est sur notre chemin! Et dans un édifice qui appartient désormais à l'Empire qui plus est. Leur présence est un problème. Et j'ai une manière aussi basique qu'efficace pour les régler!

Mais Dranor me retient de ses bras puissants et me plaque contre le pilier avant de m'embrasser. Je garde un instant les yeux ouverts puis m'abandonne lorsque la surprise passe. J'aime cette situation où s'allie désir et danger! C'est comme ça que je me sens réellement vivante. L'étreinte de mon amant me fait oublier la présence des deux inconnus qui s'éloignent d'ailleurs sans nous avoir repérés. Je lui souris en écartant mes lèvres des siennes puis adopte un air plus sombre.

Ses paroles ont trouvé écho en moi! Je sais déjà que je ne suis plus la favorite de Darth Ynnitach! Qu'elle se sert de moi comme je me sers d'elle pour pour prendre un jour le contrôle de l'Empire! Qu'elle se débarrassera de moi sans hésiter si jamais je ne rentrais plus dans ses plans! Tout ça, je le sais! Ce n'est pas nouveau! Je suis une marionnette, certes... Et une marionnette consentante pour ne rien arranger... Quand est-ce que je suis devenue une personne dont on peut user à sa guise?

Je détourne le regard pour observer la majestueuse salle dans laquelle nous nous trouvons avant de le baisser vers la poussière qui recouvre le sol. Et j'en viens à me poser une question qui m'effleure l'esprit pour la première fois: est-ce que ça en vaut la peine? Est-ce que l'Empire en vaut la peine? Nous nous ferions tuer si nous désertions mais est-ce qu'il ne vaut pas mieux mourir debout et libre qu'à genoux dans la servitude?

- "Les choses ont bien changé depuis la dernière fois que tu m'as embrassée comme ça hein?" oui, c'est évident et ça n'appelle pas de réponse. Nous sommes tout deux d'accord! "Je sais que la Dame Noire ne me considère plus comme avant! Son attitude, son regard, ses actions... Tout me prouve qu'elle ne mise plus grand espoir en moi! Je suis... démodée, on dirait!"

Ca fait plus mal que je ne le pensais! Je m'étais tellement habituée à jouer les premiers rôles... Artorias avait été le point culminant de ma formation! Mais depuis j'étais comme une relique du passé qu'on respectait encore mais qu'on oubliait! Quel avenir réservait-on à ce qui était dépassé, inutile voir... encombrant?

- "Peut-être que je ne serai Impératrice tout compte fait..."

Je ne sais pas quoi faire et je l'exprime en haussant faiblement les épaules. Je ne peux pas baisser les bras mais je ne peux pas non plus lutter contre l'évidence! J'enroule mes bras autours du cou de Dranor et l'enlace avec douceur.

- "Ou peut-être qu'il est temps pour Darth Ynnitach de tirer sa révérence..."

Les conséquences d'un tel choix me donnent le tournis tant elles sont nombreuses! Ce n'est pas le moment de parler de ça et encore moins de perdre du temps! Je gratifie le contrebandier d'un dernier baiser et m'en écarte: on a un temple visiblement "habité" à explorer! Je lui décoche un regard entendu et on reprend notre progression avec discrétion! Dommage...

On arrive à franchir la salle aux piliers et à pénétrer dans un tunnel qui nous offre moins de cachettes potentielles. La Force devient de plus en plus oppressante, presque hostile. Je m'appuie contre le mur et chasse l'étourdissement qui m'a pris. Bordel, c'est quoi cet endroit?

- "C'est rien..." je rassure Dranor. "Ça va!"

Ce que je déteste paraître faible... On arrive vers la fin du couloir quand tout à coup trois formes se dressent sur notre chemin. Je ne vois pas leurs yeux mais je sens qu'elles nous ont vues. On va devoir se battre! Et se débarrasser d'eux avant qu'ils aient le temps d'avertir leurs collègues. J'active donc la lame de mon sabre qui illumine le couloir de sa luminosité rassurante. Le soucis c'est qu'en face ils font pareil...

- "Intéressant..."

Et sacrément ennuyant, aussi! Je me place devant Dranor et active ma seconde lame. Je vais bloquer nos adversaires et lui fournir les ouvertures dont il a besoin pour les dégommer. La forme du couloir m'aidera à les maintenir éloignés du contrebandier. En théorie en tout cas...

- "J'espère que tu n'as pas perdu la main Darinson..."

Et j'espère qu'il en est de même pour moi! Trois adversaires armés de sabres et maîtrisant sûrement la Force. C'est plus qu'un challenge. Ils se jettent sur nous et je pars deux coups avant de faire un bond en arrière. Ils sont rapides! Un peu trop à mon goût... Et leurs corps vaguement humanoïdes ne me disent absolument rien! C'est quoi cette espèce?

Je pars une autre attaque sans cesser de reculer, utilise la force pour déstabiliser un ennemi et un pas sur le côté pour éviter l'attaque d'un second. Je bloque enfin la lame du troisième entre mes armes et offre ainsi la première ouverture à Dranor. Il a intérêt à bien viser parce qu'elle n'est pas énorme et que je pourrais me retrouver sur la trajectoire de son tir s'il vise un peu trop à droite...

Les tirs - précis - de Dranor me manquent de peu mais percutent pour mon plus grand plaisir le visage de l'un de nos adversaires. Si j'en avais l'occasion je me serais sûrement retournée pour décocher un regard désapprobateur à mon compagnon histoire de lui rappeler que je tiens à ma vie. Mais l'essentiel est acquis et je peux bien passer sur les traits d'énergie qui ont failli me roussir encore plus. Je recule d'un léger bond et fait tourner quelques fois le sabre dans ma main droite tout en décochant un sourire carnassier aux deux ennemis restants. Une bonne chose de faite!

Un second tir du contrebandier est renvoyé à l'expéditeur et je sonde la Force pour m'assurer que Dranor n'a rien. La peur laisse rapidement place au soulagement puis à la colère quand je réalise qu'il s'en est fallu de peu pour que l'une des rares personnes que j'aime retourne au grand fleuve de la Force. Je bats l'air furieusement pour empêcher nos adversaires d'avancer et fait même un pas dans leur direction. Reculer d'avantage? Ce n'est pas dans ma mentalité! Ni dans celle de l'homme qui partage ma vie...

- "Je suis Zora Shaar-lâ, l'apprentie de la Dame Noire et Impératrice des Sith! Soumettez-vous ou mourrez!"

L'offre ne trouve que peu d'écho chez nos assaillants et ils ne prennent même pas la peine de répondre. Comprennent-ils le basique ou se contentent-ils de m'ignorer? Peu importe je suppose... Une volée d'éclairs me frôle mais je comprends rapidement que ce n'est pas à moi qu'elle est destinée. Le cri de douleur que pousse Dranor me fait prendre conscience que la décharge a atteint sa cible et je me retourne plus par peur que réel besoin pour m'assurer qu'il est encore en vie. Et il l'est! Un dur à cuir ce gaillard! Ce n'est pas pour rien que je suis tombée amoureuse de lui pas vrai?

Mieux encore: il décoche un coup de pied qui déstabilise l'indélicat qui s'en est pris à lui. Un revers de sabre au niveau de sa nuque lui ôte la vie et le corps sans vie tombe sur le sol pour m'en plus grand plaisir. Plus qu'un! Le cri d'alerte de Dranor m'avertit du danger et je dresse l'une de mes lames dans mon dos pour parer un coup. Mais je n'ai pas la force de le bloquer efficacement dans cette position et l'extrémité du sabre me brûle le bas du dos. Je serre les dents tandis qu'une décharge de douleur se propage dans mon corps. Je me baisse pour éviter d'être tranchée en deux puis roule pour me mettre hors de portée.

- "Merci!" que je souffle à Dranor lorsque je me redresse à ses côtés. "C'était moins une!"

Nous aurons le temps - j'espère en tout cas - de nous occuper de nos blessures plus tard. Pour l'heure il s'agit de se défaire de notre dernier adversaire. Il est plus coriace que les deux autres et plus habile également. J'ai beau tenter de parer ses attaques et offrir les ouvertures dont le contrebandier a besoin pour l'achever, l'autre se débrouille pour les éviter. Quelle merde! J'aime bien les défis mais lorsque je risque de perdre la vie c'est bien moins amusant...

Finalement je jette l'un de mes sabres vers l'adversaire, qu'il l'évite. Je profite du léger flottement que ça procure pour prendre de l'élan et me jeter au sol pour glisser vers lui. Je frappe avec autant de célérité que possible au niveau des jambes pour les trancher en deux. Puis colle ma main dans son dos pour lui décocher une volée d'éclairs et le propulser vers Dranor. À lui l'honneur de l'achever!

Ceci fait je récupère mon arme et glisse les deux sabres dans leurs étuis sur le flanc de mes cuisses. Pour l'instant on l'a emporté. Mais qui sait combien d'autres ennemis peuvent abriter ces ruines. La discrétion s'impose désormais et c'est... irritant! Mon truc a moi c'est plutôt de rentrer par la grande porte et massacrer tout ce qui se trouve sur mon chemin. Pour une fois il va falloir user de subtilité...

- "Comme au bon vieux temps, hein?" ça m'amuse et ça se voit. "Enfin... presque!"

Ouais, d'ordinaire on ne se bat pas contre des utilisateurs du coté obscur. Mais les choses changent il paraît...

- "Ça va?"

Je m'approche de lui, une main sur ma plaie déjà cautérisée dans le bas de mon dos. Une cicatrice de plus, une! C'est gênant mais supportable. C'est plus mon amour propre qui a été blessé à vrai dire! Mais avec un peu de chance ma rivale d'apprentie a déjà connu la mort! Dur à dire... Je ne ressens pas sa présence dans la Force mais elle est peut-être trop éloignée ou alors le côté obscur si puissant en ces lieux m'empêche de la sentir. Peu importe au final...

- "Ces saloperies ne reconnaissent visiblement pas l'autorité de la Dame Noire! Ils ne la connaissent peut-être même pas ou alors il s'en tapent complètement! Dans les deux cas ça fait de nous des parasites qu'ils voudront éliminer! Trouvons rapidement quelque chose à ramener à l'Impératrice et tirons-nous d'ici!"

On poursuit donc notre expédition dans le silence et avec plus de précautions qu'auparavant. On évite une seconde patrouille ou quelque chose qui y ressemble et on traverse la grande salle qui nous fait face pour s'enfoncer dans un second couloir plus spacieux que le premier. J'ai l'impression que l'architecture gagne en taille au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le temple. Tout comme la puissance étouffante du côté obscur. Une violente migraine s'empare peu à peu de moi sans que je sois en mesure de la stopper. Joie!

- "En fait... Cette Nuray représente quoi pour toi?" une question posée sur le ton de la discussion mais également une manifestation de ma jalousie - il faut le dire - maladive. "Tu as refusé de servir la Dame Noire pour mon bien mais tu n'as pas hésité à le faire pour elle! Alors tu comprendras que je m'interroge un tant soit peu sur le sujet hein?"

La situation n'est peut-être pas la plus indiquée pour ce genre de conversation mais j'aime bien mêler l'utile au désagréable... Et puis je ne suis pas certaine qu'il y ait un bon moment pour parler de ce genre de choses. J'ai besoin de comprendre! Ce faisant on continue notre progression...

Le combat avait été plutôt court, mais d'une rare violence, et de plus il n'y avait pas de casse, enfin, pas trop. Zora était blessée mais rien de grave. Après qu'elle eu réussi a faucher les jambe du dernier ennemi, le contrebandier en avait profité pour récupérer son blaster avant de lui coller une décharge d’énergie dans la tête.

Définitivement, malgré les années écoulées, tout deux faisaient toujours une sacré équipe.
Regardant Zora en souriant en coin, soufflant sur le canon « fûûû ! » encore fumant de son blaster avant de le faire tourner autour de son index pour le remettre dans son holster, le contrebandier se remémora tout ces moments de castagne qu'ils avaient passé ensemble. Ça c’était bien vrai, ils n'avaient pas perdu la main, tout deux étaient doués ensemble, pas de chichi.
Mais cependant alors que son sourire disparut doucement de ses lèvres, le pilote se décida à lui faire passer un message pour le moins clair, l'impératrice, il s'en foutait cordialement.

''Ouais tu l'as dis, comme au bon vieux temps ! ... Et pour ce qui en est de ces saloperies qui ne reconnaissent pas l’autorité de ta très chère maîtresse, laisse moi te dire qu'elles ne sont pas les seules... Enfin t'as raison, remettons nous en route, j'ai envie d'en finir avec toute cette merde. Depuis que l'on s'est posé ici j'ai qu'une envie, c'est de gerber...''

D'un regard entendu, le capitaine reprit la progression dans le temple, Zora marchant silencieusement à ses cotés.
Dranor trouvait que l’heure ne se pretait pas forcement aux grandes discussions, alors qu'il la regarda lui poser quelques questions sur Nuray. Mais que pouvait il faire si ce n'était d'y répondre.
Quand il avait quelque chose à dire, il le disait, que ça plaise ou non, Zora ou pas.
Peut etre etait-ce cela qu'elle aimait aussi chez lui ? Enfin c’était probablement un tout, comme ce que pouvait ressentir le contrebandier pour elle. Même si elle le faisait tourner en bourrique, il n'arrivait tout simplement pas à se passer d'elle. Ils avaient vécu trop de choses ensemble pour que tout soit gaspillé par cette maudite Dame Noire. Oh Darinson en avait gros sur la patate. Sa vengeance ne serait-peut etre pas terrible, mais il comptait bien donner un coup de pied dans la taupinière à un moment donné, juste par : « principe »

Ce fut donc d'un leger air agacé qu'il répondit à voix basse toutefois histoire de ne pas rameuter le voisinage :

''Nuray... Nuray... Et bien comme t'as dû t'en douter en voyant ma tête, je savais pas que c'était une femme, et cela dit, ça ne change rien, si ça avait été un homme j'aurai essayé de le sortir de là par tout les moyens aussi.''

Le contrebandier ne savait pas vraiment comment lui expliquer les choses, il parlait d'un voix plutôt hésitante, cherchant ses mots, ce qui était plutôt rare chez lui quand on y repensait.

''Nuray, c'est un bon gars, enfin... femme... ça fait un moment déjà qu'il, enfin qu'elle... bon sang je vais jamais m'y faire... est a mon service. Elle bosse bien, n'a peur de rien, a du caractère, dans un certain sens elle et moi on est un peu pareil. Et même si je sais que c'est pour l'argent qu'elle est resté, et ce malgré les risques qu'elle savait encourir, c'est par ma faute si elle en est arrivé là. Et ça... comprends le ou non, je compte pas l'abandonner. Je suis quelqu'un sur qui on peut compter, tu le sais. C'est dur de gagner mon amitié mais quand on l'a, je retournerais tout l'espace pour lui venir en aide. Tout comme à toi.''

Le capitaine coula son regard bleu électrique vers la sith qui marchait silencieusement à coté de lui.

''C'est tellement facile de laisser les gens derrière soi, de les abandonner, de les tuer, ou même pire de les torturer. Peut être que c'est facile pour toi, toi, tu n'en a rien à faire des états d’âme. Moi je sais même pas si j'arriverai à la regarder en face après ce qu'elle a subi sur Dromund Kaas. Alors tu comprendra que je peux pas la laisser moisir là bas, je suis pas comme ça Zora, et je serais jamais comme ça. C'est le moins que je puisse faire pour elle.''

S’arrêtant un instant, le contrebandier rapprocha son visage de Zora collant presque ses levres au siennes avant de murmurer :

''Si j'ai voulu refuser ta proposition, c’était parce que j'avais le choix. Toi et moi on aurait pu se barrer et ça s’arrêtait la. Je préfère mourir en homme libre qu'en larbin. Et si j'ai changé d'avis par la suite, c'est parce que je n'avais plus le choix. Elle mérite pas de crever, elle a rien fait pour mériter ça. C'est mon amie, t'aurais jamais du la traiter comme ça, et rien que pour ça je vais t'en vouloir un sacré paquet de temps, aussi mielleuse soit tu avec moi...''

Le contrebandier se décolla d'elle avant de soupirer et de se remettre le paquet en place, regardant le couloir ou tout les deux se trouvaient.

S'il y a bien quelque chose que j'ai toujours apprécié chez Dranor, c'est son franc-parlé. La plupart du temps ceci dit je n'en suis pas la cible. Je gère les sarcasmes ou reproches de la plupart des gens sans même y faire attention mais ce contrebandier-là est décidément capable de m'atteindre en quelques mots.

Heureusement ma torche est dirigée face à nous et l'obscurité qui nous drape me rassure un peu quant au fait qu'il ne peut pas voir la grimace que je pousse. Il m'en voudra un bon bout de temps pour cette Nuray? Depuis quand les insectes se mettent-ils entre nous? Je reprends de la contenance et pousse un léger soupire avant de tourner finalement un bref instant mon regard vers lui:

- "Et bien j'espère pour elle que tu seras plus efficace pour venir à son secours que tu l'as été pour venir au mien!" oui, je suis amère. "Quoi qu'il en soit elle sera bien traitée tant que tu joueras au parfait petit soldat docile. Comme jusqu'à maintenant! Tant que tu n'éveilles pas les soupçons de la Dame Noire, on restera tous les trois en vie! Alors arrange-toi pour que ça continue!"

Je n'ai pas vraiment envie de relever le reste de ses explications. Je suppose que Nuray mérite sûrement de rester en vie et peut-être même qu'elle a sauvé la vie de l'homme que j'aime. Alors que j'étais enfermée, impuissante... Rien que pour ça je la hais! Si elle est encore en vie c'est uniquement pour Dranor. Et croyez-moi, ça me pèse...

- "Et puis en ce qui me concerne elle a aussi fait le choix de combattre l'Empire! Ça m'étonnerait que tu aies du la traîner attachée derrière toi pour tirer sur nos soldats! Et je ne vais pas la traiter en amie parce que c'est la tienne! C'est une ennemi, point! Malheureusement pour elle, elle n'est pas aussi importante à mes yeux que tu l'es..." Je m'arrête et pivote vers lui. "En fait tu sais quoi Darinson? Au lieu de me faire des reproches tu pourrais plutôt me dire merci d'être encore en vie! Parce qu'aux dernières nouvelles si tu respires - et l'autre salope aussi par la même occasion - c'est parce que je me suis démenée pour ça! Alors je t'en prie, de rien!"

Je lui décoche aussi désapprobateur que noir avant d'ouvrir la marche. Je suis blessée, énervée et fatiguée. Et le côté obscur omniprésent me broie les épaules comme s'il voulait m'écraser. J'ai provoqué cette discussion mais maintenant elle me saoule. Je suis chiante, j'assume! Finalement on parlera de tout ça une autre fois et pas en plein milieu d'un temple Sith envahi de créatures bizarres!

On arrive au fond du couloir qui débouche sur une vaste salle carrée. On se situe à peu près au centre d'un des côtés et des escaliers descendent vers une plateforme au centre de la pièce. Trois autres entrées similaires à celle qu'on vient d'emprunter se situent sur les autres faces du carré mais bien trop loin pour que je puisse y sauter. Il semble en revanche possible de faire tomber de massives passerelles du plafond. Là encore, la Force ne m'est d'aucun secours.

La console au centre peut-être? Je m'en approche après un regard à Dranor et pose le regard sur une sorte de plateau archaïque avec diverses pièces qu'on peut glisser pour former des symboles ou des glyphes peut-être? Je n'ai jamais été douée pour l'informatique et n'ai jamais eu la patience nécessaire pour pirater ce genre de gadgets. Je m'efface donc et invite Dranor d'un geste du bras à gérer la chose.

- "À toi l'honneur!" je le gratifie d'un sourire en coin. "Ben quoi? Soit tu t'en occupes soit je plante mon sabre dans ce bidule jusqu'à ce qu'il veuille bien nous libérer un accès!"

Ouais c'est vraiment pas mon truc, je vous dis! Je croise ensuite les bras et observe les reflets ambrés qui dansent sur les murs. L'eau qui entourent notre plateforme dévie une lumière qui semble provenir de pierres luminescentes, en profondeur. Quant à la salle en elle-même, elle est marquée d'un mélange entre pierre naturelle et taillées. Je ne sais pas ce qu'on va trouver mais ça devient de plus en plus excitant!

Oui... bien sûr... t'as raison Zora.... Merci de m'avoir fait du chantage en torturant mon amie pour sauver ma peau et le tienne.... T'es vraiment une perle de bonté... Mais laisse moi te dire que t'es complètement à côté de la plaque. Continue tes manigances et tes coups tordus comme bon te semble, mais oublie pas une chose: a force de tirer sur la corde, un jour elle va casser...   "

Répondit amèrement le contrebandier, la fusillant presque du regard tout en marchant silencieusement dans les couloirs emplis de pénombre du temple Sith. Pourquoi donc s'obstinait elle donc dans cette voie? N'était ce pas plus simple autrement? Pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué? Disait un certain proverbe qui commençait à prendre tout son sens.
Mais bon sang, que faisaient donc les Sith à tout ces enfant pour les rendre aussi cruel et méchant? La seul qu'il connaissait vraiment, Zora  -en omettant Velvet dont il n'avait plus eu de nouvelle depuis des lustres- n'avait jamais vraiment raconté son passé, mis à part une enfance moisi dans les profondeur de naar shaddaa. Mais on ne naissait pas méchant et cruel, on le devenait. Dranor s'était toujours demandé ce qui l'avait rendu comme ça, quel fils de pute avait bien pu la rendre comme ça... ça... Le capitaine maudirait cette personne jusqu'à son dernier souffle.

Mais là, le capitaine ne voulait plus penser à tout cela pour l'instant, d'autant plus que tout deux entrèrent dans une large pièce au centre de laquelle se trouvait une console. Qu'était-ce donc ? Le contrebandier l'ignorait, mais peut être était ce une sorte d'interrupteur ultra compliqué pour ouvrir un sas quelconque ? Ou bien abaisser les lourdes passerelles ?
Le contrebandier fronça les sourcils en observant le panneau de contrôle. Qu'est ce que cela pouvait bien représenter? Ça, il n'en avait aucune idée. La seul idée qui lui traversa l'esprit ce fut de faire un mouvement de main vers Zora pour qu'elle évite de planter de rage son sabre dedans.

''Nan ça va... ça ira...Je m'en occupe''

Ça ne les aurait pas vraiment avancés... et leur but était d'avancer et pas de rester bloqué comme deux idiots devant une console fumante.

"Bon... c'est pas que je suis trop un cérébral... mais je vais faire ce que je peux, ça à l'air plutôt complexe..."

Répondit il également alors qu'il commençait à faire bouger les blocs au figures complexes, le capitaine comprit rapidement que cela allait devoir lui demander un grande concentration pour sortir une dose de jus de cervelle efficace.
Les motifs étaient étranges et l'agencement entre eux étaient plus que hasardeux.
Cela devait forcément représenter quelque chose, mais quoi? Peut etre que les figures correspondaient à un code mathématique ?

Fronçant les sourcils le contrebandier tentait de trouver une solution rationnel à poser sur les figures des blocs. En bougeant quelques un, Dranor s'appercut bien vite qu'en effet bien une sorte de code, mais plutot compliqué. S'allumant un cigare qu'il coinça entre ses dents, tiraillé par la sensation atroce que lui procurait le coté obscur de la force, il se pencha un peu plus près, pour regarder les blocs.

''Je crois que j'ai saisi le principe... mais ça va me prendre du temps j'ai quelques calculs mentaux à faire...''

Se servant de la poussière sur la console, le capitaine traçait quelques équations mathématique. Ce n’était pas son fort mais dans la vie fallait se sortir les doigts si on voulait avancer.
Plaçant un bloc après l'autre reprenant ses calculs, un sourire s’élargit sur son visage, oui c’était ça, il tenait le bon bout !

« Putain Darinson t'es pas con quand même ! » Se dit-il intérieurement pour se féliciter.

Mais sa joie fu de courte durée, du bruit se faisait deja entendre dans un couloir proche, des ennemis s'approchaient sûrement d'eux.
Se retournant vers Zora, Dranor lui glissa rapidement :

''J'y suis presque, t'es capable de me couvrir le temps que je finisse ?''

A peine eut-il finit sa phrase que déjà deux silhouettes drapées de noir firent irruption dans la pièce...

Tandis que Dranor s'occupait de la console je faisais les cent pas dans son dos. Chaque minute perdue ici était autant de temps en moins pour mener notre mission à bien. Je comptais bien ramener quelque à Ynnitach pour lui prouver ma valeur mais pour l'instant on avait rien trouvé à se mettre sous la dent. À part quelques adeptes du côté obscur. Et heureusement ces derniers semblaient plus proches de cultistes que de véritables guerriers Sith. Sans quoi on aurait eu de la peine à arriver jusqu'ici. Déjà que ce n'avait pas été folichon...

J'effleure du bout des doigts la plaie cautérisée mais néanmoins douloureuse de mon dos. Elle ne fait qu'accentuer la rage que je canalise du mieux que je le peux pour l'instant. Darth Ynnitach, Daesha, ce temple, Nuray... Autant d'éléments qui ont tendance à me taper sérieusement sur le système ces derniers temps. D'un certain côté cette expédition dans ce temple mais donne une merveilleuse occasion de me changer un peu les idées et, surtout, de me défouler...

Je me penche sur l'épaule à Dranor alors qu'il m'annonce qu'il va devoir faire quelques calculs mais qu'il est capable de nous ménager un accès. Je dépose un baiser sur sa joue et me fend d'un léger sourire en coin qu'il ne peut pas voir tout en lui ébouriffant les cheveux:

- "Oui enfin évite de trop te concentrer aussi hein?" parfois j'ai l'impression de frôler notre ancienne complicité. "Faudrait pas que tu attrapes une migraine non plus..."

Je hume un instant son odeur dans son cou puis m'écarte pour reprendre ma marche en rond sur la petite plateforme qui nous accueille. Je me sens inutile pour le coup mais je prends mon mal en patience du mieux que je le peux. La patience et moi, ça fait trente-six... Mais les étranges résidents de ce temple décident à nouveau de se manifester et leur arrivée et annoncée par quelques bruits provenant du couloir que nous avons emprunté quelques instants plus tôt. Ils nous traquent...

- "Je vais voir ce que je peux faire..." que je réponds à Dranor lorsqu'il me demande de les retenir. "Au moins on ne peut pas dire qu'on s'ennuie ici!"

C'est le moins qu'on puisse dire, en effet! J'active mes deux sabres au moment ou deux adversaires s'engagent sur la passerelle qui mène à nous. J'avance vers eux pour profiter de son étroitesse et ainsi annuler leur avantage numérique. L'assaut est rapide, brutal. Visiblement ces types ne s'embarrassent pas de la politesse. Ça nous fait au moins un point commun...

Je fais glisser le coup d'un adversaire le long de ma propre lame pour la dévier avant de décocher une volée d'éclairs au second. Mais ce dernier réplique de la même façon et nos décharges d'énergie obscure s'annulent mutuellement lorsqu'elles se rencontrent, l'électricité crépitant un instant autours de nous.

Je fais de mon mieux pour offrir à Dranor le temps dont il a besoin mais je suis bien malgré moi forcée de reculer, de céder du terrain face aux assauts furieux de mes adversaires. Mes deux sabres et toute ma concentration ne suffisent pas à prendre l'avantage et ça devient de plus en plus dur de les contenir. Je m'entoure alors d'un brouillard d'ombre pour gêner leurs mouvements et leur perception mais là encore ça ne semble pas être autant efficace que ça. Peut-être qu'ils sont tellement habitués à côtoyer ce lieu chargé de Force obscure pour être affectés par ce genre de pouvoir...

- "Dranor?" le ton de ma voix exprime clairement le stress. "Je veux pas te mettre la pression mais si tu pouvais accélérer le mouvement je t'en serais très reconnaissante!"

Je fauche l'air de mes deux sabres pour forcer mes adversaires à reculer et en profite pour jeter un regard à mon amant. Juste au moment où les trois autres passerelles s'abaissent dans un bruit métallique provenant des chaines qui les soutiennent. Tandis que celle qui nous a menée jusqu'à la console s'effondre dans l'eau. J'ai à peine le temps de bondir en arrière pour me réceptionner sur le sol ferme pour observer mes deux adversaires tomber dans l'eau avec elle.

Enfin... L'un d'entre eux passent directement dans l'eau et un furieux bouillonnement puis du sang à sa surface nous indiquent plutôt clairement qu'il vaut mieux ne pas tomber dans le bassin. Je ne sais pas quelle genre de créatures rôdent dans ses profondeurs mais il vaut mieux ne pas le savoir visiblement...

Le second ennemi tente un saut dans me direction et j'essaie de le repousser en m'aidant de la Force pour bloquer sa tentative. Il arrive néanmoins à se rattraper de ses deux mais au rebord de la plateforme et alors que je m'apprête à lui trancher les doigts pour l'envoyer rejoindre son semblable, Dranor me prend de vitesse et lui décoche un tir parfait entre les deux yeux...

- "Deux de plus! Ou, plutôt, de moins..."

On est pas pour autant tirés d'affaire, loin de là! Nous devons maintenant choisir entre trois passages. Lequel mène à des holocrons ou quoi que ce soit d'utile? Difficile à dire... D'autant plus que ce n'est même pas certain qu'il y ait un chemin susceptible de nous mener à ce que l'on cherche... Et la Force ne m'est d'aucune utilité ici, la perception qu'elle m'offre étant largement atténuée par sa puissance en ces lieux. Je suis pratiquement aveugle de ce côté-là...

- "J'imagine qu'on a pas trop intérêt à se séparer pour explorer." vu les dangers qui nous guettent, on ne sera pas trop de deux... "On continue tout droit? À gauche ou à droite peut-être?"

Les trois passages semblent identiques et sûrement destinés à perdre les éventuels fouineurs qui arrivent jusqu'ici. Je laisse le choix à Dranor pour lui prouver que son avis m'importe. C'est faible, mais c'est toujours une avancée sur le long chemin qui doit nous mener à la réconciliation. Et puis son avis vaut bien le mien en l’occurrence.

Des bruits rauques et réguliers qui se rapprochent de nous nous indiquent en tout cas qu'il vaut mieux ne pas trop tarder à prendre une décision...

L'instinct de Dranor est plutôt fiable en temps normal. Allez savoir pourquoi, c'est un peu son équivalent de la Force. Et que dire de sa chance? Si je m'en suis remise à lui pour le choix du passage à emprunter, c'est - je l'avoue! - un peu en comptant là-dessus. Mais lorsque je sens poindre le doute dans le ton de sa voix et qu'il remonte son chapeau d'un air ennuyé sur le haut de son village, je sais que notre destin est aux mains du hasard. Irritant...

- "Gauche, t'es sûr?" je ne sais pas, je le sens pas. "Enfin... au point où on est de toute façon..."

Au moins on est d'accord sur le fait que le passage central semble trop évident. Après, pour le reste... On prend donc le passage su-mentionné et on obliqua sur la gauche pour suivre le chemin qui s'enfonçait vers les profondeurs. Sûrement une bonne chose si l'on considère que les objets dignes d'intérêts dans ce genre d'endroit se trouvent souvent bien planqués. Ou en profondeur...

Je lève l'un de mes sabres haut devant-moi pour profiter de sa luminosité et me repérer. J'ai perdu ma lampe-torche lors du précédent affrontement. Elle a sûrement dû tomber dans l'eau alors on fait avec les moyens de bord, hein? L'avantage c'est que la lumière projetée par ma lame est moins puissante et donc plus discrète...

Dranor me demande alors comment va ma blessure et je tourne un regard suspicieux dans sa direction. Est-ce qu'il se fait réellement du soucis ou c'est de la simple politesse? Je l'ai vu davantage s'occuper de la santé de Nuray que de la mienne depuis son arrivée sur Dromuund Kaas. Ça change mais je ne vais pas m'en plaindre...

- "J'ai connu pire..." je hausse les épaules un bref instant. "Mais ce n'est pas vraiment agréable pour être honnête!"

Ha ça... La morsure d'une lame de sabre-laser n'est clairement pas indolore. Tant que je reste immobile, ça va! Mais le moindre pas étire ma chair et me rappelle douloureusement que j'ai été assez déconcentrée pour me faire avoir par l'un de ces étranges gardiens. Ou alors il était tout simplement plus habile que moi mais mon ego m'empêche d'envisager cette simple option! Non, c'est ma faute et puis c'est tout!

Je marque une légère pause pour tirer une seringue de l'une des sacoches de ma ceinture. Je me l'enfonce ensuite sans ménagement dans la cuisse et elle provoque un petit bruit d'air lorsque le système injecte le serum qui me maintient en vie. J'ai l'impression que cet endroit accentue encore la maladie du sang avec laquelle je dois composer depuis de longues années déjà. Raison de plus pour ne pas s'attarder plus que nécessaire, pas vrai?

Le bruit d'une dalle qui s'enfonce, le cri que pousse Dranor puis sa main qui capture la mienne me tire de mes pensées quant à mon état de santé. Je lui emboîte le pas tout en me retournant quand un grondement sourd s'élève dans notre dos. Une boule de pierre d'une taille parfaitement adaptée au couloir nous roule droit dessus. Et la pente du couloir va lui permettre de prendre rapidement de la vitesse. Je ne me fais donc pas prier et malgré les protestions de ma blessure, je cours aussi vite que je le peux.

- "La... prochaine fois... je choisis... le chemin!" que je lui annonce en haletant. "

Un sourire fugace plus tard, je me décale sur le côté pour éviter une... lame d'énergie semblable à celle des sabres-lasers. Plusieurs d'entre elles apparaissent sur notre passage, s'extirpant des murs à notre passage pour se rétracter aussitôt après. Ha ben ouais, la boule de pierre qui menace de nous écraser et qui se rapproche dangereusement, c'était pas assez! Fallait encore ajouter des lames du genre pour nous pourrir encore la vie...

- "Si on sort... de ce temple, je... le fais réduire... en cendres!"

Je sonde la Force pour que notre duo évite les lames qui nous menacent directement. On semble également condamnée à gagner notre course contre la pierre qui nous talonne et c'est plutôt mal barré puisqu'elle se rapproche irrémédiablement de nous. Finalement le sol redevient plat et on franchit encore une dizaine de mètres, suivis par le grondement sourd du piège roulant. Puis le sol disparaît pour laisser place à un gouffre d'un peu plus de cinq mètres de long. Emportés par notre élan et n'ayant de toute façon guère le choix, on se jette un regard avant de sauter.

Je m'aide de la Force pour augmenter ma capacité de saut mais le poids de Dranor réduit fortement cet avantage. Je le sens me traîner vers le bas mais je me refuse à lâcher sa main. D'ailleurs l'idée ne m'effleure même pas! Résultat? On s'écrase contre le rebord de l'autre côté et si le contrebandier parvient à se rattraper de sa main métallique, ce n'est pas mon cas. Je chute avant que sa main libre se referme autours de mon poignet. Je lève alors les yeux vers lui avec - je l'avoue! - une certaine crainte...

Va-t'il me lâcher? Ce serait si simple... Il n'a qu'à ouvrir la main pour me condamner à une chute sûrement aussi rapide que mortelle. Et quelque part je sais qu'il a envie de le faire. La respiration courte et le regard indécis, j'attends le verdict. Tandis que dans notre dos la pierre achève sa chute dans les ténèbres et qu'un grand fracas nous annonce qu'elle a finalement atteint le sol...

On est encore reliés à la vie par la main artificielle de Dranor. Ce simple lien est tout ce qui nous sépare de la mort, d'autant plus que je n'ai guère les moyens de m'aider de la Force dans cette situation. Tout repose sur lui. Notre vie, bien sûr! Mais surtout la mienne! S'il-te-plaît Dranor, ne fais pas le con!

Ma crainte persista encore quelques instants jusqu'à ce que Dranor me hisse suffisamment haut pour que je puisse trouver une prise sur le rebord. M'aidant de son corps comme d'un appui, je parviens finalement à retrouver une relative sécurité. En tout cas, je ne suis plus suspendue dans le vide! C'est déjà ça! Dranor me rejoint quelques instants plus tard et je tourne la tête vers lui pour lui décocher un regard reconnaissant!

Je sais maintenant que ses sentiments pour moi sont toujours présents et je devrais m'en réjouir même si pour le coup je me sens un peu coupable de ce que je lui ai fait subir. Mais rassurez-vous, cet état d'âme qui ne me ressemble pas ne tarde pas à s'estomper. Tiens, j'ai encore une conscience moi? Bon à savoir! Toujours est-il que je suis consciente d'avoir frôlé la mort et que c'est bien à Dranor que je dois d'être toujours vivante. Je le récompenserai comme il se doit lorsque nous retrouverons l'intimité de mes quartiers sur Dromuund Kaas...

- "Je vais bien!" que je lui réponds lorsqu'il s'inquiète pour moi. "Grâce à toi!"

Là je me dis que la politesse m'impose de lui retourner la question même si dans le fond je sais bien que mon amant est aussi solide qu'un vieux cuirassé:

- "Et toi? Rien de cassé?"

Il arrive ensuite à la même conclusion que moi: s'il y a autant de pièges c'est qu'on se rapproche certainement du but. Le piège qu'on a déclenché doit sûrement être neutralisé par un mécanisme quand les "résidents" du lieu empruntent ce passage. Quant au gouffre qu'on vient de passer, il sert sûrement à s'assurer que seul un manipulateur de la Force puisse le franchir. Simple et efficace à la fois! Du moins, si les visiteurs indésirables n'ont pas jugé utiles de prendre des grappins avec eux...

- "J'espère que tu as raison! À ce rythme on va finir par y laisser des plumes!" enfin... "Encore plus, je veux dire!"

Dranor attire ensuite mon attention sur des gravures sur les murs du couloir. Je finis de m'épousseter et je vérifie que ma blessure ne s'est pas aggravée avant de venir prendre place à ses côtés et lever mon sabre pour observer tout ceci. On dirait effectivement que les personnes représentées sur les fresques - faisant sûrement parti de celles qui nous ont attaquées - semblent vénérer un objet. Je hausse les épaules lorsque le contrebandier me demande ce que j'en pense:

- "Sûrement un holocron ou quelque chose dans le genre! Si ces types sont des cultistes on peut partir du principe qu'ils vénèrent les connaissances laissées par leur maître!" je tourne le regard vers lui, un sourire en coin. "Qu'est-ce qu'on attend pour aller vérifier?"

C'est un peu notre spécialité ça, se jeter dans la gueule du Shistavanen. D'un commun accord nous poursuivons notre route. On continue d'avancer le long du couloir dans un premier temps jusqu'à bifurquer pour en emprunter un second. Éclairé, cette fois-ci. Des fils électriques relient des lampes qui projettent leur clarté à intervalles réguliers. Les parois semblent également parfaitement entretenues contrairement au rez-de-chaussée du temple qui semble pratiquement laissée à l'abandon. Quelque chose me dit qu'on arrive dans la partie "habitable" de l'édifice, celle où vivent ses curieux habitants...

- "Courage Dranor!" je remarque que la présence écrasante du côté obscur commence à faire son effet. "On trouve ce truc et on dégage!"

Oui, moi aussi je ne suis pas au mieux! Pourtant habituée au côté obscur, celui qui s'exprime ici est de nature si violente qu'il semble vicier l'air... On avance encore pendant une dizaine de minutes et on évite une patrouille. Les deux personnes qui la composent semblent détendus, guère en alerte. Peut-être qu'ils ne s'attendent pas à trouver des étrangers ici et relâchent donc leur garde. Tant mieux!

Presque une heure plus tard on arrive finalement à l'étage supérieur d'une énorme salle et on se cache derrière les massives colonnades qui la ceinturent. Une dizaine de silhouettes drapées de noir s'inclinent à intervalles réguliers face à un autel sur lequel un objet triangulaire et disposé. Je l'observe un instant tandis qu'un sourire se dessine sur mon visage.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Un type vêtu de rouge quant à lui invective les autres en s'exprimant dans une langue qui ne me dit rien. Sûrement leur prêtre ou quelque chose comme ça! Dans tous les cas il semble évident que c'est lui qui mène la danse ici! On est proches du but mais largement en infériorité numérique. Peut-être qu'on pourrait peut-être réduire un peu leur nombre...

- "Dis-moi... Tu as toujours un détonateur thermique sur toi je suppose?" que je chuchote à Dranor.

Je peux cacher en partie ma présence dans la Force mais pas Dranor. Alors ce n'est qu'une question de temps avant que l'on se fasse remarquer même si pour l'instant nos ennemis sont occupés par leur étrange rituel. Je crois que mon amant à déjà compris où je voulais en venir...

Zora ne semblait pas avoir remarqué son hésitation ce qui rassura le contrebandier. Sa chute ne semblait pas l'avoir non plus blessée davantage bien qu'il jeta un regard à la blessure qu'elle portait dans le dos histoire de s'assurer qu'elle ne se soit pas aggravée, ce qui ne semblait pas être le cas.
Se remettant doucement le jeune couple se concentre donc sur les gravures murales.
Comme Zora semblait confirmer les dire du contrebandier, il devait bien s'agir de quelque artefact Sith.
Reprenant leur progression qui fut longue et difficile, autant à cause des patrouilles que de l'ambiance du temple en elle même. Le contrebandier se sentait terriblement mal, et Zora quand à elle ne semblait pas non plus dans son assiette.
Oui, ils devait prendre cette chose et se carapater bien vite d'ici. Mais leur marché dura encore une éternité, si bien qu'il arrivèrent finalement à une grande salle qui ressemblait au cœur même du temple. De larges piliers entouraient celle ci, et au centre de la grande pièce une sorte de prêtre drapé de rouge encourageant ses fidèles à se prosterner devant un objet rouge et pyramidale.
Ça n'engageait rien de bon et le capitaine n'avait pas vraiment d'idée sur la marche à suivre.
Ce fut cependant Zora qui lui offrit un plan, lui demandant avec son petit sourire en coin s'il avait sur lui un détonateur thermique.
Le contrebandier fouilla dans la sacoche accrochée à sa ceinture , sortant une petite boule couleur argentée sur le sommet de laquelle trônait un bouton rouge.
Souriant à la Sith le contrebandier, toujours caché derrière la colonne ajouta à voix basse:

"Bien sûr je pars jamais sans! Y a pas mieux pour démarrer une petite fête improvisée et faire marrer la galerie!"

Le capitaine posa son pouce sur le bouton rouge qu'il pressa amorçant la charge. Il comptait bien la lancer dans le tas et faire un strike, cela laisserait le temps à Zora d'attirer l'holocron vers elle et l'effet de surprise leur permettrait probablement de pouvoir filer avec une plus grande de aisance.
Bonne n'était certes pas gagné mais il fallait dure que le couplé d'amants n'avait pas franchement mieux comme solution, et puis un détonateur thermique ça avait toujours son petit effet.
Se préparant à lancer le projectile en plein milieux de la foule qui se courait sans cesse devant l'objet pyramidale, le contrebandier glissa à  Zora:

"Prépare toi ça va péter sec!"

Sortant du couvert du pilier Dranor lança la bombe sphérique en plein milieu de la foule. N'ayant même pas encore touché le sol le détonateur explosa dans un puissante explosion tuant, faisant voler quelques membres dans toutes les directions.
Et, alors que l'explosion venait juste de se passer, la Sith attira vers elle l'artefact grâce à la force. A peine l'eut elle entre les mains que le capitaine dégaina son blaster pour tirer dans le tas commençant à courir pour s'échapper.

"Allez! On s'arrache de là! Le mec en rouge à pas l'air content!"

Et pour cause celui qui semblait diriger ses fidèles n'avait pas succombé à l'explosion. A peine relevé, il avait invectivé ses troupes pour qu'ils se lancent à la poursuite des deux voleurs. Oh bien sûr Dranor n'avait pas comprit un traître mot de son charabia, mais vu le ton qu'il avait adopté, ce n'était certainement pas pour les inviter à rester pour prendre l'apéritif, ce qui aurait été somme toute très gentil de sa part.
Puis, Dranor laissa Zora passer en premier couvrant sa fuite, abattant un ou deux serviteurs, mais, devant leur nombres, il se vit contraint de reprendre sa course, talonnant la jeune femme qui tenait dans ses mains l'artefact.

''J'ai l'impression qu'ils sont un peu sur les nerfs ! On a pas intérêt à se tromper de chemin ni a traîner...''

Je sens un petit frisson d'excitation se propager le long de mon dos tandis que je pose les yeux sur la petite sphère argentée. Je suis une grande adepte du sabre laser et j'ai tendance à considérer les autres armes comme des jouets. Mais je reconnais volontiers le potentiel de destruction des détonateurs thermiques et j'apprécie particulièrement leur efficacité. Et là, franchement, ça va être le carnage.

Je lève le pouce pour indiquer à Dranor ce que je pense de sa prévoyance tandis qu'il y va de sa petite remarque sur la fête. C'est jamais le dernier à se battre, lui! C'est aussi pour ça qu'on s'est si bien trouvé dans le passé. Et c'est également ce qui nous rapproche aujourd'hui! Je lui décoche ensuite un signe de tête pour lui faire comprendre que je suis prête! C'est quand il veut!

- "Ils vont tellement pas comprendre ce qui leur arrive!"

Je me mets ensuite à couvert derrière mon pilier alors que le contrebandier décoche la sphère en direction de nos ennemis. La lumière intense couplée à un puissant bruit d'explosion puis un souffle bref mais violent ne tarde pas à suivre. Je sens la Force vibrer alors qu'elle accueille une bonne partie de nos cibles. Délicieux! Un nouveau frisson remonte le long de mon échine! Ce que j'aime ça...

- "Viens voir maman!" je tends la main vers l'holocron pour l'attirer à moi. "Voila, c'est ça!"

Je le récupère de ma main gauche avant d'observer un instant le type vêtu de rouge. Visiblement il n'a pas apprécié! Parfait! Je hausse les épaules comme pour lui signaler qu'on ne peut pas gagner à tous les coups avant de tourner le dos et mettre les voiles. Le tout pendant que Dranor me couvre!

Mais l'avantage de la surprise ne tarde pas à disparaître et déjà les survivants sautent à notre niveau et nous donnent la chasse. Mon amant me fait alors remarquer qu'il n'ont pas l'air contents. J'espère bien, ouais! C'est un gros doigt d'honneur à leur fierté qu'on vient de leur adresser. Et en général - et croyez-moi je suis bien placée pour le savoir - c'est souvent lorsque l'on s'attaque à l'ego d'un Sith que les choses ont tendance à dégénérer....

- "Dranor?" j'attire son attention avant de lui lancer l'holocron. "Je m'occupe d'eux un instant!"

Ouais, il n'y a aucune raison que je ne m'amuse pas un peu! Il prend alors la tête tandis que je couvre nos arrières. Je profite de l'élan d'un premier adversaire pour le faire trébucher et lui planter l'une de mes lames dans le dos. Puis je recule à nouveau de quelques pas avant de faire face au suivant. Enfin, aux suivants...

Je coince la lame d'un adversaire entre les deux miennes et m'apprête à lui décocher un coup de pied en plein ventre quand la Force se manifeste. Ça commence par l'annonce d'un danger puis d'un sabre qui fend l'air. Je ne ressens pas tout de suite la douleur mais j'entends un bruit de chute sur le sol. C'est... ma main qui gît là? Un regard à la chaire brûlée au niveau de mon poignet gauche me confirme que c'est bel et bien le cas...

- "Je... Tu..."

La surprise est totale. Je me suis faite avoir par l'un de ces clowns? Moi? La - seule et unique - apprentie de la Dame Noire? La douleur m'envahit et se couple à ma colère, à ma haine. Je lève alors ma main restante pour décocher un flot d'éclairs qui envahit l'espace devant moi. Puis je serre ma plaie déjà cautérisée mais non moins douloureuse contre ma poitrine dans un réflexe ô combien naturel.

- "Dra... Dranor!" je tremble et cette fois ce n'est pas d'excitation. "Couvre-moi!"

Je le dépasse après avoir récupéré mon sabre sur le sol et lui jette un regard un brin lointain. J'ai l'impression d'être étrangement détachée, comme si ce que je vivais n'était rien d'autre qu'un rêve dont je serais la spectatrice.

Notre périple s'arrête brusquement lorsqu'une lourde porte, hybride de pierre et de duracier, s'écroule pour nous barrer le passage. Les éclairs que j'ai lancés nous ont fait gagner un peu de temps mais les bruits dans notre dos nous indiquent clairement que le temps ne joue pas en notre faveur. Je fais voler jusqu'à Dranor l'un de mes sabres et lui désigne d'un regard l'obstacle qui nous bloque le passage.

- "Avec une seule main je n'arriverai pas à la découper..."

De mon côté j'active ma seconde arme, bras blessé toujours recroquevillé contre moi, avant de décocher des coups précis sur la voûte du couloir. Si j'arrive à le faire s'écrouler on pourra bloquer nos poursuivants. Et ce ne serait pas du luxe: dans mon état je n'arriverai jamais garder le passage. D'autant plus que je perçois le mec en rouge s'avancer dans notre direction, précédé de ses sbires. Et lui, je sens qu'il est bien plus puissant que moi... La poisse!

- "Bouge ton cul Darinson, bordel!" ouais, la douleur ne me rend pas particulièrement aimable... "Coupe-moi cette saloperie de porte et arrête de faire le con! Tu veux qu'on y reste ou quoi?"

Est-ce que c'est de la peur que je ressens?

Ma course poursuite battait son plein, avec une petite musique rythmée on aurait presque dit un holo-film comique digne d'une série Z. Mais l'effet de surprise avait fait long feu, le couple d'amants se retrouvait avec une horde de psychopathes à leurs trousses bien décidés à récupérer leur précieux artefact. Artefact qui se retrouva dans les mains de Dranor sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.
Zora voulait faire mumuse, mais il n'était plus temps de faire mumuse, il fallait filer d'ici et vite ce qu'il tenta vainement de lui faire comprendre :

''Que....Zora bordel ! Revient c'est plus le mom....!

Mais il était deja trop tard, elle s’était lancé dans un duel de sabres. Après avoir occis un ennemi, elle se retrouva au prise avec un autre qui lui trancha net la main.

''Zora putain !''

Elle l'appela à l'aide alors qu'il se saisit de son blaster, qu'il avait glissé dans son holster, tenant de l'autre main le holocron. Le visage fermé, le contrebandier en abattit un, attendant que la sith reprenne du terrain pour la dépasser. Il était tel une furie, quelle petite idiote ! Ha ça elle allait l'entendre et pas qu'un peu... !

Alors que le contrebandier continuait de faire le ménage, Zora le regard dans le vide, balançant une volée d’éclairs pour les ralentir alors que derrière eux se referma un lourde porte.
La jeune femme voulait le découper avec son sabre et d'un regarde entendu Dranor réceptionna un des siens pour l’épauler, avec une main... on faisait tout de suite moins de choses...

Plantant la lame couleur vermeille dans la porte et commençant à la découper sommairement et à la hâte, Zora commençait a perde les pédales et à l'insulter. Retroussant les babines tout en continuant de faire fondre la partie centrale, la réponse du contrebandier ne se fit pas attendre.

''J'y travail alors tu ferme ta putain de gueule maintenant !''

Oh que le Dranor était dans une colère noire, mais le visage fermé il continuait découper la partie centrale de la porte avant qu'un bloc en fusion ne tombe à ses pieds.
Leurs ennemis étaient terriblement proches tant et si bien que le capitaine saisit Zora par sa tenu dans son dos pour la lancer sans ménagement à travers la porte la suivant de près.

Qu'est ce que t'attends ! Cours bordel !

La saisissant par l’épaule alors qu'elle était a genoux par terre, le contrebandier la releva pour la forcer à courir aussi vite que possible.
Leur couloir se rapetissait légèrement, tant et si bien qu'au plafond quelques blocs de roches dépassaient allégrement menaçant de tomber. C’était l'occasion ou jamais.
Se saisissant d'un deuxième détonateur thermique, Dranor l'actionna.

''Cours putain! T’arrêtes pas !''

Lui lança t'il alors qu'il donna une impulsion pour la pousser en avant, restant en arrière, lui laissant prendre un peu de champ pour ne pas qu'elle subisse de plein fouet le souffle de la bombe.

''Allez Darinson, soit joueur...quitte ou double....''

Lachat-il à voix basse.... alors qu'il lança le détonateur directement sur la roche non loin au dessus de lui.
Une terrible explosion se répandit dans le couloir faisant voler le capitaine Darinson sur plus sieurs mettre alors que les rochers s’effondrèrent près de lui, bloquant l’accès a leur ennemis, et le faisant par la meme occasion disparaître dans un nuage de poussière.

Je suis consciente que je n'ai pas été un exemple de politesse lorsque je me suis adressée à Dranor mais ça ne lui donne certainement pas le droit de me parler comme il vient de le faire. J'abandonne mon observation de nos adversaires qui se rapproche pour lui décocher un regard aussi froid que les glaces de Hoth, me demandant encore si j'ai rêvé ou s'il vient bien de dire ce qu'il vient de dire...

- "Fermer ma... putain de gueule?" non mais j'hallucine! "FERMER MA PUTAIN DE GUEULE?!?"

Il ne m'a jamais parlé comme ça et je suppose que ça devait bien arriver un jour. Après tout ça doit être un moyen pour lui d'évacuer la pression qui pèse sur ses épaules depuis nos retrouvailles! Mais... il ne pouvait pas choisir un autre moment pour déclencher une scène de ménage? Fallait vraiment qu'on en arrive là en plein milieu d'un temple rempli d'ennemis acharnés? Et puis il pouvait pas simplement se taire, en fait? On ne parle pas comme ça à une demoiselle, bordel!

*J'en connais un qui va être privé de sexe pendant quelques mois! On verra s'il se rebelle encore le Darinson!*

Le bon côté des choses c'est que ces mots qui ont eut l'effet d'un coup de poing ont au moins calmé la peur qui commençait à s'insinuer en moi! Et quelques secondes plus tard un mélange e métal et de pierre en fusion tombe entre nous pour nous libérer l'accès. Je sens alors la main de Dranor saisir ma tenue de cuir au niveau de mon dos avant d'être poussée sans ménagement à travers le trou. Je raffermis la prise sur mon sabre et je tente de garder le contrôle sur le flot de colère qui menace de m'engloutir. Et lorsqu'il me rejoint je lui décoche une gifle monumentale, faisant léviter mon sabre encore activé avant de le récupérer une fois ma mise au point terminée!

- "Si tu veux crever Darinson, t'as qu'à continuer comme ça!" je siffle comme un serpent sur lequel on aurait marché. "Ouais, surtout change rien!"

Et l'autre en plus il m'ordonne de courir! Alors mon petit père, pour ta gouverne, je ne cours que quand j'ai envie de courir! J'ai déjà de la peine à suivre les ordres d'Ynnitach quelques fois alors ceux d'un mâle dominateur en manque d'affection... Même s'il a les plus jolis fesses de la galaxie!

Mais je n'ai guère le temps de discuter ou de lui faire remarquer grâce à une phrase emplie de suffisance ce petit détail. Du coup je lui emboîte le pas tandis que nos ennemis arrivent au niveau du trou qu'on vient de créer dans la porte. Je leur décoche une nouvelle volée d'éclairs qu'un cultiste absorbe grâce à son sabre puis continue de suivre mon malpoli de contrebandier. Sous son impulsion je me retrouve en tête de notre duo qui a déjà été plus efficace par le passé...

Une explosion retentit peu après et son souffle me projette en avant. Je me réceptionne à quatre pattes sur le sol tandis que je vois Dranor projeté comme un fétu de paille puis qu'il disparaît dans la poussière de l'explosion. Je me relève, éteins mon sabre et remonte le col de ma combinaison sur ma bouche pour me protéger de cette dernière. Je ne tarde pas à buter contre un corps et comprends rapidement qu'il s'agit du contrebandier.

Je reste un instant immobile avant d'activer à nouveau mon sabre pour en déposer la lame glacée à quelques millimètres de sa gorge. Allez Zora, une brève pression et la plupart de tes soucis s'envoleront! Un simple geste et tout sera terminé! Plus d'élément perturbateur dans ma vie de Sith, plus rien entre ma maîtresse et moi! Qu'est-ce que l'amour à côté du pouvoir?

Je reste encore un instant immobile puis désactive ma lame: je ferai plutôt payer Nuray, ce sera plus amusant! Dès que je rentre j'irai lui rendre une petite visite pour me défouler et faire payer indirectement Dranor pour son comportement! Et inutile de vous dire que je vais me faire un plaisir de la faire souffrir jusqu'à ce que je me lasse de ce jeu certes captivant, mais vite ennuyant dans le fond...

Je sens dans la Force que l'homme est vivant même s'il a hérité d'une profonde coupure au niveau du front. Peut-être que ça lui remettra les idées en place, tiens! Je tire ma gourde et m'apprête à en verser le contenu sur son visage pour lui faire reprendre conscience avant de me raviser. On va se la jouer autrement!

- "Debout feignasse!" je pose ma main sur sa virilité que je gratifie d'une petite décharge d'éclairs de Force. "C'est pas le moment de dormir!"

Je répète le procédé jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux sans pour autant mettre trop de puissance dans mes décharges. On sait jamais, des fois que j'ai besoin d'un héritier un jour... Je lui jette ensuite un regard impatient et tapote du pied pour marquer encore plus mon état d'esprit.

- "Ha ben quand même! C'est pas trop tôt!"

On reprend notre avancée à une piètre allure, la fatigue et nos blessures ne faisant qu'ajouter encore à notre peine. Mon moignon m'envoie des lancées régulières et désagréables, surtout depuis que l'adrénaline est retombée. Je puise à nouveau dans la Force pour atténuer la douleur mais me fend de grimaces régulières tout au long de notre progression. Si je pouvais remonter le temps...

- "Attends! On est pas passés par là pour venir, si?" l'environnement me semble inconnu. "On est pas assez stupides pour se perdre quand même?"

Ben faut croire que si... Tant pis, on a pas le choix! Il faut continuer ou mourir. C'est aussi simple que ça! Quelques minutes plus tard on arrive dans une nouvelle salle qui ressemble étrangement à celle avec les passerelles dans laquelle nous étions quelques minutes plus tôt. Sauf que cette fois, pas de passerelles... Juste une étendue d'eau qui nous sépare de l'autre côté de la pièce. Et des ombres qui se mouvent sous sa surface...

- "Il manquait plus que ça..."

Je tends ma main restante pour décocher plusieurs éclairs de Force qui se propagent dans l'eau. Quelques corps calcinés remontent à la surface et il semble que le bassin soit désormais dénué de bestioles voraces. Mais j'ai trop largement puisé dans mes réserves d'énergie et je tombe à genoux sur le sol, la respiration courte. Je me sens... si faible...

- "Qu'est-ce que tu attends pour traverser avec l'holocron, hein?" je n'arrive même plus à lever les yeux vers lui. "Dépêche! Je te suis!"

Ouais, en théorie en tout cas... Parce que le moindre effort devient un véritable calvaire et je ne suis pas certaine d'être prête pour une petite séance de natation. Je sens des gouttes de sueur couler dans mon dos alors que je tente de rétablir ma connexion à la Force. Peine perdue... Je suis aveuglée de ce coté-là... À tel point que je n'ai pas remarqué qu'une ombre bouge encore sous la surface de l'eau...

Une legere grimace secoua le visage du contrebandier, puis une autre. Ça le picotait à l'entrejambe et plus ça allait plus ça le picotait, c'était même très désagréable. Marmonnant il se redressa un peu sur ses coudes, la tête comme si un troupeau de bantha avec galopé à l'intérieur.

"Aïe merde..."

Et la Zora, penchée sur lui en train de lui envoyer des petits éclairs dans les parties, lui ordonnant de se réveiller plus vite. Fronçant les sourcils, après une quinte de toux dû à la poussière, le capitaine lui répondit avec dédain:

"T'as vraiment un sérieux problème dans ta tête. Je t'ai sauvé la vie. De rien! J'ai juste faillit crever pour te sauver espèce de petite imbécile imbue d'elle même! Zora la grande guerrière Sith! Va te faire foutre, dégage de ma route!"

Le contrebandier ramassant son chapeau, se releva avec difficulté , repoussant la Sith au passage avant de reprendre sa marche. Le torchon brûlait, là elle avait dépassé la limite, si bien qu'il ne prêtait même pas attention à sa blessure, que ça lui serve de leçon, de toutes façons Dranor le savait, elle ne comprendrait pas, et ne comprendrait jamais. Naël avait peut être raison sur elle en fin de compte, tout ce qu'il allait gagner c'était mourir pour elle. Pour quoi? Pour rien.

Sur le chemin, le contrebandier ne releva même pas lorsqu'elle lui adressait la parole, rongé par une colère noire. Continuant cependant de marcher ce maudit holocron en main. La capitaine et Zora arrivèrent finalement dans la même salle ou se trouvait les passerelles au dessus de l'eau. Mais la plus de passerelles, il ne restait plus qu'une étendu d'eau faussement calme.
Une des créature s'était fait dévorer lorsqu'ils étaient passés plus tôt, et il y avait fort à parier que sous cette eau sombre quelques monstres devaient s'y trouver.

La Sith envoya une décharge d'éclair sur l'étendue d'eau, faisant remonter à la surface les cadavres de plusieurs monstres aquatique à la surface. Au moins elle servait encore à quelque chose... exténuée et le genoux à terre, elle trouvait encore la force de lui donner des ordres.
Lui glissant le holocron dans les mains il ajouta:

"T'as aucun ordre à me donner je suis pas ta chose, reprend ton maudit artefact. On saute dans l'eau je t'aide à nager. On rentre au vaisseau, et là j'arrête les frais. Je retrouve Nuray et je me casse par tout les moyens possibles. Tu m'as bien compris j'espère?"

Il s'agenouilla pour chercher son regard, histoire qu'elle puisse comprendre que c'était sérieux. Se relevant, il l'aida à faire de même, plus par nécessité que par envie. Et se jeta à l'eau avec elle.
Zora tenait le holocron avec son bras alors que Dranor la ceinturait du sien pour nager avec elle.
La traversé fut cependant calme. Beaucoup trop calme... arrivé sur le bord, alors qu'il aida Zora à remonter, le contrebandier se fit attraper par la botte et disparut sous l'eau.
Le monstre qui n'avait pas succombé à la décharge électrique -bien que resté comme assommé ce qui leur avait permit de passer jusqu'à l'autre berge-,  le remuait dans tout sens. Sa botte tenait bon, mais l'air commençait à lui manquer cruellement.
Il dégaina son blaster et tira dans l'eau sans qu'aucun rayon n'en sorte, les blasters n'étaient pas encore waterproof, mais sous la panique c'était sa seule idée sur l'instant.
Ses membres commençaient à s'engourdir du au manque d'oxygène. La créature quand elle ne comptait manifestement pas croquer en une fois, elle le faisant descendre lentement mais sûrement vers le fond, voulant probablement le noyer et le coincer sous un rocher pour le déguster tranquillement plus tard. Par chance les autres créatures étaient morte, celle ci n'avait sûrement pas jugé utile de le gobé sur le champ par cause de forte concurrence.

Continuant de gesticuler son l'eau, la main du capitaine tomba finalement sur sa botte ou était glissé un poignard qu'il avait presque oublié. Le sortant de celle ci, il poignarda le nez du monstre lui lacerant et crevant un de ses yeux au passage. Blessé, la créature l'achat prise, et il n'en fallut pas plus pour que le contrebandier remonter à la surface. Exténué il se posa sur le bord, tentant de remonter sur la berge, mais ses muscles étaient tout mous, le manque d'oxygène ayant puisé dans ses ultimes ressource. La joue posée sur la pierre froide, il ne put voir le monstre marin revenir droit sur lui....

♪♫♪♫ :

J'ai beau être à bout de souffle, les propos de Dranor me font l'effet d'une piqûre d'adrénaline. Ce n'est pas la perte de ma main ou la fatigue qui pèse le plus, c'est bien le fait qu'il avoue avec une détermination sans faille qu'il veuille me quitter. Je croise son regard qu'il a pris soin d'abaisser au niveau du mien et ça me confirme que ce ne sont pas des paroles en l'air. Est-ce que j'ai été trop loin? Bien sûr qu'il m'a sauvé la vie et j'aurais pu lui exprimer ma gratitude autrement que par des reproches ou des éclairs. Mais est-ce qu'il m'a remercié d'être encore en vie, lui et sa précieuse Nuray?

Je suppose que si j'étais du genre à mettre ma fierté de côté il aurait été plutôt bienvenue de lui présenter des excuses. D'essayer de recoller les morceaux, de le faire revenir sur sa décision et poursuivre notre existence côte à côte. Mais sur le coup je ne sais réagir que d'une seule façon: par l'agressivité qui est devenue mon leitmotiv au cours des années. Une agressivité encore amplifiée par la peur de perdre l'une des deux seules personnes qui ont jamais compté à mes yeux:

- "Parce que tu crois peut-être que la décision de t'en aller t'appartient?" je grimace tandis qu'il m'aide à me relever. "Nuray sera morte avant même que tu réussisses à situer sa cellule! Quant à toi... Tu seras abattu comme un chien bien avant de quitter Dromuund Kaas! C'est ça que tu veux? Je te savais suicidaire... Mais pas stupide!"

À peine ma phrase terminée, on saute dans l'eau. Elle est glacée et ça à la mérite de nous donner un bon coup de fouet. J'ai un instant le souffle coupé avant que mon corps s'y habitue. Le liquide frais sur mes plaies me fait le plus grand bien et je reprends peu à peu mes esprits. Calmée? Non, pas vraiment! En mesure de réfléchir autrement qu'instinctivement, plutôt...

La traversée se fait sans mal bien que lentement puisque Dranor doit nager pour deux. De mon côté je garde précieusement l'holocron contre moi. Il m'a coûté une main et tant d'énergie. Et puis mon amant aussi, visiblement! Je dépose l'objet sur le rebord lorsqu'on atteint l'autre côté du bassin et je m'aide de l'impulsion que m'offre le trentenaire pour me mettre au sec. Et lorsque je me retourne c'est pour voir le contrebandier disparaître sous l'eau, happé par je ne sais quoi!

Je me redresse aussi vite que je le peux et observe la surface de l'eau avec inquiétude. J'y vois de temps en temps apparaître Dranor avant qu'il disparaisse dans les profondeurs. Je me sens impuissante, spectatrice. L'un de mes sabres vole dans ma main alors que je ne sais pas vraiment que faire pour être honnête...

Mon regard se porte sur le couloir qui mène à la sortie du temple puis sur l'eau encore agitée par la lutte entre le contrebandier et la créature. Fuir avec l'holocron ou perdre du temps pour un homme qui ne veut visiblement plus de moi? La solution semble si logique et si difficile à la fois...

Mon hésitation se poursuit alors que je suis partagée entre le désir d'agir et celui de me comporter comme la parfaite petite égoïste que je suis. Et fort heureusement, je n'ai pas à choisir. Dranor réapparaît à la surface, exténué et mal en point. Il arrive à saisir le rebord et je me penche vers lui dans le but de l'aider, un sourire sincère et soulagé sur le visage. Sourire que je perds lorsque je vois une ombre se rapprocher de lui et fendre la surface de l'eau de deux ailerons noirs striés de rouge.

- "Derrière toi!"

Je crie mais ça ne sert à rien! Je n'ai pas la force de hisser Dranor en si peu de temps sur le rebord et il sera alors trop tard. Je peste intérieurement avant de bondir par dessus le contrebandier, activer l'un de mes sabres puis le plonger dans le dos de la bestiole qui prétend bouffer mon amant. La lame le transperce mais mon arme fait les frais de cette tentative et il rend l'âme lorsque l'eau s'insinue à l'intérieur. Merde!

Dans un dernier soubresaut la créature fend furieusement l'eau de ses nageoires acérées et l'une d'elle lacère ma chaire au niveau de ma cuisse. Mon cri est étouffé par le liquide et seules quelques bulles remontent à la surface. J'ai mal! Je suis exténuée! Mais étrangement je me sens placide, apaisée. Flottant entre deux eaux, les bras écartés et les yeux ouverts, une idée saugrenue me vient à l'esprit: et si j'abandonnais? Ce serait si simple de lâcher prise et laisser la Force m'emporter...

J'opte d'ailleurs pour cette solution, la seule personne capable de m'insuffler de la joie ayant décidé de me jeter comme un objet sans valeur. Je ne serai jamais Impératrice. Mais est-ce que ça à un sens après tout? D'ailleurs... ai-je réellement pensé un jour que je pourrais prendre la place de Darth Ynnitach? Entre Dranor et moi c'est peut-être moi la plus stupide en fin de compte...

Je commence à m'enfoncer dans les profondeurs tandis que j'expulse sans vraiment m'en rendre compte la réserve d'air que j'ai encore dans les poumons. C'est ça la mort? Ce n'est pas si terrible en fin de compte! Je me sens apaisée. Un léger sourire vient trôner sur mon visage alors que ma vision commence à se brouiller. Encore quelques secondes et je serai libérée de la peur et de la souffrance. C'est... si simple...

*Est-ce que je serai regrettée?*

Je me pose la question en sachant pertinemment la réponse. Non, bien sûr que non! On célébrera sûrement ma disparition! Et la Dame Noire prendra mon échec pour de la faiblesse. Peut-être même qu'elle s'en félicitera! Et puis elle aura son holocron! C'est tout ce qui compte à ses yeux, sûrement! Et dire que j'en suis venue à la considérer comme ce qui se rapproche le plus d'une mère. Tu parles d'une famille...

Je sens alors qu'on me tire à la surface de l'eau et je devine la main de Dranor autours de mon cou. Quelques secondes plus tard l'air entre à nouveau dans mes poumons tandis que je pars dans une quinte de toux que je n'arrive pas à maîtriser. Je rampe sur le sol que j'ai rejoins sans vraiment le remarquer puis puise dans mes maigres réserves pour me redresser quelque peu. Je jette ensuite un regard au contrebandier et hoche doucement la tête pour le remercier. Je ne suis pas certaine que les mots soient nécessaires en cet instant...

*Mais qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête, hein?*

On s'accorde quelques instants pour récupérer autant de forces que la situation le permet puis on reprend notre progression. On a piètre allure à marcher ainsi, s'aidant mutuellement pour ne pas tomber au sol. Mais si ce n'est pas très classe ça a au moins le mérite d'être efficace. On ne croise étonnamment pas la moindre âme qui vive jusqu'à ce qu'on remonte enfin jusqu'à l'entrée du temple. Et là on comprend rapidement pourquoi nous n'avons pas rencontré la moindre résistance: cinq cultistes nous attendent devant l'entrée de la bâtisse. Et derrière eux, leur chef vêtu de rouge. Pourquoi se fatiguer à nous donner la chasse alors qu'il suffit de nous attendre, hein?

- "Et dire qu'on était si proches de la réussite..."

Je ne vois pas comment on pourrait s'en tirer cette fois-ci. C'est alors que mon oreillette se met à grésiller avant que quelques mots à peine audibles s'en échappent.

- "Nav... krrrr... port XV-17 à... krrrr... aar-lâ et Darin... krrrr... cevez-vous? Ici nave... krrr... à Shaa.... krrrrr... son... krrrr... épondez! krrrr"

La navette! Je l'avais complètement oubliée celle-là! Elle est armée! Peut-être même suffisamment pour creuser une brèche dans la partie supérieure du temple. Par exemple celle qui surplombe nos six ennemis. Je retire mon oreillette et la tend à Dranor. Il est sûrement plus doué que moi pour indiquer les coordonnées de tir au pilote. C'est son domaine, ça, les vaisseaux!

Je lui jette un regard lourd de sens: s'il se foire, on va aussi y passer! Le tir doit être précis et, surtout, rapide! Car déjà nos ennemis se rapprochent de nous en prenant le temps de marcher. Ils savent qu'ils ont remporté la partie. Vu l'image qu'on doit renvoyer on doit sûrement plus tenir de la proie que du prédateur. J'active néanmoins mon sabre restant et me relève tant bien que mal. Si je dois mourir, ce ne sera pas à genoux...

A bout de souffle le contrebandier n'eut le temps que d’apercevoir Zora sauter par dessus lui pour atterrir sur le monstre aquatique, plantant son sabre dans son dos tout en se débattant sur celui ci avant de disparaître elle aussi sous l'eau.

''Et...merde !''

Criât-il avant de lâcher le rebord pour retourner à la nage. L'eau était froide et noire comme la nuit, impossible d'y voir quelque chose...

''Merde merde merde...''

Malgré ce qui s'était passé, il ne pouvait se contenter de la laisser là, malgré tout ça il l'aimait et ne pouvait se contenter de la voir mourir sans rien faire, et dire qu'il avait été près de la laisser tomber dans le vide. Non même si les choses s'étaient passés ainsi, le contrebandier ne l'abandonnerais pour rien au monde.
N'arrivant pas à nager très vite à cause du poids de ses habits, il s'exclama rageusement :

''Bordel pourquoi je suis pas né près d'un site d'enfouissement radioactif j'aurai pu avoir les pieds palmés !''

Nageant en cercle, il ne voyait toujours rien, aucune trace d'elle, mais au bout de quelques seconde, un petit filet de bulles remonta à la surface. Son cœur se serrant dans sa poitrine, Dranor n'attendit pas une seconde avant de prendre une grande inspiration et de filer sous l'eau.
Tâtonnant dans le noir après plusieurs mètres de descente à l'aveuglette, sa main heurta de la peau et des cheveux . Ne se posant pas de questions il referma sa main sur se qui ressemblait à sa nuque et la ramena à la surface.
Alors qu'elle toussa, reprenant sa respiration à l'air libre, le contrebandier la serra contre lui pour la ramener au bord.

''Ça va.. ça va... je suis là...''

Dit il comme pour la rassurer, même si ça ne changeait en rien leur situation.
Une fois au sec et après avoir récupéré l'holocron ainsi que leurs esprits, sans un mot, le couple remonta en direction de la surface, s'aidant mutuellement.
Apercevant la lumière du jour, telle une énorme bouffée d'air frais, ils eurent cependant la désagréable vision d'un comité d’accueil pas vraiment désiré.

Zora maugréât à voix basse alors que le Contrebandier trouvait cela tellement prévisible, tant et si bien qu'il se contenta de rester là à les regardé, encore tout trempé jusqu'à l'os dégainant son blaster dont le canon se vidait doucement d'un petit filet d'eau. Soupirant, le capitaine les regardait approcher. Ils marchaient en plus ces enfoirés... Comme pour bien leur montrer que...

Fronçant les sourcils, Dranor regarda Zora lui tendre son oreillette. La glissant dans son oreille, il opinât lentement répondant au regard lourd de sens de la Sith. Prenant le temps de regarder un instant autour de lui pour se repérer, le contrebandier activa le micro parlant doucement mais clairement dans celui ci :


''Ici le capitaine Darinson, envoyez un feu nourrit à 15 mètres sur le flanc est du temple, 6 ennemis à abattre, notre position est putain de compromise ! Et faites gaffe on est pas loin ! ''

Recevant un message de confirmation, le capitaine fit signe à la Sith de reculer de quelques pas.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Le vrombissement de la navette se rapprocha alors qu'elle se stabilisa à quelques mètres du groupe d'ennemis qu'elle faucha littéralement d'une rafale presque continue de tirs.
Une fois la poussiere retombée, l'homme regarda les cadavres au sol avant de se diriger vers la navette qui venait d'atterrir. Passant à coté du chef en bure rouge, le contrebandier se pencha pour ramasser son sabre laser.

''ça t'emmerde pas si je ramène un souvenir?''

Le cadavre ne répondit bien sur pas.

''C'est sympas. Les amitiés à ta maman pour moi.''

Rangeant l'arme dans sa poche et montant à bord de la navette escorté par les soldats impériaux le jeune homme se posa à même le sol.
Il lança l'holocron à la sith assise non loin de lui qui le rattrapa comme elle put.

''Tien, reprends ta saloperie, je veux plus toucher ça une nouvelle fois.''

Dranor regarda un instant Zora, et, pointant son moignon du menton, le capitaine ajouta :

''Bienvenue dans le petit cercle fermé des actionnaire de la Symbiosys corporation... Tu verras ils font de très bonnes prothèses...''

Pince sans rire, il fouilla dans son manteau encore humide avant de sortir un petit tube métallique. Dévissant le bouchon il en sortit un cigare tout sec avant de le porter à sa bouche. Regardant les soldats à bord, il posa la question ultime :

''Y'a quelqu'un qui a du feu ?''

♪♫♪♫ :

Je n'ai pas pour habitude de considérer les soldats - fussent-ils impériaux - avec bienveillance, loin de là. Mais pour le coup je dois reconnaître que je suis contente de voir notre navette approcher et faucher de ses tirs répétés nos adversaires. Je vois le chef adverse réussir à renvoyer à tir d'arme lourde - ne me demandez pas comment - en direction de notre moyen de transport qui se fait alors gratifier d'un impact sombre sur sa carlingue. Mais c'est heureusement sans gravité et le flot incessant des tirs ne tarde pas à réduire à néant notre comité d'accueil.

Je soupire de soulagement et penche la tête en avant tout en écartant une mèche de cheveux trempés de mon visage délicat. Voila, c'est fait! Cette expédition m'a rappelé à quel point j'ai des progrès à faire dans ma formation avant d'être considérée par les autres comme je me considère moi-même: comme la meilleure, tout simplement!

*Au moins on est toujours vivants et entiers... Enfin, à peu près!*

Je n'ai qu'une seule envie: me plonger dans mon bain à remous et me détendre pendant de longues heures en compagnie de Dranor. Le tout après avoir prouvé à la Dame Noire qu'elle pouvait compter sur moi en lui donnant l'holocron récupéré. Mais peut-être qu'il serait judicieux de voir les informations qu'il contient avant de les transmettre à l'Impératrice! Des fois qu'elles me soient utiles...

- "Beau travail!" que je lance aux premiers soldats qui descendent de la navette pour venir nous escorter. "Ouais, bien joué!"

Ça me pèse de devoir reconnaître le mérite de quelqu'un d'autre mais c'est mérité pour le coup. Sans eux on serait sûrement déjà morts ou en train de découvrir les joies de la torture... Toujours est-il que Dranor me donne une idée: commencer une collection de sabre laser! Et là, pour le coup, je n'ai qu'à me baisser pour ramasser ceux encore intactes sur nos adversaires. Enfin, les ramasser... Disons plutôt que j'ordonne aux soldats de s'en charger pour moi! Déjà qu'avec une seule main je dois me trimbaler l'holocron!

- "Ça remplacera au moins mon sabre perdu pendant un temps..." on se réconforte comme on peut.

Je monte ensuite dans la navette et je me laisse choir dans l'un des sièges tandis qu'un droïde médical s'approche de moi pour examiner mon moignon. Et forcément, Dranor y va de son petit commentaire. Il va falloir effectivement que je remplace rapidement ma main sans quoi je risque d'avoir de la peine à me défendre. Sans parler du fait que la plupart de mes confrères verront ça comme un signe de faiblesse de ma part. Mais pour l'instant c'est surtout de repos dont j'ai besoin.

- "Des nouvelles de l'Impératrice?"
- "Pas encore, apprentie!"
- "Je vois..." que fait-elle? "Ramenez-nous à bord du vaisseau et avertissez-moi dès qu'elle se manifestera!"
- "Voulez-vous qu'on envoie une patrouille pour voir ce qu'il se passe?"

J'hésite... Avec un peu de chance Ynnitach est dans une sale situation. Mais j'en doute... Non, il vaut mieux la laisser se débrouiller! Et puis ça augmentera toujours les chances de Daesha d'y passer...

- "Non! Contentez-vous de surveiller la zone et tenez-vous en à ses ordres!"

J'entends alors Dranor demander du feu tandis que le soldat salue et va reprendre sa place dans le cockpit. En temps normal j'aurais sûrement tranché le cigare de Dranor mais ce temps-là est révolu! J'active donc mon sabre pour toucher le bout de son plaisir coupable et ainsi l'allumer, comme il le souhaite.

Mieux encore, je repousse d'un air agacé le droïde avant de venir prendre place sur les genoux du contrebandier. Je lui vole son cigare et tire une fois dessus avant de tousser à répétition. C'est... dégueulasse ce truc! Je crois que je vais opter pour autre chose. En l'occurrence une bonne coupe de champagne bien frais. Je retourne à ma place et lève mon verre en direction du contrebandier. Aucune réaction de sa part...

Mouais... la mission est peut-être accomplie mais j'ai l'impression qu'une autre - bien plus ardue - commence: récupérer le Dranor que j'ai connu! En attendant je me concentre sur l'holocron qu'on a trouvé pour tenter d'en tirer quelque chose:

- "Allez, révèle-moi tes secrets!"

Je suis prise à nouveau de nausée et d'une violente envie de vomir comme c'est souvent le cas ces derniers temps. Sûrement une conséquence de la maladie qui m'a maintenue si longtemps éloignée de mon destin...

THE END