En voyant sa lame caresser le torse de Luuna, Alyria rétracta son poignet immédiatement, attentive à ce que la blessure ne soit que superficielle. Cependant, ses inquiétudes s’apaisèrent un peu quand elle vit son amie se redresser et se remettre en garde, sans trop de séquelles apparentes. De toute façon, au vu des capacités de guérison qu’elle avait démontré tantôt, la maîtresse d’armes ne doutait pas de l’habilité de la zeltronne à soigner les petites contusions qui venaient forcément après ce type d’entraînement.

Certes, les lames étaient modulées pour n’occasionner que des brûlures sans trop de gravité, et les combattants étaient suffisamment expérimentés pour dévier leurs coups au dernier moment pour éviter les points vitaux, et régénérer leurs tissus en un tour de main, mais tout de même, il ne fallait pas se leurrer : cela rester éprouvant, autant pour les nerfs que pour le corps, surtout dans un tel combat où les belligérantes donnaient le meilleur d’elle-même afin de vérifier les capacités retrouvées de leur organisme.

Evidemment, savoir que l’on pouvait se détendre et frapper comme avant était important, mais c’était sans compter sur la résistance, qu’il fallait aussi tester, à l’effort tout d’abord, puis à la douleur. Parfois, des corps habitués pendant un temps aux médicaments ou inhibiteurs pour éviter les rejets de prothèses avaient du mal à faire face à de nouvelles atteintes dans leur chair, ou géraient mal la régulation en oxygène en cas de sollicitation trop importante.

Manifestement, Alyria et Luuna étaient toutes les deux parfaitement d’équerre de ce point de vue-là, et l’habitude des armes de la première jouait simplement à son avantage, comme si elles avaient été en parfaite condition. Cependant, la zeltronne n’avait sans doute pas dit son dernier mot, et ne semblait pas prête à avouer une quelconque défaite, qui n’était de tout façon pas en l’état proclamable. Oui, la demi-echanie était parvenue à toucher deux fois son adversaire, mais cette dernière avait aussi trouvé la faille, et seule sa protection de Force lui avait permis de contrer la lame qui avait foncé sur elle.

A vrai dire, Alyria était même particulièrement impressionnée par l’inventivité et la résistance de la chevalière. Rares étaient ceux capables de tenir tête à une maîtresse d’armes, et plus encore d’éveiller son intérêt avec autant d’acuité. Au fond, elle se demandait pourquoi Luuna n’était pas encore maître. En tout cas, au niveau de puissance pure, elle était clairement capable de rivaliser avec les maîtres consulaires, et ses connaissances médicales semblaient plus qu’honorables. Sans doute que son amnésie, puis sa grossesse l’avaient pénalisé. Mais maintenant que son fils était plus âgé et qu’elle avait retrouvé toutes ses capacités, la gardienne ne doutait pas que le jour viendrait où son amie serait reconnue par le Conseil et élevée à une dignité plus conforme à ce qu’elle percevait et avait toujours perçue de son potentiel. Si elle le désirait bien entendu, cela, la sang-mêlée ne pouvait pas le savoir.

Cependant, au milieu de ce tourbillon de pensées, une interrogation demeurait. La jedi s’était rassurée sur ses fonctions motrices ordinaires, mais il restait la question de sa main, soit au fond l’inconnue de son équation depuis des années maintenant. Tranchés pour la seconde fois, est-ce que ses nerfs supporteraient une nouvelle fois l’usage intensif du sabre, et donc du Jar’Kai ? Le contraire signifierait devoir se résigner à perdre une partie importante de sa panoplie de combat, chose que son amputation première n’avait pas réussi, ou du moins pas complètement.

Néanmoins, elle devait être honnête : la violence de l’usage de deux sabres lasers n’étaient pas à minimiser, surtout dans un duel amical et face à quelqu’un qu’elle venait tout de même de toucher deux fois. Aussi au pire, elle pourrait toujours demander à Maître Vandreen de lui servir de partenaire d’entraînement pour cette partie-là de son répertoire martial… ce qui se traduirait sans doute pas une sacrée déroute. Enfin, depuis les années, elle avait fini par s’habituer aux prouesses du premier de sa confrérie, qui ne représentait pas leurs pairs au sein du Conseil jedi pour rien.
D’un mouvement de la main, elle fit signe à Luuna de faire une trêve momentanée, puis déclara :

« Je crois que nous sommes à peu près au mieux de nos capacités à une lame. Le test est tout à fait concluant de ce point de vue. »

Mais, car il y avait forcément un mais…

« Cependant, je n’ai pas encore utilisé ma main gauche, ni le Jar’Kai. Etant donné l’avantage qu’il peut représenter, et la débauche d’énergie déjà effectuée, je ne me formaliserais pas si tu préfères que nous en restions là.

A moins que tu ne sois d’accord pour continuer un peu ce duel avec une difficulté supplémentaire, pour toi… et pour moi. »

Elle s’attendait à un refus… et ce fut un accord qui vint. Surprise, Alyria mit quelques instants avant de réaliser, puis un sourire sincère apparut sur son visage, transformant son faciès austère en un ensemble soudain beaucoup plus harmonieux, d’une réelle beauté, qui trahissait enfin nettement ses origines hapiennes, effacées par les soucis et les cicatrices. Peut-être y avait-il un peu de l’adolescente qu’elle avait été, dans cette jolie face…

Une lueur bleue vint donc rejoindre la violette, et une curieuse bouffée d’énergie la parcourut au moment d’enrouler ses doigts métalliques autour eu manche de son premier sabre, le symbole de sa mission de gardienne, de ses origines en tant que jedi… Que ce temps était lointain, révolu. Pourvu que les nouveaux soient porteurs de nouvelles satisfactions et fassent rayonner ces moments qui avaient fait qu’elle était devenue ce qu’elle était aujourd’hui.

Encore une fois, les deux femmes se firent face, puis Alyria tenta une première approche, pour tâter le terrain, et surtout, enchaîner des mouvements de base, afin de tester son équilibre et sa prise. Relativement satisfaite, elle chercha à pousser sa chance, mais ne parvenaient pas à enlever suffisamment l’échange pour en prendre le contrôle, ce qui la frustrait terriblement. Cherchant tout de même à placer une botte, la jedi s’élança et abattit ses deux lames dans un mouvement de tenaille partant des deux flancs pour se resserrer vers l’intérieur.

Autant tenter, même si le succès ne serait pas forcément au rendez-vous. Après tout, elle était là pour ça, non ?

Concluant,

Luuna aurait du mal à dire le contraire, elle se sentait en effet au mieux de sa forme et la maintenance de ses membres robotiques n'avait en rien affecté ses capacités motrices. Évidement elle avait été blessé plusieurs fois lors des attaques de son adversaire, mais c'était inévitable lorsque l'on faisait face à une maître d'armes du niveau d'Alyria !

À vrai dire la Zeltronne était plutôt satisfaite d'avoir réussi à tenir aussi longtemps et d'avoir finalement pu mettre à mal son adversaire en usant d'une ruse pour le moins personnelle, ce qui prouvait qu'elle avait bel et bien su s'améliorer avec le temps. Bien sûr les choses auraient pu mieux se passer, puisqu'elle avait été blessé lors de la dernière passe d'arme cet enchaînement, dévoilant à son adversaire qu'elle avait encore du chemin à parcourir lorsqu'il s’agissait de vitesse de frappe pure. Cependant les choses auraient aussi pu se passer largement plus mal, puisqu'elle avait entamée ce duel de la pire des façons qui soit.

Sans sa maîtrise de la force elle aurait sans doute du déclarer forfait rapidement, incapable de rependre le dessus face à des blessures d'une telle empereur ! La force était son premier atout et cela s'était confirmé à plusieurs reprises lors de ce combat, guérison, voile de force, télékinésie, la Zeltronne s'appuyait sur le force pour dominer son adversaire et lorsque cela échouait elle en payait le prix fort comme cette blessure au torse qu'elle revenait de recevoir. Pourtant la trentenaire ne comptait pas renoncer à cet atout et voyait la chose ainsi, plus elle lui faisait confiance, moins celle-ci allait lui faire défaut !

" Aucun problème Alyria, je serais même ravie de savoir si je peux tenir face à ce style ci qui ne m'est pas familier. "

Se remettant en garde, la jeune maman prit les quelques minutes que son adversaire lui offrait pour analyser la situation. Face aux deux lames de son adversaire elle devrait sans doute rester sur la défensive ce qui, petit à petit, lui ferait perdre le duel puisque Alyria était plus douée qu'elle. L'idée d'attendre une erreur qui n'arriverait peut être jamais ne plaisait pas à la Jedi qui envisagea de booster ses propres capacités à l'aide de la force afin de pouvoir offrir à la maître d'armes un repart infranchissable, mais cela la laissait vulnérable pendant un instant et cet instant serait sans l'ombre d'un doute exploité par son adversaire ! Il restait une solution à double tranchant...

Soupirant afin de faire le point, la trentenaire attendit que son adversaire attaque, offrant comme elle l'avait décidé une muraille à chacune des frappes de son opposante jusqu'au moment où l’opportunité de mettre en place sa stratégie apparut ! Celle-ci était relativement simple, user de la force pour repousser son adversaire au moment même ou les lames de celle-ci allaient s'enfoncer dans sa chaire de façon simultanée. La manœuvre était délicate, mais si celle-ci fonctionnait, elle allait pouvoir reprendre un avantage certain sur le duel en brisant le rythme de son opposante !

Attendant le dernier instant, afin de maximiser la surprise, Luuna laissa la force échapper de ses doigts libres quelques centièmes de secondes avant que les sabres d'Alyria ne la touche. Comme elle s'y attendait, la jeune femme fut aussitôt emportée par la soudaine poussée de force qui la fit littéralement voler sur plusieurs mètres, la Zeltronne se jetant à la poursuite de son adversaire dans un bond. Sa lame verte cherchant à frapper l'une des jambes de sa partenaire afin de limiter ses mouvements, une exclamation de joie provenant de son fils accompagnant l'action.

" Va y maman ! Tu es la plus fote des Zeji ! Vous Zavez vu comment qu'elle est fote ma Maman ! Elle sera la plus rande des Zedi un zour ! Et mon papa ausi ! Paceque il est zuper fote mon Papa ausi "

Jet de sagesse pour une défense avec une télékinésie et si réussi jet d'agilité pour une attaque au sabre!

Manifestement, à trop se concentrer sur ses capacités offensives pures, Ayria en oubliait qu’un duel se gagnait en contraignant son adversaire à la défaite maritale, mais aussi en sabotant ses tentatives d’user de la Force. Après tout, c’était là un atout qui faisait des jedis, des siths, et de toute personne sensible à la Force des bretteurs émérites n’ayant presque pas d’égaux dans la galaxie si entraînés correctement. Rares étaient ceux capables de placer correctement une technique répulsive dans la frénésie d’un combat, hormis les adeptes du Niman.

Ce n’était pas un hasard si on disait la forme VI polyvalente. Mélangeant les styles et usant tour à tour du sabre ou de la Force, elle rassemblait un large panel de techniques versatiles propres à déstabiliser un adversaire. Evidemment, cela impliquait souvent de ne pas avoir forcément les moyens de contraindre un ennemi par les armes uniquement… Mais en soi, ce n’était pas réellement le but recherché par ses adeptes, de toute façon. Certes, face à un opposant plus puissant, le Niman pouvait montrer ses limites rapidement. Mais un brin d’inventivité et d’expérience pouvaient également compenser ce manque de force brute, et faire durer un duel mal engagé… Comme c’était le cas présentement, en vérité.

De fait, alors que ses lames s’approchaient dangereusement de la zeltronne, cette dernière attira la Force à elle et avant que la maîtresse d’armes ait pu réagir, elle sentit une onde de choc venir à sa rencontre, la repoussant au loin. Soucieuse de ne pas se faire prendre dans ce tourbillon ondoyant, la trentenaire tenta de s’arracher à cette vague par une pirouette, espérant que sortir son corps du champ d’attraction lui permettrait en retombant sur ses appuis de dissiper la majeure partie de la réplique et de pouvoir repartir à l’attaque immédiatement après.

Se rattrapant souplement, tel un félin, Alyria fit vrombir son sabre pour contrer immédiatement la charge de Luuna qui ne put donc parvenir à ses fins en visant ses jambes. Leurs armes au contact dans un pur duel de force physique, la jedi fit pression pour se relever en même temps qu’écarter la lame verte de son corps. Malgré sa position basse, elle bénéficiait dans cet exercice de l’avantage que lui conférait sa musculature plus développée que sa consoeur, faite pour résister aux assauts les plus furieux, et surtout d’années d’expérience. Ainsi, elle commença à chercher l’inclination parfaite, et une fois trouvée, commença à appuyer de plus en plus massivement, s’arc-boutant à son sabre. Peu à peu, elle retrouvait la position debout, et une fois sa silhouette longiligne complètement étirée et leurs fidèles compagnons complètement à l’horizontale, Alyria ramena son autre sabre pour faire définitivement lâcher prise à son amie.

Libérée de son emprise et parfaitement indemne, elle étira ses lèvres en un sourire satisfait, mais également respectueux, amusée des encouragements du petit garçon à sa mère. S’ébrouant presque, ses muscles commençant à se tendre sous l’effet des efforts consentis, la demi-echanie souffla :

« Apparemment, la question ne se pose pas. Joli Niman. Mon collègue qui s’en occupe au sein du cercle des maîtres d’armes apprécierait. »

Regardant Laikin, elle ajouta :

« Bon, je vais essayer de ne pas trop faire mentir ton plus grand fan, alors. »

Une nouvelle fois, les deux combattantes se remirent en place, et Alyria sonna encore la charge en arrivant au contact avec ses deux sabres d’une vrille parfaite, abattant sa lame mauve vers l’avant pour rencontrer comme prévu celle verte de Luuna, tandis que son second sabre venait titiller son côté dans une attaque typique du Jar’Kai, aussi simple qu’efficace. Parfois il fallait savoir revenir aux fondamentaux pour repartir du bon pied. Cependant, ce n’était pas suffisamment, et la jedi ne se leurrait pas : c’était là de la mise en bouche, aussi elle redoubla d’efforts.

Bientôt, elle entrevit une faille possible dans la garde de son amie qui faisait face à une offensive éhontée de sa part, et visa là où la garde se faisait la plus faible, à savoir à l’épaule gauche, ayant matraqué la droite depuis un petit moment et comptant continuer avec son second sabre le temps de placer une feinte. Soudain, elle se fendit, puis détendit son bras, et frappa.

A voir les enchaînements qui trouvaient place dans la salle d’entraînement du Temple d’Ondéron à cet instant précis, certains auraient pu persifler que contrairement à tous les beaux discours qu’on pouvait leur servir, un duel se gagnait finalement toujours à la force. En effet, engagées dans un corps à corps qui aurait été meurtrier dans d’autres circonstances, si jamais l’intensité de leurs lames n’avait pas été baissée, les deux jedis s’affrontaient dans ce qui ressemblait de plus à plus à une épreuve de confrontation physique pure. Et pourtant… L’œil averti aurait également su déceler la vérité et contredire cette assertion.

Certes, inutile de le nier : de base, Alyria avait l’avantage sur ce plan seul et savait s’en servir, surtout si l’affrontement durait un peu comme c’était le cas présentement. Mais elle n’avait eu de cesse de le répéter à ses élèves, comme son propre maître avant lui : la puissance brute ne servait à rien sans un usage tout en finesse des arcanes du sabre. Elle pouvait être un support, en aucun cas une fin. A la rigueur un moyen, encore que la vitesse ou la technicité permettaient aisément de rivaliser si bien utilisées. Ce n’était pas là qu’arguments rhétoriques visant à rassurer des ouailles affolées : la gardienne était loin d’être la plus imposante des jedis, et même des maîtres d’armes et pourtant, elle ne dépareillait pas au contact des plus massifs. Simplement, elle avait appris à combattre tous les types de gabarit, et à marier sciemment les différentes ressources à sa disposition.

L’exemple lui était venu de son maître. Ranek Lond avait toujours été mince et sec, d’une taille moyenne, voir médiocre. Autant dire que le twi’lek n’avait pas grand-chose d’impressionnant en tant que tel. Simplement, dès leur premier entraînement, Alyria s’était retrouvée balayée, confrontée à une puissance à la sienne, et cela avait duré des années, même après la fin de sa croissance et alors qu’elle dépassait son enseignant d’une bonne tête. L’ombre avait appris à canaliser l’énergie de sa musculature nerveuse, à s’appuyer sur les fautes de l’autre pour prendre l’ascendant. En un sens, sa force venait non pas d’un physique avantageux, mais d’une exploitation fine et d’un travail continu sur les atouts et défauts qu’il avait dans sa manche. Son élève avait fini par adopter cette méthode, et ne le regrettait pas.

Luuna était douée, et surtout inventive. C’était un fait qui ne la surprenait guère, si la maîtresse d’armes appliquait ce dont elle se souvenait de la trentenaire du temps de leur enfance et adolescence partagée au Temple. En un sens, sa personnalité première se retrouvait dans sa manière de manier le sabre, et de trouver des palliatifs pour la contrer. Alors pourquoi prenait-elle quand même le dessus ? Il n’y avait pas vraiment d’explication extraordinaire à ce phénomène : tout bêtement, la duelliste avait simplement des années d’expérience à profit pour s’adapter à toutes les situations possibles et des sens affutés pour cela.

Cependant, la zeltronne n’avait pas à rougir de sa performance, car peu de chevaliers dont les armes n’étaient pas la vocation première aurait tenu aussi longtemps face à une sang-mêlée décidée à utiliser toute sa palette martiale pour vérifier son retour à niveau. Sur ce point, elle était rassurée : sa main fonctionnait parfaitement. Confusément, alors que ses propres frappes se faisaient de plus en plus incisives, Alyria sentait qu’elles arrivaient au point critique, au moment qui déciderait de la continuation de cet entraînement amical, ou de sa fin. En effet, en lui laissant ainsi gagner du terrain, la mère de Laikin n’avait que deux options en tête : préparer une riposte aussi ingénieuse que les précédentes… ou être à cours de solution, en vérité.
Alors qu’elle venait enfin de trouver la faille, Luuna se laissa glisser à terre dans une flexion acrobatique avant de tenter un balayage que n’aurait pas dédaigné un adepte du Trakata. Par réflexe, la maîtresse d’armes se souleva de terre un instant avant l’impact, sabre au-devant, pointé vers le sol pour écarter la lame vert qui se précipitait vers elle. Tout en maintenant l’espace induit par sa prise de distance entre elles, la jedi regarda sa consœur. Avec son dernier coup ayant porté, et malgré le caractère non-létal de leurs armes, la brûlure infligée devait tout de même l’handicaper, surtout qu’elle s’ajoutait aux blessures reçues précédemment. Individuellement, toutes étaient superficielles, mais accumulées… Bien sûr, une part d’elle-même, celle qui appréciait le combat, qui vibrait au son de ce dernier, qui ne se sentait vivante que sabre en main désirait continuer. Mais l’autre voix raisonnable du maître jedi résonna aussi dans sa conscience. L’issue était claire, comme le faisait comprendre les murmures parmi leurs spectateurs. Nul besoin de s’acharner. Baissant ses deux lames, Alyria désactiva ses sabres avant de les remettre à sa ceinture.

« Je crois qu’on peut s’arrêter là. Je ne voudrais pas te faire mal, surtout que le guérisseur-chef risque de m’étrangler s’il te voit revenir en mauvais état juste après ta sortie… »

S’approchant de son amie, la gardienne posa sa main sur son épaule et ferma brièvement les yeux, laissant une aura bienfaisante entourer sa compagne pendant que son flux se déversait dans le corps fatigué de la zeltronne pour apaiser ses brûlures. Soigner les stigmates des entraînements était une seconde nature pour les maîtres d’armes en général, et heureusement ! Sinon, leurs rangs auraient été décimés depuis longtemps par l’ire des médecins à force de les voir arriver avec une foultitude de petites ecchymoses.

Ramenant son bras le long de son corps, la trentenaire tourna sa tête vers le petit Laikin qui semblait tout défait de voir sa maman ainsi, et Alyria chuchota :

« Je crois que Tatie Aly ne va pas être en odeur de sainteté chez toi pendant un bon moment… Utilise-moi comme croquemitaine au pire… »

Et alors qu’elle commençait à se décaler pour partir, ses yeux se posèrent sur un duo de petites padawans qui les regardaient en patientant sagement, leurs mains crispées sur leurs sabres d’entraînement.

« Vous pouvez y aller, la place est libre. »

« Merci, maître Von. Chevalier Shein. »

Et en les voyant prendre place à leur tour, leur aînée ne put s’empêcher de penser à un temps pas si lointain où deux autres gamines s’entraînaient avec ce même espoir dans le regard, cette même concentration sur le visage. Etait-cela, de sentir le passage de témoin, le relais de génération ? Peut-être.

« Je vais devoir y aller, Maître Vandreen a besoin de moi pour un inventaire… Mais ce fut un plaisir Luuna, vraiment. J’ai beaucoup apprécié ce moment en ta compagnie… Et celle de ton fils.

Je vais bientôt devoir repartir pour Coruscant, cela dit, j’espère qu’on pourra discuter par holo de temps en temps.

Ça… Tu m’avais manqué, mon amie. »

Manqué,

Tenter un tel coup de poker aurait pu payer, mais Alyria n'était pas née de la dernière pluie et la Maître Jedi déjoua la tentative de son adversaire sans mal, son sabre laser venant s'enfoncer dans le corps de la Zeltronne sans la moindre résistance. Cette attaque raisonna comme un coup de tonnerre dans l'assemblée qui comprit que le duel amical entre les deux Jedi venait de prendre fin par une victoire claire de la maître d'armes qui confirma tout ça en désactivant ses deux sabres laser juste après sa frappe.

Bien consciente qu'elle n'était plus capable de se battre, Luuna fit de même sans pour autant se redresser, la jeune maman en étant incapable. Le souffle court, sa peau orangée ruisselante de sueur, elle avait dépassé ses propres limites au cours de ce duel depuis bien trop longtemps, mais elle savait que tout ces efforts en valaient la peine. Pour commencer elle avait réussie à se prouver à elle même qu'elle pouvait tenir tête à une femme largement plus douée qu'elle dans le domaine du combat armé, qu'elle pouvait la surprendre en tentant certaines manœuvres pour le moins non conventionnelles, mais surtout qu'elle pouvait se dépasser lorsque cela était nécessaire !

" Sans doute oui... Il a déjà du mal à accepter que je puisse venir le voir deux fois dans la même semaine, alors dans la même journée... "

Laissant la maître Jedi guérir ses blessures, Luuna sourit en direction de Laïkin qui regardait la scène avec un petit quelque chose dans les yeux. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait son petit bout de chou ainsi et parfois elle se demandait ce qui passait par sa petite tête lorsqu'il faisait se regard.

" En tout cas merci Alyria... Ce fut un duel très enrichissant. Je ne pensais pas pouvoir tenir aussi longtemps face à une bretteuse de ton niveau. "

Luuna laissa échapper un rire lorsque son amie laissa filer l'idée qu'elle pourrait l'utiliser comme croquemitaine. Elle n'avait pas vraiment besoin de ça, mais elle allait garder l'idée dans un coin au cas où. Laïkin était plutôt sage lorsque sa sœur n'était pas là pour jouer les éléments perturbateurs, mais c'était quelque chose qui pouvait sans doute évoluer avec le temps ! En parlant du loup, celui-ci arriva en courant, traversant la salle, alors que les deux amies en quittait le centre pour céder la place et sauta dans les bras de sa mère pendant qu'Alyria lui confirmait qu'elle aussi avait passé un bon moment et qu'elle souhaitait qu'elles puissent parler plus souvent.

" Avec plaisir. Toi aussi tu voudras parler à Alyria Laïkin ? Tu adores parler avec des Holos pas vrai ? "

" Oui ! Et ze t'aiderai à battre Alyia la prochin fois ! Z'ai voulu aider à lui piquer zon zabre, mais za marchai pas ! Zana m'a montré, j'ai fais tout ce qu'elle m'a dit, mais za marchai pas ! "

Enfouissant son visage dans le creux de l'épaule de sa mère, il ajouta.

" Moi auzi ze serai un gand Zedi Maman... "