Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Le Sénateur S'orn était installé dans son manoir, au bord d'une magnifique piscine de luxe. Il essayait tant bien que mal, de s'abandonner aux délices du massage aux moisissures quand la sonnerie de son communicateur privé retentit. Sa thérapeute personnelle venait de finir d'enduire son corps nu d'une mousse verte et gélatineuse et travaillait avec application sur les noeuds musculaires de ses épaules. Grendo était si tendu qu'il avait l'impression de les entendre craquer sous les doigts experts de la masseuse.
Il grogna en signe d'approbation et l'image de Pundar Lik se matérialisa à côté de la table de travail. La conseillère n'avait pas l'air très heureuse, mais cela ne signifiait rien. Les Neimoidiens étaient des gens qui n'étaient pas réputés pour leur joie de vivre.


- Monsieur le Ministre, le Ministre de la défense et Maître Jedi Leto Vorkosigan est arrivé. Dois-je le faire venir ?

- Faites le entrer, qu'il me rejoigne dans mes appartements, répondit S'orn.

L'image holographique s'évanouit. Il fit signe à la masseuse de s'éclipser, passa un peignoir vermillon et marcha jusqu'à l'intérieur de son manoir. Le bâtiment était richement décoré, dans le plus pur style neimoidien. De grands tableaux parcouraient les murs, des objets d'art dorés originaires de la planète, de grandes colonnes construites avec les matériaux les plus précieux et les plus chers de la galaxie.

Contrairement au reste du Manoir, Grendo S'orn avait opté pour un luxe fin, non ostentatoire, un luxe discret et raffiné pour son bureau. La pièce était malgré tout très bien équipée, puisqu'elle disposait de deux projecteurs holographiques de taille moyenne incrustés au sol. Un troisième se trouvait intégré dans la structure même du meuble qui lui servait de bureau. D'un confortable sofa et de plusieurs fauteuils afin de recevoir de nombreux invités.

Une fenêtre panoramique drappée de rideaux clairs, orienté sud-est, permettait d'éclairer la pièce le plus naturellement possible durant toute la journée et d'accéder à un balcon avec vue sur le domaine. Et d'un magnifique plafond vitré par lequel on pouvait observer le ciel de jour comme de nuit. C'est dans cet environnement que le Sénateur Grendo S'orn, toujours habillé de son peignoir, allait rencontrer son homologue chargé de la Justice Républicaine. Leto Vorkosigan. C'était la première fois que le Neimoidien voyait le Maître Jedi, du moins en privé. Plusieurs fois ces derniers mois il l'avait aperçu au Sénat Galactique sans jamais vraiment s'adresser à lui. Pourtant aujourd'hui il était là, sur Neimoidia, la planète natale de S'orn, la même planète qu'il défendait corps et âme depuis des années dans la Rotonde. Grendo ne savait pas si c'était la première fois qu'il venait sur cette planète, quoi qu'il en soit il allait le recevoir, et nul doute que le Ministre de la Justice serait très surpris de le voir à moitié nu, vêtu seulement d'un peignoir vermillon.

Il faut dire que S'orn avait prévu de rencontrer Vorkosigan dans une heure. Le Ministre de la Défense républicaine avait une heure d'avance. Autant de minutes qu'il aurait pu utiliser à se préparer pour cette entrevue. Une entrevue qu'il avait lui-même pris soin de proposer au Maître Jedi suite à sa nomination au rang de Ministre. Maintenant qu'il faisait partie des grands de ce monde, il se devait d'avoir les relations qui vont avec. Et cette semaine il avait déjà rencontré un Ministre et deux Sénateurs. Aujourd'hui c'était au tour de Leto.


- Monsieur le Ministre, je vous présente le Maître Jedi Leto Vorkosigan, annonça Loohy Quee, la nouvelle assistante du politicien en entrouvrant la porte.
Invité
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Leto avait été invité par le nouveau Ministre du Trésor et de l’Économie récemment nommé à ce poste par Alyria Von. Le Neimoidien Grendo S'orn lui été inconnu. Le Jedi n'appréciait guère ce genre d’entretien tout à fait officieux, il n'était pas politicien et les querelles et manigances ne l'intéressaient guère. Il avait le goûts des mots, les échanges lui paraissaient indispensables pour une bonne entente et pour la paix entre les peuples. Mais il n’épousait pas la conception de la politique moderne comme le faisait fort bien ces vastes lignées de Sénateurs et de Ministres de père en fils à travers les races et la Galaxie. Il n'avait pas eu l'occasion véritable de parler à Valerion Scalia depuis sa nomination mais ses proches lui avaient confiés les raisons de sa nomination au poste de Ministre de la Justice. Les raisons que le Chancelier avait bien voulu avancer en publique, en tout les cas. Leto était reconnu pour ses capacités de jugement impartial, sa rigueur et son don de soi évident lorsqu'il s'agissait de servir autrui. Au delà de ça, c'était bien évidemment dans un soucis de coordination du gouvernement et de l'Ordre Jedi que Scalia avait tenu à renforcer la présence de ses derniers à quelques postes clés de la République. Ce dernier savait pertinemment que si il continuait dans la voie qui avait été la sienne depuis qu'il avait proposé son programme électoral au peuple galactique, l'animosité entre la République et l'Empire Sith pourrait bien devenir incontrôlable. Et si cela devait se passer, il valait mieux pour lui avoir le soutien des Jedi pour affronter les impériaux. D'un autre côté, se positionner de la sorte arrangeait bien l'Ordre qui avait estimé, en secret, lors de plusieurs conclaves réunissant leurs éminences qu'ils avaient été écartés de la vie galactique ; ce qui avait mené à certains évènements tragiques récents mêlant notamment l'Empire et son gain de souveraineté croissant et inquiétant.

Néanmoins, le Jedi avait accepté l'invitation et s'était juré de ne pas faire trainer les choses tant son emploi du temps était à la limite de l'implosion pour les semaines à venir. Afin de se déplacer plus rapidement, Leto avait opté pour l'utilisation de son chasseur Aurek fétiche, celui qu'il utilisait pour les missions et pour une foultitude d'autres occasions depuis bien des années. Le voyage par transport diplomatique officiel avec touts les protocoles de sécurité et de contrôle que cela impliquait aurait put faire perdre une demi-journée au Jedi qui ne pouvait décidément pas se le permettre. D'autant que Neimoidia était proche du Noyau, à quelques cycle de vitesse lumière de Coruscant, c'était une planète paisible au sein d'un système civilisé tout ce qu'il y a de plus accueillant. Il n'y avait donc aucune raison véritable de se laisser accompagner de toute une armada d'escorte, vaisseaux de guerre et gardes de sécurité inclus, même pour un personnage du rang de Leto Vorkosigan, qui était ces derniers temps plus vu comme un Ministre républicain que comme un Maître Jedi. Avantage du cumul des deux statuts, il pouvait se protéger, et si il le désirait, être protégé par d'autres. Quand bien même il avait toujours refusé d'avoir recours à cette dernière option outre mesure. Après tout ce qu'il avait vécu, ce n'était certainement pas pour profiter de son rang prestigieux pour se complaire dans un reluisant fauteuil de cuir, au centre d'un bureau de luxe, dans la douce quiétude de Coruscant.

Après avoir reçu l'autorisation de poser son appareil sur la plate-forme d'atterrissage principale du petit spatioport privé du Sénateur S'orn, le Jedi posa pied au sol. Instantanément, sa bure sombre sembla lui peser sur les épaules plus que d'habitude. La gravité sur Neimoidia y était plus forte que sur la plupart des planète qu'il avait eu l'occasion de visiter. Il contempla les environs, plusieurs Neimoidien œuvraient aux alentours pour entretenir une complète flotte de vaisseaux de toutes tailles. Des chasseurs monoplaces de la sécurité du gouvernement neimoidien au yacht de plaisance luxueux et arrogant tant sa coque et son design reflétait le confort financier de son propriétaire. Le spatioport était bâtit à flanc d'une colline verdoyante. À la droite de Leto, on pouvait voir de vastes hangars intégrés à même la roche et la terre, bien aménagés et généreusement équipés en matériel divers. Sur la gauche, la plate-forme d’atterrissage était suspendue par des vérins de haute technologie dans le vide, plusieurs mètres en contre-bas naissaient des jardins qui auraient presque put faire passer ceux de la royauté de Naboo pour de simples square coruscanti. La plate-forme était reliée à ces derniers par un jeu d'escalier et de passerelles amovibles tandis qu'un chemin discret et bien gardé mené directement à l'intérieur du palais.

Leto contempla un instant la vastité du décors qu'il avait sous les yeux avant d'être rejoint en hâte par une neimoidienne sans le souffle. Elle s'inclina beaucoup trop bas au goût du Jedi, et beaucoup trop longuement aussi ce qui ne manqua pas de l'étonner puisqu'il ne s'attendait pas nécessairement à cela de la part d'un représentant de cette race, et une fois les convenances respectées, elle prit la parole.

- « Pardonnez mon retard monsieur le Ministre, nous ne vous attendions pas de si-tôt à vrai dire.

- C'est moi. Reconnu le Falleen. J'ai malheureusement été contraint de prendre les devants, comprenez que j'ai un emploi du temps très serré, mais je ne voulais pas faire l'affront à monsieur S'orn de refuser son invitation.

- Le Très Honorable monsieur S'orn vous en est reconnaissant, croyez-le bien. Leto nota la propension remarquable de la neimoidienne à user et abuser des prédicats honorifiques pour désigner le Ministre S'orn. Il se demandait si cela avait été une de ses volontés de dirigeant légèrement mégalomane ou si cela était une véritable marque de respect provenant de la femme. Si vous vouliez bien me suivre, je vais vous conduire dans son bureau. » Leto opina et suivit sa cicerone.

Au pied de la plate-forme d'atterrissage, Leto et la neimoidienne passèrent sous un grand porche de pierre blanche finement sculptée avant de bifurquer sur la droite. Pénétrant dans le palais, une odeur de propre et de cire naturellement parfumée empli les narines du Falleen. Un tapis cramoisis fort épais et des tentures délicatement léchées par la brise qui s'engouffrait dans les larges coursives dressaient le portrait d'un lieux ostentateur. Sur les voutes, à l'intersection des hall se dessinaient des frises aux ornements d'or, d'ambre et d'argent tandis que de l'ameublement ancien, massif et minutieusement nettoyé supportait des bibelots divers qu'un œil profane comme celui de Leto ne pouvait estimer. La société neimoidienne s'était construite autour de plusieurs axes, notamment le goûts de la luxure, la passion des échanges commerciaux et l’intérêt pour l'art. Tout particulièrement l'art qui était à même de souligner toute la grandeur et la puissance de ceux qui était disposé à en acquérir ses quelques produits. Leto était en présence d'un environnement typique du neimoidien riche moyen et cela ne l'étonna guère, mais il ne porta néanmoins aucun jugement de valeur quant à ceci. Après plusieurs minutes de déambulation qui avait d'étranges allures de parcours touristique dans le but d’impressionner le Jedi, la neimoidienne avertit enfin son hôte qu'ils étaient arriver à destination. Elle entrouvrit une porte épaisse à double battant qui semblait infiniment trop lourde pour elle et annonça à son maître la présence de Vorkosigan.

Lorsqu'il fut entré dans le bureau, deux choses sautèrent aux yeux du Falleen. Tout d'abord l'illumination absolue des environs. La pièce était munie d'un large panorama de vitraux clairs laissant pénétrer la lumière aussi généreusement que dans une salle de méditation du Temple Jedi d'Ondéron. Leto devinait que cela avait, à long terme des aspects vitalisant et apaisant sur l'esprit de quiconque devrait passer bon nombre d'heure enfermé ici. La seconde chose qui occupa son attention fut l'accoutrement du Ministre. Une simple tunique légère rouge vermillon, Leto aurait juré qu'il s'agissait d'une sortie de bain ou d'une tunique similaire. Étrange, en particuliers lorsque l'ont connait les habitudes vestimentaires des nobles et nantis neimoidien, adeptes des somptueux ensembles très ornementés et de grand chapeaux aux formes aussi variées que leur prix était élevé.

Leto fit l'effort de passer outre, se contentant de penser qu'il était bel et bien en compagnie d'un Ministre, théoriquement son égal, mais au delà de ça un serviteur du peuple, tout comme lui. Il s'inclina mesurément mais avant qu'il ne puisse prendre la parole, il fut interrompu par la femme restée en retrait.

- « Puis-je proposer à son Honneur un petit rafraichissement ? Maître Jedi ? Leto hocha la tête silencieusement pour exprimer son refus.

- Ministre S'orn, très honoré de votre invitation. Commença-t-il. Mais à vrai dire, je n'ai pas saisi la nature exacte de cette entrevue. N'aurait-il pas été plus pratique de se voir sur Coruscant au détour d'une séance au Sénat ? Ou au Ministère que nous occupons respectivement ? »



Grendo S'orn
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Le Ministre Grendo S'orn finit par accueillir chaleureusement son homologue de la Justice. Quelque peu gêné de sa tenue, un simple peignoir vermillon, il ne tarda pas à s'excuser de son accoutrement, précisant qu'il ne l'attendait que dans une heure. Mais en réalité le Neimoidien s'en moquait. Car oui il était assez friand des belles tenues colorées, de larges tuniques et de mitres à un prix exorbitant, il n'avait aucun intérêt à impressionner le Maître Jedi. Probablement incorruptible comme ses pairs, S'orn ne voyait pas très bien comment se mettre dans la poche un homme tel que lui. Si ce n'est de paraître le plus respectable possible. Un défenseur du peuple. Bien évidemment le nouveau Ministre de l'Economie et du Trésor était loin de l'être. Sa montée au pouvoir fût le résultat de nombreux complots organisés dans l'ombre, quelques assassinats et plusieurs pots-de-vins bien placés. Mais c'était ça la politique. Un jeu auquel perdre pouvait vous couter la vie. Qui a dit que le métier de politicien n'était pas risqué ?

Alors que les deux Ministres s'étaient mutuellement installés confortablement de part et d'autre du bureau du Neimoidien, l'assistante Loohy Quee resta dans un coin, patientant jusqu'au moment où l'on aurait besoin de ses services. Sa nomination au titre d'assistante avait été une réelle surprise pour elle. Bien que son père, Ton Quee, responsable de S'ornPharma Corp ai vivement encouragé le politicien à considérer cette nomination, la jeune fille quelque peu maladroite tentait de satisfaire son nouveau "maître" au mieux. Elle s'approcha du bureau pour débarrasser un plateau de fruits qui trainait par là et s'éclipsa un instant.

S'orn ne remarqua même pas l'absence de son assistante, trop occupé à discuter politique avec Leto. Et c'était le sujet favoris du Neimoidien. La politique. Son arrivée sur Coruscant de nombreuses années avant avait été le point de départ de nombreuses intrigues auxquelles il était évidemment mêlé, de près ou de loin. Mais si il y avait deux domaines dans lesquels Grendo était passé maître c'était l'art de la manipulation et le moyen de s'extirper de toute situation délicate pour sa survie. Même le procès contre S'ornPharma Corp n'avait pas eu sa peau, ni celle de son entreprise d'ailleurs.


- Comment va se dérouler le procès de Côme Janos exactement ? questionna-t-il avant de refermer son peignoir qui avait failli s'ouvrir subitement. Une drôle de situation qui aurait mis mal à l'aise nos compères. S'orn se jura de ne plus jamais rencontrer un politicien dans cette tenue, au risque de le faire attendre une heure à l'extérieur de son manoir, peu importe.

Le sujet Côme Janos était sur toutes les lèvres depuis des jours. Les médias ne parlaient que de ça. Ses révélations sur sa nature de Sith et les implications de Ion Keyien et de Valérion Scalia n'avaient fait qu'accentuer les choses. L'ennemi avait atteint les plus hautes sphères du pouvoir, et ceci au nez des Jedi. S'orn sourit à l'idée que ces soit-disant défenseurs de la Paix n'étaient même pas capable de découvrir la nature profonde de ceux qui les entouraient. Peut-être si ils passaient moins de temps à méditer, à jouer les autistes socio-pathes en quête d'une plus grande connaissance de la Force. La Force. Une chimère comme tant d'autres choses. Si ces gens avaient besoin de croire en un pouvoir supérieur pour se sentir en sécurité, libre à eux, Grendo, lui, vivait dans le monde réel et s'occupait des vrais problèmes de société. Il ne se considérait pas comme le meilleur des politiciens, loin de là, et heureusement sinon la situation aurait été très cocasse, mais il faisait de son mieux, tout en se garantissant une petite fortune personnelle. La seule chose en quoi Grendo croyait, lui, c'était ça, le crédit !

- J'ai moi-même eu l'occasion de rencontrer cet homme dans sa cellule de détention. Il s'agit plus d'un dément qu'autre chose. Pour s'arracher lui-même les yeux, il faut être stupide. Ne pensez-vous pas ?

Une heure et demi avait passée. La discussion bien que longue était très intéressante car pour la seconde fois il opposait ses idées à celle d'un Jedi. Le premier avait été le jeune Luke Kayan, qui l'avait escorté quelques jours plus tôt sur Cato Neimoidia pour régler une petite affaire. Et bien qu'il n'ai pas changé sa position par rapport aux Jedi ou à leurs croyances, aujourd'hui il les respectait.

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