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Bordure extérieure – Nébuleuse d’Extrictarium – Iego
Année 21.567 de la Fondation de la République Galactique, mois de Selona, 8 Satunda




Soudain, le vaisseau sortit d’hyperespace.

En un instant, il fut pris de folie. Le Seigneur Sith n’eut pas le temps d’imaginer ce qui pouvait se passer. Dans le cockpit de son intercepteur, toutes les lumières venaient subitement de s’allumer en même temps, clignotant à toute allure selon des fréquences insensées. Le visage de Darth Valeras était parcouru de halos rouges et verts, émis par les boutons, dont la succession effrénée aveuglait les yeux du pilote.

Le vaisseau était hors de contrôle. A toute allure, il filait vers une énorme planète, droit devant, aux teintes mauves et argentées. Les commandes ne répondaient plus. Il avait beau appuyer sur les différents boutons et marteler le tableau de bord, rien ne se passait. L’engin se rapprochait à une vitesse stupéfiante de l’énorme planète, comme aspiré par un vortex affamé. Trois astéroïdes se trouvaient sur la route du vaisseau et, d’ici peu, celui-ci viendrait s’écraser contre eux, réduisant à néant un Seigneur Sith, misérablement transformé en cendres dans le fin fond de la Bordure Extérieure.


« Qu’as-tu accompli ? »


La phrase, prononcée par son maître des années plus tôt, sortit Darth Valeras de sa stupéfaction. Il n’avait jamais été un bon pilote. La mécanique ne l’avait pas intéressé, lui paraissant être une perte de temps. Quant au pilotage, il avait accompli le minimum nécessaire pour voler correctement mais c'était tout. A quoi bon perdre son temps dans ces futilités, lorsqu’on pouvait développer sa maîtrise du sabre-laser et son lien avec le Côté Obscur ?

Le maître d’armes désactiva les machines. De toute manière, il ne pouvait plus les contrôler, alors autant tenter le tout pour le tout. Les lumières cessèrent leur jeu affolé. Le vaisseau continuait sa chute, ralentissant toutefois. Puis, d’une pression, le Sith réactiva les moteurs. Certains boutons se rallumèrent, d’aucuns d’une couleur verte mais une majorité présentait une teinte rougeâtre peu rassurante.

Avec énergie, le Sith se saisit du manche et reprit le contrôle de l’intercepteur. Il redressa, évitant de justesse le crash sur l’astéroïde le plus proche. Un astéroïde ? Non. Une lune. Ce ne fut qu’une fois l’obstacle évité que l’Artorien prit conscience de son énormité. Et autour de la planète, il put voir une myriade de pareilles lunes, restant mystérieusement immobiles, comme si le temps était suspendu.

Sauf que, pour le vaisseau, le temps ne s’était pas arrêté, et il continuait obstinément sa course vers l’énorme planète en contrebas. L’hyperdrive était fichu, Lord Valeras le vit aussitôt sur l’écran de commande. Impossible de revenir en arrière. La sortie brutale d’hyperespace avait probablement bousillé le système, condamnant le Sith à se diriger vers la planète, dont l’attraction semblait irrésistible. Il arrivait plus ou moins à imposer une direction au vaisseau mais l’électronique était défectueuse, ne répondant que par à-coups, sans aucune fiabilité. L’entrée en atmosphère fut brutale. C’était comme foncer droit sur un mur, sauf que l’on continuait la course à pleins tubes.

Il ne fallut pas attendre longtemps avant que la carlingue commence à chauffer. Dans l’engin, l’alarme s’était mise en route, vrillant les tympans du Seigneur Sith, l’empêchant de se concentrer un tant soit peu. A l’intérieur du cockpit, la température monta à une vitesse inquiétante, tandis que tout le vaisseau commençait à bringuebaler. Le siège, le tableau de bords, les objets, tout vibrait brutalement. L’intercepteur traversa des nuages et continua son irrésistible descente.

Darth Valeras sentit soudainement la tête lui tourner, percevant qu’il se passait quelque chose d’anormal. Et, brusquement, il eut la sensation que la chute infernale de son vaisseau ne le concernait plus, il avait l’impression d’être en-dehors des évènements, de les contempler du haut d’une sorte de piédestal molletonneux. Devant lui, des visages allongés et laiteux le contemplaient. Un halo lumineux entourait ces êtres aux yeux gris. Des sensations douces et apaisantes provenaient de ces étranges créatures, paraissant étrangement… évanescentes.

Paix, calme, tranquillité, acceptation… Ces émotions diffusées par les apparitions mystérieuses, caractéristiques de la Lumière de la Force, rappelèrent à Darth Valeras, Seigneur Sith, Maître d’Armes de l’Académie de Korriban, quel était son allié : le Côté Obscur. Il laissa affluer la rage, faisant appel à la colère profonde provoquée par cette situation invraisemblable et inattendue. Il sentit le Côté Obscur affluer dans chaque parcelle de son être, remplir son corps de pouvoir. Il retrouvait sa vieille et fidèle amie. La Force était là, disponible, n’attendant que d’être pliée par la volonté d’un Sith. Car les Sith prenaient selon leur désir, sans se préoccuper de questions morales aussi insipides qu’inutiles.

Lord Valeras leva ses mains devant lui et fit appel au pouvoir de l’obscur. L’effort était intense ; il s’agissait de ralentir la chute de l’engin de telle sorte que celui-ci ne s’écrase pas au sol, tuant ainsi son pilote. Les tempes du Sith étaient parcourues de veines gonflées, ses bras tendus à l’extrême, et sous la difficulté du travail à accomplir son visage était d’une dureté intense. Le pouvoir de télékinésie était anodin pour un Seigneur Sith ou un Maître Jedi, mais son usage augmentait en difficulté avec le poids de l’objet ciblé. Et, en l'occurence, il s’agissait d’un vaisseau endommagé, subissant l’attraction d’une planète. L’engin ralentissait peu à peu, mais pas suffisamment. Darth Valeras renforça sa prise, tentant de contrôler le plus possible le bâtiment, tâchant de le retenir coûte que coûte. Il était baigné de sueur, les dents serrées, les yeux injectés de sang. D’un instant à l’autre, il allait toucher la terre ferme. Le Sith émit un cri de douleur, plein de rage, tant l’effort était désormais grand, et alors que l’engin allait être pulvérisé par l'impact, il se retrouva à quelques mètres du sol, comme si une divinité s’en était saisi et le maintenait en l’air. Le maître d’armes eut un rictus de contentement. Il ne mourrait pas aujourd’hui. Il relâcha son emprise et le vaisseau s’effondra à terre, dans un bruit assourdissant de métal, tandis que son pilote sombrait dans l’inconscience.
*****

Darth Valeras se réveilla alors qu'il faisait nuit. Il regarda autour de lui, dans le cockpit. Le tableau de bord était dans un sale état, fendu. Combien de temps avait-il dormi? Il ne le savait pas mais se doutait que cela avait du être long. L'effort réalisé pour éviter que le vaisseau s'écrase avait été considérable. Par réflexe, le Sith porta une main à sa ceinture, trouvant avec réconfort son sabre-laser. La nuit était claire. Il essaya de rallumer les machines mais n'obtint que l'allumage de quelques boutons, et d'une partie du tableau de bord abimé. Ridiculement, l'écran était bloqué sur les coordonnées de la planète. Un heureux hasard, permettant de savoir que l'atmosphère était respirable et qu'il se trouvait sur... Iego. D'une poussée, le Sith souleva le cockpit du véhicule. Aussitôt, il sentit l'air frais de la planète sur son visage, ébouriffant ses cheveux. Devant lui, une plaine immense, pleine d'épaves de vaisseaux en tous genres. Chasseurs, navettes, cargos... Un véritable cimetière de véhicules de l'espace. Les étoiles étaient fort visibles, cette nuit-là, le ciel étant parfaitement dégagé. Ici et là, on pouvait observer les fameuses lunes de Iego, se contemplant par dizaines.

Iego. Les rumeurs les plus folles couraient sur cette planète que Lord Valeras connaissait de nom. Un lieu créateur de distorsions, suffisamment puissantes que pour faire sortir des vaisseaux en hyper-espace de leur trajectoire. Une terre connue également pour ses fameux "Anges", des individus légendaires dont on disait tout et n'importe quoi. Qu'ils étaient blancs, qu'ils avaient des ailes, qu'ils détournaient l'attention des navigateurs... Etaient-ce des représentants de l'espèce Diathim que le Sith avait vus lors du crash de son vaisseau? Probablement. Darth Valeras pouvait encore se rappeler avec exactitude l'étrange et douce chaleur émanant de ces êtres à l'aspect plasmatique. Quoi qu'il en soit, le Côté Obscur avait été là pour s'en débarrasser, les éloignant avec toute la puissance de la Force obscure.

Le Seigneur Sith prit une bure noire, laissée dans le cockpit, et l'enfila au-dessus de ses vêtements. Ceux-ci étaient simples, près du corps afin de faciliter d'éventuels mouvements de combat. Des bottes noires, une pantalon et un haut bruns. Darth Valeras n'aimait guère les bures sombres, prisées de bien des membres de l'Ordre Sith. Mais le vent balayait fortement la plaine, faisant voler ici et là du sable qui venait s'incruster dans les yeux. Mieux valait se protéger contre les intempéries. Le natif d'Artorias saisit une paire de jumelles, fourrée dans un boîtier du vaisseau. Il regarda les environs, à la recherche du moindre indice de vie. Le Seigneur Sith fut chanceux dans sa malchance. Au loin, des lumières brillaient faiblement et l'on pouvait distinguer une sorte de gros village, voire peut-être de cité. Iego n'était pas peuplée que de Diathim mystérieux. La planète était un repaire pour bien des contrebandiers et autres individus louches, désireux d'avoir un repaire sûr de par sa difficulté d'accès.

Dans la nuit étoilée des plaines d'Iego, le Seigneur Valeras se mit en marche. Cette planète ne serait qu'un contretemps sur sa route vers Byss.
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Iego… voilà un nom qui résonnait comme une légende, la planète des anges, peuplée d’êtres magnifiques et sur laquelle selon la légende, les voyageurs échoués ne vieillissaient pas. Ca a toujours été une légende que je considérais comme farfelue, et pour laquelle une investigation comporterait plus de risques qu’autres choses. Car même si la position exacte de la planète n’était pas connue, d’autres choses l’étaient. Comme le fait que très peu d’êtres étaient revenus. Ou que ceux qui étaient revenus décrivaient des interférences gravitationnelles manquant de peu de déchirer leur vaisseau, et les plus chanceux purent apercevoir les Diathim les approchant, leur resplendissance étourdissant leurs sens et manquant de peu de les faire se crasher sur la planète, si ce n’était de par la présence d’esprit de quelques membres d’équipages ayant un mental à toute épreuve qui prirent les commandes du vaisseau et la fuite. Ou par des dispositifs de pilotage automatique accordés à un dispositif d’homme mort mis en place par les plus prévoyants d’entre eux. Certains étaient nés plus chanceux que d’autres, et d’autres avaient l’expérience de préparer ce genre de situations.

Mais maintenant, maintenant avec la crise politique, l’assassinat du chancelier et la base sur Aargau, ce n’était plus le moment de tergiverser. La partie de la légende qui m’intéressait était la présumée immortalité des habitants. Et même si cette rumeur était infondée, elle était bien trop absurde pour être venue de nulle part. Cela signifiait qu’il y aurait des informations à récupérer. Et les innombrables crashs au fil des millénaires faisaient qu’il y avait très certainement des ordinateurs d’astronavigation à exploiter, des données qui seraient primordiales pour la République dans les mois et les années à venir.

C’est pour cela que je me trouvais devant les maitres à cet instant précis. Il était temps d’exposer mon idée avec assez d’arguments pour que le voyage soit accepté et que je puisse me mettre en chasse. J’avais obtenu un accord de principe de la part des maitres se trouvant dans l’Explocorps, mais il me faudrait maintenant convaincre le conseil Jedi afin que la mission soit avalisée. Tous n’étaient pas là, loin de là, un conseil réduit était présent, et les autres maîtres étaient présents sous la forme d’holocommunications.

« Bonjour maitres. Si je suis ici devant vous, c’est pour vous faire part d’une requête de mission. En effet, vous n’êtes pas sans savoir la mission première de l’Explocorps, qui est l’exploration et la découverte de nouveaux mondes, ou de mondes considérés comme perdus. Cela s’ajoutant à la récente crise qui agite la République, nous avons intensifié nos efforts afin de cartographier l’espace Sith, avec de mineurs succès. Pour ce qui est des planètes aux coordonnées connues, il est possible pour nous de retrouver des traces de routes hyperespace et de reconstruire les trajets, mais nombre de planètes de l’Empire Sith nous sont inconnues, et la galaxie est bien trop grande pour que nous puissions les trouver sans faire usage de la Force de manière intensive, ce qui marquerait notre présence de manière bien trop flagrante. »

Je fis une petite pause avant de continuer.

« Notre seule chance serait de trouver un vaisseau intact ou en tout cas assez intact afin de pouvoir récupérer leur ordinateur d’astronavigation et d’en extraire les données dont nous avons tant besoin afin de préparer la République en cas d’affrontement avec l’Empire Sith. Jusqu’à présent, ça a été impossible. La mission pour laquelle je me porte volontaire est l’exploration d’un secteur de l’espace en territoire Hutt contenant une planète nommée Iego. C’est une légende parmi les astroexplorateurs et contrebandiers, mais contrairement à beaucoup de légendes, son existence est avérée. Cette planète est un cimetière de vaisseaux, et l’a été depuis des siècles, et ce pour deux raisons principales. La première est une instabilité gravitationnelle de la zone, se trouvant au sein d’une nébuleuse, qui peut détruire les vaisseaux de pilotes inexpérimentés ou ne s’attendant pas à de telles turbulences. La deuxième est une espèce locale, les Diathim, surnommés les Anges. Ce sont des créatures à la beauté surnaturelle d’après les témoignages et rares extraits vidéos que j’ai pu recueillir, qui, lorsqu’un vaisseau pénètre l’atmosphère de la planète, s’amassent autour des vaisseaux et envoutent les pilotes de leur présence, causant le crash de l’appareil dans la plupart des cas. »

Un léger sourire apparut sur mon visage à ce moment-là.

« Mon expérience de pilote, mon absence de vision et mon contrôle précis de la Force me laissent à penser que je pourrai trouver la planète et y atterrir sans endommager mon appareil. Après coup, le but de cette mission serait de récupérer les bases de données d’astronavigation de plusieurs appareils de facture Sith avant de quitter les lieux, le tout avec un minimum de contact avec les tribus locales. »

Le silence se fit une fois de plus, avant que Grand Maitre Don ne prenne la parole.

« Bonjour Chevalier Kerin. Nous sommes conscients de notre manque d’information à propos des mondes de l’espace Sith, et ta proposition est intéressante dans l’ensemble. Le conseil a tout de même quelques questions. Tout d’abord, pourquoi éviter le contact avec les tribus locales ? Ne serait-ce pas plus pratique de profiter de leurs connaissances et de leurs conseils ? »

J’attendais cette question pour être honnête. Donc ma réponse fut rapide, d’un ton assuré.

« Cette décision de ma part provient d’une autre partie des légendes, apparemment le temps se déroulerait de manière étrange sur la planète, et les tribus pourraient compter des membres datant de plusieurs millénaires, possiblement des guerres de l’hyperespace. Je ne veux simplement pas prendre le risque de tomber sur un partisan des Sith. Et puis de manière plus générale, au vu du fait que la plupart des membres des tribus sont des contrebandiers et d’autres criminels survivants de crashs, ils risqueraient de vouloir aborder mon vaisseau, compromettant possiblement ma mission et même mon départ de la planète. Il sera possible plus tard d’effectuer une mission de sauvetage, mais ce n’est clairement pas le cas ici, donc j’ai décidé d’opter pour un peu plus de discrétion. »

Il y eut quelques murmures, mais au final rien de plus ne me fut demandé, et la mission reçut l’aval du Conseil Jedi. J’étais donc prêt à partir pour Iego.

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Trouver la planète fut… agaçant. Voire quasiment impossible. Une nébuleuse est opaque à beaucoup de capteurs, et je dus me rabattre sur les indications des contrebandiers afin de cibler une zone relativement grande. Après une semaine de recherches infructueuses, je savais que j’allais passer un long moment dans le coin. Pourtant ce ne fut pas le cas, le Force m’indiqua la direction. Ou plutôt, un Sith m’indiqua la direction.

Les soubresaut du côté obscur de la Force se fit ressentir, et c’était relativement proche, assez pour que je puisse considérer que cela provenait de Iego et non d’une autre planète. Un Sith en train de se crasher ? Cela compliquait les choses, mais en même temps cela m’offrait nombre de possibilités. Après tout, si c’était un Sith, il devrait avoir un ordinateur d’astronavigation relativement complet sur les mondes Sith. Et avec un peu de chance, je pourrais extraire les données et donner un combler un des avantages principaux des Sith en cas de conflit à venir.

Cela me prit une journée de plus à naviguer la nébuleuse et à finalement arriver en orbite de la planète. J’attendis la nuit afin de pouvoir repérer les centres de civilisation et les éviter, et afin également de trouver un coin assez reculé pour que l’on ne puisse pas repérer mon vaisseau et voir son atterrissage. Je tenais a voir ma présence sur la planète la plus discrète possible, surtout si un Sith se trouvait sur sa surface désormais. Et avec la puissance que j’avais ressenti, ce n’était pas un apprenti. Il faudrait donc que je fasse attention et que j’évite de faire trop de vagues, c’était désormais primordial.

Trouver un site où me poser, à la fois assez loin de la civilisation, mais assez prêt aussi pour pouvoir l’atteindre en moins d’une journée. Il était maintenant temps d’atterrir. Ma préparation et mon expérience m’ont aidé à éviter relativement aisément les interférences gravitationnelles de la planète, mais maintenant il me faudrait faire face aux Diathim, et je dus avouer qu’un peu d’appréhension s’infiltra en moi. C’était bon. La peur est un mécanisme naturel, qui booste la production d’adrénaline. Méditer afin de la calmer, de la laisser en arrière-plan afin qu’elle n’affecte pas mes fonctions cognitives était la partie la plus complexe, mais c’était faisable avec de l’entrainement, et de l’entrainement j’en avais suffisamment.

J’utilisai la Force et enclenchai la descente du vaisseau, faisant bien attention à ne pas utiliser la Force plus que nécessaire, me fiant aux instruments afin de me déplacer. Le but était bien sûr de rester aussi inaperçu que possible. La descente se passait bien, les instruments étaient dans le vert et la vitesse avait été optimisée afin que le vaisseau n’apparaisse pas comme visible au niveau de la surface. Après tout, si je rentrais trop vite dans l’atmosphère, on pourrait voir une étoile filante depuis le sol.

C’est une fois sorti de la haute atmosphère que tout se compliqua. Je les sentis avant de les ‘voir’. Les Diathim. Ils étaient une petite trentaine, approchant le vaisseau à grande vitesse. Je fus tenté de changer la trajectoire du vaisseau, mais je savais que ce serait inutile. Il me faudrait faire confiance à mon habilité à résister aux effets de leur présence, mais aussi au dispositif d’homme mort que j’avais pris le soin d’installer.

Et même si j’étais prévenu, ces effets me frappèrent de plein fouet. Je lâchai lentement les commandes, en extase devant la présence de ces êtres. Rien n’aurait pu me préparer à cette sensation, à ce bien être. Rien ne comptait plus que de rester en leur présence. Et c’est à ce moment précis que le dispositif se mit en marche, balançant un son strident à 85 décibels pendant un court instant. Assez pour me choquer douloureusement hors de ma transe. Assez pour que je puisse retrouver mes esprits avant que la trajectoire de mon vaisseau ne soit trop altérée. Je grinçai des dents, le son résonnant dans ma tête et les oreilles sifflantes et me remis aux commandes, ce coup-ci bien plus préparé à faire face à mes exquis ennemis.

La trajectoire, qui avait légèrement varié lors de ma courte transe, fut rapidement corrigée et je parvins à utiliser mes exercices de méditation afin d’ignorer partiellement leurs effets. Mon usage de la Force était plus limité, mais en même temps je ne l’utilisais déjà que très peu, afin de garder un œil sur les instruments et afin de piloter le vaisseau avec précision. Et à ce moment précis, la précision n’était pas ma priorité. Je voulais simplement poser mon appareil.

Les minutes qui passèrent me parurent interminables, et alors que les instruments indiquaient un kilomètre d’altitude, les êtres comprirent qu’ils n’arriveraient pas à me déstabiliser assez pour que je me crashe, et s’en allèrent, me permettant de souffler et me permettant enfin de sourire.

Après cinq petites minutes, mon vaisseau était posé et je foulais pour la première fois le sol de la mythique Iego. Ma combinaison atmosphérique sur mon dos, et mon masque cachant mon visage, j’étais prêt à affronter la planète. J’avais la position du vaisseau qui m’intéressait grâce à mes instruments, et mon propre vaisseau était bouclé avec une commande vocale, biométrique et deux codes. J’étais fin prêt à explorer cette planète.
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Avancer à travers les plaines de Iego s'avérait moins pénible que ce à quoi Darth Valeras s'était attendu. Un vent frais balayait le terrain, réduisant la sensation de chaleur, forte au milieu d'une nuit éclairée par les centaines de lunes entourant la planète. C'était un spectacle fascinant que de voir tous ces satellites naturels, figés, insensibles aux destins humains. Un instant, le Sith arrêta sa marche et s'assit sur un gros rocher, admirant la beauté du spectacle. Pour certains individus, des Jedi notamment, il devait être impossible d'imaginer un adepte de la Force obscure s'adonnant à la contemplation, appréciant pleinement et entièrement la beauté. Pourtant, du point de vue du Maître d'Armes, une telle activité n'avait rien d'incongrue. Au contraire, il s'estimait en phase avec l'univers. N'était-ce pas la règle du plus fort qui régnait, en tout endroit? Les Jedi prétendaient combattre les tyrans pour protéger la veuve et l'orphelin. De simples prétextes, ni plus ni moins. Aujourd'hui, les Jedi tenaient une place centrale dans cette "glorieuse république", une place de pouvoir aux antipodes des aspirations démocratiques exaltées par l'Etat républicain. Les Jedi arrachaient les individus sensibles à la Force, de la même façon que le faisaient les Sith. Et dans le même but : la création d'une caste d'êtres surdoués et privilégiés. L'Ordre Jedi n'assumait tout simplement pas cet état de fait, préférant cacher ses désirs de pouvoir et de puissance derrière de belles explications philosophiques détachées de la réalité. Les Jedi étaient des hypocrites, ce n'était pas nouveau.

Les Sith, au contraire, acceptaient la réalité. Ils ne tentaient pas inutilement de brider leurs désirs et passions, de refouler la part la plus intime de tout être doué d'intelligence. Au fil de son apprentissage auprès de Darth Jugal, Valeras avait appris à accepter les émotions qui le parcouraient, et à les utiliser à ses fins. La colère, la haine, le désir de vengeance, l'amour... Autant de sentiments dont les Jedi se targuaient de pouvoir se passer. Le Seigneur de Korriban n'avait pas cette prétention. L'enseignement de l'homme qui, à l'époque, n'était pas encore cardinal noir, avait permis au natif d'Artorias d'épouser ses propres passions, d'en faire des armes tournées vers un but. Des années durant, Darth Valeras s'était tenu à l'écart, loin des machinations de Dromund Kaas et des louanges attribuées par le Conseil Noir à la Reine Ynnitatch. La mort de son mentor avait été l'occasion de prendre pleinement conscience du danger que courait l'Empire Sith, de la destruction qui l'attendait avec les membres faibles formant le Conseil Noir. Bientôt, il allait falloir sortir de l'ombre. L'arène politique, jamais. Mais le bien de l'Empire, sa survie, sa dignité et sa force devaient traverser les âges et les difficultés pour, qu'un jour, les Sith prennent leur revanche sur les Jedi. Onderon et Coruscant en flammes, voilà quelle était la seule et splendide ambition du Seigneur Sith. Détruire l'ordre actuel pour en construire un nouveau.

Au loin, une lueur se fit brusquement. Loin dans le ciel, une courte et vive lueur venait d'apparaître, entourée d'une sorte de halo étrange. Un vaisseau, apparemment. De l'endroit où le Sith se trouvait, on ne pouvait pas le dire avec certitude. Quoi qu'il en soit, il ressentit alors dans la Force une présence, lumineuse. Un Jedi. Il en eut la certitude. Il ne pouvait pas l'affirmer avec une certitude totale, mais il avait rencontré suffisamment de membres de l'Ordre Jedi pour reconnaître la présence particulière qu'ils laissaient dans la Force. Il se redressa, scrutant la trajectoire du vaisseau, visiblement moins chaotique que celle de son propre véhicule. Peu à peu, le transport se rapprochait et le Sith put commencer à en distinguer les contours.

Le bourg aperçu au moyen des jumelles était encore fort éloigné. Contrairement à cet mystérieux Jedi... Il n'y avait pas de hasard. Sans doute le serviteur de l'Ordre avait pu ressentir l'usage intensif de la Force fait par Darth Valeras lors du crash de son chasseur. Mais pour quelle raison le suivre? Cette rencontre ne pouvait qu'être fortuite, non préparée. Le Seigneur Sith saisit la paire de jumelles et regarda le vaisseau. Il n'avait rien, il était en parfait état de marche, a priori. Le Maître d'Armes n'hésita pas plus longtemps et se remit en chemin, direction le vaisseau du Jedi. La sorte de village qui se présentait au loin était certainement un choix plus risqué et plus mystérieux que d'essayer de profiter de la présence d'un véhicule tout chaud, n'attendant que de repartir vers d'autres planètes plus accueillantes que Iego.

La température excédait les vingt degrés. Une nuit chaude, présageant une journée torride. On devait sans doute tourner autour des quarante degrés à midi, au moins. Le Sith avançait, scrutant de temps en temps le parcours. Il put constater que le Jedi avait quitté son vaisseau et avait pris une direction qui lui ferait rencontrer le Seigneur Sith. Tôt ou tard, les deux adeptes de la Force se confronteraient. Pour l'heure, Darth Valeras n'avait pas arrêté le comportement qu'il adopterait. Il s'agissait d'un Jedi, certes, et c'était là une des choses qu'il avait le plus en horreur. Mais la présence de cet individu, se posant sur ce sol légendaire juste après lui, posait évidemment question.

Une interrogation qui pouvait être bientôt levée. Pas après pas, les deux hommes avançaient, et d'ici peu ils allaient se faire face. Il était inutile d'essayer d'échapper à ce qu'il fallait bien se résoudre à nommer le destin.

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Alors même que je mettais les pieds sur le sol de la planète, je savais pertinemment que le Sith m’avait repéré. Il ne faisait aucun doute aussi qu’au vu de l’état de son vaisseau, il serait particulièrement intéressé par celui-ci et tenterait de l’emprunter pour quitter la planète. Non pas qu’il en soit capable, s’il n’avait pas été capable d’atterrir sans se crasher, alors repartir serait impossible pour lui. Après, il me serait peut-être impossible de récupérer l’ordinateur d’astronavigation de son vaisseau ce coup-ci… Dans le pire des cas, j’avais les coordonnées de la planète, il me serait possible d’y retourner plus tard afin de récupérer les données qui m’intéressaient.

Je pris donc la route du village, parfaitement conscient que j’allais bientôt faire face à un Sith, un guerrier ou un seigneur, et donc probablement beaucoup plus expérimenté que moi dans l’art du combat. Dans le cadre d’une confrontation directe, je n’avais que peu de chances de m’en sortir. Il me faudrait donc faire preuve de diplomatie et de restreinte pour ne pas instinctivement attaquer un de ceux contre lesquels j’avais été formé à me battre.

Sans pour autant cesser d’observer les environs, je portai mon attention sur le ciel. Je devais avouer que le ciel irisé, tellement différent du ciel noir parsemé d’étoiles que l’on pouvait observer ailleurs dans la galaxie. Après tout, nous nous trouvions au sein d’une nébuleuse. C’était un spectacle presque hypnotisant, ajoutant à la dangereuse beauté du lieu. Je comprenais parfaitement pourquoi l’endroit était si légendaire. Après tout, si quelqu’un y avait échappé, sa beauté frappante avait dû être narrée, et ces récits déformés jusqu’à arriver aux rumeurs qui existaient en ce jour.

Il me restait tout de même une décision à prendre. Trouver l’ordinateur était ma mission principale oui, mais je comptais aussi étudier la société se trouvant sur la planète, essayant de repérer via l’observation si les rumeurs étaient vraies. Et la Force était silencieuse, ne me laissant pas entrevoir les possibilités et me laissant le seul maitre de mes actions, et donc conséquemment le seul responsable de mes futures erreurs. Parfait, j’adorais ces situations…

Au bout de quelques minutes seulement, il apparut dans mon champ de vision et je ne pus m’empêcher de soupirer à la vue de sa silhouette. Sérieusement ? Une simple bure noire pour se protéger des éléments et de la chaleur moite des alentours ? Ce n’était définitivement pas un explorateur, car il devrait utiliser la Force pour se prémunir des effets néfastes de l’environnement, et deviendrait ainsi visible pour tous ceux qui voudraient le trouver. Même si la Force était toujours utilisée via ma vision dans mon cas, c’était infiniment moins remarquable que se protéger du froid ou de la chaleur à l’aide de la Force. Enfin, cet endroit paumé n’était probablement pas sa destination donc je ne pouvais pas trop me moquer.

Quelques dizaines de secondes, et nous étions face à face à une vingtaine de mètres l’un de l’autre. Lui avec sa tenue cachant partiellement un visage qui commençait à être marqué par l’âge, et moi qui avais ma tenue complète, et qui ressemblais donc plus à un éclaireur de la République qu’à un Jedi. Ça devait être une journée aussi étrange pour lui que pour moi.

« Je ne m’attendais pas à rencontrer un Sith lors de ce voyage, je dois l’avouer. Enfin, surtout un Sith étant arrivé ici aussi récemment. On dirait bien que la Force a envie de jouer aujourd’hui…»

Que dire d’autre ? Le saluer poliment ? Je pense que c’était une idée aussi désagréable pour lui qu’elle ne l’était pour moi. Alors je me contentai de cette espèce de demi-salutation demi-polie. Je n’en dis pas plus, cherchant à en savoir un peu plus sur son caractère avant de dire autre chose. Après tout, les Sith étaient souvent très volatils, autant ne pas le provoquer plus que nécessaire.
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Etrange individu que celui qui faisait face à Darth Valeras. Il s'agissait d'un homme, visiblement pas très âgé. Il portait une sorte de casque, recouvrant en bonne partie son visage. Il devait s'agir d'un Miraluka, puisque son heaume cachait des yeux éventuels, et que le Jedi ne s'en montrait pas troublé le moins du monde. Sa tunique n'avait rien d'élégant. Elle était fonctionnelle, adaptée à des terrains accidentés ou tout simplement inconnus, ce qui convenait finalement assez bien au climat de Iego. A coup sûr, le Jedi cherchait depuis un moment cette planète. Et il était fort probable que le Sith lui ait montré la voie pour atteindre ce sol mythique, n'intéressant en rien Darth Valeras.

Les habits du Seigneur Sith se distinguaient totalement de ceux de son interlocuteur. Une bure, protectrice mais sans plus, dans laquelle la stature massive du Maître d'Armes était drapée, formait le vêtement principal. Une tenue inadaptée à toute exploration, mais conférant prestance et élégance. Le Sith avait rabattu sa capuche sur son visage. Si le Jedi tenait à préserver une certaine forme d'anonymat, il n'y avait pas de raison de se priver soi-même.

    « Il semblerait que la Force aime se jouer de ses adeptes. »


Cela semblait particulièrement vrai. Quelle chance y avait-il pour qu'un Sith et un Jedi se rencontrent sur Iego? Une sur un million? Sur un milliard? Les voies de la Force étaient parfois étranges et incompréhensibles, pour les adeptes de sa face obscure comme pour ceux de sa face lumineuse.

    « Vous m'avez suivi, n'est-ce pas? C'est ainsi que vous êtes arrivé sur Iego. »


Darth Valeras s'avança de quelques pas, prudemment. Jedi et Sith se battaient depuis des temps immémoriaux, et rien n'indiquait que la situation allait changer.

    « Que diable un Jedi peut-il bien rechercher sur cette planète? Pas la richesse ou la gloire. Vous êtes au-dessus de cela. »


Après tout, ce n'était pas faux. Les Jedi prétendaient sans cesse être capables de s'extraire des sentiments les plus communs et banals. Le pouvoir, la richesse, les honneurs, l'amour... ils s'auto-proclamaient capables de s'en passer. Pourtant, les faits leur donnaient tort. Il suffisait de penser au chancelier qui avait livré une partie de la république à l'Empire. Un Jedi chancelier, cela pouvait paraître en opposition aux préceptes de l'Ordre Jedi, et pourtant cela existait. La réalité, derrière les discours lénifiants sur le devoir, résidait dans l'attrait du pouvoir. Jedi et Sith n'étaient pas si différents. Du point de vue de Darth Valeras, les Sith avaient tout simplement l'honnêteté d'accepter leurs désirs, et l'envie de les contenter.

    « Vous disposez d'un engin pour quitter cet endroit. Je ne peux pas vraiment en dire autant. »


A quoi bon nier ce qui était évident? Il était inutile de dépeindre positivement une situation qui ne l'était pas. Le Jedi avait un vaisseau. Un moyen de locomotion qui pouvait être utile au Sith. Peut-être disposait-il lui-même de quelque chose digne d'intérêt pour le Miraluka...

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L’homme qui me faisait face était dissimulé par sa bure, qui aurait sans doute caché la vision de quelqu’un pouvant y voir normalement. Je ne pouvais voir totalement son visage, mais ma vision de la Force permettait de voir sans doute plus qu’il ne le pensait. La relative placidité avec laquelle le Sith répondit à ma petite remarque, se montrant d’accord avec moi, fut légèrement étonnante, mais pas outre mesure.

Je n’avais pas encore réellement rencontré de Sith, et cette première rencontre pour l’instant était bien différente de ce que j’avais imaginé être ma première rencontre avec un Sith. Sa question suivante pouvait apparaitre comme rhétorique, mais j’y répondis tout de même, avec la même politesse dont il faisait preuve à mon égard.

« Le secteur que je quadrillais était relativement grand, et votre utilisation de la Force a, en effet, grandement facilité mes recherches. J’ai dû gagner plus d’une semaine en quelques secondes. »

Je me forçai à rester décontracté alors que le Sith approchait, le bon sens m’indiquant de prendre mon arme à la main. Mais je sentais le pouvoir de l’homme face à moi, et je savais parfaitement qu’à part dans le contrôle de la Force où j’avais un léger avantage, il était bien plus fort que moi. Je risquais la mort, et c’était indispensable que je ramène les informations que j’avais au conseil, même des informations incomplètes.

Ainsi, plutôt que de me braquer dans un silence qui aurait pu l’inciter à devenir moins amical, je me décidai à répondre, du moins partiellement, sur la raison de ma venue sur la planète.

« Ce qui m’amène ici ? Le seul pouvoir que nous convoitons autant que vous, la connaissance. »

Voilà qui était très honnête de ma part et cela le surprendrait peut être. Mais c’était somme toute la vérité. S’il y avait bien une chose dont nous étions friands, c’était bien de connaitre la galaxie dans laquelle nous vivions, et comme le disait si bien l’adage, la connaissance est un pouvoir. D’après moi, un des plus puissants.

Puis, il fit référence à mon vaisseau, et à sa volonté de quitter la planète, et je ne pus m’empêcher de sourire derrière mon casque.

« En effet, et vous savez que vous aurez besoin de moi afin de quitter la planète en toute sécurité. Peut-être pouvons-nous arriver à un… compromis. »

Je ne dis pas ce que je pensais tout bas, que j’allais mettre en œuvre des procédures afin qu’il ne puisse me tuer en vol et récupérer mon vaisseau, mais s’il était malin, il se douterait bien que je n’étais pas aussi naïf que ça. Maintenant, le plus dur était à faire. Tenter de convaincre un Sith expérimenté de me laisser accès à ce qui pourrait s’apparenter à une carte détaillée de l’Empire. Ce n’allait pas être simple, et je songeai quelques instants à laisser tomber la mission avant de me ressaisir. Il s’agissait là d’une occasion rêvée, il était possible que je ne puisse plus remettre les pieds sur Iego à l’avenir. C’était donc le moment ou jamais de tenter ma chance.

« Saviez-vous que les rumeurs disent que le temps fonctionne différemment sur cette planète ? Qu’il y aurait des survivants datant des guerres de l’hyperespace qui s’y trouveraient ? Je dois avouer avoir quelques doutes à ce sujet moi-même, mais il y a très peu de doutes à avoir sur la présence d’anciens vaisseaux sur la planète. Renfermant peut-être des trésors qui pourraient nous être utiles pour les années à venir. Des holocrons même si on a de la chance… J’aimerais aussi récupérer des pièces détachées sur votre vaisseau. Vous savez sans doute notre politique quant à la richesse personnelle, mais pour moi qui suis un peu plus exigeant quant aux pièces de rechanges et autres appareillages de sécurité en cas d’avarie, je ne peux pas laisser passer une telle occasion. »

Je décidai ensuite de faire un geste et retirai mon casque, le gardant sous mon bras.

« Dernier point, non pas afin d’être insultant, mais afin d’apporter une petite précision et de couvrir mes arrières. Une fois que l’on montera dans le vaisseau, j’activerai l’autodestruction que je lierai à des capteurs d’activité corporelle présents dans ma combinaison. Il serait donc très peu avisé d’essayer de vous débarrasser de moi afin de voler mon vaisseau. Je m’engage cependant à vous déposer sur la planète industrialisée la plus proche dans l’espace Hutt. »

Un sourire apparut une fois de plus sur mes lèvres, visible par contre cette fois ci.

« Il me semble que c’est plutôt équitable comme marché, non ? »

Et ça l’était. Après, chacun d’entre nous chercherait à tromper l’autre, mais ça faisait partie du jeu ça.

Avant qu'il ne puisse répondre cependant, un son... magnifique nous parvint aux oreilles. C'était comme un chant, mais comparer un chant à cette mélodie était comme comparer un simple morceau de verre à un cristal de sabre laser, c'était juste insultant.

Bouche légèrement entrouverte, je finis par en trouver l'origine, une créature à l'aspect étrange qui était en train de chanter. Je voulus m'en approcher, mais, ne faisant plus attention au sol, je trébuchai sur un caillou et m'écrasai au sol. La douleur ne me fit pas reprendre totalement mes esprits. Juste assez pour comprendre que les Anges n'étaient pas les seuls dangers de Iego.
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Quelle situation bizarre... Vraiment, en quittant Korriban, Darth Valeras ne s'était jamais imaginé en train de tailler une bavette avec un Jedi sur Iego. C'était complètement surréaliste. S'il avait été un Jedi, il aurait lâché une banalité du style "les voies de la Force sont impénétrables". Fallait-il parler de destin? Darth Valeras ne croyait pas à tous ces trucs. Il avait une vision assez matérialiste de la Force, si tant est que cela soit possible. Qu'était la Force? Un fluide, un champ d'énergie traversant êtres et choses, espace et temps. Sa présence était indiscutable, même si elle pouvait être tantôt importante tantôt faible. Le Côté Obscur et le Côté Lumineux n'étaient rien d'autres que des expressions de la Force, des manières d'en user. Les Jedi estimaient devoir utiliser la Force pour faire le bien, quoi que cela soit. Les Sith trouvaient dans la Force les moyens d'assurer leur puissance, parfois mus par des raisons non moins légitimes que celles des Jedi.

Cette conception de la Force n'avait rien de particulier. Elle était partagée par bien des individus, qu'ils soient Sith, Jedi ou autres. Mais ce n'était pas la vision dominante, dans l'Ordre Sith comme dans l'Ordre Jedi. Dans un camp comme dans l'autre, il y en avait pour dire qu'un côté devait dominer sur l'autre, ou qu'il fallait un équilibre... Autant d'élucubrations qui ne convainquaient guère Darth Valeras. Pourquoi parler d'équilibre? Il s'agissait d'un concept purement humain. Il n'y avait pas d'équilibre dans la Force. Il y avait la Force, tout simplement. Un individu pouvait y faire appel dans le côté lumineux ou dans le côté obscur. Cette division binaire était d'essence humaine, et le côté obscur se définissait non à partir de critères objectifs mais à partir de critères moraux. Les concepts d'équilibre, de côté lumineux et de côté obscur n'existaient que dans les esprits des Jedi et des Sith. Ils existaient, mais à l'état de concept théorique, pas à l'état de vérité scientifique.

Mais pourquoi penser à tout ça maintenant? Décidément, la logique dominait bien peu les récents évènements. Etrangement, Darth Valeras se sentait en confiance. Bon, il n'aurait pas proposé à son vis-à-vis de boire le thé, mais aucun d'entre eux n'avait d'intérêt à se lancer dans un combat. Et puis la réponse du Jedi semblait étrangement sincère. La connaissance... Pourquoi pas. Après tout, Iego recelait sans doute certains secrets vraisemblablement utiles pour les Jedi. Et le Miraluka, puisque l'individu semblait appartenir à cette race, avait pointé le doigt sur une vérité indiscutable : le désir de savoir présent tant chez les Jedi que chez les Sith. Pour des raisons différentes, probablement, mais cette soif était bien là.

    « Jusqu'aux guerres d'hypersespace? »


Le Sith partageait le doute du Jedi. Remonter à aussi longtemps... c'était sans doute exagéré. Cela dit, il avait entendu des rumeurs étranges au sujet d'Iego. Il n'y avait jamais vraiment prêté attention, mais maintenant qu'il se trouvait coincé ici, ces éléments grandissaient en importance.

    « Ais-je vraiment le choix? Je pourrais sortir mon sabre, essayer de vous éliminer... Mais vous avez certainement protégé votre vaisseau. Il me faudrait des semaines, voire des mois, pour défaire ce que vous avez réalisé. Je ne peux qu'accepter votre offre. Vous aurez accès à mon vaisseau. »


Darth Valeras n'était pas dupe. L'Empire était assez peu connu des Jedi, et celui-ci voulait certainement en profiter pour disposer d'une cartographie des territoires sith. Il pourrait avoir accès à certains éléments, mais ne disposerait pas d'une carte complète, et notamment pas de la localisation de Dromund Kaas. Les vaisseaux voyaient leur carte régulièrement effacée, particulièrement lorsqu'un véhicule quittait l'espace impérial. Quant aux données restantes, elles étaient souvent cryptées. Le Jedi trouverait des informations, mais rien qui ne mettent en cause fondamentalement la sécurité de l'Empire Sith. Darth Valeras ne pouvait pas porter à lui seul le poids de la sécurité de l'Empire... Cela dit, le Seigneur Sith aurait préféré ne pas avoir à concéder cela au Jedi, mais il n'avait guère d'autre possibilité.

Le chevalier enleva son casque. Voilà qui était plus agréable, effectivement. Le heaume bloquait la conversation. Face à ce geste de bonne volonté, le natif d'Artorias releva sa capuche. De toute manière, avec ce vent de dieu le père, elle allait être enlevée à un moment ou un autre. Darth Valeras allait-il essayer de tromper le Jedi? A vrai dire, il ne voyait pas trop comment il serait possible de s'y prendre... Peut-être, pour une fois, valait-il mieux en rester à l'accord décidé.

    « Marché conclu. »


Les paroles du Sith furent couvertes par un bruit strident mais étonnamment beau. Peu à peu, le Sith comprit qu'il s'agissait d'une mélodie, un chant semblant provenir des tréfonds de la planète. Darth Valeras ne bougea plus, immobile, fasciné par tant de beauté et totalement incompréhensif quant à la provenance de ce son fascinant. A mesure que la musique avançait, il lui semblait s'enfoncer dans de la gaze, chaude et accueillante. Ses paupières commencèrent à devenir lourdes. Il voulut résister mais... pour quoi faire? Il suffisait de se laisser aller, et tout irait bien...

De la terre jaillit alors une créature effroyable. Darth Valeras fut subitement expulsé de la torpeur dans laquelle il sombrait. Il voulut réagir mais la bête était toute proche, vive et préparée. Lui, était parfaitement surpris et encore groggy. Un réflexe de combattant le fit porter sa main à son sabre, l'allumer et se mettre sur la défense. Maladroitement, toutefois, de telle sorte que l'énorme bras couvert d'écailles et finissant en une main énorme et griffue projeta en l'air le cinquantenaire, tandis que son sabre volait un peu plus loin, hors de portée.

La bestiole, elle, reprit sa course et fonça sur le Sith, sa bouche ouverte présentant des dents terrifiantes. Le bras droit de Darth Valeras s'étendit et produisit une vague de Force, assez faible, mais qui permet d'écarter l'assaillant. Il voulut se relever mais sentit le sol s'effondrer sous lui, la terre étant soudainement aspirée. Une main griffue fit son apparition, tandis qu'apparaissait une tête ignoble, semblable à celle du premier attaquant, mais plus petite. Il essaya d'échapper à la poigne de la créature, s'accrochant désespérément au sol, n'arrivant qu'à récolter des écorchures et de la terre sous ses ongles. La bête tirait, tirait... et malgré sa force Darth Valeras n'arrivait pas à rivaliser, chaque mouvement ne faisant que renforcer la prise de l'immonde attaquant. Soudain, une lumière vint aveugler les yeux du Sith. C'était le reflet projeté par son sabre, situé à quelques mètres de là. Il étendit la main et quelques secondes plus tard il sentit avec plaisir la garde de son arme en main, produisant aussitôt une sensation de sécurité. Il se retourna et abattit sa lame sur la tête de la bête, la décapitant proprement.

A cet instant, l'animal ayant attaqué en premier émit un son effroyable, déchirant. Le Sith porta ses mains à ses oreilles, essayant d'échapper à ce son déchirant. A dix mètres de là, la première bestiole se débattait de douleur, de rage et de fureur. Elle venait de perdre sa progéniture et s'élança à toute allure sur le Sith, décidée à en faire de la charpie. Avec douleur, Darth Valeras se releva, le visage et les cheveux maculés de terre, la lame bleue de son sabre rayonnant dans l'aube.

P.S. : vraiment désolé du retard.
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Tout se passait pourtant bien jusqu'à présent, l'homme avait accepté mon marché, et je pensais que j'allais pouvoir m'en tirer à plutôt bon compte. C'était sans compter avec la Force qui adorait juste pourrir la vie de ses utilisateurs. Ces créatures étaient aussi horrible à faire face que les 'anges' dans le ciel d'Iego, les Diathims. Elles te poussaient à approcher la mort avec le sourire, avec fascination. Et c'était extraordinairement dangereux. La preuve, j'étais allongé sur le sol comme une loque, à moitié sonné, tandis que notre agresseur s'intéressait à la proie qui résistait.

Lorsque je sentis le côté obscur être utilisé pourtant, je sortis hors de ma transe totalement et pus me rendre compte de la situation. Pour l’instant deux créatures nous attaquaient, la deuxième venant d'apparaitre, mais d’autres se trouvaient au sein de la terre. Et j’avais beau ne pas apprécier les Sith plus que ça, je savais parfaitement que sans lui je ne me tirerais sans doute pas de ce merdier. Immédiatement, maladroitement, je me saisis de mon casque et le mis sur ma tête, activant immédiatement l’isolation acoustique. Ces êtres étaient dangereux au niveau sonore, contrairement aux ‘anges’ qui l’étaient au niveau visuel.

Péniblement, je me relevai avant de prendre note de la situation, constatant que l’un des attaquants avait été tué. Normalement, j’aurais été assez agacé par ce genre d’actions, mais il était clair qu’ils ne nous voulaient pas du bien, et communiquer avec eux était impossible s’ils essayaient de nous hypnotiser. Dans la contrainte de la mission, il serait plus efficace de nous débarrasser d’eux et de prendre le vaisseau pour nous déplacer, histoire qu’ils ne puissent nous suivre par l’odeur ou quelque autre manière qu’ils ont de traquer leurs proies.

Apparemment ils avaient un concept de famille, ce qui impliquait une forme de sapience. Il était donc d’autant plus dommageable de devoir les tuer, mais je n’étais pas équipé pour le faire, et une quelconque forme de diplomatie serait extrêmement difficile avec un Sith dans les parages, surtout face à une espèce hostile pour des raisons inconnues. Non, il valait mieux le ou la tuer.

J’agis donc bien avant que la créature n’atteigne le Sith, usant de ma télékinésie afin de l’immobiliser dans les airs, le voyant se contorsionner et imaginant bien qu’il hurlait de rage. Heureusement, je n’entendais rien, ce qui me permit de m’approcher prestement de la créature. Marmonnant un petit pardon que personne ne pouvait entendre, je plaçai ma main sur sa tête et lui assénai une vague de Force à bout portant. Usuellement je n’étais pas assez puissant dans les pouvoirs offensifs, d’où l’intérêt d’atteindre ce point faible à bout portant.

L’être frémit avant de s’effondrer comme un pantin une fois que j’annulai ma télékinésie, du sang ruisselant de ses yeux et de son nez. Rapide et sans douleur. Le mieux à faire dans ce genre de situation. Je me tournai ensuite vers le Sith, ma voix filtrant projetée hors de mon casque. Je lirai sa réponse sur ses lèvres, pas question de quitter mon casque sur cette planète.

« Eh bien, il faut croire que cette planète est bien plus dangereuse que l’on aurait pu le croire. Je vais par contre garder mon casque, ça me permet de complètement m’isoler des sons aux alentours si je le souhaite, et ici on en a besoin. Si vous avez besoin de me parler, je peux lire sur vos lèvres. »

Je me concentrai et repérai les autres créatures en train de monter à la surface. Sachant que je n’avais pas de temps à perdre, je me tournai rapidement vers le Sith.

« D’autres arrivent, on va vers mon vaisseau. Ça devrait nous permettre de nous déplacer avec un danger minime. »

C’était impressionnant la manière dont il avait résisté à ces créatures sans isolation phonique, et je me rendais compte que je n’avais vraiment aucune chance face à lui. Il faudrait que je fasse attention et que je ne le provoque pas plus que nécessaire. Que ce soit face à un Sith ou à qui que ce soit d’autre, je n’étais pas un grand fan de commencer des combats que je ne pouvais pas finir.

Enfin, le vaisseau était à quelques minutes de nous en courant, et nous devions nous presser. Je ne connaissais pas la vitesse de ces êtres à pied, et je ne tenais pas à la connaitre.
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La tête de Valeras bourdonnait effroyablement. Il avait l'impression d'avoir une ruche bourdonnante entre les deux oreilles dont les locataires allaient sortir par ses orifices à tout moment. Seule la présence du Côté Obscur permit au Sith de se focaliser sur autre chose, dissipant les vibrations qui lui martelaient la tête. Trop tard, cependant. La créature allait lui rentrer dedans à tout instant, faisant jouer ses ignobles pinces et ses dents répugnantes. Il leva son sabre laser... et se rendit compte que c'était inutile.

La créature avait été stoppée dans sa course par le Jedi. Rapidement, celui-ci s'était rapproché de la créature et d'un mouvement sec et rapide venait de lui briser le cou, débarrassant les deux sensibles à la Force d'un ennemi aussi soudain qu'inconnu. Ok... Un instant, le Sith resta interloqué, et pas à cause des résidus d'ondes qui lui battaient les oreilles. Il ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'un Jedi lui vienne en aide, tuant sobrement un être vivant. Bon, d'accord, il y avait bien cet accord conclu quelques minutes plus tôt... Mais il ne se rappelait pas d'une clause parlant d'aide mutuelle dans l'élimination de leurs ennemis respectifs. Tuer, de cette façon... Il n'allait pas s'en plaindre mais ce n'était pas le genre de comportement qu'il cru possible de la part d'un Jedi. Bon, en même temps, qu'aurait-il pu faire? C'était la chose la plus logique et la plus utile à réaliser. Bon, de toute manière, c'était ainsi.

    « J'ignorais que les Jedi pouvaient se montrer aussi... froids. »


Il acquiesça, marquant qu'il était en accord avec le plan du Miraluka. Il fallait se dépêcher de rejoindre le vaisseau, il sentait également dans la Force que des êtres humains se déplaçaient sous cette terre dangereuse d'Iego. Quelle planète de merde! Quelle situation pourrie! Tout ceci exaspérait Valeras au plus haut point. Comment aurait-il pu devenir qu'il allait subir les distorsions de cette planète et s'écraser ici? Tout allait de mal en pis depuis le début. Heureusement qu'il y avait ce Jedi...

Ils commencèrent à courir, pas très rapidement mais à vitesse acceptable. Un bruit se fait entendre derrière et le Sith jeta un coup d'oeil. Il lâcha un juron et sa course devint plus rapide. Cinq bestioles venaient juste de bondir hors du sol et couraient à plein vitesse, essayant de rattraper l'humain et le miraluka. Quel séjour, bon dieu, quel séjour... De vraies vacances! Tout ça pour, à la fin, éventuellement, se retrouver sur Byss? Il se demanda s'il n'était pas un peu maso. Certainement, tout ce bordel devait bien révéler quelque chose de sa personnalité.

Le vaisseau se rapprochait d'eux. Enfin, non, ils se rapprochaient de lui. Mais d'ici quelques temps ils l'atteindraient. Avant d'être transformés en hachis pour insectes géants? C'était là tout le problème. Plus que quelques mètres maintenant... Oui, ils allaient y arriver! Un coup d'oeil... Ah non, c'est pas vrai! Décidément le dicton des Jedi était vraiment débile. "Que la Force soit avec nous". Ouais, c'est ça. Et pourquoi pas un dieu tant qu'on y était? Et maintenant le son qui revenait dans sa tête... Le Sith ferma les yeux, continuant de courir à pleine vitesse. Il avait peut-être plus de cinquante ans mais sa condition était athlétique. Ils arrivèrent enfin auprès du vaisseau. Mais les bestioles allaient les trucider avant que le Miraluka puisse ouvrir le cockpit!

Darth Valeras se retourna et, alors que les ignobles bêtes allaient les réduire en charpie, plongea dans la Force, mêlant vague et éclairs. Les étranges machins volèrent en arrière, tout en étant parcourus d'une brève et douloureuse secousse électrique. Bon, ça ne les avait certainement pas tué. Mais ça donnait l'occasion au Jedi d'ouvrir son vaisseau pour qu'ils s'y réfugient.
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Je soupirai après avoir lu les mots qu’il venait de prononcer sur ses lèvres. Froids. Pourtant ça pouvait décrire nombre d’entre nous. Sans laisser transparaître nos émotions, c’est ainsi que nous apparaissions pour le reste de la galaxie. Un ordre de machines froides, faisant preuve de compassion mais n’étant pas vraiment ‘humains’. La remarque du Sith me surprit donc légèrement avant que je ne comprenne. Il parlait de la mort de cet être. J’aurais pu le laisser en vie, oui, mais ça signifiait des ennuis. Peut-être que le Seigneur aurait été plus fatigué, voire blessé, ce qui m’aurait permis de le capturer. Ou peut-être il aurait été en colère et aurait décidé de tester ma conductivité. Je préférais ne pas prendre le risque, surtout dans la situation dans laquelle nous nous trouvions.

« C’était la solution la plus sensée dans notre situation. Et vous laisser vous faire embrocher serait contreproductif au court terme. Au vu de ce qui rode sur cette planète, être à deux ne sera pas de trop. »

Nous nous élançâmes au pas de course vers le vaisseau, pas vraiment un sprint mais un petit jogging. Il ne faudrait pas non plus se fatiguer en cas d’une autre embuscade. C’était vraiment un coin pourri, et s’y déplacer à pied n’était clairement pas une bonne idée. Fouiller tous les vaisseaux ? Impossible, trop dangereux. Il valait mieux faire un simple détour vers le vaisseau du Sith, récupérer les parties intéressantes et se casser en vitesse.

Et voilà que la compagnie qui débarquait, cinq de ces horreurs qui avaient émergé du sol pour nous poursuivre. Mais quelle galère… Nous partîmes en courant, ne ménageant plus notre peine cette fois ci. Il nous fallait atteindre le vaisseau avant que d’autres ne surgissent et qu’on se trouve dans un bazar encore plus profond. Et il arrivait en vue, petit à petit. J’utilisai la Force pour augmenter mon endurance, ne souhaitant pas prendre de risque.

Cent mètres maintenant du vaisseau, je pouvais le sentir mais pas encore le voir, et je me préparai. Chaque seconde compterait. Cinquante mètres maintenant, j’avais la vision de mon vaisseau, je pouvais me mettre au travail. Utilisant la Force, je lançai la procédure de décollage. Chaque seconde comptait, et la porte s’ouvrit devant nous. Nous n’avions pourtant pas le temps d’entrer, ces saletés nous rattraperaient avant. A contrecœur, je mis en marche le système de tir, sachant que je devrais les tuer.

Le Sith me devança, projetant les être aussi étranges qu’hostiles en arrière dans une vague de Force mêlée d’éclairs. L’attaque était trop diluée pour tuer l’un d’entre eux, mais ça eut son effet, les arrêtant net et les projetant en arrière. Pourtant, ça ne les arrêterait pas. Je lui hurlai, voulant me faire entendre au-dessus du vrombissement des moteurs et du bruit de son attaque.

« Rentrez ! »

Immédiatement, je rentrai dans le cockpit. Je pouvais allumer le vaisseau et diriger le système de tir sans être dedans, mais pour décoller il me fallait être présent dans le cockpit. Simple système de sécurité pour éviter de me faire piquer mon vaisseau. N’attendant pas à ce qu’il bouge, je rentrai et me dirigeai vers le cockpit, me préparant au décollage.

Aussitôt le Sith entré dans le vaisseau, je décollai, plaçant l’appareil à quelques dizaines de mètres du sol en vol stationnaire. Après lui avoir laissé quelques secondes pour rejoindre le cockpit, je dirigeai le vaisseau vers l’épave du sien. Cela me prit seulement quelques minutes et je plaçai le vaisseau à côté de l’épave encore fumante. Ah oui, en effet, il ne s’était pas raté… mais bon, s’il avait survécu, il y avait de grandes chances qu’il y ait des choses intéressantes à récupérer. Le vaisseau était à moins de cinquante mètres, donc je pouvais tirer sur toute cible potentielle, même depuis l’épave.

« Je récupère vite fait ce qui est récupérable et on part d’ici. J’ai déjà trop vu de cette planète. »

Je ne savais pas s’il souhaitait me suivre ou non, mais je n’allais pas le retenir si c’était le cas. Il n’était pas mon prisonnier après tout.
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Le Jedi était entré dans son vaisseau. Valeras n'hésita pas un instant et pénétra dans le cockpit à sa suite. Le vaisseau décolla immédiatement, dans un vrombissement puissant, projetant dans les airs la grosse poussière d'Iego. Des bruits sur la carlingue signifièrent aux deux sensibles à la Force qu'une des bestioles avait attaqué la structure métallique, en vain. Aussi puissantes qu'aient pu être ces bêtes, le métal d'un chasseur n'en restait pas moins indestructible pour leurs griffes et leurs dents. Lorsque le navire eut pris de l'altitude, le Seigneur Sith put contempler les terribles créatures qui les avaient attaqués, semblant émettre des imprécations à leur égard.

Dans un geste de soulagement non dissimulé, le Sith essuya la sueur qui perlait sur son front et ses tempes. La course avait été difficile, ardue. La gravité d'Iego était forte, de sorte qu'il avait du recourir à la Force pour assurer rapidité à ses enjambées. Sans cela, il n'aurait eu d'autre choix qu'affronter les étranges animaux ayant sorti de terre. Et rien ne disait qu'il serait sorti victorieux de cet affrontement.

Darth Valeras était las, étrangement las. Ce voyage vers Byss, à la recherche de la dépouille de feu son Maître Darth Jugal prenait une tournure de mauvais présage. Cette sortie d'hyperespace inopinée, ce crash sur une planète désolée et légendaire, cette rencontre improbable avec un Jedi miraluka... Sa quête était-elle vraiment fondée? Y avait-il un sens à partir ainsi, seul, à travers la galaxie, pour récupérer... quoi? Un cadavre en décomposition? Des os? Le sabre de son maître, si tant est qu'un pillard ne l'avait pas déjà pris? Quel sens avait donc cette escapade, qui l'éloignait de Korriban et de l'Empire? Peut-être était-ce cela, finalement, le véritable sens de cette expédition : quitter l'Empire, aller voir ailleurs. Darth Valeras était un Sith, profondément, mais jamais l'ambiance au sein des territoires impériaux ne lui avait paru si délétère. Il avait l'impression qu'au lieu de l'Obscurité, c'était la saleté, la pourriture et la corruption qui dominaient cet Empire arrogant. Les Sith étaient ainsi, après tout... toujours à se croire plus puissants, plus grands, plus importants. Sacrifiant tout à leurs désirs minables. Il semblait que cette soif sans but de pouvoir était répandue à travers toutes les couches de l'Empire, de la sphère la plus haute aux couches les plus basses. Tout paraissait si... minable. Et dans cette médiocrité générale, Darth Valeras se sentait étranger, sali par ce qui l'entourait, aussi insignifiant que ceux qu'il exécrait. Il était devenu un Sith comme les autres, un Seigneur parmi d'autres, un adepte puissant du Côté Obscur, mais infiniment secondaire dans l'histoire. Qu'allait-on retenir de lui? De Darth Jugal, Cardinal noir? Rien. Le néant absorberait tout, consumerait tout. Et il y avait fort à parier que cet Empire, ce géant aux pieds d'argile, ne serait qu'une tentative de plus des Sith pour prendre le contrôle sur la galaxie, vaine, bornée, aveugle. Aucune vision, aucun objectif clair, précis, collectif.

Ces considérations ne réjouissaient nullement le Maître d'armes. La façon dont se comportait le Jedi qui pilotait le vaisseau trahissait un sens du devoir. Toutes ses forces, physiques comme intellectuelles, étaient tendues vers un but. La logique appliquée au service de la Force, une âme dévouée à quelque chose de plus grand, l'Ordre Jedi, la Lumière. C'était là ce qui manquait cruellement aux Sith, cette capacité à agir collectivement, à donner à chacun un rôle, un but, une raison d'exister, bref de quoi stimuler l'individualité d'un être, tout en mettant ce dernier au service d'une idée universelle.

Les Sith croyaient aller de victoire en victoire, alors qu'ils ne faisaient que confirmer leur faiblesse, pas après pas, conquête après conquête. Tout allait trop vite, de façon trop désordonnée. Le Côté Obscur ne prenait pas les formes d'une hiérarchie implacable, mais d'une anarchie balayant tout sur son passage, jusqu'au jour où tout s'effondrerait comme un château de cartes. Il y avait tant de laideur, de barbarie, de bêtise dans cet empire déjà sclérosé.

Comme un automate, Darth Valeras quitta le vaisseau, suivant l'explorateur Jedi. Oui, il aurait pu l'attaquer maintenant, sans doute le tuer... D'une manière ou d'une autre, il arriverait peut-être même à prendre le contrôle du chasseur et quitter Iego, ne laissant derrière qu'une épave et un corps sans vie. Mais... pour quelle raison aurait-il fait cela? L'Empire méritait-il une telle loyauté de sa part? Agir ainsi aveuglément, loyalement, était-ce là la marque d'un Sith ambitieux? Ne s'agissait-il pas plutôt d'un comportement de cafard inutile?

Le Jedi s'était rapproché de son vaisseau, du moins de ce qu'il en restait. En arrière, engoncé dans sa bure, le Sith regardait son compagnon d'infortune sortir des instruments étranges, n'ayant aucune signification pour lui.

    « Vous voulez une carte de l'Empire. »


Sa voix grave avait retenti, tranchante, précise. Il s'avança vers le Miraluka. Il saisit son comlink, forma quelques chiffres puis le tendit à l'explorateur.

    « Prenez les données du vaisseau avec vos... instruments. Voici un code de décryptage. Il vous permettra d'avoir accès au trajet que j'air réalisé. Si du moins les données ne sont pas abimées. N'espérez pas obtenir une carte complète de l'Empire. Vous ne trouverez, normalement, même pas Dromund Kaas. Vous n'en aurez pas moins d'intéressantes informations, dont votre Ordre n'a probablement pas possession.

    En échange, détruisez les restes de mon vaisseau avec les batteries laser du vôtre. »


Rien ne devait pouvoir le relier à l'obtention de ces données. Ce qu'il commettait là, c'était un acte de traîtrise. Mais envers qui? Envers quoi? Personne ne pourrait faire le lien. Nul ne savait où il se trouvait et officiellement il était dans l'Empire Sith. Une fausse identité avait été utilisée pour utiliser ce vaisseau et ce n'était pas ce Miraluka qui pourrait dresser un portrait de son visage, à moitié couvert par la capuche de sa bure. Un mal pour un bien, c'était le sens profond de son acte.

Sans attendre plus de réaction du Jedi, il reprit sa place dans le cockpit du vaisseau. Dans quelques instants, l'explorateur aurait fait son oeuvre, le vaisseau prendrait son envol et si l'adepte de la Lumière respectait son engagement, il serait bientôt à nouveau sur sa route vers Byss. Désormais, il savait ce qui le poussait à avancer et cette quête étrange venait de prendre tout son sens.

P.S. : comme dit, mes plates excuses pour ce temps d'attente beaucoup trop long pour cette réponse
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