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La Diplomatie est une affaire de patience...


Le vaisseau s'éleva lentement. Ses trains d’atterrissages se relevèrent et la lueur de ses réacteurs fut enfin visible. Dans le doux son spécifique à ce genre de vaisseau, elle avança, encore et encore, toujours plus vite, avant d'entamer une chandelle, destination les étoiles...

Le voyage s'éternisait à bord de la petite navette diplomatique que Kliff empruntait, quittant le Sénat Galactique pour rejoindre l’un des hangars de la planète tentaculaire. La patience était certes une vertu des Jedis, mais l'inaction ne faisait pas partie de leur quotidien. Le Chevalier faisant les cent pas dans le vaisseau mettait d'ailleurs à profit son temps pour peaufiner les derniers détails de sa mission. Prévoyant, il avait déjà préparé les questions, mais également les réponses qui découleraient de son entrevue avec le Sénateur. L'affaire était délicate et la marge d'erreur nanoscopique. Comme toutes ses missions à dire vrai. Un incident diplomatique était vite arrivé et particulièrement dans un contexte aussi tendu que celui-ci. Deux partis s'étaient élevés, l'un en réponse de l'autre et s'affrontaient politiquement. L’un disposait même de sa propre flotte. Dans cette situation, la transparence était de mise et une inspection s’imposait. Mandaté par la commission de sécurité intérieure et par l’Ordre Jedi inquiet, sa mission consisterait à inspecter cette fameuse flotte de la Ligue des Mondes Périphériques et d’en apprendre davantage sur leurs intentions. Tout ceci n’était que du baratin de politiciens, car sa véritable mission lui avait été donnée verbalement : trouver des preuves de l’implication de la Ligue des Mondes Périphériques dans des missions non ordonnées par la République et trahir ses futures intentions envers la République. Bien entendu, le Chevalier Jedi était défavorable aux réels enjeux de cette mission. Espionner un groupe ou une communauté, même sous couvert d’une commission n’était pas dans ses attributions Jedis et ne correspondait à sa conception de la diplomatie. Il n’était finalement qu’un rouage dans les engrenages des machinations et des conspirations au sein de la République et de son Sénat…

La navette amorça sa descente, pivotant sur elle-même avant de se poser sur la plateforme. Kliff, déjà prêt descendit la petite passerelle qui s'ouvrait devant lui. Un petit groupe vint à sa rencontre, constitué de soldats et d'un diplomate également mandaté par le Sénat pour assister le Chevalier dans sa mission.

- Émissaire Redrich, quelle joie de vous rencontrer enfin. Permettez-moi de me présenter. Émissaire Omni Riak, pour vous servir dit-il en s'inclinant.

- Joie partagée émissaire Riak. Puisse qu'avec votre concours notre mission soit couronnée de succès dit Kliff qui lui rendit son salut.

- Puissiez-vous avoir raison, mais je vous en prie cher confrère. Le vaisseau nous attend. Il serait mal avisé d'arriver en retard.

- En effet. Hâtons-nous.

Les deux diplomates montèrent à bord du vaisseau sous bonne garde. Pour une mission diplomatique Kliff estima que le nombre de soldats était bien trop élevé. A son grand soulagement, seuls quatre d'entre eux gravirent également la passerelle. Kliff s'installa en face de son homologue et s'enfonça dans son siège et ferma les yeux. Le vaisseau s'éleva lentement...

... Le voyage se déroulait sans accrocs. Les pilotes expérimentés venaient tout juste de passer en vitesse lumière. Kliff demeurait silencieux, ce qui embêtait quelque peu l'émissaire Riak, d'un naturel bavard. Soupirant, il trouva enfin quelque-chose à dire au Jedi :

- Pensez-vous que les membres de la Ligue des Mondes Périphérique vont nous laisser effectuer cette inspection sans poser de questions ? Si j'avais des choses à cacher, je n'aimerais pas que deux émissaires de la République viennent mettre le nez dans mes affaires.

Kliff ouvrit les yeux, coupé dans sa méditation. Le Chevalier Jedi avait prévu les questions et les réponses envers les membres de la Ligue, mais il s'était également préparé au voyage en compagnie de son confrère.

- Je n'ai aucun doute sur la bonne marche de cette mission. Si comme vous le dite "j'avais des choses à cacher", je n'éveillerais pas les soupçons en refusant une inspection ni n'entraverait son déroulement.

Kliff poursuivit avec insistance.

- Notre mission est simple. Nous devons effectuer des vérifications et poser quelques questions aux leaders de ce mouvement politique. Rappelez-vous qu'il s'agit là de Sénateurs. Ne commettez pas l'erreur d'oublier la présomption d'innocence, car le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la République.

Kliff se renfonça dans son siège et referma les yeux. Encore choqué par la franchise et le caractère direct du discours de son confrère, l'émissaire Riak n'osa plus ouvrir la bouche. Il se leva et s'en alla du côté des soldats les escortant afin d'engager la conversation. Kliff de son côté se contenta de sourire, profitant de la paix qu'il venait tout juste de s'offrir..


Ayant obtenu l'autorisation de se poser, le vaisseau amorça sa descente vers Christophsis. C'est à ce moment précis que Kliff rouvrit les yeux. Sa méditation l'avait finalement conduit jusqu'aux portes du monde des rêves qu'il s'était empressé de pousser. Même si son exercice n'avait rien donné, il était désormais parfaitement reposé. Il laissa alors son regard parcourir l’intérieur du vaisseau. Les deux pilotes se concentraient sur la phase d’atterrissage. Trois soldats étaient encore assis sur le siège et semblaient encore effectuer le même exercice que le Chevalier. Pour le quatrième malheureusement, le voyage avait dû paraître bien long. L'émissaire Riak, fidèle à sa réputation, conversait encore et encore, heureux d'avoir trouvé une oreille si attentive. On pouvait ainsi lire toute la détresse sur le visage du soldat, qui aurait bien étranglé le diplomate si cet acte ne lui promettait pas la cours martiale. C'est donc le sourire aux lèvres que Kliff pénétra dans l'atmosphère de la planète cristalline...

Rapidement escorté par deux chasseurs, le vaisseau sénatorial se dirigea vers la surface de la planète et plus précisément vers sa capitale. Repérant la plateforme sur laquelle il devait atterrir, il vira et ralenti son allure. Enclenchant ses stabilisateurs, il se posa finalement au prix de quelques efforts. Kliff se leva alors, prêt à accomplir sa mission. Son confrère était presque attristé que le voyage soit déjà terminé, comme il le fit remarquer au soldat, au bord de la dépression :

- Diantre, nous voilà déjà arrivés. Comme le temps passe vite. Je suis désolé mais nous devrons remettre notre discussion à plus tard.

Lorsque l'émissaire se leva et tourna le dos, le soldat mit sa tête dans ses mains, rapidement soutenu par ses semblables...

La passerelle s'abaissa et Kliff avança à la suite de son escorte jusqu'à la plateforme où se trouvait déjà le Sénateur chargé de les accueillir. Le Chevalier s'inclina pour le saluer.

- Mes respects Sénateur Rejliidic.

Apercevant Riak qui les rejoignait en poursuivant sa discussion avec le soldat, Kliff s'empressa de rajouter sur le ton de la confidence.

- Afin que cette inspection se déroule au mieux, je pense qu'il serait judicieux d'occuper mon confrère.

Le message semblait être passé lorsque l'émissaire arriva à leur hauteur. L'émissaire s'inclina et ne put s'empêcher d'ouvrir une fois de plus la bouche :

- Mes plus sincères salutations Sénateur. C'est avec une joie immense que je vous rencontre enfin. J'ai tant entendu parler de vous. En bien, je vous rassure. Je...

Le moulin à parole de l'émissaire s'était mis en marche. Comme l'avait justement suggéré Kliff, il était urgent de s'en débarrasser au plus vite. Quelque-chose chez le Hutt lui indiquait que le Sénateur avait déjà une petite idée en tête…


Ragda Rejliidic
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L'Agonie d'Ardos sorti d’hyperespace. Le vaisseau, à l'allure d'une de pointe de flèche dorée, décéléra rapidement afin de recouvrer sa vitesse de croisière usuelle. Les deux énormes moteurs subluminiques, qui lui valaient son petit surnom de « gros-cul » dans les spatioport de la République, prirent le relais sur l'hyperdrive.
 
« Déviation de 0,02%, Monsieur » annonça le pilote, depuis le cockpit. « Tous les systèmes sont au vert. Nous avons reçu l'autorisation d'approche. Arrivée à Chaleydonia estimée dans... trente-sept minutes. »
 
Ragda, confortablement installé dans les somptueux coussins cramoisis de son chariot répulseur, resta silencieux. Il flottait mollement à quelques centimètres du sol métallique de ses quartiers privés, au cœur du Yacht de luxe qui lui servait également de vaisseau diplomatique. Ses deux yeux globuleux grands ouverts, il contemplait fixement l'écran holographique qui lui retransmettait les images haute-définitions enregistrées par la caméra de proue. Christophsis. Le spectacle dépassait ce qu'on avait pu lui en dire.
 
La planète, presque intégralement recouverte de formations cristallines aux couleurs océanes, rayonnait sous les assauts des rayons lumineux de son soleil unique. A cette distance, elle ressemblait à une superbe perle flottant dans le morne et froid vide spatial. Un vide spatial pas si vide que cela pensa le Hutt, laissant son regard s'arrêter sur les trois impressionnantes ceintures d’astéroïdes qui composaient le système. Celles-ci étaient tout autant un cadeau qu'une malédiction pour les habitants de ce monde. Elles leur offraient une source de revenu conséquent, grâce à l'exploitation minière en gravité zéro... Mais au prix de bombardements réguliers. Il tombait sur ce monde plusieurs dizaines de morceaux de roche chaque heure. La plupart se consumaient naturellement dans l'atmosphère... Mais d'autres causaient de bien plus gros dommages.
 
Le vaisseau approchait rapidement. A présent, Ragda distinguaient les lumières des principales villes encore baignées dans l'ombre de la planète. Celles-ci s'étendaient sur des surfaces importantes, pourtant minuscule comparées à l'urbanisme gargantuesque de Coruscant.
 
« Monsieur... Le Sénateur Kev'lann désire vous parler... » annonça le pilote, le coupant dans ses observations.
 
« Passez-le moi ici. » répondit aussitôt le Hutt, sur un ton autoritaire mais dénué d'agressivité. Une poignée de secondes plus tard, le magnifique paysage spatial fut remplacé par un visage à la peau très mat. Yeux bleus, barbe blanche, longue et touffue. Tempes plus que grisonnantes. Trois losanges verts tatoués symétriquement sur le front. Pas de doute, il s'agissait bien du Sénateur Kev'lann.
 
« Monsieur le Ministre. J'ai indiqué à votre pilote une nouvelle zone d’atterrissage, à plusieurs kilomètres au nord de la ville. Ce plateau cristallin a été isolé et sécurisé conformément aux protocoles. Pour des raisons pratiques, afin que l'inspection puisse se passer au mieux, j'ai ordonné à la deuxième flotte de la Ligue de se poser à cet endroit. Elle est au complet, prêt à être passée au crible. »
 
« Excellente idée ! » répondit le Hutt, sincère. « Avez-vous également pu compiler les rapports de missions, ainsi que les manifestes de navigation ? »
 
« Mes assistants ont tous les documents en leur possession. Transparence maximale, comme vous me l'avez demandé... » Il hésita, puis repris. « J'ai cru comprendre que M. Bresancion n'allait pas nous rejoindre ? » Le Hutt soupira. Les rumeurs allaient vite.
 
« Il n'est effectivement pas disponible. Nous ne serons que deux pour représenter la LMP, Sénateur Kev'lann. » répondit-il, d'une voix neutre qui taisait sa déception. Après tout, la Ligue s'était articulée autour de trois grands axes. Politique, militaire et économique. Ragda lui, n'était sensé être que le représentant de la Ligue au Sénat... C'était Alan Bresancion, Sénateur (par intérim) de Naboo, qui supervisait les opérations para-militaires des flottes d'auto-défense. Autant dire que sa présence aurait été un véritable plus... Mais le Hutt n'avait pas besoin du médecin unijambiste pour rassurer les enquêteurs. Après tout, la Ligue n'avait strictement rien à cacher. Cette réponse déboucha sur un silence de quelques minutes, qui lui même fut finalement chassé par quelques formules de politesses. La communication fut coupée.
 
Le Hutt ne ralluma pas l'holo-écran. Il s'affala plutôt dans son chariot, les yeux fermés, lâs. Sans les rouvrir, il récupéra l’étui rectangulaire dissimulé dans la poche ventrale de son poncho jaune fluo. De celui-ci, il sorti une seringue de stimulant intellectuel, qu'il s'administra aussitôt, d'une piqûre dans le gras dans le cou. L'effet fut immédiat : comme une claque mentale qui éveillait ses synapses endolories par le manque de sommeil chronique. Il rouvrit les yeux. Il lui restait vingt bonnes minutes à tuer, alors autant peaufiner les derniers détails...
 
Il passa le reste de l'approche planétaire le regard rivé sur l'écran tactile de son datapad.
 
 
 
Zone de stationnement de la flotte de la Ligue, Christophsis, 10h15 (TSG).
 
A peine la rampe fut-elle déployée qu'un chariot surmonté d'un Hutt l'emprunta, visiblement pressé de quitter l'espace confiné de son vaisseau. Ragda, impatient comme à son habitude, avait hâte d'en finir avec cette visite qu'il considérait comme une formalité administrative et soporifique. Il marqua tout de même une pause, afin de contempler, circonspect, la trentaine de vaisseaux de tout tonnages impeccablement garés les uns à coté des autres. Plusieurs croiseurs Hammerhead en fin de vie, une frégate en piteux état, une poignée de Thantra bon pour la casse... Il soupira. La fameuse flotte de la Ligue qui faisait couler tant de salive... C'était un début, voilà tout dit-il mentalement pour se redonner du courage.
 
Rapidement, le comité d'accueil l'escorta jusqu'à une navette.
 
« Les enquêteurs de la commission sont en avance. Ils devraient se poser dans moins de dix minutes. M. Kev'lann est déjà sur place pour les recevoir. Nous avons tout juste le temps de le rejoindre. » lui expliqua une jeune assistante.
 
Et voilà comment d'un Yatch de luxe, on passait à la cabine austère d'une navette atmosphérique blindée. Le trajet fut rapide : les axes routiers avaient été coupés afin de permettre aux officiels de se déplacer sans risques.
 
 
 
Sept minutes plus tard, plate-forme D-D 8. Lieu du rendez-vous.
 
Ragda arriva au coté du Sénateur de Christophsis à la seconde où les trains atterrissages du vaisseau diplomatique touchèrent le permabéton de la plate-forme atterrissage. Dans le jardon, on appelait ça faire une « Janos » : arriver pile à l'heure. Cette pensée lui arracha une grimasse. Ce n'était pas le moment de penser à cet irritant cyborg. Il échangea les salutations d'usage avec le Sénateur et son escorte. Puis vint se placer à sa hauteur, en attendant que la petit groupe vienne les rejoindre. Il ne lui fallut pas longtemps pour savoir lequel des deux émissaires devait être le Jedi. Question d'attitude. Ses contacts, sur Coruscant l'avaient déjà prévenu de la présence d'un membre de l'Ordre dans la délégation. A vrai dire, ça ne changeait pas grand chose.
 
En silence, il inclina respectueusement la tête aux salutations, bien que la remarque du Jedi lui fit froncer les sourcils. Il comprit immédiatement lorsque l'autre ouvrit la bouche. Son sourire se crispa. Mais ses neurones, déjà, trouvaient un échappatoire.
 
« Merci d'avoir fait le voyage jusqu'ici, messieurs » déclara-t-il, d'une voix forte, coupant la parole à la pipelette de service. « Le Sénateur Kev'lann, ici présent, et moi-même sommes très impatients de répondre à vos questions... » Il marqua une pause d'une demi-seconde, feignant de réfléchir à l'organisation de la journée. « Mais pour que cette journée puisse se passer dans les meilleurs conditions, il me semble plus judicieux de nous séparer en deux groupes. » Il enchaîna rapidement avant que le Sénateur de Christophsis, qui avait sûrement prévu totalement l'inverse, puisse intervenir. « Il y a à la fois les navires à inspecter, et les documents relatifs à nos opérations à consulter. Il me semble difficile de faire tout cela en même temps. » Il se tourna vers le moulin à parole. « L'inspection risque d'être assez technique, salissante et surtout fatiguante. Je ne voudrais pas imposer un tel labeur à un homme de votre stature. Je vous propose donc de vous joindre à M. Kev'lann, qui se fera un plaisir de vous conduire jusqu'à ses bureaux afin que vous puissiez éplucher nos documents. Quant à vous... » dit-il en se tournant cette fois vers le Jedi. « Que diriez-vous de me suivre sans plus tarder jusqu'à l'aire de stationnement de nos vaisseaux ? Vous pourrez commencer à me poser vos questions préliminaires pendant le trajet en navette. » Afin de tuer dans l’œuf toute protestation, il apporta le point final à son implacable logique : « De cette manière, vous pourrez ensuite confrontez nos réponses et vous assurer que nous avons été honnête ! N'est-ce pas le but de votre visite ? »
 
Lorsqu'ils furent enfin en tête à tête, si l'on ignorait les escortes, le Hutt lâcha un soupire, un sourire amusé sur le bord des lèvres. Puis se tourna de nouveau vers le Jedi.
 
« Si vous voulez bien me suivre Monsieur... » Il fit trainer ce dernier mot plusieurs secondes, afin d'inviter l'autre à décliner son identité. « Avez-vous fait bon voyage au moins ? » Tout en meublant la conversation, il conduisit son hôte jusqu'à la navette, qui décolla immédiatement après qu'ils furent montés.
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L’Émissaire Riak appelé ailleurs, Kliff poussa un soupir de soulagement. La manœuvre du Hutt avait été très habile. Aucune protestation n'aurait pu être formulée à la suite de son discours. Tel qu'il se l'imaginait, le Sénateur était à la hauteur de sa réputation : un bon orateur. Néanmoins, cela n'annonçait rien de bon si ce dernier comptait cacher certaines choses au Chevalier. Bien que très perspicace, les Jedis n'en restaient pas moins des êtres mortels, capable d'être trompés. C'est donc sur ses gardes que Kliff suivit son homologue jusqu'à une navette, répondant au passage à l'une de ses questions.

- Redrich, Kliff Redrich

Le paysage était réellement magnifique. C'était la première fois que le Chevalier était appelé en mission sur Christophsis. Ces bâtiments en forme de flèches cristallines qui s'élevaient dans les cieux, ce sol recouvert de cristaux hexagonaux bleutés et ce ciel si bleu. Revers de la médaille, pour ce qui était de la vie végétale et animale, la planète n'avait que peu d'exemples à offrir. Il s'agissait avant tout d'un monde minier. Une base idéale pour une flotte, si tenté que quelques hangars y soient construits. En soit, autant de nouvelles questions et de remarques que le Chevalier devrait poser au Sénateur, qui lui demandait justement si son voyage avait été appréciable. Sans détour, le chevalier lui répondit :

- Il a été des plus appréciable, je vous remercie... bien que quelques problèmes de communication aient été à déplorer.

Kliff lança un regard entendu au Hutt, comme pour lui signifier que le Sénateur Riak n'avait pas été étranger à ces problèmes. Reprenant finalement son sérieux Kliff se décida à poser ses premières questions alors que la navette décollait :

- Sénateur, d'après les rapports que j'ai lu, votre flotte est une flotte d'auto-défense, mais comprenez-vous que le Sénat voit d'un mauvais œil la constitution d'une telle force spatiale ?

Kliff tourna la tête vers son homologue avant de poursuivre :

- Des attaques contre la République se sont produites par le passé avec bien moins de vaisseaux que cela. De plus, en tant que Sénateur, vous avez juré allégeance à la République. Vous comprendrez donc que nous nous trouvons là face à un paradoxe...

Posant un instant son regard vers le cockpit de la navette, il aperçu la zone où séjournait la fameuse flotte de la Ligue. Au premier regard, cela ressemblait plus à un amoncellement d'épaves, mais le Jedi le savait : il ne fallait jamais se fier aux apparences. Écoutant attentivement la réponse du Sénateur, il prit les devants lorsque la navette se posa et que sa passerelle s'ouvrit. Il était temps de commencer l'inspection :

Sénateur, est-ce là tous les appareils de la Ligue, où seulement une partie ?

Ragda Rejliidic
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« Je comprends, Chevalier Redrich, je comprends… » Déclara le Hutt, d’une voix lasse transpirante de dépit, le regard perdu dans le vague, l’humeur plutôt mélancolique. La beauté du paysage qui défilait par-dessus l’épaule du pilote, n’arrangeait en rien ses sentiments mitigés : Voilà qu’il allait encore passer sa journée à se justifier. Pour la bonne cause certes, celle de la Ligue. Mais, malgré tout, il détestait devoir expliquer les raisons de ses actes, de ses choix. Il soupira. Cette planète avait tout d’une beauté fatale. Magnifique, mais mortelle pour la plupart des espèces. Seule la technologie avait permis de la coloniser… Et encore, parce qu’il y avait des intérêts économiques énormes. Sinon, elle aurait été tout simplement ignorée et évitée de tous… Un parallèle avec l’entretien actuel ? Une conversation qui serait peut-être sympathique, mais qui risquait d’être mortelle pour ses projets. Oui, s'il n’y avait été contraint, il l’aurait simplement ignorée.

« Je suis tout de même déçu de voir tant de Sénateurs réagir de la sorte, comme si notre Ligue se résumait à cette flotte ! » grogna t’il, plantant alors son regard dans celui de son interlocuteur afin de mieux capter ses réactions. « Pour comprendre la LMP, il faut d’abord se pencher sur les raisons de sa création. Ce que les personnes qui me critiquent ne font jamais. » Il hésita un instant, puis reprit, décidé, pour le moment, à jouer franc jeu : « Elles sont liées à ma situation personnelle, il est vrai. D’où ma présence, malgré mon emploi du temps des plus chargé. » Il cumulait tout de même les fonctions de Ministre, Sénateur et porte-parole de la Ligue au Sénat... Sans parler de ses petites activités illégales, comme le traffic d'informations, les magouilles politiques...

« Je ne sais pas si vos missions vous laissent le temps de suivre l’actualité… » Continua-t-il, prenant quelques pincettes pour aborder ce sujet qu’il préférait, la plupart du temps, oublier. « Mais après la capture du Chancelier Arnor lors de la débâcle d’Artorias, j’ai été momentanément à la tête de la République… Avant d’être soupçonné par le Sénat d’entente avec les Sith. » Un euphémisme pour parler des accusations de haute trahison qui planaient toujours au dessus de sa tête. Il devait sa liberté et la conservation de ses postes qu’à l’intervention du Chancelier, qui avait toujours confiance en lui, et à la lenteur administrative de la justice. Il n’était jamais facile de placer un haut-fonctionnaire devant les tribunaux, surtout lorsque cela venait remettre en cause des notions comme l’immunité diplomatique… Mais ce n’était pas la question.

« Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui ne nous concerne pas. Mais le fait est que j’ai, à cette époque, perdu une grande partie de mes soutiens politiques. Je devais réagir pour conserver un tant soit peu d’influence. C’est à ce moment que j’ai décidé de mettre en place le projet de Ligue qui me trottait en tête depuis déjà quelques années. Oui, je l’avoue, à l’origine ce projet est né d’un besoin égoïste de survie… Et c’est probablement pour cette raison qu’il est aussi mal perçu par mes adversaires politiques, notamment ceux du Rassemblement Républicain. » Il marqua une pause afin de laisser le temps à son interlocuteur d’assimiler ces informations. Il était hors de question de faire comme son collègue, en le noyant sous un flot de paroles ininterrompues.

« Mais il faut passer par-dessus cette origine pour comprendre ce qu’est vraiment la Ligue des Mondes Périphériques. Cette entité est bien plus qu’une simple flotte d’auto-défense, bien plus que le geste désespéré d’un ministre et sénateur blessée, bien plus qu’un simple parti politique. Il s’agit d’une coalition de mondes désireux, de par leurs situations géographiques, de coopérer ensembles afin d’améliorer leur quotidien. La LMP cherche tout autant à dynamiser l’économie de ses membres, qu’à les protéger des menaces courantes, comme la piraterie ou la contrebande. Il n’y a derrière cette alliance aucune défiance ou volonté de nuire à la République et à son pouvoir central… Bien au contraire, la LMP participe à corriger des inégalités flagrantes entre les mondes des bordures et ceux du noyau. En tant que Jedi, vous ne pouvez être insensibles à ces injustices, j’imagine… » Dit-il, espérant toucher une corde plus ou moins sensible pour donner du poids à son discours. « Les mondes des périphéries, à quelques exceptions prêtes, sont vulnérables… Regardez Artorias… Regardez ceux qui ont été rétrocédés à l’Empire Sith. Ils sont en première ligne ! Les citoyens, sur ces mondes, vivent dans une crainte et une insécurité que ne connaissent pas les planètes du noyau. Ils sont tout autant vulnérables sur le plan économique, car souvent première victimes des crises… Ils sont aussi vulnérables sur le plan commercial car isolés : La configuration de la République, avec ses grandes autoroutes commerciales, leur imposent généralement de passer par le noyau pour trouver des partenaires commerciaux.

Comprenez-vous ce que j’essaye de vous expliquer ?

Entre la LMP et la République, il n’y a aucun paradoxe. J’ai juré fidélité à la République, et avec la LMP je participe à sa prospérité. Je peux comprendre que le volet para-militaire de la Ligue puisse déranger certains, mais là encore, nous respectons à la lettre la constitution galactique, qui autorise chaque monde à disposer de ses propres forces de sécurité. La Ligue ne fait que les mutualiser sous un commandement partagé afin d’optimiser leur efficacité. Cette flotte d’auto-défense a déjà permis de réaliser plusieurs opérations coup de poing sur des bases utilisées par des pirates le long de nos routes commerciales locales, sur l’axe Bakura-Naboo-Christophsis. Plus la République grandira, moins sa flotte sera en mesure d’être partout en même temps, surtout si l’on considère les risques réels imposant une présence militaire renforcée à la nouvelle frontière Sith. En usant de cette flotte d’auto-défense pour patrouiller aux frontières des mondes ayant rejoint la LMP, en agissant dans leurs espaces respectifs pour faire baisser la criminalité, nous aidons la République dans son ensemble… C’est que j’aimerais faire comprendre, au travers de vous, au reste du Sénat qui fait la dure d’oreille. »
Nouvelle pause. Il reprit, sur le même ton :

« Même si nous sommes quelque peu idéalistes, nous ne sommes pas idiots. Nous savons parfaitement que nous sommes en train de jouer avec les limites de ce qui est autorisé. C’est d’ailleurs pour cela que la flotte de la LMP n’agit que dans les espaces de ses membres. De même, nous nous efforçons de ne pas intervenir à la frontière avec l’Empire Sith. De cette manière nous faisons en sorte d’éviter des quiproquos d’ordre diplomatique, et nous n’entravons en rien les manœuvres des flottes régulières de la République.»

Ragda monopolisait beaucoup la conservation, il s’en rendait bien compte. Mais il était vital d’éclaircir ces points, et de les justifier. Le Jedi devait comprendre pourquoi la LMP avait été créée, et se rendre compte que ses gestionnaires savaient parfaitement ce qu’ils faisaient. La seule erreur que l’on pouvait reprocher à la Ligue, c’était, peut-être, de manquer de transparence sur ses activités. Après avoir détourné son regard du Chevalier pour observer la plateforme d’atterrissage, sur laquelle la navette allait se poser dans quelques minutes, il reprit :

« J’ai parfois la sordide impression que, si j’avais été autre chose qu’un Hutt, j’aurais eu beaucoup moins de difficultés à faire accepter ce projet un peu fou certes, mais ô combien bénéfique pour les bordures. »

La navette vibra, tout en entamant la phase finale d’approche. Les bourdonnements des répulseurs se firent plus graves, avant de disparités. Tout ne devint plus que silence… Jusqu’à ce que le pilote actionne la passerelle permettant aux occupants de rejoindre le plancher des bantha. Toujours juché sur son fameux chariot répulseur, le Hutt se redressa afin d’atteindre les commandes du tableau de bord. Il réactiva son engin de transport et glissa jusqu’en bas. Un vent sec et froid le fit frissonner sous son poncho excentrique. Le pilote et leur escorte était restée à bord, laissant les deux êtres seuls, au somment de la plateforme offrant une vue exceptionnelle sur le paysage, et les navires de guerres stationnée plus loin, sur une immense plaque de permabéton rectangulaire posée là, au milieu des formations cristallines. Malgré l’état de délabrement de ces derniers, il éprouvait une certaine fierté. Sentiment rapidement dissipé par la question du Jedi. Il répondit, honnêtement :

« Vous avez devant vous la moitié des vaisseaux armés utilisés par la Ligue. Il s’agit de la seconde flotte, celle qui intervient sur l’axe Bakura-Naboo-Christophsis. La première est actuellement stationnée prêt de Muunilinst, de l’autre coté de la galaxie, où ils sont depuis prêt de six mois en réparation après les évènements mouvementés de Flydon Maxima. L'embuscade des rebelles Sith n'a pas été de toute repos pour ces vieux tas de féraille... »

Devait-il en rajouter ou laisser l’émissaire poser ses questions ? Dans le doute, mieux valait jouer la carte de la coopération en multipliant les explications.

« Je sais qu’ils ne payent pas de mine… » Reprit-il, avec un sourire forcé. « Il faut comprendre que notre flotte est uniquement constituée de vaisseaux appartenant aux mondes membres de la LMP, qui les ont généreusement prêtés afin de créer cette force d’auto-défense mutualisée… Mais comme vous le savez, les équipements militaires sont très couteux… De ce fait, nous avons, pour le moment, surtout reçu des navires d’anciennes générations, parfois sur le point d’être démantelés ou mis au rebus. Comme quoi, même au sein de la Ligue, il faut que notre flotte d’auto-défense fasse ses preuves pour convaincre que l’on y investisse plus de moyens. Seule Naboo a joué le jeu en nous fournissant une poignée de Hammerhead flambant neuf. » Dit-il en pointant du doigt l’un des croiseurs visiblement ancien. « Malheureusement, ils sont tous affectés à la première flotte. Ceux que vous voyez ici sont des anciens vaisseaux que la République s’apprêtait à désarmer et à ferrailler. J’ai convaincu le Chancelier de nous les vendre, ce qui était beaucoup plus rentable pour les finances de la République. Ils sont vétuste mais en bon état général.

En tout cas, il ne vaut pas se fier aux apparences ! »
Lança-t-il, gonflé de fierté et d’orgueil. « La première flotte, à peine constituée, a tout de même réussi l’exploit de mettre en déroute les rebelles Sith lors du dernier sommet sur Flydon Maxima, sauvant le Chancelier d’une embuscade mortelle ! Cette victoire démontre sans l’ombre d’un doute la nécessité de petites forces locales, beaucoup plus réactives et mobiles que celles de la République. Vous ne pensez-pas ? Contrairement aux grandes flottes de la République, nous connaissons parfaitement nos espaces locaux et savons réagir avec efficacité. »

Maintenant que les grandes lignes étaient décrites… Il fallait passer aux choses sérieuses. Ragda décida de laisser son interlocuteur diriger la suite de la visite, que celui-ci puisse avoir le sentiment d’être allé partout où il le désirait. Pour autant, il lui proposa :

« Nous pouvons monter à bord pour voir ces navires de plus prêt… Rien ne nous impose de continuer cette conversation dans des courants d’air… Si vous voulez les inspecter de fond en comble, n’hésitez pas, aucune porte ne vous est fermée. Pour information, j’ai demandé au Sénateur de Christophsis de ne toucher à aucune cargaison. Tous les droïdes de combat de la seconde flotte sont encore stockés dans ses soutes, ainsi que le butin du dernier raid contre une bande de pirates dénommés Les loups du vide… »
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Le discours de Kliff avait été concis mais, efficace. Le Chevalier n'aimait pas cette méthode de soulever directement les problèmes et de finir par une question qui n'en était pas une, afin de forcer son interlocuteur à se justifier. Pourtant, celle-ci avait fait ses preuves et quelque-chose lui disait que le Sénateur avait beaucoup de choses à dire. Son attitude lasse était d'ailleurs un signe avant-coureur...

- Je suis tout de même déçu de voir tant de Sénateurs réagir de la sorte, comme si notre Ligue se résumait à cette flotte !

Le regard que lui lança le Hutt fut lourd de sens. Le désignait-il lui parmi ces fameux "Sénateurs" ? Pour toute réponse, le Chevalier haussa légèrement les épaules. Malgré son statut de diplomate, il ne s'intéressait pas aux Sénateurs et à leur façon de penser. Il était un Jedi et ne faisait pas de politique. Néanmoins, il était tout à fait libre d'avoir son avis sur la question. Le Chevalier était partisan du "donner sa chance". Il n'avait que rarement des préjugés, ce qui n'était pas le cas de tous les Sénateurs...

Levant un sourcil à l'annonce prochaine des raisons de la création de la fameuse Ligue, Kliff redoubla d'attention. Il devait retenir le maximum d'informations à ce sujet, car ces dernières pourraient très probablement l'influence lors de la remise de son rapport de mission.

- Je ne sais pas si vos missions vous laissent le temps de suivre l’actualité…

- Je fais tout mon possible pour la suivre Sénateur.

Oui, le Chevalier avait suivi l'actualité de près. Il n'avait pas été sans savoir que le Sénateur Rejliidic avait momentanément été à la tête de la République. Les soupçons qui avaient ensuite été émis à son sujet étaient encore aujourd'hui sans fondements pour Kliff, car la majorité étaient provenus de ses opposants. Oh, le Chevalier n'avait aucun doute sur l'implication de bon nombre de Sénateurs dans des magouilles plus ou moins illégales et le Sénateur Rejliidic n'échappait pas à la règle...

Kliff écouta le Sénateur attentivement le Sénateur lorsque celui-ci lui dévoila les véritables raisons de la création de la Ligue : la survie politique et le regroupement de systèmes éloignés. Ces intentions étaient louables en somme mais, comme le disait l'adage : "le chemin du Mal est pavé de bonnes intentions". Il fallait rester prudent.

-...Bien au contraire, la LMP participe à corriger des inégalités flagrantes entre les mondes des bordures et ceux du noyau. En tant que Jedi, vous ne pouvez être insensibles à ces injustices, j’imagine…

- Je suis là au titre d’Émissaire de la République au service du Sénat, Sénateur. Pas au titre de Jedi cru bon de rappeler le Chevalier.

Il était toujours difficile pour un Jedi diplomate de rester objectif lors de ses missions. Ce dernier possédait des valeurs et des principes que les autres diplomates ne cultivaient pas. Il était logique mais, mal vu de s'appuyer sur ces choses afin de l'atteindre. Kliff avait maintenant beaucoup d'expérience dans tout ce qui touchait à la diplomatie. La manœuvre lui avait tout de suite sauté aux yeux. Le Sénateur devait se montrer prudent s'il désirait conserver sa crédibilité aux yeux du Chevalier. Kliff le signifia en ne répondant pas à la question du Sénateur qui souhaitait s'informer de la bonne compréhension de son discours. A la place, il plongea son regard dans celui du Hutt, se contentant de hocher légèrement la tête, même s'il approuvait la plupart des arguments évoqués.

Kliff écouta encore les nouveaux arguments du Sénateur qui ne manquèrent pas de le convaincre par leur justesse. Le Chevalier avait d'ailleurs des propositions à faire au Hutt afin d'améliorer la perception de l'existence de la flotte de la Ligue au Sénat.

- J’ai parfois la sordide impression que, si j’avais été autre chose qu’un Hutt, j’aurais eu beaucoup moins de difficultés à faire accepter ce projet un peu fou certes, mais ô combien bénéfique pour les bordures.

Face à cette constatation, le Chevalier se montra plus sensible. Il savait pourquoi le Conseil Jedi l'avait vivement recommandé auprès du Sénat pour cette mission. Il était impartial et sans préjugés.

- Croyez bien cher Sénateur que votre nature ne change pour moi absolument rien. Je ne suis pas homme à préjugés. Malheureusement, ce n'est pas le cas au sein du Sénat.

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- Vous avez devant vous la moitié des vaisseaux armés utilisés par la Ligue. Il s’agit de la seconde flotte, celle qui intervient sur l’axe Bakura-Naboo-Christophsis. La première est actuellement stationnée prêt de Muunilinst, de l’autre coté de la galaxie, où ils sont depuis prêt de six mois en réparation après les évènements mouvementés de Flydon Maxima. L'embuscade des rebelles Sith n'a pas été de toute repos pour ces vieux tas de ferrailles.

Kliff acquiesça. La fameuse flotte de la Ligue s'était illustrée lors de cette fameuse embuscade. Bon nombre de Républicains avaient été sauvés par son intervention et même le Chancelier. Mais cela, le Sénat semblait l’avoir oublié. Il ne put d'ailleurs s'empêcher de sourire lorsque le Sénateur lui demanda fort habilement son avis sur la nécessité de petites forces locales.

- Nous pouvons monter à bord pour voir ces navires de plus prêt… Rien ne nous impose de continuer cette conversation dans des courants d’air… Si vous voulez les inspecter de fond en comble, n’hésitez pas, aucune porte ne vous est fermée. Pour information, j’ai demandé au Sénateur de Christophsis de ne toucher à aucune cargaison. Tous les droïdes de combat de la seconde flotte sont encore stockés dans ses soutes, ainsi que le butin du dernier raid contre une bande de pirates dénommés Les loups du vide…

Kliff accueillit la proposition avec un enthousiasme dissimulé. L'inspection allait enfin débuter. Le Chevalier avait déjà quelques petites idées sur les lieux et les choses à inspecter. Sans détour, il s'avança jusqu'au bord de la plateforme, faisant montre d'un peu d'autorité.

- Avec plaisir Sénateur. C'est pour ça que je suis là. Lequel de ces bâtiments dirige les opérations extérieures ?

La réponse à cette question était évidente. Le Hammerhead qui trônait fièrement au centre de la plateforme en permabéton était le fer de lance de l'armée Républicaine. Il devait probablement être celui de la seconde flotte de la Ligue. Sans attendre la réponse du Sénateur qui devait être celle-ci, le Chevalier fit volte-face et se dirigea vers la navette, non sans attendre le Hutt. Le protocole restait le protocole. La navette redécolla une fois ses deux passagers à bord et se dirigea vers la plateforme. Par soucis d'accessibilité, la navette se rapprocha au maximum du fameux vaisseau, déposant son chargement diplomatique à une centaine de mètres. Descendant sur la plateforme, Kliff leva la tête pour observer les différents vaisseaux de la flotte. La taille imposante des bâtiments avait de quoi impressionner, surtout lorsqu'on se retrouvait à marcher devant, derrière et même sous eux. Le Sénateur n'avait pas menti, ces vaisseaux n'étaient plus tout jeune. Des techniciens s'affairaient d'ailleurs à réparer le blindage d'une corvette. Les lourdes plaques en métal étaient lentement soulevées par une grue magnétique et venaient remplacer les anciennes. Rabaissant la tête, le Chevalier fit quelques pas avant de s'arrêter brusquement. Une intuition venait de lui parvenir, ce genre d'intuition qui précédait parfois un danger imminent. Se retournant Kliff posa son regard sur la grue, sur les technicien avant de rabaisser la tête pour apercevoir deux autres techniciens qui passaient juste en-dessous de l'imposante corvette. Cernant le danger, le Chevalier fit demi-tour et haussa la voix pour avertir les deux techniciens :

- Messieurs ! Faites...

Un claquement se fit entendre au niveau de la corvette et lui coupa la parole, rapidement suivit de cris. Une ombre se dessina alors sur le sol à la hauteur des deux techniciens. Sans prendre le temps de regarder au-dessus de lui, le Chevalier tendit ses deux avant-bras devant lui et se concentra. Sentant la Force le traverser, il usa de sa télékinésie pour tirer les deux techniciens à lui. Tirant de toutes ses forces et faisant pivoter ses poignets, il souleva les deux hommes et les projeta vers lui. Une seconde plus tard, l'énorme masse s'écrasa sur le sol, s'enfonçant légèrement dans le permabéton dans un fracas si fort qu'il fit écho entre les différents vaisseaux. Le danger passé, Kliff souffla. Il voulut alors se précipiter vers les deux techniciens pour s'enquérir de leur état, mais un groupe de leurs semblables les avait déjà rejoins. Souriant, il abandonna l'idée et rejoignit le Sénateur, non sans incliner une dernière fois la tête dans leur direction. Arrivant à la hauteur du Hutt, il reprit la route, comme si rien ne s'était passé. Arrivant tout proche du fameux Hammerhead, il hocha la tête.

- C'est une bien belle flotte Sénateur.

Le mastodonte était impressionnant par sa taille et son aspect robuste. Il était difficile de croire qu'un vaisseau de cette taille était une œuvre humaine. Malheureusement, ce bijou de technologie avait été conçu pour la guerre, pour détruire. Grâce à son blindage et son armement il pouvait à lui seul faire basculer le cours d'une bataille spatiale. Kliff n'avait encore jamais eu l'occasion de monter dans un de ces imposants vaisseaux de combat, même lorsqu'il avait été padawan et affecté à des zones de guerre. Non, il avait toujours du se contenter de voyager dans de petits corvettes et vaisseaux de débarquement. C'était donc avec une certaine fascination qu'il approchait lentement du mastodonte. L'intérieur était-il semblable à celui d'une corvette ? Combien d’ascenseurs pouvait-il bien y avoir ? Autant de questions qui se bousculait dans la tête du Chevalier. Néanmoins, ce dernier était en mission. L'égarement personnel n'était pas la voie du jedi. Aussi, Kliff allait s'assurer de remplir avec efficacité sa mission sans prendre le temps de s'extasier face à tant de technologies.


Kliff et le Sénateur n'était maintenant plus qu'à quelques dizaines de mètre du Hammerhead. Un petit groupe était présent au niveau de l'imposante passerelle menant à l'intérieur du mastodonte. Le premier, habillé tout en noir semblant dicter des ordres à d'autres habillés dans une autre couleur. S'agissait-il du commandant en charger du vaisseau ? Le Chevalier se dirigeant vers eux allait de toute façon en avoir la réponse.

Arrivant alors à leur hauteur, Kliff s'effaça pour laisser le soin au Sénateur de faire les éventuelles présentations. Le Chevalier avait beau être émissaire de la République en mission pour le Sénat Galactique, le commandant restait le seul maître à bord de son bâtiment.

Ragda Rejliidic
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Sourire crispé. « Et bien... » fit le Hutt, soudain mal à l'aise. « On peut dire que vous avez de sacrés réflexes... » Il observait, pantois, les dégâts causés par la plaque de blindage dont les élingues venaient de lâcher. Il louait l'intervention du Chevalier Jedi... Sans lui, la catastrophe aurait été lourde de conséquences ! Rassuré donc, soulagé même... Mais terriblement en colère : Quelle image ces hommes venaient-ils de donner au représentant du Sénat venu les auditionner ? Il fulminait en silence. Déjà un groupe d'hommes accouraient vers eux et les deux techniciens sonnés. Parmi eux, une équipé médicale, et le responsable de la sécurité. Il interpellât ce dernier, tandis que les deux victimes se relevaient péniblement, l'air perdu, réalisant avec peine ce qui venait de se passer.

« Vous là ! Approchez... Qu'est-ce que ça veut dire ? Il est interdit de travailler sous une charge en manutention ! C'est la base de la sécurité ! Vous avez de la chance que M. Redrich, ici présent, ait eu le bon réflexe ! Je n'ose même pas imaginer même le drame sinon... » Il pestait, tout en essayant de ne pas trop le montrer. L'heure n'était pas aux réprimandes, il avait un invité de marque ! « Croyez bien qu'on en reparlera... » dit-il, pour conclure la conversation avant que l'autre n'ait l'idée de chercher une excuse qui le ferait exploser. « Si vous voulez bien me suivre... » reprit le Hutt, s'adressant au Jedi, avant de diriger son chariot répulseur vers le hammerhead stationné à quelques dizaines de mètres. Malgré la distance, sa taille imposante projetaient son ombre démesurée sur eux. Finalement, ils escaladèrent la rampe menant jusqu'à une passerelle juxtaposant le mastodonte.

« Général Korps, je vous présente le Chevalier Jedi Redrich, le représentant du Sénat venu nous inspecter... » dit-il s'adressant à un humain d'âge mur, mais à l'allure charismatique. Rasé de prêt, la coupe réglementaire, le nez droit, la mâchoire carrée, des yeux vifs enfoncés dans leurs orbites... Cet homme aurait pu aisément servir de tête d'affiche pour une campagne de recrutement. Il était originaire de Christophsis, comme la majorité de l'équipage du Parthénon, vaisseau amiral de la seconde flotte. Un hammerhead d'ancienne génération, mais qui avait été parfaitement entretenu par les autorités locales. « M. Redrich, le Général Korps, également commandant du Parthénon. C'est lui qui dirige la seconde flotte lors des opérations... Et qui supervise l'avancement des réparations et du ravitaillement d'aujourd'hui. M. Korps est un vétéran de l'armée Républicaine, originaire de ce monde, qui a pris sa retraite l'année dernière. Mais son patriotisme l'a poussé à reprendre du service, pour nous apporter toute son expérience du terrain. »

Les présentations furent brèves mais efficaces. Rapidement le trio s'engouffra à l'intérieur du géant de métal et d'acier. La passerelle donnait sur une série de coridors permettant de rejoindre toutes les parties du vaisseau. En temps normal, chacune des ces zones était séparée du reste du vaisseau par de lourdes portes blindées et étanches. Aujourd'hui, compte tenu de la visite et des réparations, elles étaient toutes grandes ouvertes. « Nous pourrions commencer par la zone de stockage N°1 » proposa le Hutt. Le Général acquiesça.

****

Quelques minutes plus tard, zone de Stockage N°1, flanc bâbord du Parthénon.

D'un rapide passage de la main sur la console murale, le Général Korps activa l'éclairage. Un éclairage blafards, mais qui suffisait largement aux occupants de cette soute :

Devant eux, s'alignaient trois rangées de droïdes de guerre flambant neufs. C'est tout juste s'il ne portaient pas encore collées sur leur flanc l'étiquette avec le code barre... Pour qui s'y connaissait un peu, il était facile de reconnaître le logo de la firme les ayant produit : « L'Entreprise », de Balmorra. Des droïdes de guerre recroquevillés en position quasi-fœtales pour prendre moins de place. Humanoïdes, prêt de deux mètres. Équipes d'un blindage externe volumineux qui attestait de leur capacité à se déplacer dans le vide spatial.

« Voici les principales troupes d'abordages de la Ligue ! » Lança Ragda, visiblement très fier du tableau. « Des droïdes de guerre fabriqués sur Balmorra, des modèles standards ayant été adaptés à nos besoins. Ils sont plus souvent utilisés pour le combat spatial que celui au sol. » Il fit un signe au Général, afin que celui en déploie un à l'aide d'une télécommande. Il devint alors possible de voir leurs bras. « Laser de minage sur le bras droit, lanceur de mines soniques sur le gauche. Ils ont déjà fait leurs preuves contre les vaisseaux de pirates et de contrebandiers. Compte tenu de leur taille réduite, comparée à celle de chasseurs, ils sont difficiles à repérer et à cibler. Ils s'approchent des bâtiments ennemis, passent sous le bouclier déflecteur, et peuvent alors entreprendre un découpage méticuleux de leur coque, à l'aide de leur laser. Une fois l'entaille réalisée, il suffit d'une mine sonique ou deux pour faire sauter les systèmes vitaux se trouvant au dessous, comme les moteurs par exemple. Simple et efficace pour stopper un navire de petit ou moyen tonnage en fuite, à moindres coûts. » Ragda voulait, dans son exposé, mettre l'accent sur l'attention toute particulière portée aux êtres vivants. Ces machines pouvaient être sacrifiées. Et la manière dont elles opéraient évitait les pertes inutiles, dans un camp comme dans l'autre. « Depuis que nous les avons reçu, nous avons arraisonné plusieurs dizaines de navires pirates ou contrebandiers, et ce sans avoir à prendre le risque de leur tirer dessus directement. Il suffit de rester derrière, hors de portée, de charger les lanceurs de torpilles avec ces droïdes, et de les catapulter vers l'ennemi. Le reste est un jeu d'enfant. Généralement, une fois immobilisé, l'équipage comprend qu'il a tout intérêt à se rendre ! Une guerre propre, comme elles devraient toute l'être compte tenu de nos avancées technologiques ! » Conclusion qui s'acheva sur un large sourire. Oui, il était fier de ces machines, dont il avait négocié lui même le prix et les fonctionnalités auprès du Sénateur de Balmorra, Svein Octave Damask.

« Bien... » dit-il après avoir répondu aux questions du Jedi. « Passons à la suite. La zone de stockage N°2. »


****

Quelques minutes plus tard, zone de Stockage N°2, flanc tribord du Parthénon.

A l'aide d'un geste identique au précédent, le Général Korps alluma la lumière. Ici, elle brillait avec plus d'intensité, comme si l'éclairage avait été changé récemment. A l'intérieur de cette soute, le trio improbable pouvait ainsi observer sous toutes ses coutures une séries de conteneurs métalliques, dont les verrous magnétiques avaient été désactivés. Ragda s’approcha de l'un d'eux, et demanda à Korp de l'ouvrir, ce qu'il fit sans un mot. A l'intérieur, ils purent découvrir tout un tas d'affaires hétéroclites éparpillés dans un chaos des plus total. Le Hutt reprit la parole :

« Je vous parlais des Loups du vide en arrivant sur Christophsis. Notre seconde flotte vient de rentrer d'un raid sur ce qui semblait être leurs QG principal, à deux secteurs d'ici. Ces pirates avaient pour habitude de harceler les vaisseaux civils, de les arraisonner, et de dépouiller leurs propriétaires de tous leurs biens et cargaisons. Argent liquide, carte de crédits, valises, il prenaient absolument tout ce qu'ils pouvaient afin de les revendre à de petits commerçants peu scrupuleux hors de nos frontières. Tout ce que vous voyez ici, c'est que ce nous avons pu récupérer. Il y sept conteneurs comme celui-ci. Nous avons commencé à inventorié et à trier leur contenu, tout est dans l'ordinateur de bord. » Il marqua une pause afin de faire face à son interlocuteur. « Comme j'ai pu vous l'expliquer, la Ligue cherche avant tout à lutter contre la piraterie et la contrebandes, deux activités qui plombent littéralement notre économie locale. Lorsque nous parvenons à capturer des vaisseaux ennemis, nous récupérons leur butin. S'engage alors une longue phase identification. Tous les biens personnels dont les propriétaires peuvent être identifiés sont restitués. Pour les autres... Et bien, ils sont soit donnés à des entités caritatives, lorsqu'il s'agit de vêtements ou de denrées consommables par exemple, soit revenu aux enchères, afin de financer les opérations de la Ligue. Les substances dangereuses ou illicites sont remises aux autorités Républicaines pour être détruites, sauf en ce qui concerne l'armement, que nous gardons pour nos propres besoins... » Une fois encore, le Hutt laissa à son interlocuteur tout le loisir de poser des questions, de prendre des notes ou même des photos. Plus que jamais, il misait sur la transparence pour montrer au Sénat les réelles activités de la flotte d'auto-défense de la Ligue, et ainsi faire taire les mauvaises langues.


****


Quelques minutes plus tard, passerelle de commandement, proue du Parthénon.

« Et voici l'ordinateur de bord » déclara le Hutt, montrant de la main une console située au milieu de cet espace dédié au commandement. « Je vous en prie, consultez là, copiez les données que vous voudrez. Vous y trouverez un inventaires des cargaisons capturées sur les six derniers mois, des plans de vols, des rapports d'opérations, rapports d'avaries, rapports concernant l'usage de l'armement embarqué... Tout y est. » Flottant à proximité de celle-ci, il pressa de son petit doigt l'un des bouton du clavier holographique, afin de faire sortir de veille l'appareil. « Cette fois, c'est le Général Korps qui pourra le mieux répondre à vos questions. Je vais prendre l'air en vous attendant. » Et retrouver le responsable de la sécurité pour lui passer un savon dont il se souviendra toute sa vie. « Vous verrez que je ne vous ait pas menti. La Ligue des Mondes Périphériques est parfaitement en règle, respectant scrupuleusement les lois fédérales. Nos mondes membres ont décidés de mettre en commun une parties de leurs forces armées, celles dont la constitution galactique autorise l'entretient. Ainsi, nos mondes membres permettent à nos deux flottes de stationner et de mener des opérations coup de poings dans des secteurs sous leur juridiction. Jamais la Ligue n'intervient dans un conflit extérieur à la République, jamais elle n'intervient dans l'espace d'un monde non-membre, sauf sur demande explicite, comme nous l'avons fait pour sauver la flotte du Chancelier Arnor de l'embuscade des Rebelles Sith. Nous cherchons avant tout à sécuriser nos espaces respectifs, en y chassant contrebandiers, mercenaires et pirates indésirables. Et évidemment, conformément aux prérogatives prévues par la loi, nos deux flottes peuvent à tout moment être réquisitionnées par la République pour soutenir un éventuel effort de guerre, ou toute opération nécessitant du renfort... » Il recula afin de laisser la place à son interlocuteur. « Nous n'avons rien à cacher... Prenez votre temps. Moi, je vais aller fumer un cirage en vous attendant. » Et prendre une bonne dose de stimulants intellectuels.
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