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Il est dix heures passées du matin. Camalia vient de se réveiller. Et c'est une catastrophe.


Elle était sensée se lever à six heures, mais bien sûr il avait fallu qu'elle se rendorme. "Mgnn encore cinq petites minutes", avait-elle dit. Bon sang, comme elle détestait ça, se lever tôt. Mais voyez dans qu'elle pagaille elle est à présent! Elle s'est levée d'un bond, hurlant comme une hystérique, pestant contre sa propre flemmardise. Elle s'est habillée tellement vite qu'elle a mit sa bure de padawan à l'envers, et a faillit la déchirer en essayant de la remettre dans le bon sens. Et ses cheveux, n'en parlons même pas. La jeune fille finit d'enfiler ses bottes et se rue dans le couloir.


"Bon, il est trop tard pour qu'il soit encore dans son bureau maintenant. Bon sang, si j'apprend qu'il a quitté le temple ce matin..."

Le Conseil l'avait la veille informé qu'elle avait dès à présent un nouveau maître. Elle ne savait pas trop quoi en penser. La perte de son Lorryn, son ancien maître, était encore bien fraîche dans sa mémoire, et était loin d'avoir cicatrisé. Elle n'était pas sûre d'être prête à accepter quelqu'un d'autre comme mentor. Mais si le Conseil en avait décidé ainsi, c'était sûrement qu'elle le pouvait. Et puis, de toutes façons, ce n'est pas comme si elle avait le choix: au moment même où elle avait ouvert la bouche pour protester, on l'avait déjà reconduit dans son dortoir, limite si on ne l'avait pas couché et bordé. C'est donc la tête remplie de doutes qu'elle parcouru les couloirs de l'Académie. Mais en même temps... Oui, en même temps elle avait hâte, très hâte, Terriblement hâte de voir avec qui elle allait reprendre sa formation. Serait-ce un vieux sage, qui lui expliquerait chaque détails de la vie avec philosophie et poésie? Serait-ce plus un négociateur, un tacticien, connaissant la Force comme sa poche? Ou plutôt un combattant hors pairs, maître des armes blanches? Peut-être serait-ce un acrobate, qui pouvait savoir! Tout ce qu'avait dit le conseil à Camalia, c'était son nom. Elle ne savait même pas s'il était au courant qu'il allait avoir une nouvelle apprentie. Elle savait par contre qu'il n'en avait jamais eu. Cette idée ne la réjouissait pas particulièrement d'ailleurs, elle ne pouvait s'empêcher de se remettre en question. "Et si je n'étais pas à la hauteur?" se répétait-elle. "Après tout, il n'a pas demandé à avoir une apprentie, alors une comme moi..." Au moins, son ancien maître était celui qui avait découvert ses aptitudes, il l'avait choisit pour être son apprentie, et il avait de l'expérience pour en avoir déjà eu deux. Elle eu un pincement au coeur en pensant à lui. Il avait été un deuxième père pour elle... Enfin, plutôt un troisième, comptant son père biologique qu'elle n'avait jamais connu et le Wookie qui l'avait élevé.
Elle croisa un chevalier dans les couloirs, mettant un terme à ses réflexions.


-Tiens, Lucius, je pensais justement à vous!

-Oh, vraiment? répondit avec un sourire l'ancien padawan du décédé Lorryn Dan'lie.

-Enfin, très indirectement. Dites-moi, peut-être pouvez-vous m'aider: je suis à la recherche de Maître Lorn... Lorn... Oh noon, pas encore! Lorn....

-Lorn Vocklan, je suppose?

-Oui, c'est bien ce nom là!

-Vu l'heure, je te conseille d'aller voir au terrain d'entraînement. En fait, il est toujours au terrain d'entraînement.

-Merci Lucius, dit Camalia en s'inclinant. Et bon courage pour votre expédition sur Tatooïne!

Le jeune chevalier la remercia et Camalia prit la direction du centre d'entraînement, pestant une énième fois contre sa mauvaise mémoire. Elle répéta le nom plusieurs fois dans sa tête. Il ne s'agissait pas d'arriver devant lui et de dire "Bonjour maître Lord euuh... Volant, je suis votre nouvelle apprentie!" Il risquerait fort de démissionner et de s'enfuir vite et loin.


Dès qu'elle pénétra dehors, la jeune fille sentie son cœur s'alléger et ses inquiétudes s'envolèrent aussitôt, balayées par le vent qui siffla à ses oreilles. Elle se rendit alors compte que cela faisait une éternité qu'elle restait cloîtrée à l'intérieur du temple. L'air matinal -enfin, pas tant que ça- avait quelque chose de revigorant. Les oiseaux gazouillaient paisiblement, le soleil brillait réchauffait doucement le Temple et sa chaude lumière se réfléchissait sur les pavés des escaliers.


Camalia eut soudainement envie de courir. De sauter. Bref, de se remuer un peu le train. Elle vérifia rapidement qu'il n'y ait personne aux alentours, et elle piqua un sprint le long de l'allée quittant l'entrée du Temple jedi. Elle enchaîna plusieurs pirouettes à une vitesse vertigineuse: elle fit quelques saltos, virevolta dans les airs; atterrit plus ou moins gracieusement sur le sol puis repartit, faisant des doubles, triples bonds, pour finalement s'étaler lamentablement sur le sol. Elle ne put s'empêcher de rire en se rappelant ses premiers exercices de haute voltige, lorsqu'elle était une jeune enfant. A présent, elle avait tant mûri, même de ce côté là. Aujourd'hui, lorsqu'elle ne faisait rien qu'un bond, elle sentait l'énergie de la Force tout autour d'elle, et s'en servait pour aller plus haut, plus longtemps, pour ne devenir qu'une bulle de savon emportée par les courants d'air. Bon, une technique assez peu fiable en combat, car nous le savons tous: une bulle de savon n'est pas ce qu'il y a de plus résistant.
Camalia se releva, épousseta ses vêtements et reprit finalement le chemin du terrain d'entrainement, l'air de rien, un sourire satisfait gravé sur son visage.


Il y avait peu de monde sur le terrain . Deux apprentis discutaient, assis à l'ombre d'un saule, l'un mangeant une pomme, l'autre semblant s'ennuyer ferme. Une femme que Camalia n'avait jamais vu s’entraînait avec un bâton devant un homme qui semblait lui prodiguer des conseils. La padawan ne l'avait jamais vu non plus, mais elle su que c'était lui. Son cœur s'arrêta de battre, et toutes ses appréhensions lui revinrent alors. Oui, c'était bien lui, pas de doutes. Son nouveau maître...
L'homme en question devait bien faire dans les deux mètres, et avait une carrure tout ce qu'il y a de plus impressionnant. C'est bien simple: Jamais la jeune Corrélienne n'avait rencontré quelqu'un qui semblait si apte à lui botter le derrière. Elle sentie alors une grande gêne s'emparer d'elle et à cet instant, la dernière chose qu'elle avait envie de faire était bien de les déranger. Elle alla saluer les deux padawans et s'assit non loin d'eux, puis observa les deux Jedis en silence.
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Sans trop savoir pourquoi le jeune homme avait fini par s’habituer à ce calme permanent qui régnait dans le temple, à cette zenitude constante dans sa vie, ce qui le faisait particulièrement sourire lorsqu’il repensait au petit garçon qu’il était il n’y avait pas si longtemps que cela. Il fut un temps où il était comme ces apprentis et ces padawans qui arpentaient les couloirs du temple, bien plus à la recherche d’action que de leçon interminables à écouter des heures durant, il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir se bouger un peu et dépenser son surplus d’énergie autrement qu’en s’endormant en écoutant les leçons ennuyeuse d’un vieux professeur. Et c’était bien grâce à son maître qu’il avait trouvé une façon de canaliser son surplus d’énergie et de le mettre à profit de la meilleure façon qui soit pour un jedi : s’entraîner à devenir meilleur. Oh non ce n’était pas une histoire d’égo ou une envie de devenir le meilleur bretteur de tout l’Ordre jedi ou de toute la galaxie, l’égo ou la réputation n’étaient jamais entrés en ligne de compte dans son choix de voie, c’était simplement sa façon d’honorer l’enseignement de son maître et de pouvoir, ensuite, partager cet enseignement à ceux qui le désiraient. Bien sûr, à l’époque, quand tout cela avait commencé, il ne s’importait que de la façon dont il pourrait s’améliorer et n’avait aucune idée que, un jour, il deviendrait maître ni même maître d’armes et commencerait à enseigner ce qu’il avait appris aux autres. Comment aurait-il pu prévoir cela ? C’était certainement la Force qui avait voulu cela, il n’avait aucune doute là-dessus sinon pourquoi aurait-il mis son maître sur sa route pour le sortir des ténèbres et le voir grandir dans la lumière ?
Il serait mort sans cette rencontre, il n’aurait jamais atteint ne serait-ce que l’âge de 15 ans sans cette formidable rencontre et venir s’entraîner chaque jour était sa façon à lui d’honorer ce jour béni.

Et depuis ce jour il faisait, tous les matins, le même chemin entre ses quartiers et le terrain d’entraînement à l’heure où les personnes réveillées se comptaient sur les doigts de ses deux mains. De temps en temps il lui arrivait de croiser quelques ainsi de ses pairs, voire quelques chevaliers lèves-tôt mais c’était assez rare. Il aimait cela, il aimait pouvoir s’échauffer calmement le matin et avoir du temps pour lui avant d’être épié et assailli des questions de jeunes en mal d’apprendre.
Aujourd’hui n’était pas différent de toutes les autres journées de l’année, le jeune maître avait eu suffisamment de temps pour lui, quelques petites heures étaient tout ce qu’il demandait. Dès que le temple s’illumina, les couloirs commencèrent à se remplir d’apprentis qui allaient suivre leurs leçons et de maître allant les prodiguer. Le maître arrêta tout d’abord son entraînement lorsqu’il vit deux apprentis venir à lui pour des conseils, troublés parce qu’ils ne pensaient pas arriver à atteindre la maître au sabre que leurs maîtres attendaient d’eux. C’était fréquent pour Lorn de discuter avec des jeunes et de leur remonter le moral pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux : il n’était pas là pour leur mentir ou dire que tout allait bien se passer s’il ne sentait pas que cela pouvait être le cas, il était simplement là pour les rassurer et leur faire relativiser la situation. Beaucoup d’entre eux avaient la mauvaise habitude de se mettre beaucoup trop de pression et de surévaluer les capacités que leurs maîtres attendaient eux, cela pouvait être une bonne façon de se pousser à se dépasser mais c’était aussi la meilleure façon de crouler sous la pression.

Il resta donc là, une heure durant, à leur parler et à étudier le mouvement tandis qu’il les faisait s’entraîner l’un contre l’autre, essayant d’analyser les défauts dans leurs maîtrises ou leurs mauvaises habitudes qu’ils pourraient corriger pour s’améliorer. À ce niveau-là il était encore bien trop tôt pour les pousser à se forger leur propre style car ils en étaient encore à apprendre les styles de base et à se les approprier, ils devaient d’abord corriger leurs erreurs pour rendre leur maîtrise impeccable avant de penser à se forger leur style à part entière. Au lieu de rejoindre leurs maîtres comme cela semblait initialement prévu, les deux garçons écoutèrent assidument le maître et restèrent les heures suivantes à s’entraîner, faisant quelques pauses pour se réhydrater ou pour manger alors qu’une demoiselle entrait dans la pièce à son tour.

Le jeune homme la reconnut immédiatement car cette chevalier nouvellement promue venait tous les jours, depuis une semaine déjà, pour s’entraîner à la maîtrise du sabre à double lame en pratiquant, avec Lorn, à l’aide d’un long bâton en guise d’arme. Elle était assidue, elle était claire dans ce qu’elle voulait et était certaine que c’était là le style qui lui correspondant le mieux, et elle était assez douée il fallait bien l’avouer. Durant l’heure qui suivit le jeune maître échangea donc quelques passes d’armes avec cette charmante demoiselle, lui prodiguant conseils et mises en garde entre deux échanges avant que la demoiselle ne demande à faire une pause pour prendre du recul et étudier les conseils prodigués. C’était bien, il y avait un temps pour l’action mais aussi un temps pour la réflexion et c’était admirable de pouvoir savoir quand il fallait s’arrêter, beaucoup n’en n’était pas capables.
Et bientôt, comme si chaque chose était bien à sa place aujourd’hui, ce fut au tour d’une autre demoiselle de débarquant sur le terrain avec l’air de ne pas trop savoir que faire ou que dire. Pour être ici pratiquement tout le temps, le jeune homme était à peu près certain qu’elle n’était jamais venue ici ou qu’il ne l’avait jamais croisée auparavant, que cherchait-elle ? Conseils ? Questions ? Ou simplement passer le temps ?
Saluant sa précédente interlocutrice en lui disant qu’il resterait ici si elle avait d’autres questions, le jeune homme, vêtu d’une simple bure d’un gris sombre assez prononcé, s’avança près de la demoiselle et prit contact en lui demandant :

« Je ne pense pas t’avoir déjà croisée ici. Puis-je t’aider, jeune padawan ? »

Que pouvait-il demander d’autre de toute façon ? La première chose importante était de savoir si la demoiselle elle-même savait ce qu’elle était venue faire ici, ce qui rendrait la tâche du garçon bien plus facile. Si ce n’était pas le cas…eh bien…il verrait cela en temps voulu. S’approchant d’elle par la gauche tout en buvant le contenu d’une bouteille d’eau, le maître attendait désormais de voir la réaction de la demoiselle et de voir si la tension qu’il sentait émaner d’elle était justifiée ou non.
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Camalia observa pendant un long moment l'entraînement des deux Jedis. Elle étudia leurs postures, leur jeu de jambes, leur technique, et ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu démoralisée, tant leur niveau était bon. "Jamais je n'atteindrais une telle perfection dans mes mouvements" se disait-elle. "Seuls les enfants élevés dès leur plus jeune âge aux arts du sabre doivent en être capables." Elle espérait tout de même se tromper. Elle espérait qu'un jour, elle aussi atteindra cette classe monumentale avec un sabre! Mais pour cela, un seul moyen existait: il lui faudrait bosser, bosser très dur.


Au bout d'un moment, les deux autres padawans s'en allèrent, laissant Camalia seule sur le côté du terrain. Elle se sentit étrangement vulnérable, et se cacha un peu plus dans son coin. Puis, un petit moment après, ce fut au tour de la jeune femme de s'en aller. Camalia hésita: elle pouvait peut-être profiter de ce moment de distraction pour prendre la fuite, aller se préparer psychologiquement à ce qui l'attendait... Elle n'était pas sûre que le maître Jedi ait remarqué sa présence, alors autant saisir sa chance pour s'en aller discrètement comme elle savait si bien le faire. Elle se leva donc, se retourna et tomba nez à nez avec Lorn. Elle pesta intérieurement et respira profondément pour tenter de se calmer. Lorsque celui-ci lui adressa la parole, Camalia sonda rapidement le jeune maître. Il était grand, ça c'était clair. Il était musclé, et semblait en parfaite forme physique. Mais ce qui avait frappé Camalia, c'était ses yeux. Bon, elle avait souvent tendance à faire une fixette sur les yeux des gens, certes; mais alors si en plus ils étaient d'un bleu si cyan qu'ils vous traversent comme un laser, imaginez bien. Elle se sentie alors  étonnement détendue, maintenant qu'elle se tenait face à lui. C'était trop tard de toutes façons, elle ne pouvait plus reculer. C'est alors qu'une idée lui vint à l'esprit.


- Eh bien, c'est possible, répondit Camalia en arborant alors un sourire malicieux. Bonjour, pour commencer. Vous êtes bien maître... Euh... Lord Vocklan? Moi, je suis Camalia Alateen. Enchantée. Voilà, cela fait un petit moment que je n'ai plus de maître, et je commence à me rouiller sans entraînement... Oh bien sûr je continu d'aller en cours, mais je ne fait plus beaucoup d'exercice, et c'est difficile de progresser uniquement par la théorie, vous en conviendrez. Je suis venue ici dans l'espoir de trouver quelqu'un qui, peut-être aurait envie et la patience de me faire un peu travailler, de me donner des conseils, si le cœur lui en dit.

Elle avait sorti tout ceci très vite, sans reprendre sa respiration. Elle se demanda si, une fois de plus, elle ne parlait pas trop. La jeune padawan lui fit alors son plus beau sourire, sans trop savoir pourquoi. Peut-être espérait-elle l'attendrir, elle avait toujours fonctionner ainsi.


Camalia avait décidé de ne pas lui expliquer d'entrée de jeu qu'il allait être son nouveau maître. C'est vrai quoi, ils ne se connaissaient pas du tout, la nouvelle risquait peut-être d'être un peu violente pour le jeune maître, puisqu'il n'avait jamais eu d'apprentis jusque là. Elle avait donc dans l'idée de faire un peu sa connaissance, qu'elle sache dans un premier temps à quel genre de personnage elle devait s'attendre, et vice-versa.
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Les journées du jeune homme ici présent étaient toujours rythmées de la même façon car il aimait se faire savoir disponible auprès de tous ses camarades, de ses pairs, comme des plus jeunes. Jour après jour il restait là à s’entraîner, attendant patiemment l’arrivée de plus jeunes afin de les observer et de les aider si le besoin s’en faisait, ou s’ils en faisaient la demande car il n’était pas de ceux qui aimaient imposer leur présence en se mettant en avant. Si son rôle était de conseiller et guider, comme n’importe quel maître bien que son domaine de compétence soit un peu plus spécifique, il n’était jamais aussi satisfait qu’en voyant s’entraîner quelqu’un n’ayant absolument pas besoin de ses conseils. Que pouvait-il demander de plus qu’avoir l’assurance que quelqu’un était assez doué pour voler de ses propres ailes ? C’était autant de temps libre à pouvoir dédier à quelqu’un d’autre, et c’était aussi un potentiel futur chevalier de plus qui serait amené à former un nouveau padawan.
Quoiqu’il en soit cette journée avait bien débutée, le jeune homme avait pu aider deux personnes et s’entraîner avec une demoiselle dont il commençait à apprécier la compagnie tout autant que les prouesses martiales et l’assiduité, mais cela était une toute autre histoire. Chacun finit par retourner de son côté et le jeune homme était sur le point de retourner vaquer à ses occupations lorsque son regard croisa celui d’une demoiselle qui lui était inconnue et qui semblait légèrement perdue tout autant que tendue d’être dans ce lieu. Pourquoi cette tension alors qu’elle ne faisait rien qui puisse sortir de l’ordinaire ? Tout jedi finissait tôt ou tard par mettre les pieds dans une pièce telle que celle-ci, il n’y avait donc aucune raison d’être tendu…à moins que ce soit la première fois ? Entrer quand part sans son maître, côtoyer de nouvelles têtes : tout cela pouvait être intimidant au début mais elle finirait par s’y habituer, il fallait simplement qu’on lui tende la main et ce fut ce que le jeune homme eut l’intention de faire en s’approchant d’elle.
La demoiselle se tourna vers lui et lui demanda bien si il était la personne qu’elle cherchait, écorchant légèrement son prénom au passage sans se braquer pour autant, les maîtres étaient appelés si peu souvent par leur prénom que se tromper là-dessus n’était pas le plus grave des affronts possibles. Souriant à la demoiselle pour la rassurer, il enchaîna par un :

« C’est presque ça, mais oui, c’est bien moi. »

Il n’allait tout de même pas lui faire rectifier la prononciation de son prénom dès leur première rencontre, n’est-ce pas ? Il n’était pas du genre à être aussi tatillon que certains de ses confrères, d’autant plus que les seuls qui l’appelaient vraiment par son prénom étaient ses pairs et ses camarades les plus proches…cela ne faisait donc pas énormément de monde qui pouvaient potentiellement se tromper. Mais bientôt le jeune homme n’eut plus vraiment de raison d’être d’humeur à plaisanter lorsque la demoiselle lui révéla qu’elle être sans maître. Il n’y avait pas un millier de raisons pour lesquelles une padawan serait sans maître : la première serait la disparition de ce maître…la seconde serait qu’il ait rejoint la Force. Pas de quoi se réjouir donc, n’est-ce pas ?
Comme pour accompagner son chagrin qui devait déjà être derrière elle, le jeune homme souffla à la padawan :

« Tu m’en vois navré de l’apprendre, jeune padawan. Qui était ton maître ? »

Bien que l’Ordre compte de nombreux membres, le jeune homme aimait connaître chacun de ses membres mais, à défaut de pouvoir réellement le faire tant son rayon d’action était réduit, il tenait absolument à se souvenir de ceux qui avaient rejoint la Force. Si ne pas s’attacher à la perte de quelqu’un était important, se souvenir des disparus l’était encore plus aux yeux du jeune maître. Mais malgré sa perte et le sentiment d’abandon et de perdition que la demoiselle pouvait ressentir, elle tint tout de même à poursuivre son entraînement par tous les moyens, ne souhaitant pas abandonner sa formation là ce qui était tout à son honneur. Comment Lorn pourrait-il refuser de tendre la main à la personne qui en avait le plus besoin ? D’ordinaire il ne faisait qu’aider, donner un coup de pouce, mais ici il se trouvait face à une demoiselle qui avait désespérément besoin de continuer sa formation d’une façon ou d’une autre. Il serait un bien piètre maître, et un bien pitoyable maître d’armes s’il tournait le dos à cette créature désirant un guide ou au moins une main tendue.
Se fendant d’un sourire se voulant rassurant, le garçon tendit sa puissante main à la demoiselle avant de la rassurer par un :

« Eh bien tu as frappé à la bonne porte. C’est précisément mon rôle. Nous allons commencer par faire quelques échanges, histoire que je puisse étudier un petit peu ton style et te conseiller si le besoin se fait sentir. »

Que la demoiselle accepte de prendre la main du maître ou non, ce dernier ira ensuite au centre de la pièce et se mettrait en position, attendant sa jeune partenaire qui allait devoir dévoiler un peu de son style afin qu’il puisse l’évaluer, l’analyser et la conseiller.
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Camalia continuait d'étudier le jeune maître alors qu'il parlait, et une agréable sensation d'erreur s'empara d'elle. Elle avait eu une impression assez brusque de Lorn, ses allures guerrières avaient tout naturellement suggérées à la jeune fille qu'il s'agissait peut-être de quelqu'un d'assez brute dans sa façon de parler et d'être, le genre de monument qui ne vous adressera un sourire que si vous êtes sur le point de mourir, en guise de dernière faveur. Mais c'était là tout le contraire, et c’est ce que Camalia aimait chez elle même; cette façon qu'elle avait de toujours se tromper sur les gens. Le jeune maître n'avait rien d'une espèce de brute mal embouchée, non, il semblait au contraire être compatissant, patient et parlait avec douceur et courtoisie. Et, de surcroît, il lui avait sourit au lieu de lui corriger sèchement son nom -que Camalia avait sûrement encore mal prononcé-, chose que peu de gens faisaient, en général. Elle se sentit donc immédiatement plus à son aise, jusqu'à ce que le maître lui demande l'identité de son ancien maître. Elle sentit un élan de tristesse s'emparer d'elle. Elle répondit du ton qu'elle s'efforça le plus neutre et détaché possible:

-C'était maître Lorryn Dan'lie. Peut-être l'avez-vous connu, il ne passait pas énormément de temps au Temple mais était réputé pour passer des heures dans la salle de méditation.
Elle inspira profondément et ajouta, la gorge nouée:

- Il a été assassiné il y a quelques jours, maintenant quelques semaines; alors qu'il était en mission sur Tatooine. Paix à son âme.
Elle inclina respectueusement la tête, une habitude que maître Dan'lie lui avait fait prendre chaque fois qu'elle devrait montrer son respect, quel qu’en soit la raison. Elle savait éperdument toutes ces règles, non, plus que des règles: ces lois, qui quelque part interdisait aux Jedis toute forme d'attachement, et tout ce charabia qu'on rabâchait aux jeunes apprentis dès leur arrivée au Temple, mais il n'empêche qu'elle n'arrivait pas à digérer la mort de son mentor. La jeune padawan espérait simplement réussir à faire son deuil, et à tirer une leçon de son attachement pour son maître.


Maître Vocklan sourit alors de nouveau. Camalia se sentie un peu déstabilisée, cela faisait plusieurs jours qu'on ne lui avait pas fait de sincère sourire. Elle avait eu droit à des sourires forcés, des sourires de condoléances, des sourires factices, ou pas de sourires du tout. Il lui tendit alors la main. Il faut bien l'avouer, Camalia hésita avant de lui rendre son sourire et de... Mais qu'est-ce qu'elle était sensée faire, lui taper dans la main? La serrer? La chatouiller? Elle s'aperçut soudain qu'elle n'était pas très au point au niveau des convenances, et ne savait pas vraiment comment agir avec les Jedis et autres personnes plus "élevés" dans la hiérarchie qu'elle. Maître Dan'lie avait pour habitude de poser la main sur l'épaule de sa padawan, et des jeunes en général, mais c'est tout ce qu'il se passaient entre eux, tactilement parlant. Et lorsqu'elle était enfant, la jeune fille passait son temps à faire des câlins à tous ceux qui s'approchaient d'elle, cependant elle n'était pas très sûr qu'il s'agisse là du comportement à adopté avec un maître Jedi. Elle sentie alors un énorme blanc, comme si durant toutes ses années elle n'avait finalement rien apprit. Camalia se remit les idées en place d'un mouvement de tête, décida de prendre son air le plus détaché possible, et serra finalement la main du maître. Elle n'avait aucune idée de comment il allait le prendre, aussi elle pria intérieurement pour avoir fait le bon choix d'action. Elle élargie son sourire, juste au cas ou.


Lorsque Lorn se dirigea vers le centre du terrain après avoir dévoilé à Camalia ce qu'elle devait faire, cette dernière se mit à paniquer. Son sabre, elle l'avait prit au moins? Elle tâta ses poches d'un air affolé et se mit à scruter le chemin qu'elle avait emprunter pour venir. Elle commençait à se répéter "Oh non oh non oh non bon sang mais qu'ai-je donc dans la tête? Du vent?" et se souvint alors qu'elle l'avait accroché à sa ceinture. Elle le sortit, un peu embarrassée, se racla la gorge même si cela n'aurait guère d'effet sur ses actions à venir et se dépêcha de rejoindre le maître.


Elle enclencha alors son sabre. "Tsszm" fit la lame de laser blanche. La jeune padawan fit  quelques moulinets pour s'échauffer, écoutant avec plaisir le ronronnement de son vieux sabre d'entraînement, puis se mit en position de duel, comme son ancien maître lui avait apprit, observant avec attention son sabre et le jeune maître, attendant ses instructions.
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Pour n’importe quelle personne pouvant ressentir des émotions, la perte d’un être cher n’était jamais une chose simple et c’était là sans doute la plus grande épreuve de toute personne désirant rejoindre les rangs de L’Ordre jedi : surmonter la douleur d’une telle perte. Beaucoup de gens ne comprenaient et ne cherchaient pas à comprendre pourquoi les jedis Même si le jeune homme avait, au cours de sa carrière, perdu plusieurs de ses camarades, mentors et cadets, il n’avait jamais ressenti la perte de son propre maître et il remerciait chaque jour la Force de ne pas l’avoir ramené à elle durant sa formation. Malheureusement tous n’étaient pas aussi chanceux que lui et, bien que le garçon ne puisse se vanter de connaître personnellement tous les maîtres de l’Ordre, il les connaissait au moins de réputation et savait que celui de la demoiselle devant lui était quelqu’un d’admirable et qui avait très largement mérité son respect. Essayant de se remémorer ce qu’il savait de ce maître, Lorn leva légèrement les yeux au ciel avant de souffler :

« Je ne peux pas dire avoir eu le plaisir de le connaître en personne, mais je connais sa dévotion envers l’Ordre. »

Certes, tous les maîtres étaient dévoués envers l’Ordre était c’était en partie ce qui justifiait qu’ils possèdent ce titre, en plus de leurs indéniables capacités, mais le garçon ne pouvait décemment pas lancer, froidement, que ce maître lui était totalement inconnu. Étudiant donc la demoiselle, plus émotionnellement que physique, le garçon jeta un pavé dans la marre en lui demandant :

« Cherches-tu à venger ton maître, jeune padawan ? »

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, le jeune homme n’avait jamais été connu pour sa diplomatie ou par sa façon très subtile d’amener un sujet sur le tapis, préférant être direct car c’était la façon la plus simple d’obtenir une réaction plus sincère et honnête que si la personne était préparée à la question qu’il désirait poser. Quand chaque nouveau membre rejoignait l’Ordre il finissait forcément par être confronté à certaines difficultés, que ces difficultés soient liées à l’apprentissage en lui-même ou aux préceptes enseignées par l’Ordre. Chaque maître savait, par expérience, que la chose avec laquelle les jeunes esprits avaient le plus de mal c’était bel et bien le concept de la mort : il n’y a pas de mort, il n’y a que la force. Si, pour un chevalier ou un maître, cette phrase peut paraître anodine et claire comme de l’eau de roche, la plupart des padawans mettaient plusieurs années à la comprendre et à l’accepter. Sachant donc que la demoiselle face à lui avait déjà côtoyé la mort, de près ou de loin, il était donc du devoir du jeune homme de s’assurer qu’elle avait bien qu’il ne fallait pas que la disparition de son maître l’enchaîne à une vengeance futile qui n’amènerait assurément rien de bon.
Laissant à la demoiselle le temps de réagir à cette question sans doute inattendue, le jeune homme se redressa et s’avança jusqu’au centre du terrain, faisant naître sa lame violacée dans un vrombissement plus que familier. Si la tension pouvait monter, le garçon fut amusé de voir l’effet qu’avait cette tension sur la demoiselle : elle cherchait son sabre comme si elle pensait l’avoir oublié et cette situation fit naître un léger sourire sur le visage du jeune homme. Les plus jeunes, ne sachant pas forcément comment gérer la pression, étaient parfois décontenancés par certaines situations mais le jeune maître n’imaginait pas que sa présence pouvait provoquer une telle situation…il ne se pensait pas intimidant pour autant. Haussant très légèrement les épaules, il se mit en garde et expliqua brièvement à la demoiselle qu’ils allaient faire quelques petits échanges afin qu’il observe un peu ce dont elle pouvait être capable. Il ne pouvait pas aider une personne s’il ne savait rien d’elle, après tout.
Les échanges ne durèrent pas plus de quelques minutes afin de ne pas trop épuiser la demoiselle d’entrée de jeu. S’adaptant à son niveau comme il savait si bien le faire, le jeune homme usa de feintes pour la pousser à se défendre et, également, à passer à l’offensive. Il ne lui fallut pas plus d’une poignée de ces échanges pour voir que la demoiselle avait une agilité certaine et un potentiel qui ne demandait qu’à être exploité mais, comme souvent avec les jeunes padawans, elle hésitait beaucoup trop lorsqu’il était temps de passer à l’offensive et c’était l’un des points qui allaient devoir être travaillés.
C’était toujours aussi intéressant d’évaluer chaque nouveau venu et d’étudier le style de combat qui lui irait le mieux, car chaque personne au sein de l’Ordre était unique et il n’y avait pas deux façons identiques d’enseigner l’art du combat au sabre à deux nouveaux venus. Après quelques échanges, laissant la demoiselle reprendre son souffle, le garçon se recula de quelques pas et abaissa sa lame avant de lancer à la demoiselle :

« Ton potentiel est indéniable, jeune padawan. Tu es sur la bonne voie, cependant ton hésitation pourrait t’être fatale à l’avenir, c’est un des points qu’il faudra travailler. »

Montrant des bouteilles d’eau posées sur des bancs, contre le mur de la salle, d’un mouvement de sa main libre, le jeune garçon ajouta :

« Je te laisse te désaltérer un peu, nous reprendrons ensuite si tu le souhaite. »

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En entendant la question du maître, Camalia eut l'impression de recevoir un jet d'eau glacée dans la figure. La façon directe du maître d'aborder les choses la déstabilisait un petit peu, et la contrariait presque en cet instant précis. Mais cherchait-elle à venger son maître ? La jeune padawan n'était pas sûre. Dans un premier temps, parce qu'elle n'y avait jamais vraiment réfléchit. Le manque d'informations, de preuves, d'indices concernant la disparition de son maître l'avait surtout laissé perplexe et désemparée. La colère était venue après, mais la jeune fille avait en quelque sorte réussi à la repousser, à la maîtriser. Elle ne voulait pas finir mal, elle voulait faire honneur et justice à son maître, et ne serait-ce que pour ça, elle ne se laisserait pas dompter par ses émotions. Elle se l'était promis. Pourtant... Chaque fois qu'elle pensait à lui, son cœur semblait exploser dans sa poitrine, laissant un énorme trou béant que rien ne pouvait combler. Maître Dan'lie était devenu comme un père pour elle, quelque part bien plus que son wookie adoptif ne l'avait jamais été, bien qu'il fut parfait pour la jeune fille. Oui, elle voulait venger son maître, en vérité. Mais pas de suite. Son heure viendra, où elle pourra rendre justice, et ses comptes par la même occasion. Alors, la jeune fille répondit simplement :



-Je n'en sais rien, maître.

Elle sentit bien que le maître l'évaluait, d'une manière ou d'une autre, il était en train de la jauger. La padawan fit donc ce qu'elle faisait toujours dans ce genre de situation, elle se calma et tenta de devenir aussi impassible que possible. Elle tenta elle même de cerner le dit Vocklan, mais outre ses impressions de départ, rien ne lui vint. Elle laissa vite tomber pour se concentrer sur l'exercice à venir.

Lorsqu'elle s'avança vers le maître, un peu gênée après ce qu'il venait de se passer avec son sabre, la Corrélienne sentit soudain une certaine assurance monter en elle. C'était comme lorsqu'elle s'entraînait autrefois, elle voulait faire de son mieux pour épater les gens autour d'elle, et si ça ne fonctionnait, elle voulait pouvoir les regarder en souriant et dire : « Hey, j'ai la classe ou pas? » sans se laisser démonter. Les échanges ne durèrent que quelques minutes, et la technique du maître scia bien rapidement la jeune fille. Il s'était parfaitement adapté à son niveau, et chacun de ses mouvements semblaient pour lui aussi naturel que de respirer. Il était nettement plus expérimenté que son ancien maître, cela se voyait de suite. Maître Dan'lie était plus concentré sur les techniques de la Force et sur la méditation, c'était là un très différent challenge pour la jeune fille. Lorsqu'ils terminèrent leurs échanges, Camalia ne put s'empêcher de grimacer. Elle risquait d'avoir du mal à s'habituer à ce nouveau train de vie qu'elle sentait arriver au triple galop. Elle prit quelques minutes pour reprendre sa respiration. Elle eu un sourire en coin en entendant le jeune maître lui dire que son hésitation pourrait lui être fatale. C'était loin d'être la première fois qu'on lui faisait cette remarque, mais la jeune padawan n'avait absolument aucune idée de comment y remédier. Il s'agissait de quelque chose qu'elle ressentait au plus profond d'elle même, et il lui semblait difficile de changer cela. Cependant, elle faisait confiance aux maîtres Jedis. Ces derniers savaient tous très bien de quoi ils parlaient et étaient plus qu'aptes à enseigner aux padawans ce qu'ils avaient à apprendre. Elle ne doutait pas qu'un jour, cette peur qu'il l'animait lorsqu'elle combattait la quitterait. Le maître lui montra en suite les bouteilles d'eau, mais elle n'alla pas boire. La padawan n'avait pas encore soif, et était intriguée. Elle voulait savoir ce que le maître avait prévu pour la suite, et en même temps, voulait lui annoncer la plus ou moins bonne nouvelle et retourner dans le parc pour faire ce qu'elle faisait le plus souvent depuis quelques jours : écouter le vent dans les arbres et tenter de reconnaître les différents cris d'oiseaux. En bref, Camalia avait hâte d'en finir.
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La plupart des jeunes qui arrivaient ici n’avaient rien connu de la vie car ils avaient été arrachés à leur famille bien trop tôt pour en garder le moindre souvenir, ils étaient comme des pièces de porcelaines qui n’attendaient que d’être brisées au moindre choc ou au moindre contact avec la dure réalité. Lorsque l’on faisait face à un tel individu il fallait généralement prendre de gants, prendre garde à ne pas trop les brusquer ou à ne pas leur mettre dans la tête des idées qui ne leurs étaient jamais venu à l’esprit jusqu’à maintenant…cependant ce n’était pas le cas de la personne face au jeune homme. En effet, même si elle était jeune, charmante et avait encore toute la vie devant elle, cette jeune demoiselle avait été confronté à la perte d’un être cher, au vide qui se formait juste après cette perte et à la colère qui poussait l’individu à chercher réparation pour le dommage subi.
Si l’intention du jeune homme n’était pas de choquer ou brusquer la demoiselle, son but était de l’observer afin de voir sa réaction et de savoir si elle avait déjà envisagé de faire couler le sang elle-même pour venger la mort de son défunt maître. Même si cela était totalement contraire aux principes de l’Ordre, le jeune homme avait suffisamment vécu avant de devenir un jedi pour comprendre la volonté de vengeance d’une personne et surtout connaître le goût qu’elle laissait dans la bouche après l’acte. C’était comme un goût métallique avec un arrière-goût de travail inachevé…sans doute parce que ce n’était finalement qu’après l’acte que l’on se rendait compte de la futilité de ce dernier. La demoiselle était un peu perdue ou du moins était-ce ce que sa courte réponse suggérait, ce n’était finalement ni bon ni mauvais qu’elle ne sache pas vraiment où elle en était. Si elle avait déjà pensé à faire justice elle-même son langage corporal et sa réaction l’auraient suggéré…au lieu de cela le jeune homme faisait face à une demoiselle qui se découvrait un peu plus chaque jour et qui avait besoin d’un nouveau mentor pour la remettre sur la bonne route.
Ni plus, ni moins.

La demoiselle tentait de ne pas laisser parler son cœur, préférant paraître impassible pour gagner en crédibilité auprès de son interlocuteur, sans doute, cependant ce dernier ne cherchait pas à faire face à une machine mais à un être humain. L’ordre enseignait les dangers de se laisser guider par ses émotions cependant le jeune homme ne voyait pas pourquoi quelqu’un devrait s’interdire de totalement les ressentir car les émotions étaient une des choses qui étaient propres aux êtres humains.

« Nul besoin de tenter d’être impassible avec moi, je ne te jugerai pas. C’est avec ça que je veux que tu parles. »

Joignant le geste à la parole, le jeune homme s’avança près de la demoiselle et pointa du bout du doigt la poitrine de la demoiselle, ou plus précisément ce qui était censé être en-dessous : son cœur. Il ne cherchait pas à avoir affaire à des robots, il se fichait des étudiants modèles qui répétaient ce qu’ils entendaient sans en comprendre un mot et simplement pour faire plaisir aux professeurs. Il voulait pouvoir avoir une discussion sincère avec quelqu’un, ni plus ni moins, et c’était ce qui lui manquait le plus au sein de l’Ordre par rapport à son ancienne vie.
Bientôt l’entrainement débuta donc et la demoiselle semblait déterminée à montrait ce qu’elle valait au jeune homme, ce qui était tout à son honneur…si c’était cela que Lorn cherchait. Le jeune maître n’avait que faire des padawans vantards qui criaient leur talent au sabre sur tous les toits, il n’avait que faire des padawans qui tentaient de respecter à la lettre les leçons des maîtres sans se les approprier un seul instant. Que cherchait-il alors ? La réponse était on ne peut plus simple : du dévouement, de l’écoute et de la persévérance. Se redressant en voyant que la demoiselle n’avait pas soif, le garçon lui fit signe de s’approcher pour reprendre les exercices. Une fois les échanges lancés, toujours au même rythme soutenu, le garçon débuta une conversation en demandant à son interlocutrice :

« Dis-moi, quel est ton but en rentrant dans l’Ordre ? Chaque padawan à un but, une vision des choses qui lui est propre et j’aimerai entendre la tienne. »

Se battre tout en parlant n’était clairement pas une chose aisée pour quelqu’un qui avait déjà besoin de se concentrer pour combattre correctement, c’était donc là un autre exercice qui montait d’un cran le niveau de difficulté, cependant le jeune homme avait besoin d’une réponse. Il avait envie de connaître cette demoiselle et pas seulement don style de combat, il avait envie de savoir comment elle se projetait dans le futur et comment elle souhaitait servir l’Ordre et la Force. Ni plus, ni moins.

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Camalia resta quelque peu songeuse. Elle tentait encore de comprendre pourquoi le maître lui avait posé cette question. Était-ce une question piège? Non, ça n'en avait pas l'air. C'était une simple question, sûrement pleine de sagesse, ou de prudence, ou ne quelque chose qui échappait à la jeune fille. Elle était encore jeune et très naïve, et tentait parfois un peu trop de tout comprendre et de tout contrôler, alors qu'elle était très mauvaise à cela. D'ailleurs, le maître s'en rendit compte.
Lorsqu'il lui fit la remarque, et lui expliqua de parler avec son cœur, et la jeune Corrélienne ne put s'empêcher de sourire. Elle faillit laisser échapper un rire mais préféra s'abstenir; s'il s'agissait de parler avec son cœur, elle ne tenait tout de même pas à vexer le maître. Ses paroles lui avaient simplement rappelés celles de son ancien maître, et cela avait rassuré Camalia.


"Ce ne sera peut-être pas si terrible finalement, je devrais m'en sortir..." se dit la padawan en soupirant légèrement.
Elle espérait à présent être à la hauteur des attentes du maître. Son désir de rendre Dan'lie fier pourrait bien très vite se transformer pour Lorn. Et puis, elle était d'accord avec lui. Elle trouvait certains membres de l'Ordre parfois bien trop sérieux et froids, c'était une chose qui la déprimait fortement. Elle aimait se sentir en vie, et sentir les gens autour d'elle vivants, elle voulait les entendre rire, soupirer, crier, elle aimait savoir qu'il s'agissait toujours d'êtres humains et non de machines ou d'amas de particules programmés pour être bons-et-sage-et-c'est-tout. Elle répondit alors dans un second soupir:
- Vous avez raison, pardonnez-moi maître. Je vais tâcher de rester le plus naturelle possible. Tant pis pour vous si vous regrettez cette décision!
Elle fit un sourire qui ressemblait fortement à une grimace, et se dit qu'elle aurait sans doute due se taire puis ils reprirent leurs échanges. Ils se passèrent plutôt bien aux yeux de la Corrélienne, elle arrivait à tenir le rythme sans trop de mal et se concentrait pour avoir une bonne attitude, quand Lorn lui posa soudain une question. Tout en continuant les échanges. La padawan le fixa alors avec un petit air de reproche. Etait-ce pour lui montrer comme il était doué, comme ceci n'était qu'un petit jeu pour lui, alors qu'elle-même en bavait quelque peu? Soit, alors Camalia se prêterait au jeu, elle aimait pouvoir se dépasser. Même si c'était certainement autre chose, la Corrélienne était une grande enfant et prenait de toutes façons tout pour un jeu. Elle réfléchit alors. Quel était son but en rentrant dans l'Ordre... Tiens, c'était là une très bonne question. Camalia n'y avait jamais vraiment réfléchit. A la base, elle avait voulu cela pour échapper à son inévitable avenir de pathétique serveuse dans un restaurant situé dans l'un des quartiers les plus mal famés de Corrélia, et parce qu'elle trouvait à l'époque que les Jedis avaient la classe. Mais elle pensait avoir un peu mûri depuis, au moins un chouia, et elle pensait avoir trouvé de vrais bonnes raisons. Elles n'étaient pas originales, et étaient plus ou moins communes à celles de n'importe quel membre de l'Ordre Jedi - ou de n'importe qui, d'ailleurs. Alors, la jeune fille répondit, en haletant quelque peu avec l'effort:


- Eh bien, J'imagine que c'était avant tout pour échapper à un avenir terne et peu alléchant. Quand on travaille dans le restaurant d'un Wookie sur Corrélia, on a peu de chances de briller un jour.
Elle s'arrêta un moment pour se concentrer un peu plus sur ses passes, sentant qu'elle perdait le rythme, reprit le contrôle de sa respiration puis reprit:


- Et puis, grandir dans des quartiers pauvres et mal famés, ça vous forge peut-être le caractère, mais ça vous fait surtout vous rendre compte du point auquel vous êtes mal logés. Surtout en venant au Temple, ça m'a fait découvrir une toute nouvelle façon de vivre. Tellement plus... Saine!
Camalia expliqua rapidement au maître son enfance sur Corrélia puis faillit trébucher mais se rattrapa avec une petite pirouette. Elle sourit en coin comme elle le faisait si souvent et continua:


- Du coup, je me suis rendue compte à quel point certains endroits dans le monde sont hostiles et mal famés. Corruption, crimes en tout genre, pauvreté, malheur, maladie... J'aimerais pouvoir mettre un terme à tout ça. J'aimerais pouvoir permettre aux enfants d'avoir une meilleure vie, d'avoir une possibilité d'avenir.
Elle pensa alors à ses amis d'enfances, restés sur Corrélia. Il y avait de là deux ans, elle avait rendue visite à son père adoptif, et avait apprit qu'un de ses plus proches amis était devenu un contrebandier hautement recherché dans toute la galaxie. Ses amis, lui apprenant la nouvelle, étaient soit fiers de lui, soit complètement brisés. Camalia aurait aimé pouvoir les aider, et c'était devenu une espèce de furie qui s'était logée en elle: elle voulait rendre le monde un peu meilleur, si elle le pouvait, et devenir un chevalier Jedi, un gardien de la Paix, semblait tout indiqué pour.


- Et puis, reprit-elle en commençant à avoir très soif et chaud, entre nous; je connais peu de choses aussi attrayante que devenir un chevalier Jedi. C'est la pure classe!
Elle se rendit compte qu'elle commençait à perdre le rythme. Elle avait vraiment soif, parler tout en se battant était une réelle épreuve, aussi la jeune padawan espérait pouvoir bientôt faire une pause. Pour avancer cette dite pause, une idée lui traversa l'esprit. De toutes façons, elle n'y tenait plus:
- Maître Vocklan, j'ai un aveux à vous faire. Je ne suis pas venue ici pour m'entraîner.




Spoiler:
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Le jeune homme avait été formé pour être un bretteur de talent et pour être capable de conseiller et guider autrui. Contrairement à ce que les maîtres apprenaient généralement à leurs padawans, il n’avait pas été vraiment formé à devenir un maître à son tour et ne savait donc jamais vraiment que donner comme judicieux conseils, surtout lorsque cela ne touchait pas son domaine d’expertise. Si son maître lui avait appris à tempérer son honnêteté qui pouvait être parfois trop franche pour son propre bien, le jeune homme avait gardé cette manie de laisser son cœur parler avant tout autre organe et cela lui avait joué des tours plus d’une fois. Il savait comment il avait réagi à la douleur et à la violence du monde extérieur mais au sein de l’Ordre il était un cas unique en son genre, il était déjà vieux lorsqu’il avait été accepté et avait gardé des séquelles pendant très longtemps. Malheureusement  tous les jeunes padawans n’étaient pas aussi dévoués et résistants que lui, tous n’étaient pas capables de surmonter ce qu’il avait surmonté et, de ce fait, il ne savait jamais vraiment si ses paroles ou ses conseils étaient adaptés. Jamais auparavant il n’avait eu à conseiller des jeunes sur autre chose que la maîtrise du sabre et tout ce qui l’entourait, jamais auparavant il n’avait eu à sortir de sa zone de confiance et il ne savait donc pas s’il suivait la bonne voie.
Avant toute chose, le jeune homme préférait faire face à des personnes sincères et faisait donc toujours en sorte de les mettre à l’aise, c’est la raison pour laquelle il demandait à la demoiselle de laisser parler son cœur plutôt que de dire au jeune maître ce qu’il voulait entendre. Il arrivait un moment où il fallait savoir s’approprier les enseignements de l’ordre plutôt que de les apprendre et les appliquer à la lettre comme un étudiant premier de sa classe. Souriant à la remarque de la demoiselle concernant la volonté d’agir de façon plus naturelle, le garçon lui répondit, comme pour la rassurer :
« Nul besoin de t’excuser. Tu ne fais que suivre les enseignements de l’Ordre concernant la tempérance et la maîtrise de tes émotions. »

Il était peut-être encore un peu trop tôt pour qu’elle vole de ses propres ailes et s’approprie les leçons de l’Ordre mais elle semblait définitivement sur la bonne voie. Le jeune homme désirait donc connaître la personne qu’il avait en face de lui, notamment la façon dont elle imaginait son avenir au sein de l’Ordre et la raison pour laquelle elle en faisait partie. La demoiselle n’avait certainement pas connu le luxe et l’opulence, elle avait connu la pauvreté et cette nouvelle vie dans l’Ordre avait sans doute sonné comme une seconde chance à ses oreilles. Elle aurait été bête de refuser cette chance et avait donc pris la main qui lui avait été tendue. Avait-elle vu l’aspect le plus horrible et le plus violent de l’humanité ? Le jeune maître ne pouvait que supposer que non et espérait ne pas avoir tort, car nul enfant ne devrait être exposé à cela.
Si certains jeunes ne désiraient que la reconnaissance de leur talent, la demoiselle avait une vision bien plus altruiste des autres car sa seule préoccupation était de rendre cette galaxie un peu moins sombre, un peu plus chaleureuse et c’était tout à son honneur de voir les choses de la sorte. Le jeune homme lui sourit donc et la rassura par un :
« Tu ne pourrais être plus dans le vrai. »

Avoir une vision aussi pure et altruiste des choses était quelque chose de rafraichissant et la demoiselle parvint à arracher un sourire amusé au jeune homme lorsque révéla son goût pour la voie qu’elle suivait actuellement. Malheureusement tout le monde n’était pas aussi ouvert d’esprit qu’elle et ne voyait pas la voie du jedi de la même façon. Certains les voyaient comme les gendarmes de la galaxie, ceux qui fourraient leurs nez partout et qui ne faisaient que donner des leçons encore et toujours. Tandis que d’autres voyaient les jedis comme des espèces de moines isolés du monde et de la réalité de ce dernier, ignorant de ce qu’il se passait dans la galaxie. Soupirant, déçu de ces visions erronées, le maître lança :
« Certaines personnes voient notre vie comme une existence faite de privation et d’isolement. Je suis content que tu voies les choses différemment. »

Désirant reprendre l’entraînement une dernière fois, le garçon fut arrêté dans sa lancée lorsque la demoiselle révéla la raison de sa tension aisément palpable : la raison première de sa venue n’était pas vraiment la volonté de s’entraîner. Avait-elle quelque chose sur le cœur qu’elle n’avait pas osé dire ou demander jusqu’à maintenant ? Avait-elle attendu de mieux connaître son interlocuteur avant de s’ouvrir ? Désactivant son sabre, le concerné vint s’assoir sur un des bancs de la salle avant de reporter son attention sur la demoiselle et lui demander :
« Souhaiterais-tu me révéler la véritable raison de ta présence ici ? »
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Si Camalia ne savait encore rien de la vie, elle ne faisait pas souvent cas de ce qu'on tentait de lui apprendre. C'était très certainement son tempérament de tête de mule qui voulait ça, mais à part les maîtres Jedis, la jeune adolescente n'écoutait que très rarement les conseils et remarques qu'on lui prodiguait. Elle avait grandit avec pour principe que seul les sages valaient la peine qu'on les écoute, et bien que sa petite vie lui ait jusqu'ici prouvé le contraire à maintes reprises, la vérité était que la padawan n'accordait que très difficilement sa confiance, et préférait en général se fier à son instinct. Même si elle accordait énormément de respect à tout être qu'elle rencontrait, elle ne prêterait en général que peu d'attention aux phrases que ceux-ci prononçaient. Oui, au final, seul les paroles des maîtres et chevaliers Jedis avaient pour elle matière à réfléchir. Peut-être était-ce déjà beaucoup pour la jeune fille. Le fait est qu'elle estimait pour l'instant la personne qui se tenait devant elle, et elle portait énormément d'attention à chacune de ses paroles, bien qu'elles ne furent pas très nombreuses. La padawan avait été habituée aux longs discours parfois un peu barbants de maître Dan'lie, toujours ponctués par des dizaines de citations, de proverbes voir de poèmes. Mais peut-être était-ce parce que Lorn Vocklan communiquait par d'autres moyens? Certaines personnes privilégiaient le regard, d'autres les gestes... D'autre la Force. Bah, ça n'avait pas vraiment d'importance en cet instant précis.
La jeune apprentie eu l'impression qu'on lui remettait une médaille.


"Bonne réponse!" lui souffla sa voix intérieur d'un ton narquois, bien qu'il n'y eut évidemment ni bonne ni mauvaise réponse. Enfin, c'était là l'avis de la jeune fille, pour ce qu'il valait.

La réflexion que fit ensuite le maître la fit mûrement réfléchir. Tiens? Elle n'avait jamais vu les choses sous cet angle. Une vie de privation? Il semblait au contraire à Camalia qu'on ne pouvait espérer vie plus complète et épanouie que celle d'un Gardien de la Paix. Il lui semblait que la meilleure façon de mourir, en paix avec soi-même et avec le reste de l'univers était bien de passer sa vie à tenter de le faire, le bien. Une réflexion que son ancien maître lui faisait souvent lui revint alors:


"Il n'y a ni mort, ni vie. Il n'y a que la Force."

Nombreux étaient les membres de l'Ordre qui disaient cela au sujet de la mort. Mais au sujet de la vie? En mourant, on rejoignait la Force pour ne faire qu'un avec elle, du moins à ce qu'avait comprit la padawan. Mais en étant en vie? Les non-utilisateurs de la Force ne vivaient-ils donc pas, aux yeux de Lorryn Dan'lie? Elle regretta de n'avoir jamais pensé à lui poser la question, puis se rendit compte qu'elle s'égarait du sujet, qui était la privation. Quand à l'idée de l'isolement, Camalia ne comprenait pas plus. Elle avait rencontré bien plus de personnes en allant au Temple que lorsqu'elle était sur Corrélia. En effet, sur sa planète natale, à part les bambins de son âge, le vieux wookie et les deux trois personnages qui, de temps en temps, valaient le coup de s'intéresser à eux... Le restaurant du vieux Wookie n'attirait pas vraiment la crème de la population, mais plutôt les vieux marins qui rentraient faire une pause, les contrebandiers qui cherchaient l'exil ou les gens trop pauvres pour aller dans un restaurant "classique". Elle répondit alors:


- Personnellement, je ne peux juste pas avoir ce genre d'opinion, car la vie au Temple est ce que j'ai connu de mieux, et de loin. Oh, n'allez pas croire que j'ai eu une enfance malheureuse et misérable, hein! Il y a bien plus mal loti!

Elle appuya cette déclaration par un rire franc. Lorsqu'elle parlait d'elle, de son enfance, elle avait souvent l'impression de paraître misérable, de faire pitié, de beaucoup trop se plaindre; alors qu'elle gardait de plutôt bons souvenirs de son enfance de petite voleuse qui montait aux arbres et s'endormait derrière le comptoir de son wookie de père. Elle et sa soeur avaient eu faim, c'était vrai, mais de là à parler de famine, elles en étaient encore loin. Non, Camalia était fière de son enfance, elle en était ravie, même si d'un autre côté la jeune fille était bien soulagée qu'elle soit loin derrière elle. Mais la jeune n'aurait sûrement jamais pu en apprendre autant si elle avait vécue dans un château ou tout était facile. Peut-être même que personne n'aurait réalisé son potentiel, et elle n'aurait jamais eu l'occasion de venir au temple.
La Corrélienne fût soudain piqué de curiosité et demanda:

- Et vous, pourquoi avez-vous rejoint l'Ordre?

Elle regretta presque aussitôt ses paroles et se mordit la lèvre. Elle n'était certainement pas disposée à poser cette question à un maître. C'est ce que Dan'lie lui aurait dit en tout cas. Ou peut-être que si, justement.


"Bah, se dit l'adolescente. De toutes façons j'y pigerais jamais rien aux convenances."

C'était bien vrai. Et même si on lui faisait une remarque une fois, celle-ci lui passait par une oreille et déguerpissait par l'autre. Alors, elle décida de ne pas s'en faire. Ce n'était pas la première fois qu'elle commettrait une bourde devant quelqu'un de plus sage, expérimenté et âgé qu'elle. Au pire, il la reprendrait.


Lorn s'arrêta lorsque Camalia lui révéla qu'elle n'était pas là pour s'entraîner. Soulagée, elle souffla profondément et, se tenant les côtes, s'approcha du maître qui s'assit sur un banc. Elle pesta intérieurement contre ce fichu point de côté mais, ne sachant pas trop ce qu'il convenait de faire, elle préféra rester debout. Se tenant devant le maître, elle prit une profonde inspiration et dit d'une voix basse et précipitée:


-L'Ordreadécidéquevousserezmonnouveaumaître.

Elle était à peu près convaincue qu'il n'avait rien comprit, aussi elle fit un sourire crispé, inspira profondément pour se calmer et reprendre son souffle et se rappeler que de toutes façons ce n'était pas de sa faute, ce n'était pas sa décision et ce n'était pas grave puis elle ajouta à voix haute et intelligible:


- Excusez-moi. Je disais donc que j'ai hier été convoquée par les membres de l'Ordre et qu'on m'y a informé qu'un nouveau maître m'avait été attribué.

"Attribué? Comme une carte resto? Sérieusement Cam??" se désespéra elle-même la jeune fille.

Elle hésita un instant puis ajouta simplement:


- Vous.

Elle se tortilla les mains en attendant la réaction de son interlocuteur, et ses angoisses de départ la submergèrent de nouveau. Elle réfléchissait à toute vitesse Et s'il ne voulait pas d'une padawan? Et s'il ne voulait pas d'elle? Et s'il prenait mal le fait qu'elle l'ai fait mariner pendant toute une séance d'entraînement?
Soudain, le blanc. Un blanc se forma dans sa tête. Elle ne pensait plus à rien, et attendit, presque sans vie, comme si son esprit avait quitté son corps, de voir ce que le maître aurait à répondre.
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Du fait de son inexpérience dans le domaine de l’enseignement et du conseil, le jeune homme devant savamment peser et mesure chacune de ses paroles avant qu’elles ne soient ne serait-ce qu’autorisées à sortir de ce qui lui servait de bouche. Il ne connaissait pas la demoiselle ni son passé, la moindre parole déplacée pourrait avoir des conséquences désastreuses et, pour une personne qui avait perdu son maître, ce n’était peut-être pas vraiment le bon moment pour l’enfoncer encore plus bas que terre. Si certains maîtres étaient devenus des experts dans l’art de la diplomatie et du fait de peser leurs mots, le jeune homme avait toujours été bien trop franc pour son propre bien, cet exercice était donc autrement plus difficile pour quelqu’un comme lui. Afin d’éviter toute erreur future, le jeune homme voulut en savoir un peu plus sur la demoiselle et ce qu’elle lui révéla le soulagea en partie. Quelle était sa plus grande appréhension ? Que la padawan soit aussi blessée par la vie qu’il ne le fut en son temps, à son arrivée au Temple. Fort heureusement elle ne semblait pas parler et agir comme une personne ayant connu les affres de la mort et de la souffrance, elle n’avait peut-être pas eu une enfance heureuse et luxueuse mais elle savait au moins que le monde de dehors n’était pas tout blanc…à l’inverse de beaucoup de jeunes apprentis qui ne connaissaient rien en dehors des murs du Temple.
C’était bien de savoir que le maître ne faisait pas face à une enfant totalement naïve, mais c’était également plaisant de savoir qu’il n’avait pas affaire à une autre victime de la violence omniprésente dans cette sombre galaxie.
Si le jeune homme sentit ensuite une légère hésitation chez la demoiselle, il en reconnut immédiatement la cause lorsque cette dernière lui demanda, sans doute poussée par la curiosité, la raison pour laquelle il faisait partie de l’Ordre. Faisant mine de réfléchir comme pour trouver une réponse, alors qu’il ne faisait que peser ses mots une fois encore, le garçon finit par répondre :
« Pour échapper à une vie qui m’aurait mené vers une mort inévitable et prématurée. Et pour apporter ma contribution à l’Ordre, la République et la galaxie, bien entendu. »

Cette charmante créature n’avait clairement pas besoin d’entendre et connaitre les horreurs qui avaient frappé l’enfance du jeune garçon. Elle n’avait pas besoin de savoir que ce garçon avait connu l’esclavage et n’avait clairement pas besoin de savoir qu’il en était arrivé à tuer bon nombre de ses amis, de ses meilleurs amis…et surtout son petit frère. Son cher et unique petit frère…c’était aussi pour honorer sa mémoire, pour honorer ce qu’il aurait pu devenir s’il avait été encore en vie que son grand frère avait fait taire sa rage omniprésente dans chaque fibre de son corps pour apprendre à vivre en société. Cela n’avait pas été facile mais il avait appris à attraper la main qui lui avait été tendue, il avait appris à écouter, il avait appris à contrôler ce surplus d’énergie qui ne demandait qu’à jaillir de son corps et à s’en servir à bon escient.
Cela n’avait pas été simple mais il y était arrivé. S’il avait pu le faire, n’importe quel autre jedi pouvait en faire autant.
Voyant la demoiselle se remettre à hésiter de nouveau et à stresser, le garçon se redressa et fut sur le point de lui dire de respirer et de prendre son temps lorsqu’il décida enfin de sortir ce qu’elle voulait dire…à une vitesse telle que le garçon pencha la tête sur le côté en signe de surprise et d’incompréhension avant de lui demander :

« Pardon ? Je n’ai pas bien compris. »

Il savait que les jeunes étaient facilement stressés, surtout au début, surtout face à des chevaliers ou des maîtres qui leur étaient inconnus, cependant il essayait de faire son maximum pour la mettre à l’aise et cela ne se ferait sans doute pas du jour au lendemain. Attrapant une serviette qu’il passa dans son cou pour se débarrasser de sa sueur, avant de la poser sur sa tête comme pour se faire de l’ombre, le jeune homme vit sa concentration se briser en mille morceaux lorsque la jeune padawan lui révéla la raison principale de sa venue.
Elle n’était pas venue pour s’entraîner, elle n’était pas venue pour discuter mais pour avouer au jeune homme qu’il allait devoir abandonner sa vie de maître d’armes, abandonner ses journées passées à se perfectionner et à conseiller et entraîner bon nombre de jeunes éléments…il allait devoir abandonner tout ce rythme de vie solidement établi pour l’entraîner, pour s’occuper de la jeune fille qui se dressait devant lui.
Il avait longtemps hésité, il avait longtemps douté de lui-même et de sa capacité à prendre en charge la formation complète d’une personne, repoussant encore et encore l’échéance malgré les conseils de ses pairs qui l’enjoignaient à le faire. Il n’était pas un maître comme les autres, il n’était pas aussi calme et sage que ce que l’on attendrait d’un maître à part entière, on lui avait d’ailleurs attribué ce titre pour ses capacités martiales plus que pour ses talents d’enseignement. Il le savait, il savait qu’il devait croire en lui-même et ce constats lui rappelait les nombreux conseils de son maître à ce sujet car cela avait toujours été l’un de ses problèmes…croire en lui…croire en sa capacité à faire les bonnes choses et les bons choix.
Prenant son temps pour accuser la nouvelle et pour réaliser tout ce que cela impliquait, le jeune homme ferma les yeux pendant quelques secondes et respira calmement car désormais il se devait d’être un modèle pour la frêle créature qui se tenait devant lui. Finalement il souffla :
« Vraiment ? C’est…inattendu. »

Inattendu ? Non, pas vraiment, quelques jours auparavant il avait sauté le pas en demandant au conseil de lui trouver quelqu’un, cependant il avait cru avoir le temps de s’adapter à ce changement en pensant que trouver une personne prendrait facilement plusieurs semaines. Il avait sous-estimé le grand nombre de padawans qui n’avaient pas ou plus de maitres, il n’avait pas réalisé que l’Ordre pourrait avoir autant besoin que lui que cela pour former la future génération de jedis. Peut-être que c’était une bonne chose qu’on lui mette un coup de pied aux fesses de cette façon, peut-être était-ce une bonne chose pour le forcer à bouger et à e prendre en main de façon constructive. Posant sa main sur sa serviette pour la faire glisser de sa tête, le garçon avoua donc :
« J’avais bien demandé au conseil, il y a peu, de me trouver un padawan. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si rapide. »

Se redressant fièrement et avec une certaine assurance bienveillante, tel un titan ou un colosse, le garçon fit face à la demoiselle et posa une chaude main sur son épaule droite, comme pour la rassura, avant de lui avouer avec un certain sourire :
« Mais, finalement, je suis heureux que la Force m’ait mené à toi.. »

Malheureusement la demoiselle semblait être un peu plus nerveuse que le jeune homme à l’écoute de cette nouvelle et le garçon ne sut pas vraiment pourquoi. Il n’avait jamais été dans sa situation, il n’avait connu qu’un seul maître et ne pouvait donc deviner ce qui pouvait bien traverser un si jeune esprit. Que pensait-elle ? Qu’imaginait-elle ? Qu’espérait-elle ? Lorn avait besoin de savoir pour pouvoir commencer sur de bonnes bases, il lui demanda donc :
« Es-tu insatisfaite de cette décision ? Ou penses-tu que je vais la refuser ? Tu sembles…nerveuse. »

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Une ribambelle de novices fit son apparition sur le terrain. Camalia se dit qu'elle ne devrait peut être pas trop traîner dans le coin, vu l'heure. De toute façon, la faim lui tiraillait les entrailles. Elle observa un instant l'armée de petits futurs-Jedis qui prenaient place sur le terrain, en s'asseyant tous en cercle sur le sol, braillant avec énergie. Ils attendaient sûrement un maître, qui tenterait avec beaucoup de courage et de patience d'inculquer quelque chose à ces bambins bruyants et frivoles. La corellienne songea avec une douce nostalgie à quand elle même n'était qu'une novice de huit ans, qui courait de salles en salles, toujours en retard et perdue. Elle n'avait pas vraiment changé de ce côté là. Elle se souvint du jour où elle avait apprit que maître Dan'lie deviendrait son maître à juste titre. Elle n'avait dans un premier temps tout simplement pas comprit, ce n'est qu'une bonne semaine plus tard qu'elle s'était soudain écriée, alors qu'il étaient en excursion en ville: "Mais en fait je suis votre padawan, Maître Dan'lie?" Celui-ci l'avait alors fixé d'un air qu'il se voulait sérieux et réprobateur, mais n'avait pu s'empêcher de rire, finalement. Depuis ce jour, il n'avait jamais au grand jamais pu adresser ne serait-ce qu'un regard courroucé à la jeune enfant. Il ne l'avait même jamais envoyé aux corvées, il l'avait déjà menacé; ça oui, mais sans en avoir le cœur. C'était en général les chevaliers qui devaient se la farcir le reste du temps qui craquaient assez vite.


En observant les enfants assis ainsi par terre, Camalia eut une pensée triste à leur égard, vis à vis de la question de Lorn Vocklan. La plupart des novices qu'elle voyait là étaient au temple depuis leur plus tendre enfance. Certains étaient même arrivés alors qu'ils n'étaient que de minuscules bébés qui n'ont conscience de rien à part de leur estomac. Ils n'avaient jamais connu la dureté, ou ne serait-ce qu'une partie, du monde qu'il y avait, là, dehors, et qu'ils auraient à affronter un jour. Ils n'avaient pas non plus connus d'enfance heureuse et épanouie auprès de leur famille, d'amis. Mais alors, pourquoi étaient-ils là, eux? Finalement, qu'est-ce qui les poussait à poursuivre leur formation? Si la plupart y avait été contraint, pourquoi personne ne se rebellait-il jamais, en grandissant? Pensaient-ils de la même manière que la jeune corellienne? Elle tenta alors de s'imaginer, si elle avait vécue toute sa vie au temple. Elle n'était pas sûre qu'elle aurait alors pu avoir ce même désir de faire le bien, cette même volonté de préserver l'ordre et la justice dans ce monde de brutes.


Camalia reporta son attention sur le maître quand il lui donna sa réponse. Elle sentit alors comme une cascade glacée lui traverser les entrailles. Aïe. Ça, ça ne pouvait pas signifier qu'il avait vécu dans un magnifique château entouré d'une famille bienveillante et de chers amis. Elle préféra ne pas en demander plus, de peur de remuer de peut-être mauvais souvenirs, ou de paraître déplacée. Elle hocha alors lentement la tête, en signe de respect et de compréhension.


La réaction du maître face à son charabia vitesse lumière détendit un peu la pauvre padawan couleur écrevisse qu'était Camalia en cet instant précis. Si elle avait été moins nerveuse, voir le maître prendre cet air décontenancé avec sa serviette ainsi positionné sur sa tête l'aurait probablement fait pleurer de rire. Elle aimait voir les gens -ceux de l'Ordre en particulier- perdre un peu de leur sérieux parfois taciturne. Cela lui rappelait qu'ils étaient humains après tout, et non des super héros qui gardent prestance et calme absolue en toute circonstance.
L'adolescente prit alors bien soin de répéter et d'articuler lentement sa déclaration.


Camalia sentait de plus en plus cet espèce de blanc l'envahir, alors que le maître, peut-être, cherchait ses mots. Peut-être pour lui annoncer qu'il ne voulait pas de padawan? Aaah, voilà qu'elle se remit à cogiter à toute vitesse dans sa tête, imaginant tous les refus qu'il pourrait émettre. Finalement, elle fut surprise-et ô combien rassurée!- de cette nouvelle. Le conseil ne l'avait pas informé qu'il était en fait à la recherche d'un apprenti, justement. Il avait donc sûrement déjà du prévoir le coup, et n'était pas totalement prit au dépourvu, ce qui était déjà une très bonne chose.
Lorn, tel un immense colosse gigantesque, se redressa de toute sa hauteur devant Camalia qui, elle en revanche, semblait rétrécir peu à peu. Il posa alors une main sur son épaule et lui sourit, donnant une sensation grandissante de "yipee" à la jeune fille:


« Mais, finalement, je suis heureux que la Force m’ait mené à toi.. »


Bien. Bienbienbien. Que faire à présent, lui sauter dans les bras? Faire une pirouette? Danser pour exprimer son soulagement?
Finalement, la jeune apprentie sourit grandement au maître et inclina respectueusement la tête.
La question qui suivit fit retrouver à l'adolescente un air grave. Insatisfaite, non elle ne l'était pas. Elle n'était pas sûre d'être prête à accepter la tutelle d'un nouveau maître, ça, c'était sûr. Elle avait l'impression qu'une part d'elle resterait toujours fidèle à Lorryn Dan'lie, et c'était un problème. Cette part était comme figée de l'intérieur.
Camalia répondit avec lenteur, comme si elle cherchait ses mots:


- Je suis très honorée d'être votre nouvelle apprentie, soyez en sûr maître Vocklan. Cela dit, j'étais terrifiée et de ce fait quasiment certaine que vous refuseriez, nous ne nous sommes jamais vu auparavant, après tout.


Elle appuya cette réponse d'un grand sourire sincère et détendu, souriant à cette nouvelle relation qui venait de naître, et qui ne pourrait que prospérer, que ce soit en bien ou en... Moins bien.
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Alors que les minutes s’écoulaient, l’activité du Temple reprenait son cours habituel et bientôt les couloirs redeviendraient remplis de jeune élèves impatients, ou non, d’écouter les leçons de leurs professeurs. Certains d’entre eux choisiraient peut-être cette salle pour illustrer leurs propos et pour avoir la possibilité de passer directement à une phase un petit peu plus pratique…c’était généralement dans cette partie qu’intervenait le jeune homme mais, en voyant ces jeunes enfants arriver et s’assoir en cercle dans un coin de la pièce, il sentit comme un léger pincement au cœur en se rendait compte qu’il devait aujourd’hui laisser sa place pour pouvoir entrer dans la vie d’une padawan en particulier. Il ne s’agissait plus aujourd’hui d’enseigner au plus grand monde et d’influencer le plus de jeunes esprits à la fois, il n’était plus vraiment question de s’adresser aux masses ou de laisser venir à lui les plus nécessiteux mais de mener à son terme la formation d’une personne dans sa totalité. Pouvait-il faire cela ? Même si son cœur lui disait le contraire, son maître et le conseil de l’Ordre ne voyaient pas les choses ainsi et désiraient lui donner la chance de changer son avis sur ce dont il était capable ou non.
Il était temps d’accepter son nouveau rôle même si ce n’était aucunement aisé d’abandonner la casquette qu’il avait enfilé pendant ces dernières années. Oh non il resterait à jamais un des maîtres d’armes de l’Ordre Jedi jusqu’à ce que le conseil en décide autrement ou jusqu’à ce que son corps ne soit trop affaibli pour répondre aux exigences de ce poste, mais aujourd’hui il allait enfiler la casquette d’un maitre à part entière et c’était tout nouveau pour lui. Attendant une réaction de la demoiselle concernant ses dernières paroles qui se voulaient réconfortantes, le garçon s’attendait à une réaction spontanée de son interlocutrice mais fut surpris de la retenue dont elle faisait preuve. Elle n’était simplement pas encore assez à l’aise en la présence de Lorn pour se permettre d’être un peu plus naturelle mais le temps changerait ça, le maître ne s’inquiétait pas à ce sujet. Il ajouta donc :
« L’honneur est pour moi. Après tout tu es ma première padawan. »

Sa première, son épreuve du feu, son test qui déciderait s’il était capable ou non de former un apprenti pour en faire un chevalier ou s’il devait se cantonner à son domaine de compétence. Il ne devait pas se rater et la responsabilité qui venait de lui tomber sur les épaules le pousserait sans doute à aller demander conseil à son maître, lui qui le connaissait mieux que quiconque au sein de l’Ordre. Bientôt la concentration du jeune home retourna vers la demoiselle qui ne put cacher son appréhension et sa crainte en attendant la réponse de son futur maître. C’était amusant de voir qu’il semblait impressionner les plus jeunes alors que de son propre maître, beaucoup plus massif que lui, il n’en avait jamais eu peur : pas un seul instant. Souriant et se grattant l’arrière de la tête d’un air gêné, le jeune maître renchérit par un :
« Hum…je ne pensais pas faire peur à ce point-là. Il va falloir que je revoie tout ça, ce serait dommage que ma première padawan ait peur de moi. »

Ce serait en effet dommage que cette relation commence du mauvais pied mais, bientôt, la demoiselle saurait qu’elle pourrait être elle-même au côté de son maître et n’aurait pas besoin d’être aussi formelle avec lui : après tout il n’aimait rien de moins que la spontanéité chez les autres, le naturel, sans artifices. Prenant une légère inspiration, le garçon leva les yeux au ciel comme s’il y cherchait une source d’inspiration avant de lâcher :
«Aie davantage confiance en toi. Penses-tu que le conseil t’aurait guidé vers moi s’il pensait que tu ne me conviendrais pas ? Il est temps pour moi de prendre une place plus importante dans la formation d’un membre de l’Ordre et le conseil a jugé bon que tu sois cette personne. Tu mérites d’avoir quelqu’un qui t’aide à achever ta formation et t’aide à réaliser tes objectifs. »

À ces mots il baissa la tête et plongea ses yeux d’un bleu clair hypnotique dans ceux de sa future élève avant de conclure par un :
« Penses-tu pouvoir me laisser être cette personne ? »
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