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Une étrange agitation régnait dans le spatioport. Les hommes s'attachaient à faire disparaître les traces des combats qui s'étaient déroulés dans ces lieux. Et pour cause, Meig avait eu la désagréable nouvelle d'apprendre que l'Ordre allait mettre le nez dans ses affaires. Bien entendu, elle savait que ce serait le cas, tôt ou tard, mais elle ne pensait pas que ce serait si tôt. Il était important de faire bonne impression, non pas qu'elle veuille les Jedis de son côté, c'était irréaliste. Par contre, elle ne les voulait pas contre elle, ni eux, ni les forces républicaines.
 
"Excusez-moi, Madame. Les préparatifs sont terminés, nous sommes en attente d'ordres."
 
Meig tourna son regard vers l'homme, qui venait de s'adresser à elle. Il n'avait même pas 20 ans. Il faisait partie des nouvelles recrues, un gamin inexpérimenté au combat, mais prêt à tout risquer pour la cause. C'était le profil de la majorité de leurs recrues dans cette ville. Des recrues qui ne recevraient aucun entrainement, qui se formeraient seules, sur le champ de bataille, ou perdraient la vie. C'est pour cette raison que Meig les obligeait à l'appeler Madame, pour marquer une distance. Elle refusait de se lier à eux, alors que beaucoup allaient périr, elle préférait mettre une distance entre eux.
 
"Bien, tenez les positions extérieures pour le moment. Que la seconde section se présente ici, qu'ils s'équipent avec nos derniers arrivages."
 
Elle regarda l'homme s'éloigner pour transmettre ses ordres avant de sortir son holocommunicateur. Elle enclencha une communication avec les gardes des prisonniers. La ville ne possédant pas de prison à proprement parlé, ils avaient réquisitionné un hôtel, les chambres faisant office de cellules. Elle n'appréciait guère devoir les traiter ainsi, mais elle devait donner le change pour l'instant. Elle devait montrer une révolution aussi propre que possible. Toutefois, le moment venu tous seraient exécutés pour s'être opposés au FOA.
 
"Assurez-vous que tout soit prêt de votre côté, notre invité voudra surement s'assurer du sort de nos prisonniers."
 
Les ordres finaux étaient donnés. Ceci fait, elle devait maintenant s'assurer que tout soit prêt. Avant cela, elle prit le temps de regarder le transport qui venait de leur livrer du matériel. Elle avait insisté pour que cette livraison se fasse avant la visite du Jedi, elle ne voulait pas qu'il assiste ouvertement à l'escalade armée à laquelle ils se préparaient. Bien sûr, il s'en douterait surement, mais pas besoin qu'il en soit témoin. Au sol, les hommes s'agitaient pour aller stocker le matériel, et pour ne pas le laisser apparent.
 
Meig ne savait même pas si le Jedi avait l'intention de passer par le spatioport. En effet, il pouvait tout aussi bien venir par la route, depuis Salis D'aar. Elle avait d'ailleurs, pour l'occasion, fait réduire la sécurité autour des axes routiers de la ville. Elle ne doutait pas qu'on ne les attaquerait pas pendant une visite officielle d'un Jedi. Cette sécurité baissée lui permettait de ne pas dévoiler totalement leur stratégie à celui qui, à l'issue de cette visite, pourrait devenir un ennemi.
 
Tout était maintenant prêt dans le spatioport, elle passa une dernière fois en revue le tout du regard avant de se retourner pour sortir. Elle se fit conduire jusqu'au poste de contrôle du spatioport, profitant de sa situation surélevée pour poser son regard sur les postes de combat, désertés, qui jonchaient la ville. Elle devait maintenant attendre. Elle détestait ce sentiment, celui de ne pas tout contrôler. Elle ne contrôlait même rien, ni l'itinéraire du Jedi, ni ce qu'il allait vouloir voir dans la ville. Elle avait le sentiment que d'une seconde à l'autre tous leurs préparatifs pourraient se révéler inutiles, et c'était frustrant.
 
Le message était arrivé au centre de commandant, le Jedi demandait l'autorisation d'atterrir au Spatioport. Meig prit quelques secondes pour réfléchir, il venait au plus simple, au plus direct. Surtout, il ne passerait pas par Salis D'aar donc, il n'y aurait pas de rencontre avec le Sénat Bakurien, c'était un bon point.
 
"Vérifiez l'identification du vaisseau, braquez les batteries principales vers lui durant toute la descente! Nous ne pouvons prendre de risque. Vous l'avertirez tout de même du pourquoi de cet accueil."

Elle prit avec elle une escorte d'une dizaine d'hommes, descendant lentement vers la plateforme d'atterrissage. Meig avait pour une fois une canne, enfin sa canne improvisée était en réalité un Kisteer 1284, sur lequel elle s'appuyait. Non pas qu'elle en ressentait plus le besoin que d'habitude, mais elle avait appris à jouer de son handicap et de la pitié qu'il procurait. 
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Tel un boulet propulsé hors d’un canon, le chasseur stellaire émergeait du flot bleuté qui constituait le champ supraluminique formé par le générateur hyperdrive de l’appareil de classe Aurek. Le vaisseau en forme de flèche fendait le vide sidéral en direction de la sphère verte et bleue qu’était Bakura. Elle était si proche et donc si grande que le chasseur semblait pour sa part minuscule. Tout comme les quelques vaisseaux marchands et les quelques navires des forces de la Ligue des Mondes Périphériques qui orbitaient autour. Bakura était un monde lointain situé à la limite des régions connues et à l’opposé du territoire de l’Empire Sith qui finissait d’émerger de l’ombre. Une planète parsemée de colonies en cours de développement, et qui avait renié l’usage des droïdes depuis la grande révolution.

Mon regard, lui, finissait de se porter sur l’espace pour revenir sur les différents écrans qui parsemaient le tableau de bord. Le trafic était peut-être maigre en orbite, et un peu plus dense à la surface mais je ne pouvais bien évidemment pas me permettre de rester inattentif pour autant. Un accident était si vite arrivé. Deux minutes. Ce fut le temps nécessaire pour me rapprocher suffisamment de la planète, et pour me faire appeler par le contrôle du trafic aérospatial.

- Chasseur Aurek du contrôle planétaire de Bakura. Veuillez-vous authentifier s’il-vous-plait.

Une simple phrase, d’un homme perdu à bord de l’une de ces installations située quelque part en orbite ou bien sur la terre ferme, à Salis D’aar.

- Contrôle planétaire, ici le Chevalier Jedi Draayi. Je viens d’Ondéron, mon arrivée était prévue. Je demande l’autorisation de prendre le cap prévu selon le plan de vol transmis par le Temple Jedi. A vous.

Je me plaçais sur une trajectoire d’attente qui faisait passer mon petit chasseur à proximité d’un large vaisseau marchand. A peine chevalier –j’avais encore du mal à ne pas me présenter comme Padawan, pour tout vous dire- que je me retrouvais dans une mission qui s’avérait délicate. Il y a quelques temps, le gouvernement de Bakura a annoncé qu’une « révolte ouvrière » avait eu raison d’une ville périphérique de Salis D’aar. Que cette révolte, orchestré par un groupuscule nommé FOA souhaitait renverser le gouvernement. Bakura étant membre de la République, et de la Ligue des Mondes Périphériques, le Temple avait pris la décision de visualiser plus en détail la situation avant de potentiellement faire une déclaration.
C’était là une décision compréhensible, de par le fait que, par le passé, le Temple avait déjà eu à gérer des cas de guerre civile. On en était pas encore là à Bakura, fort heureusement.

Cette mission d’observation m’avait été confiée, au lieu d’un Consulaire qui semblait pourtant plus compétent sur le plan diplomatique. Mais la situation pouvant dégénérer à tout moment, sans doute le Conseil a-t-il préférer m’envoyer moi, Jedi Gardien. C’était aussi peut-être un moyen de me tester en tant que Chevalier ? Ce n’était pas important.
Je devais donc observer, et cela sans prendre parti. Ainsi, conseiller n’était pas ma mission. Je devais simplement envoyer des rapports journaliers au Temple.

- Bien compris Chevalier. Votre plan de vol a été approuvé. Vous êtes autorisé à vous diriger vers la surface. Soyez prudent. Terminé.

J’acquiesçais, remerciant simplement l’homme en question avant de virer sec. Et après moult turbulences, je passais les multiples couches de l’atmosphère pour finalement découvrir les vastes espaces sauvages qui constituaient la surface de Bakura. Je passais rapidement au-dessus de la capitale, sans m’y arrêter. Ma destination était plus lointaine de plusieurs kilomètres. Et bientôt, au loin, je discernais les premières structures. Il était temps de signaler mon approche. Ainsi, je recommençais, comme la première fois :

- Ici le Chevalier Jedi Draayi, en mission pour l’Ordre Jedi. Je transmets le code d’identification et demande l’autorisation de me poser.

J’exécutais la manœuvre, transmettant le code et ralentissant ma vitesse. La réponse, elle, ne tarda pas, et semblait claire. Plusieurs voyants du tableau de bord s’illuminèrent et un son quelque peu strident me prévenait que plusieurs radars de tirs m’avaient verrouillé. Et la raison offerte par le centre de contrôle de la ville aux mains du FOA me semblait valable. Après tout, jusqu’à ce que j’aie foulé le sol, rien ne prouvait à cent pour cent que j’étais bien la personne que je prétendais être.

Et faisant un tour rapide de la ville, je terminais ma descente au niveau d’une aire d’atterrissage du spatioport. Finissant en stationnaire, les patins du vaisseau finirent par fouler le sol en durabéton de la plateforme. Je prenais le temps de couper les systèmes du vaisseau et de verrouiller tout accès aux mémoires et au contrôle du vaisseau par un code, suivit d’un cryptage des dites mémoires.

Finalement, je sortais, prenant le temps d’enfiler ma ceinture utilitaire avant de pivoter pour faire face au comité d’accueil qui approchait. Il s’agissait de « l’administratrice » Leyne, dirigeante du FOA, flanquée d’une garde armée. J’avançais de quelques pas dans leur direction, allant à leur rencontre avant de me stopper devant eux. Vêtu de la bure traditionnelle, mon sabre en évidence à la ceinture, je m’identifiais clairement comme Jedi, et pas autre chose.
Je me courbais alors, en signe de salutation et de respect avant de faire les présentations.

- Chevalier Jedi Joclad Draayi, envoyé par le Conseil de l’Ordre Jedi en qualité d’observateur. C’est pour moi un honneur de faire votre connaissance. Sachez que je comprends les précautions que vous avez prises lors de mon arrivée, et je ne vous en tiens pas rigueur.

Je restais neutre, quoique amical et plutôt détendu, serein. Il n’y avait pas de raison de s’alarmer. Si ce n’est dix hommes en armes nous encadrant, Meig et moi.


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