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Mes craintes s'étaient avérées fondées, ma décision, une erreur de jugement, ses conséquences, un nouveau fardeau à assumer. Je vidai le verre de whisky corellien que je venais de porter à mes lèvres ; du moins, je le tentais puisque tout ce qui franchit la barrière de mes lèvres s'avéra être le peu d'eau que les glaçons avaient et le temps  de suinter depuis la dernière tentative. La colère monta, fulgurante, et le verre avait quitté ma main pour venir de briser contre le mur avant même que je finisse de me lever. Les  éclats se répandirent de ci de là, tintant sur le métal ou s'étouffant dans les tapis. Vidé, je regardais le cadavre des glaçons finir de se liquéfier devant mes yeux comme si ce spectacle pitoyable avait été l'oeuvre de quelqu'un d'autre. Je restais silencieux, hagard, une longue minute, peut-être  quinze pour ce que j'en avais à foutre. Je me dirigeai finalement vers le bar afin d'y trouver un nouveau verre que je remplissais à l'aide de la bouteille que j'avais abandonnée sur un coin de la table basse.  

J'en étais à vider mon quatrième verre d'ambre et de cristaux lorsque la voix s'éleva depuis les hauts-parleurs de toute la pièce.
 

« -  Capitaine, excusez-moi de vous déranger malgré vos ordres mais nous venons de recevoir une transmission tout à fait singulière de la part d'un certain «Fantôme» et celle-ci vous  est adressée en usant de votre vrai nom. J'ai jugé bon de ne pas la transmettre à l'Officier Lento mais de vous la faire parvenir directement sur votre terminal privé. »

L'information eut sur moi l'effet de douze heures en cellule de dégrisement. Le temps de digérer la surprise et je quittai le fond de mes appartements pour rejoindre mon bureau sur lequel je me penchai. J'activai l'écran holographique juste après avoir poséé mon verre et ouvris ledit message que je visionnais avec un mélange de crainte et d'intérêt.  

Bien entendu, je connaissais la réputation de cet employeur éventuel, ses méthodes et, par extension, le «pourquoi» de cette apostrophe qui surplombait toutes les directives énumérées par ce fils de putain à lekkus : «Capitaine Da Onore, je me permets de vous faire parvenir...». Le ton courtoisement synthétisé n'y changeait rien, le message sous-jacent était clair ; certes la réussite de la mission nous permettrait de gagner une somme plus que généreuse mais il était évident que le cas contrraire apporterait un sacré lot d'emmerdes.  L'un des sergents-instructeurs avait trouvé cette formulation brillante vingt ans auparavant : « Attention, les bleus, les emmerdes, c'est comme les chasseurs : ça volent en escadrille.» Et depuis, j'avais eu tout le loisir d'en abattre des bataillons entiers pour lui  donner raison. J'avais, en entendant le nom de notre employeur, immédiatement compris le principe de cette proposition : répondre par l'affirmative avec un joli flingue délicatement mis en évidence sur ma tempe.   Sans prendre plus de temps pour réfléchir, je convoquai mon Second  en urgence par l'intermédiaire d'Artémis. Il ne lui fallut pas cinq minutes pour déboucher de l'ascenseur, la mine inquiète, conscient depuis longtemps que le terme «urgence» était chez moi un raccourci de langage pour signifier «bouge ton gras fissa, Mac Cload, on est dans la merde jusqu'au cou».
 

« - Tiens, finis-moi ça avant d'regarder ce que j'ai à t'montrer, il te faudra au moins ça, fis-je en lui tendant  le verre que j'avais à peine entamé. Je n'eus pas  besoin de lui répéter. Pour que je lui adresse un tel ordre durant son service, l'heure était nécessairement grave. L'alcool fut siphonné avec l'efficacité d'un ver de l'espace et même les glaçons n'y survécurent pas. Je mettais alors en route l'enregistrement et le laissais défiler sans faire aucun commentaire. Lorsque, enfin, le visage numérique se fut tut, je laissais deux bonnes minutes à mon Officier pour saisir complètement la situation avant de l'éclairer sur mes propres réflexions :  

« - Bon, on connaît l'bonhomme et ses exigences ; ilne fait aucun doute qu'un refus n'est pas permis, et ne  parlons pas d'un échec. Il nous connaît assez bien de    réputation pour nous demander d'opérer en dehors de l'espace républicain et donc de sa législation. En plus, l'ennemi que ce fumier nous a choisi ne risque pas de nous poser de problème mal, ça ne nous a jamais pesé sur la conscience de flinguer du ripoux. M'enfin, reste qu'il s'agit de prendre d'assaut une frégate de classe Hammerhead d'y entrer, de la détourner et d'en ressortir vivant. Qu'est-ce que t'en penses? »  

Je m'appuyais sur le rebord du bureau bras croisés,  sans oser fixer le Besalisk qui se tenait toujours penché sur l'écran, sans oser regarder les bandages dont il était recouvert de part et d'autres, témoignages criards de la vie qu'il avait failli perdre et de mon infinie stupidité.
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«Et alors, là, il avait son sabre dans les mains, un gros sabre rouge, comme dans les holo-films, et j'te raconte pas, c'était un dur à cuire, pas une taffiole, un bon gros Sith avec sa cape et tout, et tout ! Il avait son sabre, donc, et il s'est mis à vouloir m'trucider avec sa lame ! Mais moi, j'ai vu voir l'coup venir, j'ai paré, et bam, bam ! Gros coup d'fusil mandalorien ! Le truc qui fait bien mal !»

«Wahouh ! T'es l'plus fort, papounet !»

«Ouais, j'sais. À côté d'moi, Semperfi, c'est comme ça qu'on l'appelle, elle était en train de s'prendre la latée du siècle à cause d'un autre trou du cul, genre cow-boy de l'espace. Alors j'me suis rué sur l'Sith, j'l'ai achevé d'un gros coup d'crosse, j'ai ramassé son sabre, j'l'ai allumé, et j'l'ai balancé à la gueule du cow-boy ! Bam ! Coupé en deux, le mec !»

«T'as tué le Sith d'un simple coup d'crosse ? C'est possible, ça, de tuer quelqu'un avec juste un coup d'crosse ?»

«Carrément plus que tu l'crois, ma p'tite Rözinette ! T'imagines même pas !»

«Alors là, bravo ! T'es un héros ! J'suis rassurée, parce que quand j'ai vu aux infos qu'y avait eu un attentat sur Flydon Maxima, j'me suis dit... Mais... t'as pas été blessé ? J'vois mal à cause de la transmission, mais t'as pas un bandeau, là ?»

«Boarf, deux fois rien. Juste une p'tit égratignure à cause de l'explosion. Dans deux jours, on y verra plus rien.»

Putain, si elle savait ! La pauvrette, si elle savait !

Orpheline, qu'il l'aurait laissée avec toutes ces conneries. Heureusement que l'image de l'hologramme était mauvaise, parce que - bon sang ! -, Röz aurait eu sous les yeux un Besalisk momifié, là ! Les boules... S'il avait clamsé, elle aurait même plus eu d'quoi bouffer, se payer l'école, et tout l'reste ! Les boules, les boules, les boules !


«Officier-Artilleur Mac Cload, votre pause est terminée. Vous êtes par ailleurs prié de vous rendre dans la cabine du Capitaine Ventarë.»

Humph, fais chier, tiens. Pour une fois que Moktarr utilisait une pause pour contacter Röz, sa p'tite fille chérie adorée, v'là t'y pas que Ventarë v'nait tout troubler !

«Ouais, ouais, j'arrive.», qu'il bougonna à Artémis, avant de se r'tourner vers l'hologramme. «Bon, j'te laisse. J'ai du taf !»

«Ouais, j'ai entendu ça. Et surtout, oublie pas mon anniversaire, hein.»

Moktarr s'enfonça dans son siège.

«Est-ce que Papa a d'jà oublié ton anniversaire, hein ?»

«Nooooon ! Jamais !»

«Alors ! De quoi tu t'plains ?»
Putain d'merde, son anniversaire ! Si la tarlouze Sith avait asséné un coup d'sabre suffisamment puissant à son papounet, c'est avec le titre d'orpheline que Röz aurait soufflé ses bougies. Merde, merde, merde !



Tout en grommelant et sans dire bonjour à personne, le Besalisk sortit d'son atelier - un phénomène bien rare pour son inébranlable cordialité, faut l'avouer. Et d'abord, qu'est-ce qu'il lui voulait, l'cap'taine, hein ? Après toutes ces conneries, l'Officier-Artilleur était pas motivé pour la parlotte, ça, non ! C'est à peine s'il avait adressé trois mots à son supérieur depuis l'bordel de Flydon Maxima. D'ailleurs, les gars d'l'équipage commençaient à murmurer : comme quoi, avoir accepté cette mission de surveillance, c'était vraiment d'la connerie, surtout quand on voyait que l'pauvre Momo avait failli y passer, tout ça parce qu'il avait tenté d'sauver les meubles. Ouais, le moral à bord était en berne, comme on dit dans l'armée, et ça devait t'nir au silence que réservait Mac Cload à son Capitaine adoré.


Le Besalisk s'emmerda même pas à dire bonjour à cette chère Mam'zelle Red - c'était dire comme la rage bouillonnait dans son p'tit crâne ! Il se dirigea droit vers l'ascenseur, à la manière d'un croiseur interstellaire qui fonce dans l'espace sans regarder ce qui l'entoure, et atterrit dans la cabine de Ventarë.


Évidemment, une fois là-haut, pas question non plus de jouer les mutins, hein. Ça n'allait pas jusque là. Le visage fermé, Moktarr se contenta de faire un parfait salut militaire sans chercher à s'montrer plus sympathique que ça.


Alors, d'emblée, ça commençait mal. Parce que les répliques du genre :
«Tiens, finis-moi ça avant d'regarder ce que j'ai à t'montrer, il te faudra au moins ça.», c'est plutôt ce qu'on dit au gars qui a un blaster sur la tempe, et qui s'enfile sa dernière clope avant de passer par l'tunnel blanc. Enfin bon, ça empêcha pas Moktarr d'humer l'alcool, d'identifier un whisky corellien - et du bon ! - et d'se l'enfiler, parce qu'après tout, hein, faut savoir profiter d'la vie, surtout quand on la voit rétrécir tout d'un coup comme ça !


La suite valait pas beaucoup mieux, en fait. Une mission de malade, celle-là, putain ! Et ce Fantôme... Encore un lâche pas foutu de faire le sale boulot tout seul ! Enfin, un lâche sacrément thuné, soit dit en passant, et ça se rejette pas comme ça, une offre pareille. Mais ça signifiait aussi : de nouvelles emmerdes au moment où on en avait le moins b'soin... D'ailleurs, Ventarë en vint en gros à la même conclusion, pour tout vous dire...



«Bon, on connaît l'bonhomme et ses exigences ; il ne fait aucun doute qu'un refus n'est pas permis, et ne  parlons pas d'un échec. Il nous connaît assez bien de réputation pour nous demander d'opérer en dehors de l'espace républicain et donc de sa législation. En plus, l'ennemi que ce fumier nous a choisi ne risque pas de nous poser de problème mal, ça ne nous a jamais pesé sur la conscience de flinguer du ripoux. M'enfin, reste qu'il s'agit de prendre d'assaut une frégate de classe Hammerhead d'y entrer, de la détourner et d'en ressortir vivant. Qu'est-ce que t'en penses ?»


Moktarr reposa le verre sur la petite table ovale en lançant un regard assassin au Cap'taine.


«J'en pense que tu vas encore nous foutre dans la merde jusqu'au coup, avec ces conneries.»


Voilà. Ça, au moins, c'était dit. L'Officier-Artilleur fit trois pas en avant et mit sa grosse face toute bourrelée à un centimètre et demi de son supérieur.


«Écoute, Ventarë, vu l'merdier économique du Séléné, on a pas les moyens de s'refuser un truc pareil. Et vu les membres qu'on a engagés, y a que moi qui peux assumer une mission comme ça pour ce qui relève du dégommage. Alors pas b'soin d'tourner trente fois autour du pot : tu sais très bien que j'vais pas refuser. Mais j'te préviens : si j'y viens à clamser, j'm'arrangerai pour que tu me rejoins, même si j'dois faire six pieds sous terre pour ça.»


Bien sûr, que c'était complètement débile, comme menace. Mais Moktarr connaissait assez Ventarë pour savoir que lui, il le prendrait au sérieux. Après tout, ce type avait un genre de monument funéraire dans son vaisseau, alors...


Ceci dit, l'Cap'taine fit pas dans l'mélodrame, pour le coup : il tourna la tête vers l'gros Momo et s'mit à l'fusiller du regard. Un canon à ions aurait été moins menaçant !



«Moktarr, ta gueule, c'était quand j't'ai demandé ton avis qu'il fallait l'ouvrir.»


Humph ! Et puis quoi, encore ?


«P'têt bien ! Mais t'avais pas dit qu'on s'ferait tabasser par ces putains d'Sith ! Et c'est pas honnête d'avoir caché ça !»


«Tu t'fous d'ma gueule ?! T'as réfléchi deux secondes quand j'ai mis les mots : "On va s'mettre du côté de la République pendant la guerre" les uns à la suite des autres ?! Ils font la guerre contre qui ces fils de soubrettes de Républicain, hein ?! Contre l'EMPIRE SITH ! L'EMPIRE SITH PUTAIN MAC CLOAD ! Ne viens pas me dire que j'ai manqué d'honnêteté parce que j'ai pas précisé que dans l'EMPIRE SITH y avait des SITHS !»


Pour sûr, Ventarë, il jouait les pas content du tout. Fallait dire, aussi : sur ce coup-là, p'têt bien que l'gros Momo, il était pas très-très honnête. Et même, un peu, comme qui dirait, d'mauvaise foi. Ouais ! Mais quoi ? C'était juste un tout, tout p'tit peu d'mauvaise foi, pas de quoi être exaspéré comme l'était le Cap'taine... Et ça, ça mit l'Besalisk encore plus en rogne.


«Ok ! Mais y a quand même un truc que t'avais pas précisé, c'est qu'y faudrait faire des missions suicides, à défendre le Séléné contre des forceux d'mon cul ! Parce que quand j'étais en train d'sauver l'vaisseau tout seul en manquant de perdre ma...»


Euh... Pas ma fille, non-non !


«...ma peau, eh ben, où t'étais, hein ? Tu f'sais quoi, sérieux ?! T'es un cap'taine, oui ou merde ?!»


«J'ai sous-estimé la dangerosité de cette mission, okay, mais ni toi, ni Lento n'avaient eu la présence d'esprit de me le faire remarquer avant que l'on s'embarque dans cette putain de guerre. Est-ce que c'est ma faute si cette pétasse d'emmailloté en noir ne s'est jamais pointée au moment du décollage ? Est-ce que c'est de ma faute si les Jedis n'ont pas été foutus d'être là pour nous aider sur la station ?!» 


Sous-estimé la dangerosité de cette mission... Non mais qu'est-ce qu'y faut pas entendre !


«Où est-ce que j'étais pendant ce temps ?», qu'il continua, l'Cap'taine. «J'étais en train d'me prendre la moitié de la station sur la gueule !! Et tout ça pourquoi ? Parce qu'un gros connard de bureaucrate républicain n'avait pas trouvé de meilleur moment pour me convoquer ! J'ai failli crever aussi certainement que toi, mon gros, et la brunette avec au passage. Si tu dois te défouler, saute à la gorge de l'Empire Sith tout entier et de ces magouilles à la con ! D'abord l'attaque en traître sur Artorias, ensuite cette putain de bombe ! Ces bâtards sont même pas foutu de poser leurs cojones sur la table ! Non ! Ils nous la font sans arrêt à l'envers ! Et j'en suis le premier désolé. Tu sais très bien que je ne fais jamais prendre à l'équipage de risques inconsidérés et d'ailleurs...»


Leurs deux visages étaient d'jà sacrément proches, comme dans une partie d'poker alcoolisée ou un concours de branlette pour gamins tout justes pubères, mais ça empêcha pas l'Cap'taine de s'rapprocher davantage.


«... depuis quand est-ce que t'es devenu un sans-couille? C'est bien la première fois qu'j't'entends ouvrir ta gueule parce que t'as eu chaud aux fesses ! La dernière fois, sur Nar Shadaa, t'étais à deux doigts d'te r'trouver étalé sur le pavé avec cette foutue grenade et j't'ai pas entendu t'en plaindre.»


Pour sûr, Ventarë, il maîtrisait mieux la parlote que Moktarr. Et c'était pas marrant-marrant, de discutailler avec lui, surtout quand le seul langage qu'on savait parler, c'était celui d'la mécanique et d'l'électronique...


«Parce que... Parce que j'ai mes raisons ! Disons... hum.. personnelles... Enfin bref, euh... C'est privé, mais faut pas que j'crève en ce moment, j'ai mes bonnes raisons. Alors, la prochaine fois que j'risque ma vie, j'veux être prév'nu d'avance. Voilà.»


Un instant, il eut envie de tout lui dire pour Röz, de lui avouer qu'il avait une gamine, que son salaire servait pas seulement à faire mousser la bière et les Twi'lek dans des cantinas sordides, que s'il crevait, y aurait une orpheline de plus dans c'te putain d'galaxie, mais, allez savoir pourquoi, aucun son lui sortit d'la gorge, rien, que dalle. Saloperie de vie, tiens...


En tout cas, l'Cap'taine changea d'allure : à une paire de couilles, qu'ils ressemblaient, ses deux yeux, tellement ils étaient ronds...



«Personnelles ? Personnelles ? ... Depuis quand tu as des raisons personnelles, toi ? La seule vie privée que tu as c'est celle que je t'ordonne d'avoir quand tu commences à vouloir me raconter en détails c'que tu fais aux twi'leks avec tous les doigts que tu as ! Tu es malade ? Ta sœur a des ennuis ? On peut faire une halte sur Coruscant si tu veux, j'peux très bien baratiner un peu l'équipage et trouver des tas de raisons d'y être en plus de la tienne.»


Moktarr fronça les sourcils touffus qu'il avait au d'ssus d'ses p'tits yeux. Ouais, pour avoir passé pas mal de temps avec Ventarë, aucun doute là d'ssus : sa proposition était sincère. Mais carrément inattendue, pour le coup ! Jamais le Cap'taine ne proposait d'faire passer en priorité la vie privée d'un d'ses hommes sur le taff ! Pour sûr, il devait être carrément inquiet ! Et c'était pas une fleur qu'il tendait à Momo, mais un putain d'gros bouquet !


«Non, non... Pas besoin de s'arrêter sur Coruscant... Ma sœur va bien. Enfin, euh, si, en fait, ouais, c'est ma sœur... Elle a un peu besoin d'argent, alors si j'venais à crever, j'la foutrais dans la merde jusqu'au cou. C'est pour ça, ouais. Faut pas que j'crève pour les questions d'thunes d'ma sœur.»


Humph ! Mentir, c'est un art carrément plus compliqué que la mécanique ou le zigouillage intensif au gros calibre ! Et de fait, l'Cap'taine avait la tête du mec qui pipait pas un mot de ce qu'on lui racontait !


«Mouais... Si t'espère que je vais avaler ton bobard, tu t'fous ton bras dans l'oeil jusqu'au coude, Moktarr, m'enfin, si tu veux pas cracher l'morceau, j'vais pas te le faire vomir. En attendant, si on réussit la prochaine mission, j'te donnerais un bonus en piochant sur ma propre part, j'ai aucune famille à entretenir et j'te dois bien ça malgré tout. Allons-y, ce fils de gamorréenne nous a un peu pris de court, on doit être sur place pour les accueillir avant qu'ils n'entrent à nouveau en hyper-espace.»


Sans plus attendre, il se r'dressa d'un bon coup d'rein contre le bureau, se faufila entre le meuble et le bide de son artilleur, pour filer tout droit vers l'ascenseur. Tout en l'suivant à la botte, Moktarr se mit à gueuler à tout va :


«Mais tu m'promets un truc : pas de Sith, ni de forceux, ni de sabre laser, ni rien de toute cette saloperie, parce que sinon, j'hésiterai pas à t'donner ma démission, même si ça doit s'faire en pleine offensive !»


Une fois atterri en bas, sur le pont principal, pour se diriger vers la salle de pilotage, l'équipage fit un grand "ouf" : v'là que Mac Cload et Ventarë r'prenaient du poil de la bête. Et ça, au moins, c'était plutôt bon signe...
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Une main qui frappe en cadence la cuisse. L'autre occupée à gratter frénétiquement l'oreille gauche. Une envie intense de tabac et d'alcool qui laisse la bouche pâteuse. Des cernes prononcés, des traits tirés, un teint encore plus pâle que d'habitude, limite blafard. Un bâillement étouffé de justesse. Autant de signes, de symptômes des derniers, et tenaces, relents de stress. Les blessures physiques se sont bien cicatrisées, et rapidement. Mais d'autres, plus anciennes, plus douloureuses, plus difficiles à guérir, se sont rouvertes. Traumatismes jamais résorbés, d'une époque révolue. Cauchemars en pagaille. Réminiscences, flashs, à en perdre le sommeil, à se réveiller en sueur, le cœur battant à tout rompre, un cri sur le bord des lèvres.

- Simulation terminée, Timonier Veshi. La substitution de ce modèle de coupleurs énergétiques à celui déjà installé se traduira par une amélioration de de onze pour-cent du rendement, sans aucune dégradation notable des performances du vaisseau. Ce modèle ne figure pas dans mes bases de données de technologie spatiale. J'ai trouvé une correspondance avec un appareil kuati de carbonisation instantanée de portions de pain ...

La Kuati s'ébroue, soupire, et se concentre sur son travail. Elle étudie rapidement du regard les données qui apparaissent sur son écran. Les résultats concordent avec ce qu'elle attendait. Elle sait pouvoir faire confiance à l'I.A du vaisseau pour la fiabilité de la simulation. Des heures de calcul et d'établissement de paramètres lui sont ainsi épargnées. Elle pianote sur quelques touches, fait apparaître quelques schémas du vaisseau, puis retourne sur l'écran de navigation.

- Ouais, c'est un composant de grille-pain, je sais. Pas vraiment la fonction initiale, mais ... ça marche. J'installerais ça à la prochaine escale. Bon tu peux me montrer les enregistrements de la bataille ? J'aurais des ...

Elle s'étire en grommelant, fait jouer ses épaules, puis tends la main vers un gobelet posé au niveau de son genou, dans un compartiment prévu à cet effet. Elle grimace d'avance, puis fait couler une gorgée du liquide chaud dans sa gorge. Elle retient un mouvement de nausée. Infusion. Elle en est réduit à boire ça pour se calmer les nerfs et pour rester éveillée. Trop de caféine ne ferait que la transformer en véritable boule de nerfs. Le goût n'est pas si affreux, mais ... les souvenirs qui y sont liés, oui. Un instant, l'image d'un Mirialan penché sur un récipient d'eau chaude lui revient. Elle se crispe et ferme les yeux, se force à respirer doucement pour éviter la crise. Satanés souvenirs. Ils remontent d'autant plus facilement, maintenant qu'elle n'a plus rien pour faire écran.

- Timonier Veshi ? Les enregistrements sont en ligne.

Elle rouvre les yeux, reprenant pied dans la réalité. Sa main remonte aussi sec derrière son gauche. Elle s'efforce d'agir comme si de rien n'était. Hélas, les I.A sont loin d'être aussi faciles à duper que les organiques. En particulier pour une piètre menteuse comme elle.

- Merci.

La demi-heure qui suit passe rapidement, alors que la pilote fait défiler les enregistrements avec une dextérité née d'une longue pratique. Progressivement, lentement, elle parvient à isoler les fragments les plus intéressants. Ceux permettant d'appréhender au mieux les performances des vaisseaux Siths. L'intercepteur. Un autre, qui ressemble à une navette, armée. Agressifs, bien équipés ... des adversaires sérieux, à ne pas sous-estimer. Un modèle de corvette. Un sérieux morceau, lui aussi. Et enfin, les croiseurs ... ceux-là, il vaudra mieux les éviter, ou prendre la poudre d'escampette le plus vite possible !

- Arté, tu pourrais m'établir un modèle pour chacun ? Tiens compte de leurs performances lors des enregistrements avec une marge de ... ouais, allez, dix pour-cent. On sait jamais ce qu'un pilote plus doué peut en tirer, et on finit toujours par tomber sur un ...

Des bruits de pas, pesants. Des éclats de voix. Elle les reconnaît aisément. Le capitaine, là, Ventarë, et son Besalisk de second. L'ambiance a l'air tendue, pour le moins. Son cœur s'accélère. Non, pas encore une mission ! La dernière a faillit lui coûter la vie ! Rien, strictement rien ne garantit qu'elle s'en tirera à aussi bon compte, cette fois. Elle déglutit, puis fait pivoter son fauteuil de cent quatre-vingt degrés, en direction du duo mal assortit qui s'approche du poste de pilotage. Par peur de la réponse. Son salut militaire, bien qu'un chouïa trop lent et nonchalant,, bien que réalisé avec un temps de retard, n'en est pas moins presque parfait, si l'on considère qu'elle manque de pratique. Elle incline alors la tête sur le côté, la question au bord des lèvres, mais sans oser la poser d'emblée. Dans quel guêpier son fichu supérieur s'est-il encore fourré ? Elle en a le désagréable pressentiment : les missions tranquilles, de routine, et le Séléné, ça doit faire deux ...
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Encore des pansements. Même s'il ne s'agissait que de trois petites bandes de bacta disposées sur le front de mon Timonier, même si à terme il ne resterait plus aucune trace sur cette peau qui commençait à regagner un peu de couleurs, je savais pertinemment que dès sa première mission la brune qui me saluait avait, tout autant que Moktarr, faillit perdre la vie. Ma responsabilité. Mon fardeau.

« - Rompez, Timonier. Nous venons de recevoir un message pour une misson prioritaire très lucrative mais aussi très risquée i nous la prenons à la légère. Il s'agit ni plus ni moins que de prendre d'assaut une frégate républicaine de type Hammerhead détournée par des soldats véreux à sa sortie de l'hyperespace, de l'immobiliser, de s'y introduire, d'y retrouver la bonne personne, de la jeter dans la capsule de sauvetage la plus proche en ayant pris soin d'introduire dans le système de celle-ci ce que contient, je présentai le petit bloc de données tout en continuant de parler,ceci, de pirater les commandes de la frégate pour l'envoyer au cœur du soleil le plus proche et de s'en extirper avant que celle-ci ne passe à nouveau en hyperespace. Des questions ? »

La quantité d'informations que je venais de délivrer ne sembla pas perturber la Kuati plus que ça et mon Officier-Artilleur semblait satisfait de la transparence avec laquelle j'avais présenté les événements à venir ; ne manquait plus qu'à donner mes directives.

« - Bon, il n'est pas nécessaire que tout le Séléné débarque en force dans ce guêpier. Nous irons ensemble, l'Officier Mac Cload se chargera de la partie « dégommage de masse » de cette mission pendant que vous, Timonier Veshi, vous nous ferez bénéficier sur place de votre appuie technique et de votre expertise. Artémis ne devrait pas avoir trop de mal à s'introduire dans leur système dès lors que nous nous y serons nous-mêmes introduit, elle pourra vous aider à forcer leurs défenses, quant à moi, je viens avec vous ; j'aimerais au passage en apprendre un peu plus sur ce que notre V.I.P. a de si important à dire pour que nous soyons obligés de prendre de tels risques.

Officier Mac Cload, descendez au hangar immédiatement, préparez la navette et le matériel nécessaire à notre abordage. Vous connaissez sûrement les entrailles de cette frégate aussi bien que celles du Séléné, alors tâchez de réfléchir à ce que pourrait être notre « parcours idéal » une fois à l'intérieur. Allez !
, je m'installais à la place du co-pilote pour m'adresser ensuite à mon pilote,Timonier, à présent, nous allons nous rendre à ses coordonnées, attendre cette frégate, la bombarder avec tout ce qu'il y a de plus ionique à bord avant qu'elle n'aie le temps de comprendre ce qui lui arrive, et après nous courrons rejoindre l'Officier-Artilleur pour leur rendre visite. C'est parti ! »

J'enclenchais alors moi-même tout le nécessaire à notre saut en hyperespace afin de conclure de façon on ne peut plus dynamique ma harangue, masquant par là l'inquiétude latente qui montait en moi à l'idée d'envoyer une nouvelle fois mes hommes vers un danger de mort certain.


:. Hrp .: Tu l'auras compris Nikhia, on va inversé les tours de jeu pour cette fois afin que tu décrives notre « combat spatial » et que Moktarr puisse prendre de façon cohérente le relais. Il est déjà averti de tout cela, tu peux d'ores et déjà répondre Wink
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