Le Masque de la Force
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Léonard se retrouve à coordonner le demi-tour qui préservera le Chancelier des violences actuelles. Vu l’état de ce dernier, Léonard décide de ne pas faire suivre les dizaines de communications à sa destination. Si la plupart peuvent être refoulés facilement, on ne dit pas au Sénateur d’Artorias, toujours sur Flydon Maxima, de patienter quelques jours, et le Chevalier Tianesli prend la communication.
D’un côté, Valerion craint que la fuite de la République à Flydon Maxima devienne périlleuse si la flotte Républicaine fait demi-tour mais pour Léonard, c’est la sécurité du Chancelier avant tout. Faut-il par ailleurs considérer que l’Empire est en guerre contre la République ?



Seuls les joueurs Léonard Tianesli et Valerion Scala sont autorisées à poster dans ce sujet.
Ordre de posts : Valerion - Léonard
Votre combat est une joute verbale ! Vous devez donc utiliser la parole pour débattre autour des décisions à prendre. Vous serez jugées sur la pertinence des propos de votre personnage mais aussi sur son charisme, le réalisme de sa façon de parler avec le contexte, et la qualité générale de votre RP. Bonne chance !

Invité
Anonymous
    « Le Sénateur d'Artorias appelle d'urgence le Chancelier Suprême! Contact d'urgence demandé avec le Chancelier! »


Telkhar espéra un instant que la voix du Chef de l'Etat résonne dans le salon depuis le comlink grésillant. La ligne n'était pas bonne, à l'instar de la situation au sein de la station Flydon Maxima.

Un beau bordel, pensa Valerion. Vaëlenrian D'Ombria avait quitté les lieux, laissant le sénateur artorien et son attaché parlementaire dans le luxueux salon. Rien ne pouvait lui être reproché, le prince artorien avait fait son possible pour renégocier le traité proposé par les Sith. D'après ce qu'on entendait, depuis la pièce dans laquelle se trouvait Valerion, les combats continuaient. Il s'y était attendu. Aucun soldat des Sith n'avait suivi l'injonction du représentant de Darth Ynnitatch, quant à l'allocution de l'Artorien elle avait laissé le champ libre aux militaires de la République... A aucun instant Valerion n'avait espéré ni œuvré en faveur d'un arrêt des hostilités. Cet attentat était l'occasion en or pour mener la République dans une guerre contre l'Empire. Le futur était incertain et sombre, mais le sénateur savait que l'affrontement était l'unique option valable contre les Sith. Accepter le traité revenait à accepter leur diktat. L'assentiment du Sénat à ce traité n'aboutirait qu'à des dissensions entre républicains, à un moment où l'Union Nationale devenait cruciale.

    « Toujours rien, sénateur... »


"Blême" n'aurait même pas convenu pour décrire la pâleur de Telkar Melk'an. A nouveau, Valerion Scalia s'en voulait d'avoir emmené avec lui cet excellent mais pleutre juriste. Jesse Andrews, son garde du corps, aurait été un choix plus avisé... Bon sang, pour quelle stupide raison ne l'avait-il pas emmené avec lui! Ah oui voilà... parce que sa précieuse fille ne connaissait véritablement que Jesse sur Coruscant. La belle affaire! Sans son père, Agathe se trouverait bien seule pour le reste de sa vie.

Le sénateur prit place sur une chaise. Il lui fallait réfléchir. Les possibilités n'étaient pas nombreuses. S'il ne rejoignait pas les forces républicaines, il serait fait comme un rat. Vaëlenrian avait respecté son statut de diplomate, mais Valerion doutait que les soldats en fassent autant. Et il n'entendait pas être fait prisonnier des Sith. Il n'avait pu rencontrer Darth Ynnitatch comme représentant républicain, il n'entendait pas la rencontrer comme captif... Que faire? Le Chancelier Suprême ne répondait pas, ce qui laissait supposer le pire. Valerion n'était certain que d'une chose : le vaisseau qui l'avait amené ici se trouvait dans un hangar situé à une trentaine de minutes de sa position actuelle. Trente minutes. Très peu et beaucoup trop à la fois.

Le sénateur Scalia se leva et sortit de sa tunique son fidèle blaster républicain. Une arme efficace. De sa ceinture il en décrocha un autre, qu'il lança à Telkar. Celui-ci le rattrapa avec maladresse et stupeur.

    « Sénateur Scalia... Je n'y connais rien en armes! »

    « Quoi de mieux que la pratique pour apprendre? Les études de droit son passionnantes, mais rien de mieux que l'expérience concrète pour être efficace! »

    « Sénateur... »

    « Écoute Telkhar, si tu veux rester ici je ne t'en empêche pas. Mais nous nous trouvons en plein milieu d'une station où les combats font rage. Soit tu me suis, soit tu poses ton cul dans ce canapé et tu attends que les Sith t'égorgent. »


L'attaché déglutit avec peine. Valerion n'aurait pas cru qu'on puisse devenir encore plus blanc, mais Telkhar démontra l'inverse. Il était... transparent.

    « Très... très bien... »


Le prince artorien se dirigea vers un cadre en verre accroché au mur, dans lequel se trouvait une carte de la station. D'un coup de crosse, il explosa la vitre et prit le plan. Celui-ci fut posé sur une table et, d'un geste, Valerion donna l'ordre à Telkhar de se rapprocher.

    « Le vaisseau nous a déposé dans le hangar est, ici. »


L'index fin du sénateur pointa un rectangle de grandes dimensions.

    « La partie de la station dans laquelle nous nous trouvons doit être relativement épargnée par les combats. Sans quoi, il y aurait plus de bruit. Il nous a fallu trente minutes pour atteindre ce salon, mais nous avions pris les ascenseurs. »

    « Trois étages » constata sobrement l'attaché.

    « Effectivement. »


Valerion regarda une dernière fois la carte. Il avait retenu les détails et il n'y avait plus de temps à perdre. Chaque seconde comptait. Il confia le plan à Telkhar, vérifia les capacités de son blaster et se dirigea vers la porte.

    « Reste toujours derrière moi. Suis-moi et sois silencieux. »


Le sénateur quitta le salon, entrant dans le couloir. Il avança, sans aucune hésitation. Il connaissait le chemin. Tous ses sens étaient en alerte et chaque pas était mesuré. Tout son entraînement militaire venait de remonter à la surface, preuve que l'enseignement caridan était d'une efficacité indiscutable. Blaster à la main, Valerion restait toutefois conscient de la fragilité de sa situation. Certes il était major de l'armée républicaine, mais cela ne serait vraiment pas suffisant face à une troupe de soldats impériaux.

Pendant cinq minutes, la progression fut rapide et efficace. Ils arrivèrent à un embranchement où ils durent prendre à droite, dans l'aile des suites. A leur arrivée, Ils n'étaient pas passés par cette partie de la station, mais c'était le passage le plus court depuis le salon pour arriver aux escaliers permettant d'atteindre le niveau zéro. Le couloir emprunté déboucha après quelques instants sur une allée plus large et élégante. Soudain, les appliques grésillèrent puis s'éteignirent. L'obscurité totale envahit les lieux, arrachant à Telkhar un couinement. Valerion agrippa le bras de son attaché, tant pour le faire taire que pour ne pas le perdre. Peu à peu, leurs yeux s'habituèrent à la pénombre. Lentement, le sénateur fit reprendre la marche mais il sentait la sueur couler dans son dos. La situation était mauvaise, très mauvaise. Voilà qu'ils se retrouvaient dans une section qu'ils n'avaient jamais empruntée, dans les ténèbres les plus déroutantes. Combien de temps leur faudrait-il pour atteindre les hangars?

Valerion se força à reprendre son calme. Tout n'était pas encore perdu. Pas après pas, le major républicain reprit de l'aplomb, tenant fermement Telkhar afin de ne pas le perdre. Pendant plusieurs minutes ils continuèrent leur lente progression, jusqu'à ce que des voix les immobilisent. Elles se rapprochèrent rapidement tandis que du couloir qu'ils tentaient de rejoindre droit devant eux, à leur gauche, des lumières issues de lampes-torches zigzaguaient en tous sens.

Sans attendre et sans plus réfléchir, le Sénateur d'Artorias entra dans une des suites avec son attaché et referma aussitôt la porte, tâchant d'être le plus silencieux possible. Juste à temps. Il entendit alors distinctement les voix de soldats, des Sith apparemment. La petite troupe passa son chemin.

Le comlink émit des grésillements. Aussitôt, Telkhar décrocha l'appareil.

    « Une réponse? »

    « Je n'ai pas cessé d'envoyer un signal au Chancelier Suprême depuis que nous sommes partis! Il répond! »


Valerion saisit le comlink et le porta aussitôt à sa bouche. Les sbires de Darth Ynnitatch s'étaient éloignés, il n'y avait plus de danger. Malgré tout, le prince artorien veilla à ne pas trop élever la voix.

    « Ici le Sénateur Valerion Scalia d'Artorias! Me recevez-vous, Chancelier? »


Et en prononçant ces paroles, il avait pu sentir son cœur cogner sa poitrine avec violence.

Invité
Anonymous
Un peu plus tôt dans la journée, après la destruction du croiseur Sith.

-Bon sang.. Quelle secousse ! Jedi, vous allez bien ?

-Oui.. Et le Chancelier.. ?

-Toujours en état de choc.. Qu'est-ce qu'on fait.. ?


On avait un problème.. Après avoir sondé le Chancelier dans l'optique d'user de mes dons de guérisseur, je constatai qu'il était HS.. Mais plus dans le genre mental que physique. Il était en état de choc, et ça, je pouvais rien y faire.
Et la garde me regardait..

Plus j'y pensais, moins j'avais envie de confier le Chancelier et ses prérogatives à la Ligue.. Je jetais un bref regard à la situation via l'holo de la navette blindée, en faisant semblant de pas voir que tous ici attendaient mes ordres de Jedi salvateur, en échos à mes discours passés.

-Bon, ça se calme dehors.. On devrait..

-Oui, Jedi ? Que fait-on ?


Et l'holo du chancelier beepa.. J'allais le ramasser et répondis à sa place.. C'était le capitaine Sorens, qui était aussi paniqué. Den'tho était mort.. Merde.. Qui allait commander maintenant ? Et Sorens aussi semblait s'en remettre à moi.. Non.. Attendez, c'est une blague.. ?

-Ecoutez.. Aucun capitaine n'osera s'avancer.. Donc vous avez le choix, c'est vous, ou c'est Ragda Rejliidic. C'est vous qui avez forcé la main pour donner un ordre de retraite.. A vous d'assumer la place que vous avez commencé à prendre.

-Très bien Sorens ! Rejoignez-moi sur la passerelle ! Vous et vous ! Avez moi, les autres, menez le Chancelier à l'infirmerie !

-Jedi.. ?


Je me redressais de toute ma hauteur. Maigre mais grand, j'arrivais ainsi à toiser le soldat de haut. Mon agacement me rendait cinglant : j'avais pas du tout envie de lâcher cette phrase qui ferait l'effet pour moi d'une bombe. Mais le devoir primait.. Le devoir prime toujours.

-Vous n'avez pas entendu ?! Je prend le commandement !




D'un pas rapide, je parcourais les couloirs, et Sorens me retrouva avant la passerelle. Il avait avec lui un rapport détaillé d’échanges de communications faites avec les autres capitaines de la flotte républicaine. Très bien. Et le suivaient des secrétaires, ou je ne sais quoi. En quelque sorte, mon état-major.
Muré dans un rôle de chef, ma voix tomba, froide et ferme, le ton parfait d'un ordre : je ne laissais aucun doute planer.

-Réparez-moi ce vaisseau de la proue à la poupe, et la flotte avec ! Je veux des champs de forces ou des secteurs condamné pour chaque parcelle de coques enfoncées. Rétablissez la sécurité et la circulation dans cet appareil et tout ceux de la flotte ! Opérez déjà une manœuvre de retraite ! Les Siths se sont bien retirés ou ont été éliminé, oui ?
Et Sorens ! Déverrouillez-moi cette porte !


En tant que capitaine, il avait les codes d'accès les plus hauts : bref, aucune paroi de sécurité pouvait l'arrêter. Et la passerelle s'ouvrait à moi. J'entrais d'un pas rapide et ferme, laissant tomber une successions de phrases courtes et froides.

-Ecoutez-moi tous ! Le Chancelier est dans l'impossibilité de ses fonctions : Au regard de cela et après consultations des gradés de cette flotte..

Un à un, les holo des capitaines apparurent sur les postes de communication.. Un coup de théâtre de Sorens, ça.. Mon soutient était là, à moi de faire bonne figure.

-Je prend le commandement de la flotte. Mr le Ministre, compte tenu de vos aptitudes militaires, vous ne voyez pas d'objection, je suppose. Non ? Bien ! A présent, que tout ceux qui ne sont pas indispensables à la manœuvre fichent le camp de ma passerelle !

« Ma » passerelle, ainsi qu'une série d'ordre clairs et nets, pour des militaires qui traînaient encore dans le placenta de Ragda, c'était la joie, c'était l'ordre et la discipline. J'étais pas un amiral-né, non, certainement pas. Mais j'étais un esprit pratique, logique, rapide qui savait ou il allait. Ils voulaient des ordres et un cap ? J'avais ça. Et ça commençait par « Dehors Ragda », une mesure qui somme toute faisait déjà consensus et allait dans le sens de mon acceptation. Bref, j'avais le plébiscite des capitaines, celui de la garde du Chancelier, et l'aval des troupes.

-Bien.. J'ai déjà donné l'ordre de battre en retraite. Notre flotte est sévèrement endommagée, et le Chancelier est souffrant. Par ailleurs ce qui s'est passé prouve le besoin de réviser avec Coruscant notre stratégie. Nous ne pouvons foncer en aveugle, sans plan. C'est pourquoi je fais de la sauvegarde du Chancelier et de cette flotte notre première priorité. Je nous ramène à la base militaire la plus proche ! Ah, Alan, vous tombez bien !

L'hologramme du concerné venait d’apparaître sur la passerelle, médusé.

-Je viens de destituer et renvoyer le Ministre Rejliidic, en prenant le commandement. Il retourne à ses fonctions, qui ne sont en rien militaires. J'ordonne la retraite de ma flotte.. Et selon les attributions de votre Ligue, je suis en position de vous demander une faveur que vous ne pouvez pas refuser. Sécurisez nos arrières en assurant la déroute de ces Siths, puis allez sur Flydon Maxima y assurer la sécurité. J'ai déjà fais passer des ordres de renforts, ils arriveront dès que possibles. Des objections ?

Mon regard voulait ni plus ni moins dire « Si tu tiens à ta tête et à ta carrière, tu dis « Oui monsieur » », et c'est tout.

-Non Léonard.. Simplement, faites attention à vous. Rentrez paisiblement, je garde le fort. Je rappatrie avec vous mes vaisseaux les plus endomagé, deux classes Thranta.

Il semblait sincère.. En même temps, c'était lui qui m'avait opéré lors de mon arrêt cardiaque.. Et son souhait avait valeur d’avertissement.. Aaah ! Et cet holocom d'Halussius qui ne cessait de s'agiter ! Qu'est-ce qu'on lui voulait, à la fin !

-Capitaine Sorens ! Maintenez le cap vers l'espace républicain, formation serrée et défensive, je veux un rapport sur l'état du Tolérant et de la flotte sur votre table dans 5 minutes..

-Sur ma.. ?

-Oui, je prend vos quartiers, ce sont les plus proches d'ici. Vous en faites pas, vous pourrez dormir dedans. Allez, je vous rend la passerelle, j'ai.. Beaucoup de travail qui m'attend, je crois..


Je regardais la foule de conseiller qui attendaient. Bon sang Halussius.. Mais comment tu fais.. ?

Dix minutes plus tard, je planchais sur une déclaration à faire pour.. « stabiliser le Sénat ». Je crois qu'on parlait aussi de crainte d'un coup d'état militaire et..

-STOP ! Stop et stop ! Apportez-moi du thé ! Oui, du thé ! J'ai besoin de thé là. Je suis pas un homme politique, et j’assume un intérim de nécessite motivé par l'incapacité générale à diriger. Et.. Oh et puis posez vos datapad là, je m'en occuperai.. Oui, Sortez-tous ! TOUS j'ai dis ! Je ferai ce qu'il faut, ne vous inquiétez pas ! J'ai simplement pas besoin de vous pour me mettre la pression !

La salle se vida.. Et je commençais à plancher sur la pile de boulot qu'on me laissait.. Quoi dire, quoi faire, comment s'y prendre.. Valider, corriger.. C'était un vrai boulot que de remettre de l'ordre dans cette flotte chaotique, et assurer un intérim avec Halussius dans les vap'. Définir des priorités, effectuer les promotions nécessaires pour combler les trous laissés dans la chaîne de commandement.. Mais au final, je m'en sortais pas trop mal. Puis un enseigne attaché au service du Chancelier arriva avec un thermos et une tasse, me servant un thé.

-Monsieur.. Je.. Je suis désolé. Le cabinet du Chancelier a bien essayé de renvoyer tout les appels, et répondu qu'il ne fallait pas espérer parler au Chancelier.. Nous n'avons fait aucune déclaration.. et gardons le Sénat en haleine.. Néanmoins, un appel doit vous être soumis, tant il est original.. Il vient de Valerion Scalia.. Et.. Nous avons tracé, par sécurité, l'appel..
Monsieur.. La communication vient de Flydon Maxima.


Je me redressais.. J'avais déjà l'air fatigué moi, avec tout ça..

-Vous avez bien fait ! Passez-le ici. Vous pouvez rester.

-Ici le Sénateur Valerion Scalia d'Artorias! Me recevez-vous, Chancelier?


-Ici le Chevalier Jedi Léonard Tianesli. Le Chancelier n'est pas en état de répondre, j'ai temporairement pris le commandement après un rude combat spatial. Sénateur, comment ça se passe de votre coté ?

Je m'étais levé. Il pouvait voir que j'avais une tasse à la main. Pour le reste.. La barbe taillée parfaitement et mon œil gris ferme allaient de paire avec ma voix sure et ma bure. Valerion pouvait constater que physiquement, j'avais la situation bien en main malgré ma position précaire.

-Est-ce que vous avez besoin d'aide ?

Quand je pense que je voulais réserver ma première communication pour prendre des nouvelles de mon padawan.. J'avais reçu son message, et à vrai dire, la situation sur Flydon Maxima me préoccupait, d'ou mon ordre à Alan..Au moins si Valérion était en vie, il m'était permis d’espérer..
Invité
Anonymous
    Ici le Chevalier Jedi Léonard Tianesli. Le Chancelier n'est pas en état de répondre, j'ai temporairement pris le commandement après un rude combat spatial. Sénateur, comment ça se passe de votre coté ?


"Chevalier Jedi", "chancelier n'est pas en état de répondre", "pris le commandement"... Valerion faillit s'étouffer à l'écoute de ces paroles. L'Artorien garda toutefois une certaine contenance, se sachant retransmis holographiquement.

    « Chevalier Tianesli... »


Les mots avaient un goût de cendre dans la bouche du sénateur. Il lui semblait que les évènements de Flydon Maxima ne formaient qu'un lugubre écho à ceux de d'Artorias. Encore et toujours, un Jedi venait fourrer son nez dans les affaires de l'Armée de la République. Encore et toujours, Halussius Arnor se montrait faible et incompétent...

    « En tant que représentant au Sénat d'Artorias je me suis rendu sur Flydon Maxima, dans l'intention d'assister aux négociations que devaient mener le Chancelier Suprême. »


Sa venue sur la station n'avait rien de secret... Après tout, rien ne subodorait que la rencontre diplomatique se muerait en carnage.

    « La situation sur Flydon Maxima est alarmante, Chevalier Tianesli. J'ai rencontré le diplomate impérial Vaëlenrian d'Ombria. L'entretien est resté stérile. Peut-être avez-vous toutefois reçu le message que j'avais envoyé à nos forces? Le représentant Sith avait donné l'ordre à ses troupes de cesser le feu, j'ai pris l'initiative de demander à nos soldats d'en faire autant si les Sith tenaient leur parole. »


Telkhar venait de sortir de sa tunique la délicieuse bouteille de cognac provenant du salon qu'ils avaient occupé durant les négociations... Aussitôt, l'attaché s'empara de deux verres situés sur une table de la luxueuse suite. Le nectar fut servi et Valerion reçut un verre qui, depuis l'endroit où se situait Léonard, aurait pu aussi bien contenir de l'eau que de la pisse de bantha. D'un léger signe de la tête, le sénateur remercia son acolyte. Telkhar était un pleutre, mais Valerion l'appréciait pour ces petites initiatives. Prendre la bouteille de cognac... une idée lumineuse! Le prince artorien s'en voulait de ne pas y avoir pensé. Un breuvage d'une telle qualité ne pouvait être laissé aux mains de Barbares.

    « Comme il fallait s'y attendre, les Sith n'ont pas cessé le combat. Je me trouve actuellement dans la section des suites royales... Mon assistant et moi-même avons échappé aux soldats impériaux jusqu'ici, mais notre position est terriblement précaire. Nous disposons d'une carte sommaire des lieux. Mon intention est de rejoindre le hangar sud par lequel nous étions arrivés. Les ascenseurs sont toutefois hors service et il nous faut passer les escaliers. Votre aide serait effectivement la bienvenue, Chevalier. Nous n'avons que des blasters et aucune autre protection... Seriez-vous en mesure de nous mettre en contact avec des forces républicaines sur Flydon Maxima? »


Le calme avec lequel s'exprimait Valerion Scalia pouvait sembler étonnant. Il ne faisait pourtant qu'appliquer, une fois de plus, les enseignements caridans. Maîtrise de soi, calme, réflexion. L'empressement et l’excitation ne menaient qu'à la perte de contrôle, et donc l'échec.

Le sénateur but une gorgée d'alcool et reprit.

    « Qu'est-il arrivé au Chancelier, monsieur Tianesli? Vous a-t-il placé à la tête des flottes républicaines?»


Malgré le peu d'estime que Valerion avait pour son concitoyen artorien, l'état de santé du Chancelier l'inquiétait. Allait-il falloir changer de Chancelier Suprême en même tant que déclarer la guerre à l'Empire? Hier encore, le prince aurait balayé cette idée d'un revers de la main. Le gouvernement actuel ne plaisait pas au sénateur Scalia mais il entrevoyait les problèmes que susciterait une nouvelle élection au sommet de la République. Malgré tout, était-ce mieux d'avoir un incapable, doublé d'un malade, comme Chef d'Etat? Pas forcément. Mais qui pourrait prendre la place d'Halussius Arnor? L’intransigeant Lord Janos? Le traître Rejliidic? L'un comme l'autre se présenterait, mais l'un comme l'autre n'était pas assez modéré pour recueillir une majorité au Sénat.

    « Je vous ai dit que la rencontre avec le diplomate impérial avait été infructueuse. Ce n'est pas tout à fait exact. Au cours de l'entretien, il a été très clair que le Traité tel que "proposé" par les Sith n'était pas négociable. D'Ombria m'a assuré que Darth Ynnitatch n'était pas derrière l'attentat mais je n'en crois rien... Des Sith dissidents attaqueraient-ils les ennemis de Darth Ynnitatch? L'aveu qui m'a été fait de ne pas vouloir renégocier le Traité semble corroborer la thèse d'une machination de la Dame Noire. »


Valerion acheva son verre et rendit celui-ci à Telkhar. La suite était plongée dans le noir mais le comlink illuminait faiblement le représentant artorien. Il régnait comme une ambiance de fin du monde et de désastre annoncé.

    « Nous sommes en guerre. La République n'a plus le choix, elle doit riposter ou mourir. Darth Ynnitatch est probablement encore dans la station. Nous pouvons empêcher une lutte sanglante... »


Le propos de Valerion présentait un clair sous-entendu : il fallait capturer ou éliminer la Dame des Sith. Une idée risquée et dangereuse. Il n'y avait toutefois plus l'ombre d'un doute sur les relations entre la République et l'Empire à l'heure actuelle. Le conflit était inévitable, mais les républicains pouvaient encore bloquer toutes les issues, se rendre maître de Flydon Maxima et capturer celle qui avait osé emprisonner le Chancelier de la République.

Spoiler:
Invité
Anonymous
J'écoutais le Sénateur me parler de sa situation qui était effectivement plus que précaire. Artorias ne devait pas perdre en plus son représentant. Par ailleurs, il s'agissait simplement d'une vie à sauver.
Tandis qu'il exposait sa version des faits, je savourais un thé, en étudiant du coin de l'oeil les rapports les plus urgents. Je restais discret car si j'étais parfaitement capable de faire des choses à le fois, il pouvait être atrocement vexant de comprendre que son interlocuteur ne s’intéressait visiblement pas à soi.
Sauf que là, je ne pouvais pas ignorer les rapports sur la santé du Chancelier, ou l'avancement des réparations lorsqu'il m'était parfaitement possible de voir ça tout en discutant sérieusement avec le sénateur d'Artorias.
Aussi pas à un seul moment il ne pu voir mes yeux témoigner du double intérêt qui les occupait. Dans un troisième temps, j'étais surtout en train d'essayer de trouver déjà des solutions à ses problèmes en les écoutant défiler.
J'avais cet avantage d'avoir un esprit partitionné et capables de mener rapidement plusieurs réflexions.. La Force savait qu'ici c'était vital. Et j'avais déjà de quoi répondre, aussi pouvais-je enchaîner et ne pas laisser de gros blanc qui lui donneraient les temps de méditer sur mon incompétence.

-Prenons les choses dans l'ordre, Sénateur, voulez-vous.. La question la plus importante pour le moment est votre sécurité, et j'ai effectivement une fréquence à vous donner. Avant d'affronter votre scepticisme, laissez-moi vous présenter la situation. Je venais ici avec le Chancelier, nous n'avons donc eu aucunes nouvelles de Flydon Maxima qui soit concrète. Nous avons essuyé de sévères avaries, et je vous avoue humblement que nous sortons à peine la tête de l'eau, donc nous sommes passablement aveugles encore.

Je posais ma tasse de thé en soupirant. Flydon Maxima était une épine dans notre flanc : vu la situation, aucun rapports venant de la bas n'était réellement fiable.. On en savait très peu sinon que les combats y faisaient rage..

-Je peux néanmoins vous donner la fréquence de communicateur de mon padawan qui doit être sur la station en ce moment même. Lui-même est déjà très capable, et surtout, il était sur la station pour assurer la sécurité de cette dernière. Je n'ai aucun doutes qu'en arrivant à le joindre lui, vous aurez le pont idéal pour joindre les forces armées de la République de la station. J'ai une totale confiance en lui, et je sais que s'il le peut, il vous aidera. Je demande immédiatement à ce qu'on vous transfère également les bases de données tactiques qu'on a sur la station. Vous pourrez ainsi vous reperer aisément dans vos déplacement. Je ne dispose en revanche d'aucun codes de sécurité.. Il faudra vous adresser à mon padawan, lui doit pouvoir vous aider.

Je n'aimais pas l'idée de laisser mon padawan se frotter à ce sénateur revanchiste. Mais le devoir primait, et l'opinion que j'avais de Valerion Scalia ne valait rien du tout en face de mes obligations vis à vis de lui. Aussi tirais-je mon propre pad pour transmettre la donnée en le connectant au transmetteur holo de la salle. Du reste, d'un geste de la main je congédiais l'enseigne qui allait aussitôt s'occuper de transmettre les schémas techniques.

-Voilà.. Je ne peux être sur d'aucune autre fréquence.. Je suis navré, Sénateur, mais entre une sédition Sith, les Impériaux.. Les influences de la Ligue et je ne sais quoi d'autre, je n'ai que très peu de confiance à accorder. La protection du chancelier me rend un peu paranoïaque..
Vous vous en tirez mieux que moi de ce coté là, en tout cas.. Je salue votre professionnalisme et votre calme, vous faites honneur à la République.


Va coûtait rien de le brosser dans le sens du poils trente secondes. Dans la mesure ou j'allais lui rentrer dedans, attendrir la bête serait une bonne façon d'éviter un choc frontal. Et puis sous entendre ma faiblesse ne pouvait qu'être une façon de lui faire baisser sa garde. Je savais que Valerion Scalia pouvait être très mordant, et j'avais pas envie de lui raccrocher au nez.. Bon, allez, on commence les points litigieux.

-Du reste, je ne sais pas vraiment ce qu'a le Chancelier.. Il a pris un coup sur la tête, ça c'est certain. Mais rien de grave physiquement.. En tout cas, il est dans un état de choc durable. Je l'ai mis dans les mains des infirmiers de bords, je suis sur que tout ira bien. Le soucis c'est que Grand Amiral Den'tho est mort, et que c'est le ministre Rejliidic qui avait la direction des opérations.. Et on va dire qu'il a eut le temps de faire pas mal de bêtises, là ou moi j'ai fais preuve de fermeté et d'autorité.. Et comme les capitaines étaient visiblement tous dépassés, on m'a collé là pour évincer Ragda et parce qu'il fallait quelqu'un qui avait une certaine volonté de faire..

Je poussais un soupire. Oh ma voix restait ferme et froide, ce ton monocorde d'atrophié sentimental que j'avais qui rendait ma maîtrise du ton totale et les variation incertaine dans ma voix inexistantes. Je ne misais pas sur persuader, mais sur convaincre. Au fond, j'avais pas besoin de grand discours enflammé. J'étais l'amiral désigné, et ce n'était pas discutable.

-Je ne suis pas à ma place par plaisir, Sénateur. Mais j'y suis néanmoins par plebiscite et consensus général. Je resterai dans mon investiture exceptionnelle jusqu'à l'accomplissement de ma mission : ramener ma flotte à bon port.

Le "ma" était révélateur de la façon dont je concevais les choses. Je me levais, posant mes mains de part et d'autre du projecteur, montrant dans cette nouvelle pose une fermeté absente jusque là de mon propos paisible et calme.

-Comprenez-moi bien, Sénateur. Je dispose d'une flotte atrophiée et de la garde du seul homme pouvant réunir sous lui la République, quoiqu'on en dise. Je ne peux rien faire, car la recherche du risque 0 est mon seul objectif. J'ai ordonné au sénateur Brésancion de conduire la flotte de la Ligue vers vous, mais il devra passer quelques obstacles.. Nous rentrons sur Coruscant.
Quant à votre projet, Sénateur.. Ne prenez pas la Dame Noire à la légère. Je ne vais pas vous décourager ni vous saper, aussi vrai que je n'ai aucun ordre à vous donner.. Mais je vous déconseille vivement de mettre ce projet à exécution. Mais vous êtes le mieux placé pour comprendre ce qui se passe à bord de la station..


J'avançais sur des œufs, et j'espérais pouvoir en rester là. Pour le moment, je me contentais d'un bilan de nos situation respectives. Il n'était pas question d'intervenir, et tant qu'il ne le mettrait pas sur la table, je fuirais cette discussion qui ne pourrait apporter qu'une épreuve d'autorité que je ne voulais pas.
Je ne pouvais sincèrement pas lui dire de ne rien faire, car il avait raison sur toute la ligne si on se positionnait d'un point de vue intuitif et pragmatique. S'attaquer à Ynnitach et la capturer, c'était prendre un monstrueux coup d'avance. Sauf que voilà.. Pour vaincre l'ennemi, devait-on lui ressembler ?

Déjà j'armais une batterie d'arguments pour défendre ma position.. Car je me doutais bien que maintenant qu'il m'avait, il n'en resterait pas là.. Et je m'adressais à un sénateur. Si je voulais conserver la légitimité que j'avais sur cette flotte, j'allais devoir justifier mes ordres.
En tout cas, j'avais posé ma situation, à présent je pouvais rebondir sur des faits pour arguer mes directives.
Invité
Anonymous
N'y avait-il que des Jedi à la tête des forces républicaines? Depuis combien de temps l'Ordre gangrenait les armées et flottes de la République pour être ainsi capable de dominer à ce point la situation? Léonard Tianesli prenant le contrôle des flottes, son padawan "protégeant" lamentablement la station... Le Chevalier Jedi croyait-il charmer un sénateur tel que Valerion Scalia par quelques paroles flatteuses?

Les faibles lumières de la suite grésillèrent un instant. Elles tremblotèrent, semblant résister à un souffle mortel et invisible, puis il n'y eut plus que les ténèbres. Le comlink seul projetait encore une lumière blafarde vers Valerion afin de permettre à Tianesli de voir son interlocuteur, de façon plus indistincte qu'auparavant malgré tout.

Contrairement aux lueurs, les paroles du Chevalier Jedi persistèrent et alimentèrent l'esprit du sénateur en réflexions diverses. La situation était périlleuse, Valerion en avait l'intime conviction. Ce qui se déroulait dans et aux alentours de cette station... ce n'était pas une simple bataille. L'avenir de la République et de l'Empire Sith se jouait maintenant. Les choix qui allaient devoir être faits auraient des conséquences sur la galaxie toute entière.

Le Grand Amiral Den'tho mort, le Chancelier Suprême malade... Rejliidic avait pris les commandes. Comment en avait-il pu être ainsi? Ce Hutt était soupçonné de trahison et préparait dans son coin une "Ligue" aux allures sécessionnistes. Quel militaire servile et complètement crétin avait pu laisser un Hutt ignorant tout de l'art de la guerre prendre le commandement des flottes? Tout cela était insensé. Et ce Jedi autoproclamé amiral... Valerion en était malade mais restait conscient de son incapacité à modifier les choses vu sa situation pour le moins scabreuse.

    « "Plébiscite", "consensus général"? Ne me sortez pas vos expressions verbeuses pour justifier une prise de pouvoir arbitraire. »



Le ton du prince artorien était glacial.

    « A condition qu'il n'y ait aucun gradé supérieur aux capitaines, votre action me semble logique. Inutile de cacher les faits derrière des mots censés vous octroyer une quelconque légitimité dont vous êtes dépourvu... Vous avez pris le pouvoir et, cela vous étonnera, je vous soutiens. »


Faire un choix entre Rejliidic et un Jedi, cela revenait à choisir entre la peste et le choléra. Toutefois, c'était Tianesli qui dirigeait et malgré la méfiance qu'avait Valerion envers l'Ordre, il estimait toujours plus vertueux les membres du Temple que ceux de la Rotonde. Pour autant, cela n'amusait guère le militaire qu'était le sénateur Scalia de mettre ainsi sa confiance dans les mains d'un jeune Jedi. La République allait avoir besoin de réformes importantes... autrement, elle mériterait de perdre face à l'Empire Sith. Valerion avait fait le choix de soutenir Tianesli. Il fallait faire des concessions. Et à quoi bon s'opposer aux faits? Depuis sa suite royale de Flydon Maxima, le pouvoir du sénateur Scalia restait tout relatif...

    « Vous avez bien fait. Rejliidic est un être dangereux, déjà soupçonné de trahison. Savez-vous ce qu'il trafique en cet instant? C'est un personnage rusé et fourbe, si vous lui avez porté tort il cherchera à se venger. Le plus tôt possible. Son pouvoir de nuisance n'a que peu d'égal, je vous conseille humblement de le maintenir sous surveillance pour l'instant. De façon discrète... »



Un conseil plus sage qu'il n'y paraissait... Cela pouvait sembler futile au regard des tracasseries qui devaient maintenant assiéger le Chevalier Jedi mais Ragda Rejliidic était un individu qu'il ne fallait pas sous-estimer.

    « Me croyez-vous en mesure de mettre en œuvre mes idées, Chevalier? Je suis bloqué avec mon assistant parlementaire dans une station où, aux dernières nouvelles, les républicains et les Sith s'entretuent. Mais vous, Chevalier Tianesli, vous pouvez changer le destin de la galaxie! Envoyez des messages de détresse aux flottes républicaines les plus proches, préparez un plan d'évacuation du Chancelier Suprême en cas de problème... pour l'heure vous avez la possibilité de bloquer toute entrée et toute sortie depuis Flydon Maxima! Ce qui signifie que vous avez l'opportunité de trouver Darth Ynnitatch, la capturer ou l'éliminer, et éviter une guerre! »



Depuis quelques minutes, Telkhar essayait de joindre le padawan de Léonard Tianesli. Pour l'instant, les efforts de l'assistant restaient vains...

    « Ce n'est pas une démarche hasardeuse ou stupide que je vous propose. Mettez la main sur Ynnitatch et l'Empire sera bien plus déstabilisé que ne l'a été la République lors de la détention du Chancelier Arnor. Si l'attentat est réellement dû à des Sith dissidents alors nous avons grandement surestimé la force impériale et nous venons de découvrir un éventuel levier d'action. »



Quoi que dise Tianesli, la République n'était désormais plus fédérée par et autour d'Halussius Arnor. Les derniers évènements venaient de ruiner le peu de crédibilité dont le chancelier pouvait encore se targuer. Bientôt, le Sénat viendrait examiner la possibilité d'élire un nouveau Chancelier Suprême. Un Chef d’État suffisamment fort pour faire face à l'Empire et suffisamment prudent pour ne pas exposer le sommet de la République aux pires catastrophes... Valerion ne doutait pas des compétences guerrières et militaires de Léonard Tianesli, mais concernant la politique nul doute n'était à concevoir à propos du futur d'Arnor. Il était un homme fini et si le Sénat ne le renversait pas dans les jours à venir, ce ne serait que pour éviter les complications d'une élection. Mais la légitimité et la crédibilité venaient d'être définitivement perdues par Arnor sur Flydon Maxima. Ce gouvernement était une pitrerie... Un Chef d'Etat fait prisonnier par les Sith et venant demander au Sénat la ratification d'un traité dicté par ses geôliers? Un Ministre du Trésor sur lequel pesaient des soupçons importants de trahison et dont les pouvoirs spéciaux avaient été retirés in extremis par le Sénat? La mascarade du "gouvernement Arnor" cesserait bientôt, de cela Valerion était intimement convaincu.

    « La guerre est désormais certaine. Vous ne pouvez pas sincèrement croire que le Sénat restera désormais les bras croisés. Que ce soient des anti-Ynnitatch ou non qui aient mené cette action, l'opinion publique ne fera pas la différence. Les sénateurs devront suivre le peuple. Croyez-vous que de nouvelles négociations puissent être lancées? Non, bien évidemment. Agissez maintenant, autrement vous commettrez une erreur qui sera préjudiciable à des milliards d'individus. »



    « Sénateur Scalia, Chevalier Tianesli, veuillez m'excuser de vous interrompre. Mais aucun contact n'a pu être établi avec la padawan Joclad... »



Décidément, tout allait en s'améliorant!

Spoiler:
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-Sénateur, si vous avez suffisamment de temps pour ergoter sur des question de procédure, je vous conseille vivement de revoir l'ordre de vos priorités. Cela étant, votre approbation me fait un belle jambe. Je suis à la place que j'occupe uniquement parce qu'on m'y a demandé. L'ambition n'est pas ma caractéristique première. Alors ne commencez pas à monter sur vos grand chevaux et me parler d'autoritarisme. Je suis là pour servir la République lorsque ceux qui devraient s'y coller sont trop lâches pour le faire.

La place qui était la mienne ne me plaisait pas DU TOUT. Alors j'avais pas spécialement qu'on vienne me souffler dans les bronches en venant me qualifier d'autocrate, ce qui en plus me retomberait sur le coin de la gueule lorsque je devrais rendre cette flotte au Sénat. Ma voix était donc particulièrement glaciale et sifflante. Bref, autant dire qu'en matière de présence peu agréable, Valérion n'avait pas le monopole.
Pour le reste.. On allait utiliser un procédé rhétorique d'acceptation.

-Je.. Je comprend totalement votre point de vue, Sénateur. Les dangers qui menacent la République son grands.. Que ce soit par le Sénateur de Bakura et Ministre comme par la Dame Noire.. Nous pouvons, sans être accusés de paranoïa, penser à de multiples canons qui se braquent lentement vers la République.

Je me frottais la barbe, pensif, concédant points sur points, d'une voix toute aussi monocorde et indubitable, mais moins froide.

-J'ai déjà mis en œuvre l'arrivée de renforts, et donné des ordres à une flotte annexe pour sécuriser Flydon Maxima.. Et il est parfaitement vrai qu'en frappant, on a une chance de neutraliser la tête de l'Empire. C'est un régime autoritaire, et la présence de l'autocrate est pour beaucoup dans la cohésion de l'Empire, sans compter que fédérer les Sith est un exploit qui ne pourra pas se maintenir sans la poigne d'Ynnitach.. Nous avons vu ce que l'absence de chef avait fait à la République, retourner cette stratégie serait.. Un coup de maître.

Un simulacre de sourire apparut sur ma figure.

-Veillez à la vie de la République et de ces citoyens.. Quel beau principe.. On peut lui faire dire tout ce qu'on veut.. Vous ne me croyez-pas ? Ecoutez-voir..

Je posais les mains de part et d'autre du projecteur de la table, dans une position ferme, comme si je penchais vers Valérion aussi véritablement que je penchais sur la situation.

-Je tiens à sauver la République, autant que vous.. A la différence, c'est que je tiens également à la sauver en tant que République. Je vais dissoudre tout doute à ce sujet, ça n'a rien à voir avec Halussius Arnor. Je n'aime pas l'idée d'un Chevalier Jedi en Chancelier Suprême. Mais ça à avoir avec une question de valeur, Sénateur !
Vous me demandez de surveiller l'intimité d'un Sénateur, digne de soupçons, c'est vrai, mais qui a fait ce qu'il a pu pour sauver une flotte -et sa vie par la même occasion, je vous l'accorde-. Et ce contre tout ce que la République peut faire comme loi sur la liberté. Ragda sera surveillé, et ses allées et venues sur le vaisseau seront contrôlée. Mais je n'ai pas le droit d'espionner les communications d'un Sénateur sans mandats ou preuves tangibles.. Vous vous souvenez de Lana Anthana ? Non ? La dernière fois qu'un Jedi s'est permis d'agacer un Sénateur, nous avons tous trinqué. Pourquoi ? Parce que nous avions, par foi de la vérité de non de preuves, intervenu contre elle. Et le Sénat s'est retourné contre nous. Alors en plus de me soumettre de commettre l'illégal, vous voulez que je donne à ce Hutt tout ce dont il a besoin pour plaider le vice de procédure, et se retourner ensuite contre ses attaquants ?! Non, c'est hors-de-question.


Je me relevais, et passais une main dans ma barbe, pensif, sans le lâcher des yeux. Deux yeux gris aciers, durs et impitoyables.

-Mais ça c'est la partie simple il y a.. Oh, attendez, je vais vous raconter deux histoires.. La première parle d'une dame toute en rouge qui a attaqué une planète.. Et qui a profité de la situation du camp des gentils pour capturer leur chef.. L'autre histoire parle d'un monsieur, un gentil, lui, qui s'est retrouvé sur une station attaquée avec la dame rouge. Et qui a profité de la situation du camp des méchants pou capturer leur chef..

Un sourire narquois déforma lentement mon visage, avant de s'effacer.

-Vous voyez ce qui me dérange ? C'est que je me demande ce qui différencie ce Mr Gentil de cette madame méchante. Je ne nie pas Sénateur, que capturer Darth Ynnitach représenterait un avantage sans précédent.. Mais à quel prix ? Et pourquoi ?
Je ne veux pas que la République utilise les méthodes de l'Empire. Je ne veux pas qu'on devienne l'ennemi qu'on cherche à battre.. Je ne veux pas qu'on le remplace. Il est donc exclu que je brise le simulacre de paix pour attaquer de front une personne qui, pour ce qu'on en sait, n'est peut-être même pas réellement responsable de ce massacre. Alors oui, y'a un problème, et non, je ne crois pas à son innocence. Mais s'il existe une brèche dans la façade impériale, alors elle existe, et elle ne s'envolera pas d'ici que je ramène Halussius sur Coruscant, et que le Grand Amiral Brésancion arrive sur Flydon Maxima avec les renfort que j'ai dépêché.
Nous marchons sur une ligne, Sénateur. Une ligne qui fait la différence entre le bien et le mal, entre ce qui fait que nous sommes la République, et ce qui fait qu'ils sont l'Empire.. Regardez bien.. Je suis en mesure de donner n'importe quel ordre.. Si je vous écoutais « Le plus grand bien de la République » me donnerait le droit de violer les ordres du Sénat et du chancelier en terme de paix.. Je pourrais ouvrir cette porte.. Cette porte qui ferait de moi un autocrate que personne ne pourrait punir, au fond, vu que c’est le bordel ici, chez vous, comme au Sénat.. Et dans une semaine, un Amiral qui n'a pas la droiture d'esprit d'un Jedi pourra estimer lui aussi qu'il a mieux à faire qu'obéir.. Et il pourrait lui aussi prendre l'initiative de commander sa flotte..
Quant à dire "Pourquoi".. Le Sénat est tellement pas unis que vous seriez capable de la relâcher.


Je pris une inspiration pour regarder Valerion droit dans les yeux. C'était le principe même du jeux d'echec. Ne pas jouer un coup sans avoir parfaite connaissance de ce qu'il pourrai provoquer comme réaction et conséquence. C'était pour ça qu'il était rare que je me fasse battre aux échecs. Chaque fois que je jouais une pièce, j'avais à l'esprit l'arbre des possibilités, et je savais donc agir vers ce qui, fonction des gestes de mes adversaires, me mènerait au "Mat". Et dans cette partie, l'ombre noire de la guerre civile planait au dessus de moi, fonction de quelle manière j'allais jouer.. Serais-je la tour, implacable défense ? Ou finirais-je par être cavalier pour finir en fou, devenant alors le pion de Valérion, et de l'Empire ? Non.. J'avais choisi de roquer.

-Si je fais ça, Chancelier, je brise ce qui maintient la République.. Je donne le feu vert à tout les potentats militaires pour se déclarer autocrate. Et j'avance vers la guerre civile des généraux et amiraux.. Si je fais ça, Sénateur.. Alors je donne les pleins pouvoirs à la Ligue et à sa puissance militaire pour dire merde au Sénat. Si je prétexte la guerre pour agir selon mon gré, ou le votre, au total mépris des décisions du Sénat ou du chancelier, alors la capture de la Dame Noire sera loin de suffire à assurer notre victoire. Et la République se fera avaler, déchirée par la mésentente, avant même de se muer en un Empire ou primera la puissance du premier démagogue capable de galvaniser une foule au nom de « L'Urgence ».

Je soupirais avant de me rasseoir, feignant d'être las après avoir été au bout de mon argumentaire provisoire.

-Non, Sénateur. J'irai au Sénat, rendre Halussius à la conscience et à ses fonctions, et si guerre il doit y avoir, nous montrerons que nous savons défendre ce en quoi nous croyons. Pas que nous déserterons ce qui nous unis à la première ombre venue, ou à la première fausse bonne occasion.

J'allais lever ma tasse avant de souligner, un tantinet sardonique.

-Oui, je parle d'une fausse bonne idée, car en l'état actuel des choses, ma flotte est brisée, le Tolérant ressemble à un gruyère.. La moindre flotte en embuscade détruirait ma troupe en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « bêtise ». Et ça c'est le meilleur scénario.. Vous ne savez rien de ce qui se passe sur Flydon Maxima.. Et compte tenu des données que j'ai sur la station, si les Sith en avaient le contrôle, ils détruiraient ma flotte rien qu'avec les défense, tourelles et droïdes, de la plateforme. Les renforts résoudront vos problèmes, moi je dois parer au plus urgent.

Je bus une gorgée de tasse avant de préciser, suite à l'intervention de l'assistant, et afin d'enfoncer le clou :

-Au fait.. Joclad est UN padawan, pas « la » padawan. C'est un jeune homme que j'ai été forcé de livrer à son destin sur Flydon Maxima. Alors n'allez pas croire que je fais machine arrière de gaîté de cœur, et que je vous abandonne par lâcheté. Mais je suis réduis à vous souhaiter bonne chance, Sénateur, à vous comme à tout les républicains à votre bord, car j'ai les mains liées. Vous avez besoin d'une force de pacifications réelle et puissante avec un commandement validé par le Sénat, car oui, c'est au Chancelier et au Sénat d'estimer contre qui si et si nous sommes en guerre, pas moi, ni à vous. Et je n'ai pas cette autorité à vous offrir.

Obligé de défendre un système que je n'aimais pas, pour la simple et non moins bonne raison que je ne voulais pas qu'on tombe encore plus bas.. Oui. Si je détestais la place qui était la mienne, c'est parce qu'en terme de jurisprudence et de précédent, je pouvais représenter une véritable bombe.
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Léonard a décidé de la jouer culotté, et il prend des risques. Malheureusement, le Sénateur Scala est en plus mauvaise position encore sur Flydon Maxima et il se retrouve impuissant. Que faire sinon attendre les secours, vu que le Chancelier n'est apparemment plus de la partie...


Léonard Tianesli remporte la joute.


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