Le Masque de la Force
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Malgré la douleur et les risques, Ragda Rejliidic semble s’en sortir. Il laisse à Alan le soin de chasser la flotte Sith, qui commence déjà son retrait. L’important, désormais, est que le Chancelier soit en sécurité.
Rapidement, les nouvelles de Flydon Maxima n’étant pas meilleures qu’ici-même, des rumeurs courent que la guerre est déclarée entre Empire Sith et République. Le ministre Hutt sait bien, pourtant, qu’on ne peut tirer de conclusion tant qu’aucune annonce officielle n’a été faite. La paix est-elle toujours en vigueur ?
Apparemment, du côté de l’Empire, Darth Ynnitach s’est posé les mêmes questions. Le traité, qui devait être validé, ne le sera par une poignée de main entre le Chancelier Arnor et elle-même, à cause de ces évènements. La République en profiterait-elle pour gagner du temps sur la validation officielle du traité ? Pour le remettre en question par exemple ?
Tous deux sont mis en communication holographique et le Hutt s’enferme pour pouvoir s’adresser à la Dame Noire en toute discrétion…




Seuls les joueurs Darth Ynnitach et Ragda Rejliidic sont autorisées à poster dans ce sujet.
Ordre de posts : Ynnitach - Ragda
Votre combat est une joute verbale ! Vous devez donc utiliser la parole pour débattre autour des décisions à prendre. Vous serez jugées sur la pertinence des propos de votre personnage mais aussi sur son charisme, le réalisme de sa façon de parler avec le contexte, et la qualité générale de votre RP. Bonne chance !



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Darth Ynnitach, entourée de sa garde rapprochée se dirigeait vers sa navette. L’attaque avait détraquée tout le système de sécurité. Les boucliers lâchaient les uns après les autres. Par moment les batteries lasers installées près de la zone de la station devant servir aux négociations s’enclenchaient toutes seules. Vaporisant de ce fait des morceaux de la station endommagée qui filaient droit sur eux. Il y eu peut être des vaisseaux tentant de s’y échapper. Une malchance de plus à ajouter à leurs équipages en ce jour. Ils n’en auront plus maintenant.
 
En chemin le petit groupe eu à faire des personnes, des partisans de la République sans nul doute. Profitant de la faiblesse plus que relative de la sécurité à bord de la station qui doit être débordée. Ces personnes venaient les invectiver faisant des gestes hostiles. C’est à peine croyable ! La station est secouée d’explosions, les Sith à bord, dont la Dame Noire risque autant que les autres et il faut que des imbéciles cherchent à la rendre coupable ! C’est vrai qu’elle ferait une coupable bien pratique.
 
-Allez-y. Soufflait-elle à l’adresse du chef de sa garde qui venait de tourner sa tête casquée vers elle.
 
Ils n’étaient pas plus d’une dizaine de protestataires courageux, ou fou. En moins de cinq secondes ils n’étaient plus que six. Et si la priorité n’était pas de sortir d’ici, cinq secondes supplémentaires aurait été suffisantes pour tuer les six autres. Ces derniers détalaient en courant et en hurlant comme des imbéciles. Comme si cela les auraient sauvés. En ce jour ils avaient la chance de ne pas être devant et que leur cible avait plus pressé à faire que de tuer des rats. Enjambant les corps ensanglantés, pour certains coupés en deux par leurs immenses armes de cérémonies qui sont tout sauf décoratives, la délégation Sith poursuivait sa progression jusqu’à la navette sans autre anicroche.
 
Il fallu attendre environ une quarantaine de secondes encore avant que la navette ne décolle de l’aire d’envol. La priorité avait été de faire chauffer les moteurs et d’activer les boucliers. Au vu de ce qui pouvait heurter le vaisseau à l’extérieur c’est parfaitement compréhensible. Deux minutes furent encore nécessaire avant que la navette n’atteigne le « S’Veyval ». Le vaisseau personnel de la Dame Noire des Sith, à l’apparence d’une dague, semblait glisser silencieusement malgré le chaos ambiant. Oui, sa sœur avait bien fait les choses.
 
La consigne était de s’éloigner de la station, sans pour autant faire le saut en hyperespace. Sait-on jamais, il sera peut être possible de sauvegarder, en partie, ce qui a pu être accompli. Non pas qu’elle ne faisait pas confiance au seigneur Deinos pour que Lord Janos fasse le nécessaire pour rester ouvert à la paix, bien que fragile. Mais elle ne serait pas assez idiote pour seulement se reposer sur lui pour se faire ! S’isolant dans ses quartiers privés, Darth Ynnitach reçue tout d’abord un message holographique de sa chère « sœur », Darth Riakath.
 
*Oui elle a parfaitement jouée son rôle.*
 
Lui envoyant une projection tactique concernant la disposition des vaisseaux et surtout de leurs coordonnées, il lui était possible de savoir si les vaisseaux républicains étaient suffisamment proches de la station. Une fois assurée de cela, elle préparait un autre message. Un simple message écrit qui arriverait sur le databloc de son destinataire, Ragda Rejliidic.
 
« Est-ce que les promesses de feu Balek, sur Nar Shaddaa, ont-elles protées leurs fruit finalement ? »
 
La Sith transmettait également un code pour une discussion holographique. Puis elle éteignait son datapad. Elle s’était montrée suffisamment sibylline. Autant que faire se peu. Après tout ce message pourrait provenir de n’importe qui ! De plus la plupart des gens ne saurait à quoi il fait allusion. Durant ces journées personnes à part Balek et Ragda ne pouvait être au courant. Ynnitach l’avait été bien plus tard, lorsque ce n’était plus d’actualité. Quelques instants plus tard, un bip résonnait dans la pièce, signal indiquant l’accusé de réception du message. Il fallait attendre encore quelques minutes avant que l’hologramme du Hutt apparaisse devant elle. La forme translucide du Hutt était de taille réduite par rapport à son envergure.
 
-Ministre Rejlidiic ! Enfin ! Enfin quelqu’un qui pourra me répondre ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Il y a eu un attentat à la Station Flydon Maxima !
 
La Dame Noire observait un instant de silence en détaillant le visage du Hutt.
 
-Vous avez été attaqué aussi ? C’est un patch de bacta que je vois sur votre tête ? C’est très regrettable. Sur la station il devait s’agir de bombes. Il n’y avait aucun vaisseau de combat. Si vous le souhaitez, je peux vous rejoindre et prêter assistance à vos vaisseaux. Je ne dispose que de mon propre vaisseau en vertu de la loi diplomatique. Mais si cela peut faire une différence…
 
Bien entendu, Darth Ynnitach savait que la flotte de Sith « rebelle » battait en retraite. Donc elle arriverait trop tard pour avoir le temps de se battre. Et si cela était le cas, se ne serait pas grave. Les hommes et le matériel sa se remplace. 
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Lorsque Ragda s'enferma dans la cabine qui lui avait été réservée, sur le Tolérant, il lâcha un cri de colère tonitruant, qui fit presque vibrer les murs. QUELLE BANDE DE CONNARDS INGRATS ! signifiait ce défoulement vocal inintelligible. D'un geste vif, il arracha le poncho qu'il portait, ruinant une tenue coûtant plusieurs milliers de crédits. Putain ! Il n'en revenait pas !

Raaaaaaah ! Ça n'allait pas se terminer comme ça ! Bande d'imbéciles, d'incompétents... Les enflures, les salauds... ILS ALLAIENT LE PAYER !

Le Hutt ne décolérait pas... Il suait à grosses gouttes un mucus épais et très malodorant qui imbibait les coussins précieux de son chariot répulseur. Ce Tianesli... Ces Jedi... Ils le payeraient un jour ou l'autre ! Parole de Hutt ! Comment cet arrogant pouvait-il lui prendre aussi froidement le commandement de la flotte ? Sans aucune légitimité de surcroît ! Et ces imbéciles de capitaines... Ils lui obéissaient... Pffff... Il ne manquerait pas de déposer une plainte auprès des États Majors des Armées pour les faire passer au cour martiale, tous autant qu'ils étaient ! Si Halussius ne pouvait plus assumer le commandement, c'était bien A LUI de le faire ! A personne d'autre, MERDE !

Tout ça à cause des stupides préjugés colportés par les films de série B où les Hutt étaient tous des méchants criminels, et les Jedi des héros qui sauvaient la galaxie...

Tout le corps du Hutt tremblait tant sa tension nerveuse atteignait des sommets. D'un violent coup de queue, il frappa l'une des cloisons de duracier de la pièce. Malgré la résistance du métal, la paroi se déforma autour de la zone d'impact. La douleur n'arrangea en rien l'humeur massacrante du Hutt.

C'était la deuxième fois ! Oui la deuxième fois qu'on lui volait la vedette à l'aube de sa victoire ! Saloperie de destin... Il allait finir par croire que la malchance lui collait à la peau comme la merde au cul d'un wookie. La première fois, lors des négociations avec Ynnitach, c'était le Sénat qui avait tout fait capoter... Enfin pas seulement le Sénat. La Dame Noire l'avait elle-même foutu dans une sacrée merde en libérant prématurément le Chancelier. Ce dernier avait pris les rênes des négociations... Injuste ! Mais qu'avait-il fait à la galaxie pour mériter pareille punition ?!

Ragda inspira profondément, plus lentement, afin de tenter de se calmer... Dans ces conditions son esprit n'arrivait plus à réfléchir avec froideur et recul, ce qui n'était pas une bonne chose. Pour preuve, il hésitait encore à se connecteur à l'holoconsole de sa cabine pour pirater le système informatique du navire, afin de dépressuriser la passerelle et de tuer tous les officiers à bord. Ils ne méritaient que ce sort ! Mais fort heureusement, il parvint finalement à calmer ses pulsions meurtrières.

En réalité, ce fut un message sur son datapad qui lui fut salvateur. D'un geste colérique il récupéra sans ménagement l'appareil dans l'un des vide-poches de son chariot puis ouvrit de grands yeux. Ses traits se détendirent... Un message simple, mais ô combien apprécié...

// Tout ce passe comme prévu. La bombe a explosé au lieu et à l’horaire convenu. J'ai pu profiter de la confusion pour exécuter les deux objectifs.

Je commence dès maintenant à vous transmettre les codes d'accès... //


Enfin une bonne nouvelle ! Une opération planifiée depuis des mois qui se concluait pas un succès... Il grimaça. Un succès en demi-teinte en réalité. Initialement, Ragda, ou plutôt son alter-ego de l'ombre : Fantôme, avait misé sur la confusion créée par l'explosion pour permettre à son agent d'agir. Un pari audacieux et risqué, mais Ragda comptait sur la présence d'Halussius et Ynnitach sur Flydon Maxima pour calmer le jeu, voire les rapprocher en s'alliant contre un ennemi commun et inconnu. Sauf que... Voilà... Avec l'embuscade des rebelles Sith, le Chancelier n'était jamais arrivé à destination. Même lui, à présent, n'arrivait à s'imaginer le chaos qu'il devait régner sur la station civile...

En conclusion, il détenait à présent les codes tant convoités... Mais à quel prix ? Le fragile cessez-le-feu allait-il virer en une guerre ouverte ? Cette hypothèse n'arrangeait en rien ses plans... Il n'était pas prêt. Pas encore.

Ce message apportait également une autre bonne nouvelle : les communications étaient rétablies avec le monde extérieur. Les débits de l'interdictor avaient dû s'interposer entre eux et le brouillage ennemi. Désireux de tester rapidement son nouveau jouet, le Hutt s'affala dans son chariot répulseur tout en pianotant sur l'écran tactile de son datapad.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Parfait ! Il avait accès à quantité de fonctionnalités ! Et tout cela grâce à ce mégalo de Flydon Floyd, qui voulait conserver la main sur sa station à n'importe quel moment, de n'importe quel endroit de la galaxie. Tout bonnement parfait !

Ragda commençait à parcourir les sous-menus, lorsqu'un nouveau message le perturba. Que pouvait-on bien lui vouloir ? Le message venait d'être envoyé sur son second datapad. Son « officiel ».

// Est-ce que les promesses de feu Balek, sur Nar Shaddaa, ont-elles portées leurs fruits finalement ? //

Le Hutt fronça les yeux, ne comprenant strictement rien... Qui pouvait... Mais biensur : Ynnitach ! Elle était la seule au courant pour cette petite histoire ! La Dame Noire cherchait-elle à le joindre ? Cette question le divisa. D'un coté il souhaitait savoir ce qui se passait sur Flydon... Mais de l'autre, la simple évocation de la Dame Noire lui faisait bouillir le sang. Ils ne s'étaient plus échangé le moindre message depuis la rédaction du Traité, ou cette dernière l'avait mise en porte-à-faux devant Halussius... Hmmm... Cette communication n'aurait rien d'un petit bonjour amical anodin.

Lorsque l'appel holographique apparu sur son écran, il l'accepta immédiatement. La simple vue de ce visage rubicond fut suffisant faire renaître de ses cendres encore chaudes son humeur massacrante.

Ragda, impassible, laissa son interlocutrice initier leurs échanges. Son visage poisseux ne trahissait rien du tumulte infernal qui se déchaînait sous son crâne glabre. Silencieux donc, mais pas inactif. De ses petits doigts agiles le Hutt vérifiait quelques menus détails. D'abord si la communication était correctement cryptée. Un rapide diagnostique des paquets échangés sur l'holoréseau galactique, lui apprit que ces derniers passaient par quantité de balises holonet éparpillées dans la galaxie. La clé de cryptage, en elle-même, n'avait rien d'extraordinaire. Mais elle avait le mérite d'être suffisamment robuste, et surtout, éloignée des standards impériaux. Bien. Dans un second temps, Ragda usa des capteurs internes et externes de Flydon afin de localiser la Sith. Elle se trouvait dans l'espace, à bord de l'un de ses vaisseaux... Elle fuyait visiblement... Il soupira.

« Très chère Dame Noire... » dit-il d'une voix aussi froide que le vide spatiale se trouvant à quelques mètres de lui, de l'autre coté de la paroi de transparacier. « C'est effectivement un patch de bacta que j'ai sur le crâne... Et nous venons effectivement de subir une attaque... Que vous puissiez le deviner à la simple vue de celui-ci... Quel brillant esprit de déduction ! » lança-t-il, cette fois avec une pointe d'ironie non dissimulée. « Des prétendus « Rebelles Sith » nous ont tendu une embuscade, avec des vaisseaux qu'ils vous ont visiblement subtilisés. Incroyable non ? Moi qui vous croyait la Maitresse incontestée de cet Empire, je découvre avec stupeur que derrière cette façade se cache en réalité un colosse aux pieds d’argile. Je suis sidéré : vous n'êtes même pas capable de tenir en laisse vos propres gens. Votre autorité n'a visiblement aucune valeur. Ne seriez-vous qu'une souveraine fantoche ? »

Il marqua une pause, pour prendre un grand bol d'air. Il devait lutter contre lui-même pour ne pas s'emporter.

« J'ai risqué ma réputation, mon avenir politique en traitant avec vous ! Et qu'est-ce que j'y ai gagné jusqu'à présent ? RIEN DU TOUT ! J'en ai marre de vos magouilles sans queue ni tête. Vous pensez peut-être que je suis un simple pion ? Et bien, vous allez bientôt avoir la preuve que vous vous trompez. Moi, j'ai respecté les termes de nos petits jeux : au Sénat, j'ai passé ces derniers mois à défendre votre ridicule traité de paix... Et tout cela pour quoi ? Pour tomber sur des PUTAINS de rebelles Sith ? Et pour vous voir vous éclipser la queue entre les jambes, après une petite explosion sur Flydon Maxima, au risque de vous rendre encore plus suspecte que vous l'êtes aux yeux de la République... »

Le visage du Hutt virait au vert foncé, presque noir. Il ne parlait plus, il hurlait. Il postillonnait à en inonder sa cabine. Après cette tirade emportée, il décocha à l'hologramme de la Sith un très large sourire pervers :

« Oui... Je vous vois... » dit-il dans un souffle, avant de reprendre, très ironiquement : « Ainsi donc, il y a eu une explosion sur Flydon ! Quelle surprise ! Mais qui à donc pu bien faire ça... Hmmm... Laissez-moi réfléchir... J'ai une petite idée... » Tout en laissant traîner ces derniers mots, le Hutt activa les faisceaux tracteurs de la station spatiale. Évidemment, compte-tenu du tonnage du navire de la Sith, ceux-ci ne suffiraient pas à le stopper. Mais ils le ralentiraient, tout en entravant ses manœuvres.

« Il faut que je vous avoue quelque chose : J'ai horreur de parler avec des lâches qui me tournent le dos. » Son ton devenait plus menaçant : « Alors, c'est simple : Vous stoppez votre navire le temps que nous puissions mettre quelques détails au clair... Dans le cas contraire, je lâche sur vous l'intégralité des chasseurs-droïdes de Flydon. L'ancien proprio était du genre parano, croyez-moi, il y en a suffisamment pour vous faire passer un sale quart d'heure... »

Après ces menaces, Ragda se redressa, afin de se rapprocher de l'image holographique de la Sith. Il voulait que cette dernière ait son visage en gros plan.

« Je ne sais vraiment pas à quel jeu vous jouez... Vous la voulez cette foutu paix ou merde ? Si c'est le cas, il va falloir sérieusement revoir les conditions de nos accords...

Parce que soit vous êtes en train de me la faire à l'envers avec vos histoires de rebelles... Soit vous avez un réel problème d'autorité... »
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La Dame Noire laissait le Hutt vociférer, faire son monologue. Elle restait de marbre enfoncée dans son fauteuil. Il était hors de question de lui montrer son véritable état : bouillante. Elle aussi avait envie de laisser éclater sa colère. De pulvériser un ou deux vaisseaux républicains et cette fichue station ! Tout ceci ne se serait pas passé si la République avait accepté qu’elle puisse venir au Sénat. Néanmoins, chassant ses sombres ruminations, elle était bluffée. Contrairement aux transmissions holographiques habituelles, les postillons que le four béant qui servait de gueule au gastéropode en face d’elle étaient nettement visibles.  
 
-Ça y est, vous avez finis ? Dit-elle d’une voix calme et posée, cherchant à se contenir. La Sith se penchait en avant. Regardez-moi bien, Ragda et écoutez. Dit-elle comme une menace. Je ne tourne pas le dos ! Une erreur de débutant. Vous et moi, au vu de nos origines respectives, nous ne le sommes plus.
 
Une lumière verte clignotait son sur communicateur. Quelqu’un essayait de la contacter sur une onde à courte portée. La passerelle très certainement. Elle l’activait.
 
-Un instant ! Ceci s’adressait au Hutt d’une voix autoritaire.
 
-Oui ?
 
-Madame, la station a activé ses rayons tracteurs et tente de nous attirer ou tout du moins nous ralentir. Tous n’ont pas été activés cela dit. Nous pourrions nous en débarrasser car le bouclier de la station est affaibli à ces endroits.
 
*Ragda… Mais à quoi joue cet enfoiré ?*
 
-Faites pointer les batteries sur ces rayons ! Il est hors de question que nous restions prisonniers !
 
-Bien Madame !
 
La transmission se coupait momentanément. La Sith voyait le regard moqueur, du moins c’est ainsi qu’elle le supposait. Comment pourrait-elle le savoir à moins d’être Hutt soit même ? Mais en tout cas, au vu des révélations qu’il venait de lui faire. Prendrait-il le risque de la faire pulvériser dans ce trou perdu de l’espace ? Possible. Mais elle se disait tout de même que c’était hautement improbable. Si c’est ce qu’il veut, il était inutile de la prévenir qu’il contrôle les systèmes de la station.
 
-Ragda ? C’est tout ce que vous avez trouvé ? Je prends la peine de vous contacter et vous ne faites que geindre sur votre situation en plus de me menacer ? Vous croyez que je m’amuse à orchestrer votre chute ? Si tel était le cas, j’aurais été bien plus brutale !
 
Vous n’y avez rien gagné ? Pour un être qui voit toujours à long terme il semblait bien pressé d’empocher ses gains comme un vulgaire gangster Hutt. Voulez-vous avoir cette image qui colle à votre peau graisseuse pour le restant de vos jours des deux côtés de la frontière ? Vous essayez de jeter l’opprobre sur moi au lieu de prendre vos responsabilités et d’assumer les conséquences de vos actes ? En fait c’est peut être le Sénat qui a raison. Peut être que finalement vous ne valez rien, que vous n’êtes pas digne de confiance comme tous ceux de votre engeance.
 
Alors qui dirige les vaisseaux cette fois ? Le Chancelier encore ? Ou quelqu’un d’autre ? Vous aviez là une occasion en or de vous mesurer à autre chose que de simple petite escarmouche orale dans la rotonde de votre fichu Sénat ! Et malgré cette attaque vous semblez trouver le temps de venir m’inonder les oreilles avec vos fichues jérémiades ! Je vous ai contacté car je souhaite vous démontrer, que moi, Darth Ynnitach, Dame Noire des Sith, je ne souhaite absolument pas rompre la trêve ! Mais si tel que l’on me l’a fait entendre, vous souhaitez la guerre, quand je dis vous je parle de la République, alors je vous la livrerais ! Et vous finirez par vous rendre compte qu’Artorias, la tragédie qu’était Artorias, n’était rien ! Rien !
 
La colère avait commencée à étreindre la Dame Noire des Sith. Sa respiration était saccadée. Elle continuait de fixer l’image miniature du Hutt. Darth Ynnitach sentait le calme et la froide attitude que peut être la sienne en certaines situations, reprendre le dessus.
 
-Sachez que je ne tourne pas le dos. Ce n’est qu’une mesure de précaution. Entre deux tas de ferrailles, je préfère de loin celui qui peut encore manœuvrer ! Alors coupez ces maudits rayons tracteurs ou bien nous nous en chargerons nous même ! Je vous le répète pour la seconde fois, que je vous ai contacté pour que nous puissions œuvrer de concert ! Et vous voulez y répondre par la lâcheté en restant loin de moi mis à part par cette discussion holographique !
 
Malgré la bonne volonté de la Dame Noire, celle-ci restait cependant méfiante. Profitant du fait qu’elle laissait au Hutt répondre, elle donnait l’ordre à l’officier commandant le vaisseau de détruire les rayons tracteurs qui la retiennent et de préparer une trajectoire que n’éloignerait plus le vaisseau de la station. Espérant que la petite précaution de la reine Sith ne soit pas aussi mal perçue malgré sa bonne volonté de rester proche de la station. Mais autre chose ne collait pas. Elle qui était persuadée que les attentats étaient le fruit de sa « chère sœur », alors que le Hutt y a accès via l’informatique, ne pourrait-être lui qui en serait à l’origine ? Au fil des secondes cette question incongrue germait dans l’esprit de la Dame Noire. Cette germe devenait une plante au racines vénéneuses qui trouvait sa place profondément ancrée dans sa paranoïa maladive. 
Ragda Rejliidic
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Les traits du Hutt se firent plus durs, à mesure que la Reine Noire des Sith lui répondait. Il ne décolérait toujours pas... Et mettre de l'huile sur le feu, comme elle venait de le faire, n'arrangeait en rien ses humeurs bouillantes. Si elle avait été en face de lui – et dépourvue de magie obscure – il lui aurait collé son poing dans sa figure, juste pour la faire taire. Mieux même, il lui aurait pété les rotules d'un coup de queue pour la mettre à genoux...

Fort heureusement, le flot d'adrénaline qui coulait dans ses veines, celui-là même qui faisait tressaillir chacun de ses muscles, sous sa peau graisseuse, ne suffisait pas à entraver ses facultés intellectuelles. Pas encore du moins. Il écoutait et décryptait avec attention chacun des mots de la Sith.

Un message d'alerte sur son datapad lui fit quitter des yeux la projection d'Ynnitach. Les senseurs externes venaient d'enregistrer un mouvement des tourelles turbolasers. Celles-ci pointaient à présent les générateur des faisceaux tracteurs. L'afflux d'énergie mesuré indiquait également qu'elle pouvaient faire feu à n'importe quel moment.

Ragda lâcha un grognement tonitruant, profitant d'un blanc dans le laïus insultant de son interlocuteur :

« Ne me dites pas que vous envisagez sérieusement de tirer ? » dit-il d'un ton froid, qui lui demandait une concentration toute particulière étant donné son état d’énervement. « Laissez moi résumer... Après l'explosion d'origine inconnue, la Reine Noire des Sith s'enfuit sur son vaisseau, avant de retourner ses armes et de tirer sur la station neutre à l'intérieur de laquelle se trouve encore les diplomates de la République, ainsi que leurs escortes, parmi lesquels des Jedi... » Puis il explosa, hurlant :

« ET VOUS VENEZ ME DIRE : Je ne souhaite pas rompre la paix... » Il avait prononcé ces derniers mots d'une voix fluette, comme pour imiter celle de la Sith, ce qui rendait la tirade très... insultante.

« Ne vous faites pas plus stupide que vous ne l'êtes déjà ! » lâcha-t-il ensuite. Il ne parlait plus, il vomissait ses mots. Le visage de Ragda arborait toujours une teinte vert foncée, tirant sur le noir. Ses traits ne parvenaient plus à conserver leur neutralité. Il transpirait littéralement la rage et la colère....

« Vous êtes la pire stratège qu'il m'est été donné de voir ! » commença-t-il, toujours aussi agressif... « Et arrogante de surcroît, pour ne rien arranger ! Vous cherchez à me faire la morale, comme quoi je manquerais de patience... Que je chercherais le profit rapide, comme un vulgaire gangster Hutt... C'est l’hôpital qui se fou de la charité ! C'est vous qui n'êtes qu'une vulgaire Sith de bas étage ! C'est vous qui n'avez aucune vision à long terme... Sinon pourquoi imposer un traité aussi drastique dès la première bataille remportée ?! C'est VOUS qui avez été pressée d'empocher vos gains après Artorias, et regardez où cela NOUS a mené, hein ?! Le pire, c'est que JE vous avais prévenu ! J'AI cherché à calmer le jeu pendant les négociations... Mais non, vous avez été aveuglé par votre orgueil démesuré, et vous vous êtes complètement laissée manipuler par le Jedi Arnor.

Oui ! Manipulée ! Je suis convaincu qu'Halussius savait parfaitement que vos conditions ne seraient jamais acceptées par le Sénat. Il vous a volontairement laissé vous enfoncer, afin de gagner du temps... Vous êtes tombée dans le panneau, comme une débutante... Alors si tourner le dos à l'ennemi est une erreur de débutant, je vous estime tout à fait capable de le faire. »


Il grommela ensuite plusieurs insultes en Huttain. Puis repris :

« Je vous la fait courte cette fois. Vous stoppez vos moteurs, et vous détournez vos tourelles laser de MA station. Sinon je lâche sur vous les escadrilles de chasseurs-droïdes... Et ce sera la guerre...» déclara-t-il tout en manipulant son datapad afin d'ordonner le décollage des droïdes de combat spatiaux.

« J'en ai plus que marre de vos âneries ! Vous voulez savoir pourquoi je suis là à vous parler alors que nos vaisseaux se battent contre ceux de vos prétendus rebelles ?! Et bien... C'est parce qu'un JEDI, oui un JEDI, a pris le contrôle de la flotte, avec l'aval des commandants et capitaines ! Tout ce que vous êtes en train de faire avec vos magouilles incompréhensibles, c'est donner de plus en plus de crédibilité et d'importance à l'Ordre Jedi... Vous êtes en train de faire le jeu de vos ennemis, ouvrez les yeux ! Nous avons déjà un Jedi à la tête de la République, demain ce seront tous les généraux qui seront remplacés par des Jedi si ça continue ! C'est ce que vous voulez ? J'en doute... »

Il soupira de plus belle, réussissant cette fois à expulser une partie de sa hargne.

« Vous voulez vraiment sauver cette fragile paix ? » demanda-t-il une énième fois, plus calmement. « Si c'est le cas... Nous allons jouer selon mes règles cette fois. Vous allez m'écouter et faire exactement ce que je vous demande... »

Il se racla la gorge. Puis repris. Ses yeux brillaient d'une lueur malicieuse, limite malsaine :

« Vous allez revoir les conditions du traité de paix. Stop aux aberrations mégalomaniaques...

Premièrement Ondéron n'a rien à foutre dans le giron Impérial... Franchement, vous avez déjà ouvert une carte galactique dans votre vie ? Gardez Artorias si vous voulez... Mais abandonnez cette idée saugrenue de vouloir l'échanger contre Ondéron...

Deuxièmement, vous allez également abandonner cette histoire de rétro-cession des mondes de la Bordure Extérieure jadis sous l'égide Impériale... On parle d'un Empire vieux de mille cinq cents ans...

Vous m'avez compris ? Vous allez déclarer officiellement vouloir renégocier le traité et revenir sur ces deux conditions... »


Dit comme cela, c'était un peu violent... Il allait à coup sur essuyer un refus catégorique de la Dame Noire... Et même s'il n'était pas d'humeur à s'expliquer, il devait pourtant le faire :

« Pourquoi revenir sur la rétro-cession ?

Simplement parce que le mal est déjà fait ! VOUS avez déjà vaincu bon sang ! Les mondes qui ont été sujet de ce traité, qui seront passés à deux doigts de se faire honteusement lâchés par la République, vous croyez qu'il seront reconnaissants envers elle ?

Au contraire !

J'en met ma main à couper... »
dit-il en agitant sa prothèse « Que des mouvements extrémistes se lèveront contre l'autorité Républicaine. Celle-ci a déjà perdu sa crédibilité, aux yeux de la galaxie entière... Après cet épisode, Halussius ne sera jamais réélu Chancelier, et nous ne serons plus prêt de voir un Jedi occuper ce rôle de sitôt...

Réfléchissez ! Il vous suffira ensuite de placer quelques agents par-ci par-là... Vous parviendrez aisément à manipuler les mécontents, à les mener à la révolte. Dans le meilleur des cas, ces mondes quitteront la République d'eux-mêmes dans les années à venir, et plus rien de vous empêchera de les envahir en toute « légalité », sans rompre la paix...

Dans le pire des cas, ils resteront Républicain, mais deviendront de génants vecteurs de déstabilisation, pouvant mener la République jusqu'à une crise institutionnelle... Vous regarderez alors votre ennemi s'enfoncer dans sa propre merde... Et si celui-ci a les yeux rivés sur ses problèmes internes, vous aurez toute la liberté de préparer vos prochaines actions...

Et vous dans tout ça ?

Vous prouverez que vous souhaitez plus que tout cette paix, quitte à revenir sur le traité pourtant négocié... Vous couperez l'herbe sous le pied de vos détracteurs qui seront alors décrédibilisés, vous ferez passer les Jedi pour des imbéciles va-en-guerre. Vous croyez que l'opinion publique adoptera quelle position ? Les citoyens sont des moutons apeurés... Ils préféreront suivre le loup qui leur promet la sérénité que le berger qui leur demande de se préparer à l'attaque. »


Ragda marqua une pause, à bout de souffle, il n'avait pratiquement pas respiré pendant cette tirade. Mais repris rapidement.

« Alors c'est sur, à court terme on vous traitera peut-être de dégonflée... Mais voyez à long terme bon sang ! Sans quoi l'Histoire vous collera l'image d'une souveraine fantoche, inutile, incompétente... Et éphémère.

J'ai misé sur vous Ynnitach lorsque j'ai accepté votre proposition sur Nar Shaddaa. Je suis trop mouillé pour vous laisser perdre sans lever le petit doigt, même si pour cela je dois vous mettre en rogne, vous faire chanter ou vous menacer... Alors, merde, écoutez mes paroles et agissez avec intelligence pour une fois ! »


Il s’effondra dans les coussins de son chariot répulseur. Cette longue tirade l'avait épuisé... Il sentait encore les contre-coups de son accouchement. A vrai dire, il s'attendait à un refus. Avait-il mal jugée la Sith ? Devait-il envisager de rompre avec cette dernière ? Tout dépendrait de sa réponse... En parlant de réponse...

« Et arrêtez de me prendre pour un idiot. » lança-t-il, d'une voix qui trahissait sa lassitude. « Ces rebelles Sith ? C'est vous n'est-ce pas ? Dans le cas contraire, je serais quand même sacrément déçu de savoir que l'on peut vous doubler aussi facilement... »
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Et le Hutt reprenait de plus belle. Visiblement il était vraiment dans tous ses états. Mais ce n’était pas une raison de lui parler ainsi et encore moins de poursuivre ! Personne n’osait lui parler ainsi en face à face. Et ce n’est pas parce que des années-lumière les séparent qu’il est à l’abri. Oh non ! Darth Ynnitach ne l’écoutait plus vraiment. Surtout après sa longue tirade ou il se foutait d’elle et ponctuée d’injures en Hutt. La Sith ne parlait pas leur langue, mais elle en connaissait certains mots. Et généralement les insultes viennent très vite toutes seules. De guerre lasse elle en était venue à couper le son momentanément. Elle contactait la passerelle de son vaisseau.
 
-Oui madame ?
 
-Ne tirez pas ! Mais faîtes pointer les canons sur les hangars. Des chasseurs droïdes pourraient en sortir. Si c’est le cas, abattez-les.
 
-Bien madame ! Puis-je faire préparer l’escadron de chasseurs pour s’en prendre aux rayons tracteurs si besoin est ?
 
-Vous pouvez commandant.
 
Finit-elle en coupant la communication et rétablissant celle avec le Hutt. Visiblement il avait encore des choses à dires après l’avoir vu se mouvoir sur l’hologramme. Il finissait par parler des fameux rebelles Sith et avant cela de revoir les clauses du traité à la baisse. Il avait l’air fatigué, à bout de souffle. L’occasion rêvée. La Dame Noire fermait les yeux un instant, le temps d’expirer une bouffée d’oxygène.  Au sein de la Force elle sentait les âmes de ceux qui la servaient sur ce vaisseau. Puis celles, terrorisés, qui étaient encore sur la station. Et celles qui se trouvaient dans les vaisseaux qui s’enfuyaient. Sa perception allait beaucoup plus loin. Darth Ynnitach sentait d’autres remous, d’autres âmes qui hurlaient de terreurs, de douleurs et finissant par s’éteindre. Certaines brillaient, d’autres moins. Dans sa recherche éthérée, elle finissait par trouver celle qu’elle cherchait, qu’elle voulait atteindre.
 
Ses paupières s’ouvraient, son regard fixé sur la représentation holographique du Hutt. Son souffle venait à peine de quitter ses lèvres. Pendant un bref instant, la Sith s’était comme déconnectée du monde réel pour se tourner uniquement sur la Force et le Côté Obscur qui était en ces heures pleinement alimenté par la peur, la souffrance et la mort. Oui il était là devant elle, en hologramme et dans la Force. Avec cette dernière elle venait entourer son immense cou, à l’endroit de ce qui lui tenait lieu de trachée artérielle pour l’écraser lentement et l’étouffer. Un mince sourire venait égayer le visage sombre de la Dame Noire des Sith.
 
-Vous devriez faire attention, Ministre Rejlidiic… L’apoplexie semble vous guetter… Dit-elle d’un ton badin alors qu’elle augmentait son étreinte pendant quelques secondes. Le regardant s’agiter par hologramme interposé avant de finalement le relâcher, de guerre lasse, et qu’il y avait des choses plus urgentes à régler.
 
Bien, si maintenant vous êtes calmé, voyons ça. Revoir le traité ? Vous êtes fou ! Jamais je ne reverrais quoi que se soit ! Il sera approuvé ou rejeté en l’état ! Et je sais qu’il sera rejeté ! Le revoir se sera la preuve que je crains de défier la République ! Or, c’est faux ! Et si votre Sénat veut jouer les bellicistes, grand bien lui fasse. Pour l’instant la guerre est loin de leurs planètes et de leurs  électeurs. Mais elle y arrivera d’une manière ou d’une autre ! Cet empire vieux de mille cinq cent ans, oui et alors ? En quoi devrais-je me justifier et par là même refuser de ce que souhaite m’offrir le Chancelier ? A l’origine je demandais moins… Mais votre Chancelier n’était obnubilé que par la protection du Noyau. Je n’ai pas eu le besoin de le pousser davantage pour cette rétrocession.    
 
La Dame Noire laissait échapper un soupir à en fendre l’âme.
 
-Hélas, Ragda, je crains que le désordre soit plutôt de votre côté. Voyez-vous, j’escomptais que vous mettriez le Sénat d’accord. Et ce n’est pas le cas. Il existe un fort courant belliciste que VOUS n’avez pas réussi à endiguer. Oui, juste avant l’attaque dont maintenant je vous soupçonne fortement d’en avoir fait partie vu que vous êtes dans la possibilité de jouer avec les commandes de votre station, j’ai une longue conversation avec votre très cher ami, Lord Janos. Oui je dis bien ami car je doute que vous ne soyez autre chose, puisque lui comme vous ne faîtes que proposer de revoir les clauses du traité ! Alors voilà ce que je pense, que vous et Lord Janos ne soyez de connivence et qu’à présent, Ragda, vous essayerez de me doubler ! L’attentat c’était vous ! Vous prétendez être d’accord avec moi mais vous vous liez avec les bellicistes du Sénat. Visiblement vous cherchez à empocher des gains de partout ! Hélas pour vous il reste un Chancelier et des gens qui seraient heureux de vous abattre Ragda… Dois-je leur faire savoir, ou du moins leur confirmer à quel point vous êtes mouillé avec moi ? 
Ragda Rejliidic
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L'étreinte sur la gorge du Hutt se referma froidement. Par réflexe, il porta ses petites mains à son immense cou, comme pour essayer désespérément de se libérer de cette sensation terrifiante, mais heureusement fugace. Le pression disparue aussi subitement qu'elle était apparue. Dans d'autres circonstances, Ragda aurait pu paniquer... Mais pas cette fois, parce qu'il savait parfaitement d'où provenait cette attaque : Ynnitach. Et pour cause, il avait été victime du même stratagème de la part de Lana Anthana, un an plus tôt, lors de leurs échanges virulents au Sénat Galactique. L'ironie dans la voix de la Reine Noire ne laissait de toute façon aucun doute.

Au moins, cet étranglement via la Force, eut un effet immédiat : celui de couper le sifflet au Hutt.

Aprè le choc, il transpirait à grosses gouttes. Son sang n'avait fait qu'un tour. L'adrénaline dans ses veines atteignait des concentrations astronomiques, et il sentait à présent, plus que jamais, les contre-coups des épisodes mouvementés de cette journée diabolique. Blessures, chocs, accouchements... Et maintenant ça... S'en était trop pour son corps de limace. Il ne pipait plus mot, tandis qu'une réelle fatigue physique le clouait dans son chariot, pareil à un gros sac de graisse inerte. Malgré tout, le Hutt – merci à ses overdoses de stimulants intellectuels – conservait suffisamment de capacités mentales pour suivre la conversation et imprimer les mots de son interlocutrices dans son esprit. Las, il préférait la laisser parler, sans faire ni signe ni commentaire. Il n'avait ni la force de le faire, ni l'envie de la vexer une nouvelle fois.

Cet étranglement était un avertissement. Jamais il n'eut cru qu'à cette distance, de plusieurs centaines de parsecs, une telle prouesse fut possible. Pour le coup, il faisait moins le malin. Alors que son cœur battait toujours la chamade, il recouvrait lentement une respiration plus régulière. Il soupira plusieurs fois, comme pour expulser ses craintes. Putain, il fallait réfléchir, et vite. Couper la communication en cas d'une nouvelle attaque serait efficace ? Merde ! Il n'en avait aucune idée ! Il lui fallait trouver quelque chose... Sans pour autant reprendre l'avantage, il lui fallait une sorte... de police d'assurance. Oui... Ça pouvait peut-être marcher, un temps tout du moins...

Sans un mot, alors que la Sith terminait son laïus acerbe, le Hutt pianota sur son datapad, toujours connecté au réseau sécurité de la station Flydon Maxima.

Lorsqu'elle sembla avoir fini, il déglutit bruyamment, pour être certain que sa gorge répondait toujours à ses volontés.

« Madame... » commença-t-il, sur un ton infiniment plus calme et respectueux que lors de ses précédentes prises de paroles. « ... On peut effectivement dire que vous ne manquez pas de... poigne. » Il se redressa alors lentement, avec peine, puisque son corps accusait toujours une lourde fatigue musculaire. « Il semblerait que j'ai touché une corde sensible... » Son regard devint plus dur. « Vous voulez me faire calme ? Voilà qui est donc fait... Mais n'espérez pas pour autant me faire taire. Je ne suis pas l'un de vos sbires sans cervelle. » Alors qu'il prononçait avec une lenteur prudente ses quelques mots, Ragda senti une petite boule dans ses entrailles se nouer. Il jouait avec le feu. « Pour votre information, je viens de donner l'ordre à toute la flotte de chasseurs-droïdes de Flydon de décoller des hangars. J'ai également réorienté les tourelles turbolaser de la station dans votre direction... Et comme vous me tournez le dos, on peut dire que je n'aurais aucun mal à cibler vos moteurs. Tourner le dos, une erreur de débutant ? Oui effectivement... » Oui, il jouait vraiment avec le feu ! « Libre à vous de porter le premier coup si cela vous amuse. La paix à laquelle vous ne semblez déjà plus croire volera en éclat. En tout cas, les secours de la République sont en route. Et s'ils vous trouvent là, à tirer sur Flydon, ils n'hésiteront pas à vous tailler en pièces, surtout qu'avec des moteurs endommagés vous n’irez pas bien loin. »

Ragda respira une bouffée d'air à plein poumons, pour se redonner du courage. Toute sa vie, il avait fuit les risques pour sa santé. Il préférait passer pour une poule mouillée vivante, qu'un être téméraire mais mort. Cette tirade était presque... contre nature pour lui. Pourtant, maintenant qu'il était allé aussi loin, il ne pouvait plus reculer. Il jouait sa crédibilité. Face à un monstre comme cette dame Noire, il devait tenir bon. Ragda aurait pu parier que peu de personnes osaient lui tenir ainsi tête. C'était quitte ou double.

« Oh, et petit détail... » continua-t-il ensuite, avec une vraie fausse légèreté. « S'il vous reprenait l'envie de m'étrangler... J'ai un doigt posé sur l'écran de mon datapad. Si par mégarde je devais relâcher ma pression, alors les droïdes, comme les tourelles, vous feraient passer un sale quart d'heure. »

Nouvelle inspiration.

« Statu quo comme on dit. L'envie de m'énerver m'est passée, alors j'espère que celle de jouer avec vos pouvoirs magiques vous est passée aussi. Nous pouvons donc continuer cette conversation dans le calme et la sérénité, n'est-ce pas ? »

Il marqua une pause. Une quasi-provocation qui voulait dire : vas-y étranglement moi pour voir si je bluff. Il repris rapidement, ne voulant transformer celle-ci en provocation avérée. Jouer avec le feu oui, mais fallait pas abuser pour autant :

« Vos accusations, quant à mon prétendu échec sont parfaitement infondées ! Pourquoi le Sénat n'a t-il jamais voulu ratifier ce traité ? Pourquoi les bellicistes, comme vous les appelez, ont-ils trouvé tant de partisans ? C'est parce que vos conditions sont inacceptables. Un point c'est tout, il ne faut pas aller chercher ailleurs. Vous le savez tout autant que moi.

Je le répète, et abondez dans mon sens, le Chancelier Arnor vous a manipulé. Il vous a donné plus que vous ne le demandiez ? Et cela ne vous a pas mis la puce à l'oreille ? Il savait ! Oui, il savait que le traité ne serait jamais signé ! Il n'a fait que gagner du temps pour vous mettre une déculottée ! Alors j'espère sincèrement que vos armées sont prêt à prendre le retour de flamme... Parce que vous ne faites strictement rien pour renverser la vapeur. Pire même, vous leur donner toutes les raisons de croire que vous n'avez jamais désiré cette paix. »


Il parlait sèchement, mais sans hausser le ton. Il parvenait à se contrôler.

« Vous voulez tout de même un coupable ? Et bien, vous l'évoquez vous-même ! Ce Janos... » il prononça ce nom comme s'il vomissait son repas de la veille. « ... C'est lui le véritable responsable de ces troubles au Sénat. Il a accueilli les réfugiés d'Artorias sur son sol, profitant de cette aura de bon samaritain pour prôner l'union sacrée contre vous. Il s'est allié au Sénateur de ce peuple en exil, qui évidemment ne demande qu'à vous botter le cul en personne. Sans lui, tout aurait pu être très différent... S'il y a une personne contre qui retourner votre colère : c'est lui, au lieu de me lancer des menaces inutiles.

Dites leur combien je suis mouillé si vous voulez, mais après cet attentat sur Flydon qui vous sera attribué, personne dans la République ne croira à votre soudaine sincérité, tout vos dires ne passeront que pour une tentative de plus de nous déstabiliser.

Dites leur combien je suis mouillé si vous voulez, mais vous ferez alors de moi l'un de vos pires ennemis. Je rejoindrais sans hésiter le camp des bellicistes. Je combattrais alors votre Empire avec tant de zèle que plus personne ne mettra ma parole en doute. »


Il soupira.

« Je suis réellement déçu... Je vous pensais... Différente. Vous prétendez représenter les Sith d'une nouvelle époque, mais finalement vous êtes pareils. Aveuglés par l'orgueil. Vous allez mettre la galaxie à feu et à sang, et tout cela pour quoi ? Régner sur un tas de cendres fumantes ? Quel intérêt ? Il serait tellement plus simple de revoir les termes de ce fichu traité, afin de préparer un plan sur le plus long terme... Un plan plus perfide, plus insidieux... Mais non, votre orgueil mal placé vous y en empêche...

Si vous ne croyez déjà plus à cette paix, je me demande même pourquoi vous êtes venue sur Flydon... A croire que votre présence était l’appât idéal pour faire tomber la délégation du Chancelier dans le piège de vos rebelles... »


Ragda laissa traîner cette dernière phrase. Depuis le début, elle éludait ses questions, deux fois déjà. Il lui ferait cracher le morceau. Et pour cela, il décida, contre toute attendre, de miser sur l'honnêteté.

« L'explosion sur Flydon ? Oui c'est bien moi, pas la peine de tourner autour du pot... Et au lieu de vous en offusquer, vous deviez vous poser les bonnes questions. Je ne suis pas votre ennemi Ynnitach. Dans le cas contraire, votre cadavre serait en train de flotter parmi les débris d'une station pulvérisée.... Alors, quelques instants, cessez de penser que j'ai pu œuvrer contre vous, et vous comprendrez peut-être...

Moi non plus je ne pense pas que ce traité puisse être ratifié par le Sénat, du moins pas dans le contexte actuel... Je devais... Faire quelque chose pour marquer les esprits.

Cet attentat n'en est pas vraiment un ! Il n'y a même pas de bombe à proprement parlé ! J'ai demandé à une personne d'infiltrer la station, pour y saboter une conduite de gaz à l'aide d'une charge explosive. Un sabotage qui serait passé pour un accident !

Réfléchissez : Une explosion, les esprits s'échauffent, certains en viennent aux mains... Mais Halussius et vous auriez été assez intelligent pour comprendre que celle-ci ne pouvait être l’œuvre ni de la République, ni de l'Empire. Vous disposiez d'assez d'autorité pour forcer vos camps respectifs à baisser les armes pour chercher le véritable coupable... Et lorsque la thèse de l'accident aurait été conclue, le mot « paix » aurait alors pris tout son sens après ce chaos. Le spectre de la guerre, devenu réalité, aurait marqué les esprits des diplomates Républicains présents sur la station, surtout après s'être retrouvé sous le feu ennemi.

Je ne dis pas que ce plan aurait immédiatement conduit à la signature du traité, mais il y aurait contribué, en vous dé-diabolisant, vous et votre Empire.

Sauf que...

Sauf que le Chancelier Arnor n'est jamais arrivé à bon port, à cause des ces abrutis de rebelles Sith ! »


Cette dernière phrase, il l'avait hurlé, bien malgré lui. Il marqua une nouvelle pause, cette fois simplement pour calmer ses humeurs. Il respira plusieurs fois à plein poumons.

« J'ai été honnête avec vous , alors ayez au moins la décence de faire pareil avec moi. N’éludez pas une troisième fois ma question. Ces rebelles : c'est une de vos manœuvres, ou vous avez réellement un gros problème d'autorité dans votre Empire ?

Vous avez tout intérêt à me dire la vérité, puique de cette réponse dépendra notre futur coopération... Enfin, encore faut-il, pour que nous coopérions, que vous m'en dites un peu plus sur vos plans... Que comptez-vous faire si la paix vole en éclat ? »
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Darth Ynnitach fermait les yeux un instant, à peine plus qu’un battement de cœur. Elle avait étranglé son allié, pour ne pas dire associé, Hutt. Jamais elle n’aurait pensé en arriver là un jour. Les Hutts sont d’une nature prévisible et la couardise fait office de qualité contrairement au courage. Ragda semblait allier à la fois la prudence et le courage. Une solide combinaison lorsque différents facteurs sont réunis. Pour lui il semblait bien que se soit le cas. Lorsque la Sith ouvrait les yeux, son regard, qui était quelques secondes auparavant ivre de colère, venait de disparaître pour laisser place à son calme habituel, froid.
 
-Très bien… Je ne souhaite pas non plus devoir recommencer et mettre fin à vos jours. Poursuivre cette conversation dans le calme, oui c’est ce que je souhaite. A votre avis pourquoi ai-je donc pris la peine de vous contacter ?
 
Vous avez peut être raison. Vous discréditer ne mènera à rien de concret et personne ne voudrait imaginer le pire concernant un ministre proche du Chancelier et un Jedi de surcroît. Pourtant les inférieurs aiment toujours à croire le pire de ceux qui les dirigent. Cela leur donne même l’illusion d’une sorte d’égalité cosmique… D’autant que je n’aurai nul besoin de tenter de forcer les choses. Puisque ce Lord Janos qui vous déteste se ferait une joie de vous descendre en flamme. D’autant que l’occasion serait trop belle pour lui et ses partisans. Il se fera taxer d’opportunisme politique ? Oui et alors ? C’est de bonne guerre… et à l’entendre c’est l’époque qui voudrait ça.
 
La révélation du Hutt concernant l’attentat était plus que surprenant. Pourquoi diable voulait-il que sa se produise ? A moins de vouloir tout faire capoter. Les interrogations se succédaient dans la tête de la Sith et l’envie de le massacrer la reprenait. Elle qui pensait que sa « chère sœur » aurait pu organiser ça… Du coup, le fait de ne pas l’avoir prévu et de ne pas l’avoir fait la décevait. Oui vraiment. C’était pourtant le genre de plan tordu dont elle était capable d’ordinaire. Et c’était aussi pour ça que Darth Ynnitach l’avait nommée à ce poste.
 
-Je… Je dois dire que c’est très surprenant. J’avoue, vous m’avez bluffé sur ce coup, Ragda. Que puis-je ajouter de plus ? A part vous remercier de me l’avoir avoué, finalement. Le pire dans tout ça c’est que votre raisonnement se tenait. Hélas, pour que ce plan marche, vous auriez dû me le dire avant ! Nous aurions pu…
 
Finalement, lasse de faire des récriminations sans objets elle levait la main, montrant qu’il était vain de revenir là-dessus.
 
-Vous avez été franc avec moi, Ragda, alors je le serais avec vous. Les rebelles existent réellement. Seulement, je les connais et  j’ai utilisé leur envie de nuire à l’Empire et au projet de la paix. Pour se faire j’ai utilisé le seul moyen viable. Je laisse donc le soin à votre imagination pour comprendre ce que j’ai fait avec eux. J’avoue qu’il est regrettable que nous ayons eu, au final, la même idée sans nous consulter l’un et l’autre.
 
Les choses étaient dites. Cette honnêteté lui était étrangère. Mais c’était une chose nécessaire ne serait-ce que pour poursuivre leur collaboration. Cette aveu de Ragda et le sien, bien qu’ayant des conséquences encore impossible à mesurer pleinement, avait au moins le mérite de démontrer qu’ils étaient sur la même voie. Finalement les arguments du Hutt, concernant la révision du traité de paix, n’étaient plus aussi inconséquents qu’ils en avaient l’air de prime abord. Certes le procédé serait très fortement discuté au sein de l’Empire mais qu’importe ? Le principal était le plan à long terme, et puis seuls les morts et les imbéciles ne changent pas d’avis. Et Ragda en deviendrait un véritable partenaire de part le fait qu’il partage cette ambition de galaxie unifiée et aussi une longévité bien supérieure aux êtres de cette galaxie.
 
-Très bien… Votre proposition de revoir l’échange d’Ondéron contre Artorias peut être facilement envisageable. 
 
Concernant la rétrocession des mondes de la Bordure c’est quelque chose de plus épineux à vrai dire. Je peux néanmoins reconsidérer la chose. Mais il y aura des conditions extrêmement sévères. Imaginons que j’accède à cette requête, les mondes en question devront servir de « zone tampon » entre la République et l’Empire Sith. Se serait une mesure de sureté drastique et au final contre productive, bien que fortement compréhensible. Cette mesure aurait pu se faire si le Chancelier et le Sénat n’avait pas rendu cette proposition du traité publique.


L’autre option serait de leur laisser le choix. De rester dans la République, gagner leur indépendance et leur neutralité, ou alors quitter la République pour rejoindre l’Empire. Ceci serait contre productif. Imaginez un instant une frontière morcelée en différents systèmes stellaires. Les juridictions administratives concernant les voies de communications seraient chaotiques.

Aucune de ces conditions ne seraient réellement envisageable. A moins de pouvoir garder cet ensemble de mondes unis. Et tenter par le même moyen de faire taire  les velléités de guerre entre la République et l’Empire. J’ai frappé la première sur Artorias et j’ai proposé la paix ensuite. D’ordinaire lorsque l’on commence une guerre on la fait se terminer par une victoire et non par  une sorte de statu quo. J’espère que vous me croyez sincère lorsque je dis que je veux la paix.
 
*La guerre… je m’en contenterais aussi…*
 
-Mais si vous m’avez proposé cette alternative de renoncer aux cessions de territoire c’est que vous devez avoir une idée derrière la tête. Et au vu du fiasco de notre tentative réciproque de rapprocher nos deux  états, il serait de bon ton que nous coordonnions nos efforts. Alors, Ragda, quels sont vos projets concernant ces mondes ?   
Ragda Rejliidic
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Malgré lui, le Hutt ne pu s'empêcher de lâcher un monumental soupire de soulagement. Une partie de sa tension musculaire et nerveuse s'évapora, tandis qu'il s'affalait, vidé de ses forces, dans les coussins écarlates de son chariot répulseur...

Il venait de jouer avec le feu... Sans s'être brûlé. Un exploit, non : un miracle. Même s'il détestait se l'avouer : Ragda redoutait la Reine Noire des Sith. Elle lui inspirait une crainte irrationnelle, surtout lorsqu'elle commençait à jouer avec ses pouvoirs surnaturels... Étrangler quelqu'un à plusieurs milliards de kilomètres... Impensable ! Et pourtant, elle l'avait fait ! Avec une facilité déconcertante. Cette femme DEVAIT être crainte, simple question de survie. En lui parlant comme il venait de le faire, il avait joué avec sa propre vie. La colère de s'être fait jeté du pont par un Jedi, doublé du cocktail hormonal qui coulait dans ses veines lui avait fait prendre des risques inconsidérés ! Maintenant que la tension retombait, il s'en rendait pleinement compte... Et il en tremblait. Mais il était trop tard pour faire marche arrière maintenant. En lui avouant ses actes, Ragda venait de s'élever dans l'estime de son interlocutrice. Une ascension qui devait impérativement être consolidée pour être effective sur le plus long terme.... Et pour cela, il ne disposait que de son intelligence. Une intelligence fourbe et machiavélique qui pouvait imposer le respect au plus sombre des Seigneurs Noirs.

« Madame. » commença-t-il sur un ton respectueux, après que cette dernière ait terminé son laïus. « Je regrette d'avoir douté de vous. Vos... actes sont parfois difficiles à décoder, et il est vraiment dommage que ce manque de communication nous ait conduit à nous entraver mutuellement. » Il esquissa un sourire. « Comme le dit le proverbe : les grands esprits se rencontrent. Nous avons eu exactement la même idée... Sauf que la votre manque cruellement de subtilités. » Quelques gouttes de mucus perlait à nouveau sur son front boudiné. Il devait se faire violence pour conserver un calme aussi froid. Il repris :

« D'une certaine manière, nous ne pouvons échapper à notre nature, celle dictée par notre patrimoine génétique, lui même hérité de nos ancêtres. Vous êtes une Sith : dans vos veines coule une soif de violence qui vous dessert. Vous êtes une brute Madame. Une brute dotée de pouvoirs aussi effrayants que la confiance en vous qui vous aveugle. Vous voulez la paix ? Mais pour y parvenir, vous n'êtes capable que d'empiler des montages de cadavres. D'abord Artorias, puis ces rebelles Sith... Avouez que l'on peut faire plus subtile non ? »

Il laissa une poignée de seconde à son interlocutrice pour méditer sur cette question rhétorique.

« Moi, je suis un Hutt. Un simple Hutt. Je ne dispose pas de tous vos pouvoirs. Loin de là ! Regardez moi ! Je n'ai même pas de jambes pour m'enfuir en cas de problème ! Vous pourriez m'écraser en un claquement de doigts ! Cet état de fait m'a rendu... Plus machiavélique, plus subtile. Je n'ai jamais rien obtenu par la force, seulement par l'intelligence et la manipulation. Et c'est justement pour cela que vous avez besoin de moi.»

Un préambule qui devait conduire au cœur du sujet :

« Préserver cette pseudo-paix sera très difficile... Impossible même avec vos méthodes barbares. Ce n'est pas en attaquant une flotte qu'on la sauvera ! » Il soupira puis repris :

« J'ai effectivement une idée derrière la tête.

Comment sauvegarder cette paix ? Simplement en coupant l'herbe sous le pied des bellicistes. Ceux là même qui vous accusent de n'avoir négocié ce traité que pour pour semer le doute dans les esprits.

Vous allez venir sur Coruscant, pour négocier directement avec le Sénat. Par cet acte extrêmement risqué, vous prouverez à la galaxie que vous êtes prêt à mettre votre propre vie en jeu pour préserver la paix. Et voilà ce que vous affirmerez :

Que cette rétro-cession n'avait pour but que de préserver la paix, comme vous venez de me le dire, en créant une zone « tampon » entre nos deux puissances. Que vous ne pensiez pas qu'un tel traité poserait autant de problèmes, puisque celui-ci a été négocié directement avec le Chancelier, qui a lui même proposé bon nombre de solutions. Que vous ne comprenez pas l'attitude des Sénateurs qui, après avoir élu un Chancelier, s'opposent à lui... Oui, il va nous falloir sacrifier Halussius, en détournant la colère et la frustration des Sénateurs contre lui.

Ensuite, vous présenterez une nouvelle alternative : vous renoncerez à la rétro-cession... Mais à une seule et unique condition non négociable : que les mondes désignés soient totalement démilitarisés. Ces mondes feront toujours officiellement partie de la République, mais les troupes et les flottes de cette dernière devront les quitter. Ainsi la zone « tampon » sera assurée. »


Nouvelle pause, pour rassembler ses pensées :

« Une zone où les flottes de la République n'auront plus le droit d'intervenir sans briser le traité donc... Mais sans celles-ci, ces mondes deviendront des proies faciles pour les contrebandiers, bandits et pirates...

Comme vous n'êtes pas un monstre sans coeur, vous autoriserez ces mondes à disposer de leurs propres forces de sécurité pour se défendre face aux menaces extérieures. »


Encore une pause, cette fois pour déglutir.

« Quel intérêt à négocier tout ceci ? J'avoue que la pilule de la démilitarisation sera difficile à faire passer, mais moins que la rétro-cession. Vous ferez un pas en avant, vous tendrez une main apaisante. Les bellicistes devront mettre de l'eau dans le vin au risque de passer pour de véritables va-en-guerre, au risque de devoir mécontenter l'opinion publique ! Vous couperez l'herbe sous leurs pieds en agissant pour la préservation de la paix ! »

Dans les yeux du Hutt brillaient des reflets machiavéliques. La Dame Noire ne manquerait pas de poser cette question, alors il la devança :

« Et moi ? Qu'est-ce que j'y gagne ?

Et bien... Sans le support des flottes de la République, ces mondes seront vite débordés. Et leurs maigres forces de sécurité ne parviendront pas endiguer la piraterie, ni la contrebande. Ils n'auront pas le choix : ils devront rejoindre la Ligue des Mondes Périphériques... Et oui, la Ligue est une force d'auto-défense, elle ne sera donc pas visée par la restriction liée au traité.

Vous sauvez la paix, je pérennise mon projet de Ligue. Que demander de plus ? »


Le mot de la fin :

« Maintenant le destin de la galaxie repose entre vos mains. Cette paix, pour être sauvée, demandera des efforts, et des sacrifices. Il vous faudra certainement montrer patte blanche en arrêtant et livrant les rebelles Sith à la République en guise de bonne foi...

L'unique autre option... C'est la guerre. Mais soyons clair. Si un conflit galactique devait se déclencher, ne comptez pas sur moi dans l'immédiat... Je ne me range jamais dans un camp avant de savoir qui va gagner... »
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Darth Ynnitach écoutait attentivement le Hutt. Ne relevant pas la dernière petite pique qu’il lui avait lancé en réponse à ce qu’elle venait de lui faire. Ragda était un esprit fort et il le prouvait une fois encore. Bien d’autres se seraient mis à pleurer et à ramper devant elle après une petite correction, lui non. En cela il était réellement intéressant. D’autant que sa vision des Sith, d’elle-même, était vraie. En tant que Sith, Darth Ynnitach n’a pratiquement jamais rien connue d’autre que le mensonge, la tromperie, la duplicité, la trahison et la violence. Tout se terminait dans le sang. Chez les Hutts, du moins pour ce qu’elle en savait, les choses se passaient de la même manière. Mais sachant que Ragda n’était plus qu’un paria parmi les siens, il est certain qu’il a développé une autre façon de voir les choses et de procéder que ses congénères.
 
Mais elle voyait bien que le projet de mettre fin à la rétrocession allait plus loin que l’idée de maintenir la paix entre la République et l’Empire. Oui, elle voyait déjà la possibilité que la République dise non. Et qu’elle, sur Coruscant, ne devienne un otage de choix. Sans tête et avec les luttes intestines l’Empire serait divisé et la République n’aurait plus qu’à battre les Sith les uns après les autres.  Et si la République acceptait de négocier et faisait cela, une ceinture de mondes se retrouvait sous la direction d’une ligue, la Ligue des Mondes Périphériques, le tout dirigée par Ragda. A cette pensée, la Dame Noire n’eut qu’une envie, celle de rire.
 
-Oh Ragda… Elle ricanait encore. Vous avez bien mené votre barque. Vous avez plus à y gagner de cette situation que l’Empire, que moi ! Vous commencez à vouloir compter vos gains ? Vous voulez rivaliser avec vos amis Hutts qui, lorsque se souviennent que vous exister, passe le moment à se gausser de vous ? Continuez ainsi et vous pourrez y prétendre !
 
Quoiqu’il en soit, je sais que si la guerre devait reprendre, vous resteriez coi à attendre de voir qui l’emporterait. Mais je vous le dis, si la guerre devait reprendre, se ne sera pas de mon fait ! Je vous ai contacté, j’ai même accéder à vos requêtes ! Vous doutez encore que je veuille cette paix ? Vous doutez encore de moi ?
 
Soit. Je peux encore le comprendre. Mais c’est pour cela que je serai encline à accepter votre proposition et votre invitation à Coruscant. Cela dit il faudra que des dispositions soient prises avant que je ne vienne sur cette planète. D’ailleurs vous me proposez de négocier sur Coruscant, alors que ce que je vous avais proposé durant les négociations, qu’une délégation Sith puisse être présente au Sénat, c’était pour facilité cette paix entre la République et l’Empire. Seriez-vous disposé à l’accorder à présent ? Cela étant dit,concernant les prisonniers Sith, je souhaite les châtier moi-même. Au delà de leurs "crimes " envers la République, ils sont tout d'abord coupable de trahison envers l'Empire ! Et l'Empire sait très bien comment châtier les traîtres ! 
 
Pour la Dame Noire que la guerre ait lieu ou pas, importait peu. Des dispositions avaient déjà été prises concernant ce cas de figure. Il faut dire que les actions de sa « chère sœur » et du Hutt n’allaient pas aider à une entente cordiale. Mais tant qu’elle continuerait à donner l’illusion qu’elle désire ardemment la paix, l’Empire aura le temps de s’y préparer et de vaincre. Concernant le sort des prisonniers, elle était un peu plus mitigée. Tout d'abord, elle souhaitait par le fait de rendre justice elle-même pouvoir faire le tri entre ceux qu'elle estimait et les autres. Et surtout éviter que certains petits secrets puissent arriver aux oreilles de la République et par extension des Jedi...
 
-Inutile de répondre immédiatement. Je considère votre offre comme une proposition. Lorsqu’une demande officielle sera formulée, Ragda, alors j’y répondrai. En attendant, si c’est ce que VOUS souhaitez vraiment, faîtes en sorte que cela soit approuvé.
 
Cette discussion débouchait sur de nouvelles opportunités et il allait falloir couper la transmission. D’autres, redirigées vers elle, attendaient d’être consultées.  
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Les négociations sont difficiles et risquées mais, en dépit de toutes les surprises de cette terrible journée, le ministre et l'impératrice parviennent plus ou moins à converser, et même à s'entendre... Plus ou moins. Juste assez pour apaiser temporairement les méfiances dans chaque camp et reporter sans plus de dommage les négociations entre le Chancelier Arnor et Darth Ynnitach.


Ragda Rejliidic et Darth Ynnitach sont tous deux vainqueurs de cette joute.
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