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- Hou-là, Bôb, voilà qui n'est pas passé loin pour votre Humaine favorite, pas vrai ? Une seconde de retard et elle finissait en tartare-ferraille contre cette paroi !

- Arrêtez donc de vous lécher les babines, Djim, vous voyez bien que ce ne sera pas pour aujourd'hui ! Avec cette manœuvre pour le moins ... risquée, elle vient de confirmer sa deuxième position et s'est même rapprochée de Tosingano ! Quant à Andolto, ma foi ...

- Oui, je crois bien qu'il va lui falloir un nouveau pod, maintenant ! Enfin, s'il est toujours en état de piloter après cette magnifique collision contre ce rocher ... Voilà Veshi et Tosingano au coude-à-coude, désormais, dans cette dernière ligne droite ! Un rien pourrait faire pencher la balance, et ...

Les rares clients encore attablés dans la cantina suivent avec attention cette rediffusion de la course du midi, en heure creuse, ponctuant la moindre action de cris, de grognement de dépit, d'encouragements ou de sifflements, selon le pilote auquel va leur préférence. Seule une Humaine détourne les yeux en reniflant, attablée dans l'un des coins. Sa main droite se met soudain à trembler. Elle déglutit péniblement, incline le verre qu'elle porte à sa bouche. La gorgée de bière ne l'apaise qu'à peine. Sa main ne s'en stabilise pas moins. Douze heures. Une demi-journée à peine d'abstention, et la voilà déjà au bord de la crise de nerfs. Le manque ne cesse de la tourmenter que ponctuellement, avant de revenir. Encore plus fort. Il faut qu'elle soit clean pour cette rencontre. La menace du Mirialan continue de planer sur sa tête. Pas le choix, une fois de plus. Ce fils de Hutt l'a forcée à lui remettre toutes ses réserves. Interdiction de se pinter, aussi. Elle doit faire durer ce verre. Une demi-heure qu'elle le sirote.

Par deux fois, ils sont revenus, depuis le début du sevrage. Par deux fois, elle est restée prostrée pendant plus d'une heure, en position fœtale, le temps qu'ils disparaissent. A deux doigts d'en finir, mais retenue par ... par ... elle n'en sait rien. L'espoir ? Impossible. La course lui a permit de leur échapper. Mettre ses affaires en ordre aussi. Mais la diversion n'a duré qu'un temps. Elle sent la sueur perler sur son front. Le stress et le manque ruinent déjà les bénéfices de la douche qu'elle a prise avant de déserter son appartement. La gorge sèche, le cœur qui s'accélère, les tremblements qui reviennent. Le manque, encore. Avec peine, elle fouille dans son paquetage, dénichant un paquet de clopes. Elle en porte une à ses lèvres. Trois tentatives lui sont nécessaires pour l'allumer. La bouffée l'apaise. Mais elle ne la protégera pas d'eux. Incrédulité. Comment a-t-elle pu renoncer à sa seule parade ? Colère, sentiment d'injustice, rancune contre un Proche-humain à la peau verte. Foutus fouineurs.

Elle repose le paquet dans le sac qui contient ses maigres possessions. Lorsqu'elle relève les yeux, quelqu'un est assis à sa table. Un Twi-lek. Encore un visage familier. Elle ne détourne même pas les yeux, les abaissant sur son verre. Lasse. A quoi bon essayer de l'ignorer ? Tout est dans sa tête. Les fantômes du passé, qui s'accrochent à sa culpabilité, à ses remords, pour exister.

- Si je te dis manque, vaisseau, équipage, mécanicienne ...

Elle hausse les épaules, sans répondre. Celui-là n'est pas le pire de ses spectres. Elle peut l'encaisser. Qui ça ? Rien, personne. Un visage, un nom, rien de plus. Pas de souvenir commun pour lui donner prise.

- Faut avouer que ça y ressemble vachement, non ?

Elle ricane doucement. Elle murmure, avec une pointe de sarcasme nettement perceptible :

- Merci, j'y avais pas pensé toute seule ... Mais ce coup-ci, y'aura pas de crétin de gradé pour ignorer l'avis de la mécanicienne. C'est pas son genre, au capitaine. Enfin, à ce qu'on dit.

Ses paroles semblent avoir atteint le spectre. Il se met à vaciller, avant de se stabiliser. Nikhia esquisse une grimace. Voilà, son inconscient a trouvé un autre angle d'attaque. Merveilleux. Elle se donne elle-même les moyens de se pourrir. Ses yeux se ferment, humide. Larmes de rage. Si seulement elle n'était pas aussi lucide ... Si seulement elle avait héritée de l'hypocrisie parentale ...

- Tu mérites de t'en sortir, tu crois ? D'arriver à repartir de zéro, après ce que tu nous as fait ? Ce que tu lui as fait ?

Elle rouvre les yeux, une larme solitaire perle le long de sa joue. Non. Bien sûr que non. Elle ne le mérite pas. Sa faute est impossible à expier, son péché inexpiable. Même la mort serait une trop douce délivrance. Un enfer sans fin. Son inconscient le lui inflige. Son conscient n'a ni la force, ni la volonté de le faire voler en éclat. Pourtant, une infime lueur l'empêche de sombrer à nouveau. Pas une lueur d'espoir. Celle d'une flamme qui la brûle, la fait souffrir, l'empêche d'abdiquer. Un vieil homme, ancien héros de la République. Sa seule famille. La seule personne qu'elle ne pourrait supporter de décevoir.

- Et oui, Bôb, l'enregistrement est formel ! Le podracer de Veshi a bien franchit la ligne d'arrivée avant celui de Tosingano ! Voilà qui risque de chambouler quelque peu les fortunes de nos parieurs professionnels !

- Je ne vous le fait pas dire, vu leurs cotes respective ! L'Humaine vient donc, pour son ultime course, d'arracher in extremis ce titre que le Fluggrian détenait depuis maintenant trois ans ! Je vous rappelle en effet que son sponsor a aujourd'hui déclaré que ...

Nikhia se désintéresse aussitôt de l'holo-vidéo. Tellement cliché. Une pilote qui arrache in extremis la première place sur sa dernière course. Elle hausse les épaules. Tellement ironique. La victoire ne lui importait pas. Ce qui comptait, c'était le dérivatif, l'adrénaline, cette sensation de contrôle, de maîtrise, de risque contrôlé. Rien d'autre. L'argent ... de toute façon, tout partait pour rembourser sa dette. Elle se retourne vers son voisin de tablée. Disparu. Elle lâche un soupir de soulagement. Un répit, jusqu'au suivant. Inéluctable. Machinalement, elle se gratte derrière l'oreille droite. L'attente lui pèse. Encore et encore. Elle est à deux doigts de tout envoyer bouler. Nerveusement, elle se triture les mains. Pourvu qu'ils ne soient pas en retard. Ou peut-être que si, en fait. S'ils ne viennent pas ... ça ne sera pas de sa faute, pas vrai ? Elle pourra reprendre le cours de son existence. Repartir, loin, très loin. Elle a entendu parler d'un vaisseau partant pour Toydaria, la veille ...
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J'étais là depuis un bon moment lorsque je me décidais enfin à me retirer de ce coin d'ombres typique aux cantinas dans lequel je m'étais glissé. Il y avait trois jours que nous avions été contactés par... une ancienne connaissance et que celle-ci nous avait rappelé à son bout souvenir le « service » que nous lui devions toujours depuis cette « fameuse nuit » sur Raxus Prime. Notre profession était telle que nous nous devions de donner une certaine valeur à notre parole par un respect constant de celle-ci, quand bien même cela nous emmerdait beaucoup. J'avais donc pesté beaucoup, longtemps, et lorsque, enfin, j'avais jugé que ce fils de Gamorréen de Mirialan s'était vu taxé d'assez de noms d'oiseaux, je m'étais décidé à ordonner notre départ pour Malastar en espérant y trouver une recrue de qualité, malgré le portrait peu orthodoxe que l'on m'en avait fait, ainsi que de quoi nous occuper.

C'était ainsi que je m'étais retrouvé à accoster cette star des circuits de course dans un bar comme il en existait dans toute la galaxie et à lui adresser ces premiers mots:


« Ça doit être un sacré bout d'femme cette petite, fis-je soudain surgit du dos de la demoiselle pour me retrouver dans son champ vision,Arracher ainsi la victoire et se la jouer si modeste derrière... Quelqu'un de bien, assurément. Vous permettez que je joigne ma fumée à la vôtre ? »

La question était rhétorique et je n'attendais pas la réponse de la petite brune que je venais d'accoster avant de m'installer bien au fond de la chaise vide qui trônait en miroir de la sienne. Je croisais les jambes, une cheville calée sur le genoux, manteau largement ouvert, Dioscures flamboyants de part et d'autre de ma ceinture, et allumais une cigarette d'un claquement sec de briquet avant de planter fermement mon coude sur l'accoudoir – unique survivant miraculeux d'une guerre interminable menée par toutes choses contre l'usure et les clients peu soigneux. Je levais le menton pour envoyer planer une large nappe de fumée au-dessus de nos têtes avant de venir cueillir à nouveau le regard de la dame Veshi et de demander:

« - Savez-vous dans quoi vous vous engagez, mademoiselle ? »

La question fit mouche et immédiatement mon interlocutrice me dévoila son manque d'assurance en allant gratter quelques grains de courage derrière son oreille. Pour autant, je ne fis pas mine de prêter attention à cela et je me contentais de continuer à fumer en écoutant.

« - Un vaisseau. Un équipage. Je connais ça, ouais. Je ... j'étais dans la flotte Répu', avant ... »

« - Et vous pourriez me donner vos états de service? J'ai quelques contacts dans la flotte qui pourrait peut-être se porter garant de vous. »

J'avais rarement eu l'occasion d'entendre des rires aussi faux que celui qu'elle venait de laisser échapper. La gêne restait très présente, je fouillais là où je n'avais pas à être – du moins moralement. En réalité, je ne pouvais pas faire autrement que de venir la titiller, la provoquer tel qu'elle le serait régulièrement pour voir, ou non, si elle allait finir par partir en courant vers la première seringue qu'elle serait capable de trouver à la moindre situation angoissante.

« - Pourquoi ? Il vous l'a pas dit, le Mirialan ? Que j'en ai été virée à coups de pied au cul ?‏ »

Je lui souris, sincèrement, après tout... Pour le coup, j'avais plus ou moins eu l'occasion de quitter l'armée dans les mêmes circonstances et je repris la conversation, plu sérieux :

« - Il faut croire qu'il vous a laissé la chance d'édulcorer un peu le tableau plutôt que de nous le présenter tel qu'il est réellement. Mis à part votre problème avec les joies artificielles, il n'a rien jugé bon de nous signaler qui nuise à votre personne.‏ »

Encore un tir qui fait mouche. Immédiatement, le visage de la brune se fit plus absent, se laissant envahir par les démons anciens.

« - Edulcorer ? A quoi bon ? Ca changerait rien ... Moi ... je resterais la même. Mentir ... c'est pas mon truc. J'suis pas douée pour cacher ... oh, à peu près tout ...‏ »

Je la laissai s'enfoncer sans rien dire, me laissant aller à quelques nouveaux volutes de fumée. Je me penchais en avant pour pouvoir me débarrasser des cendres de ma cigarette dans le récipient de fer blanc qui trônait au centre de la table. Lorsque je venais à nouveau ancrer mes yeux dans les siens, c'était avec un brin de compassion dans le regard, aucune pitié, mais une sincère sympathie.

« - Le sujet est visiblement sensible, je comprends, ce n'est pas important de tout se dire dès le premier rendez-vous, hein ? Dites moi plutôt, Mademoiselle Veshi, à quoi êtes vous bonne ? Quels sont vos atouts, mmh ? »

Je changeais de sujet, afin de permettre à la jeune femme de remonter doucement la pente, mais je restais conscient de la difficulté qu'elle avait à être là. Sur son front, un cristal éclata la lumière du néon qui nous surplombait.

- Les vaisseaux. Le pilotage, l'entretien, l'amélioration ... La mécanique. Sauf les armes. C'est pas mon rayon, ça. Pas du tout. L'informatique, ouais, aussi. Les I.A, la programmation ... »

Se rappeler ce dont on était capable, c'était aussi se rappeler ce que l'on avait fait et, dans son cas, elle ne semblait vraiment pas être à l'aise avec ça. Elle toussa avant de poursuivre.

« - Le piratage, aussi ... »

Ses qualités terminées, je ne pus me retenir de lui adresser un regard assez approbateur bien que son incompétence martiale était une question, à bord du Séléné, qui porterait nécessairement à débat. Je me dois alors d'être clair et, au vu de sa réaction fuyante et de la peine qu'elle eut à déglutir, l'atteinte à la vie d'autrui était pour elle hors de propos.

« - Un ingénieur de génie, en somme ? Nous n'aurons aucun mal à vous trouver une place de choix sur notre vaisseau. Cependant, dans votre propre intérêt autant que le nôtre, il vous faudra très certainement apprendre à tirer avec un pistolet blaster. Sur un navire corsaire, vous serez encore plus exposée que vous avez pu l'être sur les frégates républicaines.‏ »

« - Je ... je sais tirer. Mais ... je ne peux pas. Pas en "situation de combat réel". Je ... ce n'est pas une question de principes, de conscience. Je ... je ne peux pas braquer pour tuer.‏ »

Mais qui lui avait demandé, après tout, de tuer ? Il y aurait bien assez de gens capable de le faire autours d'elle pour qu'elle se contentât de ne s'armer que d'armes incapacitantes. D'ailleurs, l'éventualité même qu'elle n'en ait visiblement jamais eu l'idée m'amusa un peu et je lui signifiai en conséquence:

« - Une experte en technologie qui n'est même pas au courant de l'existence des armes ioniques depuis plus d'un millénaire ? Si vous ne désirez pas tuer, vous n'aurez pas à tuer. L'Officier-Artilleur Mac Cload vous trouvera de quoi allonger les cibles hostiles pour plusieurs heures sans pour autant leur faire le moindre mal, mis à part des courbatures et une bonne migraine. Enfin... Avant que mon Officier n'arrive, je dois vous avertir de quelque chose... »

Je laissais ma phrase en suspend le temps de finir ma cigarette dont je venais déposer doucement le corps incandescent dans le cendrier. La manœuvre était voulue, l'anxiété de l'ancien soldat républicain montait en flèche et, à nouveau, elle alla chercher des forces au revers de son oreille.

« - M'avertir de quoi ?‏ »

« - Que je vous ai menti. Notre "ami" commun m'avait déjà tout balancé quant à vos capacités, vos antécédents et, hormis cet épisode qui vous a amené à quitter la flotte de la République, j'ai pu consulter l'historique de toutes vos affectations. Vous avez été honnête, malgré l'impératif qui aurait pu vous conduire facilement à ne pas l'être, cela se porte à votre crédit et je pense sincèrement que vous n'êtes qu'une bonne personne forcée à faire de mauvaises choses par un mauvais coup du destin... »

Mes pupilles s'agrippèrent aux siennes et cherchaient à leur interdire toute fuite. Mon ton était sérieux, il était temps pour elle d'essayer de se reprendre en main et je me devais de lui faire sentir autant qu'il m'était possible de le faire.

« - Voulez-vous à présent sortir la tête de l'eau, Nikhia, et redevenir cette femme de bien ? »

Le peu d'assurance qu'elle avait s'évapora, cédant le pas à des larmes endiguées avec peine par le bord de ses paupières.

- Quelqu'un de bien ... désolée, cap'tain, mais vous vous gourez de personne. J'suis pas aveugle au point d'y croire. Alors ... »

La peine fut tout à coup expédiée par une colère inattendue ce qui, immédiatement, me rassura. Si elle était capable, dans son état, de faire preuve de combativité, alors cette esprit brisé était capable de se relever.

« - Z'avez vraiment lu mon dossier ? Une professionnelle, ouais, mais rien d'autre. Je fais mon taff, je le fais bien, point barre. J'fais pas dans le zèle, ni dans la charité, ni dans la valeur, j'reste vivante, point. Quant à notre "ami commun" ... la prochaine fois que vous le croisez, vous pourrez lui dire d'allez se faire foutre ?‏ »

Je lui souriais à nouveau, nous étions pour ce qui était de notre relation commune, sur la même longueur d'onde.

« - Si vous saviez comme ça m'aurait fait plaisir de lui dire... Mais voyez-vous, nous sommes dans le même ca vous et moi, nous lui sommes plus ou moins redevable, ou du moins est-il en position de nous faire chanter, alors je vais attendre d'éponger ma dette avant de lui transmettre votre message. En attendant, je ne suis parvenu à imposer qu'une seule close à notre contrat puisque, après tout, ce serait autrement une mission impossible. On ne peut pas forcer un malade à se soigner s'il n'en a pas envie et encore moins lorsqu'il est accro à sa maladie. Pour être clair : si vous venez, c'est parce que vous avez envie de rebondir, sinon, nous repartirons sans vous. Je ne vais pas prendre le risque pour mon équipage de vous retrouver un jour ivre morte à la barre et je ne suis pas non plus une baby-sitter, alors si un jour vous ne revenez pas d'une permission en temps et en heure, nous repartirons sans vous. Alors, tapez vous le fond du pied ou préférez-vous y rester, Mademoiselle Veshi ? »

Je continuais de titiller le dragon krayt et, au fond de ses yeux, je pouvais voir la lueur de la colère répondre à mes attentes.

« - Vous aussi, hein ? Vous êtes comme lui, persuadé que ...  Laissez tomber. Oui, je vais me désintoxiquer. Au moins, après ça, il me foutra la paix. Et soyez rassuré pour vos miches et celles de vos gars, cap'taine. Je n'ai jamais déconné au taff. Jamais. J'ai toujours pointé à l'heure, sobre, lucide, propre. Je n'ai pas déserté, ça, vous devez le savoir !‏ »

J'ai trouvé en elle ce que je cherchais à y trouver mais, ne pouvant me permettre de trop lui faire savoir et par crainte de n'avoir que trop mal interpréter les signes, je préférais jouer l'agacement et continuais dans mon rôle d'emmerdeur, un rôle que j'avais toujours su composer avec brio. Plus agressif, j'alignais mes sourcils sur le mode « irrité » et lâchai :

- Ce que vous semblez avoir du mal à saisir c'est que j'en ai rien à foutre de l'état dans lequel vous serez à votre poste. J'me suis engagé plus ou moins de bon gré auprès de ce connard de mirialan à vous sortir la tête de toutes ces merdes alors que ce soit au commande du Séléné ou partout ailleurs je ne veux plus rien retrouver dans vos veines. Ai-je été clair ? »

«  - Ouais. Limpide. »

Parfois, je me demandais si nous n'avions pas été assez fou pour nous relier par un réseau secret directement implanté dans notre crâne tant notre tandem se trouvait à se compléter à merveille. En effet, Moktarr venait tout juste de placer sa bedaine sous la lumière pâle des tubes alors que nous venions de terminer. Je lui faisais signe de nous rejoindre continuant de songer seul à cette idée d'implants crâniens capables de relier en tous temps et tous lieux l'esprit de deux personnes avant de conclure pour moi même qu'il fallait être complètement malade pour en venir à recourir à un tel procédé.
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«Mon papounet chéri adoré,

Je t'envoie ce message juste pour te dire que je pense fort à toi, et que tati et moi, on est fort inquiètes pour toi. Je pense que tu es au courant, mais le climat chauffe en ce moment. Ici, sur Coruscant, les gens en ont que pour ces histoires de guerre avec l'Empire Sith.

J'espère que tu seras pas envoyé en mission en rapport avec ça. Si c'est le cas, prends soin de toi. Tu me manques.

Ta Röz chérie adorée.»


Oh, putain ! Les boules ! Les boules intégrales ! Non mais... Faites des enfants, tiens !

«Officier-Artilleur Mac Cload, vous êtes attendu par le Capitaine Ventarë pour une session de recrutement. Mon planning indique qu'il est temps pour vous de partir.»

Tout en grommelant, Moktarr posa l'un d'ses gros doigts griffus sur le clavier du data-pad et s'assura que le p'tit appareil était bien verrouillé. Pas question qu'un gars d'l'équipage aille trifouiller dans ses messages personnels et tombe là-dessus. Pour quoi il passerait, hein ? Un papounet chéri ?

N'empêche qu'on allait droit dans l'mille, avec ces histoires de guerre ! Sérieusement... Pourquoi ces politiciens, ils étaient pas foutus de s'asseoir autour d'une table, une bonne bière à la main, pour discuter tranquillou d'la suite des évènements ? Au lieu d'ça, fallait toujours que ça finisse en couille. Au fond, la politique, c'est comme une cantina remplie d'gens bourrés : on s'promet qu'on va passer une bonne soirée, et puis - boum ! - à un moment, ça dérape ; alors, y reste plus qu'à sortir son blaster et à tout dégommer. Et là, quand on voyait les infos, les huiles de la Rép' se tapaient d'ssus entre pro-guerre et pro-paix ; bref, pour r'prendre l'image de la cantina, on en était au stade de la quatrième bouteille, le moment où ça chauffe, ça chauffe, et où l'patron du bar demande à bobonne d'ranger les meubles dans l'arrière boutique, parce que ça va bientôt péter.

Bah, au moins, c'est pas l'chômage qui manquerait.


«Officier-Artilleur ? Avez-vous une demande en particulier ?»

Dans le langage artémisien, ce genre de phrase voulait dire : "tu t'réveilles, oui ou merde ?" ou encore : "Oh-la ! C'est quand que tu te tires les doigts du cul ?"[/i]

«Ouais, ouais, j'me magne.», qu'il grochonna.

Non, ce coup-là, il était pas dans son assiette, le Mac Cload. Avec ces histoires de guerre, il aurait dû s'réjouir, pourtant, ouais ! Du boulot à la clef, des p'tites batailles en vue, mais ce putain d'message envoyé par Röz lui avait foutu d'autres idées dans son p'tit crane, et ça l'faisait flipper, ça lui donnait la nausée, ouais, une espèce de nausée bizarre, genre nausée de l'esprit, quoi.

Bon, alors, par contre, une fois débarqué dans la cantina, la nausée déguerpit sec, parce que la nouvelle recrue, fallait avouer qu'elle était plutôt bien tapée. Ça, ouais ! Encore une jolie gonzesse à bord du Séléné : à croire que ça pullule, ces p'tites bêtes-là !

Moktarr incrusta la chaise vacante entre son large fessier - et l'était bien large, ouais, on pouvait presque jouer aux cartes dessus ! - et serra (ou écrasa ?) la main d'la d'moiselle en esquissant un gros sourire plein de dents.


«Bon, pas b'soin d'faire les présentations : j'imagine que l'Cap'taine l'a d'jà fait... Moktarr Mac Cload, Officier-Artilleur, bras-droit de notre chef de guerre, concepteur du Séléné et Momo pour les intimes. Enchanté, mam'zelle... Veshi ? C'est bien ça ?»

Le Besalisk sortit un data-pad de sa petite sacoche de cuir qu'il se trimbalait souvent avec lui - et dont le contenu était plus que douteux : des éclats de bouteille, un mouchoir maculé de rouge à lèvres, une figurine de Twi'lek à poil dans une posture cochonne, et quelques berdoules de mécanicien, avec pour clou du spectacle une clef à molette en forme de bantha. Bon, et donc du data-pad surgit un p'tit hologramme qui représentait l'Séléné.

«Faut dire : z'êtes une chanceuse, mam'zelle Veshi ! Quand on est pilote, not' vaisseau, y a quoi d'faire bander ! Enfin, euh... Pour les pilotes qui ont l'matos, bref, z'avez compris, quoi. Alors, d'abord, côté propulsion, on a deux gros propulseurs de part et d'autre d'la structure centrale. Rien d'original de ce côté-là : calibre standard, et tout, et tout. Pour c'qui est des réservoirs et des moteurs, y s'trouvent dans l'pont inférieur, avec moteur ionique douze tonnes métriques sur une vitesse d'environ 70 MGLT : vu la taille de l'engin, on peut difficilement faire mieux ! Et côté maniabilité, pareil ! 13 DPF, qu'est-ce tu dis d'ça, poulette ?»

Oups ! Ça lui avait échappé, ça ! Mais bon, quand on lance Momo sur ce terrain-là, plus moyen d'l'arrêter, vous savez.


«J'veux dire : mam'zelle Veshi. Bon, alors, là, y a le compartiment d'où peuvent sortir les droïdes astro-mech' pour aller réparer tout c'qui est dommage extérieur. Et c'est là aussi que z'avez le poste d'maintenance centrale, avec une batterie complète de senseurs et la centrale d'énergie - classique, quoi. Pour ce qui est de l'hyperdrive, il est sous l'sol de la soute principale. Et ça, c'est not' grosse originalité : plutôt qu'd'utiliser un modèle républicain standard, j'y ai foutu l'modèle nubian 219 de classe 2.1, bref, le meilleur ! Enfin, pour ça, quand on a un Cap'taine qui vient d'Naboo, ça aide un peu. La particularité de ce p'tit bijou, c'est le dense réseau de canaux effecteurs et de plans sous tension, le tout carrément boosté par l'nez profilé aérodynamique et l'profil élancé. De la bombe, bébé !»


Aaaaah, c'que ça f'sait du bien, de causer mécanique ! Le seul vocabulaire que Moktarr maîtrisait vraiment !

«Niveau défense, l'Séléné a un r'vêtement chromé. Sinon, rien d'extraordinaire : écrans déflecteurs, équipement de sécurité standard et tout l'bataclan. Plus précisément, les projecteurs de champ déflecteur s'trouvent à l'avant, sur les flancs et à l'arrière, là, et nous permettent de résister à un bombardement d'plusieurs chasseurs en même temps. Sinon, la puissance des générateurs de bouclier est assez bonne. Et...»

Momo hésita une p'tite seconde en s'grattant l'menton.

«Huuuum... Ça doit être tout. Z'avez des questions, mam'zelle ?»
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