Invité
Anonymous
S'il fallait reconnaître une qualité à Tatooïne en dehors de sa température idéale, de sa population accueillante et de ses prostitués bon marché, c'était qu'elle permettait à coup sûr une embauche rapide en plus d'une vaste variété de compétences mises à disposition. De ce fait et de façon quasi-systématique, lorsque le Séléné manquait de tête, c'était par ce paradis terrestre qu'il faisait invariablement un détour pour remplir ses cales de nouveaux flibustiers.

L'heure du rendez-vous avait été prévue pour tôt dans la matinée afin que la recrue se présentât avant le premier service de jour, l'idée étant qu'il pourrait ainsi assister à ce que serait son quotidien des semaines à  venir. Ainsi, les Soleils étaient tout juste en train d'irradier l'horizon lorsque mes bottes se posèrent sur le sol de Tatooïne, quittant la rampe d'accès à la soute du Séléné.

Aussitôt le Dévaronien qui avait été chargé de s'occuper de l'appontage du Séléné et de son séjour m'accosta pour discuter des derniers frais générés par notre présence et, bien entendu, leur règlement dans les plus brefs délais.


« - Euh... Capitaine Ventarë, à propos de... »

« - Monsieur Hä'Vaar, il me semble que d'ordinaire, de si bon matin, les gens civilisés commencent par un « bonjour » avant de parler d'argent et qu'en plus de cela, votre empressement à sans arrêt venir réclamer le peu de frais que nous vous devons laisse largement sous-entendre que vous craignez que je vous vole. Or, il me semble que jamais le Séléné n'a quitté la surface de Tatooïne en se voyant redevable d'une quelconque dette envers qui que ce soit ici. Donc, vous serez gentil, Monsieur Hä'Vaar, de bien vouloir contenir votre cupidité ce matin pour me laisser tout le loisir d'accueillir la personne que j'ai à accueillir, d'autant plus qu'elle, cela ne fait aucun doute, ne manquera pas de me saluer avant de me poser la moindre question. Merci. »

Le ton, sans être froid, avait été celui de la plus totale exaspération et clairement d'une désapprobation des manières du l'homme qui, forcé de suivre mon pas rapide et ne pouvant trouver rien d'autre à dire, se contenta de bredouiller des excuses essoufflées avant de disparaître en direction de ses locaux.

« - Vraiment... Cette planète ne connaît pas d'hôte plus accueillant que ses dragons krayts. »

Lorsqu'enfin j'atteignais la grande porte du hangar, je demandais au droïde de service présent de bien vouloir ouvrir celle-ci.

« - Votre livraison est arrivé, Capitaine Ventarë, et son contenu a déjà été vérifié par nos services, ce sont bien les vivres et les différents matériaux que vous aviez demandé. Il ne vous reste plus qu'à signer bien que nous vous conseillons de vérifier par vous-même une nouvelle fois les contenus. Je me permets également de vous signaler qu'un certain Monsieur Jacobi s'était présenté il y a de cela dix minutes à notre porte. »

« - Merci, RX-078-PL, tu es définitivement bien plus compétent que ton propriétaire. »

Le temps de ce court échange d'informations, la porte s'était ouverte, glissant lentement vers le bas dans un bruit sourd et grondant de mécanique solide. Derrière, sans surprise, j'aperçus très vite le marchand Duro que j'avais contacté pour ce qui était des vivres ainsi que ma jeune représentante Aleena préférée qui elle avait dû casser les oreilles de son père jusqu'à ce qu'il lui donne la permission d'apporter à notre hangar les bricoles que je lui avais demandées. Dernier être pensant présent, le grand gaillard que l'Officier Moktarr Mac Cload avait dégoté et qui s'appuyait actuellement contre l'une des caisses qui traînaient aux abords du hangar, comme dans toutes les rues de cette ville d'ailleurs.

Je me dirigeais spontanément vers Këlyane, tout sourire, et invitais d'un geste de la main les deux autres hommes avec qui j'allais devoir traiter à me rejoindre à ses côtés. J'allais traiter les trois affaires de concert, afin de gagner du temps.


« - Ouuuaaahhh, Arö ! J't'avais jamais vu dans ton uniforme de Capitaine ! C'est clllaassseee ! Tellement plus que ce gros manteau rouge qui te donne l'air d'un baroudeur ! »

« - Merci du compliment, demoiselle, mais en même temps, si il est bien plus esthétique, il suffirait d'un tir pour le percer, d'où la nécessité de la tenue de baroudeur, tu comprends ? »

La petite dame Aleena éclatait de rire lorsque Tanlo et le marchand Duro nous atteignirent enfin.
Invité
Anonymous
Tanlo Jakobi soupira en fermant l'unique meuble de sa petite maison de Tatoiine. Une simple pièce rectangulaire, avec un lit, une table, deux chaises et une armoire, rien d'autre. Le quarantenaire ne restait guère longtemps sur la planète, et sa demi-douzaine de maisons réparties entre les rares grosses colonies n'avait pas vocation à servir d'autre chose que lit.

Il vérifia que rien n'avait été oublié, de la brosse à dent au doudou en passant par le sabre laser que Naid Kelen lui avait offert. Une belle pièce, qu'il gardait toujours sur lui, quand bien même il ne savait pas s'en servir.

Il vérifia le bandage de sa main. Son nouvel employeur, le Capitaine Ventarê ainsi que son homme de mains, avaient décidés de le soumettre à un combat pour voir s'il était à la hauteur. On ne peut pas dire que Tanlo avait gagné haut la main, mais il les avait suffisamment impressionés pour qu'il soit accepté. Ceci dit, un entraînement ou un combat décidé à l'avance, n'aurait jamais rien à voir avec un combat réel.

Une fois son paquetage terminé, il ferma et verouilla à clé la porte de sa maison. S'allumant une cigarette, il sortit dans la rue, portant son paquetage par dessus l'épaule, le sourire aux lèvres et le regard crâneur. Comme toujours, la chaleur était écrasante et la luminosité de la ville (quelle idée de construire des batiments blancs avec DEUX soleils !) avait de quoi éblouir un aveugle. Mais pour quelqu'un qui y avait passé des années, ce n'était plus un problème. Son corps commencait à fatiguer, mais son regard était encore affûté.

Son nouveau supérieur lui avait donné rendez-vus dans un hangar avant de partir. On lui avait prévu une visite du vaisseau, et peut-être une mission. le bientôt vieil homme eu un regard rêveur: il aimait l'idée d'avoir un vaisseau comme refuge.

Tanlo Jakobi est né dans l'espace, vite abandonné par ses parents et sans famille. Pour lui, le  foyer, la patrie et la famille n'étaient que de vagues notions philosophiques hors de sa faible intelligence. Seule la vision d'un vaisseau avec un équipage comme compagnon parvenait à s'installer concrètement dans son esprit. Alors qu'il se dirigeait vers le hangar dsigné, il vit de loin deux personnes, un Duros et un autre alien, qui discutaient . Il était encore trop loin pour entendre ce qu'ils disaient, mais ca semblait plus tenir des salutations polies et déclarations sur le temps qui passe qu'autre chose.

Peut-être qu'ils avaient eux aussi rendez vous avec le capitaine. Peut-être que non. Le pas du mercenaire ralentit et se fit plus silencieux, voir quasiment furtif, alors qu'il se dirigeait vers eux. Ils ne l'avaient pas vus. Le regard du mercenaire était fixé sur une caisse pas très loin d'eux. Tanlo avait comme réflexe de ne jamais regarder une personne lorsqu'il voulait s'approcher d'elle sans se faire repérer. Car la plupart des gens sentaient lorsqu'on les regarde, instinctivement. Et que d'autres (ces putains de forceux) avaient quasiment un radar dans leur tête. Il s'adossa à une grande caisse, derrière eux, discrètement, avant de se pencher pour s'allumer une cigarette, le visage penché.

Ils lui jetèrent un rapide coup d'oeil, avant de se désintéresser de ce qui n'était en apparence qu'un simple loubard avec un chapeau faisant sa pause clope. Après un certain moment, la porte du hangar s’abaissât, laissant apparaître le capitaine dans toute sa magnificence. Un léger vent s'était levé, faisant flotter ses cheveux.

* Putain, manque plus que la musique et on se croirait dans un nanar romantique* pensa tanlo


Aro Ventare fit un signe de la main au duros et à Tanlo, leur faisant signe de venir. Le Duros se retourna vers l'humain, plissant ses yeux rouges, ne s'attendant pas à ce que Tanlo soit concerné par leurs affaires. Tanlo finit sa cigarette, la jeta au sol, l'écrasa de sa pointure 57 et avança vers le capitaine Aro Ventarë.

" Messieurs et... mademoiselle, enchanté", dit-il simplement d'un air aimable alors qu'il arrivait à leur hauteur, faisant un clin d'oeil à l'autre lein avant de fixer du regard son supérieur.
Invité
Anonymous
La ponctualité de ma nouvelle recrue était une première preuve du choix potentiellement excellent qu'avait fait mon Officier-Artilleur. De même, la simplicité courtoise avec laquelle il se présenta continua de nourrir cette bonne première impression que nous avions eu de lui. Hôte de ces trois personnages, je me devais de faire les présentations telle que la politesse l'exigeait et c'est ce que je fis avec un sourire :

« - Messieurs, permettez-moi d'abord de vous présenter la charmante Këlyane Mandj'Harro, fière commerçante en tout ce qui disposent de puces, câbles et autres ferrailles. »

L'Aleena ne put s'empêcher de bomber le torse et de prendre son air le plus sérieux, la réputation de sa famille étant en jeu en cet instant précis. Je me tournais ensuite vers le Duros qui, avant même que je ne commence à parler, s'inclina légèrement devant les deux autres individus en guise de salutation :

« - Et voici Gah Lap'Agos, le meilleur marchand en denrées périssables de cette moitié de la planète, l'autre moitié étant le territoire de son frère. »

« - Vous exagérez un peu, capitaine, mon frère n'a pas un aussi grand monopole que le mien. » s'empressa-t-il d'ajouter avec son sourire de Duros auquel je répondais.

[i]Finalement, je désignai le grand gaillard de ma main tendue et annonçai :


« - Enfin, voilà le Soldat Jakobi, nouveau venu à bord du Séléné. »

A ces mots, ce fut un véritable bond de joie qu'exécuta l'Aleena en applaudissant tandis que le Duros s'inclinait une seconde fois, bien plus bas. Le Séléné commençait à enfin à avoir une réputation qui valait un certain prestige pour son équipage.

« - Les présentations étant faites, vous entrez officiellement sous mes ordres, Soldat Jakobi. L'Officier-Artilleur Mac Cload vous attend au pied de la rampe de la soute. Il vous équipera en conséquence et va vous faire faire le tour du Séléné, votre nouvelle maison pour les mois à venir. Je vous rejoindrai dès que j'aurai fini ces petites affaires, tâchez d'être réactif, vous prenez votre premier service ce soir. »
Invité
Anonymous
Alors, alors, alooooors... Un p'tit nouveau... Mais c'est qu'ça f'ra pas d'mal au Séléné, ça ! Moktarr était plutôt content que l'espèce de cow-boy de l'espace qu'il avait engagé avait répondu présent au rendez-vous. Parce qu'on sait jamais, hein : des types qui vous posent des lapins, on en trouve à la pelle, dans c'te Galaxie ! Et même plus que les autres, d'ailleurs ! Enfin bon... Tanlo Jakobi, qu'il s'appelait. Bien, bien, bien. Ils allaient pouvoir fair connaissance. Et c'était plutôt pas mal, d'ailleurs, parce que Moktarr le sentait bien, ce gars-là.

Quand il se pointa à l'arrière du vaisseau, l'officier-artilleur Mac Cload fit l'garde à vous, fort de sa combi bleutée cousue sur mesure, avec ses quatre manches et son espace assez large pour accueillir un bide à bière de Besalisk. Il s'mit à gueuler :


«Soldat Jakobi ! Finie la rigolade, maint'nant ! Et c'est quoi cette tenue, hein ? J'veux pas qu'vous avez l'allure d'un débraillé, moi ! Alors z'allez m'changer ça tout d'suite ! Et qu'ça saute ! À bord, c'est l'ordre, la rigueur, et l'autorité ! Alors z'avez intérêt à être docile, c'est compris ?! Et on dit : "Officier-artilleur ! oui, officier-artilleur !" Mais oh ! Qu'est-ce ça veut dire, ça, hein ? J'vous ai pas d'jà dit que vous devez être en t'nue ?! Tant pis ! Z'allez m'faire soixante-dix-sept pompes ! Et plus vite que ça !»

Moktarr avait débité ses ordres à toute vitesse, d'une voix si tonitruante que ç'en aurait presque secoué tout l'Séléné. Il attendit deux s'condes que sa nouvelle recrue change de couleur, pour d'un coup éclater d'un gros, mais alors d'un très, très gros rire, de ces rires bien gras que seul le gosier d'un Besalisk peut vous pondre.

«Ah-ah-aaah ! Énorme ! J'adooooore terrifier les p'tits nouveaux ! Ah-ah-ah-aaaaah !!!»

Et d'lui taper dans l'dos d'un air bonhomme.

«Ouh ! T'aurais vu ta tête, mon gars !»

Puis d'lui tendre l'une de ses deux mains droites en s'frottant les yeux d'l'une de ses mains gauches.

«Mais bon, fève de plaisanterie, comme on dit ! Alors, plus sérieusement, fais comme tous les porte-flingue de c'vaisseau : appelle-moi Momo ! Évidemment, ça a moins d'tenue qu'officier-artilleur Mac Cload, mais faut savoir s'passer d'tous ces titres, hein ! Et on peut s'tutoyer aussi, non ? Parce que la première fois que j't'ai vu au bar, j'm'étais bien dit que l'courant passerait bien entre nous !»

Et re-d'lui taper dans le dos en l'entraînant à l'intérieur :

«Et c'est parti pour une visite guidée du Séléné ! Ah, et au fait...»

La voix d'Moktarr changea d'un coup de timbre : il s'mit à chuchoter au lieu de causer normalement (c'est-à-dire, d'un point de vue moktarrien, à gueuler fort au lieu d'gueuler très-très fort...)

«Tu pourras rien dire de tout ça au cap'taine, s'te-plaît ? Parce qu'il aime pas que j'm'amuse à faire ce genre de blagounette... Ça relativise son autorité, qu'il raconte...»

Et d'jouer les chefs de musée en commentant tout l'barda, les pièces, et tout l'reste.

«Donc, ici, c'est la soute. Alors, beeeeen, c'est une soute, quoi, avec les navettes que tu peux voir à gauche... Bon, et ensuite, la salle des machines. Aaah ! C'est-y pas classe, quand même, toute cette mécanique ? Vu qu'c'est moi qui a conçu c'vaisseau, j'peux t'dire que ça été un sacré bordel, ah ça, oui ! Mais bon, heureusement, y avait aussi quelques droïdes astro-mécano pour m'aider, hein, parce que j'sais bien que j'suis une fée d'la mécanique, mais pas à c'point-là non plus, hein ! ... Et pis y a l'ascenseur. Alors, j'te préviens tout d'suite : l'I.A. du vaisseau, elle est dans l'genre bavarde. Artémis, qu'elle s'appelle. C'est l'cap'taine qui lui a dégoté ce nom. Paraît qu'c'est une déesse, comme Séléné. Des histoires de lune, ou j'sais plus trop quoi. Enfin bon, j'l'aurais plutôt appelée Cocotte, moi, ou quek'chose comme ça, parce qu'avoue quand même que Cocotte, c'est plus marrant qu'Artémis, non ?»

Évidemment, fallait bien qu'elle y mette son grain d'sable, la salope !

«Officier-artilleur Mac Cload, vous savez que je ne réponds qu'au nom d'Artémis, ou à mon code informatique A2#GTTE%12849K*222900HUR.gal.»

«Ouais, ouais, vu comme ça, Artémis, c'est quand même mieux, au fond. Donc, lui, c'est Tanlo Jakobi, un p'tit nouveau qui nous servira d'porte-flingue !»

«Je suis enchantée, M. Tanlo Jakobi. Je suis Artémis, Intelligence Artificielle chargée de coordonner le Séléné. Nous passerons à la procédure d'accueil dès que l'officier-artilleur Mac Cload aura terminé de vous présenter notre vaisseau.»

Moktarr soupira longuement en écoutant cette putain d'voix artificielle de mes deux effectuer son babillage protocolaire. Y a des jours où elle dev'nait franchement insupportable, celle-là, j'vous jure ! Alors qu'une envie d'homicide cybernétique se mit à danser dans l'crane du Besalisk, la porte de l'ascenseur s'ouvrit.

«Les quartiers d'l'équipage, maint'nant ! Donc, là, c'est les cuisines. Le chef cuistot est pas commode, mais la bouffe est pas trop mauvaise. Disons juste qu'il a tendance à pas s'laisser faire quand tu veux du rab. Du coup, j'me frite souvent avec lui...»

Moktarr éclata encore et encore d'son gros rire de Besalisk bourin et bourru.

«Waah-ah-ah ! J'me frite ! Avec le cuistot ! T'sais ! Frite ! Cuistot ! C'est-y qu'elle est pas bonne, ma blague ? Ça, avec cet inlectetuel de Ventarë, c'est que j'deviens pas mauvais dans les langues, moi !»

Ah oui ! Le gros Momo était plutôt fier de son coup. C'est qu'il se sentait intelligent, à force...

«Et pour les dortoirs, t'auras droit à la couchette au d'ssus d'moi. Ouais, personne en veut, parce qu'y disent tous que j'ronfle. Mais juré qu'c'est pas vrai ! D'ailleurs, moi, des fois, j'me réveille la nuit parce que j'en entends des ronflements... Alors !» (Ce que Moktarr ne savait pas - ou ne cherchait pas particulièrement à savoir -, c'est qu'il était en fait réveillé par ses propres ronflements. N'en déplaise à ce pauvre Tanlo Jakobi, qui se promettait de bien mauvaises nuits...) «Tu peux d'jà déposer tes affaires, si tu veux. Comme ça, tu f'ras la visite moins chargé... Bon, on passe à la suite ? Direction : le pont supérieur ! Alors, j'te préviens tout d'suite : c'est la partie du vaisseau qui a l'plus la classe, et que j'suis l'plus fier d'l'avoir construit.»

Nouveau passage par l'ascenseur, pour déboucher c'coup-ci sur la superbe carte d'la galaxie qui tourniquotait sur elle-même.

«Alors ? C'est qu'ça a en jette, non ? Qu'est-ce tu dis d'travailler dans un vaisseau pareil ?»
Invité
Anonymous
Tanlo eu un air estomaqué lorsque le Besalisk se transforma en sergent instructeur psychotique, débitant des ordres trop vite pour que l'homme puisse tout comprendre, et terminant par lui ordonner d'enchainer 77 pompes. Il adopta un air atterré après que Moktarr éclate dans un rire grave à en détruire les tympans. Il termina par une grande claque dans le dos qui aurait sans doute tué une personne normale, afin de lui proposer une main à sérré.

Ce type était encore plus barge que son apparence le suggérait.

" D'accord pour le tutoiement. Mais je préfère t’appeler Moktarr" dit-il en souriant.

Il suivit son supérieur, souriant lorsque ce dernier lui demandait de ne rien raconter à Arö, comme un gosse pris en faute. Il l'emmena ensuite visiter le Séléné, en parlant comme s'il s'agissait de sa fille. Il avait, de toute évidence, une grande affection pour ce vaisseau.

Par contre, Tanlo ne fut pas surpris très longtemps lorsqu'une voix féminine se fit entendre. Il avait déja travaillé à de nombreuses reprises avec des IA et des IV, considérant nombre d'entre elles comme des amies. Lorsqu'elle se présenta, il répondit avec sourire, faisant une révérence à cette femme invisible.

" C'est un délice de vous entendre. Enchanté de vous connaître, Artémis. "

Ensuite, il eu droit à la visite des chambres. Il grimaca lorsqu'il apprit être au dessus de Moktar. Pourquoi ? Car vu leur différence de taille et même de gabarit (bien que Moktar était loin d'être maigre), il allait sûrement se taper, encore une fois, une couche trop petite. Lui laissant à peine le temps d'enregistrer les informations qu'il donnait à toute vitesse, Moktar l'emmena vers l'ascenseur après que Tanlo ait déposé ses affaires.

«Alors ? C'est qu'ça a en jette, non ? Qu'est-ce tu dis d'travailler dans un vaisseau pareil ?»

L'homme se gratta la tête.

" Et ben, pour être honnête... la première fois que je t'ai vu, je pensais que t'était comme moi, un bourrin recruté par le capitaine. "

Il regarda autour de lui.

" Mais de ce que j'ai compris, c'est toi qui a construit ce truc... t'es bien plus intelligent que ce que je pensais. Tu as toute mon admiration. Moi, je ne sais même pas changer une ampoule. Juste me battre. "

Il s'incline, paumes jointes, comme lorsqu'on salue un artiste martial avant un combat.

" C'est un honneur de travailler et de vivre sur ton vaisseau. Je promet d'en être digne. "
Invité
Anonymous
Ouais... Ce type, ça devait être un bon p'tit gars ! Ça se sentait à plein nez. Déjà, Moktarr apprécia le compliment : "un bourrin recruté par le capitaine" ; c'était plutôt sympa d'sa part, de dire des choses comme ça. Évidemment, on pouvait pas dire que "recruté par le capitaine" correspondait vraiment : c'était un peu plus compliqué, en fait. Mais bon, à entendre un mot aussi flatteur que "bourrin", Moktarr se sentit plus pendant une bonne seconde.

Mais surtout, surtout, lui dire que son p'tit bébé à lui, son tendre nourrisson, son si doux Séléné, lui donnait envie d'se montrer digne, ça, ça rel'vait carrément de l'holofilm, quoi ! Y avait plus qu'à sortir les violons, mettre une musique de fond, et on était bon pour la bonne p'tite séance de r'trouvailles (même si, ok, c'était pas des retrouvailles, mais quoi, z'allez pas chipoter, hein !).


«Ah ben ! C'est qu'ça m'fait plaisir d'entendre ça, tiens ! Mais ouais-ouais, c'est bien moi qui a conçu tout ça. Mes p'tits talents d'bricoleur, ça m'a toujours permis d'm'en tirer à bon compte, dans la vie ! Faut dire que du temps où j'étais dans l'armée, c'est ça qui a fait que les officiers m'ont r'péré comme un bon !»

Les yeux d'Moktarr pétillaient comme des bulles de boga noga. Il aimait bien parler d'ses joujous, surtout que ça intéressait pas tout l'monde...

«Tiens ! Avant d'passer à la suite, j'vais t'montrer ma salle à tout faire !

Tout joyeux, l'officier-artilleur emmena son nouveau porte-flingue dans son atelier, un peu en retrait par rapport à la carte d'la galaxie.

À l'intérieur, fallait avouer que c'était comme qui dirait le bazar. Le bon gros méga bazar, même. Mais que voulez-vous ? C'est comme ça, quand on bricole : on s'étale, on s'étale, et sans qu'on s'en rende compte, d'un coup - paf ! - ah ben oui, c'est le souk intégral. Demandez à un gamin : il vous prétendra jamais l'contraire...


«Alors, ça, sur la table, là, c'est une arme ré-vo-lu-tion-naire ! J'te dis : du jamais vu dans l'histoire des flingues !»

Et de brandir une espèce de truc qui avait plutôt l'allure d'un lance roquette, mais avec plein de fils dans tous les sens, des gouttes d'une substance visqueuse et bien dégoulinante, et d'autres choses pas beaucoup plus identifiables.

«J'te présente le tout premier lance-roquette qui sert de la bière automatiquement au moment où tu canardes.»

Non-non, cette fois, c'était pas une blague. Prenez pas cette mine, les gars : Moktarr l'avait vraiment fait. Et c'est qu'il en était pas peu fier, en plus !

«Tu vois, c'était une fois, en mission, j'étais avec mon flingue, j'zigouillais, et tout, et tout, la routine, quoi, et puis, d'un coup, j'me suis dit qu'une p'tite bière, eh ben, ça n'aurait pas été d'refus ! C'était dans un cargo d'esclajavistes, des types pas du tout respectueux que t'as aucun scrupule à faire clamser. Y d'vait y avoir un problème de clim, dans leur foutu vaisseau, parce que j'avais la gorge sèche, mais sèche ! Le carnage ! Et c'est là que j'me suis dit : Momo, tu tiens un concept de malade, là ! Le flingue qui te rafraîchit quand t'as soif ! Le truc qui tue ! Enfin, un flingue, forcément, qu'ça tue ! Mais j'veux dire... Enfin, t'as compris, quoi...»

Moktarr soupira un grand coup, d'un air de gars qui vient d'perdre sa mère ou d'se faire plumer au casino.

«Le seul souci, c'est qu'ça marche pas bien. Y a un faux contact quek'part, et j'arrive pas à régler c'foutu problème. C'est à cause de la bière, tout ça. J'crois qu'ça fait d'l'humidité, et du coup, les circuits apprécient pas trop. Mais j'peux t'l'assurer : un jour, ça exist'ra, et là, j'pourrai p'têt lancer un truc sur l'marché ! Ce jour-là, j'te raconte pas le pognon qu'on s'f'ra. Y aura d'quoi rajouter un jacuzzi au Séléné !»

Toujours pris dans son enthousiasme bonhomme, il redonna une bonne grosse tape dans l'dos d'Tanlo - et dut lui déboîter deux ou trois vertèbres au passage - puis l'emmena de nouveau dans la salle où flottait tranquillement la carte d'la galaxie.

«Bon, bon, bon... Maint'nant, on va passer à l'enregistrement d'ton nom, l'analyse par Artémis et tout l'bataclan ! Mais pour ça, faut l'cap'taine ! Cap'taine ?! Z'êtes où ? Caaaap'taine !!!»
Invité
Anonymous
Recevoir les commandes, les vérifier, rectifier les erreurs, renégocier, parler, se souvenir d'autres choses qui auraient été nécessaires, les négocier, être interrompu par un membre d'équipage soucieux, résoudre le problème, revenir au négoce, écouter la plaisanterie pas drôle du vendeur Duro et faire semblant d'y goûter quand même pour ne pas le froisser, évoquer la prochaine halte sur ce vieux débris et ce qu'il faudrait alors, négocier, être interrompu par Artémis et accéder à sa demande, renégocier, fixer le prochain rendez-vous, offrir l'hospitalité d'un verre pour le principe, se la voir refuser sans surprise, saluer le négociant et le faire escorter jusqu'à la sortie par l'homme qui passait par là, faire le tour du vaisseau pour être présent auprès de chacun, répondre aux demandes, féliciter l'Opérateur Karlson pour ses fiançailles, accepter avec le sourire d'avancer sa prochaine permission et lui offrir sans qu'il n'ose le demander une semaine de plus, faire semblant de ne pas avoir penser à cette éventualité où il ne serait pas en vie à ce moment-là, remonter des machines aux quartiers de l'équipage, essayer de trouver trois minutes pour adresser un mot à l'Officier Lento, voir qu'elle est en holoconférence, remonter sur le pont et essayer de se poser cinq minutes en regardant la car...

« - Cap'taine ?! Z'êtes où ? Caaaap'taine ! »

Je me retournais en me recomposant un visage pour ne pas avoir l'air fatigué. Liant les mains dans mon dos, je regardais les deux individus avec sérieux, déjà certains que le bagou de l'Officier-Artilleur avait fait mouche.

« - Officier Mac Cload, je ne vous attendais plus, vous avez encore traîné du côté de votre atelier, mmh ? Bon, je vous pardonne, un tel génie ne peut pas faire autrement que d'être exposé. Monsieur Jakobi, notre Officier de Liaison étant occupé, je vais procéder moi-même à votre inscription sur nos registres, si vous voulez bien me suivre. Officier Mac Cload, vous pouvez rompre, merci. »

Je descendais la volée de marches et me dirigeais prestement dans l'ascenseur pour conduire ce grand gaillard jusqu'à mes propres quartiers. Une fois dans mon bureau j'attrapais un datapad qui traînait là avant de pianoter prestement dessus et de m'adresser à la matière pensante du Séléné.

« - Artémis, prépare-toi à enregistrer Monsieur Tanlo Jakobi au rang de Soldat 3ème Classe sur notre registre. Monsieur Jakobi ? Avez-vous des questions avant de signer ? »
Invité
Anonymous
Tanlo suivit son futur capitaine d'un pas rapide, après avoir salué Mac Cload d'une poignée de main. Il entra dans le bureau de Ventarë, se baissant legèrement par reflexe, les portes n'étant en général pas faites pour les gens de son gabarit.

Il tira une chaise et s'assit dessus, prenant ses aises. Il n'avait pas encore recu l'ordre de s'asseoir, n'est ce pas ?

« - Artémis, prépare-toi à enregistrer Monsieur Tanlo Jakobi au rang de Soldat 3ème Classe sur notre registre. Monsieur Jakobi ? Avez-vous des questions avant de signer ? »

Le géant sourit en regardant son supérieur, à l'air si juvénile, mais pourtant presque aussi âgé que lui. Il se rendit compte qu'il ne connaissait pas grand chose de ce dernier d'ailleurs. Juste quelques racontars. Les réputations n'étaient jamais fiables (sauf la sienne, bien entendu!), souvent enjolivées ou au contraires, souillées par les ragots.

" Plusieurs. Avant tout, merci de m'avoir accepté ici. Ca me fait très plaisir. Mais je me demandais deux choses. "

Il leva son énorme pouce.

" La première, c'est que vous êtes quelqu'un de réputé, avec un sacré vaisseau et sûrement un équipage à la hauteur. Pourquoi quelqu'un comme vous en est... réduit à recruter des gros bras comme moi, ou l'autre Jedi habillée en noir ? C'est pas ce qui manque dans la galaxie. "

Il leva cette fois son index.

" Et enfin... quelle est la suite des opérations ? Si une humble 3 ème classe peut vous demander ca bien entendu. "

Il croisa les bras avant de s'adosser contre le dossier de la chaise, et un son sourire habituel commença à apparaître.

" Et enfin, simple lubie professionnelle... j'aimerais bien voir ce que vous valez en combat amical. Je n'ai guère l'occasion d'affronter des épéistes. "
Invité
Anonymous
La première question du grand gaillard me fit sourire, réaction logique suite au ressenti d'un contentement certain. De deux choses l'une : soit Moktarr avait vendu du rêve à un brave homme un peu crédule, soit la réputation du Séléné dans ce secteur de la Galaxie commençait bel et bien à s'ancrer. Je ne pouvais pas réellement tranché, sûrement les deux hypothèses devaient s'entrecouper, et de fait, je décidai de répondre de façon un peu détournée:

« - Le Séléné accueille toutes les bonnes volontés. Sans être une œuvre de charité, du moins nous ne refusons jamais la candidature d'un honnête personnage, qu'importe le milieu d'où il se tire, qu'importe le passé dont il essaye de se dépêtrer. Tant que la justice de la République n'en a pas après la recrue potentielle, alors nous n'avons rien à lui reprocher.

Ajoutez à cela que, à l'évidence, peu de nos contemporains se trouvent inspirés par une carrière de vaillant corsaire, vous comprendrez pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre de sélectionner trop strictement nos recrues. La piraterie est un moyen bien plus rapide de s'enrichir, la traite d'esclave aussi, et le fait que nous ne versions pas là-dedans en rebute plus d'un. J'ai pu constaté qu'il était, par exemple, mal vu sur Tatooïne d'interdire le viol collectif de la gente féminine d'un équipage après un abordage réussi – et pas que de la gente féminine d'ailleurs.

Soit dit en passant, notre amie toute fagotée de noir semble avoir décidé que nous n'étions finalement pas fait pour elle ; comme vous avez pu le constater, elle ne s'est pas présentée ce matin. Enfin, le plus important c'est que vous êtes là et j'ai quelque chose pour vous. »


Je descendais rapidement les marches qui séparaient en plus de la grande étagère vitré mon bureau de la partie « à vivre » de mes quartiers pour aller y chercher quelque chose que le futur Soldat Jakobi était incapable de voir de là où il était. Lorsque je revenais c'était les mains chargés de son uniforme que je lui présentais et surtout, d'un magnifique chapeau identique au sien si ce n'était que, dans un soucis d'esthétique certain, ce dernier se trouvait assorti au reste de l'uniforme du Séléné ainsi que des ornements convenant au grade qu'il obtiendrait incessamment sous peu.

« - L'Officier Mac Cload m'a fait part de votre réticence à l'idée de vous promener tête nue, j'ai donc pris soin de vous faire faire un couvre-chef qui soit à votre goût et à nos couleurs. La suite des opérations est simple vous signez le datapad, vous allez enfiler ceci dans les quartiers de l'équipage et vous prenez votre premier quart au côté du Soldat Seconde Classe Mïndra, il sera votre tuteur pour vos premiers jours à bord du Séléné, et vous commencerez par aller chercher vos armes de service auprès d'Officier-Artilleur qui vous a recruté. Pour ce qui est du combat, je vous ferai une démonstration dans le cercle de combat aménagé dans la soute quand nous aurons le temps pour ça. Soldat Tanlo Jakobi, bienvenu sur le Séléné, ce sera un plaisir pour moi d'être votre supérieur. »

Le ton était sincère et enthousiaste pour l'occasion. C'était réellement toujours un plaisir pour moi que de pouvoir embarquer dans notre folle aventure une nouvelle tête qui ne soit ni une ancienne pute, ni une ancienne camée.
Invité
Anonymous
Tanlo arbora un grand sourire lorsque Aro revint chargé de son futur uniforme. Il le prit dans ses mains et huma les vêtements comme on fait avec un livre neuf. Pressé d'essayer le chapeau, il enleva celui qui se trouvait sur sa tête. Sa crinière tomba sur ses épaules, et après savoir secoué sa tête, il mit l'autre chapeau. Il lui allait plutôt bien, même s'il fallait encore s'y habituer. Par dessus son nouveau chapeau, il mit l'ancien. Classe.

Il réorienta son attention vers son supérieur, qui lui indiqua la suite des opérations. Aller voir un péquin lambda qui serait (temporairement à coup sûr) son supérieur. Et il lui faudrait aussi chercher ses armes auprès de Moktarr.

" Pour les armes, ne vous fatiguez pas. Je les ai sur moi en permanence "

Il agita ses énormes mains devant le corsaire. Avant de lui prendre la main avec vitesse, la serrant en l'entourant de ses doigts

" Et c'est aussi un plaisir pour moi de vous rejoindre " assurat-il dans un grand sourire
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn