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Ruusan, Bordure Médiane.
Premier jour.


Unes à unes, les étoiles qui illuminent le vide sidéral disparaissaient, comme happées par l’inexorable avancée du flot de ténèbres. De forme plutôt triangulaire, la nature de cette obscurité soudaine fut trahit par les multiples halos bleutés qui constituaient sa frontière la plus éloignée. Soudain, un flot de lumière apparut un court instant, disparaissant pour réapparaitre à nouveau, et cela de manière périodique.  La petite navette apparut finalement au grand jour, tous feux allumés.
Quittant l’orbite obscure d’une lune, le vaisseau se retrouvait soudainement illuminé par la lumière du soleil alors qu’il se déplaçait rapidement vers l’orbite d’une planète recouverte de plaines et de montagnes. Une boule verte semblant bien seule, au milieu de la noirceur de l’espace.

Pour ma part, j’étais assis, affalé dans une des banquettes de la salle de vie commune de l’appareil, la tête basculée en avant. Mon regard, vitreux, ne m’offrait qu’une vision très troublée de mon environnement. Et cela seulement lorsque mes paupières, très lourdes, clignaient d’une lenteur galactique. Quand à mes membres, je n’essayais même pas de les lever. J’avais déjà essayé, un peu après le début du voyage; de notre départ du vaisseau qu’ils appelaient l’Atramentar.
Tout ça parce que j’avais frappé l’un des cinq sentinelles qui devaient me servir de nounou pour mon voyage, avant de sauter sur les autres. Mais là, échec. Je n’avais pas encore repris assez de force pour faire face à main nue à quatre gugusses avec de gros bras. Si bien qu’ils ont finis par me maitriser, me coincer sur le canapé et m’injecter une perfusion avec deux poches de calmants. De quoi me tenir docile pour tout le reste du voyage.
Mais au final, il me l’avait retiré, de façon à ce que je sois suffisamment frais en arrivant sur cette planète. Et c’était vraiment pas gagné !

- C’est l’heure ! Debout !!

Puis une baffe. Ce désir de me réveiller. L’effet ne fut pas vraiment celui escompté, hélas pour moi. Une autre baffe. Mais rien de plus. Je me contentais de lever la tête, essayant de retrouver une vision plus claire. Pendant, ce temps, il discutait avec deux des autres gardes. Enfin, l’un d’entre eux s’est avancé vers moi, un injecteur à la main. J’ai bien essayé de l’en empêcher avec mon bras opposé mais rien y fit. Trop faible, je ressenti l’injection dans mon bras. Un stimulant.

- Là. Avec ça il va reprendre ses esprits. Tenez-vous prêt, on y est dans six minutes.

Les arbres se courbaient légèrement sous la vitesse excessive de la navette, cette dernière finissant par se décaler pour remonter une rivière. Et cela, jusqu’à arriver au niveau d’un lac.  La navette ralentit alors, perdant de la vitesse pour se stabiliser à deux bons mètres du sol. La rampe arrière était ouverte et je me tenais au bout, un sac au dos, ma tête tourné vers l’intérieur. Là, deux des gardes me tenaient en joue avec leurs fusils blaster. Le troisième était là, juste à côté de moi. Me tenant l’épaule. J’aurais bien pu le maitriser mais je ne tenais pas à me faire trouer la peau non plus. Alors je laissais faire.

–Allez, dégages !

Je trébuchais. Cet enfoiré m’avait poussé. Je tombais sur le côté, heureusement pas trop brusquement. Le vaisseau s’en allait déjà, pour devenir qu’un maigre point dans le ciel, un instant, et finir par disparaitre totalement.
Il me fallut dix minutes avant de me relever, pour découvrir mon environnement. J’étais dans une vallée boisée, assez densément. Avec un petit lac, en fait une retenue d’eau de la rivière qui filait vers le bas de cette même vallée. Sans hésiter, j’avais limite jeté le sac au sol pour tomber à genoux au bord de l’eau, soulevant une infime partie du liquide transparent entre mes mains pour le porter à mes lèvres.  

Un geste qui en disait long sur ce qu’était ma condition sur l’Atramentar. Adieu la bouille de je ne sais quoi matin, midi et soir ! Et tout ça, c’était finis. Mais mon calvaire, lui, ne faisait que continuer. A présent, je me trouvais seul, sur une planète qui m’était inconnue, certainement à plusieurs dizaines de kilomètres de toute forme de vie intelligente. Si colonie il y avait, bien évidemment.
Je prenais mon sac, le faisant passer devant moi pour en voir le contenu. Léger, j’y découvrais mon sabre, en pièces détachées. Je soupirais, avant de vérifier que tout était bien là, comme dans mes souvenirs. Qu’il ne manquait pas de pièces. Le compte y était. Je refermais le sac avant de regarder le sens du courant.

Finalement, je m’avançais lentement vers le bas de la vallée, dans l’infime espoir de tomber sur une trace de vie, quelque chose à me mettre sous la dent. La rivière avait là quelque chose d’intéressant. La plupart des animaux devaient surement s’y abreuvoir…

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Ruusan, Bordure Médiane.
Troisième jour.




Le cristal est le cœur de la lame.


Sur ces pensées, je faisais léviter, calmement et lentement, le cristal juste au-dessus de la partie basse de mon sabre, le posant délicatement sur son socle, le maintenant en place. Par-dessus, j’amenais la lentille, ajustant la distance entre le cristal et cette dernière, l’attachant. Puis, je finissais par soulever la partie supérieure du sabre, l’amenant à la suite. J’assemblais les deux parties, les verrouillant, avant de faire tournoyer lentement le sabre devant moi. Enfin, je le laissais retomber tout aussi lentement dans mes mains.


Le cristal, la lame, le Jedi ne font qu'un.


J’ouvrais les yeux et dépliais mes jambes. J’émergeais encore un peu ailleurs de ma méditation, soulevant le sabre pour l’observer de mes propres yeux. Tout semblait parfait. Je l’activais, le faisant grésiller dans les airs avant de remarquer que la lame, elle, n’était pas parfaitement alignée. Sifflotant, je la réalignais, tranquillement, en utilisant un des potentiomètres.

Cela faisait trois jours que je me trouvais sur cette planète dont j’ignorais le nom. Trois jours sans manger, n’arrivant pas à capturer les quelques animaux que j’avais rencontré sur mon passage. Les nuits, elles, étaient fraiches. Si bien que je me déplaçais plutôt durant cette dernière, pour ne pas geler sur place. Mais éreinté par des semaines sans trouver le sommeil, mes blessures qui me faisaient encore mal, je ne progressais pas bien vite dans cette forêt qui longeait la rivière. Quand tomberais-je sur une trace de civilisation ? Y en avait-il seulement une ? Qui sait, peut-être que je marchais à la recherche d’une chimère depuis trois jours. Personne ne sait que je suis ici, à part cette Sith et les gardes qui m’y ont amené. La solitude commençait à se faire sentir au fil que les heures s’égrenaient, et je ne savais point comment y faire face.

Mais ce n’était qu’une broutille à comparaison de la force que j’employais pour stopper ce poison qui coulait dans mes veines. Pour le contrer, l’empêcher d’agir. Chaque jour, je sentais mes barrières, celles que l’on m’avait appris à développer pour résister aux tentations, s’émousser petit à petit. Comme si vous enleviez une pierre à un mur, une par une. Et qu’ensuite, vous essayez de le reboucher avec quelque chose de moins résistant. Au final, j’allais finir par n’avoir qu’une fine barrière. Puis ça lâcherait. Et le pire, c’est que j’en étais conscient.

M’agenouillant sur les galets délimitant la trajectoire du cours d’eau, j’y trempais mes mains pour me désaltérer.  C’était là quelque chose que je faisais régulièrement depuis mon arrivée. Si bien que j’avais l’impression de vivre tous les jours la même chose. Et le décor non changeant n’aidait pas beaucoup. Enfin, je n’aurais pas été contre d’autres journées comme celle-ci.

Une nuisance dans la Force, soudaine, me servit  d’alerte. Et voyant la scène juste avant qu’elle ne se produise, je me laissais rouler sur le côté, tombant à moitié dans l’eau plutôt fraiche de la rivière. Tout cela pour éviter un pied. Ou plutôt, une jambe robotisée.  Un Droïde. Il avait essayé de me bloquer, sans doute pour m’abattre, ou pour me faire prisonnier. Dans tous les cas, s’il avait été ami, il n’aurait clairement pas agi comme ça. Dans ma chute, mon sabre s’était retrouvé sous moi, et pour réagir dans le feu de l’action, essayer de le saisir n’était pas une option.

Non, je devais le neutraliser, quitte à griller une bonne partie de ses circuits. Laissant parcourir le flux qu’est la Force le long de mes mains, haletant, agissant sur l’instinct, je ripostais.


[Jet de sagesse pour m’exercer aux pouvoir Éclairs de Force – Échec]


Des picotements me démangèrent immédiatement le long de mes bras, comme s’ils étaient parcourus par un arc électrique. Cette même sensation que Zélonion avait dit avoir ressenti au Temple lorsqu’il avait essayé d’user de la Surtension. Des effets secondaires que je n’avais jamais ressentis auparavant, à moins que ça n’en soit pas. C’était peut-être autre chose ! Mais dans tous les cas, la douleur fut suffisamment intense pour me déconcentrer, me faire lâcher prise. Mais le résultat était là. Mon idée initiale, qui était de neutraliser le droïde par la Surtension, avait fonctionné et il tombait mollement sur le côté en partie dans l’eau. Ce qui finit par le rachever.

Me relevant, je savais que l’affrontement ne faisait que commencer. Si bien qu’à peine sur des deux jambes, je dégainais mon sabre laser, l’amenant d’une trajectoire circulaire devant moi, parant ainsi une rafale venant de la lisière de la forêt. Le dernier tir revenant en plein torse du deuxième et dernier droïde des parages. Il s’écroula et j’éteignis mon sabre, le rangeant pour regarder mes mains, tremblotantes. J’étais encore soumis à cette montée d’adrénaline, cette pulsion qui m’avait fait réagir au quart de tour. Ce désir de survire, et donc de détruire l’ennemi.

Chose faite, je me calmais déjà, respirant calmement, cherchant à comprendre ce que j’avais ressenti. Ce que Zélonion m’avait dit avoir ressenti. Et comme lui, j’avais l’impression d’être tout proche de quelque chose dont j’ignorais totalement la nature, ou presque. Et laissant les carcasses de droïdes, ne pouvant les authentifier, je m’éloignais rapidement, mais à la fois intrigué. Une étude s’imposait.

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-Raison pour laquelle Ruusan me semble être une planète parfaite pour étudier la culture des Utilisateurs de la Force sur des civilisations pré-hyperspaciales dans le cadre de cette caste de religieux usant de la Force comme de la preuve de l’existence d’un ou de plusieurs dieux les ayant investi d’un pouvoir.. La planète est très peu habitée, on est sûr de pouvoir trouver des vestiges libres sur l’une des 3 lunes, et pourquoi, en cherchant, sur la planète elle-même. On saurai entre autre découvrir certaine pratiques liée à la Force, des connaissances et des pouvoirs jusqu’alors négligés ou oubliés par la.. Culture Jedi.

En voilà une façon intelligente de profiter des ressources du Temple : la recherche. Après cet entretient devant l’un des Conseil mineur des Jedi, j’avais réussi à obtenir une équipe et du matériel pour cette expertise et la lancée de fouilles : 3 mois que je pourrais éventuellement reconduire en cas de promesses de résultats intéressants.
Vous y croyez ? C’est normal. Ruusan faisait partie de ma liste des recherches à tenter dans le cadre de ma thèse sur la Force, et je pouvais espérer de réels résultats intéressants, donc le discours était sincère et véritable. En revanche Ruusan n’avait jamais été autre chose qu’un possible « bonus » dans mes recherches.. Si j’avais plaidé ce projet ce jour.. C’était car j’avais une toute autre raison de me rendre la bas.. Une raison non justifiable qui demandait l’aide de la ruse.
« C’est mal, c’est pas bien, c’est Obscur » et toute autre considérations de moralistes abscons sortent déjà de votre esprit de bien pendant dégoulinant. Que répondre pour la défense du chevalier Jedi que je suis, censé être probe et d’un esprit froid et logique ? C’est simple.
Lorsque la Force me donne un ordre, j’obéis.

Lorsque je me réveille avec le sentiment que la Galaxie va s’arrêter de tourner si je me rend pas à un endroit dont je n’ai jamais rien eut à faire avant ce matin.. J’y vais. Depuis ma naissance je suis un être qui a un lien fort avec la Force, entre autre parce que sans elle, je serai surement mort de mon infirmité. Donc Jedi ou non, la Force restera mon autorité suprême. C’est rare qu’elle me donne ce genre de sentiment qui me prend au fond des tripes, ce pressentiment pressant.. Donc plutôt que d’arguer mon mysticisme, je mystifie mes arguments. Je n’ai pas à être bon, il m’incombe d’être efficace et juste. Hors ce mensonge est justifié par l’impossibilité d’être efficace et sincère.


C’est donc ainsi que j’exposais à mon équipe (4 padawan en formation, et 7 Jedi, dont un maître et moi compris dans le lot) les mouvements prévus à bord de la navette en approche. 3 padawans iraient avec 4 des Jedi sur la lune ou l’on savait une présence assidue de ruines.. Et le reste irait, seul, à l’exception du padawan qui restait avec son maître, faire des sondages et relevés sur toute la planète avec la discrétion comme maître-mot. Si on pouvait éviter d’avoir à croiser les autochtones, c’était aussi bien (Ce qui était plus que probable, Ruusan était très peu habitée.).
J’arpentais donc la végétation de la planète non pas en suivant un détecteur.. Mais bel et bien mon instinct qui me criait toujours d’aller « Plus vers là ! »

Bon.. Faut dire les choses telles qu’elles sont.. Je suis pas non plus un gamin galopant.. Déjà parce que je ressemble plus à quelqu’un de 50 ans qui ne les fait pas qu’a un de 33 qui fait plus.. Ensuite parce que je boite, trainant ma patte le long de ma canne de marche.
Au final, ma discipline rend l’avancée aisée.. Je sais me mouvoir, transférer mon poids.. Mais en milieu inégal, c’est lent.. Mais au moins mon genou m’épargne, et ma patience rend le reste supportable. Chaque seconde qui passe est un nouveau bilan de ma situation.. Savoir ou, savoir quand.. Savoir pourquoi.. Sans arrêts je cherche à comprendre ce qui me mène ici, sans jamais laisser à l’instinct la possibilité de me prendre au dépourvu..

Là, je restais penché sur le cadavre d’un droïde.. J’avais tâté l’autre du bâton, depuis le fond de la rivière avant de le remonter à l’aide de la Force et le poser à côté du premier.. L’un avait été victime d’une surtension général, ses circuits avaient tous grillés de façon équivalente.. Le second, et mon matériel m’avait bien aidé, gardait sur son avant les même traces de signature énergétique que celles issue de ses canons.. De toute évidence, c’était son propre laser qui avait provoqué les impact de sa destruction.. Surtension, renvoie de tir.. La Force m’avait guidé ici pour retrouver un de ses utilisateurs.. Immédiatement, mon esprit s’étendit de façon fugitive.. Chercher, trouver.. Détecter cette personne..
La recherche inversement proportionnelle à mon talent en la matière : j’étais très doué, ce fut donc très court. Et cette présence avait quelque chose de.. Familier. Mais pas suffisamment..
Vous avez déjà rencontré un ami pas vu depuis 30 ans ? Vous vous rendez immédiatement compte que vous le connaissez.. De là à être capable de dire qui c’est.. Eh bien j’avais la même ici.. Et je ne pouvais pas prendre le risque de pousser le sondage plus avant sans risquer de me faire voire.. Aussi je repris la marche d’un tout autre rythme..

Cette fois, mon pied se posait avec légèreté, et ne produisait pas plus de bruit que le léger mouvement d’air issu de ma bure sombre volante derrière moi.. Mon capuchon relevé, seule ma barbe, blanche en de nombreux points, captait la lumière.. Pour le reste, l’ombre cachait mon visage fatigué et mon regard d’acier. Le temps de la logique gentille.. C’était terminé.
Je suivais de l’âme cette présence qui semblait partir rapidement.. Trop rapidement et sans se soucier de ma présence.. De quoi prendre un net avantage. J’usais de la Force pour m’occulter et m’adossais à un arbre, le bâton tenu de mes deux mains.. Et j’attendais qu’il passe.. Lorsqu’il vint à la portée de l’arbre sus-nommé.. La lame verte-sombre de mon arme sortit droit de la canne, produisant une véritable lance qui, d’un tourbillon, sectionna une branche qui devait bien faire deux fois mon poids. Enfin, d’un mouvement de main, j’accompagnais la chute dans le même élan, histoire que ce branchage aile droit vers mon intrus.

Je n’y pensais pas sur le moment.. Mais le cristal de résine qui alimentait mon sabre était une ample façon de me reconnaitre : ma lame était bien plus sombre que celles des Jedi d’habitude.. Et cette dernière était parfaitement possible, puisque j’étais en garde.
J’espérais que mon attaque basique et aisée d’esquive saurait me donner le temps de reconnaitre mon adversaire, et me laisser une seconde ou une demi seconde pour tisser mon plan, au pire gagner cette poignée d’instant pour entamer la reflexion et la terminer devant mon inébranlable Soresu.

Sauf que voilà.. Ma garde n’était clairement pas parfaite, et ma main pas aussi sure qu’elle ne l’aurait dû.. Mes yeux traduisaient une surprise sans équivoque alors qu’un unique mot tombait de ma mâchoire qui semblait, par ma voix rauque, avoir du mal à s’activer pour lâcher le plus improbable des noms..

- Joclad.. ?

Cet instant passé, mes yeux gris redevinrent deux remparts sans émotions. Mais trop tard.. Le trait était parti, et le trouble s’était insinué en moi. Je pouvais le cacher.. Mais plus l’ignorer.
La prochaine fois que la Force me parle ? Je me pète l’autre jambe..
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La vie est un long fleuve tranquille, qu’il disait… Tranquille… Tranquille ?! Non mais franchement, est-ce que ma vie, jusque-là, fut paisible ? Ah, si jamais l’individu qui avait sorti cette phrase se présentait aujourd’hui devant moi, je lui ferais bien vite ravaler cette maxime avant de lui botter le derrière et le jeter par de-là la falaise qui se présentait devant mes pieds, à seulement quelques dizaines de centimètres. J’avais remonté le court d’eau, dans l’espoir de tomber sur un soupçon de vie. Et cela, tout en assurant mes arrières, pour ne pas me faire surprendre par une autre vague de droïdes. Non, la vie n’était pas paisible pour moi. Et cela depuis déjà bien des années.
 
D’ailleurs, en y repensant, ces droïdes n’avaient pas l’air très jeunes, ou plutôt sortit d’usine. C’était sans doute pour cela qu’ils ne m’avaient pas tué, moi, qui suis bien trop éreinté aussi bien physiquement que mentalement pour tenir un quelconque affrontement plus de quelques minutes. Mais alors quoi les avaient envoyés ? Ou bien, avaient-ils agi selon leur programmation, c'est-à-dire, par déduction, s’attaquer au premier individu venu ? Ou bien était-ce encore autre chose ?
 
Enfin bref, c’était une réflexion forte intéressante mais qui ne m’aiderait malheureusement pas à descendre les quelques quarante mètres de falaises qui bordaient la cascade. Car oui, moi qui cherchait à parcourir le plus de distance possible le plus rapidement possible tout en économisant mes forces, il fallait que la nature m’offre une cascade et une falaise, des milieux naturels qui m’étaient infranchissables. Et la seule solution qui s’imposait alors était le contournement, au travers d’une forêt plus dense.
 
Marcher, encore et encore. Faire une pause de temps en temps, chasser. Voilà ce qui semblait devenir mon quotidien. Et chasseur je n’étais pas, ce qui faisait que je n’avais guère mangé depuis mon arrivée ici. Quant au sommeil, c’était sans doute ces dernières nuits qui furent les plus reposantes et les plus calmes de ces derniers mois. Mais pas suffisamment, hélas. Encore et toujours, ces cauchemars revenaient me hanter.
 
Fatigué, j’avais finis par m’arrêter sur un très léger surplomb, à l’abri derrière des rochers afin de m’assurer de ne pas me faire agresser. Là, je m’étais attelé à étudier le phénomène qui s’était produit lors de mon dernier affrontement. Cette impression de picotement le long de mes bras alors que j’usais de la surtension. J’avais ressenti exactement la même chose que Zélonion dans la salle d’entrainement du Temple, lorsqu’il avait lui-même tenté de désactiver une sphère. J’avais mis ça sur le compte de son inexpérience. Mais là était le hic : j’avais ressenti la même chose mais moi, j’étais expérimenté.
De ce fait, comment cela pouvait avoir eu lieu ?
 
A moins que cela n’ait rien à voir avec la surtension de Force.. Oui ! C’était ça ! Comment l’expliquer autrement, sinon ? Prenant une position en tailleur, j’avais essayé de reproduire le phénomène. Encore et encore. Mais impossible d’aller plus loin que ces démangeaisons, cette impression de courant qui circule dans mes mains, mes bras. Et au final, cette impression de prendre tout simplement le jus. Sur cette désagréable impression, j’avais repris ma route à travers l’inconnu, à un rythme plus lent. Plus je posais un pied sur le sol, plus j’avais l’impression d’être suivis. Je ressentais une présence plus ou moins lointaine, sur mes arrières depuis quelques temps déjà. Une impression qui, s’y avec le temps aurait dû paraître plutôt familière, me semblait bien trouble en ce jour. Et étant donné le dernier affrontement avec les droïdes, ma première pensée était de croire que cette personne n’était pas amicale. Aussi avais-je accéléré le pas avant de dévier de ma route.
 
Puis, cette impression avais finis par disparaître de la même manière qu’elle était apparue. Etait-ce le fruit de mon imagination ? Avais-je rêvé ? Peut-importe que ce soit vrai ou non, je ne m’en souciais plus, gardant cependant un rythme de progression soutenu, zigzaguant entre les arbres et les buissons.
Ne pouvant cependant m’arrêter de penser, mais ne voulant pas me prendre la tête pour ce qui semblait être une simple chimère, je repensais à ce que m’avait affirmé cette Sith sur l’Atramentar. Elle qui avait remis mes principes en question, elle qui avait réussi à semer le doute, de me montrer une facette obscure de l’Ordre. Ses mensonges, ses secrets. Comment pouvait-elle en savoir autant, d’ailleurs ? Car ce qu’elle avait affirmé était qu’en partie vrai. En fait, elle n’avait raison que sur le fait que l’on ne nous racontait pas toute la vérité lors de notre instruction, et que l’on découvrait le pot au rose que lorsque l’on quittait pour la première fois le Temple. Que l’on nous endoctrinait, de manière à n’accepter qu’une seule vision des choses. Mais en soi, eux, ne faisaient-ils pas la même chose ?
Que devais-je en penser ?
 
Rien… A cet instant, seul mes réflexes comptèrent. Enjambant un tronc d’arbre, l’alerte avait été immédiate, tel un voyant rouge clignotant signalant un danger imminent. Sautant à l’écart tout en laissant échapper un juron Corellien, je regardais une branche se fendre en deux sur le tronc d’arbre. Mon sabre, lui, était déjà dans mes mains, le bleu de la lame fendant déjà l’air. Mon regard dur et sombre se porta immédiatement vers le halo vert créé par la lame de l’inconnu qui se tenait devant moi. Enfin, inconnu… Cette lame, je l’avais déjà vu auparavant.
Et cette voix, ce n’était pas la première fois que je l’entendais.
 
Réalisant de qui il s’agissait, je ne pouvais empêcher la surprise se lire sur mon visage, abaissant ma lame sur la droite.
 
-V… vous ?
 
Un bégayement qui en disait long sur mon étonnement. J’étais sur cette planète depuis plusieurs jours déjà, je n’avais croisé aucuns autochtones et il fallait que je tombe sur Léonard au détour d’un arbre ?
Clignant des yeux, j’amenais ma main devant mon visage, l’agitant, comme pour m’assurer d’une seule et unique chose…
 
- Vous êtes bien réel ? Ou est-ce encore mon esprit qui me joue des tours..
 
La lame se redressa légèrement sur ces derniers mots.

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-Question idiote.. Si tu me demandes si je suis moi, je ne peux que répondre que oui..

Typiquement le genre de réflexions machinales qui me caractérisaient.. Réagir par un point de logique pure et tatillon dans une situation comme celle-là, c’était un peu du « Made by Léonard ». C’était également une façon de retomber sur mes pieds en gagnant du temps. C’était toujours une seconde de gagnée, et le temps de réponse du padawan, pour trouver quoi faire..

Ce pauvre garçon semblait en avoir bien bavé, et sa seule volonté de vérifier que j’étais bien réel vérifiait bien la présence d’heures sombres et désagréable dans son passé pas si lointain.. D’un autre côté, je n’étais pas non plus dans le style « Bonnes œuvres ». Je sentais chez ce garçon une aura que je ne lui connaissais pas. Il avait quelque chose de pas net.. D’Obscur même aurais-je dis. Et pour un tas de raisons immédiatement liées à mon expérience.. J’étais devenu passablement allergique à ce genre de contrevenant. Aussi, ma lame non plus ne s’était pas abaissée.

-Je suis bien là.. Même si j’aurai surement dis la même chose si j’étais une hallucination. La différence étant que je suis là parce que tu y es.. La seule question qui se pose alors.. Qu’est-ce que tu fais là, toi ?

De toute façon, maintenant qu’il était là, fallait que je le ramène.. La question était de savoir comment.. Manière douce ? Ou ben j’allais devoir le neutraliser ? J’avais bien faillis entamer cette réflexion par un coup franc et direct, le genre d’initiative surprenante qui donne une initiative tout à fait appréciable en combat.. Et éventuellement, user de cette technique que je devais à Maître Mi pour radier cette présence obscure de mon aura. Mais…
Mais voilà, je suis un Jedi, je ne devrais pas lui rentrer dans le lard comme ça, sans raisons. Ne plus être un bisounours sans garde et agresser.. Ce n’est pas pareil. Et à moins que Joclad ait fait des progrès fulgurants, il y avait, en substance, fort peu de risques qu’il représente un danger réel et véritable pour moi qui, après tout, avait rien de moins que toute une équipe de Jedi dans le système et même quelques-uns sur la planète..

Et puis ce gosse revenait d’une captivité chez les Sith.. Généralement, on revient changé de ce genre de séjour.. Et si le Sith a été efficace, on en revient même et surtout avec des doutes en plus des séquelles.. Et me voir l’agresser de prime abord était sans doutes la pire chose à faire si je voulais qu’il revienne au Temple avec moi autrement qu’avec une bosse sur le front et des bracelets aux poignets.. Donc si je changeais d’angle d’approche.. Je devais donc trouver le moyen de comprendre le padawan pour être sûr de ne pas marcher de travers sur le chemin de la bonne résolution des choses.. Il fallait donc tester cette obscurité et la volonté de celui qui me faisait face, savoir un peu ou est-ce qu’il en était et comment il voyait son avenir à présent.. Oui, vu sa trogne et son état physique, il était en galère avant que j’arrive.. Restait à savoir s’il était content de me voir..

J’optais donc pour une approche « semi-semi ». Je me redressais, me tenant parfaitement droit, et imposant de ce regard d’acier porté par un visage de marbre et vieillissant. Un peu le genre « impénétrable statue »… Quand j’étais jeune et que je bossais dans une maison de noble de Kuat, je passais toujours devant les statues du Palais de Justice de la ville.. Je me souviens que sous leurs yeux parfaitement stoïque, j’avais systématiquement l’impression d’être mis à nu. Cet œil inquisiteur qui semblait tout voir de moi.. J’avais toujours mis un point d’honneur à le reproduire, chose aidée vu ma capacité à réfléchir et ma difficulté à ressentir..

Le reste… Résidait dans ce parfait contrôle des impressions.. L’ombre calculée sur mon visage associée à ce fin contrôle de la Force qui faisait germer un pouvoir sans véritablement l’utiliser.. Un peu comme si j’avortais systématiquement cet Apaisement de l’Obscur avant de pouvoir réellement le développer.. Produisant simplement une aura de lumière prodigieuse, à l’égale de ma foi en l’art Jedi.

-Je ne suis pas ton ennemis, Joclad. Et si tu te veux être le mien, tu sais aussi bien que moi que tu n’es pas à la hauteur. Baisse ton arme, mon garçon.

D’une pression de pouce, la lame de mon sabre disparut, et je portais les deux mains à ma canne, faisant comme si c’était normal, cachant méthodiquement mon problème de jambe. Certes, j’avais éteint mon arme.. Etais-je moins dangereux pour autant ? Le croire aurait été fou. J’avais donné une chance à Joclad de s’expliquer et de me montrer qu’il était.. Encore celui que j’avais connu. Lui mettre une chasse pour le ramener n’étais toujours pas exclus, loin de là.
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Une question stupide, bête, idiote… Oui, c’était clairement ce genre de question que j’avais posé à Léonard, comme ce dernier m’avait répondu, avec ce même ton qui le caractérisait si bien. Mais vu la situation, c’était la seule idiotie qui avait réussi à se faufiler pour sortir de ma bouche.  Mais c’était le genre de réaction venant de Léonard qui semblait m’assurer que ce n’était pas une apparition créée par mon esprit perturbé, meurtri par ces semaines d’emprisonnement.
 
D’ailleurs, à comparaison de moi, Léonard semblait bien se porter. A croire que son périple avec cette « Sith » dont il m’avait parlé sur Aldéraan c’était plutôt bien terminé. -Il faut dire qu’avec les évènements d’Artorias, j’avais été coupé du reste de la galaxie- ou alors, il était doué pour cacher son jeu. Et considérant ses dires sur Aldéraan, comment il était avant que je « disparaisse », j’étais pourtant certain que des choses avaient changées.
 
Et ça, c’était sans parler de moi. Personnellement, je savais que moi-même, j’avais changé. Seulement, je ne savais pas dans quelle proportion. Même si j’avais la certitude de ne pas avoir trop dérivé. Mais c’était difficile d’en être certain, en sachant que j’ai été empoisonné et que mon jugement devrait, selon ce que j’avais compris durant mon emprisonnement, s’altérer au fur et à mesure que le poison progresserait. Fort heureusement, m’avoir libéré, avoir de nouveau la possession de mes moyens, même si je n’étais pas en pleine forme, m’avais permis de me concentrer en grande partie sur ce problème et donc de contenir ce corps étranger qui se baladait dans mon sang.
 
- C’est une longue histoire, Maitre. Et, très humiliante, surtout…
 
Je restais clairement évasif sur les conditions de ma détention. D’abord parce que, comme je venais de le dire, elle avait été humiliante pour moi. Et puis, mes actions lors de ma détention étaient loin d’être louables. J’avais mené des pauvres gens à la mort, par mon refus d’obtempérer. Et finalement, parce que mon esprit agissait en mode sécurité, ne laissant que des souvenirs plus ou moins flous.
 
- Elle a fini par me faire jeter sur cette planète, il y a… une semaine bientôt, je crois. Sans doute en pensant que je ne m’en sortirais pas.. Ou autre chose, je sais pas..
 
Tel était le dénouement de ces dernières semaines, voire mois passés en prison, à subir la torture. Si bien que j’avais finir par oublier une chose importante à mes yeux lors des premiers jours de détention..
 
- Je m’en suis mieux sorti que Zélonion…
 
La culpabilité, à la suite de ces propos, pouvait clairement se lire sur mon visage. Car depuis les évènements d’Artorias, je me maudissais d’avoir demandé son aide. Si je ne l’avais pas fait, il serait libre, au Temple. En attendant, je ne savais pas ce qu’il était advenu de lui. Zora m’avait affirmé qu’il était mort, mais quelque chose me laissait penser le contraire. Mais qu’est-ce qui était le pire ? Qu’il soit mort, ou qu’ils puissent encore agir contre lui ? Lui faire du mal.
 
Et puis à regarder Léonard, je me sentais rejeté. Son air impassible, assez froid, avec ce regard dur semblait si réprobateur à présent. Alors qu’avant, ce même regard m’aurait laissé sans vraiment d’effet. Car c’était dans sa nature. Mais mes doutes qui ont ressurgis durant ma captivité, amplifiés même, avait changé ma façon de voir certaines choses.
 
Mais en même temps, il y avait cette action dans la Force, autour de nous, qui semblait repousser une partie que je cherchais à neutraliser. Cette obscurité. Je n’avais pas peur de lui. Lui, mon ennemi ? Non, sérieusement ! Au contraire, j’avais toujours eu confiance en Léonard. Et l’attaquer était totalement inapproprié vu la situation. De ce fait, avant même de baisser mon arme, j’en avais rangé la lame, soufflant légèrement mais longuement. Et d’un geste de la main, je le rattachais à ce qui restait de ma ceinture.
 
Quand à mes actions suivantes, certains diront qu’elles ne sont pas très Jedi.
En effet, même si la distance entre lui et moi était suffisante pour assurer la sécurité de chacun, je n’avais pu m’empêcher de m’approcher, pour le serrer contre moi.  Il n’y avait là aucune intention hostile de ma part. Je cherchais juste du réconfort, et Léonard était la seule personne de confiance, amicale que j’avais croisée depuis les évènements d’Artorias. Il était la lueur au milieu de l’obscurité, la porte de sortie, pour m’éloigner de cet enfer.
 
Contenir ses émotions, les contrôler et non se laisser contrôler par elle. C’était quelque chose que j’arrivais en temps normal à faire. Mais là, c’était tout simplement trop dur. Enfin, je me sentait « heureux ».
 
- Merci… d’être venu…

Invité
Anonymous
-Il faudra la dépasser, être capable d’en parler pour te prouver que tu ne restes pas prisonnier de ta mémoire..

Mon œil le détaillait sans changement aucun, restant l’acier gris..  Jusqu’ou était-il atteint ? Etait-ce récupérable ? Pouvais-je le faire.. ? Et lui ? Des sévices…. Non, c’était un peu la norme pour un Jedi que de prendre des coups… La question n’était pas de savoir s’il allait en prendre, s’il allait survivre.. Mais s’il allait être capable de se relever… Ou même plus basiquement.. D’en avoir encore envie.
Du reste, tant que je sentirai en lui cette obscure partie, je comptais continuer de dégager cette semi aura destinée à apaiser et chasser les ombres qui m’approchaient, donc celles que pouvait transporter Joclad.. Bon gré ou malgré lui.

Je haussais à peine un sourcil, écoutant son maigre récit, et laissant de côté mes questions.. Une semaine ? Ce n’était pas si mal d’avoir survécu. Mais ce qui me surprenait… C’était surtout l’imprudence de cette « elle », une Sith surement. Un Jedi, c’est une vraie merde à tuer.. Et lorsqu’on veut que le travail soit fait, généralement, on le fait soi-même.. On laisse pas le hasard s’en charger, même avec de forte probabilités..
J’en était déjà à imaginer une batterie de pièges.. Un Joclad faisant l’effet d’une bombe à retardement.. Une raison qui justifierait cet acte.. J’avais du mal à mettre ça sur le dos d’une.. « négligence ». Alors certes, c’était le propre d’un Sith que d’avoir le vice qui consiste à sous-estimer les gens.. Mais suite à la « manœuvre Artorias », j’avais du mal à me convaincre qu’en face moi étaient les imbéciles basiques incapables de stratégies..

Et Zelonion.. Sur le moment, j’eu l’envie de retourner une claque à Joclad, pour ainsi parler de mon neveu sans même s’excuser formellement de n’avoir rien fait, ait il été dans l’incapacité la plus totale d’agir. « Il a pas eut de chance » puis rideau, paf, dans tes dents Léonard.
Sauf que voilà.. Déjà, vu ma carrure osseuse, j’me serai cassé un doigt ou deux et j’aurai eu plus mal que lui.. Ensuite, ce n’était pas mon genre, le suis le stoïque chevalier Jedi au regard d’acier, pas l’émotif qui porte son cœur en bandoulière… Enfin… Enfin qui j’étais pour lui reprocher sa phrase impuissante alors que moi, quand j’avais eut la possibilité de les aider tous les deux… J’avais en conscience refusé.
C’était moi qui avait refusé le plan de Velvet.. Moi et seulement moi. Oh.. Pour de bonnes raisons, certes.. Mais je pouvais rester le plus sincère et le plus droit dans mes motivations, ce que j’étais… Je ne pouvais, au regard de mon âme, justifier sans sourciller ce refus.
Si y’en a un qui méritait une claque, c’était pas lui. Voilà, une casserole en plus à trainer, un secret supplémentaire.. Un cadavre à ranger derrière l’acier impassible.. Qui au final sert peut-être autant à empêcher d’entrer dans mon âme… Que d’en sortir.

-Est-ce que tu as besoin de premiers soin avant de rentrer ?

J’allais répondre quoi sinon ça ? « C’est pas grave » ? Faut pas charrier non plus.. Je peux accepter presque tout et n’importe quoi sans broncher.. Mais je peux pas dire de telles conneries sans avoir l’air évident que j’en pense pas un traitre mot.. Et il vaut mieux dire clairement une vérité agaçante que la faire dire par un mauvais mensonge. Donc plutôt que de mettre ou mal mettre les pieds dans le plat, je bottais en touche.


Du reste.. Sa réponse me prit un peu de court… Un.. Câlin ? Je crois que la première réaction qui me vint fut celle qui me mit dans l’esprit la chose suivante :
Câlin : N. m., échange de tendresse et de caresses. Ex : « Un gros câlin » - loc. fam. « Faire un gros câlin à quelqu’un » (ndlr : la suite de la définition de Robert incluait « rapports sexuels », compte tenu du contexte, je me suis permis d’abroger un peu). Vint ensuite la question évident : « QUOI ?! », et enfin, ma réaction. Si je n’avais pas eu de nièces atrocement collantes, il y a fort à parier que Joclad aurait fini encastré dans un arbre avant même d’avoir refermé ses bras sur moi. Reflexe, sans cette expérience, j’aurai été capable d’interpréter ça comme une attaque, ou du moins de juger intolérable une telle effusion. Surtout que compte tenu de ma maladie… Joclad me faisait mal. Une gosse de 8 ans et un ado de presque 20, c’est pas le même gabarit..

Je me contentais, avec une mine qui n’aurait pas été beaucoup plus différente si on était en train de m’étrangler, de lui tapoter le dos avec une adresse tout à fait Léonardienne : la tendresse ? Connais pas.
Je restais ainsi un moment, histoire de donner le change, et ne savant pas non plus trop quoi faire.. Si je ne l’avais pas dégagé d’office, je ne pouvais dès lors plus lui dire « Oui, bon ben ça va maintenant, lâche moi ». Aussi je me contentais de répondre vaguement un :

-De rien.. C’était le minimum..

Vous vouliez que je dise quoi, hein ?! En tout cas, je devais remercier ma stratégie.. Car a peine une vingtaine de seconde plus tard, mon communicateur se mis à grésiller :

-Léonard ? Léonard ? Ou est-ce que tu en es ? Tout va bien de ton coté ?

Je levais une main, ouvrant la fréquence, l’air de rien :

-Tout va bien ici…

Puis ma main quitta l’engin, validant ainsi le fait que j’avais pas gardé le micro ouvert, m’adressant uniquement au padawan :

-Et si on rentrait ?
Invité
Anonymous


Ses mots reflétaient l’évidence même. Je ne voulais pas parler de mon séjour sur l’Atramentar non pas parce que je craignais une réaction hostile de sa part, mais bien parce que j’avais honte. J’avais pris des décisions qui ont mené à la mort plusieurs êtres pensant. Des enfants, plus exactement. Pour me protéger, moi. Même pas mes proches, dont j’avais mis en danger els existences en balançant ce que je savais sur eux. Je m’étais montré égoïste. Et en voulant protéger ces enfants ; en refusant de choisir l’un ou l’autre ; en portant trop loin ma réflexion, j’avais causé leur mort. Mort également causée par ma volonté de faire payer mon bourreau, en laissant ma colère et mon désir de vengeance l’emporter sur ma raison. Mais effectivement, pour accepter le sort, je devais en parler. C’était là le seul moyen pour m’en délivrer. Mais Léonard ne pouvait pas tout comprendre. Enfin, c’était là mon impression.
Car je ne peux avoir la prétention de le comprendre, de connaitre sa pensée actuelle. Ce regard gris, froid et détaché était déroutant. Il avait toujours l’air grave et dur. Pourtant, je savais qu’il pouvait se montrer compréhensif. Il l’avait déjà été à mon retour sur Ondéron. Lors de notre première rencontre, en fait. Et puis plus simplement parce que tant que je ne lui aurais pas énoncé tous les détails de ma captivité, il ne pouvait comprendre ce que j’avais ressenti.  Et cela malgré ce regard qui semblait me balayer, lire en moi, que ce soit mon comportement ou ma parole. Le tout, comme dans un livre ouvert sur sa table de chevet.
Et puis je pense que les conséquences de ma captivité étaient pour certaines déjà bien visibles. Tant physiquement que moralement. Je n’étais plus tout à fait le même. Et je crois qu’en fait, c’était cela que je craignais. Que je sois bien trop différent de celui qu’il connaissait. Qu’il me rejette malgré sa promesse, sa demande que j’avais acceptée sur Aldéraan.

J’avais à peine parlé de Zélonion, ou plutôt glisser une phrase à son sujet. Quelque chose que je regrettais déjà. Ce n’était de une pas le moment pour en parler, ici, alors que Léonard semblait suffisamment perturbé par ma présence que ma phrase aurait pu finir de le noyer dans l’incompréhension de la situation. De plus, ma formulation n’était clairement pas du tout appropriée. Sortit du contexte qui était le mien, personnel, on pouvait comprendre qu’en quelque sorte, je lui annonçais sa mort. Mais après tout, qu’est-ce que j’en savais ? La dernière fois que je l’avais vu et entendu, c’était il y a des mois sur Artorias. Ce qu’il était advenu de lui après ça, je le tenais d’un de mes bourreaux et des discussions entre geôliers. L’une disait qu’elle l’avait tué, els autres affirmaient que celle que l’on appelait la « Dame Noire » s’était divertie en sa compagnie. Ce qui n’était pas forcément de meilleur augure. Je ne pouvais tirer de conclusions alors que j’ignorais le fait même que les négociations entre la République et les Sith étaient presque achevées. Alors sa réponse à mes paroles me semblait bien vide. Malgré son regard grisâtre, je savais qu’il se gardait de me dire ce qu’il pensait vraiment de moi en cet instant.
Je n’aimais pas remuer le couteau dans la plaie en général, mais m’excuser était la moindre des choses.

- Ce n’est pas ce que je voulais faire comprendre, Maitre.  C’est juste que… nos chemins se sont séparés il y a des mois. Et je n’ai pas eu de nouvelles tout au long de ma captivité. Enfin si… Mais elles n’étaient pas sincères mais dénudées de vérité.

Voilà qui était déjà moins flou, mais qui ne résolvait cependant pas les choses. Mais je discernais déjà un autre problème, une incohérence dans mon comportement. J’étais venu dans ses bras pour le remercier d’être venu me chercher. Depuis des mois, c’était la première fois que je me sentais « heureux »,  me sentant mieux avec cette aura protectrice qui rayonnait. Mais Léonard semblait bien mal à l’aise de la situation. Et ça se voyait ! Il avait en plus de ça l’air de vaciller ; dévoilant un problème qu’il semblait vouloir me cacher. C’est vrai, je n’avais pas prêté plus d’attention que ça à la canne. Mais à présent, j’y voyais une utilité, comme s’il s’agissait d’une nécessité pour lui Si bien que je me retirais bien vite pour l’observer, lui, cette canne. Je le dévisageais.  Et voilà que mon esprit se perdait à nouveau en réflexions inutiles, car l’évidence était là : il avait un problème de « motricité ». Et pourtant, il avait clairement cherché à me le cacher. Alors qu’il n’y a que quelque mois, il me déballait tout sur l’aide qu’il avait et allait donner à une Sith. Et j’avais désormais l’impression qu’il ne me faisait plus confiance, qu’il masquait un point faible au regard d’un ennemi. Chsoe que je n’étais pas !

- Non… Je crois que ça va aller. J’ai toujours cette forte douleur à l’épaule mais c’est soutenable. En fait, j’ai surtout besoin de reprendre des forces, Maitre. Je n’ai pas beaucoup fermé l’œil ces derniers mois.

Je souriais. Mon corps reflétait bien la malnutrition dont j’avais fait l’œuvre, et mes derniers jours à me dépasser dans l’espoir de trouver une trace de civilisation. Tout comme les blessures infligées. Cette longue et large cicatrice à l’épaule, conséquence de la lame du sabre de Zora. Sans parler des multiples coupures plus ou moins profondes, maintenant cicatrisées. Mais j’avais enfin trouvé quelqu’un à qui parler. Et à présent, je ne désirais qu’une chose : Obtenir un point de vue objectif sur les évènements récents, maintenant que je savais que l’étape la plus douloureuse et difficile de ma vie venait de prendre fin.

- Rentrer ? Cela fait des mois que j’attends ça, Maitre !

Par contre, je ne savais pas quelle direction prendre. Aussi, je le laissais nous guider, surement vers le lieu où se trouvait cette personne qui l’avait contacté à l’instant. Je ne forçais pas le rythme, patient, le laissant prendre le sien et m’y adaptant.  J’avais attendu des mois, alors je pouvais encore attendre un peu. Et puis, cette canne, ce n’était pas anodin.  Je me contentais de marcher à ses côtés, donc, me livrant enfin comme il me l’avait proposé il y a peu.

- Artorias... C’était un spectacle de désolation. Une défaite cinglante. Les morts, je ne les ait même pas comptés. Zélonion et moi, on était les rares encore entier. On a essayé de s’enfuir, mais on s’est fait happé par un des navires amiraux. Après… on m’a drogué en permanence, pendant une longue période, je crois. Ils ont réussi à me faire perdre la notion du temps. En plus, ils m’avaient mis une sorte de masque sur la tête, qui neutralisait ma connexion à la Force et profitait de mon état comateux pour provoquer des hallucinations. Je grimaçais, essayant d’être plus clair en mêlant gestes à la parole. « Il y a eu cette Sith… Shaar-lâ.. Elle est restée plusieurs jours à me maltraiter. Elle a même ramené des enfants… Elle m’a forcé à choisir. J’ai d’abord refusé. C’était des frères, et une inconnue. Je pouvais en sauver deux, mais ça n’aurait pas été partial. Et puis, je ne voulais pas en laisser un mourir. »

Je soupirais. C’était là, que le récit ne devenait guère agréable à répéter.

« Elle m’a torturé, balancé des lames dans le corps, m’en a même mit dans ma bouche avant de me frapper au visage. Je n’ai pas dormi pendant un moment et ce masque était là pour me faire céder. J’étais à bout de force, alors pour tenter de sauver les enfants, mais surtout pour m’épargner moi, j’ai parlé. J’ai parlé de vous, de Dakin, de mes amis du Temple : Lant, Cale, tout ça. De ma mère. Mon esprit était brouillé et je n’ai pas fait attention à tous les détails que j’ai laissés échappé. J’ai été égoïste, Maitre. Pire encore, elle m’a injecté un truc. Un « poison » qui me fait lentement perdre ma capacité à gérer ma connexion à la Force. Je veux dire, j’ai du mal à contrôler ce à quoi je fais appel. J’ai l’impression, à chaque fois, de déraper vers ce que j’ai décidé de combattre étant plus jeune. Je me fais happer et je n’ai toujours pas trouvé de moyen de m’en débarrasser. D’après ce qu’elle a dit, ses effets sont irrémédiables, mais j’ai réussi à stopper sa propagation et son évolution. Mais comme elle l’a dit, je n’arrive pas à inverser les effets.. ça a fini de brouiller mon esprit. Je ne voulais que la faire payer, la tuer.  Et lorsque j’en ai eu l’occasion, je ‘lai attaqué. Mais j’étais trop faible, je n’ai pas fait le poids. Et elle a tué les enfants avant de les exposer devant moi pendant plusieurs jours, pur finalement me déplacer dans une cellule encore plus répressive que la précédente. C’est là qu’ils ont recommencés à me droguer, par la nourriture. Mais c’était ça ou mourir. Et je ne voulais pas... Quelque chose me forçait à résister, Maitre. Puis il y a eu la Sith. Elle rayonnait dans l’obscur, dépassant bien la précédente dans la maitrise de la Force. C’était écrasant… »

Je baissais la tête, soupirant longuement. J’avais clairement honte d’avoir agi ainsi. Même si d’une certaine manière, j’avais été influencé. J’aurais dû prendre la bonne décision au bon moment. Ce que je n’avais pas réussi à faire.

- J’ai bafoué plein de principes que je m’étais voué à défendre, Maitre. J’ai fais ce que j’ai pu, mais j’ai pas réussi..

Invité
Anonymous
Ca, mon garçon, c’est ce que j’appelle être clair comme du jus de chaussette.. Mais peu importait. Les nouvelles de Zelonion attendraient. J’étais là pour Joclad.. Pas pour le presser de questions sur un autre que lui. J’ai laissé tomber mon neveux pendant 1 an et demi, il pourra bien attendre quelques semaines de plus.. Au moins avais-je la certitude que je n’avais pas tellement eut le choix… Enfin bon, bref, là n’était pas la question ni le sujet. Je me contentais donc d’hocher la tête, simplement, gardant ces précieuses infos sibyllines dans un coin de ma tête.

Lorsque Joclad se dégagea, j’eu le loisir de reprendre une position plus confortable. Il n’était pas évident de remarquer mon problème de jambe.. Non pas parce que je le cachais, mais parce que j’avais un sens aiguë de l’équilibre que je tenais à maintenir en toute occasion. Aussi mon poids était également répartit sur ma jambe valide et ma canne.. Et il devenait complexe de voir que cette jambe blessée.. Ne touchait presque pas le sol.
Du reste, après avoir moi-même examiné plus en détail le padawan, je jugeais qu’effectivement, les soins pourraient attendre.

-Alors en route, on te trouvera une couchette et de quoi réparer cette épaule au vaisseau. C’est par là.. D’ailleurs, tu as un sacré coup de sabre, j’ai trouvé deux droïdes en te suivant.. Bien amochés.

Ajoutais-je en reprenant la route que je venais d’effectuer, me repérant grâce à mon souvenir et le vaisseau que je pouvais localiser. D’ailleurs, je rouvris la fréquence pour avertir mes collègues des changements de plan. Et alors même que c’était le but réel de ma visite que je venais d’accomplir, pas à un seul moment ma voix n’eut d’autre harmonique que ce ton monocorde qui lui était coutumier. J’avais repris mon calme, c’était chose bien..

-Ici Léonard, oui.. Changement de programme. Préparez-vous à revenir au vaisseau, on rentre dès que je suis là. Oui, je ramène une surprise. (Après avoir coupé la communication, je m‘adressais au padawan) Je crois que ce sera la première fois que les services de soin du Temple seront content de te voir.. Allez, en route.
Illustrant mon propos, je me mis à mener la marche d’un pas certes déséquilibré, mais néanmoins rapide. Et là, je pu écouter son histoire. Bien sûr, je gardais le silence tout du long, ne m’arrêtant que pour vérifier que nous n’avions rien d’hostile autour de nous, sans jamais, ô grand jamais, calmer cette aura qui semblait le faire se sentir mieux et à l’aise pour se confier.


Bon.. Jusque-là, ça ne m’étonnait pas. C’était la guerre.. J’avais, moi, la chance d’être « dispensé ». Non pas que j’en fus incapable ou trop lâche.. Mais le consensus commun était que compte tenu de ma carrure et de mes talents, j’étais plus utile dans les missions commandées ou les bases de soutient. Lorsqu’on se casse un bras lors d’un bras de fer, on va pas au casse-pipe.. Et mes compétences de pilotage… Enfin bref, je ne pouvais qu’imaginer dans ce qu’il me disait la situation dans laquelle il avait pu se trouver… Idem pour la torture. Encore que cette histoire de drogue et les changements de Joclad éveillaient n moi un intérêt médical que je tâchais cependant de cacher. J’étais peut-être pas fin ni délicat, mais je savais qu’arrêter une confession de ce genre pour demander si la drogue était plutôt rouge ou verte.. Enfin bref, cheminant, j’écoutais donc le padawan s’expliquer, comprenant, triant et archivant chaque donné, du plus petit détail jusqu’à la plus faible variation de ton pour tirer de ce récit un bilan logique sensé m’aider à comprendre et savoir quoi faire. D’ici que je puisse me pencher concrètement sur le problème et tenter d’y remédier, je pouvais commencer par le rassurer, ce qui n’arrangerait rien dans le fond, mais soignerait la forme. Pour restaurer la dentelle d’une complexe architecture il faut déjà faire en sorte qu’elle continue à tenir debout. Mon ton monocorde de voix alla donc vers l’âme de Joclad pour essayer, en dépit de mes compétences en la matière, de le rassurer.

-Nous faisons tous des erreurs, Joclad, et devons tous faire face à l’echec..

Tu parles, j’en revenais d’un beau moi aussi..

-Mais trahir tes principes ne réside pas seulement dans l’acte ou dans l’intention à un instant donné. Peut-on te condamner ad vitam aeternam pour une erreur commise dans un contexte donné ? Je ne minimise pas ce qui s’est passé, et moins encore les leçons à en tirer.. Mais quand à la pureté de ta conviction, ce qui compte réellement c’est l’acte, l’intention, le contexte et le recul. Tu as commis un acte regrettable, l’ayant désiré non par volonté mais par dépit pour que ta douleur cesse, et, comme tu le dis aujourd’hui, tu le regrettes et en as honte.
Les.. Les Jedi ne sont rien de plus que des êtres vivants. Nous avons nos limites, et toi qui n’es encore que padawan, tu avais les tiennes. Céder en un tel contexte, n’est pas une chose que l’on peut te reprocher. Ce n’est pas le regard des autres qu’il te faut craindre.. Mais le tiens. Nous serons tous là pour t’aider à remonter la pente, nous serons tous conscient que ce qui s’est passé a été indépendant de ta volonté et que tu n’as jamais voulu t’écarter d’un chemin qui peut toujours être le tien.. Non, la personne qui se révèlera être la plus compliquée à convaincre de ce que tu me dis, ce sera toi. Ça s’appelle une conscience, un amour propre.. Et ça prouve, Joclad, d’une part que tu as toujours le rêve d’être quelqu’un de bien.. D’autre part, que si tu t’en donnes les moyens, tu peux le devenir.


Je soupirais, secouant la tête, parlant d’une bataille que je connaissais bien.

-Les premiers soins se feront dans ton esprit, Joclad. Et ce n’est pas une plaie infligée par une Sith. C’est une blessure bien plus profonde que tu creuses toi-même. Le doute, la peur, l’immobilisme, la honte.. La révulsion et la colère envers soi-même.. Ça ne t’aidera pas. Accepte.. Et accepte surtout d’à présent regarder vers l’avant. C’est la logique même.. Tu ne changeras rien au passé.. Et tu ne changeras rien au présent si tu es piégé dans ton passé.. Pire.. Ne connaissant que ce passé qui te ronge et t’obsède, tu feras à ton corps défendant, tout ce qu’il faut pour qu’il se répète. Aujourd’hui encore, cette Sith te fait danser aux creux de sa main.. Nous t’en affranchirons..
Invité
Anonymous


Les droïdes. Avec toute cette histoire, j’avais totalement oublié cet instant, au bord de la rivière, où ces deux êtres mécaniques avaient tout simplement tentés de me tuer, où je ne sais quoi d’autre. Et mon raisonnement à ce sujet avait pourtant bien avancé, puisqu’y réfléchir m’avais permis d’oublier tout le reste. Et rien que de repenser à l’Atramentar me redonnait des frissons.

Mais tout d’abord, je le laissais se saisir de son communicateur. Pour donner ses instructions. On rentrait, donc. C’était bien vrai. Ensuite, donc, à propos des droïdes..

- Oui, les droïdes. Ils m’ont attaqué par surprise et j’ai réagi par réflexe pour sauver ma vie. J’ai pas vraiment prit le temps de les étudier mais pour avoir vu ceux des Sith à l’œuvre, ceux-là ne sont pas de leur fabrication.

Mon regard venait croiser le sien. « Il y a donc d’autres personnes ici. D’ailleurs, Maitre, où sommes-nous ? »

C’est vrai ça. Durant tout mon périple sur cette planète, je m’étais posé cette question. Car la réponse, quelle qu’elle soit, était une grande source d’informations. Planète peuplée ou non, plus dangereuse que la normale ou pas. Cela mis à part, Léonard devait bien avoir raison sur un autre point. Sans doute pour la première fois depuis longtemps, les Guérisseurs seraient heureux de m’accueillir au centre médical du Temple. Cette idée me fit d’ailleurs sourire. Pour une fois, ils ne feront pas la grimace en me voyant passer la porte de leur centre.

Pour le reste, on marchait. Et pendant ce trajet qui semblait bien long, je ne pouvais qu’écouter la réponse de Léonard à mon récit. Je triais tout ça, l’analysais au mieux, surveillant son intonation comme pour vérifier s’il était vraiment totalement sincère, ou si au contraire, il ne faisait ça seulement pour me rassurer  et qu’il pensait l’inverse. Mais fort heureusement, je ne discernais rien de cela. Et puis Léonard n’était pas un menteur. Il m’avait toujours dis la vérité. Ce qu’il m’expliquait, je le savais déjà. Je tentais de m’y accrocher depuis déjà plusieurs semaines. Je voulais y croire de toute mes forces, sachant que c’était bien ça la vérité. Que je n’avais jamais abandonné mes principes, que j’avais agi de la sorte avec la volonté de faire le bien. Or, au fond de moi, quelque chose criait l’inverse. Quelque chose qui disparaissait suffisamment à proximité de Léonard, de cette aura lumineuse, comme si cela n’était que la manifestation d’un «côté obscur » qui tentait de tracer son chemin au travers de mon être. C’était sans doute les effets de ce maudit « poison », ce truc que m’avait injecté cette Sith, Zora. Et dire que j’aurais pu me débarrasser d’elle depuis Mon Calamari.

- Je sais, Maitre. Je sais que je ne devrais pas. Mais c’est plus fort que moi. J’ai ces images de ces enfants qui me reviennent sans cesse. Ils sont là, assis devant moi, leurs corps se vidant de leur sang. C’est des images affreuses, et je n’arrive pas à m’en détacher, à me dire que de toute façon, cette Sith l’aurait tout de même fait, ça se voyait dans son regard. Elle ne voulait que ça..

Je baissais la tête, me sentant encore coupable de m’être laissé débordé par ma colère, ma volonté de la tuer. C’est vrai, j’avais laissé mes sentiments, grandement influencés par cette drogue, ce masque, en me détachant totalement du reste. De la vie des autres.

- Je ne souhaite que ça, de regarder vers l’avant, Maitre. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Je sais qu’au Temple, enfin j’espère, que l’on m’accueillera à bras ouverts, que l’on cherchera à m’aider. Je sais que c’est moi que je dois convaincre. Le souci, c’est que je ne sais pas comment faire. Mais je vous remercie, Maitre, d’avoir fait tout ce chemin pour venir me chercher, de faire tout ça pour moi.

Tandis que nous avancions, la forêt commençait à perdre en densité, ce qui laissait présager un nouvel environnement moins forestier, et sans doute plus de plaines. Non, vraiment, ce monde ne me disait rien, car il ressemblait à bien d’autres planètes. Ce qui me faisait penser à ma très longue absence.

- Dîtes, qu’est-ce qui a changé pendant mon absence ? Je veux dire, c’est la guerre ? Le Temple, comment ça va là-bas ?

Invité
Anonymous
-Nous sommes sur Ruusan. Une planète banale, avec une civilisation relative. C’étaient surement leurs droïdes de sécurités que tu as sabré, des réactions de défense programmées je suppose.. Ou des défaillances. Peu importe. Mais le prochain qui se pointe ira avec les autres.

Je haussais les épaules, froid et métallique. C’était un fait, le premier qui me soufflais dans les bronches finirait dans le lac, cassé ou neutralisé selon l’agresseur.. Du reste..

-J’ai.. Euh.. Bon, soyons direct, j’ai un peu triché, j’ai argué une campagne archéologique dans les environs, parce que je savais que j’avais quelque chose à faire ici.. Et plutôt que d’essayer de convaincre le Conseil des impératifs dictés par une Force Vivante, j’ai simplement dis que Ruusan était prolifique en artéfacts. Et puis comme ça tout le monde est content.. Tu rentres au Temple, le Temple retrouve un padawan, et moi je ne me fais pas qualifié de dingue mystique parce que j’ai un 6 ème sens prétendu. C’est parfait non ?

Presque trop.. J’avais pris la mauvaise habitude de systématiquement passer entre les mailles du filet. Que ce soit Velvet ou là, je commençais à réellement me dire que ma conduite laissait gravement à désirer, et que j’avais une chance insolente de pas m’être fait choper.. Et quelque part, ce laxisme ne me rendait absolument pas service. M’enfin, après tout, ce n’est pas comme si j’allais m’y habituer. Bientôt j’irai retrouver la quiétude du Temple, mes cours, les Jedi..

… Et me plonger dans la merde galactique qui commençait peu à peu à s’instaurer. Et nuls doutes que j’allais avoir de gros soucis avec les différents dogmes qui seraient adoptés. J’avais peur que le Conseil se fragmente, et que les Jedi se divisent quant à la position à adopter vis-à-vis de ce nouvel Empire. Je n’aimais pas l’idée qu’on puisse devenir un ordre belliciste et revenchiste.. Tout comme je détestais l’idée de rester passif à attendre qu’on nous tombe dessus. Ce qui s’était passé à Coruscant était parfait au final : on les avait attendu de pied ferme et il s’était vautré, voilà. Magnifique et sublime, à réitérer pour toute la guerre.

Pour en revenir au padawan, qu’ajouter ? Tout avait déjà été dit, et en remettre une couche serait l’habituelle mièvrerie consistant à dire « Meuh si, roh, tu dramatises », bref, causer dans le vide pour rassurer et motiver. Hors écouter un monocorde dépressif causer, ça motive rarement.. Aussi je fis une chose.. Une chose qui.. Enfin bref, je vais vous raconter, vous m’en direz des nouvelles.

Pour toute réponse, je tirais une feuille de ma bure, après l’avoir déplié et relue soigneusement avec mes lunettes mises sur le nez, je la rendais à Joclad. Une feuille, oui, j’exigeais toujours de mes étudiants qu’ils écrivent à la main.. Pour le reste, je n’ajoutais qu’un seul commentaire sur ce 14,5/20 rendu sur un sujet "Qu'est-ce que respecter le Code ?" :

-Très encourageant.

Oui, j’avais conservé cette copie pendant un an et demi, c’était la seule que je n’avais pas laissée au Temple, voulant la rendre en main propre.. Et.. Et disons que je n’avais pas réellement eut de moment propice entre temps. Et ce commentaire oral ajouté à la correction était ce que je pouvais faire de mieux pour dire à Joclad que si, il pouvait y arriver.

Et histoire de clore ce chapitre, je terminais en répondant le plus naturellement possible à sa question de géopolitique :

-La guerre est officieusement terminée. Pour ce que j’en sais, les négociations sont en cours. On ne sait pas encore ce qu’il en est des prisonniers.. Quant au Temple, il reste en retrait pour le moment, dans un rôle absolu de défense et d’aide aux forces armées et aux civils touchés.. Les décisions devant être prise dépendront en grande partie de l’issue des négociations. Est-ce que la mobilisation active continue pour un conflit généralisé, ou non… Et paradoxalement, ce qui soulèvera le plus de débat et de discussion chez nous, ce sera non pas comment faire la guerre.. Mais comment faire la paix. Si tu veux rester un peu en pleine planète sauvage pour te reposer, c’est l’occasion, parce qu’a mon avis, les temps à venir risquent d’être sportifs..

Et nous continuions à marcher dans cette semi-jungle, moi devant, suivant toujours la balise. Nous étions d’ailleurs presque arrivé, et un moindre effort pourrait permettre au padawan de sentir la présence de d’autre Jedi qui parlaient et patientaient. D’autres présences parfaitement lumineuses qui déjà semblaient prendre conscience qu’il y avait un Joclad dans les environs. Bref, déjà cette réaction instinctive de fraternité douce qui s’engageaient dans leurs esprits avant même qu’on l’on soit concrètement arrivés. Aussi n’attendais-je pas pour valider ce qui allait venir, d’une voix étonnamment douce pour l’homme que j’étais.

-Bienvenue à la maison…
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Ruusan. Ce monde m’était plutôt inconnu. Certainement une planète de la bordure extérieure au pire, de la bordure médiane au mieux. Non, en fait, tout était mauvais. La planète, mes actions, tout ça. Et même si j’étais persuadé d’avoir fait ce qu’il fallait, ce que je devais faire. Bah il y avait toujours un truc qui coinçait, qui me rappelait à quel point je m’étais ouvert à ce côté que chaque individu cherche à masquer. Cette facette de soi, souvent obscure, agressive et primitive. Je l’avais même embrassée et adoptée pendant de longues minutes, durant cet affrontement face à Zora. Je m’étais senti si fort, si puissant malgré ma faiblesse physique, l’état pitoyable dans lequel j’avais été.

A présent, j’avais besoin d’un endroit calme. Pour me poser, pour faire un tri dans tout ça. Dans tous ces éléments qui saturaient mon esprit. Et Ruusan, ce n’était pas le lieu le plus adapté.  Mais heureusement, Léonard savait, peut-être sans s’en rendre compte, détendre l’atmosphère. Et son explication prêtait à sourire. Il avait roulé le Conseil dans la farine ? Faut dire que je n’étais guère étonné. Il avait le don pour s’attirer des ennuis et à chaque fois il sortait indemne des réunions avec le Conseil.

- J’avoue. Là vous êtes totalement à l’abri de tout quiproquo !

Je me voulais souriant, encore. Je ne l’avais plus été depuis plusieurs mois déjà. Mon visage n’avait cessé de se tirer en grimaces en tout genre dans ces maudites geôles de cet immonde vaisseau voyageant dans l’espace.  Je devais passer à autre chose. Et pour cela je devrais renforcer mon esprit. Mais comment pouvais-je faire cela avec ce truc qui venait toujours s’instiller et me forcer à douter. Cependant, cet aura que semblait déployer Léonard avait un effet bénéfique. Il repoussait les effets, ce sentiment d’obscurité qui voulait à tout prix se refermer sur moi, alors que moi justement, je luttais comme je pouvais contre ça.

Mon regard se portait de nouveau sur lui, qui venait de sortir ces lunettes et une feuille. D’abord intrigué, je finissais par me mettre à rire devant une telle scène. Ma copie ? Il avait gardé ma copie tout ce temps, sur lui ? Je m’arrêtais un instant, le temps de regarder ça de plus près, quelque peu surpris, et surtout hésitant.

- Je…  Enfin merci, Maitre. Je ne pensais pas que vous l’auriez gardé avec vous. Cela fait si longtemps. Et puis, vous savez que je ne pense pas le Code comme les autres, sur certains points. Je ne pensais pas que ce serait aussi bien, en fait. Je croyais que vous n’auriez pas apprécié, enfin voilà quoi. Cela me fait plaisir de voir que je me suis trompé, Maitre.

Je repliais le papier, le rangeant dans ce qui restait de ma bure autrefois si bien entretenue. Et nous nous remettions à marcher, inexorablement vers un but que je commençais à repérer. Je me servais, depuis mon arrivée, constamment de mon lien avec la Force. Avec mon sabre, elle avait été mon assurance vie ces derniers jours. Et au loin, je pouvais sentir d’autres auras, dans la direction où nous nous avancions. Je les discernais à peine, nous étions encore trop loin pour cela. Du coup, j’avais encore le temps de réfléchir à sa réflexion, comment lui donner mon avis sur le sujet.

- Vous savez, je ne sais pas si nous devons agir ou non. La dernière fois que le Conseil a pris la décision d’agir –et je ne parle pas des Revanchistes, Maitre- nous sommes allé jusqu’à Korriban. Et les archives disent que nous avons tués les Sith, jusqu’aux derniers. Nous n’avons pas appliqués les lois Républicaines. Ils n’ont pas eu de procès. Au final, nous sommes devenus, ce jour-là, leurs semblables le temps de ce siège. Et si nous nous alignons, cela risque de recommencer. Mais si l’on ne fait rien, la République sera en désavantage. C’est là un cercle vicieux sans fin, qui se répète tel un cycle depuis des milliers d’années. En soit, il n’y a jamais eu de paix, juste une trêve.

Je soupirais, reprenant.

- On peut rester ici, un peu. Mais cette planète… Je la trouve oppressante, Maitre. Et le Temple… Je sais que je ne cesse de dire que j’aimerais voir autre chose que le Temple. Mais je serais bien heureux de le revoir. Je désignais la lisière des bois. "Il y en a d’autres, là-bas, des Jedi."

Je soupirais, grimaçant. J’étais tout à coup hésitant, et je le laissais volontiers passer devant. J’étais gêné. Et même si le ressenti me faisait comprendre qu’ils étaient heureux de ressentir ma présence –moi aussi je l’étais-, j’étais un peu craintif de connaitre leurs réactions, et surtout leurs questions.

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Je haussais les épaules dans une affreuse fausse-modestie feinte et surjouée.

-Oui je sais. Il m’arrive d’être intelligent parfois.

Je m’arrêtais et fixais Joclad tout en faisant un rapide historique de mon passé récent, sous un œil que ma paranoïa pouvait considérer comme accusateur.

-Admettons en tout cas que je sois pas irrémédiablement idiot..

J’eu un sourire presque dépité.. La première et seule fois que je laissais voir ma fatigue morale.. J’étais.. Usé. Et paradoxalement, moi qui ne souriais jamais, il n’y avait donc que dans cette expression qu’on pouvait sentir que mine de rien, oui.. J’étais crevé des évènements récents et nombreux.

Quant à la copie.. J’étais à la fois surpris et déçu de la réponse de Joclad, car elle montrait qu’il n’avait pas compris le but de mon cours. Je pris le temps de peser et mesurer mes mots pour ne pas trahir ma pensée. A dire vrai, savoir en gros ce que je voulais dire dans mon programme était simple. Pouvoir le redire en substance et précisément, c’était une autre paire de manche..

-C’est vrai, et cela m’importe peu au final.. Il y a une large voie pour les Jedi. Tant que tu ne prêches pas l’assassinat d’innocents et autre extrémités, je n’estime pas avoir à intervenir, du moins pas dans le cadre de ce cours. En revanche, je juge la façon dont vous défendez votre point de vue.. Somme toute, c’est la solidité de votre édifice moral que je veux tester.. Et en cela, je vous aide à formuler, gérer et assumer des idées qui sont les vôtres, et non les miennes. Je ne veux pas vous formater.. Mais vous faire grandir.

Puis nous fîmes quelques pas de plus avant d’arriver à la lisière de la clairière ou le vaisseau était resté, tandis que j’écoutais, surpris,  la diatribe du padawan sur l’entrée en guerre.

-Je n’ai pas de réponse absolue, Joclad, et je ne sais pas quoi faire, pour être franc. Mais ne te perds pas dans le passé. Les Jedi ont fait des erreurs, cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas capables de mener une guerre en ayant pour seul but que celui de la faire durablement cesser. Et ce sans passer par le massacre. Assurons le présent pour un bon avenir.. Il faut tirer des leçons du passé, par se positionner vis-à-vis de lui en acceptation ou dénis. Et si aujourd’hui nos maîtres pensent comme toi, alors soit assuré qu’une guerre est possible sans plonger nos bures dans un sang innocent fait coulé par gout de la suprématie.. En une phrase : ai confiance. Tenir les Sith en echec est notre but.. Les anéantir n’a jamais rien donné de bon.

Nous allions faire les derniers pas, lorsqu’il m’amusa à parler de Ruusan et du Temple. Bien la première fois que ce casse pied, en effet, serait content de rentrer !

-Allez vient, nous avons d’autres équipes à attendre, et des gens à récupérer sur les lunes. Tu auras tout le temps d’être reposé en arrivant au Temple, ne nous attardons pas ici.. Nos frères nous attendent.

Ajoutais-je en réponse à sa perception. Enfin, je repris la marche et écartais les dernières banche pour nous dévoiler à leur vue. Après l’instant de méfiance, ils furent content de me voir.. Puis surpris de voir Joclad, avant d’être sincèrement encore plus heureux. Ils se précipitèrent autour de nous, sollicitant le padawan d’accolades et de réflexions traduisant la joie mesurée mais réellement véritable qui caractérisait les Jedi. Des « Comment ça va ?! » des « T’étais ou petit ?! » amusés, ou encore des « Bon retour ! » ou des « Eh ben.. On te lâche 5 min et tu te tires en vacances sur Ruusan ?! » Humoristiques. La vérité c’est qu’ils n’avaient pas la capacité de percevoir le mal de Joclad car ils n’étaient pas des guérisseurs comme je l’étais. En revanche, mon aura qui occultait son mal, elle, était perceptible. Et cela ajouté à mon regard eut tôt fait qu’ils comprennent qu’il était temps de soulager ce gamin de sa solitude, pas de le harasser de questions indiscrètes et douloureuses. Pour le moment, on était vraiment tous content de voir Joclad, et il fallait avant tout veiller à sa santé.
Le reste attendrait. Le reste ne dépendant que d’une seule personne : son maître.

- Préparez-lui une couchette et veillez à ce qu’il y ait bien le nécessaire de soin à côté. On embarque dès que possible, il est temps de le ramener à la maison.. Tu viens Joclad ?
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Je me retenais de rire, me contentant de sourire grandement.

- Oh, allons, Maitre. Je n’ai jamais dit que vous étiez idiot. Bien au contraire, en fait. Vous avez le recul nécessaire pour agir.

Mais ce qui attira mon attention, c’était son sourire. En soi, beaucoup de gens dirait qu’un sourire était l’expression d’un certain bonheur relatif, ou un truc du genre. Mais là, tous s’accorderaient à dire que ce sourire-là était le reflet de l’état de Léonard. Il n’était clairement pas au mieux de sa forme. Physiquement, il semblait tenir la route, mais derrière, je n’oserais pas m’aventurer à dire qu’il va bien. Et j’avais l’impression, en quelque sorte, de découvrir le reflet de l’épuisement de mon esprit. J’avais besoin de repos. Ou plutôt, de ne penser à rien. Je n’avais plus vraiment médité depuis des mois. Du coup, j’étais conscient d’être potentiellement instable. Le tout, était de le maquer au mieux, et surtout d’en faire part à Léonard dès que possible.

Léonard qui justement me rappelaient en quelque sorte à l’ordre sur l’objet de son cours, le but. Chose que je n’avais visiblement pas compris alors qu’au final, il avait porté ses fruits. Puisque j’avais évolué, en bien. La preuve était là. Si ce qui m’était arrivé ces derniers mois avaient eu lieu deux ans plus tôt, je ne serais certainement pas ici, sur Ruusan. J’aurais sombré, pour plusieurs raisons sur lesquelles j’avais désormais tiré des leçons. Non. Si je devais lui dire quelque chose, c’était « Merci. »

- Je comprends, Maitre.

Pour ce que j’avais dit au sujet de la guerre, une fois e plus, il avait raison. Mais en soi, mes doutes étaient justifiés. Le tout était que justement, les Maitres ne veuillent pas aller trop loin et croire, comme les anciens, qu’il était possible d’écarter la menace Sith. Et comme le disait Léonard, les anéantir n’a jamais rien donné de bon. J’acquiesçais donc.

- Car les anéantir est de toute façon impossible. S’il existe un côté « Lumineux », alors il existera toujours un opposé dont le but sera d’équilibrer l’ensemble du système. Car de toute façon, les deux « côtés » ne sont que des images pour nous faciliter leur description.

Je souriais légèrement, pensant m’être assez bien exprimé, pour une fois. Et c’est assez confiant, finalement, que l’on s’était aventuré dans la clairière où se trouvait le vaisseau. Et pas que. Leurs auras étaient maintenant bien discernables. Des Jedi, des frères, comme le disait si bien Léonard. Et tout comme eux, j’étais ravi de les revoir ; Heureux. Et cela malgré l’avalanche de question qui m’accueillit. Questions auxquelles je ne répondis bien évidemment pas. Car sans un mot, ils avaient compris. Et me laissant accompagner par Léonard, je souriais. Je souriais clairement.

- Je vous suis, Maitre. D’ailleurs, j’aurais besoin de votre expertise, sur un phénomène que j’ai rencontré.

J’attendis un peu, le suivant. Et finalement, je reprenais.

- Vous vous souvenez des droïdes, Maitre ? Ceux que j’ai neutralisés. Lorsque le premier m’a surpris, et que j’ai évité son attaque assassine, j’ai riposté sur l’instinct. Je ne pouvais pas saisir mon sabre à temps, alors j’ai voulu le détruire de l’intérieur, à l’aide de la Surtension. C’est là que le phénomène est apparu. J’ai agi sur les circuits électriques, cherchant à y créer une surtension qui grillerait ses commandes. Mais immédiatement, une douleur a envahi mon bras. Comme si un courant électrique le traversait, cherchant à s’en échapper. Il s’est engourdit. Et ça, c’est quelque chose qui n’arrive jamais normalement avec la Surtension. Je veux dire que ça ne m’étais jamais arrivé. Du coup, étant donné que mes connaissances sont assez limitées dans le domaine de la Force, Maitre, à l’inverse de vous. Peut-être auriez-vous une idée sur la question…

Je laissais ma phrase en suspens. Je ne devais pas parler que j’avais déjà croisé ce phénomène avec Zélonion, au Temple. Enfin, je n’avais pas expérimenté ça avant, mais Zélonion oui, sous mes yeux. Mais je ne devais pas en parler. Pas sans la permission de Zélonion. Pas sans y être obligé.

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-Justement, plus on a de recul, plus on peut être considéré comme idiot. Lorsqu’on agit dans l’urgence, on peut être considéré avec une certaine largesse d’esprit. Moi, lorsque je fais une bêtise, j’ai de base pris le temps de bien la réfléchir !

J’eus un léger ricanement, avant de me frotter le nez, satisfait.

-Même si j’avoue que sur ce coup-là, j’ai pas été mauvais, c’est vrai ! Et qui sait, on me donnera peut-être même une médaille pour t’avoir ramené.. Joclad, tremplin de ma gloire !

J’aurai presque put être convainquant si, en plus d’avoir cette voix monocorde, j’en avais pas ouvertement rien à fiche. L’ascension sociale, les médailles.. Tout ça, je m’en fichais comme de l’an quarante. Et puis il était pas certain, par ailleurs, que le Conseil ne voit pas clair dans mon jeu de dupe..
Quant à ma leçon, et à sa réponse, je n’eu qu’a dire une chose :

-Moi aussi.

Sous-entendu, moi aussi je comprends, mais moi je comprends ce que tu voudrais me dire. Son expérience était l’exacte raison pour laquelle je donnais mon cours : qu’un Jedi soit capable de comprendre le Code et de s’en servir pendant toute sa vie à sa façon. Pas de faire du Code une chose rigide, que les Sith broient à la première torture. Si bien que ce n’était pas la solidité du Code qui était à féliciter.. Mais les capacités de Joclad.
Quant à la philosophie sur les Sith et les Jedi, Joclad prenait le parti de ce qui était ni oui, ni non. Ce n’était pas faux, j’avais moi-même prêché l’équilibre, et continuait de le penser. Mais disons que c’était un peu pauvre de dire ça comme ça, comme s’il s’agissait d’une fatalité..

-Eh bien il nous reste à trouver chacun l’équilibre en nous même pour qu’il n’y ait plus d’extrémistes de la Lumière ou de l’Obscur.. Ou alors on zigouille tous les Jedi et es Sith.. Au choix.

C’était un peu caricatural, mais ou moins comprendrait-il que ça allait en parfaite opposition avec son fatalisme disant qu’il n’y avait de toute façon rien à faire, car ça irait contre l’infinie loi des contraire se définissant entre eux.
Et il faut bien dire que quelque part, ça m’irritait de me dire que ma voie de Jedi n’existait que parce qu’il y avait des Siths.

-Remarque.. Tu crois réellement que si on détruit les Sith il n’y aura plus d’Obscure dans la Galaxie ? Moi je crois qu’ils ne sont qu’une partie de cet équilibre, tout ausis négligeable que les Jedi. A l’échelle cosmique, je ne crois pas que la Force ne dépende que de nous, et au fond.. Je doute qu’anéantir l’un ou l’autre bouleverse quoique ce soit de fondamental, sinon l’ordre temporel des choses. La Force, pour ce qu’elle en a à faire de nous, depuis son règne éternel sur l’univers..
Non pas que je justifie l’extermination des Sith –ou des Jedi. Mais je commence à me demander si dans tout ce bordel galactique, on a pas tendance à nous considérer comme centre de l’univers. J’a le sentiment qu’on va droit au cataclysme, et que l’univers tout entier s’en fou royalement. Pourquoi penser que nous sommes au centre de l’équilibre de la Force alors ?


C’était une réellement question, pas un argumentaire rhétorique visant à donner une leçon. Je savais bien que le ton de ma voix était resté blanc et unique, mais je pouvais espérer que Joclad perçoive ce que j’avais dit pour ce que c’était.
Puis nous allions enfin prendre place dans les vaisseau. Je pris place sur une banquette, l’écoutant me faire part d’un soucis qui était passablement.. Troublant, voir même inquiétant. Je restais songeur, très songeur, et laissais planer un lourd silence, pendant que le reste de l’équipe attendait encore les retardataire pour décoller.

Je me grattais la barbe, me demandant comment démêler tout ça.

-Bon.. Joclad, il semblerait que tu te sois trop familiariser avec l’Obscur, prenant en cela la possibilité d’user de pouvoirs que seuls les Siths usent, et non, ce n’est pas pour rien que nous n’avons pas les même pouvoirs.
Nous verrons cela en temps et en heure après un repos, et ce en profondeur. Mais je te mets immédiatement en garde. Lorsqu’il s’agit de la Force et des pouvoirs qui en découlent, il n’est pas seulement question d’effet mais aussi de cause. Les pouvoirs « Obscurs » puisent leurs existences et leurs forces dans des sentiments négatifs. L’éclair de Force par exemple puise dans la haine qu’on peut ressentir pour l’autre.. En cela, il est parfois extrêmement compliqué d’arrêter cette technique avant d’avoir tué celui qu’on hais. Disons qu’il va falloir que tu saches ou sont tes limites..


Et moi va falloir que je te surveille mon garçon.. Un coup de sang et le moindre duel d’entrainement peut finir en match à mort..

-Mais repose toi pour le moment, et ne t’en inquiète pas..
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Je riais tout bas, songeant au fait que sa réplique pouvait aussi bien être énoncée dans le sens inverse. Mais le fait était qu’il avait réussi à obtenir ce qu’il voulait : rassembler une équipe pour venir ici. Et pour cela, il avait dû masquer une part de vérité, sans pour autant mentir. Chose dont j’étais, pour ma part, incapable sans que l’on s’en rende compte.
Par contre, je ne me laissais pas avoir par ses dernières paroles, ne croyant pas du tout au fait que Léonard puisse être attiré par la gloire et la célébrité.
 
- Certes, Maitre. Mais hélas, je crains de devoir vous décevoir. Car il me semble que l’on ne m’a jamais dit que j’étais doté d’une « certaine largesse d’esprit » en fait ! Ou peut-être vous, une fois... En fait, on m’a souvent dit que j’étais quelqu’un de buté.
 
Je souriais, amusé. Mais simultanément, je pensais avoir bien changé depuis mes plus jeunes années, celles où je n’étais pas encore Padawan, ou bien tout juste adoubé en tant que tel. Faut dire qu’aujourd’hui, je ne réagissais plus à la première remarque que je trouvais déplacé. Je savais gérer mon impulsivité. Mais mon obstination, ça, j’avais du mal à la gérer.
 
- Faut dire que ce n’est pas pour rien que j’ai fait toute ma formation d’initié dans le Clan du Dragon.
 
L’équilibre… Cela ne faisait que quelques années que j’étais intéressé par cette manière de penser la Force. Et cette aventure chez les Sith m’avait presque convaincu de suivre cette voie. Voie qui n’était pas forcément très bien vu chez certains Jedi. Par chance, ce n’était pas le cas de Léonard. Par chance ? Pas forcément. Mais à cette question, je dirais que c’est la Force qui a tranché. Au moins, je ne m’avance pas !
 
 - Zigouiller Jedi et Sith n’est pas la solution. On ne ferait qu’agir comme les premiers en pensant agir comme les seconds.  C’est là un cercle vicieux.
 
Mais ce qui m’interpella fut bien sa problématique qu’il posait, d’emblée, sur le sujet. Et comme à son habitude, il savait me mettre d’accord sur son point de vue. Non pas parce qu’il savait forcément me convaincre, mais parce que c’était là une opinion que je partageais.
Si bien que je n’avais pu m’empêcher de sourire à nouveau, haussant les épaules avant d’énoncer mon point de vue sur la question.
 
- Non. De l’obscur, il y en aura toujours. Tout comme la lumière. Non pas seulement parce que ce sont là de simples concepts afin de pouvoir ériger des limites entre ces deux états de la Force, mais aussi par le simple fait que nous, Jedi, et eux, Sith, ne sommes qu’une infime partie de la Force. Et de cela nous avons des preuves. Nous savons que la Force se trouve partout autour de nous. Dans ces arbres, dans ce sol, partout. La Force nous transcende comme elle transcende cette plante. La seule différence est que nous, Jedi, sommes l’institution la plus grande, la plus développée,  et la plus organisée du « Côté Lumineux » en termes d’espèce intelligente. Et les Sith sont notre pendant du « Côté Obscur ».  Cependant, vous avez raison sur le fait que nous nous pensions centre de l’Univers. Sans doute parce qu’il n’y a personne pour nous le rappeler, ne pensez-vous pas ? Quand à se penser centre de l’équilibre de la Force.. J’aimerais bien que vous m’éclairiez le fond de votre pensée sur le sujet. Ainsi peut-être pourrais-je vous donner une véritable opinion. Non ?
 
Finalement, je m’étais retenu de m’affaler sur ce qui ressemblait à un sofa. A croire que ces vaisseaux étaient plutôt grands malgré les apparences. A lieu de cela, je m’étais simplement assis.  
J’avais besoin d’entendre son opinion sur le sujet. Je ne voulais pas faire de bêtises. Plus maintenant. Et il faut dire que sa vision de la chose, du phénomène auquel j’étais sujet, m’éclairais de suite sur sa nature. C’était donc les fameux éclairs de Force. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Je l’ignorais, mais je devrais prévenir Zélonion avant qu’il ne fasse lui-même une grosse erreur. Mais de là à dire que je m’étais plongé dans l’obscurité, ou tout du moins, pour reprendre ses mots, « familiariser », je n’étais pas d’accord. Aussi avais-je fais des gros yeux à cette simple remarque. Quand au reste, je ne pouvais que le croire. Je ne l’avais jamais expérimenter moi-même.
 
- Je comprends, Maitre.. Mais je peux vous assurer que j’ai su me contrôler dernièrement. Mais je crois que j’ai besoin d’expérimenter cela. Sinon, j’aurais cette frustration de n’avoir rien tenté, et j’aurais toujours cette envie d’essayer. C’est là encore mon côté obstiné. Mais avant d’aller me reposer, je crois que je dois vous informer que votre neveu, Zélonion, est dans le même cas que moi. Je ne voulais pas le dire plus tôt, il m’avait dit qu’il vous en parlerait à l’occasion mais.. Nous étions au Temple, et il voulait développer la capacité de Surtension de Force. J’ai voulu l’y aider mais il se trouve qu’il a ressenti le même phénomène que moi. Aussi, étant maintenant au courant de l’origine de ce dernier, je juge nécessaire, pour sa sécurité et celle des autres, de vous en faire part.
 
Je soupirais, désolé. Désolé de ne pas pouvoir tenir ma promesse, comme la dernière fois avec Hopeful. Mais là encore, j’agissais en ayant la conviction de bien agir. Et c’était là, en soi, le plus important.
Et finalement, je m’allongeais. S’il voulait continuer la discussion, je ne la refuserais pas. Sinon, il était temps de me reposer, de me détendre un peu après tous ces évènements.

Invité
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Une certaine largesse d'esprit.. Ben si.. C'était évident, même.

-Joclad.. On ne résiste pas à l'Obscur en faisant front bêtement. Cela fait parti des enemis insidieux qui se fichent des murs, et qui les passe, tôt ou tard.. Non.. Pour lui résister réellement comme tu l'as fais.. Il faut le comprendre un tant soit peu pour le refuser. Tu n'as pas sombré.. Ca prouve que tu as l'esprit suffisamment large pour prendre un recul nécessaire.. Ce qui ne change rien au fait que tu sois buté..
Et pour ta gouverne, j'étais chez les Dragon jusqu'à mes 18 ans.. Comme quoi ça n'a rien d'une fatalité
.


Ah.. Des souvenirs ça.. Du temps ou j'étais hyperactif.. Que je passais des nuits entière à essayer d'apprendre à lire.. Que maître Ancilen m'incendiait toujours, avec douceur..

-Enfin.. A l'époque, j'étais un peu plus blond, et moins bien coiffé, refusant la tresse et avant d'être mon maître, maître Ancilen m'appellait plus « Lion » que « Dragon ».. Surtout pour mon caractère effroyable et mes cheveux..

Je fronçais le nez.. Des bons souvenirs ça, oui, au final. Quant au débat, je n'allais pas l’éterniser. Ce n'était ni l'heure ni l'endroit pour commencer ce genre de conversation. Mais j'allais quand même lui donner de quoi méditer

-Mmmh.. On peut voir la chose ainsi.. Pour ma part, j'estime que la Force n'est pas divisée en deux. C'est en cela qu'elle est équilibrée.. Elle comprend en elle chaque chose. Et c'est nous qui n'utilisons qu'une partie, ou l'autre de cette dernière, parfois les deux pour quelques exception. Lorsque je parle de centre l'Univers, je dis aussi que nous concevons la Force comme quelque chose qui fonctionne comme nous.. J'ai tendance à croire qu'elle nous dépasse infiniment, et qu'elle continuera d'exister sans nous et nos conception.. Je veux dire.. Est-ce qu'un courant électrique est bon ou mauvais ? Il éclaire, réchauffe.. Mais peut aussi tuer.. Pareil pour chaque force naturelle.. Il existe de bonnes façons d'user du vent, et des façon qui en font quelque chose de meurtrier.. Mais on oublie alors que c'est à celui qui l'utilise et non au vent qu'il faut adresser un reproche.. Alors bien sur, on a des comodités de language.. Mais je pense que « Coté obscure de l'humanoïdité » serait plus parlant que « Côté Obscur de la Force ». On utilise tous la même, et c'ets nous qui en faisons quelque chose de lumineux..

Je fis une pause en soupirant.

-La Force est la Vie. La Vie est un équilibre constant qui se renouvelle à chaque instant, jusqu'à la mort. La Force, c'est beaucoup plus que la minorité de vivant qui y sont sensible. Regarder la Force à travers le prisme minimaliste de ses fidèles, c'est en oublier beaucoup de choses.. Mais restons-en là, je vais pas déjà malmener tes neurones. On en reparlera. Il faut te reposer..

Et pour Zélonion.. Ma foi quoi encore ? Qu'est-ce que j'y pouvais ? Je suis pas son maître, je ne dois pas intervenir.. Et même si je le voulais.. Zelonion n'écoute rien. Il écoute jamais rien ni personne. Il passe ton temps à considérer le Temple comme son terrain de jeu, et sa formation comme une vaste blague. Il s’amuse, il est impulsif. Et le pire c'est qu'il le revendique fièrement. Qu'est-ce que je peux faire ? C'est pas à moi d'envoyer un rapport disciplinaire le concernant, ou de le renvoyer du Temple..
Quant à ce besoin d'expérimenter.. C'était idiot, et la preuve seulement qu'il n'avait envie d'en faire qu'a sa tête. Personne n'a besoin d'expérimenter une chute du dernier étage pour savoir que c'est douloureux. S'il ne me croyait pas, c'était soit pas entêtement stupide.. Soit par manque de confiance. Et à choisir.. J'aurai surtout aimé ne pas avoir à choisir.

-J'avertirai qui de droit de cela.. Ce n'est pas à moi d'agir.. Mais je ferai en sorte que les concernés soient mis au courant..

Que pouvais-je dire de plus ? Que j'allais le sermonner ? Dès que j'aurai le dos tourné il aurait continuer, d'autant plus convaincu que c'est cool parce que justement on le lui interdit.. Et pour lex expériences de mon padawan.. On va attendre un peu avant de se fâcher quand même..

-On décolle, Léonard !

Ah.. Enfin..
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