Le moins qu'on puisse dire, c'est que Kozan Naar ne passait pas de très bons moments depuis quelques temps. En plus d'avoir l'impression d'être abandonné par son maître, qui était constemment parti en mission, son addiciton aux comprimés anxiolytiques l'avait obligé une fois de plus à sortir du temple en catimini pour aller rencontrer le médecin qui lui en fournissait illégalement. Avec les mois, son teint était devenu plus pâle, des cernes s'étaient glissés sur son visage autrefois si rayonnant et son humeur général allait de mal en pis. Même si les raisons qui avaient poussé Kozan à prendre de ces médocs avaient été partiellement résolues, sa dépendance physique à la substance ne cessait de ronger son existance.

Après avoir rencontré le médecin comme prévu, Kozan avait profité de son temps libre pour flâner dans le petit bazaar près du temple. Malgré le temps pluvieux qui recouvrait Iziz, les fruits frais que l'on y vendait étaient toujours d'aussi bonne qualité. Faisant de son possible pour ne pas être complètement trempé, Kozan mit alors son capuchon alors qu'il achetait quelques fruits montra dans lesquels il croqua à pleines dents après avoir remis les crédits au vendeur. Alors qu'il se retournait pour observer un peu la ruelle, quelque chose capta l'attention du jeune jedi. En effet, dans la foule se distinguait un sombre personnage vêtu d'une armure et d'un sinistre masque qui lui recouvrait le visage. Quelque chose clochait et Kozan se doutait bien que cet individu n'était pas du coin, une aura noire l'enveloppait et rien n'y faisait, le padawan était perturbé par cette présence.

Tout en avalant les derniers fruits qui restaient dans sa main, Kozan se faufilla discrètement dans la foule en suivant l'individu. Tâchant de ne faire qu'un avec la masse de gens, il espérait que son aura se noierait dans celle du temple et de la force environnante pour ne pas que l'individu le repère. S'approchant d'avantage, Kozan pouvait appercevoir l'objet attaché à la ceinture de l'étranger. Peu de doutes possibles, il avait à faire à un sith. Tout en restant le plus furtif possible, Kozan mit alors sa main sur le pommeau de son sabre laser, prêt à le sortir à tout moment. Il comptait bien suivre l'apprenti pour voir ce qui l'amenait sur Iziz et si la situation s'y prêterait, il n'hésiterait pas à le confronter pour l'empêcher de commettre des atrocités dans la capitale d'Ondéron.

Normalement, il savait que son devoir aurait été d'avertir ses supérieurs et de les laisser s'occuper de cette anomalie, mais il ne pouvait pas le laisser filer ainsi. L'amertume des derniers mois pesait sur lui et il avait dépassé le cap de suivre les règles au doigt et à l'oeil. Toute la structure et la hiérarchie de l'ordre lui paraissaient désormais comme futiles et désorganisées. Il était capable d'agir seul, de gérer cette menace et il le savait très bien. Restait à attendre que le sith commette une erreur ou qu'il baisse sa garde pour l'appréhender. Il fallait que quelqu'un lui fasse comprendre que les gens comme lui n'étaient pas les bienvenus sur cette planète...

Camouflé derrière un bâtiment, Kozan respirait lourdement, le coeur battant à la chamade. Il avait réussi à éviter le regard de l'apprenti sith de justesse. Alors qu'il reprenait son souffle, il voyait la brume s'échapper de sa bouche, signe que la température se refroidissait. Mais le jeune padawan n'était pas dupe, il savait qu'il n'avait pas totalement pu passer inaperçu compte tenu que la rue s'était vidée de la frayeur des passants à la vue de l'inquiétant personnage. À la seconde que cette pensée effleura son esprit, les pieds de l'apprenti jedi se mirent à trembler timidement. Il n'était plus invisible, il n'avait plus de protection, il était seul. 

Prenant son courage à deux mains, Kozan ferma les yeux quelques secondes puis tenta de surmonter sa peur, d'accepter la situation. Quoi qu'il fasse, il fallait qu'il se prépare à envisager toute finalité, même la mort. Décidé, il sortit alors de sa cachette pour aller se mettre au milieu de la rue déserte, fixant dans ce qui semblait être les yeux du sith. Il s'arrêta net puis resta figé. Quelques secondes passèrent ainsi, muettes. Le son de la pluie battante comme seule trame de fond, les deux fauves s'observaient sans le moindre mot. Même si Kozan savait que les situations du genre finissaient rarement à l'amiable, il était de son devoir de jedi d'offrir une alternative pacifique à son ennemi, personne n'avait besoin d'être tué et une journée comme celle-ci n'avait surtout pas beosin d'effusion de sang pour être déprimante.

- Les gens comme vous ne sont pas la bienvenue sur Ondéron, sith. Rendez-vous et il n'y aura pas de vagues.

Peu importait la raison de sa venue sur la planète. Sa seule présence représentait une menace pour l'ordre tout entier. Les chances que l'intrus dépose les armes sans combattre étant plutôt minces, Kozan se préparait à tout dans sa tête, faisant le vide. Même s'il appelait des renforts, ils ne seraient pas là à temps si l'apprenti décidait de tenter l'offensive. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait face à un sith, mais il n'avait jamais été seul pour le faire. S'il mourrait dans cette rue, ce serait seul. Kozan posa la main sur le manche de son sabre laser, eséprant ne pas avoir à le décrocher de sa ceinture. Les doigts tremblotants, il tentait de conserver son sang froid, d'ignorer la menace et le fait qu'il était frigorifié par la température.

Si le combat éclatait, les compétences de Kozan seraient menées à rude épreuve. Celui qui achevait sa formation tumultueuse en avait peut-être encore à apprendre avant de devenir chevalier jedi, mais la question ne se posait plus dans une situation comme celle-ci. Il était trop tard pour reculer, pour battre en retraite, il allait devoir faire avec ses propres capacités, pour le mieux ou pour le pire. Mais il était encore possible d'éviter tout cela, seul le sith pouvait décider de la suite des événements...

Ainsi l'inévitable arriva, sans plus attendre, Kozan appuya sur l'interrupteur de son sabre laser, faisant ressurgir la lame bleue sous la pluie tombante. À mesure que les gouttes d'eau entraient en contact avec la lame, celles-ci s'evaopraient aussitôt, emmetant un bruit semblable à celui de légumes qu'on ferait sauter dans une poêle. À la vue de l'attitude de l'apprenti sith, Kozan ne semblait pas aussi menaçant qu'il ne l'avait espéré. Bon, il n'avait pas de masque métallique effrayant ou encore de voix grave, mais il était tout de même un jedi! Même si Kozan était, au fond de lui, terrifié, il tentait du mieux de son possible de contenir ses émotions et de ne pas céder à la peur. Après-tout, c'était elle qui était le premier pas vers le côté obscur. Mettant de côté ses craintes vis-à-vis les menaces de l'individu, Kozan mit son sabre en position défensive au cas où il passerait à l'attaque. En aucun cas Kozan ne voulait déclancher les hostilités, ce n'était pas dans les cordes de l'Ordre, même si c'était le cadet de ses soucis présentement. Prenant son air un peu grave et tentant de ne pas sonner complètement ridicule, Kozan répéta son avertissement, en essayant de raisonner le pauvre gars. Si il était assez fou pour assassiner un padawan en pleine rue, à quelques pas du temple, ce serait son problème.

- Vous êtes à proximité de notre lieu de réunion, il n'y a pas d'issue possible. Si vous entamez des hostilités, d'autres viendront et vous serez appréhendé, peu importe comment.

Kozan espérait que ce bluff lui fasse gagner un peu de temps. Mais voyant qu'il restait de marbre face à ses nouvelles menaces, il essaya de se montrer davantage convainquant, en jouant la carte de l'offensive cette fois.

- Je répète mon avertissement, déposez votre sabre-laser... ou... ou alors je n'aurai pas d'autre choix que... de faire mon devoir.

Ça y est. S'il avait voulu éviter d'avoir l'air ridicule, c'était complètement raté. L'héstiation dans sa voix et la peur qui l'envahissait semblaient d'une évidence tranchante, il avait l'air d'un gamin à son premier entraînement de combat. Mais l'adolescent valait mieux que cela, cette première confrontation avec l'ennemi ne devait pas se mettre au travers de ses années d'apprentissage et de méditation. Kozan avança d'un pas plus décidé, préparant sa défense de façon plus assidue, comme son... ancien maître le lui avait appris. Il ravala sa salive et se concentra alors sur le moment présent. Au bout de quelques secondes, il avait regagné son calme, il n'avait plus peur de l'être qui était en face de lui. Sondant rapidement son esprit avec la force, il parvint à deviner qu'il avait eu un passé difficile aussi. Au fond, ils se ressemblaient, seul le destin avait fait en sorte qu'ils croisaient le fer aujourd'hui, en ce lieu. 

Ses vêtements et son visage étaient complètement trempés et ce grésillement agaçant de sabre ne cessait de résonner dans ses oreilles. Et pourtant, il était prêt. Prêt à affronter la mort s'il le fallait. À combattre au nom de ce qu'il croyait, au-delà de l'Ordre, de ses règles et de ses contentions. Aujourd'hui, il combatterait pour lui-même, pour l'héritage que lui avait transmis son ancien maître et pour ce qu'il lui restait d'humanité après toutes les épreuves qu'il avait dû traverser. Ce combat n'en était qu'une de plus à son tableau. Et si ce devait être la dernière, il ferait en sorte qu'elle en vaille la peine. Kozan ne put s'empêcher de penser ce moment comme s'il s'agissait de son examen de passage comme chevalier jedi. Après-tout, il avait l'âge désormais. Cette pensée lui arracha un léger rictus alors qu'il fit un pas de plus en direction de son adversaire, qui se tenait à une vingtaine de mètres en face de lui.

Le sort en était jetté. Syn ne se retiendrait pas . Si le Jedi s'obstinait, Syn n'aurait aucun remord à le supprimer. En tant normal, il aurait envisagé d'épargner le padawan, mais là, si le jeune garçon s'opposait à ce qu'il fassa payer à Much, il n'aurait pas le moindre état d'âme à le tuer. Le simple fait qu'il veuille l'empêcher d'accomplir sa missiob le remplissait de haine à son égard. Il se raidit, et fit un pas vers son opposant. La haine serait son moteur, elle lui offrirait la victoire. Quand le sang de Jedi abreuverait la terre, la marque du bras de Syn s'étendraient, et le côté obscur refermerait un peu plus son emprise sur son coeur. Le Sith ne voulait pas devenir l'esclave de sa haine, maisil en ferait son arme, lui sera la main fermement posé sur le glaive qu'était le côté obscur, et non l'inverse. Warren Much avait brisé sa vie par une fourberie sans nom, Syn écraserait la sienne par la force.

-Tes ridicules menaces restent sans effets... jedi...

Un autre pas à la démarche provocatrice. Si Syn insinuait la terreur dans le coeur de son ennemi, il serait beaucoup plus somple et rapide de le terrasser, et il disposerait encore d'assez de temps pour en finir avec Warren. Il effectua un moulinet avec son sabre, et fit un pas de plus. C'était la première fois qu'il se battrait avec un Jedi, et il comptait bien en faire sa première victoire sur un Jedi. Il se prépara mentalement. Il engagerait le combat, et se battrait de la façon la plus agressive qu'il pourrait. Il profiterait de sa force physique supérieure pour envoyer au tapis sa proie.

-Ça n'a rien de personnel...

Syn bondit alors en l'air, saisit le manche de son sabre de ses deux mains, s'arca en arrière, et quand le jedi fut à portée de la lame de son sabre, il abbatit son arme de toutes ses forces.
Lui qui douttait d'avoir sa place chez les Sith, peut-être que tuer une jedi l'engagerait à jamais sur le chemin du côté obscur. Il se souvint de ce qu'un maître de Korriban lui avait un jour dit: "Les sentiments peuvent être autant votre moteur que votre frein. Un bon Sith doit savoir faire la différence entre les sentiments qui lui nuisent et ceux qui lui servent."
Le problème de Syn ne venait pas de sa capacité à différencier les sentiments, mais plutôt à faire taire ceux qu'il savait être contraire au type d'homme qu'il aurait du être. Il tenait à sa part d'humanité. Mais la chose qui motivait Syn, était une des dernières phrases du code Sith: "par la victoire, je brise mes chaînes". Un jour il deviendrait si puissant qu'aucune personne au monde ne pourrait s'opposer à lui, il atteindrait la liberté ultime: celle de faire ce que bon lui semblait.

Sa lame siffla dans l'air, et Syn poussa un hurlement guerrier. Il neutraliserait le jedi, même si pour cela, il devait comettre l'irréparable. Un meurtre...

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