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HRP : ce rp se place chronologiquement entre le rendez-vous de Janos et Halussius dans le bureau du chancelier, et le départ du chancelier pour Artorias où il sera capturé.



Une petite corvette de la République flottait paresseusement dans l'immense espace qui sépare deux systèmes stellaires. Il n'y avait rien à proximité, si ce n'était le vide. C'était bien l’intérêt de l'endroit, par ailleurs. Personne ne risquait de venir les déranger ici, à moins que ce ne soit à dessein... Le lieu de ce petit entretien avait été tenu secret. Le Chancelier Suprême de la République devait rencontrer le sénateur Janos pour discuter des actes constitutionnels, sujet sensibles qui commençait à peine à faire débat.

L'entretien se voulait informel, et surtout discret. L'utilisation d'un vaisseau placé dans un endroit peu fréquenté avait pour but de garder secrète la réunion, éloignant ainsi les chroniqueurs de tabloïds, les opposants politiques, et aussi les gens qui avaient toutes sortes de raisons de faire échouer ces négociations. Seule quelques personnes de confiance avaient été prévenues. l'entrevue ne durerait de toutes manières pas plus de quelques heures, et la corvette se trouvait à peine à quelques dizaines de minutes de la capitale.

Le vaisseau, entièrement pourpre, était une corvette diplomatique républicaine de classe consulaire. Long de 115 mètres, il pouvait emporter des centaines de personnes. A l'heure actuelle, il ne comptait qu'une demi-douzaine de membres d'équipage, triés sur le volet pour leur compétence et leur loyauté, l'assistante personnelle du sénateur Janos, Gabrÿelle Evans. En plus de tous ces organiques, Eva avait investie les logiciels du vaisseau en tant qu'assistante du Chancelier.

Un tel entretien nécessitait un minimum de préparation, ainsi, les assistantes des deux principaux concernés avaient été envoyées quelques heures en avant, pour s'assurer que tout serait prêt, et ne pas gaspiller la moindre minute. Cela ne dérangeait pas outre mesure Eva, qui en tant qu'entité informatique avait le don d'ubiquité. Elle se trouvait sur le vaisseau, sans vraiment y être. Une grande partie de sa puissance de calcul avait pris place dans le vaisseau, mais une partie de son esprit restait à Coruscant, remplissant la sempiternelle paperasse avec une efficacité mécanique.

Gabrÿelle était arrivée à peine quelques minutes auparavant, et avait pris place à la table des négociations, dans le grand salon, prête à commencer son travail. Eva attendit que l'humaine semble installée, avant d'activer le système de communication de la pièce. Une Eva miniature, haute d'une trentaine de centimètres, apparut devant Gabrÿelle. Bien que l'entité informatique n'ait jamais eu d'apparence physique propre, elle disposait d'avatars lui permettant d’interagir avec les organiques plus facilement, ces derniers étant souvent déstabilisés sans "vrai" interlocuteur.

Eva était représentés par une jeune femme ayant la vingtaine. Parfaitement proportionnée, elle était vêtue d'une simple pantalon noir, accompagné d'une tunique blanche sans fioritures, agrémentés simplement des insignes républicains aux manchettes. Trop parfait pour être réel, son corps était de plus parcouru par des lignes de codes, défilant paresseusement à la verticale, comme pour souligner la réelle nature de l'intelligence artificielle.

Les yeux bleus se fixèrent avec une intensité et une rapidité peu humaine sur Gabrÿelle, comme pour l'évaluer. Bien sûr, elle ne voyait pas vraiment son interlocutrice avec ses yeux, mais avec tous l'assortiment de capteurs disponibles du vaisseau, comme la caméra de la pièce, celle de l'holo-projecteur ou les détecteurs de signes vitaux. Ainsi, elle avait eu tout le loisir d'observer l'assistante de Janos, et ce depuis son arrivée sur le vaisseau, pouvant ainsi vérifier son identité par sécurité, ainsi que trouver toutes les informations sur la jeune femme disponibles sur l'holonet, avec une efficacité toute informatique.

Eva écarta délicatement ses longs cheveux noirs pour les glisser derrière son oreille, une action de son avatar sensée mettre l'interlocuteur en confiance en paraissant parfaitement humaine. Elle s'inclina dans une révérence digne de l'étiquette, au millimètre près, et croisa ensuite ses mains dans le dos, dans une posture bien droite.


- Je vous souhaite la bienvenue à bord de ce vaisseau, mademoiselle Evans. Je m'appelle Eva, et je suis l'assistante du Chancelier Suprême Halussius. J'espère nous travaillerons efficacement ensemble durant les prochaines heures afin de préparer la prochaine réunion.


Eva était un peu curieuse pour la suite. Le travail qu'on lui avait confié était facile, mais elle avait certaines difficultés pour les relations avec les organiques. Bien qu'elle fasse de gros efforts pour s'améliorer, les relations sociales étaient loin d'une science exacte facile à appréhender par ses processeurs...
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L'Ordre avançait, indéniablement, irréversiblement. C'était un fait, une certitude, et son héraut n'était autre que le Sénateur qui, par son génie, était parvenu à court-circuiter tous les réseaux politiques qui n'avaient eu de cesse d'entraver l'Idéal de Cosmos pour venir se placer directement aux côtés du Chancelier Suprême de la République. Un coup de génie, l'Ordre avançait.

Je pianotais rapidement sur l'écran de l'ordinateur de bord du chasseur que je pilotais pour m'assurer de mon arrivée prochaine. Aucun retard. Aucune avance. Une sorte de l'hyperespace précisément à l'heure prévue. Les lignes se brisèrent, devinrent des points et me laissèrent tout le loisir d'admirer le pourpre du vaisseau diplomatique qui se trouvait être l'objet de ma venue. L'endroit était désert hormis ce vaisseau. Rien d'autre que le Cosmos, ce vaisseau et moi.


« Ici Le Prestige, déclinez votre identité et vos intentions. »

« Ici Gabrÿelle Evans à bord du chasseur républicain T372-BX3. Demande permission d'accéder à vos hangars. »

« Bienvenue Mademoiselle Evans, nous n'avons pas eu le temps de vous attendre. Nous émettons afin de guider votre chasseur jusqu'au hangar numéro trois. Le Capitaine Staarving, chargé de la sécurité, vous y accueillera. »

« Très bien, merci. Gabrÿelle Evans, terminé. »

J'effectuais les manœuvres nécessaires afin de relier mon propre ordinateur à la console du Prestige et le changement de couleurs des écrans m'indiqua que le pilotage automatique venait d'être enclenché avec succès.

Se recoiffer, réajuster cette tenue blanche alvéolée, vérifier le bon fonctionnement de l'arme qui resterait à mon côté, un passage de rouge à lèvres juste assez pâle et discret, de quoi embellir un peu les cils et le regard. L'Harmonie régnait en impératrice superbe sur ma personne lorsque mon vaisseau se posa sur le sol métallique du hangar numéro trois. Le cockpit s'ouvrit dans un sifflement et déjà, comme annoncé, un homme m'attendait au pied de l'escalier qui avait été ajusté pour faciliter ma descente.


« Capitaine Staarving, c'est bien cela ? »

« C'est bien cela. Nul doute que j'ai devant moi la demoiselle Evans, secrétaire du Sénateur d'Aargau. Les rumeurs vous prêtent une grande beauté. Elles sont bien en de-ça de la réalité. »

J'esquissai un léger sourire, la politesse exigeant que j'accueillis ainsi ce sourire, mais mon regard resta assez neutre pour ne pas inviter mon interlocuteur à la moindre manœuvre de séduction superflue. Il n'était pas nécessaire que ce genre de relation existât entre nous.

« L'Officier de transmission m'a fait savoir que vous étiez chargé de la sécurité, pourriez-vous me présenter les systèmes que vous avez mis en place ? »

« Ce serait avec plaisir, Demoiselle Evans, mais E.V.A. a exigé d'être présente avec vous pour que vous puissiez travailler de concert à la vérification de nos différents systèmes de sécurité. Elle ne devrait pas tarder. Elle nous a demandé de vous conduire immédiatement à la salle de réunion où elle vous rejoindra. »

« Il est normal que nos deux bureaux collaborent, et ce sera un plaisir pour moi de rencontrer enfin mon homologue. Pourriez-vous me conduire à présent ? Il n'est pas utile que nous nous attardions ici, et j'aurais tout loisir de m'installer en attendant que ma collègue arrive. »

J'avais conscience qu'en réalité la nature singulière de ma collègue allait me laisser peu de temps pour procéder à cette installation mais, en tous les cas, les limites de ma qualité d'organique m'interdisait tout transport quasi-instantané d'un lieu à un autre via des réseaux électroniques, de sorte que j'étais bien obligée de faire plus lentement que ce petit prodige.

Un droïde venait d'ouvrir la soute de mon appareil et d'en sortir le sac qui contenait mes quelques affaires de bureaux qui m'étaient nécessaires. Sans plus de paroles, le Capitaine m'invita à le suivre d'un geste du bras et m'entraîna à travers un dédale de couloirs et de portes jusqu'à ce que je savais être l'avant du vaisseau. La salle de réunion était sobre, optimisée afin de permettre des négociations dans un confort relatif tout en évitant le superflu afin de préserver les comptes de la République. Le Sénateur apprécierait cela, le faste n'était pas utile à l'Ordre. Sur chaque mur ainsi qu'au centre de la table, le blason de la République brillait froid, platiné. Lorsque le Capitaine m'eut saluée et s'en fut allé, je m'asseyais à la place qui allait être la mienne lors de cette entrevue si le Sénateur souhaitait ma présence. Je sortais de la mallette que j'avais apporté des feuilles et un crayon. Chose étrange, rarissime même dans un monde où la technologie se trouvait partout mais une valeur anti-virale à toute épreuve. Rien ne devait sortir de cette pièce, et ces feuilles ne pouvaient être piraté même par les êtres informatiques les plus intelligents dont cette E.V.A. faisait partie.

Je venais tout juste de croiser mes jambes et de commencer à jouer doucement avec mon plume lorsque la figure bleutée de mon homologue se matérialisa devant moi, en miniature. Son visage, son corps, ses façons. Tout était fait pour imiter l'humain mais avec cette perfection informatique qui rendait l'ensemble de ses gestes bien trop précis, bien trop parfait. Jamais une femme n'avait pu replacer ses cheveux derrière une oreille sans qu'aucun fil rebelle ne parvienne à se faufiler hors de cette attache improvisée.


- Je vous souhaite la bienvenue à bord de ce vaisseau, mademoiselle Evans. Je m'appelle Eva, et je suis l'assistante du Chancelier Suprême Halussius. J'espère nous travaillerons efficacement ensemble durant les prochaines heures afin de préparer la prochaine réunion.

« Bonjour, Mademoiselle E.V.A., je suis heureuse d'enfin pouvoir vous rencontrer. J'ai les mêmes souhaits que vous à propos de notre collaboration future, cependant, je ne vous ai jamais caché l'intérêt intellectuel que je vous porte, et j'espère également avoir tout le loisir de profiter de cette tâche pour vous découvrir. M'autoriseriez-vous une question avant que nous commencions ? »

J'avais rendu son salut à cette étrange entité informatique, lui montrant mon respect par là quant à ce qu'elle représentait. Elle était une conscience virtuelle, certes différente de nous, mais pour autant digne d'admiration. Je ne la considérais pas comme une organique et ne tenais pas à lui témoigner le respect à la façon dont je l'aurais fait à un être de chair, non pas par mon propre caprice mais uniquement puisque je concevais très clairement le fait que ce genre de signes, destinés à combler l'amour-propre des êtres organiques, ne lui importait guère.
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D'un calme consommé, Eva regarda son interlocutrice déballer ses affaires. Elle s'était attendue à des objets plus... conventionnels. Loin de l'habituel databloc commun à tous les secrétaires de la galaxie, Gabrÿelle venait de sortir du papier et un stylo plume. Bien sûr, les logiciels d'Eva retrouvèrent rapidement l'utilité d'un crayon dans la base de donnée. Il allait sans dire que tout ce type de matériel était dépassé, si ce n'était archaïque. Quelle pouvait bien être les raisons de tout cela ? Peut être une quelconque lubie, un héritage, une tradition. Il y avait tant de variables dans cette équation... Sa capacité de calcul se pencherait sur ce problème pendant les prochaines minutes pour l'analyser.

La crayon attira cependant son intention bien plus qu'il ne l'aurait dû. Les yeux rivés sur l'antique plume, elle s'imagina en train d'écrire. La sensation de gratter du papier devait être formidable... Cela lui rappelait cruellement que, malgré son hologramme flottant à quelque centimètres au dessus de la table, elle n'était pas vraiment là. Elle n'avait pas de corps, ni de sensation d'aucune sorte... Son physique, si l'on pouvait l'appeler ainsi, consister en une douzaine de bloc de serveurs informatiques, dans un quartier hautement sécurisé du département de la recherche.

Elle parvint à arracher son regard du crayon. Il ne servait à rien de s’appesantir sur un fait auquel elle ne pouvait rien changer. Elle était une création informatique, et ne pas avoir de corps était dans sa fonction, et renforçait son efficacité.

Malgré tout, elle le regrettait...


- Un intérêt me concernant ? demanda-t-elle, légèrement surprise.

Jusque là, aucune personne n'avait réellement manifesté un intérêt concernant sa personne. Ce n'était pas tout à fait vrai... Halussius s'était montré vaguement curieux, et elle était le centre des intentions des nombreux chercheurs républicains. Seulement, ses derniers la considérait plus avec un intérêt professionnel qu'autre chose, comme un humain achetant un cheval de course, et non pour ce qu'elle était. Elle détestait ne serait-ce qu'on regarde son code de fonctionnement interne. C'était aussi indécent que de se faire reluquer nue sous la douche pour une organique !

Personne ne s'était intéressé à elle en tant qu'être pensant...

Dans quelle catégorie Gabrÿelle allait-elle se ranger ?


- Je vous en prie, posez votre question, murmura-t-elle.

Si elle avait été humaine, sa voix aurait sans doute un peu tremblé. Elle ne savait pas où la conversation allait pouvoir l'emmener. Une inconnue de plus dans une équation qui en comportait par trop !
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Une véritable intelligence artificielle évolutive et indépendance. Dans l'absolu, la « jeune » holo-représentation qui se dressait devant moi était un être vivant, capable de s'adapter, de... penser.

« – Un être organique, en fin de compte, fonctionne – tout comme vous – grâce à des courants électriques. La seule différence, au final, se situe dans l'origine de ces stimulations électriques. L'organique produit ce courant grâce à des interactions chimiques alors que vous, vous disposez d'une alimentation qui vous est extérieur. Vous n'êtes pas en état d'indépendance énergétique, voilà pour moi votre seule différence fondamentale avec le « vivant » – du moins pour l'instant –, puisque, à présent activée, vous êtes capable de travailler spontanément à votre propre préservation. Je dirais donc, pour conclure, que vous êtes l'ultime représentation d'un ordre de la pensée infaillible car d'une logique et d'une rationalité imparable.

Ainsi je vous considère, E.V.A, et me permets en conséquence de vous poser cette question : ressentez-vous l'envie ou le besoin, de faire quelque chose qui amènerait votre personne à ressentir sous une forme ou une autre une sorte de... contentement, de plaisir ? »


L'Ordre, l'Harmonie, ces grands idéaux dont j'étais l'instrument se trouvaient être incarnés dans ce qui n'était pas au fond qu'une longueur d'ondes sous mes yeux. Une simple lumière.... Mais quelle lumière ? La Lumière dont Cosmos souhaitait inonder et bénir le monde, l'univers, la vie de chacun, la vie de tous... Ma vie.
Eva se tortilla d'un air inconfortable sur l'hologramme. Elle semblait un peu gênée par le chemin que prenait la conversation. Il était évident qu’elle n’était pas habituée à ce genre de conversation et que cela l’amener sûrement à traiter une situation inédite.


« - Les sentiments... Je ne suis pas sûre de pouvoir vous répondre correctement, mademoiselle Evans. C'est une notion organique, que je suis loin de pouvoir appréhender complètement. Même si je suis plus... complète que d'autres logiciels, je ne peux pas vraiment si ce que j'éprouve se rapproche ou non de ce que vous pouvez ressentir, de ce que appelez des sentiments. »

Elle s'arrêta un instant. Ses mots ne semblaient pas être évident à trouver, mes concepts et les siens étant aussi étranger que pouvaient l’être le rouge au bleu.

« - Ce serait un peu comme expliquer les couleurs à un daltonien. Comment expliquer ce qu'est la couleur rouge ? Je peux la ressentir d'une manière différente que la vôtre... »

Le discours de la jeune entité virtuelle se faisait plus décousu, plus hésitant, plus incertain. Elle s’aventurait à tâtons dans l’inédit.

« - Cela dit, oui, il m'arrive de faire de choses simplement parce que je le désire, tant que cela ne va à l'encontre de personne... »

« - Le désir... »

Je réfléchissais tout haut face à la réponse de cet être nouveau qui se trouvait devant moi... Son hologramme mimait la gêne, mais l'était-elle ? Et si... Non... Peut-être ?

« ... Je sais que la question pourrait être déplacée et je comprendrai aisément que vous n'y répondiez pas mais... Mademoiselle E.V.A., que... que désirez-vous ? »

La question sembla plonger Eva dans un profond désarroi. Elle pencha la tête sur le côté, visiblement pensive, et surtout troublée.

« - Je... Je ne me suis jamais posé la question. J'ai été conçue pour aider les gens, pas pour répondre à mes propres besoins... »

Des désirs spontanés, irréfléchis, mais libres de toute demande extérieure. Pas un individu pour initier son action. Une logique pure donnant naissance à... Une volonté libre. Libre.

« - Que l'on vous ai désigné une fonction ne semble pas pour autant vous limiter à elle seule... Même vous... Vous... Êtes plus grande que cela. Accepteriez-vous, un jour, de nous rencontrer à nouveau dans un cadre peut-être moins formel ? »

Un léger sourire, une légère envie aussi de faire, pour la première fois de ma vie, quelque chose qui n'obéissait pas immédiatement à ma fonction.

« - Bien que le cadre actuel soit formel, nous sommes actuellement seules dans cette pièce, et je puis vous assurer que personne ne nous écoute... Mais si vous tenez à me rencontrer dans d'autres endroits, je n'y verrai pas d'inconvénients, du moment que je puisse disposer d'un support pour projeter mon image. »

Un peu troublée, elle poursuivit :

« - Je vous remercie pour l'intention que vous me portez. On me considère le plus souvent comme un quelconque droïde domestique... Bien peu se sont intéressés à ce que je peux ressentir. »

Je répondais à la remarque de mon homologue par un léger sourire amusé. Quelque part, je me sentais étrangement proche de ce qui était, par nature, la chose la plus éloignée de ma propre personne.

« - C’est uniquement parce que  vous échappez de très loin aux capacités intellectuels de beaucoup que si peu vous démontre cet intérêt. Vous êtes… Parfaite, E.V.A.. Et la Perfection effraie le Commun lorsqu’elle lui est dévoilée. A présent, si nous nous intéressions plutôt à notre fonction première et au sujet qui nous a toutes deux amenées ici ? Vous me faites visiter les installations ? J’aimerais vérifier moi-même les différents systèmes de sécurités, les entrées et sorties du vaisseau, les nacelles de survie, les équipes de surveillance, de bord et de maintenance. Lorsque nous aurons fait le tour de ces différents points, nous établirons ensemble les protocoles de déroulement de l’arrivée de chacun des participants. Quand ceci sera fait, nous aurons tout le temps de préparer les modalités de la réunion proprement dites. Qu’en dites-vous ? »
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Cette conversation l'avait laissé perplexe. Il y avait bien peu de personnes qui lui avait porté autant d’intérêt durant sa courte vie. La plupart était d'ailleurs des scientifiques, avides de tripotés ses lignes de codes. Pourtant, ce genre de chose ne se faisait pas avec Eva, et c'était bien ce qui se rapprochait le plus du voyeurisme pour elle. Gabrÿelle semblait lui porter un intérêt tout autre... Peut être y avait-il anguille sous roche. Voulait-elle la disséquer, comme tous les autres ? D'un point de vue logique, cet intérêt envers sa petite personne était illogique, sauf dans quelques buts peu avouables.

Cependant, elle n'avait encore aucune raison de se méfier, d'autant plus qu'elle était encore maitresse de la situation. Au pire, si la situation devenait délicate pour elle, l'entité pouvait toujours rapatrié cette partie de son esprit sur Coruscant, et couper court de la manière la plus radicale possible à la conversation.

L'humaine l'avait décrite comme étant parfaite. C'était presque touchant... Seul son père l'avait décrite comme ceci jusque là, et elle avait mis cette remarque sur le compte de la paternité. Les parents étaient toujours fiers de leurs enfants, c'était une banalité chez les humains. De plus, son père avait toujours été un grand sentimental. Cependant, elle trouvait cet adjectif agréable à l'oreille. Elle était parfaite...

Gabrÿelle souhaitait faire le tour du vaisseau. Une personne consciencieuse dans son travail donc. La jeune femme semblait prendre très à cœur son travail.


- Je peux vous guider à travers le vaisseau et vous montrer les parties que vous souhaiter. Un point reste cependant délicat dans la liste exhaustive que vous m'avez fournie. Il n'y a aucune équipe de surveillance ici... Les seules personnes à bord sont les pilotes. Ainsi que vous, bien entendu...

L'hologramme, dans une manie très humaine, commença à triturer le bout de ces manches.

- Je ne pensais pas que cela vous poserai problème. Le gouvernement souhaitait le plus de discrétion possible, aussi ai-je écarté le maximum de personne de cette réunion. Cela me semblait la chose la plus logique à faire...

Elle s'arrêta un instant, sa projection devenue complètement immobile. Reliée en permanence aux systèmes du vaisseau, elle voyait à travers les senseurs une grosse corvette s'approcher de leur position. Elle venait tout juste de sortir de l'hyper-espace, à une distance dangereusement proche de la leur, et ne correspondait ni à une navette républicaine, ni au vaisseau du sénateur. Si Eva avait dû parier, chose qu'elle ne faisait jamais), elle aurait misé sur un navire pirate...

- Mademoiselle Evans, un vaisseau non-identifié vient de sortir de l'hyper-espace près de nous. Était-ce prévu dans votre planning ? demanda-t-elle en affichant le vaisseau concerné sur un écran mural.
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Aussitôt, à la façon dont un programme aurait décelé une faille et déclenché l'arrêt d'urgence de toute l'installation, un déclic se produisit dans mon esprit. Pas d'équipe de sécurité ? Dans sa perfection absolue, ma collègue avait appliqué sa logique propre, implacable, oublieuse de l'état de finitude dans lequel se trouvaient cloîtrés les êtres de chair qu'elle côtoyait. Elle n'avait commis aucune erreur. Partant de l'ordre premier de réduire à l'extrême le risque d'un regard indiscret, elle avait éliminé méthodiquement l'ensemble des failles du vaisseau et, d'un point de vue strictement rationnel, elle avait eu raison de le faire puisque c'était l'ordre que des organiques lui avaient transmis. Elle n'avait commis aucune erreur, la faute incombait au facteur humain qui s'était glissé dans l'équation – une fois encore. D'une part, la stupidité résidait dans la formulation même des ordres donnés, d'autre part la malveillance intrinsèque des vecteurs du Chaos qui pouvaient qu'avoir vu, dans cette réunion plus assez secrète à mon goût, qu'une occasion de semer le désordre afin d'en retirer quelque profit égoïste et illusoire. Non, dans la responsabilité de ce fiasco, cette Intelligence Parfaite et Artificielle pouvait plaider non-coupable.

« - Il n'est ni la peine de vous excuser, votre raisonnement est sans faille, ce sont les ordres qui vous ont été transmis qui sont à l'origine de cette énormité, ni la peine, Mademoiselle E.V.A. Que vous procédiez à un simulacre de comportement organique avec moi. Ne vous dérangez absolument pas pour m'apparaître tel qu vous vous sentez la plus efficiente, quand bien même cela devrait entraîner que vous n'ayez avec moi plus qu'une interaction strictement dématérialisée.

Je trouve particulièrement mal avisé de la part de votre créateur d'avoir voulu vous humaniser quand vous êtes, par nature, tout à fait en dehors du cadre organique. Cela, au lieu de vous permettre un gain d'efficacité, entraînera au contraire un flou dans l'esprit de vos interlocuteurs qui vous accorderons de ce fait et très fautivement, une capacité à penser proche de la leur. En conséquence, ils ne clarifieront pas ce qui pour eux sera de l'ordre de l'évidence et du tacitement convenu.

Mademoiselle E.V.A., un seul impératif ne vous sera jamais rappelé tant il sera évident pour les organiques, la nécessité pour vous de vous assurer de la continuité de leur intégrité physique en toutes occasions, en tous lieux. Cet impératif ne doit jamais être supplanté par un autre et vous devrez toujours veiller à ce qu'une sécurité, certes adaptée parfois, mais toujours optimale préserve votre patron. Partez du principe que les organiques sont, pour une grande part, malveillants et égocentriques et que, en raison de cette nature première, ils n'hésiteront jamais à saisir l'occasion de nuire aux hommes de bien pour lesquels nous travaillons. Que vous gériez vous-même l'équipe de sécurité par l'usage de droïdes prévus à cet effet n'est pas un problème, bien au contraire, cela aurait été dans notre cas la meilleure solution pour garantir à la fois protection et discrétion au Sénateur ainsi qu'au Ministre Spécial d’État. »


Ma tirade avait été débitée d'une traite alors que je finissais de rassembler mes affaires prestement. Les variations d'intonations avaient été maîtrisées ainsi que l'exigeait la rhétorique et aucune trace de la moindre passion n'avait été à déplorer quand bien même un certain agacement me l'avait inspirée. La parfaite mesure.

Lorsque je me concentrai à nouveau sur l'hologramme, je remarquai à l'absence d'expression de la représentation virtuelle que mon hôte avait porté son attention ailleurs. Un bref instant et ce qui était finalement tellement prévisible que cela eût été presque nécessaire me fut annoncé.


« - Mademoiselle Evans, un vaisseau non-identifié vient de sortir de l'hyper-espace près de nous. Était-ce prévu dans votre planning ? »

« - Non, ce n'était pas prévu. S'ils n'ont pas encore brouillé nos communications longues portées, transmettez, s'il vous plaît, à Coruscant ces informations et avertissez les Forces de le République afin qu'elle nous envoie en renfort la patrouille la plus proche du secteur. Quant à moi, je rejoins le reste de l'équipage pour essayer d'organiser notre défense. Guidez-moi jusqu'à eux, si vous le voulez bien, Mademoiselle E.V.A., appliquez toutes les ressources de sécurité que vos systèmes prévoient dans ce cas, nous pouvons d'ores et déjà nous déclarer en code rouge. »

La parole avait été étroitement liée à l'acte et ma sortie de la salle de réunion s'était opérée simultanément à mes instructions. Je suivais les indications de la maîtresse des lieux et, profondément confiante et tranquille, j'envoyai un message simple et nécessaire sur ce canal dont personne n'avait conscience sinon Nous.

# - La réunion prévue avec le Ministre Spécial d’État est compromise par une défaillance de la sécurité. Il semblerait que l'administration républicaine est encore responsable de ce désagrément. Mon homologue et moi-même nous occupons de régler ce soucis afin que je puisse vous rejoindre au plus vite, Sénateur. En attendant, j'avais prévu une réunion avec vos conseillers en cas de problème afin que cette affaire fâcheuse soit rendue utile par une réutilisation médiatique. Je vous laisse décider de l'intérêt de cette initiative, quoi qu'il en soit ordre avait été donné à ceux-ci de se rendre disponible dans l'heure pour vous, Sénateur, si vous ne pouviez vous rendre sur le Prestige. #

Le temps d'une pensée et je pouvais enfin me concentrer pleinement sur l'impératif présent : assurer la sécurité du peu de personnes présent à bord. Alors que j'avançais à pas soutenus, je câlais fermement mes dossiers au creux de mon bras, avant de saisir l'arme accrochée à ma taille.

« - À propos, chère collègue, 'ai oublié de vous prévenir ; la réunion prévue est annulée, il semblerait que nous devions à présent nous charger d'une sauterie improvisée. »

Un léger sourire effleura mes lèvres. L'administration m'avait depuis bien trop longtemps tenue loin de tous exercices.

« - Ce n'était qu'un trait d'humour. Deux objectifs s'imposent à nous : la survie de l'équipage, l'arrestation de ces pirates. Préparez-vous, Mademoiselle E.V.A., à ce que notre réussite face peut-être la une de nos médias dès demain matin. La foule adore les histoires de secrétaires qui se transforment en guerrière. »

Un autre sourire plus franc que le précédent apparut tandis que l'Ordre avançait d'une démarche élégamment ondulée.
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Préserver l'intégrité physique des organiques. Voilà bien une préoccupation qui ne la concernait pas du tout... Les organiques étaient décidément si complexes. Comment des ordres pouvaient en supplanter certains autres ? De toutes manières, cela n'avait aucune logique. Qui avait pu vendre la mèche sur cette réunion ? Le facteur humain avait encore gâché la perfection de son plan. Si le monde était peuplé d'êtres comme elle, il aurait été infiniment moins compliqués...

Encore perplexe sur la tirade de Gabrÿelle, elle prit note que la situation était devenu plus dangereuse que quelques minutes auparavant. Il était temps de reprendre le contrôle... Son hologramme était toujours proche de Ms. Evans, mais une part de son vaste programme venait de prendre les commandes du vaisseau, supplantant totalement le pilote dans ses fonctions. Même si ce dernier avait été devant ses commandes (ce qui n'était présentement pas le cas), elle pouvait réagir bien plus vite que n'importe quelle humain. Il ne lui faudrait que quelques secondes pour passer en hyper-espace.

Seulement, le vaisseau républicain fut bombardé aux canons ioniques. Elle détestait les canons à ions... C'était l'arme qui restait la plus à même de la blesser physiquement. Les circuits du vaisseau furent grandement perturbés, certains de ses programmes coupés. L'éclairage baissa, puis se coupa pour passer sur les lumières de secours. L'hologramme d'Eva, qui suivait Gabrÿelle à travers les coursives, se brouilla avant de se dissiper totalement, le visage figé dans une grimace. L'hyper-propulsion fut coupée, et les moteurs auraient besoin d'être redémarrés. Ils étaient complétement coincés... Heureusement, elle était parvenue à envoyer un message à la Réublique. Les renforts étaient en route... Mais arriveraient-ils à temps ? Car la prochaine étape logique était l'abordage...

Le système de communication interne du vaisseau fonctionnait encore, même s'il était gravement perturbé. La voix distordue de l'intelligence artificielle résonna dans le couloir sombre que parcourait la secrétaire :


- Je n'ai pas été en mesure de fuir la zone, mademoiselle Evans. Les intrus ont dû maintenant passés à l'abordage, je le crains fort...


Bien qu'elle ne voyait plus son interlocutrice, les caméras de bord étant en cours de réinitialisation, elle repensa à son sourire. Comment pouvait-elle être contente dans une telle situation ? La complexité des organiques... Parviendrait-elle un jour à la saisir ?

- Continuez tout droit. La dernière fois que j'ai pu voir la position des autres membres d'équipages, ils étaient dans la salle de pause, deux niveaux plus haut. Seulement, les élévateurs ne fonctionneront plus... Et vous risquez de croiser nos fameux intrus. Disposez-vous d'une arme quelconque ? Êtes-vous capable de vous défendre seule ?
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Une secousse vint perturber la cadence militaire de ma marche – ionique à n'en pas douter. Les lumières surchargées scintillèrent, s'éteignirent deux secondes tout au plus et revinrent à la normale, diffusant de nouveau la quantité de photons en accord avec les normes républicaines. De même que les autres systèmes du vaisseau, Mademoiselle E.V.A. fut quelque peu perturbée par la décharge que nous venions d'essuyer. Très clairement, le vaisseau non-identifié était à considérer comme hostile, de même que tout son équipage, mais son but n'était pas de détruire le Prestige mais bel et bien de prendre les personnes qui se trouvaient à bord vivantes ou du moins une partie d'entre elles.

« - Je n'ai pas été en mesure de fuir la zone, mademoiselle Evans. Les intrus ont dû maintenant passés à l'abordage, je le crains fort. Continuez tout droit. La dernière fois que j'ai pu voir la position des autres membres d'équipages, ils étaient dans la salle de pause, deux niveaux plus haut. Seulement, les élévateurs ne fonctionneront plus... Et vous risquez de croiser nos fameux intrus. Disposez-vous d'une arme quelconque ? Êtes-vous capable de vous défendre seule ? »

La voix de mon homologue avait perdu toute tessiture semblable à celle d'un humain, accusant la violence de l'attaque encaissée, ce que je trouvais bien plus adéquat étant donné sa perfection.

« - Ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai été formé à ce genre de situation et ce n'est pas la première à laquelle je suis confronté. Assurez vous de sceller  les accès à la salle de repos, le temps que ces individus hostiles s'essayent à passer outre vos barrières, je me serai chargée d'eux. »

J'ajustai la puissance de mon arme en sorte qu'elle se contenterait d'assommer mes cibles plutôt que de les tuer. D'après mes estimations, la décharge serait capable de mettre hors d'état de nuire tout individu pour une période de quatre à six heures pour un gabarit moyen de cent cinq kilogrammes ; même les autorités républicaines auront eu le temps de leur poser les fers d'ici là à ce qu'ils se réveillent.

J'accélérais le pas jusqu'à le porter à la course. Le rythme de mes pieds martelant le sol, au lieu de résonner dans tous les couloirs, n'était pas plus intense que le bruit qu'eût fait une balle de mousse – bien que je regrettais de devoir admettre qu'il eut s'agit là d'une balle de mousse d'un volume plus que conséquent.

La porte menant aux escaliers se trouvait déjà encadrée de deux individus à l'armure plus que composite qui, visiblement sûrs d'eux, surveillaient tous les couloirs qui s'offraient à eux. Profitant de l'effet de surprise, je bondissais en avant et tirais immédiatement, frappant l'un et l'autre, cibles statiques prises au dépourvu, en pleine tête. Les deux corps s'affaissèrent lourdement. Je m'arrêtais quelques instants pour récupérer l'oreillette de l'un des deux hommes, dont j'essayais d'ignorer le manque d'hygiène, et, à l'aide de mon Terminal Portatif, je piratais leur fréquence afin de pouvoir les entendre.


« - … Putain, Rooger ! J'te l'avais dit qu'on arriverait beaucoup trop tôt ! Ce bâtard d'androïde est pas encore là ! Y a que l'équipage et sa pute perso' d'après les registres. Y a un truc bizarre dans la console, on dirait que quelqu'un m'empêche d'accéder aux commandes du vaisseau quoi que je fasse, c'est la première fois que je me trouve face à un système aussi complexe, on dirait qu'il réagit à mes manœuvres au fur et à mesure que je les tente ! À croire qu'elle s'adapte ! Enfin bref, de toute façon, t'es trop con pour comprendre. Les mecs sont dans la salle de repos, on essayera d'en tirer une rançon, évitez de tou les tuer. En attendant, j'ai aucune idée d'où se trouve la pupute... Celle-là pourrait nous rapporter pas mal de blé ! Et ça la foutrait mal pour l'image de ces ordures de Cosmos. Faites-en c'que vous voulez mais gardez la en vie les gars ! Et j'vous préviens, j'veux mon tour avec elle dès qu'on est d'retour sur le vaisseau. »

Des anarchistes extrémistes... Tout ce que le Chaos était capable d'offrir de meilleur. Jusque dans leur langage, leur stupidité sans borne dégorgeait. La colère, froide, commençait à monter en moi. Une envie de rétablir l'Ordre par l'élimination pure et simple de son opposé. Une envie... De tuer pour l'Harmonie.

Durant un bref instant, une étrange douleur me traversa l'esprit partant d'une tempe pour gagner l'autre. Je m'appuyais contre l'encadrement de la porte que je venais d'ouvrir et reprenais mon souffle coupé par la peine. Ma fonction présente était d'amener devant un tribunal compétent ces individus. Le Sénateur exigeait cela de moi. L'Ordre également.


« - Mademoiselle E.V.A., seriez-vous au moins capable de me donner un nombre d'individus hostiles de même qu'une position relative ? Je serais bien plus heureuse de les surprendre plutôt que de moi-même me trouver surprise durant mon ascension. »
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