"Jason,

Je n'ai pas cherché a rétablir le contact non plus, je suis donc tout aussi coupable, pas parce que j'étais très occupé, c'est le cas en effet... Mais ce n'était pas la raison de mon silence. Je ne sais pas quoi penser de cette rencontre, tu m'as manqué, je t'en ai même voulu un peu avant de me raisonner et cela m'inquiète car la voie du Jedi n'est pas celle-ci. J'ai eu du mal à me décider, à savoir si je te répondrais ou pas, mais devant ta demande-presque une supplique- je le fais. Non pas pour te dire d'aller voir je ne sais quoi je ne sais où... Mais sans véritable idée de ce que je suis sensé écrire. Le chevalier Stein a donné naissance à un adorable petit garçon, et avant elle Ellana Caldin, ce n'est un secret pour personne. Les deux grossesses se sont bien passées, la Force soit louée et déjà les jumeaux de Maître Caldin cavalent dans les couloirs. Je ne sais que penser de ce règlement qui s'adoucit, est-ce que la voie profonde d'un Jedi peut changer? Est-ce que l'on a le droit de déroger aux traditions? D'où viennent-elles?

Elles nous protégeaient, et je comprends de quoi, parce que ton absence m'a vraiment peiné. Une amie à moi qui m'aimait a fugué du Temple. Il aurait pu lui arriver tant de choses, mais l'amour l'a "aveuglé" comme le dit le proverbe et elle n'y a pas réfléchi. Moi qui ne voit rien, qu'est-ce que ce sentiment pourrait me prendre si je tombais dans ce piège? Je ne vois guère d'autres solutions qu'un compromis. Notre amitié naissante n'a pas à payer notre rencontre... J'apprécie te parler, surtout dans des moments aussi durs que ceux-ci. Nous sommes en pleine bataille sur Artorias, je m'octroie une légère pause avant d'aller au palais pour tenter de secourir la famille royale. Je ne t'en dirais pas plus car le reste est secret, même si en tant qu'Ambassadeur tu dois en savoir un peu plus que les citoyens. C'est peut-être la dernière fois que je te parle, j'ai peur. Peur de mourir, de ne pas avoir assez vécu, de ne pas aider mon prochain car cela est mon dogme, ma loi, mon rêve. Mais je tiendrai jusqu'au bout, et je serai riche d'un ami de plus lorsque tu recevras mon message, si tu acceptes la reprise de contact en ce sens.

Je ne sais pas quand nous nous reverrons, mais j'imagine que si les circonstances s'y prêtent, entend que la situation ne rende pas indignes de joyeuses retrouvailles, j'aimerais te rencontrer de nouveau. De toutes façons, "aveuglés" ou pas, il nous sera impossible de demeurer muet et sourd à propos de notre première rencontre. Nous devons en parler, tu t'en doutes.

Ton message m'a surpris, inquiété, amusé aussi sur la fin, je ne sais quoi en penser encore, mais je te remercie de m'octroyer un moment de répit dans ce moment terrible.

Luke."