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La discussion allait bon train derrière la vitre, mais les médecins ne prenaient pas la peine de parler bas et Aramyss possédait l’ouïe fine inhérente à son espèce. Il les entendait clairement s'inquiéter de la prise en charge de ses soins somme toute assez lourde puisque son ex-femme venait à l'instant même de le dépouiller de tous ses biens. Seulement un événement devait les sauver d'un arrêt cardiaque assuré et donc de la promesse d'essayer les nouveaux électrochocs. L'accident particulièrement violent n'avait pas pu être filmé, mais le remue-ménage causé par les deux véhicules accidentés avait attiré les journalistes toujours au courant de tout avaient été dépêchés sur place tandis que le plus gros des deux était parvenu à fuir. Ils avaient pu obtenir des bribes d'images d'une ambulance qui chargeait le Sephi dans le véhicule, ainsi que l'expression si émotive-qui leur assurerait donc une bonne augmentation de l’audimat.- de ce "jeune" homme âgé de la vingtaine quasiment mort. Les parents avaient reconnu leurs fils, et s'étaient précipités à l'hôpital. Que penseraient les concitoyens si les Janeiro refusaient de quitter leur grand appartement douillet et de braver la pluie fine pour aller retrouver leur enfant percuté par un vaisseau assez gros d'ailleurs. Suffisamment pour plonger le Sephi dans un état proche du coma, uniquement maintenu en vie grâce aux machines et conscient via la Force.

Ceux-ci venaient d'arriver et s'entretenaient déjà avec la secrétaire, ils avaient également croisé l'ex-femme d'Aramyss qui leur avait joué leur petit numéro de compagne blessée par le train de vie de son époux qu'elle avait quitté sur le tas, épuisée par tant d'émotions et souhaitant couper court à une relation qui aurait fini par la tuer. Les Janeiro venaient donc en renfort, proposer une coquette somme à l'hôpital pour ne plus entendre les médecins geindre. Hubert et Marianne firent transférer Aramyss dans un lieu privé bien plus luxueux, étonnés de devoir payer un billet pour un petit passager pas le moins du monde attendu: Kiara, la fille de leur fils bien plus humaine que lui au passage d'ailleurs.

Après quelques mots avec ses parents, installé dans son nouveau lit, le Sephi les regarda s'éloigner avant de pousser un soupir. Ceux-ci avaient semblé horrifiés par son apparence, plus part les traits de son visage si jeune que les blessures qui le marquaient d'ailleurs bien qu'il eut été étrangement épargné. Seules quelques griffures sans boursouflures parcouraient sa joue, tirant son visage qui le faisait souffrir, mais bien moins que le bas de son corps où d'affreuses vibrations se faisaient sentir. Si la perte des jambes était décelé par un manque de sensations, il était aberrant de penser qu'Aramyss puisse être atteint d'un tel handicap. Malheureusement cet étrange "oubli" d'équilibre devait encore dégénérer, si le jeune homme bourré de médicaments anti douleur était parvenir à se tenir debout la première fois, maintenant il pouvait tout juste se maintenir à genoux et savait que bientôt même le stade "4 pattes" sur son lit pour ramper jusqu'à sa fille serait difficile à garder.

-Étrange situation, étrange vie, pas vrai?

Philosopha-t-il en se recouchant totalement épuisé, faisant tout de même l'effort de tendre son doigt au berceau disposé tout près de son lit. Avec la Force Aramyss agita doucement un hochet gracieusement offert par le précédent hôpital suite au don des Janeiro. Kiara n'essaya même pas de l'attraper mais suivit du regard le dit objet avec un intérêt qui selon son père révélait son intelligence. Il ne cessa pas son activité immédiatement lorsque la porte coulissa pour laisser entrer une silhouette bien connue. Finalement fatigué et perdant d'avance, ne désirant pas le combat pour ces retrouvailles avec son frère, le Sephi ferma à demi les yeux, soupira et s'adressa au Quarren.

-Salut Frérot. Alors les affaires, ça marche?

Fit-il avec un maigre sourire qui se transforma vite en grimace de douleur. Suivant ce dernier des yeux malgré sa vue brouillée le Jedi tenta de deviner à l'avance quelles seraient les réactions de son frère adoptif.

-Ah et je te présente Kiara. Ma nouvelle petite copine. Elle peut pas s'enfuir elle au moins.

*Et je suis comme elle... Tout fonctionne, je peux bouger mes jambes, m'agiter dans mon lit si tenté que j'en ai la Force mais je ne sais pas marcher. Je ne sais plus... En revanche je compte bien ne pas oublier comment lire en toi Tarock. Alors que penses-tu de cette petite fête?*

Encore une fois le Sephi posa son regard ambré dans les yeux qu'il avait toujours jugés inexpressif de son vis-à-vis, tâchant d'y déceler un quelconque sentiment.
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Tarock, en tant que Sénateur, devait souvent faire des choses qu'il n'aimait que fort peu. Les galas de charité, par exemple, ou encore les inaugurations d'écoles et ce genre de choses stupides et fort peu productive. Rendre visite à son frère à l'hôpital en faisait partie... Les choses étant ce qu'elles étaient entre les deux frères, le Quarren n'était pas vraiment enchanté de devoir quitter son bassin pour aller lui rendre visite. Mais il ne pouvait pas y couper, ce n'était ni plus ni moins qu'une obligation "diplomatique". La presse se ferait un plaisir de noter son manque de compassion s'il ne se rendait pas au chevet de son pauvre frère handicapé. Tarock avait repoussé cette visite autant qu'il le pouvait mais il n'avait plus le loisir de gagner du temps désormais...

*Il n'aurait pas pu se casser le crâne plutôt que les jambes?* s'énerva-t-il en se dirigeant vers son luxueux speeder, adressant à peine un bonjour au chauffeur. *Ça m'aurait évité de me retrouver dans ce genre d'embarras...*

Le Quarren tourna son regard inexpressif vers T9-MA, son droïde de protocole d'un rouge écarlate, se demandant un instant si l'envoyer avec des fleurs en prétextant être trop occupé pouvait suffire à satisfaite la presse. Soupirant en se disant qu'il était un peu trop optimiste, il ordonna d'une voix gutturale au chauffeur de se rendre à l'hôpital. Le politicien observa le décor lumineux qu'offrait Coruscant tout en s'hydratant, ne supportant désormais que très peu d'être hors de l'eau à cause de son âge. Encore un désagrément à mettre sur le compte de son Séphi de frère...

Arrivé à destination et flanqué de son droïde de protocole, le Sénateur prit le chemin de la chambre d'Aramyss, n'ayant qu'à suivre les photographes pour la trouver. Tarock s'arrêta un instant pour satisfaire l'appétit des journalistes et mit un point d'honneur à paraître sous son meilleur jour:

- "Je suis bien évidemment énormément affecté par le terrible accident qu'à subit mon frère..." déplora-t-il devant quelques micros. "Aramyss est un homme bon et n'a jamais fait de mal à personne... Je ne peux que prier pour qu'il se remette vite et qu'il retrouve rapidement sa joie de vivre. Je vous remercie!"

Estimant leur avoir donné suffisamment à se mettre sous la dent même s'il ne s'agissait que de stupides phrases de circonstance, le Quarren les délaissa et rejoignit enfin la chambre de son frère. Elle inspira un bon coup, ce qui se traduisit par un long sifflement perçant et entra dans la pièce. Cela faisait quelques années qu'il n'avait pas vu le Séphi mais pourtant il ne semblait pas avoir prit de ride. Plus que les blessures visibles sur le visage délicat de son frère, ce fut ce détail qui attira le plus son attention. Et qui l'irrita encore plus qu'il ne l'était déja. Aramyss l’accueillit avec une phrase enjouée en lui demandant comment se portaient les affaires, fidèle à son caractère si énervant.

- "Mieux que les tiennes, j'imagine!" siffla-t-il.

La grimace de douleur qui naquit sur le visage de son frère réjouit le quarren qui se garda bien néanmoins de penser ce qu'il pensait. Il salua poliment ses parents d'un signe de tête et s'approcha du lit de son frère tandis que ce dernier lui présentait "Kiara", une affreuse petite avorton humaine qui se trémoussait dans son berceau. Tarock eut un haut le coeur et détourna bien vite son regard du bébé, dégoûté.

- "Je, et bien..." ne sachant pas vraiment que dire. "Ça fait longtemps qu'elle est sortie de son œuf, cette Kiara?"

Les gosses et Tarock, ça n'avait jamais été une histoire d'amour. Peut-être parce que son frère avait réussit à le dégouter pendant leur jeunesse? La perspective d'avoir une couvée de petits quarrens avec le même caractère qu'Aramyss l'effrayait au plus haut point. D'ailleurs, d'où elle venait cette Kiara, hein? Encore une amourette de son frère ayant dégénérée? Le connaissant, il y avait de fortes chances que ce soit le cas. Mais il attendrait encore un peu avant de se moquer de son frère, shooté aux antidouleurs...

- "Et... Heu..." reprit Tarock, cherchant un moyen de se montrer cordial. "Tu en as encore pour longtemps? Tu ne peux plus marcher, pas vrai?"

Un certain espoir était perceptible dans les paroles de Tarock, provoquant des soupires agacés de leurs parents qui constataient que les retrouvailles n'étaient pas aussi chaleureuses qu'ils s'y attendaient.
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-Et toi? Tu crois que tu en as pour longtemps? Tu n'as pas pris une ride, on dirait un jeune homme

Remarqua sèchement Aramyss qui se cachait encore moins que son frère. Si ses parents avaient remarqué l'espoir que Tarock plaçait dans la non-réhabilitation du Sephi, ce dernier n'avait pu que le percevoir, et il était déçu de son frère, enfin si c'était possible de l'être plus que d'habitude. Que le Jedi Gris reste scotché dans un fauteuil n'apportait rien au Quarren, pourquoi aller jusqu'à souhaiter qu'il ne remarche pas avant longtemps voir pas du tout? Les parents qui étaient revenus, sans doute pour vérifier que les deux frères ne s'assassinaient pas, l'un avec un coussin, l'autre avec la Force-même si vu l'état d'Aramyss cela restait peu probable.- soupirèrent fortement, toutefois ils ne se fâchèrent pas contre le blessé. Au fond, Hubert et Marianne restaient des parents, même si leur amour semblait limité et l'était probablement, ils restaient touchés par la situation, peut-être encore plus par le manque total de lien entre leurs deux fils. Se détester à ce point était presque inimaginable et les renvoyaient à leurs erreurs. Qui plus est, comment enguirlander l'un ou l'autre? Tarock avait ses raisons de détester Aramyss et il avait parlé trop vite sans compter la manière sournoise de le faire, quant au deuxième, non seulement il n'avait fait que répondre, mais en plus engoncé dans son lit, bourré d'anti-douleurs, il serait peut-être mal venu de tenter de lui apprendre les bonnes manières -qu'il n'avait pas appris en 50 ans de toutes façons, en pleine forme ou non.-

-De son oeuf? C'est le cas de le dire, tu n'imagines même pas combien tu t'approches de la réalité.-Reprit Aramyss sans la moindre trace d'ironie cette fois, chose qui demeurait très surprenante venant de lui. D'ailleurs une once d'amour était perceptible bien qu'il tente de la cacher. Le jeune père semblait très attentif à ce qu'il n'arrive rien à Kiara, et touché personnellement par sa condition. Bien plus que par la sienne.- Elle est née hier, et elle a eu chaud...

Le Jedi détourna rapidement la tête du berceau pour éviter de montrer qu'il s’apitoyait sincèrement sur le sort de la petite et s'en inquiétait. Un des signes de son réel attachement fut sans doute qu'il préféra revenir sur sa propre situation, répondant à son frère pour évincer ce sujet qui semblait encore plus sensible.

-Je n'en sais rien-fit-il en abandonnant momentanément le combat, sa tête s'enfonçant dans les coussins moelleux.- Les médecins sont perplexes, ça ne leur parait pas logique. De toutes façons pour ce qui l'est avec moi... Mais ils pensent que c'est foutu, en effet.

Marianne éclata de sanglots. Le Sephi lui jeta un regard courroucé. Pour lui sa mère faisait exprès, et il trouvait cela inopportun. En effet, pourquoi le faire maintenant sans caméras pour la filmer? Tout ce qu'elle produisait, c'était du bruit. Et quand bien même il sentait que c'était sincère dans le fond, c'était trop tard. C'était l'enfant valide qui avait réclamé cet amour, si s'en était d'ailleurs. Cela pouvait être la simple déception de ne pas avoir éduqué ses mômes comme elle l'avait voulu ou la fatigue du voyage. Après tout ils étaient vieux; plus que Tarock encore, bien que ce dernier semble les rattraper à grand pas. Son frère aurait-il, en guise d'ironie, une espérance de vie moins longue? Le Sephi n'en savait rien, il ne connaissait pas cette race et avait toujours soigneusement évité d'en apprendre trop malgré la curiosité qui le caractérisait.

-Mais tu me parlais d'oeufs tout à l'heure- se risqua Aramyss après avoir pesé le pour et le contre de revenir sur ce sujet.-Quand est-ce que tu nous ramènes les tiens?

De ce côté là, bien que son mariage fut un fiasco, Aramyss avait bien mieux répondu que son frère aux attentes des parents, et il savait que cela agaçait prodigieusement le Quarren très exclusif (pour ce qu'il rendait visite à leurs parents maintenant, était-ce vraiment nécessaire?) avec les deux humains. Cependant, d'un autre côté, son ton loin d'être agressif ou aussi ironique que d'habitude laissait sous-entendre qu'Aramyss demandait simplement des nouvelles, au fond il était curieux de savoir si son frère s'était enfin casé.

-Tu sais, tu n'étais pas forcé de venir-lâcha-t-il enfin, peinant à rester sur le même sujet. Sans doute à cause de sa faiblesse et de cette sensation détestée justement d'infériorité. Franchement Tarock aurait pu s'abstenir, non pas qu'il veuille de la compassion, mais continuer le combat de manière aussi brutale, c'était quand même aller un peu trop loin, même au goût d'Aramyss qui tâchait de le cacher.- ça t'aurais évité de perdre du temps. Un bouquet de fleurs aurait suffit. Je ne t'ai pas vu depuis longtemps, et je remarque combien du es fatigué, je suis sûr que ça n'a échappé à personne d'ailleurs. Tu aurais dû rester au chaud, la pluie réveille l’arthrite. Enfin je suis touché par ta sollicitude mais vraiment, il ne fallait pas.

Envoya-t-il finalement tandis que Marianne ne pouvant plus supporter la guerre ouverte de ses fils quittait la pièce, suivit par son époux qui la consolait. Le temps les avait ramolli et ils avaient désormais besoin de sentiments pour se tenir compagnie. Ou était-ce ce jour-ci qui les rendaient particulièrement vulnérables? Aramyss n'en savait rien, mais sa dernière attaque avait été frontale après un abandon momentané. Il attendit la réponse, aussi sévère qu'il pouvait avoir l'air entre deux grimaces de douleur. Le Quarren avait été trop loin, le Jedi se sentait bien plus attaqué que pendant leurs petits jeux quasi morbides, et cette fois il mordait, acculé dans le fin fond de son lit.
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Tarock réfréna un ricanement lorsque son frère lui demanda en retour combien de temps il lui restait et l'assurait qu'il n'avait pas prit une ride. Les années n'avaient visiblement pas changé le Séphi et il restait toujours aussi agressif et irritant. Malgré tout, le plaisir de le voir dans cet état valait largement les réponse acides de son frère. Le sénateur, donc, ne prit pas la peine de répondre même s'il n'en pensait pas moins, préférant largement se concentrer sur la satisfaction qu'il tirait de l'état d'Aramyss.

Lorsque ce dernier lui expliqua que l'affreuse gamine était née la veille, Tarock fit enfin le lien. Si cette mocheté était la fille de son frère, il en était l'oncle. Le Quarren leva une main palmé à trois doigts et se le passa sur le visage, dépité. Comme s'il n'avait pas déja assez à faire avec son frère, il fallait qu'il se reproduise en plus...

*En tout cas il ne faudra pas qu'il compte sur moi pour m'en occuper...* se rassura-t-il comme il le pouvait.

Aramyss ajoutant que les médecins pensaient que c'était foutu et qu'il ne marcherait plus, Tarock du puiser dans ses réserves pour garder un visage stoïque et ne pas sauter de joie sur place. Le gêneur était enfin calmé et n'allait plus pouvoir gambader partout comme avant avec son air niais. Maintenant, il était sous contrôle. Du moins, l'espérait-il. Il y avait toujours une chance pour qu'il devienne pire qu'avant. Son frère enchaîna en lui demandant quand il aurait enfin ses propres eux.

- "Des... enfants?" fit-il avec un air dégouté. "Comme si j'avais le temps pour ce genre de futilité! Tu l'as peut-être oublié, mais je fais quelque chose de ma vie, moi!"

Sa réponse provoqua des soupirs agacés de la part de leurs parents et Tarock ne poursuivit pas, se contentant d'un sifflement guttural qui pouvait facilement être traduit par de l'exaspération. Décidément, Aramyss ne comprenait pas qu'il n'y avait pas que la fête dans la vie et qu'il avait des responsabilité. Ce dernier lui dit d'ailleurs qu'il n'était pas obligé de venir, provoquant un second sifflement de la part du Quarren.

- "Comme si j'avais eu le choix..." grogna-t-il. "J'ai songé un moment à t'envoyer un hochet et après je me suis dis que me voir en personne te ferait davantage plaisir!"

Il laissa échapper un léger ricanement qui se noya dans une quinte de toux. Aramyss avait raison quand il disait qu'il aurait mieux fait de rester dans son bassin. Avec l'âge, les mouvements hors de l'eau devenaient difficiles. Mais au moins il pouvait à présent se rassurer en se disant qu'il restait toujours plus mobile que son frangin. Une maigre compensation, mais une compensation quand même...

- "Et tu vas faire quoi, maintenant?" reprit-il sur un ton plus conciliant. "Tu sais, j'ai besoin d'un secrétaire, si ça te tente? On est de la même famille après tout, il faut bien s'entraider..."

Le sourire ressemblant à une grimace qu'il afficha laissait clairement présager un coup fourré. A vrai dire il avait déja toute une batterie de secrétaires à son service et il n'avait besoin de personne. Mais pour son frère adoré, il trouverait bien quelque chose à faire.. Le ménage, par exemple! Les droïdes pouvaient bien se reposer de temps en temps, après tout...
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-Et tu n'as pas pensé qu'avant, tu as été ce "genre de futilité"? Et que t'as besoin de gamins pour qu'ils te servent ensuite de sujet monsieur le Sénateur?

Répondit Aramyss du tac au tac, amusé par l'esprit étriqué de son frère. Son attitude était tout simplement stupide, surtout venant de la part d'un enfant adapté. Hubert et Marianne avaient été des politiciens, mais s'ils n'avaient pas voulu de gosses, tous deux seraient restés dans leur orphelinat, et ils n'auraient personne pour continuer leur lignée, comme le Quarren qui les suivait dans leur politique par exemple. Ainsi donc ce dernier ne voyait pas plus loin que le bout de son nez-d'ailleurs très peu visible sur sa face de poisson.- et se moquait bien que son règne se termine avec lui. Remarque tant mieux pensait Aramyss qui n'aurait pas aimé voir son frangin se reproduire puisqu'au final, lui-même ne le pouvait pas. Très audacieux, surtout au vu de sa propre situation, le Sephi ne put cependant s'empêcher de le taquiner sur un sujet extrêmement sensible de son côté, mais qu'il se gardait bien de montrer, ses moqueries devaient qui plus est repousser la méfiance, tout comme la présence de sa fille, si humaine soit son apparence, après tout n'était-elle pas être sensée être une métisse? Un des gênes ressortait toujours plus que l'autre.

-Tu ne serais pas ce genre d'homo refoulé toi par exemple? Pas de temps pour une femme et des gamins, ça ne serait pas plutôt que tu ne peux rien leur faire de bien? Tu peux nous le dire tu sais, on est tolérant dans la famille

Aramyss scruta ses parents du coin de l'oeil, ce n'était pas de la provocation, tout du moins pas entièrement mais un de ses fameux tests. Hubert et Marianne qui étaient revenus étouffèrent un petit cri de surprise; le père lui prit une teinte violacée, était-il en colère parce que son fils disait que les gamins étaient une futilité -et que donc le travail de tout un pan de leur vie ne servait à rien.- ou parce qu'il était peut-être contre nature? Aramyss étrangement ne parut pas être le plus ravi de la situation hostile de ses parents, il se contenta d'un soupir las, mais ceci pouvait être dû à la douleur. Les médecins avaient préconisé qu'il se repose et soit choyé, pas qu'il débatte avec son politicien de frère en essayant de le faire tomber et vice versa. En réalité, Aramyss était fatigué, mais il venait aussi d'avoir le compte rendu de son test. Mieux valait qu'ils ne tombent jamais sur la vérité, sa vérité à lui. Encore quelques années à maintenir son secret alors, et de toutes manières il avait autre chose à faire en ce moment que d'aller dragouiller. Le Sephi reprit donc son petit air guilleret, enfin autant qu la douleur le lui permettait tandis que son frère répondait entre deux quintes de toux. Bizarrement le fait qu'il se sente mal ne le réjouit pas. Contrairement aux apparences le Jedi Gris avait sans doute une âme plus douce que celle du Quarren, il ne se résolvait pas à se réjouir des maladies d'autrui. Il s'amusait des rides de son frère mais pas de sa faiblesse, ce n'était plus très drôle de se battre contre une personne diminuée, enfin même si présentement c'était lui le plus faible des deux.

-Tu devrais arrêter de "te dire des choses", j'aurais préféré le hochet.

Signifia Aramyss qui se lassait d'être allongé "sous" son frère, en position de faiblesse. Et surtout Kiara irritée par tout ce bruit s'était mise à pleurer. Sans pouvoir feindre plus l'inattention ou son je-m'en-foutisme habituel, le Jedi inquiet mit tous les efforts pour se relever. Inquiet il essaya d'attraper le berceau sans y parvenir, ni penser de prime abord comme toujours. Ce fut seulement après que le jeune homme, encore tremblant sous l'effet de la douleur appela l'objet à lui avec la Force pour se saisir de sa petite fille et la calmer avec une attention trop vraie pour être feinte. Cependant en relevant la tête vers Tarock, il le défiait de se servir de Kiara pour leur bataille entre eux, de sa faiblesse à elle et de la sienne en ce qui la concernait.

-Maintenant je suppose que je vais tout faire sauf devenir ton secrétaire.

Soupira Aramyss épuisé, on lui en demandait trop cette fois. Il venait quand même de perdre tous ses biens à cause de son ex-femme et ses jambes maintenant, Sa réponse n'avait d'ailleurs même pas été effrontée, juste lasse. Le Sephi cependant ne s'abaisserait jamais à servir Tarock, ce qui prouvait bien le niveau conflictuel de leur relation, en fait il préfèrerait mourir directement. Cependant il restait sa fille, et si vraiment la situation le nécessitait, Aramyss serait bien forcé de devenir le secrétaire du Quarren qui avait pourtant déjà tout une panoplie d'employés à sa botte, mais qu'en faisait-il? Est-ce qu'il les mangeait pour en avoir besoin de nouveaux constamment?

-Enfin voyons Tarock, ton frère ne peut pas travailler pour le moment, Aramyss, tu peux toujours revenir à la maison en attendant d'aller mieux.

Lança Marianne, hésitante devant cette preuve d'amour soudain plutôt étrange. Certes il y avait des intérêts de bonne image derrière mais également un peu de compassion. Les Janeiro avaient été égoïstes dans leur vie certes, ambitieux aussi mais ils n'étaient pas méchants au fond et tous deux restaient leurs enfants, les côtoyer depuis 50 ans les avait quand même poussé à une certaine forme d'attachement. Aramyss grimaçant il n'avait pas trop le choix mais accepta quand même d'un hochement de tête. Avec le temps bien que Tarock reste le favori, ce genre de préférence avait perdu en force. Non seulement le Quarren était moins présent, tout comme Aramyss, ce qui effaçait un peu les souvenirs du type "chouchou et casse cou". mais ils étaient vieux et s'ennuyaient probablement tous seuls. Retrouver un fils à la maison n'était pas plus mal, sans compter le bonus, Kiara leur petite fille nouveau-née. Et comme toute maman, surtout une qui n'avait pas pu avoir d'enfant en très bas âge, cela réveillait son instinct. Aramyss la défia toutefois d'approcher sa fille, il était hors de questions qu'elle soit influencé par ses parents dont il se méfiait. Le temps n'avait pas altéré ses sentiments et sa colère envers ses adoptants qui n'avaient eu de cesse, à l'époque de sa prime jeunesse, de lui reprocher ses bêtises sans jamais chercher à comprendre ce qui se cachait là-dessous, tout comme ils avaient mis sa santé en danger par manque de recherche d'informations.

-Je trouverais vite le moyen de rétablir la situation, mais... Merci-Argua Aramyss à contrecoeurs bien que cela fut plutôt sincère. Il était en effet soulagé de trouver un toit pour l'accueillir quand les pires parents qui soient refusaient toute aide à leurs enfants. Alors même si c'était un peu "télévisé", un peu faux et hypocrite, le Jedi s'estimait chanceux. De plus il ne doutait pas reprendre rapidement la main et se venger de son ex-femme en récupérant aussi ce qui lui revenait de droit. Son cerveau était déjà en pleine ébullition à la recherche d'une solution. Légale ou illégale d'ailleurs.- Mais au fait Tarock, que comptes-tu faire maintenant? Je veux dire quel est ton prochain objectif puisque tu as été réellu? C'est quoi le prochain pallié?

Demanda le Jedi avec une curiosité sincère, sans agressivité aucune. Le Sephi n'avait jamais été jaloux de la position de son frère, plus du fait qu'il obtienne ce que bon lui semblait mais présentement, la curiosité l'emportait. Hubert sautant sur l'occasion, heureux de saisir une phrase où ne pointait pas l'agressivité prit la parole pour inciter le Quarren à se confier. La fierté luisait dans ses yeux. Son fils, sénateur par deux fois! Et pas d'une planète moribonde pour ne rien gâcher. Il se rapprocha de Marianne tout aussi émue et lui prit le bras, caressant sa main ridée, Aramyss trouva qu'ils avaient l'air d'une vraie famille comme ça, si on omettait le lit d'hôpital, ses douleurs intenses et le choc psychologique, ils n'avaient étrangement, jamais autant approché l'image d'une vraie famille. S'en était presque effrayant.

-Oui, raconte-nous fils, quels sont tes projets?
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Tarock n'émit qu'un autre sifflement de mépris lorsque son frère lui déblatéra son charabia sur les enfants. Il était conscient que chaque race avait besoin de jeunes pour prendre la relève mais cela ne signifiait pas pour autant dans son esprit qu'il devait se livrer à ce genre d'idiotie. Mais il n'allait certainement pas débattre de ce genre de chose avec son paralysé de frère. Entre autre parce que, d'une façon ou d'une autre, ça allait partir en dispute. Et le sénateur préférait éviter ce genre de désagrément dans un hôpital rempli de journalistes guettant la moindre occasion pour obtenir un scoop.

- "Tu m'excuseras mais je ne compte pas dévoiler les subtilités de ma vie sexuel à un adulte attardé, Aramyss. Et encore moins en présence de nos parents, je crois qu'on peut leur épargner ça!" glissa-t-il de sa voix rocailleuse.

Il jeta un regard entendu en direction des Janeiro père et mère qui lui lancèrent un petit sourire en retour, sans doute reconnaissant. Tarock avait toujours su exploiter la bienveillance de ses parents à son propre avantage et même après des années c'était toujours aussi facile et amusant. Si seulement certains rivaux politiques pouvaient être si facilement amadoués...

- "Comme tu l'entends!" répondit-il à son frère qui venait de lui annoncer qu'il refusait le poste. "Et dire que je vais devoir me passer de ta si agréable présence. Quel horreur..."

Le quarren était soulagé que son frère refuse même si au fond il le savait déja lorsqu'il lui avait offert le travail. De son point de vue, Aramyss n'était qu'un bon à rien qui avait, en plus, réussi à perdre sa fortune semblait-il. Décidément, il avait fallu que les Janeiro adoptent l'être le plus irritant de la galaxie. Il avait fallu que ça tombe sur lui...

Tarock claqua les dents effilées recouvrant son appendice buccal, traduction d'un rire moqueur qui n'échappa pas à sa famille lorsqu'ils proposèrent à Aramyss de venir vivre chez eux. Il plaignait sincèrement ses parents et éprouvaient de la sympathie pour eux. Comment pouvait-il encore accepter son frère comme membre de la famille alors qu'il était une insulte au nom qu'il portait? Quoi qu'il en soit, ce ne serait pas son problème...

- "C'est ça, retourne vivre chez papa-maman..." le railla-t-il. "Paralysie ou pas, tu as cinquante ans mon cher... Il serait peut-être temps de te prendre en charge toi-même!"

Accusé Aramyss de se faire entretenir n'était qu'un mensonge, bien sur. Il savait se débrouiller seul, ça il n'en doutait pas. Mais pourquoi laisser passer une si belle occasion de rappeler à son cher frère que sa vie ne serait plus la même et qu'il serait davantage dépendant des autres à présent? Le Sénateur plissa ses petits yeux noirs lorsque le Séphi lui demanda quels étaient ses projets...

Aramyss n'en avait jamais rien eu à faire alors pourquoi s'en souciait-il maintenant? Était-ce de l'intérêt feint ou une réelle curiosité fraternelle? Mouais, autant opter pour la première solution. Son frère mêla leurs parents à la discussion, ces derniers s'empressant de questionner à leur tour leur fils sur ses projets politiques.

- "Et bien, je..." commença-t-il doucement. "Mes projets sont les mêmes qu'à mon dernier mandat... Donner à Mon Calamari et aux quarrens la place qui leur revient sur la scène galactique! Sans oublier la défense de ces bonnes vieilles valeurs républicaines, bien sûr..."

Le ton las que le politicien employait montrait clairement qu'il ne faisait que réciter des bribes de discours. Il n'allait certainement pas dévoiler ses réels projets, fusse à sa famille. Seules quelques personnes de confiance bénéficiaient de ce privilège et de toute façon il doutait fort que ses parents apprécieraient d'apprendre ce qu'il faisait réellement. Après tout n'était-il pas le chouchou, l'enfant qui les avait rempli de fierté? Pourquoi gâcher ce tableau avec des histoires d'assassinat?

- "Et toi, Aramyss?" rétorqua-t-il, désireux de changer de sujet. "Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant? Tu penses sérieusement élever cette.. chose?"

Tournant le regard vers la chose en question, à savoir Kiara, le Sénateur se fendit d'un long sifflement amusé avant de s'empresser de boire une gorgée d'eau fraîche et salée pour prévenir une quinte de toux. Foutue cinquantaine!
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-J'ai gagné bien plus d'argent en 25 ans avec l'entreprise que toi avec tes blablas politiques. Je suis sûr que "maman-papa" ont financé tes campagnes Désolé de te décevoir mais tu n'es pas celui qui s'assume le plus Tarock chéri.

Grogna le Sephi qui s'était armé de patience pour les deux précédentes railleries sans pouvoir passer outre celle-ci. Il avait beau vouer une rancune tenace à ses parents, il trouvait l'attitude du Quarren particulièrement indélicate vis à vis d'eux qui l'avaient toujours soutenu, lui prêtant même leur nom pour l'aider dans ses débuts. Marianne renifla légèrement, elle n'avait pas oublié que Tarock les avait délaissé, semblant avoir honte d'eux, même si au fond, la fierté demeurait. L'humaine savait que son fils avait agit par nécessité, qu'il n'avait pas eu d'autres choix que de s'effacer pour que Tarock soit vu comme un Quarren de Mon Calamari. Ses sentiments étaient mitigés mais elle luttait vaillamment contre la rancune qui menaçait. Si Aramyss devait l'admirer pour une seule chose, ce serait bien celle-ci, sa patience démesurée, son relativisme à toute épreuve et sachant que la femme n'était pas stupide, il ne prenait pas cela pour de la stupidité ou de la naïveté, ce qui l’incommodait d'autant plus car avec lui, personne n'avait eu cette patience. S'il était aujourd'hui accueilli à bras ouverts, c'était parce que Tarock ne comblait pas totalement le rôle du fils qu'il est encore possible de chouchouter à 50 ans, sinon les deux politiciens n'auraient peut-être eu aucune affection pour leur seconds fils.

-Et bien contrairement à ce que tu sembles croire, je n'ai jamais fuis mes responsabilités. Cette "chose" est de moi-mensonge, mais comment leur expliquer qu'il n'avait pas toucher sa femme pendant 25 ans et avait largement accepté le rôle de cocu? Ce serait bien trop dégradant et d'une certaine façon Kiara était de lui. Sans sa protection l'enfant serait morte avant même de naître sous les mains des chirurgiens que sa mère avaient engagé pour lui l'extirper du ventre alors que la grossesse se passait bien. De plus, elle serait probablement à l'orphelinat si tenté qu'elle ait survécu sans lui.- Te rappelles-tu parfois d'où nous venons? Tu fais tout pour "ta" planète, celle qui t'as jeté avec un bon coup de pied au cul sur Coruscant dans un orphelinat. Tu te souviens? Tu te souviens aussi que quoique je pense, ceux qui t'ont tous donnés s'appellent Marianne et Hubert? Pfft, voilà que tes questions sottes et la morphine me font devenir sentimental...

Ronchonna Aramyss, mécontent de laisser paraître son attachement pour la petite mais aussi le brin de reconnaissance, fin mais sincère qu'il vouait à ses parents qui l'avaient sortis de l'orphelinat. Si Marianne et Hubert demain nécessitaient son aide, quoiqu'il ait pu toujours montrer, le Jedi les aiderait. Au fond n'était-ce pas lui le plus je-m'en-foutiste, l'enfant irrécupérable qui serait le plus fidèle? La situation était ambigüe. Et aujourd'hui elle se dévoilait un peu à cause de l'état de faiblesse du Sephi. La morphine avait bon dos mais elle était tout de même coupable en partie de ses révélations entrecoupées de railleries. Aramyss dénonçait l'égoïsme de son frère adoptif, son manque total de discernement et ce qu'il estimait de respect pour ses parents. Lui qui avait toujours dédaigné les courbettes, qui avait mis un an avant d'appeler Marianne et Hubert maman et papa semblait vouloir donner une leçon de morale à Tarock le bien élevé, celui qui aurait pu gagner des prix de courtoisie dans sa jeunesse -si cela n'avait pas déjà été fait sans que lui ne soit au courant, franchement peu intéressé par le quotidien de ce dernier.- Et le pire dans tout ça était sa sincérité. Jamais les yeux couleur miel du Sephi avaient été aussi clairs, annonciateurs malgré le brouillard que la fatigue formait en eux. Cependant ce genre de sentimentalisme ne devait pas demeurer longtemps, le Jedi se reprit, tant bien que mal certes, mais il se reprit.

-Déjà récupérer l'argent que cette Pouf m'a volé... Ensuite nous verrons bien. Il n'y a pas besoin de courir pour tenir une entreprise contrairement à ce que veut l'adage du moment qu'on a assez de cerveau pour savoir comment s'y prendre.

Hubert sourit, heureux qu'Aramyss évoque l'idée. Bien que diplomate nul, peu à même d'aller saluer ses clients sans les faire fuir à l'autre bout de la Galaxie, son fils adoptif était un bon entrepreneur. Il savait faire marcher une boîte et l'avait déjà prouvé en 25 ans grâce à cette entreprise de haute technologie léguée par lui-même qu'Aramyss avait su faire prospérer. L'idée qu'il court après les sous de son ex femme l'ennuyait un peu mais il pouvait comprendre en tant que mâle. La fierté blessée devait être recousue avant de commencer d'autres projets. Sur le coup il reconnaissait avoir fait une erreur en précipitant le Sephi dans les bras de cette belle diabolique, d'ailleurs le fait qu'il reste avec l'enfant ne lui plaisait guère mais qu'allait-il dire suite aux paroles de son fils?

Oui, même s'il y avait eu de la sincérité dans les propos d'Aramyss, il y avait également du calcul, comme toujours! Le jeune homme avait bien eu l'intention de faire accepter Kiara sans conditions. Faire le parallèle avec l'orphelinat était une idée brillante afin que Marianne et Hubert ne puisse pas rejeter leur petite fille. Non pas qu'Aramyss souhaite qu'ils soient des grands-parents modèles, et surtout trop présents, mais ce serait un souci de moins que de savoir qu'il éviterait les paroles désagréables sur l'abandon de ce fardeau. Un souci de réglé, maintenant le reste!

-Mais je vais avant tout commencer par sortir d'ici, ce sera une bonne chose déjà.

Reprit le jeune homme qui après avoir repoussé le berceau de sa fille entreprit de se redresser et d'enlever ses fils pour atteindre le fauteuil. Malheureusement il avait encore des habitudes de valide et le fait de bouger facilement ses jambes pour s’asseoir sur le rebord du lit ne fit qu'augmenter sa confusion. Par réflexe le Sephi posa juste le pied par terre dans le but 'atteindre le fauteuil. Ses parents étaient perplexes, pourquoi, comment bougeait-il ses jambes et aussi facilement surtout ? Bien sûr la douleur se lisait dans son regard et sa respiration tantôt haletante, tantôt retenue, mais le spectacle demeurait surprenant... Ainsi vêtu de sa simple chemise d’hôpital Aramyss dévoilait un corps fins que l'on devinait puissant malgré une ossature légère. Imberbe depuis un certain accident dans son adolescence, il paraissait d'autant plus jeune, toisant à peine la vingtaine sans doute. Pour Marianne, Hubert et peut-être aussi Tarock qui l'avaient toujours connus avec son maquillage au fur et à mesure que les années passaient.

Cependant, avoir posé le pied par terre était une erreur qui cassa la scène étrange, Aramyss s'effondra par terre. Ses excellents réflexes lui permirent de se rattraper à la barre du lit et du fauteuil roulant mais ça n'était pas forcément une bonne chose, le dit fauteuil au frein mal enclenché s'enfuit lâchement, filant droit sur le Quarren alors que le lit tanguait et que les fils accrochés sous doigts du Sephi par inadvertance s'emmêlaient de plus belles, Aramyss lui s'était causé une belle frayeur et quelques douleurs supplémentaires, notamment dans le dos car il avait cogné contre une table.

-Chienne de vie

Grogna-t-il pour lui même en essayant de se redresser tout seul comme un pauvre diable, le tout sans oser lever le regard vers son frère et le capharnaüm environnant.
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Tarock doutait fortement que son frère ait gagné plus d'argent que lui mais lui prouver le contraire signifiait lui expliquer toutes les petites affaires louches dans lesquelles il trempait. Autrement dit, balancer à sa famille qu'il éliminait à l'occasion quelques adversaires politiques et qu'il utilisait sa fortune et le pouvoir qu'offrait son rang pour mettre la main sur les entreprises qui lui plaisaient à moindre coût, même si au final c'était sa fondation qui en bénéficiait. C'est fou ce que se faire passer pour un mécène apportait comme popularité, surtout dans la frange pauvre de la population...

- "Mon travail à moi n'est pas de gérer une entreprise, mais représenter des gens, des personnes, au Sénat!" répondit-il, acide. "Si gagner de l'argent te semble plus important, j'ai bien peur que nous ne soyons pas sur la même longueur d'onde!"

*Mais ça, ne c'est pas nouveau!" ajouta-t-il pour lui-même.

Tarock réfréna un ricanement et se contenta de sa façade neutre, observant furtivement ses parents puis reportant son attention sur son frère. Ce dernier poursuivit en ajoutant que la gamine était de lui. Bon et bien au final tant qu'il le reconnaissait ça pouvait aller. Et, surtout, tant que cette Kiara restait loin de lui... Il était hors de question qu'il devienne l'oncle adoré et qu'il perde du temps avec une chose aussi futile qu'une enfant. Mais de toute façon, il y avait de grande chance qu'Aramyss ne le lui demande pas...

Puis son frère eut la mauvaise idée de rappeler qu'il avait oublié sa famille parce que ça l'arrangeait tout en lui demandant s'il se souvenait encore d'où il venait. Cette remarque provoqua un sifflement agacé du quarren et qui fit un pas vers son frère, le toisant du haut de son mètre quatre-vingt. S'il avait pu, il l'aurait volontiers frappé pour de telles paroles mais force était de constater qu'il avait raison. Oui, il avait mis de côté sa famille parce que le fait d'être élevé par des humains sur Coruscant représentait un handicap pour se faire accepter par les siens. Mais il faisait exactement comme ses parents au finals. Les Janeiro avaient portés leur choix sur lui parce que cela faisait "bien" d'adopter un enfant d'une autre espèce. Il n'était qu'un faire-valoir, un atout politique! Qu'il fasse pareil n'était finalement que la suite logique de cet état de fait. Mais, bien entendu, il était inutile de dire ce qu'il pensait. Inutile de se brouiller avec ses parents alors qu'ils avaient toujours été là pour lui malgré tout!

- "Je ne te permets pas, Aramyss!" grogna-t-il. "J'ai fais ce que j'avais à faire pour me faire élire et représenter mon peuple! Tu crois que j'ai eu le choix? Non! J'aurais pu tout arrêter bien sûr, mais la politique est ma passion, ma raison de vivre! Et nos parents l'ont très bien compris, eux!"

Tarock retourna à sa place, satisfait de sa réaction outrée qui semblait ma foi fort sincère. Des années de jeu politique aidaient forcément lorsqu'il s'agissait de jouer un rôle et donner le change. En plus, cette situation semblait déplaire à son frère qui semblait, lui, réellement blessé par ce rejet. Une situation des plus savoureuses... Cela dit, aussi détestable qu'il soit, Aramyss était néanmoins son frère. Et lorsque ce dernier annonça qu'il souhaitait se venger de cette "pouf" qu'était son ex-femme, Tarock y vit l'occasion de faire un pas dans sa direction.

- "Tu sais, je pense pouvoir t'aider à rendre la monnaie de sa pièce à ta fem... A ton ex-femme!" annonça-t-il le plus sérieusement du monde. "J'ai des... amis qui pourraient sans doute te donner un coup de main, juridiquement parlant bien sûr! Mais nous en reparlerons!"

Il était hors de question que le nom des Janeiro soit bafoué par une petite insolente qui croyait pouvoir piller Aramyss et s'en tirer à bon compte. Il suffisait juste d'un petit message à la bonne personne pour qu'elle ait un "malheureux" accident et qu'on entende plus parler d'elle. Mais bien sûr, il était hors de question d'en parler devant Hubert et Marianne qui le considéraient comme un véritable petit ange. Les imbéciles...

La suite de la conversation tenait davantage de l'holodrame que de la réunion de famille, Aramyss essayant bien entendu de se lever. Cela n'étonna guère le Quarren qui était habitué au caractère fonceur de son frère. Un soupçon d'admiration s'empara de lui l'espace de quelques secondes pour le courage et la volonté du Séphi même si cela ne l'empêcha pas de sa casser la figure, ses jambes étant incapables de le soutenir. Il se rattrapa in extremis à la barre de son lit mais propulsa le fauteuil roulant droit sur... Tarock.

Ses réflexes émoussées par l'âge ne lui permirent pas d'éviter l'impact malgré un pas mollement fait de côté. Le Sénateur se retrouva poussé sur une petite table basse et roula à terre, emportant avec lui quelques bouquets de fleurs. Le choc se répercuta dans ses veux os et le quarren poussa un sifflement de surprise.

- "Aramyss!" râla-t-il, le ton de sa voix chargé de reproches. "C'est pas vrai, ça! Même avec les jambes brisés tu arrives encore à faire des conneries!"

- "Tarock, ton langage s'il-te-plaît! Ce n'est qu'un accident, allons.. Aramyss ne voulait pas te faire mal, tu le sais bien!" coupa Marianne.

- "Désirez-vous de l'aide, Monsieur?" s'enquit à son tour le droide de protocole du quarren en se penchant vers lui.

- "Ça va, ça va!" le chassa Tarock. "Je ne suis pas encore assez vieux pour ne pas arriver à me relever!"

Ce qu'il démontra en se levant lentement et visiblement avec peine, mais néanmoins tout seul. Il reprit peu à peu à son contenance tout en observant les personnes présentes avec sa dignité blessée. Décidément, Aramyss était une catastrophe ambulante...

- "J'imagine que j'ai droit à des excuses, non?" râla-t-il. "Ce n'est pas parce que tu as les jambes brisées que tu dois tenter de m'assassiner!"
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Le Jedi se releva péniblement, il était trop étonné et accablé de douleur pour répliquer quoique ce soit, notamment que le plus déroutant résidait dans le fait que ses jambes n'étaient pas brisées justement, et que c'était là le plus triste. Une fracture laissait des plaies mais restait réparable, alors que ce que les médecins lui avaient diagnostiqué était totalement incompréhensible voir incohérent. Alors que le droïde de protocole proposait son aide à son maître, Aramyss refusa par anticipation celle de quiconque. Si son frère se redressait seul du haut de ses 50 ans bien charpentés, lui aussi le pouvait... Pourtant ce ne fut pas le cas et un infirmier attiré par le bruit dû le faire. Il discuta un moment avec Aramyss qui ne voulait décidément pas retourné au lit et changea bizarrement d'avis en l'aidant à s'installer dans le fauteuil. Une humiliation pour le Sephi qui avait dû le convaincre par la Force, mais surtout se laisser quasiment porter. Enfin, ce trentenaire humain à la peau noire était bien mignon, ça consolait légèrement-ou pas.- Le Jedi Gris le remercia et ce dernier partit, laissant les 4 membres de la famille reprendre leur discussion. Pour le moment Aramyss ne fit aucune référence à l'accident, il devait encore remettre ses idées en place.

-C'est l'argent qui permet de vivre... Pas l'amour d'un peuple versatile, qui à la moindre bêtise oubliera tout ce qui tu as pu faire pour eux et te jeter des pierres.

Soupira le Sephi qui pourtant admirait son frère dans le fond. S'il sentait vaguement les cachotteries de Tarock via la Force, Aramyss était bien loin de s'imaginer que ce dernier magouillait autant. Pour lui, le petit ange mal fagoté de papa et maman avait dû donner quelques pots-de-vins, promis de menus avantages, comploté avec verve mais sans action dans le dos des autres. Des activités qui mis bout à bout tout au long de sa vie l'auraient conduit à deux ou trois mois de prison sans son immunité, rien de grave donc pour un politicien. Tarock était donc sincèrement passionné de politique à ses yeux et il savait y faire, se démarquant par une droiture que le Sephi devait bien lui reconnaître, d'ailleurs l'air outré du Quarren le força à l'admiration, à 50 ans il arrivait encore à se défendre avec autant de verve pour protéger l'oeuvre de toute sa vie, et il pensait encore aider les gens via cet art. Admirable... Et stupide mais Aramyss n'en siffla mot, face aux convictions de Tarock, son amertume et sa langue tranchante ne pouvaient absolument rien faire.


-C'est gentil

Dit-il sincèrement surprit voir touché par la proposition du Quarren, sans doute dans le prolongement de cette admiration involontaire pour lui lorsque le politicien lui proposa de l'aider avec son ex-femme. Néanmoins, les derniers filins ténus de faiblesse de caractère s'évaporèrent bientôt, ils reviendraient en temps et en heure comme souvent lorsque les deux adoptés se parlaient. Tous deux se détestaient mais s'admiraient également, c'était le secret d'une relation aussi étrange que douloureuse, cruelle mais certainement belle dans le fond-bien au fond.- Une relation franche et hypocrite à la fois. Tout en oxymore.

-Pourquoi me précises-tu "juridiquement"? Je ne bafoue pas les lois à ce point, ai-je vraiment l'air d'un délinquant? Et puis ça ne serait pas drôle si j'agissais contre les règles. C'est plus drôle de jouer avec. Je te remercie de ta proposition mais je vais d'abord essayer de m'en occuper seul.


Hors de question qu'Aramyss rende les armes sans même les avoir prise, et cette fois ce n'était pas contre son frère que le Jedi dirigeait son animosité, ils semblaient au contraire liés par la même envie de faire payer à cette impudente ses moqueries. Aramyss envers lui-même, Tarock envers leur nom de famille.

La douleur physique au moins s'était calmée pendant ce temps de discussion, le jeune homme reprit ses esprits doucement, se remettant du choc qui avait tout de même été brutal, surtout mentalement. Il se remémora rapidement et sans prévention aucune la scène de la chute. Les paroles de Tarock lui revinrent brutalement. "Même les jambes brisées tu arrives encore à faire des conneries" avec la voix chevrotante de leur mère comme musique de fond, quand cette dernière essayait pauvrement de convaincre le Quarren que tout ça était un accident.

Et le sien d'accident, était-ce vraiment un accident? Devait-il se confier aux siens? Leur montrer les résultats d'analyse qui prouvaient sa sobriété à ce moment? Aramyss se faisait-il des idées, guidé par la colère en pensant que cette erreur de trajectoire de la part du gros speeder était voulue? Avait-il rêvé le doigt d'honneur levé vers lui alors que tout se brouillait? Et sa vie de maintenant, aussi longue soit-elle était-elle promis à une longue série de chutes? Le Jedi découvrit avec mécontentement qu'il ne pouvait même pas se déplacer comme il le voulait, peu habitué au fauteuil. Dans sa jeunesse il se souvenait une fois avoir fait un tour dans ce type d'engin. Un très vieux sénateur aussi foufou qu'un gosse n'avait pas résisté à la demande d'Aramyss et c'est en hurlant dans les couloirs, lui assis sur les genoux cagneux du vieux monsieur qu'ils avaient causé un bazar monstre. L'homme avait risqué l'hôpital psychiatrique de la part de sa famille outrée alors qu'elle lui devait tout car seul son rang leur avait permis de s'inviter à la soirée; tandis qu'Aramyss pour avoir rendu la joie à un ancien avait été puni comme jamais. Certes l'enfant était alors loin d'être un innocent bambin, mais cette fois ci on l'avait certainement châtié à tort pour toutes les fois où il ne s'était pas fait prendre.


Pourrait-il surmonter cela comme le vieux sénateur? Certes celui-ci n'était qu'un vieux décati à l'époque et lui restait jeune, c'était donc plus frustrant, néanmoins le Sephi frôlait du doigt ses 50 ans le jour de l'accident, et aujourd'hui il les avait bel et bien également. Pouvait-il encore se rire de la vie? Vivre tout simplement? Après un très long silence, le Jedi laissa tomber ses tentatives pour rouler vers la sortie, ignorant dans son malaise qu'il avait laissé le frein à main mit par l'infirmier et même qu'il y en avait un. Muré dans son silence digne pendant un bon moment, le jeune homme ne dit pas un mot avant de lâcher finalement quelques excuses à Tarock. Ce dernier devait bien entendu en profiter car c'était la morphine qui poussait le Sephi à agir ainsi, et aussi l'envie de ne pas avoir à se battre plus que nécessaire contre son politicien de frère, ce maître des mots.

-Désolé. J'espère que je ne t'ai pas cassé un truc, il y a assez de moi. Bon, on rentre s'il vous plaît? Vous n'avez pas faim vous? On pourrait aller manger un truc en ville?

Restait à savoir si ses parents avaient le temps ou même par une habile tournure-comme des papiers à remplir ou des analyses à récupérer.-, ne parviendraient pas selon leur désir, laisser les deux frères en tête à tête. Aramyss affaibli, Tarock devant se retenir ils avaient l'espoir fou d'une réconciliation, un peu comme dans les holofilms qui occupaient leur retraite... Surtout que le Jedi devait bien manger, le repas de l’hôpital n'avait pas encore été distribué et que le temps depuis l'arrivée des Janeiro s'était tout de même écoulé, pour eux aussi l'heure de se sustenter arrivait.

Presque implorant, Aramyss leva les yeux vers ses parents, tâchant d'éviter les orbites d'onyx de son frère sans savoir s'il y parvenait ou non. Épuisé, le Jedi comptait sur eux faute de choix pour convaincre le reste du personnel de le laisser sortir. Peut-être avec une décharge, de l'argent ou des menaces, qu'en savait-il? Mais il voulait quitter ce lieu de blancheur acide et d'odeurs parfaites. Ces tuyaux et machines. D'un regard impuissant Aramyss regarda le berceau de Kiara qu'il ne pouvait pas prendre. Cette situation ne lui plaisait pas du tout, mais alors pas du tout.

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Tarock du se contenter de quelques excuses morphinées de son frère mais s'en contenta, conscient que c'était déja un exploit d'en avoir. Lorsque ce dernier leur demanda de rentrer et d'aller manger un morceau en ville, la première réaction de Tarock fut de faire un pas en avant pour montrer clairement qu'il n'en avait pas, mais alors pas du tout, envie. Aramyss, immanquablement, trouverait le moyen d'attirer l'attention et il y avait déja une foule de paparazzis qui ne demandaient qu'à les suivre à leur sortie de l'hôpital. Tarock n'avait aucune envie de manger des fruits de mers sous l’œil de dizaines d'humains empressés de les holographié sous chaque couture. D'autant plus qu'un Quarren qui mangeait ce n'était pas forcément mignon...

Mais son esprit pratique lui fit rapidement comprendre les avantages qu'il pouvait tirer de cette situation. Après tout s'ils montraient qu'ils étaient une famille unie dans l'adversité, l'opinion publique leur serait forcément favorable. On les prendrait en pitié et tout ceci leur ferait de la publicité gratuitement. Quitte à donner quelque chose à se mettre sous la dent aux journalistes, autant qu'ils choisissent ce dont il s'agissait.

- "Tu sais quoi? C'est une excellente idée Aramyss, une excellente idée!" clama le Sénateur d'un air enjoué. "En endroit comme ça n'est pas digne d’accueillir mon frère, je t'invite donc chez moi pour ta convalescence!"

Leurs parents se jetèrent un regard inquiet, visiblement pas rassuré par ce choix étonnant de leur fils qui faisait son possible pour ne pas se montrer en publique avec sa famille de "non-quarrens".

- "On va montrer à ces journalistes tout ce qu'ils veulent voir et leur donner de quoi écrire des dizaines d'articles!" continua-t-il en levant le doigt.

Il se glissa derrière la chaise roulante de son frère et en déverrouilla le frein tout en sautant son dos craquer alors qu'il le faisait avancer sur un ou deux mètres. Il s'arrêta devant le berceau de sa nièce et se passa une main sur ses mandibules tout en réfléchissant. Estimant que ce serait encore mieux avec une gamine et que ça toucherait d'avantage les mères de famille, il la saisit sans douceur pour la déposer sur les genoux de son frère, ne sachant pas trop s'occuper des enfants Sephi.

- "Tiens ta cho... Kiara! Tu vas voir avec ça on va faire un carton! Elle va peut-être pouvoir être utile finalement!"

- "Tarock!" s'indigna sa mère. "Ce n'est pas une façon de traiter ta nièce! Ce n'est pas un objet et encore moins un outil médiatique!"

- "Je sais bien..." concéda le Sénateur. "N'y voit pas de l'indifférence, maman! Je suis tout à fait ravi d'avoir une nièce..."

*Tu parles!*

Une fois que tout le monde fut prêt et que CT-18 eut terminé de donner les pots de mains nécessaires à la sortie précoce d'Aramyss des urgences, la petite famille sortit donc dans le couloir et arriva à hauteur de l'un des turbolifts. Une meute de journalistes se ruèrent sur eux, les flashouillant de toute part. Tarock posa une main compatissante sur l'épaule de son frère comme s'ils étaient très proches et prit son meilleur profil.

Une journaliste travaillant pour CoruNews, l'une des plus grandes chaines d'informations de la capitale planétaire, tendit un micro juste sous le nez de son frère:

- "Monsieur Janeiro! Aramyss!" la héla-t-il. "Les gens sont étonnés de l'absence de votre femme à votre chevet et les rumeurs les plus folles circulent! Pouvez-vous en dire plus à nos holospectateurs?"
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Aramyss aurait voulu protester, et vertement! Car il était impensable de se servir de sa fille comme d'un outil médiatique, pire encore si c'était pour transformer son frère en adorable oncle quand ce n'était absolument pas la vérité. En effet, le Jedi ressentait tout le dégoût de Tarock, il aurait pu penser que ce n'était dirigé que vers lui, cela n'aurait pas été nouveau, mais le jeune homme se souvenait bien de la façon dont le Quarren avait appelé Kiara: "la chose"... Et bien sûr de la dispute qui avait suivi. Le sénateur était dangereux pour la petite, Aramyss en était persuadé. Malheureusement la tête lui tournait, et il n'eut pas plus la force de retirer la main de son épaule. D'une onde il essaya d'envoyer une secousse désagréable à Tarock pour le faire lâcher prise, lui faire sentir tout ce que lui ressentait à son contact, seulement il n'était pas sûr d'avoir réussi. Même ses pouvoirs, surtout ses pouvoirs en fait étaient considérablement amenuisés par son alitement. Une seule envie étreignait le coeur du Sephi, se lever et partir avec Kiara dans les bras.

Malheureusement il ne le pouvait pas et ne le pourrait plus jamais probablement. Un espoir demeurait, infime... Du nom d'Alan L. Bresancion, le Jedi l'avait découvert pendant ses courts moments de lucidité sur sa tablette branchée à holonet. Cependant il ne fallait pas trop y compter, qui plus est il était trop désemparé pour parvenir à s'y accrocher, et de toutes façons, pas assez idéaliste pour ça même en temps normal.

Le Sephi cligna des yeux, aveuglé par les flashs, il serra Kiara contre son coeur pour tenter de la protéger, souhaitant que son visage ne soit pas divulgué. Certes à son âge, la petite ne courrait pas de grands risques d'être fichée à vie sur holonet, d'être reconnue 20 ans plus tard mais ce geste était instinctif. Sous ses airs bourrus Aramyss était une âme tendre, tandis que sous une apparence douce comme le miel, Tarock était tout aussi écœurant que ce dernier. Pourtant il était "heureux" que celui-ci pousse son fauteuil, trop lentement à son goût mais c'était déjà ça... Ainsi il put échapper aux premières slaves d'interrogations, jusqu'à ce que le Quarren stoppant sa route l'expose aux journalistes tandis qu'il posait sous son meilleur profil.

*Tu rêves l'ami, ne te fatigues pas, même avec mes balafres et mon air à moitié shooté, je suis plus beau que toi je crois.*

Pensa-t-il, étrangement sans mépris aucun, juste avec une sorte d'amusement détaché. Lentement le jeune homme leva ses yeux ambrés vers le journaliste qui lui parlait de sa femme. Le regard oblique que lui lança Aramyss força l'homme à douter, lui coupant le sifflet tant il était profond et cinglant. Pourtant l'handicapé répondit d'une voix neutre, encore une fois sans agressivité -bien qu'il n'en pense pas moins cette fois.- Il paraissait selon ses professeurs en diplomatie que faire passer les choses en douceur marquait encore plus les esprits. Une des seules leçons qu'il ait retenu puisque cela ressemblait fort à de l'ironie et que le Sephi aimait particulièrement cet art.

-Et bien ce n'est pas ma femme, tout du moins "plus". Nous avons divorcé. C'était son choix, peut-on lui en vouloir? L'Amour emploie des chemins aussi inextricables que ceux la Force. Je lui souhaite beaucoup de bonheur aux côtés de son amant.

Lança-t-il avec une certaine douceur mielleuse qui cependant ne s'apparentait pas à celle de Tarock. Aramyss n'essayait pas de plaire, il gênait, il provoquait... Notamment son ex-femme cette fois mise à jour.

-J'espère simplement que son voeu de vie sans enfants se réalisera. Pas pour elle... Surtout pour le prochain qui sera abandonné.

Deuxième attaque! Mentalement il s'excusa envers Kiara de se servir un peu d'elle mais il était très en colère, pour ne pas dire ulcéré par cet abandon qui avait commencé bien avant la naissance. Par cette césarienne par exemple à 7 mois de grossesse alors que tout se passait bien. Les journalistes posèrent alors encore plus de questions mais Aramyss se mura dans le silence, fermant les yeux comme s'il s'endormait-ce qui était à moitié vrai.- les poussant ainsi à se taire car vu son état, ils pouvait craindre de l'achever en l'épuisant d'avantage. Tous se tournèrent alors vers le héros de la journée: Tarock le Quarren qui avait volé au secours de son frère et l'accueillait généreusement chez lui.

-Gh'ida'stise d'Holoactu's! Monsieur Janeiro, Tarock: saviez-vous que vous allez devenir oncle? Personne n'avait entendu parler de cette grossesse, était-ce une volonté de protéger l'enfant de la part de votre frère et de vous? Un commun accord? Que ressentez-vous en cette journée si spéciale? Certaines mauvaises langues s'attachent à dire que vous et Aramyss vous vous haïssez, est-ce vrai? Et si c'est le cas, ces temps sombres semblent avoir révolu ce sentiment n'est-ce pas? Oh pourriez-vous poser de côté oui, ou accroupi à côté de votre frère, merci.

Pas de doute, le Quarren qui ne les snobait pas comme bon nombre de gens était un de leur chouchou. Malgré leur tristesse, les parents admirèrent le charisme de leur sénateur de fils, heureux que le second, malgré ses paroles un peu provocatrices se tienne bien pour ne pas faire de l'ombre à Tarock. Ils étaient contents de les voir à côté, ce serait sans doute une photo à découper pour l'encadrer bien qu'Aramyss ait l'air très faible et se soit quasiment endormi dans son fauteuil. Dans l'unique but d'aider son fils adoré, Hubert et sa femme répondirent poliment aux journalistes qui étaient aux anges de ne pas essuyer de refus de parler comme c'était souvent le cas.

Bientôt la nuée s'évapora tout de même, seuls quelques journalistes attendaient que Tarock réponde avant de les laisser reprendre la route. Confiant parce qu'il n'avait pas le choix, Aramyss qui avait légèrement redressé la tête et rouvert les yeux attendait de voir où serait leur prochaine destination. Est-ce que le Quarren oserait vraiment aller au restaurant avec lui? S'affichant ainsi sans vergogne dans un lieu public, une minute de plus avec ce Sephi qu'il haïssait tant?

-Jeff Morisson pour CoruscantNews, s'il vous plaît Tarock, votre frère malgré les blessures paraît très jeunes, non pas que vous paraissiez pagé bien sûr-un rire fusa de la part des confrères du maladroit, un rire bon enfant, plutôt déplacé dans ce genre de situation. Mais les médias étaient vraiment ravis que le sénateur se prête à leur jeu, et puis ils avaient hâte d'en savoir plus sur ce mystère.- Plus que lors de vos réunions, ou toutes les autres-et rares- fois où il fut filmé. De quelle espèce est-il? Et vous, comptez-vous retourner bientôt sur Mon Calamari? Allez-vous rendre un congé sabbatique?

Tout se tu, chacun retint son souffle. Désormais les objectifs ignoraient royalement Aramyss ou la petite fille. Tarock était un mannequin d'un nouveau genre, la plupart des journalistes ici admiraient son courage, prêts à vanter ses mérites dans la journées sur Coruscant News. Tarock avait vraiment séduit les médias, embrouillé Aramyss ne put s'empêcher lui aussi de l'admirer pour son talent dans la diplomatie. Il songea aussi que cela pouvait finalement être utile, déplorant par anticipation de ne jamais pouvoir réussir à l'acquérir. Mais bon on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Le Quarren avait ses jambes et la diplomatie, lui il avait une jeunesse gâchée et la Force.
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Tarock savoura silencieusement l'interrogatoire de son frère. Non seulement parce qu'il lui suffisait juste de paraître et n'avait pas besoin de se prêter aux jeux des journalistes, mais aussi parce qu'il pouvait également en apprendre plus sur son ex belle-sœur. A bien des titres, les propos mesurés mais acides de son frère étaient informatifs et précieux. A son sens, le Sephi répondait également parfaitement aux questions, gagnant ainsi sans aucun doute une large approbation des spectateurs. Peut-être qu'il aurait pu faire un grand politicien même si l'idée fit presque frisonner le Quarren...

Mais cet instant béni ne dura pas, les journalistes se tournant à présent vers lui. Retenant un juron, le sénateur fit donc un pas en avant pour se porter à l'exact hauteur de son frère. La question de Gh'ida'stise d'Holoactu's, nautolane très habile et, surtout, très curieuse, était réellement dérangeante. Mais ne pas y répondre serait sans doute pire. Tarock ne savait rien de Kiara mais il ne pouvait pas décemment le reconnaître. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'Aramyss, conscient qu'il fallait s'épauler en cet instant, ne jouerait pas les fauteurs de troubles. Comme demandé, Tarock s'approcha de son frère mais ne s'accroupit pas, l'âge ne le lui permettant pas...

- "Naturellement, ma chère Gh'ida..." dit-il avec douceur. "Aramyss m'en a parlé récemment, un peu tardivement à mon sens il est vrai... Mais comment lui en vouloir? Il souhaitait évidemment garder le secret pour éviter que son ex-femme, en mari aimant qu'il était, ne soit dérangé pendant sa grossesse..."

Voila qui répondait à une partie de la question. La partie la plus facile, d'ailleurs. Parce que concernant la haine que le quarren portait à son frère, ce qui était une évidence, la réponse fut beaucoup plus délicate.

- "Quant à cette supposée haine que nous nous portons, ce n'est qu'une affabulation, rien de plus... De mauvaises langues voudraient sans doute voir dans de simples et naturelles querelles fraternelles l'expression d'un problème plus profond! Laissez-moi vous dire que je porte à mon frère toute l'attention et l'estime qu'il mérite et qu'il est tout naturel de le prendre chez moi pour son rétablissement. Tout le monde ferait pareil si son propre frère ou sa propre soeur était dans une situation similaire..."

Si cette question était déja dérangeante, la suivante le fut encore plus. Jeff Morisson, un abruti que détestait Tarock et qui lui rendait bien, eut la géniale idée de parler de leurs différences physiques. Un point agaçant au plus haut point le quarren qui du mettre toute sa volonté pour retenir un sifflement méprisant. Le Sénateur jeta un regard neutre au journaliste avant de se fendre d'un semblant de sourire.

- "Et bien, mon cher Morisson, peut-être avez-vous remarqué que mon frère et moi sommes de deux espèces différentes! Rien d'étonnant donc à ce que nous vieillissons de manière différente, vous vous en doutez! La seule chose que je puisse souhaiter à mon adorable nièce, c'est qu'elle garde la fraîcheur de son père aussi longtemps que lui..." rétorqua-t-il simplement.

Pour illustrer ses propos, Tarock passa avec dégoût une main sur les cheveux naissants de sa nièce, se demandant s'il n'allait pas attraper une maladie infantile typique des petits d'humains.

- "Quant à la question de la race de mon frère, ce n'est pas à moi d'y répondre vous le comprendrez aisément. Si l'intéressé souhaite commenter, je lui laisse volontiers la parole..." s'effaça-t-il au profit de son frère.

Le jeu des questions-réponses dura encore de longues minutes jusqu'à ce qu'enfin les journalistes soit rassasiés. Jetant un regard à ses parents, rompus tout comme lui à l'art de répondre aux questions sans vraiment y répondre, Tarock estima qu'il était temps de mettre un terme à cette folie. Il fit un pas en avant, levant les deux mains d'un geste apaisant.

- "Allons mes amis, allons..." clama-t-il doucement. "Vous comprendrez, je crois, que mon frère à besoin de repos. A présent nous allons nous retirer en famille et vous demandons de bien vouloir nous laisser un peu d'intimité! Nous serons, bien sur, disponibles très prochainement pour répondre à toutes vos questions! Nous nous reverrons à la fin de la session du sénat, mercredi! Merci à tous pour votre intérêt!"

Quelques questions fusèrent encore mais la sécurité ménagea un chemin de sortie à la famille Janeiro qui s'empressa de s'y engouffrer. Les portes se refermant derrière eux, Tarock poussa un sifflement agacé.

- "Foutus journalistes! Toujours à gratter la moindre info et poser des questions stupides!" cracha-t-il. "Enfin bon... Une bonne chose de faite!"

Le quarren crachait un peu dans la soupe mais c'était de bonne guerre. Il avait besoin des journalistes et les journalistes avaient besoin des hommes politiques pour faire leurs choux-gras. Mais l'apport d'Aramyss et de son enfant étaient inestimables d'un point de vue médiatique. Finalement, la présence de son frère chez lui pouvait se révéler une parfaite opportunité...

- "Tu peux t'installer aussi longtemps que tu le voudras avec Kiara chez moi, cher frère! Même s'il faudra bien sur que tu songes à partir un jour! Ce sera déja dur avec un gosse chez moi, alors deux... N'y pensons même pas!"

Après une grimace carnassière à son demi-frère, le quarren les pria de ralentir le rythme pour qu'il puisse suivre. Même ses parents d'humains étaient plus lents que lui alors qu'ils avaient facilement vingts ans de plus que lui. Mais en dehors de l'eau il n'était guère qu'un point mort actuellement. Foutue planète sans eau...
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