Invité
Anonymous
Place de la Nation, Kuat City, Kuat.

-Ici Dalen pour UniMedia, en direct de la capitale de Kuat pour un flash info exclusif ! Les résultats du second tour de l'élection pour la mairie de Kuat sont tombés, et c'est le candidat de la formation politique UPK, l'Union Patriote de Kuat, qui a remporté la victoire. Place désormais à la fin du discours d'investiture de l'homme qui est désormais à la tête de l'une des premières mégalopoles galactiques, suite à quoi nous aurons en sa compagnie une brève interview en vue de ses projets et son ressenti face à son élection !

En tribun du peuple, je suis juché sur le promontoire qui me permet d'avoir une vue dégagée sur l'ensemble de mes concitoyens venus applaudir ma victoire. Voilà bien près d'une heure que j'entretiens un discours acharné et que la voix du peuple se lève, portant mon nom aux nues, portant celui de notre monde plus haut encore. Je vois les étendards de notre glorieuse nation flotter au vent, cette marée de citoyens issus de toute origine sociale, réunis autour d'un même cap.

-Eh oui mes amis. Mon élection fait peur à la caste oligarchique gouvernante, nous avons tous pu le constater au travers des médias. D'aucun crient déjà au fascisme le plus primaire pour définir ma politique. C'est lorsque la bête se sent menacée qu'elle aboie de la façon la plus féroce ! La vérité, c'est que le peuple n'est plus dupe. Le peuple est las de se faire insulter au travers de ma candidature. Qu'ils nous traitent d'infâmes racialiste si ça leur chante, leurs arguments sont aussi vides que le désert de leur politique ! Nous représentons une voix nouvelle, citoyens. Nous sommes les précurseurs de cette voix nouvelle, qui proclame haut et fort, que non, Kuat n'est pas une circonscription administrative de la République ! Kuat a un passé. Kuat a une histoire. Et dans la puissance de nos fondements, dans le pouvoir de la volonté du peuple, guidés par le patriotisme économique, Kuat a un avenir. Un espoir nouveau est né. Je l'ai dit haut et fort durant ma campagne, et je me plierai à la moindre de mes promesses. Je ne suis pas de ceux qui font des effets d'annonce, par velléités électoralistes. L'industrie de Kuat retrouvera sa grandeur, nous redeviendrons un monde exportateur, et pas l'inverse ! C'est une tâche de longue haleine, mes amis. Mais si nous voulons agir vite, nous le pouvons. Nous allons renforcer nos barrières douanières de façon à rester compétitifs dans nos échanges, et tirer profit du vivier de ressources sur lesquelles nous reposons, aujourd'hui exploitées par des conglomérats étrangers, qui ne paient je vous le rappelle, aucun droit de douane à notre égard. Il est inscrit dans les fondements de la République Galactique que chaque peuple est souverain. Aujourd'hui, nous constatons que les peuples ne sont que les vassaux du seul suzerain, le Sénat ! Et son chien de guerre, l'Ordre Jedi, a aujourd'hui dévoré son propre maître. Nous incarnons un espoir, peuple de Kuat ! L'espoir de nous extirper de la violence sociale, culturelle et économique de cette République Fédérale ! Je prône la République des Nations !

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Une heure après mon discours d'investiture et la cérémonie officielle, UniMedia me retrouve directement dans l'hôtel de ville de Kuat-City. Je ne connais les lieux que depuis quelques instants, mais je me sens déjà chez moi. Une chose est claire. Kuat-City centre et son agglomération seront le théâtre de grands changements. Les journalistes m'attendent. Les droïdes caméras lévitent aux quatre coins de la pièce, de façon à reconstituer le décor en trois dimensions aux yeux des holospectateurs. Dalen, journaliste politique de renom sur Coruscant, redresse ses lunettes à large bord, et m'adresse un sourire.

-Monsieur Andersen, bonjour ! Alors, ce parfum de victoire. Ça vous monte à la tête ?

Un sourire étire le coin de ma joue.

-Bonjour. Absolument pas, voyez-vous. Il faut savoir rester humble face aux défis qui nous attendent. Kuat est historiquement l'une des premières puissances des mondes du noyau. Or, voilà des décades que notre rayonnement périclite. Il est de notre devoir d’œuvrer pour restituer l'éclat de notre nation, et cela passe en premier lieu par la capitale, à la tête de notre économie.

-La capitale... Ce n'est pas un peu élitiste de voir le changement de Kuat uniquement par cette voie ?

-Écoutez monsieur. Restons dans le contexte, je vous prie. Je suis maire, et les décisions planétaires reviennent à notre monarchie. Pour autant, nous ne négligeons pas la province. L'UPK s'organise, et malgré la jeunesse de ce parti, notre analyse économique et sociale, ainsi que les solutions que nous portons correspond aux attentes du peuple. La preuve en est, une fois de plus, les instituts de sondages se sont trompés. Nous nous préparons donc pour les élections régionales. Nos opposants politiques vont entendre parler de nous.

-En effet... Ils vous annonçaient aux plus récents chiffres victorieux à 55% des suffrages, et vous en avez conquis 65%. La différence est énorme. Pour autant, la princesse Lana Anthana a soutenu votre candidature publiquement. Vous ne pensez pas que ça a joué ?

-Le soutien de la princesse Anthana a nécessairement influé sur l'électorat, c'est évident. Aujourd'hui, nos concitoyens craignent la caste politique, et à juste titre, lorsque l'on observe les lois votées au Sénat par nos représentants. Seulement, celle qui symbolise la couronne a toujours œuvré au profit de son peuple. Son soutien auprès de ma candidature a donc décidé les indécis.

-Quelle différence entre vous et la sénatrice Anthana ?

-Il me semble que la réponse est évidente. La sénatrice Anthana est, comme vous venez de le dire, Sénatrice. Quant à moi, j'exerce la fonction de maire de Kuat-City. Notre action est donc mené sur des fronts radicalement différents. D'ailleurs, nous avons certaines divergences de fond, mais dans les actions à mener, nous nous retrouvons parfaitement. Nous avons tous deux vocation à incarner une nation forte.

-Vous dénoncez une République fédérale, c'est bien ça ?

-C'est un fait, nous pouvons le constater de par l'évolution de la République à travers les années. Aujourd'hui, tout s'uniformise au détriment des peuples. Les socles des nations doivent se consolider. Ce n'est pas en pérennisant un système tenu par une caste oligarque qui se coopte entre elle et qui saigne les peuples au profit des banques et des grandes entreprises que nous assurerons un avenir harmonieux pour notre République. Alors aujourd'hui, il y a un choix à faire. Il y a ceux qui croient en la nation et ceux qui n'y croient plus.

-Vous vous définissez comme antilibéral ?

-Absolument pas. Je suis contre un libéralisme poussé à l'excès, hors de tout contrôle, comme une bête folle que l'on n'arrête pas. Mais je suis pour le libre échange, dans la mesure où certaines limites sont fixées par l'État stratège.

-Coruscant est pourtant l'exemple qui illustre que ce système fonctionne.

-On ne peut pas parler à Coruscant de nation. C'est en effet le cœur économique de la République, mais aussi la souche corrompue de nombre de dirigeants apatrides. Et puis, allez dans les bas-fonds de la Cité-Monde, et vous m'en donnerez des nouvelles. Il est facile de dire que tout marche bien lorsque son bureau est situé au 840ème étage d'une tour, et que l'on n'a pas idée de ce qu'on pourrait rencontrer sous ces pieds. Il y a de façon sous-jacente une terrible violence sociale à Coruscant. Mais ça, tout le monde s'en contre-fout, et en premier lieu les médias.

-Monsieur Andersen... Ne soyez pas virulent.

-Je ne suis pas virulent. C'est une réalité avérée. Pondez-nous des reportages sur une réelle remise en question de notre système, et là, vous serez la vraie voix objective que l'on vous demande d'être. Aujourd'hui, vous n'êtes que les pantins qui perpétuent une pensée unique.

-Bon... Je crois que nos auditeurs ont compris vos opinions sur les journalistes ! Dernière question à présent. Quelle sera votre première action ?

-J'organiserai en premier lieu la nationalisation de l'eau dans le secteur géographique de la capitale, avec l'accord de la princesse Anthana. Et je m'assurerai de l'obtenir. Aujourd'hui, l'eau potable est détenue par Aquaviska, une entreprise qui ne paie que 10% de taxes sur ses bénéfices auprès de Kuat. L'eau n'a rien à faire dans le secteur du privé, pas plus que nos réseaux routiers, que je nationaliserai également. Ce sont les premières étapes de ma politique de patriotisme économique. Mais ma première action sera avant tout d'officialiser la liste de mes adjoints municipaux.

-Nous en avons donc terminé. Quelque chose me dit que nous n'avons pas fini d'entendre parler de vous. Merci Ulrich Andersen pour cet entretien !

-Merci à vous, concluais-je d'une voix reconnaissante.


Fin du flash info, vos programmes reprennent.
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