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La discussion entre le sénateur Hutt, et diplomate d’occasion, et la Dame Noire fut brève. Brève mais fort instructive. Le Hutt avait été très explicite et la Sith silencieuse. Hors de question de dévoiler son jeu maintenant. Ragda n’avait fait que dévoiler se dont elle se doutait déjà : il pensait à sa survie politique. En plus de sa survie actuelle il pensait certainement à l’avenir sans vouloir l’avouer de vive voix. Surtout pas devant celle qui est encore à présent vue comme une ennemie. Pire que tout, la dirigeante de l’Ordre Sith, ennemi séculaire des Jedi et par extension de la République.

N’ayant eu aucune conversation avec la sénatrice Heerlla Stienn, Darth Ynnitach ne pouvait véritablement savoir de quel bord elle se rangeait. Mais le fait est que la sénatrice et diplomate avait joué le jeu de la maladie et que l’idée vienne de la Sith montrait qu’elle était capable de s’adapter. Cette action la rendait intéressante et à la fois intrigante quant à sa manière d’agir. Même si le fait qu’elle soit loyale envers la République soit le plus probable. Après tout, n’était-elle pas une élue récente ?

Son entrevue avec la Jedi allait être déterminante pour la suite. Et il faut dire que la maîtresse Jedi Togruta se montrait plus détendue que sur Alderaan. Au-delà de piques personnelles sur elle et ses prétendues faiblesses, la Dame Noire savait qu’elle devrait frapper ailleurs. Si tant est qu’elle puisse vraiment frapper.

-Me faire désirer ? Croyez bien que je le regrette… Mais certains de vos compagnons ont crû bon de s’adresser à moi et à m’interroger longuement… A me poser les mêmes questions que vous vous posez à mon sujet. En tout cas, je vous remercie, maître Laksh’Mi de votre sollicitude. Vous aussi semblez en forme malgré le poids des responsabilités. Elle faisait un pas en la direction de la Jedi, diminuant ainsi l’espace entre elles deux. La Sith cherchait à montrer qu’elle ne comptait pas se montrer aussi agressive qu’elle avait pu être sur Alderaan. Au fait, permettez-moi de vous adresser mes félicitations. J’ai appris que vous aviez été nommée au Conseil.

La Dame Sith souriait, prenant une longue inspiration, le regard perdu au loin de l’immense planète-cité sur laquelle la délégation se trouvait. Dans la Force elle sentait les attentions des paires d’yeux qui les observaient par les différents systèmes de surveillances ou tout simplement par les sentinelles sur les balcons aux alentours.

-Ce que je veux ? Mais la même chose que vous, maître Laksh’Mi. Vous et moi sommes douées de la Force. Nous sommes à son écoute. Et nous, les Sith et Jedi, agissons toujours selon sa volonté…

Ce qui était vrai. Les Jedi le disaient toujours, et aimaient se cacher derrière ces paroles lorsqu’ils doivent agir. Semblant se décharger ainsi de toutes responsabilités lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu. Même si certains ne sont pas aussi hypocrites. Les Sith en revanche sont plus enclin à dire qu’ils ploient la Force selon leur désir et ne suivent que le chemin qu’ils souhaitent. Une utopie, les Jedi comme les Sith sont emportés par le courant de la Force et ils doivent le suivre ou bien se noyer.

-Vous savez que les politiciens se méfient de moi. Ceci ne vous surprendra pas. Vous aussi vous vous méfiez de moi. Chose que je peux comprendre. Et je ne vous en veux pas… Mais gardez à l’esprit, que si vous et les sénateurs représentez la République, vous êtes seule… Ils se méfient de vous. Ce qui les gênent, c’est qu’ils ne peuvent savoir c’est comment vous allez agir et jusqu’où êtes-vous prête à aller, maître Laksh’Mi ?
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A la question qu'elle lui avait posé, la sith ne faisait que répondre démagogiquement, sans rien révéler, ne tablant que sur des phrases toute faites, vérités générales mystiques qui ne rendait pas compte de ce qu'elle visait. Et pour couronner cette magistrale démonstration de foutage de gueule, elle tentait de la troubler en lui révélant les agissements des sénateurs supposés alliés.

Pourquoi Laksh'mi lui révélerait elle plus, puisqu' Ynnitach, bien que courtoise, ne jouait pas le jeu ?

- Je ne suis nullement surprise que les sénateurs vous ait approchés. C'est bien ce que je fais en ce moment moi-même ; Quant à leur confiance, ils ne sont pas les premiers représentants de la République à ne pas aveuglément se fier aux jedi, depuis quelques temps. J'en ai l'habitude, et même, en suis rassurée de leur part, la confiance aveugle n'étant jamais qu'une dangereuse croyance irréfléchie et inexpérimentée.

Elle ne répondit rien aux félicitations, si ce n'es un léger clignement de tête poli, ne sachant trop quoi y voir derrière ; hypocrisie ou sincérité. Peu importe, elle ne cherchait pas les honneurs, et les flatteries ne prendraient pas avec elle.

Elle la regarda dans les yeux, parfaitement à l'aise sur ce terrain. Montrant une assurance ni trop arrogante, ni trop humble. Simplement une sérénité avec les évènements.

- J'agirais tout bonnement comme vous, Milady, en suivant ce que me dicte la Force. Et arrivera ce qui arrivera. De la position envers les Hutts, c'est à la République d'en décider. Je suis là pour défendre la vie. Et aider à arbitrer, au possible... Et avec votre arrivée, contrer les projets hostiles que vous pourriez nourrir à l'égard des objectifs que je viens de citer. Ni plus, ni moins... Mais vous savez tout comme moi que cela, peut se faire de bien des manières... Aussi vous n'êtes pas plus avancée que moi, avec toutes ces révélations respectives...

Elle se rappuya à la balustrade pour perdre son regard dans le flot de lumières artificielles nocturnes qui émanaient de l'autre côté des jardins, comme une aurore au dessus d'une jungle, quand son datapad vibra. Elle lut rapidement le message de ses alliés au conseil Kajidiic. Une nouvelle à la fois soulageante et à la fois macabre.

Forçant à peine son cœur à conserver un battement stable, cachant la vérité à sa comparse, elle lâcha négligemment :

- Excusez moi, ma padawan requiert mon avis pour résoudre un problème sur Ondéron... Elle désigna du doigt le datapad en disant cela, et s'éloigna pour regagner ses quartiers. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur, qu'elle s'empressa de répondre à son correspondant de ces derniers jours.

Comment est il mort ? De la manière dont ça s'est déroulé, cela peut être mauvais pour notre cause. Dites moi que ce n'est pas l'un de vous quatre...

Rassurez-vous, notre minorité n'aura pas à subir les foudres du reste du conseil : ce sont les pro-siths qui ont assassiné Balek, avec témoins et sans bavure possible ; il devenait trop dangereux et les privait de leur pouvoir. Cela a été la tyrannie de trop pour eux. Il ne sera plus un obstacle désormais. Les pro-siths et les neutres sont maintenant à la tête, mais vont se disputer l'orientation à suivre. La division totale entre nous ne peut plus être contenue par Balek. Nous pouvons en tirer parti pour augmenter notre pouvoir de pression. Je vous suggère de prévenir vos amis, il est enfin temps d'adopter une stratégie plus offensive et assurée. Ne laissons pas le temps aux autres Kajidiic de stabiliser leur pouvoir.

Laksh'mi soupira. Elle n'aimait pas ça, la mort d'un adversaire pour triompher... Mais elle n'était pas responsable, ses alliés non plus, et ne pas profiter de cette brèche ne lui rendrait pas la vie.

Elle envoya alors le même message en copie aux deux sénateurs, leur suggérant de favoriser une coalition entre les hutts pro-républicains et ceux préférant se terrer dans la neutralité, dans un front contre un adversaire politique commun, les pro-siths. Puis que les neutres et eux se disputeraient la tête du conseil, et que la neutralité n'était pas si mal, il faudrait les soutenir ! Que les Hutts partisans proposent de voter la neutralité pour renforcer ce groupe ci à l'encontre des pro-siths, et ils seraient majoritaires, en nombre et en puissance. La politique neutre pousserait probablement tout le conseil à rendre les ressortissants à la République pour la laisser se débrouiller avec cette histoire qui avait jusqu'ici plus généré la pagaille chez eux qu'autre chose. Sur le papier, ce plan semblait bon. Mais l'assassinat de Balek ne pourrait que conserver une forte tension lors de cette bataille politique.

Favoriser la neutralité, afin de faire annuler l’exécution forcée des « terroristes » et gagner l'abandon du procès à titre hutt. Tel était la proposition de la jedi aux deux sénateurs et à ses limaces alliées...
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Non, son plan ne lui plaisait définitivement pas, constata Heerlla en écoutant les arguments de Ragda. Trop risqué, même pour quelqu'un ayant son goût pour les prises de risque et les coups de Sabbacc audacieux. Mais là ... non, ça revenait vraiment à bluffer sans rien pour assurer derrière. Elle secoua la tête de dépit. Elle détestait admettre son échec, en fait, mais là ... La mission toute entière était vouée à échouer, dès le départ. Depuis qu'on avait envoyé un groupe hétéroclite de négociateurs, qu'on avait laissé une Sith l'infiltrer tranquillement, et qu'on ne leur avait pas désigné de chef. Impossible de tenter quoi que ce soit, quand on risquait d'être contredit ou même taclé par l'un de ses "alliés" ...

Elle ne se pencha pas moins sur le datapad qu'il lui tendait, étouffant un petit ricanement. Bien sûr, leurs hôtes avaient "oublié" d'exclure de leur réseau de communications l'un de leurs ennemis potentiels ... La ficelle était tellement grosse qu'on pouvait limite parler de corde ! Enfin, chacun avait le droit d'avoir ses petits secrets, après tout. D'autant plus que le résultat était décevant. La Sith manipulatrice ... et bien, manipulait, ou du moins essayait. Quant à la Jedi, quoi qu'elle pensât des manières de la vipère, elle restait impassible, bottait en touche ... Ca, et les habituelles déclarations vaseuses sur la volonté de la Force, elle s'en serait volontiers passée ! Quoi que son collègue Hutt ait cherché à faire en lui offrant cet aperçu de la discussion entre les deux ennemies ancestrales, il allait sûrement être déçu !

La Farghul se redressa et planta son regard dans celui de son interlocuteur. D'une voix douce, mais ferme, elle entreprit de répondre à sa proposition :

- Je ne peux pas vous suivre dans cette voie, Sénateur. Quand bien même nous arriverions à pousser la Sith à s'occuper des otages, Balek ne l'accepterait jamais. Nous ne devons pas oublier que son but est d'impliquer la République dans sa lutte contre la rébellion d'Ylésia. Alors, qu'une Sith notoire s'en charge, ça ne ferait pas ses affaires. Donc, dans le meilleur des cas, nous nous retrouverons bloqué. Et dans le pire ... je n'ai aucune envie d'avoir Balek et la Sith sur le dos.

La Farghul joignit les mains, prit une profonde inspiration et secoua doucement la tête, laissant transparaître un bref moment ses hésitations.

- Non, vraiment, je ne vois que deux issues possibles. La première ... vous parliez de Sabbacc. Il faut savoir se coucher et quitter la partie, parfois. Limiter les pertes. En présentant ces négociations comme un piège tendu à la République par un Hutt mégalomane ... nous pourrions limiter la casse, aussi bien pour notre réputation que pour la République.

Elle venait de faire un superbe pléonasme, soit dit en passant. Mais elle n'avait pas la tête à s'amuser. Elle prit une nouvelle inspiration et vérifia que le brouilleur dissimulé dans son collier était bien actif. Ce qu'elle s'apprêtait à dire pourrait bien lui valoir les fureurs de Balek ... Enfin, après quelques secondes d'hésitation supplémentaire, elle se jeta à l'eau.

- La deuxième issue ... la plus dangereuse, mais celle qui arrangerait nos affaires ... Ce serait de neutraliser Balek. Politiquement ... ou physiquement, si nécessaire.

La Farghul n'ariva pas à retenir une grimace de dégoût à cette idée. Comme tous ses congénères, la violence lui répugnait au plus haut point. Et le meurtre encore plus. Mais il était utopique de croire que Balek se laisserait dépouiller de son pouvoir sans moufter.

- Vous et moi, nous avons les moyens de faire pression sur les Kajdics. A titre personnel, certes, et pas en tant que Sénateur, mais cela importe peu, non ? Sauf que ... et bien, tant que la crainte que Balek leur inspira ne se sera pas dissipée, il sera compliqué de ...

Son datapad l'interrompit à ce moment précis en vibrant. La Sénatrice étouffa un feulement à l'égard de l'appareil et le sortit de la poche où elle l'avait fourré. Un instant durant, son coeur s'arrêta de battre. Non seulement le message qu'elle venait de recevoir, et surtout les implications qui en découlaient, étaient complètement imprévues ... mais surtout ... que cela se soit produit, là, maintenant, alors qu'elle évoquait cette possibilité ... Bon sang, c'était presque un coup à vous convaincre de la toute-puissance de la Force ! D'une main fébrile, elle tendit son datapad à son collègue, murmurant :

- Et bien ... il semblerait que quelqu'un ait eu la même idée que moi ...

Elle se passa la main sur le visage pour se redonner de la contenance. A nouveau maîtresse d'elle-même, son cerveau se mit à tourner à plein régime pour déterminer la marche à suivre. La conclusion vint en un éclair.

- Confirmer la nouvelle, avant tout. Pensez-vous qu'il ait pu simuler sa propre mort afin de mieux piéger ses opposants, Sénateur ? Vous le connaissez mieux que moi, je pense ... Ensuite ... et bien, cela nous ouvre de nombreuses perspectives, si la chose est confirmée ...

Peut-être même serait-il possible de pousser les Hutt à relâcher les ressortissants de la République, après tout ! En toute discrétion, bien sûr, mais ce n'était plus une chimère, si Balek n'était effectivement plus dans le coup ... La Farghul attendait l'avis de son collègue. Après tout, il était sans doute celui qui connaissait le mieux les Kajdics et leurs réactions à ce grain de sable de taille !
Ragda Rejliidic
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Se coucher et sauver ce qui pouvait encore l'être...

Dans son orgueil, Ragda n'avait même pas considéré cette option pourtant incontournable pour tout bon joueur de carte... Putain, quel idiot ! Devait-il cet aveuglement aux craintes qui lui inspirait Balek ? Peut-être... Le gros ver, dès son arrivée, l'avait malmené, l’incitant à miner de l'intérieur cette réunion diplomatique... Fort heureusement la Sith et les divergences de point de vue des Seigneurs Hutt s'étaient chargés de foutre la pagaille, sans son propre concours... Dès lors, il n'avait eu qu'une seule idée en tête : libérer les prisonnier quoi qu'il en coûte... Pourquoi ? Simplement par esprit de contradiction ! Simplement pour montrer au gros Balek que malgré ses menaces, il ne céderait pas ! Oui, telle était la véritable raison de son aveuglement.

La Sénatrice de Farrfin, venait de mettre en relief de nouvelles perspectives, de nouvelles approches... Se coucher... Excellente idée ! Derrière ce visage couvert de poils se cachait une réelle intelligence. Après tout, ces quelques vies ne valaient rien. Oui, l'opinion publique et les médias s'étaient attachés aux otages, les transformant presque en martyr... L'affaire avait pris des proportions déraisonnées, forçant le gouvernement à envoyer cette délégation hétéroclite plutôt que de passer par des voies plus... traditionnelles. Mais au final, que retiendraient les citoyens ? Que les Hutt avaient cherché à les piéger ! Oui, tout cet échec pouvait facilement être reporté sur les Kajidics... Sauf que...

Méditatif, Ragda coupa le son de son datapad avant de l'éteindre complètement... Il avait espéré que la Sith et la Jedi montre leur réelle nature pour convaincre la Farghul de le suivre. Leur échange, très décevant, révélaient pourtant un détail intéressant :

« Vous êtes une personne prudente, et avisée Sénatrice. Pourtant je vois une faille dans votre logique : le Maître Jedi qui nous accompagne. Nous coucher, et repartir la queue entre les deux jambes, accusant les Hutt de nous avoir tendus un piège vicieux... Ce plan aurait été parfait sans cette Jedi... Elle vient tout juste de la dire : elle est ici pour défendre la vie. Qu'arrivera t'il à nos ressortissants si nous jetons l'éponge pour sauver la face ? Ils seront exécutés à titre d'exemple, rien de moins... Et croyez-vous que cette dernière nous laissera faire ? Il y a une question que je redoutais tant a été posée par la Sith : jusqu'où ira Maître Mi pour sauver ces otages ? Jusqu'où ira t'elle pour prouver que ses nobles idéaux sont bien au dessus de toutes nos manigances politiques ? Si nous abandonnons, tout risque de basculer dans la violence. Sans notre soutient, elle pourrait être tentée de les reprendre par la force... Nous avons le cul posé sur une putain de bombe à retardement ! Soit nous repartons avec nos ressortissants... Soit tout explose ! »

Voila pourquoi, inconsciemment, il n'avait pas pensé à cette solution. Quelle connerie de mission diplomatique, perdu d'avance, pipée dès le départ, surtout avec un Sith à bord !

« Et si l'idée de manipuler une Sith vous rebute tant... Ne cherchez même pas à faire de même avec Balek... Ni vous ni moi n’avons la moitié de la perversité requise pour réussir une telle opération... N'oubliez pas qu'en plus de huit cent ans d'intrigues baignées dans le sang et la trahison il est plus que passé maître en la matière ! Cette Sith... Balek... C'est comme si nous avions le choix entre nous faire bouffer vivant par un Rancor ou un Dragon Krayt... »

Après cette dernière remarque, Ragda s'attendit à ce que la Sénatrice lui réponde du tac o tac... Mais ce fut le moment que choisirent leurs datapad pour vibrer, exactement à la même seconde. Soucieux, le Hutt baissa les yeux, avant de sentir ses mâchoires se dérober... Balek, assassiné ?!

La Sénatrice de Farrfin lui tendit son propre datapad, ce à quoi il répondit :

« Oui, oui c'est bon, je viens de recevoir le même message ! Cessez d'agiter cet écran devant mes yeux ! »

Il ressentait désagréable pointe d'agacement, d'énervement... Comme à chaque fois qu'une situation lui échappait... Balek... Putain, impossible ! Et juste au moment où la boule de poil asthmatique parlait de le mettre hors jeu... Qu'allait-il se passer maintenant ? Alors que quelques secondes plus tôt Ragda pestait sur le manque d'options, il fulminait maintenant la totale incertitude qui planait au dessus de leur tête. Tout pouvait arriver...

Incapable de se concentrer, il répondit à l'ultime question de la Sénatrice :

« Simuler sa propre mort ? Je serai tenté de vous dire que tout est possible avec de lui... Même si je doute que son ego sur-dimensionné soit capable d'un tel stratagème. Se faire passer pour mort, ce serait un peu comme simuler une faiblesse, un échec... Ce n'est pas tellement le genre du personnage... Mais, comme je vous l'ai dit : avec lui tout est possible... »

Pour en arriver à simuler sa mort, Balek aurait du se retrouver à cours d'options... Et qu'est-ce que cela pouvait bien lui apporter ? Donner de faux espoirs aux diplomates ? Une stratégie qui manquait cruellement de logique... De toute façon, ils pouvaient retourner le problème dans tous les sens, autant de fois qu'ils le voulaient : ils n'en serait pas plus, pas ce soir. Seule la reprise des pourparlers, dans quelques heures, leur apporterait de véritables éléments de réponse. Soudain pris de fatigue, Ragda décida de mettre fin à cette entrevue, soucieux de prendre un minimum de repos :

« Heerlla, très franchement, je ne sais pas quoi dire de plus... Avec cette nouvelle... Si elle est confirmée... Nous allons devoir tout reprendre à zéro. Toutes nos hypothèses, toutes nos suppositions, tous nos plans tombent à l'eau puisque les données d'entrées viennent d'être chamboulées... Et rien ne nous dis que les Hutt seront plus coopératifs sans Balek à leur tête.

Je vais tenter de me reposer pendant les quelques heures qu'il nous reste, car il ne faut pas disposer de la Force pour devenir que la journée de demain risque d'être très rude... Je vous souhaite une bonne nuit.»


****


Quelques heures plus tard, salle du conseil des Kajidics, 7h57 heure locale.

La question posée la veille trouva rapidement sa réponse. Alors que les Seigneurs du Crime Hutt prenaient leur place respective, Balek ne fit jamais son entrée. Tous reprirent leur position de la veille, au sommet de leur estrade qui dominait les représentants de la République... Tous sauf un : le fier Vogda, qui s'avança pour prendre la place de Chef des Kajidic. Il parla alors d'une voix forte et pleine de condescendance, bien plus que la veille :

« Misérables représentants de la République... A votre visage j'en déduis que la nouvelle du trépas de mon prédécesseur est parvenu jusqu'à vos oreilles... »

Tout en prononçant ces mots, il tourna les yeux vers le groupe de Hutt ouvertement pro-République. Puis continua :

« Au moins votre venue sur Nar Shaddaa aura eu du bon... Le conseil avait réellement besoin d'un coup de neuf. Les méthodes de feu Balek datait d'un autre temps... »

Il croisa ses petits bras sur son énorme énorme poitrine tout en lançant un regard de défiance :

« Au nom de l'autorité que m'a octroyé les représentants des Kajidic, vous êtes tous les quatre en état d'arrestation !

Hier soir, une personne s'est introduite par effraction dans nos prisons, détruisant au passage nos caméras de sécurité... De plus, nos techniciens ont identifiés une intrusion non autorisée dans nos systèmes informatiques !

A la seconde où je vous parle, un contingent d'hommes armés est en train de fouiller vos quartiers respectifs, à la recherche de preuves, puisqu'il nous est impossible en l'état d'identifier le ou les coupables de ces actes ignobles ! Toutes les bandes vidéos et audio des systèmes de surveillances de vos chambres ont été effacés ! Bande de lâches ! Vous ne méritez pas la confiance que l'on vous porte ! »


Il marque une pause d'une dizaine de seconde, avant de reprendre, sur un ton plus malicieux :

« Toutefois, si le ou les responsables se dénoncent... Et bien, peut-être pourrions nous envisager d'échanger sa vie contre celles de vos ressortissants prisonniers.... »


Ragda soupira. Ce Vogda n'avait presque rien à envier à Balek... Échanger quelques citoyens lambda contre un Sénateur ou une Jedi... Évidemment qu'il serait gagnant au change ! Il comptait sur le fait que la Sith, son alliée, ne pouvait être la responsable de tels méfaits... Et donc, en plus de gagner un otage plus précieux, il prouverait aux Hutt pro-République qu'on ne pouvait faire confiance à la plus grande démocratie de cette galaxie... D'une pierre deux coups !

Sauf que...

Sauf que Ragda n'était pas un débutant en piratage informatique... Très loin de là... Si cette intrusion avait été repérée, c'était bien parce qu'il l'avait permis...

Alors que Heerlla avait quitté sa chambre, la veille, il s'était à nouveau connecté aux serveurs du bâtiment, effaçant soigneusement chaque vidéo et chaque fichier audio. Puis, il s'était amusé à reconfigurer son adresse réseau locale, afin de faire croire aux systèmes de sécurité que la connexion venait d'ailleurs...

Enfin il avait subtilement effacé les données, afin que seule une connexion directe depuis l'intérieur de leurs quartiers puisse permettre aux investigateurs de déterminer l'identité du pirate informatique... Ce n'était plus qu'une question de temps...



Finalement le couperet tomba. Dans sa mégalomanie, Vogda fit apparaître le visage du responsable des investigations, un humain mâle dans la fleur de l'âge, sur un holoécran géant :

« Seigneur ! Nous avons pu identifier la connexion entrante responsable de l'intrusion... Il s'agit du terminal de la chambre N°205... Attribuée à... Darth Ynnitach. »


Le visage de Vogda se décomposa, tandis que celui de Ragda irradiait de plaisir. Avec un peu de chance, la Sith allait même croire que le nouveau Maître du Conseil cherchait à la piéger ! Tel était pris qui croyait prendre... Balek devait rire dans sa tombe...
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Darth Ynnitach restait à contempler la ville qui s’étendait au loin. Ses sens ouvert à la Force et aux sensations qu’elle véhiculait. Néanmoins malgré cette quiétude, la Sith ne pouvait s’empêcher de se dire que cette rencontre avec la Jedi avait été trop brève. Peut être aurait-elle dû s’ouvrir à elle, ou du moins un peu. Surtout que cette prestation aurait été meilleure que celle qu’elle venait de faire. Finalement, la Dame Sith poussait un long soupir de dépit. La journée avait été longue et celle de demain n’en serait pas meilleure. Autant aller prendre un peu de repos et méditer sur tout cela. C’est du moins l’idée qu’en avait la Sith avant qu’un bruit de pas ne se fasse entendre derrière elle. Inutile de se retourner pour savoir qui s’était, l’un de ses gardes du corps humain qui l’accompagnait, la femelle, alors que le mâle restait sur le pas de la porte à surveiller le couloir.

*Tant pis pour le repos, alors…*

-Madame… Dit la femme en tendant le datapad de la Sith.

La Dame Noire des Sith survolait les lignes écrites dans un Aurebesh des plus lamentables. Au vu du style, il ne pouvait que s’agir de Vogda. Elle voyait les mots «Balek » et « mort ». Ecarquillant ses yeux, n’arrivant pas à y croire, elle relisait plus lentement le message. Vogda l’informait que Balek était mort. Oh elle l’imaginait sans mal à se délecter de la mort de ce Hutt devenu gênant pour lui au fil des années.

Mais pour l’heure, Darth Ynnitach bouillonnait de colère. Une colère qui risquait à tout moment de muer en rage. Sa main qui tenait le datapad, commençait à le serrer fortement. Bien qu’elle soit prompte à se laisser emporter, elle essayait de se dominer et de ne pas se laisser aller à cette colère. Dans un effort presque surhumain pour elle dans ces circonstances, elle éteignait l’appareil et le rendait à la jeune femme qui lui faisait face. Essayant de rester impassible et à peine perturbée par la nouvelle, Darth Ynnitach quittait le balcon pour rentrer à l’intérieur dans la chambre qui lui était attribuée. Une fois à l’intérieur, allant à l’encontre de sa méfiance paranoïaque, la Sith se servait généreusement du pichet de vin présent dans sa chambre depuis son arrivée. Non pas que cette picrate de Hutt soit délicieuse, mais en la circonstance, elle avait besoin de se calmer. Le reste de la nuit fut difficile.



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La matinée était déjà bien avancée lorsque le conseil Hutt, les envoyés de la République et que La Dame Noire des Sith étaient réunis dans la salle d’audience de la veille. Comme hier, les tensions étaient lourdes, mais ce n’étaient plus les mêmes. Cette fois c’était de la méfiance, voir même une hostilité quasi unanime des Hutts envers la République. Tout le conseil était présent, sauf Balek bien sur… et un autre. Vogda lui aussi. L’esprit de la Sith s’échauffait. Que lui était-il arrivé ? Avait-il été « muselé » lui aussi ? Finalement la réponse arrivait, le Hutt faisait son entrée et prenait la place du roi, celle de Balek. Comme la Sith s’y attendait, Vogda ne devait pas être étranger à la mort soudaine du patriarche Hutt qu’était Balek, mais ce qui la gênait, c’était qu’elle n’était pas au courant de ça et que durant leurs deux discussions il n’avait jamais été question de tuer ce vieux Hutt.

A l’annonce de leurs arrestations à tout les quatre, Darth Ynnitach faillit se lever et protester. Au fil des secondes, elle se demandait vraiment à quoi il était en train de jouer ce petit salopard ! Balek était un roublard et un sacré génie de la manipulation. Vogda n’était qu’un vermisseau, utile jusqu’à un certain point à la Sith, mais réciproquement. Et visiblement, leur alliance allait toucher à sa fin si les choses continuaient ainsi. Mais la plus grosse surprise restait à venir. Dans une attitude dédaigneuse, voir carrément idiote aux yeux de la Sith, Vogda montrait en direct les conclusions de l’enquête. Et le comble, c’était elle que l’on accusait ! Elle ! De colère elle dévisageait le Hutt qui semblait perdre de sa superbe, allant aux représentants de la République. L’air presque heureux de Ragda en devenait même suspect.

-Sa ne prouve rien ! Dit-elle en se levant de son siège. D’autant que votre seule preuve est un bidouillage d’ordinateur. Comme si j’avais besoin de ça pour passer inaperçu. Dois-je vous rappeler que les pouvoirs des Sith, tout comme ceux des Jedi, chose que maître Laksh’Mi pourra confirmer, peuvent nous permettre de nous rendre invisible ou presque ? Alors se ne sont pas vos caméras et micros qui inondent nos chambres qui auraient pu y faire quoi que se soit. De plus, nous n’avons pas encore vu l’hypothétique cadavre de Balek et si vous en êtes à chercher à des preuves, c’est que vous ignorez comment il est mort ! Si c’est le cas, soit c’est l’un d’entre vous, ou l’ensemble, ou alors et connaissant Balek, il serait encore en vie… Et que tout ceci ne serait qu’une pure machination de sa part !

Elle faisait un geste de la main à l’un de ses gardes du corps, l’humain mâle.

-Mais… puisque nous en sommes à parler de technologie, si je souhaitais bloquer les caméras et les micros dans les chambres, rien de plus facile. Vous n’avez pas trouvé ce genre d’appareil dans les chambres.

L’homme en sortait un d’une petite sacoche. L’objet en lui-même ne payait pas de mine et ressemblait à un objet de décoration, typiquement Sith.

-Ca, une fois activé, bloque vos caméras et micros, les rendant inopérant. Sachant que je suis entré en contact avec mes « collègues » de la République, ou leur homme de main concernant la sénatrice Stieen. Alors pourquoi me serais-je embêtée à pirater vos sytèmes. D’autant que je rajouterais que c’est très stupide de votre part de nous avoir laissé un accès à vos systèmes de sécurité par le biais de ces terminaux… Très étrange vos manœuvres, « Grand » Vogda…


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Malgré l’apparence qu’ils donnaient, le Conseil Hutt n’était pas unis. C’était déjà le cas avant et cette désunion est encore plus forte aujourd’hui. Vogda avait fait, durant la nuit, grâce au soutien intéressé, ou en les achetant, les autres Hutts favorables à la politique pro-Sith. Pourtant il en restait certains qui étaient pro-République, restant silencieux pour le moment et les quelques modérés aussi. Visiblement Vogda avait véritablement pris l’ascendant sur le cadavre de Balek. Pour les Hutts le meurtre et le complot réussit pour une prise de pouvoir et une décision forte par la suite, était digne de respect. Et il est vrai que la situation de Vogda actuelle l’était. De rage, ce dernier coupait la communication avec le responsable de l’enquête. De suite, dans son esprit se mettait en place le doute que cet homme lui était acquis.

-Je dois reconnaître que c’est en effet très troublant, Dame Ynnitach. Pour ce qui concerne Balek, nous pouvons tous vous confirmer qu’il est mort et que c’est moi, Vogda, qui reprend les rênes de cette vénérable assemblée qu’est le Conseil Hutt. Mais je crains que nos… clivages ne rattrapent nos négociations…

Il se tournait vers ses collègues, regardant chacun tour à tour et s’exprimant en Huttese.

« -Je suis près à croire que la Dame Noire ne peut être coupable et qu’il s’agit, une fois encore, d’une fausse manœuvre de la part de certains pour malmener notre position dans les négociations et pire encore, la mienne ! »

Des protestations ou des affirmations en Huttese, bien évidement, étaient échangées entre eux. Pour finalement trouver un compromis. Il était étrange qu’il soit vite trouvé, mais au moins cela aurait la bonne idée de calmer les tensions pour le moment.

-Nous avons décidé de poursuivre, sans prendre en compte la mort regrettable de Balek… Vogda semblait savourer pendant quelques secondes sa phrase avant de reprendre. Bien entendu, une fois le sort des otages réglés, nous nous replongerons sur cet incident. Et… il serait fâcheux que se soit l’un d’entre vous… Son regard s’appuyait sur Darth Ynnitach dans un premier temps, avant de venir se porter sur les trois envoyés républicains avec un peu plus de méfiance que sur la Sith.
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La situation se complexifiait encore...
Ce matin là, de nouveau présentés devant les Kajiidics, Les ambassadeurs plus ou moins légitimes étaient une fois de plus pris en tenaille, malgré la disparition de Balek l'intraitable.

Celui qui prenait sa place, Vogda, avait l'air plus maladivement pervers encore, bien que moins adroit et moins
malicieux que son prédécesseurs, qui était également plus imposant physiquement. Vogda avait l'air d'un clown, ou d'un pantin, relativement pour un Hutt, avec ses airs dégingandés et sa face tordues, presque maigrichonne en comparaison de ses congénères.

Sous l'injonction à se dénoncer pour sauver les otages, la responsabilité de Laksh'mi et sa dévotion au service de la Vie ne lui imposait qu'une attitude possible. Combien même la Togruta n'aurait été celle à blâmer, elle se serait fort probablement désignée coupable pour enfin trouver une issue à leur mission.
Mais on ne lui laissa pas le temps, pas tout de suite du moins, de régler l'affaire. Apparemment, quelqu'un voulait faire porter le chapeau à Ynnitach... Car c'est bien elle que les « preuves » accusaient. Et puisque cela ne pouvait être son œuvre de sith, ne restait que les hutts pour une telle manigance... La Fargull, elle ne l'en croyait pas capable. Restait à savoir s'il s'agissait d'un hutt local, ou bien du hutt ambassadeur. Ragda pouvait il avoir été au courant de la culpabilité de la jedi, et tenté de lui sauver la mise ainsi ? Il était plus probable que ce fut ses contacts pro-républicains, qui, co-responsables de la mise hors-fonction du système de surveillance, qui tentaient de se dédouaner mutuellement tout en court-circuitant leur ennemie commune.

Si ce retournement de situation pouvait présenter des avantages stratégiques, Laksh'mi n'en demeurait néanmoins pas d'accord avec cette fourberie. Ynnitach était peut être une sith coupable de bien des crimes et qu'il faudrait un jour capturer et présenter devant la justice, lui faire porter le chapeau pour quelque chose dont elle était innocente, cela pour s'épargner elle malgré ses propres torts, n'était pas juste. Et elle ne le laisserait pas faire.

Cependant, pas besoin d'intervenir pour innocenter la Dame Noire, qui démontrait avec merveille par elle-même le ridicule d'une telle accusation !


- Si je puis prendre la parole...
commença la maîtresse jedi, décidée à avouer sa seule responsabilité,
les prisonniers républicains peuvent être libérés, car je suis en mesure de vous livrer la personne qui a neutralisé vos caméras et s'est introduit dans le système de sécurité...

Mais on l'interrompit. C'était le porte-parole des pro-républicains.

- N'en avons nous pas bientôt fini ? Va-t-il nous falloir une semaine entière pour leur rendre leurs
ressortissants et se débarrasser de cette ridicule affaire ?


Il semblait ne pas vouloir laisser la togruta se dénoncer. Logique. Si un représentant de la République était reconnu
coupable de traîtrise sur le territoire hutt, aucune chance de mener son parti vers la victoire et vers un traité. Qui plus est, si c'était lui l'auteur des trucages pour dénoncer Ynnitach, le fait de prouver son innocence reviendrait à faire mener une enquête sur la falsification des preuves, et donc, le menacer directement.
Mais lui aussi fut interrompu, par Vogda.

- Tu n'as pas la parole Bojuu, et si toi et tes méprisables partisans en avez assez de siéger, alors quittez les lieux et laissez la justice être rendue !

La tension entre les hutts était toujours autant exacerbée, et la seule chose qui pouvait tous les sauver, c'était cet espoir de coalition. Mais elle ne pouvait attendre et miser la vie des prisonniers sur un pari. Elle avait promis à ces
hommes et femmes de faire son maximum pour les tirer de là. Même s'ils étaient coupables, même si c'était pour les conduire devant la justice de Coruscant où ils seraient jugés. Elle n'avait pas d'autre alternative aussi viable. Et puis, elle était jedi. Elle trouverait peut être une manière de s'en tirer par la suite... Et si pas, elle avait prêter serment de donner sa vie pour les autres. Elle irait jusqu'au bout s'il le fallait, pour défendre ses principes.

Une pensée pour Nahla la traversa avant qu'elle ne reprenne la parole, de « force ».

- JE suis coupable ! C'est moi qui ait utilisé mes pouvoirs contre votre système. Inculpez-moi, et libérez les ressortissants, comme promis. Je me livrerez à votre « justice » sans résistance...

La stupeur de l'assemblée fit peser un silence soudain durant quelques secondes avant qu'à nouveau quelqu'un s'exprime.


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