Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Les crédits en folie... Le plus grand et le plus luxueux casino de Bakura, et des trois secteurs aux alentours. Temple du vice pour certains, paradis des chanceux pour les autres… Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet établissement ne laissait pas indifférent… Soit on le dévorait du regard, se laissant hypnotiser par le jeu des roulettes, le son des holomachines à sous… Soit on lui crachait dessus, écoeuré par cette débauche d’argent, par toutes ces femmes se trémoussant à moitié nue, suspendues à des barres ou enfermées dans des cages fluorescentes, donnant vie aux éclairages psychédéliques qui balayaient les salles de jeu privée.

Fort de cette réputation sulfureuse, l’établissement de jeu attirait quantité de joueurs et de voyeurs de toute sortes, des riches, des moins riches, hommes, femmes, non humains… Tout ce que Bakura avait de pire et de meilleur. Peu connu du reste de la galaxie, la plupart des étrangers étaient des voyageurs de passage, attirés par la curiosité, ou l’envie de dépenser une solde durement gagnée. Quant aux autres… Ils venaient des quatre coins de la galaxie, afin de participer aux « spéciales » : Des parties privée ou les mises dépassaient rapidement le million de crédit… Des parties de dés, de roulette, de Pazaak… Il y avait peu d’endroit où l’on pouvait ainsi croiser, autour d’une même table, milliardaires, politiciens véreux et chefs mafieux… Tout ceux qui ne savaient plus quoi faire de leurs crédits, qui étaient prêt à mettre en jeu des sommes faramineuses afin de sentir couler dans leur veines le feu de l’adrénaline, la morsure du stress.

Mais les crédits en folie étaient plus qu’un simple casino… C’était un établissement de luxe. Bien qu’il ne fut le plus haut des gratte-ciel de D’aar – trente cinq étages seulement – sa forme pyramidale, massive, tranchait à coté des autres structures, circulaires, filiformes. Sa base, rectangulaire, occupait une superficie de six mille mètres carrés. Ce rez-de-chaussée aux dimensions titanesques était entièrement occupé par des boutiques de luxes en tout genre : bijouteries, maroquineries, chapelleries, enseigne vendant des tenues élégantes et totalement hors de prix. L’entrée du casino, commençait seulement au premier niveau… Et continuait sur les quatorze étages suivants… Les dix derniers niveaux, eux, étaient totalement privés, appartenant à l’unique propriétaire de cet édifice : le Sénateur Républicain Ragda Rejliidic, un Hutt exilé sur Bakura depuis douze ans.

Une particularité architecturale frappait immédiatement l’œil qui entrait en ces lieux : l’espace. L’architecte et les ingénieurs avaient réussi à concevoir une structure autoportante : le bâtiment n’avait besoin d’aucune cloison intérieure pour se maintenir en position et résister au passage du temps… Et tout cet espace grouillait de monde, de bruits… Une véritable fourmilière ou le tintement des crédits se mélangeait aux conversations, aux cris de joies ou de désespoir.

Les étages ne s’empilaient pas comme dans les immeubles plus classiques. Chaque niveau était ouvert sur le précédent, comme une succession de mezzanines. Depuis les rambardes en marbre blanc, il était possible de juger de la hauteur de l’édifice, en ayant une vue plongeante sur les machines à sous et les joueurs des étages au dessous. Ces immenses balcons étaient supportés par de larges piliers circulaires, lisses, en grés de Coruscant, une pierre presque aussi noire que l’espace insondable séparant les galaxies. Seuls les trois derniers niveaux échappaient à cette règle : réservés aux personnalités les plus riches, ils étaient équipés de baies panoramiques aux vitres sans teint, permettant aux pensionnaires des salons privés d’observer le bas peuple tout en restant invisible aux yeux du plus grand nombre… Et c’était justement dans ces lieux fermés que se passaient toujours les choses les plus intéressantes…

Ragda, jubilait. Bakura, son casino, son territoire… Il était de retour depuis quelques heures à peine, mais c’était comme s’il n’avait jamais quitté les lieux… Rien n’avait bougé. Ses appartements demeuraient inchangés. Calme et sérénité. Il avait tout de même passé les deux dernières heures à visionner en vitesse accélérée les vidéos des caméras de surveillance dissimulées un peu partout dans les dix niveaux qui lui étaient réservés…Histoire d’être sur que personne n’avait mis les pied dans ses quartiers...

Rassuré de ne voir aucune image bouger, le Hutt passa sur les caméras dissimulées dans les salons privés. S’il avait décidé de rentrer aujourd’hui, ce n’était pas un hasard. Ce soir avait lieu l’une des « spéciales ». Déjà les premiers invités fortunés commençaient à prendre place autour des tables de jeu, tandis que ses danseuses occupaient tous leurs regards. Même lui ne savait qui viendrait. Il se contenait de diffuser les dates via des réseaux discrets, des personnes de confiance qui pratiquaient à merveille l’art du bouche à oreille. Rien n’était écrit, personne ne confirmait sa présence ou n’indiquait son absence… Et c’était justement ce manque total de traces écrites et informatiques qui faisaient le succès de ces petites soirées. Un anonymat total, une discrétion parfaite. Ces salles étaient même équipées d’ascenseurs permettant d’entrée et de quitter les lieux sans être vu, reliés directement aux garages souterrains où étaient garés les speeders de luxe.

Il était temps. Ce soir lui aussi allait participer au jeu.

Glissant sur le sol lisse de son bureau, le Hutt gagna son dressing. Après avoir passé en revue ses tenues les plus luxueuses, il se décida pour un pochon aux couleurs sombres, fait d’un tissu dont les reflets à la lumière artificielle viraient du bleu marine au vert sapin. Le col était brodé de fils d’or, qui formaient des mots en Huttais, le langage maternel de Ragda. Ces mots étaient tirés des légendes de son peuple, et racontaient l’exode des Hutt après la destruction de leurs deux soleils. Ces anciennes histoires lui rappelaient combien ses ancêtres avaient été tenaces. Cette pensée le galvanisait et lui inspirait une confiance en lui à la limite de l’arrogance.

Ce soir il allait jouer, et il allait gagner.

Quinze minutes plus tard, le Hutt glissait sur le permabéton laqué noir du plus « VIP » de ses salons privés. En poussant la double porte battante capitonnée de soie rouge, il lança, d’une voix grave et assurée :

« Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs… Bienvenue à vous ! Que les jeux commencent ! »
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Heerlla contint un soupir de soulagement. L'ambiance caractéristique des casinos avait d'ordinaire un effet extrêmement apaisant sur ses nerfs, et cette fois-là ne faisait pas exception à la règle, loin de là. Après cette dure et éprouvante semaine passée au Sénat, qui lui avait amené un sacré lot de soucis et de maux de têtes (cette satanée réforme budgétaire, surtout), cela lui faisait un bien fou de pouvoir se détendre un peu, en toute liberté. Enfin, en toute liberté ... elle ne baissait pas pour autant sa garde. Et, d'après le coup d'oeil qu'elle glissa en direction d'Anyado, lui non plus. En même temps, elle n'en attendait pas moins du Cathar qui lui servait de garde du corps autant que d'homme de main depuis maintenant cinq ans. Heureusement que ni lui, ni elle n'étaient sensibles aux charmes des danseuses. L'un par pur professionnalisme, l'autre par manque complet d'intérêt, même si elle devait reconnaître qu'elles étaient douées, et que ce spectacle était agréable à l'oeil. Mais la Farghul avait d'autres choses en tête que ce spectacle destiné à attiser les ardeurs de quelques soit-disant mâles ...

Elle parcourut la table où elle était assise des yeux, et, si elle prit soin de maintenir son habituelle façade de nonchalance, son cerveau et son attention se mirent aussitôt en marche. En quelques secondes, toute pensée parasite fut évacuée, devant le spectacle qu'elle avait sous les yeux. Elle avait déjà entendu quelques vagues rumeurs à propos de ces parties organisées par le casino Les crédits en folie, mais elle n'avait jamais pu se libérer pour y assister depuis qu'elle avait atteint le rang nécessaire. Et elle devait bien avouer qu'elle n'était pas déçue ! Bien sûr, elle ne pouvait pas reconnaître toutes les personnes présentes autour de la table, mais elles n'appartenaient pas aux masses laborieuses !

* Lui, c'est un milliardaire corellien ... spécialisé dans le fret, je crois ... et lui, un industriel kuati ... là, un seigneur criminel de la Bordure Extérieure ... et là ...*

La Sénatrice de Farrfin fut brutalement interrompue dans son effort mental par la forte voix qui résonna dans le salon, souhaitant la bienvenue aux V.I.P réunis dans ce salon, et signalant le début des jeux. Elle dissimula parfaitement la pointe de surprise qu'elle ressentit en le reconnaissant. Allons bon ... le Sénateur Rejliidic. Bien sûr, elle savait que le casino lui appartenait, mais de là à le voir s'insérer parmi ses invités ... Inattendu. Et une aubaine pour la sénatrice. Au cours du débat, elle s'était faite son idée sur le Sénateur de Bakura. Intéressant personnage. Et un adversaire redoutable. L'occasion de le connaître un peu mieux ne pouvait pas se refuser !

Pour le moment, toutefois, elle allait l'ignorer un peu et jouer comme les autres. Pas la peine d'attirer l'attention en s'intéressant ouvertement au Hutt. La soirée serait longue, une occasion finirait bien par se présenter. Elle se concentra sur la partie de Sabacc qui débutait à sa table, et regarda les deux cartes qu'on venait de lui donner. Le Trois de Sabre et l'Etoile. Pas mal pour débuter. Elle relança le pot, et se concentra sur ses adversaires.



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Ragda Rejliidic
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Ce soir, ce serait du Sabacc.

A cette pensée, le sourire de Ragda Rejliidic s'étira encore un peu plus. C'était son jeu de carte préféré... A comparé, le Pazaak n'avait aucune saveur. Le Sabacc reposait certes sur une part de chance... Mais surtout sur une grande maîtrise de soi, une grande maîtrise des émotions qu'on laissait paraître ou non afin de tromper l'adversaire et de lui faire croire qu'il possédait la meilleure main. Ce jeu était tellement jouissif... Surtout lorsque l'on jouait avec des sommes pareilles. Dans la mallette qui trônait à coté de lui sur son chariot répulseur, il disposait d'un million de crédit, qu'il n'hésiterai pas à miser en temps voulu.

Contrairement à ce qui se passait dans le reste du casino, ici on ne jouait pas avec des plaques et des jetons... Rien n'était plus émulant que de voir des centaines de milliers de crédits étalés sur la table, n'attendant qu'une main gagnant pour être ramassés pour un fruit mûr.

Le Hutt s'installa à la table, et observa quelques secondes ses quatre adversaires. Il les connaissait tous au moins de vue... Ils étaient tous déjà venu au moins une fois... Sauf la Sénatrice, à moins que sa mémoire ne lui fasse défaut. Elle était assise à sa gauche, accompagnée d'un garde du corps Cathar. Sur sa droite, le regard dans le vide, se tenait l'un des hommes les plus riche de la galaxie, régulièrement dans le top « 100 » des personnalisés des plus influente de la République : Roger Khanid, directeur général de la société corellienne de transport : Khanid Corellia Transport (KCT). Cet adversaire était réellement dangereux... Car le milliardaire n'hésitait pas à sacrifier des sommes colossales pour déstabiliser ses partenaires de jeu.

En face de Ragda, se tenait deux autres hommes. Brin Lastor, numéro deux de l'un des plus gros équipementiers des chantiers orbitaux de Kuat. Si l'on ignorait la Sénatrice, dont il ne connaissait pas encore le cercle d’influence, il était le personnage le moins riche et le moins puissant de cette table... Mais il allait certainement jouer là dessus pour que les autres le sous-estiment. Il jouerait probablement la prudence, et attendrait la moindre erreur pour agir. A son coté était assis un type patibulaire, bien qu'habillé en costume hors de prix : Rognar Ner'Hutt. Dans sa langue natale, Ner'Hutt signifiait : le tueur de Hutt. Ce grand seigneur du crime, était réputé dans toute la bordure extérieure pour marcher sur les plats de bande des clans Hutt, principalement sur des mondes paumés comme Tatooine, positionnés aux extrémités des routes commerciales les plus fréquentées. Son organisation, Frénésie, trempait dans tout ce qui était illégal : trafic de drogue, prostitution, piraterie, contrebande... Jusqu'à présent, grâce à une politique de terreur, il avait su faire taire tous les témoins de ses exactions, sortant blanchi des dizaines de procès que la République lui avait collé sur le dos... Et lui, Ragda, qui était-il pour juger quelqu'un ? Tant que ce type ne serait pas déclaré coupable et hors-la-loi, il n'aurait aucune raison de refuser sa richissime compagnie. Ce gars était une vrai tête brûlée, il n'avait que faire de perdre ou de gagner, il venait ici juste pour ressentir l'adrénaline du jeu. Par définition, il serait impossible à cerner une fois la partie commencée.

Ils étaient tous accompagné d'un ou deux hommes de main. Bien que les armes étaient strictement interdites, Ragda se doutait que certains n'avaient pas hésité à dissimuler une arme blanche dans leurs affaires personnelles... Cela le fit sourire. Ce que personne ne savait, c'était que cette salle était équipée de faux plafonds, dans lesquels se dissimulaient des tourelles blasters automatiques. Au moindre danger, si sa propre vie était menacée, il n'hésiterai pas déclencher un feu nourri... En prêt de dix ans d’existences, il n'avait jamais eu à user de cette sécurité... Et cette fois ne serait probablement pas différente des autres.

Le droïd, arbitre et donneur de la table, pris alors la parole, annonçant rapidement les règles du Sabaac, que tout le monde connaissait... Et les mises de la soirée :

« Le première mise commence à 500 crédits. A chaque partie, la mise de départ devra être supérieure à la mise initiale de la partie précédente. Les mises initiales supérieures à 100.000 crédits ne sont pas autorisées lors des trois premières parties. Le bouton du champs d'interférence est positionné sous la table, une simple pression de la main ou du genou suffira à bloquer la valeur de la ou les cartes tenues en main... A votre plus grande discrétion donc.... »

Le droïd marqua la pause réglementaire de trente secondes, celle qui donnait une ultime chance aux joueurs de quitter la partie sans y laisser le moindre crédit. Puis il annonça :

« Première partie... Distribution des cartes »

Ragda soupira intérieurement en observant sa première main de la soirée... Le « onze » de Pièces... et la Balance... Pour un score total de « zéro »... Abusé... Toutefois le Hutt ne laissa rien paraître... Si aucun des joueurs n'annonçait sur ce premier tour, les cartes changeraient de valeur... Tout était encore possible...

Il suivi donc la mise, relançant même de cinquante crédits.

Habituellement, dans ce genre de partie, le silence était plutôt de mise. Les joueurs venaient ici pour jouer, pas pour faire la causette. Mais Ragda avait observé la Sénatrice de Farrfin du coin de l’œil, elle même lui avait jeté un regard. Sa présence ici l'intriguait. Aussi, le Hutt rompit le silence pour une question anodine :

« Sénatrice, quelle joie de vous accueillir, vous avez fait bonne route depuis Coruscant ? »

Cette ouverture n'était pas totalement innocente. Parler ferait passer plus vite le temps nécessaire au changement de valeur des cartes, tout en dissimulant totalement l'impatience du Hutt...
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- Monotone et long, mais tranquille, comme bien souvent. Non pas que je m'en plaigne. Et puis, quand je vois la qualité de votre accueil, je constate que venir ici valait bien ce petit désagrément. Même si je ne m'attendais pas à ce que vous participiez à cette partie à nos côtés.

Tout en bavardant, la Sénatrice fit un rapide bilan sur le jeu en cours. Alors comme ça, le Hutt venait de relancer. Heerlla le suivit sans hésiter, ainsi que tous les autres joueurs de la table, mais pas un n'essaya de relancer. Pas étonnant. Tout le monde en était encore à jauger son adversaire, et ce n'était pas vraiment le moment de prendre des risques. Enfin, c'était ainsi qu'ils devaient voir les choses, autour de la table. Bref. Elle regarda la carte que le donneur venait de lui refiler. L'Endurance. Hé bé. La Force devait être avec elle. Total de - 22. Pas la meilleure main possible, mais presque. Presque. Alors, que faire ... relancer, en espérant que les autres suivent ? Balancer le tout dans le champ d'interférence ? Mais alors les autres se douteraient qu'elle ne bluffait pas. Hmm ... Ou bien attendre, en espérant que la valeur de ses cartes ne change pas trop ?

*D'un autre côté ... c'est que le premier round ...*

La Farghul se décida rapidement. Elle n'allait pas non plus attendre passivement. Ce n'était pas son style. Elle jeta ses cartes dans le champ d'interférence, figeant leur valeur, et relança de 300 crédits, un sourire de défi sur le visage à l'attention de ses concurrents. Alors, allaient-ils mordre à l'hameçon, ou pas ? De toute façon, cette manche n'était pas cruciale, loin de là. Mais les réactions des autres seraient intéressantes pour la suite ... Sans quitter des yeux ses concurrent, elle tourna la tête en direction du Hutt, poursuivant la conversation sur un ton badin :

- J'imagine qu'il doit vous peser de voyager autant, Sénateur ? Après tout, la distance entre Coruscant et Bakura est loin d'être négligeable. Heureusement que Farrfin n'est pas dans la même situation, ou je serais devenue folle. J'espère au moins que votre yacht spatial est confortable ?

Khanid suivit, et relança même de 200 crédits. Bluff ou pas bluff ? Hum hum .... Brin Lastor se coucha. Rognar Ner'hutt suivit Khanid. Ah. Bon, jusque-là, rien d'étonnant de la part des trois gugusses. Prise de risque pour l'un, prudence pour l'autre, et un côté rien-à-foutre-de-claquer-de-la-thune pour le dernier. Rien qui n'allait à l'encontre de leur réputation. Et qu'allait donc faire le Sénateur Reijdic, hein ? Autant elle connaissait plutôt bien la réputation des trois autres lascars, autant elle progressait à l'aveuglette en ce qui concernait son collègue. Mais elle savait juste qu'il ne fallait pas du tout le prendre à la légère. Ce serait une erreur monumentale, pour ne pas dire fatale !



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Ragda Rejliidic
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« Sénatrice Stieen... Heerlla... M'autorisez-vous à appeler par votre prénom ? Les titres n'ont aucune importance ici, ce qui compte c'est le goût du jeu et de l'aventure...

Et oui, comme vous le découvrirez peut-être ce soir, je suis plein de surprise... J'aime être là ou l'on ne m'attend pas... »


« T'as pas un peu fini de draguer la Farghul ? Tu relances ou tu te couches ? »

Ragda lança un regard noir à Rognar - qui ne détourna pas les yeux - mais se contenta seulement de grogner pour manifester sa désapprobation. Le Hutt peinait à l'admettre, mais le Seigneur du Crime avait parfaitement raison : il devait jouer... et il allait jouer...

« Et bien, je suis, et je relance de 100 crédits ! »

A cete annonce, Khanid haussa un sourcil, surpris, et ne pu s’empêcher de commenter le choix du Hutt :

« Vous relancez sans même avoir regardé votre main ? Décidément, Ragda, vous êtes à la hauteur de votre réputation de joueur suicidaire... La soirée promet d'être... enrichissante, si vous me pardonnez l'expression... Mais aurez-vous autant d'aplomb lorsque les mises commenceront à monter...»

« ... Si je ne vous ai pas déjà éliminé de cette table d'ici là... » conclut le Sénateur de Bakura.

Le milliardaire éclata d'un rire franc et jovial, profitant de cette accalmie dans le jeu pour sortir un étui à cigares en or massif.

« J'aimerai bien voir cela ! La dernière fois, c'était tout juste si vous n'aviez pas du miser votre Yacht pour vous refaire... Un cigare ?» demanda t'il à ses partenaires de jeu en leur tendant l’étui.

Rognar refusa, prétextant, dans un langage fleuri, qu'il ne touchait pas aux substances « légales ». Ragda, quant à lui, accepta, puis continua, avec un large sourire carnassier :

« Cette fois, c'est vous qui allez miser votre yacht mon cher Khanid... »

L'autre, les lèvres à présent monopolisées par l'immense cigare hors de prix, n'eut pas le temps de répondre... Son visage venait de changer de couleur, passant du brun « UV » au blanc cadavérique... Il ne su contenir ni sa surprise ni sa frustration une seconde de plus :

« Putain fait chier ! »

Le champs d'impulsion venait de faire son office, modifiant les valeurs de toutes les cartes présentes sur la table... Sauf celles de la Sénatrice de Farrfin. Ragda ne put s'empêcher d'ironiser :

« Je vous ai connu meilleur acteur Khanid... Vous perdez la main... Si vous me pardonnez l'expression.»

Le milliardaire ne répond même pas, se contenant de recracher la fumée de son cigare au visage du Hutt. Ce dernier, satisfait de son trait d'esprit, se tourna vers Heerlla :

« Avant que nous ayons été coupé, je m’apprêtais à vous répondre. Effectivement Coruscant et Bakura sont aux antipodes l'une de l'autre... Mais fort heureusement mon yacht est rapide et surtout très confortable. Ces voyages me laissent tout le temps de méditer les affaires en cours, et d’affûter mes arguments...

Souhaiteriez-vous le visiter ou même effectuer le voyage de retour en ma compagnie ? L'essayer c'est l'adopter, vous ne voudrez plus jamais le quitter...»


« Putain, vous jouez ou merde ?! » s'impatienta Rognar.

« ... Mais notre Seigneur du Crime a encore une fois raison... Permettez-moi tout de même de vous poser une dernière question : pourquoi les Crédits en Folie ? Pourquoi venir jouer aussi loin de chez vous ?

Alors, vous annoncez, vous relancez ou vous vous couchez ? »


Nonchalamment, des doigts boudinés de sa main gauche, Ragda tapotais le dos de ses trois cartes, qu'il n'avait toujours pas retourné depuis leur changement de valeur... Brin n'avait pas pipé mot depuis le début de la partie, cherchait-il à se faire oublier ?
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Ah, les hommes ... toujours à essayer de plastronner, de s'intimider. Non, vraiment, leur tendance à se lancer dans un combat de coq au moindre petit prétexte avait quelque chose d'extrêmement agaçant pour la Sénatrice. Aussi, si elle était capable d'apprécier la joute orale entre le Hutt et le milliardaire en connaisseuse, elle ne put retenir un léger soupir. Mais bon, cet échange avait été pour le moins ... instructif. Si les deux joueurs avaient un certain passif en commun, voilà qui était toujours bon à savoir ! Quant à Rognar ... et bien, il se comportait comme d'habitude. Heerlla avait déjà eu l'occasion de croiser sa route à maintes reprises, et elle en gardait un souvenir sinon exécrable, du moins désagréable. Après avoir décliné l'offre du cigare, pour des raisons de santé, elle se décida à asticoter un peu le brigand. Un sourire narquois fit son apparition sur les lèvres de la féline, et elle planta son regard dans celui du seigneur de Guerre.

- Voyons, Rognar, je pensais qu'avec le temps, vous auriez compris l'intérêt de rester calme. Souhaitez-vous réellement renouveler à Bakura ce que vous avez réussit à accomplir à Farrfin ?

Touché. Les pommettes de l'Humain virèrent au cramoisi sous l'effet de la colère, tandis que les souvenirs de la raclée qu'il avait subit à ce même jeu des mains du propre père de la Sénatrice lui étaient rappelés de manière fort peu subtile. Il s'était fait littéralement dépouillé de tout ce qu'il avait sur lui. Finir en caleçon au beau milieu d'un casino, voilà une chose que personne ne souhaitait voir étalé au beau milieu d'une réunion pareille ! Rognar lâcha une bordée de jurons colorés à l'intention de la Farghul, dont le sourire s'élargit encore. Elle secoua la tête doucement, puis s'intéressa à nouveau au Hutt.

- Ce sera un plaisir de voyager en votre compagnie, Ragda. Du moins, si votre yacht est aussi confortable que vous le prétendez ! Concernant la raison de ma présence ici ... ma fois, elle est fort simple. La réputation de votre casino et des parties qui s'y tiennent ont attisé ma curiosité, et je me devais de la satisfaire !

La Farghul haussa les yeux en direction de Rognar, une moue ironique sur le visage.

- Je sens que notre ami s'impatiente, alors je ne vais pas le faire languir plus longtemps. Je m'en voudrais de le faire s'étouffer ! J'annonce.

Et elle retourna aussitôt ses cartes, affichant son score de -22, au grand dépit de la plupart de ses adversaires. Mais sans la moindre réaction excessive. En même temps, il ne s'agissait que de la première manche, et pour un total de 1100 crédits. Pas de quoi s'étrangler vraiment, vu leurs fortunes respectives ... Rognar dévoilà un 18, Khanid un ... 25. Pas étonnant qu'il ait lâché un juron juste après le changement de valeur, dans ces conditions ! Sauf si le Hutt en venait à avoir une valeur de 23 ou - 23, la Farghul remporterait la première manche !
Ragda Rejliidic
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« Et bien Rognar... Je ne savais pas que vous aviez déjà eu affaire à notre Sénatrice de Farrfin, quel petit cachotier vous êtes... »

L'autre ne répondit que par un grognement menaçant... Tous venaient de retourner leurs cartes... Tous sauf Ragda, qui s'amusait de leur soudaine impatience... Cette sensation de détenir le pouvoir, celui de faire perdre ou gagner ses adversaires l'amusait au plus haut point, d'autant plus que n'ayant pas regardé ses cartes, il n'avait même pas idée de la valeur de sa main ! Et pour faire encore monter un peu la pression, le Hutt répondit à son homologue :

« Ah ! Et bien je peux vous assurer que mon Yacht dispose de tout le confort et de tout le luxe nécessaires à ces longs et ennuyeux voyages... Mais tout ceci ne serait rien sans l'excellente compagnie du maître des lieux... »

Contre toute attente, ce ne fut pas le Seigneur du Crime qui craqua le premier, le plus impatient fut finalement le milliardaire. Ses mots, plus que de l'agacement, reflétaient son incompréhension :

« Ragda, ça suffit ! Vous nous faites perdre du temps sur cette ridicule manche... Je ne suis pas contre un peu d'adrénaline et de sueurs froides lorsque les mises atteignent des sommes astronomiques... Mais là c'est tout bonnement insultant ! Je vais finir par croire que vous avez perdu votre sens de l'hospitalité ! A moins que ce ne soit cette charmante compagnie qui vous perturbe... »

Deux suppositions que ne furent vraisemblablement pas du goût du Hutt, même si l'une des deux ne manquait peut-être pas de bon sens... Mais laquelle ? Ragda, dans un soupire théâtral, lui répondit :

« Si on ne peut même plus s'amuser... Khanid, vous me fendez le cœur... A défaut de me fendre le porte feuille sur cette manche, bien évidemment...

Heureusement que notre très cher Brin est toujours là pour sauver l'ambiance... »


Le Sénateur de Bakura fit un clin d'oeil au jeune homme toujours muré dans son mutisme. Ce dernier fit comme s'il n'avait rien entendu... Soit il tentait de se concentrer, soit il éprouvait un stress immense en se rendant finalement compte qu'il n'avait rien à faire ici... Ragda ne l'aimait pas, et il ne s'en cachait pas... Ce type, trop prudent, plombait toutes les parties ! Soit il se couchait au moindre doute, soit il jouait, et du coup tout le monde se couchait rapidement, sachant pertinemment que ce soudain regain de témérité n'était que le signe d'une main généreuse... Mais bon, comme tous ses clients VIP, Brin payait le prix demandé pour ces petits privilèges, et il avait donc parfaitement le droit d'en user comme bon lui semblait... Khanid avait raison sur un point : l'hospitalité était une valeur très importance, et pour rien au monde le Hutt n'aurait voulu briser l'aura qu'il avait su construire autour de son petit commerce extrêmement lucratif.

Ragda retourna enfin ses trois cartes.... Révélant une main tout bonnement... médiocre... Une main totalisant quinze points, sans aucune figure. Khanid ironisa :

« Ah, enfin ! Et tout ce petit jeu pour une main pareille ! Jouons un peu plus sérieusement je vous prie... Oui je suis venu pour m'amuser, et je m'amuse en jouant, pas en attendant que vous jouiez... Nuance mon très cher Hutt. »

« J'en prend bonne note, très cher Humain. »

Le silence retomba quelques secondes, ce que le droïde interpréta comme le lancement de la manche suivante. De la même voix métallique dépourvue d'intonation il lança, tout en ramassant les cartes à l'aide de son bras magnétique :

« Première partie remportée par la Sénatrice Heerlla Steein. Seconde partie... Mise de départ, 1000 crédits. »

Le robot inséra la pile de carte dans une fente de son abdomen. A l'intérieur de son corps, il disposait de toute une batterie d'appareils capables de mélanger les précieuses plaquettes en quelques fractions de seconde, tout en assurant une totalement impartialité. Lorsque le paquet refit son apparition, le droide le reposa sur la table avant lui... Mais Rognar, vint alors plaquer son énorme paluche sur le dessus de la pile, interdisant au croupier mécanique d'entamer la distribution.

« Je fais pas confiance aux droïdes... Et particulièrement à TES droïdes Ragda. Je coupe. »

Il allia la parole au geste, séparant le paquet en deux piles inégales avant de le reformer. Le Hutt leva ses deux énormes yeux globuleux au ciel :

« Et tout à l'heure tu vas me dire que mon champs d'interférences est truqué? »

« Si tu gagnes... Ouais ! »

Dans la plus grande indifférence, le droïde distribua alors les cartes, deux par personnes. Ragda pris discrètement connaissance de son jeu, avant de lancer la mise à 1000 crédits. Il se tourna alors vers Heerlla :

« Bravo pour la première manche... Soit vous êtes chanceuse, soit vous êtes bien plus expérimentée que je l'ai cru de prime abord... Y'a t'il un casino sur Farrfin ? Je passe tellement de temps à gérer le mien que je n'ai pas vraiment le temps d'aller voir ce que font mes concurrents à l'autre bout de la galaxie... D'ailleurs, comment trouvez-vous mon établissement ? Pas de fausse modestie, dites moi toute la vérité... »

Tout en arborant un sourire malicieux, le Hutt pinça son cigare entre son index et son pouce, avant de tirer une profonde bouffée, dont il recracha la fumée blanchâtre et épaisse par les narines.

« Vous êtes sur de ne pas en voulez un ? Comme vous voudrez... C'est à votre tour de jouer. »






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