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Encore une fois, au Temple, on tournait des yeux intrigué vers le Léonard.



Qu’est-ce que c’était que cette nouvelle lubie ? Balayeur, cuisinier… Après l’intendance du Temple, voilà qu’il en faisait l’animation ? Une chose était sure, c’est que si on ne riait pas sur son chemin, c’était parce qu’on savait que la seule chose qui allait au-delà de l’intelligence du Chevalier, c’était bien sa capacité à être glacial.

Pourquoi tant de remue-ménage, de discussion, de rumeurs et de pouffement sur mon chemin ? Parce que je me baladais sur le tapis des couloirs… En jonglant avec 5 pierres.



Mais pas des pierres quelconques ! Ca non ! J’ai des lubies, certes, mais me donner en spectacle n’est pas dans mes habitudes. En fait, il s’agissait de pierres de méditation, indispensables à l’exercice de méditation harmonique.

Chacune de ses pierres était polie, parfaitement lisse à l’exception de ligne droites creusée de façon régulière et calculée sur un ou deux centimètres de profondeur. De plus, il existait au seins de ces petits rocs des trous. Des cylindres vides parfaitement taillés



D’autre part, si je ne jonglais pas sans raisons, je ne déambulais pas non plus sans but. Officiellement, je cherchais Nahla. Officieusement, je savais qu’elle n’était pas là ou j’irai la chercher. En fait, à l’endroit où je me rendais demeurait seulement son tuteur –pour le moment, et pour une des rares fois où il était là.

Je ne pouvais pas prétendre le connaitre de façon intensive. Assez réservé étant jeune, mes véritables amis au Temple se comptaient sur les doigts de la main. Bien sur chaque Jedi était comme un frère (ou une sœur) pour moi. Mais disons que certains étaient plus que des frères.

Bref, toujours était-il que je voulais voir Galian. Pas pour parler du bon vieux temps, non. Mais en fait parce que depuis peu, je m’étais sentis très proche de lui, lié par une perte que nous avions tout deux eu, à notre manière.

Sauf que moi, j’avais besoin de voir certaines choses. Ma discipline morale me rendait à la vie. Cela prenait du temps, mais c’était presque naturellement que j’allais de mieux en mieux. En fait, j’étais tellement froid de nature.. Que je prenais de la distance vis-à-vis du passé de façon très aisée. Et grâce à cela, j’en était presque à avoir tiré un trait. Au fond du couloir, je voyais ces « La vie continue ». De là à dire que j’allais mieux, non. J’en étais encore loin à cette heure de ma vie. Mais j’allais suffisamment bien pour avoir envie d’aller tester Galian, et éventuellement lui secouer les puces. Le cas échéant, j’avais sincèrement envie de partager cet exercice avec quelqu’un comme Nahla.



Ainsi donc j’arrivais à la porte des appartements de Galian. Nous étions présentement en milieu de matinée, sur les coups de 10/11h et un beau ciel bleu avait bercé mon éveil, avec les senteurs d’une jungle encore humide de sa nuit. Bref, j’y étais allé en mettant toutes les chances de mon côté.



Courtois, je rangeais les pierres dans mes manches. Relevant la droite, mon poing s’abattit par trois fois sur la porte du Chevalier Jedi.

Oui, d’accord, il y avait bien une interface pour sonner. Mais au même titre que je préférais les livres aux holocrons, j’estimais que le contact physique était une chose importante, et je preferais toucher la porte plutôt qu’effleurer un bouton qui n’avait pas de sens.

Absurde ? Peut-être, mais c’était tout à fait moi.



Tout en frappant, je me réjouissais d’avoir attendu ce temps. Autre la présence chaotique de Galian qui m’avait un peu forcé la main, j’avais, entre autre, repris la pleine capacité de mes facultés mentales disparue après ma dangereuse méditation. Et allez savoir pourquoi, mais si Galian s’apercevait que j’œuvrais en sous-main pour son bien, je sentais que j’en aurai besoin. De ce qu’on m’avait dit, il était devenu très nerveux et assez rêche dès qu’on parlait de padawan. Déjà que lui parler de Nahla risquait d’être une épreuve, alors lui parler de padawan et surtout de lui..



-Galian ? Galian ! C’est Léonard, tu aurais deux trois minutes à m’accorder ?



Là pour le coup, j’avais usé l’interphone, n’ayant pas envie de crier pour qu’il m’entende. Mon timbre de voix avait retrouvé sa neutralité, et mes yeux gris leur aspect glacial. S’il savait que j’en avais surement pour plus de deux ou trois minutes.. Somme toute, outre la réaction de Galian, la seule inconnue dans mon équation était le retour de Nahla. Je l’avais apperçue ailleurs, mais je ne savais ni quand ni comment elle reviendrait. Et j’en avais suffisamment compris sur elle pour avoir envie de lui épargner cette conversation…
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"Où diable ai-je donc mis ce fichu datapad...?!"

Retournant tout l'appartement à la recherche de l'objet perdu, Galian regrettait déjà d'être rentré au temple. Une fois de plus, il n'y récoltait qu'ennuis et mauvais souvenirs. Au moins, la décoration de sa garçonnière ayant suffisamment changé pour ne pas trop lui rappeler ce qu'il y avait vécu antan l'aidait à s'y sentir plus à l'aise. Au final, les plantes de Nahla, ce n'était pas une mauvaise idée. La première fois qu'il était rentré au temple après que Nahla ait commencé à envahir de verdure l'espace de leur lieu de vie, Galian n'avait su que dire. Une ou deux plantes, ça allait encore, après tout! Mais à chaque fois qu'il partait et revenait, il retrouvait leur appartement davantage envahi par cette flore importée d'un peu partout. Et aujourd'hui, si l'on distinguait suffisamment de meubles pour se souvenir qu'il s'agissait ici de l'appartement d'un chevalier jedi, l'on pouvait tout aussi aisément se croire dans la serre d'un botaniste passionné, vivant, dormant, mangeant avec ses plantes chéries. L'on en trouvait de toutes tailles et couleurs, parfums, espèces, à fruits ou à fleurs, grasses ou à épines... et même quelques petites plantes carnivores! Mais rien de dangereux. Nahla étudiait la flore depuis des années; elle adorait ça. Et si la demoiselle avait rempli de plantes l'espace vital des lieux, elle avait pris soin de n'y entretenir aucune espèce dangereuse. Entrer dans ce trois pièces surprenait toujours. Mais pour qui aimait le contact avec la nature, l'on s'y sentait rapidement très à l'aise, apaisé, en parfaite condition pour une sieste, un peu d'étude ou de méditation.

"Ah, tout de même!"

Il l'avait trouvé, son datapad. Galian l'avait rangé sur une des planches de la bibliothèque, en oubliant que sur la dite bibliothèque reposaient plusieurs plantes tombantes, dont le rideau feuillu dissimulait le contenu du meuble à qui ne l'écartait pas au préalable. Satisfait d'enfin avoir retrouvé son ordinateur personnel, le chevalier s’apprêtait à s'asseoir afin d'en examiner certains contenus, lorsque des coups à la porte se firent entendre, suivis d'une voix adulte et masculine...

"Hum?"

Perplexe, le vieux chevalier déposa le datapad sur la table de chevet, et se releva du lit sur lequel il venait à peine de poser les fesses. Léonard? Que venait-il faire ici? Que lui voulait-il? Un soucis avec Nahla, peut-être? Non, le personnel médical l'en aurait informé directement par holocommunication. Alors quoi? Oui, car pour Galian, les liens sociaux se résumaient à Nahla, un ou deux maîtres à qui remettre ses rapports de missions et prendre les suivantes à accomplir, et basta. Fut un temps où le chevalier aimait fréquenter ses compagnons, riait avec eux, parlait, partageait ses repas... Mais aujourd'hui, ce chevalier-là était loin, très loin. A dire vrai, même Léonard ne pouvait qu'en avoir entendu parler. Lorsqu'il était arrivé au temple, à ses neuf ans, Galian en avait déjà trente-deux, et fuyait déjà le temple. Il y était revenu, finalement, un an plus tard, pour prendre sous son aile un nouveau padawan, un jeune humain de douze ans nommé Kalel Arann. Mais il n'était déjà plus le même homme. Jamais Léonard n'avait connu l'ancien Galian, sinon de par ce que pouvaient lui en dire les chevaliers plus âgés. Deux padawans. Galian Amaliël avait subi la perte de deux padawans. Pas étonnant qu'il le vive si mal, dès lors. Et cela expliquait sans doute, aussi, le "relâchement" du Conseil le concernant. Cela faisait des années qu'il aurait du faire de Nahla sa padawane officielle, mais il refusait, et fuyait dès que quelqu'un abordait le sujet. Si jamais l'on tentait de l’acculer, il se fermait telle une huître, et dressait un véritable mur en opposition à toute tentative de dialogue sur le sujet. Non, c'est non, après tout.

Ouvrant la porte à son invité surprise, Galian ne put s'empêcher de jeter un oeil dans le couloir. Il n'attendait pas le retour de Nahla si tôt, mais savait-on jamais... Fixant alors pour de bon son attention sur son cadet, le vieux gardien esquissa un semblant de sourire, l'air quelque peu embarrassé. Il n'avait guère l'habitude de recevoir de la visite excepté celle de quelques vieux maîtres du Conseil, et encore, ces dernières années...

"Bonjour, Léonard. Que puis-je pour toi?"

A première vue, Monsieur Amaliël n'invitait pas son collègue à entrer. Pas qu'il ait oublié les bonnes manières, mais il tenait à savoir dans quoi il s'engageait avant d'inviter qui que ce soit chez lui. Trop méfiant? Euphémisme...

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[HRP: Description + image de Galian, ainsi que de l'appartement [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], sous les posts de récits et la ligne du temps, dans le codex des personnages!]
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Fidèle à sa réputation, le vieux Jedi fit mine d’être courtois tout en étant ouvertement méfiant. Pour l’heure, je me devais de ne pas faire le moindre commentaire. Il était beaucoup trop tôt pour ça, et c’eut été injuste. Mais si une chose était dès à présent limpide, c’est que pour faire entendre quelque chose à celui-là, il ne fallait pas y aller avec le dos de la cuillère.

30 ans qu’il en était resté à un point mort.. Si d’un côté je le comprenais, d’un autre j’avais aussi tendance à trouver cela lamentable et totalement inutile. Mais bref, passons, après tout ma visite avait aussi des objectifs heureux.



-Bonjour, oui.



Je m’inclinais respectueusement face à celui qui était mon aînée. Non pas que ça m’impressionne, mais bon, à son âge on savait des choses qu’au mien on ignore, et cette expérience suffisait à me faire courber la tête. Après tout, j’étais allé râler sur le Conseil pour devenir Chevalier Jedi, ce n’était pas un de mes pairs –fut-il âgé- qui allait me prendre à l’intimidation. Bref.



-A la vérité, Galian, ce serait plutôt à moi de te proposer mon aide. Enfin, indirectement.



Comme toujours, ma voix était blanche et froide. Le contraste était saisissant et pourtant.. Ce chevalier Jedi et moi nous ressemblions beaucoup physiquement, si on excluait l’argent de sa chevelure. Mais il était évident ce que cela s’arrêtait là. Il souriait, moi pas. Sa voix avait un âme, la mienne était impassible. Il était dedans et moi dehors. Bref, les différences affluaient, et la plus grande était de loin la moins évidente et pourtant celle qu’il risquait de recevoir en plein figure.

Choisissant mes mots avec soin, je commençais la manœuvre.



-Voilà, j’ai "récemment" parlé avec ta protégée, Nahla. Et disons que si je ne peux que te féliciter de ton travail, j’ai trouvé une ou deux lacunes, et je voulais te proposer un petit exercice. Je viens te voir toi parce que tous savent quels liens tu as avec cette padawan, et je jugeais profondément irrespectueux d’intervenir dans sa formation sans t’en parler un minimum avant, d’autant plus que j’ai la chance de t’avoir au Temple au moment ou je compte m’y prendre.



Je l’attendais au tournant. Je n’avais pas la moindre envie de me disputer, mais je savais Galian pointilleux sur certains points. Et je les avais disons… Effleurés dans ma remarque. En revanche s’il s’avisait de tiquer là, j’allais devoir passer sur une stratégie beaucoup moins sympathique. Me confronter à mon paire n’avait rien d’enchanteur, au contraire. Si je pouvais passer entre les lignes et faire passer une pilule sans qu’il s’en rende compte, c’était parfait. Hélas le père Galian n’avait rien d’un idiot et si je regrettais la confrontation, je la craignais, la pressentant inévitable. Mais s’il s’avisait de passer un mot plus haut que l’autre.. Je n’aurais pas la moindre douceur. Quoique je fasse, il était évident que je ne pouvais pas le mettre dans un pire état que le sien. Et si jamais j’y arrivais ce serait bon signe : cela voulait dire que les choses bougent, et qu’il faudrait battre le fer une fois qu’on l’aurait fait chauffer.



Telle était ma force et ma faiblesse. Cette capacité à réfléchir froidement et envisager la détresse sans le moindre état d’âme car sachant qu’elle menait à plus grand. Pas de doutes, pas de soupires. Juste le devoir.

La disparition de Maluka m’avait rappelé à cette conduite.



Je produisais devant lui une de mes pierre curieusement taillée, et sans plus tarder, je cessais de digresser pour évoquer ledit exercice.



-Il s’agit de la méditation harmonique. Disons que c’est une façon évidente de mettre à jour l’accord qu’on a avec soit même. Il faudra des pierres conçue par elle-même pour faire ses propres mélodies, mas au final.. Lors d’une méditation, on s’explore soi-même. Si notre concentration se trouve parfaite, si l’on est en accord avec chaque chose, alors la Force jaillit sans même que nous ayons à la moduler. Cette harmonie intérieure guide notre pouvoir, et le pierres volent. L’air passant dans les rainures et les trous produit un sifflement. Plusieurs pierres font une mélodie. Plus la mélodie est parfaite plus l’harmonie est l’équilibre est bon. Plus il y a de pierre, plus il faut méditer profondément afin de pouvoir se focaliser sur plusieurs objets en même temps, ce qui rend la sérénité parfaite plus dure.



Cet exercice était, en vérité, de ma constitution. Beaucoup de Jedi se contentaient de s'exercer, d'user de la Force dans le cadre de la Force, le sabre dans celui de l'escrime et caetera. Pour ma part, en alliant la Force à la musique, je liais d'une part l'âme profonde du Jedi à son entrainnement via la sensibilité prfonde à l'art.. Et d'autre part, je liais la Force à la vie de tous les jours, choses que beaucoup de personne tendent à oublier en se croyant privilégié par la sensibilité à la Force. Non. La Force est en chaque chose. Elle ne privilégie personne car les non sensibles sont inssouciants là ou les sensibles sont soumis au devoir. Mais bref..

Je croisais les bras, fronçant alors le nez et les sourcils d’un coup, regardant autour de moi.



-Cela étant, je ne vais pas te détailler le pourquoi j’aurai conseillé cela à Nahla et les détails technique de l’exercice dans un couloir du Temple.



Mon regard se posa dans le sien, incroyablement dur et sévère cette fois.



-Il est des choses qu’il vaut mieux garder, par respect, à l’intimité de chacun. Tu ne crois pas.



Je tapais doucement du pied, dans une position ferme et inflexible. Il était une chose que je ne laisserais pas faire, c’est subir, ou se jouer de moi. Soit il me laissait entrer, chose tout à fait logique compte tenu de la discussion, soit non, et je m’en allais. Mais je n’allais certainement pas danser d’un pied à l’autre sur le perron en attendant son bon vouloir. Et puis entrer ou non était déjà le premier résultat de mon pari..
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Léonard, plus jeune et conscient du protocole, s'était respectueusement incliné en saluant Galian. Malgré tout, le vieux chevalier se méfiait, pressentant anguille sous roche. Le farouche tuteur de la jeune Nahla Maluka plissa le nez, fronçant les sourcils à la première réplique de son interlocuteur, déjà prêt à le rembarrer. Lui apporter de l'aide, à lui? Combien de fois devait-il encore répéter qu'il n'en avait pas besoin? Ou, plus précisément, pas envie, surtout. Il n'y croyait plus. Tout ce qu'il souhaitait encore, c'était user de toute l'énergie qui lui restait pour faire le bien, à sa manière, dans son coin, respectant plus ou moins bien le code jedi, suffisamment pour qu'on lui foute la paix, et ce jusqu'à ce que la Force se décide à le reprendre.

Nahla... Léonard avait parlé avec Nahla. Voilà donc le sujet de sa visite? Ne sachant trop que penser des paroles suivantes de son alter-ego plus jeune, Galian sembla un instant hésitant, partagé entre une envie certaine de fuir, celle de lui demander de quoi il se mêlait, et sa curiosité. Il opta pour cette dernière, pour l'instant, et l'écouta donc encore un peu. Quelques lacunes dans la formation de Nahla? Mais quel padawan pouvait se targuer de n'avoir aucune lacune? D'autant plus que Nahla, d'une certaine manière, s'éduquait seule... Galian lui avait offert un toit, nourriture et vêtements, un but dans la vie, et un fil conducteur. Point barre. Le reste, si ce n'étaient pas les maîtres enseignant les jeunes recrues qui le lui avaient enseigné, Nahla l'avait sans doute appris par elle-même.

*Cette petite se débrouille très bien. Un petit prodige. Dommage qu'elle n'ait toujours pas de maître...*

Mais ce Léonard semblait s'y intéresser... Maître jedi potentiel pour sa pupille? A méditer. Galian avait pensé à Laksh'mi, la douce et maternelle togruta, et s'était efforcé de pousser, discrètement, les deux filles l'une vers l'autre. Mais à ce jour, si elles étaient devenues amies, aucun lien officiel de maître et padawane ne les unissait, encore. Dès lors, si ce Léonard s'intéressait à la jeune miraluka au point de vouloir lui donner des cours particuliers... Qui savait? Peut-être que ce jeune homme pourrait assumer ce rôle pour la jeune fille?

"Tu sais, je ne suis que le tuteur de Nahla, pas son maître, hein... C'est gentil à toi de venir me demander ma permission, mais tu n'en as pas besoin. Nahla fait preuve de tellement d'auto-discipline que j'en viens à me demander si ça sert seulement à quelque chose de lui chercher un maître, encore. Tu n'as qu'à le lui proposer à elle, directement, ton entraînement. Je suis certain qu'elle va adorer ça en prime. Elle a toujours eu un faible pour la télékinésie et la méditation. Mais ça, tu dois le savoir, si tu t'intéresses à elle, j'imagine..."

Le sujet ne semblant pas "menaçant" pour Galian, Léonard ne semblant pas en vouloir aux différents points que d'autres n'hésitaient pas à attaquer, fut-ce avec toute la diplomatie du monde, le vieux chevalier se détendit. Son sourire s'accentua, et il s'écarta, invitant Léonard à entrer, en direction de la cuisine. Là, ils pourraient s'asseoir à table pour bavarder, autour d'dun thé ou d'une boisson fraîche, en attendant le retour de la principale concernée. Une fois attablés, Galian ne put s'empêcher de s'interroger sur les raisons du regard si dur et sévère de Léonard, juste avant qu'il ne le fasse entrer. Simple impatience en vue de pouvoir s'inviter chez son interlocuteur? Et puis, qu'était-ce donc que cette histoire de "choses à garder à l'intimité de chacun, par respect"? Là-dessus, il demeurait méfiant. Aussi, préparant du thé pour eux deux, après avoir demandé à son interlocuteur ce qu'il désirait boire, Galian embraya sur "le sujet Nahla".

"Nahla devrait déjà être rentrée. Elle ne devrait donc plus tarder... Les médecins ont encore du la retenir pour je ne sais quel motif. Avec sa santé en carton, ils paniquent toujours outre mesure à chaque fois qu'elle part quelque part. D'une part, je les comprends, mais bon... Ils sont un peu trop paranoïaques à mon goût, malgré tout." avoua-t-il avec un sourire amusé. Amusé et tendre. Cette gosse, il l'aimait, comme sa propre fille. Il l'aimait beaucoup trop. C'était pour cette raison qu'il la fuyait les neuf dixièmes du temps, ne passant avec elle que quelques semaines, un mois tout au plus, par an. Il avait peur. Peur de souffrir encore. Peur de lui porter malheur. Après tout, ne se débrouillait-elle pas à merveille, sans lui?

"Bref. Elle ne devrait plus trop tarder, et tu pourras alors lui exposer ta proposition d'exercice spécial en matière de méditation... A mon avis, elle acceptera avec enthousiasme!"
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Il me fit finalement entrer. Mais je voyais au fond de l’œil du chevalier qu’il était habile d’esprit et qu’il n’avait rien de dupe. Il était méfiant.

Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas s’il avait raison de l’être, mais il semblait être certains de certaines choses. J’avais effleuré la « zone dangereuse », et il s’était immédiatement mis en alerte. C’était triste à voir. On aurait dit un petit animal prêt à détaler au moindre bruit. Une tortue qui rentrerait la tête au premier petit coup de tonnerre. Ou pire… Une bête qi claquait les dents à la première ombre qui l’approchait, prête à mordre. Galian était dangereux. Surtout si je l’acculais..

Aussi je me devais d’être assez diplomate et marcher sur un fil, histoire de ne pas tomber.. D’un coté.. Ou de l’autre.



Assis enfin et face à un thé, je pris le temps de lui répondre, méthodiquement, froidement, point par point, à ma méthode somme toute.



-Galian, je sais que Nahla part avec vous, je n’aurai pas le temps de m’occuper de ça avant votre départ. C’est pourquoi je vous en parle à vous : pour contrôler cet exercice plus tard, en mission par exemple, il faut que vous-même le compreniez. Du reste, je n’ai pas le temps. Je n’ai plus de temps.



Je lui jetais un regard presque accusateur. Puis je pris une gorgée du liquide que j'appréciais tant, prenant le temps de comprendre et profiter du gout. J'y aurai volontier ajouté une touche de miel, mais je n'en avait hélas pas sur moi. Puis j'achevais ma pensée, reprenant une dispisition naturelle.



-Nous avons tous fort à faire, nous sommes dans des moments de crises dures. Et je n’ai pas d’autre moment à consacrer aux padawans que ceux de mes quelques cours. Le reste de mon temps est consacré au devoir.



Un reproche fait ouvertement à Galian. Il pouvait refuser les padawan qu’il voulait.. Mais il n’empêchait qu’en tant que Chevalier Jedi, il avait pris des libertés indignes de sa fonction faute aux largesses du Conseil. Chose que bien sûr, je ne partageais abso-facto-lument pas.

Puis je continuais à l’écouté, bluffé. C’était surprenant cette soudaine envie de me coller Nahla dans les pattes. J’étais venu en disant bien que je voulais lui parler à lui, et voilà qu’il se fixait sur un entretien avec Nahla. Ce dernier, même dans le projet d’apprentissage était secondaire. La logique voudrait que ce soit lui que j’instruise de la chose, et qu’ensuite, éventuellement, Nahla vienne me rendre compte.

Mais je commençais à me demander si ce vieux renard n’avait pas de projets plus… Définitifs. Coupons y court de suite.



-Je comprends tout à fait. Moi aussi j’ai deux ou trois guérisseurs sur le dos à cause de ma constitution fragile. Encore que j’ignorais qu’elle était naturellement souffrante. Mais ce n’est pas le souci, Galian. Si je suis venu vous voir vous et non elle, ce sont pour des raisons logiques et pratiques. Je n’ai pas le temps de m’occuper de Nahla, encore moins de lui expliquer quoique ce soit maintenant vu qu’elle va s’absenter d’ici peu. Si je suis ici, c’est parce que je me proposais de faire appel à vos prérogatives de tuteur pour proposer cela. Je ferais de mon mieux avec joie, mais comme je vous l'ai déjà dis, il m'est impossible de faire des miracles



J’agitais la main avec négligence.



-Ce sont vos attributions que de contrôler les progrès de Nahla. Il était donc normal et même indispensable que je vous prévienne d’un exercice que vous auriez été en peine d’évaluer fautes de connaissances en la matière. Si cet enfant n’a pas de maître, avoir un tuteur n’est cependant pas rien.



Puis, habilement, je détournais la conversation, de la sorte, revenir en plein coeur du débat aurait été de son fait. Fuyait-il vraiment ? Fuirait-il encore ? Enfin je pris le temps de regarder la maison du chevalier. Austère, certes, bien que moins que la mienne, mais bien organisée et agréable. Je buvais tranquillement mon thé en avisant non sans surprises la quantité impressionnante de plantes vertes. Partout, vraiment. Les meubles en étaient couverts. On croirait être dans une maison dans laquelle la nature avait repris ses droits. Ça avait son charme.. Mais disons que pour moi c’était un peu trop. J’avais dans ma propre chambre un petit lierre grimpant qui faisait tranquillement sa vie, mais ça s’arrêtait là. Mes plantes se résumaient ensuite au bois de mon bureau et de mes étagères, et puis aux papiers de mes livres, que je préférais aux datapad et hololectures.



-Que de verdures.. Une bien étrange passion qu’elle a là. Je me demande si mes cailloux et moi avons une chance de rivaliser avec ça. Pas trop dure de vivre avec ça ?



Je me grattais pensivement la barbe.



-Et quel entretient..



Des aveux.. Oserait-il ?
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"... Une étrange passion, oui. D'autant plus qu'elle vivait sur Tatooine, avant de devenir padawane, et qu'elle semble toujours aimer cette foutue planète pleine de sable et sur laquelle on cuit à toute heure du jour! Son amour de la verdure, j'ignore d'où il lui vient... Peut-être de souvenirs inconscients d'avant les Maluka. Après tout, on ignore tout de ses origines. Elle était adoptée, sur Tatooine. Les Maluka n'étaient pas ses véritables parents..."

Malgré lui, Galian parlait de Nahla, un sourire amusé aux lèvres. Un sourire presque paternel. Son regard se posa alentour, dans la pièce, aux derniers mots de Léonard. L'entretient... Des plantes? De l'appartement? Tout était du fait de la jeune fille.

"C'est elle qui s'occupe de tout, ou presque, ici. C'est davantage chez elle que chez moi, au final... Pour le peu que j'suis là..."

Il soupira, redevenant plus sérieux, plus... sombre et renfermé. Il ne s'était déjà que trop exposé. Il espérait que l'adolescente reviendrait rapidement. Son regard émeraude se portant sur la table, et la tasse de thé de son invité, il s'exclama, confus:

"Oh, désolé, je ne t'ai pas demandé si tu souhaitais sucrer ton thé!"

Se relevant alors, il sortit du sucre blanc, du sucre brun, du miel et du sirop d'érable, ainsi que du lait du frigo, des fois que Léonard aime en ajouter à son breuvage, et posa le tout sur la table. Au fond... pourquoi l'accueillait-il si chaleureusement? Pourquoi se donnait-il du mal pour mettre son invité à l'aise, alors que ce dernier semblait venu pour lui faire la morale ou, en tous cas, le forcer sur des sujets que Galian ne souhaitait pas aborder? Sans doute de vieux réflexes d'un homme qui, jadis, fut un bout-en-train "hypersocial". Autrefois, Galian resplendissait littéralement de joie de vivre, débordant d'une énergie communicative, et souriait tout le temps. Il savait entraîner les autres à sa suite, rendre le courage à qui en manquait, partager de sa force à qui se sentait faible, et à dire vrai, si ses comportements déplaisaient parfois au Haut Conseil, la plupart du temps, ils reconnaissaient surtout que Galian faisait du bien à tous et toutes.

Il était bien loin, ce temps-là. De temps à autres, il se laissait encore aller, mais c'était rare. Nahla avait pu apprécier, ces rares fois, le sourire chaleureux et l'enthousiasme presque enfantin de son tuteur, mais elle le savait trop blessé, désormais, pour parvenir à retrouver pour de bon ce bonheur. Galian était malheureux, et ne voulait faire porter son fardeau à personne. Aussi prenait-il soin de fuir les siens autant que possible, passant sa vie loin du temple, entre tant et tant de missions qu'il n'avait plus le temps de penser à lui et ses propres soucis. Ainsi fuyait-il sa douleur.

"Sinon, pour te répondre dans l'ordre..."

Resté debout, le vieux chevalier alla s'accouder au rebord de la fenêtre, fixant au-dehors d'un air pensif, lointain. Mieux valait qu'il prenne de la distance, de toutes manières. Oui, c'était mieux, ainsi...

"Je médite à ma manière, et ne souhaite pas spécialement apprendre ta méthode, sans vouloir t'offenser. Quant à Nahla, elle adorera. Si tu n'as pas le temps de la lui enseigner, tant pis, mais vu que tu donnes des cours, pourquoi ne pas enseigner cela aux padawans durant l'un de ces cours, justement?"

Il parlait calmement, posément. Mais c'était à force de nombreuses heures de méditation et d'auto-flagellations, justement, que Galian parvenait à rester courtois et surtout, calme. Son tempérament de feu revenait parfois en surface et, depuis qu'il n'était plus le même, lorsqu'il s'emportait, cela n'apportait plus rien de bon comme ça avait pu en apporter, antan. Avant, il utilisait son énergie pour faire le bien. Aujourd'hui, il s'y efforçait encore... Mais lorsqu'on l’acculait, il ne se contentait plus de sourire en dégainant son arme et sa langue, toujours prêt à sortir une blague même dans les pires moments. Non, aujourd'hui, c'était une agressivité digne d'un animal blessé, qu'il dégainait, lorsqu'on le poussait à bout. Heureusement, là, tout allait bien... pour l'instant.

"Nahla s'occupe d'elle-même. Elle n'a pas de maître, Léonard. Je lui souhaite d'en trouver un... mais les places sont chères, apparemment. Quant à moi... je n'ai de tuteur que le nom. Je l'ai élevée comme j'ai pu, jusqu'à ce qu'elle soit capable de s'assumer seule. Ce qui est le cas, aujourd'hui."

Il l'aimait, cette gosse. Trop. Aussi refusait-il de s'y attacher davantage encore, ne souhaitant pas, non plus, lui donner de faux espoirs. Nahla savait à quoi s'attendre. la vie d'un jedi n'est pas rose. Elle s'en rendrait compte bien assez tôt. Lui avait cru en beaucoup de choses... et avait enduré bien des désillusions, depuis. Elle en subirait aussi. C'était la vie... Dans tous les cas, plus tôt il couperait le cordon, mieux cela serait, pensait-il. Tant pour lui-même, que pour elle.

"Mes seules craintes la concernant, concernent sa santé, qu’elle prend trop à la légère, le fait qu'elle trouve ou non un mentor - car non, je ne suis pas son mentor, et ne le serai jamais - et... qu'elle soit capable de faire les bons choix, le moment venu." conclut-il, un brin plus mystérieux sur la question des bons choix. Nahla n'était pas infaillible, et Galian le savait. D'autres que lui connaissaient les faiblesses de Nahla, aussi. Mais surtout, elle-même en avait conscience, et luttait d'ores et déjà contre ces dernières, cherchant réponse à certaines questions, et se mettant elle-même à l'épreuve pour obtenir ces réponses, d'ailleurs.

"Pour le reste, je ne me fais pas de soucis. Nahla est une brave petite, et elle se débrouille très bien, jusqu'ici... Il n'y a pas de raison que cela change."

Le vieil homme sourit, presque tendrement. Il restait méfiant concernant Léonard et ses intentions en s'invitant ici, mais lui accordait le bénéfice du doute, et se montrait donc aussi courtois et accueillant que possible. Lui refaisant face, dos au rebord de fenêtre sur lequel il appuya ses coudes et son dos, il lui demanda, curieux malgré tout - ou pour engager la conversation sur un autre sujet que lui-même ou Nahla:

"Alors comme ça, tu donnes des cours aux padawans? Quels genre de cours?"
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Je haussais les épaules, continuant sur ce sujet anodin. Pour ma part, si elle venait de Tatooine, cette passion végétale prenait tous son sens.
-Bah.. Tu sais, je n’ai pu apprécier le plaisir de lire qu’une fois mes 17 ans passés. Et depuis, je passe mon temps à ça. Je suppose que c’est pareil pour elle. Privée d’une véritable verdure toute son enfance, je suppose qu’aujourd’hui, elle découvre et redécouvre le plaisir que c’est que d’avoir du vert chez soit.
Puis, en échos à la réflexion sur l’absence de Galian –sur laquelle je fis bien attention à ne faire AUCUN commentaires, j’ajoutais :
-Etant padawan, j’avais fort peu de temps.. Je me demande comment elle fait pour avoir celui de s’occuper de tout ça. D’autant que c’est aussi un travail intellectuel.. Ma pauvre science naturalisme me fait savoir qu’au moins quatre des plantes ici ont des besoins en eau et lumière totalement différent. Tu en as déjà vu une mourir ? Ou est-elle rigoureuse avec toute ?
Puis, avant qu’il ne me tourne le dos, j’hochais la tête pour le remercier de ses attentions. D’un geste léger, j’ajoutais deux cuillères de miel dans ma tasse, que je portais par la suite à mes lèvres avec une satisfaction qu’en rien je ne cherchais à cacher. Puis j’observais le vieux chevalier. Pensif, on voyait bien que s’il n’avait jamais été « mieux », son état ne s’était jamais mis au point mort. Même maintenant. Il était dans une mouvance dépressive perpétuelle. Et quoiqu’il en dise, il était evident qu’il n’était pas résolu. Juste blessé. Un point pour moi, donc. Sa conscience était dans mon camp, même si son cœur, visiblement seul à être écouté, jouait contre moi.
D’une voix calme qui tomba cependant comme une guillotine tranchant nette l’idée à venir de Galian, je lui répondis posément, lui expliquant en quoi il se trompait, sur les deux points.
-Je n’ai, en effet, rien à t’apprendre de ce côté-là. Tu as bien le double de mon expérience, et je n’aurai pas la prétention de penser pouvoir reformer tes pratiques. Je voulais juste que tu comprennes ce dont il était question dans la mesure où, même si j’ai le temps de l’expliquer moi-même a Nahla, elle ne perdre pas son temps à se fourvoyer si jamais elle en venait à mal me comprendre. Si jamais elle perdait de vue la fonction de l’exercice pendant votre séjour sur Tatooine, j’aurai juste aimé que tu puisses la recadrer au besoin. Mais tu as raison sur un point : je n’ai pas d’ordre ou de recommandation à te faire, tu es assez grand pour ça. Pardonne-moi je te prie.
L’attaque était discrète, mais directe. Encore que, il était tout a fait possible qu’il voit ça comme c’était au premier degré : une simple remarque faites à son éloge. S’il refusait de voir un certain nombre de choses, il n’était pas exclu qu’un reproche fait ouvertement sur sa sagesse absurde actuelle compte tenu de son âge et de son expérience passe inaperçue. Mais bon. Sans lui laisser le temps de tiquer, je continuais.
-C’est bien ce même soucis qui m‘empêche de prêcher cette méditation. Outre le fait que mes cours ne portent pas dessus, il me faudrait mettre au courant tous les maîtres et que j’interfère dans tous les apprentissages afin que cet exercice soit fait de façon contrôlée pour qu’il soit productif. Inutile de dire que ce remue-ménage serait un bien grand mal pour un bien qui n’a rien de sûr. Si je l’ai proposé à Nahla, c’est parce que je lui sens des soucis que tu as toi-même remarqué.
Puis Galian me donna raison, preuve que nous avions tous deux un point de vu commun sur beaucoup de choses. Preuve que le chemin qu’il avait à faire était, au final, pas si grand que ça. Du reste, j’étais bien un des seuls à pouvoir complètement comprendre Nahla sur un certain nombre de choses.
-Crois bien, Galian, que je suis le premier à te comprendre. Cette gamine, à bien égard, est du même acier que moi. Si son esprit est singulièrement unique et différent, elle est aussi fragile physiquement que moi, tout aussi capable et indépendante et ce par un fait simple : nous avons tous deux vécu une formation aux arts Jedi sans maîtres.
Oui, celui qui m’a initié avait déjà un padawan et n’a réussi qu’a devenir mon tuteur.. Comme quoi, ça n’a rien d’obligatoire, c’est juste mieux. Ne te tracasse donc pas pour Nahla de ce côté-là. Non, tes soupçons confirment les miens, et c’est l’objet de ma visite. Sur plus d’un plan, Nahla est instable et se cherche. Elle tient une position philosophique qui est intenable.. Et je pense qu’elle commence à le réaliser. Ma méditation harmonique à cet avantage qu’elle permet très simplement à qui l’use de se regarder en face, et de se trouver. Une fois cela fait, et notre compris, il est plus simple de voir ce qui ne va pas, et qui convient d’être modifié.
Ce discours était naturel chez moi, car mon détachement et ma capacité à être froid me faisaient parfois voir l’humain, le vivant, de la même façon qu’une machine. L’entrainement pouvait être à même d’être la même chose qu’un formatage : à force de volonté on forge de nouvelle caractéristique et on apprend à passer outre d’autres.
Très simplement et sans aucun sous-entendu, je lâchais :
-Elle aura besoin de toi, Galian. Même si elle se trouve un maître.
En fait, nous avions tous besoin de lui. La famille Jedi ne pouvait être insensible à la douleur d’un d’entre eux. A la façon de chacun, nous avions tous envie qu’il aille mieux. Nous avions tous besoin des uns des autres. D’une certaine façon, nous avions tous besoin de Galian.
Reprenant une gorgée de thé, je méditais un moment la question pour savoir comment y répondre. Après tout, ce que j’enseignais était délicat, en parler simplement sans entrer dans la pédagogie était donc aussi délicat.
-Disons que j’ai constaté que beaucoup de jeunes Jedi et de Padawan se fourvoyaient totalement sur le Code, le voyant comme une loi devant être prise au pied de la lettre quel que soit la situation. Avec l’approbation du Conseil, je fais des cours de déontologie et d’éthique. Avoir un pouvoir implique des responsabilités. Et beaucoup des notre agissent avec le Code sans même penser à quelle est véritablement leurs tâches. Notre maitrise de la Force doit être mise au service de certaines choses, et pour beaucoup, le Code se substitue –par ignorance et non volonté- aux vertus qui doivent guider l’arme et la Force des Chevalier Jedi.
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"Je ne sais pas. En tous cas, elle aime la verdure... et oui, elle en prend grand soin. Une véritable petite botaniste! Aucune plante n'est morte, je crois, non. Elle sait s'y prendre, et étudie rigoureusement le mode de vie, l'habitat et les besoins de chaque bout de verdure, ici comme dans son dortoir d'ailleurs! Elle y entretient une ou deux plantes, mais pas trop, car cela demeure un dortoir et non une chambre privée, donc elle ne se permet pas de l'envahir comme elle l'a fait ici...

Pourtant, je ne crois pas que cet amour des plantes lui vienne d'un manque de végétation sur Tatooine. Elle adore Tatooine... Je ne supporte pas ce cailloux brûlant sur lequel on crame sous les feux de ces fichus soleils jumeaux, et où le sable s'infiltre par tous les orifices dès que t'y poses un pied! Mais elle l'adore. Il suffit de voir à quel point elle se réjouit, chaque année, avant d'y retourner, lorsqu'on prépare notre séjour là-bas!"


Un sourire amusé aux lèvres, le vieux jedi repensait à certaines anecdotes. Comment l'adolescente à l'air si frêle et sensible, et aimant autant la flore, pouvait-elle aimer cette foutue planète désertique? Bon, il y avait ses souvenirs d'enfance, mais tout de même! D'autant plus que des souvenirs, Nahla n'en possédait pas que des bons, là-bas... Ses parents adoptifs y avaient aussi perdu la vie. Quant à elle, plusieurs mésaventures, pas toujours gaies, lui étaient arrivées. Enfant, on la persécutait, ou cherchait à s’approprier son don. Et ces dernières années, elle avait enduré les effets d'une drogue - même si cela fut à son insu total, et à l'insu de Galian - et s'était retrouvée embarquée dans une course illégale, sous la tutelle d'un hutt et de ses sbires, avant de finir abandonnée en plein désert. Sans le passage inopiné de cette jedi à la peau bleue, l'adolescente y serait passée, déshydratée et méchamment brûlée qu'elle était lorsque la dame l'eut retrouvée, tout à fait par hasard. Non, vraiment, Galian ne comprenait pas pourquoi la jeune fille aimait à ce point ce foutu caillou, comme il surnommait Tatooine.

Concernant la méditation, Galian cru un instant avoir offensé son alter-ego, et s'excusa à son tour, l'air embarrassé, un sourire crispé aux lèvres, tandis qu'il se passait une main dans la nuque. Ce n'était pas qu'il estimait ne rien avoir à apprendre de Léonard! Bien au contraire! Mais il n'avait pas le temps, entre ses missions, d'une part, et pas l'envie, d'autre part, de se casser la tête à apprendre quelque chose qu'il savait ne pas maîtriser à un dixième du niveau de Nahla. A quoi bon? Il serait incapable de l'apprendre suffisamment bien pour pouvoir le lui enseigner ensuite. Il n’était pas stupide, mais pas une lumière non plus. Et surtout, Galian n'avait jamais été à l'aise avec toutes ces techniques de Force pure, la méditation, la télékinésie... Son truc, à lui, la matière dans laquelle il excellait, c'était... plus physique. Le sabre, le combat, savoir se mouvoir de manière à esquiver, parer, ou... riposter, attaquer. Défenseur ou prédateur, un sabre à la main, là, le chevalier gardien se sentait dans son élément!

"Pardonne-moi, je me suis mal fait comprendre. Jamais je ne prétendrai n'avoir rien à apprendre de toi ou même d'un quelconque autre chevalier plus jeune que moi! C'est plutôt que les capacités et la compréhension de Nahla en matière de méditation dépassent de loin mon niveau, et que je n'ai guère le temps, ni les capacités, d'en atteindre un suffisant pour pouvoir un jour lui enseigner quelque chose en la matière. Et puis, sur Tatooine, elle n'aura pas vraiment le temps de s'y mettre, en prime. Sans compter que nous partons dès ce soir..."

Ou pas. Après tout, la demoiselle aurait du être revenue de l'infirmerie depuis un moment, déjà. Ce n'était pas normal. Quelque chose clochait. Nahla avait des soucis. Comme venait d'ailleurs de le faire remarquer Léonard... Oui, bon, Galian ne pensait pas à ces soucis-là, pour l'heure! Euh... Quels soucis d'ailleurs? De quels soucis parlait donc Léonard? Un instant distrait par son inquiétude concernant le retard de sa protégée - malgré tout ce qu'il pouvait bien en dire - Galian revint sur les paroles de son interlocuteur, perplexe.

"Des soucis que j'ai moi-même remarqués...? Chez Nahla? De quoi parles-tu donc?"

D'après lui, Nahla se cherchait et peinait à se trouver. Et sa position philosophique serait intenable. Galian n'en avait pas l'impression... Ou, plus précisément, ne s'en souciait pas vraiment. Pour lui, c'était à elle de se trouver, justement, là-dessus. Il le lui avait déjà dit, lui ayant annoncé la couleur d'une manière sans doute peu diplomate, manquant de tact et sans doute de bien d'autres choses, mais il l'avait fait, et l'adolescente avait bien compris le message. Haussant les épaules d'un air désinvolte, il rétorqua donc:

"Elle sait très bien où elle va. Elle hésite juste entre plusieurs voies, pour l'instant. C'est l'adolescence. Qui n'a jamais douté de rien? Elle se trouvera, j'ai confiance. Je ne me fais pas de soucis pour elle, de ce côté-là. Et si elle s'égare, ma foi... Moi ou un autre pourra l'aider en temps voulu. Pour l'heure, elle se débrouille bien ainsi. Et je crois que Maître Laksh'mi lui fait du bien aussi, lorsqu'elle a du temps à lui consacrer, de ce côté-là..."

Besoin de lui? Dans un sens, oui. Dans un autre, non. Galian ne serait pas toujours là. Un jour, il faudrait bien que Nahla vole de ses propres ailes. Et la gamine semblait plutôt bien partie sur sa lancée pour y parvenir, quand bien même quelques courants aériens lui compliquaient actuellement la tâche. Le vieux jedi avait confiance, et ne se faisait pas plus de mouron que cela à ce propos, contrairement à Léonard, qui semblait plus inquiet, lui, à première vue. En même temps, Celui-ci étant bien plus fin psychologue que Galian, il ne lui était pas difficile de mieux cerner et comprendre la jeune fille que lui. Sans compter qu'au final, Galian, Nahla ne le croisait que très peu, trois à cinq semaines par an maximum... Lorsqu'elle le retrouvait, dès lors, et sachant à quel point il craignait de s'attacher à elle, l'adolescente ne lui parlait pas de sujet risquant de mettre en cause cet attachement. Dès lors... elle ne lui parlait quasiment pas d'elle, tout simplement.

"Hum, oui, je suis plutôt d'accord avec toi, certains s'accrochent au code sans en comprendre le sens véritable. Ils appliquent au mot à mot sans réfléchir au sens profond de chaque partie du code, et c'est bien dommage."

Le ton employé laissait transparaître un certain ennui à l'idée d'aborder pareil sujet, cela dit. Non seulement parce que le code jedi représentait l'un des points sur lesquels bloquait complètement le vieux gardien, depuis bien des années à présent, mais aussi parce que, la discussion s'éternisant, la padawane ne revenait toujours pas, et qu'il s'en inquiétait. Se dirigeant vers la porte, il l'ouvrit, et jeta un œil dans le couloir, des deux côtés. Rien. Maugréant alors, il revint dans la cuisine, ronchonnant dans sa barbe, mais de manière suffisamment compréhensive pour Léonard, même s'il se parlait davantage à lui-même, sur ce coup-là:

"Bon sang... Qu'est-ce qui lui a pris de s'entraîner ainsi, aussi! Ça ne m'étonnerait pas qu'ils la gardent encore en observation, tiens! J'en viens parfois à me demander si elle est vraiment faite pour ça... Elle va finir par se tuer toute seule, à ce rythme!"

Il soupira, puis, se rendant compte de ce qu'il disait, et qu'il murmurait presque, Galian adressa un sourire d'excuse à Léonard, gêné, se frottant à nouveau la nuque d'une main, tandis que de l'autre, il indiquait la porte de sortie, comme pour dire "Là, tu vois? Toujours pas rentrée! Je m'inquiète, tu comprends?".

"Elle aurait déjà du être là. J'ai bien l'impression que le voyage sur Tatooine sera reporté... Finalement, tu auras peut-être le temps de le lui apprendre, ton truc avec tes pierres. Sinon... Parles-en peut-être à Laksh'mi. Elle et Nahla s'entendent bien, et Laksh'mi est bien plus axée sur tout ça, et douée, que moi."

Ce qui n'était pas faux... De toutes manières, Léonard devait bien se douter, face à cet entêté personnage, qu'il serait aussi difficile de le forcer à quelque chose dont il n'avait pas envie que de forcer une mule à avancer là où elle ne voulait pas poser le sabot! Cela dit, il s'inquiétait tout de même du retard inexpliqué de la padawane, et finit par appeler l'infirmerie, avec son holocommunicateur, tombant sur un droïde médical du temple.

"Bonjour. Nahla Maluka est-elle encore là? Un médecin m'a dit qu'il en aurait terminé pour son diagnostic vers dix heures, et il est onze heures! Quand pourra-t-elle quitter l'infirmerie?"

Sur l'holocommunicateur, la machine répond d'un ton surpris:

"Il y a méprise, Maître Amaliël. La jeune Maluka ne pourra pas quitter l'infirmerie avant plusieurs jours, voire semaines. Son état est stable, à présent, et ses jours ne sont plus en danger, mais..."

"Stable? Jours en danger? Vous vous fichez de moi? Je croyais qu'il s'agissait d'une révision avant notre voyage! Que lui est-il donc arrivé?!"

"Un entraînement qui aurait mal tourné, ou quelque chose dans le genre. Elle souffre de plusieurs côtes et d'un bras fracturés, ainsi que d'une hémorragie interne qu'heureusement, nous avons pu stopper à temps. Un poumon transpercé par une côte brisée..."

Galian eut l'air interdit, blême. Se reprenant, il prit un air aussi froid et détaché que possible, neutre.

"Ses jours ne sont plus en danger, vous dites?"

"Non, Maître Amaliël."

"Bien, merci. Veillez bien sur elle."

Ce sur quoi le vieux chevalier raccrocha et écrivit un mot, rapidement, qu'il déposa sur la table - Je repasserai plus tard pour le voyage sur Tatooine. Soigne-toi bien. - avant de commencer à refaire son sac, s'adressant à Léonard d'un ton qui se voulait neutre, encore.

"Je ne te chasse pas... Mais je vais repartir. Finis ton thé à ton aise, si tu le souhaites, fais comme chez toi!"

Il se dirigeait déjà vers la porte, son baluchon sur l'épaule, son datapad dans une main, et son sabre laser à la ceinture. Il avait l'air... pressé de fuir.
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-Moi non plus je n’apprécie pas exceptionnellement Tatooine. M’enfin, je viens de Kuat, il est peu probable de réussir à aimer l’une et l’autre. La douce végétation et les mers de ma terre natale contrastent vaguement avec l’ambiance générale de ce tas de sable.

Puis je gardais le silence. Le silence, d’une part, car je devais laisser à Galian le temps de se plonger dans ses souvenirs, et d’autre part parce que les seules phrases qui vinrent ensuite ne me laissèrent pas d’occasion de répondre. Comme d’habitude, Galian cassait la discussion et l’étouffait de façon sèche pour eviter qu’elle ne dévie ou ne lui échappe. Bref, pour ce qui était de la méditation, c’était clos.
Loin de m’avoir fait abandonner l’idée, il avait simplement fait montre de suffisamment de mauvaise volonté pour doucher mon envie de procéder avec tact et bonne humeur. Je trouverai bien le temps de m’occuper de Nahla moi-même, dussé-je finir par m’abimer les yeux sur des registre d’intendance à des heures déraisonnables pour boucler mes journées. Pour ce qui était d’aider Galian, je n’irais plus par quatre chemins, j’irai le bloquer, l’encercler, et lui porter ensuite un coup de grâce. J’aurai voulu éviter ça, mais j’avais tous mon temps et si une chose était sure, c’est qu’il ne pourrait pas éviter ma sentence au long terme.
Ca et bien sur sa tirade sur les soucis de Nahla.. « L’adolescence »… Crétin ! Si je n’avais pas été aussi.. Moi-même, je me serai levé pour lui coller une bonne paire de baffes à ce Galian ! J’avais une grande envie d’agir avec lui comme avec les padawan : le secouer depuis le haut de son col en le menaçant de le balancer du haut d’une des tours du Temple. Ce vieux fou était réellement aveugle ? Ignorait-il tous de Nahla ? Si non, alors il prenait sincèrement un malin plaisir à se torturer lui-même, c’était évident ! Et comme je ne pensais absolument pas que Galian était un idiot, j’avais peur qu’il soit devenu légèrement masochiste de façon inconsciente.. Le seul doute que j’avais vis-à-vis de cette théorie, somme toute, c’était de savoir si c’était bel et bien inconscient, et la réponse que je pouvais apporter à cette question n’avait vraiment rien de rassurant.
Sauf que cette fois-ci, hors de question de le laisser parler de façon aussi absurde. Aussi je levais un doigt, signalant son propos, avant d’abaisser cet indexe vers lui, frappant sa parole d’une accusation toujours aussi froide :


-Il faut savoir, Galian.. Soi tu ne peux qu’avoir des soupçons parce que tu n’es rien de plus qu’un tuteur aux trois quart absents, soi tu as de vrais argument parce que tu côtoies Nahla de façon régulière et appuyées. Mais il faut choisir ta place. Si jamais je devais discuter de troubles dans le caractère et l’être de Nahla, je sais à présent qu’il faudrait que j’en parle avec maitre Laksh’Mi, et non avec toi. J’attendais, connaissant ta situation, une confirmation tout au plus, certes pas une explication. Et je ne me justifierai de cela en te disant que personnellement, à son âge, je n’avais pas le moindre doute.

Le regard que je posais alors sur lui était terrifiant par son absence totale d’humanité. C’était comme poser les yeux sur un glacier au froid dévorant. Une résolution absolue et un défi. Galian ne supportait pas qu’on entre en contradiction avec lui à propos Nahla, et je ne l’avais pas fait : j’étais allé avec son point de vue, et lui avais simplement remis en mémoire les implications de ses choix. Mais qu’il s’avise de hausser le ton ou d’aller contre ce simple fait, et il irait de lui-même sur un terrain qu’il fuyait. Et là, je ne le louperais pas.

Puis posément, je repris ma tasse. Un silence tomba à nouveau tandis que je réagissais aux paroles de Galian avec autant de foi que si je les avais royalement ignorés. Loin d’être insensible, je me contentais d’analyser froidement chacun de ses mots, sans l’ombre d’un sourire face à ses élucubrations murmurée, ou ses justifications. Inutile, surtout, de répondre à un sujet qu’il avait ouvert avec courtoisie et qu’il avait quasiment fermé avec un ostensible ennui. Quel tact, vraiment.. Si j’avais été émotif ou pas aussi, froid, j’aurai pu me formaliser d’un tel manque d’usage..
De toute façon, la position de Galian était claire, et ce n’était pas en m’arrêtant sur des usages dont je n’avais cure que je le ferai s’incliner.



Puis vint cet étrange appel. Je n’en avais que la moitié. La moitié que Galian répondait, et avec ses actes, elle était suffisamment éloquente. Cette fois, je fronçais ostensiblement les sourcils et le nez, dans mon rictus parfaitement contrarié.
Je me levais, lentement, et coupais la route de Galian en posant une main étonnamment ferme pour ma carrure. Ma voix tomba, une sentence dure et sèche.


-Vous irez la voir, Galian. Pas parce vous le devriez. Mais parce que vous le devez. Vous irez la voir, Galian, parce que vous avez encore un minimum de dignité. Vous irez là voir, Galian, parce que vous en crevez d’envie.

Je croisais les bras. Cette fois ci, il s’agissait d’un point non négociable. Galian posait un pied sur la limite de la patience et de la tolérance qu’on lui accordait. De plus, je ne lui demandais pas la Lune. Au moins de lui dire au revoir..
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Léonard pouvait bien finir tranquillement sa tasse de thé, mais non. Il avait décidé de faire la morale à Galian, et ce jusqu'au bout. L'holo-appel que passa le vieux chevalier au centre médical du temple et la réaction qui s'ensuivit fut la goutte d'eau faisant déborder le vase, apparemment. Léonard se leva, et s'interposa entre Galian et la porte de son logis, l'empêchant d'en sortir, une main en travers de sa route en plus de son propre corps, fut-il bien plus frêle que celui de son vis-à-vis.

". . ."

Aux précédentes paroles de son invité, Galian avait plusieurs fois tenté de répondre, mais s'était finalement abstenu, sentant la colère l'envahir. Il avait dès lors mieux à faire que de s'emporter: calmer ce sentiment qui n'avait pas sa place dans le cœur d'un jedi. Du moins, qui n'avait pas à diriger ses actes et paroles. Qu'attendait de lui cet homme, au final? Qu'il avoue n'avoir de tuteur que le nom? Qu'il avoue avoir malgré tout suffisamment fréquenté la padawane, depuis qu'il l'avait recueillie, que pour la connaître plutôt bien?

"Cela fait dix ans que je connais Nahla. Fut-ce à raison d'une à trois semaine par an, oui, je passe du temps avec elle, et oui, je la connais, je pense, relativement bien. Mais à la question de la tutelle, non, je ne suis plus son tuteur. Du moins ne le serai-je plus sous peu. J'avais l'intention de le lui annoncer cette fois-ci, lors de notre voyage sur Tatooine, mais ce sera reporté à dans un ou deux mois, à première vue."

Soupirant bruyamment, agacé, le chevalier se raidit carrément aux dernières paroles de Léonard, lorsque ce dernier tenta de l'empêcher de sortir de chez lui, son baluchon sur l'épaule, son datapad en main, et son sabre à la ceinture, déjà prêt à quitter Ondéron, alors qu'il venait de s'y poser à peine deux heures plus tôt. Le mot sur la table, à l'intention de Nahla, suffisait d'après lui. Il ne voulait pas aller la voir. Ou, plutôt, il ne FALLAIT pas qu'il aille la voir. Fronçant les sourcils, il ficha l'émeraude de son regard, mécontent, mais encore calme, bien que trop froid pour bien dissimuler ce qu'il pouvait bien ressentir, dans l'acier de celui de Léonard.

"Léonard... Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas, et laisse-moi passer, veux-tu."

Un sourire aux lèvres tenta de dérider quelque peu le faciès coincé du vieux gardien, mais il sonnait faux. Galian n'avait qu'une envie: fuir. Fuir loin de ce temple, de cette padawane, de ses responsabilités, de son affection pour elle... Fuir loin de ses souvenirs, de ses démons passés, des fantômes de ceux qu'il n'avait pu protéger. Fuir loin de son propre cœur, qui le faisait encore souffrir malgré les années, saignant à la moindre allusion à certains noms, certains souvenirs... Galian s'était battu courageusement envers et contre tout et tous, antan. Mais depuis qu'il avait perdu Tcheï'la Koh, cette adorable petite twi'lek qu'il avait eue sous sa tutelle de ses neuf à treize ans, puis Kalel Arann un jeune garçon humain plein d'avenir lui aussi, qu'avait formé Galian de ses douze à dix-sept ans, plus rien n'avait jamais été pareil. La mort de la première l'avait mis à terre. Il s'était relevé, avait fini par reprendre du poil de la bête, et même accepté de former un autre padawan. Mais lorsque Kalel avait à son tour rejoint la Force, Galian avait sombré pour de bon. Depuis, il avait pour ainsi dire quitté le temple. Sa chambre ne devait d'être aussi bien entretenue qu'aux soins apportés par Nahla en l'absence de son tuteur. Une manière comme une autre de se sentir proche de lui, pour elle, et moins seule, malgré ses nombreuses et si longues absences...
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Je regardais Galian droit dans les yeux. Me mêler de ce qui ne me regardait pas ? Nahla était une padawan ! Le Temple entier devait se soucier d’elle, et rien ne lui aurait fait plus de bien que voir Galian, fut-ce pour un au revoir.
Rien ne lui ferait plus de mal que de voir Galian disparaitre sans même la revoir.

Au fond de ses yeux froids, je sentais une foule de passion. Une profonde douleur que je comprenais très bien. J’avais subis la même chose. C’était poignant. Encore présent, j’avais une espèce de pieuvre accrochée à mon cœur qui s’acharnait à le faire sombrer et couler. Mais je résistais. Pas lui. Une pointe de dégout vint nuancer mon regard. Ma bouche s’ouvrit légèrement, mais aucun son n’en sortis.

Je toisais Galian un moment. On long moment pendant lequel je ruminais ma décision. Rester ? Le défier ? Ou m’effacer ? Je pesais le pour et le contre, avec à chaque seconde une envie croissante et baffer ce vieux chevalier. Chaque secondes, mon mépris devenait de plus en plus probant.
Mon poing décrivit un arc de cercle, tremblant. Avant de se posé, ouvert, sur l’épaule de Galian. Un sourire crispé vint alors prendre possession de mon visage tandis que je murmurais à contre cœur.


-C’est votre choix, Galian. Mais passez cette porte ainsi, et je vous estimerai indigne de représenter un jour les vertus portées par notre Ordre. Vous vous mentez à vous-même. Vous faites honte à notre devoir d’abnégation. Vous refusez vos responsabilités, vous fuyez et trahissez la confiance qu’on vous porte. Alors partez. Fichez-moi le camp, mais sachez ce qu’il en est. Et si dans une demi-heure vous êtes encore dans le Temple, et sans être passé saluer Nahla, je vous balance par la fenêtre la plus proche.

Je tremblais de la tête au pied. 20 ans que j’étais Jedi, et pour la première fois, je voyais venir la ligne rouge. J'étais proprement ulcéré. Moi, homme de devoir, je voyais sous mes yeux un chevalier Jedi cracher sur tous ses principes. Sur tous MES principes. Trahison ! Disgrâce infâme ! Si je n’avais pas écouté l’once de compassion qui m’avait tenue au cœur à cause de cette douleur que je lui savais et que je connaissais, c’était son expulsion de l’Ordre que j’aurai demandé. Mais Galian était vieux, et même si j’étais passablement remonté, c’eut été injuste de s’arrêter à cela.
Mais Léonard, loyal et droit n’a qu’une parole. Si Galian choisissait ce chemin, il avait intérêt à le choisir vite, car ma tolérance avait une limite. Le respect du Code était soumis aux aléas du contexte, certes. Mais là, Galian venait, points par points, de franchir toutes les limites imposée par le dogme Jedi.

Alors oui. Je m’écartais. Je lui tournais même le dos. Et je le plantais là.

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"Indigne de représenter un jour les vertus portées par l'Ordre"? Indigne, Galian l'était déjà, et cela depuis bien longtemps. Il avait perdu la foi, perdu le courage, perdu tant de choses en même temps que son second padawan... Depuis, il s'efforçait de faire le bien, de son mieux, plaçant son sabre au service des faibles et des opprimés, un peu partout dans la galaxie, là où l'envoyaient ses missions. Mais s'il se sentait encore capable de jouer physiquement les preux chevaliers au service de la veuve et de l'orphelin, il en allait tout autrement psychologiquement parlant. De ce côté-là, il était brisé et le savait. Il avait bien tenté de se faire aider, mais en vain. Aucun conseil, aucun mot doux ou dur n'avait pu raviver en lui la flamme éteinte. Alors, il avait pris sur lui de vivre ainsi, à demi mort, en quelque sortes, dépensant l'énergie qui lui restait dans de nobles buts. Quant à Nahla...

Il n'avait pas demandé à l'avoir dans les pattes. Il n'avait pu refuser au mirialan mourant de veiller à ce que sa fille ne manque de rien, mais avait pensé qu'au temple, quelqu'un s'en occuperait. Lorsqu'il l'avait ramenée, aucun maître n'avait le temps de prendre la petite fille sous sa tutelle. Par définition, il en était donc devenu le tuteur légal. Et dès que Nahla put se prendre elle-même en charge, il l'avait laissée s'épanouir seule, ne passant plus avec elle que le moins de temps possible, espérant encore et toujours qu'un maître jedi finirait par la prendre sous son aile.

Oh, pas qu'il n'aime pas Nahla, au contraire! Mais l'avoir à ses côtés ne faisait que raviver la douleur en son cœur. Elle n'y pouvait rien, mais c'était ainsi. Quelquefois, il s'était lâché, lui avait ouvert son cœur, même, mais ces occasions furent rares, et si Nahla les préservait au chaud dans ses souvenirs les plus chers, Galian les avait rangés dans un tiroir fermé à double tour. Il aurait chéri ces instants privilégiés, si seulement ils ne lui rappelaient pas si cruellement, à chaque fois, de trop douloureux souvenirs. Oui, il aimait Nahla. Comme sa propre fille, presque. Mais oui... il était lâche. Il n'avait plus ce courage, d'affronter sa douleur à chaque sourire de la miraluka, lui rappelant ceux de Tcheï'la, sa première padawane. Chacun de ses progrès, chacun de ses discours de paix et de bonne volonté qu'elle lui tenait lui rappelant ceux qu'avait pu lui tenir Kalel, encore une fois, Galian en souffrait trop et se renfermait dans sa bulle, incapable d'assumer cette souffrance. Nahla était adorable, et pleine de bonne volonté et sans doute, d'avenir. Mais elle lui rappelait trop cruellement Tcheï'la et Kalel, et Galian ne le supportait pas. Il ne le supportait plus.

Léonard ayant balancé sa sentence et ses reproches, le vieux chevalier resta planté là, stupidement, dans l'encadrure de la porte de son logis, perdu. Fuir et trahir la confiance qu'on lui portait? Mais qui lui faisait encore confiance? Excepté en matière de maniement du sabre, plus personne ne lui faisait confiance, au temple, si? Du moins le pensait-il. Fallait-il qu'il quitte le temple s'il ne parvenait pas à surmonter sa douleur? Était-ce là le message de Léonard? Ne se devait-il pas, en tant que jedi, de mettre au service du bien et de la justice tout ce qu'il pouvait? Pourquoi Léonard semblait-il en attendre de lui plus qu'il ne pouvait donner?

*Peut-être est-il effectivement temps que je dépose mon sabre laser...*

La retraite? Pour lui, cela signifiait rejoindre la Force. Galian était le genre d'homme à ne pas supporter l'inaction. Il mourrait le jour venu, mais préférait que ce soit au combat, en accomplissant son devoir, que dans un lit, vieux et dépendant des autres. Alors que devait-il faire? Abandonner et déposer les armes, s'installer quelque part comme un paysan, et attendre sa fin? Continuer à se battre comme un acharné jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent pour de bon? Assumer ses responsabilités concernant Nahla, il s'en sentait incapable. Il avait fait de son mieux jusqu'à ce jour, mais se sentait incapable d'en faire davantage. Et les paroles de Léonard le faisaient douter sur tant de choses...

*Nahla... pardonne-moi.*

Refermant la porte de son chez-lui, le vieux gardien s'isola toute la journée, pleurant amèrement des heures durant. Lorsqu'il n'eut plus de larmes pour pleurer, il reprit ses affaires, sortit, et passa voir sa pupille à l'infirmerie. Quoi qu'il lui soit arrivé, elle se trouvait bien amochée. Il n'eut pas le cœur de lui faire encore le moindre reproche concernant son refus du port d'arme et le fait que cette voie n'était sans doute pas la bonne pour elle. L'adolescente, désolée de ne pas être en état pour partir avec lui sur Tatooine, comme prévu, lui assura qu'elle se rétablirait vite...

"Je te retrouve dans quelques semaines, alors. Tu me contactes dès que tu es rétablie, d'accord?"

Un pâle sourire aux lèvres, Galian allait repartir, et Nahla le savait. Peinée, elle ne lui fit cependant aucun reproche, comprenant. De toutes manières, elle le reverrait d'ici quelques semaines, une fois remise sur pieds. Elle ne lui en voulait pas. En revanche, elle s'inquiéta de son état, mais il ne voulut rien répondre à ses questions concernant le mal être qu'elle pouvait lui ressentir. Il lui dit juste de ne pas s'inquiéter pour lui... et repartit. Une fois de plus.
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