Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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La sénatrice Anthana est plutôt contente d’elle : les gens ont l’air de l’avoir préférée dans le débat qui l’opposait à Ambre Natania, même si ses conseillers lui ont rappelé qu’elle ne devrait peut-être pas se montrer si agressive.
Dès qu’elle met un pied dehors, une foule de journalistes essaient d’interroger la sénatrice. La sécurité est là, renforcée par… Des Jedi. Une occasion que les professionnels de la communication ne manquent pas.


- Sénatrice Anthana ! s’écrie l’un d’entre eux en tendant son micro vers l’Umbaran. Des Jedi ont été affectés à la sécurité du Sénat en cette occasion, comme souvent. Acceptez-vous que l’on les laisse encore être si proches de vous ?

Orme, très proche, se sent mal à l’aise. Mais il ne se laissera peut-être pas faire si l’Ordre est encore calomnié… D’ailleurs, les journalistes adorent les débats improvisés !


Seuls les joueurs Lana Anthana et Orme Aryssie sont autorisées à poster dans ce sujet.
Leur ordre de passage : Lana - Orme
Votre combat est une joute verbale ! Vous devez donc utiliser la parole pour débattre autour de la question de l’animateur. Vous serez jugées sur la pertinence des propos de votre personnage mais aussi sur son charisme, la beauté (ou « classitude » ?!) de sa façon de parler, et la qualité générale de votre RP. Bonne chance.]

Invité
Anonymous
Elle sortait juste du débat qui l'opposait à Ambre. Malgré le fait qu'elle ne l'avouerait jamais en publique, elle devait avouer que la sénatrice de Naboo était douée. Presque autant qu'elle d'ailleurs... Mais elle demeurait trop intègre et avait sans doute trop d'honneur pour atteindre son plein potentiel. En politique, il fallait savoir être fourbe et mentir avec aisance. Elle était tout de même très heureuse d'avoir gagné. Un pas de plus vers la victoire de Ion. Un pas de plus vers sa victoire à elle...

Elle sortit donc des locaux où avait eu lieu le débat, et entendit le brouhaha sourd des journalistes avant même que la porte ne fut ouverte. Elle releva donc le menton, l'air digne, déterminée à en mettre plein la vue aux holocaméras. Prestigieuse dans sa longue robe blanche brodée des armoiries de Kuat en fil d'or, elle descendit les marches qui la conduisaient aux journalistes. Un large bandeau noir couvrait ses yeux aveugles, et un homme en noir, reconnaissable à l'uniforme Kuati, la guidait doucement après lui avoir offert son bras.

Elle fut immédiatement harcelée de questions venues de toutes parts, et les journalistes semblaient à deux doigts de lui écraser leur micro sur le visage tant ils se pressaient autour de la princesse. Elle entendit une question à propos de la sécurité et des jedi, et elle décida d'y répondre. Aussitôt qu'elle se mit à parler, les journalistes se turent, esperant sans doute faire les gros titres de leurs journaux respectifs.


- Je ne saurai vous cacher que la présence d'autant de jedi m'inquiète au plus haut point...
commença-t-elle d'un ton calme.

D'ailleurs, elle avait repéré un jedi tout prêt d'ici. Une aura lumineuse écoeurante, sans doute un padawan, ou un très jeune chevalier. Elle étendit doucement son aura sombre de sith pour lui faire bien comprendre sa présence et le mettre mal à l'aise. Elle espérait même qu'il réagirait assez violemment, de sorte à fournir de biens belles images à la galaxie entière...


- Cependant, malgré un certain acharnement de la part de l'ordre jedi à mon égard, je me rassure comme je le peux en me disant que, s'ils avaient voulu agir contre moi, ils seraient sans doute déjà passés à l'acte.

Mais elle savait qu'il ne se passerait rien. Les jedi étaient bien trop accrochés à leur image de défenseurs galactiques pour tenter de l'éliminer en publique, devant des journalistes en plus...

- De plus, vous faites justement remarqué qu'ils ne font que renforcer le dispositif de sécurité, et qu'il y a de nombreux gardes sénatoriaux, en qui j'ai une entière confiance pour assurer mon intégrité.

Son garde du corps, c'est-à-dire l'homme en noir qui l'escortait, lui avait assuré qu'il y avait de nombreux soldats de la république un peu partout, et des gardes du sénat, dans leur long drapé bleu.

- Je m'étonne d'ailleurs que les jedi soient présents... Malgré les circonstances un peu particulières, les gardes républicains ont toujours parfaitement accompli leur travail, et ce quelque soit l'époque... Je m'interroge donc sur la réelle raison de la présence des jedi. De la sécurité ? Mon garde du corps a reconnu plusieurs jedi, et me dit que certains ne sont encore que des enfants... Qui comptent-ils protéger avec des adolescents fraichement sortis du temple ?
Invité
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Orme naviguait tant bien que mal entre les caméras, les journalistes, les gardes, les politiciens, les assistants, les droïdes, les on-ne-savait-trop-qui qui faisaient on-ne-savait-trop-quoi, toute la population palpitante du Sénat intergalactique réunie pour cette grande occasion, toute la foule innombrable où chacun tentait de tirer son épingle du jeu, pour avoir qui le meilleur reportage, qui la meilleure couverture médiatique.

Partout, des sénateurs exprimaient des opinions plus ou moins convenues en face de journalistes plus ou moins intéressés et chacun répétait l'éternel ballet de la communication politique. Les plus extrêmes attiraient le plus d'attention, mais les rôles étaient déjà écrits de toute éternité lui semblait-il, et le Padawan n'avait pas prêté un très grand intérêt à ce remue-ménage qui toujours lui avait paru étranger, ne songeant guère qu'à se frayer un chemin pour assurer sa mission.

Il avait l'habitude de ce genre de situations. Son précédent Maître était une diplomate respectée et Orme n'en était pas à son premier événement dont il fallait assurer la sécurité. Cependant, il n'était pas certain que sa présence, et plus encore la présence des Jedis, fût exactement bienvenue dans le contexte politique tendu des derniers mois et il ne pouvait pas ne pas entendre les rumeurs de mécontentement qui s'élevait ici ou là.

Alors qu'il entamait une tournée de routine, son attention fut attirée par un attroupement autour d'une femme ; mais plus que la cohue des journalistes, c'était l'aura intimidante de celle qu'ils courtisaient qui éveillait sa vigilance. Un sentiment d'inconfort s'installa chez le Padawan et ses sens en alerte le poussèrent à se reprocher un peu, opposant l'inébranlable neutralité de sa propre présence aux sombres effluves qui émanaient de Lana Anthana.

Il avait été mal avisé et il s'en rendit compte aussitôt — guidés par les propos de la politicienne, les journalistes avaient cherché de leurs caméras un jedi à jeter en pâture à l'oratrice et les yeux électroniques de caméras n'avaient pas tardé à se tourner vers le Padawan le plus proche. Orme Aryssie le Laconique se trouva donc en quelques secondes poussé vers la sénatrice et un micro sous le nez.

Une Twi'Lek d'un certain âge, qu'Orme eût reconnu pour l'une des chroniqueuses politiques les plus en vue s'il avait été au courant de ce genre de choses, lui résuma les propos de la politicienne pour susciter une réponse. Le Padawan haussa les épaules et, d'une voix peu concernée, répliqua :

— Faudrait savoir. Soit les gardes républicains ont pas besoin d'aide et des Padawans suffisent, soit ils en ont besoin et les chevaliers sont justifiés. On peut dire soit l'un, soit l'autre, mais les deux en même temps, c'est stu... contradictoire.

Orme réfrénait les mots qui lui venaient naturellement à l'esprit, mais ces louables tentatives ne suffisaient pas à enrober sa réponse de quoi que ce fût qui ressemblât, même de loin, à du tact et de la diplomatie. Le Padawan était la dernière personne du monde à s'engager dans ce genre de débats et il était très loin de vouloir ni de pouvoir se complaire à leurs subtilités.

— De toute façon, y a pas d'problème. Les Jedis ont toujours assuré la sécurité de la République et notre travail avec les gardes sénatoriaux n'a jamais été remis en question. J'en ai pas entendu s'plaindre. Si les gardes du corps de Madame Anthana sont mécontents, c'pas notre problème. Ni celui des gardes sénatoriaux. C'sont pas des représentants officiels de l'ordre public, eux, qu'je sache.

La rhétorique du Padawan n'avait certes pas les fleurs de l'éloquence politicienne, mais elle en avait indubitablement les épines.
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- Mademoiselle Anthana, je vous prie, jedi, le réprimanda doucement Lana, comme si elle reprenait un enfant.

La jeune sith, guidé par son garde du corps, avait fendu la foule vers Orme. Elle avait compris qu'ici, devant les caméras, elle avait une chance d'influer encore sur le vote à venir. Il suffisait pour cela d'affronter un tout petit padawan à la langue bien pendue. Après tout, elle venait de vaincre une sénatrice devant les médias, que pouvait un minable adolescent anonyme ?

Mais... Après tout, il n'y avait pas si longtemps, elle même en tant qu'apprentie avait affronté et vaincu un maitre jedi dans un duel oratoire, sous les yeux du Sénat. La prudence était de mise, ce petit avait peut être plus d'un tour dans son sac.

- Peut être le brouhaha de la foule a-t-il abusé vos oreilles, jedi, mais rien en mes paroles n'indique une contradiction. Je faisais simplement remarquer que les jedi n'avaient pas leur place dans les rangs de la sécurité aujourd'hui, que ce soit padawan, chevalier ou maitre jedi... Soyons clair, les jedi n'obéissent qu'au Conseil de leur ordre, et ce avant même de répondre aux ordres du Sénat. Si les jedi n'avaient pas un glorieux passé derrière eux, je pourrais presque penser que leur présence en masse indiquerait qu'ils préparent un coup d’État...

Bien sûr, elle ne pensait pas un mot de cela. Elle avait soigneusement choisi ses mots pour que tous comprennent qu'elle ne faisait que de vagues suppositions.


- Mais il ne faut pas oublier que les jedi sont des êtres tellement honorables...
fit-elle d'un ton sarcastique. Jamais ils ne s'abaisseront à de telles vilénies... Après tout, aucun jedi, dans leur grande vertue, ne pourrait songer à l'idée même faire des actes aussi horribles que de commettre un assassinat, enlever des sénateurs, torturer des prisonniers, ou de renverser le gouvernement.

En mettant les exemples côte à côte, elle soulignait pourtant que les jedi, en la kidnappant et en la torturant, n'était pas aussi blancs qu'ils voulaient le laisser croire.

- Car, si la présence des jedi ne semble pas poser de problèmes aux gardes sénatoriaux, il n'en est pas de même pour moi... Il y a à peine deux ans, je vous rappelle que votre ordre, jedi, m'accusait ignoblement, et à tort, d'être une sith et une meurtrière. Comme la décision du Sénat à mon égard ne vous convenait pas, vous avez décidé de m'enfermer illégalement, et certains de vos collègues jedi m'ont même torturée alors que j'étais prisonnière...


Elle tressaillit un peu et se tut, comme si de désagréables souvenirs lui revenait à l'esprit. Raffermissant sa voix, elle reprit :

- Jedi, vous ne pouvez nier que votre Ordre a toujours eu un certain acharnement à mon égard. De même, je ne vous porte pas réellement dans mon coeur après vos tentatives d'assassinat contre ma personne, et tous les autres préjudices... Ainsi, la présence de jedi dans mon entourage direct a de grandes chances de provoquer des problèmes, cela s'est vérifié a de maintes reprises ses dernières années... Et les conflits que cela pourraient engendrer sont des problèmes qui concernent directement le Sénat et les gardes sénatoriaux.


C'était d'une logique imparable, tout du moins selon elle. Et au passage, elle avait réussi à traiter les jedi de meurtrier et de kidnappeur, le tout avec le sourire !

La politique était décidément une merveilleuse invention.
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Ravies, les caméras cherchaient tour à tour à capter la politicienne et le Jedi, évitant soigneusement de les filmer tous les deux de concert, pour que les champs et contre-champs maintinssent l'impression d'adversité que les journalistes s'ingéniaient à construire. Il fallait avouer cependant que les deux interlocuteurs ne leur compliquaient guère la tâche : les implications de la politicienne étaient trop claires pour échapper à qui que ce fût et les réserves du Jedi évidentes.

En sentant ces regards électroniques braqués sur lui, Orme sentit poindre en lui le regret de s'être jeté inconsidérément dans la discussion. Parler n'était pas son fort et si la timidité ne le poussait pas à se décomposer confusément devant les objectifs, elle s'exprimait par la rudesse de son discours. Il était d'éprouver le plaisir qui était celui de son compagnon Ulrich dans de semblables situations.

Certains journalistes cependant paraissaient se réjouir de cette authenticité et imaginaient déjà le portrait du Jedi sain, loin des artifices de la vie politique, sorte de sage ou de bon sauvage, qu'ils pourraient dresser dans les éditions du soir. Mais Orme ignorait tout à fait qu'il y avait là une carte à à jouer et se contentait de répondre en faisant, autant qu'il lui était possible, abstraction des caméras.

Le Jedi coula vers Lana un regard de profonde exaspération, qui lui donnait l'air d'un adulte engagé dans une dispute inextricable avec une adolescente.

— Bien sûr. Et quand on songe que dans l'histoire de la République, beaucoup de Sénateurs ont été prouvé coupables de corruption, de malversations financières, d'intelligence avec l'ennemi, de trahisons envers leurs gouvernements, d'ententes avec les Hutts et que sais-je encore, on se dit qu'on devrait interdire à tous les Sénateurs de fréquenter le Sénat Galactique, pour la sécurité de tous.

Une rumeur générale d'appareils électroniques s'éleva dans l'assistance, alors que les assistants des journalistes s'empressaient d'envoyer à la rédaction des demandes pour vérifier, dans les archives, s'il y avait des extraits de reportage pour documenter les affirmations de la politicienne et du Jedi ; dans les immeubles des grands média à quelques kilomètres de là, on commençait à exhumer les affaires politiques et les détails de la saga Anthana.

— En même temps, là, j'crois pas que la présence de tant de Jedis sanguinaires indispose beaucoup vos collègues. Je ne les vois pas regarder par dessus leurs épaules d'un air anxieux.

Quelques caméras se détournèrent pour tenter de capter une belle image panoramique des sénateurs qui allaient et venaient, avant de se reporter vers les deux interlocuteurs.

— On est en démocratie et on ne va pas changer une organisation millénaire pour satisfaire votre paranoïa personnelle. V'n'avez qu'à déposer une motion devant le Sénat. Si tout le monde est aussi terrifié que vous le dites, j'suis sûr que vous n'aurez pas de mal à récolter les voix nécessaires.


Et les caméras de bondir à nouveau vers la jeune femme.
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On ne pouvait nier que le petit jedi avait de la verve. Seulement, il commençait déjà à commettre ses premières erreurs. Elle allait remettre ce padawan à sa place, en tant que gardien silencieux... Malgré le calme apparent d'Orme, elle sentait à travers la force un certain malaise, une certaine appréhension. Il ne devait pas souvent être sous le feu des projecteurs, le pauvre... Lana, elle, nageait ici comme un poisson dans l'eau.

- Effectivement, certains sénateurs ont été condamnés pour fraudes fiscales, trahison, ce genre de chose... Je ne connais pas les chiffres exacts, et je ne saurais les inventer, mais effectivement, des centaines de sénateurs ont été contre la loi... Des centaines, sur les millions, si ce n'est les milliards de sénateurs qui ont un jour où l'autre siégé au Sénat depuis la création même de la République. Une goutte d'eau dans un océan... Ce n'est pas pour rien que l'arrestation d'un sénateur fait les gros titres des médias, jedi. C'est parce que cela est excessivement rare...

Elle marqua une pause. Ce qu'elle taisait, c'était que beaucoup de sénateurs ne se faisaient pas coincer pendant leurs magouilles. Elle reprit d'un ton doux :

- A peu près aussi rare que les affaires avec les jedi, à vrai dire... Je veux dire, il arrive aussi aux jedi de trahir, de contourner les lois, ou même de devenir des sith. Seulement, là où les politiciens se contentent de quelques fraudes fiscales, les jedi torturent leurs prisonniers. Chacun son vice, je suppose...

Nouvelle pause. Elle se préparait à reprendre les mots imprudents de ce jeune effronté.

- Si tout le monde est aussi terrifié que je le dis... fit-elle ne reprenant les mots d'Orme. Étrange, je ne me souvenais pas avoir dit de telles choses. Brick, ai-je dit quelque chose de ce type ? demanda-t-elle à son garde du corps.

- Non, princesse
, répondit-il sans hésiter.

- Je suppose que les caméras pourront confirmer cela... Aussi vous serais-je grée de ne pas déformer mes propos. Je sais que c'est un domaine où les jedi excellent, mais tachez de vous limiter un peu. Donc non, tout le monde n'est pas terrifié, et je ne vois pas d'où vous avez pu sortir de telles inepties. Je ne suis moi même pas terrifiée, seulement inquiète de voir tant de jedi concentré en un seul endroit, alors qu'ils auraient tellement mieux à faire autre part... Dites nous, jedi, qui protègent la galaxie pendant que vous et vos camarades êtes ici ?
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Machinalement, Orme étendit sa conscience vers les gardes aux portes de la chambre du Sénat, soucieux de savoir quand les politiciens seraient enfin rappelés aux débats. L'entrevue face aux caméras n'avait pas duré longtemps et pourtant le jeune homme souhaitait déjà qu'elle fût finie, tant elle lui paraissait être une épreuve entièrement infructueuse et, d'ailleurs, fort inégale. Patrouiller dans des couloirs déserts était encore une perspective plus attrayante.

C'était qu'il n'avait pas conscience que sa réticence visible à s'exprimer, l'authenticité un peu brutale de son élocution, cet accent coruscantien et populaire, tout sa façon de se présenter faisait de lui un personnage atypique au milieu des diplomates et des politiciens, un personnage que les journalistes n'avaient aucune intention de laisser disparaître trop rapidement. Ils étaient au contraire trop heureux de voir se creuser le fossé entre les deux interlocuteurs et s'affirmer, de part et d'autre, deux personnalités radicalement opposées.

S'il était mal à l'aise, Orme n'en était pas pour autant impressionné et il recevait les contradictions de la politicienne avec un air un peu glacial où l'on ne sentait poindre de temps en temps qu'un peu d'agacement.

— Ouais. Les fraudes fiscales n'ont jamais tué personne. Ni la corruption. Ni l'abus de biens publics. Allez dire ça aux hôpitaux sans financement des derniers niveaux de Coruscant, aux quartiers sans police et aux écoles délabrées.


Le jeune homme haussa les épaules.

— Enfin bon, si ça vous parait négligeable...

L'affrontement entre Jedi et politicienne venait soudainement de se doubler entre un antagonisme entre la haute société et les classes populaires et les journalistes Coruscantiens reconnaissaient trop aisément chez Orme le style de ces mêmes quartiers qu'il venait d'évoquer pour s'y tromper.

Imperturbablement, le Padawan répondit au second point, sans se soucier beaucoup des attaques directes, non qu'il en négligeât la portée auprès des média, mais bien qu'il ne sentît aucune ressource, dans sa propre rhétorique d'authenticité, pour rivaliser dans ce domaine. Il n'avait ni l'envie ni les moyens de se lancer dans un jeu d'exégèse mutuelle.

— Quant à notre présence ici, faudrait savoir. Tout à l'heure vous disiez qu'il n'y avait que des Padawans et du coup ça sert à rien, maintenant tous les Jedis de la Galaxie sont massés dans le Sénat. Rassurez-vous, on est des milliers et c'est pas parce que certains d'entre nous sont ici que les autres ne sont pas affectées à d'autres missions dans le reste de la République.

Orme rejoignit le silence, ignorant qu'il eût mieux fait de tenter de s'emparer du rythme du débat en lançant ses propres attaques et d'entrainer la politicienne vers des sujets embarrassants. Mais tel n'était pas son tempérament et, après chaque réponse, il espérait naïvement que les journalistes, satisfaits de la séquence, se tourneraient vers d'autres événements plus palpitants — à ses yeux.
Invité
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Ce petit avait décidément des arguments bien placés... Elle devait le reconnaître, pour un môme de son âge, il savait viser juste. L'éloquence de la jeunesse, avec cette innocence, ce côté brut de la pierre précieuse. Le padawan ne faisait que se défendre, la sith en profitait pour le harceler et le forcer à garder. Elle devait exploiter l'inexpérience du gamin, et le tailler en miettes. Elle avait la finesse et la célébrité de son côté après tout...

- L'idéalisme de la jeunesse je suppose... soupira-t-elle, un brin condescendante.Je suis malheureuse de te l'apprendre, mais les établissements que tu cites -Ecole, hopital, centre de police- ne recevraient pas plus de subventions si la République avait plus d'argent. Je sais que c'est une triste, mais ô combien réaliste vision des choses...

Première introduction, qui lui permit d'enchainer ensuite :


-C'est pour cela que le sénateur Keyïen doit être élu aujourd'hui en tant que chancelier. C'est un homme juste, un homme d'expérience qui saura faire bouger les choses. Il suffit de regarder les progrès sociaux de son secteur, le secteur Correllien. Ce n'est pas Halussius Arnor, jedi sans aucune expérience politique ou gouvernementale, qui parviendra à parvenir à ses fins à travers les méandres sinueux de la politique...

Cracher un peu sur le candidat Arnor, c'était toujours une bonne chose. Il ne fallait pas s'y tromper, elle avait
beaucoup de respect pour Halussius. C'était bien le seul jedi pour qui elle avait de la considération !


- Ai-je dis au cours de notre... conversation, qu'il n'y avait que des padawan ici ? Bien sûr que non. Vous déformez simplement mes propos, jedi... Mais vous ne tromperez personne aujourd'hui. J'ai simplement fait remarquer plus tôt que parmi les jedi présents, il y avait des padawan.

Et pan, dans les dents. A vouloir reprendre les mots de la sénatrice trop souvent, il allait finir par s'en mordre les doigts.

- Et bien que vous soyez des milliers, il y a encore plus de planètes dans la galaxie. Je suppose que tu pourrais faire des choses bien plus importantes, bien plus nobles que de jouer le garde... Allons, allons, que pourrait-il se passer que les gardes sénatoriaux, l'armée républicaine et la flotte ne pourraient empêcher ? Votre présence ici est
inutile...

Douce sensation que la méchanceté. Gonflant son pouvoir par son auto-satisfaction et la haine de ce petit jedi devant elle, elle entoura le padawan de son aura noire, l'enfermant dans un univers de colère. Il lui suffisait simplement de céder à la tentation. Il lui suffisait de sortir son sabre, et de mettre fin aux jours de la sith. Il serait
alors un véritable héros...

... devant les médias, devant la galaxie entière.

Si tu t'engages sur la voie du côté obscur, à jamais il dominera ta destinée.
Invité
Anonymous
L'inexpérience d'Orme n'était pas la seule chose qui lui rendait le débat difficile et fastidieux. C'était aussi que, pour une large part, il eût développé, loin des caméras, des arguments assez semblables à ceux de son interlocutrice. Lui non plus n'était pas persuadé que la place d'un Jedi fût parmi les gardes sénatoriaux et lui non plus n'était pas convaincu que le système politique de la République remplît avec beaucoup d'exactitude tous ses devoirs.

Il fallait que la femme dégageât autour d'elle une aura bien novice pour que le Padawan, qui comptait parmi les membres les plus séditieux de l'Ordre sans doute, s'engageât dans une défense de la présence jedi. Mais à vrai dire, ses arguments, depuis le début de la conversation, ne roulaient que sur les attaques de Lana et s'il ne se lançait pas de lui-même dans une plaidoirie inspirée, c'était autant par timidité que par défaut de conviction.

Et voilà précisément qu'elle cherchait à l'entraîner sur le terrain de la politique et des élections. Cette torture n'en finirait-elle donc jamais ? Mais sans doute le laisserait-on partir ! Quel intérêt pouvaient avoir les journalistes à récolter les opinions d'un jeune Padawan parfaitement inconnu ? Orme méditait déjà sa stratégie de retraite quand de nouvelles questions lui furent à son grand dam adressées.

Mais plus que les interrogations vicieuses de la politicienne, ce fut la vague Obscure qui tenta de la submerger qui attira son attention. Aussitôt, le regard du Padawan abandonna les caméras pour bondir sur son interlocutrice. Comment pouvait-elle se livrer à une semblable démonstration au milieu de cette assemblée ? Etait-il le seul capable de ressentir ces exhalaisons méphitiques ?

Mais, contrairement aux avis suspicieux des Maîtres, Orme n'était pas, et de très loin, l'un des Padawans les plus susceptibles de sombrer du Côté Obscur et sa survie tenait trop complètement à ses capacités de calme méditation pour qu'il pût aussi aisément la mettre en péril. Et Orme, qui ne songeait depuis le début de l'entrevue qu'à retourner dans l'ombre, n'avait certes aucune envie de devenir un héros.

Le Padawan déglutit péniblement, se rattachant à ces considérations simples et élémentaires, pour ne pas perdre pied. Il fallait sans doute que les sentiments que la Sith cherchait à éveiller en lui fussent si étrangers à son tempérament naturel pour qu'il naviguât entre ces attaques sournoises. Détachant finalement son regard de la politicienne après de longues secondes d'hésitation que les caméras n'avaient pas manqué d'enregistrer, le Padawan reporta son attention sur les objectifs.

— Comme vous l'avez si bien souligné, mon rôle n'est pas d'commenter les élections ou d'prendre part au débat politique. Si votre argument pour dire qu'l'abus de biens publics n'est pas grave, c'est d'souligner que l'système est corrompu, c'est votre problème. Si votre solution pour lutter contre un système corrompu, c'est d'élire quelqu'un formé par ce système plutôt qu'quelqu'un d'l'extérieur, c'est votre problème. Si j'déforme vos propos, c'est sans doute parce qu'ils sont aisément déformables et c't'encore votre problème.

Orme se repliait vers une argumentation plus calme et plus posée, pour se prémunir plus efficacement des menées obscures de sa dangereuse adversaire.

— J'dois avouer qu'je suis incapable de m'engager comme vous dans des raisonnements qui n'ont que l'apparence de la vérité. J'suis une personne simple, pas un politicien.


Comme les téléspectateurs, sans doute. Si Orme avait été plus attentif aux enseignements des Consulaires au Temple, il eût sans doute joué beaucoup plus tôt cette carte de l'identification.


Invité
Anonymous
Si Orme continuait à être aussi laconique, se contentant tout juste de se défendre, la conversation n'allait pas vraiment progresser... Avec son petit air de sainte ni-touche, ses déglutissements et sa timidité, il pourrait même gagner quelques partisans et quelques fans dans le public. Mais c'était avant tout une joute verbale, il ne fallait pas s'y tromper. Et le peu de loquacité dont le jeune jedi faisait preuve allait provoquer sa chute. Pour convaincre les gens, il fallait plus qu'une douzaine de mots alignés à la suite, même prononcés avec l'accent populaire de Coruscant.

Il fallait cependant reconnaître qu'il avait une certaine force de caractère. Il avait résisté à la tentation du côté obscur de la force. Certes, le coup de Lana n'avait pas été très fort, mais d'autres auraient succombé à l'attrait de la puissance et de la gloire. Il aurait fait un adversaire de valeur, si il se donnait vraiment dans cette joute. Depuis le début, il semblait comme se freiner lui même, restant constamment sur la défensive. Peut être aimait-il servir de "punching-ball" à la sith ?


- Oui, je pense que pour affronter la corruption de notre système politique, il nous faut quelqu'un formé par ce même système. Qui d'autre pourrait, sinon ? Un non-initié se perdrait dans les méandres du Sénat, et ne pourrait rien faire... Si votre estimé collègue parvient à la chancellerie, le gouvernement se bloquera de lui même, car il ne saura comment faire pour arriver à ses fins... Même si le sénateur Keyïen a été formé au Sénat, c'est un homme intègre, incorruptible, et certainement le plus à même de sauver la République et à ramener la stabilité que nous chérissons tant.


Il y avait une certaine passion dans sa voix. C'était pour une raison simple : elle obtiendrait probablement une très bonne place au gouvernement si Ion Keyïen devenait chancelier. Elle avait tout à y gagner, et rien à perdre, puisqu'elle resterait sénatrice si un jedi devenait maitre du gouvernement. C'était le genre de situation qu'elle appréciait tout particulièrement.

- Quand au fait que mes paroles soient déformables... Et bien je doute fort qu'elle le soit plus que les autres phrases. Soyons clair, tout ce que nous disons, ou tout du moins la majorité, est déformable, adaptable, ou bien sujet à... une interprétation libre. Le problème ne vient donc pas de moi, mais des petits malins qui tentent d'abuser les gens en déformant mes phrases. Car je suis persuadée que vous aviez parfaitement compris le sens premier des mes paroles. A moins que vous ayez du mal à comprendre les mots que j'utilise, là où tous nos holospectateurs suivent notre conversation sans problèmes...

Deux choix peu reluisants qu'elle exposait : Orme était-il simplet, ou tout simplement fourbe au point de déformer les phrases d'une "honorable" sénatrice sith ? Sans doute y avait-il d'autres options un peu plus glorieuse.

- Mais je suppose que vous ne m'écoutez pas vraiment, au final, puisque "mes paroles n'ont que l'apparence de la vérité". J'ai peur de mal comprendre, jedi, et je ne voudrais pas... Déformer vos paroles, fit-elle, en appuyant sur les mots. Me traiteriez-vous de menteuse ? En tout cas, cela en a tout l'air...

Une question directe, qui n'aspirait comme réponse qu'à un "oui" ou un "non". A moins que le padawan ne soit assez doué pour détourner la question... Mais Lana l'attendait au tournant.

- Cela ne m'étonnerait guère de vous. Je suppose que, comme nombre de vos camarades jedi, vous pensez fermement que je suis une sith ? Être obscure de votre "force", dont les paroles sont du venin ? On m'a souvent comparée à un serpent, plaisanta-t-elle, je comprends enfin pourquoi à présent...

Elle avait lancé le mot dans l'arène. Le mot sith. Cela avait faire sensation, effet garanti...
Invité
Anonymous
Non — décidément, non : on ne le laisserait pas partir. La lenteur administrative du Sénat prenait soudainement pour Orme Aryssie une réalité toute concrète : il fallait un temps fou pour rouvrir la séance et c'était à se demander ce que les sénateurs pouvaient ordinairement bien trouver à faire lors de ces pauses interminables. C'était à regretter qu'une petite explosion ne vînt pas faire une salvatrice diversion dans ces discussions interminables et lui offrir enfin un terrain sur lequel il serait parfaitement à l'aise.

Sans doute si le jeune homme s'était éclipsé sans rien dire, les journalistes ne l'eussent pas poursuivi très longtemps. Après tout, il n'était pas un grand dignitaire de l'Ordre ; si l'on s'était préoccupé de recueillir avis, cela avait d'abord été parce qu'il se trouvait sur le chemin et si l'on avait continué à l'interroger, parce qu'il offrait la parfaite incarnation de l'homme du peuple, du guerrier simple, le parfait bon sauvage à opposer à la rusée politicienne — une image d'Epinal, vraiment, qui était sûre de faire de l'audimat.

Mais le Padawan portait perpétuellement en lui le poids du devoir et, s'il n'était pas un expert en diplomatie, il imaginait fort bien que son départ précipité sous l'oeil impitoyable des caméras ne manquerait pas de donner une mauvaise image du Temple — et si par malheur un journaliste s'avisait de se rendre compte qu'il était l'élève du Grand Maître de l'Ordre, les ennuis pour le Padawan, à l'intérieur du Temple, seraient décidément sans fin.

Mais voilà que la sénatrice tentait à nouveau de l'entraîner sur le terrain des élections et Orme sentait fort bien que, comme il partageait à peu près l'avis de la femme, quoique pour des raisons entièrement différentes, il ne pouvait espérer s'en tirer de ce côté. C'était une question finalement de pure et simple stratégie — un peu comme un combat armé. Il décida d'envisager la situation sous ce angle et fut soulagé de constater que la politicienne n'exploitait pas à fond ce qui lui paraissait être son principal avantage.

La traitait-il de menteuse ?

— Oui.

Il n'avait pas hésité et sa réponse n'avait pas été prononcée sur le temps réticent d'un aveu fâcheux.

— Vous avez raison. Les gens comprennent bien ce que vous dites. Je comprends bien ce que vous dites. Tout le monde voit qu'entre ce que vous dites et ce que vous voulez laisser entendre, il y a une grande différence. Moi, j'réponds à vos insinuations, pas à votre diplomatie langue de bois. Elles sont pas nouvelles, vos insinuations. Pas très subtiles non plus. Sur n'importe quelle chaîne de l'holonet, dans n'importe quelle émission comique, on entend les mêmes demi-vérités.

Vous êtes là, vous jetez des mots, vous attendez qu'ils produisent leur petit effet. Vous dites Sith, et vous attendez de voir. Comment j'vais réagir. C'comme ça qu'vous procédez. Comme un pêcheur, avec ses petits hameçons. Parce que pour vous, les gens qui n'vivent pas au Sénat, qui n'sont pas assez intelligents pour comprendre tous les méandres de vos fabuleuses subtilités politiques, tous ces gens de l'extérieur comme vous dites, c'est que ça : des poissons.

Mais vous voyez, j'ai pas dit que vous étiez une Sith. J'ai dit que vous étiez une politicienne. Et que vous mentiez. Pas besoin d'être un génie du mal pour mentir. Inutile de pousser aux extrêmes. Inutile de m'entraîner sur vos terrains. D'essayer d'me faire parler des Siths. Ou des élections. C'pas mon rôle. 'Faut pas vous plaindre de l'ingérence des Jedis et venir chercher mon opinion. Ca aussi, c'est malhonnête.


Orme avait derrière lui toute une enfance populaire pour savoir pertinemment qu'il touchait là, chez bien des téléspectateurs, la corde sensible d'un appareil politique gargantuesque trop éloigné du citoyen moyen qu'il écrase du mépris de ses complexités et il suffisait au Padawan de plonger dans ses souvenirs — les discussions de ses parents, des infirmières de l'hôpital, des voisins, pour trouver la rhétorique appropriée à ce thème ancestral.
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Cette petite discussion, aussi importante soit-elle, touchait bientôt à sa fin. Elle devait avouer que la dernière tirade du jedi l'avait fait doutée de sa victoire assurée. Le petit avait des arguments, on ne pouvait le nier. Il avait un certain charisme, qui venait de son côté brut, son côté authentique, qui pouvait rallier les gens à sa cause. Maudite engeance jedi. Heureusement, elle pouvait toujours compter sur son éloquence et sur sa célébrité pour se rattraper, car l'approche brutale du jeune homme l'avait déstabilisée, elle qui était habituée aux paroles détournées...

Elle lâcha le bras de son garde du corps, et alla se camper approximativement devant le jedi, se référant à sa voix.


- Au moins, nous sommes d'accord sur un point, jedi : je ne suis pas une sith. Il est agréable de découvrir enfin que les jedi ne sont pas toujours d'accord. Cela révèle au moins que vous êtes encore un peu humain... Dites moi dans ce cas pourquoi vos collègues m'ont-ils accusée ? Visiblement, vous ne détectez aucune "aura" de méchanceté à travers ce que vous nommez la Force...


Ce point méritait tout de même d'être souligné. Même s'il n'avait pas commis l'erreur de l'accuser en public, cela ne faisait que prouver que certains jedi la prenait ouvertement pour une sith, tandis que d'autres, comme Halussius, évitaient d'aborder le sujet ou ne l'accusaient pas du tout.

- Quand à cette histoire de poissons...


Sa voix devint soudain glaciale. Une chose était sûre, attaquer Lana sur son électorat était une mauvaise idée. Elle releva le menton d'un air digne, puis poursuivit avec fougue :

- ... Je dois dire que c'est une véritable honte. Est-ce donc ainsi que vous me voyez ? Je vais vous dire, je me fiche royalement de ce que vous pensez, ou de ce que pourront penser les gens après ce petit débat improviser, car cela ne changera rien la vérité. Ce que je fais, je le fais pour la République, pour ses planètes, pour son peuple. Contrairement aux petites actions isolées que vous ferez toutes votre vie, je tente d'aider la République dans son ensemble, je tente de changer fondamentalement les moeurs, pour nous mener dans une galaxie meilleure.

Que de passion, que de fougue. Elle avait décidé d'adopter la franchise et le caractère direct de son interlocuteur, bien qu'elle soit en train de mentir éperdument.

- Je vous l'accorde, il m'arrive de mentir. Comme tout le monde, y compris vous, jedi. Tenter de nous faire croire que vous n'avez jamais dit de mensonges n'en serait qu'un de plus... Cela fait partie intégrante de mon métier. Il m'arrive de maquiller la vérité, seulement pour parvenir à mes fins. Et vous savez pourquoi j'en suis fière ? Parce qu'à chaque fois que j'arrive à mes fins, cela améliore la vie de milliards de mes concitoyens, des républicains qui méritent amplement une vie meilleure.


Ce petit ton vexé, ce contrôle de soi, un certain rougissement au niveau des joues, tout y était. Lana était une politicienne, mais une bonne actrice avant tout...


- Mais depuis le début de notre conversation, je n'ai pas menti volontairement. Ce que j'ai dit, je le pense, et je l'affirme si besoin est. Je ne me cache pas derrière des "C'pas mon rôle" ou "C'est pas mon problème" pour détourner les questions et les problèmes. Les jedi veulent s’intéresser à la politique ? Et bien on ne dirait pas...

L'interview qu'elle donnait en exclusivité touchait à sa fin. Comme un César, elle devait se dégager avec classe et élégance.


- Je pense que nous en avons terminé ici. Je ne vois pas pourquoi je continuerai à discuter avec quelqu'un qui me traite de menteuse, et semble me tenir en piètre estime, même si c'est pour faire plaisir aux médias... J'ai eu moins le mérite de respecter votre travail, jedi.

D'un air digne, elle réussit maladroitement à retrouver son garde, qui la ramena à l'intérieur de l'enceinte du Sénat, où les journalistes ne pourraient la suivre.

- Au plaisir de ne plus vous revoir, jedi, termina-t-elle d'un ton mordant.



HRP : dernier post de ma part, je n'aurai probablement pas le temps de poster avant lundi vu que c'est ma rentrée scolaire ^^ Félicitations à Orme en tout cas ! Ce fut un plaisir que de faire ce rp.
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Comme à son habitude, le Padawan opposait à la verve de la politicienne un calme inébranlable où ne perçaient guère, de temps à autre, qu'une pointe de lassitude dans les profondeurs brunes de son regard. Cette conversation sous les projecteurs avait au moins servi à le conforter dans l'un de ses choix de vie : il n'était pas fait pour la politique. Alors que des vocations naissaient sans doute chez certains de ses camarades au spectacle grandiose et complexe de l'élection exceptionnelle, l'adolescent se sentait pour sa part de plus en plus éloigné de ce monde étrange.

Pourtant, il n'était pas entièrement en désaccord avec son interlocutrice. S'il regardait avec beaucoup de suspicion sa profession de foi, il partageait son analyse et, à ses yeux comme à ceux de la Sith, la politique était le moyen privilégié pour changer le monde — et changer le monde était pour lui le rôle du Sénat plutôt que de l'Ordre. Mais pour Aryssie, ce changement n'était jamais que négatif et il eût fallu une profonde réforme du système pour arriver au bonheur public.

En songeant à Ulrich, Orme regrettait presque que la Sénatrice se fût engagée si nettement dans la Voie du Côté Obscure, tant il lui semblait qu'elle eût été, au sein du Temple, ou simplement du Sénat, une force vive et lucide. Mais ce regret ne suffisait certes pas à amender à ses yeux la politicienne et les derniers propos de cette dernière exigèrent du Padawan une certaine maîtrise de soi — la seule perspective de pouvoir bientôt se soustraire à cette pénible épreuve lui permit de se tempérer.

Avec une élégance princière la jeune femme se détourna pour rejoindre le Sénat et comme les caméras n'y étaient pas autorisées, tous les objectifs se retournèrent vers le Padawan, en quête d'une réponse, d'une déclaration, d'un moment d'holonet. Des questions fusaient pêle-mêle. Qu'avait-il à répondre à la sénatrice ? Pensait-il que les Jedis étaient inutiles ? Quel serait le résultat de l'élection ? Lana Anthana était-elle une Sith ? S'était-il senti insulté par les propos qui venaient d'être tenu ?

Orme attrapa cette dernière question au vol.

— La Sénatrice affirme qu'elle respecte le travail des Jedis. Juste après avoir dit qu'on était inutiles au Sénat, inutiles dans la Galaxie. Des menteurs, des tortionnaires et des ignares. La Sénatrice affirme qu'elle respecte ses électeurs. Juste après avoir enchaîné les contradictions. La Sénatrice affirme que la politique sauvera le monde. Juste après s'être étalé sur les corruptions et les méandres du système.

Le jeune homme haussa les épaules.

— Que voulez-vous qu'je vous dise... J'suis un peu bête, j'dois pas tout comprendre.

Sentant que se présentait l'occasion d'un excellent filon médiatique et d'un discours où s'exacerberait l'opposition entre l'Ordre et le Sénat, les journalistes se répandirent dans un nouveau flot de questions. Mais bien décidé à ne pas laisser cette fois passer l'opportunité qui s'offrait à lui, Orme les balaya d'un geste de la main et battit la retraite vers les quartiers des gardes sénatoriaux — rejoignant comme l'avait fait la Sénatrice avant lui un refuge où les caméras ne pourraient pas le suivre.
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Un face à face improvisé entre la Sénatrice Anthana et un jeune padawan prit à parti par des journalistes peu scrupuleux et en quête de sensationnel. Cela peut sembler injuste, mais parfois les apparences sont bien trompeuses.

Le sujet était sans l'ombre d'un doute à l’avantage de la sénatrice qui, avec son expérience, avait mené le débat avec soin. Les attaques avait été portés les une après les autres sans la moindre pointe de compassion, mais qui aurait pu prédire que c'était cette maîtrise qui allait provoquer sa chute ?

En effet, en quelques mots, le jeune Jedi toucha de plein fouet des millions d'Holo-spéctateurs embrassant le cœur de ceux-ci, mais aussi celui de plusieurs journalistes présent sur place.

Orme remporte cette joute verbale !
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