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Un chapelet de jurons nés de l'argot coruscantien fleurirent dans le silence de la ruelle.

— T'as essayé de me cracher dessus !
— Crève, Jedi, crève !
— Un crachat, Jogar, un crachat ! Non mais, quel genre de personnes crache sur les gens ?


L'énorme poing du Corellien s'écrasa dans la tôle d'une benne à ordures, à quelques centimètres du visage d'Orme Aryssie. Le Padawan évita le coup de justesse, se glissa sous le bras de son assaillant et lui décocha un coup de genoux bien placé. Naturellement, la douleur ne fit pas beaucoup pour adoucir l'humeur du trafiquant. Remuant péniblement sa menace immense, il se tourna à nouveau vers le jeune homme.

Jogar le Sanguinaire plongea la main à sa ceinture pour en sortir une vibrolame d'une bonne vingtaine de centimètres. Orme poussa un soupir désabusé.

— Sérieusement ?

La lame fendit l'air jusqu'à lui, mais le coup du Corellien fut dévié d'un revers de main, juste avant qu'un coup de pied retourné lui décrochât la mâchoire. Jogar s'apprêta à répliquer tant bien que mal, mais Orme avait disparu de son champ de vision. Un nouveau coup porté à la nuque précisa la position du Padawan, mais une seconde plus tard, c'était dans le foie du criminel que le poing du jeune homme, considérablement appuyé de la Force, s'enfonçait.

Le Corellien laissa échapper un grognement de douleur et s'affala malgré lui contre la benne. La lame dorée d'un sabre laser vint aussitôt vrombir contre son cou.

— J't'ai connu moins musclé mais plus rapide. Tu d'vrais reconsidérer ta stratégie.
— Va brûler en Enfer, Jedi.
— Ouais. Bon. Alors, ces torpilles ?


Jogar fit entendre un rire mauvais et extirpa une communicateur de l'une de ses poches.

— J'ai laissé un p'tit cadeau dans l'bar.
— Genre !
— Une bombe.
— Genre.
— J'vais la faire exploser si tu me laisses pas partir.
— Genre...


Machinalement, Orme jeta par dessus son épaule un coup d'oeil à la porte de service du bar. La Force lui donnait l'intuition que son interlocuteur ne mentait pas. Il ne voyait pas comment l'empêcher de s'enfuir et assurer la sécurité des clients de l'établissement qui, pour la plupart, étaient certes des criminels, contrebandiers, trafiquants, voleurs et chasseurs de primes, mais qui ne méritaient pas tous d'être éparpillés aux quatre coins du quartier.

La lame du sabre se rétracta. Jogar le Sanguinaire (en l'occurrence, Jogar le Sanguinolent) se releva, fit un geste obscène avec trois de ses quatre mains et partit sans demander son reste, pendant qu'Orme rentrait dans l'établissement. Maintenant que Jogar était libre, il y avait peu à craindre qu'il fît exploser un bar où se trouvaient une partie de ses meilleurs clients, mais par acquis de conscience, Orme se devait de chercher la bombe.

Se laissant guider par son instinct, il alla s'asseoir en face d'une Mirlian.

— Aucune ambiguïté ici Madame. Je cherche juste à désamorcer une bombe. Continuez à profiter de votre consommation.

Le jeune homme se laissa glisser sous la table et examina l'appareil — heureusement pour lui et pour les clients, fort rudimentaire — qui se présentait à lui. Ellana avait tenu récemment à ce qu'il rafraîchît un peu ses connaissances en la matière et le Padawan devait avouer que cette directive avait été bien inspirée. De dessous la table, alors qu'il tripatouillait les fils de la bombe, il entreprit de poursuivre son enquête :

— Vous n'auriez pas entendu parler d'un stock de torpilles à neutrons volé par hasard ?

On ne savait jamais.
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Nephylia sursauta violemment lorsque l'inquiétante alarme du tableau de bord retentit. Elle devait s'être assoupie pendant le voyage intersidéral, et le pilote automatique allait bientôt s’éclipser pour laisser à la contrebandière le soin d'atterrir manuellement sur la planète qui venait d'apparaitre derrière les vitres blindées du cockpit : Corellia.
La jeune Mirialan n'était que trop rarement venue visiter cette somptueuse planète. Les habitants y étaient accueillants, la pègre assez rare, les cantinas n'étaient pas aussi mal fréquentées que celles de Coruscent... Oui, Corellia semblait presque la planète idéale pour prendre de petites vacances loin de l'influence des Hutts et de leurs Cartels. Mais pour l'instant, elle était le lieu de déchargement d'une cargaison importante et précieuse...Cargaison qui n'allait pas tarder à lui rapporter un bon petit pactol bien mérité.

Nephylia s'étira de tout son long, et après un soupire bruyant, elle empoigna les commandes du Cargo et lentement fit plonger son vaisseau afin de pénétrer dans l'atmosphère. Elle était sure de ne pas avoir de problèmes avec la douane... Ceux-ci faisaient rarement du zèle et de toutes façons, sa cargaison était protégée des scanner douaniers par une technologie cybernétique avancée. Celà lui avait d'ailleurs coûté une petite fortune. Les pirates ne sont pas connus pour leur marchandise abordable.

L'holocommunicateur ne tarda pas à s'activer, affichant un Esh'ka aux bras croisés. Il était vêtu de vêtements officiels et lançait un regard à la fois inquiet et menaçant.

"Shareen, vous avez tout comme convenu ?"

La jeune contrebandière s'allongea un peu plus dans son siège, et alors qu'elle essayait d'atteindre du bout des doigts les boutons de dépressurisation au-dessus de sa tête, elle se mit à sourire sans prendre la peine de se tourner.

"Bonjour Larsh'ek... Il a l'air de faire beau sur Corellia." Dit-elle avant d’étouffer un petit ricanement.

"Oubliez les familiarités et dites moi si vous avez les torpilles a neutron avancées dont nous avions parlé ! Nous vous payons une fortune pour cette technologie illégale !"

Une fortune...Oh ça oui, Nephylia le savait... 500 000 Crédits... Une somme qui n'était pas négligeable et qui ferait surement du bien au porte-monnaie. Elle jubilait d'avance !

"J'ai pillé une salle des machines clandestine et armée jusqu'aux dents pour me procurer la marchandise Larsh'ek... T'as pas de sang bleu à te faire... Tu ferais mieux de te préparer à allonger la somme dont nous avions parlé."

Le Cargo déploya ses cales et se posa délicatement sur la passerelle du spatioport de Coronet City en un bruit sourd et métallique . Nephylia se redressa. Sa silhouette galbée enfin débarrassée des ceintures de sécurité se tourna vers l'hologramme de l'Esh'ka qui la fixait sans dire un mot.

"Si ce n'est pas le cas..." Poursuivit la jeune Mirialan qui débarrassa instinctivement son visage tatoué d'une mèche rebelle. " Je sais à qui vous dénoncer pour un somme tout aussi juteuse."

La communication pris fin et Nephylia descendit du vaisseau, ses blasters bien accrochés à sa ceinture.

Le ciel orangé de Corellia inondait d'une chaleur douce et appréciable la peau de la contrebandière qui d'ordinaire préférait le froid de l'espace.
Un Esh'ka l'attendait déjà aux pieds des escaliers de la Grand'Place de Coronet City. Elle s'approcha et après un geste de celui-ci, elle lui présenta une carte cybernétique qui ne tarda pas à générer un mini hologramme représentant sa cargaison.
L'Alien se hâta de baisser la main de Nephylia afin que personne ne puisse voir une seconde de plus l'image l'armement illégal. Il la fixa avec sévérité, elle, se contenta de lui lancer un sourire espiègle.

"Relax mon gros... Une centaine... J'ai tout comme convenu, amène moi à tes copains..."

L'Esh'ka se mit à avancer dans les rues mouvementées de la capitale Corelienne. Il ne tarda pas à emprunter une ruelle déserte et passa par une porte que Nephylia ne tarda pas à passer à son tour. Ils pénétrèrent dans ce qui semblait être un petit entrepôt de réparation de droïdes endommagés.
Larsh'ek se tenait là, debout les bras croisés et une sorte d'air narquois s'afficha sur son visage quand la porte se verrouilla derrière le passage de Nephylia.

" La Marchandise..." Dit soudain le chef Esh'ka.

" Elle est à l’abri..." Répondit la Mirialan en lançant le mini Holo à son interlocuteur. "Elle t'attend tranquillement dans mon vaisseau... Donne-moi les crédits et elle est à toi."

Nephylia sursauta violemment quand un canon de blaster vint s'appuyer contre son dos. Elle fronça les sourcils puis fixa son commanditaire qui se mit à rire.

"Merci pour vous être donné du mal... Au revoir..."

"Hey !"
S'insurgea la contrebandière. " J'ai rempli ma mission ! Tu dois me payer !"

"Vous avez rempli votre mission gratuitement, et c'est tout à votre honneur! C'est la dernière bonne action que vous aurez faite avant de mourir ma chère ! Tuez-là!"

Avant même qu'il ne puisse finir sa phrase, Nephylia plongea au sol et se saisit de ses basters avant de courir vers un tas de droïdes rouillés. En un geste rapide et gracile, elle plongea en évitant les lasers verts derrière sa barricade de fortune, et descendit les quatre soldats Esh'ka à une vitesse ahurissante. Ils ne s'attendaient clairement pas un un tel changement de situation.
La contrebandière sortit de sa cachète ses deux blasters braqués sur Larsh'ek qui, aussi surpris que leq autres, n'avait pas pris le soin de s'armer.
Celui-ci recula quelques mètres avant de se recroqueviller, implorant, sur le sol de l’entrepôt.

"Tu les as loué ou tes protecteurs? Dans une cantina d'ivrognes? Ma réputations ne m'a pas précédé cette fois on dirait !" Grogna Nephylia en s'approchant dangereusement de son agresseur. S'il y avait bien une chose qu'elle ne laissait pas passer, c'était quand on se fichait d'elle.

"P-Pardon ! Aventurière, je, je suis désolé, épargnez-moi !"

"Paye-moi d'abord !"


"Nous... Nous n'avons pas la somme convenue... pardonnez-nous, nous pensions..."

"Tu penses mal... On ne se fiche pas de moi !"


Nephylia appuya sur la gâchette de son blaster et Larsh'ek s’écroula sur le sol, le front fumant et calciné par le laser tueur qui venait de l'attendre en pleine face. Après un léger coup de pied afin de s'assurer de son inertie, la jeune contrebandière soupira après un grognement de rage et sortit du local pour rejoindre les rues cornéliennes...

Ce n'était pas la première fois qu'une de ses missions se finissait ainsi. Elle s'était donné du mal pour rien à nouveau puisqu'elle avait tué ses employeurs... Encore.
Pourquoi fallait-il que le monde de la pègre la sous-estime autant... Cela se terminerait d'une tout autre façon si ses boss tenaient leurs engagements...
La Mirialan se laissa tomber sur une chaise après avoir pénétrès dans la cantina du coin tout en repensant aux 500 000 crédits qui venaient de lui passer sous le nez. Elle resta là, inerte quelque minutes avant qu'une serveuse vienne lui apporter son remontant favori : Un cocktail Ardees. Une boisson alcoolisée contenant des graines Ardees provenant d'Aldérande. Cette boisson lui montait vite à la tête... Plus facile de se remonter le moral après les affaire non-conclues.

Nephylia commença à siroter son verre quand un jeune humain vint s'asseoir en face d'elle. Il semblait jeune. Surement la vingtaine, peut-être moins.
La jeune femme se faisait souvent accoster dans les cantinas, mais alors c'était bien la première fois qu'on venait directement s’asseoir à sa table. Ne sachant que faire, elle se contenta de le regarder et haussa un sourcil interrogateur .

"Aucune ambiguïté ici Madame. Je cherche juste à désamorcer une bombe. Continuez à profiter de votre consommation."

A peine eu t-il finit sa phrase qu'il se glissa sous la table. Les deux sourcils de Nephylia se levèrent cette fois. Une quoi ? Une bombe? Il avait bien dit bombe ? Non mais... Quelle imagination !
Après un léger rire moqueur, la Mirialan passa une main dans ses cheveux.

"Haha, mon choux... C'est la technique de drague la plus moisie de la galaxie..."

Elle se pencha légèrement et faillit tressaillir quand elle aperçu une bombe relativement rudimentaire effectivement fixée sous sa table.

"Nom d'un Jawa ! Qu'est-ce que..."

Rapidement, Nephylia vérifia que personne ne regarde dans leur direction, puis elle se glissa à son tout sous la table.

"Hey Chéri... Dis moi que tu sais désamorcer ce pétard..."

Par chance, Nephylia avait pas mal de connaissances en explosifs. Elle pensait pouvoir être utile quand elle aperçut soudain le sabre laser accroché à la ceinture du jeune homme.
Elle s’apprêta à lui faire une remarque quand il engagea rapidement la conversation.

"Vous n'auriez pas entendu parler d'un stock de torpilles à neutrons volé par hasard ?"

Nephylia esquissa un sourire. Tomber sur un Jedi dans une cantina à la recherche du stock de torpilles à protons qu'ELLE-MÊME avait dérobé pour une somme d'argent qu'elle n'avait même pas reçue... Drôle de coïncidence... Et surtout : Drôle de journée pourrie.

"Ça se pourrait mon mignon... Mais ça dépend aussi l’épaisseur de ton porte monnaie..."

Un magnifique sourire au lèvres, la jeune contrebandière leva son bras afin d'attraper le verre d'alcool posé sur la table qui les surplombait tout en se cambrant légèrement... Peut-être que son affaire pouvait-être rattrapée..

On ne savait jamais.
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Si Orme n'avait pas été en train d'observer des fils rouges, et des fils verts, et des fils bleus, et des voyants qui clignotaient et des il-ne-savait-trop-quoi qui émettaient des petits bruits pour il-ne-savait-trop-quelle-raison, sans doute eût-il été extrêmement gêné d'entendre que l'infortunée cliente du bar lui supposait des intentions beaucoup moins innocentes qui n'étaient les siennes ; mais, fort heureusement, la situation l'occupait trop pour qu'il prêtât le flanc à sa timidité naturelle.

Concentré qu'il était sur la compréhension de l'engin explosif, Orme sursauta quand la jeune femme se glissa à son tour sous la table et se heurta le front dans un bruit sourd.

— Aïeuh. Faites pas des trucs comme ça enfin ! J'aurais pu être en train de...

Bidouiller des fils. Oui, bon, il n'avait pas commencé. Ce n'était pas vraiment sa spécialité et il voulait éviter de se lancer au petit bonheur la chance dans un désamorçage où il risquait fort de laisser tous ses doigts, sa tête avec et une trentaine d'habitués du sympathique établissement. Bref, il ne bidouillait pas avant d'avoir le début de l'ombre d'une idée de ce qu'il était censé bidouiller, mais tout de même, il aurait pu.

Il jeta un regard perplexe au fameux pétard puis un regard faussement assuré à sa voisine de dessous-de-table qui sondait ses capacités de démineur.

— Oui. Bien sûr.

Nouveau regard à l'appareil.

— En théorie.

Parce que comme tout bon Padawan qui était autorisé à partir en mission, il avait suivi des cours divers et variés. Parce qu'il était un Padawan studieux et attentif. Parce qu'il avait déjà vu faire. Toutes ces raisons devaient suffire amplement à désamorcer un engin aussi rudimentaire. Il suffisait juste de débrancher les bons fils, de les rebrancher au bon endroit, pour déplacer le circuit, et le tour était joué. Oui, facile.

Et puis son interlocutrice avait l'air de savoir quelque chose sur les torpilles à protons — ou elle faisait juste semblant pour lui soutirer quelques crédits comme l'eussent fait la moitié des clients de ce bar — ou alors elle essayait de lui donner du coeur à l'ouvrage pour qu'ils n'allassent pas tous retapisser les murs. Orme choisit de s'en tenir à l'hypothèse la plus encourageante et commença à débrancher les fils d'une main presque assurée.

L'image d'Ulrich s'immisçait dans son esprit comme pour lui donner des raisons supplémentaires de ne rien laisser au hasard. S'il voulait continuer à repeindre régulièrement la douche de son compagnon avec son sang, il ne devait pas faire de branchements inconsidérés. Gardant à l'esprit tous les bons conseils des spécialistes en déminage du Temple, Orme arrangea les fils dans une nouvelle combinaison et, au bout de quelques secondes d'attente, la bombe émit un gémissement penaud et cessa tout à fait de fonctionner.

Le jeune homme poussa un soupir de soulagement.

— C'était pas si difficile que cela...

Très rassurant. Avec souplesse, il s'extirpa de sous la table et s'assit sur la banquette, promenant autour de lui un regard circulaire pour s'assurer que personne n'observait cette scène pour le moins ambiguë. En réalité, cela n'avait aucune importance : qu'on supposât qu'il fricotait avec des inconnues sous les tables d'un bar n'entraverait pas la bonne route de sa mission, mais enfin, il préférait tout de même que... que... Il préférait ne pas y penser, voilà tout.

Il attendit que la Mirialan sortît à son tour de leur cachette temporaire. Manifestement, la journée avait été longue pour le Padawan : ses cheveux en bataille, quelques éraflures sur son visage et un air un peu fatigué témoignaient que les dernières heures avaient été un peu mouvementées. Mais le temps du repos n'était pas encore venu. Il plongea son regard dans celui de son interlocutrice.

— Alors, mes torpilles ?
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Un Jedi hein? Nephylia ne les aimait pas vraiment... En fait ce n'était pas exact, elle en était complétement jalouse. Si seulement la force avait daigné imprégner son âme comme pratiquement tous les membres de son peuple, elle n'en serait surement pas là aujourd'hui... Tuer des employeurs malhonnête n'était pas vraiment la vie à laquelle la jeune Mirialan avait aspiré... Si son Jedi de mère était encore en vie elle aurait surement fini par en mourir de désespoir. Les temps étaient dur pour les réseau de contre-bande, mais avant l'aube demeure la nuit noire. Le vent n'allait pas tarder à tourner, et peut-être était-ce aujourd'hui.

Par chance, le Jedi réussit à désamorcer la bombe de fortune sans aucune aide. Rien d'étonnant là-dedans, mais elle s'avoua avoir ressentit des sueurs froides quand le jeune homme eut prononcé ce petit " En théorie" qui avait faillit expulsé son cœur très loin de sa poitrine. Mais tout était terminé et elle pouvait à présent repenser à l’énorme entourloupe de la journée qui avait, une fois de plus, faillit lui couter la vie.

"C'était pas si difficile que cela..."

Le jeune homme avait du se vouloir rassurant, mais cela n'avait fait que confirmer les précédentes craintes de la Mirialan qui haussa brièvement les sourcils à cette idée. Elle avait bien faillit mourir deux fois dans la même journée. Chance ou Malchance? Il fallait absolument qu'elle s’achète un billet de Galaxy-loterie avant le tirage du soir.

Avec souplesse, le Jedi s'extirpa de sous la table et resta assis sur la banquette. Nephylia fit de même quelques secondes après, son verre toujours à la main. Elle porta la paille à sa bouche afin d'en boire une gorgée puis lança au garçon un sourire Narquois.

"Je t'offre un verre, Jedi, pour les vies que tu viens de sauver?"


Elle exagérait toujours avec eux, les membres de l'ordre. Leur petit air bon samaritain et leur politesse constante avaient le don de l'agacer. Mais il venait réellement de sauver la vie à tout plein de pauvres ivrognes innocent. Alors... Santé.

Nephylia leva la main pour appeler la serveuse. Une fois sûre d'avoir été vue, elle bu un autre gorgée puis posa devant le jeune homme la carte cybernétique qui généra le mini hologramme d'un exemplaire de torpille. Aprèq lui avoir laissé le temps d'observer, la contrebandière croisa les bras sur la table. Elle s'avança légèrement, et en un sourire goguenard chuchotta quelques mots.

"Si je te dis qu'un ami très proche possède une cargaison remplie de ces machins...Combien lui donnerais-tu, et surtout le dénoncerais-tu aux autorités..."

La jeune Mirialan se redressa et appuya ses coudes à l'arrière de la banquette. Elle arrangea une de ses mèches de cheveux avant de poursuivre. Avouer qu'elle était la voleuse de la cargaison qu'il herchait n'était pas bien malin. Même si le garçon verrait à coup sur son maque d’honnêteté, elle préférait faire planer le doute.

"Heh oui Chéri... Tu es un Jedi... Je n'ai pas envie de mettre mes potes dans le pétrin...Alors, dis moi ton offre..."
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Orme secoua la tête. Car Orme ne buvait pas d'alcool. A vrai dire, Orme ne buvait que de l'eau. Sauf quand Ulrich l'incitait à se laisser tenter pour quelque chose d'un peu plus intéressant et alors, dans ces cas de folie extrême, Orme buvait un soda. Si le Padawan était un Jedi peu conventionnel par bien des aspects de sa personnalité, de son comportement et de son existence, il fallait avouer que ses habitudes étaient les plus frustes qui fussent.

C'était aussi que, ce soir-là, il n'avait guère envie de s'éterniser. Cela faisait deux jours au moins qu'il n'avait pas vraiment dormi et, quoiqu'il fût capable de tenir le rythme encore un ou deux jours de plus, il n'eût pas été fâché de pouvoir goûter à un repos bien mériter. Il était allé de contrariété en contrariété dans sa traque des fameuses torpilles à protons et il n'était pas loin de songer que, dans cette affaire, la Force jouait contre lui, tant une mission qui semblait ne pas devoir présenter de difficultés trop considérables s'était transformée en parcours du combattant.

Orme attrapa l'holoprojecteur miniature et examina la torpille. Si l'ingénierie n'était d'ordinaire pas son domaine de prédilection, quand il s'agissait d'armes, il en connaissait un rayon et il n'eut aucune difficulté à déterminer que la torpille, si elle n'était pas nécessairement du stock précis qu'il recherchait, correspondait en tout cas au modèle. Ce n'était pas un produit de première jeunesse et il doutait qu'il y en eût des quantités considérables sur Corellia.

Il se prit pendant une seconde à espérer que la Force tournait enfin en sa faveur. Quelle apparence y avait-il qu'il tombât sur une personne qui, non seulement avait eu vent de quelque chose, mais semblait détenir des informations précises, au hasard, dans un bar de la ville ? Comme tout bon mystique, Orme était persuadé qu'il y avait là quelque chose comme un signe, et que c'était autant vers son interlocutrice que vers les torpilles que la Force le conduisait.

Le Coruscantien entreprit donc de considérer la jeune femme avec un intérêt renouvelé. Ses yeux noirs, indéchiffrables, se plongeaient dans ceux de la Mirialan comme pour tenter de démêler son esprit — une technique que le Padawan était cependant loin de maîtriser et surtout très éloigné de vouloir utiliser. Laisser aux gens la quiétude solitaire de leurs esprits ne lui paraissait pas une mauvaise chose.

Orme esquissa un sourire. Elle avait un ami. Au bout de quelques mois de pratique, au début de son entraînement de Sentinelle, il avait fini par comprendre que, dans les bars et les tavernes, dans les arrières-salles de spatioport, tout le monde avait un ami qui avait un ami qui savait quelque chose. Et puisque personne n'était responsable des agissements de ses fréquentations, tout le monde était innocent comme l'enfant qui venait de naître.

— Et vous vous promenez avec les hologrammes de la cargaison de votre ami par affection personnelle ? C't'un souvenir, en quelque sorte ?

Le Padawan n'était pas des plus diplomatiques, mais son ton n'avait rien de l'agression ; il semblait juste n'être pas très versé dans les négociations contournées. Il aimait que les choses fussent claires et directes. Après tout, son interlocutrice savait très bien ce qu'elle avait et ce qu'elle voulait, lui savait très bien ce qu'il n'avait pas et ce qu'il voulait ; comme il savait ce qu'elle avait et voulait et elle ce qu'il n'avait pas et voulait, qu'il savait qu'elle savait et réciproquement, que du reste il se doutait qu'elle savait qu'il savait qu'elle savait et ne doutât pas, en revanche, qu'elle s'en doutât pareillement, vraiment, les choses étaient des plus simples.

— Moi, c'que j'crois, c'est qu'pour en être réduite à refourguer à un Jedi votre matos, 'faut que vous ayez eu de sacrées déconvenues du côté de vos acheteurs de départ.

Il y avait des clients moins près de leur argent et surtout beaucoup moins regardants que la République et l'Ordre et il ne lui paraissait pas possible que la Mirialan tentât de lui vendre son stock s'il y avait des apparences qu'elle pût l'écouler aisément ailleurs.

— J'crois aussi qu'avec une cargaison comme ça dans votre vaisseau, vous êtes pas prête de décoller pour embarquer autre chose. Par contre, vous allez attirer une attention indésirable, et j'parle pas d'moi. Ca vous finir par vous coûter plus cher que ce que ça aurait pu vous rapporter.

Orme prenait soin de dépouiller son ton de toute inflexion sarcastique et son visage de tout sourire narquois. Il songeait simplement à aplanir les positions de force dans la négociation et son désir n'était pas de braquer son interlocutrice en retournant complaisamment le couteau dans la plaie.
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Les Jedi... étaient décidément insupportables... La clairvoyance, la perspicacité... Ils avaient tout ce que Nephylia n'avaient pas, et tout ce qu'elle aurait voulu avoir... Le garçon commençait à l'agacer quelque peu... Bien sûr qu'il s'agissait de sa propre cargaison, il ne fallait pas être idiot pour le deviner. Enfin bon... Elle devait bien reconnaitre que le coup du " Je connais un ami" n'avait aujourd'hui plus rien de crédible, seulement, elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire attraper. Elle n'avait jamais eu de problèmes jusqu'à aujourd'hui, il n'était pas question de commencer à en avoir... Et surement pas à cause d'un Jedi.
Nephylia se mit à rire aux éclats quand le garçons aborda le sujet des problèmes qu'elle devait avoir avec ses employeurs. Pourquoi fallait-il toujours que les Jedi visent en plein dans le mille... Ils avaient le don de l'agacer comme personne, mais la contrebandière se contenta de sourire puis reprit la carte qu'elle glissa dans le haut de sa chemise.
Bien... Soyons francs. Il était inutile de tourner autour du pot.

"Tu ne crois pas si bien dire petit... Les personnes qui n'ont aucune parole ne font pas long feu avec moi... Et comme mes employeurs ne sont pas très réglo... Je garde la Marchandise..."

Nephylia continuait de fixer le Jedi tout en buvant une gorgée de sa consommation. Sûr de lui, un brin d’arrogance de jeunesse, un joli petit minois... Tout ce qu'elle voyait de ce garçon ne lui plaisait pas beaucoup... Mais qu'il se rassure. Nephylia avait eu de plus gros problèmes qu'une cargaison de torpilles améliorées non vendue...

"Les Hutts me les rachèteront à un bon prix si cette cargaison est si rare que mes ex-employeurs et toi le prétendent... L'ennuie ce que je n'aime pas vraiment ces gros tas de limaces baveuses... Ils passent leur vie à manger... Savais-tu que Jimbra le Hutt, lors de ses buffets, enchainait 27 plats ?!"

Qu'il le sache où pas, Nephylia était persuadée que cette information n’intéressait guère le jeune Jedi. Mais elle ne comptait pas vraiment lui faire de cadeau. Il était certain que la contrebandière préférait céder sa marchandise à la république plutôt qu'aux Hutts, mais elle avait des dettes à effacer. Si la république ne faisait pas d'offres, elle s'en irait la vendre au plus offrant. Elle n'empocherait surement pas les 500 000 prévus, mais surement assez pour effacer ses obligations.

"Écoute, apprenti Jedi..." Entama Nephylia qui d'un geste, arrangeât une mèche ébène derrière son oreille avant de se lever. " Je sais comment ça se passe au temple Jedi... On m'en a parlé toute mon enfance. Vous êtes nourris, logés, bénéficiez de la médecine la plus avancée et de la technologie la plus révolutionnaire... Vous trouvez-ça normal de faire le bien, puisque depuis que vous êtes en âge de comprendre les choses, on ne vous loue que les bienfaits de l'honneur et l’honnêteté... Je ne suis ni logée, ni nourrie... L'argent ne tombe pas du ciel, et même si les activités que je mène sont loin d'être honnêtes, je n'ai pas le droit de faire la fine bouche... Si je joue à ça, je coule..."

Nephylia récupéra son gilet de cuir et regarda fixement le Jedi.

"Cette marchandise, je m'en serais débarrassée avant que qui que ce soit ne me tombe dessus... Si l'Ordre n'est pas intéressé, d'autres cartels le seront... Alors, comme vous dites : Que la Force soit avec toi petit Jedi..."

Elle laissa sur la table une dizaine de crédits et tourna les talons vers la Sortie.
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Les contrebandiers... étaient décidément adorables. D'une certaine manière. Orme n'était pas sans éprouver une certaine tendresse pour ce pragmatisme efficace qui était la qualité commune des contrebandiers — du moins de ceux qui n'étaient ni morts, ni emprisonnés. Il y avait là une façon admirable de toujours retomber sur ses pattes qui n'était pas pour déplaire à l'homme d'action qu'était le Padawan, quoique sa mission lui imposât plus de pondération.

Naturellement, puisque cette qualité s'exerçait pour l'heure à ses dépends, il la trouvait plus embarrassante que charmante. Tout en essayant de se convaincre que, malgré tout, la découverte inopinée de la personne qui précisément était en possession de la marchandise constituait une avancée inespérée dans ses recherches, Orme essaya de trouver un moyen de contourner cette résistance de la façon la plus délicate qui fût.

N'importe quel individu doué d'un sens de la psychologie plus développé que celui d'un butoir de porte eût perçu dans ce que la jeune femme disait de l'Ordre une sorte de rancune trouble qui n'avait rien à voir avec le nécessaire antagonisme qui opposait d'ordinaire le Temple et les criminels, mais Orme, qui n'était déjà guère perspicace dans le domaine en temps normaux, était pour l'heure beaucoup trop fatigué pour se montrer très pénétrant.

Il s'en tenait donc aux faits plutôt qu'aux spéculations et aux actions plutôt qu'aux interprétations. Un peu songeusement, il regarda la femme qui commençait à partir, en méditant la suite des opérations. Finalement, il attrapa le verre de la Mirialan, se retourna vers le mur et, discrètement, découpa la partie avec laquelle la salive de la contrebandière était rentrée en contact pour l'empocher soigneusement. Un ADN qui pourrait toujours servir.

Il se releva et emboîta le pas à la contrebandière, pour la rattraper à sa sortie de l'établissement. La nuit commençait à s'avancer, mais le quartier du spatioport ne dormait jamais et des individus de toutes les espèces continuaient à circuler en tout sens. Orme se glissa aux côtés de Nephylia.

— Au fait, la bombe. C'était Jogar le Sanguinaire.

Le mercenaire n'avait pas une excellente réputation sur Corellia — et, à vrai dire, sa réputation n'était excellente nulle part. S'il n'était pas un employé de première classe, il n'en demeurait pas moins efficace et redoutable, et chacun savait qu'il ne s'encombrait pas de la moindre morale. Il n'était pas toujours un ennemi considérable, mais c'était une force à ne pas négliger.

— J'l'ai interrogé sur vos torpilles. Bon, il n'avait pas l'air d'en savoir grand-chose, mais j'suis sûr que maintenant, il est parti se renseigner. Les nouvelles circulent vite.

Orme continuait à marcher aux côtés de la jeune femme d'un pas tranquille, mais il conservait toute sa vigilance. Il ne tenait pas particulièrement à récupérer matériellement les torpilles : il n'allait certes pas les déplacer une à une avec ses petits bras. Sa mission consistait à les repérer pour en indiquer l'emplacement aux forces républicaines locales, qui se chargeraient de l'intervention à proprement parler.

Il lui suffisait donc de suivre Nephylia à la trace. Soit elle tenterait de s'échapper et il pourrait la poursuivre (éventuellement) jusqu'à ses torpilles, soit elle éviterait toute action inconsidérée mais exposerait de plus en plus, au fil des minutes, sa cargaison à la concupiscence des autres criminels. Mais Orme espérait la pousser moins à un geste inconsidéré qu'à un marche raisonnable.

— Et sinon, vous avez des ennuis, avec la République ? Des dettes de justice que vous espérez pouvoir un jour solder ?

Il n'était pas non plus totalement opposé au marchandage : c'était une solution beaucoup moins aléatoire que la stratégie qu'il avait mise en place. Et puis, ce n'était pas comme si la contrebandière avait volé ces torpilles directement à la République : si elle n'était pas entièrement innocente, elle n'était pas non plus tout à fait coupable.
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Nephylia soupira quand elle vit le garçon trottiner pour la rejoindre. Décidément, la journée n'avait pas été clémente avec elle et rien n’indiquait que la donne allait changer.

D'abord, un Esh'ka essayait de la tuer, et ensuite un Jedi la collait tel un mouchard organique. Yay ! Plus fun on en meurt...

Tout en marchant vers le spacioport, Nephylia écoutait le garçon qui l'air de rien la menaçait. Le pire dans son discours, c'est qu'il avait raison. Si elle continuait jusqu'à son vaisseau, les torpilles lui seraient servies comme sur un plateau d'argent, si elle restait dans le coin, les petits rigolos de la pègre locale n'allaient pas tarder à venir fouiner, ce qui ne lui plaisait pour ainsi dire pas vraiment.
Arrêtant sa marche quelques instants, elle se tourna vers le Jedi, une main posée sur la hanche, et le fixa avec un sourire forcé.

"Hey, ne me fais pas passer pour ce que je ne suis pas morveux...Je n'ai jamais eu aucun problème avec la République, et n'ai aucune "Dette de justice !" à solder. Et ça c'est pas prêt de changer. Les seuls créanciers que je peux avoir font partie de la pègre... Faut bien ça pour se faire de fric..."

Elle croisa les bras et fixa Orme de ses yeux bleus lagon avant de laisser échapper un autre soupire empli de lassitude. Elle recommença doucement sa marche vers le spatioport en sa compagnie.

"Pourquoi la république s’intéresse t-elle à tout ça alors qu'elle pourrait s'en procurer des centaines..." Se demanda Nephylia à voix haute en donnant de légers coup de pied dans un débris de métal présent sur son chemin. Elle tournait de temps en temps sa tête vers le jeune homme qui marchait sereinement.

"J'ai volé ces torpilles sur Coruscant, dans une sale des machines clandestine d'un gang de rue qui survit en vendant de l’épice. J'avais été mandatée par un certain Larsh'ek... Je ne sais même pas si c'est son vrai nom. Tout ce que je sais, c'est que c'était un Esh'ka, et qu'il me proposait 500 000 crédits pour récupérer ces torpilles illégales."

Elle continua lentement sa marche, et grimpa les marches du Spacioport Correlien. Coronet City, à cette heure, grouillait monde tandis que l'on pouvait apercevoir dans le ciel crépusculaire, des dizaines de trains voler vers des destinations differentes. Elle se retourna alors avec le Jedi.

"Je savais bien que cette offre attirerait les membres les plus cupides du monde de la contrebande. Vu la dangerosité de la mission, personne ne l'aurait accepté si elle avait été payé moins cher que ça. Mais dans ce genre de cas, on se fait vite rouler. Et je me suis fait rouler."

Le regard légèrement honteux, Nephylia regarda ailleurs un instant et tapota du pied avant de s'asseoir sur le bord des marches du long escalier.

"Alors qu'ect-ce que tu comptes faire Jedi. Me laisser tranquillement faire mon job, ou prévenir tes petit copain et me donner du fil à retordre?"
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Comme à chaque fois qu'il venait sur Corellia, Orme était un peu surpris par la calme agitation de la planète. Si Corellia comme Coruscant ne dormait jamais, si le spatioport, de jour comme de nuit, était perpétuellement animé, il n'en régnait pas moins une ambiance fort différente ; ici on ne s'attendait pas, comme dans les parties les moins fréquentables de la ville capitale, à être égorgé ou détour d'une rue pour une raison parfaitement obscure.

Le Padawan songea qu'il n'avait jamais visité la planète, ni même la ville principale, au-delà du spatioport et de ses quartiers environnants. De Corellia, il ne connaissait sans doute que la partie la moins reluisante et il en était de même pour bien des planètes qu'il avait visitées en mission. Ce n'était que depuis ses retrouvailles avec Ulrich qu'il songeait à tout ce dont son travail le privait, toute cette vie qui existait indépendamment des meurtriers, des contrebandiers et des chasseurs de primes.

Pour l'heure cependant, c'était bien sur sa mission qu'il se concentrait entièrement. Les qualificatifs plus ou moins colorés dont la jeune femme le gratifiait depuis leur rencontre semblaient le laisser relativement indifférent, sans doute parce qu'il avait croisé déjà des criminels dont le langage était beaucoup plus fleuri — du reste, il n'était pas lui-même un maître dans l'art des douces conversations et il devait bien avouer qu'il préférait cette rudesse vivante au vernis mortifère des beaux salons.

Malgré son air faussement distrait, il prêta une oreille attentive aux propos de la contrebandière. Les détails de son histoire lui confirmaient que c'était bien des mêmes torpilles qu'ils parlaient. Elle lui apprenait des particularités qui lui avaient échappées jusque là, mais l'essentiel des informations se recoupait. Du coin de l'oeil, il jaugea la jeune femme. Pour avoir réussi un coup pareil (à la transaction prêt), elle ne devait pas manquer de talent.

Toujours était-il qu'ils étaient l'un et l'autre parfaitement d'accord sur l'analyse de la situation : c'était un début prometteur et Orme était persuadé qu'ils parviendraient à s'entendre. Les mots "petit copain" provoquèrent une révolution secrète dans son estomac, avant que son esprit ne se raisonnât et lui représentât que ce n'était sans doute pas d'Ulrich que la contrebandière souhaiter parler. Le Padawan s'assit à ses côtés.

— Pas d'ennui avec la République, hm ? Vous avez conscience que transporter du matériel illégal c'est, du coup, illégal. Une parfaite citoyenne l'aurait restituer aux autorités.

Mais à cela, il n'avait pas l'air d'accorder beaucoup d'importance et, quelque convaincu qu'il fût que les tribunaux de la République eussent pu juger son interlocutrice sur un motif ou un autre, il n'avait manifestement pas l'intention de tenter de l'arrêter. Orme estimait qu'on ne pouvait être une bonne Sentinelle qu'en ménageant ce qui ne présentaient pas un danger immédiat et l'excès de zèle lui avait toujours paru contreproductif.

— La vente d'armes, c'est réglementé. La République aimerait bien que les explosifs ne circulent pas trop librement.

La question n'était pas en effet de se procurer des torpilles (auxquelles cependant on saurait certes trouver un usage) que de s'assurer que personne d'autre ne se les procurait. La piraterie à elle seule représentait un danger assez considérable pour que les autorités républicaines souhaitassent de lui ôter les moyens de sa subsistance et le trafic d'armes était l'un des principaux chevaux dans cette bataille.

— Donc non, j'compte pas vraiment vous laisser faire v...

Le Padawan s'interrompit au milieu de sa phrase et leva brusquement les yeux vers le toit d'un entrepôt.

— Vous êtes venue seule ? Vous l'avez descendu, votre employeur, non ?

Ce disant, sa main s'était portée à son sabre laser, pendant que son regard continuait à balayer alternativement les toits et la foule qui se pressait dans la rue.
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La contrebandière sourit au discours du petit Jedi qui lui faisait aussi bien la morale que le faisait son instructeur sur Mirial. Il était étonnant de voir que quelque soit son âge, les idées et les actes de Nephylia demeuraient être à l'opposé du politiquement correct et de la norme à suivre. Elle était une commerciale dans l'âme, une femme cupide pour qui l'argent était non seulement un besoin vital, mais surtout une obsession...

"Baaaah" Riait-elle en tapota l'épaule du Jedi qui s'était assis à côté d'elle, et qui par ailleurs, ne réagit pas à la familiarité. "Je vole des armes à des méchants pour les refourguer à d'autres méchants ! Je gagne un bon pactol, la République en est au même point ! Ça fait pas de moi une criminelle quand même ! Ça change absolument rien !"

Nephylia passa une main dans ses cheveux noir de jais. Elle savait bel et bien que toutes les opérations qu'elle menait étaient répréhensibles, et faire semblant de ne pas le savoir ne changerait rien. Coopérer était la seule option qui lui restait, et ce depuis le moment même où le Jedi s'était intéressé à elle. Lui mentir et l’éviter aurait pu être fatal, et se faire arrêter par les forces de la République n'était pas ce dont à quoi elle aspirait le plus. Aaaah, les Jedi et leurs facultés sur-humaines... Elle ne pouvait décidément pas les supporter.
Qu'à cela ne tienne. Elle n'avait encore jamais été fichée, et le jour où cela se produirait n'était pas arrivé.

Nephylia tourna à nouveau la tête vers Orme qui regardait droit devant lui. Il avait l'air d'une intelligence surprenante ce gamin. Mais ça ne l'étonnait pas du tout. L' enseignement Jedi était sage et vertueux. Le complet inverse du sien.

"Allez! Disons que j'ai récupéré les torpilles exclusivement pour la République mhm? Combien on me filerait ?"

Elle se frotta les mains, mais n’espérait pas une somme aussi élevée que celle du contrat qu'elle avait accepté. Après tout elle était hors la loi, et marchander ne serait pas facile. Néanmoins, elle allait ajouter quelques arguments quand Orme fronça les sourcils pour la première fois depuis leur rencontre. Nephylia le fixa quelque secondes.

"Vous êtes venue seule ? Vous l'avez descendu, votre employeur, non ?"

"Ho-ho" Pensa la contrebandière qui brusquement grimaça. Le meurtre, ça c'était plus que répréhensible... Elle se contenta de hausser une épaule et de répondre honnêtement.

"Légitime défense... Faut bien sauver son cul pour éviter de caner, c'est une question de survie !"
Elle fronça les sourcils à son tour "Et heu... Ouai... Ouai Je suis venue seule... Pourquoi, y a un truc qui te chiffonnes ?"


Nephylia fixait encore le garçon qui affichait une expression de méfiance soudaine. Il ne la regardait plus et levait la tête, semblant examiner quelque chose au loin. La jeune femme suivit son regard. l'ombre d'un homme au loin se tenait debout sur un entrepôt près du spatioport, la silhouette raide et élancée. Quand le Jedi porta sa main à proximité du sabre à sa ceinture, elle comprit qu'ils étaient observés.
La contrebandière porta ses propres mains près de ses blasters et jeta un œil à droite et à gauche. Personne ne semblait les surveiller de près. Elle fit mine de regarder le sol quand elle s'adressa au Padawan...

"Qu'est-ce qu'il se passe Jedi..."
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A vrai dire, Orme n'était guère préoccupé par la morale en ces circonstances. Il avait en mission un pragmatisme parfois un peu froid qui n'était pas sans efficacité, quoiqu'il n'emportât guère l'assentiment de ses supérieurs. Mais il trouvait toujours plus fructueux de représenter les conséquences pratiques de leurs actes à des criminels plutôt que de les entretenir de considérations éthiques auxquelles ils étaient manifestement sensibles.

La remarque qu'il avait faite à Nephylia constituait bien plutôt une observation juridique qu'une condamnation de principe. Sans doute les choses eussent-elles été malgré tout différentes si la jeune femme avait été coupable non de contrebande mais de meurtres sadiques et, dans certaines situations, le Padawan n'arrivait pas à garder l'objectivité qu'il tenait pour absolument nécessaire à la réussite d'une mission. Mais la Mirialane lui semblait encore très loin du psychopathe sanguinaire.

Il n'y avait pas jusqu'au meurtre de l'employeur qu'il n'eût accueilli avec une relative indifférence s'il n'impliquait pas pour eux des dangers potentiels immédiats. Orme était après tout bien placé pour savoir que, dans des circonstances dangereuses, il n'était pas toujours possible de se sauver sans donner la mort et quelque regrettable que lui parût toujours ce moyen, il ne l'en trouvait pas moins nécessaire.

Orme ne savait pas trop si la mort de celui qui avait originellement convoité ces fameuses torpilles était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Sans doute n'avait-il pas été le seul à concevoir cette entreprise et l'un de ses associés ou de ses subalternes, sentant l'appel d'air de cette place désormais vide, était peut-être bien décidé à mettre la main sur une cargaison dont la possession l'aiderait indubitablement à asseoir son pouvoir.

Mais les rumeurs couraient vite et la personne qui les observait — qu'on les observât, et avec les intentions les moins amicales du monde, les sens de Jedi du Padawan en étaient absolument certains — pouvait fort bien n'avoir eu aucune part dans la première affaire, désireuse simplement de profiter d'une opportunité rare. Quoi qu'il en fût, et c'était logique, on parait décidé à agir vite.

A son tour, Orme balaya du regard leur environnement immédiat et répondit dans un murmure à la question de son interlocutrice.

— J'ai un mauvais pressentiment.

Ce qui, chez n'importe qui d'autre, eût constitué une déclaration tout au plus vaguement inquiétante mais qui, de la part d'un Jedi, avait la force d'une sinistre prédiction. Hélas, de semblables prophétiques ne tardaient jamais à se réaliser et, une seconde plus tard, la lame dorée du sabre laser jaillit juste à temps pour renvoyer dans les airs un rayon de blaster qui se proposait successivement leurs deux crânes.

Un mouvement de paniqua anima la foule qui passait au pied de l'escalier dont Orme jugea opportun de profiter ; il attrapa la contrebandière par la main avec une poigne que ses airs angéliques ne laissaient pas vraiment soupçonner et l'attira au pas de course dans une ruelle transversale dont l'étroitesse les mettait à l'abri des tireurs embusqués.

Il était fort probable que leur assassin infortuné, ayant raté son premier tir, eût abandonné sa position, afin de profiter de la difficulté que les forces de l'ordre auraient à la localiser en arrivant sur la scène pour s'enfuir mais il était également probable que l'initiative ne fût pas isolée et que, pour le cas où elle échouât, ceux qui l'avaient mise en place eussent prévu des solutions plus rapprochées pour y pallier.

Orme lâcha la main de la contrebandière et, sans quitter du regard l'extrémité de la ruelle qui donnait sur l'avenue principale, il interrogea :

— Combien de temps vous pensez que votre cargaison résistera aux initiatives de visiteurs indésirables ?

Parce que la dernière chose qu'il désirât, c'était que les torpilles tombassent entre les mains de criminels moins disposés aux négociations que la jeune femme. Il y avait sur Corellia toutes sortes de gens que l'inimitié de la République n'effrayaient pas et qui s'assureraient que les torpilles rejoignissent promptement les armements des vaisseaux pirates.
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Nephylia grimaça à l'entente de la réponse du petit Jedi, qui sur son visage, présentait des signes évidents d'appréhension et de méfiance.
"Avoir un mauvais présentement" chez les Jedi n'était pas vraiment rassurant, et la contrebandière jugea nécessaire de se saisir d'un de ses blasters.
C'est à cet instant précis qu'Orme fit jaillir la lame dorée de son sabre laser afin de dévier plusieurs tirs qui fusaient vers eux à une vitesse ahurissant. Nephylia eut le temps d'hoqueter légèrement avant que le Jedi ne se saisisse de sa main pour l'attirer vers une étroite ruelle correllienne dans laquelle ils pourraient se tenir à l’abri des tirs, du moins pour quelques instants. La jeune femme s'appuya contre le mur, et secoua la tête comme pour chasser de sa tête une paralysie momentanée.

"Merde.... Merci p'tit gars ..."
Lança Nephylia alors qu'elle se remettait du brusque coup d'éclat. Seule, elle n'aurait surement pas pu éviter l'attaque surprise, et à cet instant, un léger soupçon de reconnaissance traversa son esprit.

"Combien de temps vous pensez que votre cargaison résistera aux initiatives de visiteurs indésirables? "

Nephylia regardait le Jedi, qui lui, surveillait l'issue. Elle fixa ensuite le sol et réfléchit quelques instants avant de sursauter brusquement. La cargaison se trouvait dans son vaisseau. Merde.
Pour une bande de gangsters mal avisés, parvenir à y entrer serait long et laborieux. Mais si le temps leurs étaient gracieusement donné, ils pouvaient très bien réussir à enfin y entrer pour y voler les torpilles entreposées dans la soute du Cargo. Peut-être même qu'à cet instant précis, la cargaison ne s'y trouvait plus...
La contrebandière se redressa, et quand elle fut sure que la foule soit assez danse pour s'y infiltrer, elle agrippa à son tour le bras du Jedi, puis se mit à courir. Le mouvement de panique était tel qu'ils eurent du mal à avancer convenablement, mais malgré les nombreux affolés qui couraient dans tous les sens, Nephylia se dirigeait le plus vite possible vers le Spatioport de Coronet City.
Une pluie de laser ne tarda pas à s’abattre sur eux, mais en une roulade effectuée de justesse, la contrebandière pu se mettre à l’abri derrière le mur de Duracier, tirant avec elle le jeune garçon qui malgré son jeune âge avait gardé son plus grand calme.

"On doit se dépêcher Jedi ! La marchandise se trouve dans la soute de mon vaisseau ! S'ils sont déjà au courant, on ferait mieux de se barrer vite fait d'ici et de rejoindre l'espace le plus vite possible!!!"

Elle encouragea Orme d'un signe de tête et fonça à l'interieur de la bâtisse. Les hangars n'étaient pas bien loin, et tout ce qu'elle esperait était que les gangsters n'ait pas trouvé son Cargo. S'ils avaient abimé un seul centimètre de sa coque reluisante, elle ne donnerait pas cher de leur peau.

"Suis-moi petit ! "
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Orme, qui quelques minutes plus tôt n'avait pas été éloigné de songer à faire un petit tour du côté du vaisseau de la contrebandière et donc près d'espérer que ce vaisseau ne fût pas trop prononcer, se prenait désormais à souhaiter qu'il résistât à toutes les tentatives d'incursion — il y avait de toute évidence un monde de mauvaises intentions entre la jeune femme qui n'avait pas semblé opposée à l'idée de revendre les torpilles à la République et des criminels qui ne se souciaient guère de tirer dans la foule.

Car c'était bien à cet exercice périlleux dont il était difficile qu'il ne fît pas de victimes collatérales qui se livraient à présent leurs mystérieux agresseurs. Nephylia et Orme se faufilaient, aussi rapidement que possible, entre les passants que la panique jetait de droite et de gauche. La plupart s'écartait instinctivement des tirs de blaster, dont il était aisé de voir qu'ils suivaient le parcours de deux fugitifs, mais quelques rayons égarés en arrêtèrent certains dans leur élan.

Attentif aux fluctuations de la Force, Orme eut la maigre satisfaction de constater que si les tirs avaient fait des blessés, il n'y avait pas eu de victimes plus sérieuses. Ailleurs que dans le Noyau, cette constatation n'eût peut-être pas été d'une grande consolation, mais sur une planète comme Corellia, il y avait tout lieu d'espérer que les secours parvinssent au plus vite sur les lieux de la fusillade et qu'aucun blessé ne vît son état s'aggraver.

Les deux associés de fortune s'engouffrèrent dans le spatioport et la couverture du bâtiment interrompit les tirs. Manifestement, leurs agresseurs n'avaient pas eu l'occasion de mettre un plan beaucoup plus développé à l'oeuvre : personne ne leur prêtait beaucoup d'attention dans la foule des voyageurs, des négociants et des transporteurs qui circulaient dans l'enceinte. Les tireurs devaient avoir été recruté sur le tas et la contrebandière et le Jedi conservaient encore une petite avance.

Mais cette avance ne pouvait pas être considérable et le Padawan ne chercha guère à tempérer l'ardeur de Nephylia : il lui paraissait également que la chose la plus urgente était de rejoindre le vaisseau. Sans ralentir leur course, les deux jeunes gens passèrent d'allées principales en allées secondaires jusqu'à atteindre les hangars. Ils s'arrêtèrent devant une porte et Nephylia entreprit de composer l'un des codes interminables qui garantissaient la sécurité de l'emplacement de location.

Une sécurité qui parut à Orme d'autant plus nécessaire qu'un groupe de cinq ou six hommes, blasters au poing, s'approchaient à vive allure. A nouveau, le vrombissement caractéristique du sabre-laser se fit entendre alors que la lame dorée s'étendait sous la commande du jeune homme. Laconique comme à son habitude, le Padawan ne suggéra pas à sa compagne d'infortune de se presser : la nécessité de faire vite était évidente pour tout le monde.

Une rafale de rayons tomba sur eux. A cette distance et en pleine course, leurs assaillants peinaient à viser correctement et le Jedi n'avait aucun mal à dévier les quelques tirs qui eussent été vraiment dangereux. Mais ils étaient nombreux, ils se rapprochaient vite et Orme ne donnait pas cher de leur peau dans les secondes à venir. Sans se faire trop d'illusions, il tendit une main vers leurs poursuivants et dirigea contre eux une vague de Force ; ils étaient trop éloignés encore pour qu'elle fît des dégâts considérables, mais deux d'entre eux trébuchèrent, ralentissant la course.

Enfin la porte s'ouvrit et, pendant que Nephylia se précipitait vers les commandes de son appareil, seule porte de sortie qui s'offrît à eux, Orme plongea sa lame dans le système de sécurité. Un crépitement électrique caractéristique se fit entendre, des étincelles jaillirent et la porte retomba lourdement. Le jeune homme doutait faire que, partant à l'assaut d'une cargaison vraisemblablement sécurisée, leurs agresseurs n'eussent pas songé à apporter le matériel nécessaire pour venir à bout de semblables difficultés ; il avait gagné du temps, mais c'était tout.

Soucieux de ne pas se laisser distancer lui-même par la contrebandière, dont il craignait un peu qu'elle le laissât en plan pour décoller et repartir avec sa fameuse cargaison, Orme bondit à son tour dans le vaisseau et ne tarda pas à rejoindre le poste de commandes. Pendant que l'appareil commençait à s'élever dans les airs, il s'installa sur le siège de copilote, prêt à donner au contrôleur du spatioport le code d'urgence républicain, privilège des Jedis et des agents en mission, qui seul leur permettrait de quitter la planète immédiatement sans s'attirer d'ennuis.
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Nephylia enclenchait la séquence de décollage quand Orme vint la rejoindre. Il prit place sur le siège du copilote, siège d'ordinaire attribué à son coéquipier Jake qui avait du rester sur Nar Shaddaa pour d'autres affaires. Cette pensée la froissa brusquement, mais elle préféra tout de même se concentrer sur ses commandes. Avec une habilité déconcertantes, la contrebandière pianota sur une infinité de commandes et le vaisseau quitta le sol pour voltiger sur places quelques instants. Elle activa les propulseurs ioniques, et le Cargo fusa au travers du champ de force qui protégeait l'entrée du hangar des intrusions non-autorisées.

Le Cargo continua son ascension vers l'atmosphère, et bien vite, un hologramme apparu sur le panneau de contrôle. La fuite suspecte des deux compagnons d'infortune avait été bien entendue repérée par les soldats de la république, qui n'avaient pas tardé à rappeler à l'ordre la pilote qui laissa échapper un râle retentissant.
Mais Nephylia se calma vite lorsque le Jedi prit les choses en main. En un clin d’œil il annonça au soldat holographique un code d'urgence que ce dernier ne tarda pas à confirmer, et disparu comme il était venu pour laisser place au ronronnement puissant des turbines fonctionnant à plein régime dans la sale des machines.

La contrebandière programma sur l'ordinateur de trajectoire une destination située dans le noyau de la Galaxie et baissa le levier de l'Hyperdrive.
Au travers des vitres blindées du cockpit, les étoiles eurent brièvement l'air de s'étirer et après une légère secousse, le vaisseau s'engouffra dans un tunnel hyperspatial dans un claquement retentissant.
La contrebandière enclencha le pilote automatique et laissa enfin son dos s'appuyer sur son siège et plaqua ses cheveux noirs de jais contre son crâne. Quelques goutes de sueurs perlèrent de son front et un long soupir témoigna de son soulagement. Sauvés.
Après avoir quelques secondes observé les volutes bleutés du tunnel, Nephylia se tourna vers Orme, qui semblait ne pas bouger d'un poil.

"Ouf... C'était moins une... En espérant que personne ne nous emmerde dans l'espace intersidéral !"

La contrebandière posa soigneusement ses pieds bottés sur un pan du panneau de contrôle et amena ses mains jointe s'appuyer légèrement contre sa nuque nouée.

" On s'est pas présenté au fait. Capitaine Nephylia Shareen. Je suis une contrebandière tout ce qu'il y a de plus honnête, tu t'en doutes surement !" Elle ricana légèrement avant de tendre une main nonchalante au Jedi.

"Et toi ? Tu es Padawan, je me trompe ?" Demanda t-elle l'air faussement intéressé.

Nephylia sourit légèrement. Pourquoi les Jedi étaient-il si... Eux. Sérieux, polis, clairvoyants... Leur existence était une hérésie à l'égalité même du peuple. Il étaient tou simplement sur-humains... Déstabilisants.
Mais il fallait bien admettre qu'ils défendaient la démocratie et d'autres valeurs communes et essentielles. Au fond, ils étaient de grands guerriers mais... Ils étaient si enquiquinants...
La Mirialan ne s'y ferait surement jamais, et qu'importait les efforts, elle ne pourrait certainement pas et pour rien au monde les porter dans son cœur, et ce plus encore depuis que le Sénat tenait l'Ordre sous Tutelle...
Mais il n'était pas l'heure de faire resurgir d'anciennes rancœurs, et Nephylia se redressa soudainement, puis claquant deux ou trous fois des mains.

"La cargaison et dans la soute Jedi. Tu veux jeter un œil ? Ensuite on négociera comme tu le voudras. Je n'ai de toutes façons pas réellement le choix. Vous et tes collègues êtes toujours aussi casse-bonbons ?"

Nephylia laissa échapper un rire malicieux et se redressa avant de sortir de la salle de contrôle. Elle s'étira tout en marchant et rejoint la salle de l'holoterminal au centre de son précieux vaisseau en s'assurant être suivie par son nouvel invité.
En passant par la coursive, la Contrebandière présenta brièvement les différentes parties du Cargo au jeune Jedi et descendit dans la soute où, entassées dans un container ouvert et rougeoyant étaient empilée une centaine de torpilles illégales améliorée.
La Mirialan joignit des mains derrière son dos et se balança légèrement d'avant en arrière.

"Les voilà tes torpilles mon choux... Une centaine.. C'est tout dans le registre..."

Nephylia se hissa finalement sur une caisse vide, et, fixant le jeune Jedi observateur, ne pu retenir un petit rire avant de se recoiffer de ses de mains.
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La participation du Padawan au départ précipitée n'excéda guère la transmission du fameux code. N'eût-il pas reçu la formation des Jedis, ses talents de pilote eussent été inexistants ; avec ses capacités améliorés, il était certes bien meilleur que la majorité de la population, mais il était très loin d'avoir l'aisance des professionnels et, en la matière, il préférait de beaucoup laisser la contrebandière se débrouiller toute seule, plutôt que d'apporter une aide inutile qui peut-être l'eût ralenti.

Il ne pouvait qu'admirer du coin de l'oeil l'aisance avec laquelle la jeune femme manœuvrait un vaisseau qui, sans être un imposant transport de marchandises, n'en excédait pas moins de beaucoup la taille d'un simple chasseur. Quand il songeait qu'une centaine de torpilles dormait sagement dans la soute, il ne pouvait réprimer une vague inquiétude à l'idée des conséquences désastreuses qu'aurait une explosion, si près de la surface de la planète.

Inquiétude qui se révéla tout à fait illégitime — le vaisseau eût tôt fait de quitter l'atmosphère puis l'orbite de Corellia et bientôt, le paysage irréel de l'hyperespace s'installa en toile de fond de la cabine de pilotage. Comme son interlocutrice, l'attention d'Orme fut absorbée pendant quelques minutes par ce spectacle étrange auquel il lui semblait impossible de s'habituer tout à fait et ce ne fut que lorsque la jeune femme lui adressa à nouveau la parole que le Padawan sortit de sa contemplation.

Le nom de la contrebandière n'évoquait rien dans l'esprit du Coruscantien, qui se gardait bien cependant d'en tirer aucune conclusion : les nouveaux venus dans le milieu partageaient le même anonymat que les vieux roublards expérimentés et la jeunesse ou le talent étaient deux explications contraires d'un même phénomène. La Galaxie était vaste et Orme ne pouvait espérer en connaître, fût-ce de réputation, tous les criminels.

— Orme Aryssie. Padawan Aryssie. Ou Orme. C'est comme vous voulez. Personnellement, j'm'en fiche.

S'il y avait bien une chose sur laquelle le jeune homme n'était pas très pointilleux, c'était les affaires de protocole. Il ne doutait pas qu'elles eussent une grande importance pour les Consulaires engagés dans les négociations très formelles des traités de paix, mais, dans son domaine d'activité, il n'était pas certain d'en avoir un grand usage. Et puis, se faire tirer dessus et fuir de concert créait des liens et autorisait une sorte de familiarité.

Une familiarité dont il n'était pas sûr que sa compagne de voyage la partageât. Mais Orme ne s'attendait pas à une franche camaraderie : il était là pour lui prendre sa cargaison et, de toute façon, en règle générale, les Jedis n'étaient pas très populaires chez les criminels. Il hocha la tête à la proposition d'inspecter la cargaison, se releva à son tour et esquissa un sourire authentiquement amusé en entendant la question rhétorique de la jeune femme.

— Une impression largement partagée, je crois.


Et il était le premier à trouver que la plupart de ses collègues, comme Nephylia se plaisait à les appeler, n'étaient pas les personnes les plus engageantes du monde. Les mains dans les poches, il emboîta le pas à son interlocutrice, inspectant le vaisseau plus à loisir qu'il ne l'avait fait à l'embarquement, lorsqu'il s'était précipité jusqu'à la salle de pilotage pour échapper à l'animosité de leurs poursuivants.

Le regard du jeune homme se posait sur les différentes parties que la propriétaire des lieux indiquait et, avec un air intéressé quoique réservé, il écoutait les explications. Il était loin d'être spécialiste, mais il trouvait malgré tout que la contrebandière avait su agencer un bel appareil. Il supposait que la jeune femme accordait à son vaisseau autant d'attention qu'il pouvait lui-même en avoir pour son arme : deux outils de travail indispensables.

Le spectacle de la soute était sans doute un peu moins enthousiasmant. Orme n'était pas de ceux que la vue d'un gros tas d'armes réjouissait. Il s'approcha des torpilles pour s'assurer qu'il s'agissait bien du modèle qu'il recherchait et en estima rapidement le nombre. Tout concordait et il ne lui paraissait pas que Nephylia cherchât à l'abuser, tout du moins sur la nature et la quantité de la marchandise.

Peu pressé de commencer les négociations et curieux par ailleurs des circonstances qui avaient conduit la jeune femme à mettre la main sur un stock aussi impressionnant, il s'adossa au container et posa le regard sur son interlocuteur.

— C'est une sacré cargaison, Capitaine. J'ai cru comprendre qu'elles étaient plutôt bien gardées à l'origine. Comment vous avez fait, pour mettre la main sur ça, toute seule ?

Il n'entrait dans sa remarque aucune once du sexisme si fréquent chez les contrebandiers et il eût posé exactement la même question à un homme : il y avait là, pour un individu isolé, un petit exploit dont il était curieux d'apprendre les circonstances.
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