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Le réveil fut particulièrement difficile. Sortir de cet état de torpeur dans lequel vous plongeaient les drogues somnifères n’était jamais agréable. La bouche pâteuse, le cerveau embrumé, j’ouvrais péniblement les yeux. Je regardais autour de moi : j’étais allongée sur un lit, dans une chambre plutôt spacieuse et luxueuse. Manifestement, celle qui m’avait amenée-là n’avait pas pour intention de faire de ma détention un moment pénible, du moins à première vue.

Rassemblant mes esprits, je me redressais pour mieux observer l’endroit. La décoration était particulière, chaleureuse et accueillante. Le tout donnait une impression d’intimité presque malsaine. Arrivant à me lever avec peine, je me rapprochais de la porte. Je m’attendais à la trouver fermée, mais elle s’ouvrit alors que j’appuyais sur le bouton d’ouverture. Elle donnait sur un long couloir où l’on trouvait d’autres portes similaires. Devant la mienne se tenait un droïde sentinelle, impassible. Je lui demandais :

« Où suis-je ?

-Désolé, je ne suis pas autorisé à vous communiquer cette information
, me répondit-il de sa voix métallique

-OU SUIS-JE ?! » lui ai-je hurlé

Le droïde leva alors son arme et me dit, d’un ton parfaitement monocorde :

« Je vous le répète : je ne suis pas autorisé à vous communiquer cette information. J’ai en revanche l’autorisation d’utiliser la force si vous manifestiez le moindre signe de velléité. »

J’eu alors le reflex de porter mes mains à la ceinture, mais mes sabres avaient bien évidemment disparus. Je pouvais aisément défaire ce tas de ferraille grâce à la Force, mais un autre de ces droïdes patrouillait dans l’étage et au vu du luxe de l’endroit, d’autre devait certainement se trouver non loin.

« Très bien, j’essayerais donc de rester… calme… Qui vous a donné cet ordre ?

-Désolé, je ne suis pas autorisé à…

-Ça va, ça va, j’ai compris… Donc, je suis votre prisonnière ?

-Pas exactement. Vous vous trouvez dans l'air des invités, où vous pouvez vous balader librement, mais vous n’êtes pas autorisée à quitter la zone, sans quoi nous ouvrirons le feu. »


L’aile des invités. Drôle d’endroit pour emmener une captive.

« Et combien de temps vais-je devoir rester ici ?

-On a été prévenu de votre réveil. On va bientôt venir vous chercher. »


J’avais hâte de rencontrer ce " on ". Et il ou elle avait intérêt à avoir soit d’excellente excuse, soit un service d’ordre très efficace. Je sentais la colère gronder au loin en moi. Si jamais mon ravisseur ne se montrait pas convaincant, j’avais une foule de possibilité de traitement qui me traversait l’esprit. J’essayais de me calmer et de chasser ses pensées obscures, mais j’avais du mal à refréner cette envie de vengeance. Pour patienter en attendant mon hôte autant que pour essayer de retrouver mon calme, je me mis à faire les cent pas le long du couloir…
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-"Indication : Madame. On m'informe que votre invité s'est réveillé..."

Ambre leva alors le nez de son bouquin. Ainsi donc, le moment était enfin arrivé. Enfin, elle avait ouvert les yeux. Restait à la Sénatrice le choix à faire d'apparaître comme toute deux s'était quitté ou non, avec ou sans la combinaison. Fermant le bouquin d'un mouvement sec et le posant sur une petite table, Ambre choisit sans. Après tout, il était temps d'abattre les masques. Elle n'avait d'ailleurs que peu de craintes à avoir face à un membre de son peuple ...

Se levant alors elle se dirigea vers l'aile des invités, calmement. Comment Ananica réagirait-elle en sachant où elle était ? Et chez qui ? Savait-elle seulement qui représentait les siens au Sénat ? Toutes ces questions et bien d'autres allaient maintenant trouvé une réponse. Entrant calmement dans l'aile, puis gagnant le couloir des chambres, Ambre constata que la Jedi avait visiblement commencé à faire les cents pas, son esprit semblant réfléchir.

-"Cela fait bien longtemps que je n'avais pas entendu le nom de Ardell ..."

Une phrase à l'honneur de sa famille ... et quel honneur. Ambre connaissait les architectes de réputations comme eux. Et ceux, même si elle n'avait jamais eu l'occasion de les rencontrer.

-"Ananica Ardell, sois la bienvenue ici. On est bien chez soi n'est-ce-pas ?"

Comprendrait-elle qu'elle était sur Naboo ? Sur sa planète ? En sécurité ? Ici, aucun mal ne lui serait fait, tant qu'elle ne se montrerait pas belliqueuse.

-"Pardonnes-moi de ce traitement. J'y étais ... contrainte. Je ... te demande pardon. Et me présente : Ambre Natania, Sénatrice de Naboo. "

Ce fut avec un sourire qu'Ambre accompagna sa phrase. Elle se voulait chaleureuse pour son invitée. La situation était déjà suffisamment complexe en elle-même.
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Ce visage, je l’avais rapidement reconnue : elle était la sénatrice de Naboo. D’autant qu’elle ne me cacha pas son identité. Une tentative pour me mettre en confiance ? Sans doute. J’étais de toute évidence sur ma planète natale, mais j’ignorais où exactement, tout comme j’ignorais la raison de ma présence ici. J’avais été attaqué, gazé, enlevé, et voilà maintenant qu’on me traitait en invitée de marque. Il y avait beaucoup trop d’inconnue de mon côté, alors que mon interlocutrice semblait tout connaître de moi, et je n’aimais pas ça du tout. Je n’étais pas décidée à me laisser amadouer par le sourire reluisant de cette femme :

« Comment connaissez-vous mon nom ? » demandais-je avec froideur.

Sans lui laisser le temps de répondre, j’enchaînais, essayant de la mettre sous pression :

« Vous êtes consciente, madame la sénatrice, d’avoir été surprise en plein acquisition de stupéfiant, d’avoir tué un homme, ainsi que d’avoir attaqué, drogué et séquestré un membre de l’Ordre Jedi ? Avez-vous seulement conscience de la gravité de vos actes ? Si le Conseil ou le Sénat apprend ce que vous avez fait, je doute que votre place de sénateur vous reste bien longtemps acquise, si tant est qu’il vous reste quoique ce soit. Sachez également que j’ai toute habilité à agir si les circonstances m’y obligent. Vous avez vu de quoi j’étais capable sur Nar Shaddaa, aussi ne pourrais-je que vous conseillez de faire très attention à ce que vous allez dire. J’espère pour vous que vous saurez trouvez une bonne explication à tout ça. »

J’osais espérer qu’elle ignorait que je ne faisais pas officiellement partie du Conseil, sans quoi mes menaces perdraient toute crédibilité. Néanmoins, je n’étais pas disposée à céder un pouce de terrain, et elle allait devoir se montrer plus que convaincante. Conservant toujours face à son sourire une expression glaciale, j’attendais sa réaction, impatiente…

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Eh bien ... téméraire, la jeune Ardell. Ambre s'arrêta alors que celle-ci faisait un parfait résumé des faits. Et une fois cela terminé, Ambre choisit de ne pas perdre son sang-froid et de répondre à chacune des questions soulevées.

-"Inutile d'être sur la défensive. Ou même l'inverse. Aucun mal ne te sera fait, tant que tu ne tenteras rien de ... discourtois. Comment je connais ton nom ? C'est simple. Grâce à tes parents ... Comme tous Nubien, tu as grandie sur Naboo. Il t'es arrivé de tomber malade, d'aller à l’hôpital et de faire des prises de sang. Mais vois-tu, sur Naboo, les données hospitalières sont conservées dans un serveur qui, je le crains, a subit l'intrusion de mon droide utilitaire, cela dans la plus grande clandestinité ... Depuis, si je tombes sur quelqu'un qui a un jour était à l'un des hôpitaux de Naboo, et bien, une simple analyse sanguine m'apprendra le nom de la personne en face de moi. Pratique comme système. J'essaye d'ailleurs d'étendre son champ d'activité."

Cela dit sur le sourire, Ambre fit une pause, réfléchissant aux questions suivantes. Après quelques secondes, et une profonde inspiration, la sénatrice poursuivit donc :

-"Pour le reste, détaillons tu veux bien. J'ai effectivement été trouvé, par toi, en pleine acquisition de stupéfiant. Encore que tu n'en as aucune preuve. Après tout, je peux très bien t'avoir récupéré suite à ta "mésaventure". Je suis disposé à t'expliquer les raisons de pareille situation mais il faudra pour ça que tu m'en laisses l'occasion. Quand au fait d'avoir tué un homme, de t'avoir attaqué et ensuite drogué ... là par contre, je ne suis pas vraiment d'accord. L'homme nous tirait dessus, ou s'apprêtait à le faire. L'action de mettre fin à ses jours était donc une manœuvre défensive ayant pour but notre survie. Et si je me rappelle bien, le fait de t'avoir poussé t'a "sauvé" la vie. Je n'ai à part ça eu aucun acte qui a mis ta vie "en danger" ... du moins mortel si on compte le gaz. Et pour la séquestration, tu ne me sembles pas vraiment ... captive. Ou alors il faut que je revois certains protocoles ..."

Et voila ... toutes les réponses y étaient. En partie pour certaines, mais présentes tout de même. Alors que deux droïdes entraient dans le mêmes couloirs, venant s'ajouter à celui déjà présent, Ambre ajouta :

-"Seulement, ton "impératif" me mets dans une situation délicate Ananica. J'aimerais beaucoup continuer cette discussion avec toi, et te convaincre du ... bien-fondé ... de mes activités ... mais pour cela, j'aimerais que tu paraisse -comment dire ?- moins belliqueuse. Au sinon, si tu penses ne pas pouvoir entendre et voir la vraie face cachée de cette Galaxie, tout peut s'arrêter ici. Aucun mal ne te sera fait, mais ces droïdes seront contraint de te paralyser et ta mémoire sera ... effacée. Tu comprends ? Ce n'est que par précaution."

Ambre sortit alors de son dos les deux sabres lasers de la Jedi et lui tendit, avec un non-faux sourire de sympathie.

-"Puis-je espérer que tu ne t'en serves pas à l'intérieur de ses murs ?"
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« Je dois avouer que ce n’est pas l’envie qui m’en manque… »

Alors que je remettais la main sur mes sabres, je faisais le tour de mes options : je pouvais tout d’abord tenter de fuir pour avertir le Conseil des activités illégales de la Sénatrice, mais cette option semblait compromise par l’important système de sécurité de l’endroit. Je pouvais aussi choisir de me faire effacer la mémoire. Si cela avait pu remonter assez loin, j’aurais peut-être pu envisager cette option, pour pouvoir supprimer tout ce passé qui pesait encore lourd sur mes épaules. La dernière option était d’écouter ce que la sénatrice avait à me proposer. J’étais curieuse de savoir ce qu’elle entendait par "la face cachée de la galaxie". À quels jeux de l'ombre pouvaient bien jouer cette Natania ?

Mon éducation Jedi me poussait à me méfier de ce genre de propositions, à ne pas me lancer dans ce genre d’aventure. Mais le Code n’était pas tout. Il pouvait se tromper, je l’avais déjà expérimenté. Poussé par ma curiosité, j’incitais mon interlocutrice à poursuivre tout en remettant mes armes à la ceinture :

« Je crois être capable de rester calme suffisamment longtemps pour écouter ce que vous avez à me dire. Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Je ne suis pas une politicienne, je ne connais aucun des « secrets de la galaxie » et je ne fais plus vraiment partie de l’Ordre Jedi non plus. Alors, bien que j’aimerais garder ma mémoire intacte, je suis curieuse de savoir ce que vous pensez pouvoir attendre de moi. »

Si mon ton s’était adouci, je n’abhorrais pas un franc sourire comme Ambre Natania le faisait en ce moment. Celui-ci semblait sincère, mais je ne pouvais m’empêcher de me dire que cela ne pouvait que cacher quelque chose. Le sentiment d’entrer dans une quelconque machination se faisait de plus en plus dérangeant, tout en me procurant une certaine excitation : j’avais peut-être une chance de découvrir l’envers du décor, et cela pourrait peut-être me permettre de redorer mon blason auprès des Jedis en rétablissant la justice dans ce monde de l’ombre.

*Ou alors je pourrais moi aussi tirer les ficelles…*

L’idée m’avait traversé l’esprit, mais je ne devais pas commencer à penser comme ça. Je devais renoncer au pouvoir qui m’avait déjà détruit une fois. Et pourtant, tout cela paraissait tellement séduisant…


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Un rien belliqueuse, mais raisonnable. C'est le genre d'attitude qu'Ambre savait apprécier. Par contre, elle ne "faisait plus vraiment partie" des Jedis ? Curieux ... Etait-ce donc qu'elle était devenu ce que les certains nomment un Jedi Gris ? Car elle n'avait rien d'une Sith ... Remarque, Nael non plus. Mais ce n'était qu'un détail. Détail qui faciliterait même peut-être les choses.

Invitant d'un geste respectueux la jeune Ardell à la suivre, Ambre continua en se dirigeant vers le labo de la base :

-"Réglons d'abord un léger malentendu : les bâtons de la mort. Je peux comprendre qu'avec ton éducation de Jedi, tu puisses envisager que pareil commerce est ... mal. Aussi, j'aimerais t'assurer qu'il n'en est rien. Vois-tu, cette acquisition n'est pas dans un but de revente. Mais vois par toi même. "

A présent devant une vitre donnant sur le labo, les deux femmes pouvait apercevoir un droide travailler sur les drogues.

-"Tu te demandes ce qu'il fait ? Eh bien, il décompose, dissocie les composants de cette drogue, afin d'en extraire l'essence. Tu le sais ou non, les Batons de la Mort sont fait à la base grâce à un champignon hallucinogènes que l'on trouve sur Balosar. Champignons qui, depuis la création et la large diffusion de la drogue, a vu sa vente prohibé. En contrebande, obtenir le champignon coûte une somme astronomique. Bien plus que les moyens mis ici en oeuvre pour l'extraire. Et là où il peut-être hallucinogène et néfaste, il s'avère être le meilleur calmant pour un problème personnel que j'ai personnellement. Certes, le processus n'est pas encore parfait, mais ça aide."

Et un processus non-parfait ne se dévoile pas. Surtout au vu des attributions légales qu'avait Ambre. Elle était contrainte de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ces secrets, car ou sinon, jamais elle ne resterait Sénatrice. Après tout, le Sénat sait être impitoyable aussi envers ses membres. Continuant la marche, Ambre se dirigea maintenant vers la salle de réunion et y entra. Tendant la main vers l'un des sièges présents, elle n'ajouta rien. Ananica était libre de choisir de s'asseoir ou non. Ambre, elle, s'assit sur le fauteuil en bout de table et activa la fonction holographique de celle-ci. Défilées alors des images qui appuieraient ses dires.

-"Pour te répondre, je n'attends pas vraiment quelque chose de toi. Je tiens juste à honorer le serment que j'ai fait en devenant Sénatrice. Mais ce serment, il m'est impossible de le tenir seule. Je ne pense pas devoir t'apprendre que de nombreuses strates de la Galaxie sont corrompues ... Même le Sénat en lui-même. Même les cours de Justice. Mais alors où iront les innocents quand ils seront menacés ? Quand ils réclameront Justice ? Toi-même ... n'as-tu jamais eu envie de pallier à ce défaut, appliquant ta propre Justice ?"

Ambre se doutait que si. Les Jedis, probablement plus que tout autre, devaient souvent à son sens le ressentir.

-"Eh bien voila mon but personnel vois-tu ... Me battre pour cette Justice, notre Justice. Et pour cela, je suis prête à employer tous les moyens que j'ai. C'est idéaliste ? Utopique ? Mais dis-moi : que sommes-nous sans un idéal ? Mais je te l'ai dit, seule je n'arriverais à rien. Aussi je n'ai rien contre des partenaires. Et qui sait si ceux-ci, plus tard, ne seront pas même des associés ? Car oui, je le reconnais, ce que je crée à plus des allures d'organisation criminelle. "

"Je suis prête à employer tous les moyens que j'ai". Cette phrase n'était pas vide de sens et Ambre s'y tiendrait. Mais l'organisation en elle-même avait des règles strictes et précises. Des règles qu'Ambre s'appliquait à elle aussi.

-"Je dois maintenant m'abstenir de t'en dire plus. Les options qui s'offrent à toi restent les mêmes. Tu en sais juste plus. Personnellement, étant donné ton sang, je n'aimerais pas avoir à te tuer, mais l'effacement de ta mémoire est toujours possible. Et il reste la dernière possibilité -celle que j'avoue préférée- que tu me rejoignes et fasse partie de l'organisation. Si c'est cette option que tu choisis, alors tu trouveras je pense des alliés fidèles et dévoués. Des gens qui sont motivés par un désir qui leur est propre à chacun, mais qui oeuvre dans le but de "la Famille". Et il y a aussi certains à-côtés qui sont plaisants."

Ambre aimait appeler l'Astre Bleuté "sa famille". C'était ce qu'était ses membres pour elle. Ananica en ferait-elle partie ?
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