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Ainsi, elle avait fini par être capturée. Si elle ne s'était pas entêtée à suivre ce stupide petit padawan, tout ça ne serait sans doute jamais arrivé... Perdue dans le dédale de couloirs du grand palais de lord Keto, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle arrivait droit dans un piège. Un piège jedi... Samaël avait-il agit volontairement ? Ou bien était-ce une simple mésentente, une erreur ? Seul le petit padawan pouvait répondre à sa question... Coincée au milieu d'une demi-douzaine de jedi, elle n'avait même pas pu fuir. Elle s'était donc piteusement rendue. Ce n'était pas courageux, ni noble, mais elle tenait à sa vie. Les jedi devraient passer par le Sénat pour la juger, et elle s'en sortirai, comme toujours... Du moins, elle l'espérait !

Mais à présent, elle était une prisonnière. Elle trouvait la situation particulièrement humiliante, elle qui était une sénatrice, elle qui était une princesse... Elle remontait un long couloir gris. Elle avait l'impression de vivre un mauvais rêve... Si seulement elle avait pu fuir, courir loin, échapper à ses cauchemars. Elle ne le pouvait pourtant pas. Un gardien jedi se trouvait devant elle, et Ellana Caldin, cette maudite rouquine, lui bloquait le passage derrière elle. Elle pouvait sentir son sourire narquois sans même tourner la tête... Elle devait savourer cette victoire. Après la cuisante défaite que Lana avait infligé aux jedi, c'était presque un juste retour des choses... Sauf que la jeune sénatrice n'aimait pas perdre, et elle était particulièrement mauvaise joueuse. Que cette maudite jedi profite bien de l'instant, car elle ne perdait rien pour attendre.

La princesse se sentait misérable. On l'avait dépouillée de ses riches vêtements, ne lui donnant un retour qu'une simple chemise blanche sans ornement, et un pantalon de toile de la même couleur. Elle avait l'impression d'être une pauvre paysanne... On lui avait ôté sa tiare et tous ses effets personnels. Ses cheveux noirs défaits tombaient dans son dos dans une cascade sombre parfaitement lisse. Plus de maquillage, plus d'artifice, pas même une paire de chaussettes... Comme si les jedi avaient peur qu'elle se pende avec ! A vrai dire, une telle simplicité ne lui convenait pas du tout. Elle ressemblait presque à une jeune adolescente, son visage pâle aux trais réguliers dénotant d'une certaine innocence... Quand on la connaissait suffisamment, cela en était presque risible !

On la poussa sans ménagement dans ses nouveaux quartiers. Elle avait remarqué qu'on la tenait à l'écart des autres prisonniers. A vrai dire, son bloc de détention était très loin du reste de la prison... Intéressant, cela voulait dire que les jedi ne voulait pas qu'on la trouve. Inquiétant aussi... Elle se rappelait encore de mots du jedi qu'elle avait affronté sur Impératrice Têta. Les jedi ne l'amèneraient pas devant un procès cette fois ci, ils la laisseraient juste croupir ici, le temps qu'on l'oublie... Saleté ! La voie de la politique ne la mènerait à rien cette fois. Il n'y avait que des jedi dans cette partie de la prison... Impossible de corrompre un garde, ou de le tromper... Elle sentait qu'elle allait rester pas mal de temps ici si elle ne trouvait pas vite un plan. Heureusement, Lana était une jeune femme pleine de ressource, et elle avait toujours un plan.

Elle inspecta rapidement sa nouvelle et toute neuve cellule. C'était un peu... Hum... Spartiate. La princesse était habituée à un certain train de vie, un luxe constant dans lequel elle se plaisait. Ici c'était... Tout était réduit au strict nécessaire. Des murs d'un blanc insupportable, sans aucun ornement ni décoration. Elle avait un petit lit une place, avec des draps (sans doute était-ce un stéréotype stupide, mais elle aurait parier qu'ils grattaient...) et aucun autre meuble. Il y avait une petite partie réservée à la salle d'eau. C'était un bien grand mot, mais elle ne voyait pas d'autres termes pour le décrire. Un minuscule lavabo, et trois murs qui délimitaient ce qui devaient être une étroite douche... Formidable. Elle espérait ne pas trop s'attarder ici, cette piaule ne méritait même pas une seule étoile au guide galactique !

Il y avait une caméra dans un coin de la pièce, au plafond. En plus, elle était surveillée... Ces jedi étaient décidément bien suspicieux. Elle ne risquait pas de s'échapper, il y avait un mur laser qui l'empêchait de sortir... Et même si elle utilisait la force pour se frayer un passage, il y avait des jedi partout dans cette partie... Elle ne sortirait pas d'ici toute seule vraisemblablement.

Elle se tourna vers Ellana, d'un air délibérément hautain :


- Je suppose que vous n'avez pas de chambre avec vue sur la mer... ?

Elle détestait la sensation de ses pieds nus sur le sol. Mais elle devait se montrer forte, ne serait-ce que pour priver les jedi de leur plaisir... Elle alla s'asseoir sur son lit, puis désigna les lumières crues qui éclairaient sa cellule. Ses yeux d'umbarane, sensibles à la lumière, ne supporteraient pas bien longtemps une luminosité si agressive...

- En attendant, jedi, ayez les égards dû à mon rang, et baisser donc les lumières de mes... nouveaux quartiers.
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Un signe de tête affirmatif et le "technicien" de la prison baissa les lumières à la convenance de leur nouvelle invitée. A prêt tout, elle avait beau être une sith et une prisonnière, ils n'étaient pas des êtres cruels, sans pitié. A l'extérieur de la cellule aménagée pour y accueillir un sith digne de son rang, Ellana se demandait si les dispositifs mis en place seraient suffisants pour éviter une fuite. Tout être en harmonie avec la Force détenait des ressources inestimables et la jedi ne souhaitait aucunement sous-estimer les capacités de la sith à se défaire d'une situation embarrassante. Et la situation l'était, du moins pour Lana Anthana.
Après son furieux échec devant le Sénat, Ellana avait attendu une autre occasion de piéger la sith et telle ne fut pas sa surprise lorsqu'on lui avait servit sur un plateau la sénatrice en personne.
Samaël avait fais un excellent travail, d'après ses dires il avait tenté d'échapper à la sith et ses efforts furent fructueux puisque celle-ci se retrouva ensuite piégé par d'autres jedis. La capture de Lana Anthana n'était pas la seule bonne nouvelle, celle de Lord Keto était une victoire totale également, même si le prix à payer fut très élevé.
De plus, avec les données de Saï Don sur les projets obscurs de Darth Ritter, il ne lui restait qu'à convoquer le Sénat en une séance extraordinaire pour remettre de l'ordre dans cette fatidique pagaille crée par les siths.

-Vue sur la mer ? Désolé de vous décevoir sénatrice Anthana, mais je me dois d'avouer que c'est le meilleur luxe que nous pouvons vous offrir.

Elle avait ordonné qu'on la dispose dans une cellule éloignée des autres prisonniers, du moins, du peu de prisonniers que contenait la prison d'Iziz. La meilleure arme de la sénatrice était la persuasion et il fallait à tout prix éviter de lui remettre les cartes en main. De même que tout son équipement ou plutôt sa garde robe fut confisquée. Telle arme pouvait toujours se cacher sous la robe d'une femme! Le maitre jedi avait pris toutes les précautions nécessaires, mais au fond d'elle, Ellana savait qu'il manquait encore une chose. Pourtant, elle avait requis que des jedis en personne surveillent sa cellule, alors que pouvait-il arriver de pire ?

-Inutile de vous fatiguer à réclamer un quelconque service, vous n'êtes plus dans votre royal palais. Mais, je tiens à vous rassurer, la soupe est chaude et on n'a même réussi à chasser presque toutes les souris qui se baladaient dans le coin.

Samaël pouvait être fière de lui, Ellana se promit de lui en toucher un mot lorsqu'elle le convoquerait à nouveau. Néanmoins, même si les bonnes nouvelles semblaient remonter le moral de ces derniers temps, le plus dur restait à venir... Se battre encore une fois devant le Sénat, mais elle espérait qu'avec la nouvelle attaque de Darth Sinya, les sénateurs prendraient la menace avec plus de sérieux.
Une fois monté à bord de son transport, la jeune femme avait appris les nouvelles de Coruscant. Le Sénat fut l'objet d'une attaque massive de l'arme de Darth Sinya et même si les jedis avaient pu résister, de sérieux dommages furent commis. Ellana avait même entendu parler de l'enlèvement du chancelier et espérait du plus profond de son âme que cette nouvelle là, était infondée. De même que la "prétendue" mort d'Isis Inferno et combien d'autres sénateurs qui étaient d'un soutien fondamental à l'Ordre.

-Il y a eu beaucoup de mouvements ces derniers temps, sur Impératrice Téta , mais aussi sur Coruscant. Vos amis ont su répandre la terreur parmi le Sénat...

Alors qu'elle parlait, Ellana sentit les douleurs dus à ses nombreuses blessures et brulures qui parcouraient son corps. On avait pu désinfecter et nettoyer la plupart des plaies, mais celles qui restaient internes, n'avaient que le temps comme remède. On pouvait dire qu'elle était salement amochée et elle ne devait sa survie qu'à Jacen. Son tendre amour avait encore disparu dans la nature... Heureusement pour elle, aucun membre cassé mais elle avait bel et bien mal à tous les muscles de son corps et n'attendait qu'une chose, quitter cet endroit pour se faufiler dans une cuve à bacta. Les efforts qu'elle faisait pour tenir encore debout, elle les devait qu'à Lana Anthana, qui maintenait sa concentration, son corps en éveil...

-J'aurais juste une petite curiosité de passage. A quel heureux évènement autre que celui de vouloir me rencontrer à nouveau, deviez-vous votre présence dans le palais de Lord Keto ?

Un petit sourire faussement aimable s'affichait sur le visage d'Ellana, tandis qu'elle grimaçait à l'intérieur d'elle-même pour ne pas montrer sa souffrance.
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La lumière baissa graduellement jusqu'à ce que Lana fasse un signe de tête, visiblement satisfaite. A vrai dire, il n'y avait quasiment aucune luminosité à présent dans la cellule. Sans être une créature nocturne, la jeune umbarane se complaisait parfaitement dans l'obscurité, car sa planète natale était plongée dans un crépuscule éternel. A présent, Ellana ne voyait guère plus de sa prisonnière qu'une forme indistincte, et ses deux yeux brillants, deux sphères étincelantes qui la fixaient, comme un chat qui fixe sa proie du regard avant de bondir. Si seulement il n'y avait pas eu le mur déflecteur qui la séparait de la jedi, ce serait peut être ce qu'elle aurait fait !

- Mes affaires personnelles ou officielles ne vous concernent en rien, jedi, répondit-elle d'un ton cassant, lorsque la rouquine lui demanda ce qu'elle faisait chez Keto. Quant à mes amis... Je ne vois pas pourquoi les sénateurs auraient répandus la "terreur" sur Coruscant.

Elle n'était pas du tout au courant de l'attaque des sith sur la capitale galactique, et pour cause, elle avait été capturée avant d'avoir pu se renseigner, aussi ne pouvait-elle se douter de la candeur de sa réponse. Pour une fois, elle n'avait même pas à feindre la surprise.

En tout cas, elle semblait prendre la nouvelle de sa capture assez stoïquement. Sans doute restait-elle imperturbable pour ne donner aucun plaisir à son adversaire. Elle s'immobilisa lorsqu'elle entendit parler de souris. Non pas qu'elle put craindre un seul instant ces petits rongeurs, car la sénatrice était loin d'être une âme sensible. Cela la choquait juste qu'il reste de tels vermines dans l'enceinte ultra-sécurisée et aseptisée de cette prison de... De quelle planète ? C'était ridicule, elle ne savait même pas dans quel quadrant de la galaxie elle se trouvait. Sans doute sur Ondéron, le célèbre fief des jedi. Elle n'avait aucune influence ici...


- Des souris, vous dites ? Formidable, je ne serais pas toute seule durant mon séjour ici... ironisa-t-elle.

De toute façon, elle se disait bien qu'elle n'allait pas souvent être seule. Entre les caméras et les gardes jedi, elle allait sans doute se sentir constamment épiée.


- Je suppose qu'il sera court, n'est-ce pas ? Je serais bientôt amenée devant le Sénat pour un jugement. Je croyais que votre dernière défaite sur la scène politique vous avait appris la prudence... Elle lui rappelait la cuisante défaite qu'elle lui avait personnellement infligé. Car je suis innocente, vous le savez bien. Vous allez vous ridiculiser une fois de plus, maitre Caldin.

Les yeux brillants de la sénatrice se mirent à flamboyer. Elle se rapprocha de la barrière laser, et se campa fermement sur ses jambes face à la jedi. Dommage qu'elle soit bien plus petite que la rouquine, cela atténuait tout l'effet dramatique !

- A moins que vous ne fassiez plus les choses dans les règles de la démocratie... Cela ne m'étonnerait qu'à moitié à vrai dire.
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La sith continuait à jouer cette comédie qui devenait au fur et à mesure agaçante, mais soit, était une tactique plutôt judicieuse. Lana ne semblait pas avoir eu connaissance de l'attaque sur Coruscant et il semblait curieux qu'une sith ne soit pas mise au courant d'un plan d'une telle ampleur. Deux actions s'étaient déroulées dans le même instant, une sur Impératrice Téta et l'autre sur Coruscant. Et si Ellana avait pu prévoir l'attaque sur les sénateurs, d'où la coopération des jedis pour assurer leur protection, elle n'en avait eu la connaissance que quelques heures avant. Néanmoins, les autres jedis envoyés sur Coruscant avaient mis au courant pour la tentative de la capture de Lord Keto, alors il aurait semblé logique que Lana Anthana ait su pour l'attaque massive de Darth Sinya. Peut-être que l'Ordre Sith n'était pas aussi soudé et unifié que ce qu'elle aurait cru... Si ses soupçons s'avéraient fondés, la situation serait plus qu'intéressante.
La sénatrice était une précieuse source d'information qu'elle devait exploiter, mais aujourd'hui, Ellana n'en avait ni la force, ni le temps... Temps qui pressait et qui lui manquait toujours. Se devant de mettre une fin à cet entrevue, Ellana répondit simplement à la dernière provocation de celle-ci.

-Détrompez vous, la démocratie sera toujours privilégiée dans notre Ordre. Néanmoins, personne n'a jamais pu contredire que la démocratie était parfois lente, même très lente...

Lana ne resterait pas éternellement dans sa cellule car Ellana aurait de plus en plus de mal à justifier cette longue période, mais il convenait de clarifier la situation des jedis avant tout. Rétablir l'innocence de Saï Don et le ramener dans l'Ordre restait sa première priorité, mais finalement le maitre jedi se disait que la bataille la plus dure n'avait pas été de capturer Lord Keto, mais plutôt la bataille qui se déroulerait à nouveau sur le front du Sénat...
Ramassant le sabre laser de la sith, il s'agissait d'une précaution de plus si jamais la prisonnière s'échappait. Si celle-ci tenait réellement à son sabre, elle irait le chercher auprès d'Ellana, quoique la jedi en doutait fortement...

-Curieux comme vos affaires personnelles nous amènent toujours à nous rencontrer. Et vos affaires officielles, nous concernent au contraire dans le cas où on vous a surpris, poursuivant un de nos padawan avec votre sabre laser de collection, j'imagine...

S'éloignant à reculons de la cellule, la jedi finit par quitter les lieux sur ces derniers mots, sans donner aucune suite de ce qu'elle avait prévu pour leur nouvelle invitée...

hj: Et voilà, je laisse la place à quelque d'autre pour tenir compagnie à notre nouvelle pote!!
Lyrae O'Sil
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    Les évènements des derniers jours avaient considérablement secoué la galaxie. En particulier au niveau politique, on ne savait plus bien à qui faire confiance : les Jedi avaient-ils eu raison, finalement, au sujet des Sith ? Ou était-ce une nouvelle ruse de leur part ? Pourquoi une attaque sur le Lord d'Impératrice Têta, par ailleurs ? Les Jedi voulaient-ils s'emparer des mondes du noyau un par un ? La rumeur prétendait qu'ils avaient en effet également la sénatrice Anthana de Kuat.

    Les présentateurs des holonews ne cessaient de rabâcher ces questions nauséabondes, et Lyrae coupa l'appareil qui diffusait l'holonet avec un soupir. Il ne tenait plus en place. Même quand il essayait de penser à autre chose, le monde entier lui rappelait la présence, à quelques kilomètres de là, de cette vipère qui s'était employée à détruire la vie de Luuna. Cela ne le regardait pas, et c'était du passé. Néanmoins, il s'était juré de protéger le Chevalier Shein. Qui savait ce que cette femme pourrait encore lui faire ? D'ailleurs, si elle était sur Impératrice Têta, dans le palais du Lord Keto au moment de l'attaque, il ne faisait nul doute qu'elle devait tremper dans des affaires douteuses dont ils avaient déjà fait les frais.
    Lyrae décida donc de transformer sa journée de Chevalier désoeuvré en quelque chose de plus utile : il irait demander la permission d'aller interroger lui-même la Sénatrice Anthana. Ainsi, il pourrait la rencontrer. Voir de qui il s'agit, et ce dont elle était capable. Et, éventuellement, lui rappeler qu'elle avait beau avoir échappé à un procès d'envergure, ses actes n'étaient pas oubliés de tous.

    Quelques minutes plus tard, le Chevalier enfilait ses bottes avant de quitter sa chambre en trombe : direction le centre de distribution des missions pour signaler qu'il s'occuperait d'un premier interrogatoire de leur prisonnière Lana Anthana.



    ***

    La prison d'Iziz ressemblait plus ou moins à un centre de détention ordinaire : bureaux sobres, agents de sécurité un peu partout. La seule chose qui détonait, c'étaient les quelques Jedi par-ci par-là qui s'intéressaient aux affaires de la planète. Malgré les différends parfois révélateurs entre la Cour d'Ondéron et le Temple, les autorités locales avaient l'habitude de travailler avec les Jedi. Hormis ce détail qui les rendait assez efficaces, les forces de l'Ordre concentraient ici une prison républicaine habituelle.

    Lyrae salua un Maître en se présentant à l'accueil.

    - Chevalier Jedi O'Sil, déclina-t-il au droïde rigide qui recevait les nouveaux arrivants devant un ordinateur dernier cri. J'ai un ordre de mission concernant la détenue Lana Anthana.

    - Veuillez patienter, Monsieur O'Sil,
    répondit froidement la machine avant de pianoter sur son appareil digital pendant quelques secondes. Vous avez la permission d'interroger la détenue B459-Z4 selon le protocole de l'arrêt B.59 d'Aldera concernant le traitement des prisonniers républicains. La procédure de sécurité correspondante vous permet d'interroger le détenu sans l'autorisation de transmission d'objets ou de documents au sein de la cellule de ladite détenue. Les informations récupérées lors de cet entretien ne pourront être utilisées qu'à des fins professionnelles et vous serez tenu de...
    - Ouais, ouais, c'est bon, j'connais tout ça ! Tu me fais emmener à sa cellule ou bien ?

    Mais le droïde poursuivit sa tirade d'un ton monocorde jusqu'à la fin, précisant qu'il n'aurait pas plus d'une heure avec la détenue afin de respecter les droits d'intégrité requis durant ce genre d'intervention. Finalement, un agent de sécurité -un humain à peine plus haut que Lyrae mais à peu près deux fois plus large- consentit à le guider silencieusement au travers du dédale du centre de détention.

    Et puis, brusquement, le garde s'immobilisa devant l'un des champs bleus translucides qui fermaient les cellules. A l'intérieur se trouvait une humanoïde à la peau pâle et de longs cheveux noirs portés sur un corps qui semblait avoir l'habitude des comportements mondains. Le genre d'allure qu'il n'aimait pas, à vrai dire. D'ailleurs, Lyrae sentait bien qu'ils n'allaient pas s'entendre, avant même qu'ils aient commencé à discuter. Et dire que c'était cette bonne femme qui avait sauvagement tué des innocents chers à Luuna, et qu'elle n'avait même pas été punie pour ses crimes ! Oh, mais il lui ferait savoir qu'elle ne s'en sortirait pas si facilement... Il était presque tenté de faire justice lui-même... Mais il fallait aussi qu'il accomplisse la mission qu'il avait réclamé au Temple.

    Lyrae s'approcha du champ magnétique, décidé à ne pas le faire lever tout de suite. Il contempla la sénatrice des pieds à la tête silencieusement un court instant -ses pieds nus détonaient avec le reste de son allure et produisaient un étrange sentiment de satisfaction en le Chevalier.

    - On dirait que la roue commence à tourner pour vous, n'est-ce pas ?

    Le Chevalier O'Sil se demandait par quel bout commencer, et comment se présenter. Qu'est-ce qui serait le plus efficace ? Paraître sympathique pour la tromper ou bien lui faire peur en lui faisant comprendre d'emblée que ses affaires personnelles ne porteraient pas chance à la sénatrice ? Il se donnerait encore quelques secondes pour réfléchir à la façon d'aborder les différents sujets qui l'amenaient ici.

    - Je suis le Chevalier O'Sil, envoyé vous voir pour... Discuter un peu, si vous voyez ce que je veux dire. De vos relations avec les Sith, avec le dirigeant d'Impératrice Têta.. Enfin, tout ce beau petit monde, quoi.

    Les Chevaliers du centre de distribution des missions, au Temple, lui avaient fait comprendre, en effet, que c'était là la première chose qu'ils voulaient savoir. Lyrae avait accepté les ordres sans broncher : après tout, il était bien content que son volontariat pour cette mission soit validé. Il avait fallu en rajouter un peu, d'ailleurs, en disant qu'il avait beaucoup regretté de ne pas avoir participé au commando spécial d'Impératrice Têta et qu'il aurait aimé se rattraper.

    De nouveau, il se souvint de son envie de justice envers cette politicienne malhonnête. Mais il ne ferait pas lever le champ magnétique.
    Pas tout de suite...


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Cela faisait plusieurs jours à présent qu'elle était enfermée dans cette cellule. Elle avait fait de son mieux pour ne pas craquer, mais cela lui avait demandé tout son sang-froid. Elle qui était une princesse, elle qui était une sénatrice, habituée à une vie de luxe, elle était placée dans une cellule de haute détention comme une vulgaire criminelle. Observée en permanence, elle n'avait plus d'intimité. Elle mangeait... Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé à vrai dire. On lui servait une espèce de bouillie infâme avec du pain. Ses geôliers n'espéraient tout de même pas à ce qu'elle s'abaisse à manger de telles cochonneries ? A la premier bouchée, elle avait eu l'impression que le cuisinier avait mélanger l'entrée, le plat de résistance et le désert dans un même plat pou gagner du temps. Elle ne songeait pas à se laisser mourir de faim, mais il y avait des limites à ce qu'elle pouvait supporter quand même.

Elle trouvait le temps très long, en prison. Elle n'avait rien à faire, si ce n'était manger (ce qu'elle ne faisait d'ailleurs pas) et dormir. Pour certains, c'était une vie de rêve, mais Lana supportait mal tant d'inactivité. Mais elle ne craquerait pas, elle tiendrait aussi longtemps qu'elle pourrait. Elle ne voulait pas faire ce plaisir aux jedi ! Mais elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait ainsi... Il fallait qu'elle tienne. Il fallait qu'elle tienne...

Plongée dans l'obscurité apaisante de sa cellule, seul élément de réconfort dans cette prison brutale, elle sentit le jedi approché. C'était plutôt une bonne chose de son avis. Son visiteur lui apporterait un peu de réconfort et de récréation par sa seule présence... Elle se leva de son lit, et tenta d'arranger un peu ses cheveux. Évidemment, les jedi ne lui avaient pas donné de peigne. C'était sans doute une futilité pour une prisonnière de leur avis. Seulement, Lana était assez obsédée par son image. Habitude de politicienne sans doute. Les nuits successives de sommeil n'arrangeaient rien à sa coiffure, et on aurait presque pu la qualifiée de dépeignée.

Cachée dans l'obscurité de ses nouveaux "appartements" tel un prédateur nocturne, elle put observer Lyrae avant même que ce dernier puisse la voir. Elle avait à faire à un jeune homme filiforme, pas aussi maigre qu'elle, mais quand même. Malgré de grands yeux expressifs, véritables fenêtres sur son âme, il cachait admirablement bien ses sentiments... Mais ce n'était pas assez. Forte de son expérience de politicienne et de sa nature d'umbarane, la sith estimait souvent qu'on ne pouvait rien lui cacher ! A travers la force, elle sentait de la colère et de la frustration difficilement contenue dans ce petit jedi. Etonnant de la part de quelqu'un de leur genre... L'homme aurait presque pu passer pour un sith.

L'homme lui sortit le couplet habituel sur les sith, le fait que les jedi allaient la percer à jour, et tout ce genre de bêtises. La jeune princesse, qui avait commencé à s'approcher du champ de force pour commencer la conversation, se contenta de pousser un long soupir parfaitement audible, et s'en retourna à ses ténèbres en allant dans son lit, où elle s'assit. De là, le jedi ne pouvait voir d'elle que ses yeux brillants.


- Vous, les jedi, êtes décidément bien pénibles. Toujours à m'accuser, toujours à me poursuivre. Sans preuves, sans indices, et toujours persuadés que je suis une sith. J'ai été jugée innocente par le Sénat, et vous continuez à vous obstiner !

Elle le regarda droit dans les yeux.

- Je peux vous jurer qu'à l'instant même où je sortirai de cette cellule, j'intenterai l'ordre jedi d'un procès record ! Kidnapping, séquestration, non respect des procédures... et attaque non autorisée d'un monde du noyau ! J'espère que vous avez des avocats efficaces, car je vois mal comment vous vous sortirez de ce mauvais pas.

Elle le considérait d'un air hautain, comme s'il n'était qu'une punaise, comme si c'était lui le prisonnier, et non pas elle !

- Vous vous améliorer un peu cependant... Cette fois ci, personne n'a essayé de me tuer. La dernière fois, avec cette petite garce de Luuna Shein, j'ai bien cru que j'allais y passer ! Certains jedi ont une agressivité hors norme je trouve... Tout comme les sith que vous prétendez chasser.

Lana n'y allait pas de main morte, cependant elle avait besoin d'évacuer la frustration de son isolement. De plus, elle ne risquait plus grand chose. Qu'allait-il faire ? La coller en prison peut être ? Pouah, ridicule !
Lyrae O'Sil
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    Repartie s'allonger sur sa couchette, la sénatrice avait quasiment disparue aux yeux du Chevalier. Il ne distinguait plus que la forme d'une ombre féminine et deux yeux brillants dans l'obscurité qui n'étaient pas sans rappeler certains animaux domestiques nocturnes que l'on croisait parfois dans les rues d'Iziz à la tombée de la nuit. Mais ce regard-là était plus dérangeant, presque un peu angoissant dans son attitude suffisante. Les prisonniers n'étaient-ils pas sensés craindre leurs détracteurs, une fois derrière les barreaux ? Ne devaient-ils pas essayer d'être agréable pour alléger leur peine ? Ce n'était pas, à l'évidence, le cas de cette femme. Comment croire alors qu'elle n'avait rien à voir avec les Sith ? De toutes façons, elle était déjà condamnée dans l'esprit de Lyrae pour le mal qu'elle avait causé à Luuna.

    - Il arrive que la justice se trompe, souffla-t-il sombrement, la lèvre supérieure un peu retroussée.

    Ne pas voir son interlocutrice l'agaçait. Certes c'était une sénatrice en-dehors de ses prisons, mais derrière ce champ d'énergie, elle était une vulgaire prisonnière, et il avait plus de pouvoir qu'elle. Ça ne durerait pas, il le pressentait : elle avait l'air plus jeune qu'elle -ou alors s'était-elle gavée d'injections anti-âge comme beaucoup de politiciens pour paraître éternellement jeune ?- mais elle était bien plus assurée. Il ne faisait pas de doute qu'elle finirait pas se sortir de ce guêpier un jour même s'ils arrivaient à la mettre légitimement en prison pour quelques temps. Autrement dit : autant en profiter pour lui tirer les vers du nez avant qu'il ne soit trop tard.
    Lyrae se tourna un bref instant vers le garde qui avait guidé ses pas jusqu'ici.

    - N'est-il pas possible d'allumer les lumières là-dedans ? Je ne vois même pas à qui je parle.

    Sans un mot, le garde se déplaça jusqu'à un commutateur mural, et une lumière blanche éclata dans la cellule de la sénatrice. Au même moment, cette dernière prononçait le nom de Luuna Shein, insultante, et Lyrae dut serrer poings et dents pour ne pas trop laisser transparaître sa colère. Une garce, Luuna ?! C'était le centre médical qui se foutait de la charité ! Le ton de la jeune femme était presque aussi insupportable que ses paroles. Elle n'était pas en position de l'insulter, quelle arrogance... Pour le coup, il espérait que la lumière vive lui brûlât les pupilles, histoire qu'elle cesse d'avoir sur lui ce regard hautain insupportable. Il comprenait parfaitement que Luuna ait pu être agressive avec cette...

    - … traînée. On ne les chasse pas si mal, je trouve, grinça-t-il, les lèvres pincées.

    Le garde avait repris sa place derrière Lyrae et jetait de temps à autre des coups d'œil autour d'eux, pour vérifier que rien d'anormal ne se produisait du côté des autres cellules.
    Lyrae se rapprocha du champ magnétique. Il avait bien envie de se mesurer à elle, mais il fallait qu'il garde son sang froid. Ah, elle en mènerait moins large s'il n'y avait pas entre eux ce champ protecteur !

    - Bref, se reprit-il un court instant en essayant de chasser Luuna de ses pensées, ce qui lui était poutant quasiment impossible. Pouvez-vous donc m'expliquer ce que vous faisiez chez Lord Keto, exactement ? Et quelles étaient vos relations avec lui ?

    Il aurait dû sortir son bloc de données pour enregistrer les réponses, mais il était un peu trop occupé à calmer sa colère. Mieux valait discuter d'autre chose quelques minutes, le temps qu'il retrouve son sang-froid. Une fois qu'elle serait un peu travaillée, il reviendrait sur le sujet de Luuna et du massacre de sa famille adoptive. Mais il fallait d'abord que l'umbarane se sente un peu plus acculée. Il arriverait bien à la faire douter de son immunité.

    - Voyez-vous, le dirigeant d'Impératrice Têta a été accusé pour des faits graves, fit-il en omettant les chefs d'accusation dont il s'agissait, afin de ne pas lui donner trop d'informations. Et nous avons des preuves... Vous pensez bien que puisque vous étiez encore mystérieusement présente en des lieux suspects, on ne pouvait pas fermer les yeux...

    Il avait envie d'ajouter que cette fois, le Prince de Kuat ne serait pas là pour voler à son secours comme il l'avait fait au Sénat lors du grand procès de Lana, mais il se mordit la lèvre pour ne pas lui donner plus d'armes qu'elle n'en avait déjà pour se défendre. Il savait qu'en tant que politicienne, elle maniait bien la langue, la comédie même, et qu'elle pouvait le battre aisément à ce jeu-là. Il faudrait donc être très prudent, et méthodique...

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La lumière de la cellule se ralluma brutalement, ce qui prit totalement Lana par surprise. Elle avait expressément demandé à ce que la luminosité demeure basse pour ne pas abimer ses yeux sensibles. D'une simple pression de bouton, un blanc cru et vif, caractéristique des prisons ou des hôpitaux, envahit la pièce. Les umbarans disposent d'une vision dans l'utraviolet, un trait génétique venant du fait que leur planète est plongée dans une nuit éternelle. Ils disposent donc d'une vue nocturne imbattable, à ceux-ci près qu'ils sont très sensibles aux lumières. Rallumer les lumières de la pièce alors que la jeune femme avait les yeux grands ouverts revenait purement et simplement à lui enfoncer un couteau dans chaque œil, le caractère létal en moins bien sûr.

L'univers de Lana devint un océan de douleur, et elle poussa un hurlement aigu en tombant de son lit, comme si quelqu'un l'avait frappée. Par simple réflexe, elle plaqua sa main gauche sur ses yeux, mais le mal était déjà fait. Pour une fois, elle ne jouait même pas la comédie, elle souffrait réellement, on pouvait le sentir à travers la force. Elle n'était pas à l'agonie non plus, il ne fallait pas exagérer, mais c'était loin d'être agréable...


- La lumière ! Éteignez la lumière ! ordonna-t-elle d'une voix plaintive.

Elle n'écouta même pas le chevalier lorsqu'il lui posa ses questions. Elle avait bien trop mal pour se concentrer sur des choses aussi dénuée d'intérêt que les élucubrations de ce jedi. Une douleur diffuse se répandait dans son crâne comme un poison, et elle se dit qu'elle allait avoir une sacrée migraine d'ici quelques minutes... A tâtons à l'aide de sa main droite, la gauche étant toujours plaquée sur son visage, elle rechercha son lit, puis se glissa péniblement en dessous, tentant désespérément d'échapper aux lampes. Elle n'était pas sith pour rien, même la lumière la blessait... Elle avait l'air d'une petite fille se cachant sous le sommier pour échapper aux monstres, sauf que Lyrae pouvait clairement sentir sa colère.


- Je ne... sais rien ! RIEN ! siffla-t-elle, les dents serrées par la douleur. Éteignez la lumière !

Pour qui ce petit jedi de pacotille se prenait-il ? Il venait la chercher ici pour la harceler de questions, elle qui n'aspirait actuellement qu'au repos. Il allait payer pour avoir dépassé les bornes... Il avait eu l'air particulièrement sensible sur le sujet de cette Luuna, alors elle allait le chercher sur ce terrain, augmenter cette colère qui sommeillait en lui. Et lorsqu'il aurait piétiné ses jolis idéaux de jedi par une colère sans borne et la frustration de ne pas pouvoir atteindre son adversaire, cachée derrière son bouclier déflecteur qui l'emprisonnait aussi bien qu'il la protégeait, alors elle aurait remporté une victoire. Elle serait toujours en prison, mais au moins elle serait débarrassée de cet importun...

Se concentrer lui parut particulièrement difficile à cause de la douleur, mais elle parvint à projeter la force dans l'esprit de Lyrae.

* Vous connaissez cette Luuna n'est-ce pas ? Et bien je me ferais un plaisir de mater cette sale cyborg dés que je serai sortie d'ici. Je la trainerai dans la bout en première, devant la République, et je la ferai exiler, pour qu'elle sache que tout ce qu'elle a juré de protéger ne veut pas d'elle, et que sa vie n'a eu aucun sens. Je la détruirai, jedi. Elle n'aura plus que sa famille vers qui se tourner... Suis-je bête, bien sûr que non, j'ai assassiné sa mère adoptive... *

Elle accompagna sa parole d'une image qui s'imposa dans la tête du chevalier, l'image d'une Luuna brisée, désespérée, se suicidant avec son propre sabre laser.

La colère mène à la haine, la haine mène... à la souffrance. Lana voulait le voir souffrir.
Lyrae O'Sil
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    Le cri de l'Umbarane surprit le jeune Chevalier, qui resta un court instant silencieux, à contempler, mi-vengeur, mi-exaspéré, la douleur de la sénatrice. Il savait -il avait lu quelque part- que la lumière vive abimait les yeux des Umbarans à cause de leur origine nocturne, et que c'était pour cela que la cellule d'Anthana était restée sombre. Néanmoins, il n'avait aucune idée de comment cela pouvait se manifester et il fut estomaqué de l'impact violent que les néons avaient eu. Ainsi, c'était si douloureux ? Mais ça l'était sûrement moins que de mourir sous les lames d'un sabre laser, châtiment qu'elle avait infligé aux proches de Luuna.
    Il y avait un petit quelque chose de satisfaisant à voir cette femme se recroqueviller ainsi, et supplier. Cela lui rappelait que personne n'était invincible, personne n'était invulnérable au point de pouvoir impunément blesser et tuer, faire du mal à ceux qu'on aimait.

    Lyrae avait failli demander à ce qu'on baisse la lumière, mais la voix de la sénatrice s'était soudain introduit dans son esprit, comme une vipère venue lui siffler des sarcasmes et des menaces. Une poignée de secondes, le Chevalier resta scotché aux images transmises : une Luuna se donnant la mort dans un bain de sang. Une vision d'horreur.

    Le garde allait baisser les néons pour soulager la douleur de la prisonnière mais Lyrae l'en empêcha d'un geste de la main.

    - Non, décréta-t-il. Laissez-moi plutôt entrer dans sa cellule. Ouvrez le champ un court instant, mais attention à ce qu'elle ne s'échappe pas.
    - Je ne peux pas, il est interdit de...
    - J'ai dit : ouvrez ce putain de champ d'énergie !

    Et le garde s'exécuta avec une volonté qui n'était pas la sienne. Lyrae l'observa un bref instant, surprit par ce qu'il venait de faire : il avait utilisé la Force pour influencer un esprit, chose qui lui était difficilement réalisable d'ordinaire. Pourquoi cela avait-il été si facile ? La colère... La colère lui avait servi à atteindre son but plus facilement...

    Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps. Le champ d'énergie disparut un bref instant et Lyrae en profita pour se faufiler dans la cellule brillamment éclairée, avant qu'ils ne se retrouvent tous les deux enfermés dans la prison de la sénatrice. Cette dernière lui semblait ne rien pouvoir contre lui, ainsi exposée à la lumière de ces néons blancs.
    Alors il se baissa pour la prendre par le bras, l'obligeant à se relever pour au moins qu'elle s'assoit sur sa couchette.

    - Nous baisserons la lumière quand vous m'aurez dit quelque chose d'utile, cracha-t-il avec dégoût.

    Comment un petit être fragile et si faible avait-il pu faire autant de mal à celle qu'il aimait ? Dans sa manœuvre, il avait introduit son arme dans cette cellule. Il aurait pu la tuer, là, sur le champ, et Luuna serait tout bonnement vengée. Mais il savait qu'il ne pouvait faire cela. Trop risqué, il ne sortirait jamais de cette prison et les Jedi le renierait. Non, il fallait qu'il soit plus fin que ça.

    - Alors ? Vous ne m'avez pas toujours dit ce que vous faisiez à Impératrice Têta...

    Il sentait son sang bouillonner dans ses veines. Ah, s'il se laissait faire, il la giflerait jusqu'à ce qu'elle hurle de douleur. Plus il pensait à Luuna, plus il détestait cette femme. Son code Jedi s'était envolé lorsqu'il se pencha vers elle pour lui murmurer.

    - Et puisque vous avez l'air d'en savoir long sur Luuna, vous pouvez parler de ça aussi, si vous voulez que la lumière ne vous fasse pas perdre la vue malencontreusement...

    Mais l'Umbarane gardait sa main devant les yeux pour les protéger et l'empêchait de voir le fond de ses pupilles. Comme elle ne réagissait pas, il la prit par les épaules et la secoua violemment.

    - PARLE !!

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Complètement aveuglée, Lana n'entendit que le chuintement du champ de force, et compris que quelqu'un venait d'entrer dans sa cellule. La voix plus proche de Lyrae lui apprit vite qu'il était à présent tout près d'elle. Une poigne d'acier se referma sur son bras pâle, et entama de le broyer. La sénatrice avait toujours eu une constitution fragile, et même si l'homme s'arrêtait immédiatement, elle s'en sortirait quand même avec une jolie ecchymose le lendemain... Malgré la douleur, elle sentait la colère du jedi augmentait, ainsi que la sienne. Elle détestait qu'on la touche, et l'homme en face d'elle se montrait beaucoup trop familier.

- Lâchez moi
, ordonna-t-elle.

Malgré la fermeté de sa voix, elle avait un peu peur. L'homme se contenait pour l'instant, mais combien de temps cela pourrait durer ?

A moins que...

Elle avait un plan.

Le jedi commença à la secouer brutalement, si fort que ses mains glissèrent de ses yeux. Immédiatement, elle poussa un long gémissement alors que la lumière lui brûlait les yeux. Ça lui faisait mal ! Malgré ses paupières fermées, la blancheur la blessait. Maudite lumière ! Elle ne parvenait pas à remettre un main devant son visage pour se protéger, l'homme la secouait comme s'il avait cru qu'elle était un prunier, en lui criant de parler. Mais elle n'arrivait plus à se concentrer, elle souffrait trop. Elle avait l'impression qu'on lui enfonçait des aiguilles dans les yeux... Elle commença à se débattre, cherchant à s'extraire de l'étreinte de Lyrae.


- La... Lâchez moi ! répéta-t-elle d'une voix tremblante.

* Tu ne perds rien pour attendre, jedi ! * s'insurgea-t-elle dans son esprit * Je te jure que si je sors d'ici, je détruirai ta copine ! *

Ce n'était pas trop difficile de deviner les sentiments du jedi, vu la réaction de ce dernier...

La princesse se débattit dans les bras de Lyrae, mais ce n'était pas facile car elle ne voyait plus rien... D'un geste maladroit et involontaire, elle gifla le jedi, lui laissant une marque rouge sur la joue droite. Ce geste dû le surprendre, car il la lâcha soudainement, la laissant s'écrouler par terre.

Allongée sur le flanc par terre, encore un peu sonnée, elle sut qu'elle était allée trop loin en le frappant, même si ce geste était complètement involontaire. Elle avait déclenché quelque chose chez Lyrae, et sa colère se libéra, comme un barrage qui cède, comme s'il n'avait cherché qu'un prétexte pour passer à l'acte...
Lyrae O'Sil
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    - Je n'crois pas que vous soyez en mesure de me donner des ordres, rétorqua froidement le Chevalier.

    Et, rien que pour l'air hautain qu'elle prenait avec ses menaces il avait décidé de ne pas la lâcher tout de suite. Mais la sénatrice avait décidé de ne pas se laisser faire, et se débattait malgré la lumière que devait brûler la rétine de son œil. Mais plus elle s'agitait, et plus le Chevalier cherchait à l'empêcher de se mouvoir. Il fallait la maîtriser, la faire parler, maintenant. Pour essayer de l'empêcher de lui donner des coups, Lyrae réussit, au terme d'une brève lutte à quatre mains, à enserrer dans l'une de ses paumes les deux poignets fins de la Sith. Obligé de les serrer un peu fort pour qu'elle ne puisse lui échapper, il avait néanmoins la satisfaction de constater qu'elle ne pouvait guère se défendre ainsi.

    - Voilà, siffla-t-il avec rage, maintenant, on se tient tranquille !

    Ses mots sonnaient comme une menace. Cela ne lui ressemblait pas, mais rien ne pouvait, probablement, attiser chez lui des émotions négatives que de d'avouer vouloir s'en prendre à Luuna. Il avait fait une promesse : celle d'empêcher quiconque de faire du mal à la Zeltronne, et ce serment prévalait presque sur celui qu'il avait fait pour l'Ordre, devant Maître Don. A dire vrai, cette image était si loin de lui... Il ne songeait qu'à Luuna : il fallait la protéger, et son propre statut de Jedi, en l'instant présent, ne valait presque rien à côté de cette mission.

    Et soudain, de nouvelles paroles s'enfoncèrent dans son esprit déjà échauffé, comme des lames incandescentes lui aurait transpercé le corps.
    Surpris par cette nouvelle intrusion et emporté par les sentiments qu'elle générait, Lyrae ne vit pas venir la gifle de Lana. L'instant d'après, la sénatrice s'effondrait par terre, emporté par son propre élan lorsqu'elle se débattait. La vision de cette femme au sol, misérable, lui semblait soudain refléter tout ce qu'il pensait d'elle : ce n'était qu'une moins que rien, une minable qui osait s'en prendre aux Jedi, et surtout à celle qu'il aimait tant.
    En rage pourtant de l'avoir lâchée, le Chevalier lui décocha un violent coup de pied dans le ventre.

    - Dans ce cas, il vaudrait peut-être mieux que... VOUS N'EN SORTIEZ PAS ! lui cria-t-il en serrant les poings.

    Il était hors de lui. Ses joues étaient devenues cramoisies et la sueur commençait à imprégner le col de sa chemise blanche. Qu'est-ce qu'il fallait faire pour qu'elle se taise, cette vermine ?

    Il lui décocha un nouveau coup de pied, cette fois dans les côtes, profitant de ce qu'elle était toujours au sol. Elle le méritait ! Lui seul savait à quel point elle le méritait ! se répétait-il, persuadé que personne d'autre ne pourrait empêcher Lana d'atteindre la zeltronne en danger. Cela ne servait à rien. Pire, cela le desservirait beaucoup -il ne réalisait pas encore que c'était son Ordre qu'il mettait en danger. Mais qu'est-ce que ça soulageait de la voir ainsi se tordre de douleur ! Ce devait être ça, le sentiment de la justice !

    Lyrae allait se pencher pour se rapprocher de la sénatrice affaiblie et voir de plus près la mine tordue qu'elle arborait -quand la voix du garde parvint à ses oreilles. Il avait manifestement bien retrouvé ses esprits, et une demi-douzaine de gardes accouraient à ses cris d'urgence. A peine quelques secondes plus tard, le champ énergétique fut coupé et deux gardes s'emparèrent brutalement du Chevalier pour le faire sortir. Encore engourdi par sa haine autant que par l'anxiété grandissante qui était née au creux de ses entrailles, Lyrae se laissa faire, se mordant la lèvre pour ne pas crier.


[HRP : Voilà, je peux vraiment pas faire plus en matière de tabassage, sinon ça va vraiment trop à l'encontre de mon personnage, déjà que je risque gros comme ça ^^"]
Luuna Shein
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Plus vite !

    Voilà la pensée qui tournait encore et encore dans l'esprit de la jeune femme alors qu'elle courait aussi rapidement que possible au travers des couloirs du temple en direction des hangars, sans se soucier des gens qu'elle croisait ou qu'elle pouvait bousculer malencontreusement. La raison de cette course contre la montre aurait, de toute façon, parut à tous ces gens d'une stupidité sans limite, mais pour Luuna qui jouait avec toutes les cartes en main il en était tout autre. À vrai dire, cette course en devenait même vitale pour la jeune femme qui s'imaginait déjà le pire depuis qu'elle venait d'apprendre la "nouvelle". Cela ne faisait que quelques minutes qu'elle savait, mais aussitôt elle avait été envahie par un mauvais pré-sentiment, laissant tomber tout ce qu'elle faisait pour aller se porter aux côtés de l'homme qu'elle aimait et ce aussi vite que possible. Elle connaissait bien Lyrae, elle le savait incapable de faire du mal à autrui par pur plaisir, ou envie de vengeance, mais face à cette femme tout était possible.

    Lana Anthana, la "princesse de Kuat" était bien connu des jedi et cumulait avec doigtée bien des postes d’importances dans ce bas monde. Dans le passé elle avait déjà réussi à se sortir des griffes de la justice après avoir assassiné Isana la mère de Jana dont Luuna s'occupait à présent, mais récemment elle avait commit l'erreur de se retrouver au mauvais endroit en mauvais moment, offrant aux Jedi une chance de la condamner pour de nouveaux faits tout aussi grave. Dans ce but divers Jedi avaient été nommés pour l’interroger et lui extirper des informations vitales, mais jamais Lyrae n'aurait du être un d'eux. Lui savait ce qu'elle avait dû endurer lors de la capture de cette femme sur Ertegas, lui savait combien la perte d'Isana avait affecté la vie de la Zeltronne et pire d'entre tout, lui l'aimait... La jeune femme était bien placée pour savoir ce que l'amour pouvait faire faire par moment et il était hors de question que Lyrae n'en fasse l’expérience.

    Un dernier couloir et Luuna fit son apparition dans le hangar du temple. Sans attendre qu'un quelconque responsable des lieux ne viennent l’accoster, la jeune femme fit signe au premier homme de pont qu'elle croisa avant de plonger dans un monoplace disponible. Se plaçant aussitôt aux commandes, passant outre les diverses règles de sécurités élémentaires, la belle fit démarrer l'engin pour foncer en direction d'Iziz et plus particulièrement la prison où était détenue la prisonnière.

    Le trajet fut relativement court, mais les questions qui fusaient dans la tête de la jeune femme le rendit aussi insupportable que long. Malgré sa réactivité combien de minutes Lyrae avait il d'avance sur elle ? Avait il déjà eu le temps de voir la jeune femme ? Avait il déjà outrepassé ses droits ? L'avait elle poussé à plus qu'il n'en pouvait ? Avait il commit l'irréparable ? Luuna aurait voulu effacer toutes ces questions de son esprit mais elle en était incapable trop anxieuse à l'idée que le jeune homme ne soit allé trop loin... À peine le monoplace posé, la belle sauta de celui-ci pour s’engouffrer en courant dans le long couloir qui la conduisait vers le premier poste de contrôle faisant alors face au premier garde de sécurité.


    "Chevalier Jedi Luuna Shein, je dois être conduit de toute urgence devant la prisonnière Lana Anthana !"

    "Chevalier Shein ? Je ne vois aucune autorisation de..."


    Tentant un coup de bluff, la jeune femme coupa la parole du garde avec autorité.

    "Je dois parler de toute urgence au chevalier Lyrae O'Sil qui est en charge de son interrogatoire ! Nous avons eu de nouvelles informations qui doivent lui être à tout prix communiqués pour sa propre sécurité ! Il est vital que je puisse m'entretenir avec lui avant qu'il ne commence son interrogatoire."

    "L'interrogatoire à déjà commencé chevalier Shein, le chevalier.."

    "Alors qu'attendez vous pour m'y conduire ! Si jamais vous ne me conduisez pas immédiatement au chevalier O'Sil et qu'il lui arrive la moindre chose, je vous tiendrai comme personnellement responsable !"


    Avalant de travers, le garde fit signe à la jeune femme de le suivre avant de s'engager à vive allure dans quelques couloirs suivi comme son ombre par Luuna qui ne manquait pas de lui presser le pas. Les couloirs se succédèrent les uns après les autres pendant de longues minutes jusqu'à l'instant où le guide et son accompagnatrice se retrouvèrent nez à nez avec Lyrae que l'on extirpait de force d'une cellule. Le cœur de la Zeltronne se serra au fond de sa poitrine alors qu'elle imaginait le pire, ne pouvant alors s’empêcher de passer devant le garde pour se ruer vers la cellule, bousculant dans le même temps les quelques hommes qui tenait fermement son amant. Face à elle, Lana se tenait sur le sol, les mains appuyées contre le ventre, une grimasse de douleur marquant son visage. Alors il avait osé ? Il avait laissé ses ressentiments pour cette femme le dépasser ?

    N'aurait elle pas fait de même ? Voir pire encore ? Bien sur que si, c'était la principale raison qui l'avait poussé à éviter toute rencontre avec cette femme qu'elle aurait pu tuer dans le passé et ainsi éviter à tous bien des soucis. Alors qu'un des hommes en charge de Lyrae venait vers elle pour l'écarter de la cellule, Luuna s'en écarta elle même faisant quelques pas en direction de son compagnon pour lui administrer une gifle magistrale tout en prenant la parole essayant de retenir au mieux les larmes qui cherchaient à se frayer un chemin jusqu'à ses yeux.


    "Qui a laissé le chevalier O'Sil pénétrer seul dans la cellule ?! Vous n’êtes pas au courant que cette Sith peut manipuler les gens à son aise ! Il était stipulé que la prisonnière ne devait à aucun moment rester seule en compagnie d'un visiteur ou de tout autres membres de la prison !"

    Giflant une nouvelle fois le jeune homme Luuna essaya d’offrir une porte de sortie à son amant, malgré ce que cela allait lui en coûter par la suite.

    "Chevalier O'Sil ! Vous m'entendez ! Chevalier O'Sil revenez à vous ! Vous trois, conduisez le dans une salle de repos immédiatement et veillez à ce qu'il reprenne ses esprits ! Et ne le perdrez de vue dans aucun cas ! Faites les vérifications d'usages pendant que je m'occupe de soigner la prisonnière de ses blessures."

    Se retournant vers les autres gardes Luuna reprit la parole tout en se dirigeant vers la cellule.


    "Vous trois restez devant la cellule ! Au moindre geste qui vous semble suspect de ma part faites moi sortir de celle cellule. Et par la force s'il le faut ! Il est hors de question qu'elle se serve de ses pouvoirs pour nous obliger à la maltraiter et ensuite passer pour une martyr aux yeux de ses juges."

    Ne cherchant pas à savoir si l’énorme coup de bluff quelle venait de lancer avait fait mouche, Luuna pénétra dans la cellule baissant vers Lana pour apposer ses mains au niveau des côtes de la jeune femme et commencer à la soigner en utilisant la force, lançant alors un dernier ordre.

    "Et baissez ces lumières ! Vous ne voyez pas que cela lui fait mal ? Vous voulez qu'elle devienne aveugle ?!"

    Qui, un jour, aurait pu imaginer qu'elle se retrouverait dans une telle situation...
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Lana resta à terre, tremblante, encore un peu sonnée par le choc. Elle était complètement recroquevillée sur elle même, et semblait sangloter. Elle semblait terriblement vulnérable ainsi, les mains serrées contre les côtes, toute petit forme pâle allongée à même le sol. Les coups du jedi semblaient avoir portée et, même si elle n'avait rien de casser et qu'elle ne souffrait d'aucune blessure grave, elle avait quand même été bien secouée. On l'avait rarement frappée avec autant de violence, autant de haine... A vrai dire, on l'avait rarement frappée tout cours, et elle n'avait jamais appris à encaisser les coups. Mais après tout, cette douleur n'était que secondaire... La joie était la plus forte !

Au fond d'elle, elle exultait. Elle avait réussi à pousser le jedi à la colère, à la violence, à faire son premier pas sur le chemin du côté obscur. Elle avait à la perfection réussit à corrompre un jedi, à noircir une âme si pure, et à rendre ainsi cette galaxie un peu moins belle. Cette simple victoire l'emplissait de joie. Mais plus encore... Elle avait quasiment réussit à gagner son ticket de sortie de prison. Ce jedi l'avait frappée alors qu'elle était sous sa responsabilité. Pire encore, il l'avait presque torturée pour la forcer à parler. Même si elle porterait quelques séquelles de son tortionnaire, comme son aveuglement temporaire, le prix à payer était bien faible... Les jedi ne pourraient plus la passer en procès. Ils avaient violer les règles les plus sacrées envers les prisonniers, devant témoins, devant caméras, dans l'enceinte même d'une prison républicaine où ils n'avaient d'habitude que des pouvoirs limités... Si jamais ils essayaient de la condamner pour une quelconque crime, elle serait relâcher directement pour manquement à la procédure, et maltraitance envers les prisonniers... Une fois de plus, elle pourrait tâcher leur belle image de marque devant les yeux de la galaxie entière.

Il suffisait qu'elle sorte à présent... Elle espérait que le Sénat avait remarqué son absence et viendrait bientôt la chercher...

La lumière oppressante de la pièce se baissa enfin, et l'obscurité régna à nouveau dans ses quartiers, laissant à ses yeux meurtris un repos plus que bienvenu. Elle sentit des mains fermes, presque mécaniques, se refermer sur ses côtés, et la force coula en elle, allégeant ses maux, réduisant ses souffrances. Elle ouvrit ses yeux, mais, aveuglée, elle ne vit rien. Ses yeux, d'habitude si brillants, étaient devenus ternes et injectés de sang. Il était probable qu'elle soit complètement aveugle durant plusieurs jours, si ce n'est plusieurs semaines. Aucun traitement de bacta et aucun soin grâce à la force ne pourrait changer cet état de fait. Il lui fallait juste de nouveaux yeux... Mais si son regard restait aveugle, elle sentait clairement grâce à la force un nouveau jedi près d'elle.

Luuna Shein... Un vieil adversaire pour ne rien vous cacher.

Elle resta un instant sans voix, étonnée. S'il y avait bien une personne dans la galaxie pour la laisser crever la boucher ouverte, c'était bien Luuna Shein. Après ce que la jeune umbarane lui avait fait, c'était parfaitement compréhensible... Elle avait juste assassinée sa mère adoptive après tout. Elle comprit au bout d'une fraction de seconde que la cyborg ne faisait pas ça par compassion, mais par intérêt. Elle tentait maladroitement de rattraper les erreurs de sa moitié. Savait-elle seulement qu'il était trop tard à présent ?

La sith n'allait pas laisser une telle occasion de répandre colère et haine dans son sillage. Restant tremblante sur le sol, jouant à la perfection son rôle de jeune femme persécutée, elle lança la force, imposant dans l'esprit de Luuna une image. Plus qu'une image, c'était un souvenir. Un souvenir provenant de la propre mémoire de Lana. L'instant où elle avait tué Isana. La mère adoptive de la jedi se tenait là, devant ses yeux, avant que l'umbarane ne la transperce dans seul coup lent de sabre laser. Loin de l'exultation d'avoir commis un meurtre, loin de la joie d'avoir avancé dans sa quête, Lana n'avait ressenti que de l'indifférence. Une absence totale de réaction, comme si elle n'avait écrasé qu'un insecte sous sa botte, une broutille sur son chemin, vers une destinée plus importante.

* Lyrae serra le prochain... Pour ce qu'il a fait ici et maintenant, le Sénat l'enfermera. La galaxie lui tournera le dos, et tout ce qu'il aura accompli n'aura servi à rien. Une autre âme dont personne ne se souviendra. Dommage qu'il est fait ça par amour pour vous. Je suppose dans ce cas que sa chute sera en partie votre faute... * glissa-t-elle dans l'esprit de Luuna d'un ton froid.
Lyrae O'Sil
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    Lyrae encaissa la gifle avec une incrédulité non dissimulée. Certes, il avait bien mérité son châtiment, mais que Luuna faisait-elle ici ? Pour son propre bien, la Zeltronne aurait dû rester le plus éloignée possible de cette odieuse femme ! Pourquoi est-ce qu'elle ne le laissait pas se débrouiller seul avec ce problème ? Mais un coup d'œil en direction de l'Umbarane toujours au sol lui rappela qu'il n'avait peut-être pas tout à fait bien géré la situation. L'apparition, les coups et les paroles de Luuna avait au moins fait l'effet d'une douche froide sur le Chevalier qui lui permettait de réaliser l'horreur de ses actes : il s'était bel et bien laissé emporter devant cette... manipulatrice ! Comment avait-il pu être si bête ?
    Mais il savait au fond que les seules paroles de la sénatrice dans sa tête n'expliquait pas tout : une grande part de lui-même avait été tout à fait conscient de ses actes... Il avait frappé en toute impunité... Oui, mais c'était pour protéger et venger Luuna ! Quelqu'un devait bien comprendre ça !

    Lyrae aurait aimé pouvoir répondre et jouer le jeu qu'elle lui offrait pour lui sauver la mise, mais il ne savait pas quoi dire. Ses pensées tourbillonnaient, allant de la culpabilité à la colère, de l'indignation à la peur de ce qu'il allait lui arriver, maintenant qu'il avait commis l'irréparable : il y avait des holocaméras dans chaque cellule, aucun de ses gestes ne seraient ignoré. Il faudrait qu'il assume tout, qu'il s'explique... A part Luuna, quelqu'un croirait-il à son innocence ? Non, car il était bel et bien coupable. Alors, voudrait-on bien le croire quand il expliquerait qu'il regrettait ses gestes ? Et les regrettait-il tout à fait, au fond ? La sénatrice n'avait eu que ce qu'elle méritait...

    - Je-je crois... que je vais mieux, balbutia à voix basse le Chevalier sans que ce ne soit trop compréhensible.

    La sueur perlait à son front et son visage lui semblait s'être enflammé de colère et de honte à la fois. Quand est-ce qu'on commencerait son interrogatoire ?

    Les gardes obéirent à la Zeltronne sans se faire prier. La lumière fut éteinte et deux solides gaillards attrapèrent Lyrae par les épaules et le forcèrent à se retourner pour prendre le chemin par lequel il était venu. Le Chevalier se tordit le cou pour apercevoir la sénatrice, mais cette dernière était toujours au sol quand il la perdit de vue.

    Deux couloirs se succédèrent tandis qu'il restait silencieux, à écouter sans les entendre les respirations courtes des deux gardes qui le conduisaient dans... Allait-il bien dans une infirmerie, ou dans une cellule de détention pour plus de sûreté ? Son estomac comprimé par la panique, il eut envie de se débattre pour se libérer des mains qui le maintenaient fermement sur le chemin de son destin, mais il se retint d'être à nouveau violent : il savait que s'il ne se soumettait pas maintenant, il n'aurait que peu de chances d'appartenir aux Jedi... Et donc de revoir Luuna.
    Ne valait-il pas mieux que cet Aykan qu'il avait tant détesté ? Peut-être pas, peut-être Luuna rendait-elle folle chaque Jedi qu'elle approchait... ?
    Non, non. Il délirait. Il était le seul responsable de ses actes, Luuna n'y était pour rien.

    Un nouveau Jedi apparut au coin d'un couloir. Un Chevalier aux cheveux longs que Lyrae ne connaissait pas vraiment. Heureusement, les gardes étaient pressés de le conduire à destination et ils ne laissèrent pas au Jedi le loisir de converser avec le jeune homme.
    Quant à ce dernier, il garda délibérément les yeux baissés vers le sol.



[HRP: je me suis permis de croiser Léonard, j'espère que ça ne va pas à l'encontre de ce que vous avez prévu ? Si j'ai mal compris l'ordre des choses, n'hésitez pas à me le dire...]
Invité
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-Merci maître.

Je m'inclinais profondément, plein de gratitude. Après une courte pause la chasse reprenait. On venait de m'autoriser a reprendre mes investigations a propos de Lana Anthana. Ca et d’autres nouvelles pistes que je devais garder pour moi.
Je ne savais pas ce que le Conseil avait a l’idée a propos d'elle. Je savais que la situation était délicate, et qu'au fond, on ne m'avait donné ce droit que parce que j'étais une grande gueule et que la laisser croupir sans enquête dans sa cellule m'aurait fait monter au créneau.
C'est pourquoi je me devais de trouver un excellent angle d'attaque pour qu'on la fasse boucler une fois pour toute.

En tant que Kuatit, j'avais gardé de nombreux contact sur ma planète, et outre ses actions en tant que Sith, j’espérais frapper dans sa conduite politique pour au moins la faire destituer. En creusant assez bien je devais pouvoir trouver deux ou trois magouilles.
Enfin, toujours était-il que j'allais commencer par aller assister l'interrogateur et poser mes propres questions pour prendre la température de la Sénatrice. Et puis avec ce que je devais faire en sous-main.. Grr, je détestais avoir des secrets.

Préparant mon entretient pendant le voyage, je m'informais en arrivant à la prison :


-Chevalier Tianesli. J'ai un ordre du Conseil pour interroger la détenue. Je crois qu'on m'a devancé, non ?

-En effet, un de vos confrères est arrivé. Chevalier O'Sil je crois, il l’interroge. Je suis désolé, mais vous ne pouvez entrer en même temps que lui. Les protocoles de sécurité auxquels est soumise cette prisonnière l'interdisent.


Je haussais un sourcil. O'Sil ? Curieux choix. Enfin..

-C’est entendu, je vais aux salles de contrôles pour assister à cela, informez que je prendrais la relève après lui.

-Fort bien, Chevalier.


Je m'inclinais brièvement et filais droit aux salles de contrôles pour profiter des hologrammes de sécurités. Je saluais les veilleurs et m'installais en prenant des notes. Je désapprouvais dès le début la façon de faire de Lyrae. Mais le doute était possible à propos de la lumière et l'utilisation qu'il en faisait.
Mais s'ajoutait au doute un trouble dans la Force. Une sorte de grandement sourd. Comme une forte pression derrière un barrage. A travers les hologrammes, je sentais la tension, mais je ne comprenais ni l'un ni l'autre.
Corrompre un Jedi était idiot, un tentative vaine de la part de la Sénatrice. Notre entrainement nous rendrait imperméable à un tel venin.. Et pourtant Lyrae semblait tout sauf insensible à ses paroles.

Pour qu'un chevalier soit sensible à ce point, il aurait fallu qu'il ait de lui-même..


-Tien, chevalier Tianesli.. C'est drôle, on a une autre Jedi. La Chevalier Shein. Je me demande pourquoi on l'a laissé passer..

Je me frappais le front, maudissant ma lenteur d'esprit. Le nom de Luuna Shein éclairait parfaitement la conduite de Lyrae. Et les dangers..
Je me levais en trombe, laissant là les contrôleurs, surpris. Ils transmirent vite le message alors que je commençais a courir. Je sentais la Force, sourde, pernicieuse. Et ce torrent de.. De haine.. J'arrivais trop tard.
Vite ! Ah ! Bien sûr il fallait qu'elle soit isolée au fond de la prison !

Je courrais dans les couloirs, et les râles des prisonniers accompagnaient à merveille ce sentiment de détresse qui grandissait en moi. Qu'allais-je devoir faire ?
Au détour d'un couloir, mon comlink grésilla, signe qu’on s’y connectait. Acceptant la transmission, je fus mis au courant des récents évènements.. Je pestais entre mes dents. Le pire la dedans, c’était qu’en plus de devoir sévir contre Lyrae.. J’allais devoir en plus réprimander Luuna.
Ou fermer les yeux ?

Je secouais la tête, agacé d’un tel dilemme. On verra bien ce que la logique, fondée sur mes principes de Jedi, dictera !
Tandis je progressais vers la cellule de la Sénatrice je croisais Lyrae. J’allais continuer mon chemin, appuyant sur mon comlink lorsque…


-ATTENDEZ !

J’arrêtais net, de mon ordre sec et caverneux, l’escorte du chevalier, et le chevalier lui-même.
Mon comlink allumé, l’administrateur de la prison, désormais au taquet dans la salle de contrôle, au vu des récents évènements, m’entendait parler.


-Je veux que vous envoyiez ce Jedi au Temple.

Je tirais rapidement une tablette de la poche de ma robe et pianotais dessus quelque secondes avant de la tendre aux soldats.

-C’est un ordre d’arrêt. Allez au Temple et confiez le Chevalier O’Sil aux Jedi. Il devra être consigné dans ses quartiers et n’en sortira que pour comparaître devant le Conseil. Cet ordre est succint mais garantit son enfermement jusqu’à ce que je fasse mon rapport, chose qui sera faite dès ma sortie d’ici et qui confirmera la nécessité d’une comparution devant le Conseil…

Je grimaçais, ajoutant ce dernier mot

-… Et l’Inquisition.

Si je laissais Lyrae dans une salle de repos, il serait arrêté par un non Jedi. S’il passait en jugement devant un tribunal sénatorial, il était grillé, lui et le Temple tout entier. Alors qu’une sanction disciplinaire prise par le Temple ET par l’Inquisition ferait foi d’un jugement à la fois des Jedi et aussi d’un représentant de la République. Et je pouvais espérer que Lyrae sache parler assez intelligemment pour qu’il ne court-circuite pas tous les efforts fait pour capturer Lana en poussant les Sénateurs à faire pression devant un tel acte.. En gros, faire passer Lyrae devant le Conseil était la meilleure chose que je pouvais lui offrir, tout en étant obligé de sévir.

-Je me porte garant de cet ordre. Si jamais il n’est pas respecté une fois que ce Chevalier est remis entre des mains Jedi, j’en prends l’entière responsabilité. Vous confirmez ?

Après un court silence, l’administrateur qui, interrogé à chaud, n’avait pas pensé aussi loin que moi accepta. Ca ou alors il s’en foutait un peu tant qu’on le faisait sortir, et après tout, Lyrae était un des nôtres, et il avait ma garantie.

-Très bien. Je valide cette décision, suivez cet ordre.

-Une dernière chose.. Chevalier O’Sil, votre sabre..


Je tendis la main. Bien forcé de capituler, il me remit ce dernier. Alors que sa main touchait la mienne, mon esprit toucha le sien. Mes yeux, froids et distants reflétaient très mal la tristesse et la douleur provoquée par ce que je devais faire.. Je devais aller contre un élan de compassion si fort..

« Je ne peux pas faire mieux.. Et crois-moi, aussi douloureux que ce soit, c’est le meilleur service que je puisse te rendre.. Par pitié, ne le gâche pas ».

J’espérais qu’il était remis de son coup de sang pour prendre comme il aurait dû mon intervention. Mais je voyais loin.. Très loin.. Et lui venait juste de se faire mettre aux arrêts par un de ses.. « Frères ». Le sens du devoir était douloureux.. Mais je me devais, à moi-même comme pour lui, de respecter et faire respecter le Code et les lois. Je n'étais pas dupe, il était responsable de ses actes. Et s’il ne comprenait pas en quoi j’avais été bon de donner cet ordre, j’espérais au moins qu’il se rendre compte que passer en jugement n’était que justice et qu’au fond, il l’avait largement mérité.
Je restais là, interdis, pendant quelques instants, alors que les gardes le menaient à nouveau mais vers une nouvelle destination cette fois, mon ordre signé en main. Une fois que j’eu fait le ménage dans mon esprit et que j’étais remis, reprenant mon calme froid et impassible, je repris ma route. Enfin, si l’on pouvait ainsi parler car à peine avais-je terminé ce couloir que j’étais arrivé.

Ecartant l’épaule d’un des trois hommes en joue avec deux doigts, je passais. Ma voix résonna à nouveau, calme, froide, impénétrable, aussi bien sous la forme d’une onde apaisante dans la Force, après la déferlante de la Sith, que dans l’air.


-Bonjour…

Je regardais la Sénatrice. Je n’aurais de toute façon pas pu empêcher ce qu’elle venait de faire, ni même en avoir pleinement conscience, mais la froideur de mon regard était un avertissement sans équivoque. Elle ne me ferait pas perdre mon sang froid. Et qu’elle essaie encore de manipuler ou de faire du mal à qui que ce soit, et elle comprendrait que cette cellule était confortable comparé à l’endroit où je comptais la mettre. Instinctivement, j’avais pensé a la mettre quelque part dans les égouts d’Iziz..
Une fois que je fus sur que le message était passé, et dès lors que Luuna fut consciente de ma présence, je reportais mon regard sur elle.

C’était la première fois que je la regardais dans les yeux sans la moindre gêne. Réservé et distant de nature, un regard était pour moi un geste équivoque. Comme par exemple l’avertissement que je venais de faire implicitement passer. Mais malgré un manque flagrant de sentiments pour elle, la zeltronne était une belle femme, et ce d’aussi loin que je me souvienne, et croiser son regard avait la fâcheuse habitude de me faire sentir coupable de violer un cercle privé. Mais à présent, j’étais au delà de ce genre de considération. Je ne savais ni comment ni par quel message, mais je savais bien que la Sith venait de lui faire mal, de la provoquer. Et je cherchais là, au fond de ses yeux, ce qu’elle avait l’intention de faire.
Je croisais les bras, irradiant dans cette prison, ou la passion et la haine s’étaient exprimées, par mon calme et ma maitrise retrouvée. Ce geste rendit également ostensible le sabre laser de Lyrae qui pendait à ma ceinture, le mien étant dans ma manche. Une preuve suffisante pour faire savoir que je n'ignorais rien du.. "bluff" de Luuna..
Le menton relevé, je leurs demandais très simplement :


-Et maintenant ?

J'avais de la suite dans les idées, mais je devais avant tout clarifier cette situation et être sur qu'elle était saine à présent. Désormais en proie à un certain doute vis à vis de la Jedi comme de la sénatrice, ne pouvant alors prévoir les réactions.. Croisant les bras, ma main droite était discrètement allée se loger dans ma manche.
Je n'avais pas la moindre certitude vis a vis des sentiments de ces deux femmes.. Je savais juste, sans aucun doutes, que j'avais la responsabilité d’éviter tout débordement.
Luuna Shein
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Insignifiante,

    Voilà l'impression qu'offrait la jeune Umbarane ainsi prostrée sur le sol de sa cellule, gémissante de douleur alors que Luuna commençait tout juste à laisser la force se déverser en elle pour faire disparaître les traces d'une erreur qui n'aurait jamais du voir le jour. Comment Lyrae avait il pu aller jusque là ? Comment avait il pu imaginer que cela était la chose à faire ?

    Dans le mensonge qu'elle avait offert aux divers gardes, la Zeltronne était persuadée qu'il y avait un peu de vérité, car le jeune chevalier ne ce serait jamais laissé aller à une telle violence de façon gratuite. Comment Lana avait elle put avoir une telle emprise sur lui habituellement si clame, si doux ? Les Holos lui offriraient un début de réponse sans l'ombre d'un doute, mais pour pousser les choses plus profondément elle devrait parler avec Lyrae, essayer de comprendre avec lui ce qu'il c'était passé, mais ce n'était pas le moment pour ça. Non, en cet instant elle devait se concentrer sur Lana et essayer de la guérir au mieux pour que l'incident soit minimisé et que sa version des faits prenne du poids.

    Particulièrement affectée par ce qu'il venait de se passer, Luuna ne vit que trop tard l'intrusion dans son esprit de la sénatrice, une intrusion qui fut sans doute facilité par leur contact, une intrusion qui n'avait qu'un seul et unique but, aggraver les choses. Pour ce faire la jeune femme avait décidé de frapper directement là où la Zeltronne était vulnérable, en dévoilant à celle qui la soignait une scène de leur passé commun. Les premières images furent des plus explicites et avant même que la scène ne se mette en mouvement, Luuna savait parfaitement là où la Sith comptait l’entraîner. Cela rendait les choses encore plus douloureuses pour la jeune femme qui avait longtemps cherché à minimiser la mort d'Isana.

    Rapidement, les images qu'on lui imposaient se mirent en mouvement rendant les choses particulièrement réelles et si douloureuses que la jeune femme ne put retenir longtemps quelques larmes alors que l'intrusion dans son esprit devenait pire qu'un viol. Comment pouvait elle faire pour repousser tout cela ? Comment pouvait elle empêcher cette femme de jouer avec elle ? Les mains de la Zeltronne vinrent se plaquer contre la peau de la Sith, cessant de la soigner pour mettre en œuvre une chose bien pire, entraînée par la douleur qu'elle ressentait face à l'absence de sentiments qui avait habité Lana lorsqu'elle avait tué Isana, ruinant la vie de bien trop de personnes par ce seul geste.

    Soigner lui était devenu facile, il s’agissait seulement de refermer des liaisons, de réparer les déchirures, de ressouder des tendons à l'aide de la force, mais cet apprentissage pouvait aussi offrir un pouvoir caché. Ne fallait il pas créer la maladie et l'étudier avant de pouvoir la guérir ? C'était en se basant sur ce constat que Luuna laissa la force se créer un chemin jusqu'aux centre vital de la jeune femme, prête à couper sans le moindre remord de ci et de là les points clés qui faisait qu'un cœur pouvait battre et les premiers mots que Lana lui offrait ne faisaient qu’accélérer cette démarche. Luuna aurait put la tuer, elle en avait envie, au plus profond d'elle même elle ne désirait que cela ayant même oublié pourquoi elle se devait de la soigner, mais par chance dans son envie de destruction, la sénatrice parla de trop, rappelant à la Jedi Lyrae et sa situation...

    Écartant ses mains presque aussitôt, la jeune femme reprit pied dans la réalité, remarquant alors la présence d'un autre Jedi dans son dos. Avait il comprit ce qu'elle avait faillit faire ? Soupirant, essuyant les larmes qui avaient coulé le long de ses joues d'un revers de la main, Luuna offrit une réponse à Lana avant de s'en détourner.


    *Attaquez vous à moi autant que vous le souhaitez Sénatrice, mais je ne vous laisserai jamais plus faire de mal à mes proches... Lyrae va s'en sortir, je vais l'en sortir... Vous pouvez le remercier, grâce à lui vous avez la vie sauve...*


    Oui, c'était lui qu'il fallait remercier, car si jamais il n'était pas entré dans l'équation rien n'aurait empêché la jeune femme de mettre un terme définitif à la vie de la Sith. Se fixant devant l'inconnu, la jeune femme essaya de cacher au mieux ce qu'elle venait de subir avant de répondre à sa question.


    "J'ai guéri toutes ses blessures ou presque... Maintenant il faut la laisser se reposer et surtout la surveiller encore plus étroitement, si elle a été capable de perturber un Jedi au point de l’amener à faire ce qu'elle voulait imaginez ce que cela peut donner avec un être humain lambda..."


    Luuna ne fit aucune autre allusion à Lyrae, ne se rendant même pas compte que l'homme était en possession du sabre laser du jeune homme.
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Je n'étais clairement pas satisfait de la réponse de Luuna. Sourcils froncés, bras toujours croisés, j'avais sentis dans la Force une perturbation. Son don de soin s'était arrêté, mais pas son emploie de la Force. J'avais été effrayé, un temps, qu'elle use de ce don capable de relancer un coeur pour arrêter celui de la sénatrice.
Mais elle s'était sensiblement remise de sa faiblesse et avait repris le dessus. J'aurai pu l'en féliciter si la première chose qu'elle avait fait après ce geste n'avait pas été de me prendre définitivement pour un imbécile

Je posais une main, compatissante, sur l'épaule de ma consoeur. Mais ma voix était sans appel et contrastait durement avec l'élan de compassion que symbolisait ma chaude paume. Un avertissement sans frais..


-Avec un Jedi... Avec un humain lambda..

"Ou à une personne qui tient plus que de raison à une autre.."
Ajoutais-je en pensée

-Je vois. En l'absence du Chevalier O'Sil et puisque vous semblez manquer des accréditation nécessaires pour cette aile de la prison..

Hop, deuxième reproche fait au passage..

-... Je vais m'occuper des nouvelles consignes de sécurité. Je vous remercie de votre intervention, Chevalier Shein. Si l'on peut regretter ce qui s'est passé, je crains que sans vous, nous aurions eu à réparer le pire. Je vais, moi, rester là. A moins que vous n'ayez encore à parler à la Sénatrice, je pense que vous devriez prendre congé.. Vous avez assez brillé ici..

Nuls doutes possible sur l’ambiguïté de ce compliment. Et histoire qu'elle ait bien conscience qu'elle était en train d'essayer de duper un Jedi qui lui, ne marchait pas du tout dans cette tentative de mensonge, j'ajoutais.

-Il se peut cependant que j'ai besoin de vous, ou un autre, afin de faire la lumière sur les évènements qui se sont déroulés ici. Je crains que tous ne soit pas blanc ou noir, et que le chevalier O'Sil ait a répondre de ses actes devant le Conseil. Je ne doute pas que vous participiez, par vos propos avisés et surs, à ce que notre ami soit jugé avec justice par nos maîtres..

J'espérais aussi faire savoir à la Sénatrice que le gros de son plan avait échoué, et que si Lyrae pouvait se trouver dans des problèmes, le Sénat en serait tenu écarté. D'autant que le premier acte de violence avéré (Le doute pouvait être défendu quand aux tentatives de Lyrae pour maîtriser la Sénatrice) était la gifle de la Sénatrice.
Je tirais un mouchoir de ma manche et le posais dans la main ouverte de la Jedi dont les yeux encore rouge restaient humides des larmes dont elle avait souffert. Je m'inclinais ensuite et passais aux cotés de la sénatrice.

Je ne savais pas ce que Lunaa lui avait fais, ni si elle n'avait pas commencé à le faire. Je savais juste qu'elle n'avait pas terminé. Et j'en étais heureux. Posant une main sur le front de la sénatrice, je lui proposais mon bras pour se relever. Pas de sourire ni de complaisance. Encore une fois, j'agissais par devoir. J'étais vraiment inquiet de sa santé. Certes, la sentir utiliser la Force était rassurant quant à son esprit, mais bon..


-Madame ? Vous vous remettez ?

Je pourrais sans soucis prendre la suite de Luuna s'il fallait la soigner à nouveau. Pour l'heure, j'avais envie que ma consoeur sorte, et que je puisse sonder tranquillement la prisonnière. Maintenant plus que jamais il était nécessaire que j'en sache plus sur elle et sa façon de penser.
Comme je l'avais crains, c'était en étant acculée que ce genre de femme se révélait plus dangereuse encore qu'en liberté..
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Elle sentit la puissance de Luuna se déverser dans son corps. Bien que Lana soit une sith, et que son art soit avant tout tourné vers l’agressivité et la destruction, elle avait tout de même de vagues connaissances dans la médecine, et sentait des points sensibles de son anatomie tendue par la force, comme si la jedi voulait la tuer en arrachant son coeur par la seule force de sa pensée. Bien qu'elle camouflait parfaitement ses émotions comme la politicienne accomplie qu'elle était, elle commençait à paniquer en son fort intérieur. Cette folle voulait la tuer ! C'était quelque chose qu'elle n'avait pas prévu dans son plan... Elle était presque sans défense, et n'avait strictement aucune chance face à deux jedi armés, alors qu'elle même était privée de son sabre laser.

Alors que sa vie ne semblait tenir qu'à un fil, un mince fil soumis au bon vouloir de Luuna, elle sentit la force arrêter de couler dans son corps. La jedi au coeur si pur n'avait pas cédé à la colère... Peut être la présence du second jedi, un homme au regard calme, l'avait-elle découragée. Avant de se retirer, elle lui laissa quand même un avertissement digne d'un jedi noir. Comme si une petite menace mesquine de jedi pouvait lui faire plus... Au contraire, elle ne faisait que l'encourager. Elle lui donnait des armes, des idées pour la suite. Elle regretterait de l'avoir laissée en vie. Elle regretterait cet écœurant sentiment qu'était la compassion et la pitié !

Elle sentit les mains de Luuna la quitter, sans pour autant la voir. Elle était toujours complètement aveugle, et une terrible migraine s'était installée dans son crâne. Ses yeux rouges et gonflés fixaient le vide d'un air hébété, bien que son esprit soit alerte. Il fallait jouer la comédie devant les caméras, et elle était une véritable experte à ce petit jeu. En parlant de comédie, elle était très heureuse d'entendre les jedi et les remarques cinglantes qu'ils s'affligeaient entre eux. Leur moral n'était pas au beau fixe grâce à une jeune sith. Lana était presque fière d'elle.

Elle sentit une main froide se poser sur son front, et sursauta malgré elle. Elle n'était pas vraiment habituée à l'obscurité totale, elle qui voyait à toute heure du jour et de la nuit. Elle ne vit même pas que Léonard lui proposait son bras pour se relever, et, tâtonnant dans son univers sombre, elle agrippa le rebord du lit de ses petites mains. Malgré sa nature sombre, elle ne paraissait que pitoyable sur l'instant, frêle créature pâle tremblante et aveugle.


- N... Non je ne vais pas bien ! chevrota-t-elle, d'une voix à la limite de l'hystérie.

Bien sûr, ses paroles était soigneusement calculées, et le ton dosé à la perfection.

- Vous avez... osés... m...me molester dans l'enceinte d'un prison...

Elle semblait réellement en état de choc. Sa respiration était inégale, comme si elle cherchait son air, et son rythme cardiaque était très élevé. Elle parvint péniblement à s'asseoir dans son lit et y resta prostrée.

Alors qu'elle sentait Luuna s'éloigner, elle susurra affectueusement dans son esprit un dernier au revoir :

* J'espère que nous nous reverrons bientôt, Luuna... *
Luuna Shein
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Les apparences,

    Voilà sur quoi Léonard était entrain de jouer en cet instant, prenant soin de faire comprendre à Luuna qu'il n'était pas dupe et que les belles paroles qu'elle venait d'offrir aux cameras ne marchaient pas avec lui. Comment savait il qu'elle mentait en partie ? Bien qu'imaginé rapidement, l'excuse qu'elle avait trouvé à Lyrae avait tout son sens et avait paru convaincante face aux gardes qui surveillaient le jeune Jedi directement, alors pourquoi lui ne tombait il pas dans le panneau aussi ? En savait il plus qu'elle sur ce qu'il s'était réellement passé ? Son amant avait il fait bien plus que molester la sénatrice sous l’œil des cameras ? Essayant de garder son calme la Zeltronne encaissa en silence les reproches et diverses piques de l'homme se répétant qu'elle ne devait pas aggraver les choses, car ce serait Lyrae qui en payerait le prix par la suite.

    De plus l'homme avait été clair, il soupçonnait qu'il y avait entre elle et Lyrae plus qu'une simple amitié. Allait il exposer cette relation au grand jour les mettant en danger alors qu'en déformant la vérité Luuna avait prit soin de les protéger ? Allait il détruire tout ce qu'ils avaient mit en œuvre pour cacher leur relation ? Il ne s'en rendait peur être pas compte, mais faire la lumière sur l'amour qui vivaient entre eux il allait condamner Lyrae à coup sur, comme Lana l'avait prédit... A cette idée Luuna eut envie d'exploser et d'offrir au Jedi qui se tenait devant elle ses quatre vérités, lui qui se préoccupait plus de la sécurité de cette meurtrière que du bien être de Lyrae.

    Elle avait déjà fait ce qu'il fallait avec Lana ! Elle l'avait soignée alors qu'elle profitait de la situation pour la menacer, pour envenimer son esprit, pour se venter d'avoir fait chuter celui qu'elle aimait. Luuna ne pouvait supporter cela ! Pourquoi tout le monde se montrait ainsi avec elle ? Pourquoi fallait il que cette meurtrière soit chouchoutée alors qu'elle n'était qu'une sale Sith ! Eux n'avaient jamais fait preuve d'une telle compassion envers les Jedi, eux se moquaient bien que leurs victimes soient sénateurs ou simples citoyens, mais les Jedi, non ! Non ! Il fallait prendre en compte ce genre de choses stupides, car tuer une sénatrice serai mal vu... C'était bien là tout le problème, cette femme se cachait derrière ce rôle et abusait de son pouvoir... C'était pour cette raison que la mort d'Isana n'avait pas été punie, c'était pour cette raison qu'elle avait été capturée vivante au lieu d’être achevée tout simplement ! Toute cette mascarade lui donnait envie de vomir...

    Alors que Léonard se détournait d'elle pour se porter aux côtés de la Sith, il glissa un mouchoir dans la main de la belle, comme pour lui faire comprendre qu'il savait que cela n'avait pas dû être simple... Qu'en savait il ? Il faisait tout pour rendre les choses difficile et ensuite il pensait qu'un geste amical pouvait tout arranger ? Sûrement pas et malgré de longues secondes de silence Luuna ne put s’empêcher de cracher dans l'esprit de l'homme quelques mots.


    *Il n'y a pas de madame à lui offrir... Sous ce visage déformé par la douleur se cache un monstre qui ne mérite pas notre respect ! Cette femme a tué sans le moindre remords une innocente, mais parce qu'elle se drape d'un costume de sénatrice on n'ose la toucher... On lui rend sa liberté, on la lave de tous soupçons alors que des témoins peuvent attester qu'elle a tué Isana... Elle m'a dévoilée de quelle façon elle a procédé, elle s'est permise de me montrer qu'elle n'a rien ressentit à lui ôtant la vie... Pas même un petit pincement au cœur... Elle ose manipuler les gens qui me sont proche, elle se permet de les menacer, d'essayer de détruire leur vie et pourtant on se doit de prendre soin d'elle... *

    Les poings de la jeune femme se crispèrent face à la frustration qu'elle ressentait au plus profond d'elle même, alors qu'elle continuait de "parler" pour Léonard seul.

    *Je l'ai soigné parce que c'était mon rôle, malgré ce qu'elle m'a fait ! Malgré ce qu'elle essaye encore de faire ! Réfléchissez à tout cela avant d'accuser Lyrae de quoi que ce soit et posez vous la question... Comment peut on accepter qu'un simple poste officiel puisse suffire à tout pardonner ? Ce n'est qu'une Sith ! Peu importe l'enveloppe, elle mérite de mourir pour ce seul fait et n'osez pas dire le contraire... Je suis bien certaine que vous avez déjà tué nombre d'entre eux...*

    S'éloignant en laissant le mouchoir tomber au sol, Luuna laissa la voix de la sénatrice résonner dans son esprit sans lui offrir de réponse ne sachant si elle arriverait à se maîtriser en cas de nouvelle pique...
Invité
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Les mains sur les hanches, je subissais avec patience le parfait jeux de scène de la sénatrice. Allongée là, pitoyable, je me demandais comment une femme aussi faible de corps avait réussi à devenir une sith aussi forte.
La réponse se trouvait sans doutes dans cet esprit particulièrement fort et retord qui même dans cet état lui permettait d'user de la Force.
Car si encore une fois sa conversation m'échappait, je n'étais pas aveugle et je sentais qu'elle allait pour cracher son venin sur Luuna, une fois encore.

Sauf que cette fois ci, ce fut, avec surprise, dans mon esprit qu'une voix vint à se faire entendre. Celle de Luuna. Avant même de comprendre ses paroles, je craignais le pire.
Encore que..

Luuna laissait parler en elle une sorte de fureur.. Un ton calme, des reproches sensés et mesurés.. Ça, ça m'aurait réellement cassé en deux. J'aurai été rongé par mon acte et le fait que je savais que je manquais d'humanité. Mon sens du devoir dépassait de loin toute compassion, bien que cette dernière fût belle et bien présente.
Et ciblant justement là-dessus, Luuna aurait pu avoir ce qu'elle obtenait : que je révise mon acte.

Sauf que son ton ne fit que me conforter dans ma position. J'agissais là, pour son bien, celui de Lyrae et celui du Temple. Plus encore, j'avais trouvé une porte grande ouverte au sein de l'Ordre par laquelle s’insinuaient sournoisement la passion et même la colère.
Et j'avais le devoir et la responsabilité de faire en sorte que cette porte ne fasse plus de dégât et qu'elle devienne close.
J'espérais que la ferme réaction que j'avais eue laisserait au Temple le loisir de leur faire prendre conscience de ce qu'ils avaient fait.
D'autre part, je m'interrogeais sur la liaison entre Lyrae et Luuna. Simple fratrie Jedi..? Ou plus..? Une telle réaction semait le doute..

Vaguement triste face à une réaction si aveugle, je me baissais et ramassais mon bien, en la regardant partir. Elle ne m'avait rien appris.. Mais je savais qu'on ne se battait pas contre les vicissitudes d'un système en acceptant en soit un plus grand vice.
C'était injuste, mal fichu, mais c'était comme ça. Et mon action consistait à rester neutre non pas pour la contenter, mais pour ne pas gaffer.
Et qui sait, la pousser à l'erreur.


Car certes, si j'étais là, c'était parce que j'attendais suffisamment de ses réponses pour que quoiqu'elle dise, elle ne satisfasse une de mes curiosités.
Mais mon aspiration première était de confronter sa rhétorique à la mienne, son rôle à mon caractère pour la piéger et réussir à lui faire lâcher quelque chose qui pour elle n'aurait pas la moindre importance mais qui pour moi serait le plus parfait angle d'attaque.
Maintenant que j'avais digéré le laïus de Luuna, je me tournais vers la Sénatrice prostrée.

Un peu moins affable près ma pseudo remontrance, je gardais cependant des dehors courtois. Mais il était clair que j’étais et demeurerais aussi inflexible et sec que le mur contre lequel reposais mon dos.
Bref, en plus d'être impassible, j'étais devenu froid et peu amène.


-Bon.. N'y allons pas par quatre chemins. Vous avez présentement, madame, deux options.

Bref, rapide et concis, je ne voulais pas lui laisser le temps de souffler.

-Je peux concevoir que, comme vous semblez l'être, vous soyez choquée au sens physique comme mental du terme. Auquel cas je vais donner des ordres pour que des médecins viennent s'occuper de ça. Il s'agit d’un médicament qui inhiberait nombres de vos fonctions cérébrales. Ainsi vous pourrez prendre du repos sans être agacée par une mémoire encore sous le choc de ce qui vous a été honteusement infligé.

On aurait pu croire à de la compassion, mais arrêter ses fonction cérébrales, c'était la rendre vaguement somnolente et surtout, briser sa concentration de façon à ce qu'elle n'ait plus la capacité d'user de la Force correctement. Bref, je mettais son esprit dans la brume. Cette option me semblait absurde car si elle acceptait, elle perdait l'initiative. En effet, si je la collais dans le brouillard, elle serait beaucoup plus.. Réceptive si je l'interrogeais tout de suite après l'effet du médicament, avant qu'elle ne soit remise. Quel dommage que je n'ai pas le droit de lui administrer ça sans son accord.

-Le cas échéant, et si vous n'êtes pas dans la nécessité d'être calmée par la médecine, alors vous êtes suffisamment forte pour me répondre, malgré les souvenirs d'ecchymoses qui sont à présent tous résorbés. Option fortement plausible puisqu'après tout, et même si face à Lyrae votre beau plan ait un peu déraillé sur la fin, on vous soupçonne d'être une Sith. Et c'est la raison de ma venue.

Je me frottais les mains, l'air pas enthousiaste du tout.

-De facto, il est temps de mettre fin à votre emprisonnement. Et je suis là pour accélérer cette démarche, qu'on puisse tirer au clair cette affaire. En gros, je vais poursuivre votre interrogatoire qu'on puisse une fois pour toute savoir quoi faire de vous, inculpation ou libération.

Le doute était factice, ma foi était certaine, mais dans les formes, je devais respecter la présomption d'innocence. Je devais tout reprendre depuis le début. Mon discours était plus ou moins claire, j'avais deux trois zones d'ombre a clarifier, et deux trois chapitres à ajouter. Mais ce n'était pas mon discours que je voulais avoir en tête.

-Si vous acceptez cette voie là, alors je vous demanderai de me raconter en détail votre chemin depuis Impérarice Têta jusqu'ici, et de me clarifier toute les doléances que vous pourriez avoir vis à vis du déroulement de ces opérations. Et faites-moi grâce de votre mépris ou de vos observations acerbes, Sénatrice : plus vous me ferez perdre mon temps, plus vous en passerez ici. Tous ce qui sera dit, nous sommes d'accord, s'ajoutera à votre procès-verbal.

A cet instant précis, il n'était pas du tout visible que je m'adressais à une personne qui venait de se faire passer à tabac. Loin d'être idiot, j'avais déjà du mal à ne pas lui dire de se lever et de me regarder lorsque je lui parlais. Mais cette comédie était une partie du jeu.. Et je me devais de jouer pour gagner la partie.
Invité
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Luuna finit par quitter la cellule. La sith savoura toute la tristesse, toute la frustration de la jedi qui se maitrisait difficilement. Quelle délicieuses sensations... Bien sûr, elle ne montra rien de sa satisfaction, restant bien dans son rôle de prisonnière martyrisée. Elle était toujours assise, complètement recroquevillée dans le lit, les genoux ramenés sous son menton. La position fœtale la rendait encore plus petite qu'elle ne l'était, et elle paraissait vulnérable, comme si n'importe qui pouvait la briser d'une simple pichenette.

Elle resta donc seule, avec Léonard. L'homme semblait particulièrement stoïque, et son esprit était inaccessible, malgré les nombreuses tentatives de Lana pour rentrer dans son crâne et chercher son point faible. De toutes manières, elle ne comptait pas pousser son avantage plus loin. Elle avait déjà parfaitement atteint son objectif en poussant Lyrae hors de ses gonds, et même plus en parvenant à toucher Luuna au plus profond de son cœur. Tenter d'attaquer cet homme, ce jedi inconnu... C'était peut être trop. Elle pouvait se contenter de ce qu'elle avait déjà. Elle n'aurait jamais imaginé penser cela un jour...

Léonard se montra assez aggressif dans ses paroles. Il semblait tenir à l'interroger personnellement, comme si cette affaire lui tenait à coeur. Il lui fit un petit speech, sans doute soigneusement préparé, pour lui présenter les options qu'il lui laissait. Comme si il n'y avait que deux solutions. Où était la troisième réponse ? Il y avait toujours une troisième réponse... Lana voyait de nombreuses autres possibilités qui s'offraient à elle, mais très peu étaient agréables, ou faciles... Le jedi lui laissait le choix entre subir un interrogatoire complet, en sous entendant qu'elle n'avait alors pas subit un très grave traumatisme des mains de Lyrae, ou bien de la transformer en légume. Tu parles d'un choix... Il comptait surement à ce qu'elle refuse les médicaments. Cela la laisserait terriblement vulnérable aux questions que le jedi ne manquerait pas de lui poser.

Mais subir un interrogatoire se révélerait encore plus dangereux. Il lui suffisait de commettre une erreur, une seule, et c'était fini pour la sith... Elle ne sous estimerait pas son adversaire. Les jedi étaient peut être des adversaires faibles, mais ils n'étaient pas stupides.


- Je... commença-t-elle d'une voix faible.

Difficile décision. Cela dit, la force lui soufflait la réponse. Comme si elle devinait ce qui allait se passer. Il fallait faire confiance à la force...

Le corps pâle de la jeune sith se mit à trembler, alors que la poussée d'adrénaline de son passage à tabac retombait brusquement. Elle n'avait même pas besoin de le simuler... Elle semblait s'affaisser doucement sur elle même, encore en état de choc, tout du moins en apparence. Ses yeux pâles pleuraient encore du traitement qu'on leur avait infligé, et son univers noir, seulement accompagné de la voix cassante d'un jedi, n'avait rien pour la réconforter.


- Je n'en peux plus... murmura-t-elle, l'air épuisée. Pourquoi... Pourquoi continuez-vous à me tourmenter ainsi ?

Elle tourna son regard vers lui, sans pouvoir le voir. Enfaites, elle fixait un point à un mètre à droite du jedi, croyant qu'il se trouvait approximativement à cette position.

- J'accepte les médicaments... S'il vous plait... Appelez les médecins. Je... J'ai besoin de... de repos. S'il vous plait...


Elle s'allongea dans son lit, l'air perdue.
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Cela faisait bien longtemps que Neith n'avait plus de nouvelles de Lana Anthana. Depuis les incidents d'Impératrice Têta, il n'avait eu presque aucunes nouvelles de sa maîtresse. Bien entendu, Neith savait qu'elle était entre les mains des Jedi, mais ne pouvait intervenir sans plan d'action. Et quand bien même ! Prendre d'assaut les prisons d'Iziz pour la libérer ne ferait que confirmer le lien de la sénatrice avec le Côté Obscur, et condamnerait sans nul doute Neith. Une action inutile menant à un suicide d'autant plus inutile. De plus, Neith connaissait parfaitement Lana et savait très bien qu'elle pourrait tenir tête à ses geôliers, du moins pour un temps. Mais si elle parvenait à leur résister suffisamment, il serait en mesure de lui venir en aide.

Ayant pu s'échapper sans trop de dommages d'Impératrice Têta, Neith rejoignit le plus rapidement possible Kuat, siège de la puissance de la sénatrice. De là, en s'y prenant habilement, il pourrait faire pression sur les Jedi par le biais de la République pour qu'ils libèrent sa maîtresse. La tâche ne serait pas aisée pour lui qui n'y connaissait que très peu de choses en politique, hormis les quelques notions que Lana lui avait inculquée au fur et à mesure de leurs leçons. C'était donc le parfait moment pour lui de montrer ce qu'il était capable de faire sans elle.

L'option de laisser Lana aux mains des Jedi lui était venue à l'esprit, mais Neith ne considérait pas qu'il était temps pour lui de voler de ses propres ailes. Il avait encore besoin des conseils et des connaissances de sa maîtresse, ainsi que de son pouvoir et de son influence. Et mine de rien, il avait fini par s'attacher à elle malgré tout.

Neith, une fois rentré sur Kuat, prévint donc les quelques sénateurs qu'il avait été amené à rencontrer avec Lana. S'il ne les connaissait que très peu, ils étaient les seuls qui étaient en mesure d'aider un jeune assistant quasi-inconnu au service d'une sénatrice en froid avec les Jedi. Par chance, nombre d'entre eux n'étaient pas non plus en très bons termes avec ces prétendus défenseurs de la paix, et parvinrent donc à faire accélérer les choses. Tout ce que Neith espérait était que Lana tienne bon. Mais il n'avait rien senti de particulier dans la Force et dans le lien qui l'unissait à sa maîtresse, sinon sa faiblesse de plus en plus grande... Le temps pressait.

Et dans ce genre de situations, le temps parait toujours plus long. Cependant, Neith n'eut pas trop à se plaindre de la diligence de ses alliés sénateurs. En moins de temps que prévu à la normale, ils lui fournirent un mandat de libération pour la sénatrice Lana Anthana, et l'invitaient à le présenter dès à présent aux Jedi d'Ondéron. Neith savourait sa victoire. Car les Jedi ne contrediraient pas un ordre direct émanant du Sénat, surtout dans leur position actuelle. C'est donc avec un air supérieur et sûr de lui, presque arrogant, que Neith se présenta aux portes de la prison d'Iziz avec la délégation sénatoriale de Kuat, intimant ses plus grands ennemis de libérer la sénatrice.
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Anonymous
Alors qu'elle implorait les jedi de la droguer pour qu'elle puisse prendre un peu de repos, elle ressentit une perturbation dans la force.

Son apprenti était là...

Lana l'avait rarement senti si heureux de lui même. Une sorte d'auréole d'autosatisfaction semblait émaner de son être à travers la force. En tout cas, son timing était tout bonnement parfait !

Munit de son mandat sénatorial, il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre la cellule de sa maitresse. Cette dernière fut d'ailleurs agréablement surprise de la taille de la suite de Neith, car il y avait derrière lui une véritable cohorte de personne : il était escorté par une demi-douzaine de gardes sénatoriaux, reconnaissables entre tous dans leurs plaques d'armures et de drapés bleus. Sans doute étaient-ils là pour tout débordement, et pour rapportés un avis neutres aux sénateurs... Mais il y avait aussi des journalistes. Beaucoup de journalistes. Pour ne pas dire, une meute de journalistes !

Le gros titre de l'holonet pour le scoop du lendemain était tout trouvé : "Une sénatrice kidnappée !". Lana pouvait déjà le deviner... Même si les jedi étaient restés plus ou moins dans la légalité en contournant légèrement la loi, les journaux allaient en faire un véritable enlèvement. L'histoire allait être amplifiée, délicieusement déformée... Pour une fois, la sith se surprit à apprécier tous ces petits fouineurs qui allaient ruiner un peu plus l'image de marque des jedi.

La princesse se leva du lit sur lequel elle était assise, abandonnant un Léonard surpris, et tâtonna pour retrouvé la sortie, montrant à tous qu'elle ne voyait strictement rien, complètement aveugle. Elle finit, avec de l'aide, par trouver son apprenti, et alla se blottir dans ses bras, comme si c'était la fin d'un grand film d'amour sur l'holonet. Après tout, quoi de plus normal ? Il était censé être son telbun. Elle murmura d'une voix faible, mais suffisamment fort pour que les journalistes les plus proches puissent l'entendre :


- Sors moi d'ici, je t'en supplie...


Mais elle savait déjà qu'il avait un mandat, et que sa détention était terminé. Il lui avait tout expliqué par la pensée lors de son approche. Il était ingénieux ce petit... Elle en ferait un grand sith, mais, plus important encore, un grand politicien. Il avait réussi à tirer les bonnes ficelles pour sortir un joker inattendu de sa manche. Intéressant, et très prometteur.

Très héroïque, ou plutôt voulant faire bonne mesure devant les médias, Neith passa un bras sous ses genoux et la porte dans ses bras, comme si elle était trop faible pour marcher. Lana, assez éprouvée malgré tout par les récents évènements, et bonne comédienne par dessus le marché, se laissa faire, allant jusqu'à se blottir contre son amant, les yeux fermés, les bras serrés autour de son cou.

Elle comptait fermement poursuivre les jedi en justice pour ce qu'ils avaient osés lui faire. Neith lui avait dit que des gardes s'occupaient déjà de récupérer les vidéos des caméras de surveillance pour trouver des preuves et surtout la justification du mandat délivré par le Sénat. Il y avait des témoins. Elle avait toutes les cartes en main à présent, et, pour une fois, la loi était de son côté, car les jedi avaient commis des erreurs...

La suite s'annonçait intéressante.

Très intéressante...

Mais, après tout, elle était sortie de prison, aussi la suite s'annonçait-elle sous de bonnes augures.





HRP : fin de ce rp, pour Lana en tout cas ^^
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