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De retour de l'astroport, je revenais de cet étrange séjour sur Alderaan. Obsédé par ma rencontre avec le gracieuse Mirialan, mon esprit était noyé dans les remous de pensées contradictoires. Au pied du temple Jedi, j'actionnais le bouton. Quelques instants plus tard, les portes de l'ascenseur s'ouvraient. Je pénétrai alors dans la cabine, ôtai mon gant, et passai mon indexe sur la palette tactile. Une voix éthérée vibra dans l'atmosphère sereine, dégagée par le monument.

"Bienvenue, Ulrich Andersen."


Pratiquant un des ascenseur jonchant la façade extérieure de l'imposant édifice, j'observais la cité d'Ondéron qui s'étalait à mes pieds. Une nuit fraîche était tombée sur ce monde. Le centre d'Iziz, situé à quelques kilomètres, brillait intensément dans l'obscurité. "The sun is gone to bed... ♪" Les paroles d'une douce musique me trottaient dans la tête.

Je scrutais les lumière de la capitale. Sous leurs éclats scintillants, la mafia, la contrebande et la prostitution se répandaient, tel des vapeurs viciées. L'obscurité du ciel faisait appel à tellement plus de pureté.

Soudain, l'ascenseur transparent s'arrêta. Quelqu'un venait de monter dans ma cabine.
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Rejetant en arrière une de ses mèches qui gênait son front, le maitre jedi sortait tout droit de la direction des archives. Elle y avait passé quelques heures à étudier la géographie des Mondes du Noyau et surtout de la disposition de la planète Impératrice Têta. Le temps approchait... et le moment serait venu.
Elllana se dirigea vers l’ascenseur le plus proche qui l'amènerait dans la chambre du Conseil où elle était bien partie pour une énième nuit de travail. Mais alors que son esprit semblait totalement focalisé dans le plan qu'elle dessinait, la jedi sentit au dernier moment la présence d'une personne dans la cabine qui montait actuellement. Son visage semblait presque déçue, la jedi souhaitait plus que tout être seule en ce moment même et alors qu'elle s'apprêtait à faire marche arrière en direction des escaliers, Ellana constata qu'elle avait cherché à éviter chaque personne de ce Temple à chaque fois qu'elle l'avait pu ces dernières semaines.
Très bien, libre à celui qui se trouvait dans cette cabine de croiser son chemin mais il ne fallait certainement pas qu'il s'attende à un accueil agréable de sa part.
Les portes s'ouvrirent et la jedi s'engouffra à l'intérieur avant d'avoir actionné les touches, indiquant qu'elle se rendait à la dernière destination.
Un silence s'installa immédiatement, aucune envie de faire la causette, songeait la jeune femme mais lorsque son regard violet s'attarda sur le jeune homme, son visage ne lui disait absolument rien. A prêt tout, elle était supposée connaitre toutes les têtes du Temple, mais quelque fois, certaines lui échappaient sans raison. Mais au delà de ceci, la jedi sentait une certaine perturbation dans ce jeune, comme un trouble persistant. Se pourrait-il que la Force l'ait guidé vers lui pour une quelconque raison ?
-L'obscurité ne doit jamais entraver notre perception.

Brisant le silence, la jedi venait de se répondre à elle-même, à une question qu'elle se posait depuis quelques temps. Mais, se rendant compte de l'étrangeté que pouvait avoir sa déclaration, Ellana enchaina directement.
-Alors jeune homme , tu t'es perdu ou est-ce que tu déboules dans le Temple par plaisir ?
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Mes yeux, pâles comme la cendre, étaient toujours rivés en direction d'Iziz. J'avais à peine remarqué la venue de la jedi. Comme plongé dans un rêve éveillé, j'étais spectateur de la joute quasi schizophrénique qui se déroulait dans les couloirs de mon esprit.

Je commençais alors à me rendre compte qu'une atmosphère pesante était tombé dans la spacieuse cabine en verre épais. Perçant la brume qui avait élu domicile dans mon crâne, je reprenais mes esprit. Toujours sans ciller, je constatais toutefois une présence féminine à ma droite. Toujours tourné en direction de la cité, je passais ma main dans ma chevelure, tout en portant mon regard dans les nuées. Davantage pour éviter tout contact avec ma voisine que pour admirer les reflets émeraudes de la lune de Dxun, j'affichais ce petit air snobinard qui m'allait si bien.

-L'obscurité ne doit jamais entraver notre perception.

Ma compagnie d'un instant qui pouvait s'avérer des plus anodins, laissa siffler cette phrase dans le silence lourd de l'ascenseur. Mes sourcils s'élevèrent alors d'une façon des plus hautaines. Cette tirade était d'une banalité à en mourir.

-Alors jeune homme , tu t'es perdu ou est-ce que tu déboules dans le Temple par plaisir ?

Cette provocation décrocha à mon indésirable interlocutrice le fruit de ses apparents désirs. Je lui jetai un regard glacial. Je m'aperçus que j'avais à mes côtés Ellana Caldin, membre du Conseil.

-Des paroles aussi cinglantes siéraient-elles à votre rang, maître Caldin ? Si l'obscurité ne doit pas entraver notre perception, faites en sorte que la lumière ne vous éblouisse pas de trop, lorsqu'il s'agit de marcher sur le fil de la courtoisie.


Ne me laissant pas décontenancer par son rang, j'avais su répondre avec une honnête arrogance.
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*Quel naze celui-la!*

Et mince...Il fallait croire que la Force ne l'avait pas guidé vers la meilleure des compagnies. Elle commençait presque à trouver que l'ascenseur n'allait pas assez vite et il lui restait plus qu'à espérer que son jeune interlocuteur dégage avant. Similaire à tous les adolescents de son âge, il affichait ce petit air arrogant qui lui donna aussitôt envie de lui mettre une tarte dans la tête. A défaut de pouvoir le faire, le maitre jedi se montra très patiente, rare cas exceptionnel. Avec 20 ans de moins, elle l'aurait immédiatement défié pour l'affront et le manque de délicatesse dont il avait fait preuve.
Avec un sourire rêveur, Ellana songeait à ses jeunes années passées derrière elle où le respect était une chose qu'elle avait appris à acquérir, que ce soit par la force physique ou non. Elle en avait cassé des dents à cette époque, ne se souciant peu de l'autorité du Conseil et allant même jusqu'à le défier. Et l'ironie voulait qu'elle soit à présent membre de ce cercle restreint et pire encore, après le départ de Saï Don, elle se retrouvait à présent chef de l'Ordre Jedi, engageant toute sa responsabilité et prenant chaque risque qui incombait aux nombreux jedis.
A présent, elle comprenait mieux ce qu'avait pu ressentir le Conseil à son égard; surprise, lassitude et espoir... Au delà de ce qu'elle avait pu faire, la jedi espérait qu'elle n'était pas devenue comme ces vieux maitres tout aigris et grognons qui siégeaient à l'époque. A prêt tout, elle approchait elle-même de la quarantaine et la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux était presque similaire à ce qu'elle avait pu dire il y a une vingtaine d'année face à un maitre jedi.
*Aie, aie, aie Ellana, c'est plutôt mauvais signe pour toi, non?*

Mais, Ellana n'avait rien d'un modèle de jedi pur et parfait, elle savait qu'une seule chose ne changerait pas avec le temps, sa franchise. Il était temps de refaire un saut dans le passé...
-Cette phrase ne t'était pas destiné.

*Du moins, pas directement.*

-C'est toi qui parle de courtoisie ? J'ignore encore ton nom petit mais je ne vois pas dans ma question la petite once de parole cinglante. Cela s’appelle tenter de faire la conversation à un petit morveux, mais si tu as été éduqué par un bisounours, je ne peux que comprendre le fait que tu aies pu trouver mon approche cinglante et provocante.

Alors que l’ascenseur continuait sa route, la jedi appuya sur le bouton qui permettait de l'immobiliser en cas de problème. Un signal serait émis et des techniciens accoueraient aussitôt mais avant qu'ils arrivent, cela lui donnerait le temps nécessaire. A présent, coincés au beau milieu du Temple, ils avaient tout le temps de se livrer à cette joute verbale, mais avant...
-Quel est ton nom ?
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Aussi arrogante que moi, la représentante suprême de l'Ordre Jedi piqua la première.

-Cette phrase ne t'était pas destinée.

Je regardais de haut mon interlocutrice.

-Quelle mauvaise foi. Nous sommes seuls.

Directement, elle reprit de plus belle...

-C'est toi qui parle de courtoisie ? J'ignore encore ton nom petit mais je ne vois pas dans ma question la petite once de parole cinglante. Cela s’appelle tenter de faire la conversation à un petit morveux, mais si tu as été éduqué par un bisounours, je ne peux que comprendre le fait que tu aies pu trouver mon approche cinglante et provocante.

Avant même que je puisse répliquer, ma duelliste d'un soir bloqua l'ascenseur. Légèrement déséquilibré, je me rattrapai contre la paroi. Notre cabine était à présent immobile. Elle me demanda alors mon nom. Je la fusillai du regard. Je pris sur moi quelques instants, pour m'efforcer à répliquer sans m'excéder. D'une voix sèche, je repris de plus belle.

-Je m'appelle Ulrich Andersen. Et votre attitude est si puérile que j'aimerais vous demander votre âge. Mais c'est une question qui ne se pose pas, lorsque la beauté d'une femme flétrit. Alors, je me contiendrai.

Mes nerfs commençaient à s'échauffer. Visiblement, mon dédain n'avait pour effet que d'attiser la colère de maître Caldin. J'avais donc opté pour une lutte à armes égales. J'estimais que la bassesse de mes paroles n'avaient pour égal que les agissements de la femme de pouvoir et de loi. Tel un serpent, j'avais revêtu le regard d'un prédateur. Subtil, mais imprévisible.
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Ellana fronça les sourcils, alors qu'il continuait à s'échauffer et à démontrer son arrogance, la jeune femme savait bien qu'il était inutile de répliquer une énième fois. Ce dialogue de sourd ne mènerait à rien, aussi une réplique en amènerait une autre quand bien même que la jedi se demandait bien qu'est-ce qui l'empêchait actuellement de le mettre dehors, dans tous les sens du terme. Le hasard n'existait pas, Ellana était la première à l'affirmer, aussi s'efforçait-elle de trouver la raison qui avait poussé la Force à les rencontrer. Alors qu'elle observa attentivement Ulrich, le maitre jedi finit juste par prononcer.

-Détrompe toi. Nous ne sommes jamais seuls.

Ce manque de subtilité de la part de l'apprenti l'avait surprise au premier abord mais il fallait croire que son tempérament passait au delà de la réflexion. Il semblait considérer chaque approche comme une attaque personnelle et la jedi ne pouvait dire à ce stade s'il s'agissait d'une réelle protection qu'il se forgeait ou bien d'un étonnant moyen de se vanter auprès des padawans. Le fait est qu'il jouait à un jeu dangereux et malgré toutes les répliques, toute la bonne volonté qu'il mettrait pour cracher son venin, c'était bien elle qui contrôlait la partie. Du moins, une partie de la partie...
Alors qu'elle appuya sur le bouton pour remettre en marche l'ascenseur qui arrivait bientôt à la destination du padawan, la jedi continua sur sa voie.

-Enchanté Ulrich, je m’appelle Ellana, mais je crois voir que tu me connaissais déjà. Je vois que nous sommes partie sur une très mauvaise base...Aussi, je voudrais te poser une dernière question avant de te laisser. Pourquoi es-tu venu au Temple Jedi ?
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"Détrompe-toi, nous ne sommes jamais seuls."

L'affirmation résonnait dans mon crâne. Quelle absurdité. Quoi de plus facile que sauver la face par une phrase philosophique bas de gamme ?

Après avoir réactivé l'ascenseur, Ellana Caldin s'était radoucie. Elle me demanda ainsi ce que je faisais au temple, d'une façon bien plus sereine. Désarçonné par ce chavirement de situation, j'avais du mal à comprendre cet apaisement soudain dans l'attitude de mon interlocutrice, à l'instant où j'avais été le plus virulent. Sa sérénité contagieuse adoucit mes traits.

-Ce n'est pas mon premier passage ici, maître Caldin. J'étais l'apprenti d'Ala'Rethis. Je... crois qu'il est parti à la guerre. En tous les cas, je n'ai plus de maître. Je suis de retour pour demander audience au Conseil, et régler ce problème administratif. Je doute à présent que celle-ci me soit accordée.
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Un sourire apparut sur le visage du maitre jedi. Effectivement, Ellana ne lui accorderait pas cette audience, c'était définitivement sur et certain. Le nom d'Ala'Rethis lui était familier par contre, il lui incombait de prendre connaissance de chaque rapport de mission et de ce fait, la jedi avait une connaissance bien rodée sur les membres de l'Ordre. Même si elle ne l'avait jamais croisé personnellement, Ellana pouvait à présent mettre un visage sur ce nom.
Alors que l'ascenseur s'arrêta au sommet de la tour, la jeune femme sortit à toute vitesse avant de se retourner une dernière fois.

-Effectivement, ce n'est même pas la peine d'essayer...

Le sourire qui masquait ces propos durs pouvait cacher un certain mystère. Mais au delà de ce qu'elle projetait, Ellana n'aimait pas l'affront et ce manque de respect qu'elle avait perçu avait pour conséquence de ne pas porter le jeune homme dans son cœur. Il était sur un fil et seul le temps lui dirait de quel côté il irait...
Étant au sommet, il ne restait plus qu'à Ulrich de descendre et de contempler peut-être une dernière fois les portes de la chambre du Conseil. Cependant, la voix de la jeune femme raisonna dans son esprit.

*Je sens une peur et des doutes en toi. Mais tu es le seul à pouvoir décider si ta place est ici ou non.*

Peu importait la manière dont il interpréterait ses paroles, passée les portes de la chambre du Conseil, les pensées d'Ellana étaient déjà tournées ailleurs...
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Je serrai le poing. À trop vouloir être entier, voilà que je perdais toute possibilité d'être encadré par un autre mentor. Tel était le prix à payer, pour une dispute avec le maître du Conseil. Sa silhouette gracieuse se hâtait vers la salle du conseil. "Des affaires plus importantes", pensais-je ironiquement.

Elle laissa alors résonner une phrase contre les parois de mon crâne.

"Je sens une peur et des doutes en toi. Mais tu es le seul à pouvoir décider si ta place est ici ou non."

Elle s'engouffra alors dans la salle du Haut-Conseil. Vieille harpie. De quel droit osait-elle pénétrer mon esprit ?

Mon poing s'abattit lourdement sur un bouton de l'ascenseur. Celui-ci chuta lentement. Mon sang bouillonnait... Comment croire une seule seconde à cette institution ? Je prenais pleinement conscience que l'un de ses vices les plus profonds était le suivant. Les maîtres de l'Ordre ne se souciaient pas de leur succession. Ils n'avaient pas conscience que la nouvelle génération prendrait leur suite. Je décidai alors de prendre un peu de repos sur Ondéron. Et sans nul doute, je rejoindrai Vel, à l'instant venu.
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