Luuna Shein
Luuna Shein
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Cinq jours de songes,

    Ceux-ci commencèrent par l'apparition d'Aykan, cet amant qu'elle avait décidé de bannir de sa vie et qui semblait prendre la nouvelle avec amertume. Quelques heures plus tôt, dans le monde réel, la jeune chevalière jedi avait fuit le face à face, laissant au conseil le soin de bannir l'homme qu'elle avait aimé de toute son âme, l'homme pour qui elle avait mentie, triché et bien plus encore. Ainsi écarté, il avait décidé de s'imposer à elle dans ses songes pour régler ses comptes et ceux pour le plus grand malheur de Luuna. Bien que sien, elle n'avait aucune prise sur ce rêve dans lequel son maître avait réussi à siniser et des heures durant elle du supporter ses reproches, ses plaintes et ses coups. Comment osait elle le repousser après tout ce qu'il avait fait pour elle ? Comment osait elle le quitter alors qu'il avait offert sa vie pour qu'elle garde la sienne ? N'avait elle donc aucun cœur ?

    A ces mots Noct vint se joindre aux plaintes de son ancien amant, ce padawan qu'elle avait abandonnée aux griffes de Khajad contre sa vie. Immobile, caché dans l'ombre d'un monde de ténèbres il l'avait regardé se débattre face aux accusations de sith des heures durant, se délectant des piques que l'homme trouvait pour la faire souffrir avant de se lancer lui même à l'assaut. La première attaque, la plus simple et la plus efficace, fut d'ouvrir son cœur à la Zeltronne pour lui dévoiler toute la souffrance qu'il avait ressentit en brûlant contre le champ de force dans le vaisseau de la sith. La douleur était telle que la pauvre jedi voulu mourir pour échapper à cette atroce révelation, mais comment s’échapper ? Courir n'offrait aucun échappatoire elle le savait car ses deux bourreaux pouvaient apparaître où bon leur semblaient. Supplier n'aidait pas plus les deux hommes riant de cette attitude faiblarde conviant alors un nouvel invité en la personne de d'Isana, une victime indirecte de la belle brune. Elle était morte par sa faute, laissant sa fille seule au monde et en proie aux dangers les plus grand, en proie aux sith, en proie à Lana Anthana qui allait se faire un plaisir de tuer cette proie facile, cette gamine qui en savait trop.

    À cette idée, les hurlements de l'enfant vinrent envahir les songes de Luuna, la transperçant comme un fer chauffé à blanc. Elle avait beau chercher la petite pour la prendre sous son aile, lui hurler que tout irait bien, les cris eux s’amplifiaient sous les rires des autres protagonistes qui continuaient à l’accabler de reproches. Peu à peu les hurlements se stoppèrent pour changer de forme et devenir une douce mélodie macabre où la jeune fille tenait le rôle principal apparaissant enfin complètement transformée en une poupée de sang dansant le long de fils qui pendait des doigts de la sith qui arborait un large sourire. Rapidement elle fut rejointe par Aykan, Noct et Isana tous apportant une note à la mélodie qui venait frapper contre les tempes de la Zeltronne recroquevillée sur elle même. Les minutes dévirent des heures, les heures des jours avant que la jeune femme n'en puisse plus et qu'un miracle ne se produise.

    Combien de jours avait elle attendu de l'aide ? Combien de semaines même avait elle espéré qu'une personne vienne lui offrir un peu de réconfort ? Le temps n'avait pas ses marques ici, et bien qu'elle soit incapable de le mesurer l'attente avait été clairement trop longue. Devant elle, une jeune femme se tenait là, forte, sur d'elle. D'un simple mouvement de la main elle soutira Jana à sa danse macabre avant de se détourner du petit groupe d'agitateur pour faire délicatement glisser la petite dans les bras de la Zeltronne. Un sourire illumina le visage de l'inconnue alors que Luuna prenait la petite dans ses bras une vague de douceur accompagnant le geste alors qu'autour d'elles des nouvelles formes faisaient leur apparitions pour repousser ceux qui depuis trop longtemps la tourmentait. Lyrae, Mike, Maître Don et d'autres encore étaient là, effaçant avec facilité toute la noirceur des lieux. Peu à peu celle-ci s’évapora, comme soufflée par une douce brise de pureté qui emportait tout ce mal avec elle pour ne laisser plus que la Zeltronne et Jana seule l'une avec l'autre.

    Au loin, une lumière aveuglante pointait accompagnant une voix douce.


    "Allez prévenir le chevalier O'Sil que le chevalier Shein se réveille."
Lyrae O'Sil
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- Non, toujours pas d'amélioration.

----------Combien de fois l'infirmière de service le lui avait dit ? Lyrae ne le savait plus.

Il avait finalement réussi à retrouver Luuna quelques heures après son arrivée au Temple : la pauvre jeune femme blessée, délirante, avait été menée au Conseil, où il n'avait pas eu le droit d'entrer. Le Chevalier Keturah et le Maître Valhöll avait pu la voir, discuter avec elle, avant de l'envoyer au centre médical. Comme on lui avait signifié qu'aucune information ne pouvait lui être transmise, Lyrae n'avait pas été questionner Kalyan ni Horus. Il savait que, conformément à leurs devoirs respectifs, ils ne dévoileraient pas ce que Luuna leur avait dit, même s'il se mettait à chialer devant eux.

Alors il avait prétexté une fatigue temporaire pour ne pas repartir immédiatement en mission, et s'était contenté de visiter plusieurs fois par jour la chambre lumineuse de Luuna. C'était une pièce blanche, où quelqu'un -Aykan, peut-être ?- avait déposé un bouquet de fleurs dépareillées à côté du lit où la Zeltronne avait été installée après quelques heures d'immersion dans une cuve à bacta.
Là, elle avait dormi. Parfois d'un sommeil paisible, et Lyrae l'observait en silence. Il n'osait lui parler, il guettait simplement une agitation, le moindre signe avant-coureur de son réveil.
D'autres fois, son sommeil était agité, à tel point qu'il avait envie de la secouer par les épaules et de lui dire de s'éveiller de ses cauchemars. Mais en était-ce vraiment ? La jeune femme semblait en effet torturée, elle transpirait et elle murmurait des mots incompréhensibles, le plus souvent. Les noms de Noct et d'Aykan s'échappaient parfois de ses lèvres, et Lyrae se sentait brusquement tout faible, vulnérable et idiot de se tenir là, sur cette chaise inconfortable, à la regarder inutilement. S'il était impuissant, pourquoi restait-il ici, à la regarder prononcer le nom de son bien-aimé dans ses songes enflammés, alors qu'il pourrait servir l'Ordre en accomplissant les missions qui lui étaient assignées ? Surtout en des temps si difficiles pour les Jedi, son comportement lui semblait soudain absurde.
Alors, le cœur au bord des lèvres, il quittait la pièce en se promettant de ne revenir que lorsqu'elle serait réveillée. Il laissait un mot au personnel pour qu'on le prévienne dans le cas où l'état de la Zeltronne évoluerait.
Mais malgré tout cela et même si on ne le prévenait de rien, il revenait le lendemain, puis le jour suivant...


***

C'était un soir, alors qu'il était allongé dans sa couchette, les yeux ouverts sur l'obscurité, qu'un « bip » vint troubler son absence totale de sommeil. Mécaniquement, il chercha à tâtons le comlink et l'alluma. Il déclara dans un grognement qu'il écoutait, puis :

- Chevalier O'Sil ? Vous avez demandé à être prévenu dans le cas d'un changement d'état du Chevalier Shein,
couina l'appareil, et Lyrae se redressa brusquement dans sa couchette. Elle vient de se réveiller et...
- J'arrive tout de suite, merci.

Et il éteignit le comlink sans attendre de réponse. C'est qu'il ne voulait pas qu'on lui demande de ne pas venir, car il ne pourrait plus dormir du tout, maintenant. Il sauta du lit et enfila sa bure sans même allumer la lumière, puis se jeta hors de sa chambre.


***

Le centre médical était toujours illuminé – il ne s'éteignait jamais, même tard dans la nuit. Lyrae emprunta le chemin devenu habituel pour parvenir à la chambre de la Zeltronne et y entra en essayant de ne pas faire de bruit.

Luuna était là, installée confortablement dans son lit blanc, les yeux à demi-ouverts dans le vague. Le jeune Chevalier sentit quelque chose dans sa poitrine se relâcher, un soulagement comme s'il avait peur qu'on lui ai menti. Mais la Zeltronne était bel et bien éveillée.
Lyrae appuya sur une commande et la porte coulissante se referma derrière lui. Il alla s'installer sur la même chaise que d'habitude, près du lit, sans la quitter des yeux. Le visage de Luuna était si faible qu'elle ne savait pas si elle parvenait à le distinguer.

- … Luuna ?
murmura-t-il, comme pour ne pas l'éveiller.
Luuna Shein
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Lyrae…

    Le corps de la Zeltronne fut comme happé par ce prénom si familier, le prénom du premier jedi à s’être soucié d’elle quelques minutes seulement après son arrivée en ces lieux il y a cinq ans à présent. La fore avait guidé les pas du jeune padawan, qu’il était à l’époque, en direction des siens comme si leur rencontre se devait d’être et ce pour une raison qu’elle n’avait jamais essayé de comprendre, pour une raison qui devenait limpide à présent. Combien de fois déjà ce jeune homme avait été présent pour elle, lui tendant la main dans certains moments critiques de son existence ? Combien de fois avait elle été amenée à le remercier pour ce qu’il faisait pour elle sans la moindre raison ?

    En cet instant, perdue dans un monde flirtant entre songe et réalité, Luuna revivait ses rencontres, ces moments clés de son existence et comprenait que sans lui elle ne serait sans doute plus de ce monde…

    A cette idée, le jeune homme refit son apparition, lui tendant une main au travers de cette lumière aveuglante, une main qu’elle saisit se laissant alors emportée dans une vague de souvenirs tous plus marquant les uns que les autres. Se laissant porter par le flot de ses souvenirs, la jeune femme commença à revivre les premiers instants de sa rencontre avec cet « enfant » qui avait trouvé inimaginable qu’elle ne connaisse ni Maître Don ni Maître Caldin alors qu’elle était une jedi sans l’ombre d’un doute. Un sourire se dessina sur ses lèvres en revoyant cette image alors qu’elle comprenait à présent le choc que cela avait put être pour Lyrae puisque à présent elle réagirait sans doute de la même façon que lui face à cette même situation.

    Puis, se laissant guider par l’être qui lui tenait la main, elle revécu un instant insignifiant pour elle, mais qui avait profondément marqué Lyrae puisque jamais personne avant elle n’avait proposé au jeune homme de passer une nuit avec lui. Certes tout cela était des plus innocent dans son esprit à cette époque et elle n’avait pas remarqué le trouble que cela avait provoqué en son jeune compagnon, mais revivant la scène d’un œil extérieur à présent elle se rendait compte de tout ce que cette question innocente avait suscité, des questions que son attitude avait soulevé. Comment avait elle put se montrer si détachée ? Comment n’avait elle pas remarqué la gène des plus flagrantes qui se lisait sur les traits du jeune homme. Mais avant qu’elle ne puisse réfléchir plus en détails à ces troublantes révélations, son guide l’entraîna dans une nouvelle scène de son passé.

    Droite comme un I devant la porte de la chambre du jeune Padawan, luuna attendait la main bloquée à quelques millimètres de la porte. Elle n’avait pas frappée ? Comment était-ce possible ? La jeune femme se rappelait clairement avoir frappé à la porte de cette chambre, elle en était même certaine et pourtant… Pourtant jamais elle n’avait osé taper à la porte de ce gentil jeune homme et derrière celle-ci, lui dormait profondément, à peine conscient de la présence de la jeune femme qui déjà se sauvait vers le parc.

    Un sourire se dessina sur les lèvres de son guide, un sourire franc et délicat comme toujours avec Lyrae, avant qu’il ne l’entraîne plus loin dans le temps pour lui dévoiler des choses qu’elle n’avait pas vécu directement à commencer par ce coma de deux ans qui l’avait frappé suite à un entraînement qui s’était mal passé. Un moment clé de sa vie là encore et là encore Lyrae était présent auprès de son lit, lui offrant des visites régulières, prenant de ses nouvelles encore et encore malgré le peu d’amélioration… Elle savait que lui, comme Mike et Sélène étaient venus lui rendre visite, mais jamais elle n’aurait imaginé que le jeune homme étaient venu aussi souvent et encore moins à une telle fréquence et ce, pendant deux années complètes sans jamais s’en lasser. Mais avant qu'elle ne puisse chercher plus en profondeur son guide l’entraîna à nouveau au loin, lui offrant rapidement quelques rencontres qu'ils avaient l'un et l'autre évité comme lorsque Lyrae avait été promu chevalier jedi, moment où Luuna n'avait fait qu'observer au loin sans oser aller briser cette distance qu'ils s'étaient imposés l'un et l'autre, pour finalement la guider jusqu'à ce jour où à armes égales ils s'étaient entraînés à la lueur d'un phénomène astronomique des plus rare.

    Vive un événement d'un œil extérieur le faisait paraître différemment, elle venait d'en avoir la preuve, mais jamais elle n'aurait pu imaginer avoir omis tant de détails, tant de choses qui à cet instant prenaient un tout nouveau sens alors que ses propres mots qui avait tout déclenché à nouveau. Quelques mots en forme d'aveux qui avaient marqué le jeune homme au fer rouge sans même qu'elle n'en prenne conscience... A cet instant tout lui était révélé, la raison de ce cœur battant la chamade, la raison de ces rougissements d'enfant intimidé, de cette "peur" qui avait fait son apparition en lui lorsqu'il l'avait blessé, comment avait elle pu être aussi aveugle ? Comment n'avait elle pas noté les quelques remarques qu'il lui avait adressé ? Quelle stupide femme elle faisait... Lui qui s'était toujours montré agréable, oubliant tout cela pour l'aider malgré tout, malgré les mots blessant qu'elle lui offrait sans même s'en douter...

    Comme par accomplissement, son guide lui lâcha la main la laissant regagner le monde qui était le sien, le monde dans lequel Lyrae lui faisait face à présent. Lentement, la main de la jeune femme vint se glisser dans celle du chevalier jedi, ses lèvres s'entre ouvrant pour former quelques mots.


    "Lyrae... N'est ce pas moi qui... devait aller te trouver si... J'avais des soucis.."
Lyrae O'Sil
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Doucement, la délicate Zeltronne sembla s'éveiller. Lyrae fixait son visage, les lèvres entrouvertes comme devant un chef d'œuvre époustouflant vieux de milliers d'années. Le visage de Luuna était hypnotisant. Même épuisée, elle avait un teint de velours, des traits fins parfaitement dessinés, tel les animations réalisées dans les holofilms à haut budget. Des sourcils et des cils d'encre, que le jeune homme n'avait jamais eu l'occasion de contempler de si près, traçaient des courbes amplifiant la profondeur de ses yeux, comme si ces pupilles, d'encre noire elles aussi, pouvait vous engloutir à tout moment. Lyrae se rendait pourtant compte que son teint était plus pâle, que des cernes marquaient le haut de ses joues d'habitude si colorées, et que les lèvres de la jeune femme tremblaient un peu. Mais malgré tout, elle lui semblait d'une beauté que, probablement, la Force n'égalerait jamais.

Lorsqu'il sentit les doigts froids de la Zeltronne se glisser dans sa main chaude, Lyrae respira doucement en tâchant de maîtriser ses émotions... Mais ce n'était pas facile. Son sang bouillonnait, son cœur semblait manquer un battement sur deux. Ce n'était pas comme quand son visage s'enflammait de timidité ou de confusion, ni comme quand il devenait maladroit et tremblotant lorsque la honte le prenait. Non, c'était différent... Plus noir, plus inexplicable. Comme un sombre présage, comme si Luuna n'était pas éternelle, ni ce geste familier qu'elle lui offrait.
Le jeune homme frissonna et se mordit la lèvre inférieur. Il ne savait pourquoi son coeur devenait si sombre, soudain, mais il fallait que Luuna soit rassurée, heureuse autant que possible. Alors il lui sourit.
Ce n'était pas difficile, en croisant les iris de la jeune femme et en sentant si près de lui son aura lumineuse.

- Disons qu'il faut bien que je t'aide un peu.

Surtout qu'il s'était donné du mal pour la retrouver. Quand elle était arrivée, il avait paniqué en entendant les nouvelles de son retour dans un état déplorable, et plus encore lorsqu'il ne l'avait trouvée ni ici, au centre médical, ni dans sa chambre. Et le temps avait été si long avant qu'elle ne se réveille... Il n'aurait pas pu attendre encore qu'elle se sente mieux et se déplace elle-même pour pouvoir lui parler.

Le regard du jeune Chevalier parcourut le corps de la jeune femme et s'attarda sur l'un de ses bandages. Il fit une brève grimace, comme s'il pouvait sentir sur son propre corps la douleur de Luuna.

- C'est moi ou on ne peut vraiment pas te laisser toute seule en-dehors du Temple ? Plaisanta-t-il avant de se souvenir qu'il y avait des risques que la Zeltronne le prenne au sérieux.

Il serra un peu plus les doigts faibles de Luuna dans sa main chaude, non greffée, et replia l'autre sur ses genoux.
Devait-il lui demander ce qu'il lui était arrivée ? Ou bien devait-il se taire, lui laisser ses secrets ? La confidentialité d'une mission ne lui semblait pas pouvoir être un obstacle viable à sa curiosité, mais pour rien au monde, à ce moment précis, il n'irait contre la volonté de cette femme dont le pouls faible sembla le rattacher, lui, à la vie.
Ne sachant comment se comporter, il préféra laisser à Luuna le soin de décider si elle devait ou non parler de ce qui s'était passé pour qu'elle revienne dans un état si désolant.

- Tu as réussi à te faire ça toute seule ou... ?

D'un autre côté, il ne voyait pas du tout l'étendue de ses blessures. Malgré la gentillesse des médecins avec lui, le dossier d'un Chevalier restait confidentiel -sauf au Conseil, généralement- et personne n'avait eu le droit de lui révéler les détails de ses blessures : avait-elle été agressée, ou bien ses plaies provenaient-elles d'une explosion ? D'une chute ?
Milles hypothèses se formaient dans l'esprit anxieux du jeune Jedi impuissant. Il se doutait néanmoins que les blessures avaient été assez profondes pour qu'il fallut tout ce temps à la Zeltronne pour se remettre. Avait-elle souffert ? Sûrement oui, mais à quel point ? Ces seules questions suffisaient à Lyrae pour qu'il se sente nauséeux tellement l'inquiétude lui oppressait la poitrine. Tant et si bien que lorsque Luuna reprit la parole, il retint son souffle et plongea ses yeux bleus vacillants dans le noir de ceux de Luuna.
Luuna Shein
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Un sourire,

    Faible, incertain, troublé, mais bien présent, se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui imaginait que cette petite réponse sage n'avait pas du être facile à prononcer pour Lyrae, mais après tout cela lui ressemblait tant. Timide, réservé, le jeune homme avait souvent laissé quelques phrases d'une telle douceur flirter avec l’ouïe de Luuna pour la rassurer et lui épargnait de se heurter trop vivement la dure réalité de ce monde. Elle en avait conscience à présent, elle pouvait les retracer dans son esprit de la toute première lorsqu'elle lui avait fait part de sa demande sans doute étrange et décalée de partager son lit, à celle où il lui avait laisser croire que sa "vision" n'avait rien de réelle tout en prenant soin d'atténuer ces même paroles aussitôt. Savait il alors qu'elle ne garderai en tête que la fait que cela n'avait rien de réel ?

    Sans doute l'avait il prévu cela et il avait eu raison. Jamais après ces quelques mots la jeune femme avait repensé à cette entrevue avec le conseil avant qu'elle n'arrive et au fond d'elle elle l'en remerciait. Lyrae l'avait gardé de ce but terrible qu'elle devrait accomplir, de ce bannissement qu'elle ne pouvait comprendre à cette époque et qui pourtant à ce jour était des plus justifié. Oui elle avait fait bannir Aykan du temple, sans même lui adresser la parole, sans même poser un regard sur lui avant qu'il ne disparaisse et cela en son âme et conscience, chose qu'elle n'aurait pu accomplir il y a encore quelques semaines... Sans cette demi vérité offerte par Lyrae, elle aurait sans doute parlé de cette "vision" avec son amant et il était certain que l'homme aurait trouvé une parade c'était certain...

    Devant son silence, Lyrae reprit la parole offrant une boutade qui pouvait prêter à sourire, mais qui eut l'effet inverse, celle-ci rappelant à Luuna qu'elle n'était pas seule hors du temple, il y avait Noct... Comme s'il venait de comprendre, les doigts du jeune homme se pressèrent un peu plus fermement sur ceux de la Zeltronne alors qu'une sensation de mal être semblait l'envahir à l'idée qu'il ait fait une erreur, qu'il est abusé de ce petit rien qu'elle lui trouvait et qui avait tissé leur amitié. Leur amitié, non à présent il y avait bien plus que cela dans le cœur du jeune homme, beaucoup plus et ce depuis toujours en réalité... Pourquoi tout devait être si compliqué ? Que devait elle faire de ces choses qu'elle avait découverte ? Ces choses que la force lui avait confié alors même qu'elle venait de perdre celui qu'elle croyait aimer ?

    Jamais elle n'avait été formé à aimer, elle connaissait mille et une façons d'offrir du plaisir à un conjoint ou une conjointe, mais parmi toutes celles-ci pas une seule ne pouvait se prêter à sa situation. Jamais l'amour était rentrée en ligne de compte pendant son éducation chez maître Ein et ce qu'elle pensait en être pour Aykan n'était en fait qu'une vaste blague, une manipulation aveugle qu'elle avait opéré sur elle même en recherchant une chimère. Devait elle alors avouer savoir ce qu'il y avait dans le cœur de son ami ou bien se contenter de l'ignorer lui laissant faire le premier pas ? Cette question se mit à tourner dans son esprit, des centaines de données entrant en compte sans qu'aucune ne lui offre une réponse satisfaisante, alors qu’inconsciemment elle laissait un de ses doigts flirter avec ceux de son compagnon qui brisa une nouvelle fois le silence qui s'était installé.

    Une question silencieuse fit alors son apparition, une question à laquelle le jeune home ne semblait qu'à peine sur de vouloir une réponse. Elle pouvait le ressentir, ce mal être qui l’oppressait, qui comprimait sa poitrine tout comme la sienne à présent. Entrouvrant les lèvres, Luuna essaya de le rassurer.


    "Tu te fais trop de soucis pour moi Lyrae... Je vais mieux, bien mieux. Tu sais, j'aurais pu venir jusqu'à ta chambre, mais... Merci d'être là, encore une fois..."

    Souriant un peu plus, elle reprit toujours d'une voix fatigué qui n'avait pas servie depuis de longs jours.

    "Arpès avoir été battue sur Chandrila par des Sith, j'ai croisé une vieille amie... Une vieille amie... Elle m'a beaucoup parlé, elle m'a fait beaucoup de mal aussi, à mon padawan aussi, mais c'était pour mon bien... Pour mon bien elle m'a fait comprendre qui était Aykan, qui j'aimais sans vraiment me l'avouer alors que depuis toujours je savais qu'il n'était plus le même, mais... Je l'aimais avant qu'il soit..."

    Les mots semblaient difficiles, car bien que Luuna ait accepté que l'amant qu'elle avait aimé ait disparu depuis des années déjà, le dire à voix haute était autrement plus difficile, surtout à Lui... Comment prendrait il cette nouvelle ? Le pardonnerait elle d'avoir ainsi menti à tous ? Et comment allait il se voir par la suite ? Lui l'ami, Lui l'amoureux, Lui son confident quel serait sa place ? Ellene voulait le perdre, mais ne voulait lui mentir pour autant, ses mensonges ayant déjà causés bien des problèmes. Reprenant par tâtonnement elle essaya de trouver les mots justes.

    "Tu peux comprendre... Avant qu'il ne devienne... Sith il était... Il était... Celui que j'aimais... Je sais que tu... Que ça te... Fais... Du mal. Mais à moi aussi c'est... Je l'ai fait bannir comme dans ma "Vision"... Tu te rappelles ? Tu m'avais dis que c'était qu'un rêve... Et sans ça je lui en aurait parlé, je lui aurais demandé conseil et il aurait su... Il m'aurait..."

    Essayant alors de faire partager le sentiment de reconnaissance qui vivait en elle à l'aide de son don, elle fini sa phrase s'étant déjà que trop embrouillée dans ses propres pensées...


    "Merci de m'aimer Lyrae..."
Lyrae O'Sil
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Le visage de la Zeltronne s'était un instant assombri. Ca n'avait pas duré longtemps, une poignée de secondes à peine, peut-être moins. Mais ses yeux s'étaient fait tristes, coupables, et Lyrae s'en voulut en constatant l'effet de sa tentative de rendre son sourire à cette créature fragile. Qu'avait-il dit, d'ailleurs, pour qu'elle prenne cet air terrible ? Incapable de répondre à cette question, il décida de se taire plutôt que débiter encore des paroles d'imbéciles qui ne faisaient qu'aggraver l'état physique et psychologique de Luuna.

La Zeltronne s'exprimait lentement, avec difficulté, tant elle était faible. Pour être sûr de bien comprendre chaque mot, le jeune Chevalier devait tendre l'oreille et observer ces lèvres féminines – rien de difficile à cela, elles l'absorbaient dans leur mouvement délicat comme un scientifique s'extasie d'une nouvelle étoile apparue dans l'espace. Il buvait littéralement les paroles de la jeune femme, gardant pour lui ses commentaires afin de ne surtout pas empêcher Luuna de parler... La jolie Zeltronne se livrait enfin. Avec une sincérité qu'il lui semblait n'avoir jamais entendue, elle racontait son histoire et le fond de sa pensée, et ne s'exprimait pas par des énigmes et des phrases courtes qui relevaient parfois du sous-entendu, comme elle avait l'habitude de le faire d'ordinaire. Cette façon de faire, délicate et retenue, ajoutait d'ailleurs au charme de son allure et de ses gestes... Mais avoir d'elle de tels détails, c'était comme être un spectateur privilégié.
Dans l'écoute, en extase, Lyrae s'oubliait lui-même.

Mais il était impossible de ne pas réagir à ses paroles. Bien que Lyrae l'écouta jusqu'à la fin, son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle prononça le nom d'Aykan. Elle l'aimait, elle l'aimait, elle l'aimait, se répétait-il intérieurement pour s'arracher à sa contemplation qui ne ressemblait à rien de ce qu'on lui avait appris au Temple Jedi. Néanmoins, Luuna parlait au passé, et cela avait quelque chose de réconfortant. Suffisamment pour qu'il ne lâche pas cette fine main faible, qu'il s'accroche comme à la pointe d'un hameçon qu'il aurait pourtant désiré.

S'il pouvait comprendre ? Il ne savait pas. Elle l'aimait, mais elle l'avait fait bannir ? Que cela signifiait-il ? L'aimerait-elle encore, alors ?
L'esprit du jeune homme s'embrouillait autant que les paroles de la Zeltronne. Il ouvrit la bouche pour se forcer à dire quelque chose, lui dire qu'il n'y était pour rien, qu'il était désolé de ne pas avoir pris au sérieux sa vision. Qu'elle avait sûrement bien fait, qu'il ne voulait pas la voir souffrir, que ça ne pouvait aller que mieux maintenant. Il voulait lui dire qu'il ne connaissait pas Aykan, qu'il s'en fichait, qu'il fallait l'oublier, ce pauvre Sith – c'était tout ce qu'il méritait, pour avoir fait du mal à une créature si pure qu'était Luuna.
Il voulait même lui dire qu'il la réconforterait, qu'il la protègerait et qu'elle l'oublierait, cet Aykan... Mais il referma les lèvres.

Tremblant, silencieux, Lyrae comprit qu'il était démasqué.

Il avait eu si peur qu'elle comprenne, et c'était pourtant déjà fait. Comment aurait-elle pu l'ignorer, de toutes manières ? Il se sentait transparent, comme un livre ouvert, un holocron hurlant. Il n'était qu'émotion, il l'avait toujours su, et ainsi cela permettait aux autres de lire en lui en quelques regards.
C'était fait, elle savait. Il n'avait rien à ajouter, mais les secondes égrenaient un silence qu'il ne savait plus supporter. Une part de lui-même lui souffla de lâcher cette main et de s'enfuir, d'aller se réfugier dans sa chambre de Chevalier, comme un enfant.

- Je n'y suis pour rien, souffla-t-il malgré tout dans un souffle à peine audible, et ses paroles lui semblaient celle d'un autre homme. N'importe qui à ma place... N'importe qui t'aurait vue comme tu t'es présentée à moi n'aurait pu s'en empêcher.

Et entendu sa voix lorsqu'elle s'était adressée à lui, observé ses yeux quand elle vous était reconnaissante...

Exactement ces yeux qu'elle avait, là, maintenant, fixés dans les siens et noirs comme la neige.
Luuna Shein
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Quelques mots,

    Un aveux délicieux que la Zeltronne accepta comme il venait, sans chercher à y trouver de sens caché, sachant parfaitement qu'il n'y en avait pas, pas avec lui, pas après une telle franchise. Cela n'était pas dans les habitudes du jeune homme de se livrer ainsi et cela offrait encore plus de poids à ce qu'il venait de lui avouer. Il vivait depuis si longtemps tout autant pour lui que pour elle, qu'elle en fut presque choquée de n'avoir su lire entre les lignes de sa vie trop omnibulée par Aykan...

    Laissant sa main glisser plus profondément dans la sienne, Luuna essaya de le rassurer en usant de la force comme on l'avait déjà fait pour elle si souvent. Peu habituée de ce genre de choses, se fut principalement son don qui vint renforcer chez Lyrae le sentiment de bien être qui se trouvait au fond d'elle même. Oui en cet instant elle se sentait bien, ses peurs quand à la solitude qu'elle allait ressentir à son réveil avait été balayé par les révélations du jedi physique, qui se tenait devant elle et celle de son homologue nocturne qui l'avait guidé dans ses souvenirs.

    Certes, impossible pour elle d'oublier Aykan si vite, mais son absence n'allait pas la faire souffrir aussi profondément qu'elle se l'était imaginée lorsqu'il y a quelques jours, devant les deux Jedi, elle avait supplié pour qu'il soit banni. Elle revoyait la scène comme si celle-ci vivait encore sous ses yeux, elle revoyait les larmes qui avaient coulé le long de ses joues, les tremblements de fatigues qui avaient parcouru tout son corps lorsqu'elle avait cherchée à se redresser. Elle sentait encore cette douleurs qui s'était faufilée dans son cœur alors que le maître Jedi lui disait qu'il en serait ainsi, un sanglot quittant ses lèvres avant qu'on la conduise ici... Mais tout cela semblait plus doux à présent pour la simple et bonne raison qu'elle se savait aimée à nouveau...

Vous pourrez la traiter d'égoïste si vous le voulez, mais comment pourrait il en être autrement pour elle qui depuis toujours n'a vécut qu'ainsi ? Depuis sa renaissance, elle avait été éduqué ainsi et il fallait bien avouer qu'elle avait aimée cette vie auprès de Sam Ein. Jour après jour il avait su lui montrer à quel point il tenait à elle, par les gestes simples, par ses mots doux, par quelques caresses lorsqu'ils se retrouvaient au lit nuits après nuits. La suite vous la connaissez tous, libérée elle avait eu toutes les peines du monde a trouver sa place chez les Jedi jusqu'au retour d'Aykan auprès d'elle. Un retour qui l'avait consumé lentement aveuglée par l'amour qu'elle avait pour lui, elle avait brisé peu à peu les liens qu'elle avait tissé avec ses amis au point d'en détruire certains comme celui qu'elle avait avec Sélène qu'elle n'avait jamais plus revue...

    Se redressant un peu, s'aidant du bras du jeune homme à ses côtés, Luuna prit la parole pour lui offrir quelques réponses, amplement méritées.

    "C'est... Gentil. Je m'en veux de ne pas avoir su le voir avant tu sais... J'étais si envieuse de lui, si désireuse de me rappeler de nos débuts, de ces choses qui ont fait que je l'aimais tant dans le passé... Je l'aimais parce que je le savais au fond de moi et c'est... tout. En cinq ans je n'ai pas trouvé une seule réponse... Je n'avais même pas comprit qu'il avait changé à ce point... Je voulais tellement le retrouver comme il était que, j'ai fais n'importe quoi... Que je t'ai fait du mal sans même le voir, pardonne moi.."


    Profitant de l’immobilité du jeune homme, Luuna fini de se redresser entraînant dans un même temps Lyrae vers elle pour déposer sur ses lèvres un chaste baiser d'adolescente.
Lyrae O'Sil
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Quelques secondes s'égrenèrent, durant lesquelles les deux chevaliers se contemplaient, yeux dans les yeux. Lyrae ne savait qu'ajouter sans bafouiller, sans dire de sottises. Alors il se taisait, sentant encore dans sa main les doigts de la Zeltronne. Elle ne les avait pas retirés. C'était peut-être la preuve qu'il représentait quelque chose pour elle. Au moins un peu, au moins l'ami qui la soutenait, le collègue qui la comprenait, le témoin des promesses qu'elle s'était faite.
Mais il n'était pas l'amant, pas encore. Peut-être jamais, car cela était tacitement interdit, ici. Mais l'interdit avait ce pouvoir de vous attirer, de vous tenter...

Lyrae aida la jeune femme à se redresser avec précaution. Allait-elle lui dire que cela la touchait, mais qu'elle préférait qu'ils restent amis ? Il en était presque sûr. Et puis elle allait sûrement le remercier et s'excuser encore, comme elle le faisait toujours. Et alors, même terriblement malheureux, il dirait « ce n'est rien » parce qu'il serait complètement désarmé face à son comportement. Comment aurait-il pu deviner, le premier jour de leur rencontre, qu'elle transpercerait son cœur à ce point ? La passion l'avait pris doucement, sans même qu'il s'en rende compte. Et un beau matin, il s'était réveillé fiévreux d'envie de la voir, avec un vertige qui lui faisait croire que jamais son cœur ainsi enflammé ne pourrait se refroidir. Comment l'amour avait-il pu s'insinuer autant en lui sans même qu'il ne s'en rende compte ?
Est-ce que le côté obscur pouvait être aussi vicieux ? S'emparer de vous avec des délicieuses sensations, et vous laisser piégé avant même d'avoir vu les barreaux se refermer autour de vous ? Si c'était cela, alors il était si vulnérable au côté obscur...

Et voilà, on y était, elle demandait pardon.

- Ne t'excuse pas, Luuna, répondit Lyrae en baissant le regard. Tu n'y es pour rien. Il a abusé de ta confiance. C'est mieux de...

Ses lèvres. Douces, chaudes, parfaites. Comme il se les étaient imaginées, sur les siennes.

Tout basculait soudain dans l'esprit du pauvre chevalier. Elle l'avait embrassé ! Lui, le pauvre adolescent attardé discret qui n'intéressait personne ! Ses sens s'étaient embrasés, il serrait cette main si chère, observait ces yeux noirs qui l'obsédaient depuis des jours et des nuits. Combien de fois avait-il rêvé de cet instant ? Des dizaines, des centaines peut-être ? Dans ses scénarios nocturnes, il s'imaginait expliquer à Luuna qu'ils ne pouvaient pas, que c'était interdit par le Code Jedi. Qu'ils devraient faire avec mais que lui aussi, l'aimait...

Mais ça ne s'était pas du tout passé comme dans ses rêves. D'ailleurs, il n'aurait jamais imaginé que tout cela puisse se produire tout court : c'était lui l'amoureux, c'était à lui qu'on était sensé expliquer que ce genre de sentiments et d'actes n'étaient pas permis aux Jedi ! Et là, maintenant, il ne pouvait pas rejeter la Zeltronne qu'il aimait tant.

- Luuna, souffla-t-il stupéfait. Luuna, je...

Que dire ? « Je t'aime mais c'est impossible », voilà ce qu'il pensait. Il fallait qu'il se souvienne son vœu de Jedi ! Sa vie tout entière appartenait à l'Ordre, il en avait fait le serment ! Devant Maître Don, Maître Caldin et même Misha. Il fallait qu'il lui dise de ne pas tomber dans son jeu. Il fallait qu'il refuse, il le fallait...

C'est pourquoi il lâcha sa main délicate, avant de prendre entre tous ses doigts le visage de la délicieuse Zeltronne et de l'embrasser fougueusement.
Luuna Shein
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Une douceur sans pareil,

    Voilà ce qu'elle avait essayé d'offrir à Lyrae au travers de ce simple baiser, une réponse douce et délicate à toutes les interrogations qui devaient trotter dans son esprit après ses quelques explications sur sa relation avec Aykan. Seulement elle n'avait pas vu assez loin et elle s'en rendait compte à présent que de nouvelles questions devaient inonder l'esprit du jeune homme, la première étant pourquoi ce baiser ? Dans l'esprit de Lunna tout était clair, ce baiser expliquait à lui seul et par sa chasteté, qu'elle tenait le jeune homme dans son cœur, qu'elle était prête à lui offrir plus que cette douce amitié qu'ils partageait, mais avec douceur car il lui fallait du temps. Oui le temps, voilà ce dont elle avait besoin, du temps pour oublier Aykan, du temps pour se remettre et reconstruire sa vie, du temps pour réparer ses erreurs...

    Brisant ce contact qu'elle avait initié, Luuna laissa un sourire apparaître alors que les doigts du jeune chevalier se pressaient plus fortement contre les siens. De quoi avait il peur ? Qu'elle disparaisse ? Qu'elle le laisse seul malgré ce qu'il éprouvait pour elle ? La connaissait il si mal ? Essayant de se montrer rassurante, ce qui n'avait jamais été son point fort, l'ancienne esclave chercha que dire pour expliquer son geste, mais elle n'eut le temps son partenaire laissant son prénom voler dans l'air avec incrédulité. Avait il comprit ce qu'elle voulait dire ? Avait il su lire dans cette petite attention d'un autre temps et qu'il n'avait sans doute jamais connu pour sa part ? Cela faisait des années qu'elle n'avait offert ce genre d'attention et tout autant d'autres que personne n'était resté aussi bête face à ce petit geste qu'elle avait longtemps considéré comme anodin.

    Anodin, voilà qui ne l'était plus à présent... Que ce soit pour lui ou pour elle, ce baiser venait de changer la donne et la réaction du jeune homme le prouva quelques seconde plus tard. Incapable de finir sa phrase, incapable de former la moindre pensée cohérente, Lyrae relâcha la main de la Zeltronne laissant ses doigts remontrer presque aussitôt vers son visage, le saisissant avec tendresse avant de l'embrasser avec une passion qu'elle n'avait plus connu depuis son arrivée ici. Surprise par un tel engagement venant de Lyrae, habituellement si timide, la belle se laissa transporter par ces gestes qui avaient régit sa vie pendant si longtemps, participant au baiser avec plus de passion que de raison, les premiers temps avant que les règles des lieux ne viennent se glisser lentement dans son esprit. Un à un les interdits qu'elle était entrain de transgresser apparurent, mais comment pouvait elle cesser ?

    Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus partagé une telle intimité avec un homme que tout son corps semblait incapable de raison, ce qui éveilla d'autres souvenirs qu'elle croyait perdu. Ce premier baiser avec Aykan lors de la fatidique mission sur Ertegas, cette première et dernière nuit passée avec lui, cet amour qu'ils touchaient juste du bout des doigts après des années de non dit... Son estomac se serra alors qu'elle prenait conscience de tout cela, son cœur s’accéléra, quelques larmes se mirent à courir le long de ses joues, contre les doigts de son ami alors pourtant qu'elle prenait un réel plaisir à se laisser ainsi embrasser par un homme qui l'aimait. Presque aussitôt leur baiser se brisa lentement, impossible pour elle de savoir qui avait décidé qu'il en soit ainsi, mais aussitôt elle enfoui son visage dans le creux de l'épaule de Lyrae, ses doigts se pressant contre les bras du jeune homme alors qu'elle essayait de stopper ses larmes tout en cherchant à rassurer le jeune homme sur celles-ci.

    Qu'il se sente coupable, c'était bel et bien la dernière chose qu'elle voulait. Elle ne supporterai pas de le perdre à présent...


    "Tu n'y es pour rien... Ce n'est pas ta faute Lyrae. J'ai... Juste besoin d'un peu de temps pour... Tout ça. Tu comprends ? Il y a tant de choses dont on doit parler si..."

    Pourquoi avait elle tant de mal à s'exprimer ? Pourquoi la nature ne l'avait elle pas doté d'un sens du dialogue plus poussé ? À cet instant elle ne savait comment offrir à Lyrae une explication claire de ce qui semblait limpide dans son esprit trop perdue entre les règles auxquelles ils devaient se soumettre, les sentiments qu'elle percevait chez le jeune homme et ses propres désirs... Et dire que dans un passé dont elle n'avait plus conscience elle, Cheina, était des plus douée pour comprendre et rassurer les gens qui lui faisaient face. D'un simple geste, d'un simple mot, elle pouvait apaiser les craintes de bien des êtres, régler des conflits qui semblaient sans issues et amener des foules entières à la croire sans la moindre preuve autre que l'incroyable charisme dont elle faisait preuve. C'était là sa force et les principaux objectifs des missions qu'elle avait fait en compagnie d'Aykan...


Un bien lointain passé...
Lyrae O'Sil
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Connaître ce baiser, volé, forcé sans pourtant que Luuna ne le repousse... Ce devait être ça, la raison de son existence. Ce devait être pour une telle récompense qu'il avait dû endurer les souffrances qu'il avait connu. Ce baiser, c'était la seule vérité dont il avait conscience, dans son esprit saturé d'émotions. Tout le reste importait peu, dans la vie, n'avait jamais vraiment compté après une telle expérience. Luuna devait juste être la créature pour laquelle Lyrae était né, c'était d'une logique imparable.
Ou alors, elle l'avait ensorcelé, il n'y avait pas d'autres explications.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et le baiser se termina en laissant sur les lèvres du jeune homme une sensation de douceur et de faim insatiable à la fois. Il voulait la regarder, plonger de nouveau dans ses yeux noirs, prolonger dans ses songes ce baiser merveilleux. Mais, sans lui laisser le temps de la contempler, la Zeltronne enfouissait son visage dans le creux de son cou encore brûlant.
Et il comprit. Elle pleurait.

Brusquement, les interdits du Temple revinrent dans son esprit. Ce qu'ils faisaient serait totalement désapprouvé par le Conseil. Mais il y avait pire : c'était lui qui avait forcé Luuna à braver ces interdits. Était-ce pour cela qu'elle pleurait ? Mettait-il en danger la place de la Zeltronne en tant que Chevalier Jedi ? Et la sienne ?
Lyrae jeta autour de lui quelques regards anxieux, mais ils étaient bel et bien seuls dans cette chambre, sans que personne ne les épie par l'une des vitres incrustées dans les parois. Alors il en profita pour la serrer au creux de ses bras. Parce qu'il ne pouvait rien faire d'autre pour la calmer.
Mais son esprit était scandalisé. Qu'avait-il fait ? Pourquoi l'avait-il forcée ? Elle s'était laissée faire, mais il savait comment elle était : capable de passer une nuit dans le lit d'un homme pour le remercier de lui avoir passé le sel au réfectoire. Il n'était qu'un connard qui avait abusé de la plus jolie et fragile femme du Temple.
Ces propres mains se mirent à trembler, et il serra plus fort pour que cela passe inaperçu.

- Pardon, Luuna. Pardon. Je ne voulais pas... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, souffla-t-il à voix basse, effrayé qu'il était de lui-même et de ses actes.

Mais bien sûr, elle le rassurait. C'était n'importe quoi, il le savait. C'était réellement sa faute -sinon pourquoi aurait-elle fondu en larmes ? Il sentait l'humidité de sa chemise sur son épaule qui lui témoignait de l'horreur qu'il était : il ne valait pas mieux que cet Aykan qu'il avait tant haï, ni de ce Maître auquel Luuna avait appartenu.

- Non, rétorqua-t-il sans élever la voix. Je n'aurais pas dû, tu le sais. C'est ma faute et je ne recommencerai pas. Tu es épuisée, ce n'était vraiment pas le moment. Je suis désolé...

Aussi merveilleux que ce baiser avait été, il ne lui donnait pas le droit de faire du mal à celle qu'il aimait tant. Non. Personne n'avait le droit de faire du mal à Luuna. Il tâcherait d'y veiller de plus près, maintenant, pour se racheter de ce qu'il venait de faire.
Doucement, la gardant près de lui, il caressa ses cheveux doux et sombres.

- Je ne veux plus qu'on te fasse du mal, murmura Lyrae, et il sentit son estomac se nouer.

S'il avait été une femme, il se serait peut-être laissé pleurer... Mais il s'était promis, depuis la disparition de son grand-père, de ne plus verser de larmes bêtement. Il assumerait donc ses actes, désormais.
Luuna Shein
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    Les bras du jeune homme vinrent se glisser autour du corps de la Zeltronne avec tendresse. Il était clair que Lyrae n’était pas passé à coté des pleures de la jeune femme, mais il ne semblait pas avoir comprit la raison profonde de ceux-ci. Évidement qu’il ne voulait pas la faire pleurer, comment aurait il pu imaginer cela après tout ? Elle avait la première franchi la ligne des interdits en lui offrant un baiser, il n’avait fait que suivre ses propre envies par la suite. Il n’avait pas à se blâmer de quoi que ce soit, mais cela semblait au dessus de ses forces... Pourquoi fallait il qu’il complique tout ? Pourquoi ne pouvait il pas accepter ses excuses alors qu’elle avait été l’instigatrice de ce "corps à corps" enivrant ?

    Incapable de parler sans que sa voix soit marquée par ses pleurs, Luuna se contenta d’écouter les excuses du jeune homme alors qu’il laissait une main caresser ses cheveux avec tendresse. Ne se rendait il pas compte que ses mots étaient en total opposés des gestes qu’il avait en ce moment même ? D’un côté il refusait cette proximité qu’ils avaient établis et d’un autre il la renforçait un peu plus en lui offrant quelques caresses pour la calmer et lui faire oublier ce mal être qui avait fait son apparition en elle. Un mal être qu'il ne pouvait comprendre qu'en partie. Comment pouvait il imaginer qu'elle venait, à cause de lui, de découvrir que sa vie n'avait été qu'une fable digne des plus sadique auteurs ?

    Le jeune homme avait beau s'excuser, cela ne suffirait jamais à lui faire oublier ce qu'il venait de se passer et tôt ou tard ils recommenceraient car elle même ne ferait rien pour empêcher cela le jour J. Luuna savait depuis bien longtemps que lorsque l'on avait goutté une seul fois aux délicat plaisir de l'amour il était bien trop difficile d'en réchapper et par sa faute Lyrae était lui aussi prit dans ce piège. Jamais je bellâtre n'oublierait l'amour qu'il avait pour elle, malgré toute les règles, toutes les recommandations, toutes les punitions même qu'il pourrait recevoir ou s'infliger il resterait toujours une petite partie en lui qui viendrait le harceler sur ce baiser. Et s'il avait décidé de continuer où en seraient ils à présent ? Seraient ils en couples ? Heureux ? Pourquoi tout cela ne devait pas être ? Et s'il allait expliquer aux maître ce qu'il ressentait seraient il compréhensif ? Comprendraient ils, accepteraient ils ?

    Devant cette évidence et les derniers mots de son compagnon, Luuna se redressa lentement sans pour autant quitter les bras du jeune homme. De ses doigts, elle effaça les larmes qui perlaient encore contre ses joues tout en prenant la parole.


    "Lyrae... Arrêtes de dire n'importe quoi... Jamais tu ne me feras du mal, jamais tu m'entends. Si je pleure ce n'est pas ta faute. Si je pleure c'est à cause de lui et de ses mensonges. Il m'a mentir encore une fois... Je... Entre nous il n'y avait..."

    L'estomac de la jeune femme se serra en une boule compacte et particulièrement douloureuse alors qu'elle s’apprêtait à se mentir à elle même.

    "Il n'y avait peut être rien... Je ne sais plus que penser Lyrae... En t'embrassant j'ai... J'ai ressentit tout l'amour que tu avais pour moi et j'ai prit conscience que lui et moi n'avions connu cela qu'une seule fois avant d'être séparé alors... Peut être que je me suis mentie en disant que je l'aimais et que lui n'a fait qu'entretenir cela depuis... Toujours. Jamais il ne m'a montré de tels sentiments depuis son retour. Parce qu'il avait changé ou bien parce qu'il ne m'aimait pas vraiment ?"

    Le cœur de la belle s’écrasa à son tour dans sa poitrine.

    "Quand il a été banni d'ici Lyrae... A il dit quelque chose... Pour moi ? Non... Non ne me dis pas... Je, ma vie n'est qu'un mensonge... Avec lui ce n'était qu'un mensonge, n'est-ce pas... Oui ce n'était qu'un mensonge... Ne me quitte pas Lyrae."
Lyrae O'Sil
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Lyrae écoutait sans tout comprendre les paroles de celle qui faisait autant vaciller tous ses principes de Jedi, pourtant solides. Il aurait voulu lui dire qu'il comprenait, mais c'était faux. Il était loin de comprendre tout ce que ressentait Luuna et en particulier ses raisons tortueuses. La zeltronne était un mystère qu'il n'arrivait pas à élucider, et elle l'avait toujours été. En l'embrassant, il avait cru pouvoir être si proche d'elle qu'il aurait pu tout comprendre, la connaître entièrement, mais il se rendait compte qu'il n'en savais pas plus que quelques minutes auparavant, avant que ce baiser interdit, maudit presque, ait lieu. Au contraire, il se sentait encore plus ignorant qu'il ne l'avait été sur elle. Était-ce tout ce mystère qui l'avait fait sombrer dans cette obsession de Luuna ? Possible... Il savait qu'il ne devinerait jamais tout, et cela probablement ajoutait à l'interdit de la relation... Qui devenait alors plus désirable encore.

Quant à Aykan... Pourquoi cette vermine s'était-elle autant ancrée dans le cœur de sa belle ? Ce n'est qu'un traître aux yeux du jeune homme, et il ne s'empêchait de le traiter de tous les noms à voix haute que parce qu'il savait que cela déplairait fortement à Luuna. Alors qu'elle poursuivait à son sujet, Lyrae sentait sa détermination et sa fébrilité se transformer peu à peu en une colère vexée. Il ne comptait plus, il était parti, pourquoi en parler encore ?
Le jeune homme prit une longue inspiration avant de lui répondre.

- Honnêtement, je n'en sais rien du tout, Luuna. Je n'ai appris son départ que par des ouï-dires, et... Je me suis bien gardé d'aller le rencontrer avant qu'il ne disparaisse.

La vérité, c'est qu'il avait assez apprécié la nouvelle, mais qu'il n'avait absolument pas eu envie d'en savoir plus : à quoi cela lui aurait-il servi d'en apprendre plus sur sa relation avec Luuna ? A l'époque, il n'espérait rien d'elle, persuadé qu'il était de n'être rien aux yeux de la Zeltronne. Alors, pour se garder de souffrir, il évitait Aykan autant que possible. C'était mieux comme ça.

- En même temps, c'est mieux que je ne sois pas allé le voir, je lui aurais sûrement mis mon poing au milieu de la figure...

Lyrae grimaça un sourire pour signifier qu'il plaisantait, avant de se rendre compte que son humour, pourtant sincère -elle aurait réellement pu se battre avec Aykan s'il avait su qu'il faisait du mal à la Zeltronne- n'était peut-être pas du meilleur goût. Il bafouilla un « désolé » avant de se souvenir que Luuna lui avait demandé de ne plus s'excuser.

Il resta silencieux un court instant, repensant au baiser qu'ils venaient d'échanger. Comme un poison délicieux, cet acte avait provoqué en lui un changement imperceptible mais important. Comme s'il lui avait ouvert les yeux -ou fermé ?- sur le monde, de manière à ne plus jamais le voir comme avant. Ah, si les Maîtres du Conseil savaient ce qu'il venait de se produire dans cette pièce, et ce qui se passait dans sa tête, seraient-ils bannis ? Il ne pourrait pas supporter l'idée d'être à l'origine de l'expulsion de Luuna. Elle avait travaillé si dur pour récupérer ses capacités de Jedi ! Lyrae n'avait pas le droit de gâcher cela...

- Écoute, lui souffla-t-il en plaçant ses yeux bien en face des siens, tenant entre ses deux mains son doux visage, non, je ne te quitterai pas. Je veillerai sur toi. Je ne sais pas ce qu'il t'a fait, mais oui, ça ressemble à un mensonge. Ce n'était pas gentil, ce n'était pas honnête envers toi.

Il n'était pas non plus question de diaboliser Aykan, même si Lyrae en avait envie, car il savait que c'était impossible pour le cœur de la Zeltronne. Mais il voulait la convaincre que ce qu'il avait fait était mal et qu'elle ne devait pas chercher à savoir si elle avait dit quelque chose de gentil en partant. Car non, gentil, il ne l'était pas. Comprendrait-elle ? Savait-elle que lui n'était pas comme ça ? Qu'il la protègerait, comme il le promettait ?
De nouveau, il songea que le Conseil ne devait pas apprendre cela. Mais comment le lui dire sans la vexer ?

Lyrae lâcha le visage de la jeune femme, ses doigts glissant sur ses joues humides. Il essuya une perle d'eau qui avait roulé jusque sur ses lèvres, puis s'écarta doucement d'elle.

- Je pense... Je pense que s'ils savaient, ils n'approuveraient pas, murmura-t-il en laissant retomber ses mains sur son fauteuil.

Ils parlaient des Jedi, des Maîtres en particulier. Elle devinerait sûrement, car elle savait aussi bien que lui que les relations étaient non interdites, mais suffisamment fortement désapprouvées par le Conseil pour que chacun pense que c'était une situation prohibée en ces lieux. Mais pourtant, il y avait plusieurs cas au Temple... Horus et Misha, son propre Maître, mais aussi Ellana Caldin, Maître du Conseil respectée. Malgré les regards parfois désapprobateurs, ils assumaient leur relation. Etait-ce difficile ? Lyrae ne se sentait pas prêt. Pas vraiment pour les regards -avec le bras déformé qu'il s'était traîné lors de la greffe qui n'avait pas bien pris, ce serait un jeu d'enfant de supporter de nouvelles paires d'yeux curieuses ou dégoûtées- mais parce que cela attirerait un peu trop l'attention sur Luuna, qui ne passait déjà pas inaperçue. Il songea que c'était un peu égoïste de vouloir ainsi la cacher au reste du monde, de vouloir la garder pour lui et pour lui seul, mais il ne pouvait s'en empêcher. Pour le moment, s'il le pouvait, il garderait donc tout cela secret.

- Il vaut mieux garder ce qui vient de se passer pour nous, non ? Comme ça, tu prends le temps de réfléchir. Moi...

Lui ? C'était tout réfléchi : plus il passerait de temps avec elle, plus il serait heureux ; comment pouvait-il en être autrement ? Certes une petite voix continuait de lui crier que ce n'était pas bien, qu'il trompait les Jedi, qu'il ne fallait pas... Mais aucun obstacle entre lui et Luuna n'était insurmontable en cet instant précis.

- Je me plierai à ta décision.

Lyrae continua de la contempler quelques secondes en silence. Sa mine fatiguée n'enlevait rien à sa beauté, songeait-il, car sa vulnérabilité ajoutait à son charme naturel. Il savait qu'il fallait qu'elle se repose, qu'il la laisse tranquille, mais il était difficile de détacher ses yeux de son corps élancé.
Luuna Shein
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Mais pourquoi,
Pourquoi venait il de répondre ?

    N'avait il pas entendu qu'elle ne voulait pas savoir, n'avait il pas entendu ce qu'elle avait dit ! Aykan n'était qu'un mensonge ! Il n'était qu'une aberration de sa vie à laquelle elle n'aurait jamais du s'attacher ! Aykan ne l'avait jamais aimé, il n'était qu'une illusion, une création qu'elle avait monté de toute pièce à cause de souvenirs tronqués ! Voilà ce à quoi la Zeltronne essayait de croire à présent que l'homme était définitivement sortit de sa vie, mais que Lyrae lui accorde une telle importance, ne faisait qu'ajouter à la réalité que la belle cherchait à faire disparaître. Cependant cela lui offrait aussi une information importante sur Aykan qui, malgré son bannissement, ne semblait pas avoir causé le moindre problème d'importance. Cela confirmait il qu'il n'avait aucuns sentiments pour elle ?

    Si la situation avait été inversé elle aurait sans doute fait tout son possible pour le revoir, allant même jusqu'à outrepasser les règles établies pour lui parler ne serait-ce qu'une seconde, pour essayer de comprendre pourquoi il avait demandé à ce qu'elle soit banni... Mais lui était partie sans un mot, sans le moindre débordement alors qu'il avait tué pour la retrouver, qu'il avait tué pour que personne ne la touche, pour que personne ne lui fasse du mal. Alors qu'elle cherchait une signification à ces deux attitudes opposées, Lyrae lui offrit le fond de sa pensée sur Aykan, cherchant vainement à relativiser ses révélations lorsqu'il comprit que cela allait sans doute la blesser. Et en effet cette vérité ne pouvait que la blesser, mais parfois il fallait cela pour comprendre les choses. Parfois il fallait souffrir pour comprendre ce qu'il n'allait pas et bien que personne n'aimait se l'avouer, cela se devait d'être...

    Laissant une nouvelle larme couler le long de ses joues, Luuna ne put empêcher quelques autres de suivre alors que le jeune homme qui lui faisait face laissait ses doigts glisser contre ses joues pour capter l'attention son attention, lui offrant quelques mots rassurant sur l'avenir. Quelques mots qui, malgré la douleur qu'ils provoquaient, offraient une vérité qui ne pouvait qu'aider Luuna a tenir ses objectifs concernant Aykan... Son ancien maître lui avait menti, jouant sur ses sentiments pour faire d'elle son objet, une marionnette qu'il avait au final délaissé lorsqu'il s'était rendu compte qu'elle ne lui servirait plus... Était-ce pour cela qu'il n'avait pas demandé à la voir ? Était-ce pour cela qu'il n'avait posé aucun souci lors de son départ ? Sans doute avait il pensé qu'elle ne lui était d'aucune utilité à présent... C'était sans doute pour cela aussi qu'il n'avait pas même cherché à la retrouver alors qu'elle était captive aux mains des sith, qu'il n'avait même pas essayé de convaincre les maîtres de... non, elle ne devait plus y penser ! Entre ouvrant les lèvres, la belle laissa quelques mots s’échapper.


    "Merci. Je ne veux pas perdre encore quelqu'un qui... Je ne veux pas te perdre moi non plus..."

    La belle avait faillir se mentir à nouveau en avouant ne pas vouloir perdre quelqu'un qui l'aimait à nouveau, mais cela aurait supposé qu'Aykan l'aimait, ce qui n'était pas le cas, elle le savait. Sans prévenir, comme frappé par ses dires, Lyrae laissa ses doigts quitter la peau de la belle emportant avec eux les larmes qu'elle avait laissé échapper reprenant la parole, les lançant sur une discussion d'importance majeure à savoir les maîtres Jedi et leur relation naissante. Ils m'approuveraient donc pas ? Pourtant tous savaient ou du moins devait s'imaginer pour elle et Aykan et cela n'a jamais posé de gros soucis. Venait elle de créer un précédent avec cette relation ?

    Au vu des réactions prudentes de Lyrae, de ses conseils sur leur devenir, cela semblait être le cas et pourtant, d'autres Jedi qu'eux étaient en couple. Certains avaient même des enfants alors en quoi était elle différente ? En quoi leur relation devait être différente ? Et puis comment pouvait elle choisir seule le mieux à faire pour eux deux ? La belle en était totalement incapable, tout comme l'idée que Lyrae se plie à sa décision sans un seul instant penser à lui... Cela revenait presque à être promue la marionnettiste en chef de Lyrae, au même titre qu'Aykan avait été le sien. Cette idée lui donna aussitôt envie de vomir la boule qui s'était formé dans son estomac remontant le long de sa gorge.


    "Lyrae... Je ne veux pas être comme lui... Je veux que... J'aimerai que tu... Je ne dois pas choisir pour nous deux, c'est impossible... Si je fait un mauvais choix ? Si cela te blesse au final et que tu t'en vas... Je ne veux pas me tromper comme avec lui... Je veux que tu sois comme tu es depuis... toujours."
Lyrae O'Sil
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Le Chevalier était devenu muet, contemplant avec désolation autant qu'avec fascination les larmes silencieuses qui s'écoulaient des yeux humides de la Zeltronne. Il lui semblait que leur noirceur était ainsi plus profonde encore, renforçant paradoxalement l'impression de pureté qui émanait d'elle. Une fois encore, il ne pouvait s'empêcher d'être absorbé par sa beauté, à ne plus être capable de penser correctement.
Tandis qu'elle-même était toute à ses pensées, Lyrae essuyait ses joues du revers de sa main droite, celle qui avait encore sa peau d'origine et non la rouge et boursouflée. Mais même cette infirmité-là n'avait plus de véritable importance, puisque Luuna lui avait offert ce baiser. Malgré toutes les peurs -la crainte de la perdre, celle de la désapprobation du Conseil ou des yeux qui avaient pu les surprendre- il se sentait sur un petit nuage. Même si elle restait ainsi silencieuse, à pleurer les larmes de son corps pour un autre homme, il aurait accepté de prolonger ce moment en tête à tête pour une éternité.
Pourtant, il savait que tout avait une fin... Mais il resterait encore quelques minutes, puisqu'elle semblait avoir besoin de réconfort.

Et lorsqu'elle parla, il retira ses mains pour lui sourire doucement, comme un encouragement à voir la vie de manière un peu moins sombre. Il se sentait soudain plus confiant. Le déchirement qu'il ressentirait si elle refusait de le voir à nouveau lui serait insupportable, mais pourtant, il ne voulait pas l'influencer. Il avait dit ce qui comptait : qu'il l'aimait. Il l'aimait, et il avait mit la balle dans son camp. Que c'était bon de remettre sa vie entre les mains d'un être aussi pur et aussi beau ! Une fois encore, le danger de l'amour tant répété par les Maîtres Jedi lui échappait totalement : ce n'était pas possible, ils avaient dû se tromper, ou alors ne jamais connaître un amour comme le sien. Il ne voyait pas d'autres possibilités, tout hypnotisé qu'il était par ce visage fin et humide, encadré de fils de soie noirs, pour une fois si proche et rien qu'à lui. Quelque part, c'était bon aussi d'être le seul à la réconforter. Un peu comme si pour une fois, il n'y avait que lui qui existait à ces yeux incomparables...

Et puis les quelques mots qu'elle prononçait étaient inespérés. Du moins, les premiers.

- Mais... fit-il en cherchant ses mots, car il ne comprenait pas bien la réaction finale de la Zeltronne. Je... C'est tout décidé pour moi.

Oui. Il l'avait décidé depuis longtemps : si un jour Luuna s'intéressait à lui, il refuserait qu'ils aient une véritable relation, parce que c'était contre les lois Jedi et que malgré tout l'amour qu'il avait pour elle, il faudrait au moins un des deux qui saurait être raisonnable.

Balivernes.
Maintenant qu'il avait goûté la saveur de ces lèvres prune, il était absolument hors de question de lui refuser quoique ce soit. Sa décision avait donc été prise instantanément : il resterait auprès d'elle s'il le pouvait, ne serait-ce que pour la protéger. Même si elle lui demandait de n'être qu'un ami, alors il ferait taire sa douleur pour l'aimer en silence et faire en sorte qu'elle vive et se remette des maux que ce monde lui avait infligé.
En revanche, il ne serait pas celui qui la ferait tomber en-dehors des principes Jedi. Plus qu'aucun d'entre eux, à ses yeux, elle avait mérité son statut de Chevalier ; elle avait beaucoup souffert pour en arriver là, comme deux formations successives puisqu'elle avait oublié la première. Et elle avait à peu près rattrapé leur niveau à tous, avec courage et dignité. Et beaucoup de grâce. Ce ne serait pas lui qui briserait cela. Elle avait à faire son choix seule, comme lui avait fait le sien. Mais comment le lui expliquer ?

- Écoute... fit-il en perdant son sourire mais en rapprochant ses yeux des siens pour murmurer plus bas. Je me sens pleinement moi-même uniquement quand je suis auprès de toi, alors j'y resterai. C'est ça, ma décision à moi. Je l'ai prise. A toi de savoir ce que tu veux... Mais tu as tout ton temps. Tu n'auras qu'à...

Il se mordit la lèvre. Il ne pouvait décemment ni la presser, ni lui faire croire qu'elle devait lui donner des ordres.

- Tu n'auras qu'à me dire ce que tu as envie de me dire, quand tu le voudras, conclut-il en haussant les épaules. C'est aussi simple que ça...

Il s'écarta un peu, inclina la tête sur le côté pour lui offrir un nouveau sourire. Il aurait fait n'importe quoi pour avoir le pouvoir de la faire se sentir mieux. N'importe quoi pour l'entendre rire dans un champ, et non plus pleurer sur ce lit d'hôpital. Il s'imaginait déjà l'escortant dans ses missions, nouveau complice-garde du corps si le Conseil l'en autorisait. Autrement dit, s'il n'était pas au courant de ce qui se passait entre eux, car dans le cas contraire ils pouvaient compter sur les Maîtres pour les envoyer à des millions de parsecs l'un de l'autre sur des missions différentes. Mais il n'avait pas envie de penser à ce genre de problème maintenant. Il voulait leur imaginer un avenir heureux, loin du regard autoritaire de leurs confrères.

- Et si tu ne dis rien, ça m'ira aussi, fit-il en haussant joyeusement les épaules pour essayer de détendre l'atmosphère.
Luuna Shein
Luuna Shein
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Les premiers mots,

    C'était souvent ceux qui comptaient le plus dans une relation naissance, ceux dont on se souvenaient toujours sans le moindre effort et il en serait sans doute ainsi entre Luuna et Lyrae. Certes la situation n'était pas des plus académique, ni même des plus adaptée à de telles déclarations, mais il fallait bien avouer que l'état de santé fragile de la belle aux longs cheveux noirs ajoutait une touche chevaleresque à cette fresque amoureuse. Qui aurait pu imaginer, en se replaçant à leur première rencontre, que les choses iraient ainsi entre la belle amnésique et le timide padawan ?

    Mise à part Karia, sans doute personne. Cependant la petite qu'elle était ne sortait que rarement de ses quartiers et n'avait que faire de ce genre de relation, il était donc hautement improbable qu'elle ait fait part de cet avenir improbable à quiconque, laissant alors ses deux protagonistes, la chance de découvrir ce que l'amour pouvait leur offrir dans les semaines, voir les mois à venir. Oui, après les quelques mots qu'elle venait d'entendre, Luuna s'imaginait déjà partager une relation suivie avec ce jeune homme qui se tenait à ses côtés, oubliant qu'elle était plus âgée, oubliant qu'elle allait sans doute en souffrir dans les premiers temps, oubliant même les règles qui désapprouvaient cela. Lyrae était si différant d'Aykan en cet instant, il avait su trouver les mots pour dissiper les doutes qui s’agitaient dans le cœur de la jeune femme, il avait su prendre de l'importance aux yeux de la jeune femme en s’effaçant complètement des préoccupations qui voilaient son esprit.

    Le choix qu'elle devait prendre à présent était le sien et en aucun cas il n'aurait d'impact sur celui de son partenaire. Elle pouvait décider qu'il était trop tôt pour qu'ils se fréquentent et alors Lyrae resterait à ses côtés tel l'ami qu'elle a toujours connu l'aidant peu à peu à dépasser ce cap sans pour autant lui forcer la main. Et au contraire, elle pouvait décider qu'elle voulait plus que cette amitié qu'ils partageaient et alors Lyrae serait prêt à s'y plonger corps et âme comme il l'avait décidé. Il serait prêt à lui offrir un amour véritable comme elle avait toujours imaginé vivre avec Aykan...

    Aykan, il aurait imposé son choix comme il l'avait toujours fait et Luuna l'aurait suivi puisqu'il en était ainsi entre eux. Peut importait ce qu'elle pensait de tout cela, puisque au final elle n'avait jamais eu de véritable impact sur le Sith qui avait trouvé comment la guider habillement pour qu'elle se range de son côté. Était-ce là la principale différence entre les deux hommes qui allait motiver son choix ? Évidement pas, que cela serait réducteur comme raisonnement et pourtant il fallait avouer que cela pesait dans la balance, mais Luuna n'avait pas envie de jeter un œil sur cette chose qui régissait sa vie habituellement et ce fut sans réfléchir qu'elle déposa un baiser sur les lèvres du jeune homme avant de se lover dans ses bras.

    N'était-ce pas ce qu'il avait suggéré avec sa dernière phrase ? Ne rien dire, ne voulait il pas dire agir ? Luuna l'avait comprit ainsi, mais elle ne put s’empêcher d'ajouter quelques mots.


    " J'ai envie d'être heureuse, j'ai envie d'oublier tous les mensonges que l'on m'a dit, d'oublier toutes les choses douloureuses qui me sont arrivées. J'ai envie de rester auprès de ceux qui comptent pour moi et de les rendre heureux maintenant que tout est fini... "

    Oui tout ne pouvait qu'être fini, Luuna étant loin de se douter que Lana était libre comme l'air malgré l'assassinat d'Isana...
Lyrae O'Sil
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Lyrae accueillit le nouveau baiser de la Zeltronne comme un enchantement dont il aurait été victime. Jamais il n'aurait pu s'imaginer un instant, auparavant, que Luuna ressentait pour lui l'ombre de ce qu'il éprouvait pour elle depuis tant de mois. Très vite, la sensation de douceur brûlante sur ses lèvres s'échappa, et la douce jeune femme se lova dans le creux de son torse. Il referma ses bras sur elle dans un élan protecteur, avec l'envie de se dresser entre elle et le reste du monde si cela lui serait demandé.

Le jeune Chevalier ne répondit pas à la décision qu'annonçait Luuna. Décision qui n'était pas très clair, mais Lyrae s'en contenterai le coeur léger parce qu'elle avait sous-entendu qu'il faisait parti des gens qu'elle aimait. En cet instant, le « je l'aime » qu'elle avait prononcé à propos d'Aykan quelques semaines plus tôt, et qui avait tant hanté ces nuits, lui semblait dérisoire. C'était du passé et désormais, il ne s'approchera plus d'elle. Il ne l'aurait pas permis, de toutes manières.

Lyrae tanguait lentement sur sa chaise, comme pour bercer la zeltronne. Il regarda sa peau blanche, ses traits qui marquaient l'épuisement, et ses cheveux noirs dont il sentait le velouté dans son cou. La belle était fatiguée, mais il s'échappait d'elle une odeur chaude qui l'empêchait de la lâcher, de renoncer à cet instant unique. Il le faudrait, pourtant...

Plusieurs minutes s'écoulèrent en silence, et peu à peu l'enchantement laissa place à une crainte sourde que quelqu'un n'entre dans la pièce et ne les surprenne. Autant que possible, Lyrae voulait que leur lien reste un trésor qu'ils ne partageraient pas, comme si cela aurait pu briser son charme.
Alors le Chevalier se décida finalement à redresser doucement la zeltronne pour la faire se rallonger sur son lit. Il déposa doucement sa tête sur l'oreiller blanc et la regarda une nouvelle fois, comme pour marquer dans son esprit cette image merveilleuse d'une Luuna tout offerte à lui. Puis il caressa doucement ses joues et son front, et de l'autre main remonta le drap jusque sur sa poitrine.

- Je vais m'en aller ; il faut que tu te reposes et on ne me permettra pas de rester plus longtemps, lui souffla-t-il sans pouvoir cesser d'admirer ses yeux, ses lèvres, son cou dénudé. Mais je ne serai pas loin. Je vais veiller à ce qu'on s'occupe bien de toi et je viendrai plusieurs fois par jour.

Au-dehors, il le savait, la nuit était tombée malgré les néons qui ici éclairaient bruyamment la pièce, et il ne la reverrait donc que le lendemain. Mais sa nuit promettait d'être gorgée de rêves où Luuna danserait autour de lui, pleine de vie et d'amour. Encore faudrait-il qu'après tout cela, il ne soit pas trop nerveux pour parvenir à trouver le sommeil. Mais ce n'étaient que des détails sans importance, comparé à la santé et au bien-être de la zeltronne.

- S'il y a quoique ce soit, dis à un infirmier ou un droïde de me faire appeler. Même la nuit, d'accord ?

Il avait bien insisté sur ces mots, parce qu'il pressentait que Luuna pourrait ne pas vouloir le déranger. Mais il était son protecteur, désormais, et il ne serait que trop heureux de voler à son secours, dusse-t-il pour cela être empêché de dormir et manger.
Mais il fallait qu'il s'assure qu'elle avait bien compris qu'elle pouvait compris sur lui, désormais, et après s'être levé de sa chaise il se pencha sur son visage, ses deux mains encadrant son corps sur l'étroite couchette médicale. Et alors qu'il approchait ses lèvres des siennes, il murmura :

- Promets-moi.

Et sans lui laisser le temps de répondre, il lui vola un dernier baiser, celui qu'il emporterait fiévreusement jusque dans ses propres draps.
Luuna Shein
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Douceur, tendresse et délicatesse...

    Voilà ce que le jeune homme venait de faire entrer une nouvelle fois dans la vie de la jeune femme qu'il tenait dans ses bras et celle-ci lui en serait à toujours reconnaissante. Ces dernières semaines sa vie n'avaient pas été des plus facile, entre la défaite qu'elle avait subit sur Chandrila, sa capture par Khajad et tout ce qui en découlait, Luuna allait avoir besoin de temps pour se reprendre en main sans parler que depuis sa libération les choses n'avaient pas été bien plus réjouissantes... Son entrevue avec le conseil l'avait particulièrement fait souffrir et bien qu'elle n'avait pour l'instant aucune certitude sur la manière dont les choses s'étaient passées ensuite, mais elle avait la confirmation qu'Aykan n'était plus au temple...

    Elle s'était attendue à ce qu'il ne se laisse pas faire, qu'il essaye de se défendre, qu'il lutte pour leur amour, mais si Lyrae n'avait que si peu d'informations sur son départ cela voulait dire qu'il n'avait rien fait du tout cela. L'homme avait disparu sans un mot, sans même chercher à la revoir ou encore à réfuter ses accusations comme s'il s'en moquait ce qui voulait aussi dire que Khajad avait raison sur toute la ligne, jamais il ne l'avait aimé au fond de lui... Cette idée avait provoqué une énorme brèche dans la psyché de la jeune Zeltronne qui ne s'était jamais sentit aussi vulnérable au monde et cela avait conduit à la situation présente. Oui, vous avez parfaitement comprit, cette déclaration, ce baiser, ce corps à corps tendre n'était que la résultante d'un manque affectif que Luuna cherchait à tout prix à combler...

    Certains verraient en cela une chose affreuse, une manipulation aussi basse que vile et ils n'auraient pas tord, mais l'important pour la jeune femme en cet instant était de se sentir aimée. Il serait inexact de dire que Luuna n'avait aucun sentiments pour ce jeune homme au visage d'ange qui la serrait contre lui, mais il le serait tout autant de dire qu'elle l'aimait véritablement, il était plutôt la bouée de sauvetage qu'il lui fallait pour ne pas perdre ce sur quoi sa vie avait toujours reposé. C'est ainsi que la belle se laissa aller à profiter de la chaleur que lui offrait son partenaire et ce aussi longtemps qu'il le lui permettrait, se doutant qu'il n'allait pouvoir passer la nuit ici malgré tout ce qu'elle pouvait lui offrir..

    Après de longues et plaisante minutes, Lyrae se décida à rompre cet étreinte, libérant la jeune Jedi qui retrouva aussitôt ses draps, aidée par son amant aux petits soins. Elle aurait voulu retenir cette main qui caressait avec tendresse sa joue, elle aurait voulu le garder à ses côtés pour cette nuit afin de profiter de ce contact rassurant qu'il lui offrait, mais elle savait parfaitement que cela lui serait impossible... Il y avait des règles, encore et toujours ces même règles que le jeune homme lui avait énoncé il y a bien longtemps lors de leur première rencontre, mais à présent tout allait changer, car il l'aimait... Il allait "enfreindre" les règles pour elle comme ils venaient de le faire en partageant une situation intime, comme il était entrain de le faire en lui demandant de ne pas hésiter à le déranger et ce même en pleine nuit au risque que d'autres découvrent le lien nouveau qui les unissait à présent.

    Un nouveau baiser vint les unir une nouvelle fois, une initiative de Lyrae qui fit naître sur les lèvres de la belle un sourire alors que le chevalier se dirigeait à contre cœur vers la porte, Luuna gardant son regard posé sur lui comme s'il était un précieux cadeau qu'elle ne voulait perdre.


    "Promis Lyrae, mais tout va bien se passer maintenant parce que tu es là... "
Lyrae O'Sil
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Pour Lyrae, pourtant, ces baisers, cette douceur, ces larmes... Tout cela était bien la preuve qu'il ne laissait pas la Zeltronne indifférente. Certes, elle ne l'aimait peut-être pas autant que lui, et elle devait encore souffrir bien des jours encore au sujet d'Aykan. Mais il n'y avait plus de doute, et il n'y pensait même pas : elle ressentait également de l'amour pour lui. Sinon, pourquoi aurait-elle prononcé des paroles si douces ? Elle tenait à lui, c'était évident. Un rêve qui se réalisait... Un rêve avec la saveur suave de l'interdit...

Leurs lèvres se séparèrent et Lyrae fut ému de voir que Luuna souriait. Elle avait confiance en lui. Plus rien n'avait d'importance. Le Temple aurait pu s'écrouler qu'il y aurait à peine pris garde. Il était pourtant au fait des phéromones et autres aptitudes empathiques dont les Zeltrons étaient dotés, pouvant ainsi plus ou moins aisément attirer à eux les sentiments passionnés des autres humanoïdes -en particulier les romantiques dans l'âme du genre de Lyrae- mais ce dernier n'était pas inquiet : il était impossible que tout cela ne fut authentique. Son cœur battant à tout rompre semblait lui prouver qu'il vivait l'extraordinaire, le véritable amour, celui qu'une personne sur des milliers, peut-être, était capable de ressentir.
Qu'une telle passion puisse entraîner chez lui des désastres aussi grands que les transports de joie qu'il vivait ne lui venait plus vraiment à l'idée. L'effet dévastateur, s'il arrivait un jour, il s'en occuperait lorsqu'il aurait à y faire face. Pour le moment, seul comptait ce bonheur secret qu'ils vivaient à deux, et qu'il se promettait de protéger le plus longtemps possible.

Doucement, il s'écarta de Luuna, ses yeux ne pouvant se décrocher du regard noir et hypnotique de la Zeltronne.

- Dors bien, chuchota-t-il.

Et après l'avoir contemplé quelques secondes, dans son lit blanc immaculé, il se décida enfin à tourner les talons. Rapidement, il passa la porte qui se referma mécaniquement après son passage. Le Chevalier poussa un long soupir avant de s'adosser contre le pan métallique. Le couloir était vide, et un cliquetis au loin signalait simplement qu'un droïde allait probablement bientôt apparaître à l'angle le plus proche. Personne ne les avait donc surpris, visiblement. On pouvait regarder par les petites lucarnes de la chambre de Luuna, mais il n'avait vu passer personne. Il fallait prier pour que ce soit le cas, ou pour que les curieux aient la décence de se taire face à ce genre de situation.
Il se souvint vaguement des premières fois où il s'était douté qu'il se produisait quelque chose entre Misha et Maître Vahalor. Il se souvenait aussi avoir désapprouvé, mais n'en avoir pipé mot... Il les avait jugés un peu trop vite, concéda-t-il.

- T'es dans d'beaux draps, maintenant, se fit-il remarquer à voix haute.

Déjà, il cherchait les moyens qui lui permettrait de voir Luuna sans que l'on se doute de rien. Fallait-il demander conseil à Misha ? Non... Il avait confiance en elle, mais il ne saurait pas trouver les mots. Non. Il était seul dans cette aventure...

Seul avec Luuna.
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