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Le retour
du vent fuyant .






Nu kyr'adyc, shi taab'echaaj'la.
« Pas mort, juste allé très loin. » – Hommage Mandalorien à un camarade mort



« Et bien, que de choses ont changée depuis ma dernière visite…

Revenant dans le temple Jedi, la jeune femme ne put que constater à quel point, dans l’enceinte de ses murs, la tension régnante avait changée. Tout le monde semblait plus ou moins stressé par quelque chose. Les évènements avaient-ils pris un cours totalement inattendu pendant que la Jedi était au loin ? Bah, elle serait sans doute au courant bien assez tôt, sans doute même bien trop tôt pour devoir s’en soucier réellement. Sifflotant tranquillement, elle reprit sa route dans les allées, entrant dans le temple.

Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’était pas venu ici qu’un des gardes l’arrêta en lui disant que cette section du temple n’était pas autorisée aux visiteurs. Bien entendu elle n’était pas une simple touriste et ce fut après les quelques vérifications de routine que le garde la laissa continuer son chemin, visiblement peu convaincu. Layra avança alors souriante : les choses n’avaient pas tant changé que cela si quand elle revenait personne ne semblait se souvenir d’elle : c’était un peu comme au bon vieux temps encore.

Au moins la disposition des lieux n’avait pas changé pensa-t-elle en se dirigeant vers la tour nord où siégeait généralement le conseil. Elle avait quand même, dans le bénéfice du doute, demandé à un jeune padawan de lui confirmer le chemin, cela faisait après tout un peu plus de dix années galactique standard qu’elle n’était plus venu ici, la plupart devaient encore la croire morte. Elle avait en effet depuis longtemps déjà admis que le conseil avait toujours tendance à l’enterrer prématurément.

Montant les marches menant en haut de la tour, la Jedi se remémora les dernières fois qu’elle avait dut monter ses marches, que ce soit avec Horus ou Keiran. Son cœur se serra, pris dans un étau de tristesse et de peine. Certains de ces instants, elle ne les revivrait peut-être plus, même si dans son cœur elle espérait encore ardemment le contraire. C’était ces petites choses qui vous paraissaient insignifiante avant qui paraissent désormais d’une valeur inestimable quand les êtres chers sont allés très loin, comme disent les mandaloriens.

Frappant la porte à double battant, Lyara ne se soucia pas de savoir si le conseil était en réunion ou quoi que ce soit du même genre avant de pousser ses dernières et de faire son apparition aux yeux des personnes pouvant s’y trouver. Elle ne regarda même pas qui pouvait être là en annonçant clairement la couleur de son retour…


« Me revoilà !
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Bon, hé bien pour cette fois, c'était raté! En effet, le maître jedi se retrouvait bien seul au milieu d'une salle du Conseil bien vide. Voilà ce qu'il récoltait pour avoir décidé de s'y rendre de son propre avis sans en avoir prévenu personne auparavant. Enfin, il faut dire qu'il n'avait pas tant que cela tenu à ce que sa visite s’ébruite auprès de certaines oreilles, il aurait alors certainement du expliquer ses raisons auprès de certains avis attentifs qui se seraient alors fait un plaisir de le corriger et le moraliser à tours de bras pour avoir eut une telle idée. Seulement voilà, le maitre jedi était bel et bien décidé à mettre à exécution sa pensée, et ce peu importe l'avis même de ses connaissances. Mais pour cela, il devait se rendre auprès des maîtres du Conseil. Après tout, eux seuls pouvaient le relever de ses fonctions à ses yeux. En effet, il ne pensait plus mériter une telle distinction, pas après tout ce qu'il avait fait ces derniers temps, échecs sur échecs en plus d'avoir ignoré la politique du Temple et mit en danger les siens. Il avait certes encore certaines choses à accomplir mais il était ensuite déterminé à remettre son sabre à qui de droit. Voilà pourquoi il avait tenu à se rendre ici en prévision...Bon, pour le coup, c'était plutôt raté.

Il se retrouvait ainsi seul avec lui-même comme un idiot n'ayant pas trouvé son chemin, et en plus de la sensation étrange que cela lui procurait, le "maître" jedi s'en sentait encore plus renforcé dans son opinion, celle de ne pas être à sa place. Il s’apprêta donc à quitter les lieux, déterminé à revenir une autre fois, quand les portes s'ouvrirent sans qu'il ait même pu s'en approcher. S'attendant à ce que ce soit quelqu'un en visite comme lui auprès du Conseil sans connaitre leur momentanée absence, ou bien quelqu'un du Conseil lui-même après tout, Horus s’apprêta à saluer la personne présente jusqu’à ce qu'il aperçoive pour de bon de qui il s'agissait, et qu'alors ses mots s’étranglèrent dans sa gorge.

En effet, celle qui venait de pénétrer dans la pièce ou il se trouvait n'était autre que Layra Ayanawa! Comment connaissait-il aussi précisément l'identité de cette personne au premier coup d’œil? Hé bien il faut dire qu'elle n'avait guère changée depuis l'époque, presque pas d'un poil pour ainsi dire, et que l'actuel maître jedi avait de bonnes raisons de se souvenir précisément d'elle, étant donné qu'elle avait été ni plus ni moins que son premier amour! En un instant Horus venait de se trouver plusieurs années en arrière, à l'époque ou il n'était qu'un simple chevalier jedi récemment ordonné encore à la recherche de soi. Une époque où il avait connu sa première affection profonde et sincère envers quelqu'un d'autre que sa famille ou son maître. Une personne envers qui il s'était attaché au point de partager avec elle une passion dépassant tous ses enseignements et retenues passées, un amour pur et entier. Et qui pourtant avait fini par se faner, comme une fleur qui dépérit sans que l'on sache pourquoi. Une différence d'opinion, de mode de vie, de croyance ou simplement une vie et un caractère pas encore assez accompli, lui-même avait encore du mal à se souvenir des raisons de leur rupture, alors qu'il était brusquement confronté à leur résurgence.

Mais si elle n'avait pas vraiment changée, on ne pouvait en dire de même de lui. Du jeune chevalier portant bure de jedi et air juvénile, il n'était resté qu’une certaine fraicheur de teint. De sombres vêtements d’écarlate et de jais le recouvraient à présent, ayant visiblement bien vécus de part leur air élimé. Il portait de plus au bras et aux pieds les armes de ses ancêtres, toutes de doré et d'acéré scintillant. Car sa corpulence elle aussi différait. Son regard était à présent orné de deux orbes écarlates, signe de l'influence du coté obscur sur lui. Son bras droit lui manquait aussi, laissant un vide clairement visible sur son flanc. Pourtant, dans son air abasourdi, on retrouvait encore l'homme qu'il n'avait jamais cessé d'être, naturel avant tout et prompt à se laisser aller au grès de ses humeurs. Une stupéfaction qu'il ne semblait d'ailleurs pas prés de quitter, tant il paraissait éberlué par ce qu'il avait devant lui. Il faut dire qu'une réapparition après une dizaine d'années, cela ne s'encaissait pas comme cela dans son cas. Et puis il faut dire que son état d'esprit n'était guère plus propice à la réception de ce genre de nouvelles. C'est donc les bras ballants qu'il resta planté devant la jedi, ne pouvant plus qu'articuler à grande peine un faible:


L..Layra? Qu’est ce que tu fais ici?
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Envie d’envie ?
Certaines personnes donnent envie d’avoir à nouveau envie de…


Layra pencha légèrement la tête sur le coté à la vue de l’individu en face d’elle. Il était seul dans la chambre du conseil. Sur le coup, Layra ne le reconnut pas, mais cet air hésitant et franc à la fois, ce je ne sais quoi de timide caché derrière cette enveloppe bourrue… Elle se passa une main dans les cheveux tout sourire devant ce grand bêta de nounours en peluche qui avait été le premier à la rencontré et à la reconnaitre réellement. Elle était contente qu’il ne l’ait pas oublié en fait.

S’approchant de lui, elle souriait tendrement : cela faisait si longtemps. Ils avaient vécut tant de choses tous les deux, passés tant de moment ensemble. Et depuis tout ce temps elle n’avait strictement rien oublié de cette époque : le moindre détail, la moindre seconde était encore gravée dans sa mémoire. Elle l’avait aimée, et sans aucun doute pour elle, elle l’aimait toujours. C’était un fait et sans doute quelque chose qu’elle n’oublierait pas comme cela, Layra avait croisé bien des hommes lors de ses pérégrinations, mais aucun n’avait été comme lui…


« Horus…

Passant une main autour du coup de ce dernier, Layra lui donna un lent et profond baiser. Elle ne cachait pas ce qu’elle avait put ressentir pour lui, et ressentait encore. Cette douce étreinte était quelque chose qu’elle aurait voulut voir durer éternellement, mais ce n’était pas possible. Lentement elle sépara ses lèvres des siennes, un air d’excuses sur le regard. Elle n’aurait pas dut faire ça, elle le savait, et les choses qui étaient brisés ne se réparent pas comme cela…

« Considères ça… comme un souvenir du bon vieux temps… ok ?

Elle détourna le regard l’espace de quelques secondes. Cette demi-vérité avait-elle été convaincante ? Elle ne savait même pas si elle avait sut garder un semblant de dignité ou de véracité en disant cela. Elle savait que ça ne serait pas possible de retourner en arrière, même si elle le désirait. Quand aux raisons qui avaient rendu ce passé révolu, elles n’avaient pas changées et cela ne fonctionnerait sans doute pas mieux qu’avant. L’espace d’un instant, une tristesse profonde fut visible sur son regard, alors qu’elle évitait celui d’Horus.

L’instant d’après, elle le regarda à nouveau, son visage ayant retrouvé sa jovialité et sa non-chalence habituelle. S’éloignant un peu d’Horus elle se pencha en avant comme l’aurait fait une jeune fille insouciante et heureuse de tout. Sa voix avait perdu son aspect sérieux et nostalgique alors que son regard avait son air taquin et narquois qu’Horus devait si bien connaitre depuis le temps. Ce que cela voulait dire ? Elle était pleinement consciente de la situation entre eux deux et du temps qui était passé sous les ponts…


« Et n’est ce pas normal pour un Maitre de l’Ordre de passer de temps en temps voir comment le Conseil se porte ? Je pourrais te retourner la question d’ailleurs, tu serais quand même pas devenu un membre de ce regroupement de vieux grigous pendant mon absence, si ?

Un sourire moqueur était marqué sur ses lèvres alors qu’elle disait cela. Elle n’avait jamais donné une autorité absolue sur elle au Conseil de l’Ordre, et cela se voyait. En fait, contrairement à d’autres Jedi qui voyaient ses représentants comme des leaders charismatiques, elle, elle les voyait juste comme des guides, à suivre ou non. Et vue sa forte tendance à ne jamais être au temple sans pour autant effectuer de mission pour ce dernier, il était clair qu’elle ne se trouvait pas parmi ceux qui suivaient au plus près leurs directives, même si elle en respectait les grandes lignes.

Et puis, d’un autre coté, elle n’avait pas vue Horus depuis si longtemps, et il y avait tellement de question qui se bousculaient dans sa tête qu’elle ne savait pas par laquelle commencer sérieusement…
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A cet instant, l'esprit d'Horus Vahalor était alors en plein rebootage. Encore sous le choc de cette soudaine retrouvailles, sa conscience pédalait encore dans la semoule pour retrouver la marche à suivre. Et alors qu'il allait enfin y parvenir, retrouver une contenance et s'adresser enfin normalement à sa vielle connaissance, voilà que cette dernière se mettait subitement à l'embrasser! BIIIIP! Fatal Eror! Crash du systeme! Déconnexion de tous les modules et mise en veille générale pour cause de surchauffe. Et voilà un maître jedi à nouveau éberlué, immobilisé en pleine stupéfaction, incapable de la moindre action cohérente. Il se laissa donc embrasser sans réagir, à l'exception d'un regard exorbité et d'une rougeur subite et intense sur ses pâles joues. Quand Layra cessa enfin son embrassade, le gaillard ne sembla pas pour autant reprendre conscience, comme figé à jamais dans sa stupeur confuse. Pourtant, son regard et ses paroles parvinrent finalement à relancer la machine en électrisant les sens du jedi. Il sembla alors reprendre enfin contact avec le monde des vivants, tout cela pour n'en être plongé que dans une plus grande confusion.

En effet, avec le retour dans le monde réel, Horus n'en fut qu'assailli de plus belle par toute une flopée d’émotions diverses, allant du rappel de ses sentiments passés pour cette charmante personne en face de lui à ses actuelles émotions pour un tout autre bout de femme. Tout cela formait à présent un véritable capharnaüm dans ce qui lui servait de conscience, aussi tenta-il de faire face comme il pouvait. Après tout, il n'était plus le tout jeune adulte de l'époque, il avait au moins un tant soit peu gagné en maitrise de soi, non? Mais en attendant, alors qu'il travaillait pour rentrer en méditation afin de remettre en ordre son équilibre interne, il détourna lui-aussi le regard sous l'effet de la gène. En effet, tout ce qui arrivait aujourd'hui était entièrement sa faute. Il était celui qui avait rompu leurs relations, laissant ainsi seule cette adorable personne avec une fracture dans son cœur. Quoi de bien étonnant que de voir qu'elle semblait encore garder quelques sentiments pour lui, vu la façon bien maladroite dont il avait rompu leur relation? Pourquoi devait-il mettre des proches dans de telles situations une fois de plus à cause de ses seules erreurs? Décidément, il ne méritait vraiment pas son rang actuel....

Néanmoins, malgré toutes ces considérations tourmentées, le jedi parvint comme il put à faire un semblant de vide dans sa tête, s'harmoniser avec la Force pour se laisser guider par sa sagesse et le cours des éventements. Ses tracas personnels furent ainsi mis de coté pour un temps, le laissant à peu prés suffisamment conscient de ses actes pour suffisamment répondre à l'attention de sa vielle connaissance. Cela n’effaça pourtant en rien la rougeur qui avait prit possession de son teint, lui cherchant à se trouver comme il pouvait une contenance malgré l'acte troublant qu'il venait de vivre. Tachant de se raccrocher aux paroles de sa vis-à-vis ainsi qu'à son air débonnaire et insouciant, il suivit l'invitation de ses derniers propos de parler d'autre chose, retrouvant un timide demi sourire en coin alors que ses yeux écarlates renvoyaient un regard empli de gentillesse. Sa voix retrouva un semblant de calme ainsi que le débit bienveillant dont elle était coutumière.


Quand le maître ne question n'y est pas revenu depuis des décennies, oui, ça en devient presque anormal. Quand à moi, non, je ne suis pas membre du Consiel, seulement venu leur demander quelque chose et me retrouvant seul comme un idiot.

Mais du coup, qu'est-ce que tu deviens? On ne te voyait plus depuis tellement de temps qu'on croyait que tu avais finie par hiberner sur une planète très loin d'ici...
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