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Quand ils voyageaient sur les routes hyperspatiales, la Sphère de commandement du Vaïnamoïnen se changeait en un univers curieux. Les lumières s’y éteignaient. A travers le vaste dôme de vitrail semi-transparent, tout baignait dans une lumière bleuâtre. Hormis le bourdonnement de l’hyperdrive dans les entrailles du vaisseau, tout était silencieux. Pourtant, en tendant l’oreille, on percevait, étouffé, une mélopée grave émaner des parois, tandis qu’en filant à travers le vide, le Vaïnamoïnen se chantait à lui-même ses chants d’ondes radio... mais dehors, nul son, dans cet univers dénué de lois physiques. Même les lumières qui illuminaient le vaisseau n’étaient que des émanations aléatoires de photons. L’hyperespace ne se décrivait pas, parce qu’il était inconcevable pour nos sens. La nef vivante filait, portée par les courants quantiques, dans un silence absolu.

Sur la passerelle, huit places seulement. Il y en aurait eu place pour beaucoup plus, car la Sphère avait les proportions d’une église. Mais elle était étrangement vide. Le siège de l’Archaq et ses hologrammes de contrôle, cinq autres postes réservés à un équipage chiss depuis longtemps décédé, et deux sièges de passagers. Jadis, ils avaient été occupés par Sayamé Bibann et Saï Don. A présent, c’était là que l’Errant avait invité Missa à s’asseoir, le temps où il n’était pas dans sa cabine.

Ils étaient en route depuis deux jours. Galaad n’avait pas beaucoup parlé depuis leur arrivée. Il s’était enfermé dans sa cabine et n’en était sorti que quand Vaïna avait annoncé qu’ils approchaient du système planétaire de Korriban. Depuis, assis sur la Passerelle, il se concentrait pour surveiller les environs à l’aide de la Force. Un trajet en espace spatial sith était un danger permanent, même pour eux.

Il avait expliqué à Missa qu’il se rendait sur Korriban sur convocation d’un puissant Seigneur Sith, ce qui leur assurait une relative immunité. Mais on n’était jamais trop prudent. Des adeptes du Côté Obscur particulièrement avides, ou un ennemi personnel de Darth Nacht, pourrait avoir envie de s’en prendre à eux. Mais les minutes s’écoulèrent sans menace d’aucune sorte. Amplifié par l’influence de la Sphère, l’esprit de Galaad fila le long de la Force, se déversa autour de leur point de sortie de l’hyperespace, jusqu’à ce qu’il soit certain qu’ils ne risquaient rien.

« Rien d’hostile sur notre route. »

Une pulsation bleue passa dans les murs cristallins, signe que le vaisseau avait compris l’indication.

« C’est calme, comparé à d’habitude. Trop calme pour que ça me plaise. Tu penses que quelqu’un a fait savoir que nous sommes attendus ? Le commanditaire… ? »

« Peut-être. De celui qui fut nommé l’Ombre, ne courent que des rumeurs. Juste des murmures dans le noir... mais si sa légende est vraie, peu oseraient braver sa colère, même sur ce monde. »

« C’est toi qui décides, mon Archaq! Désactivation d'Ulyss dans cinq … quatre … trois … deux … un … »

Le bourdonnement de l’hyperdrive monta d’un ton. Autour d’eux, les jeux de ballets quantiques s’éteignirent net, les plongeant dans l’obscurité. Puis, comme une vaste paupière qui s’ouvrirait, l’espace réapparu autour d’eux. Ils flottaient au large de Korriban. Effectivement, aucun pillard Sith ne jaillit pour les accueillir à coups de turbolasers. Le vaisseau émit une trillle de satisfaction.

« Bienvenue sur le monde où seuls les psychopathes sont contents d’arriver. Galaad, n’oublie pas le signal convenu. Je peux te rappeler que les Sith n’aiment pas attendre? »

« Nous sommes en avance. » commenta calmement le chiss sans ouvrir les yeux. « Tu l’enverras dans dix minutes. »

Galaad fit signe à Missa de le rejoindre. Une bulle holographique se matérialisa devant les deux passagers. Pour le moment, elle ne contenait que du « bruit », en attente d’une communication. Toujours en tailleur sur le sol, il sentit le Zabrak arriver juste derrière lui. L’homme chauve ne se retourna pas, se contentant de désigner du doigt la planète des Sith.

« Le bout du voyage, pour le moment. Que penses-tu de Korriban, jeune Zabrak ? »
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Missa s'était endormi peu de temps après que le vaisseau soit passé en hyper-espace. Lorsqu'il filait à travers le vide, l'engin était particulièrement calme et « serein ». Ce climat avait affaiblit la vigilance du Zabrak qui s'était laissé aller à faire un somme. Il ne ressentait pas non plus de menaces émanant de l'homme. Celui-ci avait semblé absorbé dès qu'il s'était installé aux commandes.

Ce fût leur brusque sortie de la vitesse supra-luminique au-dessus de leur destination qui réveilla le garçon. Il rouvrit les yeux et constata que l'être bleu donnait des instructions à son vaisseau. Il en profita pour observer la planète autour de laquelle ils étaient en orbite : un monde qui semblait rocailleux et désert. On y apercevait aucune ville, aucun lieu notable, juste des vallées de sable et de poussière. L'endroit semblait désolé vu d'ici. Mais il y avait autre chose. On avait le sentiment que cet endroit était emprunt d'un passé chargé, d'une identité forte. Missa pouvait ressentir d'ici comme un écho d'une puissance malsaine, puissance qui prenait sa source dans un amalgame d'émotions négatives qui avaient du nourrir le sol de la planète. Sans jamais y avoir posé les pieds, le Zabrak savait d'ors et déjà que c'était un lieu dangereux : seuls ceux qui avait la volonté de vivre et de se battre survivaient sur cette terre.

L'homme lui fit signe de se rapprocher. Quand il lui demanda son avis, voici ce qu'il répondit :

« Les gens qui vivent ici doivent être de grands guerriers. Cette planète où nous allons n'est pas ordinaire : je peux capter la trace qu'elle laisse dans la Force. Mais ce n'est pas la même chose que sur Coruscant ou sur Nar Shaddaa : ce ne sont pas les êtres qui créent cette aura. C'est quelque chose de beaucoup plus fort. Je ne saurais dire ce que c'est, mais j'ai l'impression que ça m'appelle : un pouvoir qui n'attendrait que moi pour être relâché. C'est terriblement grisant comme sensation. »

Il se tût un instant, tentant d'effleurer cette force qu'il sentait autour de lui. Il n'arrivait pas à en identifier la source, mais il était excité à l'idée d'en apprendre plus. Il espérait que l'homme lui en apprendrait plus sur la personne qu'il devait rencontrer et surtout sur les Siths : il n'avait toujours pas osé demander ce qu'ils étaient, de peur de passer pour un idiot.

Les yeux toujours rivés aux travers de la vitre, il était de plus en plus impatient à l'idée de fouler le sable qui s'étendait sur toute la surface de la planète...
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« Je me fiche qu'il ne veuille pas me voir ! Pousses toi, idiote ! Je ne suis pas n'importe qui ! »

Les échos et les éclats de voix semblaient venir de l'entrée de ses appartements, Nacht reposa sur son piédestal l'holocron qu'il tenait entre ses mains et se dirigea vers là où il sentait la présence de Malia. L'esclave était par terre devant la porte, au dessus d'elle se dressait un humain l'air furieux, habillé d'une bure noir de sith, sabre laser éteins en main. Le seigneur sith soupira d'exaspération, tout les maitres siths à l'exception de lui même était absent de Korriban et de l'Académie, ce qui avait pour résultat de faire de lui, la seule réelle autorité. La plupart des seigneurs siths se fichaient du fonctionnement de l'Académie, il était parmi les seuls à s'occuper un temps soit peu de celle-ci. Les siths n'avaient nul besoin habituellement d'un chaperon, ils savaient qu'il ne fallait pas le déranger pour des broutilles et se débrouillaient très bien d'eux-même pour régler leurs querelles. A l'exception de celui-ci, Juan Da'covale, prince d'un système de la Bordure et sith. Le fait d'être membre de l'Ordre garantissait des avantages à son système et le jeune homme en tirait une arrogance mal placée.

L'humain avança sur le seigneur sith en enjambant Malia qui se relevait tant bien que mal pour aller reprendre ses activités. Juan, visage plein de morgue et déformé par un rictus hautain fixa les ténèbres à l'intérieur du capuchon de l'Ombre avant de parler.


« Seigneur Nacht ! Votre escla ... »

« Rangez votre sabre. » coupa sèchement le seigneur sith. Juan sursauta avant de regarder son arme et de la ranger. L'humain ne semblait plus savoir par où commencer, fixant l'ombre qui remplaçait le visage de son interlocuteur. Juan se reprit, combattant la peur qui frappa tout un chacun se trouvant devant Darth Nacht.

« Je disais donc, votre esclave m'a empêché d'entrer de manières qui dépassent celle d'une simple esclave ! J'exige qu'elle soit punie et je ... » Le jeune homme continua son monologue durant une bonne minute, enchainant sur le problème qui l'amenait ici sans se rendre compte que le seigneur sith avait cessé de l'écouter. Un mot avait écorché ses oreilles.

« Vous exigez ? » Les deux mots avaient été dis à voix basse, avec douceur mais ils eurent pour effet de couper net la diatribe de l'humain qui regarda au fond du capuchon en bégayant. « Vous exigez ? Et bien, seigneur Da'covale, dites moi donc ce que vous exigez ? » Toujours aussi calme, il n'émanait du seigneur sith que la sérénité et la quiétude, le même genre de silence qui précède une tempête. En face, Juan tentait de répondre en bégayant, reculant de quelques pas.

« Je … je voulais dire que .. »

« Et bien quoi donc ? Vous vouliez venir me dire comment traiter ma servante ? Me demander de régler vos problèmes ? Ou vouliez vous simplement vous permettre de me faire perdre mon temps avec vos inepties ! » Petit à petit la voix du seigneur sith était montée en puissance, la tempête avait commencée, l'humain reculait submergé par la puissance contrôlée du côté obscur qui émanait de l'Ombre. Aux yeux de Juan, la forme noire qui se tenait devant lui semblait grandir et se déformer pour prendre une forme impossible, dérangeante et tenant plus du monstre que de l'homme. Puis, les yeux de l'humain s'écarquillèrent de terreur, du fond du capuchon semblait sortir une créature immonde, plus vieille que le temps, tentaculaire et bestiale prête à dévorer son âme. Juan cria encore et encore alors que la créature se jetait sur lui, il griffa le sol jusqu'en avoir les mains en sang, pleura, appela à l'aide pendant plusieurs minutes.

Le seigneur sith regarda Juan se débattre sur le sol, seul avec son imagination, non loin, Malia vomissait devant le spectacle de l'homme entaillant lui même ses propres chairs. Puis quelque chose sembla se briser chez l'humain qui resta prostré à terre, en sang, la bave au lèvre en train de murmurer à voix basse.

Derrière le sith, dans ses appartements, une sonnerie stridente se fit entendre. Nacht partit se saisir de l'holocron avant d'enjamber Juan et de se diriger vers la sortie.


« Malia, dis à deux gardes de placer le seigneur Da'covale dans un chambre de détention et rejoins moi dans le hall. »



***

A bord du vaisseau de l'Errant, la bulle holographique s'anima, le chef de la sécurité de l'astroport, un rodien guindé, apparut.

« Bienvenue à Korriban, tout est en règle et nous avons reçu l'ordre de vous laisser appareiller dans le bloc 7-G. »


***

Sur le sol, attendant patiemment, Nacth, ombre immobile sous le soleil de Korriban et Malia à ses côtés en train d'observer le ciel avec un air étonnamment réjouit, elle savait qu'un nouveau compagnon de jeu arrivait, elle en était sure. L'esclave firrerreo portait dans ses bras, enroulé dans un linge, un holocron sith de forme pyramidale.
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In der Nebel une Nacht…
Die Drachen schlafen nicht.

L’Errant hocha la tête, sans hâte. Forts ? Oui. Les faibles ne survivaient pas longtemps sur Korriban. Il y avait cependant différentes forces à y utiliser. Des forts du corps à ceux dont la volonté était de fer, de ceux puissamment doués dans la Force à ceux qui savaient faire ployer les évènements à leur volonté, sans même paraître agir directement. Et ceux, qui doués de tout cela et de bien plus encore, suivaient les chemins du pouvoir. Ceux-là, Korriban les attirait, et les changeait, lentement…

L’arrivée de l’autorisation d’atterrir coupa ses réflexions. L’Errant s’étira et se leva. En s’approchant du poste central, il récupéra son sabre laser posé sur l’un des sièges et le passa à sa ceinture. Puis, il effleura un petit renfoncement, qui s’ouvrit comme une fleur sur un petit holodisk. Entièrement noir, il était simplement frappé au symbole des Errants, le même que Galaad portait tatoué au front. Le Chiss s’en saisit délicatement, le glissa dans un étui protecteur et plaça celui-ci dans l’une des poches de son manteau.

Tout en jetant simplement le vêtement sur ses épaules nues, sans enfiler les manches, il rencontra les yeux de Missa. L’étincelle de fascination dans le regard du Zabrak lui arracha un sourire fatigué. Celui-ci avait-il trouvé sur Korriban ce qu’il recherchait ? Tout en entraînant son compagnon vers le sas, à travers les ponts du vaisseau, il se décida à aborder le sujet.

« Si tu désires rester ici, tu peux demander à celui que nous sommes venus rencontrer. Prends juste garde à ne pas montrer d’impatience. Notre hôte est … »

Galaad se gratta la tête et se tut un instant, le temps qu’ils atteignent le bout de la coursive..

« … disons, qu’il vaut mieux éviter de l’agacer. »

« Tu as été un passager agréable, jeune homme » tinta soudain la voix de Vaïna au-dessus de leur tête. « Emporte un conseil si tu restes ici. Sur notre monde d’origine, on enseigne aux jeunes stratèges que si tu veux surprendre un adversaire, il te suffit d’introduire dans tes plans un élément qui restera complètement absurde… même pour toi. »

La vaisseau se tut et ouvrit son sas, avant même d’être arrivé au sol. Une bouffée d’air surchauffé les accueillit. Galaad plissa ses yeux rouges. A chaque fois qu’il y débarquait sur cette planète, ce n’était ni ses occupants ni ses bâtiments qui lui causaient ce frisson. C’était la couleur rouille de son ciel, la saveur âcre de son vent qui asséchait la gorge. Monde orgueilleux, délavé, usé par le temps et par les remous incessants de la Force. Quand ils auraient repris l’Empire dont ils rêvaient, ce ne serait qu’une question de temps avant que les Sith ne déménagent leur capitale ailleurs, comme ils l’avaient déjà fait plusieurs fois à travers l’histoire. Mais Korriban demeurerait. Toujours debout, comme ces statues de pharaons qui ne finiront jamais de tomber en ruine. Immense boîte de poussière, gardant le goût amer de siècles évanouis. Se riant des mortels et de leur quête d’éternité…

« Si Vaïna te donne un conseil, j’y ajouterai le mien » se décida-t-il à dire, alors que le croiseur se posait avec la légèreté d’un grand cétacé. « Quand bien même tu vaincrais tous ceux qui vivent ici, prends garde à Korriban elle-même. Le pouvoir qui y habite tord et se nourrit lentement des âmes, même des plus puissantes. Au fond des choses, ce monde n’a jamais oublié ce qu’il demeure : un tombeau. »

La rampe de débarquement se verrouilla, et Vaïna émit un léger tintement cristallin. La voix était sûre. L’Errant posa le pied sur Korriban. Un coup d’œil devant lui confirma ce que la Force lui avait soufflé. On les attendait.

Des deux silhouettes qui se tenaient debout à vingt mètres d’eux, il ne connaissait pas la plus petite. L’autre, en revanche, il s’en rappelait fort bien. Pas tellement de la silhouette elle-même, mais de ce qu’il en voyait, dans la Force. Nacht n’était pas une étoile. C’était, au creux de la Force, un rideau de brouillard. Loin autour de lui, les courants ne se déplaçaient pas vraiment – ils devenaient seulement flous, vagues, baignant dans le noir. Et puis, au centre, il y avait quelque chose d’invisible, même à lui. Et cette chose, vous dévisageait, trompeusement calme, à travers l’obscurité.

Nacht ! L’un des Sith qu’il espérait ne jamais avoir à affronter. Mais aussi l’un des rares, à qui il faisait assez confiance pour accepter de venir le rencontrer directement sur Korriban. Justement parce que ce Sith-là était le plus méfiant qu’il n’ait jamais rencontré. Ils avaient déjà fait affaire plusieurs fois. Jamais ils n’avaient conclu leurs arrangements à distance. Comme à chaque fois, ils se rencontreraient pour un échange en nature. Comme à chaque fois, ce serait en main propre.

Et comme à chaque fois qu’il le croisait, un vers d’une poésie ancienne lui flotta en tête. Même lui était incapable de retrouver la trace de son langage d’origine, perdue parmi les premiers colons humains partis de coruscant. Mais sa traduction avait été conservée, ou du moins, juste celle des deux derniers vers…

…dans la Nuit et le Brouillard
Les Dragons ne dorment pas.

Main dans une poche du pantalon de synthétissu qu’il portait, les manches de son manteau flottant au vent et accompagné du Zabrak, le Chiss franchit les derniers mètres qui les séparaient.

« Darth Nacht des Seigneurs Sith » salua-t-il. « Six mois, jour pour jour, heure pour heure… comme dit. »
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Missa avait écouté, surpris, le conseil de l'intelligence artificielle du vaisseau sans le comprendre. Comment un élément d'un plan que l'on a conçu peut-il nous paraître absurde ? Si on échafaude un plan d'attaque, c'est justement pour qu'il nous paraisse clair et efficace. Il écouta aussi l'avertissement de Galaad : se méfier de cette planète. Là non plus il ne comprit pas vraiment : comment pouvait-on être effrayé par tout se pouvoir qui suintait du sol ? Au contraire, il fallait en profiter, en utiliser le maximum, non pas s'en prémunir.

La sensation que Missa avait ressenti était encore plus forte maintenant qu'il foulait Korriban. Tout sur cette planète était de couleur rouille : le sol, le ciel, l'horizon. Une planète désolée, parfait refuge pour ceux qui avaient, comme Missa le supposait, fui loin de l'emprise du Conseil des Jedis. Il ignorait où se trouvait cette planète, mais ce n'était probablement pas dans les mondes du noyau : il n'en avait jamais entendu parler auparavant.

Alors qu'il contemplait le paysage autour de lui, il remarqua enfin les deux silhouettes qui se tenaient un peu plus loin, à une vingtaine de mètres. La première semblait être une humaine, mais ce n'est pas celle-là qui attira l'attention du jeune Zabrak : à côté d'elle se tenait une grande créature emmitouflée dans un grand manteau noir, une capuche cachant son visage. Missa aurait été incapable de dire de quelle race était cette personne.

L'homme en bleu se rapprocha des deux personnes et Missa le suivi. Lorsqu'ils furent en face deux, le « bleu » lui présenta « l'homme » encapuchonné : Darth Natch. Alors qu'il se tenait devant lui, le Zabrak sentit un mélange de malaise et de crainte monter en lui. Cet être était bizarre : il dégageait une onde de peur, comme s'il pouvait terrifier quelqu'un par sa simple présence. Mais pour Missa, il était aussi attirant : le parfait exemple du pouvoir que l'on pouvait obtenir grâce à la Force. Car il ne faisait nul doute que cette personne était une manipulatrice de la Force très douée.

Missa regardait cet être dans les yeux, ou plutôt à l'endroit où aurait dû se trouver ses yeux. Son « chauffeur » lui avait dit d'éviter d'énerver son hôte, mais il ne put s’empêcher de lui adresser la parole :


« Monsieur Natch, je suis ravi de vous rencontrer, tout comme je le suis de découvrir cette planète. Comme vous pouvez le voir j'ai voyagé avec cet homme, mais je ne suis nullement attaché à lui de quelques manières que ce soit. À vrai dire, je parcours la galaxie à la recherche d'une personne capable de m'enseigner à maîtriser mon don pour la Force, et je préférerais que cette personne ne soit pas Jedi. Or il me semble que vous soyez dans ce cas : avez-vous donc besoin d'un serviteur supplémentaire ? Je ferais tout ce que vous souhaitez en échange de votre enseignement. »

Et sur ces mots, il se mit à genoux. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il sentait que c'était la meilleure chose à faire : il devait montrer à son interlocuteur qu'il ne le prenait pas de haut. Il ne voulait donner l'impression qu'il le braquait.

Il resta dans cette position, attendant la réaction de Natch...
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Et l'intriguant vaisseau fit sa route jusqu'à Korriban, tel l'oiseau majestueux fendant le ciel azuré pour aller s'abattre sur sa proie. Des deux hommes descendant de l'étrange appareil, il n'en reconnut qu'un seul, celui dont la peau portait la couleur des cieux et les yeux la teinte du feu. Comme à chaque fois que ses yeux se posaient sur l'Errant, Nacht eut un froncement de sourcil, l'homme était une énigme pour lui. Un élément perturbateur et inconnu qu'il n'arrivait que difficilement à placer. Il sentait en lui la Force, puissante et coulant comme une cascade mais il sentait le vide, un vide troublant. Il était étrange pour le seigneur sith méfiant et paranoïaque d'utiliser un homme dont il ne connaissait rien pour son repérage. Mais, l'homme était efficace et discret, nul doute que peu de gens seraient capable de le retrouver sans qu'il le veuille. Cependant, il n'était pas convenu qu'il soit accompagné et l'esprit mécanique du sith se mit à analyser la situation, diagnostiquant, évaluant et se préparant à réagir à la moindre alerte. On ne survivait pas aussi longtemps sur Korriban en laissant les choses au hasard, les terres arides de la planète étaient remplies de cadavres d'inconscients.

Les yeux du sith se posèrent sur le zabrak alors que l'Errant se mit à parler. Il était jeune et semblait pris entre le mal à l'aise et la curiosité, dévorant des yeux le paysage alentour. Le seigneur sith n'eut même pas à se concentrer pour sentir la Force présente chez le jeune homme. Brute, primitive et inexploitée, il était tel une page vierge qui ne demandait qu'a être parcourue par l'encre. L'Errant s'était donc trouvé un apprenti ? Étrange, il ne semblait pas homme à s'embarrasser de compagnons. Nacht reporta son attention sur son vis à vis quand, oh surprise, il ressentit quelque chose d'autre émanant du garçon. La peur et l'ambition. Deux émotions puissantes, maitriser votre peur et utiliser là pour réaliser votre ambition, une voie des siths. Intéressant, ce jeune homme lui rappelait l'époque où il n'était que Malen, esclave arrivant sur Korriban découvrant tout avec peur et avec envie. Voilà, longtemps, des années, que le sith n'avait pensé à tout cela, il quitta le jeune homme du regard pour répondre à l'Errant quand le zabrak se lança dans un monologue avant de poser genoux à terre. Sous son capuchon le sith écarquilla les yeux, avant de regarder longuement le zabrak, les secondes semblaient devenir de longues minutes.


« Relève toi. »

La voix surgit des profondeurs insondable de la capuche, rauque et atone, inflexible, il semblait surréaliste de lui désobéir. Nacht s'était donc trompé dans son analyse, le jeune homme n'était nullement lié à l'Errant. Il ne sentait pas le mensonge dans ses paroles, juste la duplicité. Intéressant. Le zabrak semblait tout ignorer de l'endroit où il se trouvait, à qui il parlait. Du bois brut à façonner pour en faire ce qu'il lui chantait, lui donner forme ou le jeter au feu.

« Ne pose pas genoux à terre devant un inconnu, c'est faire preuve de faiblesse et d'inconscience. Korriban détruit et consume les faibles depuis des éons.»

Les pas du seigneur sith le menèrent lentement se placer à quelques mètres devant le zabrak, sa voix se fit sèche alors qu'autour d'eux, le peu de sable de l'astroport se rapprochait. Les grains se mirent à danser, les entourant, dessinant et se courbant pour mieux se rapprocher de Missa. La danse serpentine et hypnotisante du sable continua alors qu'il ondulait sous les yeux du zabrak. Puis, le sable se rua sur Missa, prenant la forme d'une épée qui s'arrêta sous la gorge du jeune homme.

« Korriban se nourrit des fous qui se croient capable de lui résister, son attraction est puissante et est venue à bout de millions. Ce sable est fait de la chair et des os de milliers de cadavres morts en croyant pouvoir dominer la planète. Si tu restes, il n'y a que deux possibilités. Tu nourriras Korriban comme des millions avant toi, pourrissant et oublié de tous, honnit et faible. Ou alors tu seras parmi les quelques uns capable de survivre à la force dévastatrice et dévorante du tombeau affamé qu'est Korriban et tu ne seras plus jamais un faible. »

L'épée de sable se désintégra et tomba sur le sol dans un son mat, reposant devant les pieds du zabrak. Le sable ne représentait plus qu'une ligne entre le côté où se trouvait Missa et de l'Errant et celui de Nacht. Une simple ligne à franchir pour prendre le chemin menant au pouvoir et à la mort. La voix du sith, sèche et lourde, fit écho à ce choix métaphorique.

« Décide de ton destin. »


[Hrp : Y a surement d'énormes fautes, mais deux nuits blanches -_-, donc je corrige plus tard :p]
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