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--Plusieurs jours après mon retour de Manaan, mes horaires de sommeil restent toujours un peu décalés par rapport au temple. Il faut croire que les voyages interplanétaires ne me réussissent pas beaucoup. Je me retourne plusieurs fois dans les draps blancs de ma couchette, cherchant sans trop y croire la volonté de me lever. Je grimace, le visage encore enfoui dans l'oreiller : je n'ose même pas imaginer quel comportement j'aurais si l'entraînement jedi ne m'avait pas un peu durci. Je me serine que je ne mérite pas de me reposer d'avantage. Fort de cette conviction, je finis tant bien que mal par me hisser en position assise. J'ouvre les yeux. Il doit être une heure indécente, car, malgré le flou total dans lequel ma vision, faute de lentilles, est plongée, je vois bien qu'il n'y a plus un seul padawan dans la chambre qui ne soit réveillé. Je pose mes verres de contact et jette un regard à l'holopad : en effet, ils doivent même déjà avoir mangé... Je ne perds pas de temps, j'enfile ma tenue et j'aplatis rapidement quelques mèches rebelles de ma tignasse sur mon crâne.

--Sans trop de lenteur, je me dirige directement vers la bibliothèque. Je n'ai jamais aimé les petits déjeuners, et puis, je ne suis pas trop pressé de prendre mon dîner. S'il n'y avait que moi, je ne me sustenterais qu'une fois par jour, au plus; je trouve assez désuet de se nourrir à heure fixe... Mais peut-être est-ce là une bonne habitude pour forger la discipline. La veille, j'ai tenu à assister au cours général, après des années d'absentéisme; rien de mieux pour se réadapter à la vie en communauté. Les devoirs qui vont avec, je dois l'avouer, je n'y avais pas de suite pensé, et c'est sûrement mieux comme ça. Toujours est-il que je me retrouve à nouveau avec des écrits à rendre, ce qui ne m'enchante pas particulièrement... Je n'en ai plus vraiment l'habitude. Enfin, je tente quand même de me décider autant que possible à les faire correctement. Paresse, néanmoins labeur. Autant y mettre de la bonne volonté.

--Je pénètre dans l'espace strié de rayonnages à hololivres et d'individus occupés à bouquiner. Je déambule puis m'arrête finalement à une table circulaire inoccupée. Un condensé de lois sur les genoux, je commence à travailler tant bien que mal, baigné dans l'éclairage azur de tous les projecteurs numériques. La Juridiction De La République. Au moins le sujet est plutôt intéressant, et pour une fois, de façon directe; bien qu'il n'est, et ça se voit, sans doute jamais eu la prétention d'être élémentaire. Pour débuter, il me revient donc de maîtriser les articles… ... Hum. Je fais défiler avec agacement le texte de mon bloc digital, ne trouvant plus les références adéquates. Pas de panique, paniquer est contraire au code, et est stupide. Je vais trouver quelqu'un pour m'aider; je suis négligeant, mais au moins, je peux parfaitement garder mon calme. Je me force à me souvenir des visages présents à la session d'hier, des visages que je n'ai pas rencontrés depuis longtemps, et sur lesquels je dois mettre un nom. Avec grand soulagement je retrouve, attablé à un autre coin de la salle, une chevelure claire que j'identifie immédiatement.

--Luke Kayan, même de loin, impossible de se tromper. J'ai du mal à comprendre comment on peut-être à la fois aussi fluet et aussi imposant, avoir autant de présence. L'enfant qu'il avait été m'avait toujours interloqué, notamment parce qu'il était différent : à l'époque, c'était surtout à ça que je faisais attention. Dans les premiers temps, quelques enfants rechignaient à utiliser leur sabre laser, surtout les filles, c'est vrai. Il faut dire que je n'apprécie moi-même pas non plus beaucoup l'arme des jedis, essentiellement pour les impératifs moraux qui lui sont propres, une fois qu'elle est dégainée; je suis en quelque sorte très lâche. Mais je suis en présence du seul spécimen, à ma connaissance, qui n'en ait jamais cultivé un tel dégoût, une telle peur. Je me rappelle encore l'avoir vu sursauter au simple son d'une lame. En comparaison à lui, une sorte de fierté malsaine me venait alors, quand je maniais sans trop d'inhibitions le faisceau lumineux, moi qui avait pourtant un an de moins. Il a probablement eu le temps de changer, en tous cas, il n'est physiquement plus tout à fait le même, un peu plus masculin peut-être ? L'adolescence semble avoir progressivement fait son œuvre. Ses traits sont toujours habités d'une harmonie singulière, qui n'est pas sans rappeler celle d'Ovide; deux iris contraires, une peau mate, un exotisme qui suscite toujours chez-moi une certaine forme de jalousie.

--Je me rends compte que je le fixe depuis une bonne minute. Je me reprends. Il n'est pas convenable de rester à l'admirer trop longtemps, même s'il y a peu de chance qu'il s'en rende compte seul. Je marche jusqu'à lui, curieux : dans le passé je ne l'ai presque jamais entendu parler, quelle timbre peut-il bien avoir aujourd'hui ? Je songe parallèlement que je ne dois pas être très avenant, les yeux encore cernés, l'air endormi qui persiste... En fait, tout bien réfléchi, je ne pense pas que ça ait une grande importance, le principal est dans la voix. Je prends un ton se voulant clair et amical, réduisant au maximum le volume de mes paroles pour ne pas déranger les autres étudiants.

---Hé, Luke. Je suis Abriel. Nous nous sommes... » Une hésitation trouble mon discours, je m'arrête in-extremis, me retenant d'utiliser le verbe voir. « … euh, nous étions présents au même cours hier. Donc, je suis désolé de te déranger mais j'ai oublié de noter quelles sont les sections que nous devons étudier... Tu pourrais me prêter ton bloc de données, s'il-te-plait ? »
Luke Kayan
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Une présence... Il la sentait, elle était là pour lui et sans voir Luke savait pertinemment qu'on l'observait. Pas difficile à deviner grâce à la Force et au calme des lieux. L'adolescent tourna la tête vers la grande allée centrale, le noir qui voilait son regard n'entachait pas ses yeux vairons qui bien qu'un peu trop fixes n'en étaient pas moins étincelants de curiosité. Le jeune homme avait quitté ses devoirs pour cette chasse poursuite bien plus intéressante et intrigante. Le "jeu" dura quelques instants puis l'aura se mit à bouger, venant vers lui et finissant pas s'exprimer. Se fiant à la voix le Hapan devina qu'il s'agissait d'une personne de sexe masculin, probablement un adolescent ayant déjà mué et à sa gêne, il avait failli faire la plus clichée des gaffes le concernant? Avec un sourire Luke leva la tête vers lui, semblant presque le regarder s'il n'avait pas eu les yeux un peu trop à gauche. Son oreille pour repérer l'endroit exact d'où provenaient les sons avait encore du travail à fournir pour le faire avec plus de précision encore.

-En effet, nous avons du nous rencontrer hier... Mais il y avait beaucoup de monde et je n'ai pas fais attention aux autres élèves, désolé.

Luke se rappelait plus ou moins Abriel en faisant beaucoup d'efforts, c'était difficile car son passage chez les Siths avait effacé de sa mémoire beaucoup de détails comme celui ci et surtout, le Hapan était à ce moment là un enfant très craintif, très renfermé et discret, il ne s'intéressait pas à son environnement et encore moins aux gens. Seul le soleil réchauffant son corps semblait le passionner. De plus Abriel n'était pas comme lui, il ne s'était pas fait remarqué en tremblant comme une feuille morte au contact du sabre-laser ou avec des prouesses étranges et méconnues concernant la Force avec qui il discutait allègrement comme avec une amie. Non Abriel était un garçon plus stable que lui, pourtant le Hapan finit par se souvenir vaguement de ce dernier, même sans l'image, c'était difficile mais encore possible à cause du temps passé ensemble qui n'avait pas été des moindres quand même... Et puis la Force liait les êtres qui apprenaient à lui demander, car comme disait Luke, on ne lui ordonnait pas, on lui demandait d'accepter les caresses, la danse, l'entraide.


-D'accord, attends, une seconde...


Le Jedi fouilla dans son sac et en sortit un datapad sur lequel il passa ses doigts. Une vois agréable et féminine quoique légèrement mécanique se fit entendre, elle renseigna Luke sur l'avancée de son programme jusqu'à arriver à "scan & traduction". Une lueur bleutée passa alors sur sa feuille recouverte de petits trous, le braille, la lecture avec les doigts...

Les données s'enregistrèrent et sur l'écran apparut les notes que le Jedi avait fait en bon basic, le garçon sortit aussi un enregistreur qu'il présenta à Abriel.


-Comme ça tu as les notes et l'enregistrement vocal du cours. Ah et on a des devoirs à rendre aussi. Bonne chance car c'est fastidieux, c'est à rendre dans une semaine mais j'ai déjà presque fini, je préférai m'y prendre tôt... Le droit des communautés minoritaires à être représentées et respectées sur les métropoles... Génial! Moi j'ai pris les Mon Calamari sur Coruscant et leurs problèmes pour installer plus de lieux aquatiques roches en oxygène nécessaires à leur survie... Je ne sais même pas à quoi ça ressemble alors.

Le jeune homme eut un petit sourire, puis il recommença à travailler, c'était un élève sérieux que les devoirs ne dérangeaient pas. Il avait connu pire comme torture que la rédaction d'un devoir. Généralement calme; l'adolescent avait beaucoup parlé déjà, enfin normalement mais pour lui c'était énorme. Enfin bon, il fallait bien qu'il compense, depuis qu'il avait quitté Josh parce que ce dernier était trop possessif et cachait un fond apparemment assez violent, le Jedi ne discutait plus. Maintenant s'en était fini du renfermement, des questions sur tout ce qui touchait à l'amour et son "anormalité", il voulait vivre un peu quoi! Mais bon il fallait encore le décoincer! Rien que d'avoir parler autant du devoir lui donnait honte, comme s'il avait envahi l'espace. Néanmoins curieux, le Padawan ne put s'empêcher de poser une question. Wouah, il donnait le change... Bravo Luke...

-Tu n'étais pas là avant, enfin je me trompe peut-être mais ton aura... Je ne la reconnais pas et même si nous sommes nombreux et que je ne connais pas forcément les personnes, je retiens la présence. Ton empreinte dans la Force était absente. Tu n'es pas obligé de me répondre, c'est juste comme ça, savoir si je me trompe.
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--L'absence de communication visuelle est tout de même frustrante. Par exemple, je suis actuellement en train de sourire, ravi de la volubilité inattendue du principal intéressé, mais il n'en sait certainement rien, bien qu'il me le rende gentiment. Faute d'être pratique, c'est un peu moins superficiel : la plupart des gens savent déjà si vous leur paraissez sympathique ou non avant même que vous leur adressiez la parole. Chez-lui, je suppose que l'amitié doit reposer sur des aspects plus subtils, à moins qu'il ne juge qu'à l'allure sonore. Je ne suis pas très fier de ma propre voix, qui est peu régulière sur les notes longues, pas suffisamment pour la rendre odieuse à l'oreille, mais assez pour m'empêcher de faire mélodieusement l'étalage de mes cordes vocales. Et les années ne semblent pas vraiment y remédier, je crains que ça ne soit pas du à la mue : on a un potentiel de chant ou on en a pas... De toute façon, le problème n'en est pas un, puisque je ne joue pratiquement que des instruments à vent, ça règle au moins mon médiocre avenir musical.

--La maîtrise de la Force de Luke m'impressionne. Je savais que chacun possédait une empreinte mystique, mais de là à reconnaître un individu standard, tel que moi, au milieu d'une masse de personnes semblables, ça me semble plus qu'infaisable. Alors sentir que dans ce grouillement, une présence manque ou non, c'est tout simplement inhumain ! Sa cécité l'a apparemment obligé à s'adapter de manière extraordinaire, à moins que ce ne soit son lien qui soit naturellement fantastique. C'est sans doute pour ça que je ne comprends pas une majorité de chevaliers jedis, ils y voient bien plus clair et plus profond que moi. Si les miralukas s'orientent grâce à la Force, je n'en ai jamais vu tenter une expérience pareille, ce qui ne veut toutefois pas dire qu'ils en soient incapables... Comme à l'habitude, plus je pense et plus je me rends compte que mon ignorance est toujours plus grande.

---Oh, moi je pense que je vais écrire quelque chose de consternant sur les balosars. Ils traînent tous dans les endroits sales du Coruscant et passent leurs journées à tenter de refourguer des bâtons de la mort aux jeunes. Mais ils ont le droit d'être respectés, bien entendu. Il y en a même qui réussissent à faire des études, alors ils deviennent ingénieurs pour les compagnies de raffinement des champignons de balos, et ils font exactement la même chose, mais à plus grande échelle... Ou alors politiciens, et ils s'assurent que tout ce petit commerce fonctionnent bien. Tss... »

--Ceci était plus ou moins une tentative d'humour, mais je crois que c'est à côté, et qu'en plus c'est de mauvais goût. Je dois dire que mon malaise face à ma propre race doit se ressentir parmi mes propos cyniques et désabusés, qui ont dépassé ma pensée. Je me sens obligé de me justifier de ces affirmations cruelles, légèrement gêné.

---Enfin, bon, c'est ce qu'on trouve sur eux. C'est le résultat d'une pression sur leur société surtout, ils ont pas plus de prédisposition raciale que les humains pour ça, il paraît. Généralement, c'est juste que ça se répercute sur les émigrés aussi, et donc du coup ils ont vraiment une réputation horrible. »

--Le genre de phrase qui aurait été parfaite accompagnée d'une splendide expression teintée d'excuse, mais je ne peux que constater mon incapacité à communiquer efficacement. J'attrape de ma main tremblante les consoles du padawan, et avec un merci, transfère les données sur mon propre bloc, puis je les repose bien à proximité de son espace de travail, pour être sûr qu'il les retrouve sans mal. Je chasse ma déclaration comme s'il ne s'agissait que d'un mauvais moment sans importance. Il a l'air plutôt avide de savoir ce que je faisais pendant le temps où, lui, avançait sur la voie du chevalier. Je m'applique à ne mettre aucune agressivité, ni même regret, dans mes mots, il faut accepter son destin après tout, je ne peux pas lui reprocher d'avoir mieux réussi que moi.

---Non non, rien de grave... En fait, je suis parti au corps agricole. On a pas tous la chance d'être l'apprenti du plus grand des maîtres jedi vivants, pas vrai ? Je distribuais des fournitures sur Manaan, pour tenter d'aider la population à se reconstruire une économie. Ils ont tout perdu là-bas. Enfin, je me suis fait attaquer par des selkaths, sans doute des affamés, enfin, c'était ma faute aussi... Tu sais, ils ont un poison sur leurs griffes : avant c'était un déshonneur pour eux de s'en servir, mais l'honneur n'a plus vraiment de valeur quand on meurt de faim. J'ai eu le droit à un repos du coup, pour une durée indéterminée. Je pense qu'ils sont pas trop pressés de me remettre sur le terrain. C'est maître Gordak qui s'est occupé de moi, il avait déjà eu affaire avec ces toxines. Tiens, d'ailleurs, c'est un Mon Calamari lui, et c'est quelqu'un de très gentil, même s'il fait peur à beaucoup d'initiés. Tu devrais peut-être lui poser quelques questions pour que ce soit un peu plus limpide. »

--Je croise les bras, et finalement, je m'assoie à ses côtés, prêt à me lever à tout moment si ma présence semble le gêner dans son travail. Paradoxalement, je le trouve légèrement frustrant, trop sage, trop calme, on a comme envie de le troubler, sans méchanceté, briser la mécanique impeccable de son étude et de sa personne en général. Ça ne serait pas très franc-jeu... Je relance plutôt un sujet qui m'intéresse du reste depuis un certain temps, et j'exprime dans le même temps un sentiment d'une stupidité toute personnelle.

---Tu étais au Temple pendant l'attaque ? J'ai pas pu en parler avec qui que ce soit, les maîtres ne sont pas très bavards là-dessus, ils évitent le sujet. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose, bien à l'abri à l'autre bout de la galaxie... »
Luke Kayan
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-Maître Don m'a prit sous son aile parce que j'étais plus fragile justement.

Le Jedi préférait rétablir la vérité. Lyrae avait aussi cru que c'était parce que Luke était exceptionnel que le vieux sage l'avait prit mais le Padawan ne le voyait pas ainsi. Peut-être se trompait-il mais leur première rencontre n'avait rien eu de glorieuse en tout cas. Le Hapan avait ce jour là prit peur pendant un énième cours de combat au sabre-laser et en souhaitant s'enfuir il avait ouvert la porte pour se cogner contre Saï Don, rien donc de formidable.

-Et même si c'est vrai, au moins à mes yeux, ne répète pas trop que c'est le meilleur. S'il nous entend ses chevilles vont enflées et il va être infernal pendant plus d'un mois.

Luke offrit un sourire à son camarade, enfin plutôt à un point décalé sur la gauche mais bon, on y était presque! Le jeune homme semblait juste regarder derrière le balosar. Ce dernier dit vouloir s'occuper de cette race, il utilisait l'ironie mais le Hapan ne fut bien sûr pas en mesure de faire le rapprochement. Toutefois il devina que quelque chose ne collait pas... Préférant ne rien dire, il hocha la tête et soupira légèrement.


-Merci pour le maître Mon Calamari, j'irai le voir mais sinon c'est vrai, tu n'as pas tort, certaines races portent beaucoup sur les épaules. Moi je suis Hapan, je ne sais pas trop en quoi réside la différence avec des humains mais... On les targue de monstres, leur histoire est si sombre en même temps, et leurs traditions cruelles avec les enfants. Ils les sélectionnent dès la naissance et tuent les difformes apparemment; Au début c'était un groupe de pirates qui a kidnappé des femmes, ils ont gardé les plus belles pour abuser d'elles, puis la tradition a "suivi", ils ont modifié la génétique, sélectionné, je trouve ça horrible. Mais bon, certains ne sont sûrement pas ainsi.

Luke trouva qu'il parlait beaucoup, heureusement sans plus d'émotions que nécessaires. Le jeune Jedi se sentait touché par la situation car c'était une histoire absolument affreuse, la beauté-qu'il n'avait jamais pu saisir par ailleurs.- née de la terreur et de l'horreur mais ça ne ressemblait pas aux soupirs d'une personne étant de cette race car Luke ne se sentait pas Hapan. Il était un citoyen d'Ondéron, tout simplement, un élève du Temple Jedi et que ses affinités pour sa race, sa fierté d'en faire partie était nulle. Forcément, sans la vue, de suite, un lien se perdait. Vint ensuite la question de la grande bataille au Temple. Luke sentit une boule se former dans sa gorge, il respira un bon coup et finit par répondre tout en tâtonnant légèrement pour retrouver son bloc de données puis en tripatouillant pour se donner contenance; il avait si honte...


-Je... Je n'y était pas. Les Siths m'ont enlevé et je suis resté à leur académie pour être converti... Ils m'ont pris parce que j'étais le Padawan du chef du Conseil en grosse partie et apparemment à cause de certaines capacités bizarres que j'ai toujours eu dans la Force. J'ai... J'ai su avant la grande bataille qu'ils voulaient piéger Maître Don pour l'éloigner, j'ai voulu me sacrifier pour qu'il n'ait plus de raison de quitter le Temple et que les Siths n'aient plus de monnaie d'échange mais... J'ai été lâche! Jusqu'au bout j'ai cru pouvoir m'en sortir seul, enfin presque et quand j'ai compris que non, je n'ai pas eu le courage de faire ce que n'importe quel Jedi devrait faire... Sauver les siens en acceptant de perdre la vie. C'était stupide, il y a eut énormément de dégâts, de blessés et de morts, des élèves ont été Kidnappés puis emmenés. Ensuite les Jedis ont contre-attaqué et récupéré presque tous les Padawans mais, beaucoup étaient dans un état déplorable avec une aura définitivement assombrie. Moi qui ait évolué la bas pendant plus d'un mois je crois, ce n'est pas facile tous les jours, je te le garantie. Ensuite on a fêté le "succès" de la mission, mais, je sais que si Saï Don n'était pas venu me chercher, il y aurait sans doute eu moins de vie de prises et moins de dégâts sur le Temple.


Abriel avait posé la question au bon moment car l'adolescent qui ne s'était jamais confié alors avait eut besoin de le faire maintenant, face à un inconnu qui pourrait juger en toute objectivité, juger la situation et aussi sa faiblesse... Cette honte qui le hantait. Le Padawan posa son crayon puis soupira, posant sa tête entre ses mains comme si celle-ci était soudainement très lourde.
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--Je me retiens de pouffer devant sa propre expression incongrue. Je suis rassuré, n'étant plus obligé de porter une attention extrême à la moindre évocation malheureuse. Je trouve du reste amusante la façon familière dont Luke parle de Saï Don, comme un individu empreint de défaut plutôt que comme le grand maître qui m'a toujours paru inaccessible; le vénérable qui me surplombait de son sage regard bleu, dans son fauteuil, entouré du reste du conseil; celui à côté de qui on se sent minuscule. Je suis pourtant bien forcé d'adhérer un peu à cette vision, simplement parce qu'elle est émise par quelqu'un qui le côtoie quotidiennement. Cette relaxe n'est pas de trop, car la suite de son propos est loin, elle, d'être drôle. Un sentiment de solidarité s'installe chez-moi quand il aborde le sujet de sa race sous un angle proche du mien... à la différence que lui n'a pas ma couardise, et n'hésite pas à s'en déclarer membre.

---Hm, tu sais, à ce niveau-là, il y a des races bien pires ! J'ai lu que les neimoidiens laissaient leurs enfants se dévorer entre-eux pour se sélectionner… Même les twi'leks... enfin, ils vendent leurs enfants comme esclaves... »

--Je perçois qu'il a besoin d'être rassuré, aussi je m'y applique aussi bien que possible. Le voir aussi accablé me pèse, presque physiquement. J'ai dû mal à supporter la prostration sur un visage aussi pur, j'ai quasiment envie de lui demander d'arrêter, et je vais même jusqu'à me demander si lui mettre une paire de claques ne réglerait pas le problème... Mais je ne suis pas sûr que ça passerait très bien. Alors évidemment, j'opte pour une solution largement plus pacifique bien que moins audacieuse, suivant la ligne de conduite qu'on m'a toujours enseignée, aussi loin que je m'en souvienne. Je passe ma main sur son épaule, pour tenter de stabiliser son état. Il ne manquerait plus qu'après le long soupire déchirant il se mette à pleurer, ce qui déteindrait invariablement sur moi... J'enchaîne directement sur un ton volontairement peu calculé.

---Hé, non non. Faut pas partir comme ça. Culpabiliser c'est reprouvé par le code. Tu n'es que padawan, ce n'est pas un hasard n'est-ce pas ? Et puis, regarde autour de toi... hum, enfin. » Je reprends, plus assuré. « Même certains maîtres sont incapables de s'imposer des contraintes simples comme ne pas avoir d'enfants. Tu as tout le temps de mûrir pour prendre les bonnes décisions à l'avenir. D'ailleurs... maître Don a marché dans leur... jeu lui aussi, c'est que ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose. Et puis, tu ne peux pas être sur qu'il n'aurait pas quand même cherché à te retrouver même si tu t'étais sacrifié, pas vrai ? Si quelqu'un a fait une faute, je pense que c'est lui, pas toi... Mais je comprends très bien sa réaction... sans juger, je crois que ne pas aller te chercher n'aurait pas été une chose bien. Tu devrais peut-être en parler plus avec lui, il est bien plus juste que moi... Il t'expliquerait ça très bien, j'en suis sûr. En tous cas, je suppose que, enfin, c'est sans doute stupide, c'est le point de vue de quelqu'un qui n'a jamais vécu ça... mais tu as peut-être tiré des enseignements de tout ça, non ? C'était pas trop dur, le, enfin l'académie sith ? Ils doivent être doués pour embrouiller les gens... »

--Je frémis à quand mon imagination commence à conjecturer toutes les atrocités se déroulant à travers ses murs, les conflits, les tortures, les meurtres. Les apprentis sith me paraissent soudain étonnamment proches des larves neimoidiennes, à s'entretuer pour le pouvoir, à fuir constamment l'appel de l'abîme... Y rester tout un mois doit être une épreuve affreuse pour un membre de l'ordre, laissé à la bonne volonté de ces sombres sadiques qui bafouent à chaque instant les valeur jedis. Je le secoue amicalement pour le réconforter, puis je retire mon bra. Afin de bien lui faire comprendre que ce sujet peut tout à fait s'arrêter là, j'esquisse une sorte de conclusion à mon grand discours, gavée jusqu'à l'écœurement de vérité générale.

---Tu as été très fort pour ne pas craquer pendant tout ce temps, plus que tu ne prétends l'être. Maintenant, il y a le passé, et il y a l'avenir, et comme on est pas dans un hololivre de science-fiction, la différence c'est que tu peux encore choisir de quoi sera constitué le deuxième, en te servant du premier. »
Luke Kayan
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-Quelle horreur ces Némoindiens... Après dur de dire, où s'arrête la normalité? Ou commence l'incorrect? Il y a tant et tant de races, tant de traditions qui passe par-dessus les lois internationales... Et pour le reste tu as peut-être raison oui, je devrais lui en parler mais il est très pris. Après tout c'est le chef du conseil, mais je conçois que mon maître ait beaucoup de choses à régler, le Temple a besoin de sa présence plus que moi.

Luke s'était reprit, la question suivante fit remonter à la surface des souvenirs... Des images qu'il s'était inventé avec les souvenirs qu'il avait du monde lorsque ses yeux d'enfants pouvaient encore le voir. Les couleurs étaient différentes, abîmées, ne jouant pas le bon rôle bien souvent, vétissant de rouge un visage ou de noir le soleil. Mais toutes ces teintes réinventées en fonction de ses peurs, désirs ou colères rendaient encore pire les images, elles prenaient un caractère en relief inédit et le jeune homme préféra fermer les yeux comme pour oublier alors qu'étant aveugle, ça ne changeait physiquement rien. Mentalement pourtant cela lui permit de chasser un peu son désarroi pour répondre au balosar sur un ton assez calme qui lui faisait honneur même si cela lui en coûtait beaucoup.

-C'était difficile oui, j'étais laissé libre mais je devais aller à tous les cours, on essayait de m'apprendre la haine. Là-bas les entrainements au sabre-laser sont réels, les lames sont réglées sur le maximum et il n'existe pas d'épées de lumière d'entrainement. Dans les couloirs les apprentis me reconnaissaient à cause de mon aura ou peut-être de mon physique si je le cachais puisqu'on m'avait laissé ma natte de Padawan exprès. Si le seigneur noir que j'ai aussi rencontré ne l'avait pas dis, ils m'auraient sans doute tué. Là-bas j'ai aussi vu un étrange Sith, un apprenti autrefois Padawan, je crois qu'il s'appelait Kaze... Oui c'est ça, il disait avoir choisi cette voie pour "découvrir", et on avait l'impression qu'il croyait pouvoir sortir de cette académie comme on sort d'une visite guidée dans un musée. Il voulait m'aider parce que ça l'amusait et qu'il s'ennuyait, c'était étrange, il avait l'air de diriger sa vie en fonction de ça... De l'amusement.


Luke avait bien senti la main d'Abriel sur lui, celle-ci se retira et le Padawan comprit qu'il n'était pas forcé de continuer. De toutes manières à quoi bon s'étaler? Le Jedi avait tout dit ou presque, ne manquait plus que la conclusion.


-Sinon oui, j'ai appris quelques techniques de combat assez utiles qui nous sont communes. Courageux? Je ne sais pas, c'était bizarre, dès que je me laissais aller au côté obscur je tombais malade tout de suite, comme si je ne pouvais pas supporter l'ombre. Maître Don dit que j'ai un lien spécial avec la Force, il ne sait pas si c'est à cause d'une puissance plus importante ou juste d'une différence de réception mais après tout quelle importance. Et toi, comment c'était là-bas? Je veux dire à part les blessures infligées, la misère. L'amitié a-t-elle survécu à la faim et le déshonneur? Tu as connu des gens là-bas et vous êtes nombreux à être envoyé là-bas? Je veux dire pas mal d'élèves restent sans maître un bon moment, mais ils restent quand même au Temple pour avoir des cours communs. Tu en avais là-bas toi?

Luke ayant été prit tout jeune par Saï Don, il ne saisissait pas tout le fonctionnement du Temple et avait mit longtemps avant de savoir que certains élèves étaient envoyés un peu partout. Le jeune Jedi ne remarquait pas non plus sa propension à la douceur qui "énervait" le balosar. Étrange comportement quand on connaissait son passé si noir pourtant, rien ne semblait capable de le corrompre. Sans doute parce qu'il en mourrait, avait-il donc du mérite à rester dans la lumière?
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Les deux padawanss commençait à ralentir leur débit de paroles pour retomber dans dans un calme plat quand un joyeux hasard les surprit. C'est ce moment que maître Gordak avait choisi pour passer dans la bibliothèque, presque en "tenue de combat", en tout cas prêt au départ. en s'approchant de l'accueil il salut le balosar d'un signe de têteavant de s'adresser à la réceptionniste. Le padawan lui indiqua la direction du maître -avant de se rappeler de l'inutilité de son geste- avant de donner à coup de coup à son acolyte en lui soufflant "hé regarde! voilà le maître Mon Calamari dont je t'ai parlé, tu devrais en profiter"

Hésitant d'abord, puis d'un pas ferme, Luke se dirigea vers le maître pour entamer sa discussion avec lui. Abriel ne pu s'empêcher de garder un oeil sur eux malgré le fait qu'il essayait de travailler. Mais attiré par les expressions des deux interlocuteurs et la longueur de leur discussion, il décida de les rejoindre pour s'intégrer à la conversation. Maître Gordak parlait d'un projet, il se préparait à un voyage sur Coruscant apparemment. Il devait apporter des fournitures médicales à quelques centres des quartiers "ex-centrés" de Coruscant ayant été touché d'une étrange épidémie affectant principalement les non-humains. Intrigué par le récit du vieux maître jedi, les jeunes jedis ne purent s'empêcher de lui proposer leur aide, prétextant qu'une sortie avec un maître serait le meilleur moyen d'assimiler leur leçon et de rendre un travail de qualité. La force de persuasions des deux padawans finit par avoir raison du Mon Calamari, qui mit pour seul condition l'accord de Saï Don.

Les deux padawans étaient fiers de leur coup mais il restait le plus important, convaincre maître Don de les laisser tous deux partir en mission avec le maître jedi...
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---Oh, le corps agricole, tu sais, ça n'a rien de bien spécial... mais je ne vois pas où il y aurait du déshonneur. Il n'y a plus beaucoup d'encadrement après les premiers mois, ça ne ressemble vraiment plus à des cours. On est plus laissé à soi-même, la plupart du temps... Je ne crois pas que ce soit une trop mauvaise expérience... Enfin, rien de comparable au travail des chevaliers, bien sûr. »

--Quelques histoires circulent depuis toujours sur des jedis ayant rallié le côté obscur, et je ne suis qu'à moitié surpris que Luke en ait fait la rencontre. Cela doit juste être très déstabilisant, encore plus que de se retrouver face à un apprenti sith. Si le fait qu'il ait appris des techniques de combat auprès des sith me glace d'avantage, je ne l'exprime pas, n'étant pas réellement curieux sur ce genre de choses. Cela montre tout de même une certaine évolution dans sa personne, lui que je n'aurais jamais imaginé être un combattant zélé. La tutelle d'un mentor me semble être vraiment très enrichissante pour un padawan, je ne peux ignorer mes regrets de n'en avoir jamais eu.

***

--Je suis en proie à une certaine satisfaction, alors que le vaisseau assigné à maître Gordak quitte le spatioport du temple. C'est un croiseur plutôt, capable en temps normal d’accueillir une vingtaine de personnes à son bord, mais la majeure partie de ses cales est actuellement occupée par des centaines bocaux opaques, empaquetés par vingtaine. La plupart des lots sont différents : à ce que j'ai compris, on ne sait pas exactement quelle est la maladie qui touche ces populations, et par conséquent quel remède fera le mieux l'affaire. C'est une dépense conséquente pour le temple, mais les services sanitaires de Coruscant ne s'étant pas alertés, il est le seul à s'intéresser au cas. Ce doit pourtant être une affaire inquiétante, pour qu'on y envoie un éminent jedi, et pas une unité du corps agricole. Le Mon Calamari était de plus un des guérisseurs les plus reconnus de l'ordre, comme il l'a démontré en s'occupant de moi à mon retour de Manaan. C'est un individu discret, qui malgré sa grande sagesse, n'est pas toujours aussi loquace qu'il pourrait l'être. Parti au poste de pilotage, il nous laisse, Luke et moi, dans la soute arrière, où il ne reste à vrai dire plus beaucoup de place. Le vaisseau secoue très légèrement, faisant s'entrechoquer de temps en temps des boîtes en plastacier : dès que nous serons sorti de l’atmosphère d'Ondéron, la tenue devrait être bien plus fluide.

--Pour moi, c'est une mission presque normale. J'ai déjà distribué des médicaments des dizaines de fois aux malades de la planète bleue, où les épidémies n'étaient pas rares, mais toujours les mêmes. L'eau, surtout, apportait, pour une raison qui reste encore à éclaircir, beaucoup de maladies, elle qui avait été une extraordinaire source de santé quelques années auparavant. Ce ne sera que la deuxième ou troisième fois que je mets les pieds sur Coruscant, cela m'a laissé un sacré souvenir. L'activité sans cesse renouvelée m'a toujours impressionné, de la même façon qu'un tel fourmillement de vie sur un seul et même monde a quelque chose de merveilleux. La force y est par contre particulièrement dense, et quelques uns de mes semblables m'ont confié qu'ils s'y sentaient un peu confus. Je crois en fait que ma nature de balosar y est pour beaucoup dans mon adaptation aux mondes pollués et surpeuplés, quand bien même je n'en ai pas l'habitude. En tous cas, je suis bien décidé à profiter du cadre plaisant pour apprendre à mieux connaître Luke. Je n'ai pas beaucoup d'occasion, à l'habitude, de me lier d'amitié avec qui que ce soit, tout juste des rencontres cordiales, alors je m'efforce de ne pas laisser passer les rares chances qui s'offrent à moi.

---Vous allez souvent sur Coruscant avec maître Don sans doute ? Tu, hm, arrives à te repérer dans les foules ? »

--Assis sur un strapontin, les bras sur les genoux, je ne vois de toute façon rien d'autre à faire que discuter encore un peu. Le voyage jusqu'au joyau des mondes du noyau risque d'être long. Mon esprit vagabonde, la maladie ne touchant pas les humains, je me demande ce qu'il en ait les espèces qui leur sont très proches comme les hapans.
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