Invité
Anonymous
"Je n'aurais jamais du faire confiance à un Hutt..."

Telle était ma première réaction lorsque j'atteignis la plateforme numéro 53. Le vaisseau, ou plutôt la poubelle volante qui était posée attirait la confiance comme un cadavre de wookie avarié ouvrait l'appétit. Autrement dit, bien peu. Cela étant, ce n'est pas comme si beaucoup de choix se présentaient à moi: peu de contrebandiers qui quittaient Nar Shaddaa se rendaient de leur plein gré sur Ondéron. Quand ils pouvaient éviter les jedis, ils ne s'en privaient pas. Quelque part, je les comprenais...

Je fis contre mauvaise fortune bonne mine, me dirigeant vers la passerelle. Je n'étais pas bien chargée: quelques vêtements de rechange dans un vieux sac, le sabre de feu mon Maître dissimulé dans une poche du long manteau qui était censé me faire passer un peu plus inaperçue, ainsi qu'une vibroblade et un blaster à la ceinture. Je n'étais pas la réfugiée typique, mais qu'importait: cette fois-ci je n'avais pas besoin de me dissimuler. Une fois n'était pas coutume.

"Merci de bien vouloir présenter passeport"

Le droïde de protocole servait interprète à un rodian typique de l'Echange. Je n'aimais pas ces types, mais jusqu'à présent les confrontations étaient restées marginales et ils n'avaient pas encore mis ma tête à prix. Je montrai donc le document que mon contact m'avait escroqué pour un montant faramineux de crédits. Le rodian parla dans son dialecte incompréhensible, ce que le droïde rapporta ainsi:

"Vos papiers sont en règle, vous pouvez donc librement embarquer. Bon voyage à bord du Nébula 300."

Le Nébula 300, ben voyons. Le vaisseau me faisait plutôt penser à une limace géante. Je montai à bord, cherchant une place acceptable dans l'astronef plein à craquer. Ce n'était pas très réglementaire, mais ce n'est pas comme-ci une quelconque autorité allait s'en inquiéter.

Je dus donc faire des coudes, avant de me trouver une salle un peu à l'écart des coursives principales. Je pris soin de bien m'encapuchonner et de m'emmitoufler dans le lin sombre de la cape. Je n'étais pas à proprement parler inquiète, mais ce n'était jamais agréable quand des lourdeaux me faisaient des avances. Je n'avais pas envie de casser de bras cette fois-ci, alors autant se prémunir. Une voix mécanique se fit alors entendre entre deux grésillements à vous percer les tympans:

"A l'attention de tous les voyageurs: le Nébula 300 va partir. Il est en direction de Dantouine et marquera l'arrêt à Onderon. Le délai estimé est de quatre jours. Veuillez rester dans l'espace réservé aux réfugiés où nous serons obliger de vous abattre. Attention au départ."

Joyeux...
Invité
Anonymous
"A l'attention de tous les voyageurs..."


"Attendez !"

- "Hey le Renard, tu vas où comme ça ? Il est au courant ?"

"Ouais, ouais, c'est lui qui m'envoie. Une affaire à régler sur Ondéron. Allez dépêche Narbok va décoller !"'

Si on faisait abstraction du côté urgent de la situation, il était difficile de tenir une conversation avec un rodian à l'haleine de bantha, même quand on parlait sa langue. Et Sonni "Le Renard" parlait beaucoup de langues, c'était un atout primordial dans le commerce, pas besoin de droïde traducteur long et chiant qui mettait si longtemps à s’exécuter qu'on avait le temps d'acheter un dictionnaire universel entre temps. Abréger la discussion était la meilleure solution pour le jeune homme aux yeux émeraude, s'il ne voulait pas finir par succomber à un manque d'oxygène potable. S'il pouvait supporter l'air nauséabond de Nar Shaddaa, subir l'odeur hideuse d'une bouche qui avait trainée on-ne-sait-où était une toute autre histoire, enfin bref...

Après avoir poser ses caisses (qui ne contenait rien d'autre que des jouets pour enfants et des pièces de droïde, naturellement) dans la soute du Nébula 300 qu'il connaissait comme sa poche, il prit place à bord du vaisseau, trouvant son bonheur dans une salle annexe à côté d'un Kitonak qu'il croisait souvent à la Cantina. Savoir qu'une Jedi faisait parti de ce vol l'aurait probablement pousser à détaler dans la seconde, bien heureusement, il n'était pas de ces personnes qui ressentaient la force et c'était tant mieux. Tout ce qu'il ressentait c'était l'argent qui l'attendait sur Ondéron et lui tendait ses jolis bras ! Et c'était bien suffisant.

Ses yeux croisèrent donc ceux de la jeune femme assise en face de lui sans savoir, se contentant de la contempler un petit peu avant de reporter son attention sur son voisin Kitonak, qui, contrairement à Telina, était vraiment laid. On aurait dit une plante moisie sur pattes. Le contraste était amusant et arracha un sourire à notre jeune contrebandier, qui engagea la conversation avec son voisin en claquant deux fois sa langue.

- "Oui, mais ça pourrait aller mieux, la guilde du commerce a mis une prime sur ma tête." répondit l'autre en Basic. "Des mecs de l'Echange m'ont obligé à quitter Nar Shaddaa."

"Ah, ouais, quand même..."

"En plus d'avoir une sale tronche, t'es dans la merde jusqu'au cou", aurait-il dit si son voisin ne mesurait pas 2 mètres 50 et ne pesait pas une tonne. Reportant son attention sur le reste des voyageurs plus loin, des types aux mines déconfites (il aurait tiré la même tête si osn l'avait chassé de Nar Shaddaa), ou des contrebandiers démotivés, Sonni revint s'attarder un instant sur la jeune femme, charmante il fallait l'avouer, emmitouflée dans sa cape comme une enfant, et lui posa une question toute simple et anodine, loin de se douter que sur un coup de tête elle pouvait dégainer son sabre laser et mettre fin à ses jours d'un seul coup bien placé.

"Vous voyagez seule ?"

Non non, ce sont mes parents là-bas, j'ai été adoptée par des reptiles qui ont décider de ne pas me manger. Ahh, faire semblant de s'intéresser aux autres, c'était tout un art. Quoique étant visiblement la seule femme du vaisseau, elle ne laissait pas indifférent le reste des passagers. Sonni lui s'ennuyait tout simplement, alors autant discuter avec un être dénué de cornes ou de tentacules...


( ^___^ )
Invité
Anonymous
Cela ne rata pas. J'avais pourtant été rassurée en voyant ce mélange entre un pachiderme, une taupe et un champignon prendre place à mes côtés. En général personne ne s'approchait quand il y avait un kitonak. Ils n'étaient pas les plus agressifs ni les plus dangereux des aliens que l'on pouvait croiser. C'était donc parfait pour passer un voyage un temps soit peu tranquille, entre les grincements sinistres qu'émettai une carlingue obsolète depuis un bon siècle.

Et pourtant on m'adresse la parole. Je levai les yeux, m'attendant à presque tout. Et pourtant je ne m'attendais pas à ce qu'un jeune homme, au visage plutôt agréable, soit la source de cette agitation. Si je n'avais passé les huit dernières années dans des histoires louches, principalement dans la bordure extérieure, je me serais demandé ce qu'il pouvait bien faire là. Pire encore, sa dégaine m'aurait probablement inspiré confiance.

Heureusement pour moi, j'avais appris que personne à Nar Shaddaa ne méritait la confiance, ni en un instant, ni en une vie. Lu' Wyana me trouvait cynique. Peut-être avait-elle raison...

"Oui, je voyage seule. Non je n'ai pas besoin de compagnie. Non je n'ai pas besoin non plus de crédits. Non je n'ai pas de crédits à donner. Oui je sais ce que je risque."

C'était typiquement le genre de réponse que je donnais il y a encore quelques mois. Il faut dire que les mercenaires, contrebandiers et pirates divers posaient rarement des questions appelant d'autres réponses. J'avais cependant arrêté, constatant que lorsque l'on cassait un doigt, un poignet voire mieux, un bras dès le départ, le reste du voyage était plus tranquille.
Invité
Anonymous
Notre renard fut secoué... Non pas par la réponse de la jeune femme, mais par le décollage du vaisseau auquel son voisin n'était visiblement pas habitué puisqu'il posa sa main gluante sur l'épaule de Sonni pour se tenir... Se retenant de vomir ou de réagir violemment, le jeune homme se contenta de s'écarter un peu et de montrer d'un geste de la tête les poignets qui se trouvaient derrière eux pour que le Kitonak s'y agrippe. La réponse de la jeune femme quant à elle ne surprit absolument pas notre protagoniste, on s'en doute. Elle ne provoqua qu'un sourire aussi amusé que faussement consterné alors que les jambes croisées, il l'observait, la tête nonchalamment retenue par sa main gauche, le coude appuyé sur l'accoudoir.

"Un simple oui me suffisait." murmura t-il dans un souffle tout juste audible.

Cette méfiance ne l'offusquait pas, même si à première vue il n'était qu'un jeune homme qui avait l'air tout à fait inoffensif, l'habit ne faisait pas le moine et la réaction de la jeune femme était légitime dans une navette qui partait de Nar Shaddaa... Un endroit peuplé de criminels en tout genre, et lui n'était pas tout blanc non plus. Pourtant il s'était calmé depuis son retour de Coruscant, mais son petit passé de brigand l'avait rattrapé... De retour à Nar Shaddaa, Sonni avait fait en sorte d'éviter tout ce qui se rapprochait de la guilde du commerce car il devait de l'argent à Tienn Tubb, un marchand connu, après une partie de pazaak qui avait mal tournée au Jekk Jekk Tarr.

Ils avaient quitté les docks et seraient bientôt loin de la planète, dans un cadre aussi vertigineux que le taux de criminalité de Nar Shaddaa ... Loin des tensions grandissantes entre les Hutts et l'Echange, loin de ses questions qu'il se posait sans cesse : quel camp allait-il choisir, entre d'un côté, ceux qui l'avaient adopté et offert un emploi dans la Cantina de Vogga, et de l'autre ceux qui l'avaient formé au sein de l'Echange, le faisant mûrir très rapidement au sein d'une société cruelle et sans pitié. Plongé dans les méandres de son esprit, il ne remarqua même pas qu'ils étaient désormais dans l'espace...Il sortit un papier de sa poche et commença à le parcourir des yeux... C'était la notice d'un droïde. Sans lever les yeux, il parla, et ses paroles s'adressaient à Telina étant donné que le Kitonak s'était endormi et ronflait comme un moteur de B-4R5...

"Je m'appelle Sonni, si ça vous intéresse."
Invité
Anonymous
La poubelle spatiale frémit un peu plus fort alors que nous quittions l'atmosphère de la lune. J'avais déjà parcouru l'espace sur tout un tas de vaisseaux plus ou moins récents et plus ou moins sûrs, mais les crissements irréguliers de la tôle avaient quelque chose de nouveau. J'avais vraiment perdu de l'argent et ce n'était pas le conseil des Jedi qui allait rembourser quoi que ce soit.

Le jeune homme me rétorqua que ma réponse avait été un peu plus complète qu'il ne l'aurait souhaité, avant de se débarrasser de la paluche encombrante de l'alien, non habitué aux épaves volantes.

L'astronef bourdonna violemment avant que ne survienne le claquement difficilement définissable de l'entrée en hyperespace. Nous n'avions pas explosé sur le coup, c'était bon signe. Peut-être arriverions nous entiers à destination.

Le seul autre humain de la cabine sembla un instant s'intéresser à autre chose, laissant le temps à mes pensées de se recentrer. J'avais depuis très longtemps perdu l'art de la méditation, trouvant toujours de quoi m'occuper sur un freighter de contrebande. Mais là je n'avais rien à faire, rien envie de faire même et les souvenirs de ma dernière rencontre avec Kareia revenaient sans cesse. J'avais toujours l'impression d'avoir son sang sur mes mains, de sentir son corps froid dans mon lit...

Le garçon m'arrache de nouveau à mes pensées, se présentant. Finalement un peu de conversation ne me ferait pas de mal. Rester fixée sur le passé ne m'avait jamais réussi.

"On m'appelle Telina. Qu'est-ce qui vous amène dans ce cercueil volant, Sonni?"
Invité
Anonymous
Si le Kitonak s'excitait tout seul à côté alors qu'ils entraient dans l'hyperespace il ne savait pas trop pourquoi, il y en avait un autre qui lui gardait un calme olympien dans cette ambiance surexcitée. Cette personne ? Sonni bien sûr ! Le jeune homme était, bien calé dans le vieux siège reculé contre le mur et lisait tranquillement un livre particulièrement épais nommé 'IG-2000, le bijou de Trillon Inc', tout en parlant à Telina sans trop lever les yeux, comme s'il pouvait faire deux choses à la fois... Vous l'aurez compris, le contrebandier mettait à profit ce temps calme pour s'instruire et élargir sa culture. C'est qu'en plus du temps qu'il passait en tant que serveur à la Cantina, il devait suivre des cours de pilotage et ce n'était pas tous les jours qu'il avait autant de temps pour ça... bien qu'en ce moment, il n'avait pas à se plaindre c'était un fait.

Mais bon, voir quelqu'un s'exciter sous son nez, ce n'était pas non plus le meilleur moyen de se concentrer et Sonni avait un mal de chien à comprendre ce qu'il avait sous les yeux. Pourquoi ce champignon sur pattes était si chiant franchement ? En plus les grésillements du vaisseau lui faisait presque mal au crâne, voyager en classe réfugié, c'était toute une épreuve. Heureusement il était habitué au bruit, il avait toute sa jeunesse du supporter les engueulades permanentes des chasseurs de l'Echange qui ne savaient pas ouvrir la bouche autrement qu'en hurlant. On n'avait pas idée d'engager ce genre de personne. Bien sûr, ce n'est pas ça qui le déciderait à quitter l'organisation, il n'y avait pas de meilleure carte d'entrée dans n'importe quel endroit digne d'intérêt, mais quand même.

L'ex gamin des bas fonds de Nar Shaddaa laissa un soupir lourd de sens passer ses lèvres quand pour la 15ème fois le Kitonak poussa une sorte de cri tonitruant comme si sa tête s'était arrachée. Tout ceci le fatiguait. Posant finalement son livre en ayant bien prit soin d'y glisser un marque-page, Sonni resta un instant les yeux fixé en direction de la fenêtre, avant de répondre à Telina. Joli nom.

"Cercueil volant... c'est le mot juste"maugréa-t-il l'air de rien devant le théâtralisme affligeant du Kitonak.

"Je vais sur Ondéron pour vendre un Hologlide J57, et vous ?"
Invité
Anonymous
Le dit Sonni se rendait sur Onderon pour vendre un droïde spécialisé en courses de podracers. Je n'étais pas extrêmement familière de cette discipline. J'avais bien entendu déjà assisté à des courses, qui étaient assez impressionnantes, mais en dehors de quelques paris perdus je ne m'étais pas intéressée plus que cela. Je n'avais jamais entendu parler de podrace sur Ondéron cela dit, ce qui me rendait dubitative quant à son histoire. Cela ne me regardait pas cependant et ne m'intéressait que peu au fond. Il me retourna ensuite ma question.

Pourquoi rentrai-je à Iziz après huit ans d'exil? Était-ce parce que mon ancien Maître était devenu un Jedi obscur par ma faute, par esprit de revanche, pour accuser le conseil ou au contraire pour apprendre la vérité? Je ne le savais pas moi-même, la seule certitude que j'avais étant que je m'étais décidée à y aller et que rien ni personne n'aurait su m'en empêcher.

"J'ai quelques comptes à y régler, avec d'anciennes connaissances."

La porte de la cabine s'ouvrit alors, deux hommes plutôt bien battis entrant dans les lieux en parlant d'une voix forte. Le plus grand des deux, probablement Mandalorien, croisa les bras tout en découvrant le blaster à impulsion qui pendait à sa ceinture. Le Kitonak parut assez mal à l'aise, tandis que le second gaillard, un petit nerveux, le regardait avec insistance. Il toussa alors bruyamment pour attirer l'attention, sûrement afin de racketter nos bourses.

Le snobant volontairement, je m'adressai de nouveau au vendeur de droïdes:

"Vous faîtes du podracing pour avoir ce genre d'hovercams, ou c'est purement pour le business?"
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn