Quelque part dans ce ciel infini, Aor’ashar avait sa bonne étoile rien qu’à elle. A moins que ce ne soit la Force elle-même, puisqu’elle s’étalait partout dans cette Galaxie, qui avait pris un intérêt particulier à suivre ses péripéties et usait de son omniscient pouvoir pour dégager les tortueux chemins de la vie où la gamine se retrouvait à poser les pieds. Toute fraîchement débarquée de la Bordure Extérieure, elle était arrivée après les combats qui avaient visiblement secoué, et les murs du Temple, et ses habitants. Juste dans les temps pour qu’on ait déjà bien rafistolé les cloisons et redonné un coup de propre au sol qui s’était reçu hémoglobine et autres matières organiques dont elle ne voulait pas connaître la forme et la couleur. Ce timing parfait lui avait aussi permis de ne pas faire partie de l’échantillon de jeunes recrues ponctionné par l’ennemi. Sans se réjouir du malheur des autres, c’était une grosse faveur du destin si l’on prenait en compte l’espèce de prédisposition génétique que semblaient posséder les Twi’leks à toujours finir dans le lot des rafles, enlèvements et autres séquestrations.
La fillette s’était donc pointée comme une fleur après le carnage et si elle ne se sentait pas concernée par le sort tragique des disparus, elle l’était déjà plus par la tristesse et l’inquiétude de ses nouveaux camarades. Elle avait pas mal servi de mouchoir et de doudou alien pour ceux qui rechutaient entre deux embellies illuminées d’espérance. Et elle ne faisait pas que consoler dans le vent, elle y croyait vraiment, que tout s’arrangerait au mieux. Pas pour tout le monde, mais ça, elle n’était voyante que pour jouer.

Aussi, le soir où à peu près tout ce que le Temple comptait d’âmes visionnait l’ultime bataille, l’apprentie dormait du sommeil du loir en période d’hibernation, roulée en boule dans ses draps. Fourbue par les exercices de la journée, elle se serait écroulée dans un couloir avant d’avoir pu atteindre le grand hall de toute façon. Ou aurait piqué du nez en pleine scène de mitraille spatiale et Aora n’aurait pas voulu qu’on pense qu’elle s’en tamponnait totalement le coquillard avec sa tenue de Padawan. Non, elle s’était même assoupie en croisant les doigts, chose qu’elle faisait toutes les nuits pour accumuler de la chance qui rejaillirait sur les héros motivés. Y faisait ça dans certain coin de la Galaxie et ça ne coûtait rien d’y croire. On était bien venu sauter sur son lit au beau milieu d’un rêve en braillant à la victoire. Elle s’était contentée d’un « Je le savais » et s’était retournée pour se rendormir. L’effervescence commencerait au réveil. Montée comme une bombe à retardement, la Twi’lek venait de recevoir le déclic pour laisser éclater l’euphorie. Elle ne tombait pas en différée puisque tout le monde continuait d’être content et pour célébrer toute la fine équipe qui leur revenait de loin on leur préparait une surpriiiise !

Certes, la jeune fille aurait tout de même mis plus de coloris et de fantaisie dans les tentures déployées un peu partout. Il est vrai que tout cela manquait de grandiose à ses yeux depuis toujours habitués à la débauche de biens. Surtout lors des grandes occasions, où on étalait sa réussite avec l’argenterie, les jolies danseuses, des excès de mets rarissimes et tout un tas de nectars capiteux qu’elle n’avait pas le droit de boire. Après, elle ne savait pas trop comment on accueillait des héros victorieux et ce n’était sûrement pas le même genre de fiesta à bien y réfléchir…Ni même le genre de l'Ordre. Tant pis, ils avaient tous des beaux sourires pour racheter ça et plusieurs d’entre eux avaient ressorti des habits moins conformes de leur placard. Il y avait même des gens à l’air important occupés à faire le piquet avec les civils et toute la troupe habituelle du Temple.

Massée dans un coin avec son clan de rases moquette, Aora tenait une petite banderole confectionnée par ses soins et ceux encore plus attentionnés d’une petite Dévaronienne en l’honneur d’un jeune garçon auquel la deuxième tenait beaucoup. N’étant ni l’une ni l’autre fortiches en Basic, la bannière s’ornait de fautes corrigées par des cœurs ( moches ) pailletés. L’heureux élu ne pourrait être que ravi. La Dévaronienne avait bien lustré sa fine couche de fourrure rougeoyante et sa consoeur Twi’lek portait un ensemble de soieries scintillantes qui rappelaient le trio chromatique étendu aux murs. Toutes deux formaient un ensemble très discret…

Les orteils de l'enfant gigotèrent dans ses petites chaussures brodées. Top, voilà les premiers ! Les piaillements aigus des deux gamines furent noyés par le rugissement de la masse. N'importe comment, elles s’étaient automatiquement mises à sautiller pour bien montrer qu’elles étaient contentes. Jusqu’à ce que la Dévaronienne reconnaisse le lauréat au prix ultime de la banderole à paillettes et file vers lui à la vitesse fulgurante d’un podracer pour la lui remettre. Aora ne put malheureusement pas voir à quoi il ressemblait dans le mouvement de foule créé, mais loin de se sentir sur la touche, ballottée aux quatre coins cardinaux, elle chopa la taille de quelqu’un au hasard. Câlinade gratuite juste parce que tout le monde le valait bien en cet instant. Et qu’elle était vraiment très heureuse aussi.

Parmi les acclamations, les rires, la bonne humeur générale inhérente à ce que les Jedi considéraient comme une bien belle victoire, au moins une personne détonait. Heureusement, cette personne était petite et plutôt introvertie et elle ne gâcherait pas la fête. Hélas, sa discrétion voulait aussi dire qu'elle passerait probablement inaperçue et que personne ne prendrait son mal être en compte.

C'était difficile pour Iki de partager l'allégresse de ses camarades. Il aurait bien voulu trouver de quoi être fier comme Sélène qui avait brillamment piloté, Elora qui s'était battu aussi bien qu'un Maître, comme Maître Caldin qui avait pris le contrôle du vaisseau... Lui pouvait juste se vanter d'avoir fui un combat alors qu'un camarade était en détresse face à leur ennemi ; d'avoir laissé libre cours à sa colère contre un jeune Sith provocateur ; d'avoir frappé en premier ; de n'avoir pas su empêcher ce même Sith de blesser gravement son meilleur ami ; de n'avoir pas obéi aux injonctions de rester au Temple.

Elkim, Tydjina, Lyrae allaient mieux. Les jeunots s'en sortaient bien, grâce à Lyhin't. Ils s'en sortaient même trop bien. Ils n'auraient pas dû s'en sortir si bien et Iki en était parfaitement conscient. Il avait besoin de parler et il ne voyait qu'une personne à qui s'adresser.

Les pieds trainants et les épaules relâchées, le jeune aldéraanien cherchait son Maître des yeux tout en tâchant d'éviter les regards ; accomplir les deux tâches simultanément n'était pas chose aisée, si bien qu'il ne trouva aucune trace de Lune. Se pouvait-il que le shistavanéen ait décidé de bouder la fête pour lui signifier son mécontentement ? Après quelques minutes de recherches infructueuses, Iki s'était presque décidé à demander directement des nouvelles de Lune à un chevalier resté au Temple quand un cri très aigu, qu'il reconnut aisément, fendit la foule pour le percuter.

Avant même qu'il n'ait eu le temps de dire "oh non", il se retrouva avec une banderole à cœurs roses dans les mains et des petits bras compresseurs rouges autour de la taille. Tout le monde était heureusement trop occupé à se remplir la panse ou se taper dans le dos pour les remarquer, lui et la dévaronienne. Si Tydjina était la colle forte, cette fille là était de la super glue. Comme il n'était pas brutal ni cruel par nature, il tâcha d'offrir à la gamine un sourire d'appréciation pour l'attention qu'elle lui portait, tout en lui signifiant que les alderaaniens avaient eux aussi besoin de respirer.

Elle lui lâcha la taille pour lui prendre la main qu'il avait de libre, et elle lui demanda de raconter tout ce qu'il avait vu et vécu sur le Tarkona parce qu'elle voulait tout savoir ! Lui serra les dents en levant les yeux sur la banderole avec son nom dessus : où était passé Elkim ?

Horus observait avec plaisir la réception avoir lieu à quelque distance de là. A peu prés tout le monde semblait content de se trouver là et de retrouver les siens, dans une débauche d'enthousiasme et de bonne humeur comme le temple jedi n'en avait plus connu depuis déjà trop longtemps. Après tout, le maître jedi avait suffisamment fait passé le message auprès des jedis prêts à accueillir les combattants de retour: aujourd'hui, on ne parlait pas des souffrances et des morts, des problemes et des dangers qui les guettaient encore, il y aurait tout le temps de s'en occuper plus tard. Aujourd'hui ne devait être qu'un jour de réjouissance et uniquement de cela, ils en avaient tous plus que besoin. Se libérer enfin l'esprit de tout le mal qu'ils avaient reçus, ne se fusse que pour un instant, et ne plus penser qu'a vivre le bonheur d'être toujours en vie. Les nouveaux héros du temple avaient ainsi été accueillis avec tout ce que l'Ordre avait pu mobiliser de bonne humeur et de chaleur, revêtant même pour une fois ses habits de lumière. Tout ce monde se réunissant alors autour du grand buffet soigneusement préparé par les cuisiniers pour passer un agréable moment autour de quelques mets était la vue la plus réjouissante qu'Horus pouvait espérer.

Et si le jedi ne s'était pas trouvé lui-même avec tout les autres pour participer à l'accueil, c'était tout simplement par quelques menues autres affaires l'avaient occupé assez pour l'empêcher là d'être là à temps. A savoir surtout des politiques qui s'étaient faits pressants pour rencontrer les maîtres de l'Ordre à peine de retour. Personnes auxquelles Horus avait offert un ferme déni fort peu diplomatique en leur intimant de revenir à partir de demain seulement s'ils voulaient traiter uniquement de telles affaires. Ce fut donc sous forme de coup de pied au fesses moral que l'homme en charge temporairement du temple jedi finit par coller tout ces enquiquineurs dehors. Le monde avait après tout tenu jusqu'à là, il pourrait donc souffrir que des gens méritants se reposent au moins une journée loin de tout ces tracas. S'étant ainsi assuré de ne laisser au temple que des personnes de bonne volonté et prêtes à fêter l'évènement comme il se devait,le maître jedi put enfin franchir à son tour les portes de la salle d'accueil.

Restant un bref instant sur le seuil, il observa une nouvelle fois les gens ainsi assemblés. Un instant, son cœur se fendit à la vue du groupe d'intervention de retour et à la perception de tout ceux qui manquaient par rapport à leur départ. Mais il chassa ce sentiment dans une partie de sa conscience pour l'instant, il l'avait après tout dit, ils ne devaient as penser à cela pour aujourd'hui...l'heure des disparus viendrait bien assez tôt.

Allant alors de l'avant, le jedi se faufila à travers la foule en direction d'une certaine personne qu'il avait remarqué sans mal. Au passage, il n'en salua pas moins chaque jedi de retour qui lui passait à coté d'une brève pression de sa main gantée sur leur épaule ainsi que d'un sourire chaleureux. A présent, il n'avait plus trop de mal pour se mouvoir normalement sans son bras droit, se servant de plus en plus de la Force comme d'un membre supplémentaire pour compenser. Force dont il se servit d'ailleurs pour décrocher tout d'un coup une certaine banderole brandie par des jeunes particulièrement enthousiastes et qui tomba du coup pile sur un Iki Seldon à l'air encore trop préoccupé. Horus lui lança d'ailleurs un clin d'œil complice pour bien lui faire comprendre d'où cela venait et pour quoi avant de continuer son chemin. Les enfants d'Ellana eurent quand à eux la chance de voir voler jusqu'à eux des petits toasts avant de se poser directement dans leurs mains. Saluant leur mère du regard avec reconnaissance, il rejoignit ensuite enfin celle qu'il avait prié pour revoir enfin, sa padawan Elora Faren.

Arrivant auprès d'elle, il s'agenouilla alors immédiatement et sans autre forme de procédé enlaça son apprentie de son unique bras restant, l'étreignant ainsi tout contre lui. Un lourd soupir lui échappa alors, ainsi que quelques paroles de soulagement, infimes signes de toute l'anxiété qu'avait connu le jedi durant tout ce temps.

La Force m'a donc exaucée, tu est enfin de retour.

Le maître jedi resta ainsi un moment immobile, tenant la jeune fille contre lui comme pour s'imprégner de sa présence, sentir à nouveau avec réconfort son esprit en contact du sien et la savoir en sécurité. Il ne voudrait plus la perdre pour rien au monde, une fois lui avait déjà amplement suffit. Il finit alors par se relever, posant alors sa main gantée sur la tête de son apprentie pour ensuite l'ébouriffer amicalement et lui faire perdre ainsi son air sérieux. Puis il l'entraina doucement avec lui en la poussant légèrement, souriant de toutes ses dents tout en la recouvrant entièrement d'un voile de Force apaisant. Sur le chemin qu'ils prirent à travers les autres gens, il lui adressa ces quelques mots emplis d'affection et de gentillesse.

Allez, essaye de ne plus t'en faire pour aujourd'hui seulement. A partir de demain, on aura beaucoup de choses à voir et à parler, mais pour maintenant au moins, repousse tout cela à plus tard et profite de la fête, on a préparé encore bien des choses pour vous, il serait dommage de ne pas en profiter. Il y a un temps pour tout, chaque chose en son temps, alors profite de l'instant présent.

Comme si cela suffisait à chasser toutes les idées noires de son élevé, Horus réalisa alors une pichenette de Force sur le front d'Elora avec un sourire avant de subitement la pousser en avant, droit devant un Luke Kayan jusqu'à là un peu trop à l'écart. Etant donné leur affection réciproque, se retrouver devrait faire du bien à ces deux là. Après tout Horus avait directement senti les troubles qui agitaient son apprentie, tout ce qui paraissait changer chez elle à peine depuis l'extérieur. Et il savait qu'il devrait y remédier tôt ou tard avec elle, comme avec lui-même. Mais pour l'instant, il voulait juste voir sa padawan sourire à nouveau et se sentir bien, l'espace d'un instant. Veillant ainsi sur eux à distance sans se faire trop insistant dés fois qu'ils voudraient se retrouver dans leur coin, Horus s'emplit de toute la bonne humeur ambiante et tacha de la redistribuer au mieux tout autour de lui. C'était bien la dernière chose qu'il pouvait faire en tant que gérant suppléant du Temple.

La Togruta avait passé une partie de son voyage à l'infirmerie, non pas que les droïdes de soins de soient pas efficaces, car ils faisaient bien leur travail, mais pour être présente auprès des patients. La salle de soin n'était pas qu'un lieu où les maux physiques étaient réparés, mais également un endroit où le cœur devait pouvoir trouver du repos et un refuge. Les intelligences artificiels savaient parfaitement recoudre, injecter les bons produits ou calculer le temps que devait être plongé un corps dans une cuve de bacta, leur programmation était toutefois limités. Ils avaient été dotés du minimum de paroles pour pouvoir annoncer leurs diagnostics et les prescriptions, pas plus. Lyhin't passait donc au milieu des patients en oreille attentive pour ceux qui le souhaitaient ou pour améliorer les qualités du soin par de petites attentions plus personnelles. Elle avait également donnée des conseilles et discuter avec ceux qui l'avaient souhaité pour les soulager moralement.
Dans le flot qui passait à l'infirmerie, il n'y avait pas que les blessés, il y avait également les proches. Cette guerre les avaient également durement touché et la togruta leur avait également apporté son soutien, du moins pour ceux qui se laissaient approcher. La Dame ne forçait pas aux confidences, ce serait inutile. Le chevalier savait que certains ne pouvaient se confier qu'à des personnes en particulier et elle respectait cette manière de penser. Elle était une aide pour qui le souhaitait et qui venait la voir, il n'était en aucun cas question d'agresser autrui en le forçant à parler.

Une annonce fut faite dans le vaisseau quand ils furent à l'approche du temple. Un sourire se traça sur les traits de Lyhin't: qu'il était bon de rentrer chez soi.
La Dame rentra dans une salle à l'arrière de l'infirmerie pour y trouver un jedi, parlant à un hologramme. La Togruta lui annonça l'arrivée du vaisseau et qu'il était temps de laisser le mort se reposer. Le chevalier la regarda avec douleur et reconnaissance; Il avait put parler à son padawan, s'excuser auprès de lui de ne pas l'avoir sauvé. Le chevalier Na Tae s'avança vers l'homme d'âge mûr, qui avait d'autant plus honte de la mort de son disciple, qu'il n'était lui même que peu blessé. La jedi posa ses mains sur les épaules de son confrère.

« Il vous a pardonné, alors revenez vers les vivants. »

Le ton était doux et ferme. Il n'y avait pas de place pour le doute. Ce padawan avait rejoint la force, il était parti pour un autre voyage et savait à présent bien plus de choses qu'eux. Il était probablement trop jeune pour cela, c'était regrettable, mais c'était ainsi. Il fallait pleurer pour lui dire au revoir, il ne fallait cependant pas que ces larmes durent éternellement.

« Vous trouverez le chemin de la rédemption, mais pour ce faire, ne vous laissez pas abattre par votre peine ou votre honneur bafoué. »

Tous les jedis connaissaient le prix de l'erreur et celui-ci était généralement très lourds. C'était une part leurs devoirs et leurs missions qui voulait cela. Ils tentaient de faire au mieux, leur nature ne les portaient malheureusement pas vers la perfection et ils ne pouvaient pas être en permanence sans défaut, sans reproche et sans faute. De ces échecs, ils devaient apprendre à se relever, en tirer les conclusions pour que cela ne se reproduise pas. Une fois le malheur abattus, une seule chose importait, comment en tirer les bons enseignements, en exploiter le maximums pour l'apprentissage, pour que tout ceci ne soit pas vain. Une tension sembla s'échapper des épaules de l'homme. La tristesse ne quittait pas son regard, son dos apparut cependant moins voûté. Il remercia une dernière fois le Dame avant de quitter la pièce.
Lyhin't se dirigea vers l'appareil au sol, qui diffusait toujours le portrait du jeune corps. C'était un petit hologramme de couleur bleue avec de multiples fleur gravées dessus. Ces plantes étaient celles utilisées par les Togruta lors de leurs rites funéraires. Le chevalier reprit ce qui lui appartenait. Elle avait rentré dedans tous les noms des chevaliers, padawans ou maîtres jedi morts depuis ses quinze ans, l'année ou sa mère avait péris. Elle avait fabriqué ce petit ensemble basique avant son premier sabre et cet hologramme avait été un pallier dans son apprentissage, aussi bien du point de vu technologique, que spirituel. La Dame ne vivait pas avec les morts, elle vivait pour les vivants, il ne fallait cependant pas que les premiers tombent dans l'oublies ou ne soient pas honorés.

La surprise préparée par le temple la fit sourire et elle applaudit avec d'autres maîtres et Jedis en remerciement. Non seulement tout était rebâti, ils avaient aussi trouvé l'énergie pour organiser une fête à leur retour. Ils étaient revenus, pas tous, mais la plupart. La Togruta trouvait que c'était une bonne idée pour détendre les différents protagonistes. Ils avaient vu assez d'horreur et connu une sombre période, se détendre leur ferait du bien. Tout le monde ne semblait pas de cet avis, vu les têtes que tiraient certains, comme Iki et Elora. Lyhin't s'inquiétait pour les padawans qu'elle avait récupérés sur le vaisseau Sith, elle ne pouvait cependant pas faire plus pour eux. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas, c'était qu'elle n'était pas la bonne personne.
Un sourire passa sur les traits quand elle vit Maître Vahalor enlacer sa disciple. Comment avait-elle put passer à côté du sujet d'inquiétude d'Elora. Les deux auraient probablement encore à parler sur bien des points, mais vu l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre, ils surmonteraient sans les terribles événements. Ils avaient l'air de bien se comprendre et une lueur amusé apparut sur le regard de la Dame, quand le maître poussa sa disciple vers le disciple de maître Don. Il n'était pas bien compliqué de deviner quel point communs avait pus rapprocher ces deux derniers.

La togruta détourna les yeux de la scène, il n'était pas question de jouer les commères. De plus le bras manquant de Maître Vahalor donnait envie au médecin qu'elle était, de le traîner à l'infirmerie pour lui faire une prothèse pour le bras. Ils en faisaient des biens et rapidement en plus. Si l'homme avait choisi de ne pas en faire une, il devait y avoir une raison. Ce n'était cependant pas le moment de se laissait emporter par ses instincts de soigneuse.

La Togruta étant ce qu'elle est, elle ne put s'empêcher de regarder du côté du jeune Seldon, qui semblait perdu et en quête d'aide. La Dame se dirigea vers lui, pour l'aider avec sa petite fan et voir si elle pouvait faire un peu plus pour cet enfant. Il avait l'air encore rudement éprouvé par ce qu'il avait vécu.
Le chevalier Na Tae se dirigeait vers lui quand elle fut interceptée par un joli paquet violet. Par réflexe la togruta récupéra l'enfant et empêcha la jeune Aor'ashar de tomber. Ses yeux se levèrent bien vite pour voir les auteurs de la bousculade: Deux impatient se précipitant vers le buffet. Lyhin't se redressa, les fixa intensément dans le dos et envoya une légère vague de force pour qu'ils se retournent. Une fois certaine de leur attention, elle répondit à leur interrogation muette.

« les fêtes ne doivent pas faire oublier les manières. Quand vous bousculez une personne, il y a des excuses à présenter. »

Les jeunes gens ne semblaient pas ravis de se faire reprendre pour ça, cependant ils s'excusèrent. Ce n'était pas fait avec la meilleure bonne foi de l'univers, il fallait bien que jeunesse se fasse. La Togruta reporta son attention sur la petite Twi'lek, pour lui demander avec gentillesse.

« Vous n'avez rien? »

Ses bras encerclèrent une taille gracile de jeune fille qui lui retourna un sourire. Et si la première impulsion de la novice était de tout naturellement continuer l’échange de bons sentiments en faisant de même, sa mimique gentillette se pétrifia à mi-chemin du résultat ambitionné. Elle était tombée sur une mutilée de guerre ! La jeune Twi’lek ne voyait pas d’autres raisons pouvant expliquer qu’on se couvre les yeux en plein méli-mélo grouillant. A part pour jouer au trappe-trappe aveugle, mais la Padawan humaine n’avait pas ausculté son visage de ses mains afin de découvrir l’identité de la câlineuse. En y réfléchissant, les Jedi un peu plus confirmés devaient avoir un sacré avantage à ce jeu-là rien que pour éviter les obstacles et attraper les cibles mouvantes grâce à leur meilleure connexion à la Force. D’ailleurs son aînée n’avançait pas à tâtons parmi la foule, n’ayant pas plus l’air de jouer que d’hésiter sur la direction à prendre. L’expérience lui laissa un sentiment étrange.

Momentanément figée au milieu de la mêlée générale, la fillette ne tarda pas à être dégagée de ses méditations et de sa place. Expédiée sur le côté avec une exclamation de surprise, elle chercha à retrouver son centre de gravité à l’aide de ses lekku, mais penchait déjà trop pour reprendre son axe perpendiculaire avec le sol par ses propres moyens. Elle lança une main au jugé espérant réaliser une bonne pioche et accrocher de ses griffes un avant-bras musclé, un bout de quelque chose qui lui permettrait de rétablir son équilibre et de se remettre bien droite sur ses quilles qu’on venait de faucher. Sa poigne étreint le vide. Un coin de son cerveau, très engagé dans la lutte pour la stabilité et peu décidé à laisser faire les lois de la physique, remarqua la glorieuse banderole dans les pattes du nominé Iki Seldon et nota amèrement qu’elle aurait fait une prise idéale. Trop bête que le jeune monsieur fût si loin. Pourquoi ne pouvait-il pas être son héros à elle aussi ? Il devait lui rester assez de tissu et de truc brillant pour lui fabriquer une médaille.

Sa détresse de trois interminables longues secondes prit fin lorsqu’elle sentit que sa chute s’arrêtait et s’inversait. N’étant pas suffisamment grassouillette pour rebondir et ne ressentant aucune douleur irradier d’aucune partie de son anatomie, c’était donc que quelqu’un l’avait rattrapé au vol. Une femme déterminée à enguirlander les responsables de son plongeon, ce qu’Aora trouva gentil mais un peu dur. Ne pas être étalée comme une crêpe la rendait magnanime. C’était normal que dans la liesse des retrouvailles on ne fasse pas très attention. Son regard clément cadra l’objectif des deux bulldozers et tourna à l'orageux. Quoi ?! On la piétinait pour des petits-fours ? Ah, mais oui, des excuses ! Et ils pouvaient s’estimer chanceux ! Si la native de Ryloth avait été celle dotée de supers pouvoirs, elle les auraient expédiés tête la première dans un bol de mélasse, ces pignoufs malappris ! Ils y auraient goûté encore plus vite comme ça.

Bras croisés, la demoiselle attendit ses excuses qu’elle accueillit d’un petit hmm ! dédaigneux. Relevant ensuite sa frimousse pour remercier la dame, on pouvait discerner quelque chose d’un peu surpris dans son expression. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait le plaisir de détailler un Togruta des pieds à la pointe des montrals. Elle avait d’abord pris les représentants de l’espèce pour des Twi’leks insolites venus d’un lointain coin de montagne en s’émerveillant des zébrures et motifs tribaux sur leur peau. Ce qui l’étonna vraiment c’était l’usage du "vous". A la maison, il n’y avait que les esclaves et les serviteurs pour vouvoyer, la majorité des grandes personnes la tutoyait. Le vouvoiement était toujours la marque de politesse des moins favorisés envers la fille d’un homme plus riche qu’eux quand elle-même disait "tu". Mais même si la Jedi avait un air qui lui sembla d’emblée familier, comme une douceur maternelle restée sur Ryloth, elle ne s’entendait pas du tout lui parler comme telle. Elle n’avait peut-être pas tout saisi de l’emploi des deuxièmes personnes du singulier et pluriel en basic.

-Non, rien du tout. Merci pour m’avoir verticalisé madame…Maître.

Le premier terme d’adresse lui semblait toujours le plus normal.

-Bon retour dans votre Temple. Vous avez bien aplati l’ennemi, dit-elle de façon désinvolte en écrasant une masse entre ses mains puis en envoyant le frisbee imaginaire au loin avant de reprendre toute empressée, Vous, vous avez combattu comme un homme ?

Dès qu’on en venait à se mettre des peignées avec des armes, on quittait la prise de bec des femelles pour l’art de la guerre des mâles. Comment une femme pouvait se débrouiller dans un domaine exclusivement masculin qui était d’aller massivement et méthodiquement boxer les méchants d’en face l’intéressait grandement. Elle savait bien que des peuples mettaient leurs femmes en première ligne de la bataille, elle y croyait mais un peu comme une légende, exagérée en plus. Des exploits en toc d'holovid. Le sabre laser, l’entraînement, c’était des jeux de garçon pour elle et l’enfant ne s’imaginait pas du tout devoir s’en servir pour de vrai un jour.

Saphira était heureuse d'être revenue au Temple Jedi mais, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir d'avoir été faite prisonnière si facilement. Elle salua quelques amis mais, elle ne pouvait pas se départir d'un sentiment d'échec de sa part. Elle n'avait pas pu aider les autres et elle s'en voulait affreusement pour ça.

C'est pour ça qu'elle avait décidé de s'entraîner encore plus durement. Afin que, plus jamais, elle n'ait à endurer ce genre de situation. Enfin, jamais était un grand mot. Qui sait ce que l'avenir réservait? Mais, elle ne se ferait plus avoir aussi facilement. Elle regardait les autres célébrer la victoire mais, pour elle, cette victoire avait un goût amer. Beaucoup trop de monde avait perdu la vie. Son enfance n'avait jamais été rose mais, elle avait toujours acceptée difficilement les morts violentes.

Elle était donc en retrait dans la salle. Elle voulait fêter mais, son esprit n'y était pas. Elle soupira et quitta la salle pour rejoindre le centre d'entraînement. Son entraînement commençait là, maintenant. Elle ne se ferait plus prendre au dépourvu de la sorte. Elle entra dans la salle et prit son sabrelaser. Elle l'avait heureusement pu le récupérer. Ça aurait été vraiment nul de le perdre alors qu'elle venait à peine de le construire. Mais, elle se demandait si elle le méritait vraiment. Elle ne s'était pas vraiment montrée à la hauteur pendant l'attaque. Ni pendant la suite.

Elle commença alors son entraînement au sabre. Elle continuerait à pratiquer jusqu'à ce que ses muscles demandent grâce. Et pousserait ses capacités jusqu'à leurs limites. Elle ne voulait plus se permettre les erreurs qu'elle avait commise pendant l'attaque du Temple.

Le Twi'lek tourna ses yeux bleus vers elle. La Dame avait empêché une bien jolie demoiselle de tomber. Bien que les traits infantiles de son visage trahissaient encore sa jeunesse, il ne fallait pas être devin pour deviner que la petite ferait tourner bien des têtes plus tard. En attendant, il ne saurait pas de mauvaise augure de lui apprendre un peu de modestie. Il y avait un peu trop d'arrogance dans la mimique de la padawan et sa rebuffade contre les fautifs. Elle ne devait cependant pas être là depuis bien longtemps, car elle n'avait pas parlé du temple ou du notre, mais du votre, comme si elle n'appartenait pas à l'ordre des jedis. Avec le temps, l'habitude viendrait très certainement et elle finirait par considérer le temple comme sa seconde maison et l'ordre comme sa nouvelle famille. De même, l'enseignement des jedis lui apprendrait à être un peu plus humble.

Un sourire passa sur les traits de la Togruta alors qu'Aora lui assurait qu'elle allait bien. Une lueur amusée passa dans son regard quand elle s'embrouilla dans les titre et un rire faillit lui échapper lorsqu'elle parla de se battre comme un homme. La bataille n'était certes pas le point fort de Lyhin't, mais elle connaissait suffisamment de femme forte pour changer l'avis de la gamine sur le sujet.

« Merci pour l'accueil, c'est gentil. Pour les récits de combat, je ne suis pas la mieux placée, mais l'essentiel et que le maximum des jedis soient de retour. »

Le but était plus de sauver des vies que d'écrabouiller du méchant. C'était cependant le second point qui avait l'air de plus intéresser sa jeune interlocutrice. La Togruta allait tout de même lui donner quelques éléments de réponses, pour satisfaire sa curiosité et lui montra une humaine rousse en pleine discussion avec une petite brune, prêt du buffet. Les deux enfants de la maître Jedi étaient encore entrain de s'empiffrer. Lyhin't n'était pas favorable à ce que les Jedi fondent leur foyer. La première leçon donnée aux enfants qui arrivaient ici, était justement qu'il fallait oublier sa petite famille, pour en former une bien plus large. Qu'il fallait faire attention face à l'amour exclusif et passionnel, qui risquait d'obscurcir le jugement et opter pour un sens bien plus large et posé pour l'affection et la notion d'aimer. Avoir une famille et des enfants était à l'opposé de ces lignes là. Amener ses enfants était en contre point total avec ces points fondamentaux, qu'ils enseignaient et dont ils devaient être l'illustration. Il semblait pourtant cruel de séparer définitivement une mère de ses enfants...Cet acte assez barbare, ils l'accomplissaient pourtant, à chaque fois qu'il ramenait un jeune au temple. Ce paradoxe n'était cependant pas le sujet de la discussion.

« Maître Caldin pourrait sans doute t'en raconter d'avantage, c'est elle qui a prit le pont principal du tarkona et a porté le coup final au Sith par son action Quant à sa padawan, la plus jeune à côté elle, elle s'est illustrée au cours de la bataille spatiale, apparemment, elle ne pilote un vaisseau comme personne. »

La Dame se retourna vers la petite. Elle ne lui avait montré que des femmes pour bien lui montrer que les batailles n'étaient pas un domaine réservé qu'aux hommes. De plus, elles faisaient partie des principales figures victorieuses de ce combat, qui avait une tête d'affiche bien féminine.

« Je te conseille au moins de retenir le nom de maître Caldin, car elle fait partie des membres du conseil jedis, ceux qui dirigent le temple et l'ordre. »

Il n'y avait nul orgueil ou fierté dans sa voix, juste le petit conseil bonus, donné par une plus âgée. La Togruta songea brusquement qu'elle était peut-être entrain de noyer la gamine sous une avalanche d'informations, sans lui avoir donné le minimum.

« Au fait, je suis le Chevalier Na Tae. Je fais plutôt partie du groupe des soigneurs que des combattants. Quel est votre nom? »

La Twi'lek lui était totalement inconnu, mettre un nom sur ce visage ne lui semblait donc pas de trop.

Ah, chic ! Madame Jedi avait l’air d’être de bonne humeur pour parler. Assez décrispée pour lui faire des jolis sourires, sans pli au menton annonçant le gros sanglot qu’elle devrait éponger sur sa tunique. La petite n’avait tout simplement pas la bonne tenue pour jouer les tire-jus et sérieusement, un coup pareil, elle serait capable de pleurer aussi sur des gus morts qu’elle ne connaissait même pas. Parce qu’elle l’aimait bien la madame. Et qu’Aora avait gardé ce mimétisme empathique qui faisait la terreur des nounous : un marmot qui braille et c’est le déluge dans la pouponnière. Le petit bout de demoiselle était juste plus sélectif. Heureusement, vu le nombre de misères dans l’univers. Si elle se mettait à chouiner à chaque fois qu’un monsieur l’inconnu ravalait son extrait de naissance on aurait pu reverdir Tatooine et Sriluur avec ses larmes. Probablement qu’elle n’aurait déjà plus d’yeux. Liquéfiés. Et elle les aimait bien, ces grands globes. Qu’elle fixait présentement sur son interlocutrice en essayant d’attraper le maximum de mots avec ses petits cônes auditifs. Aor’ashar affichait du coup un visage plus concentré qu’impressionné, le temps que les informations fassent leur chemin entre les différentes étapes. Écoute, traduction, compréhension, réaction.

Oui oui oui, bien sûr, c’était bel et bien bon que le gros des troupes soit revenu à peu près indemne et que peu d’individus ce soit perdu au loin dans l’espace, parfois dans un au-delà encore plus loin. Le mieux c’était même de ne pas partir du tout, mais ça…on s’y attendait un chouia quand on était censé être l’allégorie vivante de la protection de tout ce qui est juste, jusqu’au sacrifice. Ceux que ça gênait pouvaient toujours faire arroseurs de plantes en pot, parents d’une famille nombreuse pour garder le côté sport, ou encore coiffeur, en faisant attention de ne pas rater la permanente du wookie colérique. C’était très bien aussi.
Et pis en même temps, quand on jetait un coup d’œil à l’artillerie lourde Jedi, fallait pas s’étonner que des malveillants de tout poil se croient permis de s’inviter jusque dans la place pour saccager et faire leur petit marché. C’était réussi, la future padawan était abasourdie, mais pas vraiment pour la bonne raison. Ces femmes que la Togruta lui montrait n’arrivaient même pas à l’épaule de son père, comment pourraient-elles faire peur au point de tenir des hargneux purs et durs en respect ? Le B.A BA d’une bonne prévention c’était de mettre au poste des endurcis capables de se donner un air fatal du style « Un seul pète de blaster sur mes murs d’enceinte et je rase ta cité ».

Bon, si niveau sécurité elles ne payaient pas de mine, dans la pratique c’était déjà plus brillant. Celle au pelage cuivré avait vraiment fait un truc génial, même si le trophée rapporté était particulier. Ici l’imagination de la jeune Aora représentait un maître Caldin occupé à démonter le pont du Tarkona, boulon par boulon, tout en renvoyant les tirs à l’envoyeur au sabre laser. Marrant ce nom, Tarkona. Sur sa planète il s’agissait d’un clan que beaucoup qualifieraient de primitifs, arriérés, et chez les Sith c’était un gros vaisseau de combat. Elle ne savait pas lequel mettait la honte à l’autre.

-Waow ! C’est…bizarre !

Bizarre de transposer des scènes de fiction prises dans des films sur des personnes bien réelles. Ça ne lui donnait pour autant pas une vocation de foudre de guerre et elle préférait que les hommes continuent de s’y coller. A part le pilotage de vaisseau, ça devait être drôle ça ! Enfin, des humaines allaient mourir au combat, mais les humains faisaient n’importe quoi, n’importe où. Et ce n’était pas parce qu’on posait son arrière-train sur un siège au Conseil qu’on était forcément si important. Ou si ? Il n’y avait pas d’influence cachée dans l’Ordre Jedi et tout le monde était ce qu’il avait l’air d’être ? Pourtant maître Caldin elle-même n’avait pas l’allure d’un général des armées. Hum…

Un lek oscilla vaguement d’avant en arrière pour signifier qu’elle imprimait bien tout et son visage pensif s’illumina vite lorsque "madame maître" se présenta. Un instant la Twi’lek s’imagina revenir à Kaajdra épinglée avec un badge Chevalier Shar. Outre le fait que séparer son clan de son prénom sonnait totalement étrange pour décliner son identité, elle était sûre de tuer de rire une bonne partie de sa famille avec ce gag. On lui pincerait une de ses bonnes joues en lui disant qu’elle avait toujours été très marrante et on prierait le Chevalier Shar de bien vouloir faire léviter ses fesses jusqu’à table, il y avait du filet de rycrit en sauce fourré avec la crème de champignons qu’elle aimait bien pour son retour. Il lui manquait peut-être encore quelques centimètres pour être aussi majestueuse que sa vis-à-vis quand elle annonçait son titre.

-Je suis contente que vous êtes rentrée pour que je vous rencontre Chevalier Na Tae. Mon nom à moi est Aor’ashar. Je m’acclitimate au Temple un peu cassé. Ça aurait été bien qu’on attrape le Tarkona en entiers. Pour mieux reconstruire le Temple, on aurait pu traficoler quelque chose avec le grand vaisseau.

Un dancing. Avec les fonds générés par le Tarkona Club ils auraient pu rajouter deux/trois dorures ici et là, acheter des draps moins épais et transformer une salle en piscine de boules multicolores. Avec de supers toboggans à loopings. Mais bon, on ne lui avait pas appris à cracher dans l’assiette dans laquelle elle mangeait. C’était bête et dégoûtant.

-Le pont c’est bien quand même. C’est pour faire le chemin entre Iziz et ici ?

Une alternative à la navette si on voulait faire une petite promenade sans risquer la jungle. Soudain, elle eut une idée subite tout aussi valable que de recycler le vaisseau Sith en discothèque. Les lueurs de l’inspiration avivèrent son regard d’une clarté intense tandis qu’elle affûtait vite vite son lexique basic pour expliquer le tout.

-Chevalier Na Tae, vous êtes guérisseuse , vous pouvez ramener des choses perdues : bras, yeux ?

Et la tête…alouette.

Dire que Saphira avait été surprise de la soudaine apparition de Maître Horus avait été une métaphore. Elle avait failli faire une crise cardiaque quand elle avait sentie une main se refermer sur son col. S'annoncer lui aurait vraiment fait perdre du temps? S'en était suivit qu'elle avait été tirée de son entraînement jusqu'à la fête comme une gamine désobéissante. Et voilà qu'il lui faisait la leçon sur le fait qu'il fallait s'amuser une fois de temps en temps. Elle le regarda surprise sur le coup. Qu'un maître Jedi lui dise qu'elle devait s'amuser la surprenait. À part maître Arkel, personne ne lui avait tenu ce genre de discours.

Elle grommela un peu dans sa barbe et rejoignit les autres.. Elle vit alors l'intronisation au rang de Chevalier de l'Ordre Jedi de Lyrae O'Sil. Elle applaudit alors comme les autres. Elle avait entendu parler des exploits de Lyrae et elle pensait qu'il méritait largement ce qu'il avait reçu. Quant à elle, la dernière bataille avait largement prouvée qu'elle n'était pas encore prête. Un jour, peut-être... Mais, ce ne serait sûrement pas pour tout de suite. Elle avait encore bien des croûtes à manger. Elle l'enviait un peu mais, la nommer Chevalier aurait été une bêtise. Elle était très loin d'être prête.

Elle se dirigea vers la table en voyant les jeunes piques-assiettes qui vidaient déjà les plats. Elle eut un petit sourire en pensant à son enfance dans les rues. Sa bande et elle auraient même mangés la table s'ils l'avaient pu. Elle se remplit une assiette et en prit une autre avec les derniers won-won grillés. Elle savait qu'il s'agissait de la gourmandise préféré de maître Don et le vieil homme aurait été très déçu de les manquer.

Elle se retira dans un coin et, elle ne prit l'assiette de won-won que quand maître Don arriva à la table et eut l'air déçu d'avoir manqué sa gourmandise. Elle lui mit l'assiette sous le nez avec un petit sourire amusé.

-Tenez maître Don. J'ai pris les derniers pour vous. Au fait, vous n'auriez pas vu maître Arkel? Il semble encore nous faire son numéro de disparition préféré. Je l'aie cherché partout et je ne l'ai pas trouvé.

Arkel avait encore disparu allez savoir pourquoi. Il semblait aimer se faire attendre. La prochaine fois, elle lui rendrait la pareille. Elle le ferait poireauter un petit moment.

[HJ: j'espère n'avoir oublié personne, si c'est le cas désolé, c'est que vous postez comme des malades! Mais aussi parce que Luke étant aveugle, son cercle de perception reste restreint. Merci de ne pas m'en vouloir et de laisser à Saï son élève et co admin en vie xD ^^]

Josh arriva par surprise dans le dos de Luke alors que Saï était sur le point de partir, le Padawan lui frôla la main discrètement-enfin pas tant que ça mais le Hapan fit tout pour faire passer ça comme un geste d'amitié.- puis fila au buffet.

-Semblables mais différents j'en suis certain. Car nul n'est égal, pas même les jumeaux, pas même les expériences semblables pas vrai? Je sais que vous mourrez d'envie de goûter à ces Won-Won alors ne vous faites pas prier, filez vous débarrasser du discours pour manger ces petits plats; il serait regrettable de rater un nouvelle expérience n'est-ce pas?

Pendant ce temps Horus était arrivé près de lui, accompagné d'Elora qui finit quasiment sur les genoux de Luke qui grogna un peu pour la forme comme le petit vieux râleur qu'il était déjà comme le disait souvent Josh. Le garçon eut cependant un sourire en reconnaissant le parfum de la Miraluka, il lui fit une bise sur la joue puis salua Horus d'un signe de tête. Le Padawan n'avait jamais été très bavard et c'était parfois ennuyeux parce qu'en plus d'être aveugle il était considéré comme presque muet, mais en revanche, via la Force c'était une véritable pipelette qui n'arrêtait pas de créer des remous, de s'exprimer à tout va. Le jeune Jedi ne rata pas non plus la tape sur l'épaule d'Iki qu'il salua en posant sa propre main sur la sienne pendant un instant avant de s'intéresser à Elora de nouveau.

-Pas de problèmes, je suis ici depuis... Je crois la fin de l'attaque du Temple, oui c'est ça, je suis arrivé quand tout était en fumée

Répondit-il après un petit temps d'hésitation mais il fallait le comprendre, l'adolescent n'avait pas vraiment de notion de jours à cause de tous ces événements et puis sa cécité n'aidait pas à éclaircir les choses. Finalement une boule de poils le frôla, émettant toutes sortes d'ondes très positives et remuantes dans la Force. Hum la Trianii qui était le maître de Lyrae, enfin l'ex avait l'air d'être très proche d'Horus... Il ne se trompait guère sur ces choses là, pas doué en amour mais très savant sur les liens que personne ne voyait, ce n'était que justice après tout vu que lui ne pouvait pas admirer les couleurs. Il applaudit chaleureusement Lyrae qui fut nommé chevalier puis dû accueillir Josh qui lui sauta au cou pour lui proposer du Won-Won grillé, les derniers lui raconta-t-il entre deux bouchés d'un autre plat inconnu de Luke... Une fillette Twi''Lek avait prit les autres pour les donner à Saï Don. Bien qu'il ne savait plus se remémorer la plupart des tons, Josh lui racontait toujours tout en détail, c'était un geste très attentionné de sa part et le Hapan en était toujours touché, ce qu'il aimait moins c'était afficher leur proximité avec plus ou moins de discrétion; quoique leur relation était hors norme il fallait être soit au parfum, soit avoir l'esprit assez tordu ou l'oeil très observateur pour se douter que c'était plus qu'une très très grande complicité.

-Elora, on va voir maître Don? Je crois qu'une fille est déjà avec lui mais il me tarde de lui parler, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Ah et tiens, je te présente Josh... Un ami.

-Enchanté Mademoiselle, et toi Luke, tu ne perds rien pour attendre -Souffla-t-il à l'oreille de son amoureux, taquin comme tout.- Tu sais quoi? Je crois qu'elle en pince pour toi. La laisse pas avoir trop d'illusions. -Acheva-t-il plus sérieusement, on ne rigolait pas avec l'amour et Josh était un détecteur sur pattes pour ces choses là même si dans le cas d'Elora il se trompait peut-être qui sait? Luke espérait que ce soit le cas.-

Josh, 18 ans, le cheveux noir, assez quelconque sans être laid, loin de là mais sans être une bombe non plus lui sourit, faisant étalage de tout son charme... Car s'il n'était pas mannequin le garçon possédait un sourire éblouissant qui attirait aussitôt la sympathie. Il tendit la main envers l'adolescente mais la retira pour plutôt lui tapoter l'épaule faisant la grimace à Luke qui l'avait traité comme un simple "ami" en se moquant de lui; inutile d'apparence car le Hapan était aveugle mais le message via la Force était passé. Se mettant ensuite en quête de Saï le Padawan

-Maître Don? Ah je vois qu'on vous a déjà offert des Won-Won, enfin... -Oui voir pour lui c'était un peu maladroit et dire que c'était lui qui l'avait faite ahah..- Josh me l'a dit, tenez, prenez aussi les miens, je n'ai pas très faim...

Pour le reste il ne savait pas quoi dire! Son maître lui avait énormément manqué, il s'était inquiété et avait oublié la tension entre eux auparavant mais maintenant cela revenait comme une boule dans son ventre. Que pouvait bien penser son mentor de lui? Et de Josh? Il était toujours avec le garçon, amoureux malgré l'agacement que ce dernier provoquait parfois en lui et il ne voulait pas mentir à Saï en le rassurant sur le fait que cette relation "anormale" soit finie. Pourquoi n'arrivaient-ils plus à se parler eux si complices quand Luke était plus jeune?

-Vous m'avez manqué... Heureux de vous retrouver en forme. Et bonjour toi. Désolé pour mon impolitesse je suis Luke Kayan, le Padawan de Maître Don et tu es? Enfin je vais vous laissez si vous parliez...

Fit-il à Saphira gentiment. Il n'empêche que le garçon se sentait minable, oui tout ça, c'était pitoyable mais... Que faire de plus et de mieux? Josh sentant la tension s'avança plus timidement qu'à l'accoutumée, il salua le vieux maître et partit prudemment vers le buffet, disant au passage à Elora.

-Faudrait les dérider ces deux petits vieux croûtons rabats joies

tout en laissant à la Miraluka le soin de tenter le coup, s'enfuyant pour sa part.